Randstad France, acteur-clé des services en ressources humaines, est membre et mécène de la communauté Les entreprises s’engagent, initiée par le président de la République en 2018 pour une société plus inclusive et plus durable. Comment recruter autrement, et mieux ? L’occasion d’aborder notamment les enjeux de l’insertion professionnelle des jeunes ou encore les liens entre sport et recrutement.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:06 L'invité de Smart Impact c'est François Moreau, bonjour.
00:09 Bonjour Thomas.
00:10 Bienvenue, vous êtes le secrétaire général de Randstad France,
00:13 membre et mécène de la communauté Les entreprises s'engagent,
00:16 dont BeSmart, et partenaire.
00:18 On va démarrer là-dessus.
00:19 Elle vous apporte quoi cette communauté Les entreprises s'engagent ?
00:22 Pourquoi vous l'avez rejointe ?
00:24 C'est venu des équipes en local.
00:26 Randstad c'est évidemment un acteur majeur de l'emploi,
00:29 mais ça se passe sur les territoires au plus près de la vie des gens finalement.
00:33 Les consultants, les agences nous ont dit
00:37 mais on ne peut pas travailler tout seul,
00:39 on travaille avec un écosystème public, privé.
00:42 Et ils ont vu dans cette...
00:44 Ça c'est exactement la définition de la communauté Les entreprises s'engagent.
00:46 Ils ont vu finalement dans cette initiative,
00:47 le fait que le président de la République,
00:49 avec cet objectif de plein emploi qui est toujours d'actualité.
00:53 Avec un petit coup de mot on va dire.
00:56 Le fait de pouvoir réunir les acteurs qui se parlent, qui se connaissent,
00:59 et avec une ambition commune, chacun ayant évidemment sa mission.
01:03 Ça nous semblait avoir du sens.
01:04 Donc on est parti d'initiatives locales,
01:06 et on s'est dit si finalement les agences sont demandeuses,
01:09 pourquoi ne pas finalement démontrer notre engagement
01:12 en étant mécène au niveau national.
01:15 Oui parce qu'il y a vraiment une organisation départementale
01:19 de cette communauté.
01:21 Est-ce que ces deux univers,
01:22 je pose un peu toujours la même question quand on est dans ce partenariat,
01:25 mais je trouve ça vraiment intéressant de voir comment chaque entreprise le perçoit.
01:28 Est-ce que c'était deux univers qui ne communiquaient pas assez ensemble ?
01:32 L'univers de la sphère publique, la sphère privée.
01:34 Ou est-ce que c'est même parfois des grilles de lecture qui ne sont pas les mêmes ?
01:38 Oui je pense que ça a été le cas.
01:40 Je pense qu'il y a énormément d'évolution,
01:42 de changement d'état d'esprit,
01:45 avec un objectif qui est de trouver un emploi pour le plus grand nombre.
01:48 C'est quand même ça à la fois la mission de France Travail et la nôtre.
01:52 Je pense que c'est aussi une question de personne,
01:55 le fait de simplement se poser, d'apprendre à se connaître,
01:58 de voir finalement que nos missions sont complémentaires
02:01 et que ça a du sens de travailler ensemble sur un territoire
02:04 pour une cause qui est quand même très noble, il faut le dire, ça a du sens.
02:08 Et aujourd'hui vous êtes présent dans tous les clubs départementaux des entreprises ?
02:12 Oui, ce qu'on a fait c'est qu'on a créé une communauté
02:16 qui s'appelle "Randstat s'engage"
02:18 en se disant finalement qu'il y a toujours dans un groupe
02:22 ceux qui sont très moteurs, ceux qui sont à l'initiative,
02:25 ceux qui sont plutôt suiveurs, et c'est la vie, c'est comme ça.
02:28 Nous on a créé ce Randstat s'engage qu'on réunit une fois par mois
02:33 et on partage les bonnes initiatives entre les différents territoires,
02:37 les différents départements.
02:39 Et donc on a en effet des directeurs de régions
02:42 qui sont leaders de certains clubs.
