• il y a 8 mois
Le cabinet de conseil et d’audit Deloitte est partenaire de la communauté Les Entreprises s’engagent, initiée en 2018 par Emmanuel Macron pour une société inclusive et durable. Avec sa fondation d’entreprise, Deloitte accompagne notamment des jeunes de milieux défavorisés et œuvre pour une orientation choisie. L’occasion aussi de parler des marrainages de Capital Filles auprès de jeunes femmes des quartiers prioritaires de la ville.

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00:00 [Musique]
00:06 L'invité de Smart Impact, c'est Guylaine Bertin-Perry. Bonjour.
00:10 Bonjour.
00:11 Bienvenue. Vous êtes déléguée générale de la Fondation de l'Ouat, le cabinet de conseil qui fait partie de cette communauté Les entreprises s'engagent,
00:19 dont Smart Impact est partenaire, communauté créée à l'initiative d'Abel Macron en 2018,
00:24 pour, on va dire, faire mieux travailler ensemble d'un côté les entreprises, de l'autre les administrations, les collectivités locales.
00:32 Pourquoi cet engagement ? Qu'est-ce que ça représente pour vous ?
00:34 Pour nous, c'est essentiel. Vraiment, cet engagement, ça fait 20 ans qu'à notre niveau, et effectivement avec peu de promotion,
00:41 vraiment une vraie conviction, notre entreprise est engagée. Et le faire ensemble, on aime beaucoup.
00:45 Il y a clairement le collectif, pouvoir unir les associations, les entreprises et amplifier tout cet engagement, c'était vraiment essentiel pour nous.
00:52 Donc on était ravis d'être même parmi les 15 entreprises et fondations.
00:56 Oui, parce que membres et mécènes, il faut le dire, de la communauté Les entreprises s'engagent.
00:59 Exactement. Ça accentue la conviction.
01:00 Ça accentue la conviction. Avec cette idée, quand même, si je me souviens bien du lancement, qu'on avait un peu les administrations qui travaillaient d'un côté,
01:08 les entreprises de l'autre. Enfin voilà, il y avait cette volonté qu'on soit un peu moins en silo.
01:12 Est-ce que, un, vous le ressentiez depuis votre poste d'observation et d'action, depuis, vous nous l'avez dit, deux décennies ? Et deux, en quoi ça a changé ?
01:21 Donc voilà, c'était un fait, c'était un constat. Il y avait clairement des silos et c'est vrai que ça fait bouger les lignes.
01:26 Très clairement, la création de ce collectif qui s'amplifie, aujourd'hui plus de 80 000 entreprises engagées, ça fait bouger les lignes.
01:33 Tout est perfectible. Mais on sent vraiment qu'effectivement, on a une vraie synergie qui se crée entre toutes ces entités et aux bénéfices,
01:40 essentiellement, notamment des jeunes et de tous les bénéficiaires à qui on peut être utile.
01:44 Oui, parce qu'il y a évidemment cet enjeu d'insertion, d'insertion des jeunes, notamment des jeunes qui sont parfois éloignés des filières de recrutement,
01:52 on va dire, classiques. Il y a deux priorités à la Fondation de l'Ouatte. L'éducation, l'innovation sociale et durable. On va passer pas mal de temps sur la question de l'éducation,
02:01 notamment en direction des jeunes des réseaux d'éducation prioritaire. Peut-être, ce serait intéressant pour démarrer que vous nous présentiez ce qui est votre mission en la matière à la Fondation de l'Ouatte.
02:12 On a vraiment créé cette fondation il y a maintenant une vingtaine d'années. Ça s'est vraiment parti à l'initiative des salariés dès 2001. La fondation s'est créée en 2008.
02:24 On a avancé en marchant et très vite, on a dégagé cet axe qu'est l'éducation et notamment pour ceux qui en ont le plus besoin. De l'Ouatte, entreprise apprenante, il y avait ce vrai collectif.
02:33 Il y avait une logique.
02:34 Pendant 3-4 ans, on a accueilli énormément de classes, de professeurs. On s'est dit qu'au bout de 3 ans, on avait envie de choses dans la durée, de pouvoir accompagner, d'être plus efficaces.
02:43 On a vraiment accroché avec des professeurs et des proviseurs de Sarcelles. Il y avait vraiment une vraie demande, beaucoup moins d'entreprises dans ce coin du Val-d'Oise.
