• il y a 8 mois
Ce 28ème webinaire du groupe de travail régional AuRA "Forêt et changements climatiques", animé par la DRAAF, porte sur le projet REFER (Réseau Expérimental Forestier d’Essences de diversification pour le Renouvellement des forêts).
Transcription
00:00:00 Bonjour à tous, merci de votre présence à ce 28e Webinaire Forêt et changement climatique
00:00:07 qui est organisé par la DRAF Auvergne-Gronne-Alpes dans le cadre de notre groupe de travail régional
00:00:12 du même nom. Je suis Abel Ménard, chef du pôle Territoires et Multifonctionnalités
00:00:17 de la Forêt à la DRAF et donc je suis l'animatrice du Webinaire. Vous êtes nombreux à vous
00:00:23 inquiéter de l'avenir de votre forêt ou bien des forêts que vous avez en gestion
00:00:29 ou des forêts qui sont sur votre territoire. Comme l'a souligné Olivier Bobet, qui est
00:00:34 chef du pôle Santé des forêts à la DRAF Auvergne-Gronne-Alpes lors du Webinaire du
00:00:38 mois dernier, on observe en effet de nombreux dépérissements. Si une gestion sylvicole
00:00:44 adaptée peut permettre d'améliorer la résilience de nos forêts, il existe des cas de peuplement
00:00:51 dépérissant et très vulnérable au changement climatique qui peuvent nécessiter d'introduire
00:00:57 de nouvelles essences. Oui, mais lesquelles ? Quelles essences peuvent être adaptées
00:01:03 à nos conditions stationnelles ? Le bois qu'elles produiront sera-t-il de qualité
00:01:09 et pourra-t-il alimenter la filière et fournir un matériau durable permettant le stockage
00:01:15 de carbone ? Et où trouver les ressources génétiques pour ces introductions ? Le projet
00:01:22 RFR, Réseau Expérimental Forestier d'Essence de Diversification pour le Renouvellement
00:01:28 des Forêts, a pour objectif de répondre à ces questions. Il se base sur une analyse
00:01:34 des parcelles expérimentales et des peuplements atypiques qui sont déjà en place. J'ai
00:01:40 le plaisir d'accueillir ce soir deux intervenants pour nous présenter ce projet. Alain Bertelot,
00:01:45 qui est ingénieur de recherche à FCBA, est responsable de ce projet RFR, et Valentin Boutier,
00:01:51 qui est chargé de recherche et développement dans l'unité mixte de recherche ONF INRAE
00:01:56 Biofora. La présentation se déroulera en deux parties. Tout d'abord une présentation
00:02:02 du projet et ensuite un focus sur trois essences. Chaque partie sera suivie d'un temps de réponse
00:02:09 à vos questions. Je vous invite donc à les poser dans le chat tout au long du webinaire.
00:02:14 Celui-ci durera une heure. Il sera comme d'habitude enregistré et mis en ligne sur le site internet
00:02:20 de la DRAF. Je passe maintenant la parole à Alain Bertelot et je vous souhaite un bon
00:02:25 webinaire à tous. Bonjour à tous. Je vais partager l'écran.
00:02:35 Bonjour à toutes et à tous. Alain Bertelot. Je travaille à l'Institut Technologique
00:02:53 FCBA près de Dijon et je suis responsable du projet RFR. Je vais vous présenter les
00:03:01 tenants et les aboutissants. Ensuite je passerai la parole à Valentin pour la partie méthodologique.
00:03:07 Ensuite on alternera pour vous présenter les trois exemples qu'on a décidé de vous
00:03:17 montrer aujourd'hui. Trois exemples de résultats. Comme le disait Isabelle Ménard, le projet
00:03:24 RFR s'intitule Réseau expérimental forestier d'essence de diversification pour le renouvellement
00:03:30 des forêts. Ce projet multipartenaire est né d'un certain nombre d'idées et de
00:03:42 choses auxquelles les uns et les autres avaient réfléchi, en particulier sur le fait que
00:03:47 le changement d'essence est une possibilité d'adaptation des forêts face au changement
00:03:53 climatique. Ce n'est pas la seule, mais c'en est une. Il y a eu beaucoup de travaux
00:03:59 de fait sur le sujet, notamment par le RMT à force, qui regroupe pas mal d'organismes
00:04:06 forestiers travaillant sur la question. En particulier, vous connaissez l'outil ClimEssence,
00:04:16 qui génère beaucoup d'informations à la fois sur les essences et sur les scénarios
00:04:21 climatiques qui vont arriver. Vous connaissez également le projet Espérance, qui est un
00:04:31 projet d'installation de comparaison d'espèces et d'origines génétiques variées dans
00:04:38 une installation qui est actuelle. On a fait une première campagne d'installation d'un
00:04:47 certain nombre d'arborétums. Il y a différents niveaux de précision, il y a des arborétums
00:04:53 qui comparent beaucoup de choses sur des petites surfaces. Ensuite, il y a des comparaisons
00:04:58 d'espèces qui sont des dispositifs beaucoup plus simples, avec quelques espèces seulement
00:05:01 comparées mais sur des surfaces un peu plus grandes, qui autorisent un peu de silviculture.
00:05:06 Enfin, il y a ce qu'on appelle à l'ONF les îlots d'avenir, ou en forêt privée,
00:05:12 une simple parcelle d'introduction qui est une nouvelle essence ou une nouvelle origine
00:05:18 qui dans un contexte forestier qui est gérée de façon classique pour simplement voir ce
00:05:23 que ça donne. Ce sont les travaux qui sont portés par l'ORMT à force et en complément
00:05:29 de ce travail-là, on s'est dit, on a été plusieurs à réfléchir sur le fait que plein
00:05:35 de choses avaient été faites depuis une trentaine, une quarantaine d'années sur des
00:05:40 essences. Alors à l'époque, on ne parlait pas forcément de changement climatique,
00:05:43 mais on avait l'idée d'utiliser des essences pas très communes ou des origines génétiques
00:05:52 pas très utilisées pour voir ce que ça donnait en forêt de plantation, soit dans
00:06:00 des régions nouvelles ou dans des contextes pédoclimatiques différents. Ça peut être
00:06:07 des parcelles expérimentales, typiquement à FCBA ou à INRAE, ce sont la plupart du
00:06:14 temps des parcelles expérimentales. Ça peut être de simples parcelles d'introduction
00:06:18 comme je le disais tout à l'heure, où simplement on introduit une espèce nouvelle.
00:06:21 Et puis ça peut être des peuplements atypiques qu'on trouve, qu'on constate dans une forêt
00:06:26 qui a été installée il y a 50 ans et pour lesquels il peut y avoir des choses intéressantes
00:06:33 à en tirer. Alors le point de départ, ça a été des discussions au sein d'un groupe
00:06:40 de travail de France Bois Forêt sur des essences capables de répondre aux besoins de bois
00:06:45 de structure. Le bois de structure, c'est un des débouchés principaux actuels des
00:06:52 forêts françaises et donc devant un certain nombre de catastrophes qui nous sont arrivées
00:06:58 dessus, le squelette, etc. La filière s'est inquiétée de savoir ce qu'on pourrait utiliser
00:07:06 demain, d'autant plus que les forêts vont changer à cause du changement climatique.
