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Ce 23ème webinaire du groupe de travail régional AuRA "Forêt et changements climatiques", animé par la DRAAF, porte sur la biodiversité des sols forestiers (projet INSYLBIOS).
Transcription
00:00 Bonjour à tous, j'ai le plaisir de vous accueillir pour ce 23e webinaire organisé
00:07 par la DRAF Auvergne-Gros-Nalpes dans le cadre du groupe de travail régional forêt et changement
00:12 climatique. Je suis Abel Ménard, chef du pôle territoire et multifonctionnalité de la forêt à
00:18 la DRAF Auvergne-Gros-Nalpes et je serai l'animatrice de ce webinaire. Ce soir nous allons nous pencher
00:23 sur le sujet des sols forestiers. En effet avec les changements climatiques nos forêts doivent
00:28 faire face à de nombreuses difficultés comme par exemple les sécheresses successives ou le
00:34 développement de ravageurs. Il est donc particulièrement important qu'elles puissent
00:38 bénéficier d'un sol de qualité puisque c'est un facteur important de résistance et de résilience
00:44 des écosystèmes forestiers. Par ailleurs le sol est un important réservoir naturel de carbone,
00:51 il constitue de ce fait un outil important pour l'atténuation du changement climatique s'il est
00:58 en bon état. Nous vous proposons donc ce soir un webinaire en deux parties. Tout d'abord un
01:04 rappel des connaissances et des outils existants en matière de préservation des sols forestiers
01:10 sera présenté et puis ensuite nous irons à la rencontre de la biodiversité des sols forestiers
01:16 à travers le projet INSEE bio et nous découvrirons les enseignements de ce projet pour les forestiers.
01:23 Nous verrons notamment quels sont les impacts de la sylviculture sur la biodiversité des sols
01:28 dans les peuplements de Hêtre et de Douglas. Les intervenants nous exposeront alors des points
01:35 d'attention dans la gestion forestière pour améliorer la fonctionnalité et la productivité
01:40 des écosystèmes. Pour ce faire j'ai le plaisir d'accueillir Loïc Moline qui est responsable de
01:47 l'antenne Lauser au CNPF Occitanie et puis Céline Amberger qui est chargée de projet au conservatoire
01:53 d'espaces naturels d'Occitanie. Le webinaire durera une heure, chacune des deux parties sera suivie par
02:00 un temps de réponse à vos questions. Je vous invite donc à les poser dans le chat tout au
02:04 long du webinaire et je les relairai pour vous auprès de nos intervenants. Je vous informe que
02:10 ce webinaire sera comme d'habitude enregistré et puis mis en ligne sur le site internet de la DRAF
02:14 et je passe maintenant la parole à Loïc Moline pour la première partie du webinaire. Bon webinaire à tous !
02:21 Bonjour à tous, merci déjà de nous avoir donné l'opportunité de vous parler un petit peu de nos
02:31 travaux. Un petit préambule en ce qui me concerne, je ne suis pas un spécialiste des sols mais comme
02:38 vous je suis un forestier curieux et quand on est un peu curieux et quand on travaille un peu dans ce
02:45 monde là on s'aperçoit qu'il y a beaucoup d'éléments qui sont importants dans la compréhension de
02:49 notre écosystème forestier et donc le compartiment des sols est vraiment un point clé qui va devenir
02:57 de plus en plus dans l'avenir. Avec Céline on a deux trois choses à échanger avec vous
03:05 donc je vais commencer le partage de la présentation qui s'appuie donc plutôt sur quelques rappels
03:11 histoire de se remettre un petit peu dans le bain par rapport aux sujets en question.
03:16 Donc normalement si tout se passe bien avec la technique, vous pouvez voir le diaporama,
03:33 donc nous allons vous parler plus particulièrement du projet INCILBIOS qui est un projet qui a été
03:41 lancé et initié par le CNPF Occitanie et puis après par la suite repris en partie par le
03:49 conservatoire des espaces naturels, un projet qui a été financé par un certain nombre de structures
03:55 notamment l'ADEME, la région de l'Europe mais avant de rentrer plus dans le détail quelques
04:01 petits rappels sur les sols et les forestiers. Donc quand on dit les forestiers c'est notre
04:07 appréhension de ce milieu là. Donc vous le savez très bien un sol a plusieurs processus qui le
04:15 permettent de le créer donc quand on part du sous-sol il y a ces phénomènes d'altération,
04:21 donc on parle de la roche-mer et donc il va y avoir une altération de la matière qui va nous
04:26 permettre de créer des particules plus ou moins grossières, plus ou moins fines et donc un mouvement
04:33 plutôt ascendant, donc ça c'est un des premiers mécanismes, un des premiers processus. A l'inverse
04:39 vous avez la transformation de la matière organique et donc c'est tout ce qui tombe au
04:45 sol, donc les feuilles, les branches, la litière etc. Donc c'est le deuxième processus un peu
04:53 important où en fait on va plutôt avoir quelque chose de descendant et donc on va essayer de,
04:59 ce sont ces mécanismes là qui vont permettre en fait la transformation de la matière organique
05:04 en éléments et en particules élémentaires, en matière minérale. Entre ces deux mécanismes
05:12 vous en avez un autre qui permet en fait de faire des aller-retours, donc ce sont les migrations,
05:16 alors migrations par différents biais, par l'eau mais aussi et beaucoup par la faune,
05:24 donc cet aspect biologique qui est sans doute un des aspects les moins connus, on aura l'occasion
05:30 d'y revenir tout à l'heure. Donc vous avez ces processus physico-chimiques qui sont à l'oeuvre,
05:36 vous avez des processus biologiques qui sont également à l'oeuvre et qui font que votre sol
05:40 en fait va évoluer. Mais quand on parle d'évolution de sol, les temps forestiers sont longs mais les
05:48 temps géologiques le sont encore plus et donc en ce qui concerne les sols, on est sur des centaines
05:53 voire des milliers d'années. Aujourd'hui vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a plusieurs facteurs
06:01 qui jouent sur la fertilité des sols, donc les facteurs physiques, les facteurs chimiques et les
06:06 facteurs biologiques. Alors certains d'entre eux sont plus ou moins bien appréhendés par les
06:10 forestiers. Quand on parle des facteurs physiques, texture, structure, quantité de cailloux,
06:15 clac dans votre esprit, ça fait le lien avec le calcul de la réserve utile. Donc ça c'est un
06:22 calcul que l'on peut faire à partir du moment où on a des réflexions spécifiques sur les choix
06:27 d'essence à privilégier ou à implanter. De la même façon, on s'intéresse aux facteurs chimiques
06:34 qui sont corrélés à la teneur en nutriments pour savoir quel est le potentiel en termes
06:45 d'essence et on s'intéresse aussi sur les vitesses de recyclage des éléments minéraux,
06:50 sur les formes du mus et donc l'activité qui est en lien et donc la possibilité de recycler
06:56 et de redonner des éléments nutritifs aux arbres. Donc ça ce sont des choses qu'on évoque souvent
07:03 dans nos cours de pédologie, qu'on peut évoquer auprès des propriétaires et que l'on peut même
07:08 pratiquer au quotidien, même s'il y a une part d'incertitude et d'ombre autour de tout ça.
07:14 On va dire qu'on connaît un petit peu certaines choses, certains processus à l'oeuvre. Les
07:21 facteurs biologiques par contre, quand on y pense, en fait ils sont quand même moins bien perçus,
07:29 moins bien appréhendés par le commun des mortels mais même par les forestiers, puisqu'en fait on a
07:36 du mal à imaginer la puissance de ces organismes vivants, que ce soit la fonge, la flore ou la faune.
