Services publics en ruralité, liberté de la presse dans l'UE, métaverse

  • il y a 7 mois
Avec Bernard Delcros, sénateur du Cantal, président du Parlement Rural Français ; Loïc Kervran, député Horizons du Cher ; Virginie Joron, députée RN du groupe Identité Démocratie au Parlement européen ; Alexandre Lazarègue, avocat spécialisé en droit numérique et de la presse ; Jérémie Assous, avocat spécialisé en droit de la presse ; Morgane Soulier, auteure de "Métaverse : Comprendre le monde qui vient" publié aux éditions Grasset.

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-02-20##
Transcript
00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio dans tous ses états, Stéphanie Demuru.
00:00:06 Très heureuse de vous retrouver en direct sur Sud Radio jusqu'à 14h.
00:00:11 Vous retrouverez bien évidemment l'ami André Bercoff qu'on embrasse très fort,
00:00:15 quand son genou se sera rétabli.
00:00:18 Bon courage à toi André, on t'embrasse ici tous très fort.
00:00:22 Et au sommaire aujourd'hui, le fait du jour,
00:00:25 on va parler de l'abandon des services publics, des territoires ruraux.
00:00:28 Le thème, c'est vrai, revient en boucle,
00:00:30 mais toujours aucun progrès forcé de constater en la matière.
00:00:34 C'est même de pire en pire.
00:00:36 Les médecins manquent sur presque tout le territoire,
00:00:39 et pas seulement dans les campagnes, vous le verrez.
00:00:41 Quant aux fermetures d'écoles, c'est en ce moment que se joue la carte scolaire du premier degré.
00:00:45 Et comme d'habitude, ce sont les territoires ruraux qui sont les plus maltraités en la matière.
00:00:50 Le Parlement rural appelle en tout cas le gouvernement à tenir ses engagements.
00:00:54 On sera avec Bernard Delcroix, son président fondateur,
00:00:58 et le député du Cher Loïc Cavan.
00:01:01 Au sommaire également, dans sa balance,
00:01:03 la moitié de la population mondiale votera en 2024,
00:01:07 et le monde occidental est sur les dents.
00:01:09 Comment éviter les manipulations et la désinformation
00:01:12 qui peuvent influer sur le scrutin ?
00:01:14 Du coup, évidemment, ça légifère à tout va, mais à trop réguler.
00:01:18 Attention quand même à ne pas glisser vers la censure.
00:01:21 Mon invité sera Virginie Joron, députée RN du groupe Identité et Démocratie au Parlement européen.
00:01:27 On sera aussi avec le juriste Alexandre Lazareg.
00:01:31 Et puis enfin, notre face à face à 13h.
00:01:34 On va parler du futur monde de demain, forcément futur,
00:01:38 et monde, ça va ensemble, la métaverse, on ne sait pas trop quoi en penser,
00:01:42 ça fascine autant que ça inquiète.
00:01:44 Une chose est sûre, c'est que cela va changer le monde.
00:01:47 Va-t-on vivre dans un univers virtuel ?
00:01:49 Quelles applications ? Quel danger ?
00:01:52 On tentera d'y voir clair avec Morgane Soulier, auteure de Métaverse,
00:01:55 comprendre le monde qui vient.
00:01:57 Et puis avec vous aussi, bien sûr, comme tous les jours, 0 826 300 300,
00:02:00 pour réagir, pour poser toutes vos questions à nos invités.
00:02:04 On est là jusqu'à 14h, à tout de suite sur Sud Radio.
00:02:06 Sud Radio, votre avis fait la différence.
00:02:09 Je tenais à vous remercier pour votre émission,
00:02:11 parce qu'elle permet à des citoyens comme moi de pouvoir s'exprimer
00:02:14 et d'avoir des voix un peu dissonantes.
00:02:16 Sud Radio, parlons vrai.
00:02:19 Sud Radio, dans tous ses états.
00:02:22 Le fait du jour.
00:02:25 Dans des services publics des territoires ruraux,
00:02:27 on en parle très régulièrement, sauf que le problème,
00:02:30 eh bien, il ne s'arrange pas vraiment.
00:02:32 Voir, il l'empire, que ce soit les déserts médicaux,
00:02:35 ou les fermetures d'écoles, il suffit de parcourir la presse régionale locale
00:02:38 pour se rendre compte du phénomène.
00:02:40 Les médecins manquent sur presque tout le territoire,
00:02:43 et pas seulement dans les campagnes.
00:02:45 Quant aux fermetures d'écoles,
00:02:47 c'est en ce moment que se joue la carte scolaire du premier degré.
00:02:50 On va en parler avec Bernard Delcroix,
00:02:53 sénateur, président du Parlement rural français,
00:02:55 qui est avec nous. Bonjour Bernard Delcroix.
00:02:57 Bonjour.
00:02:58 Avec nous également pour en parler, Loïc Kervran,
00:03:01 député Horizon-Duchère, très en pointe sur les sujets de ruralité.
00:03:04 Bonjour Loïc Kervran.
00:03:07 Bonjour.
00:03:08 J'ai voulu vous inviter parce que vous avez posé la question directement,
00:03:12 vous à l'ancienne ministre de l'Éducation.
00:03:14 Elle n'a pas fait long feu,
00:03:16 Amélie Castera-Oudea, qui avait promis d'ailleurs qu'elle ferait
00:03:19 justement de ces fermetures d'écoles, de l'éducation, une priorité.
00:03:23 Rappelez-nous en substance comment vous l'avez interpellée à l'Assemblée nationale.
00:03:27 Simplement, j'ai voulu attirer son attention sur le prix démesuré
00:03:32 que payait la ruralité dans ces fermetures de classes,
00:03:35 et lui dire que si on continuait avec les logiques qui étaient à l'œuvre,
00:03:39 on allait vraiment fermer massivement,
00:03:41 et empêcher finalement les gens de vivre à la campagne.
00:03:44 Et puis souligner en même temps les incohérences des politiques publiques
00:03:48 envers la ruralité, parce qu'il y a des choses qui vont mieux.
00:03:52 Il y a du redéploiement de services publics,
00:03:54 mais il y a aussi de vraies incohérences, puisque là, on veut fermer des écoles,
00:03:58 là où, par ailleurs, avec le plan de gendarmerie,
00:04:02 on ouvrait de nouvelles gendarmeries en milieu rural,
00:04:05 là où on déployait petite Vite de Demain,
00:04:07 un programme qui vise justement à redynamiser nos petites villes de ruralité.
00:04:13 Justement, on va commencer à prendre les chances de l'ordre,
00:04:18 on va commencer avec l'école, puisque la carte scolaire, ça se joue en ce moment.
00:04:22 En gros, pour vous la faire courte, le ministère de l'Éducation
00:04:26 donne son enveloppe aux différents départements,
00:04:29 qui ensuite dispatchent, et c'est en ce moment que ça se joue.
00:04:32 Et c'est vrai que quand on lit la presse locale, régionale,
00:04:35 on se rend compte que le bilan, pour l'instant, est très inquiétant.
00:04:38 Il y a pas mal de fermetures d'écoles, et vous, à tel point, Bernard Delcrocq,
00:04:42 vous avez décidé d'interpeller le gouvernement
00:04:45 pour lui dire tout simplement de tenir ses engagements.
00:04:48 Oui, je rejoins ce qui a été dit.
00:04:52 On a un problème de cohérence des politiques publiques qui sont menées,
00:04:55 notamment en matière de services,
00:04:57 et on insiste parfois à des décisions qui sont contradictoires.
00:05:01 L'offre de services, ça nécessite dans notre territoire
00:05:04 une approche globale, une approche transversale, interministérielle.
00:05:07 Et dans la réalité, qu'est-ce qu'on voit ?
00:05:09 D'un côté, la Première ministre a annoncé en juin dernier, Elisabeth Borne,
00:05:13 le plan France pluralité, que nous soutenons et que nous soutenions.
00:05:17 Et dans le cadre de ce plan France pluralité, sur le volet éducation,
00:05:21 elle a annoncé la nécessité, et donc l'engagement pris,
00:05:25 de donner une visibilité à trois ans,
00:05:27 notamment aux élus, mais à tous les acteurs, parents d'élèves...
00:05:30 Et surtout de se concerter avec eux.
00:05:33 Et avec une concertation, justement, pour avoir une visibilité sur trois ans,
00:05:37 et pas avoir un effet coupré, c'est ce qui se passe,
00:05:40 qui tombe tout à coup au mois de mars,
00:05:42 pour une suppression de postes au mois de septembre.
00:05:45 Il y a eu ensuite le zonage France pluralité et revitalisation,
00:05:49 avec les communes qui ont été classées, et nous soutenons.
00:05:52 Là on a dit, ces communes sont en situation de fragilité,
00:05:55 on va les soutenir.
00:05:56 Il y a eu le programme Village d'Avenir, que nous soutenons,
00:05:59 où là on dit, ces villages-là, il faut leur donner un nouvel élan.
00:06:04 Et dans ces communes, dans ces villages,
00:06:07 aujourd'hui on supprime des postes, -650 postes,
00:06:10 dans le primaire, dans le premier degré, à la rentrée prochaine.
00:06:13 Donc il y a une vraie incohérence entre les politiques publiques qui sont menées.
00:06:17 Et donc il faut mettre de la cohérence.
00:06:19 Et effectivement, moi je demande au gouvernement de tenir son engagement
00:06:22 sur une visibilité à trois ans, sur les mesures de cas scolaires,
00:06:25 ce qui n'est pas pratiqué.
00:06:26 - Mais est-ce qu'on vous a correctement consulté ?
00:06:29 Est-ce que sur ce point, ils ont tenu leurs engagements ?
00:06:32 - Si vous voulez, alors l'engagement des trois ans n'est pas tenu,
00:06:37 je le redis, et ça c'est très important,
00:06:39 parce qu'il faut laisser le temps aux élus, aux maires,
00:06:42 de pouvoir mener les politiques publiques pour accueillir les familles,
00:06:45 augmenter les effectifs, donc cet engagement n'est pas tenu.
00:06:49 Et ensuite, sur les suppressions de postes, je l'ai dit,
00:06:52 -650 dans le primaire, moi je suis en académie de Ferrand Ferrand,
00:06:55 c'est -50 que l'on doit rendre -
00:06:57 il y a de l'information, mais il n'y a pas de concertation
00:07:00 sur le nombre de postes.
00:07:01 Ensuite, il y a des concertations locales,
00:07:03 pour voir si c'est plutôt cette école ou plutôt l'autre,
00:07:05 mais il n'y a pas de concertation globale sur le nombre de postes.
00:07:08 Donc il y a une sorte de déconnexion entre les décisions qui tombent de Paris
00:07:12 sur le nombre de postes à assumer, et les réalités du terrain.
00:07:16 - Alors c'est vrai que Loïc Aurec-Cavran, c'est à chaque fois la même chose,
00:07:19 tous les élus avec lesquels j'ai pu discuter de ce sujet vous disent
00:07:23 "il y a vraiment un coup près, c'est une logique comptable".
00:07:27 Ça vous semble faisable, trois ans à l'avance,
00:07:30 parce que c'est vrai qu'on va vous parler de la démographie,
00:07:32 on le sait, il y a de moins en moins d'enfants,
00:07:34 d'ailleurs la baisse n'a jamais été aussi importante.
00:07:37 Comment on peut gérer ce problème ?
00:07:39 C'est vrai que c'est compliqué d'ouvrir une classe quand on est peut-être 10,
00:07:43 enfin je me fais l'avocat du diable,
00:07:44 mais qu'est-ce que vous répondez au gouvernement qui vous tient cette réponse ?
00:07:50 - En tout cas, je crois que la concertation est possible,
00:07:53 que clairement elle n'a pas eu lieu pour la rentrée prochaine,
00:07:56 et c'est pour ça par exemple qu'avec un de mes collègues,
00:07:59 le député Damien Abad, nous venons de déposer une proposition de loi
00:08:02 qui oblige à soumettre la validation d'une fermeture de classe
00:08:08 à l'accord du conseil municipal, puisque nous faisons le constat
00:08:11 que cette concertation, cette discussion avec les élus,
00:08:15 qui connaissent, mais aussi avec le corps enseignant,
00:08:17 parce que beaucoup de directeurs d'école, d'enseignants,
00:08:20 me disent qu'ils n'ont pas été prévenus de ces fermetures,
00:08:22 qu'ils les ont apprises dans la presse.
00:08:24 Et donc face à ce constat, nous nous proposons avec ce texte de loi
00:08:28 de rendre en quelque sorte obligatoire cette concertation,
00:08:31 cette validation de telle mesure par le conseil municipal.
00:08:34 - Mais il est déjà, Loïc Ervrand, c'était la promesse d'Emmanuel Macron en 2019,
00:08:37 pas de fermeture d'école sans l'accord du maire.
00:08:40 - Alors elle est pour les écoles, comme vous le soulignez très justement,
00:08:44 mais pas pour les classes.
00:08:45 Et c'est vrai que quand vous avez une classe qui est supprimée,
00:08:47 mais que l'école subsiste, puisque c'est une école à 2, 3, 4, 5 classes,
00:08:51 et bien cet accord du maire, cette validation du maire n'existe pas.
00:08:56 Et nous pensons qu'il faut l'introduire.
00:08:58 Pourquoi ? Parce que parfois, en supprimant une classe sur 2 ou 3,
00:09:01 on crée des classes à 3, 4 niveaux, on crée des situations...
00:09:04 - Voire 5.
00:09:05 - Voire 5.
00:09:06 Voire finalement, en plus, on peut avoir des classes uniques
00:09:10 de la très petite section au CM2.
00:09:12 Et donc on pense qu'il faut aller un cran plus loin
00:09:14 que ce qui a été fait jusqu'à maintenant,
00:09:16 et aller jusqu'au niveau de granularité de la classe.
00:09:20 - Bernard Nelcro, c'est vraiment ça ?
00:09:23 Il y a des villages qui se retrouvent avec une maîtresse qui fait 6 niveaux,
00:09:27 ça paraît improbable tout de même, de la grande section au CM2 ?
00:09:32 - Alors oui, et pour moi, la visibilité à 3 ans, elle est majeure.
00:09:36 Et la concertation doit commencer par cela.
00:09:39 Parce que, très franchement, en responsabilité,
00:09:41 on comprend bien que les choses ne peuvent pas être figées,
00:09:43 qu'il y a des écoles où il faut créer des postes,
00:09:45 et que s'il y a des puestes d'effectifs importantes,
00:09:47 à un moment, on peut être amené à retirer un poste
00:09:49 dans une école sans promettre une cause d'école.
00:09:51 Moi, en responsabilité, j'admets ça.
00:09:53 Mais la visibilité à 3 ans, c'est en gros d'engager une concertation,
00:09:57 aller voir le maire de la commune, les élus,
00:09:59 pour leur dire écoutez, les prévisions d'effectifs
00:10:01 avec le naissance d'autres miliciliers,
00:10:03 sur les 3 prochaines années, voilà ce que ça donne.
00:10:05 Et si ces prévisions d'effectifs à la baisse
00:10:08 ne sont pas améliorées dans les 3 ans,
00:10:10 au bout de 3 ans, il y a une possibilité,
00:10:13 il y a un risque de perdre un poste.
00:10:15 Et ça met aussi les élus en situation de responsabilité
00:10:18 pour accueillir de nouvelles familles,
00:10:20 et faire les investissements nécessaires pour accueillir de nouvelles familles.
00:10:23 Justement, messieurs, avançons un petit peu,
00:10:25 qu'on comprenne bien concrètement, pour ces villages,
00:10:28 ce que ça veut dire, parce que c'est vrai que vous,
00:10:30 en tant qu'élu, on vient vous voir et on vous dit
00:10:32 est-ce qu'il y a une école dans votre village ?
00:10:34 Sinon, les gens ne viennent pas s'installer
00:10:36 et c'est le cercle vicieux, c'est ça concrètement qui se passe.
00:10:40 Moi, je suis resté maire très longtemps
00:10:43 d'un petit village dans lequel il y a une école
00:10:45 qui aujourd'hui a deux classes.
00:10:47 Et l'école, comme les services en général,
00:10:49 mais l'école en particulier, c'est un critère d'attractivité
00:10:52 des territoires qui est extrêmement important.
00:10:54 La santé, l'école, le logement,
00:10:56 voilà les critères d'attractivité des territoires.
00:10:58 Et donc, les maires sont attachés à conserver leurs écoles.
00:11:00 Et souvent, d'ailleurs, ils mènent des politiques publiques,
00:11:03 notamment en matière de création de logements,
00:11:05 pour accueillir des familles, pour maintenir leurs écoles.
00:11:08 Donc oui, l'école, c'est très important.
00:11:10 Et la première chose que demandent les familles quand elles arrivent,
00:11:12 c'est est-ce que je peux me faire soigner ?
00:11:14 Ou, et deuxièmement, les enfants à l'école,
00:11:17 où est-ce qu'ils vont pouvoir aller et dans quelles conditions ?
00:11:19 Donc l'école et la qualité des écoles
00:11:21 est un élément important d'attractivité.
00:11:23 Il y a aussi le niveau.
00:11:25 J'entendais le député RN, Julien Audoul,
00:11:28 un député de Lyon, qui se bat aussi sur ces sujets,
00:11:30 dire que chez nous, quand un enfant arrive en sixième,
00:11:33 il a beaucoup moins de chances de faire des études supérieures
00:11:35 qu'en région parisienne, qu'à Ervrand.
00:11:38 C'est aussi ce que vous disiez à l'Assemblée nationale,
00:11:42 c'est que parfois, on fait un petit peu plus d'efforts
00:11:44 pour les quartiers sensibles que pour les territoires ruraux.
00:11:48 Oui, là aussi, il faut mettre de la cohérence.
