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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 en
00:00:05 codiffusion et sur CNews jusqu'à 10h30. Le prêche de Mahjoub Madjoubi est un
00:00:11 cas d'école. Voilà un imam qui attaque la France, insulte son drapeau, accuse la
00:00:16 République. Il parle de drapeau satanique qui n'a
00:00:19 aucune valeur auprès d'Allah. Monsieur Madjoubi récite le catéchisme du
00:00:24 salafisme sans ambiguïté. Croyez-vous qu'il soit depuis ce prêche
00:00:29 en garde à vue ? Non. Croyez-vous qu'il soit expulsé demain ou après demain
00:00:34 puisque cet homme est tunisien ? Non. Croyez-vous que ce prêche soit au
00:00:39 coeur de l'actualité et commenté en dehors des chaînes d'info ? Non.
00:00:44 Monsieur Madjoubi a plaidé le lapsus. En plus il se moque de nous, de la France,
00:00:50 de son histoire. Il sait qu'il ne craint rien. La France est bonne fille.
00:00:56 Il se moque de nous et avec lui ses soutiens rient sous cap. Ils savent que la
00:01:01 France est faible, impuissante, désarmée. Monsieur Madjoubi ajoute à l'insulte la
00:01:06 raillerie en toute impunité. Et voyez-vous, ça me fait de la peine et
00:01:12 plus grave, ça m'effraie. Monsieur Madjoubi annonce le monde de
00:01:16 demain qui est déjà celui d'aujourd'hui quand un pays est bafoué, humilié,
00:01:21 rabaissé, comme l'est la France par ce monsieur et qu'il ne répond pas. Il y a
00:01:27 de quoi imaginer le pire. Il est 9h, Chana Lusso.
00:01:33 Bonjour Pascal, bonjour à tous. Emmanuel Macron et Gabriel Attal reçoivent la
00:01:46 FNSEA et les jeunes agriculteurs aujourd'hui. De nouvelles annonces en
00:01:50 leur faveur sont attendues demain. En attendant, la colère ne retombe pas. À
00:01:54 quatre jours seulement du salon de l'agriculture,
00:01:56 Édouard Legras, président de la coordination rurale du Loire-Echelles,
00:02:00 attend un vrai cap de la part du président de la République.
00:02:03 Nous, ce qu'on demande au gouvernement, c'est réellement d'avoir un vrai cap pour
00:02:07 l'agriculture. On a la sensation depuis dix ans, on fait que du slalom. Un coup on
00:02:10 doit faire du bio, un coup on doit faire du standard, on ne sait pas où aller.
00:02:13 On demande vraiment un cap au président de la République et on demande vraiment
00:02:17 qu'il mette le point sur la table, notamment au niveau de l'Union européenne.
00:02:20 92% des Français sont favorables à l'expulsion des imams étrangers qui
00:02:25 prononcent des prêches anti-français. C'est ce que révèle notre dernier
00:02:28 sondage de CSA pour CNews Europe 1 et le JDD. On vous parlait hier et encore ce
00:02:32 matin de cet imam tunisien du Gard qui a qualifié le drapeau français de
00:02:36 satanique. Et bien selon Linda Kebab du syndicat Unites-GP Police, cet individu
00:02:40 ne pourra pas être expulsé. Il ne pourra pas être expulsé parce que, à la
00:02:45 différence de l'affaire avec monsieur Yikouissen, en effet au début une
00:02:48 autorité judiciaire administrative avait dit qu'il
00:02:52 n'était pas expulsable parce que ça contrevenait à l'article 8 de la Cour
00:02:55 européenne des droits de l'homme, la Convention européenne des droits de
00:02:57 l'homme, à savoir le droit à une vie de famille.
00:02:59 Sauf que derrière, une autre autorité a cassé en disant que ces enfants étaient
00:03:03 tous majeurs et donc ils n'avaient pas besoin de leur père. Je vulgarise.
00:03:05 Là, dans ce cas là, ce monsieur a des enfants mineurs. Donc il ne sera pas expulsé.
00:03:09 Et puis plusieurs pays européens convoquent leur ambassadeur de Russie
00:03:13 après la mort d'Alexei Navalny. En France, il a été reçu hier au quai d'Orsay.
00:03:17 Et pendant ce temps, la veuve de l'opposant à Vladimir Poutine promet de
00:03:21 poursuivre le combat porté par son mari. Voilà pour l'essentiel de l'information.
00:03:25 C'est à vous Pascal.
00:03:26 Merci Chana, Charlotte Dornelas, Nathan Devers, Vincent Herouet, Joseph Massis-Caron et Florian Tardif sont là.
00:03:33 C'est extraordinaire. On va réécouter évidemment cette phrase parce que la
00:03:38 personne dit ça à l'absence et je ne parlais pas du drapeau français.
00:03:40 "Il nous prend pour des imbéciles." C'est absolument magnifique.
00:03:43 "Il nous prend pour des imbéciles." Cet homme prend les Français pour des imbéciles.
00:03:47 Et évidemment, tous ceux qui voudront dire le contraire diront "attention, vous n'avez pas compris ce qu'a voulu dire cet homme."
00:03:55 C'est magnifique. Alors je vous propose peut-être...
00:03:57 Vous l'avez sorti du contexte.
00:03:59 Oui, vous l'avez sorti. Mais on ne peut rien faire. C'est-à-dire qu'on ne peut rien faire.
00:04:03 C'est ce qu'a dit Linda Kebab. C'est formidable ce pays. C'est formidable.
00:04:06 Je vous propose peut-être de voir le sujet de Corentin Briault pour commencer.
00:04:10 Anti-français lors de prêche.
00:04:14 On n'aura plus tous ces drapeaux tricolores qui nous gangrenent, qui nous font mal à la tête,
00:04:19 qui n'ont qu'une valeur auprès d'Allah. La seule valeur qu'ils ont, c'est une valeur satanique.
00:04:23 Cet imam tunisien est dans le viseur du ministre de l'Intérieur.
00:04:27 Mahjoub Mahjoubi, imam de Bagnoles-sur-Cesse dans le Gard et vice-président du conseil départemental du culte musulman,
00:04:34 devrait perdre son titre de séjour.
00:04:37 C'est en tout cas ce qu'a demandé Gérald Darmanin sur le réseau social X.
00:04:42 J'ai demandé le retrait de son titre de séjour en vue de son expulsion du territoire.
00:04:46 Aucun appel à la haine ne restera sans réponse.
00:04:50 Avant son prêche anti-français, dans lequel il se positionne clairement contre le drapeau tricolore
00:04:55 et contre les gouvernements dont il prédit la chute, l'imam Mahjoub Mahjoubi avait déjà été signalé
00:05:01 par des infractions financières en lien avec la gestion de la mosquée de Bagnoles-sur-Cesse en décembre dernier.
00:05:07 Pour le député Rassemblement national Nicolas Maisonnet, il n'a pas sa place sur le territoire.
00:05:12 On comprend bien que cet imam qui est aujourd'hui en France en train de prêcher s'en prend au drapeau tricolore français.
00:05:19 Que fait cet imam qui d'après mes informations est étranger, est tunisien ?
00:05:24 Que fait-il encore sur le sol français ?
00:05:26 Depuis le 1er janvier 2024, les imams détachés envoyés par un pays étranger ne sont plus acceptés en France.
00:05:32 Ils étaient selon le ministère de l'Intérieur 301 à prêcher sur le territoire, 30 venant du Maroc, 120 d'Algérie et 151 de Turquie.
00:05:42 On écoutera Tarek Oubrou dans quelques instants qui est lui-même imam et qui a condamné sans ambiguïté,
00:05:49 et qui montre bien que la communauté musulmane n'est pas forcément alignée sur cet imam-là, monsieur Madjoubi.
00:05:57 Et je le répète, Tarek Oubrou a été sans ambiguïté, mais je vous propose d'écouter Linda Kebab.
00:06:03 Il ne pourra pas être expulsé parce que à la différence de l'affaire avec monsieur Iqbisen,
00:06:07 en effet au début une autorité judiciaire administrative avait dit qu'il n'était pas expulsable
00:06:14 parce que ça contrevenait à l'article 8 de la Cour européenne des droits de l'homme,
00:06:17 à savoir le droit à une vie de famille.
00:06:20 Sauf que derrière une autre autorité a cassé en disant que ces enfants étaient tous majeurs
00:06:23 et donc qu'ils n'avaient pas besoin de leur père. Je vulgarise.
00:06:26 Là dans ce cas-là, ce monsieur a des enfants mineurs. Donc il ne sera pas expulsé.
00:06:30 Je vous assure, en fait c'est des déflagrations pour l'opinion publique.
00:06:37 C'est invraisemblable. C'est invraisemblable.
00:06:41 Et il n'y a rien à faire, sauf à tout changer.
00:06:44 Ce que je passe mon temps à dire.
00:06:47 C'est-à-dire que si vous ne changez pas de logiciel, si vous ne changez pas les lois,
00:06:51 si vous ne changez pas tout, vous avez ça.
00:06:55 Je ne sais pas ce qu'il y a à faire, mais déjà cette vidéo, enfin ce prêche est absolument insupportable.
00:07:01 Quelqu'un qui met le feu dans les esprits, qui parle comme un fasciste, gangréné, etc.
00:07:06 C'est toute une rhétorique qu'on connaît. Qui transforme la religion en sa version la plus bête,
00:07:12 la plus débile, la plus inculte. Je pense que ce monsieur ne doit avoir absolument aucune culture théologique.
00:07:17 Et dans la rhétorique islamique, c'est toujours la même chose.
00:07:20 C'est faire tout le temps le tableau le plus sombre de tout ce qui représente la modernité.
00:07:25 Quand on regarde le prêche en entier, ce qu'il critique dans les drapeaux français,
00:07:28 c'est notamment les drapeaux au stade, c'est la culture de divertissement, etc.
00:07:32 Et c'est toujours jouer sur le fait que la modernité serait la décadence, serait à rejeter en bloc, etc.
00:07:38 Et c'est surfer sur le malheur de personnes qui sont sans doute mal à l'aise dans la société pour les attirer à ça.
00:07:43 Je pense que, je ne sais pas ce qu'il faut faire en réaction, mais il faut commencer par dire
00:07:47 que c'est insupportable qu'il puisse y avoir des prêtres de religion, en l'occurrence ici des imams,
00:07:51 qui adhèrent à cette version-là, fanatiques, et qui la répandent.
00:07:54 Et j'aimerais juste dire une chose, c'est que, que ce monsieur soit expulsé ou non,
00:07:57 ça ne change rien au fait que l'islamisme aujourd'hui est virtualisé.
00:08:00 Il se passe essentiellement sur les réseaux sociaux, il pourrait être à 20 000 km,
00:08:03 il dirait la même chose et il aurait sans doute la même influence.
00:08:05 - Nathan Devereux qui s'est exprimé à l'instant, je précise que ce qu'il dit, c'est la doctrine, c'est le salafisme pur.
00:08:12 Al-Salaf c'est les ancêtres, c'est le retour aux origines de l'islam, l'âge d'or.
00:08:17 Et à ce titre donc, le salafisme rejette tous les apports ultérieurs de la modernité,
00:08:22 à commencer par les états nationaux, qui en revanche reconnaissent au moins dans la phase actuelle,
00:08:28 les frères musulmans, voyez une petite différence.
00:08:32 Si j'ose dire, les frères musulmans reconnaissent les états nationaux, le salafisme non.
00:08:37 Et là on est dans un discours purement salafiste.
00:08:40 - Non, enfin pardon.
00:08:42 - Non, vous en plein.
00:08:44 - Non, ce qui me surprend toujours, c'est comment on en arrive là,
00:08:49 parce que ce n'est pas un imam caché, comme on dit dans le chrétien.
00:08:53 C'est un imam qui a pignon sur rue, qui est reconnu dans le département du Gard.
00:08:59 - Votre question est d'une naïveté, Joseph Mazescarron, comment on en arrive là ?
00:09:03 Mais votre question est d'une naïveté.
00:09:05 Vous voulez que je vous dise comment on en arrive là ?
00:09:07 C'est assez simple en fait, c'est pas très compliqué.
00:09:10 Vous avez une immigration massive depuis 40 ans et une assimilation qui ne se passe pas.
00:09:15 C'est très très simple.
00:09:17 Et on a refusé l'assimilation et on n'a pas voulu la mettre en place.
00:09:21 - Donc vous avez effectivement des gens qui sont sur le sol de France.
00:09:24 - Je vais assister dans ma question.
00:09:26 - Attention, je ne généralise pas.
00:09:28 - Comment on en arrive à accepter un imam ?
00:09:32 - Et vous pouvez rien dire.
00:09:33 - Je continue.
00:09:34 Et de toute façon, s'il était en Tunisie, il ne pourrait pas s'exprimer de la même manière.
00:09:39 C'est absolument évident.
00:09:40 - Mais parce que c'est...
00:09:41 - Parce qu'effectivement, en plus, nous avons une sorte de repentance
00:09:45 que nous portons et de culpabilité qui fait que nous tolérons ce genre de choses.
00:09:51 - Ce qui est frappant, j'ai écouté votre commentaire sur la Houmma,
00:09:55 il n'y a pas de nation pour les salafistes, il n'y a qu'une seule communauté des croyants, etc.
00:09:59 Ce qui est vrai, mais ce qui est étonnant chez ce type,
00:10:01 c'est qu'il incarne à la fois le pire de son héritage musulman, islamique,
00:10:08 et le pire d'héritage français.
00:10:10 Il est très français finalement dans sa façon de conchier le drapeau
00:10:14 parce qu'en France, c'est le pays où on ne lève pas les couleurs à l'école,
00:10:18 où on ne salue pas le drapeau, où on n'a pas de révérence particulière pour cette mémoire-là,
00:10:24 alors que s'il était en Tunisie, il se garderait bien effectivement
00:10:27 de ridiculiser le beau drapeau rouge avec l'étoile et le croissant.
00:10:31 S'il était au Maroc, il ne se moquerait pas du drapeau vert du royaume shérifien.
00:10:37 S'il était en Algérie, il ne se moquerait pas non plus du drapeau.
00:10:40 Il est en France, et en France, dans le pays où on a l'habitude effectivement
00:10:44 d'en permanence, quand vous êtes à un dîner entre Français,
00:10:47 on critique les Français, on critique la France.
00:10:50 Et lui, il a donc cet héritage français de critiquer la France,
00:10:54 et en plus l'héritage salafiste.
00:10:56 C'est très particulier, vous savez, c'est vraiment le pire des deux mondes.
00:11:00 - Riz Ghani était...
00:11:02 - Cet élément est très important, parce que moi, c'est ce que je pense aussi,
00:11:06 expliquer ça par l'immigration, ça n'explique rien.
00:11:10 Ce qui explique évidemment, c'est s'il n'y avait pas la démission de nos élites,
00:11:14 ah bah oui, ça, pardon, c'est ce que Vincent relève, et il a raison.
00:11:18 - Bien sûr.
00:11:19 - Vous avez bien voulu dire...
00:11:20 - Est-ce que ce monsieur, je ne sais pas, a fait des études profanes ?
00:11:23 Moi, je suis partisan que les prêtres de chaque religion soient contraints
00:11:27 de faire une licence et un master d'une discipline profane,
00:11:30 sociologie, mathématiques, physique, philosophie, ça change le rapport
00:11:33 à la religion et c'est central.
00:11:35 - Il y a des séminaires qui obligent, parfois c'est obligatoire.
00:11:38 - Je ne suis pas partisan qu'ils fassent normales, vous avez raison.
00:11:40 - Non, non, non, ça change le rapport.
00:11:42 - Je trouve que ce serait une bonne chose de vous avoir dit.
00:11:44 - Est-ce que le curé d'Arc ne fait pas une agrégation ?
00:11:46 - Je ne crois pas qu'il fasse des études de théologie.
00:11:48 - Oui, oui.
00:11:49 - Est-ce que Jeanne d'Arc avait fait de la sorbole ?
00:11:53 - Charlotte Dordelagne.
00:11:55 - Non, mais d'abord, il y a plein de gens qui ne font pas d'études
00:11:57 et qui ne versent dans aucun fanatisme de ce genre,
00:12:00 il y a même beaucoup de gens, et Dieu merci.
00:12:03 La deuxième chose, c'est que l'opposition à la modernité,
00:12:07 que les représentants de la religion s'opposent à du pain et des jeux
00:12:11 dans la société, ce n'est pas très moderne.
00:12:13 S'il se contentait d'aller sur le terrain précisément du divertissement
00:12:17 et du divertissement de l'essentiel, ce serait un discours assez religieux.
00:12:22 Là où il bascule, c'est quand il parle du drapeau tricolore
00:12:24 avec lequel on nous tape sur la tête.