07:43 Et pourtant, il y a tous ces facteurs là dont les facteurs biologiques impactent directement notre
07:50 productivité forestière. Alors l'histoire des soils forestiers, on s'y est toujours intéressé,
07:56 bien évidemment, c'est le support de la vie, c'est le support de la production forestière et puis de
08:01 tous les services écosystémiques. Et donc on a absolument une nécessité de préserver ce capital,
08:08 sinon en fait on va oblitérer notre capacité à faire de la forêt, la forêt fonctionnelle,
08:12 la forêt productive, la forêt qui est utile pour l'homme. Mais malgré tout, en fait on s'aperçoit
08:22 qu'on l'avait un peu délaissé, ce facteur sol. Aujourd'hui les forestiers sont quand même
08:29 forcés et contraints, obligés de se le réapproprier, notamment dans le cadre de l'évolution climatique,
08:34 où on se pose énormément de questions sur l'adaptation des essences et donc on est obligé
08:41 d'aller voir un peu ce qui se passe là-dessus. Et donc pour le forestier, il y a quand même des
08:47 enjeux qui sont assez forts autour d'une meilleure connaissance, d'une meilleure compréhension des
08:51 processus qui sont à l'œuvre, soit pour maintenir cette fonctionnalité qui est essentielle,
08:57 soit pour favoriser les processus que l'on essaie de décrypter. Et donc nous, le projet INSILBIOS
09:08 que Célide va vous présenter, il va s'inscrire dans cette réflexion-là et en complément peut-être
09:15 de réflexions sur les aspects physico-chimiques qui nous paraissent déjà peut-être un peu plus
09:20 connus. En termes de connaissances, j'ai vu qu'il y avait M. Nivellot de l'ADEME qui était présent.
09:28 L'ADEME est un organisme qui a beaucoup appuyé quand même les projets forestiers autour des
09:35 sols et donc grâce à ces projets-là, on dispose les uns et les autres déjà d'outils et d'indicateurs
09:42 qui sont intéressants. Donc là, j'ai cité les indicateurs insensés qui concernent plutôt les
09:50 notions de sensibilité chimique des sols. Donc là, on avait notamment Augusto et Noemi Pouce,
09:56 qui est une pédologue de l'ONF avec qui on a des échanges fréquents. Donc vous avez ces
10:03 indicateurs-là qui vous permettent déjà de précibler, de sentir en fait des fragilités de vos
10:09 sols en fonction des contextes dans lesquels vous vous trouvez et notamment des contextes
10:14 géomorphologiques. Il existe d'autres projets, d'autres outils que vous connaissez sans doute
10:23 également, mais on a préféré vous le remettre un petit peu à l'écran, notamment pratique sol. Donc
10:30 là quand même, qui a été un document de référence par rapport à la sensibilité des sols, notamment
10:34 la sensibilité physique et donc réflexion autour des tassements, autour des close-downs d'exploitation,
10:41 autour des bonnes pratiques à mettre en œuvre à partir du moment où on a une activité sylvicole
10:47 associée à la récolte de bois. Donc on a également, enfin voilà, pour chacun de ces outils,
10:53 on a mis les références pour trouver les ouvrages complets. Dans le même esprit, peut-être que
10:59 certains d'entre vous connaissent l'application qui s'appelle FOREVAL, qui est une application
11:05 développée entre autres par l'INREE et l'ONF, et qui permet d'analyser un sol à travers différents
11:14 indicateurs, donc par rapport à la sensibilité à l'export de nutriments, à l'érosion, aux tassements
11:20 et même les potentialités. Il y a un certain nombre de clés assez ludiques, de questionnements qui
11:28 permettent de guider et d'orienter le forestier lorsqu'il se pose des questions par rapport à
11:33 ce potentiel sol. Si vous ne connaissiez pas cette application, je vous invite quand même à la
11:40 télécharger parce qu'elle est assez intuitive et vous permet quand même de vous éclairer assez
11:45 rapidement. Donc ça c'est pour tout ce qui concerne les aspects physico-chimiques. Sur l'aspect de la
11:53 biologie des sols et de ce qui se passe, on a quand même peu d'éléments, peu de connaissances,
12:00 bien digestes et bien vulgarisés. Pourtant cette biodiversité des sols joue des rôles majeurs,
12:09 mais c'est peut-être le sujet d'étude qui n'attire pas. Peut-être que c'est un peu trop
12:16 grouillant, rampant, ça peut être un peu trop de pattes, et donc ce n'est pas forcément ce qui
12:23 attire le plus les forestiers. Malgré tout, il y a un intérêt à découvrir un peu mieux les rôles
12:29 de cette biodiversité des sols. Et donc voilà deux exemples, un rôle majeur dans la décomposition
12:35 de la matière organique. Il est clair que s'il n'y avait pas toute cette faune présente dans
12:43 nos forêts, la matière organique ne se décomposerait pas. Elle aurait tendance en fait à
12:49 s'accumuler et on n'aurait pas de recyclage et donc pas de remise à disposition des éléments minéraux.
12:54 Un exemple que vous pouvez lire à l'écran, c'est en fait la démultiplication de la surface
13:03 de contact grâce en fait aux phases de fragmentation par entre autres les nématodes. Qui dit surface
13:11 de contact démultipliée, dit possibilité en fait d'être digérée bien plus rapidement.
13:17 Mais donc vous voyez à l'écran quelques rôles qui sont présentés, la fragmentation,
13:24 la digestion et puis après tout ce qui concerne les phases de stockage et dispersion de ces
13:31 éléments minéraux. Un autre aspect peut-être un peu plus connu par le phérostier, c'est les
13:36 interactions avec les champignons mycorhiziens, surtout en cette période. Vous n'êtes pas sans
13:42 savoir que les racines sont associées en fait à des hecto-mycorhizes qui permettent en fait de
13:49 doper clairement la capacité des arbres à aller chercher de l'eau et des éléments minéraux dans
13:55 le sol. De la même façon, s'il n'y avait pas ces hecto-mycorhizes en symbiose, les arbres dans
14:05 nos contextes climatiques européens n'auraient pas du tout les mêmes dimensions parce qu'en fait
14:11 ils n'auraient pas du tout la même capacité à aller chercher les ressources. Et donc chez nous,
14:17 en fait tous les arbres sont associés à des champignons mycorhiziens, alors avec des cortèges
14:23 plus ou moins variés en fonction notamment de l'historique du sol, agricole ou pas, en fonction
14:29 des capacités de l'essence à s'associer à certains champignons, mais il y a toujours en fait cette
14:35 symbiose qui existe. Et vous voyez là normalement une petite photo d'une expérimentation où en fait
14:45 on avait comparé la croissance de ce mythe Douglas sans mycorhizes et avec une inoculation de
14:58 la caire bicolore. Et donc vous voyez vraiment la différence de croissance initiale qui est assez
15:03 forte et donc là je crois que monsieur Le Tacon nous avait indiqué par son étude des différences
15:10 de croissance pouvant aller de 12 à 16, presque 20% en croissance supplémentaire. Donc vous voyez
15:18 en fait il y a plein de rôles autour de cette biodiversité des sols. Nous à notre niveau,
15:25 au niveau CNPF, dans le cadre de la forêt irrégulière-école, on avait essayé de commencer
15:31 à vulgariser cette biodiversité fonctionnelle. Il nous semble important dans les échanges que l'on
15:39 peut avoir avec nos interlocuteurs de ne pas forcément mettre en avant une espèce particulière,
15:45 une espèce protégée parce qu'elle est emblématique, parce qu'elle est belle,
15:49 mais il nous semblait important de vulgariser cette biodiversité peut-être un peu plus grouillante,
15:56 rampante, qui pourtant joue des rôles importants au niveau de l'écosystème forestier.
16:03 Est-ce que ce serait possible de cliquer, il y a une barre qui cache le titre. Merci.
