SMART IMPACT - Cosmétique et mentorat

  • l’année dernière
Retenir des leçons et pour maximiser les chances de réussite de nouvelles entreprises, Entrepreneurs pour la planète continue son bout de chemin vers la durabilité. En accompagnant OANE, capsules de produits cosmétiques dissolvables, Jérôme Dedeyan, associé, Monpartenairepatrimoine.com, apporte son expérience et sort de son secteur de prédilection.

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Transcription
00:00 (Générique)
00:06 Le débat de Smart Impact en partenariat avec Entrepreneurs pour la planète,
00:12 le Mentora au service de l'entrepreneuriat responsable.
00:16 Si vous êtes un fidèle ou une fidèle de l'émission, vous savez qu'on reçoit très régulièrement
00:21 un binôme, des nouveaux binômes pour voir comment fonctionne ce système de Mentora.
00:25 Et aujourd'hui, je vous présente Sandrine Lecointe. Bonjour, bienvenue.
00:29 - Bonjour à tous. Merci de me recevoir aujourd'hui.
00:33 - Vous êtes la cofondatrice d'OAN. Et vous publiez aussi un ouvrage collectif,
00:38 le guide de l'éco-conception cosmétique aux éditions Erol.
00:43 En duplex avec nous, Jérôme Dédéian. Bonjour et bienvenue.
00:48 Vous êtes président de mon partenaire patrimoine, cofondateur d'ERES Group et mentor,
00:54 parce que c'est le terme qu'on emploie, d'OAN et Sandrine Lecointe.
00:58 Présentez-nous votre entreprise pour commencer, Sandrine.
01:02 - Alors déjà, donc Sandrine Lecointe, moi, je suis déjà entrepreneur depuis plus de 10 ans.
01:10 Et tout a commencé pour moi, en fait, en 2013, où je suis tombée, j'aime bien dire que je suis tombée
01:14 dans un pot de crème parce que du coup, j'ai créé une première marque.
01:18 En pensant vouloir tout bien faire, je suis franco-malgache. Et du coup, j'ai créé cette marque
01:22 en relation avec Madagascar. Et je voulais tout bien faire au niveau de l'impact environnemental
01:28 et réduire tout ça. Donc j'ai fait des produits avec des formulations naturelles.
01:35 Sauf qu'il n'y avait pas que ça dans un produit cosmétique. Et j'ai un petit peu outrepassé
01:43 le côté emballage qui était en plastique, donc pas recyclable à l'époque.
01:49 Ça date de 2013-2015. J'avais aussi un fort impact carbone, étant donné que bien en carbone,
01:55 assez important, étant donné que je faisais des allers-retours France-Madagascar,
02:00 que mes plantes venaient en France pour être transformées, etc. Enfin, je vous passe tout un côté
02:04 où je pensais bien faire et au final, j'avais tout faux.
02:07 - Ça vous a servi d'expérience ? - Ça m'a servi de leçon.
02:10 - On peut dire ça comme ça. Et donc, Oann, tenons-en à la marque actuelle.
02:14 Selon quel principe vous l'avez créée ?
02:16 - Tout vient de ça. J'ai arrêté cette marque parce que j'avais bien vu que tout n'allait pas.
02:21 Et au vu de certains chiffres au niveau de l'industrie cosmétique, je voyais bien que tout était
02:26 à toutes les étapes de ce cycle de vie de création d'un produit, qu'il y avait des choses qui ne fonctionnaient pas.
02:34 Si je prends quelques chiffres au niveau de l'industrie du transport pour comparer avec l'industrie de la cosmétique,
02:39 on est à 4,5% de gaz à effet de serre au niveau mondial et au niveau de l'industrie de la cosmétique, on est à 1,5%.
02:48 Et donc, ce gap-là, pour moi, c'était juste énorme. Et je me suis dit, en plus de ça,
02:55 quand je vois qu'il y a plus de 120 milliards d'emballages qui sont jetés par an, je me suis dit qu'il fallait trouver une solution.
03:02 Et donc, j'ai lancé Oann.
03:05 - Donc, c'est des cosmétiques sans emballage, c'est ça ?
03:07 - C'est un petit peu ça, mais c'est mieux que ça. Parce qu'en gros, vous imaginez aujourd'hui votre emballage cosmétique
03:13 qui ne devient plus un déchet, mais qui, justement, est bénéfique pour la peau et les cheveux.