00:07:12 Il y a eu également des enquêtes sur des essences atypiques côté ONF, mais également
00:07:18 du côté de la forêt privée à l'IDF. Et puis enfin, côté FCBA, on avait initié
00:07:24 un projet régional en Bourgogne-Franche-Comté, donc ici à Dijon, qui s'appelait BIR et
00:07:31 qui faisait le bilan de nos essais qui comportaient des essences un petit peu rares, un petit
00:07:37 peu bizarres. L'idée de ce projet, c'était de faire un bilan et tout ça tourne autour
00:07:41 de ce qui s'est fait dans le passé, qu'est-ce qu'on peut en tirer aujourd'hui comme
00:07:47 information pertinente. Au-delà de ça, il y a deux interrogations qui dominaient toutes
00:07:55 les autres, en plus de l'adaptation bien sûr au climat futur, c'est quelles caractéristiques
00:08:02 technologiques du bois, donc quel usage possible pour ces essences peu connues, est-ce qu'on
00:08:08 en connaît rien du tout ou un petit peu ou beaucoup. Et puis, deuxième grande question,
00:08:14 quel matériel végétal mettre en œuvre avec là encore des niveaux de connaissances
00:08:18 qui vont de zéro jusqu'à une connaissance quand même assez soutenue pour certaines
00:08:25 essences. Et est-ce qu'on peut trouver ce matériel végétal chez nous, est-ce qu'il
00:08:29 faut aller chercher à l'étranger, quel est le niveau de sélection atteint pour
00:08:33 chacune des essences. Donc les objectifs du projet RFR, c'est d'identifier et d'actualiser
00:08:40 des connaissances sur des parcelles qui ont été plantées dans le passé, dans les différents
00:08:45 réseaux forestiers des quatre partenaires, synthétiser des informations relatives à
00:08:51 l'adaptation des essences et leur croissance, et puis d'identifier de potentielles ressources
00:08:57 génétiques, que ce soit des grèves, des boutures, des grêfonds, et également d'identifier
00:09:03 des parcelles susceptibles de fournir des échantillons de bois ayant des dimensions
00:09:08 suffisantes pour pouvoir être caractérisées pour un futur usage industriel. Le partenariat
00:09:14 c'est FCBA, Chefs de File, INRAE, ONF et le CNPF IDF. Les financements proviennent
00:09:23 du ministère de l'agriculture pour 250 kilos euros et de France Bois Forêt pour
00:09:27 200 kilos euros, et la durée du projet initial était de 2021-2023 et on déborde un petit
00:09:33 peu sur 2024 parce qu'on n'a pas tout à fait fini le projet. Et je passe la parole
00:09:39 à Valentin pour la partie méthodologie. Merci Alain, bonjour à tous. Donc je vais
00:09:46 commencer par vous présenter sur la partie méthodologie la première tâche qui nous
00:09:50 a occupé au lancement du projet, qui a été de définir les essences sur lesquelles on
00:09:55 allait travailler dans la suite du projet. Donc qui a été une tâche un peu plus compliquée
00:10:01 que prévu et longue. Et donc en fait ce sur quoi on a opté c'est de chaque institut
00:10:09 ou organisme proposer une liste d'espèces sur laquelle il souhaitait travailler, pour
00:10:14 laquelle il y avait un intérêt, et ensuite de regrouper nos différentes listes d'intérêts
00:10:19 et de trouver d'une part les espèces les plus consensuelles et d'autre part les espèces
00:10:25 sur lesquelles on n'avait pas de réticence à travailler, sur lesquelles un organisme
00:10:31 n'avait pas de réticence à travailler. Donc c'est ce que vous pouvez voir dans le
00:10:34 tableau de droite avec les 19 espèces qui ont finalement été sélectionnées dans
00:10:41 le cadre du projet. Donc avec les 12 premières qui sont celles qui sont plus grisées au
00:10:47 départ, qui sont les espèces sur lesquelles il y avait un plus large consensus, donc les
00:10:52 priorités des partenaires étant définies dans les colonnes avec FCBA, INRAE, ONF, CNPF.
00:10:57 Donc 1 étant les essences qui sont jugées prioritaires et 4 moins prioritaires. Et donc
00:11:06 les 7 dernières essences étant jugées moins prioritaires pour certains partenaires.
00:11:11 Donc ces priorisations là elles sont faites au sein de chaque organisme et globalement
00:11:17 les critères ont été le comportement des essences face au changement climatique, alors
00:11:23 cette phase là c'est faite avant tout déplacement terrain donc ça a été fait un travail de
00:11:28 bibliographie principalement. La potentialité d'utilisation en boîte construction pour
00:11:34 ces essences là, en tout cas pour ce qu'on en connaît. La place et les performances
00:11:39 dans les réseaux existants, l'objectif étant quand même de sélectionner des essences
00:11:43 sur lesquelles on a un nombre de sites assez important pour espérer en dire des résultats
00:11:48 assez intéressants. Et donc ça nous donne la liste que vous voyez ici et à droite le
00:11:54 nombre de sites potentiels que présente chacune de ces espèces. Donc la liste elle est pas
00:12:01 forcément exhaustive parce qu'on s'est permis au sein du projet si une essence qu'on
00:12:09 souhaitait mesurer était proche d'autres dispositifs ou d'autres essences intéressantes
00:12:13 on pouvait quand même aller les mesurer dans le cadre du projet. Donc là vous allez voir
00:12:17 que cette liste de 19 essences on l'a pas exactement respectée mais c'était déjà
00:12:25 acté dès le départ c'est plutôt une liste d'essences prioritaires sur lesquelles on
00:12:28 allait s'axer mais qui n'était pas forcément exhaustive. Alors est-ce que tu peux passer
00:12:39 le diapo s'il te plaît ? Merci. La deuxième étape une fois qu'on avait sélectionné
00:12:48 les essences sur lesquelles on souhaitait travailler c'était dans le pool des espèces
00:12:53 qu'on voulait c'était de choisir les sites qu'on allait réexplorer, réétudier. Donc
00:13:02 le nombre de sites varie fortement entre les essences d'une dizaine à plusieurs centaines.
00:13:06 Donc là j'ai pris l'exemple que vous voyez à droite de votre écran de Sequoia sans
00:13:12 pervérance pour lequel on avait plus de 200 sites potentiels à aller visiter. Donc ça
00:13:17 c'était un nombre trop important dans le cadre du projet et donc ce qu'on a décidé
00:13:22 c'était de prioriser en fonction de différents critères les sites les plus importants à
00:13:27 aller voir. Donc là il manque les échelles sur mon graphique mais là c'est sur l'axe
00:13:35 de gauche c'est la température moyenne annuelle et sur l'axe du bas c'est la somme des précipitations
00:13:42 annuelles. Donc c'est un graphique assez classique qui répartit juste climatiquement les différents
00:13:47 sites. Les sites grisés étant ceux qu'on a décidé de ne pas aller inventorier et
00:13:53 les sites en couleurs, je vais passer le détail des couleurs, étant ceux qu'on a décidé
00:13:58 de prioriser. Donc dans l'ensemble de ces sites on a gardé que ceux qui avaient plus
00:14:06 de 10 ans et ensuite la sélection s'est faite sur la position extrême au niveau climatique.
00:14:12 Donc par exemple sur la température on a décidé d'aller voir les sites les plus froids comme
00:14:17 les plus chauds et aussi quelques sites qui étaient plutôt dans la médiane de cela.
00:14:22 La même chose sur la précipitation, sur le déficit hydrique on a priorisé les sites
00:14:27 qui présentaient le déficit hydrique le plus important, toujours dans l'idée de chercher
00:14:33 les espèces et les sites sur lesquels l'adaptation au changement climatique était le plus facile
00:14:38 à voir. On est allé voir les sites sur lesquels la température minimale était la plus faible,
00:14:44 pour voir le facteur contraignant sur la température minimale, et les sites les plus âgés. Donc
00:14:51 ça nous a donné pour chaque espèce une liste de sites prioritaires à aller voir.
00:14:55 Encore une fois les listes n'étaient pas exclusives comme pour les espèces. Si un
00:14:59 partenaire se trouvait à côté d'un autre site ou avait l'occasion d'aller mesurer
00:15:02 un autre site, ce n'était pas du tout un problème et il y a beaucoup de sites qui
00:15:07 n'étaient pas prévus qui ont été mesurés. Et certains sites qu'on avait prévus depuis
00:15:11 le bureau qui n'ont aussi pas fait l'objet de mesure, notamment parce que les dernières
00:15:17 informations connues ne permettaient pas de faire des mesures, ne permettaient pas de
00:15:20 l'exclure dès le départ.