16:12 Donc sur la droite vous avez les trois exemples de fiches que nous avons rédigées dans l'esprit
16:23 que je vais vous présenter. Une fiche sur les champignons mycorhiziens, une fiche sur
16:27 les décomposeurs et une fiche sur la diversité des essences. À chaque fois le principe est le
16:31 même. Quelques éléments de contexte et de précision sur la définition. Ensuite une double
16:37 page où vous avez les rôles fonctionnels qui sont mis en avant. Et puis pour appuyer notre propos,
16:43 on a voulu quand même argumenter ces définitions, ces propositions. Et donc Céline et d'autres
16:51 collègues se sont appuyés sur des travaux de recherche pour appuyer et préciser de manière
16:58 chiffrée et précise chacun des rôles fonctionnels mis en avant. Donc vous pourrez trouver déjà
17:04 quelques éléments de décryptage de cette biodiversité qui est très intéressante pour
17:11 le forestier. Malgré tout, en faisant ce travail là, on s'est aperçu qu'il y avait un certain
17:18 nombre de lacunes et le projet Incilbios est né de ces réflexions là. Donc nous avons lancé
17:28 le projet Incilbios et grâce à l'appui de Sarah Rautiel qui était en stage avec nous,
17:33 nous avons mené une petite enquête sociologique auprès de 25 personnes. Alors à la fois des
17:39 propriétaires, des gestionnaires forestiers, donc experts, techniciens, indépendants,
17:45 coopératifs et agents de l'ONF, ainsi que des professionnels non gestionnaires. Alors
17:50 professionnels non gestionnaires ce sont notamment des animateurs de chartes forestières territoire
17:56 ou des interlocuteurs forêts dans des parcs. L'objectif pour nous était par cette petite
18:04 enquête sociologique de savoir où en on était de l'état des connaissances globales sur les sols
18:09 et plus particulièrement du volet biologie. Alors je vous présente, et j'en finirai mon propos ici,
18:16 deux résultats. Donc on sollicitait nos intervenants, nos interlocuteurs, donc les
18:22 propriétaires en vert, les gestionnaires en bleu et les autres professionnels en jaune,
18:26 sur différentes questions. Et donc ici la question mise en avant c'est quand on parle
18:33 d'organisme du sol, à quoi est-ce que vous pensez ? Alors vous voyez qu'en numéro 1 sortent les
18:41 fameux vers de terre, les lombriques. Voilà donc ça c'était assez systématique et puis les
18:46 champignons quand même on les oublie pas trop, donc apparaissait en deuxième position. En revanche,
18:52 vous voyez que le nombre d'occurrences d'un certain nombre de groupes, pourtant essentiels
18:58 dans la vie de nos sols forestiers, sont peu cités. Donc notamment les nématodes, ces fameux
19:06 nématodes, ces petits vers ronds qui jouent des rôles importants dans la décomposition,
19:11 il y a une seule personne qui avait cité ça. Donc ça c'était un premier élément. Le deuxième
19:18 élément que l'on pouvait mettre en avant de manière un peu synthétique, c'est lorsque l'on a demandé
19:24 en fait à ce même panel d'interlocuteurs de nous citer les perturbations qui pouvaient affecter à
19:31 leur sens le fonctionnement biologique des sols. Donc quand ils nous ont répondu, ils ont répondu
19:39 assez rapidement, assez régulièrement, tout ce qui concernait plutôt le tassement, le passage
19:45 d'engin, les ornirages, donc en phase d'exploitation. Donc ils ont bien assimilé le tassement en fait à
19:51 une perturbation du milieu, tout comme ils ont pu citer les coupes rases, donc avec des mises en
19:58 lumière brutales, des changements et des perturbations. Et là, dans ces coupes rases,
20:04 vous voyez qu'il n'y a plus que les professionnels qui les citent, donc le gestionnaire et les autres
20:08 professionnels, les propriétaires n'ont pas du tout mis ça en avant. Également, voilà, les
20:14 changements climatiques et les produits chimiques. En revanche, pareil, quand on regarde un petit peu
20:19 le bas du tableau, les questions autour des modifications de la végétation, autour des
20:26 monocultures, autour des expositions un peu brutales de la lumière, ce sont des éléments
20:33 qui ont été un peu moins cités. Donc selon les publics, en fait, il n'y a pas les mêmes
20:39 mécanismes qui peuvent perturber la biologie des sols. Donc l'objectif vraiment pour nous,
20:45 c'était d'accompagner ça, un peu une montée en compétence des forestiers à partir des travaux
20:51 que nous avons menés dans le cadre du projet Nesibius. Voilà, et donc Céline va vous expliquer
20:57 un petit peu en quoi ça a consisté, quelle a été notre logique, mais c'est bien ça, si vous voulez,
21:02 le fondement, parce que nous, nous sommes persuadés que les sols vont être constitués
21:09 un enjeu majeur pour nos réflexions à venir, et notamment dans le cadre de l'adaptation des
21:15 forêts aux changements climatiques. Voilà, j'ai essayé de tenir le délai qui m'a été donné,
21:27 désolé si j'ai été un peu bavard, mais voilà, on était plutôt sur un récap et puis des éléments
21:34 de connaissances d'outils et de projets déjà existants avant d'enchaîner sur la suite et
21:40 Nesibius. Alors merci beaucoup, on n'a pas encore deux questions, donc n'hésitez pas à les poser au
21:48 fur et à mesure qu'elles vous viennent, on y répondra. Donc merci pour ce rappel technique
21:54 donc des connaissances et puis cette introduction au projet Nesibius. Alors s'il n'y a pas plus de
22:02 questions pour l'instant, on va pouvoir poursuivre avec la deuxième partie qui concerne donc plus
22:08 particulièrement le projet, et puis si vous aviez des questions qui portaient sur la première partie
22:12 qui vous viennent à posteriori, on pourra y répondre donc à l'issue de la présentation.
22:17 Donc du coup, merci beaucoup à Loïc Moline et je vais passer la parole à Céline Amberger.
22:26 Ça marche, merci beaucoup. Merci Loïc pour la mise en contexte. Je vais partager mon écran,
22:35 est-ce que ça apparaît pour vous ? C'est très bien et puis je partage dans le chat les
22:40 remerciements pour la première présentation. Je vous laisse la parole. Et bien parfait,
22:45 donc je vais prendre le relais effectivement pour vous présenter un petit peu le projet Nesibius
22:50 que va commencer à vous évoquer Loïc. Donc Nesibius c'est un acronyme qui veut dire "mieux
22:53 comprendre et intégrer dans les pratiques silvicoles le rôle de la biodiversité des
22:57 sols dans le fonctionnement des forêts" et c'est un projet qui s'ancre dans le sud du massif central.
23:01 Donc ce projet il s'inscrit dans le contexte que vous a présenté Loïc, c'est-à-dire un contexte
23:08 de connaissances dans lequel on commence à avoir compris que la biodiversité des sols joue des
23:12 rôles qui sont importants dans le fonctionnement de l'écosystème. On a encore plein de choses à
23:16 préciser, on a déjà un certain nombre d'évidences qui sont suffisantes malgré tout. Par contre il
23:21 reste une zone d'ombre encore très forte aussi qui concerne l'impact de nos pratiques silvicoles sur
23:26 cette biodiversité. Or c'est une question qui est assez importante quand on veut tendre vers la
23:31 gestion durable, quand on comprend les rôles fonctionnels de cette biodiversité, évidemment
23:35 il y a plein de questions qui se posent en lien avec les conséquences de nos pratiques. Et ça
23:40 c'est une question de connaissances d'une part, mais il s'en suit une question plus opérationnelle
23:44 ensuite qui est de savoir comment est-ce qu'on peut mieux intégrer la biodiversité des sols dans la
23:48 gestion courante. Donc c'est principalement autour de cette problématique que s'est axé le projet
23:54 INSILBIOS et donc on a choisi de construire un projet pour essayer d'amener des éléments de
24:00 réponse à ces questions-là. Alors il nous a semblé pertinent pour essayer d'avancer sur ces
24:05 questions, de rassembler à la fois des opérateurs, des acteurs qui étaient proches des gestionnaires
24:11 de terrain, des problématiques très opérationnelles, qui avaient des bonnes connaissances des
24:15 silvicultures et du territoire sur lequel on allait travailler, et puis d'associer ces acteurs-là avec
24:21 des scientifiques spécialistes des processus de l'interface sol-végétation, des groupes taxonomiques
24:27 qui sont dans les sols, de manière à ce qu'on puisse ensemble avoir un projet qui soit à la
24:32 fois robuste mais appliqué aussi à des problématiques très concrètes. Donc on a essayé de
24:37 composer une équipe pluridisciplinaire qui s'affiche ici à travers les logos que vous voyez.
