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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bonjour à nos amis d'Europe 1.
00:00:03 Pour l'heure des pros jusqu'à 9h et 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30,
00:00:09 Gabriel Attal, fin de ne pas entendre la demande numéro 1 des agriculteurs.
00:00:15 Quelle est-elle ? La trésorerie.
00:00:18 Bien sûr, les paysans réclament l'abandon de normes imbéciles.
00:00:21 Bien sûr, ils veulent simplifier les procédures administratives.
00:00:24 Bien sûr encore, les règles de concurrence seront revues.
00:00:27 Tout cela demande du temps et un changement d'état d'esprit.
00:00:30 Mais aujourd'hui, le 10 du mois et parfois avant, il n'y a plus d'argent dans les caisses.
00:00:35 Les agriculteurs requièrent une année blanche.
00:00:38 Année blanche de cotisation sociale patronale.
00:00:41 Année blanche aussi auprès des banques qui pourraient suspendre le remboursement d'emprunts durant une année.
00:00:47 Le crédit agricole peut faire ça.
00:00:49 Le nerf de la guerre, c'est toujours l'argent.
00:00:52 Les annonces générales, c'est très bien.
00:00:54 Dire l'agriculture est placée au rang des intérêts fondamentaux de la nation, c'est très bien.
00:01:00 Mais ça ne fait pas plus d'argent dans la poche.
00:01:03 À la fin du mois, les paysans de ce pays attendent une chose.
00:01:07 Comment ils vont s'en sortir ?
00:01:10 Tout le reste est blabla et littérature.
00:01:14 Il est 9h, Chana Lusso.
00:01:16 (Générique)
00:01:26 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:28 Opération service après-vente pour Marc Fesneau ce matin.
00:01:31 Le ministre de l'Agriculture sera dans le Finistère pour rencontrer des agriculteurs.
00:01:36 L'occasion pour lui de revenir sur les dernières annonces faites par Gabriel Attal hier.
00:01:40 Annonces qui n'ont pas du tout convaincu.
00:01:42 Selon Robert Ménard, maire de Béziers, les agriculteurs sont le symbole d'une France oubliée.
00:01:48 Deux questions que vous n'arriverez pas à évacuer et qui sont immédiates,
00:01:52 c'est que les gens veulent gagner suffisamment d'argent pour vivre.
00:01:56 Et ils en ont ras le bol d'une concurrence étrangère.
00:02:01 Au fond, c'est le contraire de ce qui se dit, que l'Europe n'est pas suffisamment forte pour imposer à tout le monde les mêmes règles.
00:02:07 Je ne suis pas du tout anti-européen.
00:02:09 Gérald Darmanin a la une de Paris Match ce matin avec ses deux fils.
00:02:13 C'est une première pour le ministre de l'Intérieur.
00:02:15 Alors difficile de ne pas penser à Nicolas Sarkozy, qui lui-même avait posé à Beauvau en 2002 avec son fils Louis.
00:02:21 Une stratégie de Gérald Darmanin pour adoucir son image, certainement, alors qu'il n'est pas bien classé dans les enquêtes d'opinion.
00:02:28 Et puis à l'approche des Jeux Olympiques, une pièce de 2 euros sera distribuée aux 4 millions d'enfants scolarisés du CP au CM2.
00:02:36 Pas n'importe quelle pièce, une pièce de collection avec un athlète dessus.
00:02:39 Cette opération va coûter 16 millions d'euros, ce qui agace particulièrement les syndicats enseignants.
00:02:45 Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous Pascal.
00:02:47 - A l'école, on ne m'a jamais donné d'argent.
00:02:49 - Retournez-y Pascal.
00:02:51 - Je devrais.
00:02:54 - Vous êtes bien rattrapé depuis.
00:02:56 - Bonjour Chana et merci à vous et bonne journée.
00:02:59 Comment ça va ? Je vous en prie.
00:03:00 Alors vous êtes de retour.
00:03:02 Discaradé, vous êtes de retour.
00:03:04 Comment ça va ?
00:03:05 - Très bien et vous-même Pascal ?
00:03:06 - On a eu des bonnes infos politiques avec Florian.
00:03:08 - Je savais.
00:03:09 - On a eu des bons éditos, vraiment de la qualité.
00:03:13 - Du contenu, du contenu.
00:03:15 - Allez-y, rajoutez-en.
00:03:18 - Bonjour.
00:03:19 - J'ai très bien ce qu'il a dit ce matin.
00:03:20 - Je suis content qu'il soit revenu.
00:03:22 - Je suis d'accord.
00:03:23 - Merci Philippe.
00:03:24 - Ça nous fait plaisir que vous soyez là.
00:03:25 Vous nous avez parlé du voyage de noces qui a fait rire Vincent Ervwedge.
00:03:28 Sur le thème "profitez-en parce que le voyage de noces..."
00:03:30 - Oui parce que ça passe.
00:03:32 - Il rigole.
00:03:34 - Il rigole.
00:03:35 - Il rigole.
00:03:36 - Vous avez ramené un petit cadeau Pascal.