00:11:51 L'honnêteté m'oblige à dire qu'il y a eu beaucoup d'efforts
00:11:54 qui ont été faits plutôt sur les banlieues,
00:11:56 plutôt sur les quartiers des villes,
00:11:58 avec la logique de l'éducation prioritaire.
00:12:00 Et une carte de l'éducation prioritaire
00:12:02 qui a été vraiment pensée et faite
00:12:04 pour les quartiers prioritaires de la ville,
00:12:06 et qui a largement oublié la ruralité,
00:12:09 alors que les problèmes sont pour partie
00:12:12 au moins aussi forts et prégnants en ruralité.
00:12:15 Et juste une chose, un chiffre, 15 élèves, 12 élèves,
00:12:19 ça c'est un objectif qu'on se fixe
00:12:21 quand on est en éducation prioritaire dans les villes.
00:12:23 Et le même chiffre, 15 élèves, 12 élèves,
00:12:25 en campagne, on nous dit qu'il faut fermer la classe.
00:12:27 Et c'est là que c'est inacceptable.
00:12:29 Et évidemment que tout le monde...
00:12:30 C'est une rupture d'égalité ?
00:12:31 C'est une rupture d'égalité républicaine.
00:12:34 Et qu'est-ce qu'on vous répond sur ce point ?
00:12:36 Parce que c'est vrai que c'était une promesse d'Emmanuel Macron,
00:12:38 il ne s'en est jamais caché, c'était au programme.
00:12:41 Oui, mais l'enjeu en fait, et c'est ce que je demande,
00:12:46 moi ça fait maintenant six ans que je suis député,
00:12:48 je demande la révision de la carte de l'éducation prioritaire.
00:12:51 D'abord parce qu'on a des quartiers, des villes,
00:12:53 qui ne sont pas dans cette carte,
00:12:55 alors qu'ils devraient l'être.
00:12:57 Et parce qu'on a la ruralité,
00:12:58 qui a quasiment complètement échappé
00:13:00 à cette cartographie de l'éducation prioritaire,
00:13:02 à cause de biais de construction qui sont maintenant bien connus.
00:13:05 Et malheureusement pour l'instant,
00:13:07 cette révision de la carte,
00:13:08 pour différentes raisons, n'a jamais eu lieu.
00:13:10 Bernard Delcroc, sur ces internats notamment,
00:13:14 c'est pas un petit peu hypocrite ce côté
00:13:17 garantir la réussite des élèves en milieu rural ?
00:13:20 On les envoie, il y a 3000 places dans des internats d'excellence,
00:13:24 mais enfin bon, on les coupe de leurs parents.
00:13:27 Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:13:29 Oui, les évolutions sociétales ont fait que
00:13:32 la notion d'internat, de l'utilisation des internats,
00:13:35 n'est pas la même aujourd'hui qu'il y a 30 ans.
00:13:38 Moi je pense que cette piste,
00:13:40 elle mérite d'être explorée,
00:13:41 mais elle ne résoudra pas tous les problèmes.
00:13:43 Elle peut ponctuellement, partiellement,
00:13:45 répondre à une demande.
00:13:47 Je pense que, encore une fois, il faut l'explorer.
00:13:49 Mais en tous les cas,
00:13:50 c'est pas avec la piste des internats
00:13:51 qu'on réglera cette question.
00:13:54 Et ce que je voulais dire aussi sur les cartes scolaires
00:13:57 et en prolongement de ce qu'a dit mon collègue débuté,
00:14:00 c'est que ça peut pas être une seule approche comptable
00:14:03 et que le nombre d'enfants par classe,
00:14:05 qu'on appelle le taux d'encadrement,
00:14:06 ne peut pas être le seul critère qui est pris en compte.
00:14:09 Il faut faire la différence entre avoir 20 enfants en CM2,
00:14:12 généralement plutôt en milieu urbain,
00:14:14 et avoir 20 enfants quand vous avez 4 niveaux,
00:14:17 comme ça a été dit, d'enfants à mener en parallèle.
00:14:21 Donc la question du nombre de niveaux par classe
00:14:23 doit être aussi un critère.
00:14:24 Et puis, en territoire rural et en montagne,
00:14:27 la question, lorsqu'on ferme des écoles,
00:14:29 la question de la distance à parcourir
00:14:31 pour accéder à une école
00:14:32 quand on a un enfant maternel à 2 ans ou 3 ans.
00:14:35 Et donc la question des transports qui s'en suent.
00:14:38 Donc tout ça, ça fait partie de la qualité de l'offre éducative.
00:14:42 Il faut rappeler que dans cette loi
00:14:43 à laquelle vous faisiez référence,
00:14:45 Elisabeth Born en 2023,
00:14:48 préconisez justement de regrouper les écoles en intercommunes.
00:14:52 Bon, ça se fait déjà beaucoup, ça.
00:14:54 C'est quelque chose qui vous convient
00:14:56 parce qu'il y a beaucoup de maires qui ne sont pas d'accord.
00:14:59 Alors, ça existe aujourd'hui,
00:15:02 des regroupements pédagogiques entre plusieurs communes.
00:15:05 Il y en a qui fonctionnent bien.
00:15:06 Mais ceux qui fonctionnent bien,
00:15:08 c'est ceux qui ont été montés à l'initiative des acteurs locaux.
00:15:12 Des élus, des parents, des enseignants,
00:15:15 à une échelle de proximité malgré tout,
00:15:18 qui permet de ne pas avoir des temps de trajet trop importants.
00:15:21 Mais encore une fois, j'y reviens,
00:15:22 notamment en zone de montagne où c'est un peu plus compliqué.
00:15:25 Donc oui, au regroupement pédagogique,
00:15:27 mais pas au regroupement pédagogique imposé d'en haut,
00:15:30 au regroupement pédagogique proposé par les acteurs locaux
00:15:34 du système éducatif et qui correspondent à des réalités de terrain.
00:15:38 Revenons-en toujours au bon sens et à la qualité du terrain.
00:15:41 C'est cette question qui a fait un gros, qui crée de l'incompréhension.
00:15:44 On n'a pas abordé les déserts médicaux.
00:15:47 Donc je vous garde quelques minutes encore juste après cette pause
00:15:51 pour évoquer ce sujet dans quelques instants.
00:15:53 Et puis pour réagir 0826 300 300,
00:15:56 on continue de parler de ruralité après cette courte pause.
00:15:59 A tout de suite sur Sud Radio.
00:16:01 Sud Radio dans tous ses états. Stéphanie Demuru.
00:16:06 Sud Radio dans tous ses états. Stéphanie Demuru.
00:16:12 12h29, merci. Nous rejoignons en direct sur Sud Radio.
00:16:16 On parle service public qui délaisse la ruralité.
00:16:20 Nous sommes avec Bernard Elkro,
00:16:22 sénateur président du Parlement rural français.
00:16:25 Loïc Carvran, député du Cher,
00:16:27 horizon, élu local également.
00:16:31 Loïc Carvran, on parle maintenant des déserts médicaux.
00:16:34 87% du territoire est considéré comme un désert médical.
00:16:38 On précise quelques petits chiffres
00:16:40 pour bien comprendre l'ampleur du phénomène.
00:16:43 Les habitants des campagnes consomment moins de 20%
00:16:45 de services hospitaliers et vivent 2,2 ans de moins en moyenne également.
00:16:53 La moitié des médecins ont plus de 55 ans.
00:16:55 Qu'est-ce que ça vous inspire ces chiffres ?
00:16:58 Est-ce que c'est finalement de pire en pire sur le terrain ?
00:17:01 Quelle est votre expérience d'élu local ?
00:17:04 Alors c'est de pire en pire et c'est clairement
00:17:08 la plus grave rupture d'égalité républicaine
00:17:11 que l'on vit en ce moment en France.
00:17:13 Parce que quand on est dans un territoire rural,
00:17:16 on a moins accès aux médecins généralistes,
00:17:18 on a moins accès aux services hospitaliers.
00:17:21 Et aujourd'hui, dans beaucoup de territoires ruraux,
00:17:23 la question n'est plus d'avoir un médecin traitant,
00:17:26 la question c'est d'avoir accès à un médecin tout court.
00:17:29 Parce que le nombre de médecins s'est tellement réduit
00:17:31 avec les départs en retraite, que parfois,
00:17:34 il est désormais impossible de trouver un médecin,
00:17:36 d'où l'engorgement des urgences, etc.
00:17:38 Bernard Delcroc, quelle est la situation de votre côté
00:17:43 au niveau justement maillage ?
00:17:46 Alors nous avons des secteurs sur lesquels
00:17:50 il y a des vrais problèmes et on est au bord de la rupture.
00:17:54 Tout près de l'endroit où j'habite,
00:17:57 dans une petite commune du Quartal,
00:17:59 j'ai un territoire sur lequel on avait 4 médecins.
00:18:02 Aujourd'hui, il y en a un seul qui est proche de la retraite
00:18:05 et qui n'arrive pas à faire face,
00:18:06 donc il refuse finalement des patients.
00:18:08 Donc on est au bord de la rupture.
00:18:09 C'est le sujet numéro 1, je rejoins ce qui a été dit,
00:18:12 et c'est la responsabilité première de l'État
00:18:14 et des acteurs publics locaux bien sûr,
00:18:16 mais d'abord de l'État, d'arriver à apporter des solutions
00:18:19 pour que les gens puissent se faire soigner.
00:18:21 Il y a eu beaucoup de mesures incitatives qui ont été prises.
00:18:24 Elles sont nombreuses et d'ailleurs fortes
00:18:27 et elles ont en partie répondu au problème,
00:18:29 mais elles ne sont pas suffisantes.
00:18:30 Est-ce que ça marche vraiment ?
00:18:31 Personnellement, je pense qu'il faut aller plus loin
00:18:34 et qu'il faut aller au moins pour un temps donné.
00:18:36 Le numérosythésis a été assoupli,
00:18:39 donc il portera ses effets mais à 8-10 ans.
00:18:41 Donc il faut aller plus loin
00:18:42 et aller vers une régulation des médecins
00:18:44 sur le territoire national.
00:18:45 C'est la responsabilité première de l'État
00:18:47 pour que les habitants puissent accéder aux soins.
00:18:50 Lauren Carvran, on dit toujours
00:18:51 la responsabilité première de l'État,
00:18:53 mais enfin on s'en compte dans les faits
00:18:55 que c'est souvent la collectivité,
00:18:56 les maires qui font tout le boulot,
00:18:58 notamment dans la construction des maisons de santé
00:19:00 qui est très encouragée par l'État,
00:19:02 mais finalement la charge est aux élus
00:19:04 et y compris la charge financière.
00:19:07 Oui et de plus en plus
00:19:10 parce que malheureusement dans cette situation de pénurie,
00:19:12 beaucoup de médecins sont dans une position de négociation,
00:19:15 ils ont une position de force
00:19:17 et ils négocient les loyers,
00:19:19 ils négocient maintenant l'eau,
00:19:20 l'électricité dans les maisons de santé,
00:19:21 donc ça met vraiment un poids financier important
00:19:24 sur la collectivité.
00:19:25 Mais je rejoins ce que disait mon collègue sénateur,
00:19:28 je crois que maintenant il faut passer à une autre étape.
00:19:30 Ne serait-ce que pour le message d'égalité
00:19:32 qu'on envoie aux Français.
00:19:33 La France forme des milliers de médecins chaque année,
00:19:36 c'est insupportable de se dire
00:19:38 qu'elle ne les envoie pas vers les territoires
00:19:39 qui en ont le plus besoin.
00:19:41 Parce que pour un certain nombre de personnes maintenant,
00:19:43 c'est une question de vie ou de mort.
00:19:44 Ce sont des maladies qui ne sont pas détectées
00:19:46 parce que c'est trop compliqué,
00:19:47 il faut faire une heure et demie pour aller chez le médecin,
00:19:49 on n'aura rendez-vous que dans trois semaines.
00:19:51 Et puis on attend, on attend, on attend,
00:19:52 et ce sont des pertes de chance à la fin.
00:19:54 Donc là il faut passer par la régulation de l'installation.
00:19:57 Avec plus de 200 députés,
00:19:59 on porte une proposition qui est de dire
00:20:01 au moins on interdit l'installation
00:20:03 dans les 15% du territoire français
00:20:05 qui sont les mieux servis en médecins
00:20:08 et pour flécher vers le reste du pays.
00:20:12 Voilà, c'est quelque chose que nous portons
00:20:15 et qui doit absolument aboutir.
00:20:17 Merci Antouga à tous les deux,
00:20:19 c'est passé très vite mais on a compris l'idée
00:20:21 Bernard Delcro et Loïc Carvran.
00:20:24 Merci d'avoir été en direct sur Sud Radio.
00:20:27 Merci à tous de nous avoir suivis.
00:20:29 Tout de suite on va parler de notre sujet,
00:20:30 la liberté des médias en Europe.
00:20:32 Sud Radio dans tous ses états.
00:20:34 Le Parti de la population mondiale votera en 2024
00:20:40 le monde occidental est sur les dents.
00:20:43 Évidemment, comment éviter les manipulations,
00:20:46 la désinformation qui peuvent clairement influer
00:20:48 sur une élection.
00:20:50 Du coup, ça légifère à tout va,
00:20:52 mais à trop réguler.
00:20:54 Attention à ne pas glisser vers la censure.
00:20:56 Nous sommes avec Alexandre Lazéregg,
00:21:00 avocat spécialisé en droit de la presse
00:21:02 et en droit numérique.
00:21:04 Bonjour Alexandre Lazéregg.
00:21:06 Également Virginie Joron, députée RN
00:21:09 du groupe Identité et Démocratie au Parlement européen.
00:21:11 Bonjour Madame Joron.
00:21:13 Vous avez beaucoup travaillé sur ces sujets
00:21:17 au Parlement européen.
00:21:19 Précisément un Parlement qui légifère beaucoup,
00:21:22 Digital Service Act, adopté en fin 2022.
00:21:26 On parlera également du Media Freedom Act
00:21:29 qui va venir au printemps.
00:21:31 Première question, justement,
00:21:33 ces votes 2024 à la moitié de l'humanité
00:21:36 qui va se rendre aux urnes.
00:21:38 Est-ce que c'est ça qui rend un petit peu nerveux
00:21:40 tout le monde et à juste titre,
00:21:42 la désinformation peut peser sur une élection ?
00:21:45 Oui, tout à fait, effectivement.
00:21:47 Il y a derrière ce spectre d'appel à la démocratie.
00:21:51 On l'avait vu, puisque là,
00:21:53 on va parler de ces deux dossiers,
00:21:55 Media Freedom Act et aussi le DSA.
00:21:57 Puis il y en a d'autres aussi.
00:21:59 Il y a la publicité des partis politiques aussi.
00:22:01 On rappelle l'importance de lutter contre la désinformation.
00:22:03 Et un autre dossier, le rapport Covid.
00:22:05 Moi j'appelle le rapport Pfizer,
00:22:07 qui a plus d'éléments concernant la lutte
00:22:09 contre la désinformation,
00:22:10 mais que finalement sur le vaccin
00:22:11 ou sur les effets secondaires.
00:22:12 Donc on voit bien que depuis le départ,
00:22:14 par rapport à cette mandature de Mme van der Leyen,
00:22:16 et elle l'avait annoncé en 2021 dans son discours,
00:22:19 qu'il y avait une volonté, effectivement,
00:22:21 de lutter contre la désinformation
00:22:23 sans jamais la définir.
00:22:25 Et on le voit au fur et à mesure
00:22:26 des années qui se sont passées
00:22:28 depuis son élection à la Commission,
00:22:30 qu'il y a eu plein de rapports
00:22:32 qui visent finalement à contrôler la pensée
00:22:35 et le drame.
00:22:37 Et elle l'a annoncé là, début 2024,
00:22:39 c'est que la volonté, c'est de contrôler
00:22:42 l'électorat, j'ai envie de dire, et le vote.
00:22:44 Puisque dans tous les rapports que nous avons,
00:22:46 en préambule,
00:22:47 pour justifier ces nouvelles législations,
00:22:50 c'est la peur des résultats de vote.
00:22:53 Je le rappelle, Brexit
00:22:55 et l'élection de Donald Trump
00:22:58 ont vraiment été pour eux
00:23:00 un tremblement de terre ici
00:23:02 au sein des institutions.
00:23:03 Et pour finalement contrecarrer ces résultats,
00:23:06 ils mettent en place tout un arsenal législatif
00:23:09 pour limiter l'expression orale.
00:23:12 On le voit par maintenant par la presse écrite,
00:23:15 mais on le voit aussi avec le DSA,
00:23:17 avec les services du numérique.
00:23:19 Ils ne s'en cachent pas du tout.
00:23:21 Oui, tout à fait, ils ne s'en cachent pas.
00:23:22 Et puis après, je ne sais pas si on en a encore parlé,
00:23:24 mais le meilleur exemple,
00:23:25 c'est ce qui se passe aujourd'hui en Pologne.
00:23:27 Oui, on en parlera, Virginie Joron,
00:23:29 mais Alexandre Lazarek, bien sûr,
00:23:31 on en parlera.
00:23:32 Vous vouliez ajouter quelque chose
00:23:34 sur ce que disait Virginie Joron ?
00:23:36 Ajouter ou plutôt contredire,
00:23:37 parce que je n'ai pas la même interprétation
00:23:39 des textes qui sont en train d'être discutés,
00:23:42 même si on peut regretter.
00:23:44 Je suis tout à fait d'accord que l'Union européenne
00:23:46 se charge de réguler par le haut
00:23:48 le monde de la presse
00:23:49 et la diversité des opinions à travers les médias.
00:23:52 Jusqu'à présent, c'était plutôt les sociétés,
00:23:54 les nations qui se chargeaient de cela,
00:23:56 parce que chaque nation,
00:23:57 y compris au sein de l'Union européenne,
00:23:59 a sa façon de lire la presse,
00:24:01 d'organiser des débats contradictoires.