00:15:22 Donc ensuite, une fois qu'on avait décidé des espèces qu'on allait travailler et des
00:15:30 sites, on a mis en point ce qu'on appelle une fiche parcelle, qui est une fiche très
00:15:36 très synthétique, qui fait deux pages, et qui permet de décrire pour chaque partenaire
00:15:44 des informations générales et des informations dendrométriques sur les différentes parcelles
00:15:49 qu'on est allé visiter. Donc là vous voyez à droite l'exemple de la fiche parcelle de
00:15:53 Cryptomerit du Japon de Saint-Léger, Saint-Vaubin. Et donc ces fiches parcelles là, elles sont
00:16:02 partagées entre tous les partenaires et l'information qui est importante c'est que toutes les données
00:16:09 sont regroupées, sont sorties de ces fiches parcelles qui sont des fiches PDF, elles sont
00:16:14 sorties sous un format tableur, et ce format tableur sert à rédiger ce qu'on appelle
00:16:20 les fiches synthèses par essence, et donc qui regroupent les informations des différentes
00:16:27 fiches parcelles d'une essence donnée. Et donc ces fiches synthèses par essence sont
00:16:32 celles qu'on va notamment vous présenter par la suite, sur trois espèces comme ça
00:16:37 a été dit en introduction. Et donc ces fiches synthèses par essence c'est vraiment l'objectif
00:16:43 du projet REFER, c'est de synthétiser les informations qui sont collectées sur les
00:16:47 différents sites en termes de survie, d'adaptation, de croissance et de production, toujours en
00:16:53 disant les limites des mesures qu'on a faites, il y en a, et identifier pour certains points
00:17:01 précis quels sont les peuplements qui présentent le plus d'intérêt pour répondre à un besoin,
00:17:06 donc notamment l'échantillonnage de qualité de bois, parce que l'un des objectifs de
00:17:12 REFER était d'identifier les sites sur lesquels on pouvait faire des récoltes de
00:17:15 bois pour tester leur qualité technologique, ou d'identifier les sites qui pouvaient servir
00:17:20 de sources de matériel végétal, donc de graines ou de greffons pour mettre en place
00:17:26 des verges à graines par exemple. Donc là on change de partie, on passe de la méthodologie
00:17:37 au résultat, donc ça c'est ce qui a été fait à l'heure actuelle, donc on a eu 180
00:17:43 sites de mesurés pour environ 490 références, donc sur un même site il peut y avoir plusieurs
00:17:51 références, soit parce qu'il y a des espèces différentes, soit parce qu'elle est éclatée,
00:17:54 notamment dans les sites de recherche, entre plusieurs petites parcelles. Et donc là ce
00:18:00 que vous avez dans le graphique en bas c'est le nombre de références et pas le nombre
00:18:03 de sites, et donc chaque barre correspond à une espèce, et au-dessus vous pouvez voir
00:18:10 le total sur des regroupements d'espèces qu'on a essayé de faire, parce qu'on s'est
00:18:14 rendu compte au fur et à mesure des mesures qu'il y avait des regroupements logiques
00:18:19 qui pouvaient se faire, notamment la catégorie sapin que vous pouvez voir à droite qui est
00:18:24 assez large, où on a 137 sites, ça semblait plus logique de l'étudier à cette échelle
00:18:30 là plutôt qu'à l'échelle de l'espèce, surtout parce qu'on trouve parfois assez
00:18:35 peu de références sur une seule espèce. Je ne vais pas détailler l'ensemble de nombre
00:18:47 de ces références, mais on peut voir qu'il y a des grosses disparités entre les différentes
00:18:52 espèces, avec notamment les sapins où on retrouve énormément de références, pareil
00:18:56 pour le séquoia sans pervirance où on a presque une cinquantaine de références,
00:19:00 à l'inverse les chênes qu'on peut voir à gauche, chevelus et pubescent, on a cette
00:19:05 fois-ci très peu de références, et donc c'est plutôt des espèces sur lesquelles
00:19:10 on va faire des fiches qu'on appelle bibliographiques, donc on va certes réutiliser les résultats
00:19:16 qu'on a obtenus, mais comme ils sont très peu nombreux, on va surtout faire des recherches
00:19:22 de littérature scientifique pour essayer de donner des débuts de points de comparaison
00:19:27 avec des espèces plus locales.
00:19:28 Donc là c'est la carte des différents sites qui ont été mesurés en France, donc
00:19:42 on voit qu'il y a quand même un gros effet de la région méditerranéenne, notamment
00:19:48 du fait du choix d'essence, les essences choisies étant supposées plus adaptées
00:19:55 au changement climatique, elles ont été testées plutôt dans les zones où il y a
00:19:59 eu un déficit hydrique important, et donc notamment dans le sud-est de la France, il
00:20:04 y a aussi en effet des mesureurs, certaines équipes étant plutôt basées dans le sud
00:20:12 de la France.
00:20:13 Là, sur la gauche, vous pouvez voir une photo d'une parcelle de cyprès-dupré, qui est
00:20:19 notamment mesurée dans le sud, à 42 ans.
00:20:27 Et donc là pour finir sur la partie résultats, vous pouvez voir la liste des 19 fiches essence
00:20:37 qui sont prévues pour l'ensemble du projet, avec le type de fiches, soit synthèse, comme
00:20:47 ce qu'on va vous présenter avec des mesures qui ont été faites assez nombreuses dans
00:20:51 le cadre du projet, ou bibliographique, où là on sait qu'on n'a pas assez de mesures
00:20:56 pour donner des résultats fiables, donc ce sera surtout de la bibliographie.
00:21:00 Et donc dans ces espèces, on voit qu'il y a notamment des résineux, soit des pins,
00:21:10 des cyprès et des sapins principalement.
00:21:13 On sortira ensuite de livrables l'ensemble des fiches parcelles, notamment les fiches
00:21:23 au format PDF, ça en fait plus de 200, ou le fichier récapitulatif au format Excel,
00:21:30 qui regroupe l'ensemble de l'information de ces différentes fiches parcelles.
00:21:33 Je pense qu'on peut passer aux présentations des trois exemples.
00:21:41 Ah non, il y a une séquence de questions.
00:21:44 Merci, alors on n'a pas encore de questions, la présentation a été claire, si jamais
00:21:51 vous avez des questions qui vous viennent, y compris sur le déroulé du projet, n'hésitez
00:21:58 pas à les poser, on pourra les reprendre en fin de webinaire.
00:22:00 Peut-être juste revenir sur le fait qu'il y ait essentiellement des résineux, il me
00:22:07 semble que c'est que vous avez manqué un peu de référence sur les feuillus, est-ce
00:22:10 que c'est ça ? Oui, dans la partie méthodologie, je l'ai
00:22:14 précisé mais je suis passé rapidement, on a aussi sélectionné les essences en fonction
00:22:20 de ce qu'on retrouvait dans nos dispositifs.
00:22:22 De fait, les dispositifs anciens ont plus testé des essences résineuses, et donc vu
00:22:28 qu'on s'accède uniquement sur la revisite de dispositifs anciens, il y a très peu d'essences
00:22:34 feuillues qui sont ressorties.
00:22:35 On a essayé d'en rajouter dans ce qu'on a appelé la priorité 2, c'était dans le
00:22:40 tableau les essences plutôt en blanche, mais au final, il s'est retrouvé qu'on n'en
00:22:45 avait pas tant que ça et donc on n'est même pas vraiment allé les mesurer, ou alors
00:22:49 les dispositifs qu'on est allé revoir, ils étaient morts ou mourants.
00:22:52 Donc même après avoir essayé de rééquilibrer un peu, ça n'a pas très bien marché.
00:22:58 Merci pour cette précision.
00:23:01 Effectivement, je vous propose de passer à la présentation des résultats sur les trois
00:23:06 essences.
00:23:07 Alors, je reprends la parole pour vous présenter une première essence, les résultats qui
00:23:17 ont été acquis sur l'espèce séquoia sape-mervirens, le séquoia toujours vert.
00:23:22 C'est une des essences pour lesquelles on avait le plus de références.
00:23:25 On a plus de 51 références qui ont été remesurées dans le cadre de RFR.
00:23:31 Vous voyez qu'il y a une couverture géographique qui est assez bien répartie dans toute la
00:23:37 France, dans toutes sortes de climats divers et variés et pas mal de points aussi en région
00:23:42 méditerranéenne et ça, on verra que c'est intéressant parce que ce n'était pas forcément
00:23:47 l'essence qu'on attendait dans des climats de ce type là.
00:23:52 Et finalement, on y a trouvé des références intéressantes.
00:23:55 Donc, grosso modo, voilà environ 40%.
00:24:00 Ce sont des dispositifs génétiques, c'est-à-dire qu'on compare plusieurs choses.
00:24:04 Alors, ça peut être des provenances, ça peut être des espèces, ça peut être des
00:24:08 provenances, ça peut être jusqu'à des clones dans le cas du séquoia.
00:24:12 Un tiers de dispositifs de sylviculture où là, simplement, on a utilisé un seul matériel
00:24:17 végétal, mais on va tester des dispositifs de densité de plantation ou de régime d'éclaircie.
00:24:23 Et puis, 30% de ce qu'on a appelé en gestion, c'est simplement une petite parcelle d'introduction
00:24:31 de l'essence qui est gérée d'une manière standard et pour lequel ça fait simplement
00:24:39 un point, une référence dans un contexte donné.
00:24:42 On a un âge moyen de 37 ans et en grande majorité, donc on est entre 30 et 40 ans,
00:24:51 ça correspond pour beaucoup au programme qu'on avait à la Fossel il y a très longtemps,
00:24:57 où on a eu un programme qui tournait autour du séquoia, Saint-Pervyrins, qui a été ensuite
00:25:02 mis en sommeil.
00:25:03 Et ça correspond à cette période-là.
00:25:06 Donc, une grande variabilité géographique qui correspond aussi à une grande variabilité
00:25:11 de climat et de sol.
00:25:12 En revanche, on est quand même toujours en plaine, bien sûr.
00:25:16 On a vu assez peu de dépérissements.
00:25:20 On en a vu, et notamment en région méditerranéenne, des mortalités d'apparition récentes.
00:25:28 Je suppose que c'est sans doute à partir de l'année 2018 qui a été très sévère,
00:25:36 où on a eu des cimes qui ont séché, des descentes de cimes assez sévères, allant
00:25:41 jusqu'à la mortalité pour deux sites, notamment, et bizarrement, après des croissances qui
00:25:51 étaient jusque-là très bonnes.
00:25:53 Mais on voit qu'à partir de 2018, on a eu des dépérissements sévères liés au manque
00:26:02 d'eau.