00:03:38 - Insigni.
00:03:39 - Voilà, insigni.
00:03:40 - Vous avez un très bon souvenir de mon voyage de noces.
00:03:42 - Comment ?
00:03:43 - J'ai un excellent souvenir de mon voyage de noces.
00:03:45 - Oui, ça m'a bien compris.
00:03:46 - La seule joie des gens mariés en général c'est d'assister au mariage des autres.
00:03:49 Une joie diabolique.
00:03:50 Pas moi, mais c'est pas mon cas.
00:03:52 - Sabrina Medjéber est avec nous.
00:03:54 Notre ami Olivier Dartigolle, Philippe Bilger.
00:03:57 Et là est Gérard Carreraud.
00:03:59 Gérard, bonjour.
00:04:00 - Bonjour.
00:04:01 - Je vous ai appelé hier parce qu'un instant est dramatique et grave.
00:04:03 Je vous ai dit que souhaitez-vous dire et faire ?
00:04:06 Un livre est sorti, signé Vincent Jauvert.
00:04:09 "À la solde de Moscou. Politique journaliste aux fonctionnaires.
00:04:12 Révélation sur ces Français qui espionnaient pour l'Est."
00:04:14 Et je vous ai dit, je vous ai laissé vraiment le choix.
00:04:17 Est-ce que vous voulez répondre, pas répondre, venir, pas venir, etc.
00:04:21 Voilà ce qui est écrit, Gérard Carreaud.
00:04:23 Vous avez été à Europe 1, un journaliste, une voix importante d'Europe 1.
00:04:27 Vous avez été directeur de l'information sur TF1.
00:04:29 - Oui, à Europe 1 d'abord.
00:04:31 - Exactement.
00:04:32 D'après les rapports de la STB, la sûreté de l'État,
00:04:37 Tchécoslovaque, le rédacteur en chef d'Europe 1,
00:04:40 renseignerait donc le service d'espionnage tchécoslovaque
00:04:42 sur les intentions internationales du président français.
00:04:45 Selon le dictionnaire de la STB,
00:04:47 il collabore avec les institutions tchécoslovaques
00:04:49 pour une raison idéologique, politique, patriotique ou matérielle.
00:04:52 Cette collaboration est souvent liée à une relation amicale
00:04:54 avec un employé de l'ambassade tchécoslovaque
00:04:56 auquel il transmet consciemment des informations secrètes.
00:04:59 D'après les rapports de la STB,
00:05:00 tout porte à croire que Gérard Karrourou,
00:05:02 lui, sait avec qui il discute.
00:05:04 En clair, on vous accuse d'être un espion,
00:05:07 d'avoir été un espion, de l'Est,
00:05:10 à la solde de Moscou et de la Tchécoslovaquie.
00:05:14 - Alors, effectivement, j'ai envie de répondre.
00:05:17 Vous m'en donnez l'occasion et je vous en remercie.
00:05:20 Tout cela est totalement faux,
00:05:23 mais je vais vous dire,
00:05:24 alors je ne vais pas vous répondre trop longuement
00:05:26 parce que je connais le principe de cette émission.
00:05:28 Tout cela, effectivement, consiste à dire
00:05:31 que je suis à la solde, non mais vous vous rendez compte,
00:05:33 à la solde de Moscou.
00:05:35 La solde, c'est quand on est payé.
00:05:37 Ça veut dire que non seulement j'étais un informateur,
00:05:41 un agent de service étranger,
00:05:44 en l'occurrence tchèque, ou tchécoslovaque,
00:05:48 et non seulement, mais je touchais de l'argent.
00:05:51 Tout ça est absolument faux.
00:05:53 Et vous imaginez quelle atteinte à mon honneur personnel.
00:05:57 Je suis journaliste depuis 58 ans.
00:06:00 J'ai été dans des grandes rédactions que j'ai dirigées.
00:06:04 Vous avez rappelé Europe et TF1, il y en a eu d'autres.
00:06:07 Et là, tout d'un coup, je reçois en pleine figure,
00:06:10 et j'ai passé une partie de mon week-end dernier,
00:06:14 quand j'ai appris ça,
00:06:15 à appeler mon fils et ma fille aux États-Unis,
00:06:18 mon fils qui est rédacteur en chef au New York Times
00:06:20 et ma fille qui est à l'ONU,
00:06:22 pour leur expliquer, ils avaient à l'époque
00:06:24 6 et 10 ans, 8 ans,
00:06:27 expliquer que dans cette période fin 1970,
00:06:31 début des années 80,
00:06:33 leur papa était un agent, quasiment un agent du KGB.
00:06:38 À l'origine de ça, il y a une seule chose vraie, une.
00:06:42 Effectivement, je connaissais beaucoup de monde,
00:06:45 je connaissais beaucoup de diplomates.
00:06:46 D'ailleurs, les plus nombreux que je connaissais
00:06:48 étaient des diplomates américains, entre parenthèses.
00:06:50 Mais personne ne me l'a reproché.
00:06:52 Mais j'ai connu des diplomates.
00:06:54 – Je crois que vous êtes marié avec une américaine.
