L'Heure des Pros (Émission du 21/02/2024)

  • il y a 7 mois
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:07 Chacun remarquera que les coups les plus rudes contre CNews sont portés par les journalistes,
00:00:13 nos chers confrères et ce, pour plusieurs raisons.
00:00:16 D'abord, CNews fait vendre, c'est la une de Télérama ce matin, qui préfère parler de nous plutôt que du temps
00:00:22 où ces journalistes en s'en sait Benoît Jacot.
00:00:24 Libération, L'Express, Le Monde, la plupart des journaux ou magazines de la presse écrite écrivent à peu près le même papier
00:00:31 avec les mêmes mots et cette même mauvaise foi qui traverse leurs articles.
00:00:36 Mais surtout, et c'est la vraie raison de ces attaques, CNews, ça marche.
00:00:42 C'est ça le sujet, c'est ça le problème.
00:00:45 Lundi, Sonia Mabrouk, Laurence Ferrari, Christine Kelly étaient chacune première chaîne info.
00:00:51 Lundi toujours, CNews était aussi première chaîne info largement devant son principal concurrent
00:00:58 avec une différence importante, 3,5 de part d'audience contre 2,6.
00:01:05 Comprenez le malaise.
00:01:07 Quand CNews a commencé, la chaîne faisait 5 fois moins que sa concurrente.
00:01:11 Lundi, elle a fait un tiers de plus.
00:01:13 CNews a déréglé le système, CNews est devenu un sujet national.
00:01:17 Je serai entendu notamment avec Laurence, avec Sonia par une commission d'enquête parlementaire.
00:01:24 Même si j'en suis surpris, croyez que j'irai avec le respect du haut représentant du peuple.
00:01:29 Nous répondrons à toutes les questions, évidemment avec solennité, avec gravité, peut-être avec plaisir aussi
00:01:35 pour que chacun comprenne ce qui nous anime, l'information, le débat et la liberté d'expression.
00:01:42 Cette chère liberté d'expression qui commence pour certains à France Inter et finit à Télérama
00:01:47 mais qui pour CNews couvre l'ensemble des sensibilités.
00:01:52 Il est 9h01, Shana Lusso.
00:01:54 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:06 Gabriel Attal va donner une conférence de presse d'ici quelques minutes.
00:02:10 Le Premier ministre va tenter de calmer la colère des agriculteurs, même si a priori c'est un point d'étape.
00:02:15 Il ne faut pas attendre d'annonce, en tout cas Gabriel Attal est attendu au tournant.
00:02:19 C'est ce que nous a dit Véronique Lefloch, présidente de Coordination rurale.
00:02:23 Ici, il s'agit des enjeux de l'avenir de nos agriculteurs, mais ce n'est pas qu'en France.
00:02:29 C'est l'avenir de ce que vous avez dans vos assiettes, c'est l'avenir de notre santé,
00:02:33 c'est l'avenir de notre souveraineté alimentaire.
00:02:36 Gabriel Attal, qui ce matin dans le Figaro se dit prêt à débattre sur l'agriculture avec Marine Le Pen.
00:02:42 Elle lui répond qu'il ferait mieux d'accepter le débat proposé par Jordan Bardella.
00:02:46 Le président du RN était ce matin sur CNews et Europe 1 et il a renouvelé son invitation.
00:02:52 Gabriel Attal a été nommé, d'après les mots de la Macronie, comme une arme anti-Bardella pour les élections européennes.
00:02:58 Alors il faut que Gabriel Attal vienne débattre avec moi.
00:03:02 J'ai proposé un débat à Gabriel Attal.
00:03:04 Gabriel Attal est engagé à cinq mois des élections européennes.
00:03:08 Il faut qu'il accepte de venir débattre avec moi.
00:03:10 Un certain nombre de propositions ont été faites par les chaînes de télé.
00:03:13 Je pense que c'est l'occasion de confronter les visions de l'association.
00:03:16 73 millions d'euros, ça en fait rêver plus d'un, je le sais.
00:03:19 C'est la somme astronomique remportée hier soir par un Français à l'euro million.
00:03:24 Il a maintenant 60 jours pour se manifester auprès de la Française des Jeux.
00:03:27 Et pour les déçus, le prochain tirage est prévu vendredi.
00:03:30 17 millions d'euros sont en jeu.
00:03:32 C'est vrai, j'ai décidé d'ailleurs de faire un don de ces 73 millions, chère Shana.
00:03:37 Bien évidemment. Merci à vous.
00:03:41 Sabrina Medjaber est avec nous, elle est essayiste.
00:03:43 Et vous la connaissez désormais régulièrement sur notre plateau.
00:03:45 Marie-Estelle Dupont pourra parler tout à l'heure de quelque chose qui nous intéresse.
00:03:49 C'est l'emprise, ce phénomène d'emprise.
00:03:51 Vous pourrez nous dire précisément ce que c'est.
00:03:53 Éric Nolot, André Valigny, Henri Guénaud.
00:03:57 Avec cette chronique hier dans Le Figaro, Juifs, étrangers, mâles, blancs,
00:04:01 la recherche du book émissaire et le propre des sociétés malades.
00:04:05 Papier très intello, très haut de gamme, si vous me permettez.
00:04:09 Je préfère haut de gamme qu'intello.
00:04:12 Oui, haut de gamme. Une vraie réflexion sur la société d'aujourd'hui.
00:04:16 Et le titre n'était pas celui-là à l'origine.
00:04:18 Le titre, c'était "Le book émissaire est innocent".
00:04:22 Le book émissaire est innocent ?
00:04:23 Oui.
00:04:23 Bon, ça ne concerne pas les journalistes de C-News.
00:04:25 Vous ne devez pas protester au mot intello.
00:04:27 C'est devenu une insulte maintenant.
00:04:28 Non, mais ça a toujours été très péjoratif et méprisant.
00:04:32 Intellectuellement, oui, mais pas intello, non.
00:04:35 Non, ça ne devrait pas.
00:04:36 Parce que les gamins qui sont bons en classe se font traiter d'intello, vous voyez.
00:04:39 Oui, mais c'est péjoratif.
00:04:40 Ben oui.
00:04:41 Mais "Le book émissaire est innocent", vous ne parlez pas de C-News ?
00:04:44 Je parle de tous les book émissaires.
00:04:46 Ah, bon. Et puis Dominique Jamec, on est heureux de le retrouver.
00:04:49 Merci, cher Dominique.
00:04:50 Alors, c'est vrai que ce débat-là, une de Télérama, je disais, enquête C-News,
00:04:53 le grand remplacement de l'info.
00:04:55 Le grand remplacement de l'info.
00:04:56 On en est là sur C-News pour nos amis de Télérama.
00:04:59 Et je le répète chaque jour, les coups les plus durs sont portés par des journalistes.
00:05:04 C'est intéressant.
00:05:05 Et évidemment, on est parfois des non-journalistes pour certains.
00:05:08 Alors, écoute, hier, j'ai écouté France Inter, qui est comme ça, le temple du pluralisme.
00:05:14 Et il y avait un débat entre Thomas Legrand, éditorialiste de France Inter,
00:05:19 aujourd'hui à Libération, d'ailleurs, qui explique qu'il n'y a pas de rédaction à C-News,
00:05:23 qu'il n'y a pas de journaliste, qu'on n'ait pas de carte de presse, etc.
00:05:25 Et puis, Étienne Gernel.
00:05:26 Je vous propose d'écouter quelques extraits sur ce sujet qui nous passionne.
00:05:30 - C'est d'une immense tristesse que cette époque où l'on confond la réprobation et la contrainte,
00:05:37 où l'on confond la critique et la caporalisation,
00:05:40 quelle régression pour la liberté d'expression par rapport à la fin du 19ème,
00:05:45 quand on a inventé cette loi merveilleuse de 1881 sur la liberté d'expression.
00:05:50 C'est ça qui est triste.
00:05:52 C'est profondément triste.
00:05:53 Et ce qui est triste, c'est moins d'ailleurs cette décision absurde du Conseil d'État.
00:05:56 Le Conseil d'État n'en est pas à sa première décision absurde.
00:05:59 Ce qui est triste, c'est l'absence de réaction, y compris à gauche.
00:06:03 Il fut un temps... - Ah bah des réactions, il y en a eu beaucoup quand même depuis une semaine.
00:06:06 - Peu à gauche. Et c'est ça qui me frappe beaucoup chez les adversaires.
00:06:09 Il fut un temps où l'on défendait la liberté de ses adversaires.
00:06:12 C'est ce que faisait Clémenceau quand il défendait en 1881 la liberté d'expression des monarchistes.
00:06:18 Et Dieu sait que c'était un républicain féroce, radical.
00:06:22 Et il disait "la République vit de liberté".
00:06:25 Et ça, ça a disparu. C'est une immense tristesse.
00:06:28 On voit une régression en réalité du goût de la liberté en France.
00:06:31 - Thomas Legrand ?
00:06:32 - Alors rassurez-vous les gars, je vais m'opposer à Étienne parce que...
00:06:36 Mais en fait, sur la décision du Conseil d'État, sur l'avis du Conseil d'État et sur le rôle de l'ARCOM,
00:06:41 moi je ne suis pas très à l'aise non plus.
00:06:43 C'est par fonction...
00:06:45 Parce que je suis journaliste, j'aime pas trop qu'on mette le nez dans les affaires de la presse.
00:06:50 Mais là, il ne s'agit pas de ça du tout.
00:06:51 Il s'agit simplement d'une chaîne de télévision qui bénéficie d'un canal hertzien public gratuit.
00:06:59 Il n'y en a pas beaucoup.
00:07:00 Et pour bénéficier de ce canal hertzien gratuit public, il faut quelques...
00:07:05 Il y a quelques règles.
00:07:06 Quelques règles, simplement, une règle d'impartialité.
00:07:12 Sinon d'impartialité, pas de neutralité.
00:07:14 Mais au moins de faire vivre le pluralisme politique.
00:07:17 Et puis, c'est une chaîne d'infos.
00:07:19 Elle s'est inscrite comme chaîne d'infos et moi ce que je lui reproche,
00:07:22 ce n'est pas du tout d'être d'extrême droite CNews.
00:07:25 Ça m'est égal, il faut que l'extrême droite existe en France, il faut qu'elle puisse s'exprimer.
00:07:29 C'est de ne pas faire de journalisme.
00:07:31 C'est le non-journalisme de CNews qui m'embête.
00:07:33 Donc si vous défendez la presse et le journalisme, c'est difficile de défendre CNews.
00:07:37 Non mais c'était extraordinaire.
00:07:40 Enfin, tout était extraordinaire.
00:07:41 Moi je suis un fidèle de la matinale de France Inter.
00:07:43 Ça m'énerve souvent mais je ne demanderai pas leur interdiction pour autant.
00:07:46 Mais on discutait du pluralisme entre Thomas Legrand, qui est éditorialiste à l'Ibée,
00:07:51 et Nicolas Demorand, qui est un ami.
00:07:52 Alors j'ai rien contre lui, c'est quelqu'un que j'apprécie, mais qui est l'ancien patron de l'Ibée.
00:07:56 Et c'est dans ce cadre-là qu'on discute du pluralisme.
00:07:58 Déjà, il y a un côté Orwellien.
00:08:00 Bon, et ensuite, très tranquillement, Thomas Legrand dit mais CNews est une chaîne d'extrême droite.
00:08:06 Donc ça y est, classé une bonne fois pour toutes, l'extrême droite a le droit d'exister.
00:08:10 Donc en fait, la messe est dite, on est d'extrême droite.
00:08:13 Et pas besoin de le prouver, il suffit de le dire.
00:08:16 C'est quand même insensé.
00:08:17 Et surtout, ce qui était très étonnant, c'est que Thomas Legrand,
00:08:20 c'était aussi le cas dans l'affaire Tesson, quand ils ont essayé d'annuler Sylvain Tesson comme parrain,
00:08:24 ils sont très mal à l'aise en réalité.
00:08:27 On voit dans son attitude physique et même dans ses arguments qu'il est très mal à l'aise,
00:08:30 mais il est en mission parce que ce petit milieu est en panique.
00:08:33 Il sent que le vent est en train de tourner et qu'il faut défendre son précaré,
00:08:38 continuer à incarner le vrai, le bien, parce que bientôt, ce ne sera plus le cas.
00:08:43 C'est ahurissant d'entendre ce que l'on entend et on voit bien en effet que Thomas Legrand était gêné aux entournures.
00:08:50 Je crois que, enfin je me suis reporté, mais tout bêtement pour bien vérifier,
00:08:54 vous savez, au texte fondamental, au texte fondateur,
00:08:57 qu'était la loi de 1881 sur la presse.
00:09:01 Article 1, l'imprimerie et la librairie, autrement dit les médias, sont libres.
00:09:07 C'est-à-dire qu'après des siècles d'inexistence et puis deux siècles de censure,
00:09:11 il était entendu que les journaux, les radios, les télévisions n'existaient pas encore,
00:09:17 que la presse, que les médias étaient libres.
00:09:20 Ça veut dire pas d'intervention de l'État, pas de censure,
00:09:23 on peut dire ce que l'on veut à l'anglo-saxonne.
00:09:26 C'est fabuleux et c'est cela qui est en train d'être sapé, miné par des gens,
00:09:30 j'ai le regret de le dire, dont une partie sont journalistes.
00:09:33 Marie-Estelle Dupont et après je vais vous faire écouter un deuxième passage si vous le voulez.
00:09:37 Dans mon dernier livre je pointe justement le fait que le débat public a régressé
00:09:41 à quelque chose d'extrêmement binaire, mais je pense que c'est aussi lié en fait à la baisse de l'instruction.
00:09:45 Parce qu'à partir du moment où les instituts de formation des journalistes ont baissé le niveau de...
00:09:51 Je dis votre nom pour nos amis d'Europe 1, c'est pour ça...
00:09:54 ...du journalisme et des journalistes, il est extrêmement compliqué de tolérer un débat
00:09:59 avec des désaccords et de la dialectique quand on n'a pas d'argument.
00:10:03 Et donc moins les journalistes ont d'instruction, bien évidemment,
00:10:05 plus le débat public souffre, parce qu'Aristote le disait finalement,
00:10:08 c'est le privilège des gens intelligents de pouvoir supporter que l'autre ne soit pas d'accord,
00:10:13 sans adopter sa posture, mais sans se sentir menacé non plus.
00:10:16 Donc on regresse à quelque chose de très binaire, c'est ce que j'explique dans le livre,
00:10:19 apparemment en tant que crise qui vient de sortir.
00:10:22 Je vous propose d'écouter un deuxième passage de Thomas Legrand.
00:10:25 Bien sûr, mais quand les gens de gauche y vont, en fait c'est très compliqué.
00:10:29 Moi je peux débattre, quand je débat avec Étienne ou quand je débat avec quelqu'un du Figaro,
00:10:33 on a à peu près la même conception de la vérité journalistiquement établie.
00:10:40 Pas de la vérité, de la vérité journalistiquement établie.
00:10:42 Et de ces vérités journalistiquement établies, on peut débattre, on n'est jamais d'accord,
00:10:46 tu n'as pas pris le bon angle, ce ne sont pas les bonnes conclusions, etc.
00:10:49 - Mais pourquoi vous n'allez pas ? Vous êtes invité sur ces news parfois ?
00:10:51 - Il ne m'invite plus, mais j'ai déjà reçu des invitations.
00:10:54 - Et pourquoi vous n'y allez pas ?
00:10:55 - Mais parce que quand on y va, Laurent Geoffrin a essayé par exemple,
00:10:58 quand on y va, on est submergé par des espèces d'aboisments,
00:11:01 on n'est pas face à des journalistes ou face à des politiques,
00:11:04 on est face à des gens qui n'ont pas la même notion de la vérité établie.
00:11:09 Moi je ne vais pas débattre avec des anti-vax sur le vaccin, j'invite des scientifiques,
00:11:16 je m'aperçois que 98% des scientifiques ont un avis, pour moi je défends plutôt cet avis.