03:22 Donc, on a une capsule. Alors, je vous la montre. Ce n'est pas celle-là. Là, c'est juste quelque chose qui va y ressembler.
03:29 C'est une dosette de lessive. - Mais ce sera le principe ?
03:31 - C'est le principe. Vous imaginez un produit cosmétique liquide dont l'emballage se dissout au contact d'eau.
03:38 - D'accord. Bon, ça, c'est le principe. Allez, je vous redonnerai la parole juste après, parce qu'après, on ne va plus entendre Jérôme Dédéian.
03:45 Vous êtes également membre du COMEX Île-de-France d'Entrepreneurs pour la planète.
03:50 Déjà, une question. Pourquoi vous avez rejoint l'association ? Dans ce principe de mentorat, qu'est-ce qui vous plaît ?
03:55 - Le bonheur est dans le mentorat, Thomas, ça, c'est sûr.
03:58 Le principe, c'est que quand on est entrepreneur, investisseur comme moi, qu'on a eu une première partie de carrière où on était monomaniaque d'une seule entreprise
04:06 et puis qu'on a eu la chance de pouvoir commencer à élargir un peu le spectre de son activité en travaillant pour d'autres boîtes, en étant investisseur engagé, administrateur, etc.,
04:15 ça permet de sortir de son secteur de prédilection. Moi, j'ai toujours évolué plutôt dans la finance.
04:21 Et en fait, ça me ramène à mes premières années de consultant en stratégie où j'étais capable de travailler dans n'importe quel secteur d'activité.
04:27 Et en fait, le mentorat d'entrepreneurs pour la planète est un moyen que j'ai d'aller au-delà de ce que je cherche à avoir comme impact avec les entreprises dont je m'occupe directement,
04:36 en aidant des entrepreneurs motivés et, par exemple, Sandrine et son associé Pierre-Alexandre, leur énergie est incroyable,
04:43 et en leur apportant de l'expérience pour leur permettre de maximiser leur chance de réussite, en fait. C'est ça qui est amusant.
04:50 Et puis, ça aère de ses propres entreprises. Et donc, on se dit, finalement, ma compétence, elle n'est pas que dans mes boîtes.
04:55 J'aide aussi d'autres entrepreneurs à réussir et à avoir l'impact qu'ils souhaitent avoir.
04:59 Et alors, en général, le fonctionnement d'entrepreneur pour la planète, c'est plutôt le mentor qui choisit l'entreprise. Pourquoi vous avez choisi Oann ?
05:08 Alors, j'ai choisi Oann parce que, un, l'énergie de Sandrine et de Pierre-Alexandre est inouïe. Et quand on les rencontre, c'est difficile de ne pas les trouver sympas.
05:16 Et donc, on a envie de se donner du mal pour eux. La deuxième chose, c'est que je ne connaissais rien à la cosmétique.
05:20 C'est un secteur dans lequel je n'avais jamais travaillé. Mais je suis le premier à dire que l'emballage de mon gel douche ou de mon savon ou de mon shampoing,
05:27 si on peut le supprimer, il y a quand même un impact colossal. Et donc, ça me semblait être un projet tout à fait intéressant.
05:34 La troisième chose, c'est qu'un des rares avantages de vieillir, c'est qu'on finit par connaître des gens et que j'avais un réseau quand même dans le domaine
05:41 d'entrepreneurs ou de dirigeants de grosses boîtes de cosmétiques ou de sous-traitants, etc., qui pouvaient probablement être utiles à Sandrine et à Pierre-Alexandre.
05:49 Donc, pour toutes ces raisons, je me suis dit, si je peux les aider, très bien.
05:54 Allez, bon coup. Sandrine Lecointe, vous en êtes où ? A quelle étape du développement du produit aujourd'hui ?
06:00 On vient de passer l'été, là, et justement, on a eu des super avancées techniques. Donc, ça, c'est une très bonne nouvelle.
06:06 On démarre justement 2024 avec de chouettes objectifs, en tout cas. Et du coup, Jérôme nous aide beaucoup à focusser un petit peu justement
06:15 sur cette capacité à produire à grande échelle pour demain. Et là, actuellement, on est en levée de fonds pour financer cette dernière étape
06:25 pour toute la partie encore qui reste à développer et préparer la future commercialisation.