00:06:56 – Je voyais énormément, je passais des week-ends avec.
00:06:59 Mais de toute façon, voir des diplomates
00:07:02 et voir des hommes politiques, ça faisait partie de mon boulot.
00:07:05 J'étais chef du service politique à Europe 1,
00:07:07 nommé par Jean-Luc Lagardère, pour qui j'avais beaucoup d'estime,
00:07:11 et par Étienne Moujotte, pour qui j'avais également beaucoup d'amitié.
00:07:14 Ces hommes m'ont fait confiance tout au long,
00:07:16 avant que d'autres ne me fassent confiance.
00:07:18 Et vous imaginez, la seule raison…
00:07:21 J'ai rencontré un jour un diplomate, dans une ambassade.
00:07:25 Ce diplomate était sympathique.
00:07:27 On a échangé nos cartes.
00:07:29 Il m'a dit "on peut déjeuner ensemble".
00:07:31 En quatre ans… Alors évidemment, la gestapo du monsieur en question
00:07:38 qui a fait le bouquin, a fait son travail.
00:07:40 Et on me reproche, je ne sais…
00:07:42 – Est-ce que vous portez plainte ?
00:07:44 – Alors, je vais porter plainte.
00:07:45 – Vous avez porté plainte ?
00:07:46 – Oui, j'ai porté plainte, simplement j'attendais que le livre soit…
00:07:49 Pour l'instant, j'ai donné une interview, je vous renvoie au point,
00:07:53 j'ai donné une longue interview à Valéry Tauragnan,
00:07:56 où je m'explique, mais si vous voulez, c'est une question d'honneur,
00:07:59 et c'est une question de vérité.
00:08:01 Moi, j'ai toujours été un journaliste libre.
00:08:04 Je n'ai jamais travaillé pour un média d'État.
00:08:07 J'ai toujours travaillé pour des médias privés.
00:08:09 J'ai eu la confiance d'hommes aussi éminents que Jean-Luc Lagardère,
00:08:13 Francis Brugge, et aujourd'hui Vincent Bolloré.
00:08:15 D'ailleurs, peut-être ceci explique peut-être cela.
00:08:19 On souligne, dans le chapitre qui me concerne,
00:08:22 on souligne que je travaille sur CNews.
00:08:24 On rappelle que j'ai été effectivement, dans mes 30 premières années de jeunesse,
00:08:28 proche des Ricardiens, et que maintenant, je travaille pour CNews.
00:08:32 En tout cas, moi je renvoie aussi au livre,
00:08:35 et merci de m'avoir donné l'occasion de m'expliquer,
00:08:39 et je porterai plainte contre ce livre infâme.
00:08:42 Pour le coup, ça me rappelle les procès de Moscou,
00:08:45 et le journaliste qui l'a écrit me rappelle le fameux procureur Vyshinski.
00:08:49 Dont acte Vincent Jauvert, à la solde de Moscou,
00:08:53 et j'entends que vous portez plainte contre lui,
00:08:56 et contre le seuil pour diffamation de l'intérêt.
00:08:58 - Bien sûr.
00:08:59 - Atteint comme meneur.
00:09:00 - L'actualité, on parlera tout à l'heure des agriculteurs,
00:09:05 mais c'est vrai que pas un jour sans que ces témoignages de femmes,
00:09:10 et notamment dans le milieu de cinéma, c'est de Malai César,
00:09:13 viennent dans l'actualité.
00:09:15 La comédienne et cinéaste Isilde Lebesco est revenue hier
00:09:18 dans une interview accordée au journal Le Parisien
00:09:20 sur sa relation avec Benoît Jacot.
00:09:22 Elle l'accuse de violence alors qu'elle n'avait que 16 ans.
00:09:25 C'est un témoignage qui est quand même très proche de celui de Judith Godrech.
00:09:29 Benoît Jacot me disait perpétuellement que j'étais grosse.
00:09:31 Il y a eu aussi des violences physiques, parfois sous le coup de la colère.
00:09:34 A l'intérieur, c'était aussi une emprise de destructrices,
00:09:37 une perte de soi, des violences psychologiques surtout.
00:09:39 Benoît Jacot pensait savoir mieux que moi qui j'étais et ce que je pensais.
00:09:43 Ce qui est très grave, c'est que j'ai vécu cette relation à 16 ans.
00:09:46 Cela a été constitutif de ma personnalité.
00:09:48 Une emprise engendre d'autres emprises.
00:09:50 La brigade des mineurs m'a appelé pour témoigner de ce que j'ai vécu
00:09:53 avec Benoît Jacot et avec Jacques Doyon.
00:09:55 Ce n'est pas normal qu'il faille un scandale médiatique
00:09:57 pour être écouté par la police et par les tribunaux.
00:10:00 Quand j'ai eu de graves problèmes avec les hommes,
00:10:02 j'ai été en contact avec la police et avec la justice
00:10:04 et je ne garde que choc et humiliation de ces expériences.
00:10:07 Donc c'est un témoignage très fort que vous pourrez lire dans Le Parisien.