00:11:22 Voilà, ces news passent son temps à inviter Eric Raoult, le pauvre,
00:11:27 Didier Raoult, nous à France Inter ou dans les autres grands médias,
00:11:32 RTL, ils l'invitent beaucoup moins parce qu'on sait les failles vis-à-vis de la vérité, vous aussi.
00:11:37 - Et vous y allez, vous, à ces news ?
00:11:39 - J'y suis allé il y a quelques mois, d'ailleurs on s'est copieusement empaillé sur la question de l'Europe,
00:11:45 parce que l'ambiance était plutôt souverainiste ce jour-là,
00:11:48 et ça ne me posait aucun problème, je pense qu'il faut se confronter aux choses.
00:11:51 - Mais ça ne pose aucun problème de me proposer à eux,
00:11:53 c'est simplement qu'on ne débat pas, on s'aboit dessus, on se fait insulter.
00:11:57 - Thomas Legrand vous défend.
00:11:58 - Il a cité Laurent Geoffrin, et il dit "Laurent Geoffrin a essayé".
00:12:03 Je voudrais lire ce que m'a écrit Laurent Geoffrin le 21 août dernier,
00:12:08 lorsqu'il a annoncé, à regret, qu'il ne venait plus sur ces news.
00:12:13 "Chers Pascal, merci pour vos messages amicaux,
00:12:15 je ne pourrai plus malheureusement participer à l'avenir à l'heure des pros,
00:12:18 j'ai été heurté par l'affaire du GDD,
00:12:20 et j'ai pris sur ce sujet des positions très nettes.
00:12:23 Ce serait pour moi incohérent de continuer à venir dans une émission du même groupe de médias.
00:12:27 N'y voyez rien de personnel, j'ai toujours souligné que vous m'aviez laissé
00:12:31 une entière liberté de parole au cours de nos joutes,
00:12:34 et que nos rapports étaient très cordieux au-delà de nos désaccords politiques manifestes.
00:12:39 Je vous remercie pour la courtoisie dont vous et la chaîne avez toujours fait preuve à mon endroit,
00:12:44 revoyons-nous à l'occasion amicalement Laurent Geoffrin."
00:12:47 Donc, instrumentaliser Laurent Geoffrin, comme le fait monsieur le commissaire politique,
00:12:53 Thomas Legrand, c'est juste une honte.
00:12:56 C'est juste une honte.
00:12:58 Et que ce monsieur soit journaliste, et qu'il parle comme cela des médias,
00:13:02 c'est une indignité journalistique ce qu'il vient de dire.
00:13:05 "J'ai été intrigué et j'aimerais des explications,
00:13:08 s'il accepte de venir sur ce plateau ou sur n'importe quoi autre..."
00:13:11 Alors, je l'accepte volontiers, si monsieur Legrand veut venir demain matin discuter avec nous,
00:13:15 qu'il vienne et qu'il me dise en quoi je suis d'extrême droite.
00:13:19 Ça me passionne.
00:13:20 "Quelle différence fait-il entre la vérité journalistiquement établie et la vérité ?
00:13:25 Je n'ai pas compris."
00:13:26 Mais c'est l'entre-soi.
00:13:27 En fait, ce qu'il vous dit, c'est un aveu.
00:13:30 C'est un aveu, il dit "on est entre nous".
00:13:32 C'est extraordinaire d'ailleurs.
00:13:34 "On est entre nous quand on est ensemble."
00:13:37 Alors, regardez ce plateau aujourd'hui.
00:13:39 "C'est celui qu'il a dit qu'il est, c'est-à-dire qu'il crée le problème qu'il prétend dénoncer."
00:13:43 "Et surtout qu'on est dans une logique, pardon, mais clannique.
00:13:46 C'est vraiment de l'endogamie du communautarisme médiatique.
00:13:49 Lorsqu'il parle de l'extrême droite, alors encore faudrait-il qualifier ce qu'est l'extrême droite
00:13:54 et à partir de là, prouver les arguments qui nous attaquent en tant que chaîne d'extrême droite
00:13:58 sur la base d'enquêtes diligentées, déjà ça c'est le problème.
00:14:01 Et puis surtout que, pardon, mais sauf erreur de ma part,
00:14:05 les invités d'extrême gauche sont invités ici.
00:14:07 Ils refusent de venir parce qu'ils ont certainement, et bien potentiellement peur,
00:14:13 pardon, que le débat leur soit trop pouleux.
00:14:15 Et puis je n'ai entendu personne chez CNews, pardonnez-moi, sauf erreur de ma part,
00:14:20 critiquer les 69% de présence des députés de la NUPES lors de l'élection présidentielle.
00:14:26 Ça, il n'y a rien à en redire chez les extrémistes de gauche.
00:14:30 André Vanini.
00:14:31 Oui, ben justement, moi ce matin je regarde sur ce plateau,
00:14:34 il n'y a Dominique Jamais, Voltairien, je pense qu'il acceptera ce qualificatif.
00:14:38 Henri Guaino qui est gaulliste.
00:14:40 Éric Nolot qui représente depuis longtemps une gauche républicaine, universaliste, laïque.
00:14:45 Éric, tu es d'accord avec moi ?
00:14:46 Ça me va bien.
00:14:47 Moi qui suis issu du Parti Socialiste, même si je ne suis plus adhérent du PS depuis la NUPES,
00:14:52 je me reconnais toujours comme quelqu'un de gauche, venant du mouvement socialiste.
00:14:56 Où est le pluralisme ?
00:14:57 Et moi qui suis journaliste, si vous me permettez,
00:14:59 avec un esprit de contradiction et de critique sur tous les sujets.
00:15:02 Tout à fait.
00:15:04 Oui, je suis militant de rien du tout, je le précise.
00:15:07 Oui.
00:15:08 J'ai simplement un esprit de contradiction et un esprit critique.
00:15:12 Et d'ailleurs on est attaqué très souvent par les gens de Reconquête,
00:15:15 par les gens de la droite qui effectivement peuvent être les plus durs parfois,
00:15:19 je l'ai dit la semaine dernière.
00:15:20 Troisième passage, dernier passage de M. Le Grand, les vrais journalistes.
00:15:24 Les vrais journalistes selon Thomas Le Grand,
00:15:26 qui est une référence, qui est un phare de notre métier.
00:15:29 C'est connu.
00:15:30 C'est un phare de notre métier M. Le Grand, bien sûr.
00:15:32 C'est quelqu'un qui restera dans la postérité de ce métier.
00:15:35 Bien évidemment.
00:15:36 Écoutons-le.
00:15:37 Question de vrais journalistes, Thomas.
00:15:40 Je ne sais pas si...
00:15:42 Je vous pose la question pour aller au bout.
00:15:45 Mais honnêtement, aujourd'hui, Sonia Mabrouk, elle vous entendrait.
00:15:49 Ou Laurence Ferrari, elle dirait "donc moi je ne suis pas une vraie journaliste"
00:15:53 aux yeux de Thomas Le Grand.
00:15:54 Sonia Mabrouk passe son temps à inviter des confrères,
00:15:58 généralement de la boulosphère, qui n'ont pas fait de reportage.
00:16:02 Elle passe son temps à inviter...
00:16:04 Elle est intervieweuse le matin de Politique.
00:16:06 D'Éric Raoult, de Onfray, qui explique...
00:16:09 Non, là, pour le coup, elle met soi-dessus la case politique.
00:16:11 Est-ce qu'une seule chose justifie qu'on caporalise ces news ?
00:16:15 Est-ce qu'une seule de ces choses-là répond des lieux...
00:16:18 Je m'en fiche de la...
00:16:19 Mais non, mais c'est fondamental ce débat.
00:16:22 C'est extraordinairement dangereux ce qui est en train de se passer.
00:16:25 Vous ne vous rendez pas compte, le cas des news est anecdotique.
00:16:28 On s'en fiche totalement.
00:16:30 Et même si l'Arkham virait ces news de son canal airtien,
00:16:34 ces news feraient un tabac sur une chaîne YouTube.
00:16:39 Ils se débrouilleraient très bien.
00:16:41 Vous vous rendez compte que ces gens se prétendent journalistes ?
00:16:44 Les journalistes, c'est les faits.
00:16:46 Ces news passent son temps à inviter Didier Raoult.
00:16:49 Une fois.
00:16:50 Depuis la rentrée, depuis septembre.
00:16:52 Une fois.
00:16:53 Ils passent son temps.
00:16:55 En fait, ces gens, je vous assure, c'est effrayant.
00:16:58 Même pour ceux qui nous écoutent.
00:17:00 C'est la honte de notre profession, Thomas Legrand.
00:17:02 C'est une honte de notre profession puisqu'il déforme les faits.
00:17:05 Et il dit de Sonia Macbrouck qu'elle passe son temps à inviter des gens de la boulosphère.
00:17:11 De la boulosphère.
00:17:12 Non, mais les journalistes...
00:17:14 Je vous assure, on est...
00:17:16 Même Léa Salamé, qui d'habitude n'intervient pas dans ces sujets,
00:17:20 même elle est gênée vis-à-vis de ses consoeurs et elle intervient.
00:17:25 Mais qui est ce monsieur ?
00:17:27 Mais pour qui se prend-il ?
00:17:29 C'est un journaliste qui aime la censure, qui réclame la censure.
00:17:32 C'est un flic !
00:17:33 C'est un commissaire politique !
00:17:35 C'est un commissaire politique !
00:17:36 Qui réclame la contradiction, qui réclame la mort,
00:17:39 qui réclame la mort par un média dont il ne partage pas les idées.
00:17:42 Mais c'est un commissaire politique.
00:17:43 Alors, monsieur Guénot, je vous assure, on est chez les fous avec ces news.
00:17:47 Depuis...
00:17:48 C'est un vrai...
00:17:49 Mais ça vous fait rire !
00:17:50 Mais moi, ça ne me fait pas rire, en fait !
00:17:52 Parce que c'est des confrères !
00:17:54 Ce sont des gens qui ont une carte de presse comme moi
00:17:56 et qui disent juste n'importe quoi !
00:17:58 Oui, mais quelqu'un quand même, parce que le sectarisme...
00:18:00 Si je peux me permettre...
00:18:02 Henri Guénot, je pense que vous êtes trop sensible.
00:18:05 Oui.
00:18:06 Non, mais trop sensible en ce sens.
00:18:08 C'est France Inter, c'est 5 millions de journalistes.
00:18:10 Je vais vous expliquer.
00:18:11 Quand je viens sur ces news, je me fais insulter parce que...
00:18:15 Je viens sur une chaîne qui est scandaleuse.
00:18:18 Mais quand je vais sur BFM ou sur LC,
00:18:21 je me fais insulter par des auditeurs de ces news
00:18:23 qui trouvent que c'est scandaleux d'aller sur BFM ou sur LC.
00:18:27 On en reparlera tout à l'heure.
00:18:30 Ça illustre parfaitement l'affaire des boucs émissaires.
00:18:33 Donc, vous êtes un bouc émissaire parfait.
00:18:36 Les autres aussi, ils ne le savent pas toujours,
00:18:38 mais ils sont aussi des boucs émissaires parfaits.
00:18:40 Tout le monde est un bouc émissaire de quelqu'un.
00:18:42 Deuxièmement, ce qui me frappe dans ce débat...
00:18:46 Henri Guaino.
00:18:47 Je trouve qu'Étienne Gernel a dit tout ce qu'il y avait à dire
00:18:51 dans ce débat et très bien.
00:18:54 Bon, il est le patron de la rédaction du Point.
00:18:57 Ce n'est pas un journal qu'on peut classer à l'extrême droite
00:19:00 ou à l'extrême-extrême droite ou à l'ultra-droite.
00:19:04 Mais il y a une confusion dans ce débat.
00:19:07 De quoi parle-t-on ?
00:19:08 Si on parle de l'opinion que chacun a d'une chaîne, d'un journal ou d'un média,
00:19:13 c'est un débat assez peu intéressant.
00:19:15 Vous savez quelle est leur opinion.
00:19:17 Si on parle de la décision du Conseil d'État
00:19:20 et de la plainte qui a été déposée par RSF au Conseil d'État,
00:19:27 c'est autre chose.
00:19:28 Parce que ce dont on commence à prendre conscience tout doucement
00:19:32 les uns et les autres,
00:19:33 c'est la décision du Conseil d'État prononcée sur un cas d'espèce
00:19:36 qui était CNews, elle va s'appliquer à tout le monde.
00:19:39 Elle ne peut que s'appliquer à tout le monde.
00:19:42 Mais oui.
00:19:43 Et le problème n'est pas tellement qu'elle est absurde.
00:19:46 Le problème c'est qu'elle est inconséquente.
00:19:48 Au fond, le Conseil d'État a dit qu'on ne peut pas s'en tenir
00:19:52 à la règle actuelle qui est de regarder les équilibres politiques.
00:19:58 Vous êtes membre d'un parti politique, vous avez un mandat,
00:20:02 il faut faire respecter la règle générale.
00:20:05 Alors on peut trouver que c'est une violation de la loi de 1881,
00:20:08 mais enfin je trouve que c'est une règle qui n'est pas mal saine en réalité.
00:20:11 Dire un tiers, un tiers, un tiers, un tiers pour le gouvernement,
00:20:14 un tiers pour la majorité, un tiers pour l'opposition.
00:20:17 Ça c'est objectif.
00:20:18 C'est-à-dire que vous êtes membre d'un parti, vous êtes élu,
00:20:21 tout ça c'est un critère objectif.
00:20:23 Là on entre dans toute autre chose,
00:20:25 c'est-à-dire on entre dans le domaine du subjectif.
00:20:28 Moi ou André Valigny, on va dire
00:20:32 "Mais alors vous, vous êtes ceci, vous êtes cela,
00:20:35 mais moi je n'autorise personne à me classer dans une page politique ou philosophique."
00:20:40 Nous sommes d'accord.
00:20:42 Donc on est dans quelque chose qui conduit, ça a déjà été évoqué,
00:20:45 et ça c'est le problème.
00:20:47 Si on va au bout de cette logique, ça conduit au fichage.
00:20:49 Le fichage et le flicage, mais...
00:20:51 Ça c'est le plus grave.
00:20:53 Mais je vous dis, attention, je pense que l'Arkom va pas aller jusque là.
00:20:57 Je suis d'accord.
00:20:58 Si j'ai bien lu l'interview...
00:20:59 Non, non, non, Henri, je suis d'accord.
00:21:00 Je voudrais qu'on écoute juste M. Deloire qui a donné une conférence de presse hier.
00:21:03 Mais en fait le problème, je le répète, le problème numéro un,
00:21:05 c'est que CNews, ça marche.
00:21:07 C'est ça leur problème.
00:21:09 Ça marche.
00:21:11 Et Libération, ça marche pas beaucoup.
00:21:13 C'est dans un journal que ça marche pas en tout cas si bien.
00:21:17 C'est ça leur souci.
00:21:18 Écoutons M. Deloire qui a donné une conférence de presse hier.
00:21:21 "Pourquoi nous avons attaqué l'Arkom,
00:21:24 parce que c'est l'Arkom contre qui nous avons exercé un recours,
00:21:27 c'est un recours dans le dossier CNews ?
00:21:30 Parce qu'il y a une évolution dans les chaînes d'information.
00:21:34 Jusqu'à présent, les chaînes d'information ont essayé de tenir une ligne
00:21:38 distinguant le journalisme de la politique.
00:21:41 Et en fait, c'est le contournement de la loi par CNews qui pose problème.
00:21:46 Il y a une forme de tricherie.
00:21:48 Il fallait mettre fin à cette tricherie.
00:21:50 C'est le rôle de l'Arkom d'y mettre fin.
00:21:53 L'Arkom ne le faisait pas, on a demandé à l'Arkom de le faire.
00:21:57 Parce que CNews, comme les autres chaînes d'information,
00:21:59 a signé avec l'Arkom une convention, dans le cas de l'attribution de fréquences
00:22:06 ertiennes, de TNT, qui relève du domaine public.
