Ce 30ème webinaire du groupe de travail régional AuRA "Forêt et changements climatiques", animé par la DRAAF, porte sur la gestion forestière préventive vis-à-vis du risque de feux de forêt.
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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans ce 30e webinaire "Forêt et changement climatique" qui est
00:00:07 organisé par la DRAF Auvergne-Gronalpes dans le cadre du groupe de travail régional du
00:00:11 même nom. Je suis Abel Ménard, chef du pôle Territoire et Multifonctionnalité de la forêt
00:00:17 à la DRAF Auvergne-Gronalpes et j'animerai comme d'habitude ce webinaire. Ce soir nous
00:00:22 allons parler de gestion forestière préventive vis-à-vis du risque de feu de forêt, les
00:00:29 services d'inspection et de conseil du CGA, AER, de l'IGA et de l'IGEDD ont remis en
00:00:36 2023 au gouvernement un rapport concernant la politique de prévention et de lutte contre
00:00:43 l'incendie de forêt dans un contexte d'extension et d'intensification du risque dû au changement
00:00:51 climatique. La mission se base sur des travaux scientifiques les plus récents qui montrent
00:00:57 une évolution forte et rapide du risque de feu de forêt et d'autres végétations en
00:01:03 lien avec le changement climatique. Plus précisément il est fait état d'une augmentation de la
00:01:09 vulnérabilité au feu dans les territoires historiques qui étaient déjà particulièrement
00:01:15 touchés mais aussi d'une extension de l'aléa dans une vaste zone allant du sud-est à l'ouest
00:01:22 de la France. A cela s'ajoute une forte probabilité d'augmentation de la concomitance des feux,
00:01:29 un allongement de la saison propice aux incendies et puis un accroissement notable des feux
00:01:37 puissants et de grande taille. Pour faire face à cette augmentation du risque, la mission
00:01:43 propose 27 recommandations, je vous mettrai le lien du rapport dans le chat, mais dans
00:01:49 le webinaire de ce soir nous allons nous focaliser sur la prévention. Que pouvons-nous faire
00:01:55 nous les forestiers pour diminuer le risque de propagation du feu en forêt, pour faciliter
00:02:02 et sécuriser les interventions des sapeurs-pompiers le cas échéant et puis pour améliorer la
00:02:09 résilience des forêts si elles subissent un incendie. J'ai le plaisir d'accueillir
00:02:14 deux intervenants pour répondre à ces questions, le lieutenant-colonel Nicolas Héritier qui
00:02:20 est chef du groupement gestion des risques au SDIS de la Drôme, notamment en ce qui
00:02:25 concerne la défense des forêts contre les incendies et puis Guillaume Monnier qui est
00:02:31 coordonnateur Auvergne-Grenalpe Défense des forêts contre les incendies à l'Office
00:02:36 National des forêts. Le webinaire durera une heure et se déroulera en trois parties,
00:02:42 une première partie qui sera axée sur le risque feu de forêt qui sera présentée
00:02:47 par le lieutenant-colonel Nicolas Héritier, une seconde partie qui portera sur les actions
00:02:53 possibles du forestier en matière de gestion sylvicole qui sera présentée par Guillaume
00:02:58 Monnier et puis enfin une troisième partie sur l'aménagement des massifs qui sera co-présentée
00:03:04 par nos deux intervenants. Chaque partie sera suivie d'un temps de réponse à vos questions
00:03:10 donc je vous invite à les poser dans le chat tout au long du webinaire pour que nous puissions
00:03:14 y répondre. Le webinaire sera comme d'habitude enregistré et mis en ligne sur le site internet
00:03:20 de la DRAF. Mon lieutenant-colonel c'est vous qui commencez, je vous laisse la parole
00:03:25 et je vous souhaite à tous un très bon webinaire. Très bien je vous remercie, bonjour à toutes
00:03:31 et à tous. Donc comme ça vient d'être présenté je vais tenter d'aborder la problématique
00:03:37 du risque de feu de forêt en évoquant avec vous les facteurs de danger qui aident les
00:03:43 sapeurs-pompiers à analyser les dangers, les risques et le comportement prévisible
00:03:47 des feux. Même si vous êtes pour la plupart, j'ai regardé rapidement la liste des invités
00:03:53 qui se sont connectés à ce webinaire, surtout issus du monde forestier, je me permettrai
00:03:59 de vous parler des grands types de feux qui vous permettront de mieux comprendre comment
00:04:04 est-ce qu'ils peuvent se comporter et comment est-ce que l'on prévoit leur cheminement
00:04:08 et leur propagation et peut-être pour mieux comprendre la stratégie de lutte des sapeurs-pompiers
00:04:13 que vous accompagnez sur le territoire. On évoquera ensuite les grandes lignes de la
00:04:19 stratégie nationale de lutte contre les incendies de forêt qui englobe une grande partie de
00:04:26 prévention dans laquelle vous êtes partie prenante et essentielle dans votre quotidien
00:04:33 et enfin on terminera, mais je crois que ce sera dans la deuxième partie après l'intervention
00:04:37 de Guillaume Monnier, où on évoquera ensemble tous les aménagements qui concourent à la
00:04:41 lutte, tout ce qui est pistes, réserves et autres aménagements particuliers pour concourir
00:04:46 à la lutte. Donc si vous le permettez, je vais introduire mon propos en évoquant et
00:04:51 s'il est possible peut-être, moi je ne vois pas le support de Diaporama, je ne sais pas
00:04:55 s'il peut être proposé, le temps qu'il apparaisse je voudrais débuter mon propos
00:05:01 en faisant un petit peu de sémantique autour de la terminologie et du terme risque, puisque
00:05:06 en réalité c'est une définition qui peut faire débat et qui peut être différente selon dans
00:05:12 quel contexte on se situe. En tous les cas, si vous ouvrez le dictionnaire et que vous
00:05:17 recherchez la signification du mot risque, moi j'ai trouvé une définition qui était intéressante
00:05:22 mais qui n'est pas complète par rapport aux enjeux de sécurité civile, c'est un danger éventuel,
00:05:26 plus ou moins prévisible, mais qui est très dépendant d'une situation et d'un contexte.
00:05:31 C'est assez juste et c'est assez proche de la définition que nous adoptons en prévention des
00:05:36 risques dans le milieu industriel ou dans le monde de la sécurité civile ou en feu de forêt. En fait
00:05:41 il faut retenir que le risque c'est une combinaison d'un aléa, le danger, feu, qui expose des enjeux,
00:05:49 des cibles et donc on peut considérer que les feux de forêt présentent un risque puisque le danger
00:05:56 c'est l'incendie et les enjeux exposés ce sont la faune, la flore, l'habitat, il y a pas mal d'habitats
00:06:05 dans les massifs, les personnes, les sapeurs-pompiers qui interviennent, donc tout cela fait le système
00:06:10 feu qui peut présenter des risques. Donc il était important de le présenter avant d'évoquer,
00:06:18 comme ça a été dit et comme c'est rapporté dans les différents rapports nationaux, l'extension et
00:06:23 l'intensification du risque de feu de forêt sur le territoire national et on élargit même la
00:06:29 terminologie à risque de feu de forêt et d'espace naturel. C'est une évolution qui est constatée sur
00:06:36 l'ensemble du territoire et je vais commenter l'ensemble des points qui sont évoqués sur la
00:06:40 diapo. En effet on observe du fait du dérèglement climatique des sécheresses successives qui
00:06:50 entraînent maladies et dépérissements de certains massifs, donc vous n'êtes pas à convaincre, je
00:06:56 sais que vous connaissez, que vous entretenez régulièrement votre connaissance sur l'état des
00:07:01 massifs et donc on constate qu'il y a de plus en plus de peuplements qui sont en train de dépérir
00:07:05 et qui donc deviennent de plus en plus disponibles à l'incendie. On observe la fréquence des phénomènes
00:07:11 climatiques de forte intensité, sauf erreur de ma part, on est en train d'en traverser un
00:07:18 particulièrement humide depuis le mois de novembre dernier, ce qui ne veut pas dire qu'il
00:07:22 va pas y avoir un changement considérable de temps avec une période longue de sécheresse
00:07:27 sans précipitation qui pourra nous conduire à des incendies de forte intensité même en fin de cet
00:07:32 été. Si quelqu'un peut le prédire, je l'invite à nous conseiller pour mettre en oeuvre nos actions
00:07:41 de prévention sur le terrain. La loi du 10 juillet 2023 qui effectivement apporte un certain nombre
00:07:48 d'éclairages et compte tenu de tout ce qui est exigé dans cette nouvelle loi, c'est bien la
00:07:52 démonstration que les autorités publiques ont fait le constat de l'intensification et de
00:07:57 l'extension du risque sur l'ensemble du territoire. On l'observe d'ailleurs sur la cartographie de la
00:08:01 France que j'ai pointée en bas à gauche de la diapositive, qui est une extraction de la base
00:08:07 de données des incendies de feu de forêt, de la BDIF qui est mise à disposition par l'IGN et qui
00:08:11 est renseignée par l'ensemble des services dans chaque département et on observe bien qu'il y a
00:08:16 des tâches sur l'ensemble du territoire désormais alors que dans les étés précédents on pouvait
00:08:22 voir quand même une coloration de la carte qui était plutôt sur la grande partie sud. Et puis
00:08:27 toujours dans l'aspect réglementaire, je continue de détailler les petits points qui sont indiqués
00:08:32 en haut de la diapo, il y a l'arrêté du 6 février 2024 et qui de mon point de vue est intéressant
00:08:37 puisqu'il vient classer les différents départements particulièrement exposés aux risques d'incendie.
00:08:41 Désormais 25 départements en France sont particulièrement exposés et 18 sont identifiés
00:08:46 à risque d'incendie. Sauf erreur de ma part, il y a une liste qui s'est allongée à l'apparition
00:08:52 de ce nouvel arrêté. Maintenant si on regarde un petit peu le diagramme du milieu de la diapositive,
00:08:59 ce que je voulais faire ressortir sur cette présentation en abordant le risque de feu de
00:09:05 forêt, c'est les surfaces brûlées chaque année. Si on observe la moyenne, c'est environ 15 000
00:09:11 hectares par an parcourus par les incendies sur l'ensemble du territoire et sur l'ensemble des
00:09:16 feux et on observe des pics. Donc si vous voyez la partie gauche du diagramme avant 1990, vous allez
00:09:22 me dire finalement ça brûlait plus avant puisqu'on a plus de surfaces détruites avant 90. On observe
00:09:27 là la mise en place massive des actions de prévention sur le territoire et surtout une
00:09:32 stratégie de lutte de la sécurité civile basée essentiellement, j'y reviendrai, sur l'attaque des
00:09:37 feux naissants. Ce que l'on dit dans le jargon c'est attaquer vite et fort. Donc maintenant ce
00:09:45 qu'il va falloir observer, on voit au milieu du diagramme le pic de 2003 avec plus de 70 000
00:09:50 hectares brûlés et le pic de 2022 à l'extrême droite du diagramme. Maintenant je pense qu'il
00:09:56 faut que l'on observe collectivement le rapprochement des prochains pics qui nous
00:10:00 concerneront les années prochaines. 2023 était plutôt une année à faible surface détruite par
00:10:09 les incendies mais maintenant il va falloir observer au fur et à mesure des années qui
00:10:12 passent si les pics se rapprochent c'est bien la mise en évidence de l'intensification des incendies.