00:26:03 Et puis, ce qu'on a vu également, mais ça c'est quelque chose qu'on soupçonnait
00:26:07 déjà assez fortement, c'est que les sols les plus marqués par l'hydromorphie, notamment
00:26:11 vous imaginez les sols avec un très joli tapis de molinies, donc vraiment une hydromorphie
00:26:18 de surface très très forte, ne sont pas favorables aux séquoias.
00:26:21 Ça, on l'a repéré à plusieurs reprises en Bretagne.
00:26:24 Le séquoia n'aime pas les situations les plus confinées.
00:26:30 On le savait déjà un petit peu, mais là, ça a été confirmé.
00:26:33 Alors, au niveau croissance, on a des croissances, pour le coup, très fortes, puisque si on
00:26:45 regarde les quatre figures que vous avez sur la gauche, ce sont le diamètre en haut à
00:26:51 gauche, la hauteur à droite, le volume à l'hectare en bas à gauche et la productivité
00:27:01 en mètres cubes hectares sur le graphique en bas à droite.
00:27:06 Les codes couleurs correspondent à des déficits hydriques constatés sur les parcelles mesurées.
00:27:15 On le verra plus loin.
00:27:17 Globalement, il y a une certaine logique qui est respectée, c'est-à-dire que là où
00:27:23 les déficits hydriques sont les plus importants, on a des dimensions et donc des productions
00:27:27 qui sont légèrement inférieures, mais on verra tout à l'heure que c'est quand même
00:27:32 très honorable.
00:27:33 Donc, on a des diamètres compris entre 40 et 60 cm à 40 ans, donc c'est quand même
00:27:41 des croissances assez fortes.
00:27:43 Des hauteurs, par contre, plutôt comprises entre 20 et 30 mètres, donc le séquoia,
00:27:49 vous savez, c'est un arbre qui est très trapu, un gros diamètre, une hauteur plutôt
00:27:54 faible, un H/D plutôt bas.
00:27:57 Une accumulation de volume à l'hectare très variable, vous le voyez sur la figure en bas
00:28:03 à gauche, on va de 300 mètres cubes hectares, alors si on regarde toujours entre 30 et 40
00:28:10 ans, on se balade entre 300 mètres cubes hectares, mais on peut dépasser les 1000
00:28:14 mètres cubes hectares.
00:28:15 C'est énorme et c'est une caractéristique de l'essence de pouvoir accumuler d'énormes
00:28:21 volumes à l'hectare.
00:28:22 Donc, tout ça donne une productivité très élevée, entre 20 et 35 mètres cubes hectares
00:28:27 en.
00:28:28 Alors, un bémol tout de suite quand même sur ces productivités très élevées, c'est
00:28:33 que le taux d'écorce, alors il est variable selon les origines génétiques, mais il est
00:28:37 toujours très important.
00:28:38 Au moins 30% d'écorce, donc déjà tous les chiffres de volume annoncés, on peut enlever
00:28:44 30% d'écorce, ce qui relativise quand même les chiffres très élevés qu'on voit là.
00:28:51 Et puis, pour l'anecdote aussi, le séquoia est un résineux capable de rejeter de souches
00:28:57 et ça a pu être vérifié dans plusieurs parcelles.
00:29:00 Après la coupe de l'arbre, il y a des rejets qui se forment sur la souche comme sur un
00:29:05 feuille.
00:29:06 Voilà pour les aspects croissance.
00:29:11 Pour les aspects productivité vis-à-vis du climat, alors on avait suffisamment de
00:29:17 points pour le séquoia pour regarder ce qui se passe dans deux contextes climatiques différents,
00:29:26 le domaine méditerranéen avec les points jaunes et le domaine atlantique avec les points
00:29:31 de couleur bleue.
00:29:32 Et puis, la figure est coupée en deux, donc on a un déficit hydrique positif vers la
00:29:38 droite et un déficit hydrique négatif, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de déficit hydrique,
00:29:41 en fait, il y a un excès d'eau sur la partie gauche.
00:29:45 Et ce qu'on voit, c'est qu'on a des productivités qui peuvent atteindre 40 m3/ha en l'absence
00:29:53 de déficit hydrique pour les chiffres les plus importants et puis qui diminuent lorsque
00:29:58 le déficit hydrique apparaît jusqu'à entre 100 et 200 mm.
00:30:02 On voit que les points bleus baissent et atteignent plutôt 20-25 m3/ha.
00:30:08 Mais ce qui est intéressant de voir, c'est qu'en régime méditerranéen où là on est
00:30:13 au-delà d'un déficit hydrique de 200 mm, on a encore des productivités.
00:30:18 Alors certes, c'est là qu'on observe les productivités les plus basses, mais on a
00:30:21 encore des productivités qui peuvent monter facilement à 20 m3/ha, voire plus, jusqu'à
00:30:27 35 m3/ha dans certains contextes.
00:30:30 Donc là, vraisemblablement, il y a des facteurs de compensation qui jouent au niveau du sol.
00:30:37 On a des sols profonds, bien alimentés en eau, ça compense finalement ce fort déficit
00:30:45 hydrique.
00:30:46 Mais par contre, ce que ça montre également, c'est que le séquoia est bien armé face
00:30:51 aux fortes températures.
00:30:53 Tant qu'il arrive à trouver l'eau dont il a besoin dans le sol, les très fortes
00:30:59 températures ne semblent pas lui causer de problème.
00:31:02 Et ça, c'est plutôt intéressant parce qu'on a vu des parcelles remarquables sous
00:31:06 le climat méditerranéen.
00:31:07 En conclusion, concernant le matériel végétal, pour l'instant, on utilise le plus souvent
00:31:17 des sources de graines américaines.
00:31:18 Et au sein de FCBA, on a une collection de clones qui existent.
00:31:26 Des clones qui ont été collectés en France et dans l'Union européenne depuis 30 à
00:31:33 40 ans sur des arbres de parc au domaine des bars.
00:31:37 On a trouvé du séquoia partout.
00:31:39 On a identifié un certain nombre d'arbres bien conformés, vigoureux, etc. et faciles
00:31:45 à bouturer.
00:31:46 Donc, c'est une partie de la collection FCBA.
00:31:49 Et puis, également, une collection plus récente de l'ère d'origine qui nous a été envoyée
00:31:56 par M.
00:31:57 Cuser, qui est un chercheur américain, qui a collecté dans toute l'ère d'origine
00:32:02 un certain nombre d'individus, plus de 250 je crois, et dont il a fait don de ce matériel
00:32:08 végétal à un certain nombre de pays, dont la France et FCBA ont recueilli cette collection.
00:32:15 Il faut savoir que le séquoia se bouture relativement facilement, et donc on peut avoir
00:32:22 accès à des variétés clonales relativement facilement.
00:32:26 Ce n'est pas si facile que ça.
00:32:30 Il y a deux voies possibles.
00:32:32 Il y a une voie clonale qu'on peut trouver chez certains pépiniéristes en France actuellement,
00:32:39 et la voie graine qui pourrait être réactivée en transformant par exemple des test clonaux
00:32:48 en vergers à graines, par exemple en faisant des éclaircies sélectives qui supprimeraient
00:32:54 les clones mal conformés, peu vigoureux, etc., et en ne gardant que les clones les
00:33:00 plus performants.
00:33:01 Vous avez une illustration dans un test clonal en Bretagne d'un individu avec une branchaison
00:33:10 plutôt sympathique sur la gauche et une branchaison assez mauvaise sur la droite.
00:33:16 Concernant le bois, les dimensions commerciales sont atteintes, vous l'avez vu, des diamètres
00:33:24 assez élevés dans les sites les plus âgés.
00:33:27 Donc des dimensions commerciales qui sont atteintes, on peut faire une caractérisation
00:33:30 du bois relativement facilement.
00:33:33 On dispose de quelques évaluations réalisées sur des bois très jeunes, donc pas forcément
00:33:41 représentatifs de ce qu'est un arbre adulte.
00:33:45 Ce qu'on peut dire quand même, c'est que c'est un bois très léger, qui ne sera sans
00:33:50 doute pas adapté à un usage en structure.
00:33:53 Là où on a besoin de caractéristiques mécaniques élevées.
00:33:57 En revanche, c'est un bois qui est facile à usiner, qui a une bonne stabilité dimensionnelle
00:34:03 et qui a surtout une très bonne durabilité naturelle, c'est-à-dire que sans produit
00:34:07 de traitement, il peut être utilisé en extérieur, en bardage, et il a une très bonne durée
00:34:12 de vie puisqu'il est vraiment très résistant et c'est lié à la composition chimique
00:34:16 du bois qui fait qu'il a une très bonne durabilité en extérieur.
00:34:19 Donc, certainement pas un bois de structure, mais en tout cas une utilisation possible
00:34:24 en bardage, en platelage, etc.
00:34:29 Et pour terminer, juste quelques illustrations de quelque chose pour lesquels moi j'ai été
00:34:37 surpris.