00:24:03 En France, par exemple,
00:24:04 on est très attaché aux idées,
00:24:06 et on n'a pas le même rapport
00:24:08 tout à fait qu'avec nos voisins.
00:24:09 Donc, si vous voulez,
00:24:10 une régulation par le haut,
00:24:11 il y a une défiance qui est tout à fait naturelle.
00:24:13 Ceci étant dit, quand on regarde les textes,
00:24:15 je n'ai pas le sentiment
00:24:16 qu'il y ait une véritable volonté de censure.
00:24:18 Au contraire, puisque les textes
00:24:19 ont des bonnes intentions,
00:24:21 a priori, ils proclament...
00:24:22 Oui, c'est bien ça le problème.
00:24:23 Au début, elles ont des bonnes intentions,
00:24:24 et après, ça finit par taper à côté.
00:24:26 Absolument, c'est la raison pour laquelle
00:24:28 il faut regarder avec un regard critique
00:24:30 ces documents.
00:24:31 Mais je veux quand même faire observer
00:24:34 que la pluralité des opinions
00:24:36 est garantie par ces textes,
00:24:38 et qu'il n'y a pas la volonté,
00:24:40 je dirais, de mettre sur le côté
00:24:42 un certain nombre d'idées.
00:24:44 Simplement, on a eu à déplorer,
00:24:45 depuis l'avènement des réseaux sociaux,
00:24:47 des idéologies, je dirais, complotistes
00:24:50 qui ont été et s'est reconnues,
00:24:52 à travers, par exemple,
00:24:53 le scandale de Cambridge Analytica,
00:24:55 la volonté véritablement d'orienter
00:24:57 des électorats, et c'est cela,
00:24:59 comme d'autres menaces qui existent,
00:25:01 et contre lesquelles, je crois,
00:25:03 qu'il faut lutter pour que la démocratie
00:25:04 puisse s'exprimer pleinement
00:25:06 et en conscience.
00:25:07 Donc, il ne s'agit pas de couper la parole
00:25:09 des uns et des autres,
00:25:10 il s'agit simplement de prendre la mesure
00:25:12 qu'un certain nombre de capitalistes
00:25:14 peuvent monopoliser les médias
00:25:17 pour orienter une idéologie,
00:25:19 donc de favoriser absolument
00:25:20 la diversité des opinions,
00:25:22 sans censurer quoi que ce soit.
00:25:23 Il est très important, en tout cas, en France,
00:25:25 que la diversité des opinions soit respectée,
00:25:28 et je pense que ceux qui dirigent
00:25:30 l'Union européenne ont aussi cette volonté.
00:25:32 Virginie Joron, justement, on le disait,
00:25:35 c'est vrai que ça part souvent
00:25:37 de bonnes intentions, d'ailleurs,
00:25:38 ce Média Freedom Act,
00:25:40 qui, au départ, est fait pour garantir
00:25:42 le pluralisme et l'indépendance
00:25:44 des journalistes, vous allez certainement
00:25:46 nous en parler, mais qui, au final,
00:25:48 vous le dites, vous glisse plutôt
00:25:50 vers la censure.
00:25:52 Oui, vers la censure.
00:25:53 Moi, j'emploie vraiment le terme, oui,
00:25:55 vers la censure, parce que c'est toujours pareil,
00:25:57 c'est dans les détails qu'on voit
00:26:00 qu'il y a des opportunités pour les institutions
00:26:02 de se saisir de crises,
00:26:04 et on l'a vu lors de la crise Covid,
00:26:06 et on le voit lors de la crise
00:26:08 en Ukraine et en Russie,
00:26:09 ce sont des exceptions
00:26:11 qui deviennent finalement la règle.
00:26:12 Ils se permettent finalement de s'assurer
00:26:14 de manière autoritariste,
00:26:17 puisqu'ils sont mis en place,
00:26:19 dans tous ces rapports,
00:26:21 dans tous ces supranationaux,
00:26:23 pour organiser finalement
00:26:25 la gestion du contrôle des opinions.
00:26:30 Je vous prends l'exemple du Gaëlstar.
00:26:32 J'allais vous en demander.
00:26:34 Donc, ils sont en train de mettre en place
00:26:36 le contrôle des plateformes numériques,
00:26:38 notamment pour lutter contre les contenus illicites.
00:26:40 Et là, on soutient effectivement
00:26:42 la lutte contre la haine en ligne,
00:26:44 le terrorisme, évidemment.
00:26:46 Interdire ce qui est déjà interdit par la loi,
00:26:48 donc ça c'est légitime.
00:26:49 Ça ne change rien.
00:26:51 En revanche, on est en train de mettre en place
00:26:53 des systèmes supranationaux
00:26:55 pour contrôler les opinions,
00:26:57 et de manière finalement complètement insidieuse
00:27:02 et aussi incontrôlable.
00:27:04 Parce que quand on voit M. Breton,
00:27:06 qui s'adresse directement à Elon Musk,
00:27:08 concernant les propos,
00:27:10 toute la procédure qu'il ne met pas en place
00:27:15 pour contrôler tout ce système,
00:27:17 on voit bien que ce n'est pas dans les textes.
00:27:19 Et là, la dérive, c'est qu'on a des commissaires
00:27:22 comme M. Breton,
00:27:24 qui s'arrogent des compétences qu'ils n'ont pas.
00:27:26 Et on le voit au niveau du DSA,
00:27:27 on va le voir demain avec le Media Freedom Act,
00:27:29 où un comité européen va être mis en place
00:27:32 pour que l'ARCOM soit présente.
00:27:34 Et donc, on a tout un système où la souveraineté
00:27:36 et le pouvoir, vous l'avez bien rappelé Maître,
00:27:39 on a déjà un système national
00:27:41 qui permet finalement d'encadrer nos médias.
00:27:43 Et d'ailleurs, dans le rapport qui a permis
00:27:45 la mise en place de ce Media Freedom Act,
00:27:48 le Sénat alerte sur ce sujet
00:27:51 en disant que nous avons déjà tout ce qu'il faut.
00:27:54 Avoir intégré ce sujet au niveau européen,
00:27:57 c'est une perte de souveraineté,
00:27:59 une perte de pouvoir,
00:28:00 et finalement, à terme, une censure potentielle.
00:28:03 Et d'ailleurs, M. Breton le dit,
00:28:04 pour justifier cet acte,
00:28:06 il parle d'un gendarme européen
00:28:08 sur la liberté d'expression.
00:28:10 Alors, j'ai peur qu'aujourd'hui...
00:28:11 Pour bien qu'on comprenne, pardon,
00:28:12 excusez-moi Virginie de Jauron,
00:28:13 mais pour que les auditeurs comprennent,
00:28:15 parce que c'est assez complexe,
00:28:17 ce Media Freedom Act qui va être voté,
00:28:19 certainement, peut-être en l'état ou pas,
00:28:22 en mars ou avril,
00:28:24 à l'origine, pour garantir le pluralisme,
00:28:26 mais finalement, qui amènerait
00:28:28 une séparation stricte, notamment,
00:28:30 entre le propriétaire d'un média et la rédaction.
00:28:32 Ça veut dire qu'un propriétaire d'un média,
00:28:34 il y en a plein en France,
00:28:37 ne pourra pas dicter, insuffler,
00:28:40 sa ligne éditoriale à une rédaction.
00:28:42 Est-ce que ce n'est pas un petit peu hypocrite ?
00:28:45 Vous le savez mieux que moi.
00:28:48 Bien sûr que c'est hypocrite.
00:28:50 Après, je pense que le texte
00:28:53 part d'un bon sentiment.
00:28:56 Mais la difficulté, c'est qu'on voit,
00:28:57 comme je vous l'ai dit,
00:28:58 que c'est en temps de crise
00:29:00 qu'il se permet de se dériver.
00:29:02 On l'a vu avec ces deux crises.
00:29:03 On le voit aussi dans le rappel
00:29:05 de Madame van der Leyen au sommet de Davos,
00:29:08 qui dit que 2024 est une année cruciale
00:29:10 et que finalement, ce n'est pas le problème
00:29:13 du climat cette année qui pose le problème,
00:29:15 ou les crises, mais plutôt la désinformation.
00:29:18 Donc, ils ont conscience que la difficulté,
00:29:22 ça va être de contrôler
00:29:25 et qui va amener finalement à des votes
00:29:28 au mois de juin.
00:29:30 Et surtout, vous l'avez vu,
00:29:32 ça c'est au niveau européen,
00:29:33 mais au niveau mondial,
00:29:34 il y a d'autres votes importants,
00:29:35 notamment aux États-Unis.
00:29:36 Et donc, c'est vrai que ce rapport,
00:29:39 d'ailleurs, qui doit être voté
00:29:40 entre mars ou avril,
00:29:42 il y a déjà eu un.
00:29:43 C'est aussi la technique du Parlement,
00:29:44 c'est qu'il y a déjà eu un vote au préalable.
00:29:47 Donc là, on avait voté contre
00:29:48 et je rappelle que nous sommes
00:29:49 les seuls à avoir voté contre.
00:29:50 Tous les autres partis ont voté pour ce dossier,
00:29:53 avec cette difficulté pour nous
00:29:54 quand on avait vu qu'il y a une perte de souveraineté
00:29:57 en matière du contrôle de la liberté d'expression.
00:30:01 Et moi, j'ai envie de dire,
00:30:03 vu l'attendant...
00:30:04 Mais concrètement, en quoi les citoyens
00:30:05 seront brimés dans leur liberté d'expression
00:30:08 pour bien qu'on comprenne,
00:30:09 parce que c'est vrai que ça ne sert pas à grand chose
00:30:10 d'aller dans la technique des textes ?
00:30:12 Ça va changer quoi pour les citoyens ?
00:30:15 Pour les citoyens,
00:30:17 le meilleur exemple qu'on a en France aujourd'hui,
00:30:18 c'est ce qui se passe avec CNews.
00:30:20 Donc, vous avez l'Arkone qui s'est fait
00:30:22 alerté par le Conseil d'État
00:30:24 parce qu'il considère qu'il y a un manque de diversité
00:30:27 dans cette chaîne.
00:30:28 Donc là, on a ce premier niveau au niveau national.
00:30:31 Au niveau européen, c'est la même chose.
00:30:33 On le voit avec la Pologne,
00:30:34 où suite à des élections en Pologne
00:30:37 où le parti en pouvoir a été pas perdant,
00:30:40 en tout cas, il n'a pas pu se mettre dans le gouvernement.
00:30:43 Donc, la première chose qu'a fait M. Tusk,
00:30:45 c'est de limoger le directeur
00:30:48 d'une des plus grandes chaînes de Pologne.
00:30:51 Donc là, comment dire,
00:30:53 l'appréhension et la difficulté pour nos concitoyens,
00:30:55 c'est de voir finalement des chaînes
00:30:57 qui ont pignon sur rue,
00:30:58 ou alors des personnalités
00:31:02 qui vont être limogées.
00:31:03 Après, au niveau du contenu,
00:31:05 ça, effectivement, elle est inéditorielle,
00:31:07 elles sont choisies par les rédacteurs
00:31:09 ou par le journaliste, j'ai envie de dire,
00:31:12 parce qu'il y a encore heureusement cette liberté.
00:31:14 Mais concrètement, pour eux,
00:31:16 ça va être effectivement peut-être,
00:31:19 par rapport à ces interférences
00:31:21 au niveau national et au niveau européen,
00:31:23 d'un changement ou d'une fermeture.
00:31:26 On l'a bien vu, là, en Pologne,
00:31:29 il y a eu une fermeture des médias il y a quelques jours.
00:31:31 Vous restez avec nous, je vous donnerai la parole,
00:31:33 évidemment, Alexandre Lazéregg,
00:31:35 dans quelques instants, juste après, la pub.
00:31:37 Et puis, avec vous, 0826 300 300,
00:31:40 ça vous fait réagir, en tout cas,
00:31:41 sur les réseaux sociaux,
00:31:42 il y a des commentaires comme
00:31:43 "le ministère de la pensée",
00:31:44 dites-nous ce que vous en pensez, justement.
00:31:46 0826 300 300, à tout de suite sur Sud Radio.
00:31:49 Sud Radio, dans tous ses états,
00:31:53 Stéphanie Demuru.
00:31:55 Sud Radio, dans tous ses états,
00:31:59 Stéphanie Demuru.
00:32:02 On continue nos débats
00:32:04 sur l'obsession de la régulation
00:32:06 en matière de désinformation.
00:32:08 Alexandre Lazéregg, vous vouliez rajouter quelque chose
00:32:10 et répondre à Virginie Joron.
00:32:12 Oui, absolument, je vous remercie,
00:32:14 parce qu'il est quand même important,
00:32:15 je m'inscris tout à fait en faux,
00:32:16 quand même, dans ce qui a été dit.
00:32:18 Encore une fois, d'abord, l'Union européenne
00:32:20 ne s'accarpare pas une part de souveraineté nationale,
00:32:22 puisque ça fait partie de ses compétences,
00:32:24 c'est la raison pour laquelle
00:32:25 elle est compétente pour réguler sur ce point.
00:32:27 Encore une fois, je regrette
00:32:29 que l'Union européenne se charge de cela.
00:32:31 Je ne pense pas que la régulation aurait dû se faire
00:32:33 par la voix des nations.
00:32:34 Mais ceci étant dit, elle est compétente pour cela,
00:32:36 c'est prévu dans les textes.
00:32:37 Ensuite, je voudrais rassurer vos auditeurs,
00:32:39 parce que le texte garantit
00:32:41 le pluralisme des opinions.
00:32:43 Il propose aux États
00:32:45 de financer et de protéger
00:32:47 le pluralisme des idées
00:32:49 à travers la presse.
00:32:51 Il simplement souhaite
00:32:54 mettre en garde le fait
00:32:56 qu'il puisse y avoir un propriétaire
00:32:58 d'un organe de presse
00:32:59 qui oriente de façon idéologique
00:33:01 un média, si bien qu'on ne puisse plus
00:33:03 entendre des contradicteurs.
00:33:05 - Donc plus de presse d'opinion.
00:33:07 - Pas du tout, il faut ça.
00:33:08 Je suis tout à fait d'accord avec vous,
00:33:10 je veux faire observer qu'un organe de presse
00:33:12 n'est pas une institution, une entreprise,
00:33:14 comme les autres.
00:33:15 Elle est une part de la démocratie.
00:33:17 Je dirais qu'elle a un pouvoir important
00:33:19 sur l'influence, sur les opinions.
00:33:21 Il est tout à fait possible pour un capitaliste
00:33:23 d'avoir un organe, et le cas échéant,
00:33:25 de diffuser des informations telles qu'il les entend,
00:33:27 orientées telles qu'il les souhaite.
00:33:28 Mais ceci entendit, il doit quand même
00:33:30 laisser une place à des contradicteurs.
00:33:33 Et c'est simplement ce qui a fait remarquer
00:33:36 par exemple le Conseil d'Etat
00:33:38 qui a été critiqué par la parlementaire
00:33:40 que nous avons entendue.
00:33:42 Et à cet égard, simplement,
00:33:45 il y a la nécessité de faire vivre la diversité.
00:33:48 Mais il n'y a véritablement pas la volonté
00:33:52 d'abolir toute expression publique.
00:33:55 C'est tout à fait possible d'avoir
00:33:57 un organe, comme vous le dites, d'opinion.
00:33:59 Et je voulais rebondir sur la possibilité
00:34:01 par exemple pour l'humanité d'avoir
00:34:03 interviewé le président de la République récemment.
00:34:05 Ce qui montre bien que tout le monde doit pouvoir
00:34:07 s'exprimer dans tous les organes, même si ces organes
00:34:09 peuvent avoir une empreinte, je dirais, idéologique.
00:34:11 Encore craint-il que les gens de gauche aillent dans les médias de droite
00:34:13 et vice-versa.
00:34:15 Je ne pense pas que, contrairement à ce qui a été dit,
00:34:17 qu'ils le refusent.
00:34:19 Je peux vous dire, pour l'avoir vécu
00:34:21 dans d'autres médias, que si ça arrive,
00:34:23 très souvent.
00:34:24 En tout cas, ça serait leur responsabilité.
00:34:26 Tout simplement.
00:34:28 Pour le reste, je pense que ce texte européen
00:34:30 a ses bonnes intentions.
00:34:32 Je ne voudrais pas laisser faire croire
00:34:34 que les auditeurs ne doivent pas
00:34:36 se laisser envahir
00:34:38 par l'idée selon laquelle l'Union Européenne
00:34:40 veut absolument, je dirais,
00:34:42 couper
00:34:44 la voix de celles et ceux qui ont
00:34:46 des opinions qui ne sont pas
00:34:48 de l'idéologie dominante. C'est tout à fait inexact.
00:34:50 L'opinion diverse est
00:34:52 protégée par ce texte.
00:34:54 - Il faut beaucoup rire Virginie Rejoron.
00:34:56 - Pour terminer, juste...
00:34:58 Pour terminer simplement sur
00:35:00 ce que vous disiez, Madame, et je vous laisse
00:35:02 la parole. Quand vous dites
00:35:04 "il y a des organes qui vont être chargés",
00:35:06 le moment venu de sanctionner,
00:35:08 il y a toujours, quand vous avez un texte avec des obligations,
00:35:10 un organe ou une commission qui est chargé.
00:35:12 - Vous pensez que l'Europe n'a aucune,
00:35:14 sérieusement, Alexandre Zarek ?
00:35:16 Elle n'a aucune
00:35:18 intention de peser sur les élections ?
00:35:20 Sincèrement ?
00:35:22 - Dans quel sens ? Elle fait vivre la démocratie
00:35:24 et à cet égard, il y a eu, nous avions
00:35:26 à déplorer un certain nombre d'incidents, y compris
00:35:28 dans nos journaux.
00:35:30 Voyez par exemple les mouvements de protestation
00:35:32 qu'il y a eu au sein du Parisien.