00:10:17 Et puis ce qui est problématique sur nos actions de lutte c'est la simultanéité, ça a été abordé
00:10:24 tout à l'heure par madame Ménard dans son introduction. En effet c'est une extension
00:10:29 sur l'ensemble du territoire mais on observe aussi comme 2022 ce qui a été difficile à traiter c'est
00:10:34 la simultanéité des feux sur plusieurs zones du territoire et donc à un moment donné on peut
00:10:40 arriver en rupture de moyens. Et enfin pour parler de risque feu de forêt je souhaitais mettre en
00:10:49 évidence que 90% des départs de feu sont d'origine humaine et donc l'éclosion naturelle existe,
00:10:57 malheureusement c'est très peu, enfin heureusement malheureusement c'est très peu mais on peut aussi
00:11:01 dire malheureusement ce qui veut dire que c'est vraiment l'activité humaine en massif qui génère
00:11:07 les départs de feu et donc ça nous définit tout de manière très évidente et tout naturellement
00:11:14 les enjeux de sensibilisation des personnes que nous devons conduire sur l'ensemble de nos
00:11:19 territoires pour limiter les départs de feu. Ce qui m'amène à commenter la deuxième diapo
00:11:25 c'est d'aborder maintenant les facteurs de danger qui sont importants à connaître et pour vous
00:11:35 expliquer comment nous on analyse un petit peu les conditions du moment et les conditions de
00:11:40 chacune des journées l'été quand nous sommes face aux incendies de forêt. Nous analysons déjà les
00:11:47 conditions météorologiques qui vont être des facteurs très importants dans le développement,
00:11:51 dans l'éclosion et dans le développement des incendies donc de manière assez évidente on va
00:11:56 parler du vent, on va parler de la température, de l'ensoleillement et du pourcentage d'humidité
00:12:01 dans l'air. Ces quatre facteurs sont primordiaux et nous permettent de définir des indicateurs
00:12:05 métiers avec des noms un petit peu barbares, on va en détailler quelques-uns tout à l'heure,
00:12:10 mais qui nous sont mis à disposition chaque jour, deux fois par jour par Météo France sur un
00:12:15 extra net professionnel et qui nous permet d'analyser les dangers feux zone par zone,
00:12:20 tels que sont découpés les départements de l'arc méditerranéen. Je ne vous l'ai pas dit en
00:12:26 préambule mais le département de la Drôme et de l'Ardèche sont rattachés pour la gestion des
00:12:31 feux de forêt à la zone de défense sud et bénéficient d'une analyse météorologique par
00:12:36 Météo France un petit peu différente de ce qui est connu dans le reste du territoire. Même si
00:12:43 je sais que Météo France est en train de faire évoluer ses modèles et recherche à étendre le
00:12:48 découpage de chaque département en zone pour pouvoir le côter en termes de danger chaque jour
00:12:53 comme ça peut être fait dans la zone sud. Du coup tous ces indicateurs vent, ensoleillement,
00:12:59 température, sécheresse, dernière précipitation etc sont compilés par Météo France et à la sortie ça
00:13:04 nous propose un danger intégré feux de forêt qui nous permet d'évaluer les risques pour chacune des
00:13:09 journées. Le deuxième facteur qui est très important c'est la topographie du terrain où
00:13:14 va démarrer l'incendie, le point d'éclosion sera analysé et en fonction du relief notamment
00:13:19 et bien il y aura des problématiques de propagation qui seront différentes d'un secteur à l'autre
00:13:24 donc il faut identifier le relief comme étant un deuxième facteur important dans l'évolution
00:13:30 d'un incendie de forêt. Et puis évidemment la partie qui vous concerne tout particulièrement
00:13:35 c'est la végétation qui est concernée par le feu, les différentes essences, leur sensibilité,
00:13:40 leur état de santé, leur sensibilité au feu je l'ai dit et surtout je cherchais mes mots mais
00:13:50 je voulais parler de la charge calorifique, de la charge combustible c'est à dire l'état du massif,
00:13:54 est-ce qu'on a une strate herbacée et herbustive très dense qui va amener beaucoup de potentiel et
00:14:00 beaucoup de puissance à l'incendie pour pouvoir se propager jusqu'en cime et devenir difficilement
00:14:06 contrôlable. Alors je vous ai évoqué quelques informations sur les indicateurs mis à disposition
00:14:13 par Météo France, ça nous amène Guillaume à la troisième diapo donc cette diapo qui peut peut-être
00:14:17 être diffusée si vous le souhaitez puisqu'elle est libre d'accès et confiée par Météo France,
00:14:23 c'est un poster qui permet de rapidement identifier ce que sont les différents indicateurs mais ce
00:14:30 que je voulais vous montrer ici c'est dans la partie basse, je sais pas si avec mon curseur
00:14:35 vous voyez pas ma souris là, je pense pas, dans la partie basse à droite des diagrammes on voit
00:14:41 trois termes qui sont importants ICL, IH et IS. L'ICL c'est l'indice combustible léger, c'est ce
00:14:49 qui va définir la sensibilité de la végétation en litière posée sur le sol et toute la végétation
00:14:55 de très faible diamètre qui sera la plus disponible et la plus facile à enflammer et en fonction de
00:15:01 l'indice ICL, on pourra identifier une facilité de l'éclosion et des départs de feu. Donc plus on
00:15:08 a des ICL élevés, plus on sera attentif et on pourra mettre en place des dispositions préventives
00:15:14 sur le terrain et lorsque l'incendie existe, on sera attentif à tout ce qui est saut de feu et
00:15:20 en analysant avec vous forestiers les réceptacles des sauts de feu pour limiter au maximum les
00:15:26 nouveaux départs de feu. L'IH c'est l'indice du MUS, c'est un indice qui permet d'analyser
00:15:32 l'état de sécheresse et l'état des végétaux dans la première partie du sol jusqu'à 8 cm et
00:15:38 qui nous permettra d'analyser comment le feu peut rentrer dans le système racinaire. Donc nous c'est
00:15:44 important dans notre conduite opérationnelle notamment pour le traitement des lisières et
00:15:48 être très attentif sur la problématique des reprises de feu. Et enfin l'IS, l'indice de
00:15:55 sécheresse, c'est le troisième que je trouve intéressant à partager avec des professionnels
00:15:58 de la forêt, c'est l'analyse du système racinaire profond à partir de 18 cm jusqu'à 18 cm et qui
00:16:07 permet de connaître la teneur en eau de cette strade du sol et donc aussi de prévoir le comportement
00:16:15 du combustible de la végétation à l'extérieur. Tous ces indicateurs sont compilés par Météo
00:16:21 France, nous donnent un indice feu météo et qui avec un autre indicateur un peu plus barbare qui
00:16:29 traite plutôt de la végétation vivante, on parle de l'indice NSV2, ces deux indicateurs compilés
00:16:35 peuvent nous proposer un danger intégré et qui colore la carte qui est indiquée comme vous le
00:16:41 voyez à droite de la diapo et qui représente ici l'arc méditerranéen, on voit que la vallée
00:16:45 du Rhône était en rouge donc en risque très sévère et donc j'ai fait un zoom sur le département
00:16:53 de la Drôme et de l'Ardèche où on voit des pictogrammes qui sont insérés sur les différentes
00:16:58 zones du département, ce sont les groupes préventifs de camions de pompiers qu'on met
00:17:03 sur le terrain en fonction de la nature du danger et de son importance, on va mettre en place une
00:17:09 dissuasion préventive sur le terrain pour intervenir dans les meilleures conditions.
00:17:13 Donc tout ça pour vous dire qu'en tous les jours, Météo France nous met à disposition des
00:17:18 indicateurs sur l'état de sécheresse des végétaux, sur la température, sur l'hygrométrie, sur la
00:17:23 force d'urgence, sur les dernières précipitations et leur efficacité et ce qui nous permet d'en
00:17:30 déduire le dispositif préventif qui sera construit chacune des journées et ce modèle se réplique
00:17:36 dans tous les départements du Grand Sud et de plus en plus en région Auvergne-Uroniale puisque
00:17:42 je crois que les invités sont plus originaire des départements de l'Auvergne-Uroniale, c'est en
00:17:48 train de se déployer, de se mettre en oeuvre de la même manière. Donc Guillaume si on peut
00:17:53 passer je vais proposer de maintenant de, sans rentrer dans le détail mais vous commenter
00:17:58 rapidement, les trois grands types de feux que l'on peut identifier dans leur comportement et
00:18:05 dans le moteur qui va guider la propagation de l'incendie. Le premier c'est les feux dit
00:18:09 topographiques, je vous ai mis ici une photo de Romeyer dans le Dihua qui est un secteur plutôt
00:18:13 en altitude avec des altitudes de 1000-1500 mètres et le feu dans ces conditions là va plutôt être
00:18:19 guidé par le relief en montant dans les pentes et en étant guidé et poussé par les brises de
00:18:25 pente qui montent vers les sommets en journée à l'ensoleillement et qui vont changer et qui vont
00:18:31 s'inverser à la tombée de la nuit puisque les masses d'air en altitude vont se refroidir,
00:18:36 l'air froid pèse plus lourd que l'air chaud et donc on va avoir des incidences. S'il y en a dans
00:18:42 le webinaire qui pratique le parapente vous devez connaître les courants ascensionnels qui sont
00:18:50 aussi importants pour nous sapeurs-pompiers pour prévoir le comportement et l'orientation des feux.
00:18:55 Donc sur ces feux là les sapeurs-pompiers sont très attentifs à l'inversion des brises de pente
00:18:59 et avec des changements de direction des axes de propagation de l'incendie et on sera attentif
00:19:05 sur trois points l'ensoleillement donc les façades ensoleillées seront plus sensibles au feu en
00:19:12 fonction de l'heure, du vent local, l'aérologie locale et des pentes comme je viens de le dire.