02:53 On a été la première entreprise à se jumeler avec un lycée. On est toujours partenaire dans la durée, en co-construire avec les professeurs, toujours au bénéfice des élèves.
03:01 C'est cette aventure de se dire où on peut être utile, aller vers les jeunes qui ont le moins de réseaux et pouvoir décloisonner.
03:07 Les professeurs nous demandent vraiment de les ramener le plus souvent possible à la défense et de créer ces ponts entre nous et eux.
03:15 Ce qui est intéressant, c'est vraiment le partenariat. On n'est pas dans de la théorie. Je vois votre réaction. Il en faut pour remplir le...
03:27 Il en faut, évidemment. Mais on est dans le concret. Est-ce que vous avez des exemples d'actions qui ont été menées, j'imagine qu'il y en a plein depuis 20 ans, mais récemment,
03:37 qui illustrent bien ce qu'est votre mission en matière d'éducation prioritaire ?
03:41 L'idée, c'est surtout pas de faire catalogue, mais on s'efforce d'être présent pour les jeunes de la 6e au 1er emploi.
03:48 Vous parliez de silos tout à l'heure. Très souvent, il y a des associations incroyablement efficaces, mais qui vont être sur des segments,
03:53 la lecture en primaire, l'amplification de l'orientation à tel moment. On essaie modestement de créer ce fil continu, puisqu'il faut qu'un jeune, à tout moment,
04:01 puisse savoir vers qui se tourner. Et tant qu'ils sont mineurs, on est avec les associations et avec leurs professeurs. Et à partir du moment où ils sont en terminale,
04:09 on rentre dans le concret de l'accompagnement, le parrainage, et être là le plus possible jusqu'à leur premier emploi.
04:14 Donc demain, vous demandez des exemples concrets. Un atelier Parcoursup. On est au cœur de l'action.
04:19 Ça, c'est l'actualité en ce moment.
04:21 Donc un jour, il y a fermeture des voeux. Donc demain, 80 jeunes de Sarcelles qui viennent à la Défense, qui sont nos filles.
04:26 C'est-à-dire qu'on les connaît bien. Essentiellement d'une filière STMG. Donc les fameux bacs techno qui parfois sont subis, malheureusement,
04:33 alors que c'est une filière tout à fait intéressante. Accompagnés de leurs parrains et marraines de lois.
04:37 On a la chance, il y aura le pôle égalité des chances de l'ESSEC qui sera avec nous, pour justement ouvrir les chakras et montrer tous les potentiels d'études post-bac pour ces diplômes.
04:45 Et donc, après une petite plénière, mais très concrètement, chaque parrain et chaque marraine est avec le jeune qui l'accompagne.
04:51 Et on ouvre le dossier Parcoursup. On ne fait jamais à la place. Mais on commence à relire les CV, les lettres de motivation.
04:56 On regarde s'il y a eu le choix du cœur, le choix de la raison pour l'orientation. Enfin voilà, on est dans la stratégie et le pragmatisme.
05:02 Et donc ça, on fait ça demain matin. C'est hyper concret.
05:06 Est-ce qu'il y a parfois, je dis parfois parce que peut-être que c'est de moins en moins vrai, mais un peu d'autocensure de la part de ces jeunes qu'il faut combattre ?
05:14 Toujours. Il y a beaucoup plus d'accès à l'information maintenant qu'il y a 20 ans. Mais voilà, on le sent effectivement. Est-ce que c'est pour nous ?
05:21 Donc on contribue là encore à l'échelle des jeunes qu'on pratique. Dans la durée, on arrive à aller lever cette autocensure.
05:28 On les prend beaucoup en stage de troisième, moment extrêmement clivant. On a un réseau, on n'en a pas. On a des parents.
05:33 Bien sûr. C'est là qu'on voit que toutes les portes sont fermées ou pas.
05:35 Très clairement. Et donc là, on a très régulièrement des collégiens dans la tour de la défense. Et ça, c'est important.
05:40 Et beaucoup nous disent, parce qu'on les suit dans la durée, voilà, c'était un moment clé. Ces portes de la défense, j'ai pu rentrer.
05:46 Je me suis aperçu que les gens qui y travaillaient n'étaient pas nés là, qu'ils avaient tous des parcours eux aussi.