00:35:34 Est-ce que vous vous souvenez ? Parce qu'on avait
00:35:36 reproché au directeur de la rédaction
00:35:38 d'avoir essayé de censurer
00:35:40 des informations qui
00:35:42 gênaient le propriétaire. Je pense que
00:35:44 c'est Bernard Arnault. Nous avons eu
00:35:46 un certain nombre de problématiques. Vous avez eu
00:35:48 les logiciels espions avec des journalistes
00:35:50 qui ont été espionnés
00:35:52 d'après ce qu'on dit, par l'état du Maroc.
00:35:54 Vous avez eu un certain nombre comme ça
00:35:56 de choses dont il faut prendre en main
00:35:58 les... enfin qu'il faut protéger.
00:36:00 Vous avez par exemple dans ce texte
00:36:02 la volonté de
00:36:04 garantir le secret des sources.
00:36:06 - Oui. - Ça c'est quelque chose d'important,
00:36:08 me semble-t-il. - Écoutez, tant mieux.
00:36:10 Si vous y croyez, c'est très bien.
00:36:12 - Sauf exception. Le secret des sources,
00:36:14 c'est encore une fois, sauf exception.
00:36:16 Donc il y a toujours, je vous dis, le diable
00:36:18 se cache dans les détails. C'est très bien.
00:36:20 On le voit dans les textes. Je veux juste rebondir sur...
00:36:22 - Attendez, excusez-moi Virginie.
00:36:24 On va aller voir Jérémy Assous
00:36:26 qui est un avocat spécialiste
00:36:28 en liberté de la presse également.
00:36:30 Jérémy Assous,
00:36:32 vous êtes avec nous en direct. Bonjour.
00:36:34 Vous...
00:36:36 Pour vous, la désinformation, déjà sur cette
00:36:38 notion, est-ce que c'est une
00:36:40 notion qui vous semble objective ?
00:36:42 - Absolument pas.
00:36:44 La désinformation, c'est
00:36:46 une notion qui est éminemment
00:36:48 politique. C'est toujours vos
00:36:50 adversaires qui disent
00:36:52 que vous désinformez. Et quand vous
00:36:54 relayez une information qui
00:36:56 pourrait favoriser ou
00:36:58 aller dans le sens de votre adversaire
00:37:00 pour vous critiquer
00:37:02 ou vous disqualifier, on dit que c'est de la désinformation.
00:37:04 Et ça marche dans les deux sens. Pour le
00:37:06 cas, là, c'est courant
00:37:08 en ce qui concerne la Russie. Dès que vous
00:37:10 prenez une information qui va dans le sens de la Russie,
00:37:12 on dit que vous oeuvrez
00:37:14 pour cette dernière, que vous êtes
00:37:16 le petit télégraphiste de cette dernière, même
00:37:18 si ce que vous dites est totalement vrai.
00:37:20 Je prends l'exemple, par exemple, de Nord Stream.
00:37:22 Le sabotage de Nord Stream,
00:37:24 il n'y a pas de doute que ce n'est absolument pas la Russie
00:37:26 qui l'a fait. Contrairement à ce que tous les
00:37:28 médias ont relayé dans un premier
00:37:30 temps. Ça ne servait absolument pas à la Russie.
00:37:32 Ça ne servait absolument pas à l'Allemagne. Et ça ne peut être
00:37:34 que soit les
00:37:36 Ukrainiens, soit les Américains
00:37:38 qui ont fait cette opération
00:37:40 de sabotage. Et j'en veux
00:37:42 preuve. C'est qu'à chaque fois
00:37:44 qu'il y a une information
00:37:46 qui est avancée comme exacte
00:37:48 et qui se révèle totalement fausse,
00:37:50 si Allemagne du camp allié,
00:37:52 on en parle très peu ou alors on parle d'imprécision.
00:37:54 On va dire que
00:37:56 c'était des inexactitudes mais qu'on a
00:37:58 rectifié. Et je prends des exemples,
00:38:00 prenons des exemples anciens pour éviter toute
00:38:02 pénémique. Les couveuses de
00:38:04 Koweït City, on voyait
00:38:06 c'était une opération qui était montée de toute
00:38:08 pièce par les Américains
00:38:10 à New York.
00:38:12 Prenons un autre exemple,
00:38:14 les 70 000 morts de Timisoara
00:38:16 en 89, alors
00:38:18 qu'il s'est révélé qu'il n'y en avait pas un seul.
00:38:20 Et quand Bernard Kouchner, qui à l'époque
00:38:22 était extrêmement actif dans les médias,
00:38:24 quand on lui a dit "mais vous aviez
00:38:26 avancé 70 000 morts, ce qui justifiait
00:38:28 le coup d'État",
00:38:30 aujourd'hui il se révèle qu'il n'y en a
00:38:32 aucun. Et il a dit "mais c'est une excellente
00:38:34 nouvelle, il y a 70 000 innocents qui
00:38:36 ne sont pas morts". Donc vous voyez,
00:38:38 c'est toujours la même chose.
00:38:40 Et je rebondis sur ce qu'ont dit
00:38:42 vos invités.
00:38:44 Je prends un exemple très simple.
00:38:46 Déjà l'idéologie dominante, elle n'est pas pro-européenne,
00:38:48 parce que je vous rappelle quand même que chaque fois qu'il y a eu des élections
00:38:50 ou des référendums,
00:38:52 c'est le camp
00:38:54 anti-européen, ou qualifié comme tel,
00:38:56 qui a gagné ces élections
00:38:58 quand on fait appel à un référendum.
00:39:00 Mais je prends juste un exemple d'RT,
00:39:02 Russia Today. Vous voyez,
00:39:04 nos institutions ne pouvaient rien lui reprocher.
00:39:06 Et elles ont été consultées,
00:39:08 que ce soit le Conseil d'Etat ou l'ARCOM,
00:39:10 et on ne pouvait absolument pas interdire
00:39:12 Russia Today France. Et ça posait
00:39:14 un énorme problème au gouvernement.
00:39:16 Juridiquement, non, non.
00:39:18 Et d'après les textes nationaux.
00:39:20 C'est-à-dire que vous savez, c'est quand même, on a une autorité
00:39:22 indépendante qui s'appelle l'ARCOM,
00:39:24 et après si on n'est pas satisfait
00:39:26 des décisions rendues par cette dernière,
00:39:28 on peut faire un recours devant le Conseil d'Etat.
00:39:30 Russia Today n'a jamais été sanctionnée,
00:39:32 n'a jamais fait l'objet de la moindre
00:39:34 sanction de la part de l'ARCOM,
00:39:36 et donc on ne pouvait absolument pas l'interdire.
00:39:38 Et à partir du moment où cette dernière,
00:39:40 de manière très équilibrée,
00:39:42 donnait également la voix
00:39:44 et pouvait donner la parole
00:39:46 aux partisans
00:39:48 du camp russe,
00:39:50 ce que c'est un peu propre d'un média,
00:39:52 c'est-à-dire qu'il y a une guerre,
00:39:54 et il est intéressant de savoir ce que disent
00:39:56 les deux camps, donc le camp
00:39:58 atlantiste, on l'avait,
00:40:00 et puis elle donnait également la parole au camp russe.
00:40:02 J'en sais quelque chose,
00:40:04 je vais être très transparente avec les auditeurs,
00:40:06 sinon c'est un petit peu délicat.
00:40:08 J'étais effectivement journaliste-présentatrice
00:40:10 sur RT France, et je vous confirme qu'on donnait
00:40:12 l'avis,
00:40:14 l'opinion de tout le monde,
00:40:16 mais on n'est pas là pour nécessairement
00:40:18 évoquer cette chaîne.
00:40:20 Cette chaîne, c'est très important de l'évoquer,
00:40:22 parce qu'elle donnait la parole et l'ARCOM,
00:40:24 à l'époque ça devait être fait ça, avait
00:40:26 enteigné le fait qu'il y avait un équilibre,
00:40:28 le respect des deux
00:40:30 partis, et que c'était
00:40:32 vraiment, c'était pas une chaîne partiale, et que ça se passait
00:40:34 très bien. Tout le monde
00:40:36 voulait interdire cette chaîne, tout le monde,
00:40:38 c'est-à-dire le gouvernement, comme ils ne pouvaient
00:40:40 pas, ils sont passés par l'Europe,
00:40:42 et cette chaîne qui n'existe plus,
00:40:44 n'existe pas, non pas parce qu'elle aurait commis la moindre faute,
00:40:46 mais tout simplement parce qu'on l'a mis
00:40:48 dans le cadre des sanctions,
00:40:50 et je crois que c'était le bloc 4. Donc on voit
00:40:52 bien que, en effet, l'Europe
00:40:54 ne supporte
00:40:56 pas, la Commission européenne,
00:40:58 les dirigeants européens ne supportent
00:41:00 pas toute voie dissonante.
00:41:02 Et ça c'est quelque chose de nouveau.
00:41:04 - On le voit d'ailleurs avec l'actualité,
00:41:06 pour changer, Julien Assange,
00:41:08 aujourd'hui,
00:41:10 - Mais ça ne pose aucun problème que Julien Assange
00:41:12 - qui fait son dernier recours, il est
00:41:14 toujours emprisonné, et c'était une voie
00:41:16 dissonante. - Je vois pas ce que l'Union européenne a...
00:41:18 - Mais l'Union européenne
00:41:20 a quand même dû intervenir
00:41:22 auprès de l'Angleterre, puisqu'à l'époque,
00:41:24 quand Assange était
00:41:26 vraiment réfugié dans l'ambassade
00:41:28 de l'équateur, l'Angleterre
00:41:30 faisait encore partie de l'Union européenne,
00:41:32 et aujourd'hui l'Union européenne aurait pu soutenir
00:41:34 - Vous n'êtes pas d'accord avec votre confert
00:41:36 sur ce plateau, on va donner la...
00:41:38 - Non, non, mais je comprends ce que tu me dis
00:41:40 mon confert, et je suis tout à fait...
00:41:42 - Il y a une chose qui est importante.
00:41:44 À partir du moment où l'Arkham dit
00:41:46 en ce qui concerne
00:41:48 ces news, attention,
00:41:50 il y a beaucoup trop de personnes
00:41:52 qui ont une idéologie, ou des idées
00:41:54 dites de droite, d'extrême droite
00:41:56 versus des idées
00:41:58 plus de gauche ou de centriste.
00:42:00 Donc il faut un peu... Moi je l'entends,
00:42:02 pourquoi pas ? Alors on va faire un espèce de
00:42:04 temps-parole général. Mais alors, comme vous l'avez
00:42:06 dit tout à l'heure, il faut que les invités viennent.
00:42:08 Mais s'ils ne viennent pas, dans ce cas-là,
00:42:10 il faut forcer les invités de gauche à venir.
00:42:12 - Ah oui, ben ça c'est difficile, Jérémy Assou,
00:42:14 je vous le confirme, puisque on a évoqué le fait
00:42:16 d'Erthé, je peux vous confirmer que beaucoup de gens
00:42:18 de gauche ne souhaitaient pas venir.
00:42:20 - Mais je suis d'accord, et j'ai bien conscience de ça.
00:42:22 Mais donc vous voyez bien la limite de l'exercice,
00:42:24 à partir du moment où les parties
00:42:26 vont s'organiser et vont dire,
00:42:28 par exemple, on boycotte CNews, on n'y va pas.
00:42:30 Que va faire CNews ?
00:42:32 On n'aura plus à inviter
00:42:34 et donner la parole à des gens. - Oui, c'est ça, c'est exactement ça.
00:42:36 - Et donc, c'est trop facile.
00:42:38 - Merci Jérémy Assou.
00:42:40 Merci, et alors désolé, Alexandre
00:42:42 Lazarek, je vous ai coupé
00:42:44 le sifflet, Virginie Joron aussi,
00:42:46 mais enfin voilà, le débat était complet, on a
00:42:48 un peu mélangé les sujets, mais tout de même, le dénominateur
00:42:50 commun, c'est la désinformation et comment
00:42:52 on la traite.
00:42:54 Au choix, je vous laisse faire votre
00:42:56 avis, excusez-moi Stéphane.
00:42:58 - Merci à tous les trois de l'avoir été avec nous.
00:43:00 On va se retrouver dans quelques instants, après les infos de 13h,
00:43:02 on parlera de Métaverse, Stéphanie,
00:43:04 avec Morgane Soulix, qui sera notre invitée.
00:43:06 A tout de suite sur Sud Radio. - Merci à tous les trois.
00:43:08 Sud Radio, parlons vrai, est aussi à Lyon
00:43:10 et Le Grand Lyon sur 105.8 FM,
00:43:12 le DAB+ et l'application Sud Radio.
00:43:14 Sud Radio, parlons vrai.
00:43:16 Sud Radio dans tous ses états.
00:43:20 Le face à face.
00:43:22 - Le face à face aujourd'hui à 13h04
00:43:24 sur Sud Radio, Stéphanie Demurieux, vous avez
00:43:26 le plaisir de recevoir Morgane Soulix,
00:43:28 co-auteure de ce livre "Métaverse,
00:43:30 comprendre le monde qui vient". C'est écrit
00:43:32 avec Michel Lévy-Provençal et c'est aux éditions
00:43:34 Grasset. Bonjour Morgane Soulix. - Bonjour.
00:43:36 - Bonjour Morgane Soulix.
00:43:38 On va parler avec vous effectivement d'une monde
00:43:40 de demain, vaste sujet,
00:43:42 parce que c'est vrai que la métaverse, on ne sait pas vraiment
00:43:44 quoi en penser.
00:43:46 Ça fascine autant que ça inquiète.
00:43:48 Une chose est certaine, c'est que
00:43:50 certainement ça va changer le monde.
00:43:52 Est-ce qu'on va vivre dans un univers virtuel
00:43:54 comme on peut le voir dans certains films
00:43:56 de science-fiction ? Quelles applications ?
00:43:58 Quel danger ?
00:44:00 On va commencer par le début
00:44:02 puisque dans votre première partie, vous nous
00:44:04 expliquez un petit peu les prémices
00:44:06 d'Internet et que tout va en fait
00:44:08 très très vite. - Absolument.
00:44:10 Déjà merci pour votre invitation
00:44:12 et comme vous le dites à juste titre, c'est
00:44:14 le monde de demain mais c'est aussi le monde dans lequel on est
00:44:16 déjà aujourd'hui et ça va très vite.
00:44:18 Pour revenir aux prémices d'Internet,
00:44:20 on voit qu'à peu près tous les
00:44:22 10-15 ans, Internet
00:44:24 connaît une révolution qui ne se fait pas de façon
00:44:26 brutale mais qui se fait de façon
00:44:28 sélinéaire.
00:44:30 Si effectivement dans le livre on revient aux trois phases
00:44:32 d'Internet et celle qui nous intéresse le plus
00:44:34 va être la dernière phase mais le fil
00:44:36 conducteur c'est début des années 90,
00:44:38 vous êtes un simple internaute,
00:44:40 vous aspirez juste de la formation. - Viens dans le micro,
00:44:42 Margat. - Au début, voilà,
00:44:44 début des années 90, vous êtes
00:44:46 un simple internaute et tout ce que vous pouvez faire
00:44:48 c'est lire des informations, plutôt scientifiques
00:44:50 d'ailleurs. - C'était poussif quand même. - Ouais c'était poussif,
00:44:52 c'était plus une page web, juste du texte
00:44:54 écrit, vous pouvez pas interagir, vous pouvez rien
00:44:56 faire. Puis quelques années plus tard,
00:44:58 on va dire début des années 2000-2010,
00:45:00 on parle du web 2 avec les réseaux sociaux
00:45:02 et là, nous, simples internautes,
00:45:04 on peut créer du contenu, on peut commenter, on peut
00:45:06 le mettre en ligne nous-mêmes, on est hyper autonome
00:45:08 et puis on arrive à cette troisième phase
00:45:10 qui est ce qu'on appelle le web 3. - Et là ça change tout, ça change tout.
00:45:12 À partir du moment où nous on peut créer
00:45:14 des contenus, on peut interagir, c'est vrai que
00:45:16 le monde change. - Ça a été une révolution,
00:45:18 ça a changé effectivement la façon dont on
00:45:20 communique, la façon dont on peut
00:45:22 à nouveau
00:45:24 accéder à de l'information mais aussi
00:45:26 la créer donc après il y a des choses positives
00:45:28 et des choses négatives comme chaque phase d'innovation,
00:45:30 les fake news sont arrivées à ce moment-là
00:45:32 mais aussi la libération de la parole
00:45:34 sur beaucoup de choses.
00:45:36 - Vous disiez dans votre livre d'ailleurs, excusez-moi de vous couper,
00:45:38 qu'un sondage
00:45:40 disait qu'environ 78% des gens
00:45:42 estimaient que par les réseaux sociaux
00:45:44 enfin ils pouvaient s'exprimer,
00:45:46 donner leur avis et que c'était
00:45:48 pour eux très libérateur
00:45:50 finalement parce que
00:45:52 jusqu'à présent leur parole était contenue.
00:45:54 - Oui et par exemple si on
00:45:56 pense aux phénomènes actuels, si on reste
00:45:58 ancré dans l'actualité,
00:46:00 tout ce qui est les phénomènes #MeToo,
00:46:02 tout ce qui est la libération de la parole
00:46:04 de la femme par exemple, c'est lié
00:46:06 aux réseaux sociaux où finalement on s'exprime
00:46:08 de façon beaucoup plus libre,
00:46:10 on a cette possibilité finalement de lever
00:46:12 les tabous sur plein de choses et c'est grâce aux réseaux sociaux.
00:46:14 - Et vous nous disiez,
00:46:16 que ça allait tellement vite, ça c'est quand
00:46:18 on s'est parlé un petit peu avant l'émission,
00:46:20 vous me disiez "j'ai fini le livre avant
00:46:22 que
00:46:24 l'intelligence artificielle soit aussi connue"
00:46:26 c'est dire comment
00:46:28 les choses évoluent rapidement.