00:12:26 Donc là, clairement, il oppose la France par le biais de son drapeau
00:12:30 aux musulmans, il leur explique que c'est la source de tous leurs mots,
00:12:32 et surtout, il le qualifie de satanique, donc contraire à la possibilité
00:12:36 même d'avoir une âme pure. En gros, c'est ça qu'il explique.
00:12:39 Et c'est ce discours-là qui est en effet dangereux,
00:12:42 et ce que vous disiez est parfaitement juste sur le drapeau français,
00:12:44 mais là, il ajoute à ça, on va dire, le fait qu'être un bon musulman,
00:12:48 c'est se détacher de la France, déjà de son côté,
00:12:50 et parce que la France leur tape dessus toute la journée.
00:12:52 Là, il y a un ferment de détestation qui est diablement efficace.
00:12:56 - Je vais répondre sur les deux points. Sur les études, évidemment,
00:12:58 qu'on peut être ouvert et tolérant sans avoir fait d'études, évidemment,
00:13:01 mais je pense que si c'était une contrainte, ça changerait,
00:13:03 parce que là, il y a un levier d'action.
00:13:05 S'il y avait un moyen juridique de contraindre les prêtres, ça changerait.
00:13:07 Ils ne pourraient plus être dans cette famille.
00:13:09 - On va dire imam, traître, masséresse.
00:13:11 - Et deuxièmement, sur le rapport à la modernité,
00:13:12 évidemment, c'est un lieu commun de la parole religieuse,
00:13:14 mais ce que je veux dire, c'est que je pense que ce qui nourrit l'islamisme aussi,
00:13:18 c'est des gens qui ressentent un vide dans notre époque,
00:13:20 et qui sont attirés par ces discours-là.
00:13:22 Et c'est un discours qui joue très, très, avec beaucoup d'habileté,
00:13:25 sur ce vide-là.
00:13:26 - Oui, je vous retourne...
00:13:27 - Oui, je ne dirais pas qu'il y a beaucoup d'habileté,
00:13:29 je pense surtout que c'est notre lâcheté, si vous me permettez.
00:13:31 C'est ça le sujet essentiel, me semble-t-il.
00:13:34 C'est-à-dire que cet homme, aujourd'hui, parle en toute impunité.
00:13:38 C'est ça le sujet central, me semble-t-il.
00:13:41 - Oui, mais d'autant que vous savez que cet imam, il fait partie d'un complexe,
00:13:45 on va dire, il y avait une école,
00:13:46 on en a parlé il y a quelques mois de cet imam-là,
00:13:48 parce qu'il y avait une école qui avait été fermée pour des raisons techniques.
00:13:52 Vous voyez que même là se niche notre aveuglement,
00:13:55 c'est-à-dire que les préfets sont obligés d'aller trouver un tuyau
00:13:58 qui n'est pas branché dans le bon endroit,
00:14:00 d'une salle de classe à la cour de récréation,
00:14:03 en expliquant qu'il y a des problèmes techniques,
00:14:05 parce que sur le fond, c'est les renseignements qui leur indiquent
00:14:07 qu'il y a une parole qui est potentiellement séparatiste,
00:14:12 comme on dit désormais.
00:14:13 Donc, en fait, depuis le début, il est laissé libre de dire exactement ce qu'il veut
00:14:18 et de s'arranger en répondant, en effet, quand vous l'appelez,
00:14:20 qu'il répond aux questions, il s'en prend.
00:14:22 Alors Tarek Obrou est plus sévère que moi, d'une certaine manière,
00:14:25 et c'est un imam.
00:14:26 Donc, ce n'est pas moi qui le dis, c'est un imam.
00:14:28 Il est plus sévère que moi dans ses paroles.
00:14:30 Donc, je vous propose de l'écouter.
00:14:33 Ce sont des propos inadmissibles, délirants et dangereux,
00:14:39 vu l'impact que cela pourrait avoir sur une jeunesse déjà vulnérable.
00:14:44 C'est ce type de discours qui nourrit ce que j'appelle le séparatisme mental,
00:14:49 qui aboutit à un séparatisme sociétal vers peut-être un séparatisme violent.
00:14:56 Tant que nos imams n'ont pas étudié la théologie préventive,
00:15:01 calculé l'impact du discours religieux sur une communauté
00:15:06 qui est dans une situation sociale et psychologique vulnérable,
00:15:10 eh bien, ils ne seront pas, ils ne doivent pas être habilités
00:15:14 à tenir des propos devant des fidèles.
00:15:17 Il y a un problème de formation des imams.
00:15:20 On a l'illustration ici d'un serment brouillant, confus, où il mélange tout.
00:15:27 - Ah non, mais c'est très clair.
00:15:31 - Oui, pas totalement pour moi.
00:15:33 - Ah bon ?
00:15:34 - Non, la notion de théologie préventive et de dire que ce qu'il dit est brouillant et tout,
00:15:38 non, pour moi, ce n'est pas une condamnation absolue,
00:15:40 mais de toute façon, Tarikobu n'est pas toujours dans la condamnation.
00:15:44 - Il dit que c'est dangereux, violent et délirant, qu'est-ce que vous voulez qu'il dise de plus ?
00:15:48 - Pardonnez-moi, si c'est sur le fond, il aurait pu s'exprimer sur les drapeaux français,
00:15:52 d'autant plus que sur les drapeaux français, durant les émeutes,
00:15:56 on a tous, enfin, il a été remarqué par tout le monde, les journalistes, observateurs,
00:16:00 le fait de s'en prendre les bâtiments qui arboraient, juste arboraient le drapeau français.
00:16:05 Donc je mets ça en lumière avec les paroles qui ont été faites sur drapeaux français,
00:16:09 drapeaux sataniques, comme Charlotte l'a rappelé.
00:16:12 - Bon, Driss Ghali a pris la parole également, c'est un intellectuel qui intervient régulièrement dans ces débats.
00:16:18 - La réaction, c'est que, grâce à Dieu, la plupart des gens comprennent que 2+2 font 4,
00:16:29 c'est-à-dire que la plupart des gens vivent dans le réel et dans la logique la plus naturelle qui soit,
00:16:35 la plus saine qui soit.
00:16:36 Si quelqu'un vient chez vous et prononce des prêches contre vous,
00:16:39 vous retrouvez votre éradication, il n'a qu'à repartir.
00:16:42 Donc je pense que les gens font le bon raisonnement.
00:16:45 - Il y a quelqu'un qui me pose la question, pourquoi ne pas l'expulser avec toute sa famille ?
00:16:48 Parce que sa famille est française, c'est aussi simple que ça.
00:16:51 Ses enfants sont nés en France et donc vous ne pouvez pas l'expulser.
00:16:55 C'est pour ça que je trouve que c'est un cas d'école.
00:16:58 Et c'est un cas d'école parce que les chaînes d'info en parlent,
00:17:00 les autres médias n'en parlent pas forcément.
00:17:02 Il n'y aura pas un mot dans le monde, il n'y aura pas un mot dans Libération, rassurez-vous.
00:17:07 Ça ne sera pas traité.
00:17:10 Jordan Bardet, là, écoutez le mot.
00:17:13 - D'abord, je me réjouis de la réaction rapide des autorités et de l'État
00:17:19 qui ont été alertés par M. Maisonnet, député Rassemblement National du Gard.
00:17:24 Je crois que nous sommes extrêmement faibles à l'égard d'une idéologie
00:17:28 qui nous a déclaré la guerre, à l'égard de prêcheurs de haine
00:17:31 qui, lorsqu'ils sont étrangers sur le sol de la République française,
00:17:35 doivent être et devraient être sans délai expulsés vers leur pays d'origine.
00:17:39 Et je note qu'en la matière, le gouvernement a eu la main molle
00:17:42 sur la gestion notamment des radicalisés étrangers.
00:17:45 - Ce n'est pas qu'il a la main molle, c'est qu'il ne peut rien faire.
00:17:49 - Donc il y avait le tweet de Gérald Darmanin, on peut le revoir.
00:17:53 Et c'est un député du Rassemblement National.
00:17:57 Parce que cet homme existe depuis de nombreuses années,
00:18:00 personne n'a jamais rien dit, manifestement.
00:18:03 - Je viens de vérifier, par exemple l'imam Iqyussen,
00:18:06 sa chaîne YouTube a 192 000 abonnés.
00:18:09 Ce monsieur peut être expulsé n'importe où, ça ne change absolument rien à l'influence qu'il a.
00:18:12 - Oui mais c'est un symbole quand même, pardonnez-moi Nathan,
00:18:15 parce qu'à force de dire que rien ne sert à rien,
00:18:17 moi ce n'est pas audible à mes yeux.
00:18:20 Vous m'expliquez que rien ne sert à rien, on ne fait rien à ce moment-là.
00:18:23 Ce n'est pas le problème.
00:18:24 - Je constate que...
00:18:25 - Oui, vous constatez.
00:18:26 Alors sur le fond, je peux vous rejoindre,
00:18:28 je pense que dans plein de domaines c'est trop tard.
00:18:30 - Ça ne suffit pas mais...
00:18:31 - J'en ai peur, mais au moins quand même,
00:18:36 essayons de faire quelque chose.
00:18:39 Donc vous vous dites qu'il n'y a plus rien à faire,
00:18:41 d'accord, si ça vous fait sourire, mais ça ne vous fait pas sourire en fait.
00:18:43 - Non, je pense qu'il y a à faire.
00:18:44 Par exemple, mettre des contraintes sur la formation des prêtres, pour empêcher.
00:18:47 - Mais c'est très important.
00:18:48 - Empêcher, quand je dis prêtres, ça veut dire pour englober toutes les religions,
00:18:51 pour ne pas viser une, pour empêcher, pour contrôler qu'il n'y ait pas de fanatiques.
00:18:54 - Vous raisonnez comme un intellectuel pur.
00:18:56 - Ah non, ce n'est pas...
00:18:57 - Vous raisonnez comme un intellectuel pur et en théoricien avec des gens
00:19:01 qui n'ont pas le même logiciel que vous.
00:19:04 Vous voyez bien que ce monsieur n'a pas le même logiciel que vous,
00:19:07 il ne voit pas la société comme vous, il ne l'envisage pas comme vous.
00:19:10 Il l'envisage d'une manière religieuse.
00:19:12 C'est son droit d'ailleurs, il a le droit de l'envisager.
00:19:15 - Ce n'est absolument pas le problème.
00:19:16 Le problème, ce n'est pas qu'il soit religieux.
00:19:18 - Ce n'est pas les mœurs françaises, c'est tout.
00:19:21 - T'arrêtes qu'Aubreau aussi envisage la société de manière religieuse,
00:19:24 ça n'a rien à voir.
00:19:25 Là, le problème, c'est que vous avez des gens qui ont le statut officiel d'imam
00:19:29 et qui répandent un poison fanatique dans les esprits.
00:19:32 - Faut-il expulser de France sans recours possible les imams étrangers
00:19:35 qui tiennent des prêches anti-français ?
00:19:36 92% des gens disent oui.
00:19:38 Bon, évidemment, 92%.
00:19:40 - Oui, mais les imams détachés d'ailleurs qui doivent repartir depuis le 1er janvier,
00:19:43 il y en a beaucoup pour qui se pose la question de la vie familiale normale.
00:19:46 - Et Gérald Darmanin, Gérald Darmanin, d'ailleurs, c'est quand même très intéressant.
00:19:51 Parce que sur mon instruction, les propos de cet imam n'ont fait l'objet d'un signalement
00:19:55 cette semaine au procureur de la République.
00:19:57 J'ai demandé le retrait de son titre de séjour.
00:19:59 C'est parce que, je vous assure, je m'interroge sur le renseignement français.
00:20:04 Parce que je pense que le renseignement français, il sait.
00:20:06 Il ne veut pas, c'est toujours pareil, il ne veut pas faire de vagues.
00:20:08 Donc c'est parce que ça devient sur l'espace public,
00:20:12 en l'occurrence, c'est un député du Rassemblement national,
00:20:15 quand les choses deviennent publiques, tu es obligé de réagir dans ce pays.
00:20:18 Mais ce monsieur, il le connaît.
00:20:19 - Bien sûr qu'il le connaît.
00:20:20 - Le renseignement français, c'est des gens compétents.
00:20:22 Tu n'interviens pas.
00:20:23 Et tu n'interviens pas pourquoi ?
00:20:25 Parce que tu ne veux pas, parce que ça va faire des vagues, parce que ceci.
00:20:28 Pourquoi tu n'interviens pas ?
00:20:29 - Parce que je surveille son auditoire.
00:20:31 C'est un piège à miel, cette ahurie avec "il faut halluciner".
00:20:35 Plus que la fiste qui vient de l'écouter et battre des mains.
00:20:39 - Pardonnez-moi, vous n'avez pas compris pourquoi ils n'interviennent pas.
00:20:43 - Non, je pense que le renseignement fait bien son travail.
00:20:46 - Bien sûr, c'est ce que je vous dis.
00:20:47 - Et de lutte antiterroriste.
00:20:49 Et s'il laisse s'égauiller à...
00:20:53 Écoutez, franchement, on ne le voit pas poser des bombes, cet homme.
00:20:59 On le voit dire à peu près n'importe quoi.
00:21:02 Il ne se rend même pas compte qu'il est tunisien, qu'il est en France,
00:21:07 dans un pays qui a été saigné par des terroristes tunisiens.
00:21:11 Et que ça devrait l'inciter à un peu de mesures, de réserve,
00:21:15 de respect de ses voisins, des autochtones.
00:21:19 Et il ne s'en rend même pas compte, il est totalement ahuri.
00:21:23 Donc, je pense que le renseignement s'occupe de lui,
00:21:27 et l'écoute avec attention.
00:21:28 Et regarde avec attention qui l'écoute avec dévotion.
00:21:32 Franchement, ne critiquez pas le renseignement parce que...
00:21:34 - Mais je ne critique pas, vous n'avez pas compris.
00:21:36 - Les policiers font bien leur travail.
00:21:37 - Mais c'est l'exact contraire.
00:21:39 - Ah oui.
00:21:40 - Je vous ai dit, le renseignement sait qui il est.
00:21:42 - On ne fait rien d'autre.
00:21:43 - On n'intervient pas derrière.
00:21:45 J'ai expliqué l'exact contraire.
00:21:47 - D'accord. On ne s'est pas compris.
00:21:48 - Oui, mais c'est ça qui m'intéresse.
00:21:50 Cet homme, il est évidemment identifié depuis bien longtemps.
00:21:54 Et pourquoi on le laisse faire ça ?
00:21:58 C'est ça ma question.
00:21:59 - Parce que je pense qu'il n'est pas tout seul.
00:22:01 Parce que je pense qu'il y en a beaucoup des imams qui en arablent.
00:22:03 - Répondez à ma question.
00:22:04 C'est-à-dire que quand ça devient public par le fait de se députer,
00:22:07 à ce moment-là, on agit.
00:22:08 Pourquoi ? Parce qu'on est pris au piège de la médiatisation.
00:22:11 Et Gérald Darmanin lui-même fait un tweet.
00:22:13 - Parce qu'il a eu le bon goût de parler en français et de parler devant une caméra.
00:22:17 Ça change beaucoup de choses.
00:22:19 Mais vous savez, en général, de la Turquie jusqu'au Maroc,
00:22:23 de l'Egypte jusqu'en Algérie,
00:22:26 les imams, quand ils prêchent le vendredi,
00:22:29 donnent avant leur petit serment à lire à des autorités compétentes
00:22:34 qui surveillent attentivement chaque débordement,
00:22:37 qui savent faire de la sémantique,
00:22:39 qui savent lire entre les lignes ce que dit l'imam.
00:22:42 En France, ils exercent dans une totale impunité,
00:22:45 dans une...
00:22:46 Il n'y a aucune censure, évidemment.
00:22:48 - La chaîne YouTube, on ne peut pas la retirer,
00:22:50 on ne peut pas l'empêcher, on ne peut pas la censurer, si j'ose dire.
00:22:52 - Ce n'est pas l'État qui prend cette décision, c'est YouTube.
00:22:55 - Non, mais je vous pose une question, parce que ces questions sont posées...
00:22:59 - Mais en effet, c'est presque une chance que ce soit filmé en français,
00:23:01 parce que sinon, ça veut dire qu'il y a des gens qui répandent ce poison-là
00:23:06 dans le silence, dans le secret, sans que ça se voie.
00:23:09 Et c'est pour ça qu'il y a un vrai sujet de qui a le droit d'être reconnu
00:23:13 comme prêtre d'une religion en France.
00:23:15 C'est un vrai sujet important.
00:23:17 - Pas de problème.
00:23:18 - Quand je dis prêtre, c'est pour...
00:23:19 Je vais parler de toutes les religions.
00:23:21 - Vous n'avez pas de problème avec les imams, avec les rabbins,
00:23:24 vous n'avez pas de problème avec les prêtres, vous n'avez pas de problème avec les bouddhistes...