00:10:12 Je voudrais qu'on réécoute ce qu'a dit hier Marie-Estelle Dupont.
00:10:15 Je trouvais que c'était tellement exceptionnel
00:10:17 que j'ai envie de le réécouter.
00:10:19 Comment elle a précisé ces mécanismes d'emprise,
00:10:23 ces processus exactement, qui se mettent en place.
00:10:26 Réécoutons ce que nous disait Marie-Estelle Dupont hier.
00:10:29 C'est très important de faire la différence entre l'emprise
00:10:34 et une relation de transmission.
00:10:37 C'est-à-dire que quand un adulte reçoit un jeune,
00:10:40 que ce soit en tant que professeur, que ce soit en tant que metteur en scène,
00:10:43 que ce soit même en tant que thérapeute,
00:10:45 il y a quelque chose d'une émergence libidinale très forte,
00:10:48 d'une passion qui peut se nouer.
00:10:50 C'est-à-dire que l'adulte est fasciné par le potentiel de cet adolescent,
00:10:53 il est stimulé intellectuellement par cette jeunesse,
00:10:57 par cette vitalité, et le jeune se sent regardé,
00:11:00 encouragé, reconnu, valorisé.
00:11:04 Et c'est ça qui doit gratifier chacun.
00:11:07 Le jeune d'être reconnu et encouragé et aidé,
00:11:10 et l'adulte d'être utile et d'être inspirant.
00:11:13 Point final.
00:11:15 Et pourquoi il y a des situations d'emprise ?
00:11:17 Et encore une fois, on ne parle pas, je suis d'accord avec vous, Pascal,
00:11:20 des histoires d'amour, qui sont de véritables histoires d'amour,
00:11:23 sur lesquelles je ne suis pas un commissaire politique en psychologie,
00:11:26 je n'ai pas mon avis à donner.
00:11:28 Mais ce qui est vrai, c'est que l'enfant n'était pas en capacité
00:11:31 de donner un consentement ou pas.
00:11:34 C'est-à-dire que les situations d'emprise, pour tous ceux qui l'ont vécu
00:11:37 dans leur famille ou à l'extérieur, on sait très bien que dans l'emprise,
00:11:40 il n'y a pas besoin de violence physique, il n'y a pas besoin de verrou aux portes.
00:11:43 Donc quand un adulte dit "mais enfin, elle n'était pas séquestrée,
00:11:46 elle avait la clé de l'appartement", on voit bien le tour de passe-passe,
00:11:49 on voit bien la manipulation.
00:11:51 Quelqu'un qui est sous emprise, il n'y a pas besoin de le forcer,
00:11:54 il va devenir le meilleur avocat de la relation qui le détruit.
00:11:57 -Ca n'a pas été regardé qu'il y a eu un père complètement narcissique
00:12:00 et mégalo qui n'était jamais là ou qui l'humiliait,
00:12:03 mais elle est prête à tout pour un peu d'attention de quelqu'un
00:12:06 qui lui fait croire qu'elle est quelque chose.
00:12:08 Et moi, je remercie Judith Godrej, parce que le problème pour nous,
00:12:11 thérapeutes, c'est que quand on reçoit des gens qui ont vécu de l'emprise
00:12:14 et qui essayent d'en sortir, l'entourage silencieux dit
00:12:17 "va traiter ça chez le psy".
00:12:20 Sauf que si dans la société, il y a une inversion des places,
00:12:23 comme disait M. Guénaud, qu'il y a une inversion entre la victime
00:12:26 et le développement scolaire, comme il y a dans mille situations,
00:12:29 cette victime est retraumatisée.
00:12:32 C'est-à-dire que son trauma est nié par la société.
00:12:35 Donc dans l'emprise, il n'y a pas d'amour, il y a un coupable
00:12:38 qui se nourrit de sa victime et qui fait croire à sa victime
00:12:41 qu'elle a de la chance d'être sa victime.
00:12:43 -On dit souvent "c'était mieux hier".
00:12:45 Eh bien, c'est mieux aujourd'hui que ces questions arrivent
00:12:49 dans le débat public et sensibilisent les parents, les enfants,
00:12:54 le monde professionnel, le monde privé.
00:12:57 Je trouve ça formidable.
00:12:59 Parce qu'il y a vraiment des gens qui se conduisent mal.
00:13:02 Et c'est bien que leur mécanisme soit démonté.
00:13:05 Il y a eu un film de la même manière avec Virginie Effira
00:13:08 qui est formidable, qui s'appelle "La nuit des forêts".
00:13:11 -L'amour et les forêts.
00:13:13 -Il y a une vertu pédagogique à ces films-là.
00:13:17 Parce qu'après, dans l'entourage, on peut dire "attention".
00:13:21 -Le dernier plan de ce film, celui qui l'a metté sous emprise
00:13:25 est fouté parce qu'elle le gagne.
00:13:27 -Oui.
00:13:28 Qu'en pensez-vous, Philippe Bilger ?
00:13:30 -Je vous rejoins.
00:13:32 -Mais !
00:13:33 -C'est un immense progrès.