00:46:30 - Les choses vont très vite effectivement,
00:46:32 on a parlé de Métaverse, on a commencé
00:46:34 à parler de Métaverse fin 2021, je pense qu'on va y revenir,
00:46:36 Tchad GPT est arrivé
00:46:38 sans qu'on s'y attende vraiment,
00:46:40 fin 2022, novembre 2022,
00:46:42 hier ou il y a quelques jours
00:46:44 la société maire
00:46:46 de Tchad GPT lance SORA
00:46:48 qui est la première intelligence artificielle générative
00:46:50 de vidéo, en fait tout va très très vite
00:46:52 et je suis incapable de vous dire
00:46:54 quelle va être l'innovation de demain.
00:46:56 - Alors, ce livre est consacré
00:46:58 au Métaverse, déjà
00:47:00 qu'est-ce que c'est exactement ?
00:47:02 - Très difficile de donner
00:47:04 une définition
00:47:06 sûre, une définition
00:47:08 affirmée d'un mot qui n'existait même pas il y a deux ans.
00:47:10 Il faut savoir que début 2024
00:47:12 le Larousse et le Petit Robert
00:47:14 ont rentré le terme Métaverse dans le dictionnaire.
00:47:16 Donc ça c'est assez intéressant de voir que finalement
00:47:18 c'est un mot qui est arrivé dans nos foyers,
00:47:20 qui est démocratisé, qui est arrivé dans nos esprits collectifs.
00:47:22 Le Métaverse,
00:47:24 le Métavers, la Métavers,
00:47:26 les Métavers, les Métavers,
00:47:28 on ne sait pas en fait, c'est ça qui est intéressant.
00:47:30 Moi je l'imagine
00:47:32 comme ce qu'on a dit tout à l'heure,
00:47:34 finalement une évolution d'Internet,
00:47:36 une nouvelle étape d'Internet.
00:47:38 Jusqu'ici Internet, on y accède
00:47:40 en deux dimensions derrière nos écrans
00:47:42 et à mon sens
00:47:44 les prochaines évolutions, et on le voit bien
00:47:46 et je vais donner quelques exemples,
00:47:48 mais en fait à mon sens c'est
00:47:50 un Internet en trois dimensions,
00:47:52 on ne sera plus derrière nos écrans,
00:47:54 on sera dans notre écran et on va pouvoir à nouveau
00:47:56 modifier la façon
00:47:58 dont on communique, dont on accède à de l'information
00:48:00 de façon beaucoup plus interactive
00:48:02 et beaucoup plus immersive.
00:48:04 Et il faut le préciser,
00:48:06 les opérateurs Méta
00:48:08 par exemple investissent énormément
00:48:10 donc eux pensent en tout cas
00:48:12 que c'est le futur.
00:48:14 Et pas que je pense, parce qu'effectivement
00:48:16 si on pense au grand
00:48:18 au Big Tech Méta
00:48:20 donc
00:48:22 pour refaire un petit contexte,
00:48:24 recontextualiser le fait,
00:48:26 on a tous entendu parler de Métaverse
00:48:28 fin 2021 quand Mark Zuckerberg
00:48:30 a opéré le rebranding de Facebook
00:48:32 en Méta, il a pris la parole sur ce sujet
00:48:34 et peut-être qu'on reviendra sur le pourquoi
00:48:36 il l'a fait à ce moment-là.
00:48:38 On pourrait le dire tout de suite.
00:48:40 Juste qu'on redonne 2021,
00:48:42 si on se replonge en 2021,
00:48:44 6 janvier 2021,
00:48:46 envahissement du Capitole.
00:48:48 Courant 2021, Frances Hogan
00:48:50 qui est la lanceuse d'alerte de Facebook
00:48:52 qui accuse son ancien
00:48:54 employeur de ne pas avoir été
00:48:56 capable de suffisamment modérer
00:48:58 les incitations à la haine et à la violence.
00:49:00 Donc 2021,
00:49:02 alors que Mark Zuckerberg était l'homme
00:49:04 de l'année pour le Time, 10 ans plus tôt,
00:49:06 là il est le diable.
00:49:08 Et il veut nous montrer que finalement
00:49:10 son entreprise
00:49:12 n'est pas uniquement un réseau social.
00:49:14 Et donc montrer qu'il est innovateur
00:49:16 aussi en technologie, il avait acheté les casques
00:49:18 Oculus de réalité virtuelle
00:49:20 quelques années plus tôt et donc il fait ce rebranding
00:49:22 en Méta peut-être un petit peu trop tôt
00:49:24 dans nos esprits collectifs à nous
00:49:26 pour vraiment comprendre ce qu'était le Métaverse.
00:49:28 Donc ça c'est un point vraiment fort
00:49:30 et pour revenir à votre question initiale sur
00:49:32 les grands de la tech qui investissent
00:49:34 dans le Métaverse, pas uniquement, par exemple
00:49:36 chez nous, Renault, dans l'industrie
00:49:38 a investi, a annoncé
00:49:40 il y a quelques semaines
00:49:42 investir massivement dans son Métaverse
00:49:44 industriel. Donc le Métaverse
00:49:46 n'est pas que réservé aux grands de la tech
00:49:48 ou aux jeux vidéo.
00:49:50 Renault, c'est vrai qu'on ne les attendait pas nécessairement là
00:49:52 on ne s'imagine pas, pardon
00:49:54 à nos amis de Renault, mais on ne s'imagine pas forcément
00:49:56 tout de suite comme ça en voiture
00:49:58 du futur. Comment
00:50:00 Renault a utilisé le Métaverse ?
00:50:02 Alors en fait, effectivement, nous, une fois de plus
00:50:04 si on est un simple internaute,
00:50:06 consommateur, citoyen lambda
00:50:08 on ne se rend pas compte que le Métaverse est déjà
00:50:10 opérationnel dans beaucoup
00:50:12 d'industries, dont l'industrie automobile
00:50:14 Renault a investi
00:50:16 plusieurs centaines de millions d'euros
00:50:18 dans son Métaverse industriel
00:50:20 et aujourd'hui, par exemple, les peintres
00:50:22 des carrosseries de nos voitures actuelles
00:50:24 sont déjà formés sous forme de réalité
00:50:26 virtuelle, donc avec des casques de réalité
00:50:28 virtuelle, ce qui permet
00:50:30 d'analyser les gestes et de les corriger mieux
00:50:32 ce qui permet de ne pas dépenser
00:50:34 inutilement de la peinture, ce qui
00:50:36 permet aussi à des
00:50:38 ingénieurs du monde entier de se
00:50:40 réunir autour d'un projet
00:50:42 et donc, voilà, donc
00:50:44 et Renault a annoncé, rien que
00:50:46 cette année en 2023, avoir déjà fait
00:50:48 270 millions d'euros
00:50:50 d'économies grâce à son Métaverse industriel
00:50:52 C'est pas mal, effectivement
00:50:54 Vous parliez de l'Oculus
00:50:56 de Facebook, c'est
00:50:58 vrai que ça n'a pas vraiment pris
00:51:00 on en est où
00:51:02 finalement avec ce Métaverse ? On a l'impression que ça a
00:51:04 démarré sur l'échelle Poudreau et que
00:51:06 finalement ça marque un peu le pas
00:51:08 Ça n'a pas vraiment pris, je pense que ça va
00:51:10 arriver, ça c'est sûr, quoi qu'il en soit
00:51:12 2021 et 2022
00:51:14 l'Oculus a été un des
00:51:16 cadeaux les plus faits aux Etats-Unis
00:51:18 au moment de Noël
00:51:20 On le voit en fait dans les analyses
00:51:22 des applications qui sont téléchargées
00:51:24 au lendemain de Noël aux Etats-Unis, sur l'App Store
00:51:26 ce qui a été le plus téléchargé
00:51:28 c'est l'application Oculus, donc ça c'est quand même quelque chose
00:51:30 à garder en tête. Ensuite
00:51:32 effectivement, pour ceux
00:51:34 qui ont déjà essayé
00:51:36 un casque
00:51:38 de réalité virtuelle d'Oculus
00:51:40 c'est des casques qui ne sont vraiment pas agréables
00:51:42 à porter, qui sont encore extrêmement lourds
00:51:44 Dans le livre, je décris bien, Mark Zuckerberg
00:51:46 a à la fois investi
00:51:48 dans Oculus, mais aussi dans Ray-Ban
00:51:50 pour des lunettes de réalité augmentée
00:51:52 donc là ce ne sera plus des gros casques, et il a déjà
00:51:54 annoncé les prochaines sorties de ces
00:51:56 casques et de ces lunettes en 2024,
00:51:58 2026, 2028, donc lui sait aussi
00:52:00 que ce n'est pas encore mature
00:52:02 mais qu'il travaille à sa maturité
00:52:04 et puis il faut garder en tête
00:52:06 juin 2021
00:52:08 Tim Cook qui annonce le lancement
00:52:10 des premiers casques
00:52:12 de réalité augmentée pour le coup
00:52:14 d'Apple, et la sortie
00:52:16 vendredi dernier, le 2 février aux Etats-Unis
00:52:18 avec plus de 300 000 ventes
00:52:20 le jour de la sortie, donc c'est un succès
00:52:22 déjà phénoménal en fait. - On va en parler
00:52:24 dans quelques instants, justement, Morgane Saulier
00:52:26 - Et peut-être que vous nous regardez sur la page Facebook
00:52:28 de Sud Radio avec votre casque
00:52:30 alors dites-nous ce que vous en pensez, intervenez
00:52:32 0826 - Pas trop de commentaires des obligé
00:52:34 chers écouteurs
00:52:36 - Vous avez votre Apple Vision si vous êtes
00:52:38 aux Etats-Unis, à tout de suite sur Sud Radio
00:52:40 Sud Radio, votre
00:52:42 attention est notre plus belle récompense
00:52:44 - C'est vraiment agréable d'entendre
00:52:46 une radio aussi joyeuse, même que ce soit
00:52:48 le 7h du matin et le soir, c'est
00:52:50 excellent. - Sud Radio,
00:52:52 parlons vrai
00:52:54 Sud Radio dans tous
00:52:56 ses états. Stéphanie
00:52:58 Demiru - 13h16 sur Sud Radio
00:53:00 nous sommes toujours en compagnie de
00:53:02 Morgane Saulier qui vient nous voir pour ce livre
00:53:04 "Metaverse, comprendre le monde qui vient"
00:53:06 c'est aux éditions, grâce à elle. - On essaie de comprendre
00:53:08 avec vous, Morgane Saulier, le monde de demain
00:53:10 vous nous parliez de la Métaverse
00:53:12 et de ce casque Apple
00:53:14 qui vient de sortir aux Etats-Unis
00:53:16 et qui pourrait bien
00:53:18 faire passer une étape. - Oui, alors
00:53:20 gardons en tête
00:53:22 que Apple n'est jamais à la source
00:53:24 d'innovation, mais ils ont la capacité
00:53:26 de démocratiser l'usage de certains
00:53:28 dispositifs chez nous. Je pense à
00:53:30 l'iPhone, je pense à l'Apple Watch,
00:53:32 je pense à l'iPad, en fait
00:53:34 Apple n'a pas inventé le smartphone, mais ils ont
00:53:36 eu cette force
00:53:38 marketing, financière
00:53:40 et puis technique aussi
00:53:42 de démocratiser le usage. - Et vous avez des
00:53:44 retours justement sur ce casque ? - Alors justement,
00:53:46 ce qui est assez phénoménal, c'est que quand Tim Cook a annoncé
00:53:48 le lancement du casque en juin
00:53:50 les analystes disaient, mais un, c'est
00:53:52 extrêmement cher, deux,
00:53:54 ça va être encore extrêmement
00:53:56 lourd, il n'y a pas d'application pour le moment
00:53:58 en 3D. - 4000$ c'est ça ? - 4000$ !
00:54:00 Et comme je disais tout à l'heure,
00:54:02 le premier jour de la sortie, 300 000
00:54:04 ventes, c'est énorme !
00:54:06 Et donc en fait, ça prouve que
00:54:08 un, que c'est extrêmement attendu,
00:54:10 il y a déjà de très nombreuses applications
00:54:12 qui sont dedans, qui sont
00:54:14 adaptées en 3D, parce que du coup il faut adapter
00:54:16 les applications de l'App Store actuelles en 3D
00:54:18 et chez nous par exemple, Decathlon
00:54:20 est déjà en train de développer
00:54:22 son application qui va permettre
00:54:24 un usage
00:54:26 d'adapter ses applications
00:54:28 dans l'Apple Vision Pro, donc en 3D.
00:54:30 - Justement les applications, parce que c'est un petit peu
00:54:32 la question que tout le monde se pose, je ne sais pas si
00:54:34 nos auditeurs ont vu le film
00:54:36 Ready Player One de Spielberg,
00:54:38 qui a quelques années déjà, où on vit,
00:54:40 où les gens vivent dans le virtuel,
00:54:42 ne se parlent plus, est-ce que ça vous y
00:54:44 croyez clairement ? - Alors je pense
00:54:46 qu'on va arriver à quelque chose d'assez hybride
00:54:48 en fait, je pense qu'on peut distinguer
00:54:50 les casques de réalité virtuel avec les casques
00:54:52 de réalité augmentés. Là où Mark Zuckerberg
00:54:54 avec son Oculus Quest
00:54:56 nous propose des
00:54:58 casques de réalité virtuels qui nous coupent
00:55:00 complètement du monde physique,
00:55:02 là Apple nous propose un casque de réalité
00:55:04 augmenté, qui plug
00:55:06 des informations sur
00:55:08 notre monde physique.
00:55:10 - Donc on n'est pas dans...
00:55:12 - On n'est pas complètement...
00:55:14 Voilà, en immersion.
00:55:16 Sachant qu'on en parlera certainement tout à l'heure,
00:55:18 les deux possibilités
00:55:20 ont des applications dans
00:55:22 notre monde réel, notamment par exemple
00:55:24 la réalité virtuelle permet de former les chirurgiens
00:55:26 de demain. - Oui, c'est vraiment
00:55:28 dans la santé c'est un point extrêmement important.
00:55:30 - Oui, la santé... - On parlait de la pénurie
00:55:32 des médecins, est-ce qu'on va pouvoir finalement
00:55:34 se soigner soi-même,
00:55:36 avoir des diagnostics fiables ? - Alors se soigner
00:55:38 soi-même je ne sais pas, mais par contre
00:55:40 ce que va permettre, à mon sens,
00:55:42 ces évolutions technologiques dans le domaine
00:55:44 de la santé, je vois plusieurs usages,
00:55:46 ou en tout cas plusieurs cas d'application dans le domaine de la santé
00:55:48 qui vont être un grand bénéfice
00:55:50 pour nous, patients, mais aussi pour
00:55:52 tout le système de soins. - Lesquels ? - Par exemple,
00:55:54 alors, tout à l'heure je disais, les chirurgiens
00:55:56 de demain peuvent déjà se former
00:55:58 grâce à la réalité virtuelle. C'est-à-dire
00:56:00 il y a des simulations d'opérations
00:56:02 qui pourraient être
00:56:04 un petit peu compliquées,
00:56:06 ou pas d'ailleurs, des opérations
00:56:08 et donc plutôt que de se former
00:56:10 sur des corps déjà morts,
00:56:12 en fait on peut reproduire des opérations un peu sensibles.
00:56:14 Ça c'est le premier point. Le deuxième point, c'est les chirurgiens
00:56:16 d'aujourd'hui, notamment il y a eu
00:56:18 une première opération de la moelle épinière à l'hôpital
00:56:20 John Hopkins aux Etats-Unis,
00:56:22 des chirurgiens d'aujourd'hui, sous forme
00:56:24 de réalité augmentée, c'est-à-dire que
00:56:26 quand le patient est sur la table d'opération,
00:56:28 ils ont des informations qui viennent
00:56:30 s'incruster sur le corps
00:56:32 du patient pour permettre plus de précision.
00:56:34 Ça c'est le deuxième point. Le troisième point,
00:56:36 moi en santé mentale, j'y vois des grands bénéfices,
00:56:38 notamment,
00:56:40 j'en parle dans le livre, l'association
00:56:42 des narcotiques anonymes, qui accompagne
00:56:44 des personnes qui souffrent d'addiction,
00:56:46 a réuni, un peu comme les alcooliques
00:56:48 anonymes dans la vraie vie, mais sous
00:56:50 forme de réalité virtuelle, donc sous forme
00:56:52 d'avatar, ils se sont retrouvés dans un monde
00:56:54 virtuel et les patients qui ont pu
00:56:56 accéder à cette opération,
00:56:58 à ce moment assez
00:57:00 inédit, témoignent même,
00:57:02 ça fait tomber les barrières et moi j'y vois des
00:57:04 grands bénéfices, à la fois pour les personnes timides
00:57:06 qui sont mal dans leur peau,
00:57:08 qui ne veulent pas qu'on les voit,
00:57:10 pour des grands chefs d'entreprise
00:57:12 ou des personnes connues qui ont besoin
00:57:14 d'accéder à des thérapies mais qui ne veulent pas qu'on les reconnaisse,
00:57:16 pour des personnes qui sont en situation
00:57:18 de handicap, qui ne peuvent pas sortir de
00:57:20 chez elles, enfin voilà, il y a beaucoup de bénéfices dans le domaine
00:57:22 de la santé. - Également dans le tourisme,
00:57:24 alors bon, c'est sûr qu'il ne faudra pas que ça soit
00:57:26 4000 dollars, parce que ça va empêcher
00:57:28 beaucoup de monde de l'acheter, mais c'est vrai
00:57:30 que ça coûte de plus en plus cher de voyager,
00:57:32 il y a aussi la tyrannie
00:57:34 souvent de l'écologie.
