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00:09 Bonjour, bienvenue sur Investor TV dans notre émission Bourse où les dirigeants de Société Côté viennent nous commenter leurs résultats, leurs publications, exposer leurs stratégies.
00:18 Aujourd'hui en visio depuis Lyon, c'est le directeur général d'Exaom, Loïc Vendrome, que nous accueillons. Loïc, bonjour.
00:26 Bonjour Stéphane.
00:28 Nous étions déjà parlé au mois d'octobre. Pour ceux qui n'ont pas vu votre première interview, peut-être représentez Exaom qui, vous me disiez, est une société qui a 150 ans d'ancienneté et d'existence. C'est beaucoup ?
00:41 Alors, 105 ans.
00:42 105 ans, oui, enfin quand même, plus d'un siècle.
00:44 Effectivement, entreprise familiale, 105 ans cette année. Je représente moi-même la cinquième génération à la tête de cette entreprise.
00:52 On est un acteur global de l'habitat en France, sur les métiers principalement de la construction de maisons, de la promotion et également de la rénovation.
01:01 D'accord. Alors, au mois d'octobre dernier, vous déploriez votre difficulté à répercuter les coûts de fabrication, des coûts de construction sur vos prix de vente.
01:11 Et puis aussi, vous déploriez une morosité dans l'activité commerciale. Est-ce que cela s'est traduit dans votre chiffre d'affaires annuel que vous venez de publier ?
01:21 Et dans les grandes lignes, que doit-on retenir de cette publication ?
01:26 C'est vrai que quand on s'était parlé au mois d'octobre, on avait évoqué cela, notamment la marge. Après ça, on en parlera plutôt lors de la pivé-question des résultats.
01:37 Le chiffre d'affaires qu'on a annoncé, légèrement au-dessus d'un milliard, traduit surtout l'activité commerciale de 2021-2022.
01:45 Parce qu'on a toujours une certaine inertie. Donc, un chiffre d'affaires record.
01:51 Mais effectivement, par contre, en 2024, on y reviendra certainement.
01:55 Lui, le chiffre d'affaires, on sait déjà qu'il va baisser, parce que lui va traduire l'activité commerciale de 2023.
02:01 Tout à fait, les commandes, effectivement. Il y a 18 mois à peu près de décalage. C'est le temps de construction.
02:06 Exactement. Et après, sur les marges, ce que vous évoquiez, l'année 2023, c'est un mix entre des marges dégradées liées à l'inflation qu'on a connue, les crises ukrainiennes,
02:17 et également des marges qui sont à nouveau plutôt de bonne facture par rapport à toutes les hausses de tarifs que l'on a pu faire après avoir un petit peu subi.
02:28 Donc, en fait, les marges de 2023, c'est un mix entre des marges de vieux dossiers un peu compliqués sur lesquels on n'a pas eu possibilité de faire attention.
02:36 Ou où vous n'avez plus révisé une fois que le contrat est signé. Effectivement, il est difficile de réviser le prix, bien sûr.
02:41 Exactement. Cette année, c'était un mix de tout cela. Et puis, à partir de 2024, on aura une baisse pour le coût de la production liée aux ventes de 2023.
02:48 Mais par contre, des marges de meilleure qualité parce que…
02:52 D'accord. Alors, on est en 2024, donc là, on repart sur les commandes. Alors, comment est-ce que c'est toujours morose ou les clients reviennent taper à vos portes ?
03:05 C'est malheureusement toujours morose. J'aimerais avoir un autre discours. Mais en fait, on a comme tous les acteurs de l'immobilier, que ce soit du neuf, individuel ou collectif,
03:15 qui ont des difficultés à faire le choix de la transaction. C'est très difficile à cause de la hausse des taux et en plus des conditions d'octroi auprès des particuliers qui sont très difficiles.
03:25 Il n'y a pas un desserrement ? On entend à droite et à gauche que c'est en train de se desserrer.
03:31 C'est ce que j'allais dire. Ça se desserre un petit peu, mais on avait tellement serré que ça reste quand même compliqué.
03:36 Mais effectivement, sur la fin d'année, ce début d'année, il y a un léger mieux sur les taux et il y a un léger mieux sur les conditions d'acceptation.
03:44 Même si elle reste très difficile, mais on est peut-être sur une meilleure dynamique et peut-être sur un desserrement des conditions un petit peu plus prononcées dans les prochains mois.
03:53 En tout cas, c'est ce qu'on espère.
03:54 D'accord. On le rappelait en préambule, en début, vous êtes une maison de 150 ans, 5 générations, des crises, vous en avez dû passer chez Xaom.
04:02 Avant, ça s'appelait maison confort, France Confort.
04:05 Maison France Confort.