00:34:38 On savait qu'en Bretagne, en Normandie, on avait des parcelles de séquoias remarquables,
00:34:43 bienvenantes, avec une forte productivité.
00:34:46 C'est les deux photos que vous avez sur la gauche, mais finalement, vous avez sur la
00:34:50 droite deux photos de séquoias, Saint-Père-Virence, dans le Var, et pas dans des sites forcément
00:34:59 au bord d'une rivière, et donc pas alimentées en eau par une nappe d'eau permanente, etc.
00:35:06 On est sur des sols qui sont plutôt… des sols profonds quand même, ce ne sont pas
00:35:11 des sols superficiels, mais des sols où l'alimentation en eau est quand même laitée, j'imagine
00:35:16 assez compliquée.
00:35:17 Et on voit que le séquoia, finalement, tous les arbres sont là, il n'y a pas de mortalité,
00:35:22 il n'y a pas de dépérissement.
00:35:23 Et autre facteur également positif, c'est que vous voyez qu'il n'y a pas de végétation,
00:35:28 il n'y a pas de broussailles dessous, et donc dans des secteurs où le risque d'incendie
00:35:33 est très très fort, moi je trouve que ça fait une qualité supplémentaire pour cette
00:35:38 essence-là, parce que sa grosse épaisseur d'écorce fait que c'est une essence qui
00:35:44 résiste très bien au feu, et le fait qu'il étouffe bien les végétations, les broussailles,
00:35:52 ça pourrait avoir un rôle dans ces régions-là très sensibles à l'incendie.
00:35:57 Voilà pour le séquoia.
00:35:59 Donc je vais passer sur une autre espèce.
00:36:05 Juste pour information, il reste à peu près 25 minutes.
00:36:08 Donc je vais passer sur Abies Bornmülleriana, c'est le sapin de Bornmüller.
00:36:14 Alors je vous ai remis une carte de répartition de l'espèce que vous voyez en haut à gauche.
00:36:21 Donc le sapin de Bornmüller, ça vient de Turquie, c'est les petites patates que vous
00:36:27 pouvez voir en bleu sur la carte.
00:36:30 En vert, c'est une autre espèce qui est très très proche, qui est le sapin de Norman.
00:36:35 Et en marron, c'est Abies Normaniana sous espèce Echitrogenie.
00:36:40 Donc là, c'est un peu compliqué de faire la distinction entre le Bornmüller et l'Echitrogenie,
00:36:48 donc les deux vont être traités ensemble dans le reste de l'affiche.
00:36:54 Donc c'est un sapin méditerranéen qui vient de Turquie et qui peut faire des grands arbres
00:36:59 puisque ça peut dépasser les 30 mètres de haut.
00:37:01 Donc là, avec une image d'un peuplement qui a une quarantaine d'années maintenant, sur
00:37:06 l'arborétum de Saint-Lambert, vous pouvez voir que ça ressemble à un peuplement de
00:37:09 sapin tout à fait classique.
00:37:10 Dépôt suivant.
00:37:16 Donc pour vous présenter les parcelles qu'on est allé voir, alors on en est allé voir
00:37:24 moins que le séquoia sans pervirins, c'est parce qu'on en avait moins.
00:37:28 Et surtout, comme vous pouvez le voir sur la carte, la répartition est un peu différente.
00:37:32 Donc dans les parcelles qu'on est allé voir, il y avait deux tendances qui se dégageaient.
00:37:38 C'était d'une part des tendances plutôt montagnards ou froids, donc c'est celles que
00:37:43 vous pouvez voir notamment dans la zone de Bourgogne-Franche-Comté et dans le Massif
00:37:47 Central, et une tendance plutôt méditerranéenne, donc celle qui se trouve plutôt dans le sud
00:37:53 de la France.
00:37:54 Et on n'a pas retrouvé de peuplement d'Abysborne mulariana, en tout cas on n'est pas allé
00:37:59 en mesurer dans des contextes plutôt océaniques.
00:38:02 Donc cette espèce-là, contrairement au séquoia sans pervirins, les études sur cette espèce-là
00:38:09 sont un peu moins avancées, et donc on le retrouve en très large majorité sur des
00:38:14 dispos génétiques, donc on teste soit des différentes provenances de cette espèce-là,
00:38:20 soit cette espèce en comparaison à d'autres espèces.
00:38:25 Les dispositifs sont encore une fois assez âgés, donc l'âge moyen est de 37 ans, avec
00:38:31 50% des dispositifs entre 27 et 45 ans.
00:38:36 Et donc ce qu'on observe avant de faire l'analyse des différents résultats qu'on obtient sur
00:38:44 ces parcelles, c'est que sur les parcelles mesurées, la plupart du temps on retrouve
00:38:52 au niveau de la plantation une forte mortalité, alors qu'on n'observe plus sur les parcelles
00:38:56 qu'on va visiter quand elles ont une trentaine d'années, mais qu'on retrouve dans les archives.
00:39:01 Et c'est assez fréquent, et c'est cohérent avec la littérature qu'on retrouve sur l'espèce
00:39:07 en Turquie.
00:39:08 Les plantations sont difficiles pour cette espèce-là, et elles nécessitent notamment
00:39:13 un couvert, comme pour le sapin pectiné, elle est sciaphile, et donc ça nécessite
00:39:18 un couvert un peu plus important au moment de la plantation, ou au moins un nombrage.
00:39:21 Donc ce problème de mortalité a sans doute un peu influencé les résultats qu'on va
00:39:30 vous présenter par la suite, notamment en créant des trous dans les peuplements, mais
00:39:34 a priori, au moment de la mesure, vers une trentaine d'années, ceux-ci sont réservés.
00:39:40 Alors là je vais passer un peu de temps pour vous présenter le graphique en haut à gauche.
00:39:46 Donc pour chacune des espèces qu'on a traitées, on a fait ces graphiques, où on positionne
00:39:54 sur un axe de déficit hydrique, qui est l'axe des ordonnées, et la température minimale
00:40:02 qu'on voit en abscisse, l'ensemble des parcelles qu'on est allé mesurer.
00:40:07 Donc c'est les petits points noirs que vous pouvez voir.
00:40:10 Donc le graphique est découpé en trois, donc d'une part sur le climat actuel, c'est
00:40:16 ce qu'il y a en haut à gauche, d'autre part avec une modélisation du climat futur,
00:40:21 donc soit avec un scénario d'émission de gaz à effet de serre 4.5, donc c'est un
00:40:26 scénario qui correspond à peu près aux accords de Paris, soit un scénario d'émission
00:40:32 de gaz à effet de serre 8.5, c'est celui qui est en orange en bas à gauche, qui correspond
00:40:37 plutôt à des émissions très peu contrôlées.
00:40:41 Donc ce que vous voyez en fond, qui est le plus intéressant, c'est les points gris,
00:40:48 jaune ou orange, qui correspondent à l'ensemble des points où l'IGN trouve de la forêt
00:40:55 en France.
00:40:56 Et donc on voit que ça fait des formes un peu patates, et donc ce qui nous intéresse
00:41:06 dans ces graphiques là, c'est de voir au sein des points forêts de l'IGN, où nos
00:41:13 peuplements se situent, et notamment comment ils vont se situer dans le climat futur.
00:41:18 Donc a priori l'ensemble des forêts qu'on est allé mesurer, elles se trouvent dans
00:41:22 la gamme de ce qui est représenté par l'IGN actuellement, mais c'est possible qu'on
00:41:27 soit allé mesurer des points qui actuellement représentent des climats qui existent, mais
00:41:33 du fait des changements climatiques, l'augmentation des températures et des déficits hydriques
00:41:38 font que ces peuplements ne sont plus représentatifs de climats qu'on va trouver dans la France,
00:41:43 notamment parce que c'est des peuplements qui sont trop humides ou trop froids.
00:41:47 Donc on voit que dans l'exemple d'Abyesport-Nulariana, c'est pas du tout le cas, l'ensemble des
00:41:53 points reste dans la gamme de ce qu'on va retrouver en France dans le futur, donc on
00:41:58 a pas de points sur lesquels on aurait du mal à extrapoler des données, ou à dire
00:42:05 que ces points seront représentatifs de quelque part en France dans le futur.
00:42:09 On a notamment des sites qui sont extrêmement intéressants au niveau de leur climat, c'est
00:42:15 le point qu'on peut voir un peu isolé au-dessus, qui se rapproche de 450 sur l'axe du déficit
00:42:23 hydrique annuel, c'est l'un des points les plus secs qu'on a mesurés dans le cadre
00:42:30 du projet RFR, avec un déficit hydrique de presque 450 mm.