00:23:28 - Quand je dis cela, c'est pour employer un terme générique.
00:23:30 Là, en l'occurrence, on parle de l'islamisme.
00:23:32 Le sujet, là, il est sur qui a le droit d'être reconnu imam.
00:23:35 C'est un vrai sujet.
00:23:36 - Le problème des imams, c'est qu'il n'y a pas de clergé, à proprement parler.
00:23:39 Il n'y a pas de hiérarchie, il n'y a pas d'autorité de tutelle.
00:23:42 Vous le savez très bien, n'importe qui peut s'auto-proclamer imam.
00:23:45 C'est bien l'un des soucis de la religion musulmane, notamment en France.
00:23:50 - C'est encore autre chose.
00:23:51 Moi, ce qui me frappe dans ce cas, et c'est pour ça que c'est un cas d'école,
00:23:54 c'est que tu ne peux rien faire.
00:23:56 C'est ça qu'il devrait quand même vous dire.
00:23:58 C'est extravagant, quoi.
00:24:00 Tu ne peux rien faire.
00:24:02 Cet homme n'est même pas en garde à vue.
00:24:05 Tu ne peux rien faire.
00:24:07 Alors que vous avez Tarek Oubrou qui dit, voilà, c'est un discours délirant, dangereux,
00:24:11 qui peut, sur des esprits malléables, provoquer des conséquences.
00:24:16 Vous ne pouvez rien faire.
00:24:19 Bon, il est 9h23, on va quitter cette première partie.
00:24:25 On parlera de Navalny tout à l'heure.
00:24:26 On sait comment il est mort, non ?
00:24:28 - Non, toujours pas.
00:24:29 On va attendre longtemps, c'est-à-dire que la torture de la famille va continuer
00:24:32 au-delà du calvaire de Navalny.
00:24:35 Et là, ils prennent deux semaines pour faire des analyses chimiques du corps,
00:24:40 pour savoir de quoi...
00:24:41 - On sait où est le corps, là, en ce moment ?
00:24:43 - Non, on ne sait pas où est le corps.
00:24:44 Ils sont disant qu'il était à la morgue, mais la mère de Navalny,
00:24:46 quand elle s'est présentée, a trouvé les portes closes.
00:24:49 Finalement, la colonie pénitentiaire lui dit, si, si, il y est.
00:24:51 On ne sait pas où est le corps.
00:24:53 On ne sait pas de quoi il est mort.
00:24:54 On ne sait pas quand il est mort.
00:24:56 On ne sait pas comment.
00:24:57 Il y a toutes les thèses.
00:24:59 Alors, officiellement, côté russe, ils disent qu'il y a eu deux versions qui ont circulé.
00:25:03 Bon, on verra.
00:25:04 - Et vous me direz tout à l'heure comment il faut...
00:25:06 - Ils vont le garder longtemps.
00:25:07 - Comment il faut analyser.
00:25:08 Je crois qu'il y a Mme Macron a convoqué l'ambassadeur russe.
00:25:11 - Oui.
00:25:12 - Je vous dirai ce que vous en pensez.
00:25:15 - L'ambassadeur a pris ses gants et son chapeau,
00:25:17 est allé prendre le café ou le thé au Keller C, et là, on lui a dit...
00:25:21 - Vous m'expliquerez cette procédure.
00:25:23 L'ambassadeur n'est pas payé uniquement pour manger des chocolats, de mauvais chocolats.
00:25:28 - Thomas Hill.
00:25:29 - De mauvais rochers au chocolat.
00:25:31 - Thomas Hill.
00:25:32 On vous en parlerait tout à l'heure.
00:25:33 Je salue Thomas Hill, notre excellent confrère d'Europe 1.
00:25:37 Cher Thomas, ça va être à vous, évidemment, pour votre rendez-vous du matin.
00:25:42 Et puis nous, on va...
00:25:43 Bonjour, Thomas.
00:25:44 Vous ne parlez plus, là.
00:25:47 Dans le temps, je vous entendais, mais je ne vous voyais pas.
00:25:50 Maintenant, je vous vois et je ne vous entends pas.
00:25:52 - On devrait fêter ce matin le retour de Jean-Luc Lemoyne, figurez-vous.
00:25:54 On sera aussi avec Florence Fayard, la PDG de Banijé Productions.
00:25:57 Et puis l'humoriste phénomène, le seul à remplir le stade Vélodrome,
00:26:01 Redouane Bouguéraba, nous rejoindra tout de suite sur Enfant.
00:26:03 - Exactement.
00:26:04 Ça, c'est tout à fait étonnant.
00:26:05 La performance de ce jeune comique qui a un talent fou et qui est extrêmement sympathique.
00:26:11 Nous allons marquer une pause et nous revenons dans une seconde.
00:26:14 Virginie Giraud nous a rejoint.
00:26:19 Je la salue.
00:26:20 Vous pouvez l'écouter sur Europe 1 le week-end.
00:26:23 Vous êtes historienne et je vous ai demandé de nous faire un petit speech,
00:26:27 si j'ose dire, en tout cas un petit résumé du Parti communiste pendant la guerre.
00:26:32 C'est un sujet qui, manifestement, est parfois polémique.
00:26:36 Donc, à l'occasion de la panthéonisation de Manoukian,
00:26:41 vous nous direz, de 1939 à 1945, comment a été le Parti communiste et les militants.
00:26:47 Est-ce que les militants n'étaient pas toujours alignés sur la direction du PC ?
00:26:50 C'est important de le dire.
00:26:52 Mais pour le moment, Somaya Labidi.
00:26:54 - Retour des tracteurs sur le bitume.
00:26:58 Les agriculteurs ne lâchent rien.
00:27:00 Les manifestations reprennent de Dunkerque à Marseille.
00:27:04 Ils maintiennent la pression sur le gouvernement, dont ils attendent plus que des demi-mesures.
00:27:09 Après les plaidoiries, place aux réquisitoires dans le procès des attentats de Trebb et Carcassonne.
00:27:15 Périple meurtrier qui a fait quatre morts, dont le gendarme Nobel-Tram en 2018,
00:27:20 et dont l'auteur, Radwan Lakhdim, a été abattu par les forces de l'ordre.
00:27:24 Et puis, c'est son dernier recours contre son extradition vers les États-Unis.
00:27:28 L'appel de Julian Assange est examiné aujourd'hui.
00:27:31 Le fondateur du site d'alerte Wikileaks est accusé d'espionnage par Washington
00:27:35 et risque jusqu'à 175 ans de prison.
00:27:39 - En parallèle du presse de Madjoubi, je vous propose d'écouter Célia Barot.
00:27:43 Il y aurait en France 500 élèves radicalisés.
00:27:47 - Selon Nicole Belloubet, il y aurait actuellement environ 500 élèves
00:27:51 qui seraient dans des processus de radicalisation.
00:27:53 Parmi ceux-ci, environ 160 qui se trouveraient en haut du spectre,
00:27:57 c'est-à-dire les plus radicalisés.
00:27:59 Ils sont dans des établissements scolaires, mais ces élèves sont particulièrement encadrés et surveillés.
00:28:04 La ministre de l'Éducation nationale ne souhaite pas les laisser dans des classes dites "classiques"
00:28:09 et ne souhaite pas laisser les professeurs en difficulté.
00:28:12 En octobre dernier, Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale,
00:28:15 disait qu'il fallait penser à des structures spécialisées.
00:28:18 Et à la même époque, les professionnels de la protection judiciaire de la jeunesse
00:28:22 évoquaient deux portes d'entrée principales pour les mineurs dans la radicalisation,
00:28:26 la famille et les réseaux sociaux.
00:28:28 Pour certains, l'islam radical symbolise un cadre protecteur et sécurisant.
00:28:33 Certains jeunes, au passé de délinquants,
00:28:35 observent une pratique rigoriste de la religion car ils pensent pouvoir se réhabiliter.
00:28:40 Alors ça, ça rejoint ce que vous disiez, Nathan, tout à l'heure,
00:28:44 effectivement, des jeunes gens qui sont en mal, sans doute.
00:28:50 Bien sûr.
00:28:51 Qui ont des interrogations et qui vont se réfugier, effectivement, auprès de...
00:28:56 Qui sont mal à l'aise dans notre époque.
00:28:58 Je pense que, alors il le formule peut-être pas comme ça, mais ils sentent un vide,
00:29:01 une absence de transcendance, une absence de valeur suprême
00:29:05 et qui sont séduits par ce discours-là.
00:29:07 Et en effet, je veux dire, on peut le comprendre,
00:29:09 comprendre la mécanique de ce qui se passe, de cette séduction.
00:29:12 Le sujet, pour moi, n'est pas la pratique rigoriste.
00:29:15 Que quelqu'un ait une pratique rigoriste de sa religion, en soi, n'est pas le problème.
00:29:19 Le problème est quand, à côté de cela, il y a tout un cancer intellectuel
00:29:23 qui vient s'associer à cette pratique avec des choses qu'on peut parfaitement identifier.
00:29:28 Une haine viscérale des autres religions, un besoin de prosélytisme,
00:29:32 une haine de l'athéisme, une haine de l'homosexualité,
00:29:34 une haine de l'Occident, une haine de l'Occident, une haine de la France,
00:29:37 et ça c'est le sujet. Voilà.
00:29:38 Charlotte ?
00:29:39 Non mais je ne peux être que d'accord avec ça, en réalité.
00:29:43 Mais là, ça ajoute... Sur la question de la radicalisation, il y a deux choses, je pense.
00:29:47 Il y a en effet la question, la recherche de transcendance,
00:29:50 mais qui touche, je pense, toute une génération,
00:29:52 de toute façon, qui touche même toutes les générations.
00:29:54 On la cherche forcément quelque part.
00:29:56 C'est encore plus vrai aujourd'hui.
00:29:58 Mais il y a aussi, dans le basculement de la radicalisation,
00:30:00 quand on voyait certains discours, c'est moins une recherche de transcendance
00:30:03 qu'une recherche de cadres et de repères aussi, parfois.
00:30:06 C'est quelqu'un qui, tout à coup, dans votre vie, vous dit "ça c'est autorisé, ça c'est interdit",
00:30:09 parfois ça repose des enfants aussi,
00:30:11 à qui on a supprimé précisément tous les cadres
00:30:14 qui sont une sécurité importante pour grandir correctement.
00:30:17 Donc il y a à la fois un terrain profane, si je puis dire,
00:30:21 sur lequel, en effet, notamment l'école peut reprendre la main,
00:30:25 sur le terrain des repères, de l'autorité, ça se joue aussi là-dessus,
00:30:28 et en effet, sur le terrain de la transcendance,
00:30:30 peut-être laisser un peu plus de place à ça,
00:30:32 et ne pas l'opposer en permanence à un cadre laïc,
00:30:35 qui serait l'absence absolue de la religion.
00:30:37 Oui, mais rapidement, moi ce que je retiens, c'est la notion d'encadrement.
00:30:40 C'est-à-dire, autrefois, on disait,
00:30:42 quand le Parti communiste commençait à déserter les banlieues,
00:30:45 on disait "ah, heureusement, ils vont être encadrés par des imams".
00:30:49 Et là, on fait exactement la même chose, en vis-à-vis des jeunes.
00:30:52 Donc c'est toujours cette notion d'encadrement.
00:30:55 Dans l'actualité, souvent je dis que nous avons basculé dans une sorte de pays,
00:31:01 parfois où la folie, chaque jour, se fait entendre.
00:31:04 Est-ce que vous connaissez le dénommé Frédéric Ockar ?
00:31:07 Frédéric Ockar est adjoint à la mairie de Paris,
00:31:10 en charge du tourisme et de la vie nocturne.
00:31:13 Déjà, le titre fait sourire, puisque être en charge de la vie nocturne...
00:31:19 C'est sympa.
00:31:20 Alors, qu'a-t-il dit ce brave monsieur ?
00:31:23 Il a dit "ça fait quasiment partie du paysage,
00:31:26 si vous arrivez au pied de la Tour Eiffel,
00:31:28 et que vous n'avez pas un joueur de bonne taux,
00:31:30 et un vendeur à la sauvette, il vous manque quelque chose".
00:31:33 Je vous assure, je ne sais pas où on va d'ailleurs.
00:31:37 - Un voleur à la tige.
00:31:39 - Donc, brave Jean, si vous arrivez...
00:31:41 - Vous ne pouvez pas voler sous portefeuille sous la Tour Eiffel.
00:31:43 - Si vous ne vous faites pas voler à la Tour Eiffel par un pickpocket,
00:31:46 je ne sais pas où on va.
00:31:48 Je ne sais pas où il est recruté à la mairie de Paris.
00:31:51 Je ne sais pas où vraiment...
00:31:53 C'est un vivier, là.
00:31:55 C'est quand même un vrai semblable.
00:31:57 "Ben oui, mon vieux, ça fait partie du vendeur à la sauvette,
00:32:00 le pickpocket..."
00:32:02 Et cette société, alors...
00:32:04 Il n'y a même rien à dire, qu'est-ce que vous voulez que je dise.
00:32:07 Mais quand je dis que cette société devient folle,
00:32:09 ou en tout cas elle l'est largement, Annie Dupéret.
00:32:12 C'est formidable l'affaire Annie Dupéret.
00:32:14 Elle avait, on va réécouter ses propos,
00:32:16 elle avait parlé de Judith Godrech.
00:32:18 Bon, eh bien, parce qu'elle a parlé,
00:32:20 elle n'est plus marraine de l'association SES Village d'enfants.
00:32:24 Elle l'était depuis plus de 30 ans.
00:32:26 30 ans.
00:32:28 Elle avait qualifié les propos de Judith Godrech
00:32:31 d'extrêmement exagérés.
00:32:33 Eh bien, la directrice de SES Village d'enfants, Isabelle Moray,
00:32:36 remercie l'actrice pour son engagement et sa disponibilité
00:32:39 pendant de nombreuses années, depuis 1993,
00:32:42 qui nous ont été particulièrement précieux.
00:32:44 Cette association prend en charge les fratries
00:32:46 qui sont confiées par l'Aide sociale à l'enfance
00:32:48 dans le cadre d'une mesure judiciaire.
00:32:50 Vous vous rendez compte, cette société,
00:32:52 c'est-à-dire que l'humiliation que subit Mme Annie Dupéret,
00:32:57 tout ça, simplement parce qu'elle s'est exprimée,
00:33:00 accueillir, entendre, respecter la parole des enfants.
00:33:03 - Et en faisant ça, son humiliation n'est pas terminée.
00:33:07 Ça va être aussi les futures pièces de théâtre qu'elle va...
00:33:11 - Bien sûr.
00:33:12 - Ça va être le cinéma.
00:33:13 - Bien sûr, donc tout le monde se tait, en fait.
00:33:15 - Et notamment dans ce milieu culturel
00:33:18 qui est souvent intolérant ou intransigeant.
00:33:22 Choisissez le mot que vous préférez.
00:33:24 Alors écoutez simplement ce qu'avait dit...
00:33:26 - J'en ai pas nécessairement un défaut, je plaiderai pour...
00:33:28 - Je suis assez d'accord, c'est pour ça que je préfère le deuxième.
00:33:32 Écoutez simplement ce qu'avait dit Mme Dupéret,
00:33:35 parce qu'elle a le droit de s'exprimer,
00:33:37 c'est la liberté d'expression, c'est-à-dire qu'elle est sanctionnée.
00:33:41 Et c'est un milieu où règne l'autocensure.
00:33:43 Aujourd'hui, il n'y a plus de censure.
00:33:45 C'est l'autocensure dans ce milieu-là,
00:33:47 et notamment dans les milieux culturels qui gouvernent.
00:33:49 - Pas que pour l'interdiction du bal des vampires.
00:33:51 - Alors écoutez Mme Dupéret ce qu'elle avait dit simplement sur RTL.
00:33:56 - ...expérience personnelle de harcèlement ou de choses comme ça
00:34:02 pour prendre position.
00:34:04 Je vais me faire taper dessus,
00:34:06 mais je pense que tout ça est extrêmement exagéré.
00:34:11 Quand même, six ans avec un réalisateur,
00:34:15 sous emprise, je veux bien, mais quand même consentante, non ?
00:34:20 Je veux dire, je ne sais pas trop quoi penser de ce truc-là,
00:34:24 mais je n'aime pas les chasse-sorcières tardives comme ça.
00:34:27 - Ce n'est quand même pas ce qu'elle avait dit.
00:34:29 Elle était quand même mesurée.
00:34:31 Vous en conviendrez.
00:34:33 - Moi j'aime beaucoup Annie Dupéret en tant qu'actrice,
00:34:36 mais je crois que l'association en question,
00:34:38 c'est une association de protection de l'enfance.
00:34:40 En l'occurrence, Judith Gaudrech, on a entendu son récit,
00:34:42 elle avait 14 ans, etc.