00:13:35 -C'est un immense progrès, il est évident.
00:13:38 Mais juste une chose.
00:13:40 -Il n'y a pas de "mais".
00:13:42 -On a l'impression qu'il y a 30, 40, 50 ans,
00:13:46 ces phénomènes d'emprise aboutissant à des comportements inadmissibles
00:13:52 étaient la règle.
00:13:54 -Non.
00:13:55 -Non, c'est là-dessus que je...
00:13:57 Il y avait déjà, à l'époque, des gens qui avaient de la tenue,
00:14:01 qui savaient s'empêcher et résister.
00:14:04 Deuxième élément, et là, j'attire l'attention
00:14:07 sur votre intelligence et celle de nos amis,
00:14:11 sur le fait qu'il faut faire attention tout de même,
00:14:15 me semble-t-il, une femme peut déposer plainte
00:14:20 sans qu'elle soit forcément crue par principe.
00:14:25 On a le droit de questionner pour l'administration de la preuve.
00:14:30 -Vous avez raison, mais là, ce n'est pas le sujet.
00:14:33 -C'est un peu le sujet.
00:14:35 -Non, parce qu'elle a 16 ans.
00:14:37 -Oui, mais même.
00:14:39 -Ce n'est pas "mais même".
00:14:41 -Si j'avais le temps, j'irais plus loin.
00:14:44 -Je vais vous démontrer.
00:14:46 Juste un mot sur la notion d'emprise.
00:14:49 Elle est très importante, mais il ne faudrait pas
00:14:52 que la notion d'emprise, par moment,
00:14:55 se substitue à des preuves qu'on n'a pas.
00:14:58 C'est-à-dire que quand on n'a pas de preuves,
00:15:01 il était sous emprise.
00:15:03 -C'est intéressant, parce qu'elle dit
00:15:05 qu'il n'y a pas besoin de verrou aux portes,
00:15:08 mais il n'y a pas besoin de preuves
00:15:10 si cette gamine est en quatrième
00:15:12 et que l'emprise est exercée par un adulte.
00:15:15 Il n'y a pas besoin de preuves.
00:15:17 La caractérisation même de cette situation
00:15:20 n'est pas acceptable.
00:15:22 -Mais tout dépend de quoi est faite l'emprise.
00:15:25 Je ne voudrais pas parler à la place
00:15:28 de quelqu'un qui, en général,
00:15:31 tient ce point de vue,
00:15:33 tout emprise n'est pas scandaleuse.
00:15:36 -Ce n'est pas ce qu'on dit.
00:15:38 -C'est sur l'emprise de son âge mineur.
00:15:41 -C'est le sujet.
00:15:43 -C'est-à-dire accepter l'idée
00:15:45 que lorsque je ne suis pas d'accord avec vous,
00:15:48 c'est tout même un peu le sujet.
00:15:50 -Il n'y a pas de sujet
00:15:52 quand une jeune fille de 15 ans
00:15:54 est avec un homme de 52 ans.
00:15:56 Est-ce qu'on peut être d'accord là-dessus ?
00:15:59 -Bien sûr. C'est tout ce que je viens de dire.
00:16:02 On a le droit de pousser plus loin.
00:16:05 -Ce qui m'intéresse, c'est ça.
00:16:07 Je voulais vous montrer un extrait.
00:16:09 Un film était sorti à l'époque
00:16:11 de Benoît Jacot
00:16:13 et avec Isilde Lebesco.
00:16:15 Vous allez voir le reportage
00:16:17 qui avait été fait
00:16:19 pour France Télévisions à l'époque.
00:16:22 Entendez bien la dernière phrase.
00:16:25 Elle est absolument extraordinaire.
00:16:28 C'était un film en noir et blanc
00:16:30 de Benoît Jacot qui était sorti.
00:16:32 Je cherchais le titre.
00:16:34 Je vais le retrouver dans une seconde.
00:16:37 -Du noir et blanc pour les années 70
00:16:39 et pour raconter une folle histoire d'amour.
00:16:42 Ils ont 18 et 20 ans.
00:16:44 Elle, la petite fille riche.
00:16:46 Lui, le beau ténébreux,
00:16:48 auteur d'un cas sanglant.
00:16:50 Elle l'a suivi dans sa cavale.
00:16:52 Chronique d'une descente aux enfers,
00:16:54 du romanesque pur jus.
00:16:56 Benoît Jacot a entraîné son héroïne,
00:16:58 Isilde Lebesco.
00:17:00 Une jeune actrice touchée
00:17:02 par la détermination de son personnage.
00:17:05 -Je suis très contente d'être avec elle.
00:17:08 Je trouve ça très beau.
00:17:10 -C'est le début d'une cavale
00:17:12 de plus d'une année.
00:17:14 Elisabeth Fangé était l'une d'elles.
00:17:16 Inculpée pour recel de criminels,
00:17:18 elle aura 10 ans de mise à l'épreuve.
00:17:20 Son prince arabe, qu'elle ne reverra plus,
00:17:22 sera abattu en 1980.
00:17:24 Elle en a fait un livre,
00:17:26 Benoît Jacot, une fiction.