00:22:10 Et cette attribution de fréquences du domaine public,
00:22:13 elle est accordée en contrepartie d'engagement.
00:22:17 Et c'est normal que tout le monde les respecte.
00:22:21 Sauf à trahir les engagements contractuels et le public.
00:22:25 Notre enjeu, c'est que l'Arkom exerce ses responsabilités.
00:22:30 Ce que, au fond, le Conseil d'Etat a dit, c'est que l'Arkom n'avait pas fait son travail.
00:22:35 C'est une idée qu'on défendait depuis huit ans.
00:22:40 L'Arkom n'avait pas réussi à obtenir que sur CNews, il y ait une diversité de points de vue,
00:22:45 ni ne s'était assuré du cadre d'indépendance éditoriale.
00:22:49 Et je dirais même que l'Arkom a tout fait pour que cette décision ne soit pas prise.
00:22:53 Puisque l'Arkom nous a opposé des arguments dans la procédure.
00:22:58 Et que l'Arkom a même contesté notre intérêt à agir.
00:23:03 Mais notre intérêt à agir a été confirmé dans la procédure.
00:23:06 Et c'est nos arguments qui l'ont emporté.
00:23:09 Je rappelle que l'Arkom, à chaque fois qu'il était sollicité,
00:23:12 expliquait que CNews était précisément dans le cahier des charges.
00:23:16 D'abord, ce qu'on entend chez M. Deloire, c'est que toute la machine de guerre s'est dirigée expressément contre CNews.
00:23:22 Ça s'appliquera à tous, mais il faut quand même le rappeler.
00:23:24 Ensuite, du débat précédent, quelqu'un qui ne vient pas débattre ici,
00:23:28 Thomas Legrand, dit qu'il est impossible de débattre.
00:23:30 Deux personnes qui viennent débattre, Etienne Gernel et Laurent Joffrin,
00:23:33 disent, eux qui viennent débattre, disent oui, c'est tout à fait possible de débattre
00:23:37 sur un plateau de CNews avec des gens qui ne sont pas d'accord.
00:23:39 Donc en fait, on oppose les gens qui connaissent CNews, qui viennent ici,
00:23:43 qui débattent en toute liberté, avec des idéologues comme Thomas Legrand,
00:23:46 qui a décidé une bonne fois pour toutes que nous étions une chaîne d'extrême droite
00:23:50 et qu'il fallait nous punir.
00:23:51 Ça ne va pas. Il y a le ciel de l'idéologie et la terre des réalités.
00:23:55 Et je rappelle que M. Legrand, s'il souhaite venir demain matin, il a mon portable.
00:24:00 J'ai un commentaire bref sur M. Deloire, "Pauvre bitos".
00:24:04 Ah oui, "Pauvre bitos", qui est remonté d'ailleurs à Paris.
00:24:06 Formidable "Pauvre bitos", déjà à nouilles, ça durait 3h15 à l'époque.
00:24:10 Je pense qu'ils vont resserrer parce que plus personne ne peut voir une pièce de 3h15 aujourd'hui.
00:24:14 Mais vraiment, c'est à 19h au Théâtre Héberteau, allez voir "Pauvre bitos"
00:24:18 parce que c'est très intéressant, vous avez raison.
00:24:20 Dans un autre extrait, il dit "ça s'applique à tous, mais je ne ferai pas de fausses équivalences".
00:24:24 Donc c'est intéressant parce qu'il a déjà le résultat de l'enquête avant l'enquête.
00:24:28 Et je trouve que c'est très symptomatique. C'est intéressant que ça sorte en fait, ça.
00:24:32 Parce que je trouve que ça met en lumière quelque chose qui est déjà à l'oeuvre depuis plusieurs années.
00:24:35 C'est que le débat intellectuel est en train de laisser place à de la démonologie.
00:24:39 C'est-à-dire que vous, vous êtes du mauvais côté, donc je ne peux pas parler avec vous
00:24:43 parce que si je parle avec vous, je risque d'attraper votre maladie.
00:24:46 Donc on est dans une logique paranoïaque où tout ce qui n'est pas moi est mauvais.
00:24:50 Et ça c'est quand même très préoccupant pour l'intelligence de la jeune génération.
00:24:53 Robert Ménard était hier avec nous, il a dirigé "Reporter sans frontières".
00:24:57 Il écoutait hier notre émission et c'est lui-même qui pendant l'émission m'a dit "je veux réagir"
00:25:02 et il a réagi. Écoutons.
00:25:03 Je pense, vous savez, enfin vous êtes journaliste, je suis journaliste, je pense aux centaines de gens
00:25:08 qui partout dans le monde se battent pour "Reporter sans frontières".
00:25:11 Et c'est pas des guignols comme ça.
00:25:13 Je veux dire, moi je connais, je peux vous citer des noms dans des pays
00:25:16 où honnêtement il fallait être sacrément courageux, plus que nous, pour dire
00:25:21 "je suis le correspondant de "Reporter sans frontières".
00:25:23 Et ça me fait de la peine que cette espèce de pingouin là nous tienne un certain nombre de propos invraisemblables.
00:25:29 Et je pense à ces copains là et je me dis "j'ai pas envie que demain les gens se disent"
00:25:34 parce que moi on me l'a dit dans un taxi hier, la dernière fois à Paris, hier ou avant-hier,
00:25:38 le type me dit, il savait pas qui j'étais, il reconnaît que je suis le maire de Béziers,
00:25:42 et je sais pas pourquoi il me parle de ça, il me dit "ah mais c'est des beaux salauds ces gens de "Reporter sans frontières".
00:25:47 Mais vous pouvez pas savoir dans quel état ça m'a mis".
00:25:49 Je lui dis "bien sûr que non, c'est pas des beaux salauds, c'est des gens formidables, mais c'est pas ceux-là".
00:25:54 Voilà. Et ça me fait de la peine, ça me blesse.
00:25:57 Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet aujourd'hui, et on va marquer une pause.
00:26:03 Saluter notre confrère Thomas-Guille d'Europe 1 qui va prendre l'antenne sur la radio bleue.
00:26:08 Bonjour cher Thomas.
00:26:10 Merci beaucoup, et bonne émission.
00:26:12 Bonne émission à vous également, on marque une pause.
00:26:14 Et on revient juste après la pause avec cette chronique toujours passionnante d'Henri Guénaud,
00:26:20 juif, étranger, mâle blanc, la recherche de bouc émissaire et le propre des sociétés malades,
00:26:25 protestant à la Saint-Barthélémy, noble sous la terreur, bourgeois pendant la Commune,
00:26:29 arménien dans l'Empire Ottoman finissant, petit paysan propriétaire sous Staline,
00:26:34 juif, gitan, homosexuel pour les nazis, communiste en Amérique au temps du maccartisme,
00:26:38 intellectuel pendant la révolution culturelle de Mao, copte en Égypte, musulman en Inde,
00:26:44 n'importe qui peut l'être, il n'est pas l'exclusivité d'une idéologie, d'une religion, d'un parti,
00:26:49 c'est la nature humaine qui se rappelle à nous, et vous parlez du bouc émissaire.
00:26:54 C'est un texte absolument passionnant, intéressant, et qui nous permettra d'entamer la réflexion.
00:27:00 A tout de suite.
00:27:01 - Un gabarit latal, pardonnez-moi, est en train de s'exprimer,
00:27:07 il veut placer l'agriculture au rang des intérêts fondamentaux de la nation,
00:27:10 en même titre que notre sécurité ou notre défense nationale, la souveraineté agricole,
00:27:13 et notre CAP est en train de dire en ce moment un nouveau projet de loi EGalim avant l'été.
00:27:18 Très concrètement, il y avait 62 engagements qui ont été pris à l'occasion de cette conférence de presse
00:27:22 que j'avais faite, 100% des chantiers ont été ouverts depuis que ces 62 engagements ont été pris,
00:27:28 et il est en train de s'exprimer. Sommeil à la midi nous rappelle les titres.
00:27:31 - Vous en parliez à l'instant Pascal, il démine le terrain avant le salon de l'agriculture.
00:27:39 La souveraineté agricole est notre CAP, vient de rappeler Gabriel Attal,
00:27:42 62 engagements ont été pris, jamais autant d'avancées en si peu de temps a-t-il déclaré.
00:27:49 - De l'affiche rouge au Panthéon, la France va honorer Missat, Manoukian et 23 de ses compagnons,
00:27:54 reconnaissance 80 ans après leur mort pour ces combattants et résistants de l'ombre.
00:27:58 Cérémonie à suivre à 18h30.
00:28:01 Et puis une collecte pour la mémoire, tous les témoignages des victimes du 7 octobre
00:28:06 sont actuellement rassemblés en vue de leur conservation à la Bibliothèque nationale d'Israël
00:28:11 comme preuve historique de l'attaque sans précédent du Hamas.
00:28:16 - Henri Guénot est avec nous, vous le connaissez, il représente une tendance dans la vie politique française
00:28:22 d'un discours plutôt haut de gamme, disons-le, je peux le dire comme ça,
00:28:26 sans démagogie, inquiet pour le monde dans lequel nous vivons.
00:28:30 Vous êtes un gaulliste, donc évidemment quand on est gaulliste on a du mal à voir les héritiers aujourd'hui
00:28:35 ou ceux qui se présentent comme tels.
00:28:37 Je citais un passage tout à l'heure sur le bouc émissaire,
00:28:41 le mâle blanc, dites-vous plus loin, le mâle blanc est le bouc émissaire de l'indigéniste,
00:28:45 le conservateur celui du progressiste, l'élite celui du peuple et le peuple celui de l'élite,
00:28:51 l'étranger celui du français, le français celui de l'étranger,
00:28:54 l'agriculteur est le bouc émissaire de l'écologie, etc.
00:28:57 Chacun trouve son bouc émissaire, mais ça n'a pas toujours existé ?
00:29:02 - Si, le bouc émissaire a toujours existé, c'est d'ailleurs ce que je dis.
00:29:06 Vous avez le passage que vous citiez tout à l'heure, le montrez bien.
00:29:09 Ça a toujours existé, ça a même existé sous forme d'un rituel,
00:29:15 le bouc émissaire dans les sociétés primitives ou archaïques,
00:29:19 c'est-à-dire qu'il y avait un rituel pour chasser celui qui allait emporter avec lui le mâle,
00:29:25 soit on l'exilait, soit on le sacrifiait, et le mâle était censé disparaître avec lui.
00:29:31 Alors le rituel a disparu, la force du rituel pour soigner la violence d'une société
00:29:37 et le malaise d'une société a disparu.
00:29:39 En revanche, la réalité humaine que recouvrait ce rituel, elle, elle existe toujours.
00:29:47 C'est-à-dire que les sociétés malades de la violence,
00:29:50 les sociétés qui se déchirent pour retrouver leur unité,
00:29:53 ont besoin de se trouver un ennemi commun.
00:29:55 Les factions ont besoin de se trouver un ennemi commun.
00:29:57 - Et aujourd'hui c'est le cas ?
00:29:58 - Aujourd'hui ça pullule, voilà.
00:30:00 Et ça pullule jusqu'à ce que, aujourd'hui, ce qui est frappant,
00:30:04 c'est que tout le monde a son bouc émissaire.
00:30:07 Donc on part vers la guerre de tous contre tous,
00:30:09 jusqu'au jour où la logique du bouc émissaire va finir par en sélectionner un.
00:30:14 - Oui, c'est ça que je veux dire,
00:30:15 parce que si tout le monde a un bouc émissaire, il n'y a plus de bouc émissaire.
00:30:17 - Non, non, non, à la fin, de toute façon, quand il faudra que la société…
00:30:21 - Et alors ça sera lequel à la fin ?
00:30:23 - Non mais quand ça devient insupportable,
00:30:25 quand la violence et les divisions deviennent insupportables,
00:30:27 il faut bien se réunifier.
00:30:30 Et pour se réunifier, il faut se trouver un ennemi commun.
00:30:33 Voilà, ça c'est la première chose.
00:30:35 Donc ça, ça a toujours existé, sauf qu'aujourd'hui,
00:30:37 la prolifération des boucs émissaires, elle est invraisemblable.
00:30:41 Voilà, on verra la logique du bouc émissaire,
00:30:46 quelle est la minorité innocente,
00:30:49 puisque le propre du bouc émissaire, c'est d'être innocent.
00:30:52 C'est ce que dit René Girard, très justement, d'ailleurs.
00:30:56 Très justement, il dit "le Christ nous a appris que le bouc émissaire était innocent".
00:31:00 Par nature, le bouc émissaire est innocent.
00:31:02 Donc le coupable qui est poursuivi, c'est pas un bouc émissaire, c'est un coupable.
00:31:05 - Ce qui fait le vrai coupable, c'est ce qu'il a fait,
00:31:09 non ce qu'il est, mais la logique du bouc émissaire,
00:31:12 c'est celle du loup qui dit à l'agneau "si ce n'est toi, c'est donc ton frère,
00:31:16 je n'en ai point, c'est donc quelqu'un des tiens".
00:31:19 - Oui, c'est ça.
00:31:21 Et on attise le mécanisme du bouc émissaire
00:31:25 en effaçant ou en brouillant la frontière entre le coupable et l'innocent.
00:31:31 D'où la raison pour laquelle il faut chercher le coupable à tout prix, le vrai,
00:31:36 et il faut réellement le punir.
00:31:38 - Alors ça, c'est la deuxième partie de la chronique.
00:31:40 On fait advenir le bouc émissaire quand on ne désigne pas et que l'on ne punit pas
00:31:44 ou pas assez le criminel, le violeur, le voyou, le casseur, le pilleur,
00:31:48 l'adepte du rôdet-voyeu urbain qui met en danger la vie des autres,
00:31:51 le récidiviste, le trafiquant de drogue qui vend son poison, etc.
00:31:53 Donc ça, c'est la deuxième partie.
00:31:55 Donc le bouc émissaire est innocent et il existe le bouc émissaire d'une certaine manière
00:31:58 parce que le vrai coupable, on ne va pas le faire.
00:32:00 - Exactement. Et quand on a le bouc émissaire innocent,
00:32:02 on se dispense d'aller chercher le vrai coupable.
00:32:05 - J'ai une question. Excusez-moi, M. Guénaud, mais compte tenu de la grille
00:32:09 de lecture sociologique française depuis 40 ans et des multiples fractures
00:32:13 qui gangrènent notre société, et lorsqu'on écoute Alain Bauer,
00:32:17 qui est criminologue et qui est un expert en la matière,
00:32:20 et qui nous indique comme ça, après une étude sur le taux d'homicidité,
00:32:25 que le prochain point de bascule sera soit le rétablissement d'un état policier
00:32:29 en France, soit une société complètement anomique.
00:32:32 Quelle est, selon vous, la perspective française dans les années à venir,
00:32:36 compte tenu des multiples fractures anthropologiques qui gangrèrent
00:32:40 notre société, identitaires, religieuses, culturelles, politiques, etc.
00:32:44 - Si on ne fait rien, le schéma sera le suivant.
00:32:46 On aura l'anomie, et comme l'anomie est insupportable, il viendra un moment.
00:32:50 - Il faut expliquer pour les uns et les autres ce qu'est l'anomie.
00:32:52 - L'anomie, c'est l'absence totale de normes.
00:32:54 - C'est l'absence totale de normes de droit. Pardon.
00:32:56 - Pensez aux téléspectateurs, les amis.
00:32:58 - La sociologie française est née sur le concept d'anomie au XVIIe siècle.
00:33:02 C'est l'absence totale de normes, l'absence totale de repères,
00:33:05 quand il n'y a plus de différence entre le coupable et l'innocent,
00:33:08 le bien et le mal, etc.
00:33:10 Et l'anomie, évidemment, elle est insupportable.
00:33:13 Une société anomique n'est plus une société, c'est la loi de la jungle.
00:33:17 Donc comme ça, c'est insupportable.
00:33:19 Après, au bout de l'anomie, il y a l'autoritarisme.
00:33:23 Alors, dans le meilleur des cas, on a de la chance,
00:33:26 on a Leon ou de Gaulle.