00:19:16 Donc je vais pas détailler mais pour nos sapeurs-pompiers lorsque l'on fait de la formation
00:19:20 on a une petite vidéo en bas à droite qui est carrément issue du monde du parapente et ça
00:19:25 figure bien les différents phénomènes aérologiques dans le milieu rural et avec du relief. Le deuxième
00:19:35 type de feu qui est intéressant à partager c'est les feux guidés par le vent qui seront plutôt,
00:19:41 donc ici c'est le feu de Gonfaron qui a été la photo que j'ai pu prendre en 2021 dans les
00:19:49 deux premières heures du départ de cet incendie qui est allé très très vite et on observe qu'il
00:19:53 fait une bande particulièrement longue et peu large avec un front de feu qui est en bout de
00:20:00 l'aile de l'avion mais on voit que les lisières qui au départ du feu sont encore très actives
00:20:05 et c'est des feux qui vont quand même très très vite jusqu'à 6-8 km/h c'est des propagations
00:20:12 importantes c'est un peu plus vite qu'une personne qui marche donc vous imaginez que ça fait quand
00:20:17 même des propagations particulièrement importantes pour déplacer des dispositifs de sapeurs-pompiers
00:20:23 et essayer de lutter face à ce type de feu. Ce qui va être important sur ce type de feu c'est
00:20:30 le risque important de saut à l'avant du feu comme on peut le voir sur le petit schéma qui
00:20:36 est à droite et là on va analyser avec vous forestiers donc c'est pour ça que c'est important
00:20:40 je le dirais à plusieurs reprises que le rôle du forestier c'est de la prévention mais c'est
00:20:44 aussi d'accompagner les sapeurs-pompiers en intervention pour pouvoir leur amener pour
00:20:49 pouvoir amener votre technicité votre connaissance du massif puisqu'il faudra analyser les réceptacles
00:20:54 à saut de feu en tête de feu pour anticiper sur d'éventuels nouveaux départs encore plus loin
00:21:02 ça a été le cas sur Gonfaron avec une saut de feu qui en fait environ 1200 mètres de mémoire et qui
00:21:09 fera changer un petit peu la physionomie de l'incendie la première soirée et qui passera
00:21:14 ensuite plutôt guidée par le relief dans le relief des premières pentes qui arrivent sur la
00:21:21 commune de la garde-frénée. Ça nous amène sur le troisième type de feu que je me suis dit qu'il
00:21:29 était intéressant de partager avec vous c'est les feux de type convectif qui vont se déclarer
00:21:35 dans des conditions extrêmes de sécheresse donc ce sont des conditions où il n'a pas plu depuis
00:21:40 très longtemps et la végétation est particulièrement sèche la température est très élevée au delà de
00:21:45 30-35 degrés la charge combustible du massif est très importante et le feu prend beaucoup de
00:21:51 puissance assez vite et l'hygrométrie est très basse avec moins de 15% d'humidité dans l'atmosphère
00:21:58 la photo qui est proposée ici est prise à Landiras sur le deuxième feu de Landiras en 2022 en Gironde
00:22:04 et elle est photographiée par un collègue qui se rend sur place en hélicoptère 35 minutes après
00:22:10 le départ de l'incendie et la photo est déjà particulièrement spectaculaire avec un nuage
00:22:15 caractéristique des feux convectifs qui se développent comme des champignons et qui peut
00:22:22 à terme devenir des champignons de type des nuages pardon de type pyro cumulus
00:22:29 qui en fait c'est une immense colonne d'air chaud qui va monter dans l'atmosphère jusqu'à trouver
00:22:35 des couches instables dans l'atmosphère et s'arrêter ou s'humidifier au contact de l'air
00:22:42 plus froid et ça va avoir pour effet de créer des vents locaux par dépression la colonne d'air
00:22:50 chaud qui monte assez rapidement dans l'atmosphère va créer une dépression derrière elle et ça va
00:22:55 faire des vents locaux qui peuvent aller jusqu'à 50 km/h et ça va faire des comportements complètement
00:23:00 erratiques et très difficile à prévoir pour les saports pompiers on ne peut pas ici identifier
00:23:05 d'axes de propagation comme on peut le faire pour un feu topographique ou un feu guidé par le vent
00:23:10 et donc ça part dans tous les sens et il est extrêmement difficile de définir des objectifs
00:23:14 et de développer nos idées de manœuvre pour nos actions de lutte. Là où le forestier est très
00:23:20 et c'est pour ça que j'ai choisi de parler aussi de ce type de feu, le forestier peut nous accompagner
00:23:26 sur tout ce qui est réduction de combustible en essayant de limiter la charge combustible à
00:23:31 l'intérieur du massif pour enlever un des critères qui permet d'arriver sur ce type de comportement
00:23:37 extrême. Et puis dans la colonne d'air chaud il y a énormément de matière incandescente qui monte
00:23:45 dans l'atmosphère et qui redescendent une fois qu'elle touche des parties plus
00:23:50 froides dans l'atmosphère et quand ça redescend ça refait également des sautes de feu un peu
00:23:54 partout et là aussi on va être attentif aux indices de combustible léger l'ICL et au réceptacle à
00:24:01 saute pour pouvoir voir où est-ce qu'on pourrait éventuellement avoir des nouveaux départs
00:24:05 d'incendie. Donc là le rôle du forestier il est aussi très important je pense donc deux points
00:24:10 sur le convectif la réduction de la charge combustible d'une part et nous aider à identifier
00:24:14 les réceptacles de saut de feu. Voilà donc ça m'amène et je ne sais pas si je suis dans le timing
00:24:21 mais ça m'amène maintenant à parler de la stratégie de lutte qui est préconisée dans le guide
00:24:27 de doctrine opérationnelle donc ce document est disponible sur le site du ministère de l'intérieur
00:24:30 dans la rubrique direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises et c'est le
00:24:36 document fondateur la doctrine opérationnelle qui est enseigné à l'ensemble du monde de la sécurité
00:24:41 civile en matière de feux de forêt. Il est associé à un guide technique opérationnel là où on parle
00:24:47 plus manœuvre des pompiers purs donc je pense que le GDO est plus adapté à votre lecture par rapport
00:24:53 à ce que vous souhaitez si vous souhaitez creuser un petit peu davantage mais je vais vous le
00:24:58 présenter en trois parties la première partie ce sont les actions de prévention ensuite la problématique
00:25:03 de la lutte et enfin de la réhabilitation des massifs qui ont été détruits par les incendies.
00:25:08 Donc en matière de prévention le premier axe de travail c'est rechercher toutes les solutions pour
00:25:12 empêcher les feux donc empêcher les feux c'est facile de le dire mais c'est assez compliqué à
00:25:18 mettre en oeuvre donc ça va être toutes les actions de sensibilisation et ça peut aussi se concrétiser
00:25:22 par toute la réglementation départementale qui peut exister dans chacun des départements donc
00:25:27 si c'est pas le cas peut-être que ça va évoluer plus on s'oriente dans le nord de la France.
00:25:33 Pour exemple dans le département de la Drôme je retiendrai au moins deux réglementations locales
00:25:39 qui sont de nature à empêcher les feux ou en tous les cas à poursuivre l'objectif d'empêcher les
00:25:44 feux c'est d'abord un arrêté qui réglemente l'emploi du feu avec un calendrier de gestion en
00:25:49 fonction des périodes à risque et qui donne quelques consignes aux propriétaires ou ayant
00:25:53 droit pour faire du feu à moins de 200 mètres ou à l'intérieur des espaces sensibles et le deuxième
00:25:58 c'est une réglementation qui existe depuis au moins deux ans dans le département c'est celle
00:26:03 qui permet de réglementer l'accès au massif et les travaux je dirais et tout ce qui est apport
00:26:11 de matériel forestier, de travaux publics ou autres qui pourraient amener des étincelles
00:26:18 et des sources d'ignition à l'intérieur des massifs. Faire de la prévention c'est aussi
00:26:23 faire de la recherche des causes et des circonstances d'incendie pour mieux comprendre
00:26:28 les conditions de départ des feux pour orienter mieux les campagnes de sensibilisation au risque
00:26:36 puisque je vous l'ai dit tout à l'heure 9 incendies sur 10 sont liés à l'activité humaine donc l'axe
00:26:41 de communication il est bien ici et il faut absolument sensibiliser la population à la
00:26:46 culture du risque pour limiter et améliorer la prévention des incendies de forêt. Météo France
00:26:53 par ses indicateurs qui nous propose quotidiennement deux fois par jour participe à la prévention en
00:26:59 faisant la prévention au plus court terme puisqu'il nous aide à prévoir les dangers et à adapter
00:27:04 notre dispositif préventif de terrain pour assurer une surveillance dissuasive et puis à l'interface
00:27:13 je ne savais pas trop où le mettre je parlerai plutôt de l'aménagement du territoire tout à
00:27:17 l'heure je vous parle de l'aménagement des massifs mais en parlant d'aménagement du territoire toute
00:27:21 la planification les prifs les plans particuliers des risques incendies de forêt ou tous les
00:27:27 documents d'urbanisme qui sont désormais rendus obligatoires dans la communication lors des
00:27:32 des ventes des constructions de la rédaction des PLU tout ça sauf erreur de ma part c'est rendu
00:27:39 obligatoire par la loi du 10 juillet 2023 et bien ça va participer à améliorer la prévention et
00:27:45 l'information des promoteurs et autres constructeurs pour mieux aménager le territoire.