00:17:28 Il tient à respecter
00:17:30 la noblesse des sentiments de l'auteur.
00:17:34 -Ca va ? Ils n'ont rien ?
00:17:36 C'est comme un devoir pour moi
00:17:38 de ne pas la trahir, en quelque sorte.
00:17:41 Pour elle, c'était quelque chose
00:17:43 de très important,
00:17:45 de l'ordre du destin,
00:17:47 de la destinée qui lui était arrivée.
00:17:49 Et que je restituais ça,
00:17:51 c'était comme restituer
00:17:53 quelque chose de grave, oui, vraiment.
00:17:56 -On va où ?
00:17:58 -Je ne sais pas.
00:18:00 -On va à la maison.
00:18:02 -Ce n'est pas du Bonnie and Clyde.
00:18:04 On est ici, dans l'intime,
00:18:06 au cœur du cœur d'un joli papillon
00:18:08 qui se brûle les ailes avec la fougue
00:18:10 et l'inconscience de la jeunesse.
00:18:12 Avec Benoît Jacot, le romantisme
00:18:14 a encore de beaux jours devant lui.
00:18:16 -Avec Benoît Jacot, le romantisme
00:18:18 a encore de beaux jours devant lui.
00:18:20 C'est un film qui s'appelait "À tout de suite"
00:18:22 qui est sorti en 2004.
00:18:24 Parallèlement à cela,
00:18:26 il y a le film de Jacques Doyon
00:18:28 qui pourrait sortir ces prochains jours.
00:18:30 Ce film a été joué avec Nora Hamzaoui.
00:18:36 "Nora Hamzaoui", ça s'appelle "CE2".
00:18:40 C'est un film qui doit sortir dans quelques jours.
00:18:43 La sortie du film de Jacques Doyon
00:18:45 dans lequel j'ai tourné il y a 4 ans est maintenue.
00:18:47 Je ne soutiens pas cette décision
00:18:49 qui, d'après moi, représente un mépris
00:18:51 vis-à-vis de la parole des femmes.
00:18:53 Ce qui se passe dans le milieu du cinéma
00:18:55 et qui, je l'espère, s'étend à d'autres milieux
00:18:57 est essentiel et important.
00:18:59 C'est une des actrices de ce film, "CE2"
00:19:01 qui devait sortir de Jacques Doyon
00:19:04 ces prochains jours.
00:19:06 Je ne sais pas s'il sortira ou pas,
00:19:10 si le producteur a décidé de cela.
00:19:13 Demain, Judith Godrech parlera au César.
00:19:17 C'est une séquence globale
00:19:19 qui montre une partie du monde du cinéma.
00:19:23 - Tout en ayant dit ce que j'ai dit tout à l'heure,
00:19:25 je ne suis pas favorable au fait que les oeuvres ne sortent pas.
00:19:27 C'est peut-être une compétitivité et une contradiction,
00:19:29 mais je l'assume.
00:19:31 - Je ne sais pas quoi vous dire.
00:19:33 Oui, oui, je ne sais pas quoi vous dire.
00:19:35 Je ne sais pas quoi vous dire.
00:19:37 - Pour reverser les bénéfices au fond d'aide à l'enfance ?
00:19:41 - Vous le dites sérieusement ?
00:19:43 - Oui, je le dis sérieusement.
00:19:45 - Oui, oui.
00:19:47 - Sincèrement, le vrai problème, vous avez raison,
00:19:49 16 ans, 52 ans, et ça dure 5 ans
00:19:51 et personne ne trouve rien à dire.
00:19:53 Et la consoeur qui fait ce petit...
00:19:55 C'est consternant.
00:19:57 C'est consternant.
00:19:59 Le sujet que vous avez diffusé à la France Télévisions
00:20:01 est tellement accablant de bêtises,
00:20:03 d'enflure, de naïveté.
00:20:05 C'est confondant, je trouve.
00:20:07 - Oui.
00:20:09 - Confondant.
00:20:11 Pas grand-chose à rajouter.
00:20:13 La trahison et le type qui parle de l'amour
00:20:15 alors qu'il se sert de cet enfant comme d'un jouet.
00:20:17 L'amour et la sincérité.
00:20:19 Vraiment le traître.
00:20:21 - Oui, mais en fait,
00:20:23 Robert Hossein, qui s'est marié
00:20:25 avec Caroline Eliade-Chef, elle avait 15 ans,
00:20:27 et lui en avait 35,
00:20:29 c'était la grande star du cinéma français.
00:20:31 - 35, c'est pas 52. Et puis le mariage, il suffit pas à tout expliquer.
00:20:33 Et à tout laver.
00:20:35 C'est au Mexique qu'on pense ça. On viole les filles,
00:20:37 puis après on les épouse.
00:20:39 Et le viol était finalement une façon de manifester
00:20:41 la sincérité de son désir. C'est ce que disent les gars
00:20:43 qui sont devant les tribunaux.
00:20:45 Le mariage change rien.
00:20:47 - Oui, mais ce que je veux dire, c'est que...