00:33:29 Dans le pire des cas, on a Adolphe.
00:33:32 - Oui, mais il y a autre chose en marge.
00:33:34 - On ne sait pas quel sera le visage de cette autorité.
00:33:37 - En marge de ce papier, ce n'est pas dans ce papier,
00:33:40 mais ce que vous dites aussi intéressant,
00:33:42 c'est la tentation autoritaire même des démocraties.
00:33:45 Et même, disons-le, de notre démocratie.
00:33:48 Moi, je vois ça arriver.
00:33:50 C'est-à-dire que beaucoup de gens regrettent
00:33:52 que nos libertés individuelles, on l'a vu sur le Covid,
00:33:55 elles ont été entamées.
00:33:57 Ici, on a souvent parlé de cela.
00:34:01 Comment vous l'expliquez qu'en plus,
00:34:03 c'est plutôt des gens de gauche
00:34:05 qui réclament de plus en plus d'interdictions ?
00:34:08 On est passé d'un "il était interdit d'interdire" en 1968,
00:34:12 et c'est ces gens-là, c'est Thomas Legrand,
00:34:15 c'est tous les petits commissaires du peuple
00:34:17 qui réclament sur le Covid, sur l'écologie,
00:34:19 sur tous ces sujets-là, plus de normes,
00:34:21 plus de règles et plus de contraintes.
00:34:23 C'est étrange.
00:34:25 - Disons que ça a l'air paradoxal.
00:34:27 En réalité, d'abord, ça ne touche pas que les gens de gauche.
00:34:30 Je pense que ça touche une bonne partie de la société.
00:34:33 Plus le désordre est grand, plus la société se radicalise
00:34:37 et plus l'autre doit être contraint,
00:34:39 doit être réglementé, doit être...
00:34:41 Voilà, il y a ça.
00:34:43 Et puis, il y a la politique de la peur.
00:34:46 Quand vous faites la politique de la peur,
00:34:48 vous êtes sûrs d'obtenir la contrainte et l'obéissance.
00:34:52 Moi, j'avais...
00:34:54 Bon, je dirais que la comparaison n'est pas raison,
00:34:57 mais les mêmes mots qui ont été employés pendant la pandémie
00:35:01 ont été employés en 1940 par le régime de Vichy.
00:35:05 Les affiches "Obéissez", "Obéissez à vos chefs",
00:35:08 ou le discours du maréchal disant
00:35:11 "Ce sont nos relâchements qui sont la cause de notre défaite",
00:35:15 eh bien, on disait partout,
00:35:17 "Nos relâchements sont la cause de l'épidémie,
00:35:20 donc il faut contraindre."
00:35:22 Et la peur fait obéir.
00:35:24 - Et c'est la guerre, avait dit Emmanuel Macron
00:35:26 le jour où ça a été exprimé.
00:35:28 - Nous sommes en guerre.
00:35:30 - Alors que la Covid n'était pas une guerre.
00:35:32 - Ce que vous appelez la gauche, c'est l'extrême-gauche.
00:35:34 L'extrême-gauche a toujours été du côté de la coercition.
00:35:36 Tous les mouvements d'extrême-gauche sont des mouvements révolutionnaires
00:35:38 qui veulent anéantir l'adversaire, ou en tout cas baïonner l'adversaire.
00:35:41 Là, on confond la gauche et l'extrême-gauche.
00:35:43 - Ça m'amène une réflexion, c'est que mai 68
00:35:45 a parfaitement réussi sur la question de l'autorité,
00:35:49 détruire l'autorité,
00:35:51 mais totalement échoué sur la question des mœurs et des libertés,
00:35:55 puisqu'aujourd'hui on a exactement le contraire
00:35:57 de tout ce qu'ils avaient essayé de faire.
00:36:00 - En tout cas, je renvoie à cette chronique
00:36:02 qui a paru dans le FIARO, hier,
00:36:05 et c'est toujours un plaisir de vous écouter
00:36:08 et de vous recevoir.
00:36:10 - C'est un divertissement aussi.
00:36:12 - Judith Godrej, ça m'intéresse, va parler au César, vendredi.
00:36:16 Et Marie-Estelle Dupont, qui vient régulièrement nous voir,
00:36:18 lorsque hier on a bavardé ensemble,
00:36:20 je lui ai demandé, est-ce que vous pourriez me parler
00:36:23 de ce qu'on appelle l'emprise,
00:36:26 et de ce mot qui n'existait pas là encore.
00:36:28 En fait, il y a des mots nouveaux qui sont arrivés,
00:36:30 je ne sais pas s'il y a 10 ans ou 15 ans,
00:36:32 dans le vocabulaire, ce mot l'emprise.
00:36:34 Parce que j'entends aussi parfois certains dire,
00:36:36 quand tu es amoureux, tu es toujours sous emprise.
00:36:39 Forcément, c'est une domination, ou en tout cas une dépendance.
00:36:42 Domination peut-être pas, mais dépendance de l'autre.
00:36:44 - Donc, quel est votre sentiment sur, précisément, cette affaire,
00:36:48 et comment vous pouvez mettre en fiche l'emprise ?
00:36:54 - Mettre en fiche ? Non mais moi je ne fiche pas personne.
00:36:56 - Être en fiche, vous avez compris ce que je veux dire, mettre en fiche.
00:37:00 - Non, non, non. - Donnez une définition.
00:37:02 - Je crois que les mots sont importants, Pascal.
00:37:04 L'emprise, c'est le contraire de l'amour. L'emprise, c'est une secte à deux.
00:37:06 Voilà. Il y a un gourou, il y a une victime,
00:37:08 il ne faut pas inverser justement les places.
00:37:10 Je crois que quand vous me parliez de Pygmalion, vous me disiez
00:37:14 "oui, mais parfois il y a un effet Pygmalion où vous réfléchissiez
00:37:16 parce que vous aimez bien vous faire la vocabulaire du diable".
00:37:18 - Parce que c'était très chic, le Pygmalion, avant.
00:37:20 Aujourd'hui, ça ne l'est plus.
00:37:22 - Vous savez qui c'est, Pygmalion ?
00:37:24 C'est un sculpteur chypriote qui décide de faire vue de ses libèves
00:37:27 parce que les femmes le déçoivent, et il va tomber amoureux d'une de ses statues.
00:37:30 Donc, il y a quand même une dimension de réification.
00:37:33 Il est amoureux d'une de ses œuvres.
00:37:35 Donc, c'est quelque chose de l'ordre d'un narcissisme.
00:37:37 Donc, ce n'est quand même pas tout à fait pareil de tomber amoureux de son œuvre
00:37:41 et de mettre une personne sous emprise.
00:37:44 - Mais la statue devient femme.
00:37:47 - Oui, bien sûr, puisque ça symbolise le fait que...
00:37:50 - Bien sûr que ce n'est pas ordinaire.
00:37:52 - Ça symbolise le fait que l'investissement libidinal de l'artiste
00:37:57 nourrit la vitalité de la personne avec qui il travaille.
00:38:01 Mais c'est là que c'est très important, de faire la différence entre
00:38:05 l'emprise et une relation de transmission.
00:38:09 C'est-à-dire que quand un adulte reçoit un jeune,
00:38:12 que ce soit en tant que professeur, que ce soit en tant que metteur en scène,
00:38:15 que ce soit même en tant que thérapeute,
00:38:17 il y a quelque chose d'une émergence libidinale très forte,
00:38:20 d'une passion qui peut se nouer.
00:38:22 C'est-à-dire que l'adulte est fasciné par le potentiel de cet adolescent.
00:38:25 Il est stimulé intellectuellement par cette jeunesse, par cette vitalité.
00:38:30 Et le jeune se sent regardé, encouragé, reconnu, valorisé.
00:38:36 Et c'est ça qui doit gratifier chacun.
00:38:38 Le jeune d'être reconnu et encouragé et aidé,
00:38:41 et l'adulte d'être utile et d'être inspirant.
00:38:44 Point final.
00:38:46 Et pourquoi il y a des situations d'emprise ?
00:38:48 Et encore une fois, on ne parle pas, je suis d'accord avec vous, Pascal,
00:38:51 des histoires d'amour, qui sont de véritables histoires d'amour,
00:38:53 sur lesquelles je ne suis pas un commissaire politique en psychologie,
00:38:56 je n'ai pas mon avis à donner.
00:38:57 Mais ce que dit très bien et très courageusement Judith Godrech,
00:39:00 c'est qu'elle n'était pas en capacité de donner un consentement ou pas.
00:39:05 C'est-à-dire que les situations d'emprise,
00:39:07 pour tous ceux qui l'ont vécu dans leur famille ou à l'extérieur,
00:39:09 on sait très bien que dans l'emprise, il n'y a pas besoin de violence physique.
00:39:12 On sait très bien qu'il n'y a pas besoin de verrou aux portes.
00:39:14 Donc quand un adulte dit "mais enfin, elle n'était pas séquestrée,
00:39:18 elle avait la clé de l'appartement", on voit bien le tour de passe-passe.
00:39:20 On voit bien la manipulation.
00:39:22 Quelqu'un qui est sous emprise, il n'y a pas besoin de le forcer.
00:39:24 Il va devenir le meilleur avocat de la relation qui le détruit.
00:39:27 C'est-à-dire qu'un enfant carencé, qui n'a pas été regardé,
00:39:30 qui a eu un père complètement narcissique et mégalo,
00:39:32 qui n'était jamais là ou qui l'humiliait,
00:39:34 mais elle est prête à tout pour un peu d'attention
00:39:37 de quelqu'un qui lui fait croire qu'elle est quelque chose.
00:39:39 Et moi, je remercie Judith Godrech,
00:39:41 parce que le problème pour nous, thérapeutes,
00:39:43 c'est que quand on reçoit des gens qui ont vécu de l'emprise
00:39:45 et qui essayent d'en sortir, l'entourage silencieux dit
00:39:49 "va traiter ça chez le psy".
00:39:51 Sauf que si dans la société, il y a une inversion des places,
00:39:54 comme disait M. Guénaud, qu'il y a une inversion
00:39:56 entre la victime et le coupable,
00:39:57 comme il y a dans le harcèlement scolaire,
00:39:58 comme il y a dans mille situations,
00:40:01 cette victime est retraumatisée.
00:40:03 C'est-à-dire que son trauma est nié par la société.
00:40:06 Donc dans l'emprise, il n'y a pas d'amour.
00:40:09 Il y a un coupable qui se nourrit de sa victime
00:40:11 et qui fait croire à sa victime qu'elle a de la chance d'être sa victime.
00:40:14 Donc je remercie Mme Godrech.
00:40:16 Je trouve qu'elle a un courage absolument exceptionnel.
00:40:19 Et je trouve positif que dans le débat public,
00:40:21 cette question de l'emprise qui est très complexe émerge.
00:40:24 Mais votre démonstration est magnifique.
00:40:26 C'est une confusion des langues, l'emprise.
00:40:28 C'est-à-dire que l'adulte joue le langage de la sexualité,
00:40:31 là où le jeune joue le langage de l'attachement,
00:40:34 dont il a éminemment besoin pour construire son identité.
00:40:37 Parce que c'est la période de tous les dangers, l'adolescence.
00:40:40 L'adolescence, c'est vos premiers pas
00:40:42 pour trouver une autre identité que celle de vos parents.
00:40:44 Donc, vous avez besoin de supports identificatoires.
00:40:47 Mais c'est à ce support identificatoire de se poser des limites.
00:40:50 Ce n'est pas l'adolescent qui se cherche qui va se poser les limites.
00:40:53 Ce que vous décrivez, c'est la situation de départ.
00:40:56 Mais qu'est-ce qui se passe au fil des années ?
00:40:58 Est-ce que l'emprise, c'est quelque chose qui reste intact au fil du temps ?
00:41:02 Parce que Judith Godrech, la relation commence très jeune.
00:41:04 Ensuite, elle atteint la majorité sexuelle,
00:41:06 ce qui déjà déplace un peu le problème.
00:41:08 Et elle atteint la majorité tout court.
00:41:10 Est-ce qu'arrivée à la majorité tout court,
00:41:12 le problème de l'emprise, pour vous,
00:41:14 est abordé de la même manière qu'au départ ?
00:41:16 Est-ce que vous pensez que si vous construisez une maison
00:41:19 et que les fondations sont tordues,
00:41:21 le haut de la maison va être droit ?
00:41:23 Je vous pose la question, est-ce que ça marche dans le domaine psychologique ?
00:41:26 Donc, à partir du moment où quelqu'un est effracté dans ses limites
00:41:29 et dans sa construction lui-même et dans son image de lui-même
00:41:32 à l'adolescence ou dans la petite enfance,
00:41:34 la possibilité même pour lui de faire un pas de côté
00:41:37 et de comprendre ce dont il a été victime
00:41:40 est extrêmement longue et extrêmement difficile.
00:41:42 Mais même quand on a fait des études de psychologie,
00:41:44 on met des années à comprendre ce qu'on a vécu enfant.
00:41:47 Dominique Jamais ou André Valigny ?
00:41:49 Je suis blanc, je suis mal, je suis vieux.
00:41:54 Alors je me garderais bien de donner le moindre avis sur cette question
00:41:58 de peur de recevoir un courrier abondant
00:42:01 et qui généralement n'est pas très sympathique.
00:42:04 Vous souscrivez complètement à ce que vient de dire Marie-Estelle, j'espère.
00:42:07 Je dois dire que je me suis posé des questions
00:42:10 et je ne sais pas si vous avez la réponse, moi je ne l'ai pas.
00:42:12 On a passé récemment, assez peu d'ailleurs,
00:42:15 une vidéo datant de 2011 où Judith Godrej,
00:42:18 qui à ce moment-là était largement majeure,
00:42:21 décrivait son rapport avec sa relation avec Benoît Jacob.
00:42:25 On l'a passé, c'est une émission "Thé ou café" de Catherine Sélac effectivement,
00:42:28 où elle parle et elle dit du bien alors que la relation est terminée.
00:42:31 Puisque du bien, ça a été une révélation, il m'a ouvert la vie,
00:42:34 j'ai découvert le cinéma, c'était magnifique.
00:42:36 Ce n'est pas tout à fait ça, il y a du sous-texte dans ce qu'elle dit, pardonnez-moi.
00:42:39 - Elle n'en parlait pas de la vie. - Vous avez raison.
00:42:43 Pour qui sait écouter, c'est très intéressant ce dont vous parlez,
00:42:46 d'ailleurs on pourrait la réécouter, pour qui sait écouter,
00:42:49 il y a une petite musique sous-jacente et tu comprends
00:42:53 effectivement la souffrance qui a pu exister.
00:42:57 - Jean, non ? - Oui, mais ce n'est pas ce que vous dites.
00:42:58 - André Vanini ? - J'ai une question pour Jean-Ré-Estelle Dupont.
00:43:01 Je n'ai rien dit encore.
00:43:02 - Oui, parce que je vous préserve.
00:43:03 Je préfère que vous ne disiez pas des choses
00:43:05 parce que je pense que le courrier serait abondant.
00:43:07 - Mais comme je vous aime bien, je n'ai pas envie de vous mettre dans un piège.
00:43:11 - Vous me protégez contre moi-même. - Je vous protège contre vous-même.
00:43:13 - Non, non, non. - Vous êtes le petit père des journalistes.
00:43:17 - Grâce à vous, je ne tombe pas dans le danger du patriarcat.
00:43:19 - Non, mais... - Et j'évite grâce à mon science celui de la démagogie.
00:43:23 - Mais merci pour votre question. - Arrêtez.
00:43:25 - Mais merci. - Vous l'avez dit très bien, vous êtes vieux.
00:43:27 C'est tout, point. - Mais monsieur.
00:43:29 - C'est fini. - Ça change un peu.
00:43:30 - Mais non, mais vous avez vécu un autre monde.
00:43:32 - Merci pour votre question.
00:43:34 - C'est une vraie question. - Votre question montre bien,
00:43:36 et c'est normal, c'est quelque chose de complexe l'emprise.
