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Anne Fulda reçoit Violaine Huisman pour son livre «Les monuments de Paris» dans #HDLivres

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Transcription
00:00 - Bienvenue à l'heure des livres, Violette Huisman.
00:03 Alors vous êtes écrivain, vous avez déjà écrit deux livres,
00:06 dont un remarqué, "Fugitif parce que Reine",
00:09 et vous venez de publier "Les monuments de Paris",
00:12 un livre qui est paru chez Gallimard, un livre très joli,
00:15 écrit d'une très jolie plume, qui est déliée, élégante, cruelle et tendre à la fois,
00:19 qui met l'histoire intime, l'histoire de France,
00:21 alors en scène cette fois, alors que dans un livre précédent,
00:25 vous vous occupiez de la figure de la mer,
00:28 et puis vous focalisez sur les figures paternelles,
00:31 notamment celle de votre père, au caractère romanesque en diable,
00:35 est-ce que vous en aviez conscience de ce caractère romanesque de votre père,
00:39 lorsque vous étiez enfant ?
00:41 - Oui, tout à fait, et je pense que ces livres,
00:45 tant le livre sur ma mère que le livre sur mon père,
00:48 sont nés de cette impression, enfant,
00:52 que ces personnes qui étaient mes parents
00:55 étaient aussi des personnages infiniment romanesques,
00:58 c'était des gens quand même assez extraordinaires,
01:02 vraiment haut en couleur, très excentriques,
01:05 et qui ne faisaient pas les choses comme tout le monde.
01:10 - Alors votre père c'était Denis Huissement, surnommé Doggy,
01:15 alors ce qui frappe c'est son appétit de vie absolument débordant,
01:20 soit dans la vie professionnelle, soit dans la vie personnelle,
01:24 vous écrivez "l'outrance, le trop, le toujours plus, l'hubris,
01:27 ça a été ton mode opératoire, ton équilibre,
01:29 tu avais déjà 50 ans quand je suis née,
01:31 tu étais alors riche et célèbre, débordant d'activité,
01:33 tu te distinguais par ta flamboyance
01:35 et ta façon de n'être jamais parfaitement dans les clous",
01:38 ça impressionne un caractère comme ça, ça empêche un peu, dans un premier temps ?
01:44 - Oui, je pense en tout cas, la question se pose de savoir ce qu'on fait de ça,
01:51 et donc moi j'ai décidé d'en faire des livres,
01:54 et ça a été une grande force et une libération de pouvoir en faire des livres,
01:59 mais c'est pas une évidence,
02:01 et c'est sûr que mes parents, mais mon père en particulier,
02:06 du fait de son érudition aussi, étaient des figures écrasantes.
02:11 - Alors tout était dans l'excès, lorsqu'il allait, même à la fin de sa vie,
02:16 dans une boulangerie, il dévalise la boulangerie,
02:18 alors que vous n'êtes que deux ou trois à nourrir,
02:21 il roulait en Rolls, il dépensait sans compter,
02:25 il était aussi culturellement curieux, vorace,
02:29 et puis vous nous dépeignez aussi un monde parisien,
02:33 je me dis, il y a 30-40 ans, un monde qui a beaucoup changé,
02:39 que vous regrettez, parce que c'est celui de l'enfance, ou pas spécialement ?
02:44 - Je sais pas si je le regrette,
02:45 mais en tout cas, il m'a semblé important et pertinent de le peindre,
02:51 de représenter le monde dans lequel j'ai grandi,
02:54 et le fait que ce n'est pas le monde dans lequel on vit aujourd'hui,
02:57 et que cette transition a été fulgurante, d'une rapidité fulgurante.
03:04 Le monde s'est transformé, je pense beaucoup plus vite à ma génération
03:08 qu'à celle de mon père,
03:11 qui a vécu évidemment des transformations majeures,
03:14 - Oui, parce que l'insouciance était apparente en réalité,
03:18 parce que c'est le fils de son père, dont vous parlez aussi,
03:23 qui est une figure importante dans le livre,
03:25 le grand-père Georges Huisman, qui a été une figure qui a compté,
03:29 et qui a été totalement marquée par la Seconde Guerre mondiale.
03:33 - C'est ça, et donc l'insouciance peut être chargée,
03:38 en tout cas, du lourd poids du passé,
03:42 et l'insouciance face à des conflits ou des drames du monde contemporain
03:51 qui ne pouvaient pas égaler, pour mon père en tout cas,
03:54 ce qu'avait représenté la Seconde Guerre mondiale.
03:56 - Oui, et qui était aussi probablement une réponse
03:58 à ce que son père avait connu, et que lui-même avait connu le petit garçon.
04:02 Alors ce grand-père, il a un rôle aussi important,
04:05 d'ailleurs vous donnez son nom à votre fille dans le livre,
04:10 et le titre du livre lui est dû aussi.
04:14 Expliquez-nous pourquoi.
04:16 - Oui, j'ai appelé ma fille Georges, sans S, comme son grand-père,
04:20 et j'ai emprunté le titre du livre le plus important de mon grand-père,
04:26 Georges Huisman, qui était aussi historien,
04:28 qui avait fait l'école Deschartes,
04:30 qui avait publié un livre dans les années 30
04:32 qui s'appelait "Pour comprendre les monuments de Paris",
04:35 qui est un livre d'une érudition complètement bouleversante,
04:39 qui décrit avec beaucoup de finesse et beaucoup de précision
04:46 tous les monuments de Paris de cette époque.
04:49 - Tout le titre, il avait aussi été secrétaire général de l'Elysée sous Paul Doumer,
04:54 il avait travaillé auprès de Léon Blum, de Jean Zey,
04:58 il avait été à l'origine de monuments dans Paris,
05:02 et de la création du festival de Cannes,
05:04 le premier, en 1939, auquel il n'a pas pu assister.
05:07 En tout cas, je vous conseille vraiment très vivement ce livre,
05:10 qui est très joliment écrit, ça s'appelle donc "Les monuments de Paris",
05:14 c'est publié chez Gallimard. Merci Violette Huisman.
05:16 - Merci infiniment.
05:18 (Générique)

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