00:57:36 Est-ce que ça sera amené
00:57:38 finalement à remplacer le tourisme,
00:57:40 le vrai ? - Alors, à la fois
00:57:42 à le remplacer, mais à la fois
00:57:44 à le sublimer, j'ai envie de dire.
00:57:46 Pour le remplacer, c'est effectivement, il y a plusieurs
00:57:48 villes dans le monde entier qui commencent déjà
00:57:50 à proposer leur ville dans le métaverse,
00:57:52 je pense à Séoul, je pense à Tokyo,
00:57:54 je pense à Los Angeles. - Une vie très moderne.
00:57:56 - Ouais, et pas que, il y a la Barbade
00:57:58 aussi, il y a des petites villes aussi
00:58:00 qui se disent... - Enfin, on ne peut pas se baigner, c'est bête,
00:58:02 la Barbade c'est bête de ne pas profiter de... - Non, on ne peut pas se baigner, c'est tout mal !
00:58:04 - Voilà, il y a sa limite.
00:58:06 - C'est vrai, et donc ces villes-là, elles proposent à la fois aux touristes,
00:58:08 mais à la fois aux citoyens,
00:58:10 aux habitants de la ville, d'accéder soit à
00:58:12 des informations administratives,
00:58:14 soit de visiter la ville de façon virtuelle.
00:58:16 Et ce qui est intéressant, c'est qu'on voit
00:58:18 qu'une agence de voyage à New York
00:58:20 propose de façon virtuelle
00:58:22 des tours opérateurs
00:58:24 via hélicoptère qui surplombent
00:58:26 la ville de New York, et se rendre compte
00:58:28 qu'il y a une augmentation de 190%
00:58:30 de réservations pour aller à New York
00:58:32 réellement. Donc ça donne envie.
00:58:34 - Est-ce que vous... Pardon,
00:58:36 Morgane, mais est-ce que vous y croyez justement
00:58:38 à ce monde où on sait déjà qu'il y a le
00:58:40 fameux phénomène des NFT,
00:58:42 certaines entreprises achètent
00:58:44 des terrains, Carrefour l'a fait,
00:58:46 on peut acheter des oeuvres d'art,
00:58:48 des voitures de sport, est-ce qu'il y aura
00:58:50 vraiment un monde parallèle dans lequel
00:58:52 on vivra, tout simplement ? - Alors je ne pense pas
00:58:54 que ce soit un monde parallèle, c'est un monde
00:58:56 complémentaire, enfin ça va être des
00:58:58 expériences complémentaires.
00:59:00 - Vous aurez votre appartement dans la
00:59:02 Métaverse ?
00:59:04 - Ça j'en doute un petit peu.
00:59:06 - Mais ça se dit déjà, ça se fait.
00:59:08 - Effectivement, en 2021,
00:59:10 comme vous le dites à juste titre, il y a Carrefour
00:59:12 qui a acheté sa parcelle de terrain, alors peut-être qu'on ira
00:59:14 faire ses courses dans un hypermarché
00:59:16 virtuel, et que ce sera
00:59:18 tellement personnalisé qu'ils sauront que vous ne mangez
00:59:20 pas de gluten, ou que vous ne mangez pas de je-ne-sais-pas-quoi,
00:59:22 et que dans cet hypermarché, ou dans ce supermarché,
00:59:24 ou dans ce marché personnalisé,
00:59:26 vous aurez les produits qui vous
00:59:28 correspondront.
00:59:30 Ça c'est un point, mais dans
00:59:32 tout, mais en fait, effectivement,
00:59:34 il y a eu une grosse hype fin 2021, avec
00:59:36 AXA, avec Carrefour, ce matin
00:59:38 je lisais Forbes vient de lancer
00:59:40 aussi son Métaverse
00:59:42 dans ce même,
00:59:44 dans cette même plateforme de terrain
00:59:46 virtuel dans laquelle Carrefour a investi,
00:59:48 pour proposer des expériences
00:59:50 immersives, des formations,
00:59:52 donc finalement, non, c'est pas mort, et
00:59:54 certaines de nos entreprises continuent à investir.
00:59:56 Ça veut dire que s'il y a un monde parallèle,
00:59:58 là je pousse la logique à l'extrême,
01:00:00 les lois,
01:00:02 elles seront régies par qui ? Vous volez
01:00:04 quelque chose dans la Métaverse
01:00:06 qui appartient à quelqu'un, qu'est-ce qui se passe ?
01:00:08 Vous allez être jugé dans la Métaverse par un tribunal ?
01:00:10 Non, alors ce qu'on s'est dit tout à l'heure,
01:00:12 c'est que finalement, le Métaverse, c'est l'évolution
01:00:14 d'Internet, donc ce sera exactement
01:00:16 les mêmes lois que les lois d'Internet
01:00:18 qui sont en train d'évoluer.
01:00:20 En fait, au départ des réseaux sociaux, il y a eu un énorme
01:00:22 vide juridique, parce que finalement, c'était
01:00:24 quelque chose de naissant, et à chaque fois qu'il y a une
01:00:26 innovation, il y a un vide juridique, et petit à petit,
01:00:28 les législations viennent s'enrichir
01:00:30 des usages
01:00:32 qu'on y voit. Et c'est ce qui
01:00:34 est en train de se passer avec,
01:00:36 au niveau européen, au niveau mondial, des projets de lois
01:00:38 qui sont en train d'émerger, mais pour le moment,
01:00:40 de toute façon, vous avez
01:00:42 une action dans le Métaverse, c'est vous qui êtes responsable.
01:00:44 De toute façon, vous êtes un être humain, et c'est vos
01:00:46 actions à vous qui seront jugées.
01:00:48 Alors là, on est en train de parler quoi ?
01:00:50 D'un monde à horizon
01:00:52 une décennie, un peu moins ?
01:00:54 Comme on le disait tout à l'heure, il y a déjà
01:00:56 des usages qui existent, mais notamment, c'est les pays
01:00:58 d'Asie du Sud-Est qui sont
01:01:00 vraiment très précurseurs, qui sont pionniers.
01:01:02 En Corée, il y a énormément d'usages
01:01:04 sur des plateformes type Zepeto, que vous
01:01:06 ne connaissez pas encore en France, mais Zepeto
01:01:08 a annoncé
01:01:10 mettre en place une équipe à Paris, pour
01:01:12 développer cette application qui touche déjà
01:01:14 plus de 300 millions de Coréens, donc c'est absolument
01:01:16 300 millions de personnes, en tout cas, dans le monde,
01:01:18 donc c'est absolument énorme, avec des marques
01:01:20 comme Zara, comme Gucci,
01:01:22 comme Dior, notamment beaucoup de marques du luxe
01:01:24 qui sont très présentes et qui font déjà
01:01:26 énormément de business, mais pour nous
01:01:28 en France, effectivement, moi je le
01:01:30 vois avant la fin de la décennie,
01:01:32 mais c'est vrai qu'aujourd'hui,
01:01:34 c'est pas encore mature. - Enfin, c'est pas
01:01:36 mature, alors je ne veux pas faire de publicité,
01:01:38 mais c'est vrai que pour ceux qui ont la chance d'habiter
01:01:40 ou de passer à Paris,
01:01:42 il y a cette visite incroyable
01:01:44 de Notre-Dame en virtuel,
01:01:46 là on se rend compte quand même des possibilités,
01:01:48 on s'en polie, on a même
01:01:50 un petit peu le vertige, c'est vrai que ça va très loin.
01:01:52 Les applications se rendent
01:01:54 compte, parce qu'on peut avoir l'air un petit peu
01:01:56 folle de parler comme ça, mais il y a de...
01:01:58 on est vraiment dans un autre monde.
01:02:00 - Exactement, alors vous parlez effectivement de Notre-Dame,
01:02:02 pour ne pas être que parisien,
01:02:04 à Lyon, il y a Kheops,
01:02:06 je sais qu'à La Rochelle, il y a un autre...
01:02:08 hier, l'opéra
01:02:10 de Lorraine de Nancy a annoncé
01:02:12 son propre métaverse qui nous permet de rentrer
01:02:14 dans l'opéra, et c'est effectivement
01:02:16 des expériences que je recommande
01:02:18 à tout le monde qui sont phénoménales, où on rentre
01:02:20 dans un monde complètement onirique,
01:02:22 complètement féerique, on est embarqué,
01:02:24 et comme vous dites, on nous dit de nous baisser,
01:02:26 on se baisse, il y a des
01:02:28 oiseaux qui nous arrivent dessus,
01:02:30 voilà, c'est
01:02:32 formidable. - Quels sont
01:02:34 les limites, justement,
01:02:36 les dangers ? - Alors oui, avant d'en
01:02:38 venir aux dangers, justement, pour compléter
01:02:40 cette question de la réalité virtuelle
01:02:42 et de Kheops
01:02:44 et de Notre-Dame,
01:02:46 un autre domaine d'application
01:02:48 qui, moi, m'est vraiment cher
01:02:50 et pour lequel je pense que ça va être
01:02:52 quelque chose de très positif, c'est dans le domaine
01:02:54 de l'éducation.
01:02:56 Dans le domaine de l'éducation, par exemple,
01:02:58 je voulais mettre en avant
01:03:00 une initiative qui m'a beaucoup marquée,
01:03:02 qui est dans le jeu Fortnite,
01:03:04 donc probablement ceux qui
01:03:06 sont nos auditeurs, soit jouent à Fortnite,
01:03:08 soit ont des enfants qui jouent à Fortnite,
01:03:10 un jeu de guerre, où
01:03:12 en fait, les joueurs
01:03:14 s'entretuent. A l'occasion
01:03:16 de l'anniversaire de la mort de Martin Luther King,
01:03:18 Fortnite et le magazine
01:03:20 Time ont fait une collaboration et permettait
01:03:22 aux joueurs d'accéder
01:03:24 au discours
01:03:26 reconstitué de Martin Luther King.
01:03:28 Donc, dans un objectif
01:03:30 d'éducation,
01:03:32 voilà,
01:03:34 d'éducation, de cours d'histoire, je trouve ça
01:03:36 phénoménal. Donc, voilà.
01:03:38 - On évoquait des dangers, mais on va les évoquer
01:03:40 après, on va marquer une petite pause.
01:03:42 - Oui, je crois qu'il y avait même eu des concerts dans Fortnite,
01:03:44 en direct. - Absolument. - On va se retrouver
01:03:46 dans un instant sur Sud Radio, on est toujours
01:03:48 avec Morgane Soulier, Stéphanie Demuré, et puis vous,
01:03:50 0826 300 300
01:03:52 pour poser toutes vos questions ou pour réagir,
01:03:54 tout simplement. A tout de suite, ne bougez pas.
01:04:08 - Et on poursuit notre entretien avec
01:04:10 Morgane Soulier qui a écrit ce livre,
01:04:12 "La Métaverse",
01:04:14 avec Michel Lévy,
01:04:16 Provençal, "Comprendre le monde
01:04:18 qui vient", et c'est vrai qu'il n'est pas facile
01:04:20 à comprendre ce monde, on a l'impression
01:04:22 qu'on est dans un film de science-fiction.
01:04:24 D'ailleurs, vous me disiez,
01:04:26 là, hors antenne, les films de science-fiction,
01:04:28 ils ont été très, très
01:04:30 visionnaires. - Alors, on peut
01:04:32 penser qu'ils ont été très visionnaires,
01:04:34 on pense notamment à Tron, on pense
01:04:36 à Minority Report, on pense
01:04:38 à Matrix.
01:04:40 Il faut savoir qu'un réalisateur
01:04:42 scénariste comme Steven Spielberg,
01:04:44 quand il imagine
01:04:46 Minority Report,
01:04:48 ou tous les films qu'il a pu imaginer
01:04:50 qui semblent très visionnaires,
01:04:52 en fait, il a passé plusieurs semaines,
01:04:54 voire plusieurs mois, auprès
01:04:56 des ingénieurs des laboratoires
01:04:58 de recherche et développement du MIT.
01:05:00 Donc, en fait, c'est les ingénieurs des laboratoires
01:05:02 de recherche et développement du MIT
01:05:04 qui ont donné
01:05:06 au scénariste, au réalisateur, la vision
01:05:08 de comment est-ce qu'on peut imaginer que le monde va évoluer
01:05:10 au regard des connaissances qu'on a
01:05:12 de l'évolution de l'informatique
01:05:14 et des choses comme ça. Donc, en fait,
01:05:16 ça paraît logique
01:05:18 que ça colle à la réalité
01:05:20 vers laquelle on va. - Elle n'est pas toujours
01:05:22 gaie, cette réalité, parce que
01:05:24 c'est souvent un monde de solitude où on est,
01:05:26 je le disais, chacun de son côté avec
01:05:28 ses lunettes. Ça veut dire aussi
01:05:30 qu'il y a beaucoup de gens seuls,
01:05:32 il y a beaucoup de gens célibataires. Est-ce qu'on va
01:05:34 pouvoir avoir une vie amoureuse
01:05:36 dans la métaverse ?
01:05:38 Voilà, un amoureux, ça, on les emmerde,
01:05:40 finalement. - Oui !
01:05:42 Alors, on a vu que les réseaux
01:05:44 sociaux et que les applications ont
01:05:46 permis des rencontres, notamment
01:05:48 les réseaux sociaux, aujourd'hui, permettent de rencontrer
01:05:50 des gens dans le monde entier.
01:05:52 Je suis sûre qu'il y a des très belles histoires qui se sont créées
01:05:54 de personnes qui se sont rencontrées sur les réseaux sociaux.
01:05:56 Ce sera probablement la même chose
01:05:58 dans la métaverse. Et après, moi, je crois
01:06:00 qu'on va avoir un être humain qui a besoin de se rassembler
01:06:02 et du coup, on pourra très bien rencontrer un avatar
01:06:04 dans la métaverse, lui donner rendez-vous et le voir
01:06:06 dans le monde réel, ou créer de très belles amitiés.
01:06:08 Il y a de très belles amitiés qui se créent comme ça.
01:06:10 - Ou de belles histoires d'amour, vraiment.
01:06:12 - Et de belles histoires d'amour, exactement.
01:06:14 Après, ce qui est rigolo,
01:06:16 si vous lisez le livre,
01:06:18 pour rappel, le livre, en fait, est fait
01:06:20 en trois grands chapitres, trois grandes parties.
01:06:22 La première partie, qui est cette histoire
01:06:24 de l'Internet où on explique le contexte,
01:06:26 comment est-ce qu'on en est arrivé là. La deuxième partie
01:06:28 qui explique secteur d'activité par secteur
01:06:30 d'activité, comment, finalement,
01:06:32 il y a déjà des usages
01:06:34 qui sont en train d'arriver.
01:06:36 Entreprise par entreprise. Et puis, cette
01:06:38 troisième partie, qui est un peu ce que j'appelle un roman
01:06:40 de science-fiction, avec quatre scénarios qui nous
01:06:42 projettent dans des mondes de 2030,
01:06:44 2040, 2050, 2060.
01:06:46 Et, pour rejoindre ce que vous étiez
01:06:48 en train de nous dire, avec un terme
01:06:50 qu'avec Michel Lévy-Provençal,
01:06:52 on a inventé,
01:06:54 entre guillemets, qui est l'épidémie
01:06:56 de solitude. C'est,
01:06:58 si on fait l'hybridation
01:07:00 de plusieurs technologies actuelles, qui sont
01:07:02 l'intelligence artificielle et le métaverse,
01:07:04 on peut penser
01:07:06 que, dans un monde très
01:07:08 très très proche, tout sera
01:07:10 personnalisé à nos goûts, à nos envies,
01:07:12 à nos besoins. - Quelle tristesse, non ?
01:07:14 - Quelle tristesse ! Et du coup, votre monde
01:07:16 virtuel, il pourrait être tellement, tellement personnalisé
01:07:18 que vous vous retrouveriez seul dans
01:07:20 votre monde virtuel. Donc, effectivement, ça, c'est
01:07:22 pas un monde enviable. Je suis d'accord avec vous.
01:07:24 Mais vous y croyez vraiment, sincèrement ?
01:07:26 Parce que, regardez, après le Covid,
01:07:28 les gens se retrouvaient
01:07:30 sur Internet,
01:07:32 sur les forums, sur les plateformes,
01:07:34 pour boire des apéros, et finalement,
01:07:36 tout le monde s'est retrouvé après le Covid.
01:07:38 - Bien sûr ! C'est pour ça que, vous savez,
01:07:40 il y a toujours les techno-optimistes et les techno-pessimistes.
01:07:42 Il y a le petit ange et le petit diable.
01:07:44 Et quand on nous dit, on arrive
01:07:46 dans un monde qui est absolument atroce,
01:07:48 je veux pas de ce monde-là, un monde où on est avec nos casques
01:07:50 de réalité virtuelle, on parle plus à personne,
01:07:52 je pense que l'être humain a des besoins
01:07:54 qui sont physionomiques, qui sont physiques, qui sont tout ce que vous voulez.
01:07:56 On aura toujours besoin de boire
01:07:58 et de manger, de dormir, et, à mon sens,
01:08:00 de se rencontrer, en fait, de se voir.
01:08:02 Et je crois
01:08:04 fortement qu'en fait,
01:08:06 il va y avoir un équilibre. Ce sera pas tout noir ou pas tout blanc.
01:08:08 - Justement, on parlait,
01:08:10 on a évoqué tout doucement
01:08:12 les dangers, cette distorsion
01:08:14 de la réalité, ça peut,
01:08:16 justement, peser. - Alors, je pense que
01:08:18 il n'y a pas encore suffisamment d'études scientifiques
01:08:20 qui nous permettent
01:08:22 de comprendre si,
01:08:24 un, les casques de réalité virtuelle
01:08:26 ou augmentés, portés
01:08:28 plusieurs heures par jour, peuvent avoir un impact
01:08:30 cognitif. Ça, on n'a pas encore
01:08:32 d'analyse.