06:31 Jérôme Desdeignants, la priorité, c'est de déjà prouver que le produit est efficace avant de se poser la question de à qui on va le vendre,
06:38 comment on va le vendre, etc. Exactement. Alors ça m'amuse parce que quand je suis rentré en relation avec Sandrine et Pierre-Alexandre,
06:44 à la limite, ils avaient déjà une feuille Excel où ils avaient commencé à calculer des prix de vente, décider de réseau de distribution, etc.,
06:51 alors que leur R&D n'était pas fini. Et c'est une des raisons pour lesquelles je pensais que je pouvais leur apporter une petite contribution
06:56 d'entrepreneurs de bon sens paysans. C'est que je les ai quand même aidés à prioriser la fin de leur R&D. Ils sont en cours, c'est bientôt fini,
07:04 pour avoir un produit à commercialiser, être capable de se concentrer sur la capacité à le produire à grande échelle.
07:10 Et ensuite, on aura des coups de revient. Et là, on pourra décider ensemble – et je pense que je peux les aider là-dessus –
07:15 quels sont les canaux de distribution qu'on attaque. Est-ce qu'on part en business to business ? Est-ce qu'on part en business to consumer ?
07:20 Les deux. Qu'est-ce qu'on met comme marge par rapport à quel segment de marché est prioritaire, etc. Et il me semble qu'ils mettaient un peu
07:27 la charrue avant les bœufs. Ils étaient déjà dans un niveau de détail que mon bon sens paysan d'entrepreneur m'a fait écarter en disant
07:33 « Il faut d'abord avoir une preuve de concept qui tourne et la capacité avec des sous-traitants industriels à le produire à grande échelle
07:39 avant de réfléchir à la commercialisation ». – Oui, mais Jérôme, le caractère quand même innovant de ce produit, même s'il était encore
07:48 en gestation, on va dire ça comme ça, ça, ça vous a séduit aussi ? – Évidemment. En fait, chez Entrepreneurs pour la planète,
07:55 ce qu'on cherche à faire, c'est maximiser l'impact. Et là, on est vraiment dans une innovation qui supprime l'emballage de l'essentiel de ce que
08:04 la population mondiale consomme comme cosmétiques, savon, shampoing, gel douche, etc. Et donc, vous imaginez bien que la suppression
08:12 de ces emballages-là et le fait que vous puissiez mettre l'emballage, que faisant partie du principe actif avec en plus des effets bénéfiques liés à la
08:19 formulation, permet d'avoir un impact absolument colossal à partir d'une start-up. Et donc, évidemment, si on peut aider cette initiative à prospérer
08:28 et à devenir un standard mondial, c'est tout à fait enthousiasmant. – Oui. Sandrine Lecointe, alors on a bien compris, ils ne sont pas encore en vente
08:36 les produits, vous êtes encore un peu en recherche et développement, mais ce sera quoi le premier ? Ce sera plutôt un shampoing, plutôt un gel douche ?
08:42 Vous avez déjà choisi ? – Là, on est sur les deux. On est sur un gel douche et un shampoing pour démarrer une gamme. – D'accord. Votre horizon de sortie,
08:52 même si on a bien compris qu'il ne fallait pas brûler les étapes, c'est pour quand ? – Dans mes rêves. J'aimerais bien que ça sorte demain.
08:58 – Bon, je crois que ce n'est pas encore pour demain. – Je pense qu'honnêtement, on peut attendre fin 2025, 2026. – D'accord. Et donc, cette levée de fonds,
09:06 là aussi, la décision, elle est prise ? Vous vous êtes tournée vers Jérôme pour ne pas faire d'erreur ? – Oui, oui. Là, on va passer à l'étape européenne,
09:17 parce que du coup, on a des partenaires, etc., qui sont Allemagne, France, Espagne. Et donc, du coup, on va lever tout ça. On va essayer d'avoir des subventions
09:26 européennes dans un premier temps, et puis après, voir sur la France, etc. – Là aussi, Jérôme Desaillon, vous êtes en back-up. Vous aidez à choisir
09:33 quoi ? Le bon moment, les bons partenaires ? – Alors exactement. Moi, je pense que... Alors je connais un peu ces enjeux. J'ai moi-même levé pas mal d'argent
09:41 auprès de différents types d'investisseurs dans ma vie professionnelle. Je connais bien ce sujet. Je suis investisseur moi-même. Je pense qu'il va y avoir un mix
09:48 finalement d'entrées, de partenaires industriels qui sont stratégiques pour l'entreprise, parce qu'ils fournissent des composants qui sont essentiels