00:34:44 Peut-être que mettre des doutes sur la manière
00:34:48 dont ce qu'a pu vivre Judith Gaudrech est grave ou pas,
00:34:51 parce qu'au fond, c'est un peu ça ce qu'elle est en train de dire,
00:34:54 Annie Dupéret, je peux comprendre qu'une association
00:34:57 de protection de l'enfance dise
00:34:59 que ce n'est peut-être pas la meilleure personne
00:35:01 pour représenter notre cause, vu ce qu'elle vient de dire.
00:35:04 Ce n'est pas la même chose, à mon avis,
00:35:06 que si elle avait été censurée d'une association
00:35:08 de protection de l'enfance, elle aurait été censurée
00:35:10 de la même association.
00:35:12 - Vous avez dit que c'était un arbre, par exemple.
00:35:14 - Elle a reconnu elle-même qu'elle avait dit
00:35:16 quelque chose de maladroit.
00:35:18 - Écoutons-la, d'ailleurs.
00:35:20 - Elle a une réaction maladroite, il n'y a aucun doute,
00:35:22 on est tous d'accord.
00:35:24 En même temps, elle soulève un lièvre.
00:35:26 C'est-à-dire que dans ses affaires,
00:35:28 c'est très compliqué d'expliquer ça.
00:35:30 Évidemment qu'il y a un viol,
00:35:32 évidemment qu'il y a une violence sur quelqu'un de 14 ans,
00:35:34 quand on en a 40 ou 39.
00:35:36 Mais il y a en même temps quelque chose
00:35:38 de l'ordre du consentement, c'est-à-dire
00:35:40 où étaient les parents, en grosso modo, ça revient à ça.
00:35:42 Où étaient les parents ? C'est un vrai sujet.
00:35:44 Mais le problème avec Annie Dupérez,
00:35:46 c'est que là, elle est désormais montrée du doigt.
00:35:48 Elle a levé un lièvre,
00:35:50 elle a dit quelque chose de maladroit
00:35:52 qu'elle n'aurait pas dû dire,
00:35:54 et elle paye content, et elle est mise au banc.
00:35:56 Elle est dénoncée, alors qu'elle avait 30 ans
00:35:58 qu'elle serre SOS Village Enfant,
00:36:00 elle est dénoncée par SOS Village Enfant.
00:36:02 C'est très désagréable, c'est vraiment une mise
00:36:04 permanente de cette société qui est de plus en plus
00:36:06 puritaine et de plus en plus décadente à la fois.
00:36:08 C'est les deux en même temps.
00:36:10 - On ne va pas mentir, c'est la mort sociale.
00:36:12 - Virginie Giraud.
00:36:14 Virginie Giraud,
00:36:16 et on a été très clair sur l'affaire Judith Godrech,
00:36:18 il n'y a pas eu d'ambiguïté sur les propos
00:36:20 qui ont été tenus sur ce plateau.
00:36:22 Et effectivement,
00:36:24 elle est sous emprise d'un homme
00:36:26 qui la manipule.
00:36:28 - Ce n'est pas une fille sous emprise, c'est une
00:36:30 fille de 14 ans.
00:36:32 - Oui.
00:36:34 - C'est pas la question.
00:36:36 Commencer à aller sur la question du consentement
00:36:38 de l'emprise à 14 ans, c'est déjà se perdre.
00:36:40 C'est d'ailleurs comme ça que s'est perdue l'époque.
00:36:42 - J'entends.
00:36:44 J'entends ce que vous dites.
00:36:46 - D'ailleurs, c'est tout à fait ça.
00:36:48 C'est qu'elle avait 14 ans et comme elle l'explique très bien,
00:36:50 aucun adulte n'est venu la secourir.
00:36:52 Aucun adulte n'est venu la tirer de ce système
00:36:54 parce que c'était les années 80.
00:36:56 On était quelques années après les fameuses
00:36:58 pétitions qui disaient
00:37:00 qu'il fallait apprendre l'amour aux enfants
00:37:02 qui étaient d'ailleurs dans l'Ibée et dans le monde,
00:37:04 si je ne m'abuse.
00:37:06 C'est symptomatique d'une époque.
00:37:08 C'est difficile de faire le procès à postériori
00:37:10 puisque finalement, toutes les personnes qui ont participé à ça
00:37:12 sont coupables.
00:37:14 - Dans un milieu, dans une époque.
00:37:16 - Je le répète sans arrêt, dans un certain milieu.
00:37:18 - Oui, tout à fait.
00:37:20 - Je vous assure que dans les provinces, je le répète à chaque fois,
00:37:22 quand mes parents, mes grands-parents, mes amis
00:37:24 entendaient cela, déjà ils disaient,
00:37:26 ils avaient une phrase pour dire, ils disaient
00:37:28 "C'est Paris".
00:37:30 Ils avaient tout dit.
00:37:32 - C'était surtout une ville parisienne, Germain-Dépré.
00:37:34 - Vous êtes nantais comme moi.
00:37:36 - Mais à Nantes comme à Amiens,
00:37:38 la relation de quelqu'un de 14 ans
00:37:40 avec quelqu'un de 40 ans posait problème.
00:37:42 - Oui, mais ça n'existait pas de la même manière,
00:37:44 sans doute.
00:37:46 Je pense que c'était un certain milieu culturel.
00:37:48 Je vous dis, c'était perçu comme une sorte
00:37:50 de ville imaginaire où toutes les décadences
00:37:52 étaient possibles, où toutes les exagérations
00:37:54 étaient possibles.
00:37:56 - Les familles, pour qui c'était un honneur d'avoir
00:37:58 Mads Neff à sa table, qui en plus passait
00:38:00 sur la fille mineure à la fin du repas.
00:38:02 Donc ça a existé aussi.
00:38:04 - En tout cas, Madame
00:38:06 Madame Dupéret,
00:38:08 Madame Dupéret, vous avez parlé de mort sociale
00:38:10 et c'est vrai que
00:38:12 c'est désagréable pour elle,
00:38:14 j'imagine. C'est pour ça qu'on est en permanence.
00:38:16 Je veux dire,
00:38:18 évidemment qu'il y a des choses qu'il faut condamner,
00:38:20 mais en même temps, Madame Dupéret
00:38:22 n'a pas à être lynchée comme elle l'est.
00:38:24 - Bien sûr, c'est sa mort sociale.
00:38:26 - C'est ça qui,
00:38:28 dans cette société, est compliqué.
00:38:30 On écoute Annie Dupéret qui était
00:38:32 peut-être revenue sur ses propos.
00:38:34 Écoutons-la.
00:38:36 - J'ai eu des propos maladroits, je l'avoue.
00:38:38 Je m'en excuse encore d'ailleurs,
00:38:40 puisque c'était la polémique.
00:38:42 - On a pu croire que vous ne souteniez pas les femmes.
00:38:44 - J'ai passé quasiment ma vie
00:38:46 à soutenir la cause des femmes, des enfants,
00:38:48 des adolescents en difficulté et tout ça.
00:38:50 Donc c'est vrai que j'ai été maladroite.
00:38:52 - Elle était avec notre confrère Jean-Noël Miranda.
00:38:54 - Le problème, c'est qu'en tant que femme,
00:38:56 on n'a plus le droit d'être nuancé.
00:38:58 En réalité, aujourd'hui, on est obligé d'un bloc...
00:39:00 - On ne peut pas compter que femmes,
00:39:02 si vous me permettez.
00:39:04 - Mais vous, vous n'avez plus le droit d'en parler.
00:39:06 - Dans aucun domaine,
00:39:08 ni homme ni femme n'ont le droit d'être nuancé.
00:39:10 - Alors qu'ici, c'est le temple de la nuance.
00:39:12 - En tout cas, c'est le temple du pluralisme.
00:39:14 Vous n'étiez pas d'accord tout à l'heure.
00:39:16 Ecoutez, franchement,
00:39:18 je prends en témoin
00:39:20 tout le monde sur le plateau de ce matin.
00:39:22 - Allez-y Virginie.
00:39:24 - Oui, je dirais qu'en tant que femme,
00:39:26 on n'a plus le droit d'être nuancé
00:39:28 parce que si vous ne condamnez pas d'un bloc
00:39:30 de manière vraiment très émotionnelle,
00:39:32 vous êtes nécessairement une alliée des ports,
00:39:34 ce qui n'est absolument pas vrai.
00:39:36 Il y a quelques années, je travaillais sur "Fréquences protestantes"
00:39:38 et j'avais fait une émission sur le viol.
00:39:40 Je me souviens d'avoir des auditeurs qui me disaient
00:39:42 "Vous intellectualisez le sujet".
00:39:44 Ben oui, j'ai une sexologue en plateau,
00:39:46 je suis moi-même docteure en histoire spécialisée sujets.
00:39:48 C'est comme ça qu'on le fait avancer.
00:39:50 Il faut pouvoir analyser ces sujets en sortant de l'émotion.
00:39:52 Et ça, c'est très important.
00:39:54 - Dans son interview hier dans le journal "L'Humanité",
00:39:56 Emmanuel Macron a indiqué concernant l'entrée au Panthéon
00:39:58 des résistants communistes Missa
00:40:00 qui est Méliné Manoukian que l'extrême droite
00:40:02 serait inspirée de ne pas être présente
00:40:04 compte tenu de la nature du combat de Manoukian.
00:40:06 Marine Le Pen sera présente malgré cela,
00:40:10 elle l'a dit, et c'est demain.
00:40:12 Il doit entrer au Panthéon,
00:40:14 mercredi 21 février.
00:40:16 Jean Moulin avait été nommé lui au Panthéon.
00:40:18 Je ne sais pas si on dit "nommé" d'ailleurs au Panthéon.
00:40:20 Il était entré au Panthéon en 1964.
00:40:22 Donc Missa Manoukian, d'ailleurs,
00:40:24 ça nous permet de saluer la communauté arménienne également,
00:40:26 qui a été très présente, j'ai envie de dire,
00:40:30 dans cette période-là de la guerre,
00:40:32 et très combattante bien sûr.
00:40:34 Il était réfugié en France après le génocide arménien.
00:40:36 Il est ouvrier à Paris dans les années 1920.
00:40:38 Il compose de nombreux poèmes, publiés à titre posthume.
00:40:40 Il est militant communiste,
00:40:42 et puis il est arrêté dans un groupe
00:40:44 de 23.
00:40:46 C'est le troisième grand procès de l'occupation
00:40:48 mené par les Allemands,
00:40:50 un grand fort d'ailleurs de propagande.
00:40:52 Et le 23 février 1944,
00:40:54 il est fusillé avec ses compagnons.
00:40:56 Alors moi, avant de voir Manoukian,
00:40:58 il y a un sujet qui divise toujours,
00:41:00 en tout cas qui est polémique.
00:41:02 C'est l'attitude du PC
00:41:04 de 39 à 45.
00:41:06 Est-ce qu'en deux minutes,
00:41:08 vous sauriez ?
00:41:10 Est-ce qu'en deux minutes,
00:41:12 vous pourriez me faire le pitch ?
00:41:14 Je relève le défi, Pascal.
00:41:16 Eh bien, tout commence avec le pacte
00:41:18 germano-soviétique du 23 août 1939.
00:41:20 Ça, c'est la trahison.
00:41:22 C'est-à-dire que, eh oui,
00:41:24 mais malheureusement, c'est ça.
00:41:26 C'est Staline et Hitler qui se rencontrent
00:41:28 pour dire "on ne va pas s'attaquer
00:41:30 et on va ensemble dépecer l'Europe centrale".
00:41:32 Ce qui permet de solliciter nos forces militaires
00:41:34 sur d'autres fronts si on n'est pas occupé
00:41:36 à s'attaquer. Et à partir de là,
00:41:38 tous les partis communistes d'Europe
00:41:40 sont obligés de dire "bon, ben, on ne fait rien".
00:41:42 Alors qu'effectivement, les militants, eux,
00:41:44 sont consternés à titre personnel
00:41:46 parce que la majorité des militants,
00:41:48 notamment en France, et c'est le cas
00:41:50 de Nyssaque Manouchian, sont totalement opposés
00:41:52 au fascisme. Et même Trotski,
00:41:54 que je ne porte pas dans mon cœur,
00:41:56 qui est déjà alors expatrié au Mexique,
00:41:58 est scandalisé par ce pacte germano-soviétique.
00:42:00 D'ailleurs, il est,
00:42:02 quelques jours plus tard, dès le mois de septembre,
00:42:04 il écrit des lettres en disant que tout cela
00:42:06 est insupportable. Et ce pacte va voler
00:42:08 en éclat après l'opération Barbarossa
00:42:10 en 1941, au moment où l'Allemagne
00:42:12 attaque par surprise la Russie.
00:42:14 Et alors là, c'est la curée.
00:42:16 Et effectivement, en France,
00:42:18 on va voir les nazis qui sont déjà en train d'occuper
00:42:20 la France, qui vont faire des arrestations
00:42:22 préventives de
00:42:24 toutes les personnes qui sont
00:42:26 encartées au PCF ou qui sont des
00:42:28 têtes d'affiche du PCF. Et parmi ces
00:42:30 personnes arrêtées, il va avoir
00:42:32 Nyssaque Manouchian, qui va être relâché
00:42:34 au bout de quelques semaines parce que concrètement,
00:42:36 il n'y a rien contre lui. Et à partir
00:42:38 de là, l'international
00:42:40 communiste va commencer à dire
00:42:42 "organiser des parties de résistance
00:42:44 contre les nazis" et on va
00:42:46 avoir toute une ramification de
00:42:48 communistes en France et parfois avec
00:42:50 des ramifications vers l'étranger, qui vont
00:42:52 participer à la résistance en France.
00:42:54 Ce qui est important souvent de souligner, c'est que
00:42:58 les militants n'étaient pas
00:43:00 sur...
00:43:02 Les militants étaient parfois résistants,
00:43:04 alors que... - Mais Emmanuel Macron parle
00:43:06 pas des militants, il parle à l'humanité. L'humanité, c'était très
00:43:08 clair. C'était étudié sur le PCF. - Oui, mais je trouve que les choses
00:43:10 pour le coup... Je pense à mon
00:43:12 ami Gérard Leclerc, qui disait souvent "les choses sont un peu plus
00:43:14 nuancées que ça". Il l'avait dit souvent sur ce
00:43:16 plateau. Il avait souligné, et c'est lui,
00:43:18 je porte sa parole, que les militants
00:43:20 à l'époque, entre
00:43:22 39 et 41, 42, étaient
00:43:24 parfois résistants, alors que la tête
00:43:26 était... - Oui, oui, mais il est important.
00:43:28 - Les dirigeants. - Et je voudrais que là Emmanuel Macron s'adresse à l'humanité,
00:43:30 qui est un organe de presse, qui... Alors on
00:43:32 pourrait faire aussi l'histoire de l'humanité pendant la guerre, qui suit
00:43:34 très largement celui du PCF,
00:43:36 qui réagit contre le nazisme,
00:43:38 en l'occurrence parce que l'URSS est attaquée, et non pas
00:43:40 parce que la France est attaquée, c'est quand même important
00:43:42 de le rappeler également, et qu'il vienne faire
00:43:44 des leçons pour savoir qui doit être au Panthéon ou pas,
00:43:46 c'est quand même exceptionnel, parce que même dans le cas Manoukian,
00:43:48 on pourrait parler du rôle du Parti
00:43:50 communiste français. Dans sa dernière lettre,
00:43:52 Manoukian, avant d'être fusillé, il écrit
00:43:54 "je pardonne à tous, sauf à ceux
00:43:56 qui m'ont trahi", et il y a eu une
00:43:58 bataille, notamment sur cette question-là,
00:44:00 notamment avec le Parti communiste français
00:44:02 sur la question de la mémoire des étrangers
00:44:04 impliqués dans la résistance,
00:44:06 et le Parti communiste français n'est pas...
00:44:08 - La trahison à laquelle vous faites... - Alors on en parlera juste
00:44:10 après la pause, si vous voulez, parce que
00:44:12 d'abord je vais remercier Virginie, parce que vous avez
00:44:14 réussi le pitch, je vais revenir,
00:44:16 on va revoir la phrase de M. Ockar,
00:44:18 parce que je n'ai évidemment pas
00:44:20 dit que M. Ockar
00:44:22 avait dit
00:44:24 qu'il manquait des...
00:44:26 Evidemment que je n'ai jamais dit ça, je ne crois pas.
00:44:28 - Il s'en plaisantait. - Non, il s'en résigne.
00:44:30 - Voilà, j'ai dit...