00:43:39 - Bien sûr. - Que le grand public,
00:43:41 qui n'a pas subi lui-même de l'emprise, ou qui n'a pas compris qu'il en avait subi,
00:43:44 ne comprend pas ce que c'est que l'emprise.
00:43:46 C'est comme la secte, la victime devient le meilleur avocat
00:43:49 de la relation qui l'a détruit. - Oui.
00:43:51 - Cette phrase est très puissante.
00:43:53 - J'ai une question pour Marie-Estelle Dupont.
00:43:55 L'emprise, la notion d'emprise, elle est assez facile à expliquer,
00:43:58 vous l'avez très bien fait, entre une adolescente de 14 ans,
00:44:01 Judith Godrech, et un adulte de 40 ans,
00:44:04 je crois que c'est Benoît Jacot qui avait cet âge-là à ce moment-là.
00:44:06 Est-ce que c'est aussi facile à démontrer et à expliquer
00:44:09 entre deux adultes du même âge ?
00:44:11 - C'est le rôle des cabinets de thérapeutes,
00:44:13 c'est d'analyser finement à quel moment il y a véritablement de l'emprise,
00:44:16 à quel moment la personne victime est responsable du choix qu'elle a fait,
00:44:19 etc., etc. Mais oui, des mécanismes d'emprise avec de véritables...
00:44:23 Maintenant, il faut faire attention à la banalisation du terme de pervers narcissique,
00:44:27 parce que maintenant, le pervers narcissique, c'est juste l'ex qui vous a quitté
00:44:30 et qui ne répond plus à vos messages. Ce n'est quand même pas pareil.
00:44:33 Donc, il y a des termes qui ont un sens.
00:44:36 Et le terme de pervers narcissique, de manipulation et d'emprise,
00:44:39 ça se caractérise par des choses extrêmement précises,
00:44:42 et notamment la dévalorisation, la disqualification de l'image de l'autre,
00:44:45 le sentiment d'être coupable, le sentiment finalement d'avoir de la chance
00:44:48 que le bourreau s'intéresse à moi, ce que j'expliquais dans une émission
00:44:51 du service public sur les femmes qui n'arrivent pas à se défaire d'un homme violent.
00:44:55 Voilà. Donc oui, ça se caractérise aussi entre deux adultes.
00:44:59 Et même entre deux enfants.
00:45:01 Je vous renvoie à un film qui est une étrange affaire,
00:45:04 avec Michel Piccoli et Gérard Lanvin, qui racontent effectivement une emprise.
00:45:08 Il y avait également une affaire de goût, qui était un film...
00:45:11 Une emprise entre deux hommes, là, du coup.
00:45:13 Il y avait Jean-François Bellemère aussi dans ce film.
00:45:15 Jean-François Bellemère, qui est absolument formidable.
00:45:17 C'est une emprise de Michel Piccoli sur son employé, en l'occurrence Gérard Lanvin,
00:45:22 et qui fait exploser le couple qu'il forme avec Nathalie Baye.
00:45:25 C'est un film de graniers de fer absolument formidable.
00:45:29 Il y a eu un autre film qui s'appelait "Une affaire de goût" également.
00:45:33 Je ne connais pas ça, je crois pas.
00:45:35 C'était un jeune comédien à l'époque qui s'appelait Lioret, avec Bernard Giraudot.
00:45:39 Et le film était de Bernard Rape.
00:45:41 Et pareil, c'était une manip d'un patron sur son employé.
00:45:45 Bon, ça s'appelle une emprise.
00:45:46 C'est un viol psychique, en fait.
00:45:48 Merci. On va parler de la ménopause avec le docteur Mouli.
00:45:52 Très souvent, nous parlons de ce thème. Ne souffrez plus en silence,
00:45:55 parce que c'est un thème qui est passionnant.
00:45:57 Je vais remercier, évidemment, Henri Guaino, sauf si vous voulez dire un dernier mot.
00:46:02 C'est vraiment un plaisir souvent de vous avoir.
00:46:05 La vie politique, elle est finie à chaque fois que je vous pose cette question, non ?
00:46:09 La vie n'est pas finie, donc on verra.
00:46:11 Pourquoi vous ne présentez pas la présidence de la République ?
00:46:13 Parce qu'il ne suffit pas d'être tout seul et d'avoir envie pour que ça ait un sens.
00:46:16 Ah, alors vous n'êtes pas gaulliste ?
00:46:18 Ah, ben si, parce qu'il n'était pas tout seul.
00:46:20 Ah, ben en 40, il est tout seul.
00:46:22 Non, mais il n'était pas candidat à la présidence de la République.
00:46:24 Oui, ben c'est pareil. Il sauve la France.
00:46:26 Non, mais en 40, il n'aurait pas été élu.
00:46:28 Il sauve la France. Il sauve la France.
00:46:30 Non, mais en 40, il n'aurait pas été élu.
00:46:32 Mais quand il décide de revenir, de se présenter ensuite en 62,
00:46:37 enfin en 65 à la présidence de la République, puisque au début c'était dénotable,
00:46:41 là il n'est pas tout seul, il a derrière lui les problèmes de la vie mondiale.
00:46:44 Le mythe, le mythe.
00:46:46 Ah oui, je n'ai pas fait le 18 juin, voilà.
00:46:48 Mais ce qui est fou quand on y pense d'ailleurs,
00:46:50 cette affaire, souvent on y pense tous, c'est comme les compagnons de la Libération,
00:46:54 cette affaire est folle.
00:46:56 Cet homme qui part à Londres le 17 juin tout seul et qui fait cet appel,
00:47:01 dans toute l'histoire de l'humanité, c'est peut-être une des choses les plus sidérantes.
00:47:07 Il est tout seul, tout seul, tout seul, tout seul.
00:47:11 Ben comme vous peut-être.
00:47:13 Oui, mais le pays n'est pas envahi.
00:47:15 Ça dépend, ça dépend M. Guénon, vraiment.
00:47:19 Vous savez bien ce que disait De Gaulle lui-même, un homme et les circonstances.
00:47:25 Oui, vous avez raison, vous avez raison.
00:47:28 En tout cas merci beaucoup Henri Hénau, c'est toujours un plaisir.
00:47:32 Et nous revenons dans quelques minutes.
00:47:35 Ne souffrez plus en silence, mettez vos pauses.
00:47:40 Michel Mouly, vous êtes déjà venu deux, trois fois pour parler de ce sujet
00:47:44 qui est absolument passionnant et vous recommandez évidemment un traitement hormonal
00:47:49 qui n'est pas toujours à la mode en France depuis des années.
00:47:52 Vous nous direz pourquoi.
00:47:54 Sommeil à la midi nous rappelle les titres.
00:47:56 Il démine le terrain avant le salon de l'aide de l'agriculture,
00:48:02 la souveraineté agricole est notre cas.
00:48:04 Bien de rappeler Gabriel Attal, 62 engagements n'ont été pris jamais autant d'avancées
00:48:09 en si peu de temps a-t-il déclaré.
00:48:12 Hackés depuis un mois, ils reprennent enfin le large.
00:48:15 Les pêcheurs du golfe de Gascogne peuvent à nouveau pêcher.
00:48:19 Ils étaient sous le coup d'une interdiction destinée à protéger les dauphins
00:48:22 souvent piégés dans leur filet.
00:48:25 Et puis il se voit en Navalny après sa condamnation à une lourde amende pour fraude.
00:48:30 Donald Trump n'a pas hésité à comparer son sort à celui de l'opposant russe.
00:48:34 C'est une forme de navaliste, c'est une forme de communisme ou de fascisme a-t-il martelé.
00:48:40 On va parler évidemment du reste de l'actualité, des agriculteurs, de Jordan Bardella,
00:48:45 bien évidemment de Valérie Bonneton qui est une actrice connue et qui n'aime pas le Nord.
00:48:50 Elle a dit qu'elle avait eu dans le Nord mais qu'elle...
00:48:53 - Ah oui bravo ! - Ah oui, là c'est un ennui mortel, née dans le Nord,
00:48:57 n'y reviendrait pour rien au monde, franchement.
00:48:59 - Si c'est pour dire ça qu'elle se taise. - Les gens sont merveilleux, mais après c'est triste le Nord, quoi !
00:49:04 Franchement on est dans un drôle de monde.
00:49:06 Après je n'avais pas du tout envie de rester dans le Nord, c'est sûr, parce qu'il n'y a rien là-bas,
00:49:09 c'est triste, c'est sympa pour les Lillois, pour les Lançois, pour rien au monde.
00:49:13 Il ne faut pas qu'ils aillent voir ses livres, ses films, je veux dire.
00:49:16 Pour rien au monde j'y retournerai vivre, ça c'est sûr, je suis une ch'ti, mais Paris c'est autre chose.
00:49:22 - Ça dépend de quel Paris. - Ah oui je suis d'accord.
00:49:25 - Il y a Galabru dans le film. - C'est le Nord.
00:49:28 - Le Nord ! - Mais le Nord c'est ça.
00:49:30 - Alors on a plein d'actu à parler, mais juste un mot, parce que là m'énopause M. Mouli.
00:49:37 - D'abord vous êtes... - Docteur Mouli.
00:49:40 - Vous êtes multi parce que vous êtes... Votre spécialité d'origine c'est quoi ?
00:49:44 - Alors ma spécialité d'origine c'est gynécologue, chirurgien et cancérologue.
00:49:49 - Voilà, vous faites trois choses. - J'ai fait un très très long cursus hospitalier
00:49:52 et avec la chance d'avoir eu des maîtres qui m'ont transmis, la transmission.
00:49:57 - Et vous êtes toujours cancérologue ? - Toujours.
00:49:59 - Donc vous soignez toujours des gens qui ont un cancer ? - Toujours.
00:50:02 - Mais là m'énopause, ça ne concerne pas que les femmes dites-vous, pourquoi ?
00:50:06 - Je considère que bien sûr la ménopause c'est un problème de femmes,
00:50:09 nous les hommes nous avons l'endropause qui viendra plus tardivement.
00:50:13 Mais par ricochet, les hommes sont concernés, parce que la vie en couple,
00:50:19 alors j'ai dit les hommes mais la vie de couple elle peut être aussi une vie de couple avec une compagne,
00:50:24 parce que moi j'ai de plus en plus de couples, on va dire femmes-femmes.
00:50:28 Et il est important que cette résonance, c'est-à-dire que cette ménopause,
00:50:33 elle a un effet sur l'homme qui lui ne comprend pas, il n'est pas informé.
00:50:37 Et quand il voit sa femme à la période de la pré-ménopause et de la ménopause,
00:50:42 il dit "mais qu'est-ce qui lui arrive ? Pourquoi est-elle comme ça ? Je ne sais pas ce qui lui arrive."
00:50:47 Et heureusement, avec les messages dont vous vous véhiculez,
00:50:50 on a de plus en plus d'hommes qui se réveillent et qui viennent par exemple me contacter en disant
00:50:55 "Docteur, faites quelque chose pour moi."
00:50:57 - Mais toutes les femmes quand même ne sont pas soumises à un changement d'humeur au moment de la ménopause ?
00:51:01 - 100% des femmes seront ménopausées.
00:51:03 - Oui, mais les conséquences là, vous dites "les hommes disent je ne reconnais plus ma femme", c'est ça que vous dites ?
00:51:08 - Je suis tout à fait d'accord. Attention, une femme qui est ménopausée ne veut pas avoir tous les symptômes de la ménopause.
00:51:14 Et Dieu sait, on en a plus ou moins répertoriés au moins 34.
00:51:18 Et il faut savoir que 10... - Le principal ? Les principaux ?
00:51:22 - Les principaux, bien sûr, ce sera les bouffées de chaleur, vous voyez la femme malheureusement avec son éventail,
00:51:27 ou parfois les suées nocturnes ou la prise de poids, qui est un facteur effectivement,
00:51:31 la baisse de la libido, vous avez les douleurs musculaires et articulaires,
00:51:35 enfin tout ce panel de symptômes qui vont intervenir dans la vie de la femme et qui vont l'handicaper.
00:51:42 Quand une femme n'est pas traitée, à 56-57 ans, moi je les vois depuis plus de 30 ans,
00:51:48 elles sont lessivées, elles sont fatiguées. Et qu'est-ce qu'on fait pour elles ?
00:51:54 Alors on parlera des hormones, bien évidemment, mais l'actualité, je voulais...
00:51:57 Parce qu'effectivement, Gabriel Attal a parlé tout à l'heure, et au-delà de cela,
00:52:02 il avait parlé hier du Rassemblement National, et on comprend que la campagne européenne
00:52:08 a commencé avec ce qu'a dit M. Attal lorsqu'il a visé le Rassemblement National.
00:52:15 Qu'a-t-il dit ? Si le RN veut transformer les champs en terrain politique,
00:52:22 alors je suis pris à un débat sur l'agriculture avec Marine Le Pen.
00:52:26 Il a également dit que le Rassemblement National utilisait, je crois qu'on va voir cela,
00:52:37 les électeurs comme... Pour le RN, les agriculteurs sont de la chair à canon électorale.
00:52:43 Voilà la phrase que je cherchais.
00:52:45 Il monte sur des tracteurs et formule beaucoup de propos d'estrade, mais derrière, on ne retrouve ni bilan ni cohérence.
00:52:52 Et on voit bien effectivement que là, on est avec un homme politique, la campagne a commencé,
00:52:57 les européennes vont être intéressantes. Il est présenté comme l'arme anti-Bardella,
00:53:04 Gabriel Attal, et il monte au créneau.
00:53:06 Vous êtes sûr que ce sont les européennes qui ont commencé, pas la présidentielle ?
00:53:09 Il demande à débattre avec Marine Le Pen, qui le renvoie dans les cordes en disant "Votre niveau, c'est Bardella".
00:53:15 Gabriel Attal dit "Moi, je veux déjà un débat présidentiel".
00:53:18 À mon avis, il joue un peu un double jeu, notre Premier ministre.
00:53:21 Il est en train de se placer pour 2027.
00:53:24 Je trouve qu'il devrait plutôt s'intéresser de près à ce qui se passe avec les agriculteurs,
00:53:28 parce qu'eux, ils ne veulent pas prendre des vessies comme des lanternes.
00:53:30 Ils ont prévenu, prévenu encore, qu'ils voulaient des actes, des résultats,
00:53:34 et que s'ils ne les obtenaient pas, ça allait barder.
00:53:36 Le salon de l'agriculture approche. Je crois qu'au lieu de se placer pour 2027,
00:53:40 ils devraient se concentrer sur le dossier.
00:53:41 Écoutons une intervention ce matin de Jordan Bardella, de Gabriel Attal,
00:53:46 qui s'est exprimé et qui a annoncé les mesures pour les agriculteurs.
00:53:51 Depuis trois semaines, avec mon gouvernement, nous n'avons pas cessé d'agir
00:53:55 pour être à la hauteur de cette confiance.
00:53:57 Avec un mot d'ordre, nous ne mentirons pas, nous ne trahirons pas,
00:54:00 nous serons au rendez-vous de ces responsabilités.
00:54:03 Bon, c'est vrai que manifestement le son est un peu caverneux.
00:54:06 Marine Le Pen lui a répondu d'ailleurs.
00:54:07 Le Premier ministre cherche à brûler les étapes, mais en pleine campagne européenne,
00:54:10 l'arme anti-Bardella devrait surtout accepter le débat que lui a proposé notre tête de liste
00:54:14 et président du Rassemblement National.
00:54:16 Puisqu'on parle de Jordan Bardella, il y a eu une petite polémique,
00:54:19 puisque Jordan Bardella a reçu la médaille des CRS.
00:54:24 Le président du Rassemblement National était hier à Saint-Laurent-du-Var,
00:54:28 dans les Alpes-Maritimes.
00:54:30 L'usage dans ces cas-là, puisque un député peut aller voir une compagnie de CRS,
00:54:36 c'est de recevoir une médaille qui n'est pas une médaille officielle,
00:54:38 j'ai envie de dire c'est une médaille en chocolat,
00:54:40 c'est la médaille simplement de la compagnie.