24:42 Donc d'une part ces fameux scientifiques spécialistes que j'ai copiés qui étaient pour nous l'INRAE,
24:47 l'équipe de Nolans-sur-Vernisson qui était notre partenaire principal, et puis on s'est fait aussi
24:51 accompagner de quatre autres laboratoires ou instituts spécialisés, donc le CEF qui est
24:56 l'Université de Montpellier, le laboratoire ECODIV, le laboratoire ELISOL, les conservateurs
25:02 botaniques nationaux, chacun ayant des compétences spécifiques sur certains taxons, certains
25:09 processus, et en tout cas tout assez complémentaire par rapport à notre problématique. Le projet a
25:15 été porté par le CRPF Occitanie puis rejoint par le Conservatoire d'Espace Naturel Occitanie,
25:21 donc là c'est plutôt des acteurs qui s'inscrivent justement dans cette proximité avec les
25:25 problématiques opérationnelles de terrain. Et puis une autre catégorie d'acteurs du projet qui était
25:29 aussi très importante c'était les propriétaires et leurs gestionnaires qui nous ont d'une part
25:34 permis de faire des relevés dans leur forêt et puis de renseigner des informations d'historique
25:39 de gestion que je vais vous présenter un petit peu par la suite. Donc je précise qu'on s'est
25:43 principalement appuyé sur des propriétaires privés, mais pas que, mais c'est beaucoup un projet qui
25:48 s'est ancré autour des propriétaires privés forestiers. Ce projet s'est terminé tout juste
25:55 là ce printemps et il a duré à peu près trois ans et donc on a bénéficié de financements,
26:00 comme on vous l'a dit Loïc, de l'Union Européenne, de l'ADEME, de l'État et de la région Occitanie.
26:05 Alors plus concrètement, le projet s'est articulé autour d'une campagne de terrain qui s'est étalée
26:13 sur deux années consécutives, 2021-2022, dans laquelle on a mesuré un réseau de peuplement
26:18 qui était dominé soit par du hêtre, soit par du doublasse. On a choisi ces deux essences parce
26:23 qu'il a fallu faire des choix, on ne pouvait pas travailler sur tout et c'était deux essences qui
26:27 occupent des surfaces qui sont assez importantes dans notre territoire d'études, le sud du Massif
26:31 Central. Plus précisément, nous on s'est bornés à la région Occitane, enfin aux limites Occitanes
26:38 du Massif Central, donc la région administrative Occitanie, les départements du sud du Massif
26:43 Central. Et donc c'est des essences sur lesquelles, de fait, par les surfaces qu'elles occupent,
26:48 on a des enjeux d'avoir une bonne gestion qui est assez importante, mais c'est des essences qui
26:53 sont aussi assez différentes l'une de l'autre, notamment parce que le hêtre c'est une essence
26:57 qui est autochtone, qui est naturellement présente à l'étage montagnard du Massif Central et dans
27:02 ses paysages, d'une manière générale, de moyenne montagne, dans pas mal de stations différentes,
27:06 qui cumulent à la fois des enjeux écologiques, parce qu'on connaît un certain nombre d'espèces
27:11 et d'habitats patrimoniaux qui sont en lien avec ces milieux-là, mais aussi des enjeux de production
27:16 qui sont surtout centrés autour de la valorisation pour du bois de chauffage. Et puis le doublasse,
27:22 c'est une essence alloctone qui a été introduite plus récemment et pour laquelle il y a eu pas mal
27:28 de plantations qui ont été faites, en particulier dans la deuxième moitié du XXe siècle à travers
27:33 le Fonds Forestier National, pour laquelle il y a des enjeux de production qui sont relativement
27:37 forts avec tout un spectre de produits dont certains sont à fort de valeur ajoutée. En tout
27:42 cas, ce qui nous intéressait, c'était bien d'avoir deux essences qui avaient des tempéraments qui
27:45 pouvaient être différents et des histoires de gestion différentes, et pour lesquelles il y
27:49 avait des sylvicultures et des enjeux de gestion qui étaient associés. Donc on a travaillé dans
27:54 des peuplements de Hêtre ou de Douglas qui se trouvaient par contre dans des situations
27:57 stationnelles qui étaient équivalentes et comparables, puisque la question qui nous
28:02 intéressait fortement c'était des questions d'impact de pratiques de gestion, donc on cherchait
28:06 au maximum à limiter les variations d'autres facteurs qui pouvaient être susceptibles d'influencer
28:11 la biodiversité. Inversement, on a cherché à avoir un gradient de gestion à travers un
28:21 nombre de catégories qui étaient malgré tout limitées, mais on a distingué trois grands types
28:25 de modalités de gestion. Une catégorie qu'on a appelée libre-évolution, qui était des peuplements
28:32 qui n'avaient pas connu d'intervention depuis au moins 30 ans. Alors bon, c'est des libre-évolution
28:36 qui sont relativement récentes, qui sont depuis des temps assez courts. Parfois certains peuplements
28:41 pouvaient être en libre-évolution depuis beaucoup plus longtemps, mais bien souvent l'information
28:45 était difficile à obtenir, c'est pour ça qu'on s'est fixé un critère qui était minimum. Une
28:50 modalité de peuplement qui avait connu des éclaircies légères, inférieures à 25% de taux
28:54 de prélèvement, et une modalité de peuplement avec des éclaircies moyennes à fortes, supérieures à
28:58 25% de taux de prélèvement. Pour notre catégorie libre-évolution, on a distingué deux sous-catégories
29:04 en fonction de l'historique et de l'ancienneté de la forêt. D'une part des forêts qui sont dites
29:09 anciennes, c'est-à-dire qui sont des terrains qui sont boisés depuis au moins le milieu du XIXe
29:14 siècle, et des forêts plus récentes, ce qu'on appelle forêts récentes, c'est-à-dire qui sont
29:19 forées après la seconde moitié du XIXe siècle, issues de recolonisation
29:28 spontanée ou de plantation. On n'a pas distingué ces deux catégories de figure pour les modalités
29:35 de gestion, par contre on a cherché à faire en sorte qu'on soit uniforme et bien homogène au
29:41 niveau de l'ancienneté de la forêt, donc toutes les modalités d'éclaircies sont dans la même
29:46 historique de gestion, soit forêt ancienne, soit forêt récente, la même ancienneté de la forêt.