00:27:52 En matière de lutte contre les feux de forêt la stratégie française fait ses preuves elle
00:27:58 est observée par d'autres pays en Europe et dans le monde c'est la maîtrise l'objectif de maîtriser
00:28:05 l'éclosion des incendies au stade initial et de limiter les développements catastrophiques
00:28:10 autrement dit c'est essayer de limiter tous les feux de forêt à un hectare pour éviter que les
00:28:17 feux prennent des développements qui soient catastrophiques, difficiles à gérer et surtout
00:28:23 qu'il y en ait plusieurs en même temps. Donc c'est une politique du feu naissant et c'est
00:28:29 identifié un petit peu plus bas avec l'engagement terrestre et aérien de manière intense donc on
00:28:36 peut parfois penser qu'on en fait trop mais l'intention c'est vraiment de frapper vite et
00:28:40 fort et d'envoyer beaucoup de moyens pour pouvoir étouffer l'incendie dans l'oeuf. Et donc cette
00:28:46 priorité au feu naissant peut vous amener à observer que nous c'est des fois un petit peu,
00:28:51 il faut qu'on en tienne compte en qualité de commandant des opérations de secours,
00:28:55 nous disposons des avions bombardiers d'eau de la force de la sécurité civile, des moyens aériens
00:29:00 nationaux et parce qu'il y a un nouveau départ de feu et bien on peut perdre le concours de ces
00:29:05 avions et donc il faut réaxer nos objectifs et nos idées de manœuvre sans les avions qui sont
00:29:10 parfois d'un appui impérieux puisque quand on est dans des feux topographiques comme ça a été le
00:29:18 cas dans le Diwa en 2022, il n'y a aucune piste qui desserre les flancs actifs et bien il n'y a
00:29:24 que les actions aériennes qui peuvent avoir une réelle efficacité. Donc quand on perd les avions
00:29:30 c'est parce qu'ils sont envoyés par le centre national de l'avancée de la sécurité civile
00:29:35 qui coordonne l'ensemble du territoire français, et bien c'est parce qu'il y a un départ de feu
00:29:41 ailleurs qui mérite d'être traité immédiatement pour éviter de se retrouver avec deux feux qui
00:29:45 prennent de l'importance. Donc on préfère en avoir un qui est traité par des moyens
00:29:49 terrestres et très vite étouffer celui qui vient de naître. J'ai terminé rapidement et c'est le
00:30:01 dernier point que je voulais évoquer avec vous, l'aménagement des massifs, c'est vraiment là le
00:30:05 travail qu'il faut mener avec la DDT, avec l'ONF, avec les forestiers, les communes forestières,
00:30:11 avec l'ensemble des entités parties prenantes, c'est la création d'accès qui va nous permettre
00:30:17 d'appuyer la lutte, c'est des zones d'appui à la lutte, des pare-feux, il y en a plusieurs types
00:30:22 qui existent, des réductions de combustibles, ça vous le connaissez peut-être, et je vous en parlerai
00:30:26 tout à l'heure quand on parlera avec Guillaume plus des aménagements des massifs. Donc pour ma partie
00:30:31 j'espère que j'ai brossé l'essentiel de ce que l'on souhaitait partager ce soir. Merci à vous.
00:30:37 Et bien un grand merci à vous, c'était très clair, on n'a pas encore de questions dans le
00:30:42 chat, donc n'hésitez pas si ça vous pose question, par la suite on pourra revenir sur cette première
00:30:49 partie en fin de webinaire. Dans l'immédiat je vous propose de passer à la deuxième partie qui
00:30:54 était donc plutôt sur les actions possibles du forestier en matière de gestion sylvicole.
00:31:00 Oui bonjour à tous, donc moi je vais vous parler, vous avez vu une présentation du colonel
00:31:08 héritier sur tout ce qui était un feu de forêt, les différents types de forêt, la stratégie,
00:31:14 la doctrine nationale de lutte. Maintenant, quelle est la place du forestier dans tout ça et qu'est
00:31:20 ce que le forestier peut faire en matière de gestion sylvicole pour lutter contre les incendies ?
00:31:27 Donc vous allez souvent le voir dans les différents documents, il y a ce triangle du
00:31:35 feu, donc un feu et là en l'occurrence un feu de forêt. Pour se développer, il a besoin de trois
00:31:41 éléments, il a besoin de comburant, le comburant c'est l'oxygène de l'air, il faut dire qu'il n'y a
00:31:46 pas d'action possible sur ce paramètre là, et ensuite il a besoin de deux autres aspects, il a
00:31:52 besoin d'un apport de chaleur, que ce soit une allumette, une étincelle, une chaleur excessive,
00:31:57 un mégot jeté par la fenêtre, ça donne cet apport de chaleur. Et dans le cadre des incendies de
00:32:02 forêt, le combustible c'est la végétation vivante et c'est la forêt. Donc on peut éventuellement
00:32:08 intervenir en phase prévention pour essayer de maîtriser et de gérer ces apports de chaleur,
00:32:15 c'est le rôle de la prévention, c'est le rôle de la réglementation sur l'emploi du feu, et puis on
00:32:20 peut également agir sur le combustible et c'est là où le forestier a pleinement sa place. Alors
00:32:26 pas que le forestier, on pourra le voir un peu plus tard, mais le forestier en tant que gestionnaire
00:32:32 des forêts a pleinement sa place pour gérer la forêt qui constitue le combustible dans le
00:32:40 cadre d'un incendie de forêt. Donc il y a trois notions clés à retenir et à aborder pour toucher
00:32:52 du doigt tout ce qui concerne la sensibilité de la végétation au feu de forêt. Donc ces trois
00:32:56 notions c'est ce qui concerne la résistance, ce qui concerne la résilience et ensuite ce qui
00:33:03 concerne la combustibilité. Si on regarde les deux notions qui concernent la résistance et la
00:33:08 résilience, la résistance c'est la propension d'un peuplement à survivre à l'incendie. Donc
00:33:15 cette résistance aujourd'hui elle est essentiellement, on sait de manière générale, elle est essentiellement
00:33:20 liée à l'âge. Plus un arbre est âgé, mieux il résistera aux incendies et il est lié à
00:33:28 l'épaisseur de l'écorce. Donc plus un arbre a une écorce importante, mieux il résistera aux
00:33:33 incendies. Mais si on se cantonne uniquement à l'aspect résistance, voilà c'est un peu réducteur,
00:33:40 il faut aussi prendre en compte les aspects résilience. On a des peuplements qui vont être
00:33:45 peu résistants au feu mais qui vont être très résilients, donc c'est à dire qu'ils vont
00:33:49 avoir une grosse propension à se remettre du passage de l'incendie. Donc là c'est essentiellement
00:33:56 lié à sa capacité reproductive, à sa capacité d'ensemencement et à sa capacité de rejet.
00:34:02 Voilà on sait aujourd'hui, alors on a des notions, on peut parler du pain d'Alep, du pain maritime ou
00:34:07 du pain parasol, qui sont effectivement des essences dites pyrophiles et qui ont une grosse
00:34:12 résilience suite au passage du feu. Mais qui dit résilience ne veut pas dire qu'ils ont une
00:34:18 résistance, c'est juste qu'ils ont une meilleure capacité reproductive, une meilleure stratégie
00:34:22 reproductive pour se redévelopper suite au passage du feu. Et après il y a la notion clé qui concerne
00:34:32 la combustibilité. Donc ça c'est vraiment la propension d'un peuplement à se consumer et à
00:34:37 favoriser la propagation d'un incendie. Donc cette combustibilité elle dépend de quatre éléments.
00:34:43 Donc on l'a vu tout à l'heure, le colonel Héritier vous en a parlé dans les différents
00:34:48 indicateurs météo, ça dépend de la teneur en eau. La teneur en eau de la végétation vivante,
00:34:55 qui aujourd'hui est analysée à travers de plusieurs indicateurs et notamment, voilà cet
00:35:01 indicateur au nom barbare, le NSV2. Et c'est un paramètre très important à prendre en compte
00:35:05 pour évaluer la combustibilité d'un végétal et en l'occurrence d'une forêt. Ça va également
00:35:15 dépendre de la continuité du combustible. C'est assez logique, une forêt très dense avec peu de
00:35:24 discontinuité horizontale et verticale, le feu qui se propage essentiellement par rayonnement et par
00:35:30 convection, il va avoir tendance à se déplacer et à pouvoir parcourir rapidement la forêt.
00:35:35 Il dépend également du volume combustible. Donc là pareil, le colonel Héritier vous en a parlé,
00:35:41 une forêt qui a un gros volume combustible est une forêt qui forcément aura une combustibilité plus
00:35:49 élevée. Et puis, il dépend également des essences. Donc on a des essences, on l'a vu,
00:35:54 des essences plus résistantes au feu, mais on a des essences qui sont de manière générale
00:36:02 moins combustibles. Donc c'est vraiment les quatre éléments clés. L'élément primordial,
00:36:10 tous les éléments sont importants, mais l'élément qui est primordial et qui est le premier élément
00:36:15 à prendre en compte, c'est l'importance de la teneur en eau. Donc la teneur en eau,
00:36:20 elle va dépendre des conditions stationnelles, la réserve en eau utile des sols, l'exposition
00:36:25 de la forêt, forcément l'exposition nord aura tendance à être moins sujette au dessèchement.
00:36:32 Ça va dépendre des conditions météorologiques du jour, donc la température, l'hygrométrie,
00:36:37 et puis ça va dépendre des espèces avec leur stratégie de résistance à la sécheresse.
00:36:42 Donc voilà, une forêt humide, elle aura besoin de beaucoup d'énergie au départ pour évaporer son
00:36:50 eau et pour qu'ensuite il y ait ce phénomène d'inflammabilité. À l'inverse, une forêt sèche,
00:36:54 très peu d'énergie sera nécessaire pour jouer son rôle d'évaporation et pour créer l'inflammation.
00:37:03 La deuxième notion, c'est la continuité du combustible. De manière générale, le feu se
00:37:12 déplace de proche en proche. Je vous ai mis entre parenthèses hors saut de feu, on en a parlé tout
00:37:17 à l'heure. Il peut également se déplacer par saut de feu sur certains types de feux, mais de manière
00:37:21 générale, le feu se déplace de proche en proche. Donc la continuité du combustible, tout ce qui
00:37:27 concerne les éléments fins, c'est un facteur clé. Donc on parle de continuité horizontale, donc à
00:37:32 l'horizontale, le couvert continue qui favorise la propagation. Tout à l'heure, le colonel
00:37:38 Léaïreté vous a parlé des feux de surface. Un feu de surface, il va se propager de manière
00:37:45 horizontale, il va essentiellement concerner le sous-étage et se propager de manière horizontale.
00:37:50 Et après, on a la continuité verticale. Donc plus un boisement a une continuité verticale, plus il
00:37:59 sera sujet à des phénomènes de montée de cime et du coup au développement de feux de cime. Donc
00:38:07 de feu de surface, on va passer sur des problématiques de feu de cime. Donc cette continuité du
00:38:11 combustible, elle est primordiale pour comprendre la forêt et le danger feu de forêt. De manière
00:38:19 générale, la structure du peuplement, elle influence la quantité de biomasse brouillée et donc la
00:38:25 puissance du feu. Ça veut dire qu'aujourd'hui, un peuplement qui est haut et dense avec peu de
00:38:31 sous-étages, il brûlera beaucoup moins en cime qu'un peuplement avec beaucoup de combustible
00:38:35 présent à toutes les hauteurs. C'est assez logique, on le comprend rapidement. Mais ça veut dire que
00:38:41 les peuplements qui sont hauts et denses, alors on parle bien de la densité de la strate arborée,
00:38:49 les peuplements qui sont hauts et denses seront moins favorables au développement et à la puissance
00:38:57 du feu.