00:42:35 Ensuite en bas j'ai mis les moyennes des différents peuplements mesurés, alors la
00:42:44 moyenne n'a pas grand sens, puisqu'on voit que les extrêmes qui se trouvent en dessous
00:42:51 des moyennes sont très différentes, puisqu'on avait deux modalités comme je vous l'ai dit,
00:42:58 avec plutôt des peuplements en montagne, donc plutôt en altitude, et avec des températures
00:43:03 faibles et beaucoup de précipitations, et à l'inverse des peuplements en climat méditerranéen
00:43:08 avec beaucoup de déficit hydrique, peu de précipitation et des températures moyennes
00:43:13 assez élevées.
00:43:14 Donc là je reprends les mêmes graphiques que ce que vous a présenté précédemment
00:43:24 Alain pour le Sequoia, à une petite différence près.
00:43:27 En haut à gauche on retrouve toujours le diamètre moyen en fonction de l'âge, et
00:43:32 en couleur le déficit hydrique, en haut à droite la hauteur moyenne, en bas à gauche
00:43:38 cette fois-ci ce n'est plus le volume, c'est la surface terrière et le volume se trouve
00:43:42 en bas à droite.
00:43:43 Donc on voit que le nombre de points varie entre les différents graphiques, puisque
00:43:48 toutes les mesures n'ont pas été faites exactement à l'identique entre toutes les
00:43:51 parcelles et certaines parcelles ne permettent pas de calcul de surface terrière ou de volume,
00:43:56 c'est notamment le cas des parcelles de plus petite taille où la surface est trop faible
00:44:00 pour calculer des valeurs fiables à l'échelle du peuple humain.
00:44:03 Je vais vous voir le reste de la production par la suite.
00:44:06 Donc on voit sur ces graphiques que les croissances sont très hétérogènes, même à l'intérieur
00:44:14 d'un même site, on a l'avantage sur cette espèce d'avoir plusieurs parcelles au sein
00:44:20 d'un même site avec des répétitions, et donc on voit qu'à 50 ans le diamètre peut
00:44:24 varier de 20 à 35 cm par exemple, ce qui est quand même une forte hétérogénéité,
00:44:30 l'hétérogénéité en hauteur est légèrement plus faible, mais si on considère qu'elle
00:44:34 est quand même sur un même site, on voit qu'il y a quand même de fortes variations.
00:44:38 A l'échelle du peuplement, l'hétérogénéité est encore plus importante, c'est notamment
00:44:44 un résultat des fortes mortalités juvéniles qui peuvent créer des trous dans les peuplements
00:44:51 à l'âge adulte.
00:44:52 Donc à 25 ans on a des surfaces terrières qui varient de 5 à 30 m² par hectare par
00:44:57 an, et toujours, pour le cas de ces peuplements-là, en climat méditerranéen, et donc avec du
00:45:07 matériel génétique très proche.
00:45:08 Et de même pour les volumes, la variation est encore plus importante que pour la surface
00:45:15 terrière, avec des variations de 10 à 170 m³ par hectare toujours aux environs de 25
00:45:19 ans.
00:45:20 On observe aussi qu'on a quelques placèdes surcapitalisées avec des valeurs de 50 ou
00:45:26 60 m² par hectare, ce qui pourra nous être utile notamment dans la récolte de bois pour
00:45:34 tester la qualité du bois.
00:45:35 On n'observe pas, contrairement au séquoia, d'effet du déficit hydrique, ou alors le
00:45:41 nombre de points n'est pas assez important pour l'observer de façon un peu plus visible.
00:45:47 Pour la productivité moyenne d'Abiasborne muleriana, on a trop d'inconnus pour tirer
00:45:58 des valeurs qu'on pourrait extraire des résultats.
00:46:02 La seule valeur un peu fiable qu'on ait, c'est 12,4 m³ par hectare par an en Haute-Marne,
00:46:11 qui est supérieur à ce qu'on retrouve dans le Jura sur de bonnes fertilités pour le
00:46:17 sapin pectiné.
00:46:18 Les résultats sont assez similaires, même si on n'a pas toutes les données pour un
00:46:27 autre site en Haute-Marne qui est Bois-Génard, et pour le site de Rouffiac en Corbière,
00:46:32 encore une fois on n'a pas les volumes qui ont été élevés en éclaircie donc on ne
00:46:35 peut pas donner de valeur exacte, mais c'est au moins équivalent à ce qu'on retrouve
00:46:38 pour le sapin pectiné dans des conditions similaires.
00:46:41 Donc les valeurs de productivité moyenne à ces âges là, au moins 25 ans, sont à
00:46:49 peu près équivalentes à celles qu'on attendrait pour le sapin pectiné dans les mêmes conditions.
00:46:54 Pour ce qui est du matériel végétal, on n'a pas vraiment pour l'instant de problème
00:47:06 d'approvisionnement pour cette essence, puisqu'il existe deux vergers à graines de sapin de
00:47:11 borne-muller qui se trouvent dans le lot, donc c'est les ABOVG01 et ABOVG02.
00:47:16 Donc pour l'instant ces deux vergers à graines suffisent à répondre à la demande pour
00:47:21 cette essence.
00:47:22 Il y a un peuplement qui est situé au Plachet en Haute-Marne qui pourrait servir de source
00:47:29 de graines complémentaires si la demande en graines pour cette espèce venait à augmenter.
00:47:35 Il n'y a que ce site là qui permet la récolte de graines.
00:47:38 L'un des problèmes pour récolter des graines pour cette essence étant l'hybridation de
00:47:44 tous les sapins méditerranéens avec le sapin pectiné, donc on ne peut pas récolter de
00:47:49 graines d'ABIAS-BORNE-MULERIANA sur un peuplement proche de sapin pectiné.
00:47:53 Plusieurs parcelles peuvent servir de récolte de bois dans le cadre de réfers, le problème
00:48:00 étant leur diamètre modéré qui permettront d'estimer très brièvement leur qualité
00:48:06 technologique.
00:48:07 On sait déjà que le bois est très utilisé en Turquie dans toutes les utilisations qu'on
00:48:12 pourrait en avoir pour le sapin pectiné et d'après la bibliographie le bois est très
00:48:17 similaire à celui du sapin pectiné.
00:48:19 En conclusion, le sapin de borne-mulère se révèle assez plastique avec des conditions
00:48:31 pédo-climatiques assez larges.
00:48:32 On observe et surtout la bibliographie nous dit qu'il tolérerait des conditions un peu
00:48:41 plus drastiques que celles que tolère le sapin pectiné et notamment on l'observe avec
00:48:46 des résultats pas trop mauvais sur des sols superficiels et avec des déficits théoriques
00:48:50 un peu plus importants que ce que tolèrerait le sapin pectiné.
00:48:54 La production et les débouchés semblent similaires au sapin pectiné, le gros bémol
00:49:00 qu'on observe sur cette essence c'est la difficulté de la plantation avec une mauvaise
00:49:05 reprise et une croissance du vinyle lente qui s'observe surtout en contexte méditerranéen
00:49:09 et donc beaucoup de travaux de dégagement et de regarnir à prévoir et donc un investissement
00:49:14 beaucoup plus important que ce qui se ferait sur une plantation de sapin pectiné classique.
00:49:17 La production de graines est adaptée à la demande actuelle et un autre site pourrait
00:49:22 servir en appui si elle venait à manquer.
00:49:24 En conclusion, il y a encore du travail à faire au niveau de la recherche sur cette
00:49:32 essence notamment en sylviculture pour essayer de rattraper les peuplements avec de fortes
00:49:38 mortalités, de sécheresse en pépinière pour le comparer aux autres sapins méditerranéens
00:49:43 pour lesquels on n'a pas vraiment de classement pour le moment et d'autres modalités de
00:49:46 plantation qui permettraient de mieux accommoder son caractère sciaphile donc soit des plantations
00:49:52 sous-abri ou en enrichissement dans les peuples.
00:49:54 Merci, il reste à peu près 10 minutes pour informations, questions comprises.
00:50:03 Je vais donc faire vite sur le pain téda.
00:50:08 Alors je vais vous parler du pain téda, j'ai appelé ça pain téda et autre pain à trois
00:50:14 feuilles, je vous montrerai quelques résultats qui concernent trois espèces, le pain téda,
00:50:19 le pain serotina et le pain rigida mais en fait je vous parlerai uniquement du téda
00:50:24 pour gagner un peu de temps.
00:50:25 Donc ce sont 12 références qui ont pu être vues dans le cadre de réfères, essentiellement
00:50:30 des essais de descendance en Bourgogne-Franche-Comté qui sont des essais de descendance hybride
00:50:38 entre rigida et téda, je vous expliquerai tout à l'heure pourquoi on a testé ça
00:50:43 et puis en Auvergne-Rhône-Alpes, deux essais qui sont situés dans l'un, un essai de comparaison
00:50:48 de différentes espèces de pains et un essai de descendance de pain téda.