00:54:43 Le préfet d'ailleurs avait donné son autorisation.
00:54:47 Et Gérald Darmanin a fait savoir qu'il a rappelé strictement au préfet
00:54:50 les règles qui valent pour tout parlementaire.
00:54:52 Les parlementaires peuvent visiter les lieux de privation de liberté
00:54:55 comme la loi l'autorise, mais sans presse et sans communication.
00:54:58 Ce n'était pas le cas ici, a fait dire Gérald Darmanin.
00:55:01 C'est pour cela qu'un rapport a été demandé au préfet.
00:55:04 Et Sandrine Rousseau, quand un policier remet une médaille à un élu RN,
00:55:08 mesure-t-on bien la portée politique de ce geste en République ?
00:55:11 Je trouve que ces polémiques sont picrocolines.
00:55:14 Non, je pense que ce n'est pas avec ce genre de polémiques
00:55:16 qu'on bat efficacement le Front National, le Rassemblement National.
00:55:20 Il faut le combattre argument contre argument.
00:55:22 Vous êtes toujours sur cette ligne-là ?
00:55:23 Moi, je suis toujours sur la ligne de la crédibilité.
00:55:26 De combattre le RN, vous trouvez que c'est un ennemi ?
00:55:29 Il faut le combattre sur le plan des idées, oui.
00:55:31 C'est un adversaire politique.
00:55:33 Il y a la gauche, il y a la droite, il y a la droite extrême,
00:55:35 il y a la droite ultra, il y a l'extrême gauche.
00:55:37 Le combat politique s'est fait justement d'adversaires qu'il faut combattre.
00:55:40 Mais multiplier les polémiques comme celle-ci ne sert à rien,
00:55:44 sinon à renforcer encore le RN.
00:55:47 Cela dit, je pense que la presse n'était pas autorisée
00:55:49 parce que l'image que l'on voit est une image prise sur un portable
00:55:53 par quelqu'un qui devait accompagner Bardella.
00:55:55 Oui, ce n'est pas la presse.
00:55:56 Ce n'est pas la presse.
00:55:57 Mais il n'y avait pas de communication.
00:55:58 Théoriquement, c'est ce que dit le ministre, il ne doit pas avoir de communication.
00:56:00 Exactement.
00:56:02 Il y a quand même une question qui se pose et que tout le monde se pose à l'heure actuelle
00:56:06 parce que la réponse varie suivant les jours.
00:56:09 Est-ce que le RN est un parti légal qui joue le jeu républicain,
00:56:14 qui a 88 députés et qui doit être admis à débattre et au débat,
00:56:18 comme les autres partis ?
00:56:20 Ou est-ce que c'est un parti factieux, fasciste, qui menace la démocratie
00:56:25 et à ce moment-là on ne comprend pas qu'il soit permis ?
00:56:27 On aimerait avoir la réponse et c'est d'autant plus...
00:56:30 Mais on l'a la réponse.
00:56:31 Non, on ne l'a pas.
00:56:32 C'est la réponse du public.
00:56:33 Non, on ne l'a pas puisque le lundi, le président invite Bardella à Saint-Denis
00:56:37 et dit "j'ai plaisir à causer avec lui, c'est un bon interlocuteur".
00:56:40 Puis le mardi, il dit "alors surtout barrage d'étanche avec le Front National".
00:56:44 Il n'est pas dans l'arc républicain.
00:56:46 Il n'est pas dans l'arc républicain.
00:56:47 Ce qui ne veut rien dire.
00:56:48 L'arc républicain, c'est dur à déduire.
00:56:50 Quand Gabriel Attal, tantôt il suit le président, il sort de la médaille des CRS,
00:56:54 c'est vraiment une petite histoire.
00:56:56 Tantôt il dit "moi je vais absolument débattre avec ce parti,
00:57:00 avec les représentants de ce parti qui est un parti factieux".
00:57:04 On ne comprend plus.
00:57:05 Tout le monde a son opinion là-dessus.
00:57:07 L'arc républicain, ça veut dire quelque chose.
00:57:09 Moi je considère que la France Insoumise est sortie de l'arc républicain.
00:57:12 Quand vous indiquez...
00:57:13 Pourquoi vous ne dites pas l'arc républicain ?
00:57:15 L'arc républicain, c'est la République.
00:57:17 Dites la République.
00:57:18 Je dis la République si vous voulez.
00:57:19 Même si je dis tout ce que vous voulez, ce sera plus simple.
00:57:21 [Rires]
00:57:24 Ça va aller.
00:57:25 Je prépare mon livre sur l'emprise et la maltraitance de Pascal Pouce.
00:57:30 Préfacé par Marie-Estelle Dupont.
00:57:31 Qui est sans cesse alimenté semaine après semaine.
00:57:34 C'est un mot pour...
00:57:35 Vous voyez, c'est des mots d'Alice qui ne veulent rien dire.
00:57:38 Quand un parti est le détaillant des grossistes islamo-gauchistes,
00:57:41 c'est-à-dire essaye d'importer une idéologie qui nous est complètement étrangère,
00:57:46 j'estime qu'ils ne font plus partie de la République ou de l'arc républicain.
00:57:50 Donc, ça existe. Cette notion existe.
00:57:53 Après, Dominique Zamey, vous avez répondu à la question.
00:57:56 Pour le président de la République, les jours pères...
00:57:58 Le RN est un interlocuteur.
00:58:00 Les jours impaires, il ne l'est pas parce qu'il ne fait pas partie de la République.
00:58:02 Le président Macron a du mal quelquefois à se comprendre, lui.
00:58:05 J'ai vu une distinction subtile de Loïc Signor, qui était journaliste.
00:58:08 Je crois qu'il a maintenant porte-parole de Renaissance.
00:58:11 Il différencie l'arc républicain, ce qui partage les valeurs de la République,
00:58:15 du champ républicain, ceux qui sont élus au suffrage universel,
00:58:18 qui sont dans l'Assemblée nationale.
00:58:20 Oui, c'est un peu subtil.
00:58:21 C'est des éléments de langage.
00:58:22 Ils sont en réunion, ils cherchent ça.
00:58:25 Mais arrêtez.
00:58:26 L'arc républicain, c'est la République.
00:58:28 Il y a ceux qui sont dans la République, ceux qui sont hors de la République,
00:58:31 ceux qui croient aux valeurs de la République,
00:58:33 ceux qui ne croient pas aux valeurs de la République.
00:58:34 Je rappelle que dans les années 70, vous comme moi,
00:58:37 personne ne m'a jamais parlé des valeurs de la République quand j'étais à l'école.
00:58:40 Personne. Ni du mot laïcité, ni de vivre ensemble.
00:58:43 - Vous ne cherchez à l'étouffer. - Évidemment.
00:58:45 Ni de vivre ensemble.
00:58:46 Et personne, le meilleur exemple, c'est que personne ne faisait le reproche
00:58:50 à Michel Platini de ne pas chanter la Marseillaise s'il ne chantait pas,
00:58:54 parce que personne n'imaginait qu'il n'aime pas la France.
00:58:57 Donc tout le monde s'en fichait.
00:58:59 On est d'accord.
00:59:00 C'est-à-dire que les joueurs, dans les années 70, ne chantaient pas tous la Marseillaise,
00:59:04 mais tout le monde s'en fichait.
00:59:06 Parce que personne n'aurait dit à Michel Platini, vous n'aimez pas la France.
00:59:09 - Nous sommes d'accord. - C'est un exemple qui montre
00:59:13 combien la société, hélas, a changé.
00:59:16 Oui, Michel Platini, dont le père était italien, d'ailleurs.
00:59:18 Mais bien sûr. Mais quand il est arrivé...
00:59:20 - L'intégration parfaitement réussie. - Mais il s'appelait Aldo, son père.
00:59:23 Et quelle est la première chose qu'il a fait ? Il l'a appelé Michele ?
00:59:25 - Non, Michel. - Non, il l'a appelé Michel.
00:59:27 Qu'est-ce que vous voulez que je dise ?
00:59:29 Donc après, on peut parler pendant des heures.
00:59:31 Et effectivement, les Italiens de cette époque, qu'est-ce qu'ils disaient ?
00:59:34 Vous qui êtes sans doute d'origine italienne.
00:59:36 Les parents disaient quoi ? Tu ne parles pas italien.
00:59:38 Bien sûr.
00:59:40 - Enfin, il y a des contraintes. - Oui, mais on a instauré...
00:59:42 Pardonnez-moi, Pascal Praud, le droit à la différence dans les années 80
00:59:45 et que l'idéologie SOS racisme, entre autres, supposait combattre toutes les discriminations.
00:59:50 Je rappelle encore qu'à l'époque, il n'y avait pas de discrimination d'État.
00:59:53 Il n'y avait pas des lois d'apartheid qui avaient été votées en France
00:59:56 pour discriminer les Français issus de l'immigration et les autres.
00:59:59 - Il y a des lois d'apartheid ? - Non, il n'y en avait pas précisément.
01:00:02 - Donc moi, je réfute... - Et aujourd'hui, il n'y en a pas non plus.
01:00:04 Et aujourd'hui, il n'y en a pas non plus.
01:00:06 - Je réfute cette idéologie qui s'est instillée dans le discours politique... - Bien sûr.
01:00:09 ...qui a tendu, malheureusement, à diviser la société en assignant certains
01:00:13 parce qu'ils étaient d'origine ou parce qu'ils étaient de confession.
01:00:16 Donc moi, je suis, comme disait M. Valigny, pour l'universalisme républicain,
01:00:21 c'est-à-dire que la contingence citoyenne est au-dessus de la religiosité ou de l'ethnicité,
01:00:26 mais ça, ce n'est pas le problème.
01:00:27 Je reviens à ce que disait Éric Nolot et au sujet notamment de l'extrême droite
01:00:31 qui fait tant peur à Emmanuel Macron.
01:00:33 La radicalité, en réalité, dans le discours politique, elle s'exprime aujourd'hui chez LFI.
01:00:38 C'est-à-dire que ceux qui soutiennent les violences, ou en tout cas qui les cautionnent
01:00:42 comme étant des violences policières, ceux qui nous parlent de racisme systémique en permanence,
01:00:46 ceux qui nous parlent de racisme et d'assignation identitaire à communautés religieuses,
01:00:50 ceux qui soutiennent le Hamas, ils sont plutôt à l'extrême gauche.
01:00:53 La radicalité dans ce pays, elle s'exprime plutôt chez LFI qu'auprès du Rassemblement national.
01:00:59 Maintenant, il y a un chiffre très intéressant que donne Jérôme Fourquet dans son ouvrage "La France d'après".
01:01:04 Jean-Marie Le Pen avait 20 millions de voix d'avance en 2002.
01:01:07 Il en a 11 millions en 2017.
01:01:10 Enfin, Marine Le Pen, pardon, en a 11 millions en 2017.
01:01:13 Et en 2022, elle n'en a que 5,5 millions.
01:01:15 De retard.
01:01:16 De retard, absolument.
01:01:17 Donc, c'est l'inquiétude politique d'Emmanuel Macron, elle est là.
01:01:20 Au niveau du plébiscite populaire.
01:01:22 Un mot sur les agriculteurs et ce qui se passe avant le salon qui sera inauguré ce week-end
01:01:28 avec la possibilité, est-ce qu'Emmanuel Macron sera présent ?
01:01:31 Oui, sans doute.
01:01:32 Mais est-ce qu'il y aura des manifestations contre lui ?
01:01:34 Mystère et boule de gomme.
01:01:36 Voyez le sujet d'Adrien Spiteri parce que ça se tend, et notamment à Guingamp,
01:01:40 mais ça s'est étendu également à Marseille.
01:01:42 Une remorque pleine de déchets, déversée au milieu de ce rond-point.
01:01:49 Aux portes de Guingamp, le feu de la colère a été rallumé hier.
01:01:54 Des dizaines d'agriculteurs se sont rassemblés pour maintenir la pression sur le gouvernement.
01:01:59 On est à bout, on en a ras-le-bol aujourd'hui.
01:02:02 Les annonces, c'est bien beau, on veut les voir chez nous.
01:02:05 On a beau dire "ah oui, on va faire ci, on va faire ça", mais ça s'arrête là.
01:02:08 Les promesses, aujourd'hui, n'engagent que ceux qui les écoutent.
01:02:11 A plus d'une centaine de kilomètres de là, autour de Castel-Sarrazin,
01:02:15 l'autoroute A62 est une nouvelle fois bloquée.
01:02:22 Au-delà du Pas-de-Calais, des opérations dans les supermarchés ont été menées
01:02:26 pour vérifier les lieux de production des produits alimentaires,
01:02:29 des agriculteurs qui peuvent compter sur le soutien des clients.
01:02:33 Je comprends, ils ont raison de faire ça.
01:02:36 Tout ce que je peux prendre français, je le prends.
01:02:38 Certains professionnels ont collé des étiquettes sur les produits importés,
01:02:43 comme un symbole à quelques jours du salon de l'agriculture
01:02:46 qui met à l'honneur les produits du terroir.
01:02:49 - "Manger français", d'ailleurs, c'est une des demandes de Gabriel Attal,
01:02:52 notamment dans les cantines.
01:02:54 C'est un effort qui sera fait, a-t-il annoncé ce matin.
01:02:57 Je vous propose d'écouter M. Arnaud Rousseau, que vous connaissez,
01:03:00 qui est le président de la FNSEA, et qui parle de la présence
01:03:03 d'Emmanuel Macron samedi au salon de l'agriculture.
01:03:07 - On lui a dit qu'une fois que le boulot est fait,
01:03:11 il déambule dans les allées, il est président de la République.
01:03:14 Mais je pense que l'intérêt de ce moment, c'est aussi qu'il prenne
01:03:20 la dimension du niveau des attentes, qui est très élevé.
01:03:24 Après, s'il ne veut pas prendre en compte, s'il veut faire comme d'habitude,
01:03:28 il prendra ses responsabilités.
01:03:29 Nous, on a toujours dit qu'on prendrait les nôtres.
01:03:31 Mais nous, on lui a dit que là, ça ne pouvait pas se passer comme ça.
01:03:34 - Ça peut être tendu.
01:03:36 - Les gouvernants de ce pays, dans la mesure où les agriculteurs
01:03:41 ne représentent plus que 3-4% des actifs, s'étaient dit progressivement
01:03:46 qu'on pouvait les ignorer, qu'on pouvait passer outre leurs désirs,
01:03:49 qu'on pouvait les laisser dans leurs coins, etc.
01:03:51 Et ce qui se passe en ce moment, c'est qu'on découvre deux choses,
01:03:54 enfin trois choses même.
01:03:55 La première, c'est l'état réel, la situation des agriculteurs.
01:03:59 La deuxième, c'est leur unanimité.
01:04:03 Et puis la troisième, c'est que le pays les soutient.
01:04:06 Et c'est ça qui fait qu'à l'heure actuelle, le gouvernement a tendance
01:04:10 à être inquiet, à être complaisant.
01:04:12 Et effectivement, pour une fois, il est sommé de tenir les promesses qu'il fait.
01:04:17 - Leur unanimité, moi j'ai des réserves là-dessus.
01:04:19 Parce qu'entre la Confédération paysanne, la Coordination rurale
01:04:22 et la FNSEA, vous ne dites pas la même chose.
01:04:25 - Vous avez tout à fait raison.
01:04:26 Leur unanimité sur la situation où ils sont.
01:04:28 - Et pour cause, parce qu'on a vu des témoignages magnifiques
01:04:31 de gens qui demandent qu'une seule chose, laisser nous faire notre travail,
01:04:35 des personnalités engagées, des personnalités d'intégrité,
01:04:41 vraiment qu'ont touché le public, parce que ce sont des gens magnifiques
01:04:46 et qui aiment leur travail, qui défendent l'écologie et la ruralité
01:04:51 bien plus que ceux qui sont à Paris dans leur appartement.
01:04:54 Bon, la ménopause, ça m'intéresse.