02:44 Donc oui, on a vraiment pour nous, c'est ce maillage,
02:47 cette présence dans les territoires qui a vraiment de l'importance.
02:50 Et c'est ce qui permet évidemment d'être le plus efficace.
02:52 Quelques chiffres concernant Randstat France,
02:55 15 000 collaborateurs, 900 points de présence,
02:57 ça dit un peu votre maillage territorial justement,
03:00 85 000 salariés intérimaires délégués dans les entreprises chaque semaine
03:04 et un chiffre d'affaires 2022 de près de 4 milliards d'euros.
03:07 On va détailler un peu vos actions, parce qu'elles vont dans pas mal de directions différentes
03:12 et je reste sur la thématique de l'emploi des jeunes pour commencer.
03:16 Il y a quoi ? Il y a un dispositif spécial au sein de Randstat ?
03:20 Comment vous fonctionnez sur cet objectif de l'emploi des jeunes ?
03:23 D'abord Randstat, et c'est intéressant au travers des chiffres que vous présentez,
03:27 c'est pas une boîte d'intérim, c'est un acteur de l'emploi
03:30 avec un certain nombre d'expertises qui vont évidemment de l'intérim
03:34 en passant par le recrutement, en étant aussi un ingénieur de la formation.
03:40 C'est extrêmement important aujourd'hui de faire le lien entre les besoins des entreprises,
03:45 les talents qui sont, on les appelle comme ça chez Randstat,
03:49 les talents qui sont disponibles sur le territoire et parfois ça ne matche pas.
03:54 Donc il faut qu'on arrive...
03:56 Donc il y a de la formation, pas obligatoire, mais souvent il y a besoin de formation.
04:00 Souvent, 70 millions de formations par an pour le groupe Randstad,
04:05 notamment pour ses collaborateurs mais aussi et surtout pour les intérimaires.
04:09 C'est vous qui êtes à l'initiative dans ce cas-là ?
04:11 C'est-à-dire qu'il y a un jeune qui arrive, vous dites tiens là il y a un job,
04:14 mais il lui manque telle ou telle certification, compétence ?
04:17 Bien sûr, bien sûr, on est à l'initiative et on met ça en exergue.
04:21 C'est-à-dire qu'on insiste auprès du collaborateur que l'on va soit embaucher,
04:25 soit délégué en fonction du contrat en lui disant dans notre prestation
04:29 il y a la possibilité de se former.
04:32 Et je pense qu'aujourd'hui dans la société dans laquelle on vit aussi,
04:35 se former, et j'insiste beaucoup là-dessus, c'est vraiment pour moi,
04:38 c'est se former tout au long de la vie.
04:40 Notre employabilité, elle est précaire quelque part.
04:43 Et donc il faut continuer à apprendre,
04:45 ce n'est pas parce qu'on a appris des choses quand on était plus jeune
04:48 qu'il ne faut pas continuer à avoir cette curiosité.
04:50 Moi je suis toujours frappé quand on présente quelqu'un,
04:52 on donne son diplôme même si ça fait 40 ans qu'il l'a passé.
04:55 Bref, on est plus sur des certifications que sur des diplômes, tiens d'ailleurs aujourd'hui.
05:00 On est plus sur...
05:01 Ça se paie, ça se rééquilibre.
05:02 Nous on a une vraie conviction et c'est intéressant
05:05 parce qu'elle est d'actualité, c'est autour de l'apprentissage.
05:08 On pense que finalement, notamment pour les métiers,
05:11 ces métiers qui sont des métiers manuels, qui sont des métiers techniques,
05:16 même si aujourd'hui, et c'est une bonne chose,
05:18 le gouvernement a mis vraiment un point pour qu'on en fasse une filière d'excellence,
05:22 ce ne soit pas réservé qu'aux infrabacs.
05:24 Aujourd'hui c'est ouvert à tout le monde et c'est tant mieux.
05:27 Mais notamment pour les métiers techniques, pour les métiers manuels,
05:31 le fait d'avoir à la fois cet apprentissage dans ces centres de formation
05:36 et pouvoir finalement réaliser, transférer ce qu'on a appris dans l'entreprise,
05:45 ça a énormément de sens.