00:50:53 Alors si j'arrive à passer à la diapose suivante, voilà, alors je vais me focaliser
00:51:04 sur le pain téda, d'abord ce qu'on a observé c'est qu'on a plutôt une très
00:51:11 bonne croissance puisqu'on atteint des diamètres de l'ordre de 30 cm à 30 ans,
00:51:15 donc c'est quand même un pain à croissance plutôt rapide, la productivité elle n'est
00:51:21 pas toujours disponible parce qu'on n'a pas toujours eu les volumes enlevés en éclaircie
00:51:25 mais grosso modo un chiffre entre 10 et 15 m3/an serait dans la gamme de ce qu'on
00:51:34 a observé et puis pas de mortalité, pas de dépérissement constaté dans aucun de
00:51:40 nos essais, on voit dans la figure qui est tout en haut à droite qu'on est dans des
00:51:46 classes de fertilité assez comparables à celles du pain maritime, vous avez fertilité
00:51:53 1, 2 et 3 qui sont représentées par des courbes et puis vous avez le nuage de point
00:51:57 de nos différentes parcelles, alors on a des parcelles de fertilité diverses mais
00:52:01 on colle assez bien finalement avec le nuage de point de la croissance en hauteur en fonction
00:52:08 de l'âge du pain maritime.
00:52:10 Sur les diamètres moyens, j'en ai parlé, 30 cm vers 30 ans et une productivité qu'on
00:52:17 peut estimer plausible entre 10 et 15 m3/ha et/an.
00:52:22 Si je fais un focus sur les 5 essais en Bourgogne-Franche-Comté où on a comparé des descendances hybrides
00:52:30 rigides à Teda, alors pourquoi on a fait ça à FCBA, c'est que le pain Teda à son
00:52:37 point faible c'est la résistance au froid, c'est une essence qui est cultivée dans
00:52:40 le sud-ouest de la France mais qui craint les froids extrêmes et donc dont la diffusion
00:52:46 avait été limitée en direction du nord-est de la France et pour contrebalancer cette
00:52:55 tolérance assez faible au froid, on a eu l'idée d'utiliser l'espèce Rigida en
00:53:01 croisement avec Teda puisque l'espèce Rigida elle est très résistante au froid.
00:53:04 Donc on a eu un programme de croisement contrôlé à FCBA, à l'époque c'était la fausse
00:53:10 aile et on a fait un certain nombre de croisements contrôlés entre ces deux espèces et on
00:53:15 a mis ça dans 5 essais en Bourgogne-Franche-Comté et vous voyez sur le graphique qui vous est
00:53:22 présenté ici pour les 5 parcelles, vous avez le gros point blanc c'est la moyenne
00:53:27 générale de l'essai, les petits traits gris ce sont les différentes moyennes des
00:53:31 différentes descendances qu'on a obtenues en croisant Rigida et Teda et puis en rouge,
00:53:37 le triangle rouge qui est généralement en tête de classement, c'est le lot de Pinteda
00:53:43 pur qu'on a utilisé en témoin et très honnêtement ça c'est une redécouverte
00:53:48 un peu parce que ces parcelles-là on les avait un peu perdu de vue et quand on est
00:53:52 retourné les voir, qu'on a pu remesurer les dispositifs, on a eu la surprise de voir
00:53:56 que le Pinteda était aussi vigoureux que les meilleures descendances hybrides Rigida-Teda
00:54:01 et on va voir en plus qu'elle est mieux conformée.
00:54:05 Je vais passer sur les résultats de Sérotina et de Rigida pur.
00:54:09 Pour parler de la forme, non seulement les lots de Pinteda utilisés en témoin sont
00:54:15 aussi vigoureux que les meilleurs hybrides qu'on avait fabriqués mais en plus ils
00:54:20 sont mieux conformés. Vous voyez ici deux notations sur les figures, deux notations
00:54:27 qui concernent l'un la rectitude du tronc et l'autre la grosseur des branches et
00:54:32 vous voyez que la partie basse représentée par la flèche noire ce sont toutes les descendances
00:54:38 hybrides Rigida-Teda, là c'est un exemple sur un site, vous voyez apparaître des notes
00:54:44 de 3 ou 4 qui sont des mauvaises notes sur la branchaison et sur la rectitude alors
00:54:49 que le lot de Pinteda qui est tout en haut, la première barre de la figure, a une rectitude
00:54:59 plutôt bonne et une branchaison moyenne, elle n'est pas aussi bonne que ce qu'on
00:55:05 a observé sur Pint Larissio qui était également utilisé en témoin, évidemment le Pint Larissio
00:55:10 est très droit, il a des branches fines, ce n'est pas le cas du Pinteda mais en tout
00:55:15 cas par rapport aux hybrides Rigida-Teda, il est bien mieux conformé et c'est illustré
00:55:20 par la photo qui certes est un petit peu caricaturale mais vous voyez sur la photo un hybride à
00:55:26 gauche Rigida-Teda et un Teda pur à droite.
00:55:29 Je vous parle rapidement d'un essai d'enlin, de comparaison de pins, sur la vigueur, vous
00:55:39 voyez sur la figure, les barres sont le diamètre moyen à 31 ans et la courbe c'est le pourcentage
00:55:46 d'arbres vivants, donc vous voyez qu'on a un pourcentage d'arbres vivants qui grosso
00:55:51 modo gravitent entre 60 et 70%, il n'y a pas eu d'éclaircie encore, c'est de la
00:55:56 mortalité naturelle et vous voyez qu'au niveau croissance, vous avez en orange le
00:56:01 lot de Pinteda, en jaune le pin Rigida et en violet le pin Serotina et tout ce qui
00:56:08 est en bleu sur la partie gauche ce sont diverses origines de verges à graines de
00:56:14 l'ariciot, soit l'ariciot de corse soit l'ariciot de calabre et les résultats sur
00:56:20 cet essai c'est vraiment flagrant en termes de croissance, le pin Teda est nettement plus
00:56:25 vigoureux que tous les autres pins et largement plus que les pins ariciot.
00:56:29 Alors pour le matériel végétal, le pin Teda c'est une essence qui est réglementée
00:56:36 en France, elle est très utilisée dans le sud-ouest de la France, il y a des peuplements
00:56:40 classés et des verges à graines, nous n'avons pas vu de sensibilité au froid dans les 5
00:56:46 essais installés dans le nord-est de la France ces 30 dernières années, on a regardé les
00:56:50 températures, on a eu des -12, on a eu des -18 et donc les pins Teda sont passés au
00:56:56 travers de ces froids-là et donc la conclusion qu'on peut tirer des résultats de REFER
00:57:02 c'est que vraisemblablement il est possible d'étendre la zone d'utilisation du pin
00:57:07 Teda vers les plaines du nord-est de la France, alors jusqu'à où fixer le curseur, ça
00:57:14 c'est encore en discussion, mais en tout cas en plaine, à basse altitude, on peut utiliser
00:57:20 cette essence-là dans le nord-est de la France.
00:57:22 Pour le pin Rigida et le pin Serotina, ce sont deux espèces qui sont non réglementées
00:57:26 en France et pour lesquelles on a très peu de données.
00:57:29 Enfin, pour la qualité du bois, c'est une essence de premier plan dans le sud-est des
00:57:33 Etats-Unis.
00:57:34 En Nouvelle-Aquitaine, ce qu'on a mesuré jusqu'à présent, c'est des propriétés
00:57:38 mécaniques un petit peu moins bonnes que celles du pin Marie-Thym, mais peut-être
00:57:43 qu'il faudrait regarder aussi sur des croissances un peu moins fortes que ce qu'on observe
00:57:47 en Nouvelle-Aquitaine, notamment dans le nord-est, ce serait peut-être intéressant de voir
00:57:51 ce que ça donne d'une vitesse de croissance un petit peu plus lente sur les propriétés
00:57:55 mécaniques.
00:57:56 Et je crois que j'ai terminé.
00:57:58 Merci beaucoup à tous les deux, on va prendre un peu de temps pour répondre aux questions
00:58:05 qui ont été posées.
00:58:06 Tout d'abord, on a une question concernant le séquoia.
00:58:11 Est-ce que vous avez des éléments en matière de préférence d'exposition stationnelle?
00:58:17 Sur le séquoia, il a été testé dans de nombreux sols, mais ce qu'il faut éviter,
00:58:30 c'est vraiment les sols les plus engorgés, je vous l'ai dit tout à l'heure, les sols
00:58:34 à Moligny, ce n'est pas très bon, il faut un minimum de drainage, plutôt des sols
00:58:39 où on voit de la fougère plus que de la Moligny.
00:58:43 Éviter les sols trop superficiels, si on a un sol qui fait 30 cm, il ne faut pas mettre
00:58:50 de séquoia.
00:58:51 Après, sa tolérance sur les textures et les pH semblent assez larges, peut-être éviter
00:58:58 les pH les plus élevés, pH 8, je ne sais pas trop, mais il semble quand même aller
00:59:07 de pH 5 à pH 7 sans aucun problème.
00:59:10 Les textures, ça ne semble pas être un problème non plus, c'est vraiment plutôt l'hydromorphie
00:59:16 son point faible.