00:44:32 - Il s'en résigne. - C'est moi, dans ma voix,
00:44:34 qui ai dit "venez,
00:44:36 s'il manque les pickpockets,
00:44:38 vous pourrez", en ironisant,
00:44:40 bien évidemment, mais M. Ockar
00:44:42 en est resté, alors on va revoir précisément
00:44:44 ce qu'il a dit,
00:44:46 il en est resté aux joueurs de Boneteau,
00:44:48 et il en est resté
00:44:50 aux vendeurs à la sauvette, si vous n'avez pas
00:44:52 un joueur de Boneteau. Je rappelle qu'un joueur de Boneteau,
00:44:54 il est là pour vous escroquer, quand même.
00:44:56 Vous n'avez jamais gagné contre un joueur de Boneteau.
00:44:58 A priori,
00:45:00 ce n'est pas le but.
00:45:02 - Et que le vendeur à la sauvette, c'est pareil.
00:45:04 - C'est pareil. Voilà ce que je voulais vous dire
00:45:06 pour que les choses soient claires.
00:45:08 Mais il faut être vigilant sur ce qui est dit
00:45:10 en plateau. Virginie, on vous retrouve
00:45:12 quand sur Europe 1 ? - Et bien chaque week-end,
00:45:14 mais surtout tous les jours en podcast, puisque
00:45:16 ça sort d'abord en podcast. - Et alors ce week-end,
00:45:18 c'est quoi les prochains sujets ?
00:45:20 - Ce week-end, je ne sais plus.
00:45:24 Mais aujourd'hui et demain, vous avez
00:45:26 Rose Bertin en podcast, qui était la
00:45:28 marchande de mode de Marie-Antoinette.
00:45:30 Et c'est la femme qui a inventé
00:45:32 la haute couture au 18e siècle.
00:45:34 Car oui, la haute couture est française, monsieur.
00:45:36 - Rose Berta ? - Rose Bertin.
00:45:38 - Rose Bertin ? - Oui.
00:45:40 - Ça m'avait échappé.
00:45:42 Je vous remercie. On va parler de l'affaire Manoukian
00:45:44 dans une seconde, et je vois que vous avez des choses à dire.
00:45:46 Et M. Herveweb,
00:45:48 on parlera de la grève de la Tour Eiffel.
00:45:50 Il faut bien que la Tour Eiffel...
00:45:52 Tous ceux qui veulent faire payer un petit peu d'argent
00:45:54 avant les Jeux Olympiques, hop, ils y vont.
00:45:56 - Et il va y en avoir de plus en plus.
00:45:58 - Il va y en avoir de plus en plus.
00:46:00 Vous nous direz évidemment un mot sur Navalny.
00:46:02 - Sur la Tour Eiffel, c'est un peu plus compliqué que ça.
00:46:04 - Mais c'est un peu plus compliqué.
00:46:06 - C'est vraiment beaucoup plus compliqué.
00:46:08 - Un peu plus compliqué.
00:46:10 - On y va après la pause. Merci Virginie.
00:46:12 Et on reçoit également flic à la Bacnor.
00:46:14 Sébastien Soulet,
00:46:16 avec Christelle Marques,
00:46:18 au coeur du scandale de témoignages exceptionnels
00:46:20 de la politique de Marseille. A tout de suite.
00:46:22 Flic à la Bacnor.
00:46:28 Ce livre est extraordinaire.
00:46:30 Ce livre est extraordinaire.
00:46:32 Et Sébastien Soulet, vous êtes là.
00:46:34 Merci.
00:46:36 Puisque on est nombreux
00:46:38 à avoir vu Bacnor.
00:46:40 Et vous, vous êtes
00:46:42 l'un des flics de Bacnor.
00:46:44 C'est-à-dire que vous racontez
00:46:46 ce que vous avez vécu
00:46:48 et vous avez été innocenté au bout de
00:46:50 dix ans.
00:46:52 Dix ans de galère. Vous avez été en prison.
00:46:54 - Oui.
00:46:56 - Vous racontez par le menu tout ce qui s'est passé.
00:46:58 D'ailleurs, je ne sais pas
00:47:00 si vous avez vu Bacnor,
00:47:02 bien sûr vous l'avez vu,
00:47:04 le regard que vous posez sur ce film.
00:47:06 - Très bon, parce que du coup,
00:47:08 on a inspiré les personnages principaux
00:47:10 du film.
00:47:12 Un très beau regard. Je pense que ça a donné
00:47:14 une dimension humaine aux policiers.
00:47:16 Je pense qu'il n'y avait pas été fait jusqu'alors.
00:47:18 - Un film formidable, notamment avec François Civil,
00:47:20 qui est un acteur
00:47:22 prodigieux, qui est également
00:47:24 dans "Les Mousquetaires".
00:47:26 Et
00:47:28 on en parlera tout à l'heure, parce que non seulement
00:47:30 ce livre est extraordinaire, mais je vous assure,
00:47:32 il donne
00:47:34 les larmes aux yeux.
00:47:36 À la fin, par exemple, quand vous dites
00:47:38 "il est
00:47:40 relaxé" et puis on dit que le parquet
00:47:42 fait appel, et puis vous avez un échange,
00:47:44 finalement il ne va pas faire appel.
00:47:46 "Cela veut dire quoi ? Il s'est désisté, lui ai-je
00:47:48 demandé." Et vous dites "Cela veut dire
00:47:50 qu'il renonce à faire appel, c'est fini, Sébastien,
00:47:52 il n'y aura pas d'autre procès, c'est bel et bien
00:47:54 fini", détaille Maître Radeau.
00:47:56 "Désolé, mais je crois que je vais crier."
00:47:58 Et c'est tellement émouvant.
00:48:00 Moi, quand j'ai lu ça, je vous jure, j'avais les larmes
00:48:02 aux yeux pour vous, parce que j'imagine...
00:48:04 D'ailleurs, on ne peut pas imaginer ce que vous avez vécu,
00:48:06 parce que c'est juste l'enfer pendant dix ans.
00:48:08 - C'est un peu ça. C'est vrai que c'est
00:48:10 dur à imaginer.
00:48:12 Désolé pour la voix. - Je vous en prie.
00:48:14 Vous avez trop crié, parce que vous êtes supporter de l'OM.
00:48:16 Donc c'est peut-être pour ça aussi.
00:48:18 Vous étiez au Vélodrome
00:48:20 ces dernières heures, et comme il y a encore
00:48:22 un entraîneur, c'est juste le quatrième entraîneur
00:48:24 de la saison qui est viré, vous n'avez plus de voix.
00:48:26 - C'est bien, l'insé.
00:48:28 Mais oui,
00:48:30 effectivement, pour revenir,
00:48:32 c'est hyper dur de s'imaginer,
00:48:34 de vivre cette scène, tant que ça ne nous touche
00:48:36 pas et tant que ça ne prend pas au trip.
00:48:38 C'est très compliqué de se faire une image
00:48:40 de ce qu'on vit, si réellement
00:48:42 on ne l'a pas vécu, c'est une certitude.
00:48:44 - Il est 10h, "Sommeil à la midi"
00:48:46 nous rappelle les titres.
00:48:48 - Après les plaidoiries, place aux
00:48:52 réquisitoires dans le procès des attentats
00:48:54 de Trebb et Carcassonne,
00:48:56 périple meurtrier qui a fait quatre morts,
00:48:58 dont le gendarme Arnaud Beltrame en 2018
00:49:00 et dont l'auteur Radouane Lachdim
00:49:02 a été abattu par les forces de l'ordre.
00:49:04 Jour de vote à l'ONU,
00:49:06 au menu, un nouveau texte pour
00:49:08 un cessez-le-feu immédiat à Gaza,
00:49:10 résolution menacée par un nouveau veto
00:49:12 des Etats-Unis, car pour Washington,
00:49:14 la votée mettrait en danger
00:49:16 les pourparlers.
00:49:18 Et puis en Grèce aussi, les tracteurs sont de sortie,
00:49:20 les agriculteurs des quatre coins
00:49:22 du pays se sont réunis avec pour objectif
00:49:24 de converger vers Athènes
00:49:26 où ils promettent une manifestation
00:49:28 de grande envergure.
00:49:30 - Merci beaucoup Somaïa.
00:49:32 Alors on rappelle cette histoire
00:49:34 et ce scandale, les flics
00:49:36 de la prestigieuse Bac Nord
00:49:38 seraient des ripoux poursuivis
00:49:40 pour trafic de drogue et raquettes.
00:49:42 C'est le départ
00:49:44 de cette affaire.
00:49:46 Et alors vous avez un chapitre sur les médias qui en dit long,
00:49:48 bien sûr, parce qu'il faut taper du flic
00:49:50 aujourd'hui en France.
00:49:52 Dans cette affaire dite de la Bac Nord,
00:49:54 18 policiers ont été mis en examen,
00:49:56 7 dont moi ont été placés
00:49:58 en détention provisoire. Pendant des mois,
00:50:00 les médias se sont déchaînés et abreuvés
00:50:02 pour certains de rumeurs mais aussi de paroles
00:50:04 des politiques et du parquet qui aient oublié toute prudence
00:50:06 et évoqués des faits condamnables.
00:50:08 Ces policiers avaient nécessairement pêché.
00:50:10 C'est l'un d'entre eux qui le disait.
00:50:12 Personne n'a cherché à prendre
00:50:14 un peu de recul, même si les accusations paraissaient
00:50:16 énormes, trop grosses. "Pas de fumée sans feu"
00:50:18 disaient les uns, quand d'autres se régalaient d'un
00:50:20 "C'est Marseille, rien d'étonnant".
00:50:22 - C'est vrai que c'est un peu ça, si on se remémore
00:50:26 2012, ça a fait
00:50:28 les médias, ça a fait quelques mois,
00:50:30 je pense que ça a duré
00:50:32 l'emballement médiatique, cet enchaînement,
00:50:34 cette machine à laver, j'appelle ça comme ça,
00:50:36 parce qu'on rentre dans un tambour et
00:50:38 il n'y a plus rien qui s'arrête.
00:50:40 C'est vrai que personne ne s'est posé un moment
00:50:42 en disant "Est-ce que ça va ?
00:50:44 Est-ce que c'est vrai ? Est-ce qu'on prend
00:50:46 le parti d'écouter un peu ce qui se passe de l'autre côté ?"
00:50:48 Le seul qui a senti ça,
00:50:52 c'est le réalisateur, quand il m'a
00:50:54 rencontré pour faire le film, qui m'a dit
00:50:56 "Moi je sentais qu'il y avait un problème,
00:50:58 j'ai demandé à Marseille, c'est pas si évident,
00:51:00 c'est pas si blanc ou si noir
00:51:02 comme on pouvait le prétendre, c'est comme ça
00:51:04 qu'on l'a prétendu, en tout cas les flics de la BAC Nord
00:51:06 étaient des voyous aux yeux de beaucoup. - Mais pourquoi vous,
00:51:08 personnellement par exemple, vous êtes inquiété ?
00:51:10 Qu'est-ce qu'on vous reproche à ce moment-là ?
00:51:12 - En fait, il n'y a pas eu d'individualité, après sur le procès
00:51:14 bien entendu que ça revient sur
00:51:16 ce qu'on fait chacun,
00:51:18 mais au début c'est tout un service,
00:51:20 puisque c'est le service entier qui a été dissous,
00:51:22 c'est le service entier
00:51:24 qui est pointé du doigt par le ministre de l'Intérieur
00:51:26 de l'époque, en disant qu'on salissait
00:51:28 l'uniforme de la République.
00:51:30 - On rappelle qui était le ministre de l'Intérieur de l'époque ?
00:51:32 - C'est Emmanuel Valls,
00:51:34 de l'époque,
00:51:36 qui au bout du deuxième jour,
00:51:38 nous juge, puisque c'était un peu ça,
00:51:40 on salissait,
00:51:42 on avait un peu sali l'uniforme,
00:51:44 ça c'était ses dires,
00:51:46 on ne devait plus être fonctionnaire de police,
00:51:48 le tribunal était passé,
00:51:50 c'était le deuxième jour de garde à vue,
00:51:52 malheureusement pour lui ça a duré 9 ans,
00:51:54 et puis la finalité,
00:51:56 c'est que ce n'est peut-être pas tout à fait ce qu'il a annoncé au tout début.
00:51:58 - Et vous, vous avez été relaxé ?
00:52:00 - J'ai été relaxé totalement, oui.
00:52:02 - Tout le monde n'a pas été relaxé ?
00:52:04 - Tout le monde n'a pas été relaxé, il y a eu 7 relaxs,
00:52:06 mais ça a été des peines avec sursis,
00:52:08 avec une non-inscription au casier judiciaire,
00:52:10 ce qui est important,
00:52:12 parce que ça vous permet de continuer votre métier.
00:52:14 - C'est vrai que c'est un livre
00:52:16 que je disais passionnant,
00:52:18 par exemple lorsque vous allez à l'isolement,
00:52:20 et c'est bien raconté d'ailleurs dans le film,
00:52:22 on m'escorte dans ma cellule
00:52:24 dans laquelle je serai seul, je découvre en effet l'isolement,
00:52:26 ce n'est pas un luxe, c'est une obligation,
00:52:28 parce que je suis policier et que ma vie potentiellement est en danger,
00:52:30 à partir de cet instant précis,
00:52:32 un instant qui va durer 69 jours.
00:52:34 Donc évidemment, 69 jours,
00:52:36 vous n'êtes pas préparé à ça,
00:52:38 par définition,
00:52:40 et j'imagine, là encore, le mot n'est pas bon,
00:52:42 je ne sais pas,
00:52:44 comment vous réagissez précisément
00:52:46 quand vous vous retrouvez dans cet espace-là ?
00:52:48 Est-ce que vous avez des pensées sombres ?
00:52:50 C'est très compliqué,
00:52:52 parce qu'on arrive avec un statut de policier,
00:52:54 et donc du coup, c'est pour ça qu'on est mis en isolement,
00:52:56 c'est pour notre propre sécurité.
00:52:58 Le problème de l'isolement,
00:53:00 c'est qu'en fait, le temps est très long,
00:53:02 parce que du coup, vous ne voyez personne,
00:53:04 il n'y a personne qui vous parle,
00:53:06 au début, vous n'avez pas de courrier,
00:53:08 vous n'avez pas de coup de téléphone possible
00:53:10 avant le premier mois,
00:53:12 donc du coup, dès que vous avez une sortie,
00:53:14 une promenade, tout est bloqué,
00:53:16 et vous êtes tout seul.
00:53:18 J'ai eu le réflexe de dire à un matin,
00:53:20 mais ça va plus vite quand on est en promenade
00:53:22 avec tout le monde, parce qu'au moins, on peut parler,
00:53:24 le temps un peu passe plus vite,
00:53:26 vous imaginez qu'en fait, c'est le plus long,
00:53:28 là-dedans, c'est passer le temps, passer sa journée,
00:53:30 pour se projeter sur la journée d'après.
00:53:32 Et il m'a dit, mais si je te mets
00:53:34 dans la promenade avec tout le monde, tu tiens deux minutes,
00:53:36 tu es mis hors caméra,
00:53:38 et puis tout le monde te saute dessus,
00:53:40 donc j'ai dit, bon, il n'y a pas de souci,
00:53:42 je vais rester tranquillement à l'isolement,
00:53:44 de toute façon, c'était une obligation,
00:53:46 mais quand on est policier, parce que ce n'est pas quelque chose,
00:53:48 vous entendez parler de beaucoup de choses,
00:53:50 c'est un monde dont on parle
00:53:52 avec les délinquants, avec les voyous,
00:53:54 on en parle beaucoup, on entend plein de choses,
00:53:56 mais quand on arrive dans ce milieu-là,
00:53:58 on est perdu, parce que là, ça vous frappe de plein fouet,
00:54:00 on vous parle de cantiner,
00:54:02 on vous parle d'ouvrir un compte,
00:54:04 parce qu'il va falloir manger, si vous voulez manger décemment,
00:54:06 il va falloir
00:54:08 payer le téléphone pour appeler vos proches,
00:54:10 enfin, c'est quelque chose qui vous dépasse,
00:54:12 et c'est vrai que là, on est perdu,
00:54:14 mais les idées sombres reviennent,
00:54:16 les seules fois où j'y ai pensé, sincèrement,
00:54:18 c'est que je me disais, mais comment les gens peuvent se suicider,
00:54:20 parce que je voyais moi dans ma cellule,
00:54:22 mais j'ai dit, mais comment font ces gens,
00:54:24 quand ils veulent attenter à leur jour,
00:54:26 parce que du coup, on n'arrive même pas,
00:54:28 il y a ceux qui, je pense, qui ont l'habitude,
00:54:30 tristement l'habitude d'y aller,
00:54:32 et puis il y a les autres,
00:54:34 mais ça ne touche pas que les policiers,
00:54:36 je pense que c'est aussi un ouvrage qui peut parler à beaucoup de monde,
00:54:38 parce que ça peut basculer très vite pour n'importe qui.