01:08:34 - Mais même le fait, tout simplement, des dangers
01:08:36 psychologiques à vivre dans une réalité qui
01:08:38 n'est pas... Non pas que la réalité soit toujours
01:08:40 très brillante, mais enfin... - Ouais, alors,
01:08:42 pareil, il y a des personnes qui sont
01:08:44 absolument contre ces mondes virtuels, qui disent
01:08:46 "mais c'est absolument atroce, on va pouvoir se créer des
01:08:48 avatars à notre
01:08:50 envie, à notre propre goût, et du coup
01:08:52 quel rapport
01:08:54 on aura à nous-mêmes ?" Mais en fait,
01:08:56 quand vous faites le test
01:08:58 et les chiffres
01:09:00 montrent que quand on vous demande de vous créer
01:09:02 un avatar, vous le créez plus ou moins
01:09:04 comme à votre image, en fait, parce que
01:09:06 vous avez envie qu'on vous reconnaisse. Ça, c'est un premier
01:09:08 point. Le deuxième point, là où je vous rejoins,
01:09:10 c'est que finalement, dix ans après les réseaux sociaux,
01:09:12 on se rend compte que
01:09:14 effectivement, ça a un impact psychologique, et là,
01:09:16 pour le moment, on n'a pas encore ce recul-là
01:09:18 sur les mondes virtuels. - Est-ce qu'on a
01:09:20 déjà une idée de, finalement, quelle population
01:09:22 est le plus attirée
01:09:24 par ce monde virtuel ? Est-ce que ce
01:09:26 sont nécessairement les jeunes ?
01:09:28 Parce qu'on rappelle quand même qu'il y a beaucoup
01:09:30 de monde qui ne sont pas équipés
01:09:32 en numérique. - Tout à fait. Pour le moment,
01:09:34 il y a plusieurs points
01:09:36 dans votre question. Le premier point,
01:09:38 c'est que rien qu'en France, il y a encore
01:09:40 17% de la population qui est en fracture
01:09:42 numérique. C'est-à-dire qu'ils n'ont pas
01:09:44 encore accès pleinement à Internet.
01:09:46 Un des gros enjeux de diffusion
01:09:48 de ces nouveaux usages va être la diffusion
01:09:50 de la 3G, déjà,
01:09:52 qui n'est pas partout, de la 4G, puis de la 5G.
01:09:54 Donc, comme on disait tout à l'heure,
01:09:56 on n'est pas avant 2030, je pense.
01:09:58 Ça, c'est le premier point. Ensuite, pour répondre à
01:10:00 votre question, aujourd'hui,
01:10:02 il y a plusieurs types
01:10:04 de cibles de personnes
01:10:06 qui utilisent le métaverse. Une étude
01:10:08 récente a indiqué que
01:10:10 50% de ce qu'on appelle
01:10:12 les millenials, donc ceux qui ont
01:10:14 20-25 ans, je pense, aujourd'hui,
01:10:16 envisagent d'ici deux ans
01:10:18 que leur travail
01:10:20 se fera en partie dans le métaverse.
01:10:22 Donc, ça pousse quand même
01:10:24 les entreprises à, dès aujourd'hui,
01:10:26 réfléchir à leur stratégie d'adaptation
01:10:28 pour pouvoir attirer les plus jeunes.
01:10:30 Il y a déjà beaucoup de... Pardonnez-moi, mais il y a déjà
01:10:32 certaines entreprises qui organisent
01:10:34 justement des réunions à distance
01:10:36 où, finalement, les salariés ne sont
01:10:38 plus obligés de prendre l'avion pour
01:10:40 se réunir, en convention.
01:10:42 Il y a beaucoup d'exemples comme ça.
01:10:44 Il y a beaucoup d'exemples, et j'allais venir...
01:10:46 Quant à Alexandre Bompard,
01:10:48 en 2021-2022, pour Carrefour,
01:10:50 fait le premier
01:10:52 événement de recrutement dans le métaverse,
01:10:54 c'est bien pour attirer les plus jeunes
01:10:56 et pour dire "En fait, on est une entreprise hyper moderne,
01:10:58 vous avez envie de travailler dans le métaverse,
01:11:00 venez chez nous, on le fera". Ça, c'est le premier
01:11:02 point. Le deuxième point, c'est qu'effectivement, il y a de plus en plus
01:11:04 d'entreprises au niveau mondial qui
01:11:06 réunissent leurs collaborateurs
01:11:08 dans le métaverse, sous forme d'avatar.
01:11:10 C'est quelque chose d'un peu ludique, mais
01:11:12 je peux vous citer PricewaterhouseCoopers,
01:11:14 alors c'est des grands groupes pour le moment,
01:11:16 et certainement des plus petits, qu'ils ne font pas parler d'eux,
01:11:18 mais il y a déjà des usages. - Et Stébano,
01:11:20 vous vous êtes attiré par
01:11:22 le métaverse ? - Je ne suis pas assez calé
01:11:24 techniquement, mais il y a une question qui revient sur les réseaux
01:11:26 sociaux. - Dites-moi,
01:11:28 quelles sont les questions qui reviennent ? - On peut
01:11:30 acheter une parcelle de terrain sur le
01:11:32 métaverse, concrètement, ça sert à quoi ?
01:11:34 - Alors, on en a parlé
01:11:36 un tout petit peu tout à l'heure, il y a des entreprises qui ont déjà
01:11:38 acheté des parcelles de terrain,
01:11:40 à l'image, en France, Carrefour...
01:11:42 - La personne demande un particulier ? - Pour le moment,
01:11:44 pas grand-chose.
01:11:46 Mais à terme,
01:11:48 il y aura certainement des
01:11:50 cas d'usages avec des jeux, c'est plus de la
01:11:52 gamification pour le moment, en fait.
01:11:54 Après, dans les
01:11:56 autres usages que vous pouvez faire dans le métaverse,
01:11:58 si vous avez votre parcelle
01:12:00 de terrain et si vous avez votre avatar, vous pouvez l'habiller,
01:12:02 il y a tout un tas de choses qu'on peut faire,
01:12:04 mais on a bien vu au moment de la grande
01:12:06 "hype" fin 2021
01:12:08 du métaverse, dans The Sandbox,
01:12:10 qui est une plateforme où on peut acheter
01:12:12 des parcelles de terrain, il y a un yacht virtuel
01:12:14 qui s'est acheté 690
01:12:16 millions de dollars. Donc là, on comprend
01:12:18 l'éclatement de la bulle !
01:12:20 Quelqu'un de très très riche ! - Sérieusement, quoi !
01:12:22 - Il y a une autre question qui revient...
01:12:24 - Non mais ça m'intéresse,
01:12:26 votre question, mais il en a fait quoi de son yacht ?
01:12:28 - Alors, surtout que c'était au
01:12:30 moment où le Bitcoin et l'Ethereum,
01:12:32 qui sont les crypto-monnaies qui
01:12:34 sont d'usage sur ces plateformes-là,
01:12:36 étaient très très très hautes,
01:12:38 donc aujourd'hui, son yacht à 690 millions
01:12:40 de dollars, il en vaut
01:12:42 peut-être 100 millions et encore.
01:12:44 Qu'est-ce qu'il en a fait ? Je pense
01:12:46 beaucoup de communication externe, en fait.
01:12:48 Mais voilà, il y a des stars,
01:12:50 Snoop Doggy, Doc, Paris Hilton,
01:12:52 qui ont leur monde virtuel
01:12:54 où on peut aller se baigner dans
01:12:56 la piscine de Paris Hilton, on peut aller
01:12:58 au concert de David Guetta,
01:13:00 donc ça paraît complètement
01:13:02 énigmatique comme ça, mais il y a des personnes
01:13:04 qui y vont et qui sont prêts
01:13:06 à payer pour accéder au concert de
01:13:08 David Guetta dans le Métaverse.
01:13:10 - Et l'autre question qui revient beaucoup, c'est
01:13:12 est-ce que finalement, le jeu vidéo, pour ceux qui connaissent
01:13:14 les Sims, c'était pas un peu précurseur ?
01:13:16 - Alors, il y a les Sims, il y a
01:13:18 Second Life, il y a de nombreux
01:13:20 effectivement,
01:13:22 de nombreux jeux, de nombreuses plateformes
01:13:24 qui existaient il y a déjà plus de 20 ans.
01:13:26 La différence avec les Sims,
01:13:28 par exemple, c'est que
01:13:30 c'était pas un jeu, ce qu'on appelle,
01:13:32 persistant, c'est-à-dire que le jeu ne continue
01:13:34 pas de vivre si vous n'y êtes pas. - Alors, expliquez-nous
01:13:36 ce que c'est, Sims, pour les gens qui ne connaîtraient
01:13:38 pas. - Alors, Sims, c'était un jeu
01:13:40 il y a à peu près, je dirais
01:13:42 une vingtaine d'années, où on se créait un petit avatar,
01:13:44 on se créait un petit personnage, et puis on allait
01:13:46 construire des villes, on allait rencontrer
01:13:48 des... voilà,
01:13:50 on pouvait construire son monde,
01:13:52 son monde virtuel, dans un jeu vidéo,
01:13:54 effectivement. - On a un premier
01:13:56 auditeur qui nous appelle au 0826
01:13:58 300 300, c'est Julien,
01:14:00 qui nous appelle depuis Créteil. Bonjour, Julien.
01:14:02 - Oui, bonjour, Stéphanie.
01:14:04 - Bonjour, Julien. - Bravo pour votre
01:14:06 remplacement d'André Berthiaume. - Au pied levé,
01:14:08 sans mauvais jeu de mots, avec le beau
01:14:10 genou d'André, mais
01:14:12 merci à vous, Julien. Je fais le nom mieux.
01:14:14 Je sais qu'il était remplaçable.
01:14:16 - Non, non, mais je vous suivais, pour information,
01:14:18 vous parliez de la censure en tous les mini-éditions,
01:14:20 je fais une petite discrétion, et vous le faisiez très bien
01:14:22 quand vous étiez... Bravo, déjà,
01:14:24 pour ça. Et je voulais saluer votre invité,
01:14:26 parce que le sujet est très intéressant.
01:14:28 Moi, je me posais une question qui fait le lien avec ce
01:14:30 dont vous parliez tout à l'heure. Est-ce qu'il n'y aura pas
01:14:32 finalement
01:14:34 une forme de censure et de contrôle
01:14:36 des opinions
01:14:38 dans le Métaverse, dans ce microcosme
01:14:40 parallèle ? Moi, je me pose la question, notamment
01:14:42 avec ce qui est algorithme
01:14:44 et toutes ces
01:14:46 nouvelles technologies
01:14:48 qui régulent aujourd'hui déjà nos vies
01:14:50 avec les réseaux sociaux
01:14:52 et avec Internet, et finalement, également,
01:14:54 qui est-ce qui va réguler ce monde virtuel ?
01:14:56 C'est ça, également, une question
01:14:58 que je me posais. - C'est une très bonne question,
01:15:00 et ça rejoint, effectivement, cher Julien,
01:15:02 le débat de tout à l'heure. - Oui,
01:15:04 bonjour Julien, merci beaucoup pour votre
01:15:06 question et pour votre écoute. Effectivement,
01:15:08 ce qu'on disait tout à l'heure, c'est que
01:15:10 il n'y a pas encore... Il y a encore un gros vide
01:15:12 juridique concernant ces mondes virtuels,
01:15:14 mais on peut imaginer,
01:15:16 et c'est le cas, que finalement,
01:15:18 les législateurs au niveau du monde entier sont
01:15:20 en train de développer des projets de loi qui
01:15:22 intègrent aussi l'intelligence artificielle,
01:15:24 l'intelligence artificielle générative. Vous parliez tout à l'heure
01:15:26 ce qu'on peut
01:15:28 entendre dans votre question, c'est la régulation
01:15:30 aussi des fake news,
01:15:32 enfin, on peut intégrer, je pense, tous ces sujets-là,
01:15:34 des deepfakes,
01:15:36 comment est-ce qu'on arrive à développer du contenu
01:15:38 qui soit qualitatif et qui soit
01:15:40 authentique,
01:15:42 et donc, effectivement, toutes ces
01:15:44 thématiques-là, elles sont en train
01:15:46 d'être regardées de très près par
01:15:48 l'Union Européenne, par les législateurs
01:15:50 américains, par la Chine,
01:15:52 pour le moment, il y a des gros vides
01:15:54 juridiques, et toutes ces
01:15:56 questions, en fait,
01:15:58 j'ai l'impression que vous connaissez un petit
01:16:00 peu le sujet, mais il y a un
01:16:02 enjeu qui est de réguler suffisamment,
01:16:04 mais de ne pas trop réguler non plus,
01:16:06 pour laisser place à l'innovation
01:16:08 et surtout
01:16:10 à la liberté d'expression. - Julien, vous avez
01:16:12 déjà expérimenté, justement,
01:16:14 le monde virtuel, la métaverse ?
01:16:16 - Alors, moi, c'était plutôt
01:16:18 le casque de réalité
01:16:20 augmentée, je l'ai expérimenté une seule fois,
01:16:22 c'est vrai que c'est assez bluffant,
01:16:24 maintenant, je pense que, vous l'aviez dit,
01:16:26 justement, tout à l'heure, je pense que
01:16:28 c'est quand même deux mondes parallèles, et je pense que
01:16:30 ces mondes vont être complémentaires. Maintenant,
01:16:32 ils vont certainement, enfin, je pense, ils vont
01:16:34 certainement affumer nos vies
01:16:36 dans notre façon de consommer,
01:16:38 mais également dans nos
01:16:40 façons de penser, et donc, forcément,
01:16:42 dans les politiques qui vont être mises en œuvre.
01:16:44 Je pense que toutes ces plateformes et toute cette
01:16:46 intelligence artificielle, toutes ces nouvelles
01:16:48 technologies, effectivement,
01:16:50 du métaverse, on le voit bien, quand Facebook change le nom,
01:16:52 ça veut bien dire qu'il a pris conscience
01:16:54 que, demain,
01:16:56 le Facebook d'aujourd'hui ne sera absolument
01:16:58 plus le même, et il y aura,
01:17:00 je pense, une influence énorme
01:17:02 dans les choix politiques qui vont
01:17:04 être mis en œuvre, et donc dans nos vies.
01:17:06 Donc, je pense que ce sont les outils qui sont
01:17:08 à la fois fascinants et en même temps
01:17:10 très inquiétants. Moi, ce qui me fait peur, je vous le dis
01:17:12 très franchement, c'est de me dire que
01:17:14 quel poids vont avoir ces entreprises,
01:17:16 pour ne parler que de Facebook, métaverse,
01:17:18 et de l'Union Européenne
01:17:20 que vous avez citée.
01:17:22 Moi, ça ne me rassure pas trop que l'Union Européenne
01:17:24 régule là-dessus, parce qu'en général, quand ils régulent,
01:17:26 ce n'est pas vraiment pour une pluralité,
01:17:28 c'est plutôt pour, on va dire,
01:17:30 donner la faveur
01:17:32 à la pensée unique et à la pensée dominante.
01:17:34 Moi, j'avoue que ça a plus tendance à m'effrayer,
01:17:36 même si, je pense que, comme disait
01:17:38 un certain philosophe, on n'arrête pas le progrès
01:17:40 et que c'est plutôt
01:17:42 une bonne chose, mais il faut suivre ça de près.
01:17:44 - Et Morgane ? - Oui,
01:17:46 vous avez raison, il y a plusieurs thématiques
01:17:48 dans ce que vous avez dit. Déjà, un,
01:17:50 l'évolution de notre façon, je pense, de consommer
01:17:52 et d'accéder à l'information, qui est très importante.
01:17:54 Pour moi, c'est juste
01:17:56 un canal de distribution complémentaire.
01:17:58 Je vous donne un exemple très simple.
01:18:00 Aujourd'hui, quand vous voulez acheter
01:18:02 un pull, on va dire, vous avez quatre possibilités,
01:18:04 vous avez quatre scénarios pour pouvoir acheter votre pull.
01:18:06 Vous allez en boutique,
01:18:08 vous l'achetez, vous repartez avec. Vous allez
01:18:10 sur Internet, vous l'achetez, vous vous le faites livrer.
01:18:12 Troisième scénario,
01:18:14 vous regardez sur Internet, le pull vous plaît, mais vous avez
01:18:16 envie d'essayer pour savoir si la taille vous convient.
01:18:18 Vous allez en boutique
01:18:20 et vous repartez avec. Le troisième,
01:18:22 le quatrième scénario, vous allez en boutique, vous l'aimez
01:18:24 bien, vous hésitez, vous rentrez chez vous, vous vous dites
01:18:26 "j'aurais dû l'acheter", vous allez sur Internet et vous l'achetez,
01:18:28 vous vous le faites livrer. Et donc, à mon sens,
01:18:30 finalement, les marques
01:18:32 vont avoir un nouveau
01:18:34 terrain de jeu,
01:18:36 et ça va être une nouvelle façon de consommer.
01:18:38 Sur la nouvelle façon de communiquer,
01:18:40 moi je trouve que c'est assez phénoménal, si on
01:18:42 reprend l'histoire de la façon dont on communique,
01:18:44 il y a eu les lettres,
01:18:46 puis le
01:18:48 téléphone fixe, puis le téléphone portable,
01:18:50 puis les SMS,
01:18:52 et puis la visioconférence finalement.
01:18:54 Aujourd'hui,
01:18:56 des grands-parents sont hyper contents le soir
01:18:58 de pouvoir voir leur petit-fils en
01:19:00 visioconférence.
01:19:02 Et demain, ou avant la
01:19:04 fin de la prochaine décennie, je suis absolument convaincue
01:19:06 que le soir, ils pourront presque dîner à côté
01:19:08 de leur petit-fils, qui sera à l'autre bout de la France.