09:55 à la fabrication des produits. Et puis, on va dire de friends and family, ou de gens comme moi qui sont des investisseurs à impact et qui soutiennent
10:04 des initiatives de cette nature. Je pense que c'est un bon mix des deux pour sécuriser le projet. Et c'est là-dessus que je vais orienter Sandrine et Pierre-Emmanuel
10:10 dans ce travail de financement de l'étape suivante du développement. – Ça veut dire que vous ferez partie des investisseurs ? – Oui, oui. Je l'ai déjà dit
10:17 à Sandrine et à Pierre-Emmanuel, mais j'ai mis une condition. J'ai dit on termine d'abord la R&D et on a une preuve de concept à montrer, ce qui est la priorité
10:24 pour le moment. On y est presque, parce que les avancées techniques de cet été sont considérables. Et donc, on aura bientôt la capacité nous-mêmes
10:30 à tester le produit sous notre douche et à vérifier qu'il se dissout bien complètement sans rien mettre de nocif dans la nature et avec le service
10:39 et la qualité de rendu consommateur qu'on attend. – Je veux bien faire partie des cobayes. L'impact environnemental, évidemment, toute la démarche est tournée vers
10:46 cet impact environnemental avec la suppression des emballages. Vous l'avez un peu modélisé, évalué. Qu'est-ce qu'on peut en dire de ça ? – Alors, moi, j'ai gagné pas mal de concours
10:56 notamment en 2020. Et en fait, c'est un petit peu cette première idée justement qui a émergé, à se dire comment on peut concevoir une cosmétique sans emballage.
11:04 Donc, j'ai participé à un start-up weekend en plein confinement. Et on a gagné au niveau France. Puis après, on y est arrivé dans les 20 premiers finalistes mondiaux.
11:13 Et donc là, l'étude de marché, elle était faite. J'avais plus de 16 000 personnes qui avaient répondu un petit peu à cette demande-là.
11:20 Donc j'ai vu que le besoin était déjà bien présent. – Jérôme Desdailles, vous l'avez évoqué tout à l'heure en parlant des raisons pour lesquelles
11:27 vous avez intégré Entrepreneurs pour la planète. Ça marche un peu dans les deux sens. C'est ça qui est intéressant. Là, on a beaucoup focussé sur ce que vous
11:36 vous apportez à cette jeune entreprise. Mais qu'est-ce que ça vous apporte à vous ? Ça ouvre les fenêtres d'une certaine façon ?
11:42 – Alors exactement, c'est un grand bol d'air frais. D'abord parce que ça vous sort de vos secteurs d'activité traditionnelle, ceux dans lesquels
11:49 vous travaillez chaque jour. Et donc je pense que ça fait de moi, ces opérations de mentorat, je mentor une autre boîte dont on pourra reparler une autre fois.
11:56 Ça fait de moi un meilleur entrepreneur dans mes entreprises. Ça m'oblige à bouger aussi sur les entreprises que je dirige.
12:03 Parce que quand je vois l'implication d'une cendrille de la Pierre-Alexandre dans leur projet, forcément je me dis « Est-ce que toi, t'en fais assez sur l'impact de tes boîtes ? »
12:10 Vous voyez, par exemple, je m'occupe beaucoup en plus de mon activité financière, où là on travaille sur l'épargne, on fait très attention à l'impact
12:17 des placements de nos clients en matière environnementale. Et on essaye toujours de faire de l'extra financier en plus du financier sur l'allocation de leur épargne avec eux.
12:25 J'ai une autre boîte complètement différente que je suis, avec deux fondatrices qui fabriquent de la confiture artisanale très haut de gamme.
12:33 Le fait de rentrer comme mentor chez Entrepreneurs pour la planète m'a fait améliorer tout le plan de travail pour le sourcing de la matière première,
12:41 donc des fruits qu'on utilise pour que les circuits soient plus courts, qu'il y ait moins de coûts de transport et d'empreintes carbone du transport,
12:46 pour qu'on soit en face de producteurs avec des contrats de long terme d'agriculture raisonnée. Voilà.
12:51 Je crois qu'il y a vraiment une aération réciproque et que le mentoré reçoit au moins autant que ce qu'il donne au mentor.
12:58 Merci beaucoup. Merci à tous les deux. Bon vent à votre entreprise, bon vent à Oann.
13:04 Et puis je rappelle donc le titre, Sandrine Lecoine, de ce livre collectif, votre guide de l'éco-conception cosmétique, le voilà, qui est publié aux éditions Erol.
13:14 A très bientôt. Merci beaucoup. Merci à vous. C'est l'heure de notre rubrique Startup.

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