05:46 Donc on a créé en 2005 un CFA au sein de Ransat,
05:50 ce qui était assez innovant à l'époque.
05:52 Aujourd'hui on parle de centres d'apprentissage,
05:54 mais une loi est passée par là, la loi de 2018.
05:56 Mais avant c'était un peu compliqué pour monter.
05:58 Et donc on a 450 étudiants à Saint-Denis,
06:01 sur des formations de Bac +3, Bac +4, Bac +5,
06:06 notamment dans le commerce.
06:08 Donc on a 450 étudiants au sein du siège, ce qui n'est pas rien,
06:12 et qui nous apporte aussi cette forme de jeunesse,
06:14 cette forme de demande finalement d'être mieux intégrés dans la société,
06:20 et assez rapidement finalement.
06:22 Comment vous luttez contre les biais de recrutement,
06:24 qui existent forcément et qui font que certains jeunes,
06:29 parfois par autocensure,
06:31 "ce job-là il n'est pas pour moi",
06:33 ou parce que les recruteurs ont des biais,
06:35 on a tous des biais de toute façon,
06:36 comment vous luttez contre ça ?
06:38 On utilise beaucoup le sport,
06:40 on est supporter des Jeux Olympiques,
06:43 mais on est aussi partenaire d'une quarantaine de clubs,
06:46 de sport, de foot, de rugby, mais aussi de handball, peu importe.
06:51 Toujours avec cette volonté d'être sur le territoire, de le mailler.
06:56 Pourquoi le sport ?
06:58 Parce qu'il y a des valeurs,
06:59 et puis ça nous permet surtout de faire des jobs, des things,
07:02 d'attirer les jeunes, mais aussi les moins jeunes,
07:05 au travers des événements qui nous permettent finalement
07:08 de faire venir les gens et de voir plutôt leurs soft skills,
07:11 donc leurs compétences comportementales,
07:13 que leurs compétences techniques,
07:15 et d'éviter ce que vous évoquez, un peu les biais,
07:17 qu'on a parfois quand on regarde un CV.
07:19 Il y a une opération dont vous avez sûrement entendu parler,
07:23 qui s'appelle "Du stade vers l'emploi".
07:25 On est partenaire de cette opération au travers des Jeux,
07:29 et cette opération, en quoi elle est intéressante finalement ?
07:32 C'est que pendant une matinée,
07:34 vous allez faire des exercices qui sont ouverts à tout le monde,
07:37 ce n'est pas du sport du haut niveau,
07:39 mais là, vous allez mélanger finalement
07:41 des demandeurs d'emploi et des recruteurs.
07:43 Mais le demandeur d'emploi ne sait pas qui est le recruteur,
07:46 finalement c'est anonyme.
07:47 Et qu'est-ce que va faire le recruteur ?
07:49 Il va faire du sport, bien sûr,
07:51 mais il va aussi regarder attentivement
07:53 les soft skills, donc les comportements.
07:55 Est-ce que finalement la personne respecte les consignes ?
07:58 Est-ce qu'elle est à l'initiative ? Est-ce qu'elle est dans le collectif ?
08:01 Et puis, à l'issue d'un déjeuner,
08:03 la personne va dévoiler finalement son identité,
08:06 et ensuite va passer à faire des entretiens.
08:10 Et là, on est vraiment dans comment on met fin à ces préjugés.
08:15 Je me souviens, ici même, ce plateau,
08:17 une discussion avec un, d'ailleurs, d'un grand groupe,
08:21 qui disait souvent, on a face à nous des jeunes
08:25 qui viennent postuler, qui ont un super parcours sportif,
08:28 c'est-à-dire qui sont vraiment des sportifs de bon niveau,
08:31 voire de haut niveau, et qui n'en parlent pas.
08:33 Parce qu'ils ne considèrent pas que c'est quelque chose
08:36 à mettre sur un CV, c'est intéressant,
08:38 alors qu'ils ont atteint l'excellence dans un domaine.