00:38:58 Il y a la notion de volume combustible, pareil on vous en a parlé tout à l'heure, c'est une notion
00:39:08 clé quand on veut comprendre et étudier les feux de forêt et c'est l'élément qui rentre en compte
00:39:13 dans la formule de Biram, mais c'est la formule qui est utilisée pour calculer l'aléa feu de forêt.
00:39:20 Aujourd'hui quand on fait des cartes d'aléa feu de forêt, il y a une formule qui est utilisée,
00:39:26 c'est la formule de Biram qui détermine une puissance en fonction de la masse sèche disponible
00:39:31 multipliée par la chaleur spécifique de combustion, qui est un paramètre d'entrée fixe et qui est
00:39:38 ensuite multiplié par la vitesse de propagation qui est liée à la climatologie.
00:39:43 Ensuite on peut parler du rôle de l'essence.
00:39:48 On a parlé des différents éléments, il y a effectivement aussi le rôle de l'essence.
00:39:52 Il y a des essences qui vont être plus ou moins sensibles aux feux de forêt en fonction de leur
00:39:58 structure, essentiellement de leur matériau fin et des branches basses.
00:40:03 Ce qui brûle sur le passage d'un incendie, ce n'est pas le tronc, ce n'est pas les grosses branches,
00:40:09 ce n'est pas les charpes entières, c'est les matériaux fins.
00:40:12 Le front de flamme passe rapidement et il va brûler tout ce qui est matériau fin.
00:40:16 Ensuite il va se déplacer, comme on l'a vu tout à l'heure, en fonction de la densité de la végétation
00:40:21 au niveau des différentes strates, entre la strata herbacée, la strata arbustive et ensuite la strata arborée.
00:40:27 Ça va dépendre au niveau du rôle de l'essence, également de l'inflammabilité.
00:40:33 Est-ce qu'il y a beaucoup de composés organiques volatiles ? Est-ce qu'il y a beaucoup de litières ?
00:40:40 Et puis ça va dépendre d'autres phénomènes qui sont liés à la capacité de l'essence à résister à la sécheresse.
00:40:48 Est-ce qu'il y a des problématiques de détachement de l'écorce ?
00:40:51 Des notions qui sont un peu plus difficiles à apercevoir et à qualifier.
00:40:56 Aujourd'hui, pour conclure sur ces aspects forestiers, quelles interventions possibles du forestier ?
00:41:08 Aujourd'hui la principale action qu'on doit mener en tant que forestier pour lutter contre les incendies,
00:41:16 c'est favoriser la santé des forêts et éviter les dépérissements.
00:41:19 En fait, quand on va chercher à travailler nos forêts, l'objectif va être de faire en sorte d'installer des peuplements
00:41:30 qui soient adaptés à leur station, où on sait qu'à moyen et long terme, on aura des peuplements qui vont être viables sur leur secteur.
00:41:40 Parce que mieux vaut des essences qui ont une moins bonne résistance, une moins bonne résilience,
00:41:49 qui sont peut-être plus sensibles au feu, mais il vaut mieux que ces essences soient en bon état sanitaire,
00:41:55 plutôt qu'on ait des essences qui, naturellement, dans la bibliographie, sont considérées comme moins sensibles au feu,
00:42:02 mais qui au final vont se retrouver dépérissantes et dans ces cas-là vont contribuer grandement au risque fait de forêt.
00:42:10 L'objectif va être également de favoriser, lorsque c'est possible, des peuplements à couvert haut et avec une strata arborée dense.
00:42:18 On sait que plus on a des couverts qui sont denses, plus on a des couverts qui sont hauts, plus le sous-étage va être moins dense,
00:42:28 et plus on va avoir une masse combustible qui va être limitée.
00:42:33 Et puis on va également chercher à favoriser la forêt mosaïque, c'est un terme ONF,
00:42:40 mais qui aujourd'hui a tout son sens dans le cadre des problématiques réchauffement climatique,
00:42:47 mais a également tout son sens dans les problématiques risques incendies.
00:42:52 On sait qu'aujourd'hui, plus on a une forêt qui est diversifiée, que ce soit au niveau des essences, que ce soit au niveau des classes d'âge,
00:42:59 plus on va avoir une forêt qui va être résiliente, et plus ces forêts mosaïques vont avoir une combustibilité qui va être diminuée.
00:43:12 Et puis le quatrième élément, c'est favoriser les essences qui sont résistantes et résilientes.
00:43:20 Donc c'est tous ces aspects-là qu'il faut prendre en compte quand on intervient sur nos forêts.
00:43:26 Ce n'est pas toujours facile, il y a beaucoup d'éléments à prendre en compte,
00:43:30 mais je pense que la clé d'entrée aujourd'hui, ça va dans le même sens que les problématiques liées au réchauffement climatique.
00:43:37 Il faut essayer d'installer des essences qui sont adaptées, où on sait qu'on va avoir une forêt qui est en bonne santé,
00:43:44 si en plus on arrive à mettre en place des déboisements qui sont diversifiés,
00:43:48 ça va dans le sens des changements climatiques et ça va dans le bon sens également pour les incendies de forêt.
00:44:02 Petite question sur nettoyer la forêt.
00:44:06 Est-ce qu'il faut nettoyer la forêt ? On l'a vu, un des paramètres d'entrée pour comprendre les incendies de forêt, c'est la masse combustible.
00:44:16 Donc qui dit forêt dit forcément masse combustible, donc on peut se poser la question, est-ce qu'il faut nettoyer la forêt ?
00:44:22 Aujourd'hui la réponse est non.
00:44:24 On a la problématique des incendies de forêt, mais on a toutes ces autres problématiques qui sont liées au bon état de nos forêts.
00:44:33 Le bois mort est essentiel à la santé des forêts, donc l'objectif ce n'est pas du tout de nettoyer l'ensemble de la forêt.
00:44:41 Par contre, le choix qui a été fait c'est de dire aujourd'hui on sait que 90% des feux sont d'origine humaine,
00:44:47 la plupart des feux ont lieu, se déclenchent et partent de l'interface forêt/habitat,
00:44:54 donc vraiment les franges entre la forêt et les activités humaines.
00:44:59 Donc l'objectif c'est de dire oui, non, on ne va pas nettoyer l'ensemble de la forêt,
00:45:04 mais par contre ces interfaces, ces zones de vigilance particulière où on sait qu'on a les principaux risques de départ de feu
00:45:13 et les principaux enjeux menacés, c'est sur ces secteurs-là qu'on va privilégier de diminuer la masse combustible
00:45:19 et aujourd'hui c'est le rôle des obligations légales de débroussaillement qui sont définies sur certains départements
00:45:24 où on demande de débroussailler autour des habitations, pour faire simple 50 mètres autour de chaque habitation.
00:45:33 Donc c'est vraiment dans cet esprit-là qu'il faut le comprendre, l'objectif ça ne va pas être de nettoyer la forêt,
00:45:37 ça va être plutôt de maintenir une forêt en bon état sanitaire,
00:45:42 si on peut travailler également sur des essences qui sont résistantes, résilientes, on va dans le bon sens,
00:45:48 si on arrive à travailler en plus sur des boisements qui sont diversifiés,
00:45:52 sur des boisements qui ont une strate arborée dense avec peu de sous-étages, on va dans le bon sens aussi,
00:46:00 par contre on ne va pas chercher à faire des actions spécifiques pour diminuer la masse combustible en dehors de ces interfaces.
00:46:07 [SILENCE]
00:46:10 Et du coup après, j'avais la diapositive, le passage sur la partie suivante qui concerne l'aménagement des massifs
00:46:19 et je laisserai la parole au Polonais.
00:46:22 Merci beaucoup, on va prendre quelques questions avant d'aborder la partie suivante.
00:46:27 On a deux questions qui concernent la structure du peuplement forestier,
00:46:33 alors la première c'est une demande de précision,
00:46:36 si on a un peuplement dense, on a une forte continuité horizontale et donc le lien avec la propagation en cime est questionné.
00:46:45 Oui, alors en fait un feu ne démarre jamais en cime,
00:46:49 c'est-à-dire que quand on préconise un peuplement avec une strate arborée dense,
00:46:54 on va avoir de manière générale moins de sous-étages, donc moins de strates arbustives
00:46:59 et un feu démarre toujours sur le sous-étage.
00:47:05 Donc en fait le feu va se cantonner au sous-étage et il ne va pas réussir à monter en cime,
00:47:11 donc il ne se propagera jamais en cime, on aura une continuité en cime mais le feu restera un feu de surface en sous-étage.
00:47:17 [SILENCE]
00:47:20 Merci et puis on avait une autre question, diversifier la structure verticale ne permet-elle pas une ambiance forestière plus fraîche,
00:47:28 potentiellement plus humide et moins chaude ?
00:47:32 Diversifier, vous pouvez répéter ?
00:47:35 Alors diversifier la structure verticale ne permet-elle pas une ambiance forestière plus fraîche,
00:47:43 potentiellement plus humide et moins chaude ?
00:47:46 Si, sur le constat c'est vrai, par contre ça va également permettre une montée en cime du feu,
00:47:53 une propagation facilitée du feu de surface vers la cime.
00:48:01 Aujourd'hui il vaut mieux un peuplement dense avec peu de discontinuité verticale par rapport aux incendies de forêt.
00:48:12 On gardera toujours cet esprit maintien de l'humidité puisqu'on aura ce couvert arboré
00:48:18 qui permettra de maintenir une densité au niveau de la strata arborée et de maintenir une certaine humidité au niveau du sol.
00:48:31 Merci beaucoup pour ces précisions, on a deux questions ou interventions qui concernent les PDP-FCI,
00:48:37 une intervention pour rappeler l'importance du rôle du PDP-FCI et l'importance qu'il soit établi dans le respect de l'instruction technique,
00:48:47 et puis une autre question, on va parler du PDP-FCI plutôt en troisième partie,
00:48:53 je vous pose la question dès maintenant comme ça vous l'aurez à l'esprit pour éventuellement développer,
00:48:57 quelle est la différence entre un PRIF, un plan de massif ou un PDP-FCI ?
00:49:04 Je sais qu'il y a une diapositive qui va aborder le sujet tout à l'heure,
00:49:08 je vous propose de passer à la troisième partie et d'aborder ces différents sujets.
00:49:13 Si j'ai bien compris, j'embraye sur le commentaire sur cette diapositive qui vous est présentée,
00:49:20 sur l'aménagement des massifs et finalement j'ai essayé de synthétiser quels sont les besoins des sapeurs-pompiers en matière de lutte ou de prévention.