00:20:49 - La violence. Initiale.
00:20:51 - La sincérité, lorsqu'on voit
00:20:53 avec de la distance comment elle agissait,
00:20:55 on peut être sûr...
00:20:57 - Vous avez une société cynique qui prend tout d'un coup
00:20:59 un regard de fleurs bleues
00:21:01 et parle de romantisme pour regarder
00:21:03 des trucs qui sont profondément dégueulasses.
00:21:05 - Oui.
00:21:07 - C'est désarmant. Le mélange est absolument désarmant.
00:21:09 - C'est l'érotisation
00:21:11 de la pédocriminalité, en fait.
00:21:13 Et c'est très bien que Judith Cordrèche
00:21:15 ait pris la parole, et c'est très bien
00:21:17 que Nora Hamzaoui ne soutienne pas
00:21:19 la diffusion de ce film.
00:21:21 - Et demain... - Il faut continuer à briser
00:21:23 cet omerta. - Et demain, évidemment,
00:21:25 la parole de Judith Cordrèche sera un des événements,
00:21:27 j'imagine, de la soirée.
00:21:29 Vous avez vu ça,
00:21:33 monsieur...
00:21:35 J'ai déjà oublié votre nom. - Ami.
00:21:37 - Vous êtes vraiment...
00:21:39 Je m'attendais à tout, mais à ça.
00:21:41 - Vous avez vu ça ?
00:21:43 "Décret arrêté circulaire
00:21:45 texte généraux, ministère de l'Economie, des Finances
00:21:47 et de la Souveraineté Industrielle et Numérique".
00:21:49 - Non, j'ai pas... - "Sont annulés en 2024
00:21:51 les crédits d'un montant de 10 milliards".
00:21:53 Donc là, le décret est annoncé.
00:21:55 Et vous savez quel est le poste qui est le plus annulé ?
00:21:57 De dépenses ? - Allez-y.
00:21:59 - Ah oui, vous n'avez pas travaillé, en fait.
00:22:01 - Là, j'étais... - Vous étiez à 1 000.
00:22:03 - C'est l'écologie.
00:22:05 - L'écologie.
00:22:07 - 2 milliards d'économies
00:22:09 qui sont faites sur l'écologie.
00:22:11 - C'est intéressant, d'ailleurs.
00:22:13 - Surtout si c'est l'écologie punitive.
00:22:15 - C'est intéressant, c'est que ce qu'on...
00:22:17 - Parce qu'autrement, vous voyez, il y a
00:22:19 effectivement les...
00:22:21 - On enlève un peu moins, mais...
00:22:23 En fait, c'était des dépenses supplémentaires.
00:22:25 On les enlève tout de suite, des 2 milliards.
00:22:27 Et comme dit très justement Gérard,
00:22:29 c'était sans doute de l'économie
00:22:31 précisément punitive.
00:22:33 Donc, écologie, développement
00:22:35 durable, 2 milliards, pays...
00:22:37 Alors, il y a plein de choses sur... Après, vous verrez.
00:22:39 Sur la biodiversité,
00:22:41 prévention des risques, on enlève, etc.
00:22:43 On fait des économies de ce type-là.
00:22:45 - Donc, c'est intéressant parce qu'il y a peut-être
00:22:47 enfin une prise de conscience sur
00:22:49 ces sujets. Les agriculteurs,
00:22:51 je le disais, le Premier ministre a détaillé
00:22:53 hier matin les mesures des gouvernements
00:22:55 visant à répondre à la
00:22:57 colère des agriculteurs. Il y a un sondage
00:22:59 qui montre que les Français, ça c'est tout à fait étonnant,
00:23:01 91% des Français
00:23:03 approuvent le mouvement.
00:23:05 - Ben oui. - C'est pas rien.
00:23:07 - Non. - 91%. Et écoutez...
00:23:09 - Il n'y a plus de blocage. - Comment ?
00:23:11 - Il n'y a plus de blocage. Le mouvement, là, il est...
00:23:13 Il est silencieux pour le moment.
00:23:15 Enfin, il est silencieux. Ils sont très présents dans les médias.
00:23:17 Il n'y a plus de blocage sur les routes.
00:23:19 - Un premier blocage, il y a 62.
00:23:21 - Il y a 62. - C'est plus
00:23:23 le fort de la crise d'il y a 15 jours.
00:23:25 - Oui, mais... Chez Lactalis,
00:23:27 M. Bénier,
00:23:29 qui est un des hommes les plus riches
00:23:31 du monde, a été...
00:23:33 Comment dire ?
00:23:35 Bloqué. - Mais ce qui est intéressant,
00:23:37 c'est de voir que quand les tracteurs
00:23:39 étaient au port de Paris ou dans
00:23:41 de nombreuses villes, il y avait des blocages, là,
00:23:43 les Français continuaient à soutenir le mouvement. Et d'ailleurs,
00:23:45 c'est pour ça qu'il n'y a pas eu d'intervention policière
00:23:47 ou qu'on n'ait pas allé les déloger. - Écoutons Gabriel Attal.