01:04:56 Prévenir ou guérir ? Ça, ça m'intéresse.
01:04:58 Il n'y a aucune prévention, dites-vous.
01:04:59 Pire, on agit après coup.
01:05:01 C'est-à-dire trop tard, une fois les symptômes déclarés.
01:05:03 C'est-à-dire qu'à quel âge une femme, selon vous, doit imaginer qu'elle sera,
01:05:08 vous dites, ménopausée, c'est 51 ans en moyenne ?
01:05:11 - 51 ans, entre 45 et 55 ans.
01:05:13 - Donc avant, il y a un traitement préventif à mettre en place ?
01:05:16 - Alors, tout d'abord, ça va commencer, bien sûr, par de l'information,
01:05:18 parce que si vous lisez bien mon livre, je parle que même pendant la vie d'une femme,
01:05:23 c'est-à-dire dans la période des mille jours, c'est-à-dire quand elle a son bébé,
01:05:27 et dans les deux premières années, on va influer sur l'avenir 30 ou 40 ans après.
01:05:33 Donc, premièrement, une information.
01:05:35 On devrait normalement pouvoir donner aux femmes, et je dirais même aux couples,
01:05:39 la possibilité d'avoir une consultation à 40 ans pour dire ce qui va se passer
01:05:44 pendant les 40 années qui vont suivre cette ménopause.
01:05:47 Et j'étais très content à l'époque où, je crois que c'est en 2017,
01:05:52 on avait fait un ministère de la Santé et de la Prévention.
01:05:55 Ah, j'étais très content, parce que tout passe par la prévention.
01:05:58 En cancérologie, ça passe par la prévention.
01:06:01 Donc, l'information.
01:06:02 Et si on pouvait agir au moins à ce moment-là, on éviterait d'avoir un gaspillage économique,
01:06:08 un gaspillage social, et puis on s'occuperait enfin des femmes.
01:06:12 - Donc, à partir de quel âge, elles doivent venir vous voir ?
01:06:16 C'était ma question.
01:06:18 - L'âge de la ménopause, c'est 51. On n'attend pas d'être ménopausé.
01:06:22 - Mais il y a traitement avant ? C'est ça aussi ma question.
01:06:24 Est-ce qu'on prend des choses avant ?
01:06:26 - C'est une hygiène pour tout.
01:06:28 - Oui, mais il n'y a pas de traitement spécifique.
01:06:30 - Alors, il y a la possibilité...
01:06:32 - Il n'y a pas d'hormones, par exemple, avant la trinitaine.
01:06:34 - Alors si, on peut, avant la ménopause, qu'on appelle la périménopause,
01:06:37 commencer à prendre un traitement hormonal.
01:06:39 Les dernières études, et ça, ça avait été déjà démontré il y a très longtemps,
01:06:43 ça montre que ça, quand on commence un traitement hormonal de la ménopause précocement,
01:06:47 c'est-à-dire avant que la femme soit ménopausée,
01:06:49 on va réduire la survenue de la maladie d'Alzheimer.
01:06:52 Donc on est bien, on est positif,
01:06:54 on va vers quelque chose qui va permettre de prendre en charge ce qui touche plus,
01:06:58 soit ce qui touche plus en des femmes.
01:07:00 - L'impact psychologique, les signes psychiques sont également très importants à prendre en compte.
01:07:03 Sautes d'humeur, angoisse, anxiété, dépression, brouillard cérébral.
01:07:06 Dans mon premier livre, je vous racontais l'histoire de Karine,
01:07:08 qui, alors que j'étais encore un tout jeune médecin, avait bouleversé ma pratique.
01:07:11 Je l'avais invitée à prendre un THM.
01:07:14 Il faut expliquer ce qu'est un THM.
01:07:16 - Traitement hormonal de la ménopause, et je dirais à la française.
01:07:19 - Bon, pour traiter les sautes d'humeur qui lui gâchaient la vie et ce fut une réussite.
01:07:22 Il y a des statistiques, par exemple, sur ces sautes d'humeur.
01:07:26 Est-ce que c'est une femme sur deux, une femme sur trois ?
01:07:28 - Alors, en pré-ménopause, c'est à peu près 15 à 30% des femmes qui ont ces sautes d'humeur.
01:07:35 On appelle ça "the brain fog", le brouillard cérébral.
01:07:38 Et qui va augmenter avec le temps, puisque la carence en oestrogène,
01:07:42 l'absence d'oestrogène, cette hormone de la femme,
01:07:45 nous on a la testostérone, les femmes ont les oestrogènes,
01:07:47 vont entraîner au niveau du cerveau des connexions,
01:07:51 vont entraîner une baisse de certaines hormones, neurotransmetteurs,
01:07:56 notamment la sérotonine, la dopamine,
01:07:58 et puis on va avoir ce qu'on appelle une absence de protection du cerveau.
01:08:02 On appelle ça la neuroprotection.
01:08:04 Donc l'oestrogène, c'est vraiment ce qu'on a appelé à une époque
01:08:07 l'hormone de jouvence, l'hormone de la femme.
01:08:09 C'est l'hormone qui va, d'ailleurs, l'OMS, en 1980,
01:08:13 recommander le traitement hormonal de la ménopause.
01:08:15 J'imagine que vous avez dans votre cabinet des jeunes femmes,
01:08:18 des femmes qui viennent dans cette période peut-être particulière
01:08:21 et qui témoignent d'une difficulté de traverser cette séquence ?
01:08:25 Oui, la préménopause, bien sûr, la préménopause, elle surprend.
01:08:28 Vers 46 ans, les femmes disent qu'elles ont l'impression d'être bipolaire,
01:08:33 parfois, que tout change, que la libido change.
01:08:36 Mais en général, vous savez, le corps exprime aussi des mots de l'âme.
01:08:43 Et donc, très généralement, cette tempête hormonale,
01:08:47 elle va être le support pour exprimer d'autres choses en psychothérapie,
01:08:51 des difficultés conjugales qui sont accentuées par les aléas de la libido, etc.
01:08:56 Donc, moi, je crois vraiment que l'approche, elle doit être holistique.
01:08:59 On doit s'occuper du corps, mais on doit s'occuper aussi
01:09:02 de l'esprit qui habite ce corps, parce que les interactions,
01:09:06 elles sont bidirectionnelles.
01:09:07 C'est ce que j'expliquais dans mon premier livre.
01:09:09 Mon premier livre, c'était une bouée à la mer que je lançais aux femmes
01:09:12 mais n'opposait qui allait le devenir ou celle qui le ferait plus tard.
01:09:15 Et dans ce deuxième livre, je parle de ce qu'on appelle la synergie positive.
01:09:19 Et est-elle est là ? Effectivement, moi, je pense que la prise en charge,
01:09:22 la méditation, l'alimentation, une prise en charge tout à fait globale
01:09:26 et holistique va permettre à la femme d'avoir une promenade de santé.
01:09:30 Non, mais en fait, ce qui est très important quand vous parlez de la prévention,
01:09:32 c'est nous, à titre individuel, en fait, la manière dont on sera femme à 50 ans,
01:09:36 elle se décide entre 25 et 40 ans.
01:09:38 Si on fait du sport, qu'on mange bien, qu'on mange du bon gras,
01:09:41 qu'on mange pas de sucre, etc.
01:09:43 On aborde avec une plus jolie silhouette.
01:09:45 On approche, on aborde avec plus de sérénité aussi ça.
01:09:48 Et puis, je pense que ce qui est important de dire, c'est qu'il ne faut pas paniquer les femmes.
01:09:51 Il y a une période qui est difficile, mais en réalité, moi, j'entends plein de femmes
01:09:54 qui me disent "Ah, ça y est, c'est passé. La tempête de la ménopause est passée."
01:09:58 Moi, j'en ai dans mon cabinet qui me disent "Je me suis retrouvée dans ma sexualité autrement."
01:10:03 C'est important de le dire quand même, parce que pour pas se condamner
01:10:06 les femmes à l'échappot de la ménopause, il y a un accord.
01:10:08 Et c'est qu'on a donné comme dialectique le mot "ménopause" et "post-ménopause".
01:10:12 On a l'impression que les femmes, elles sont ménopausées,
01:10:14 elles rentrent dans un sas et elles en sortent.
01:10:16 Et on leur dit "Ça y est, c'est la post-ménopause."
01:10:18 Mais la post-ménopause...
01:10:20 - Non, mais c'est un équilibre qui... - Non, il n'y a pas de post-ménopause.
01:10:23 Vous serez toujours privé de votre oestrogène.
01:10:26 Et donc, les phénomènes qui vont apparaître, l'ostoporose, la maladie cardiovasculaire,
01:10:32 les troubles cérébraux, la sécheresse du vagin,
01:10:35 quand vous avez une fleur que vous arrosez,
01:10:39 le jour où vous cessez de l'arroser, qu'est-ce qui se passe ?
01:10:42 - Bon, est-ce qu'il y a des contre-indications ?
01:10:44 C'est important de le dire.
01:10:46 Donc, vous recommandez le traitement hormonal.
01:10:48 En France, il n'a pas toujours été...
01:10:50 - Alors, les Américains, en 2022, ont recommandé le traitement hormonal à la Française
01:10:56 le plus tôt possible et sans limite de durée.
01:10:59 On ouvre même maintenant la possibilité de le donner aux femmes
01:11:02 qui ont eu un cancer du sein de très bons pronostics.
01:11:05 On a donc toutes ces avancées et tous les éléments positifs.
01:11:09 Alors, bien sûr, il y a des contre-indications.
01:11:11 - Voilà, c'est ça qui est important pour ceux, je pense, à celles qui nous écoutent.
01:11:14 - Alors, on a défini ce qu'on appelle la fenêtre d'intervention,
01:11:17 c'est-à-dire le moment où on devait commencer un traitement.
01:11:20 C'est-à-dire entre les 10 ans qui suivent le début de la ménopause ou 60 ans.
01:11:25 Mais, et c'est là où on diminue tous les...
01:11:27 - Contre-indications, soyez précis.
01:11:29 Hypertension artérielle, saignement vaginodéterminé.
01:11:32 C'est ce que je lis.
01:11:34 Hypersensibilité connue aux produits prescrits, antécédent d'un cancer du sein.
01:11:38 - Alors, l'antécédent du cancer du sein, dans mon livre, je ne l'ai plus mis en premier,
01:11:41 je l'ai mis en secondaire. - Oui, j'ai vu.
01:11:43 - Pourquoi ? Parce que maintenant, on évolue.
01:11:45 On est en train de changer de paradigme.
01:11:48 On est en train de se dire que les 60 % de femmes qui ont 50 ans
01:11:52 et qui ont eu un cancer du sein de bons pronostics,
01:11:54 parce qu'heureusement, il y a des cancers du sein de bons pronostics
01:11:57 où on peut parler de guérison, qu'est-ce qu'on fait ?
01:11:59 Une femme, sur 3, va mourir d'une maladie cardiovasculaire.
01:12:02 Une sur 26 d'un cancer du sein.
01:12:04 Elle va avoir, une sur 3, va faire de l'ostoporose.
01:12:07 Mais on va prévenir tout ça. C'est pour ça qu'Estelle, je vous dis,
01:12:09 effectivement, il y a des choses à faire.
01:12:11 Mais ça ne s'arrête pas.
01:12:13 - Dernière chose, tout ça est remboursé par la Sécurité sociale.
01:12:15 - Heureusement. - Donc ça, c'est important aussi de le dire.
01:12:18 - Et j'aimerais bien que... - Tous les traitements hormonaux
01:12:20 sont remboursés par la Sécurité sociale.
01:12:22 - Tous les traitements hormonaux. - C'est plutôt cher, un traitement hormonal.
01:12:24 - Ça ne coûte pas grand-chose. Et c'est pour ça que...
01:12:26 - C'est-à-dire que c'est quotidien ?
01:12:28 - Alors, c'est normalement, en tant que cancérologue,
01:12:31 on essaye de le faire du 1er au 25e jour du mois
01:12:33 pour permettre au corps d'éliminer ce qu'on appelle les cellules mortes.
01:12:36 Vous allez peut-être entendre un mot qui s'appelle apoptose.
01:12:39 C'est la mort cellulaire. Vous avez des sortes de camions
01:12:42 qui viennent enlever les cellules mortes pour qu'on évite ça.
01:12:44 - Mais tous les jours ? Tous les jours de toute la vie ?
01:12:47 - De toute la vie, puisque je parle de post-ménopause.
01:12:50 - Non, non, mais pourquoi vous souriez ?
01:12:53 - Parce que vous parlez comme les petits-enfants.
01:12:55 - De toute la vie, oui, mais on a tous quelque chose en nous d'enfant.
01:13:01 De toute la vie, mais non, mais je suis obsédé par le déspectateur,
01:13:05 de lire est-ce qu'il comprend tout ce qu'on dit.
01:13:07 - Pascal, j'aurais aimé, on est en période européenne,
01:13:09 vous avez vu que j'ai bougé un petit peu,
01:13:12 j'aimerais bien qu'on fasse une task force ménopause au niveau de l'Europe.
01:13:16 Parce que l'Europe, c'est le berceau de l'hormonologie
01:13:19 et notamment pour la femme.
01:13:21 Et je n'ai pas de réponse.
01:13:23 - Dernière chose, parce que sur la libido, j'entends tout et son contraire.
01:13:27 J'entends parfois que la libido des femmes est beaucoup plus tardive que celle des hommes
01:13:32 et que précisément, la pointe de la libido serait plutôt passer 40 ans ou 45 ans,
01:13:38 alors que celle des hommes est peut-être davantage dans une jeunesse.
01:13:42 Est-ce vrai tout cela ou est-ce que tout simplement c'est en fonction des uns et des autres
01:13:46 et que tout le monde n'a pas la même libido et tout le monde est inégal devant sa sensualité ?
01:13:50 Il y a des gens qui ça les intéresse beaucoup, d'autres gens ça les intéresse moins.
01:13:53 - Alors hormonalement, les hommes et les femmes ne sont pas faits de la même manière
01:13:59 et on a ce qu'on appelle une obsolescence hormonale programmée.
01:14:02 Pour l'homme, un homme sur deux à 70 ans aura une andropause.
01:14:07 La femme c'est 100% à 50 ans.
01:14:10 Et donc ce phénomène hormonal qui va agir sur tout le corps,
01:14:13 il faut savoir que...
01:14:14 - Mais je vous ai parlé de la libido, répondez !
01:14:15 - Mais si, je suis en train de vous expliquer qu'une femme qui a mal,
01:14:18 une femme qui a une dépression, une femme qui a le vagin malheureusement qui est sec,
01:14:23 tous ces éléments-là vont faire qu'il déprime.
01:14:26 Elle ne va pas en voir en vie.
01:14:27 - D'accord.
01:14:28 - Et l'homme par contre...
01:14:29 - Et une femme qui est psychotrope, et une femme qui a l'endométriose,
01:14:31 et une femme qui a des règles...
01:14:32 - Pourquoi vous souriez sur ma question ? Vous sembliez sourire.
01:14:36 - Non pas du tout, c'était la courbe de Gauss et la libido,
01:14:38 je trouvais très intéressant votre proposition statistique.
01:14:41 - La courbe de Gauss, je le dis, la courbe de Gauss,
01:14:43 vous savez ce que c'est que la courbe de Gauss ?
01:14:45 La courbe de Gauss, c'est une courbe qui est, en fait,
01:14:48 qui serait adaptable à tous les sujets du monde.
01:14:52 Le foot, la sexualité, le chocolat, n'importe quoi.
01:14:55 Donc c'est une courbe qui est en cloche, avec, il y a des gens qui aiment un peu,
01:14:59 beaucoup, à la folie, etc.
01:15:02 Et tous nous sommes soumis à la courbe de Gauss.
01:15:04 C'est quelque chose de très célèbre la courbe de Gauss,
01:15:07 vous n'avez jamais entendu parler de ça.