00:59:17 Et puis également les gelées précoces, c'est un arbre qui gèle assez facilement
00:59:23 à l'automne, et donc on a eu des soucis d'installation dans le nord-est de la France
00:59:30 par exemple, on a eu quelques déboires avec des gelées précoces.
00:59:34 Merci pour ces précisions, on a deux questions qui portent sur des essences qui sont différentes
00:59:42 des trois qui ont été présentées.
00:59:44 Première question concernant le séquoia géant, est-ce qu'il a de mauvaises caractéristiques
00:59:49 technologiques ? Est-ce que vous confirmez sa réputation ?
00:59:52 Alors on parle bien du séquoia d'Indron giganteum, le séquoia géant, qui est une
01:00:00 autre espèce.
01:00:01 J'en ai mesuré quelques-unes dans le cadre de RFR parce que je passais à proximité,
01:00:07 c'est une essence qu'on a un peu laissé tomber, on a un gros réseau d'essais sur
01:00:12 cette essence-là, malheureusement on a un gros problème d'agent pathogène dont j'ai
01:00:17 oublié le nom, c'est un champignon dont j'ai oublié le nom, qui provoque des roussissements
01:00:22 de la cime et des descentes de cime dans beaucoup de sites à partir de 25-30 ans sur les
01:00:31 parcelles plus âgées, on a pas mal de descentes de cime et donc on a un petit peu laissé
01:00:37 tomber cette essence-là.
01:00:38 Au niveau propriété du bois, ce que j'en connais, mais je ne suis pas spécialiste,
01:00:42 c'est un bois très léger également, un petit peu comme le séquoia s'impervirins,
01:00:46 un bois assez léger et donc vraisemblablement pas très adapté à un usage en structure
01:00:52 parce que des propriétés mécaniques insuffisantes.
01:00:54 Mais vraiment le problème numéro un, c'est vraiment des problèmes de ce champignon qui
01:01:01 l'attaque.
01:01:02 Merci.
01:01:03 Est-ce qu'au cours de votre étude ou plus largement, vous avez recueilli des informations
01:01:10 concernant le pain Tabors d'origine polonaise ?
01:01:13 Alors je crois que le pain de Tabors, alors Valentin, je pense que c'est du pain sylvestre
01:01:22 d'origine Tabors, malheureusement je ne suis pas un spécialiste du pain sylvestre et je
01:01:29 ne peux guère vous en parler.
01:01:31 Mais je pense que l'espèce c'est pain sylvestre et que Tabors c'est une origine.
01:01:35 Oui, je pense que c'est le nom d'une localité ou d'un verger à graines polonais.
01:01:39 Mais donc je n'ai pas plus d'infos sur ce sujet-là.
01:01:45 Une recherche internet rapide, effectivement, c'est une origine.
01:01:50 Alors, en dernière nouvelle, on en a parlé en réunion CTPS il y a deux semaines.
01:01:56 Il serait question de faire des nouveaux vergers de pain sylvestre qui mixerait des populations
01:02:05 de Agneau et des populations de Tabors, je crois, pour essayer, puisqu'ils sont deux
01:02:11 populations quand même très différentes, puisque Agneau et Tabors c'est quand même
01:02:15 assez éloigné, mais l'idée c'est de faire se reproduire ensemble des populations
01:02:20 très éloignées pour recréer de la diversité génétique et peut-être trouver des combinaisons
01:02:29 génétiques qui permettent au pain sylvestre de s'adapter à un climat futur.
01:02:35 Merci.
01:02:36 Alors, une question sur le séquoia.
01:02:42 Étant donné l'évolution climatique, notamment à moyen terme, est-ce que vous conseillez
01:02:48 quand même le séquoia en dessous de Gap sur la région Midi-Méditerranée ?
01:02:52 Alors, non.
01:02:56 Ce que j'ai vu, ce qui est bien, j'espère que vous l'avez compris, on a vu du séquoia
01:03:06 en région Midi-Arnéen, à notre grande surprise, qui se portait bien et qui poussait très
01:03:11 correctement, mais c'est là aussi qu'on a vu sur deux sites d'immortalité, après
01:03:19 un démarrage de la plantation qui était très spectaculaire, avec des bonnes vitesses
01:03:22 de croissance, mais dernièrement on a quand même vu des dépérissements.
01:03:27 Donc, je pense que c'est peut-être possible sur des sols, vraiment sur des sols profonds,
01:03:34 peut-être en bord de ruisseaux, en fond de vallée, où on peut penser qu'on aura une
01:03:38 alimentation en eau qui sera quand même assurée dans le futur, mais clairement, ça va devenir
01:03:47 dur, même pour le séquoia en région Midi-Arnéenne, sur des stations qui ne seraient pas des
01:03:53 stations alluviales.
01:03:55 C'est mon avis.
01:03:57 Ok, merci.
01:03:59 Peut-être une dernière question pour ne pas trop déborder.
01:04:03 Donc, vous avez travaillé sur l'utilisation des bois dans le cadre de votre étude.
01:04:08 Est-ce qu'il y a eu un lien fait avec les entreprises de la première transformation,
01:04:12 notamment pour l'adaptation de leurs outils ? Est-ce qu'il y a eu une adaptation des
01:04:16 outils nécessaires qui a été évoquée ? Est-ce que ça fait partie des pistes de réflexion ?
01:04:20 Alors, on n'en est pas encore là, j'ai envie de dire.
01:04:27 Réfaire, c'était un peu un préalable pour trouver des essences qui présentent un intérêt
01:04:34 et qui présenteront un intérêt dans le futur, pour ensuite pouvoir les caractériser au
01:04:40 mieux pour pouvoir dire aux industriels, voilà ce que vous pouvez faire avec telle ou telle
01:04:43 essence.
01:04:44 On n'en est pas encore là.
01:04:45 Donc, quelque part, ce serait un deuxième projet réfaire, une suite de réfaire pour
01:04:52 arriver à bien caractériser selon les souhaits et les besoins des industriels et pouvoir les
01:04:58 orienter dans telle ou telle direction.
01:05:00 Je pense que c'est devant nous, ça, ce n'est pas quelque chose.
01:05:06 On a eu l'occasion de traiter quelques essences rares, comme le cyprès de Leyland ou le cyprès
01:05:13 toujours vert, le cyprès de Provence, où on a pu faire des caractérisations parce
01:05:20 qu'on a eu une éclaircie, on a eu l'occasion de récupérer des troncs et de faire des
01:05:24 planches et de les tester.
01:05:26 Et donc, on a scié chez des industriels, etc.
01:05:31 Et donc, voilà, ça s'est bien passé, mais c'était plus l'occasion qui a fait le larron
01:05:41 plus que quelque chose de programmé, de cadré, etc.
01:05:45 Je pense que ce projet-là, c'est un projet qui est plutôt devant nous.
01:05:48 D'accord, merci beaucoup.
01:05:52 Je vous propose de conclure parce qu'on a un peu débordé.
01:05:56 Simplement, il reste encore quelques questions concernant d'autres essences et notamment
01:06:00 est-ce qu'il serait possible de refaire un webinaire à d'autres dates avec les
01:06:04 autres essences ? Donc déjà, ce qu'on peut indiquer, c'est que vous êtes en train
01:06:08 de travailler sur un projet de rapport de cette étude et donc, bien évidemment, ce
01:06:14 projet de rapport pourra être mis à disposition des personnes qui ont assisté au webinaire
01:06:19 par la DRAF.
01:06:20 Donc, je le mettrai sur le site Internet et je transférerai l'information aux personnes
01:06:25 que j'ai dans mes listes de contacts.
01:06:26 Donc, on va pouvoir conclure pour ne pas trop déborder.
01:06:33 Un grand merci à nos deux intervenants de ce soir, donc Alain Bertelot de FCBA et Valentin
01:06:40 Boutier de l'ONF.
01:06:41 Merci à tous aussi pour votre participation.
01:06:44 Donc, vous retrouverez très prochainement ce webinaire ainsi que le document présenté
01:06:48 et puis j'ajouterai le rapport lorsqu'il sera terminé sur le site Internet de la
01:06:54 DRAF Auvergne-Gros-Nalpes à la rubrique Forêt, Bois, Énergie, Gestion de la forêt et ensuite
01:06:59 Changement climatique.
01:07:00 J'attire votre attention sur le fait que le prochain webinaire ne sera pas le premier
01:07:05 mardi du mois de mai mais du fait des ponts le jeudi 2 mai, toujours de 17h à 18h et
01:07:12 il traitera de la prise en compte du risque de dégradation des sols par tassement pour
01:07:17 mieux préserver les forêts.
01:07:19 Et donc, un sujet bien sûr très important pour permettre la résilience et l'adaptation
01:07:24 de nos forêts au changement climatique.
01:07:26 Je vous souhaite une très bonne soirée à tous.
01:07:29 Merci.
01:07:30 [SILENCE]

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