00:54:40 - J'ai peur, il m'est arrivé d'avoir peur
00:54:42 tout au long de ma carrière,
00:54:44 mais je savais dans ces différents moments
00:54:46 que j'étais acteur aussi de ma sécurité,
00:54:48 cette nuit-là, c'est irrationnel,
00:54:50 je suis bloqué entre ces quatre murs,
00:54:52 je suis tellement largué que tout le monde
00:54:54 me semble réalisable à cet instant précis,
00:54:56 ce cauchemar éveillé prendra la fin
00:54:58 quand le détenu en question se taira au bout d'un laps de temps
00:55:00 qui m'a paru interminable,
00:55:02 je vais alors me rendre compte au fil des jours
00:55:04 que ma présence est certes connue,
00:55:06 mais qu'elle n'est en plus pas supportée,
00:55:08 est-ce que vous entendez manifestement des...
00:55:10 - En fait, c'est la première soirée
00:55:12 où je suis arrivé,
00:55:14 le détenu qui se trouvait dans la cellule
00:55:16 en dessous de la mienne a hurlé mon prénom
00:55:18 pendant pratiquement toute la nuit,
00:55:20 elle tampa sur les murs avec un objet contendant,
00:55:22 je saurais même pas savoir ce que c'est,
00:55:24 puisque dans la mienne, j'ai pas trouvé
00:55:26 quelque chose qui pouvait ressembler
00:55:28 pour pouvoir frapper dans un mur, mais bon.
00:55:30 Et du coup, oui, on me demande
00:55:32 des mêmes positions de mission,
00:55:34 c'est un mot qu'on dit souvent dans la police,
00:55:36 c'est votre station directrice,
00:55:38 on vous envoie sur l'émission,
00:55:40 qui vous demande en gros, quand on fait appel à un équipage,
00:55:42 où c'est que vous vous trouvez, est-ce que vous êtes engagé,
00:55:44 est-ce que vous êtes occupé, donc du coup,
00:55:46 ils ont eu quand même le réflexe policier
00:55:48 pour me demander avec mon prénom
00:55:50 Sébastien, position, mission,
00:55:52 en hurlant, bon, je vous passe les détails
00:55:54 sur les insultes et les menaces de mort,
00:55:56 mais c'est vrai que les premières réactions,
00:55:58 c'est se dire, mais est-ce qu'ils vont pouvoir
00:56:00 entrer dans la cellule, alors qu'on est mis en sécurité
00:56:02 dans une cellule, et c'est peut-être ce moment-là
00:56:04 où moi je me suis dit, mais est-ce qu'ils peuvent rentrer,
00:56:06 est-ce qu'ils peuvent mettre le feu, parce que c'est quelque chose
00:56:08 qui nous dépasse, moi j'en parle
00:56:10 et je fais le parallèle avec la police,
00:56:12 c'est que quand un équipage sort
00:56:14 avec l'expérience, avec l'habitude
00:56:16 de travailler avec ses collègues, on est les propres garants
00:56:18 de notre sécurité, c'est-à-dire qu'en fonction de comment
00:56:20 on va intervenir, de comment
00:56:22 est l'individu, on va pouvoir se rapprocher,
00:56:24 on va être en sécurité, mais
00:56:26 on le gère tout seul, là c'est quelque chose
00:56:28 qui nous dépasse, là on a les pieds et poings liés.
00:56:30 - Je rappelle que vous avez été relaxé, mais pourquoi est-ce qu'on
00:56:32 vous met en prison ? Pourquoi est-ce qu'on
00:56:34 met un policier en prison ?
00:56:36 Je veux dire, c'est ça
00:56:38 qui me... Le jugement n'est
00:56:40 pas passé,
00:56:42 parce qu'on a peur que vous échangiez
00:56:44 des informations, j'imagine, c'est ça ce qui vous a été
00:56:46 dit ? - Ça, on nous l'a
00:56:48 clairement dit, ça a été même
00:56:50 le contrôle judiciaire, on n'avait pas
00:56:52 le droit de rentrer en contact avec
00:56:54 les autres protagonistes, mais ça... - Mais ça on le comprend,
00:56:56 le contrôle judiciaire, mais vous mettre en prison,
00:56:58 vous faire subir cette
00:57:00 torture-là à vous.
00:57:02 Je me souviens encore des mots de la
00:57:04 juge des libertés, de la détention, qui vous dit en fait
00:57:06 on vous met en détention
00:57:08 à cause de l'opinion publique, en gros
00:57:10 c'est la pression médiatique, c'était
00:57:12 exactement ça, mais malheureusement
00:57:14 ça c'était en 2012,
00:57:16 et je crois que l'actualité
00:57:18 donne encore raison à ces gens-là,
00:57:20 c'est qu'on met encore des fonctionnaires
00:57:22 de police en prison, alors qu'ils
00:57:24 font juste l'exercice de leur mission,
00:57:26 ils ne se lèvent pas le matin en disant "je vais
00:57:28 tuer quelqu'un" ou "je vais faire mal à quelqu'un",
00:57:30 c'est très important de le savoir,
00:57:32 nous on est là pour protéger les citoyens,
00:57:34 et on est obligé
00:57:36 de répondre à des attaques
00:57:38 à un millième de seconde.
00:57:40 - Je trouve ça à chaque fois invraisemblable,
00:57:42 et puis la suite donnera
00:57:44 tort à celui ou celle qui
00:57:46 décidait de vous mettre en prison, puisque vous avez été relaxé.
00:57:48 Donc c'est quand même
00:57:50 invraisemblable. Alors, bien sûr vous restez avec nous,
00:57:52 il est 10h10, je voulais simplement qu'on parle
00:57:54 quelques secondes de Manouchéan,
00:57:56 on va voir le sujet,
00:57:58 ou Manoukian, on va voir le sujet
00:58:00 de Mathieu Deveze,
00:58:02 puisque demain il y a panthéonisation
00:58:04 de Manouchéan,
00:58:06 et Vincent, vous vouliez
00:58:08 sur ce sujet dire certaines choses.
00:58:10 - Il est l'un des symboles de la résistance
00:58:14 communiste et étrangère.
00:58:16 Missak Manouchéan entrera demain au Panthéon,
00:58:18 80 ans jour pour jour après son
00:58:20 exécution. Une reconnaissance
00:58:22 ultime pour cet ouvrier et poète
00:58:24 arménien. - Pour moi l'entrée de
00:58:26 Missak Manouchéan au Panthéon, c'est l'entrée
00:58:28 de tous ces étrangers
00:58:30 méconnus, inconnus, anonymes
00:58:32 qui sont morts pour la France.
00:58:34 Il y a des gens
00:58:36 qui étaient étrangers,
00:58:40 qui n'étaient pas français
00:58:42 par le sang reçu, mais qui sont devenus
00:58:44 français par le sang versé.
00:58:46 - Rescapé du génocide arménien,
00:58:48 Missak Manouchéan se réfugie en France
00:58:50 en 1925, et en 1943
00:58:52 il rejoint la résistance communiste,
00:58:54 où il s'illustre dans les rangs des
00:58:56 francs-tireurs et partisans main-d'oeuvre immigrés,
00:58:58 un réseau alors très actif à
00:59:00 Paris. Il y fonde le groupe
00:59:02 Manouchéan. - Dans ce groupe de
00:59:04 résistance autour de Manouchéan, il y avait
00:59:06 des Espagnols, des Italiens,
00:59:08 des Polonais, des Tchèques,
00:59:10 des Hongrois, des Roumains. Ils étaient
00:59:12 tous unis pour
00:59:14 des valeurs communes, liberté,
00:59:16 démocratie, progrès
00:59:18 social, et peut-être pour
00:59:20 moi le plus important, la lutte
00:59:22 contre tous les racismes. - En novembre
00:59:24 1943, Missak Manouchéan
00:59:26 est arrêté. Durant son procès,
00:59:28 les nazis placardent dans la capitale
00:59:30 une affiche rouge avec les photos
00:59:32 des dix membres du groupe Manouchéan.
00:59:34 Le 21 février 1944,
00:59:36 âgé de 37 ans, Missak Manouchéan
00:59:38 est fusillé avec ses camarades
00:59:40 au Mont Valérien.
00:59:42 - Des résistants étrangers
00:59:44 entrent au Panthéon, il aura fallu attendre
00:59:46 80 ans, et notre ami
00:59:48 Olivier Dartigolle, proche un temps
00:59:50 du parti communiste, était hier soir avec nous
00:59:52 et c'est évidemment une histoire qui le touche
00:59:54 particulièrement.
00:59:56 - On voit bien la différence entre
00:59:58 le FN et le RN, entre Jean-Marie
01:00:00 Le Pen et Marine Le Pen. - Non, c'est pas ça la différence.
01:00:02 - Mais je n'ai pas souvenir
01:00:04 de la moindre parole publique
01:00:06 de Marine Le Pen ou d'un dirigeant du
01:00:08 RN en hommage
01:00:10 à la résistance étrangère et
01:00:12 communiste. Je n'ai pas souvenir de ça.
01:00:14 Et je ne pense pas que l'université d'été
01:00:16 de l'URN commence par une électure
01:00:18 attentive de la lettre de Misa Kameline.
01:00:20 Je ne le crois pas. - Qui intervenait
01:00:22 évidemment sur la présence de
01:00:24 Marine Le Pen au Panthéon.
01:00:26 C'est demain. Vincent Herbette,
01:00:28 vous vouliez dire quelque chose tout à l'heure. - Non mais gloire, il a raison,
01:00:30 gloire aux résistants, gloire aux
01:00:32 fusillés du Mont Valérien ou de Châteaubriand.
01:00:34 Évidemment, quoi qu'on pense
01:00:36 du parti communiste. Moi, ce qui me
01:00:38 gêne beaucoup dans l'histoire, c'est la
01:00:40 mise à l'écart de Marine Le Pen après
01:00:42 dans l'interview de
01:00:44 l'Humanité, il y a une question
01:00:46 qui est absolument scandaleuse,
01:00:48 qui est posée au chef de l'État,
01:00:50 où on dit est-ce que la panthanisation
01:00:52 de Manoukian a encore un sens
01:00:54 si l'héritière
01:00:56 de ces bourreaux,
01:00:58 l'héritière politique des bourreaux
01:01:00 de Manoukian est présente ?
01:01:02 Et il désigne ainsi Marine Le Pen.
01:01:04 Et le chef de l'État passe, ne relève pas.
01:01:06 Désolé,
01:01:08 mais ce sont les Allemands,
01:01:10 ce sont les nazis qui ont fusillé
01:01:12 Manoukian et
01:01:14 Marine Le Pen étant rien
01:01:16 l'héritière des nazis. Faut-il rappeler
01:01:18 quand même, même si vous la considérez
01:01:20 comme d'extrême droite, faut-il rappeler
01:01:22 que dans la Résistance
01:01:24 et avant 41 d'ailleurs,
01:01:26 il y a beaucoup de gens
01:01:28 d'extrême droite. Je ne vais pas réhabiliter
01:01:30 ainsi l'extrême droite, mais il y a beaucoup
01:01:32 de royalistes. Benouville
01:01:34 est royaliste. Les gens qui vont
01:01:36 le 11 novembre
01:01:38 1940 à l'Arc
01:01:40 de Triomphe, ce sont des royalistes.
01:01:42 Ce sont même des morassiens.
01:01:44 Des morassiens qui lui-même va
01:01:46 collaborer. Il est issu
01:01:48 de cette couleur-là, c'est ce qu'il avait
01:01:50 dit d'ailleurs. Oui, oui, oui. Il n'y a pas que Benouville.
01:01:52 De Stjerndorf est royaliste.
01:01:54 Il y a tout un pan
01:01:56 de ces nationalistes
01:01:58 qui basculent
01:02:00 à Londres ou en France
01:02:02 dans la Résistance tout de suite.
01:02:04 Donc, il y a une histoire
01:02:06 tellement schématique qui est racontée
01:02:08 de la Résistance que ça pose vraiment
01:02:10 des problèmes. Je trouve vraiment
01:02:12 insensé que
01:02:14 80 ans après, on en soit
01:02:16 encore assez. Je veux dire parce que si vous
01:02:18 interdisez aux héritiers
01:02:20 politiques de l'ultra-droite
01:02:22 d'être présents,
01:02:24 aussi il faut interdire
01:02:26 par exemple au Parti Socialiste.
01:02:28 Parce que si je me souviens bien,
01:02:30 M. Bousquet a été
01:02:32 à la dépêche du Midi
01:02:34 et puis après, il a été
01:02:36 proche du Mitterrand. Il faut interdire
01:02:38 aux Républicains parce que
01:02:40 M. Papon était ministre de Giscard.
01:02:42 Mais pendant la guerre, il n'a pas été
01:02:44 un résistant. Il a même été un vrai collabo.
01:02:46 Donc, il y a...
01:02:48 - Il a été un vrai collabo ?
01:02:50 - Je vais vous dire, dans l'arc réplicain, il y a des gens
01:02:52 qui ne sont pas des flèches sur le plan historique
01:02:54 et qui feraient bien de la jouer
01:02:56 profil bas au lieu de
01:02:58 dresser les Français les uns contre les autres.
01:03:00 - Lorsque vous parlez de Papon, il faut rappeler que tous les préfets
01:03:02 ont collaboré.
01:03:04 Tous les magistrats ont
01:03:06 collaboré. Tous ont prêté.
01:03:08 - Plus ou moins. Vous ne pouvez pas dire que tous les fonctionnaires ont collaboré.
01:03:10 - Il y a le mot célèbre de De Gaulle,
01:03:12 "un fonctionnaire, c'est un fonctionnaire".
01:03:14 - Il y a des gens qui ont fait du zèle dans la collaboration.
01:03:16 - Si vous ne démissionnez pas
01:03:18 de votre fonction... - C'est le cas de Bousquet et de Papon.
01:03:20 - Si vous ne démissionnez pas de votre fonction,
01:03:22 c'est que vous collaborez, pardonnez-moi.
01:03:24 Il y a une marge ? - Oui, il y a une marge.
01:03:26 Bien sûr qu'il y a une marge. Il faut être dedans
01:03:28 pour regarder les autres près.
01:03:30 On peut juger avec légèreté,
01:03:32 désinvolture, ce qu'ont fait nos
01:03:34 grands-parents, nos parents, etc.
01:03:36 Mais il y a une marge.
01:03:38 Je ne sais pas... En plus, dans ces histoires,
01:03:40 c'est très bizarre. Il faudrait regarder l'histoire
01:03:42 familiale des gens
01:03:44 qui parlent aussi.
01:03:46 Quand vous êtes dans une famille
01:03:48 qui s'est bien tenue, en général,
01:03:50 vous n'avez pas trop de problèmes à discerner
01:03:52 le bon grain et l'ivraie.
01:03:54 Puis quand vous êtes dans une famille où il y a eu
01:03:56 comme ça un aïeul
01:03:58 qui s'est pourvoyé, qui s'est aveuglé,
01:04:00 on est impitoyable, implacable,
01:04:02 on dresse vraiment l'histoire.
01:04:04 Mais d'un côté les salauds, de l'autre côté les héros.
01:04:06 C'est simple, c'est clair.
01:04:08 Je ne dis pas ça. Je dis simplement factuellement
01:04:10 qu'aucun magistrat n'a démissionné
01:04:12 ou qu'un préfet n'a démissionné.
01:04:14 Voilà. C'est tout ce que je dis.
01:04:16 Moi, j'ai un point d'accord et un point de désaccord.
01:04:18 Le point d'accord, c'est qu'en effet, il y a un mystère
01:04:20 fondamental de la résistance.
01:04:22 En ce sens qu'on ne peut pas en donner une lecture
01:04:24 en quelque sorte mécanique.
01:04:26 On ne peut pas dire que les résistants
01:04:28 appartenaient à telle ou telle classe sociale.
01:04:30 On ne peut pas dire qu'ils venaient de tel ou tel horizon politique
01:04:32 exclusif. Et en effet, on a vu des gens,
01:04:34 et c'est incontestable, qui émanaient
01:04:36 de l'action française. Daniel Cordier en est un
01:04:38 très bel exemple. Et qui ont
01:04:40 résisté contre même
01:04:42 les positions officielles de l'action française.
01:04:44 On a vu des gens de gauche
01:04:46 qui ont collaboré. On a vu même parfois des anciens
01:04:48 Dreyfusards qui ont rejoint Vichy.
01:04:50 Ça c'est incontestable. Le plus beau texte sur la résistance
01:04:52 je trouve, c'est le texte de Jean-Paul Sartre qui s'appelle
01:04:54 "Qu'est-ce qu'un collaborateur ?" où il dit finalement,
01:04:56 "Toutes les lectures préconçues de la résistance et du collaborateur
01:04:58 ne marchent pas. La seule chose, c'est ceux qui étaient fatalistes
01:05:00 et ceux qui ne l'étaient pas." Et c'est un critère
01:05:02 métaphysique. Ça je suis d'accord.