01:15:08 - On utilise la courbe de Gauss par exemple pour étalonner le QI,
01:15:11 c'est-à-dire qu'on part du principe que 100 est au milieu et au sommet
01:15:14 de la courbe de Gauss et que les 0,05% des extrêmes
01:15:17 sont les gens les plus intelligents, les moins intelligents,
01:15:19 en termes de quotient intellectuel,
01:15:22 et qui sont donc aux extrêmes et donc très minoritaires.
01:15:25 - Et la courbe de Gauss, bien sûr !
01:15:27 - Comment Gauss ?
01:15:28 - On dirait un serpent !
01:15:29 - G-A-U-S-S
01:15:31 - La courbe de Gauss, elle ressemble au serpent qui a mangé un nez.
01:15:34 - Mais tout le monde, alors là vous me surprenez,
01:15:36 et par exemple sur la sensualité, tout le monde peut le constater,
01:15:39 il y a des gens qui ont une sensualité très puissante, peut-être très vive.
01:15:43 - Mais la libido, elle s'adapte aussi,
01:15:44 c'est-à-dire que quand vous êtes en couple, plus vous faites l'amour,
01:15:46 plus vous avez envie de faire l'amour,
01:15:47 et puis dans les périodes où vous n'avez pas l'occasion de faire l'amour,
01:15:50 vous avez aussi moins la libido, ça joue aussi.
01:15:52 - Ah mais dans tous les domaines, le plus, plus, c'est le moins, moins,
01:15:54 il marche, plus tu nages, plus tu nages, plus tu manges de chocolat,
01:15:57 plus tu manges de chocolat, moins tu fais, moins tu zoomes,
01:15:59 moins tu bois, moins tu bois, plus tu lis, plus tu lis.
01:16:02 - Pour la présentation d'émissions, ça marche.
01:16:03 - Alors ça, le plus, plus, c'est le moins, moins dans tous les domaines,
01:16:06 ça vous pouvez l'adapter.
01:16:07 - Parce que plus on présente une émission, plus on a envie de présenter une émission.
01:16:10 - Plus on parle, plus on parle.
01:16:12 Moins on parle, moins on parle.
01:16:14 - Pascal, pour répondre à Estelle.
01:16:16 - Marie-Estelle.
01:16:17 - Marie-Estelle, excusez-moi.
01:16:18 - Bah oui, c'est la moindre des choses, la progénie des collègues.
01:16:21 - J'ai témoigné d'un témoignage d'une psychiatre
01:16:23 qui dit qu'on utilise trop les antidépresseurs
01:16:25 pour cette période de vulnérabilité, de dépression,
01:16:27 alors que c'est un phénomène qui est, et les études l'ont montré,
01:16:30 d'origine hormonale.
01:16:32 - Et puis l'alimentation, l'alimentation joue beaucoup sur le moral.
01:16:34 - Et j'en parle, bien sûr.
01:16:35 - Oui, l'alimentation, bien sûr.
01:16:36 - Le tryptophan.
01:16:37 - Le comment ?
01:16:38 - Le tryptophan, c'est le précurseur de la sérotonine.
01:16:41 - Que vous avez dans le chocolat, par exemple, ou dans les oeufs.
01:16:43 - C'est un acide aminé qui est très fragile,
01:16:44 parce qu'il passe la barrière mesoencephalique,
01:16:46 mais il rentre en contradiction avec d'autres acides aminés.
01:16:48 Et donc, en fait, si vous mangez du chocolat, par exemple,
01:16:50 il ne faut pas manger de la viande rouge en même temps.
01:16:51 - Exact.
01:16:52 - Vous avez tué le tryptophan qui est dans le chocolat,
01:16:54 qui vous permet de fabriquer de la sérotonine.
01:16:56 - Il n'en mange pas assez.
01:16:57 - Qui vous permet de vous sentir bien.
01:16:58 - Qu'est-ce que je ne mange pas assez ?
01:16:59 - Non, non, mais vous, ça va.
01:17:00 - Le tryptophan ?
01:17:01 - Vous vous sentez bien.
01:17:02 - Chéri, il y a du tryptophan ce soir à manger ?
01:17:05 - Elle est bien, cette émission médicale.
01:17:07 - Mais c'est une vraie émission d'extrême droite qu'on aura fait, là.
01:17:10 Alors là, depuis ce matin, je peux vous dire que là,
01:17:12 c'est une vraie émission d'extrême droite.
01:17:13 - Apparemment, c'est votre femme qui fait la cuisine,
01:17:15 d'après la dernière intervention.
01:17:18 - Non, mais je ne dirai plus rien.
01:17:19 - Alors, écoutez, d'abord, ce n'est pas vrai.
01:17:22 - Derrière un grand homme, il y a toujours une grande femme qui fait la cuisine.
01:17:25 - Oui, c'est vrai.
01:17:26 - Je le dis et je le répète.
01:17:28 - Bien sûr, bien sûr.
01:17:29 Vous savez, bien sûr, vous avez parfaitement raison de dire cette chose.
01:17:33 - Vous êtes un grand homme ?
01:17:34 - Non, mais...
01:17:35 - Vous avez une grande femme ?
01:17:36 - Oui.
01:17:37 - Soumaya, il se trouve que je crois marier celle que vous connaissez.
01:17:43 - Tout à fait.
01:17:44 - Soumaya Labidi, qui, à 10h30, va nous rappeler les infos.
01:17:51 - Pression maximale sur le gouvernement.
01:17:56 Les agriculteurs ne lâchent rien.
01:17:58 Preuve en est, action coup de poing dans le Tarn-et-Garonne.
01:18:01 La 62 coupée en deux du fumier, du lisier et des palettes,
01:18:05 jonche le bitume.
01:18:07 De l'affiche rouge au Panthéon,
01:18:08 la France va honorer Missak, Manoukian et 23 de ses compagnons.
01:18:12 Reconnaissance, 80 ans après leur mort,
01:18:14 pour ces combattants et résistants de l'ombre.
01:18:17 Cérémonie à suivre dès 18h30.
01:18:20 Et puis une collecte pour la mémoire.
01:18:22 Tous les témoignages des victimes du 7 octobre
01:18:24 sont actuellement rassemblés en vue de leur conservation
01:18:28 à la Bibliothèque nationale d'Israël
01:18:30 comme preuve historique de l'attaque sans précédent du Hamas.
01:18:34 - André Valény, évidemment, il faut honorer la mémoire
01:18:38 de ceux qui ont servi la France,
01:18:41 les grands français, le Panthéon.
01:18:43 C'est vrai qu'il y a beaucoup d'entrées au Panthéon
01:18:46 et beaucoup de cérémonies mémorielles sous Emmanuel Macron,
01:18:50 c'était un peu vrai déjà sous François Hollande.
01:18:53 C'est quelque chose qui existait moins,
01:18:55 je trouve que tout fait toujours sens d'ailleurs.
01:18:57 Il me semble là aussi que ça existait moins sous Giscard,
01:19:00 sous François Mitterrand, que...
01:19:02 - Sous de Gaulle, il y a eu Jean Moulin, c'est tout.
01:19:04 - Oui.
01:19:05 - François Hollande a fait entrer le même jour
01:19:07 Pierre Brossolette, Jean Zé, Germaine Tillon
01:19:11 et Geneviève Antonius de Gaulle.
01:19:13 Beaucoup de femmes, de femmes, c'était la résistance.
01:19:15 Il manquait un étranger, juif, communiste, ce sera le cas.
01:19:19 - On ne peut pas enterrer les gens avant qu'ils soient morts.
01:19:21 (rires)
01:19:24 - Je cherche à comprendre la puissance de cette assertion.
01:19:28 - Ah bah si, ça me paraît pourtant clair.
01:19:30 Maintenant qu'il n'y a plus un héros de la résistance vivant,
01:19:33 il n'y a plus que des morts, on les enterre.
01:19:35 - Bah oui. - C'est tout.
01:19:36 - T'avais vu le Gorafi ce matin ?
01:19:38 - Non.
01:19:39 - Bernard-Henri Lévy a été arrêté, il a essayé de s'enterrer vivant au penteau.
01:19:43 (rires)
01:19:45 - Alors écoutez, j'ai lu...
01:19:47 Oui, et puis c'est...
01:19:48 J'ai lu, ce week-end, "Solitude d'Israël, les épreuves de Bernard-Henri Lévy".
01:19:53 C'est un livre incroyable.
01:19:54 - Non mais il a des qualités, c'est sûr.
01:19:55 - Non mais c'est plus que ça.
01:19:57 C'est plus que ça.
01:19:58 Moi j'aurais traversé la vie sur mon siège,
01:20:01 en faisant des téléémissions, et lui il est sur le terrain depuis 5 ans.
01:20:04 - Il est allé en Irène.
01:20:05 - Donc c'est tout.
01:20:07 Et il y a un courage intellectuel et physique que d'autres...
01:20:11 C'est toujours pareil, ceux qu'il critique n'ont pas la racine carrée,
01:20:14 ni de son intelligence, ni de son talent, ni de son courage.
01:20:16 - Il est au flore, il est dans le flore.
01:20:18 - Je suis désolé de le dire comme ça.
01:20:19 - Il sort du flore de temps en temps.
01:20:20 - Mais exactement, je suis désolé, c'est pas ce qu'on a entendu dans la première partie.
01:20:23 - C'est un bel hommage André, bravo.
01:20:25 Il sort du flore de temps en temps, il est là sur le terrain,
01:20:27 je pense qu'il sera très sensible à cet hommage.
01:20:29 - Mais non, mais vraiment, qui sont ceux qu'il critique ?
01:20:33 Qui sont-ils ?
01:20:34 - C'était Gorafi, c'était de l'humour.
01:20:35 - Oui, non mais là, Gorafi, il n'y a pas de souci.
01:20:37 Il y a de la place pour l'humour dans cette émission.
01:20:39 Nous sommes d'extrême droite, mais il y a quand même de la place pour l'humour.
01:20:42 - Mais on ne reprend pas de Valéry Bonneton alors.
01:20:46 - Ah, ben dites un petit mot, tiens.
01:20:48 - Ça vous scandalise ?
01:20:49 - Ça me scandalise parce que cette forme de mépris pour une région que j'aime beaucoup, le Nord...
01:20:53 - C'est pas du mépris, elle n'aime pas le Nord.
01:20:55 - Si, c'est du mépris.
01:20:56 - Elle le trouve triste.
01:20:57 - Non mais elle y est née !
01:20:58 - On ne parle pas du Nord globalement.
01:21:00 Moi, je ne veux pas tomber dans les clichés inverses, mais c'est vrai que les gens du Nord ont des qualités humaines remarquables qu'on trouve rarement à Paris.
01:21:08 Ce n'est pas la même ambiance dans les rues de Lille que dans les rues de Paris.
01:21:10 Et j'en profite pour lancer à nouveau un appel solennel à la municipalité d'Armentière
01:21:15 pour qu'une rue de cette ville porte le nom de Paul Gaden, qui est né, qui est un de mes écrivains préférés.
01:21:20 Je milite depuis des années.
01:21:22 Il est né à Armentière, c'est un des plus grands écrivains français du XXe siècle.
01:21:26 Il n'a pas de rue à Armentière, mais on préfère retenir que c'est Lille-Renault qui est la grande...
01:21:30 - Avec cette chanson que personne n'a oubliée, "Mademoiselle from Armentière, parlez-vous ?"
01:21:36 - Non, c'est une rue Paul Gaden à Armentière.
01:21:40 - "Mademoiselle from Armentière."
01:21:43 - Je continue.
01:21:44 - Je vous en prie.
01:21:45 - C'est une région que j'adore, le Grand Nord, j'y inclue la Belgique.
01:21:47 Je trouve que j'aime ses paysages, j'aime ses villes, j'aime sa culture, j'aime ses gens.
01:21:52 Et ce mépris, pourquoi elle dit ça ?
01:21:54 Quel est le sens de cette déclaration ?
01:21:56 - Éric, il n'y a pas que Valéry Bonneton, il y a Bruno Dumont.
01:22:00 - Oui, mais voilà.
01:22:01 - Quelqu'un qui est dépositaire de l'esprit du Nord, d'une forme de fantaisie, d'humour.
01:22:05 Quand on n'a que ça à dire, qu'elle se taise, se méprie pour toute une région
01:22:10 que je trouve magnifique, avec des gens que j'aime profondément,
01:22:13 et une littérature représentée par Paul Gaden, je trouve ça scandaleux.
01:22:16 - Comment vous l'appelez ?
01:22:17 - Paul Gaden.
01:22:18 - Vous avez lu des ouvrages de Paul Gaden ?
01:22:21 - La plage de Chevening.
01:22:24 - C'est un écrivain du XXème ?
01:22:26 - Oui, 1907-1956.
01:22:28 - Une histoire d'amour sublime.
01:22:30 - Marie-Estelle a lu, ce que je tiens pour son plus beau livre, La plage de Chevening.
01:22:35 - La prochaine fois, venez avec un livre de Paul Gaden.
01:22:38 - On vient avec La plage, mais j'ai le livre à côté de mon lit.
01:22:40 - Comme il y a peu de chance qu'on vienne chez vous le lire, en revanche, venez avec un livre de Paul Gaden.
01:22:49 - Reformulez votre demande.
01:22:51 - J'ai imaginé que le nom de Paul Gaden a été porté pendant ces 10 jours.
01:22:55 - Valérie Bonneton a fait un film avec Danny Boon, sur un fameux volcan, dans le nord du Nord.
01:23:01 - Oui, mais là, elle parle du Nord à la fin.
01:23:04 - A qui elle essaye de plaire ?
01:23:06 - A n'importe qui.
01:23:07 - Alors, moi je vais vous dire, parce que j'y allais souvent dans le Nord, à Alens, j'adorais aller à Alens.
01:23:13 - C'était merveilleux.
01:23:15 - Tout le stade chantait les corons, c'était incroyablement émouvant.
01:23:19 - Lille, c'est une ville magnifique.
01:23:20 - Le Louvre ? Le Louvre à Alens ?
01:23:22 - Le Louvre, non, bien sûr.
01:23:24 - L'équipe de foot ?
01:23:25 - Bergerac, magnifique.
01:23:27 - Bergerac, c'est le petit Nord.
01:23:29 - Le petit Nord.
01:23:31 - Évidemment que Lille et le Nord, on a une petite musique, j'avais dit à...
01:23:36 - Les gens du Nord.
01:23:37 - Voilà, les gens du Nord.
01:23:38 - La mecs du sujet.
01:23:40 - Oui, mais ça m'a surpris Valérie Bonneton, elle dit pas de bêtises d'habitude.
01:23:43 - Mais écoutez, en même temps, on peut dire des bêtises de temps en temps.
01:23:45 - C'est la cour de Gauss.
01:23:47 - Qui n'en dit pas ? Qui ne dit pas de bêtises ? Vous avez jamais dit de bêtises ?
01:23:51 - J'essaye de ne pas dire de bêtises maîtrisantes.
01:23:54 - Quelle est la plus grosse bêtise que vous ayez dite, par exemple, de Redi ?
01:23:58 - La plus grosse bêtise... Je laisse aux autres de le déterminer, ils sont beaucoup plus doués pour me critiquer que moi-même.
01:24:06 - Bon, bah écoutez, c'est terminé. Merci à tous, merci André Vallini, merci, je rappelle votre livre,
01:24:10 aux éditions Le Duc, docteur Michel Mouly, gynécologue, chirurgien, cancérologue,
01:24:15 les solutions qui vous donnent le pouvoir sur votre santé, ne souffrez plus en silence,
01:24:19 mets nos pauses, c'est le titre de votre livre.
01:24:23 Michaël était à la réalisation, Samuel était à la vision, merci à Eric Boismar qui était au son,
01:24:29 Marine Lançon et Benoît Boutaille étaient avec nous, toutes ces émissions sont retrouvées sur cnews.fr.
01:24:33 Jean-Marc Morandini, que je félicite pour ses brillants résultats ces derniers jours,
01:24:38 on va poursuivre l'aventure, rendez-vous ce soir !
01:24:41 *Bruit de déchiquetage*

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