08:40 Est-ce qu'il faut lutter contre ça ?
08:42 Oui, bien sûr.
08:43 C'est vraiment, je pense qu'aujourd'hui,
08:45 on est dans une période, même si ça l'est un tout petit peu moins,
08:48 aujourd'hui, il y a une tension, en tout cas sur un certain nombre
08:50 de métiers aujourd'hui, il y a toujours une tension
08:52 très forte de recrutement.
08:53 Et donc, notamment l'aéronautique, le nucléaire,
08:57 quand on parle de l'industrie, et puis dans les services,
09:02 tout ce qui est lié à l'attraction, à l'hospitalisé,
09:05 les parcs d'attraction, je cherche désespérément
09:08 des collaborateurs, mais il ne faut pas oublier l'armée,
09:10 l'armée va recruter 28 000 collaborateurs en 2024,
09:15 et puis toujours la grande distribution,
09:17 qui est quand même un grand pouvoyeur d'emploi.
09:19 Donc on voit qu'il y a aujourd'hui, même si la dynamique
09:23 de l'emploi est peut-être un tout petit peu moins forte
09:25 des besoins, et donc c'est vraiment par des opérations
09:30 qui nous permettent de casser les codes, et de passer plutôt
09:33 sur, finalement, quels sont les déshydratats du collaborateur
09:37 que simplement de rentrer dans un cadre qu'elle s'éveille,
09:40 qui est parfois un peu étroit, un peu étriqué.
09:43 - Oui, il y a cet institut, Randstad, pour le retour à l'emploi durable,
09:46 est-ce que c'est un laboratoire, en quelque sorte ?
09:49 Est-ce qu'on peut faire de l'innovation sociale quand on est,
09:53 même si ce n'est pas votre seul métier, je le comprends,
09:56 essentiellement tourné autour de l'intérim ?
09:58 Vous voyez ce que je veux dire ? C'est-à-dire que,
10:00 pour des intérimaires qui vont passer quelques semaines,
10:02 quelques jours, quelques mois dans une entreprise,
10:04 est-ce qu'on innove ?
10:06 - Oui, bien sûr, puisque vous parlez de l'intérim,
10:09 mais on est un acteur majeur du recrutement,
10:11 avec 25 000 recrutements par an en CDI,
10:15 et puis on a aussi contribué, avec d'autres,
10:18 au CDI intérimaire.
10:20 On a vraiment la possibilité, aujourd'hui, à des collaborateurs
10:23 qui nous rejoignent, en intérim, parfois en début de carrière,
10:27 souvent quand, finalement, on ne sait pas exactement
10:29 ce qu'on veut faire, qu'on n'a pas toujours les bons diplômes,
10:33 de se dire, finalement, il faut que je trouve un travail,
10:35 et l'intérim, c'est ce moyen, quand même,
10:37 de s'ouvrir et de découvrir, finalement,
10:39 ce qu'on a envie de faire, et puis à nous,
10:41 et à nos consultants, ensuite, de proposer des missions en CDD,
10:45 en CDI, voire en CDI intérimaire.
10:47 En quoi le rôle de l'Institut est important ?
10:50 On travaille dans un écosystème.
10:53 Il se trouve que notre siège est à Saint-Denis,
10:55 où on sait qu'il y a des problématiques d'emploi,
10:59 de mise à l'emploi, notamment des jeunes.
11:01 Donc, on essaye de soutenir financièrement, d'abord,
11:04 ces associations qui sont clés dans l'emploi des jeunes,
11:07 et puis aussi d'inciter nos collaborateurs
11:10 à s'impliquer dans les associations que l'on aide.
11:13 C'est vraiment la vocation de cet Institut Randstad,
11:16 c'est d'être le lien entre ce groupe
11:19 et puis l'écosystème local qui est vraiment important
11:23 pour nous à Saint-Denis.
11:24 Merci beaucoup, François Moreau, et à bientôt sur Bismarck.
11:28 On passe à notre débat, le recyclage des panneaux solaires
11:31 au programme.