01:05:04 - Jean-Paul Sartre qui a joué pendant la guerre. On le rappelle, qui a joué
01:05:06 les mouches. - Jean-Paul Sartre qui a eu un rôle
01:05:08 ambiguë pendant... - Il n'a pas un rôle
01:05:10 ambiguë ! Il a joué pendant la guerre !
01:05:12 Il n'est pas ambiguë du tout !
01:05:14 Il jouait à Paris !
01:05:16 - Quand René Charvenais le cherchait, il disait
01:05:18 "Ah non, je ne peux pas." - Il n'est pas du tout
01:05:20 ambiguë, Jean-Paul Sartre.
01:05:22 - Quand on creuse un peu plus la
01:05:24 position... Mais je suis d'accord. - Il y a Jean Gabin
01:05:26 qui est engagé, qui est parti dans la marine,
01:05:28 fusillé marin, et puis il y a Jean-Paul Sartre qui est resté
01:05:30 à la closerie des Lilas. Qu'est-ce que vous voulez que je dise ?
01:05:32 - Il n'a pas non plus rien fait pendant la guerre.
01:05:34 - D'ailleurs, ce n'était pas la closerie des Lilas, c'était les deux
01:05:36 magots. - Ou le fleur.
01:05:38 - Et oui,
01:05:40 le point de désaccord que je veux avec vous, c'est que
01:05:42 quand El-Effi est venu à l'hommage
01:05:44 du 7 octobre, ou quand ils sont venus à
01:05:46 l'hommage à l'enterrement de Badinter, on a tous dit que c'était
01:05:48 scandaleux. Là, la famille de
01:05:50 Manouchéan demande que le Rassemblement
01:05:52 national ne soit pas présent. Deuxièmement, l'argument
01:05:54 d'Olivier Artigol, à mon avis, est imparable.
01:05:56 Et troisièmement, en effet, la généalogie
01:05:58 politique du Front National, c'est un parti
01:06:00 qui a été fondé après la guerre. - Oui.
01:06:02 - Donc ce n'est pas la même chose. Ce n'est pas un parti, si vous voulez,
01:06:04 c'est un parti qui a été fondé après la guerre, par des gens
01:06:06 en effet, dont on connaît la position
01:06:08 pendant le... - Moi, je ne veux pas relancer la
01:06:10 pandémie qui a eu lieu pendant la guerre. - Et il y a des rouges, pendant la politique des bourreaux.
01:06:12 - Bon, je ne veux pas relancer, mais bon...
01:06:14 Il y a un ancien sergent des forces françaises
01:06:16 de l'intérieur qui s'appelle Raymond Cassas, qui avait raconté
01:06:18 pour la première fois à l'Express, c'était en
01:06:20 2007, comment Jean-Marie Le Pen avait
01:06:22 essayé d'entrer dans la résistance en novembre
01:06:24 44, etc. Parce que Jean-Marie Le Pen,
01:06:26 il avait... - Il avait 12 ans !
01:06:28 - Bon, donc voilà. Mais on... - Il faut venger son père.
01:06:30 - En fait, cette période, on pouvait
01:06:32 en parler en 1974. Moi, j'ai vu beaucoup
01:06:34 d'émissions. Il y a un dossier de l'écran
01:06:36 extraordinaire, avec Isorni,
01:06:38 avec Lefranc, sur le plateau,
01:06:40 où les gens arrivent à parler
01:06:42 ensemble, alors qu'ils ont été
01:06:44 adversaires de cette période-là.
01:06:46 C'est un dossier de l'écran formidable.
01:06:48 Isorni est encore vivant,
01:06:50 l'avocat de Pétain. Et il y a Lefranc,
01:06:52 qui ressemble comme deux gouttes d'eau
01:06:54 au général de Gaulle, et pour cause,
01:06:56 peut-être. Et...
01:06:58 Non, mais c'est vrai qu'ils ressemblent, c'est absolument
01:07:00 incroyable. - Ils ressemblent. - Je l'ai nommé
01:07:02 Lefranc, qui ressemble au général de Gaulle.
01:07:04 Pierre Lefranc. Bon. Et c'est
01:07:06 fascinant de voir ce débat,
01:07:08 animé par Alain Jérôme. On ferme
01:07:10 la parenthèse, parce que je veux revenir au livre, sauf si vous
01:07:12 voulez dire un dernier mot, Charlotte ? - Non, non, allez-y.
01:07:14 On pourrait dire tant. Non, mais c'est vrai que c'est une période...
01:07:16 - Faudrait faire un débat, faudrait faire une journée complète
01:07:18 sur la résistance. - Sur ce que vous disiez, mais il y a
01:07:20 beaucoup de choses qui sont absolument fausses dans la manière
01:07:22 dont on le relie aujourd'hui, notamment sur les origines.
01:07:24 On trouve aussi des gens qui sont rentrés
01:07:26 dans la résistance aux origines
01:07:28 du Front National, cette fois-ci. Alors, il y avait
01:07:30 évidemment des collabos, des collabos engagés. - Ils étaient aux S.
01:07:32 - Non, mais c'est plus tard, ça.
01:07:34 - Oui, non, mais ça veut dire que c'était pas...
01:07:36 Ce qui les reliait au Front National, c'était... - Si vous mettez de l'eau
01:07:38 à mon moulin, c'est-à-dire que la seule chose
01:07:40 qui est sûre, c'est que c'est une période
01:07:42 extrêmement complexe, notamment dans
01:07:44 les histoires individuelles. Politiquement,
01:07:46 je suis désolée, ce que fait le général de Gaulle au sortir
01:07:48 de la guerre, lui, qui est parti à Londres,
01:07:50 on peut peut-être essayer de le faire
01:07:52 - D'en faire autrement. - 80 ans après, sans qu'aucun
01:07:54 d'entre nous n'ait eu un choix aussi grave
01:07:56 à faire de cette... - Je suis d'accord avec vous. Et moi, j'adore
01:07:58 la phrase de Mitterrand rapportée
01:08:00 par, je crois,
01:08:02 un de ses...
01:08:04 - Les héritiers de Mitterrand, ils sont quoi dans ces cas-là ?
01:08:06 - Un de ses écrivains
01:08:08 qui était avec lui,
01:08:10 Georges Marc Benhamou,
01:08:12 jeune homme, vous ne savez pas de quoi vous parlez,
01:08:14 et j'adore l'interview de Mitterrand avec El-Kabbach,
01:08:16 que j'ai vue 10 fois, 15 fois, 20 fois,
01:08:18 parce que Mitterrand est formidable,
01:08:20 c'est la grande interview qu'il a faite,
01:08:22 et vous voyez un homme
01:08:24 qui a vécu ça. En fait, la différence
01:08:26 sur la résistance, et Mitterrand
01:08:28 le disait, il y a ceux qui l'ont vécu et ceux qui l'ont pas vécu.
01:08:30 Point. C'est ça, la différence.
01:08:32 Donc vous, vous arrivez
01:08:34 avec votre jeunesse
01:08:36 et vos lunettes de 2024,
01:08:38 moi pareil d'ailleurs,
01:08:40 et vous dites, c'est comme ça, c'est comme ça.
01:08:42 Ben non, les frontières étaient plus poreuses. J'ai parlé de Ramon.
01:08:44 50 fois, lisez ce livre,
01:08:46 Ramon, vous voyez que les frontières sont
01:08:48 plus poreuses. À l'enterrement de Ramon, tout le monde est là.
01:08:50 Extrême droite, extrême gauche, ils sont tous ensemble.
01:08:52 Marguerite Duras est à l'enterrement de Ramon.
01:08:54 Ramon et Hernandez. Ramon Ferrandez.
01:08:56 - Je ne me suis pas exprimé clairement, mais ce que je voulais dire,
01:08:58 c'est qu'en gros, en substance, aujourd'hui,
01:09:00 on ne peut pas savoir qui aurait collaboré et qui aurait résisté.
01:09:02 - Personne ne peut le savoir. - Non, non, mais aujourd'hui,
01:09:04 si ça... - On ne peut pas le savoir. - Il y a des forces de caractère.
01:09:06 - La garde à vue. Moi, j'ai...
01:09:08 Alors vraiment, pour...
01:09:10 Flics à la Bac Nord, c'est vrai que
01:09:12 au-delà de la théorie, c'est souvent
01:09:14 notre code d'entrée, l'émotion, ça compte.
01:09:16 Voilà. L'émotion des vies,
01:09:18 le témoignage des vies, pour moi,
01:09:20 je trouve que... C'est pour ça que je trouve
01:09:22 qu'il y a une dimension dans votre livre
01:09:24 émouvante, et puis on vous écoute
01:09:26 et on voit bien quand même le
01:09:28 profil d'homme
01:09:30 que vous êtes et de flics que vous êtes,
01:09:32 et je m'étonne toujours que dans ce
01:09:34 contact humain, celui...
01:09:36 C'est un juge d'instruction
01:09:38 qui vous met en... - C'est un juge d'instruction.
01:09:40 - C'est un juge ou une juge ? - Plusieurs, puisque le dossier
01:09:42 est tellement duré.
01:09:44 - Mais la personne qui vous met en prison,
01:09:46 c'est qui ? - C'est un juge d'instruction
01:09:48 avec l'accord du JLD,
01:09:50 juge de la liberté et de la détention. - Bon.
01:09:52 La garde à vue, vous dites Sabrina.
01:09:54 - Mon épouse. - Ne peut évidemment pas
01:09:56 me réconforter en me serrant contre elle.
01:09:58 Cela nous interdit. Il faut bien
01:10:00 comprendre que la dimension psychologique dans une garde à vue
01:10:02 est indispensable. La mise en cause doit nécessairement
01:10:04 ne pas être mise en condition de se sentir
01:10:06 bien. Cela passe par toute une série de privations
01:10:08 comme celle d'une fugace...
01:10:10 celle d'un fugace soutien d'une
01:10:12 proche. Sa seule présence suffit pourtant
01:10:14 à m'apaiser un peu. 96 heures
01:10:16 de garde à vue, c'est le sort réservé à la délinquance
01:10:18 ou à la criminalité en bande
01:10:20 organisée. Les gros trafics de stupéfiants,
01:10:22 c'est 96 heures maximum.
01:10:24 Nous étions donc considérés comme des délinquants
01:10:26 en bande organisée, au même titre que des individus
01:10:28 impliqués dans de gros dossiers de stupéfiants
01:10:30 avec leur lot de règlements de comptes en pagaille.
01:10:32 C'est ça vraiment qui
01:10:34 moi m'étonne toujours.
01:10:36 - Moi aussi, c'est vrai que
01:10:38 cela nous étonne, surtout que la bande organisée
01:10:40 c'est passible de
01:10:42 la cour d'assises. Vous avez vu que très rapidement,
01:10:44 ça s'est fait très rapidement.
01:10:46 Je dis toujours très rapidement, mais ça a quand même
01:10:48 mis 9 ans. Mais nous sommes
01:10:50 restés sur le tribunal judiciaire.
01:10:52 On n'est pas partis en assises
01:10:54 parce que la bande organisée a sauté
01:10:56 très rapidement. Je pense
01:10:58 que ça a été un moyen pour
01:11:00 les enquêteurs de l'époque,
01:11:02 la police des polices, d'ouvrir un peu
01:11:04 toutes les facilités pour nous mettre
01:11:06 sur écoute, pour sonoriser les véhicules.
01:11:08 Je pense que ça leur a permis
01:11:10 un éventail de moyens
01:11:12 particulièrement costauds
01:11:14 pour tenter de nous faire
01:11:16 tomber parce que c'était le but, c'était comme ça.
01:11:18 Vous parlez de dimension humaine, oui,
01:11:20 parce que je pense que
01:11:22 l'affaire a fait beaucoup parler d'elle.
01:11:24 On a parlé de
01:11:26 les policiers, les ripoux,
01:11:28 la BAC, les violents, les racistes,
01:11:30 on entend toujours ça, mais on n'a jamais parlé
01:11:32 de la dimension humaine qu'il y a derrière
01:11:34 parce que derrière chaque policier,
01:11:36 il y a des hommes, il y a des femmes, il y a aussi une famille,
01:11:38 il y a des enfants, il y a beaucoup de souffrance
01:11:40 et c'est ce que j'ai voulu faire ressortir.
01:11:42 Il y a beaucoup de détresse parce que les 9 ans,
01:11:44 c'est hyper long. La prison, c'est très compliqué
01:11:46 à vivre et du coup, c'est ce que j'ai voulu faire
01:11:48 ressortir dans le livre. Donc ça me fait plaisir
01:11:50 de me dire que ce que j'avais senti comme ça,
01:11:52 c'est que j'ai su bien m'exprimer.
01:11:54 - Aujourd'hui, vous faites quoi ?
01:11:56 - Aujourd'hui, je suis responsable syndical Allianz
01:11:58 sur la zone sud, particulièrement
01:12:00 à Marseille. - Mais pendant ces 9 années,
01:12:02 par exemple, votre traitement, parce qu'on ne dit pas
01:12:04 les salaires des policiers, vous êtes payé
01:12:06 quand vous êtes en prison ?
01:12:08 Tout se passe normalement sur le plan financier ?
01:12:10 Parce que c'est une question importante ?
01:12:12 - Au début, non, puisque du coup, on est mis en détention
01:12:14 donc forcément, on ne peut pas travailler
01:12:16 donc on est suspendu au niveau salarial.
01:12:18 Ça a duré 6 mois,
01:12:20 6 mois sans salaire
01:12:22 et puis après, tout est revenu dans l'ordre,
01:12:24 au moins pour moi, puisqu'il y a des collègues
01:12:26 qui ont été quand même révoqués, puisque vous savez
01:12:28 qu'on est jugé deux fois. Le conseil de discipline,
01:12:30 c'est la police qui vous juge.
01:12:32 La plupart du temps, les citoyens
01:12:34 pensent que la police nettoie son linge
01:12:36 tranquillement, ensemble
01:12:38 et qu'il ne se passe rien.
01:12:40 Il faut savoir que c'est l'administration qui a révoqué
01:12:42 trois de mes collègues et après,
01:12:44 vous passez, comme tout justiciable,
01:12:46 au tribunal. - Et quand ils ont été révoqués,
01:12:48 j'imagine qu'il y a eu une possibilité de faire appel
01:12:50 de cette décision, ils l'ont faite et ça...
01:12:52 - Ils l'ont faite et ça a été rejeté.
01:12:54 - Et les 6 mois
01:12:56 que vous n'avez pas payés, vous les aurez rendus
01:12:58 après, j'imagine ? - Pas intégralement,
01:13:00 on y travaille.
01:13:02 - C'est ça, et votre épouse,
01:13:04 elle travaillait ?
01:13:06 - Mon épouse est fonctionnaire de police, donc elle
01:13:08 travaillait. Elle a subi
01:13:10 un changement d'affectation
01:13:12 puisque du coup, on n'avait plus de salaire, donc on la renvoyait
01:13:14 sur Aubagne,
01:13:16 juste à côté de
01:13:18 là où on demeure.
01:13:20 - Le quotidien en présent, c'est comme
01:13:22 un Ehpad, écrivez-vous, à l'hôpital, le repas
01:13:24 est servi vers 18h, c'est long parce
01:13:26 qu'en réalité, il n'y a aucun échange, les bâtons ne sont pas
01:13:28 là pour faire la causette et d'ailleurs, la plupart
01:13:30 n'ont pas envie. Alors quand
01:13:32 exceptionnellement l'un d'entre eux échangeait quelques mots,
01:13:34 cela valait de l'or à mes yeux, j'avais presque envie
01:13:36 de l'embrasser pour le remercier.
01:13:38 Mais pourquoi, qu'est-ce qui se passe au bout de 69
01:13:40 jours ? Pourquoi vous sortez ?
01:13:42 - 69 jours, je pense, nous on demande
01:13:44 à être auditionnés par la juge d'instruction
01:13:46 à l'époque, donc le 12 décembre 2012
01:13:48 et donc du coup, je pars
01:13:50 en audition où elle me déclare
01:13:52 très rapidement
01:13:54 au tout début que je vais être libéré juste à l'issue
01:13:56 de mon audition.
01:13:58 Je pense que c'est à ce moment-là
01:14:00 que la justice a pris
01:14:02 en considération
01:14:04 toutes nos démarches,
01:14:06 toutes nos déclarations, parce qu'au
01:14:08 début, il ne faut pas se voiler la face, je ne pense
01:14:10 pas qu'en 4 jours de garde à vue,
01:14:12 elle ait pu lire toutes nos déclarations, toutes les
01:14:14 codes qui étaient livrés aux dossiers
01:14:16 puisqu'il y en avait énormément.