29:50 Donc on a cherché à répéter un certain nombre de sites pour chacun des croisements des modalités
29:58 de gestion et des essences, donc on a fait huit répétitions pour chaque modalité et pour chaque
30:03 essence, à une exception près, pour le hêtre on a seulement des sites qui sont dans l'éclaircie
30:09 de... dans la modalité pardon d'éclaircie légère, on n'en a pas pour l'éclaircie, la modalité
30:13 d'éclaircie forte, pour différentes raisons. Donc au total on a un réseau de sites mesurés qui est
30:18 de 56 sites, ici dans lesquels on a fait des relevés. Alors sur ces sites on a effectué trois
30:25 grandes catégories de relevés. D'abord des descriptifs de peuplement relativement classiques
30:31 avec des données d'endrométrie que vous voyez s'afficher ici, sur face derrière, des informations
30:35 sur la structure, des hauteurs dominantes, des hauteurs moyennes, des informations relatives à
30:40 la biodiversité évidemment, donc les espèces qui vivent dans les sols ou qui sont sur les sols,
30:44 donc la flore, les vasculaires et les bryophytes, la macro faune du sol, c'est-à-dire les individus
30:49 qui font plus de 2 mm, alors c'est macro à l'échelle de la faune du sol mais ça reste
30:54 pas très gros, c'est ce que vous voyez faire la personne qui est sur la photo, Blandine,
30:59 qui est en train de trier un bloc de sol pour extraire les individus. On a aussi prélevé des
31:05 échantillons pour travailler sur la nématophone, donc ces petits vers microscopiques dont vous
31:10 parlez Loïc, et puis prélevé aussi des échantillons pour faire des analyses ADN,
31:14 d'ADN environnemental, et avoir des informations sur la faune et la fonge du sol, donc là c'est
31:19 sur des espèces ADN. Et puis une autre catégorie de données qu'on a aussi relevé, ce sont des
31:24 descriptifs stationnels assez classiques, on a sur chaque site aussi creusé une fosse pédologique
31:30 et fait des descriptifs horizon par horizon, on a prélevé des échantillons pour avoir des analyses
31:36 physico-chimiques, on a également des données de minéralisation potentielle de l'azote,
31:41 et on a des descriptions fines des formes du mus sur chacun de nos sites. Alors je précise que
31:46 chaque site était divisé en plusieurs petits sous-sites qui nous permettaient aussi d'apprécier
31:51 la variabilité d'un certain nombre de ces paramètres à l'échelle même du site. Donc
31:56 ça c'est nos données de terrain, dans notre base de données on a ces données de terrain mais qui
32:01 sont aussi liées à des données complémentaires, notamment des données d'historique de gestion,
32:05 donc pour les peuplements de Douglas l'année de plantation, pour l'ensemble des peuplements on a
32:12 retracé les historiques de gestion en moyenne dans les 30 dernières années, donc en recensant les
32:18 dates d'éclaircie et les taux de prélèvement approximatifs, et puis des informations relatives
32:22 à l'ancienneté de l'état boisé. On a aussi été chercher des informations issues des bases de
32:29 données de traits de vie, donc de manière à pouvoir associer chaque espèce à des affinités
32:34 écologiques ou de la bio-indication. Ici c'est bien un petit peu l'approche que vous expliquez
32:40 Loïc, c'est à dire que c'est bien des aspects de fonctions qui vont nous intéresser beaucoup
32:44 dans le projet Incilbios, et donc c'était assez important pour nous de pouvoir rapprocher chaque
32:50 espèce d'aspects de groupes trophiques ou alors d'affinités écologiques. Donc pour la flore,
32:56 on a fait des distinguos en fonction des affinités à la lumière, à l'azote, à l'humidité, des
33:01 affinités forestières, savoir si les espèces étaient plus ou moins trouvées plutôt en coeur
33:08 de massif ou plutôt en périphérie, en lisière ou en zone plus ouverte. On a aussi utilisé des
33:13 listes d'espèces indicatrices de forêt ancienne pour pouvoir identifier cette affinité à
33:18 l'ancienneté. Et puis pour tout ce qui était faune et fonges du sol, on s'est limité à déterminer
33:23 des groupes trophiques, des grandes tendances de groupes trophiques. Alors je précise une chose,
33:28 c'est que ces données d'historique de gestion dont je vous parlais juste précédemment, c'est
33:32 quelque chose dans lequel, dans le projet, on a mis pas mal d'efforts et de temps, et qui est à
33:38 notre sens une originalité du projet qui est assez intéressante parce que c'est des informations qui
33:42 sont assez compliquées à obtenir, de retracer justement ces historiques d'éclaircies, de
33:49 taux de prélèvement. Nous ça nous a demandé pas mal de travail, d'entretien téléphonique,
33:53 de rencontres avec les propriétaires, les gestionnaires, des plus chers de plans de
33:56 gestion. Et c'est un des points intéressants du projet, c'est qu'on a pu retracer et faire un lien
34:02 avoir des informations pour pouvoir faire un lien entre une réponse actuelle de la biodiversité
34:06 avec une trajectoire de gestion sur les dernières décennies. Alors voilà, ça c'était pour vous
34:13 donner les principaux cadres et les moments de contexte du projet Insilbios. Je vais vous
34:18 présenter maintenant quelques résultats issus de l'analyse de données. Je vous en présente que
34:24 quelques-uns parce que ce serait trop long de vous en dire plus. Je vais vous illustrer les types de
34:29 résultats qu'on a pu avoir pour deux de nos hypothèses principales du projet. Alors l'une
34:35 de ces hypothèses qui était directement liée à notre plan d'échantillonnage, c'était la question
34:40 de savoir est-ce que l'influence du régime d'éclaircies, et plus précisément est-ce que
34:43 l'intensité d'éclaircies, impactait la biodiversité des sols dans les peuples moins forestiers. Donc
34:48 on a analysé les réponses pour chacune des deux essences étudiées. Là je vais vous présenter
34:53 uniquement ce qui concerne le Douglas. Et pour information, notre analyse de données,
34:59 elle s'est faite par une approche de modélisation, c'est-à-dire qu'on a cherché à voir si on voyait
35:03 des relations entre pratiques de gestion et biodiversité. Et dans les cas de variables où
35:10 on a fait des catégories comme celle-ci pour les modalités de gestion, où on n'est pas dans des
35:14 variables continues, les modèles en fait permettent d'avoir des informations de si quand
35:19 on passe d'une modalité à une autre, de quelle manière varie la biodiversité. Donc les résultats
35:23 que je vais vous présenter, on est dans des comparaisons de modalités deux à deux, et on
35:27 voit de quelle manière quand on passe d'une modalité à une autre, la biodiversité varie.
35:31 Alors si on s'intéresse de regarder dans quel cas, quels sont les groupes qui sont favorisés par les
35:38 modalités de libre évolution. Donc là je me place uniquement dans le cas de libre évolution en forêt
35:42 récente, c'est ce qu'on a appelé nous LER, puisque les modalités de gestion ici sont toutes dans des
35:48 contextes de forêt récente, donc pour comparer les choses toutes choses égales par ailleurs,
35:51 j'ai mis de côté tout ce qui concernait les données libre évolution forêt ancienne,
35:55 donc on a utilisé ça pour d'autres hypothèses. Donc ce qu'on se rend compte dans nos jeux de
35:59 données, c'est que les groupes favorisés par la modalité libre évolution, par rapport aux
36:05 autres modalités de gestion, en fait chez nous on n'en a aucun. Je précise ici que ce qu'on
36:12 appelle donc libre évolution dans le Douglas, c'est des peuplements qui n'ont jamais connu
36:15 d'éclaircie, donc c'est des peuplements qui ont plus de 30 ans, par contre c'est des peuplements
36:19 qui sont souvent relativement jeunes et qui seraient en aucun cas à comparer avec des
36:23 peuplements subnaturels en libre évolution depuis des temps longs. Là on est plutôt sur un aspect
36:29 absence d'éclaircie, mais sur des milieux qui sont assez artificialisés. Si on regarde quels sont
36:35 les groupes taxonomiques qui sont favorisés par la modalité d'éclaircie légère, on voit qu'il y a
36:40 quatre groupes qui ressortent favorisés par cette modalité là, par rapport à la modalité
36:45 d'absence d'éclaircie. Ce sont les champignons, saprotrophes et mycorhiziens, ce sont la flore,
36:51 donc il y a plusieurs groupes de flore vasculaire, les bryophytes de forêt ancienne et les nématodes.