01:19:10 Donc ça, c'est des choses assez
01:19:12 positives. Sur la régulation,
01:19:14 là où je
01:19:16 vous rejoins, et je pense là où l'Union Européenne va
01:19:18 devoir s'assouplir, c'est que, il y a
01:19:20 quelques mois, l'Union Européenne voulait être pionnière
01:19:22 dans la promulgation
01:19:24 de projets de loi sur les sujets
01:19:26 de l'intelligence artificielle et du métaverse.
01:19:28 Ils se sont fait passer devant
01:19:30 par la Chine, qui très rapidement
01:19:32 a proposé
01:19:34 19 textes qui sont
01:19:36 justement très souples, très souples.
01:19:38 Alors qu'on s'attendait à ce que la Chine ait des textes
01:19:40 très difficiles et très souples, qui justement
01:19:42 ne viennent pas ternir,
01:19:44 ne viennent pas
01:19:46 empêcher l'innovation. Et du coup,
01:19:48 l'Union Européenne va devoir,
01:19:50 de toute façon,
01:19:52 s'assouplir aussi sur ces sujets-là.
01:19:54 - L'Union Européenne, cela dit, est assez à la traîne.
01:19:56 Il faut bien le dire aussi, dans la production,
01:19:58 que ce soit de l'IA ou
01:20:00 de ces questions métaverses, hein, Julien ?
01:20:02 - Oui, oui, non mais moi, je vous rejoins.
01:20:04 Et c'est vrai que, pour rester
01:20:06 dans le contexte actuel,
01:20:08 si on ne parle que de l'Union Européenne, qui aujourd'hui
01:20:10 est quand même à Régineauville, sans aller dans
01:20:12 ces nouvelles technologies, quand on voit
01:20:14 le DSA qui est en place, l'article 4
01:20:16 qui a été revoté, RT Sputnik
01:20:18 vous avez bien connu, qui a été supprimé
01:20:20 des antennes,
01:20:22 CNews qui est menacé, moi, ça ne me rassure pas.
01:20:24 Très honnêtement, même si je suis
01:20:26 plutôt pour les nouvelles technologies,
01:20:28 je trouve que c'est plutôt une très bonne chose, il ne faut pas être fermé
01:20:30 de dire non à tout, mais là, quand on cite
01:20:32 rien que ces exemples-là
01:20:34 et la pluralité,
01:20:36 la diversité des opinions,
01:20:38 ce n'est pas très rassurant, très honnêtement,
01:20:40 quand on voit la façon de fonctionner
01:20:42 de Bruxelles, très franchement.
01:20:44 - Mais alors justement, c'est très technique
01:20:46 ce que vous dites, et pour les personnes qui sont
01:20:48 pas du tout
01:20:50 au courant de ces sujets de DSA,
01:20:52 pour qui c'est un peu énigmatique, on explique très bien dans le livre,
01:20:54 parce que le livre est très très pédagogique
01:20:56 sur ces enjeux-là.
01:20:58 - Stéphane, vous vouliez ajouter quelque chose ?
01:21:00 - On a une dernière question sur les réseaux sociaux qui nous dit
01:21:02 "Est-ce que garder un casque virtuel toute la journée,
01:21:04 c'est bon pour notre santé, pour notre cerveau ?
01:21:06 Est-ce qu'il n'y a pas une limite ? Il faudrait mettre une limite ?
01:21:08 Parce qu'on devient un peu
01:21:10 fou à force de... - On imagine que ce n'est pas génial.
01:21:12 - C'est le sujet qu'on abordait tout à l'heure
01:21:14 qui est finalement, il n'y a pas encore d'études scientifiques
01:21:16 qui nous disent quel
01:21:18 impact psychologique, cognitif
01:21:20 peuvent avoir ces casques de réalité virtuel.
01:21:22 Par contre, on est très nombreux
01:21:24 à avoir expérimenté de mettre
01:21:26 un casque de réalité virtuel et au bout de quelques minutes
01:21:28 d'avoir des vertiges. Donc ça prouve bien que
01:21:30 les technologies ne sont pas encore tout à fait au niveau.
01:21:32 - Et Julien, par exemple, vous seriez prêt, vous, à dépenser
01:21:34 4 000 dollars,
01:21:36 c'est vraiment
01:21:38 très très cher, mais voilà,
01:21:40 c'est comme l'iPhone.
01:21:42 L'iPhone, regardez, aujourd'hui, tout le monde en a un,
01:21:44 alors que ça coûte quand même très cher.
01:21:46 Vous seriez prêt à acheter
01:21:48 un casque virtuel si c'était à peu près
01:21:50 accessible tout de même ?
01:21:52 - Non, très franchement, 4 000 euros, ça me paraît quand même un peu élevé.
01:21:54 - Non, non, bien sûr que non.
01:21:56 - Mais c'est vrai que... Alors au début, il ne faut jamais
01:21:58 oublier que les nouvelles technologies, en général, elles sont assez chères.
01:22:00 Et puis ensuite, quand il y a une forme
01:22:02 de banalisation de l'offre, les prix diminuent.
01:22:04 Mais 4 000 dollars, très franchement,
01:22:06 non. Alors vous allez me dire que j'ai payé plus de 1 000 euros
01:22:08 mon smartphone, c'est exact.
01:22:10 Mais là, on n'est pas dans le même...
01:22:12 Si tu veux, on n'est pas dans la même cible.
01:22:14 Je pense que c'est un peu plus rétreint, pour le début,
01:22:16 en tout cas. - Après, il faut garder en tête
01:22:18 que ce prix-là
01:22:20 est voulu par Apple aussi
01:22:22 pour que nous, simple grand public,
01:22:24 on ne l'achète pas. Une fois de plus, c'est
01:22:26 une première version qui est destinée
01:22:28 plutôt aux développeurs et plutôt aux
01:22:30 early adopteurs. Par contre,
01:22:32 dans les prochaines versions
01:22:34 qui seront du coup à un prix
01:22:36 bien inférieur, ce qu'on peut
01:22:38 imaginer, et comme on voit
01:22:40 que le monde est en train d'évoluer,
01:22:42 normalement, à terme, ces casques
01:22:44 devraient remplacer nos smartphones.
01:22:46 Donc en fait, au lieu de vous acheter un iPhone,
01:22:48 un Mac, un iPad...
01:22:50 - Ça va être sympa dans la rue, avec les casques.
01:22:52 Déjà, les gens ne voient rien
01:22:54 quand ils marchent dans la rue. C'est très agressant,
01:22:56 ils vous foncent dedans.
01:22:58 - C'est pas rapide, au moins. - Merci, Julien, en tout cas,
01:23:00 d'avoir participé
01:23:02 au débat. On se retrouve dans quelques
01:23:04 instants pour la suite et fin de cet entretien.
01:23:06 - Et toujours avec vous, au 0826
01:23:08 300 300, ne bougez pas,
01:23:10 on revient tout de suite.
01:23:12 Sud Radio, dans tous ses états,
01:23:14 Stéphanie Demuru.
01:23:16 Sud Radio, dans tous ses états,
01:23:20 Stéphanie Demuru.
01:23:22 - 13h51 sur Sud Radio,
01:23:24 Stéphanie Demuru, vous recevez
01:23:26 aujourd'hui Morgane Soulier, qui vient nous voir
01:23:28 pour ce livre "Metaverse, comprendre le monde qui vient".
01:23:30 C'est co-écrit avec Michel Lévy-Provençal
01:23:32 et c'est aux éditions Grasset.
01:23:34 - Oui, et on parle de toutes
01:23:36 les applications qui sont extrêmement
01:23:38 nombreuses. Ça fait à la fois peur,
01:23:40 ça fascine.
01:23:42 Je vois un petit peu la réaction des gens.
01:23:44 Et c'est banné. Et dans l'ensemble,
01:23:46 quand même, les gens trouvent ça un peu dingo.
01:23:48 - Oui, un peu dingo. Et surtout, on a Johan
01:23:50 qui nous appelle depuis Marseille pour nous en parler.
01:23:52 Bonjour Johan. - Bonjour.
01:23:54 - Est-ce que vous trouvez ça dingo,
01:23:56 comme dit Stéphanie ?
01:23:58 - C'est à la fois
01:24:00 fascinant et effrayant.
01:24:02 Moi, je travaille dans le domaine de l'informatique.
01:24:04 On voit les applications
01:24:06 dans les quatre métiers. Mais c'est vrai que maintenant,
01:24:08 ça arrive sur le grand public.
01:24:10 Ça peut être un petit peu effrayant.
01:24:12 Et du coup, j'avais aussi une question
01:24:14 pour votre intervenant.
01:24:16 Bonjour. - Bonjour.
01:24:18 - Justement, dans la projection
01:24:20 que vous faites sur le monde de demain,
01:24:22 est-ce que vous, notamment au niveau
01:24:24 du grand public, est-ce que vous imaginez
01:24:26 que demain, on pourrait
01:24:28 avoir une sorte de réalité alternative
01:24:30 à celle que l'on connaît aujourd'hui ?
01:24:32 Ou on va avoir des entreprises
01:24:34 qui vont pouvoir développer leur modèle économique dessus ?
01:24:36 Ou alors, on va pouvoir faire
01:24:38 des achats, de la revente,
01:24:40 qui auront un impact, après, derrière, sur le monde réel ?
01:24:42 - Oui, absolument. Et c'est déjà le cas.
01:24:44 C'est déjà le cas. Il y a déjà
01:24:46 de nombreuses entreprises qui ont des activités
01:24:48 dans les mondes virtuels,
01:24:50 dans le métaverse. Je pense,
01:24:52 par exemple, tout à l'heure, on parlait d'une application
01:24:54 coréenne qui s'appelle Zepeto.
01:24:56 Zara propose...
01:24:58 Donc, Zara a
01:25:00 énormément d'activités
01:25:02 dans cette application qui
01:25:04 est majoritairement utilisée par des coréennes
01:25:06 actuellement. Et si vous voulez
01:25:08 habiller votre avatar en Zara, donc acheter
01:25:10 une petite veste en jean pour votre avatar,
01:25:12 pour que votre avatar soit
01:25:14 à l'image que vous voulez lui donner,
01:25:16 vous pouvez. Et vous pouvez, également,
01:25:18 vous faire livrer la petite veste
01:25:20 en jean pour votre vous,
01:25:22 votre vous réel dans la vraie vie.
01:25:24 Donc ça, c'est des cas d'usage qui existent déjà.
01:25:26 - Il y a déjà des marques de luxe, même, je crois.
01:25:28 - Beaucoup de marques de luxe, exactement.
01:25:30 Gucci a son Gucci Town.
01:25:32 Donc vous pouvez aller
01:25:34 jouer à Gucci,
01:25:36 jouer dans Roblox,
01:25:38 aller dans la petite ville
01:25:40 de Gucci et accéder
01:25:42 à des expériences un peu immersives.
01:25:44 Et il n'y a pas que le monde du luxe, par exemple.
01:25:46 Wendy's, qui est une marque
01:25:48 de fast-food américaine,
01:25:50 propose
01:25:52 aux fans de Wendy's
01:25:54 d'aller dans
01:25:56 le Wendy's pareil, la Wendy's Town,
01:25:58 ou je ne sais pas quoi, et quand ils sortent un nouveau, par exemple,
01:26:00 je vais vous donner un exemple, ils sortent un nouveau burger
01:26:02 et en tant que joueur, vous allez dans la ville,
01:26:04 sur la plateforme,
01:26:06 et vous devez reconstituer
01:26:08 le burger et si vous y arrivez,
01:26:10 vous avez un coupon pour aller chercher votre burger dans le monde réel.
01:26:12 Donc il y a déjà des activités
01:26:14 qui se font pour
01:26:16 améliorer la relation client.
01:26:18 - Ça vous inspire quoi,
01:26:20 à l'informaticien que vous êtes ?
01:26:22 - Alors,
01:26:24 sur les applications, moi, ça fait
01:26:26 quelques temps que j'ai vu
01:26:28 l'application de la réalité augmentée,
01:26:30 notamment pour les métiers, avec d'autres
01:26:32 casques, c'était
01:26:34 assez sensationnel,
01:26:36 notamment sur les services à présent,
01:26:38 sur les pièces détachées, les choses comme ça, sur des métiers
01:26:40 très pointus, j'entends.
01:26:42 C'était assez bluffant.
01:26:44 Maintenant,
01:26:46 sur la partie grand public, ça me fait
01:26:48 penser, je pense que
01:26:50 ça c'est mon côté geek, ça me fait penser
01:26:52 au film Ready Player One.
01:26:54 - Eh oui !
01:26:56 - D'ailleurs,
01:26:58 peut-être que vous l'avez évoqué,
01:27:00 mais il y a des
01:27:02 Facebook fait méta, avec
01:27:04 justement l'écrivain
01:27:06 qui a écrit Ready Player One,
01:27:08 font actuellement des recherches
01:27:10 de développement, et on investit considérablement
01:27:12 dans le développement du métaverse,
01:27:14 justement pour créer un monde un peu comme ça.
01:27:16 Ça peut être
01:27:18 assez effrayant, dans le sens
01:27:20 où on peut perdre après un peu la
01:27:22 notion de la réalité des choses.
01:27:24 - Oui, c'est ce que vous dites. Alors, vous qui êtes
01:27:26 informaticien et qui avez vu des
01:27:28 applications depuis de nombreuses années
01:27:30 dans le domaine industriel,
01:27:32 comme on disait tout à l'heure, il y a deux
01:27:34 secteurs d'activité
01:27:36 qui bénéficient vraiment du métaverse,
01:27:38 en tout cas des évolutions
01:27:40 technologiques, qui sont le domaine
01:27:42 de la santé, le domaine de l'industrie. On parlait tout à l'heure de Renault.
01:27:44 Et puis,
01:27:46 il y a un point qu'on n'a pas abordé
01:27:48 avec Stéphanie tout à l'heure, qui est
01:27:50 il y a eu, effectivement, fin 2021, une espèce
01:27:52 de grosse hype sur le sujet du métaverse.
01:27:54 On a l'impression que, finalement, c'était
01:27:56 tellement ridicule qu'on s'en est désintéressés.
01:27:58 Une autre
01:28:00 innovation technologique a pris
01:28:02 le dessus dans le monde médiatique, qui est
01:28:04 Tchadjépeti avec l'intelligence artificielle générative
01:28:06 en 2022. Et ce qui est très
01:28:08 intéressant, c'est parce que c'est plus concret. C'est pour ça
01:28:10 qu'on se projette plus dans quelque chose comme ça. Mais le métaverse
01:28:12 va arriver. - On a un dernier redditeur là-dessus.
01:28:14 Merci, Johan, en tout cas d'avoir
01:28:16 participé au débat, d'avoir posé vos questions.
01:28:18 Alexandre du Tarn-et-Garonne.
01:28:20 Bonjour. - Bonjour.
01:28:22 - Alors, vous, ça vous inspire ?
01:28:24 Bien ? Pas bien ?
01:28:26 - Personnellement,
01:28:28 ça ne m'inspire pas trop parce que
01:28:30 on oublie le côté animal
01:28:32 de la personne. Voyez ?
01:28:34 - Oui. - On réagit
01:28:36 à nos sens.
01:28:38 Or, vous savez très bien
01:28:40 que quand on lit à la voiture,
01:28:42 l'oreille détecte un déplacement
01:28:44 mais l'œil ne se voit immobilisé.
01:28:46 Et donc, on a des osées.
01:28:48 Je comprends qu'au bout de 10 minutes,
01:28:50 les gens avec un casque virtuel
01:28:52 aient des osées parce que
01:28:54 le côté animal reparle de plus.
01:28:56 - D'accord. Dans ce sens. Je cherchais
01:28:58 le... Mais oui,
01:29:00 ça vous fait peur un petit peu plutôt au niveau
01:29:02 cognitif, c'est ça, Alexandre ?
01:29:04 - Cognitif, mais moi, ce qui me fait peur là-dessus,
01:29:06 comme un des
01:29:08 derniers auditeurs
01:29:10 parlait des avis de la politique
01:29:12 et tout, c'est la propagande.
01:29:14 Alors déjà qu'avec une télévision,
01:29:16 on nous fait avaler n'importe quoi.
01:29:18 - Mais vous n'êtes pas naïf.
01:29:20 Je le sens à votre voix.
01:29:22 - On est combien de millions de naïfs,
01:29:24 madame ? On est combien de millions de naïfs ?
01:29:26 - Ah non, mais bien sûr,
01:29:28 mais voilà.
01:29:30 Vous pensez que ça va aggraver
01:29:32 encore justement ce côté ?
01:29:34 - Notre statut, oui.
01:29:36 On va vers une humanisation
01:29:38 totalement idiote.
01:29:40 Parce qu'avant d'être des humains,
01:29:42 on est des animaux, on fait partie des cycles naturels.
01:29:44 Et là, on va vers une humanisation
01:29:46 totalement à côté de la plaque.
01:29:48 Parce qu'il n'y a que l'humain.
01:29:50 - Vous n'êtes pas le seul à le penser,
01:29:52 effectivement. Merci en tout cas, Alexandre.
01:29:54 - Merci, Alexandre. - Le mot de la fin.
01:29:56 Ce n'est pas très positif pour la Métaverse,
01:29:58 mais merci à vous, Alexandre. A très bientôt.
01:30:00 Et merci donc à Morgane Soulier.
01:30:02 - Merci pour votre invitation.
01:30:04 - On rappelle votre livre "Métaverse, comprendre le monde qui vient".
01:30:06 C'est aux éditions.
01:30:08 Merci beaucoup Stéphanie Demuré
01:30:10 d'avoir été avec nous. - Merci à vous.
01:30:12 - Entre midi et 14h. - Je ne sais pas si je suis qualifiée
01:30:14 en seconde partie. - Évidemment.
01:30:16 Tout de suite, c'est Brigitte Leï sur Sud Radio.
01:30:18 Et ça ne parle pas de Métaverse. A tout de suite. - Merci à vous.
01:30:20 Sud Radio, parlons vrai.

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