00:49:31 En réalité, il y a trois axes majeurs qui sont absolument nécessaires pour nous dans nos actions,
00:49:39 c'est le respect des obligations légales de débroussaillement et de brûlage dirigé lorsque le débroussaillement par les machines ne sont pas possibles,
00:49:50 en tous les cas réduire la masse combustible de part et d'autre des accès et en interface forêt/habitat.
00:49:58 J'embraye sur le deuxième point, ce sont les pistes, évidemment pour pouvoir accéder au feu et aller au plus proche pour pouvoir amener nos camions, nos trots et nos matériels, il faut des pistes.
00:50:12 Donc les pistes des FCI, il faut qu'elles puissent être réalisées dans des endroits adaptés et c'est là toute la cohérence avec les plantes massives,
00:50:21 il est absolument nécessaire que nous travaillions un inter-service pour faire des aménagements qui soient cohérents.
00:50:28 Donc les pistes aujourd'hui, elles doivent répondre à un certain nombre de caractéristiques techniques et j'ai souhaité partager avec des départements qui sont peut-être un peu plus centrales ce qui se fait dans le sud.
00:50:43 On a un guide des équipements des FCI de l'air méditerranéenne qui date de la dernière version de 2018,
00:50:49 mais qui nous permet d'avoir les dispositions en termes de pente, de dévers, de largeur de pistes et donc de catégorisation.
00:50:59 Donc tout ça c'est très charté, c'est très cadré et donc on essaye de respecter ça notamment dans le département de la DROM.
00:51:06 Et enfin le troisième point ce sont les réserves d'eau dites réserves des FCI,
00:51:13 donc ça peut être des citernes enterrées, des citernes aériennes, des citernes dites HBE, hélicoptères bombardiers d'eau,
00:51:19 qui sont équipées d'une trappe de 1m80 par 1m80, qui ne sont pas utilisables par tous les hélicoptères, je vais y revenir.
00:51:26 Ça peut être des réserves ouvertes comme celle qui est en photo en bas à gauche,
00:51:31 comme des grandes piscines ouvertes finalement où on retire la bâche et on peut venir pomper à l'intérieur,
00:51:37 et c'est très adapté justement pour tous les types d'hélicoptères bombardiers d'eau.
00:51:40 Ou ça peut être des étangs naturels référencés comme des FCI.
00:51:43 Et ces trois points, obligation légale de débroussaillement, piste et réserve d'eau,
00:51:49 c'est indispensable pour pouvoir travailler dans des bonnes conditions de sécurité.
00:51:54 Et j'ai rajouté le concept de la défendabilité, le terme qui est mentionné à droite de ces trois points,
00:52:00 parce que c'est un concept qui va paraître prochainement,
00:52:04 puisque la nouvelle version du guide de doctrine opérationnelle que je vous ai présenté tout à l'heure,
00:52:09 c'est la version 2021, il y a une version qui doit paraître en 2024, avant l'été,
00:52:15 et elle prévoit ce principe de la défendabilité, et donc le commandant de l'opération de secours pourra avoir dans certaines conditions,
00:52:22 alors ce n'est pas encore la réalité des feux catastrophiques dans les départements comme la Drôme par exemple,
00:52:27 on a des feux mais on n'a pas des feux d'une virulence catastrophique comme on peut le rencontrer dans les Bouches-du-Rhône ou dans le Var,
00:52:34 mais en tous les cas pour ne pas exposer les saports pompiers,
00:52:37 il y aura des dispositions qui seront prises sur tous les secteurs qui ne sont pas correctement débroussaillés,
00:52:42 qui ne disposent pas de pistes correctement entretenues et où il n'y a pas de réserve d'eau,
00:52:47 la défendabilité n'est pas acquise, donc on évacuera préventivement les personnes,
00:52:51 et on pourra peut-être délaisser la lutte sur ces secteurs-là qui peuvent être dangereux pour les intervenants.
00:52:57 Donc ça ce sont des retours d'expérience notamment sur le feu de Gomparon où il a été démontré que les maisons qui ont brûlé,
00:53:04 finalement c'était les maisons où il n'y avait pas eu le respect des obligations légales de débroussaillement,
00:53:08 et il a pu être démontré que l'accès des pistes était parfois dangereux pour les intervenants.
00:53:13 Donc voilà c'est ce triptyque qu'il faut avoir en tête quand on va faire les plans de massif,
00:53:19 c'est qu'on va imaginer l'infrastructure qui pourra servir à la lutte.
00:53:24 Et puis c'est tout ce qui est les aménagements réalisés par les forestiers,
00:53:29 réduction des combustibles de part et d'autre, on voit sur la photo autour de cette piste où il y a une large bande,
00:53:35 où vous avez les forestiers qui ont enlevé un certain nombre d'arbres pour limiter la densité du peuplement,
00:53:41 et donc limiter la puissance de l'incendie s'il venait à arriver,
00:53:44 et ça nous permettrait d'installer nos camions, de faire une ligne d'appui,
00:53:49 c'est-à-dire d'attendre que le feu arrive et baisse d'intensité et qu'on puisse l'éteindre assez facilement au niveau de la piste.
00:53:55 C'est tout ce qui est zone d'appui à la lutte, c'est tout ce qui est coupe de combustible active,
00:54:00 donc ça ce sont des termes que vous maîtrisez sans doute mieux que moi,
00:54:03 et que je peux vous proposer de référencer avec un guide qui est assez intéressant et qui est proposé par l'ONF Corse,
00:54:09 sans doute dans le milieu vous connaissez, rédigé par Antonella Maccio et Muriel Tigeur.
00:54:16 C'est assez intéressant, il y a tout un chapitre à l'intérieur de ce document
00:54:20 qui détaille assez précisément les différents aménagements qui peuvent être proposés pour aider à la lutte.
00:54:29 Voilà ce que je pouvais partager, moi Guillaume, du côté identifié par les sapeurs-pompiers.
00:54:38 Du côté forestier, comment équiper les massifs pour la DFCI ?
00:54:43 On a les attentes des pompiers, il faut qu'on puisse y répondre pour qu'ils puissent intervenir en défendabilité.
00:54:52 Maintenant comment faire ?
00:54:54 Il y avait une question tout à l'heure sur le cadre PDP-FCI, plan de massif.
00:55:02 Le cadre réglementaire, la porte d'entrée pour pouvoir équiper les massifs, c'est le PDP-FCI.
00:55:09 Le PDP-FCI, c'est un plan départemental de protection des forêts contre les incendies,
00:55:16 et c'est issu du Code forestier.
00:55:18 Il est obligatoire dans les territoires réputés particulièrement exposés au risque,
00:55:23 sur la région Aura, ça concerne uniquement Dromardèche.
00:55:26 Par contre, il peut également être réalisé selon les volontés locales.
00:55:34 Il y a certaines DDT, c'est le cas en ce moment sur de nombreux départements en Aura,
00:55:38 où il y a des PDP-FCI qui sont en train de se monter.
00:55:41 L'objectif, c'est de pouvoir permettre la mise en place de servitude de passage
00:55:48 et d'aménagement pour les équipements DFCI,
00:55:50 au bénéfice de l'État, pour une collectivité, une association syndicale, un porteur de projet.
00:55:56 La porte d'entrée du PDP-FCI, elle est super importante,
00:56:02 notamment pour les questions de financement.
00:56:04 On l'a vu pour les questions de servitude.
00:56:06 Un équipement purement DFCI ne pourra être réalisé et ne pourra être identifié comme DFCI
00:56:14 uniquement s'il y a un PDP-FCI.
00:56:16 Et surtout, et de manière importante aussi,
00:56:20 le PDP-FCI ouvre la porte à des subventions fédères qui permettent des financements jusqu'à 80%.
00:56:27 Des financements qui sont conditionnés par le fait que le département bénéficie bien d'un PDP-FCI.
00:56:34 [QUELS SONT LES NOTIONS POUR UNE DEPARTEMENT QUI N'A PAS DE DFCI ?]
00:56:36 Il y a trois notions.
00:56:38 Le colonel vous en a parlé un petit peu de ce guide des équipements DFCI de l'ère méditerranéenne de 2018.
00:56:46 Il y a trois notions à retenir.
00:56:49 C'est tout ce qui est équipement utilisable pour la DFCI.
00:56:52 Donc, ce n'est pas forcément des équipements qui sont DFCI à proprement parler,
00:56:57 qui ont une multifonctionnalité, mais qui peuvent être utilisés,
00:57:01 qui sont au gabarit, qui peuvent être utilisés pour la DFCI.
00:57:04 C'est notamment le cas de bon nombre de routes forestières.
00:57:09 Quand on a une route forestière, elles peuvent être utilisées pour la DFCI,
00:57:14 même si elles ne sont pas classées en tant que telles.
00:57:16 Après, on a les équipements DFCI.
00:57:20 Ce sont des équipements qui sont classés DFCI,
00:57:23 où on a vraiment une servitude DFCI qui est appliquée à l'équipement.
00:57:27 Et puis, ensuite, on a des ouvrages de DFCI.
00:57:31 Donc là, les ouvrages de DFCI, c'est une combinaison de plusieurs équipements organisés.
00:57:35 Et c'est ces ouvrages DFCI qui sont à définir dans des plans de massif.
00:57:40 Donc, on peut intervenir pour la DFCI en travaillant sur des équipements qui sont utilisables.
00:57:44 Ça va être le cas aujourd'hui sur tous les départements où on n'a pas de PDPFCI,
00:57:48 où on va pouvoir créer des équipements, des routes forestières
00:57:53 qui vont permettre le passage des greniers, l'exploitation forestière,
00:57:56 mais qui vont également permettre le passage des GIF, des pompiers,
00:58:02 s'il y a un besoin d'intervention sur un feu.
00:58:05 On peut également travailler sur des équipements DFCI, si un PDPFCI,
00:58:09 des équipements DFCI, un petit peu entre guillemets au coup par coup,
00:58:14 c'est-à-dire qu'il y a une volonté locale, il y a un projet qui est vraiment important,
00:58:20 que ce soit localement, que ce soit pour le SDIS, pour les DDT.
00:58:24 On peut travailler sur la mise en place de ces équipements.
00:58:27 Et puis, on peut aller encore plus loin, et c'est aujourd'hui ce qu'on essaye de développer,
00:58:32 de préconiser, c'est de dire, oui, c'est bien de mettre des équipements
00:58:37 utilisables pour la DFCI au coup par coup, c'est bien de faire des équipements DFCI,
00:58:41 si on a un PDPFCI, un petit peu au coup par coup, mais en fait, on n'a pas une logique de massif.