36:55 Si on compare maintenant la modalité G1 par rapport à la modalité G2, donc d'éclaircie
37:01 plus forte, on se rend compte que les éclaircies légères sont plus favorables à nouveau aux
37:05 nématodes et aux champignons mycorhiziens. Si on regarde cette fois les groupes qui peuvent être
37:10 favorisés par les éclaircies plus fortes, on constate qu'il y a uniquement la flore, plusieurs
37:15 groupes de flore qui peuvent être favorisés par la modalité G2. Par contre il n'y a aucun groupe
37:25 qui soit favorisé par la modalité G2 qui ne soit pas déjà favorisé par la modalité G1, c'est-à-dire
37:31 qu'avoir des éclaircies fortes n'a pas d'intérêt ici pour nos groupes étudiés pour la biodiversité
37:35 par rapport à des éclaircies légères. Alors de ces résultats là il y a des choses qui sont
37:40 assez intuitives qui ressortent, par exemple le fait qu'on va retrouver des richesses ou des
37:45 abondances de flore qui soient plus fortes quand on est dans des peuplements éclaircis par rapport
37:49 à des peuplements non éclaircis, ça on pouvait s'y attendre. Il y a des choses qui peuvent un
37:52 petit peu plus surprendre, notamment le fait que la flore là soit uniquement forestière,
37:57 soit retrouvée aussi plus diversifiée lorsqu'on a des éclaircies légères par rapport à de la
38:02 libre évolution. Il y aurait des choses à discuter au niveau de l'interprétation, il y a probablement
38:06 des effets de seuil qui seraient à mettre en évidence. Mais sans rentrer ici dans le détail
38:10 de l'interprétation de ces résultats, pour moi il y a un message important à retenir de ces
38:15 résultats là, c'est qu'on a une modalité de gestion qui est favorable à la majorité de nos
38:21 groupes, à une plus forte diversité de groupes, c'est la modalité d'éclaircies légères. Et comme
38:26 je le disais, je le répète un petit peu différemment, on n'a aucun groupe qui ne soit
38:31 favorisé par des éclaircies fortes par rapport à ces éclaircies légères. Donc là le message est
38:35 assez clair, quand on se trouve dans le contexte dans lequel on a travaillé dans des peuplements
38:39 de Douglas pour favoriser la biodiversité des sols, on a tout intérêt à être dans des systèmes,
38:43 dans des silvicultures qui permettent des éclaircies légères. Donc nous je vous disais,
38:47 on est ici sur des éclaircies qui sont inférieures à 25%, dans notre échantillon la plupart des
38:52 peuplements sont avec des taux de prélèvement entre 10 à 20% de taux de prélèvement. Donc
38:56 voilà pour un exemple de résultat. Une autre de nos hypothèses qui était aussi très liée à
39:01 notre plan d'échantillonnage, c'était l'influence de l'essence prépondérante. Donc dans une silbios,
39:08 on a pu tester l'effet de l'essence ETH versus l'essence Douglas. Un des résultats auquel on
39:17 pouvait s'attendre de manière assez classique, c'est qu'on a des groupes qui sont différents,
39:22 qui vont être favorisés par l'une ou l'autre des essences. C'est quand même important d'avoir en
39:25 tête qu'on n'a pas une essence qui est favorable à toutes les taxons de biodiversité des sols,
39:30 et une qui va être défavorable à tous. Évidemment c'est bien plus nuancé que ça,
39:33 on a des groupes qui vont pouvoir être favorisés par l'une ou l'autre des essences. Par contre,
39:38 ce qu'on a trouvé assez intéressant dans notre jeu de données, c'est qu'on a constaté des
39:41 réponses qui étaient différentes à cet effet essence en fonction du contexte d'ancienneté.
39:45 Donc je vais vous expliquer ça. Si je commence par regarder les taxons qui sont favorisés par
39:54 le "être" par rapport au Douglas, on a dans la colonne de droite ici les taxons qui sont favorisés
40:00 par le "être" dans un contexte de forêt ancienne, et dans la colonne de droite les taxons qui sont
40:05 favorisés par le "être" par rapport au Douglas dans un contexte de forêt récente. Et ce qu'on
40:10 constate c'est qu'il y a des groupes taxonomiques, comme là sur ma première ligne, on voit que
40:14 l'abondance de Nematode est systématiquement favorisée par le "être" par rapport au Douglas,
40:19 quel que soit le contexte. Par contre on a certains groupes, c'est ceux qui apparaissent
40:23 ici en gras, pour lesquels on a le "être" qui va favoriser ces groupes là, par contre ça va
40:31 être uniquement dans un certain contexte mais pas dans l'autre. Et donc par exemple vous voyez
40:34 ici les champignons mycorhiziens sont plus diversifiés sous "être" que sous "Douglas",
40:38 mais c'est uniquement observé dans notre jeu de données en forêt récente et on n'a pas de
40:42 différence significative entre ces deux groupes au niveau des forêts anciennes. Ce qu'on peut
40:49 constater ici, pareil je liste pas là tout le détail en fonction des contextes, mais ce qui
40:54 est important de voir ici c'est qu'on a quand même globalement une diversité de groupes ici,
40:57 qui est favorisée par le "être" par rapport au Douglas. On va retrouver à la fois de la faune
41:01 du sol qui est favorisée, que ce soit de la microfaune ou que ce soit de la macrofaune.
41:05 On va avoir certains groupes de flore qui vont pouvoir varier en fonction des contextes et on
41:10 va avoir des champignons mycorhiziens dans au moins un des contextes. Donc on a nos trois règnes
41:14 principaux qui vont être favorisés différemment suivant les contextes, mais favorisés par le "être".
41:21 Si on regarde ce qui se passe du côté du Douglas, les groupes qui vont pouvoir être favorisés par
41:26 le Douglas par rapport au "être", on a quelque chose qui est très binaire ici, c'est à dire que
41:31 dans un contexte de forêt ancienne, on va avoir des groupes de champignons qui sont favorisés
41:35 sous Douglas par rapport au "être". Ces groupes de champignons sont principalement deux groupes,
41:43 les champignons pathotrophes. Alors ces champignons pathotrophes, ça peut être des champignons
41:47 pathogènes pour les arbres, pour les végétaux, mais pas uniquement, ils peuvent être aussi pathogènes
41:51 d'autres types d'organismes. Et les champignons saprotrophes. On n'a pas de champignons mycorhiziens
41:56 par contre qui apparaissent favorisés par le Douglas. Et en forêt récente, on a inversement
42:01 que des groupes floristiques cette fois qui vont pouvoir être favorisés sous Douglas par rapport
42:05 au "être". Et là, une diversité de groupes. Donc ce qui est intéressant à retenir ici,
42:12 c'est cette importance et cette influence des contextes d'ancienneté qui vont être assez
42:17 déterminants pour préciser l'effet essence sur la biodiversité des sols. Et c'est important
42:22 de constater aussi qu'on a quand même une plus forte diversité de groupes qui va être favorisé
42:26 par le "être" puisque en Douglas, on va être soit champignons, soit flors. Mais par exemple,
42:32 on ne va jamais avoir de la faune qui va être plus favorable sous Douglas que sous "être" dans
42:36 notre jeu de données ici. Voilà, ça c'était pour vous donner un petit aperçu des types de
42:42 résultats qu'on pouvait avoir. Alors on a essayé de faire l'effort dans le projet Insilbios d'extraire
42:49 les principaux enseignements qu'on retient de notre analyse de données pour la gestion et qu'on a
42:55 cherché à traduire. Donc je vais vous présenter ici certains de ces éléments principaux, enfin la
43:00 majorité de ces éléments principaux, sachant que ces enseignements-là sont issus à la fois des
43:07 résultats de l'analyse de données mais aussi d'un travail de synthèse bibliographique qui a été fait
43:10 tout au cours du projet. Donc pour information, cette synthèse des enseignements pour la gestion
43:17 elle est traduite dans un document qu'on est en train de finaliser avec l'équipe projet et qui
43:22 devrait être disponible d'ici la fin de l'année. Donc pour tous ceux d'entre vous qui sont
43:26 intéressés, n'hésitez pas à le signaler pour qu'on puisse bien vous mettre destinataire de ce
43:30 document-là une fois qu'il sera finalisé. C'est un document qui d'une part discutera et présentera
43:36 les principaux résultats dans une première partie et puis il y aura un petit tableau récapitulatif à
43:41 la fin qui permettra d'une manière très synthétique de partir avec les principaux messages qui
43:46 concernent la gestion. Je vous extrais ici les principaux éléments de ce document, donc des
43:53 enseignements pour la gestion. Par rapport au régime d'éclaircier, donc je vous présentais
43:59 dans le jeu de données in silbius, on a vraiment quelque chose qui ressort plus favorable au
44:03 niveau des éclaircies de faible intensité pour la majorité des groupes. C'est un résultat qui est
44:08 partagé aussi dans un certain nombre d'études dans la littérature scientifique, ça ne concerne
44:11 pas que notre contexte, et donc évidemment il y a toujours des groupes qui vont pouvoir être
44:15 favorisés par des éclaircies fortes, mais d'une manière générale la plupart de la biodiversité
44:19 forestière des sols va plutôt être favorisé par ces types d'éclaircies légères. Parallèlement à
44:28 ça, on se rend compte aussi en regardant dans la littérature et au regard de nos données,
44:34 qu'un gradient d'ouverture au niveau des peuplements peut être intéressant, parce qu'on va avoir des
44:39 groupes qui vont être favorisés par des éclaircies légères à moyenne. On a bien aussi des groupes
44:45 qui sont favorisés par des surfaces terrières fortes, élevées, et des peuplements denses,
44:49 notamment au niveau de la faune du sol. On se rend compte qu'au niveau des paysages, on a bien
44:54 besoin d'une diversité, d'une mosaïque, à la fois de peuplements qui peuvent être gérés par
44:59 différentes sylvicultures, mais aussi de peuplements qui soient momentanément suffisamment
45:04 denses, soit liés à des absences de sylviculture, soit liés à des sylvicultures qui permettent ça,
45:09 de manière à pouvoir avoir à l'échelle des paysages une diversité d'espèces liées au sol.