04:06 Voilà. Comment vous allez surmonter celle-ci ? Qu'est-ce que vous avez comme stratégie ? Parce qu'en fait, il faut laisser passer la crise et puis attendre le nouveau cycle.
04:15 En fait, c'est comme à chaque fois, sauf que cette crise est très violente et peu anticipable dans sa force.
04:25 Oui, dans sa force, dans son intensité.
04:27 Mais effectivement, pas une baisse aussi significative.
04:30 Donc, c'est assez simple. Il faut faire attention à ses fondamentaux, donc les marges, j'en ai parlé tout à l'heure, et également les charges fixes.
04:37 On a la chance dans notre métier, c'est que plus de 85% de nos charges sont variables.
04:40 Naturellement, on arrive à baisser nos charges de ce point de vue-là, mais il faut aussi qu'on travaille sur les charges fixes.
04:48 Et nous, on les a travaillées depuis un an et demi, deux ans.
04:51 Même si on ne pensait pas les travailler autant, on a réduit fortement notre masse salariale pour s'adapter au volume que l'on commence à produire sur cette année 2024.
05:02 Pour vous donner un ordre d'idée, c'est assez parlant. On est passé de 2300 collaborateurs à 1500 collaborateurs au moment où on se parle quand même.
05:09 Ce qui est le reflet, comme vous disiez, de la violence, de l'intensité de cette crise.
05:14 En période de crise, sans être cynique, les plus forts se renforcent et les plus faibles disparaissent.
05:24 Vous aviez une trésorerie qui était assez abondante, je crois que fin juin, vous étiez à 70 millions d'euros.
05:30 Elle a évolué la trésorerie ?
05:33 Non, je ne peux pas communiquer sur le chiffre, je pourrais le faire au mois de mars, mais notre structure de bilan et de trésorerie n'a pas changé.
05:44 Ce qui vous permet d'acquérir des cibles affaiblies, en difficulté à cause de la crise. Vous avez des cibles en vue ?
05:52 Il y a deux choses. Effectivement, la crise amène des opportunités.
05:56 Naturellement, on va pouvoir en saisir aussi parce qu'il y a des constructeurs ou des promoteurs défaillants qui vont devoir terminer les chantiers.
06:04 Nous, on est positionnés pour reprendre les chantiers des garants, étant donné qu'on est solide, c'est ce qu'ils recherchent.
06:10 Donc là, il y a des opportunités sans cash à sortir.
06:13 Et puis après, même si on est en tournée familiale, bien gérée, on sera prudent sur notre trésorerie.
06:19 C'est notre trésor de guerre, mais s'il y a des opportunités à ne pas rater, on saura les saisir.
06:23 D'accord. Le cours, après avoir touché 14 euros en octobre, est remonté à rebondir à une vingtaine d'euros en quelques semaines.
06:32 Est-ce qu'il y a une explication des facteurs qui expliquent un rebond aussi dynamique ?
06:37 Oui, il y en a plusieurs. Déjà, il y a la fin de la procédure de notre filiale Athées des Compagnons qu'on a décidé d'abandonner,
06:47 qui avait perturbé la rupture de nos comptes pendant les deux dernières années.
06:50 Vous nous en avez parlé, effectivement.
06:52 Je pense que ça a joué. Après, il y a la solidité de nos dernières publications,
06:56 qui montrent la tenue de nos engagements et notre agilité sur les charges fixes,
07:01 qui ont maintenant une rentabilité très honorable dans le secteur.
07:04 Après, je pense qu'il y avait aussi une sous-valorisation de nos titres,
07:08 à la fois au regard de nos capitaux propres, notre trésorerie, et puis des small caps qui ont quand même été très dévalorisés ces derniers temps.
07:17 Et puis, je pense qu'un point positif, c'est qu'aujourd'hui, si c'est plus de 15% de notre gilet d'affaires,
07:22 aujourd'hui, 15% de notre gilet d'affaires dans les activités diversifiées, dont la rénovation,
07:26 nous positionne comme un acteur qui est en train de rebondir sur des métiers peut-être un petit peu plus porteurs que la construction de maison.
07:34 Même si la rénovation, ça reste compliqué aussi, parce qu'il y a un problème de pouvoir d'achat.
07:38 Mais je pense que tous ces facteurs font qu'on est vu sous un meilleur jour, en tout cas un jour plus révélateur de qui nous sommes réellement.
07:45 D'accord. Prochain rendez-vous, c'est vos résultats au mois de mars. Quelle date ?
07:50 Ce sera le 22 mars après Bourse.
07:52 Eh bien, nous regarderons ça avec intérêt. Merci Loïc.
07:55 Merci Stéphane, à bientôt.
07:57 Merci à tous de nous avoir suivis. Je vous donne rendez-vous très rapidement sur Invision TV avec un autre dirigeant de Société Côté.
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