01:14:18 Et donc je pense qu'à ce moment-là, la justice
01:14:20 se dit, mais
01:14:22 finalement, ce qu'on a voulu
01:14:24 me faire croire, parce que je pense que c'est comme ça
01:14:26 que ça a été monté,
01:14:28 nous faire croire ou nous faire comprendre,
01:14:30 c'est peut-être
01:14:32 pas ce que je vois là
01:14:34 quand je lis ces auditions, quand j'entends ces gars-là.
01:14:36 Donc en fait, vous sortez de détention, je sors
01:14:38 de prison avec un droit d'exercice,
01:14:40 c'est quand même ça qui est assez exceptionnel, c'est que
01:14:42 vous sortez de la maison
01:14:44 d'arrêt de Luine, une audition avec
01:14:46 la juge d'instruction qui vous dit "je vous libère
01:14:48 et vous avez le droit de travailler".
01:14:50 Ça veut dire que si je n'avais pas eu l'éloignement
01:14:52 de mon département, le lendemain, je reprenais
01:14:54 ma tenue et mon arme et j'étais
01:14:56 un nouveau policier dans les rues de Marseille.
01:14:58 Vous avez continué votre métier de policier.
01:15:02 Est-ce qu'à un moment, vous avez été tenté
01:15:04 de quitter la police ?
01:15:06 Oui, ça vient,
01:15:08 ça c'est quelque chose auquel vous pensez
01:15:10 parce que c'est la police
01:15:12 qui vous met des bâtons dans les roues
01:15:14 à ce moment-là, c'est la police qui fait l'enquête,
01:15:16 c'est la police qui vous juge,
01:15:18 c'est la police qui vous montre du doigt
01:15:20 et forcément, à un moment, oui, on se dit
01:15:22 "mais je vais partir sur autre chose"
01:15:24 parce qu'ils ont éteint la flamme qu'il y avait à moi.
01:15:26 Et puis après, vous vous dites "mais pourquoi je partirais ?
01:15:30 Est-ce que ce n'est pas à moi de montrer
01:15:32 que je suis là ? C'est à moi de montrer
01:15:34 que je n'ai rien fait et puis je pense que
01:15:36 j'ai levé la tête et c'est ce que j'ai voulu faire."
01:15:38 Vous parlez des amis,
01:15:40 certains dont j'aurais pu penser qu'ils seraient présents
01:15:42 ont brillé par leur silence,
01:15:44 quand d'autres m'ont étonné agréablement.
01:15:46 En réalité, je n'avais pas envie
01:15:48 de perdre du temps et de faire semblant.
01:15:50 J'étais déjà comme cela avant,
01:15:52 mais cette épreuve a renforcé ce trait de mon caractère.
01:15:54 Je considérais que si mes amis ou connaissances
01:15:56 me jugeaient sans savoir, cela ne méritait pas
01:15:58 que nous poursuivions une relation amicale.
01:16:00 Il y a quelque chose de l'ordre du cœur
01:16:02 dans ce que vous écrivez
01:16:04 qui m'a vraiment touché fortement
01:16:06 parce que c'est un témoignage
01:16:08 vraiment d'une sincérité
01:16:10 et d'une authenticité
01:16:12 que je trouve assez rare.
01:16:14 - Je peux poser une question ?
01:16:16 - Je vous en prie.
01:16:18 - Je suis très marqué par la dignité
01:16:20 et je dirais presque la forme de sérénité
01:16:22 avec laquelle vous racontez quelque chose
01:16:24 qu'on ne peut pas imaginer de terrible à vivre.
01:16:26 Une question un peu indiscrète
01:16:28 et si elle est déplacée, vous me dites,
01:16:30 mais vous n'avez pas une colère en vous ?
01:16:32 - Non, je pense que la colère est partie très rapidement.
01:16:34 Bien sûr que c'est un sentiment qui vous...
01:16:36 Il y a plein de sentiments qui traversent
01:16:38 à ce moment-là. Il y a des sentiments
01:16:40 d'injustice, il y a des sentiments
01:16:42 de colère, mais
01:16:44 moi, rester basé sur la colère
01:16:46 j'en veux à telle ou telle personne,
01:16:48 je pense que ça ne nous fait pas avancer.
01:16:50 C'est peut-être ce qui m'a permis à moi d'évoluer aussi.
01:16:52 C'est peut-être tout ce cursus,
01:16:54 certes atypique,
01:16:56 mais je pense que ça m'a permis
01:16:58 de devenir ce que je suis maintenant.
01:17:00 Non, il n'y a aucune colère, c'est une sentiment.
01:17:02 - Et vous parlez du film. J'ai l'idée de faire
01:17:04 un film sur cette histoire. J'ai déjà lu
01:17:06 un livre sur le sujet, j'ai entendu des choses,
01:17:08 mais je suis marseillais, il y a quelque chose qui me chiffonne.
01:17:10 Ce qui chiffonnait Jiménez, c'est qu'on
01:17:12 ait été capable de mettre à l'amende des trafiquants
01:17:14 dans une cité pendant plusieurs années,
01:17:16 car c'est en gros, ce qu'on nous reprochait,
01:17:18 un racket que nous aurions opéré
01:17:20 sans que l'un ou l'autre
01:17:22 ne soit pris une balle.
01:17:24 Il a raison.
01:17:26 C'est vrai qu'il a raison.
01:17:28 C'est une question de bon sens.
01:17:30 - C'est une question de bon sens et ça ne touche pas
01:17:32 que Marseille. Alors là, c'est Marseillais,
01:17:34 donc forcément, c'était plus simple
01:17:36 à concevoir pour lui.
01:17:38 Mais ça ne peut pas exister. Ce qu'on nous reprochait
01:17:40 maintenant, avec le recul,
01:17:42 avec toutes ces années qui sont passées,
01:17:44 c'est carrément
01:17:46 grotesque.
01:17:48 C'est une bac en intégralité,
01:17:50 c'est-à-dire tous les fonctionnaires de police
01:17:52 qui vont racketter des cités tous les jours
01:17:54 en toute impunité
01:17:56 pendant des années, puisque c'était
01:17:58 ce qu'on nous reprochait.
01:18:00 C'est vrai qu'avec le temps, je pense que certains
01:18:02 auraient pu prendre un peu de hauteur
01:18:04 et c'est ce qu'on aurait pu attendre de certains
01:18:06 politiciens,
01:18:08 on va dire,
01:18:10 et prendre de la hauteur et se dire
01:18:12 "je vais peser". Il y a quand même une présomption
01:18:14 d'innocence que je pense qu'on balaye
01:18:16 le revers d'une main depuis bien longtemps.
01:18:18 Je pense que voilà, un policier
01:18:20 ce n'est pas un surhomme.
01:18:22 On n'est pas des gens qui cherchent
01:18:24 l'impunité, mais on n'est quand même pas des sous-hommes
01:18:26 non plus. - Je salue un de vos
01:18:28 collègues qui s'appelle Stéphane, qui nous regarde
01:18:30 régulièrement, qui était dans la
01:18:32 BAC 92.
01:18:34 C'est vrai que je vois souvent des gens
01:18:36 de la BAC et
01:18:38 au hasard de nos rencontres,
01:18:40 effectivement, ils écoutent régulièrement
01:18:42 nos émissions et puis d'autres
01:18:44 peut-être, mais en tout cas c'est important
01:18:46 de vous donner la parole de ce témoignage
01:18:48 flic à la BAC Nord
01:18:50 qui est un témoignage vraiment
01:18:52 d'une très grande humanité
01:18:54 et c'est d'ailleurs très beau
01:18:56 ce que vous dites. Comme vous êtes marseillais, vous ne voulez pas
01:18:58 d'une certaine manière
01:19:00 montrer du doigt cette ville de Marseille, c'est ça que je
01:19:02 comprends. - Pas du tout, c'est parce que justement
01:19:04 j'ai eu peur à un moment qu'on montre du doigt
01:19:06 les quartiers sensibles et tout ça, parce que c'est réellement
01:19:08 pas ça. - Bien sûr. - Je vous ai vu discuter
01:19:10 on essaye souvent d'opposer tout
01:19:12 et au contraire maintenant tous les sujets
01:19:14 sont là pour cliver.
01:19:16 Il y a ou les pour ou les contre, il n'y a plus rien.
01:19:18 Et c'est certainement pas ça que je voulais
01:19:20 faire parce que forcément il y a des
01:19:22 liens qui se créent aussi dans les quartiers parce qu'il y a des
01:19:24 gens qui habitent et qui atteignent beaucoup de la police
01:19:26 et c'est pour ça que nous aussi
01:19:28 on était fiers de servir
01:19:30 pour ces gens là. - Bon, on n'a pas parlé évidemment
01:19:32 de la situation à Marseille, il y a beaucoup d'inquiétudes
01:19:34 forcément, j'ai parfois l'impression
01:19:36 que moi ça va être quand même très compliqué
01:19:38 parce que les moyens que nous mettons en oeuvre
01:19:40 pour lutter me paraissent
01:19:42 pas les bons.
01:19:44 Alors sans aller à ce que fait
01:19:46 monsieur...
01:19:48 - Boukelle. - Monsieur Boukelle
01:19:50 au Salvador, sans aller
01:19:52 jusque là, bien évidemment je pense qu'il faudrait
01:19:54 peut-être des mesures
01:19:56 différentes, je sais pas le sentiment que vous avez
01:19:58 mais on a l'impression
01:20:00 effectivement que ça gangrène
01:20:02 le terrain et qu'il n'y a pas grand chose
01:20:04 à faire. - Il y a
01:20:06 toujours quelque chose à faire, je pense qu'il ne faut pas baisser les bras
01:20:08 mais c'est vrai que ce qu'on voit maintenant c'est ce qu'on
01:20:10 voyait quand même il y a 10 ans quand j'étais à la BAC
01:20:12 si ce n'est un peu
01:20:14 les règlements de comptes parce que là c'est
01:20:16 dramatique et on a vu le
01:20:18 résultat mais je pense
01:20:20 que la police seule elle n'y arrivera pas parce que là
01:20:22 on se retourne souvent vers la police, est-ce que vous avez les moyens
01:20:24 est-ce que vous pouvez le faire
01:20:26 mais la police quand elle intervient c'est déjà trop tard, je pense que
01:20:28 tout le monde doit se mettre, doit se retrousser
01:20:30 les manches, je pense qu'il y a l'éducation
01:20:32 des parents beaucoup parce que
01:20:34 les jeunes et on le voit ça touche beaucoup les mineurs
01:20:36 maintenant, ils ont besoin d'un cadre familial
01:20:38 il faut responsabiliser les parents
01:20:40 il faut que l'éducation nationale reprenne aussi
01:20:42 il faut que les médiateurs jouent le rôle
01:20:44 et je pense que nous sommes plusieurs
01:20:46 à devoir travailler
01:20:48 ensemble dans ce sens
01:20:50 parce que sinon on n'y arrivera pas, seule la police
01:20:52 n'y arrivera pas. Soumeya Labidi
01:20:54 nous rappelle les titres et on se dira au revoir
01:20:56 on dira un mot de l'OM, tiens
01:20:58 Retour des tracteurs sur le bitume
01:21:04 les agriculteurs ne lâchent rien
01:21:06 les manifestations reprennent
01:21:08 de Dunkerque à Marseille, ils maintiennent
01:21:10 la pression sur le gouvernement dont ils attendent
01:21:12 plus que des demi-mesures
01:21:14 c'est son dernier recours
01:21:16 contre son extradition vers les Etats-Unis
01:21:18 l'appel de Julian Assange est
01:21:20 examiné aujourd'hui, le fondateur
01:21:22 du site d'alerte Wikileaks est accusé
01:21:24 d'espionnage par Washington et risque
01:21:26 jusqu'à 175 ans
01:21:28 de prison. Et puis
01:21:30 jour de vote à l'ONU au menu un nouveau
01:21:32 texte pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza
01:21:34 résolution menacée
01:21:36 par un nouveau veto des Etats-Unis
01:21:38 car pour Washington, la votée
01:21:40 mettrait en danger les pourparlers en cours
01:21:42 Flics à la Bac Nord
01:21:44 Sébastien Soulé
01:21:46 alors je cite également
01:21:48 Christelle Marquesse, qui est une journaliste
01:21:50 à Toulon pour Radio France
01:21:52 spécialiste des faits divers
01:21:54 et la couverture des affaires judiciaires
01:21:56 qui a fait un travail avec vous assez remarquable
01:21:58 parce que vraiment, je l'ai dit plusieurs fois, c'est très émouvant
01:22:00 donc on va se
01:22:02 quitter en parlant d'autre chose
01:22:04 que l'Olympique de Marseille
01:22:06 c'est le quatrième entraîneur de la saison
01:22:08 Monsieur Gattuso
01:22:10 et alors vous savez que c'est le premier
01:22:12 entraîneur français à Marseille
01:22:14 depuis de nombreuses années
01:22:16 c'est Monsieur Gasset qui va être
01:22:18 là et l'OM est neuvième
01:22:20 donc alors je sais que vous
01:22:22 qui savez à peine que le ballon est rond
01:22:24 le football, vous voyez ça de loin
01:22:26 parce que dans les couloirs de la rue Dulm
01:22:28 de Normal Sup
01:22:30 on ne jouait pas au football mais
01:22:32 Marseille
01:22:34 il y a un célèbre Normania
01:22:36 qui écrit une page formidable "Jean-Pierre Gros sur le football"
01:22:38 bon alors vraiment, qu'est-ce qui se passe ?
01:22:40 qu'est-ce qui se passe ?
01:22:42 qu'est-ce qui se passe ?
01:22:44 on attend beaucoup, on en parlait mais à travers
01:22:46 tous les sujets, Marseille ça reste quand même
01:22:48 une ville passion et tous les sujets
01:22:50 deviennent passionnants chez nous
01:22:52 et du coup que ce soit
01:22:54 un entraîneur français, je lui souhaite
01:22:56 un bon courage parce que c'est pas
01:22:58 évident
01:23:00 et puis je pense que Marseille et le peuple
01:23:02 marseillais méritent d'avoir
01:23:04 une équipe qui aussi... - Le peuple marseillais
01:23:06 on parle de l'OM et tout de suite le mot
01:23:08 peuple marseillais est revenu
01:23:10 sur la ville on parle des
01:23:12 marseillais mais si vous parlez de football c'est le
01:23:14 peuple marseillais, c'est un peuple
01:23:16 - Du coup il mérite vraiment que
01:23:18 cette équipe oscille sur les
01:23:20 premières places du classement - Oui
01:23:22 bien sûr, bien sûr, vous êtes allé au
01:23:24 vélodrome M.Veyre, vous êtes une fois dans votre vie ? - Jamais
01:23:26 jamais, il me reste des choses à découvrir
01:23:28 - Bon bah écoutez
01:23:30 moi j'y ai passé ma vie dans l'ancien vélodrome
01:23:32 entre 88 et 93
01:23:34 et c'est vrai que c'est une ville
01:23:36 on va dire que des banalités sur Marseille
01:23:38 mais tout ce qu'on dit est vrai, voilà
01:23:40 tout ce qu'on dit est vrai
01:23:42 donc on ne le dit pas
01:23:44 Benoît, mais non mais c'est une ville
01:23:46 en fusion, tu poses le
01:23:48 pied sur le tarmac tu sais que t'es à mort
01:23:50 - C'est une ville organique quand tant de villes
01:23:52 sont des villes mortes - Oui, je rappelle
01:23:54 toujours, on m'avait appris ça
01:23:56 les canons
01:23:58 du port sont tournés
01:24:00 vers la ville, parce que celui qui était
01:24:02 à l'époque, alors je sais pas comment on appelait ça
01:24:04 le gouverneur, sans doute ça devait être le gouverneur
01:24:06 il avait compris qu'il y avait peut-être danger
01:24:08 et les canons il les avait pas mis sur les bateaux
01:24:10 qui arrivaient de l'extérieur, il les avait mis
01:24:12 sur les Marseillais
01:24:14 parce qu'il pensait qu'il pouvait avoir un petit danger
01:24:16 bon, c'est une ville assez éruptive
01:24:18 bien sûr, et ce stade vélodrome
01:24:20 est exceptionnel bien sûr, à jamais les premiers
01:24:22 - Il devait être journaliste - Je pense à mon ami
01:24:24 Cyprien Sini, à jamais les premiers
01:24:26 Mickaël était à la réalisation
01:24:28 Samuel était à la vision, Guillaume
01:24:30 était au son, merci à Marine Lanson
01:24:32 à Benoît Bouteille, toutes ces missions sont retrouvées sur
01:24:34 cnews.fr, Jean-Marc Morandini
01:24:36 dans une seconde, merci vraiment Sébastien Soulé
01:24:38 vraiment, merci
01:24:40 beaucoup pour ce moment
01:24:42 et on se retrouve ce soir pour l'heure des
01:24:44 prouts
01:24:46 [SILENCE]