00:58:46 Si on veut travailler à la défendabilité, la porte d'entrée, c'est le massif forestier.
00:58:52 Ce n'est pas le versant, ce n'est pas le petit bout de forêt.
00:58:55 Il faut raisonner à l'échelle du massif.
00:58:57 Et c'est dans ce cadre-là que rentrent du coup les plans de massif.
00:59:02 Le plan de massif, il vise à organiser la défendabilité,
00:59:06 les équipements qui vont permettre la défendabilité du massif,
00:59:09 de les réfléchir à la bonne échelle, donc à l'échelle du massif,
00:59:13 et derrière de pouvoir les définir avec des routes DFCI, des citernes DFCI,
00:59:19 des panneaux pour bien identifier les citernes, les rotations des voies,
00:59:24 quelque chose qui soit vraiment complet.
00:59:27 Un petit retour sur les caractéristiques des différents équipements DFCI.
00:59:36 Donc les pistes DFCI, ce qui est préconisé dans le guide,
00:59:41 c'est une largeur circulable d'au moins 3,5 mètres avec des accotements stables,
00:59:46 un poids supportable d'au moins 19 tonnes, un gabarit de 4 mètres de large
00:59:51 sur 3,5 mètres de haut, des aires de retournement et des aires de croisement
00:59:56 et des épingles avec un rayon de 11 mètres minimum.
00:59:59 Après, il y a différentes catégories de pistes.
01:00:01 Donc il y a des pistes de première catégorie, de deuxième catégorie
01:00:05 et de troisième catégorie.
01:00:07 Aujourd'hui, des pistes de première catégorie en région ORA,
01:00:11 je ne pense pas qu'il y en ait beaucoup.
01:00:13 C'est des pistes qui sont avec des gabarits un petit peu comme vous avez en bas,
01:00:18 des très gros gabarits.
01:00:20 La possibilité de croisement de manière généralisée,
01:00:23 c'est-à-dire qu'en termes de largeur, il faut avoir des énormes largeurs,
01:00:27 des possibilités de retournement tous les kilomètres.
01:00:30 Aujourd'hui, on essaye plutôt de viser la deuxième catégorie.
01:00:33 Donc possibilité de croisement tous les 500 mètres, retournement tous les 500 mètres,
01:00:37 enfin tous les kilomètres, 500-500.
01:00:40 Et puis la mise en place d'un pass aménager.
01:00:44 On le verra après, mais en fait, quand on regarde ça en tant que forestier,
01:00:49 quand on voit ces pistes des FCI, ce qu'il faut se dire,
01:00:53 c'est qu'au final, mis à part ces questions d'air de retournement et de croisement,
01:00:57 on peut se poser la question avec nos places de stockage.
01:01:00 Mais en gros, quand un grumier passe, un véhicule pompier passe.
01:01:04 Donc on a bon nombre de routes et de pistes aujourd'hui dans nos forêts
01:01:09 qui ne sont pas classées des FCI, on l'a vu tout à l'heure,
01:01:12 qui sont multifonctionnelles, mais qui sont également utilisables
01:01:15 par les pompiers en termes de défendabilité.
01:01:19 Il y a des questions ?
01:01:21 Je fais rapide.
01:01:24 Je passe rapidement sur les pentes supérieures à 12,60 m, des verres.
01:01:29 Après, il y a les points d'eau.
01:01:33 Donc aujourd'hui, il existe différents types de points d'eau.
01:01:37 On peut mettre en place des citernes métalliques enterrées ou semi-enterrées.
01:01:42 Ce sont des types de citernes que vous retrouvez beaucoup
01:01:45 sur la zone sud, sur l'arc méditerranéen.
01:01:48 Après, on peut mettre en place des citernes métalliques aériennes.
01:01:52 Et puis, on peut également mettre en place des citernes bois.
01:01:57 Par exemple, sur Dromardèche, on a beaucoup de ces citernes bois.
01:02:03 Et après, il y a différents éléments qui sont importants en termes de lutte,
01:02:06 notamment si on met en place des trapèges BE,
01:02:09 donc des hélicoptères bombardiers d'eau,
01:02:11 pour savoir s'ils peuvent venir piocher dans la citerne ou pas.
01:02:14 Ce qui est important à retenir, c'est qu'il ne faut pas faire son projet tout seul.
01:02:17 Quel que soit le projet, quand on veut faire une citerne,
01:02:20 c'est important de mettre en place une phase de concertation avec le SDIS,
01:02:26 avec le porteur de projet, pour définir un équipement
01:02:31 qui soit à la fois en termes d'entretien derrière,
01:02:40 qui réponde aux attentes du maître d'ouvrage,
01:02:44 mais qui répond aussi aux attentes techniques et aux besoins des pompiers.
01:02:49 Les broussaillements, j'en ai parlé tout à l'heure, les OLD.
01:02:54 Il n'y a pas d'obligation légale de débroussaillement sur les équipements d'FCI.
01:02:58 Ce ne sont pas des équipements de toute nature qui sont réglementés
01:03:02 par ces obligations légales de débroussaillement.
01:03:04 Par contre, il y a une nécessité de les entretenir
01:03:07 pour qu'ils puissent être utilisés par les pompiers en toute sécurité.
01:03:10 Donc, pas d'obligation réglementaire,
01:03:12 mais une obligation en termes d'utilisation de ces équipements.
01:03:21 A retenir aussi, suite à la loi de juillet 2023 sur les OLD,
01:03:27 à partir du moment où on réalise une coupe,
01:03:29 on a obligation en tant que forestier d'éliminer les rémanences
01:03:33 sur l'ensemble des périmètres qui sont soumis aux OLD.
01:03:35 C'est-à-dire que si aujourd'hui on réalise une coupe sur le périmètre
01:03:39 d'obligation légale de débroussaillement d'un tiers,
01:03:42 on est obligé d'éliminer l'ensemble des rémanences.
01:03:45 Et après, il y a la question des coupures combustibles.
01:03:48 Aujourd'hui, ce qui est préconisé, c'est en l'absence de plantes massives,
01:03:51 on essaye d'éviter la mise en place de coupures combustibles.
01:03:55 Une coupure combustible, pour qu'elle soit efficace,
01:03:57 il faut qu'elle soit réfléchie et faut qu'elle tienne compte
01:04:02 de l'aléa feu de forêt et de la problématique feu à l'échelle du massif.
01:04:08 Ce qui est préconisé, c'est plutôt de dire aujourd'hui,
01:04:11 on se concentre sur l'entretien des routes, des équipements, des FCI,
01:04:16 et les coupures combustibles, tant qu'il n'y a pas de plantes massives,
01:04:20 on essaye de les laisser de côté.
01:04:24 Un petit résumé, j'ai terminé.
01:04:28 Le PDP-FCI, c'est vraiment le document cadre qui permet les servitudes des FCI
01:04:34 et qui permet d'obtenir des subventions pour pouvoir mettre en place
01:04:37 des équipements des FCI.
01:04:39 Sans PDP-FCI, pas d'équipement des FCI à proprement parler.
01:04:42 Ensuite, on a le plan de massif.
01:04:44 C'est un outil qui, aujourd'hui, a développé pour analyser et équiper
01:04:51 les massifs en résonnant à la bonne échelle.
01:04:53 La bonne échelle, c'est bien l'échelle des massifs.
01:04:55 Si on veut être pertinent, il faut résonner à cette échelle-là.
01:04:58 Par contre, ce sont des outils qui sont longs à mettre en place.
01:05:02 On voit un PDP-FCI, ça va mettre une bonne année pour se lancer.
01:05:08 Derrière, il va falloir mettre en place des plans de massif,
01:05:11 trouver des porteurs de projets.
01:05:12 Ce sont des choses qui mettent du temps, qui sont longues.
01:05:15 Cela veut dire que dans l'attente de ces documents-là,
01:05:19 il ne faut pas qu'on reste à rien faire en se disant
01:05:22 qu'on attend le PDP-FCI et que j'attends mon plan de massif.
01:05:25 On peut toujours trouver des solutions alternatives.
01:05:28 Les solutions alternatives, c'est ce qu'on parlait tout à l'heure.
01:05:31 Il y a toujours possibilité de prévoir des équipements des FCI
01:05:35 sur un versant, sur une commune, s'il y a un porteur de projet,
01:05:39 une volonté locale forte ou une problématique particulière
01:05:42 en termes de risque incendie.
01:05:45 Ne pas oublier que cette solution, il faut la raisonner
01:05:50 avec la concertation service de l'État, le SDIS, le porteur de projet
01:05:56 pour la concevoir dans les meilleures conditions.
01:06:00 Il y a aussi possibilité d'intégrer les caractéristiques techniques
01:06:03 des pistes des FCI dans nos projets de dessert classique forestière.
01:06:07 De manière générale, j'en ai parlé tout à l'heure,
01:06:09 quand un grumier passe, un CCF, il passe.
01:06:12 C'est important aussi de se dire, quand on fait un projet
01:06:17 de route forestière, je raisonne aussi en me disant
01:06:21 que ça permettra l'accès aux pompiers en cas de départ de feu.
01:06:25 Et puis, il y a un gros travail à faire également
01:06:28 de recensement de l'existant, donc répertorier, entretenir,
01:06:33 débroussailler, réfectionner.
01:06:36 Aujourd'hui, on a tout un réseau de routes forestières,
01:06:40 de pistes forestières qui pourraient être éventuellement utilisées
01:06:44 dans le cadre de la lutte, mais où on a une méconnaissance.
01:06:48 Et ça, pour le SDIS, avoir cette connaissance en termes
01:06:52 au moins de localisation de points noirs ou de caractéristiques
01:06:58 globales des pistes, c'est très important pour pouvoir
01:07:03 derrière lutter dans des bonnes conditions.
01:07:06 Je pense que j'ai terminé.
01:07:09 Il y a quelques petits diapos du SDIS.
01:07:13 Pour ma partie, j'ai terminé.
01:07:16 Je ne sais pas si on a le temps de la commenter,
01:07:18 mais il me paraissait, face à des professionnels de la forêt,
01:07:21 d'être important de bien savoir caractériser un départ
01:07:24 d'un feu de forêt, si vous en êtes le témoin,
01:07:27 et d'alerter les secours par l'intermédiaire du 18 ou du 112.
01:07:31 Et finalement, peut-être que ce support sera diffusé
01:07:35 et pourra être partagé ensuite dans vos équipes.
01:07:38 Mais première chose à nous donner, c'est la localisation exacte
01:07:41 du point de départ de feu, le type de végétation.