45:15 Au niveau de l'essence prépondérante, on peut donc retenir que chaque essence favorise des cortèges
45:22 d'espèces qui sont différentes. Dans notre projet, on a cette information aussi complémentaire
45:27 concernant le fait que le contexte d'ancienneté a une importance forte sur l'effet essence,
45:33 et que globalement, le hêtre est favorable à des groupes plus variés que le Douglas. Donc ça,
45:38 dans des cas de figure où on est concerné par des projets de conversion de peuplement de hêtres
45:43 vers du Douglas, quand c'est des projets qui sont arrêtés et sur lesquels il n'y a pas de
45:48 possibilité de revenir en arrière, il faut bien avoir à l'esprit qu'il y a ce risque de perte
45:52 de diversité fonctionnelle qui est existant, et il faut essayer d'imaginer des pratiques de gestion
45:59 qui peuvent permettre de limiter ces pertes-là, peut-être par le maintien de bouquets de hêtres
46:03 au sein des peuples mont de Douglas à venir, etc. En tout cas, il y a ce risque-là qui doit être à
46:08 l'esprit. Je ne vous ai pas présenté de résultats qui concernaient les essences secondaires,
46:12 on a quelques données dans notre jeu de données qui concernent ça, et qui rejoignent globalement
46:17 ce qu'on retrouve dans la littérature scientifique, c'est-à-dire que d'une manière générale,
46:21 ces essences secondaires, et on se rend compte dans le jeu de données in silbius même lorsqu'elles
46:25 sont faiblement représentées, elles jouent favorablement sur la faune du sol et sur le
46:29 fonctionnement des humus, et donc leur présence est à privilégier dans beaucoup de contextes,
46:35 et en particulier dans les contextes où le recyclage de la matière organique peut être
46:39 assez peu efficace. Donc ça peut être lié à un contexte de roches qui donne lieu à des sols
46:44 acides, ça peut être lié à une composition des peuplements avec des essences acidifiantes,
46:48 comme l'épicéa commun, comme du pain sylvestre, etc. Ça peut se traduire à travers des formes
46:54 d'humus qui sont révélatrices de cette dynamique-là. Par rapport à l'ancienneté de l'état boisé,
47:00 on a aussi dans notre jeu de données des informations par rapport à ça. Ce qu'on
47:05 s'est rendu compte nous par rapport à nos données, c'était qu'on avait des réponses
47:09 qui étaient assez différentes aux critères d'ancienneté de l'état boisé en fonction de
47:13 l'essence qui était dominante, avec globalement une flore typiquement forestière et de forêt
47:18 ancienne qui s'exprimait davantage dans le haître. Donc jusque là, c'est à peu près à quoi on
47:21 s'attendait, mais on était content de le voir vérifier. Et puis une fonge dans le Douglas,
47:26 qui était plutôt favorisée par des forêts anciennes par rapport à des forêts récentes.
47:30 Quoi qu'il arrive, c'est deux groupes qui sont assez sensibles à la fois au niveau d'intervention
47:34 en termes d'éclaircie et au travail du sol. Donc ça conforte vraiment l'intérêt de, si des actes
47:41 de gestion sont prévus dans ces forêts anciennes, vraiment privilégier des interventions légères
47:45 et limiter au maximum le travail du sol et léviter idéalement. Concernant la maturité,
47:53 là notre donnée avait peu d'éléments à apporter, donc c'est plutôt des éléments qui sont issus de
47:58 la littérature. Ce qu'on se rend compte, c'est que tout ce qui concerne le fait qu'on puisse
48:04 laisser vieillir les peuplements et la maturité des peuplements, c'est pas seulement des choses
48:10 qui concernent les espèces qui dépendent des bois morts ou des habitats liés aux arbres
48:14 dépérissants, c'est aussi des critères qui vont pouvoir impacter la biodiversité des sols. Je ne
48:19 vais pas rentrer dans le détail ici, mais on se rend compte qu'il y a tout un certain nombre de
48:24 groupes et de processus associés au sol qui vont dépendre de phases de maturité avancée. Et donc
48:29 on a également besoin pour cette biodiversité-là d'avoir dans le paysage à la fois des peuplements
48:34 qui soient en libre évolution et qui atteignent des phases de maturité avancée, à la fois de
48:39 maintenir dans des peuplements gérés des arbres qui vont pouvoir aller jusqu'au bout de leur cycle
48:45 de vie. Donc ça c'est des pistes exploratoires pour la biodiversité des sols qui seront un peu
48:49 à préciser dans les années à venir, pour lesquelles on n'a pas à ma connaissance beaucoup
48:53 d'éléments pour préciser l'efficacité de ces mesures-là sur la biodiversité des sols,
48:57 mais c'est clairement des pistes qu'on pressent pouvoir être d'intérêt par rapport à ça.
49:01 J'accélère un petit peu parce que je vois l'heure qui passe. Juste une petite diapo pour
49:07 vous dire un mot des suites qu'on envisage par rapport au projet. Je vous ai présenté des
49:12 résultats par rapport à l'impact des pratiques sur la biodiversité des sols. On avait aussi
49:18 l'ambition, dont je vous ai peu parlé parce qu'on n'a pas eu trop le temps de le traiter,
49:21 mais on avait l'ambition aussi de travailler sur certains aspects du lien entre biodiversité des
49:26 sols et fonctionnalité des écosystèmes, et notamment entre biodiversité des sols et
49:30 productivité. On a quelques données dans notre base de données qui peuvent être intéressantes
49:36 pour cette question-là. On n'a pas eu le temps de traiter ces hypothèses-là et tout un tas
49:43 d'autres hypothèses aussi qu'on avait listées, donc on a le souhait de pouvoir poursuivre l'analyse
49:47 de ce jeu de données qui à l'heure actuelle reste assez sous-valorisée. Et puis je vous disais en
49:53 début de mon intervention, la finalité c'est bien d'aller vers un outil de diagnostic pour la
49:59 sensibilité de la biodiversité des sols. On estime qu'avec le projet INCILEBIOS, on a fait un pas
50:05 vers cette démarche, il nous reste encore pas mal de travail malgré tout. L'objectif serait de
50:12 pouvoir à notre sens aboutir à une grille de lecture qui permettrait de définir pour un contexte
50:20 donné, c'est-à-dire un contexte donné qui pourrait être défini par un substrat géologique,
50:23 une composition des peuplements, un type d'humus, un domaine biogéographique, une ancienneté de
50:28 l'État voisé, savoir dans un contexte donné quelle est la sensibilité du peuplement à une
50:33 pratique de gestion de données. Et le projet INCILEBIOS permet d'apporter des éléments de
50:37 réponse à l'impact des éléments de contexte et certaines pratiques, on s'est focalisé vraiment
50:43 sur des questions d'intensité, d'éclaircie. Un des points intéressants du projet c'est qu'on a
50:49 mis en place des protocoles standardisés qui peuvent être appliqués dans des contextes assez
50:52 différents et qui permettraient d'élargir ce référentiel, qui permettraient de tendre vers
50:57 cet outil-là. Donc c'est aussi un souhait qu'on a pour les prochaines années, c'est de pouvoir
51:02 progressivement progresser pour préciser justement la sensibilité de la biodiversité des sols à une
51:08 diversité de pratiques de gestion et dans une diversité de contextes pour qu'on puisse plus
51:12 facilement proposer un outil opérationnel pour la gestion courante. Voilà j'ai été un petit peu
51:19 vite parce que comme d'habitude on veut toujours vous dire plein de choses dans un temps qui est
51:22 limité, j'espère que c'était relativement clair. Et puis je vous remercie pour votre attention,
51:27 je remercie aussi l'ensemble des personnes qui ont participé à ce projet et qui ont permis de faire
51:35 qu'on puisse être là aujourd'hui avec Loïc à vous présenter ces résultats-là. Et si vous
51:41 avez des questions ou des commentaires on essaiera d'y répondre avec plaisir. Merci beaucoup Céline
51:47 Amberger. Alors effectivement on a des questions et des réactions dans le chat, merci à vous pour
51:53 vos retours. Pour commencer on a deux demandes de précision, la première c'est comment définissez
51:59 vous l'éclaircie légère ? Alors les modalités d'éclaircie légère c'était des éclaircies,
52:05 donc c'est des peuplements qui ont connu au moins deux éclaircies dans notre jeu de données,
52:11 d'intensité inférieure à 25% de taux de prélèvement. Donc ça c'était notre critère
52:16 et la manière dont nous on a cherché à avoir ces informations-là. On a cherché à retracer
52:21 donc les historiques de gestion à travers des échanges avec les gestionnaires et les
52:27 propriétaires pour connaître justement les éclaircies qui avaient eu lieu, les types de
52:31 prévélèvements qui avaient eu lieu. Quand on a pu on s'est appuyé sur des fiches de lot qui nous
52:35 ont permis de recalculer précisément les nombres de mètres cubes extraits par rapport à des volumes
52:42 initiaux des peuplements. Parfois c'était des estimations qui étaient données et des ordres
52:46 de grandeur qui étaient... et ça on en a tout à fait conscience, une précision limitée. Mais
52:52 voilà, cette catégorie-là c'est éclaircies de moins de 25% de taux de prélèvement sur au moins
52:58 deux éclaircies les plus récentes. Merci. Alors on avait une autre demande de précision,
53:06 est-ce que les peuplements en libre évolution regroupent des peuplements d'âge très différents ?