05:50 Et c'est très désinhibant, justement, vous l'évoquiez. Et puis voilà, l'idée, c'est vraiment de les prendre aussi en stage le plus souvent possible.
05:56 On prend beaucoup de jeunes en stage une semaine pendant les vacances scolaires, tout niveau, à partir de la terminale, etc.
06:01 Leur dire, il va falloir travailler, c'est clair. Mais en tout cas, le champ des entreprises tertiaires comme les nôtres, c'est jouable.
06:07 Il y a des actions dans les lycées. Alors il y en a plein. Mais par exemple, je vois Capital Fille. De quoi s'agit-il ?
06:13 Superbe association. Sur le parrainage, on est beaucoup en direct. Mais on aime évidemment beaucoup aussi passer par des associations comme Capital Fille.
06:20 Donc là, c'est très femmes à jeunes femmes. Donc c'est « Girl Power ». Donc là, c'est du parrainage, voire du maraînage.
06:28 Léger barbarisme, mais qui est effectivement le plus sur ce côté. Je l'intègre. Du maraînage, allons dire.
06:33 Et là aussi, c'est le faire ensemble. C'est un collectif. Donc on est une trentaine d'entreprises. Plus de 1 200 marraines qui accompagnent.
06:41 Donc ces jeunes filles, l'année de la terminale. Et là aussi, le plus possible. Donc c'est du parrainage.
06:45 Chivelé pour les jeunes filles, avec là aussi, une double désinhibition. À la fois potentiellement de l'endroit dans lequel est leur lycée, mais aussi du fait qu'elles sont des jeunes femmes.
06:55 Et c'est formidable. Une incroyable sororité. Moi, je suis marraine. À la fois, je contribue à piloter le programme.
07:00 Évidemment, je suis marraine moi-même.
07:03 Alors d'ailleurs, ça veut dire quoi, être parrain ou marraine ? C'est quoi ? C'est un engagement des salariés de Deloitte qui donne du temps ?
07:10 Comment ça se passe ? Racontez-moi.
07:12 Donc là, aujourd'hui, on a 350 parrains marraines avec un groupe de 350 jeunes issus de ces lycées de REP.
07:19 Et donc l'idée, c'est qu'on est là pour l'orientation. D'accord ? Donc c'est vraiment le fil conducteur.
07:25 Donc on est effectivement là pour... Ils viennent très souvent faire ce qu'on appelle du shadowing.
07:30 Ils viennent suivre leurs parrains marraines pour de vrai pendant une journée.
07:33 C'est compliqué d'expliquer des métiers comme ça qui ne sont pas des métiers à uniforme.
07:36 Donc concrètement, ils viennent, ils regardent ce qui se passe. Ils veulent qu'on aille... On ouvre nos réseaux.
07:40 Tu as envie de faire ça ? Est-ce que tu as envie de rencontrer des tales professionnelles ?
07:43 C'est vraiment... Voilà. Tout tirer vers le haut, c'est stimuler cette orientation scolaire.
07:47 Mais on se sert aussi du culturel. On est allé à l'opéra, voir le ballet de Noël, le Noriel de Noël.
07:52 C'était Cast Noisette cette année. Donc on y va tous ensemble. On était avec une centaine de jeunes filles.
07:55 On utilise l'orientation pour, là aussi, ouvrir le champ des possibles.
07:59 Mais leur dire arrêtez d'avoir une orientation subie. Contribuez. Faites en sorte de choisir votre orientation.
08:05 Alors il y a ce programme qui s'appelle World Class. Ça rentre dans cette logique ? C'est l'une des briques ? C'est quoi World Class ?
08:14 Un formidable catalyseur. C'est le programme mondial de Deloitte.
08:16 D'accord.
08:17 Là, on a parlé tout de suite de la France, de ce qu'on fait.
08:18 On a une chance incroyable qu'effectivement Deloitte a souhaité s'engager pour l'éducation au niveau mondial.
08:22 Et ce depuis plusieurs années. Donc il y a cette ambition incroyable et ce stimulant.
08:26 Deloitte souhaite, et a largement commencé, à impacter plus de 100 millions de personnes dans le monde.
08:31 Ça c'est l'objectif ?
08:32 2020-2030. Donc là on est quand même déjà en 2024.