01:07:44 Est-ce qu'on est dans une zone avec une forte charge combustible
01:07:47 ou si c'est correctement débroussaillé ?
01:07:49 Quelle est la surface en feu ? Est-ce elle menacée ?
01:07:52 Existe-t-il des enjeux humains ou des bâtiments ?
01:07:55 Est-ce qu'on est plutôt dans du relief ?
01:07:59 Le feu monte sur une pente ascendante.
01:08:01 Est-ce qu'il est plutôt à la descente, donc il ira un peu moins vite ?
01:08:04 Nous renseigner sur la couleur des fumées.
01:08:07 Je me suis permis de vous proposer ça à vous,
01:08:09 parce que vous êtes des professionnels de la forêt,
01:08:11 ce n'est pas au grand public que l'on aurait dit ça.
01:08:14 Vous connaissez vos massifs, donc vous savez facilement dire
01:08:18 s'il y a l'accessibilité au moyen, parce que vous savez qu'un grumier place,
01:08:22 donc le camion des pompiers pourra passer.
01:08:24 Et est-ce qu'il existe des ressources en eau sur place ?
01:08:26 Si vous êtes capables de donner ces éléments-là lors de l'alerte,
01:08:29 pour nous c'est très précieux et ça nous permet de mieux dimensionner
01:08:33 ce qu'on dépêche.
01:08:34 Et finalement, si vous devez retenir trois mots quand vous donnez une alerte,
01:08:38 c'est où ça se passe, qu'est-ce qui se passe et combien ça marche pour tout,
01:08:42 pour un accident de circulation, combien il y a de victimes,
01:08:44 pour un incendie de forêt, combien il y a d'hectares,
01:08:47 pour un feu d'habitation, combien il y a d'étages par exemple.
01:08:50 Et ça, ça marche tout le temps, donc ça peut vous servir à vous,
01:08:52 personnellement ou à la famille, n'hésitez pas à le communiquer.
01:08:55 Merci beaucoup à tous les deux.
01:08:59 Alors effectivement, c'était important de prendre le temps
01:09:02 de parler de cette dernière diapositive.
01:09:04 On a plusieurs questions, remarques, donc vu qu'on a un petit peu débordé,
01:09:09 je vous propose de faire des réponses courtes.
01:09:12 On avait une information d'une DDT qui rappelle qu'effectivement,
01:09:16 après exploitation forestière d'une parcelle pour les OLD,
01:09:19 c'est important de nettoyer la coupe des rémanents,
01:09:22 comme ça avait été dit.
01:09:24 On a une question qui concerne l'obligation des OLD sur les équipements
01:09:29 DFCI, des demandes de précision et de clarification.
01:09:33 Alors, sur les obligations légales de débroussaillement,
01:09:40 concernent les infrastructures de toute nature.
01:09:44 Et aujourd'hui, on a un guide qui a été établi par le ministère,
01:09:48 par le MASA en 2019, qui nous précise un peu les équipements
01:09:52 qui sont soumis aux OLD.
01:09:55 Aujourd'hui, un équipement DFCI, que ce soit une piste ou une citerne,
01:10:01 n'est pas soumis aux obligations légales de débroussaillement,
01:10:06 selon le guide du MASA de 2019.
01:10:10 Si c'était la question.
01:10:14 Oui, je pense, merci.
01:10:16 Une autre question qui concerne l'élaboration des plans de massif.
01:10:20 Est-ce que ça relève des collectivités
01:10:23 et est-ce que c'est vrai qu'il y a un décret
01:10:26 qui va paraître prochainement à ce sujet ?
01:10:29 Oui, il y a un décret qui va paraître prochainement.
01:10:33 Il y a une demande à l'échelle de chaque département
01:10:36 d'identifier du coup des massifs.
01:10:38 Ça, c'est une demande qui doit être préconisée.
01:10:41 Il y a eu un premier décret interministériel
01:10:44 et il y a des secondes propositions qui vont être faites
01:10:47 au niveau des territoires pour raffiner ces différentes propositions.
01:10:52 Donc, oui, ça doit venir.
01:10:57 La porte d'entrée, ça va déjà définir
01:11:00 ce qu'on entend par massif.
01:11:02 Donc, ça, c'est demandé dans chaque département
01:11:05 et ça va être précisé par décret.
01:11:07 Et la deuxième chose, c'est qui va réaliser le plan de massif.
01:11:12 Aujourd'hui, c'est la grande question.
01:11:15 C'est la grande problématique qui va se poser.
01:11:18 C'est pour ça que tout à l'heure, je disais,
01:11:21 c'est des éléments qui prennent du temps
01:11:24 parce que derrière, il va falloir identifier des porteurs de projet
01:11:27 qui vont porter ces plans de massif.
01:11:30 Donc, effectivement, la porte d'entrée, c'est les collectivités.
01:11:33 Et aujourd'hui, peut-être que la collectivité
01:11:38 qui est à la meilleure échelle, ça serait peut-être
01:11:40 les intercommunalités.
01:11:42 C'est peut-être eux qui seraient à la bonne échelle
01:11:45 pour porter ces plans de massif.
01:11:47 Mais la question va forcément se poser.
01:11:50 Merci.
01:11:52 Une question qui concerne les essences forestières.
01:11:56 Est-ce qu'on connaît la sensibilité, la résilience
01:11:59 aux feux de forêt de chaque essence forestière ?
01:12:02 C'est une très bonne question.
01:12:05 Ces éléments-là, on les connaît bien.
01:12:08 On a un retour d'expérience et il y a eu des travaux de recherche
01:12:12 de l'INRAE, de pas mal d'instituts de recherche
01:12:15 sur toutes les essences méditerranéennes.
01:12:17 Parce qu'en fait, il faut se dire que jusqu'en 2022,
01:12:21 l'essentiel de l'activité des FCI était cantonné
01:12:25 à l'Arc Méditerranéen, avec Dromardèche,
01:12:27 on était un peu les deux derniers départements de la zone sud.
01:12:31 Donc, il y a beaucoup d'éléments, il y a des éléments
01:12:35 sur les essences méditerranéennes et il y en a beaucoup moins,
01:12:38 par contre, sur les autres essences.
01:12:41 Donc, aujourd'hui, il y a un travail de recherche qui est fait.
01:12:44 L'INRAE, justement, qui est en train de travailler là-dessus
01:12:47 pour essayer de qualifier, de mieux qualifier la sensibilité au feu
01:12:52 des essences hors zone méditerranée.
01:12:54 Mais aujourd'hui, effectivement, c'est une des lacunes.
01:12:58 C'est une des données d'entrée qu'on n'a pas forcément
01:13:02 et où on a un vrai besoin de connaissances.
01:13:06 Merci pour ces précisions.
01:13:07 Alors, une dernière question avant de conclure.
01:13:10 En lien avec ce sujet des essences forestières,
01:13:12 il y a parfois un procès d'intention qui est fait aux résineux.
01:13:15 Est-ce que c'est justifié?
01:13:17 Est-ce qu'il y a une inflammabilité vraiment plus forte des résineux
01:13:21 ou est-ce que ça n'est pas démontré?
01:13:24 C'est pareil, c'est une très bonne question.
01:13:29 De manière générale, les résineux ont plus d'éléments fins.
01:13:34 Donc, effectivement, ils vont avoir une combustibilité
01:13:37 qui va être plus importante.
01:13:40 Par contre, sous un peuplement de résineux,
01:13:44 on peut prendre l'exemple d'un peuplement de,
01:13:47 je prends mon exemple local, mais un peuplement de pin noir RTM
01:13:51 qui a 100 ans, qui est très dense.
01:13:54 Dessous, en fait, on a très peu de sous-étages.
01:13:56 Donc, ce peuplement de résineux là,
01:13:59 il va être beaucoup moins sensible qu'un taillis de chêne
01:14:04 qui lui, à côté, va avoir une combustibilité plus importante.
01:14:10 Donc, en fait, il ne faut pas raisonner en termes de feuillus ou de résineux.
01:14:17 Il faut essayer plutôt de raisonner en termes de masse combustible
01:14:20 et surtout masse combustible du sous-étage.
01:14:23 Tout ce qui est sous-étage, c'est aujourd'hui un facteur clé
01:14:30 pour mieux comprendre et mieux identifier le risque feu de forêt.
01:14:36 Merci. Puis, vous nous avez parlé aussi tout à l'heure
01:14:39 de l'importance de la santé des forêts par rapport aux essences.
01:14:44 Oui, c'est ça.
01:14:47 Aujourd'hui, la porte d'entrée, je pense qu'il vaut mieux concrètement
01:14:52 avoir une forêt de pins maritimes dont on sait que c'est une essence
01:14:57 qui est sensible aux feux de forêt, mais qui est en bon état,
01:15:02 qui est bienvenante, plutôt qu'une plantation de doux glaces
01:15:08 qui est réputée moins sensible aux feux de forêt, mais qui est dépérissante.
01:15:12 Je pense que cette porte d'entrée de l'état sanitaire,
01:15:15 c'est vraiment quelque chose d'important.
01:15:19 Un peuplement d'une essence sensible en bon état sera toujours mieux
01:15:24 qu'un peuplement d'une essence moins sensible dépérissante.
01:15:28 Permettez-moi de rajouter sur ce point-là, que je partage complètement,
01:15:33 les sapeurs-pompiers ne connaissent pas l'état de santé des peuplements.
01:15:37 Là, c'est vraiment le rôle du forestier de venir nous guider,
01:15:40 nous informer le jour de l'incendie.
01:15:43 Très bien. Merci beaucoup à tous les deux.
01:15:46 Je vous propose de conclure parce qu'on a un peu débordé.
01:15:48 Je vous prie de m'en excuser, mais le sujet était riche.
01:15:51 Merci à nos deux intervenants de ce soir,
01:15:55 le lieutenant-colonel Nicolas Héritier, du SDIS de la Drôme,
01:15:59 et puis Guillaume Monnier de l'ONF.
01:16:01 Merci beaucoup à tous aussi pour votre participation.
01:16:04 Vous retrouverez, comme d'habitude, très prochainement ce webinaire
01:16:08 et le document qui a été présenté sur le site internet de la DRAF,
01:16:12 à la rubrique Forêt, Bois, Énergie.
01:16:14 Je vous donne rendez-vous pour le prochain webinaire,
01:16:17 le mardi 2 juillet à 17h.
01:16:19 Ce webinaire portera sur les retours d'expérience
01:16:23 sur les peuplements existants d'essences rares ou atypiques.
01:16:27 Ce sera une intervention du CNPF.
01:16:30 Voilà, je vous souhaite une très bonne soirée à tous.
01:16:33 Merci, bonne soirée.