53:12 La réponse est oui et c'est une des raisons pour lesquelles on n'a pas un jeu de données qui est
53:19 pertinent par exemple pour mettre en évidence les intérêts de la libre évolution pour la
53:24 biodiversité des sols. Pour nous on s'en est servi surtout comme témoin de comparaison par rapport à
53:30 nos modalités gérées. Par contre on n'a pas axé l'essentiel de notre effort pour pouvoir avoir
53:35 une modalité peuplement en libre évolution qui était suffisamment homogène pour qu'on puisse en
53:41 déduire davantage de choses qui concernaient justement spécifiquement la libre évolution.
53:47 Donc pour le Douglas on a des choses qui sont un peu plus homogènes parce qu'on a des peuplements
53:52 qui vont s'étendre de globalement 30 à 80 ans. Donc les peuplements en libre évolution dans
53:59 cet échantillon là généralement ils ont entre 30 et 60 ans de mémoire. Pour le HETR c'est beaucoup
54:06 plus hétérogène, on peut avoir des peuplements qui sont en libre évolution depuis une quarantaine,
54:11 cinquantaine d'années et puis d'autres qui sont en libre évolution depuis plus de 100 ans mais sans
54:16 qu'on sache forcément indiquer un âge de mise en libre évolution très précis.
54:23 Merci, alors on a un certain nombre de retours qui montrent de l'intérêt pour la présentation
54:33 qui a été faite et demandent aussi avoir accès aux résultats. Alors soit les mails sont indiqués,
54:40 soit sinon peut-être qu'on pourra faire quand le document sera finalisé, ce sera de mettre le lien
54:45 en ligne sur le site internet de la DRAF au même endroit que le webinaire qui est enregistré sera
54:51 mis en ligne pour renvoyer vers vos travaux. Et par rapport à la diffusion des résultats,
54:58 donc outre le document final, est-ce que vous avez envisagé un certain nombre de choses,
55:02 alors soit des présentations ou bien comme le CNPF est partie prenante, d'intégrer les résultats dans
55:10 le cadre des formations qui sont faites aux propriétaires forestiers, voire d'intégrer
55:16 des choses dans des guides de gestion ? Est-ce que tu veux répondre Loïc ? Alors une première
55:24 partie de la réponse et tu complèteras. Alors donc effectivement il y a eu des phases de transfert,
55:28 donc dans des délais serrés, mais voilà au mois d'avril il y a eu deux réunions de terrain qui ont
55:35 été organisées à la fois par des propriétaires et des professionnels. L'idée c'est quand même
55:40 de continuer à diffuser quelques éléments clés et de réflexions autour de ce sujet-là.
55:46 Donc on va essayer peut-être d'organiser des choses aussi pratiques en session de formation,
55:52 et par rapport peut-être davantage aux questions qui sont posées sur les résultats et des documents
55:57 en ressources, il est fort probable qu'une fois que le document final dont Céline nous a parlé,
56:04 une fois qu'il sera finalisé, on pourra essayer de le mettre à disposition, ainsi que des
56:10 présentations aussi qui avaient servi à vulgariser un certain nombre d'informations autour de la
56:15 biodiversité du sol et des projets in silbios. Donc on va essayer de mettre à disposition tout
56:22 ça pour que ça reste pas dans nos cartons et qu'un maximum puisse en profiter et que ce soit
56:27 des notions qui soient vulgarisées auprès du plus grand nombre. Très bien, donc nous la drapeau
56:34 vergne-grenade... Oui pardon. Pardon désolé, je vais peut-être juste mettre dans le chat un lien
56:39 pour aller vers une page du site internet du SEN Occitanie sur lequel il y aura les rapports et
56:45 la synthèse dont j'ai parlé pour la gestion qui pourra aussi être mis en téléchargement,
56:49 donc ça peut permettre d'aller chercher des choses si jamais il y a des adresses mail qui
56:55 sont oubliées en principe. Sur cette page internet, grand programme, si vous cliquez sur in silbios,
57:00 vous allez aussi avoir accès, pour l'instant c'est pas le cas parce que les documents sont
57:04 pas finalisés, mais d'ici la fin de l'année, aux documents qu'on a pu évoquer. Parfait,
57:09 merci beaucoup, je mettrai le lien sur notre page internet aussi et puis quand le document
57:13 sera finalisé je pourrai partager l'information avec l'ensemble des invités au webinaire.
57:17 Une dernière question, donc vous avez évoqué un certain nombre de pistes de recherche,
57:26 encore d'analyse des résultats et des jeux de données du projet in silbios qui ont l'air
57:33 particulièrement intéressantes, est-ce que ce sont des pistes qui sont prévues, j'ai envie
57:38 de dire gravées dans le marbre, ou est-ce que vous êtes encore à la recherche de financements
57:42 voire de partenaires ? On a tout à fait envie de donner une suite à ce projet là puisqu'on
57:48 estime qu'on a encore plein de choses à tirer de notre jeu de données et puis on a déjà des
57:56 résultats qui sont diffusables et partageables qui sont ceux qu'on vous a présentés, on aimerait
58:00 explorer davantage comme je voulais un petit peu mentionner. Donc on a fait une demande de
58:06 financement pour une suite de ce projet là qui est plutôt bien engagé mais pour laquelle on
58:12 attend des réponses plus officielles mais effectivement on a l'intention de donner une
58:15 suite à ce projet là. Ok très bien merci pour vos réponses, donc on arrive maintenant au terme
58:24 de ce webinaire donc merci beaucoup à nos deux intervenants Loïc Moline du CNPF Lauser et Céline
58:32 Amberger du SENN Occitanie. Donc vous retrouverez très prochainement ce webinaire ainsi que les
58:38 présentations qui ont été faites sur le site internet de la DRAF Auvergne-Grenalpes à la
58:42 rubrique forêt, bois, énergie puis changement climatique. Merci à tous pour votre participation
58:47 et je vous dis à bientôt pour un prochain webinaire et puis très bonne soirée à tous.
58:52 Merci et au revoir à tous.
58:55 Merci à vous.

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