08:34 Vous êtes pas mal avancé.
08:35 Donc c'est des... J'ai lu ce chiffre, 100 millions de personnes. Alors évidemment, la dimension de la planète, bon, ça passe.
08:41 Mais c'est un peu partout sur la planète. C'est la même logique ? C'est-à-dire des jeunes plutôt en quartier prioritaire ?
08:49 Enfin, c'est pas cette dénomination-là dans tous les pays évidemment, mais c'est un peu la même logique ?
08:53 Là où on peut être utile vers ceux qui en ont le plus besoin.
08:55 Aller vers ceux qui ont moins de réseaux et créer effectivement des ponts.
09:00 Donc c'est très adapté localement, évidemment.
09:02 On est aussi très impliqué au niveau de l'Afrique francophone.
09:06 Et là ce sont vraiment les collaborateurs et les collaboratrices de l'Afrique francophone qui s'approprient des programmes locaux.
09:12 Donc l'idée c'est ça. C'est de mettre en réseau, de mutualiser, mais par contre de travailler vraiment localement.
09:16 Et on s'aperçoit que chacun, à l'échelle de tous les...
09:20 Du nombre de pays dans lesquels on est présent, peut apporter sa pierre sur ce programme lié à l'éducation.
09:25 Alors je reviens en France avec ces jeunes de l'aide sociale à l'enfance, la ZEU.
09:32 C'est un service public qui est magnifique mais qui est sous-doté.
09:36 On peut dire les choses très clairement.
09:38 Ils sont plein de bonne volonté, celles et ceux qui y travaillent, mais ils n'ont pas assez de moyens.
09:42 Donc quel rôle vous jouez justement pour essayer de sortir un peu de cet échec programmé ?
09:48 Parce que c'est un peu ça l'histoire.
09:50 C'est qu'il y a beaucoup de jeunes qui ont été à la ZEU qui se retrouvent ensuite sans domicile fixe.
09:54 Les chiffres sont là.
09:56 Donc comment vous essayez de contrer cette spirale négative ?
09:59 J'ai regardé votre formidable émission avec l'association Les Ombres.
10:03 Vous avez mis le sujet en lumière et ça le mérite.
10:07 On rappelle les chiffres.
10:09 40% des jeunes de la rue sont issus de la ZEU.
10:11 13% seulement des jeunes de la ZEU ont le brevet.
10:14 Quand on va pour nos propres enfants, le brevet est quand même...
10:16 On se dit que le brevet c'est une formalité.
10:18 C'est une formalité.
10:19 C'est vraiment une injustice incroyable.
10:22 Donc il y a un problème spécifique au sein de la Fondation pour aider les jeunes de la ZEU.
10:26 Il le mérite encore plus que les autres.
10:28 On s'est adossé à l'association Impact de la formidable docteure Céline Gréco.
10:33 Elle a été placée à la ZEU à l'âge de 14 ans.
10:38 Elle le dit souvent, ça lui a sauvé la vie.
10:40 Victime de violences familiales.
10:41 Elle a un parcours incroyable aujourd'hui.
10:43 Elle est chef de service à Necker.
10:44 Elle s'est emparée du sujet avec efficacité.
10:46 Elle a un volet médical dans lequel on n'a aucune légitimité.
10:49 Et un volet d'orientation scolaire ou avec d'autres entreprises.
10:52 Ces jeunes-là sont en haut de la pile.
10:54 Envers eux, il faut encore plus ouvrir les portes et prendre en stage.
10:58 Les accompagner.
10:59 On crée un collectif encore plus fort.
11:02 300 000 jeunes de la ZEU.
11:05 On les suit notamment au filigrane, au collège, au lycée.
11:07 Pour ceux qui accèdent à ces niveaux-là.
11:09 Et on en fait encore plus pour eux.
11:10 Bientôt, on part en Bretagne.
11:12 En avril.
11:13 On contribue à des séjours.
11:15 Il faut effectivement compenser et faire encore plus pour ces jeunes qui le méritent d'autant plus.
11:20 Merci beaucoup.
11:21 Merci Guylaine Bertin-Péry.
11:22 Et à bientôt sur Bismarck.
11:24 On passe à notre débat.
11:26 La nouvelle directive européenne, CSRD, au programme.

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