00:23:49 Je disais tout à l'heure, il parle, évidemment,
00:23:51 c'est très bien de faire rentrer
00:23:53 l'agriculture au rang
00:23:55 des intérêts fondamentaux. - Oui, c'est un bruit.
00:23:57 - Mais c'est des phrases. Ce qu'on veut,
00:23:59 ce que veulent les agriculteurs, c'est de l'argent.
00:24:01 Donc, année blanche, très concret,
00:24:03 c'est ça qu'ils demandent. Je ne sais pas s'il le faut.
00:24:05 Ils demandent des choses très concrètes, très précises.
00:24:07 Écoutez Gabriel Attal hier.
00:24:09 - D'abord, et conformément
00:24:11 à mon engagement, le projet de loi d'orientation
00:24:13 agricole reconnaît, noir sur blanc,
00:24:15 dans la loi, notre objectif
00:24:17 de souveraineté agricole et alimentaire
00:24:19 et place l'agriculture
00:24:21 au rang des intérêts fondamentaux
00:24:23 de la nation, au même titre que
00:24:25 notre sécurité et notre défense nationale.
00:24:27 C'est un acte fort.
00:24:29 C'est une reconnaissance attendue et légitime.
00:24:31 C'est le rappel qu'il n'y a pas de pays
00:24:33 sans paysans et qu'il n'y a pas de France
00:24:35 sans agriculture. Depuis 3 semaines,
00:24:37 avec mon gouvernement, nous n'avons
00:24:39 pas cessé d'agir pour être à la hauteur
00:24:41 de cette confiance. Avec un mot d'ordre,
00:24:43 nous ne mentirons pas, nous ne trahirons pas.
00:24:45 Nous serons au rendez-vous de ces responsabilités.
00:24:47 - Il était un des hommes
00:24:49 les plus riches du monde,
00:24:51 le PDG de Lactalis. Il est au moins un des hommes
00:24:53 les plus riches de France. - Oui, mais il y a un sujet, parce que quand des producteurs
00:24:55 laitiers disent au patron de Lactalis
00:24:57 "Est-ce que vous ne pouvez pas faire
00:24:59 quelque chose pour nous sur le prix rémunérateur
00:25:01 quand Lactalis fait 28 milliards
00:25:03 d'euros de chiffre d'affaires,
00:25:05 tant mieux pour eux. En 2022, il y a un vrai sujet.
00:25:07 Il y a quelque chose qui ne va pas,
00:25:11 qui dysfonctionne. - Il est 9h24,
00:25:13 on va donner l'antenne à Thomas Hill.
00:25:15 Thomas Hill, vous savez qu'il y a plein de gens qui vous écoutent
00:25:17 et qui disent "Qu'est-ce qu'il est beau ce Thomas Hill
00:25:19 quand il arrive à 9h25,
00:25:21 qu'est-ce qu'il est beau, qu'est-ce qu'il a l'air gentil,
00:25:23 qu'est-ce qu'il a l'air sympathique. - Votre maman, surtout,
00:25:25 vous pouvez le dire. - Bien évidemment.
00:25:27 On va vous laisser jusqu'à 10h30,
00:25:29 même jusqu'à 11h sur Europe.
00:25:31 Vous serez avec Annie Dupéret,
00:25:33 notamment, je crois.
00:25:35 Merci et bonne émission
00:25:37 sur Europe 1 avec Thomas Hill.
00:25:39 Et nous, on va marquer une pause. On parlera évidemment
00:25:41 de l'agriculture. On parlera de Gérald Darmanin
00:25:43 avec cette photo. - Avec ses deux fils.
00:25:45 - John John Kennedy.
00:25:47 - Ou Nicolas Sarkozy. - Exactement.
00:25:49 - Gérald Gérald. - Comment, comment ?
00:25:51 - Gérald Gérald.
00:25:53 - Gérald Gérald, bien sûr.
00:25:55 - Il ne s'appelle pas Gérald Junior, non ?
00:25:57 - Il ne s'appelle pas Gérald Junior, le fils de Gérald Junior.
00:25:59 - Je pense que vous allez être sur scène.
00:26:01 Vous savez, un stand-up.
00:26:03 - Il s'appelle Max Emiliens.
00:26:05 - Max Emiliens.
00:26:07 - Max, trait d'union, Emiliens ?
00:26:09 - Oui. - Comment ça, avec un sérieux handicap dans la vie, ce garçon ?
00:26:11 - Non, arrêtez.
00:26:13 - Non, non, non, il ne faut pas dire ça.
00:26:15 - Mais non, mais c'est minable. Dites pas ça.
00:26:17 - Pourquoi ? - Mais parce que ça, c'est pas bien.
00:26:19 - Ah bon ? - Écoutez, je retire cette phrase
00:26:21 pour vous. - Ne dites pas ce que vous pensez.
00:26:23 - Voilà. - Oui, c'est vrai.
00:26:25 - Je ne dis pas ce que je pense. - C'est bête.
00:26:27 On parlera de la
00:26:29 thermondisation de Paris,
00:26:31 les bidonvilles dans Paris,
00:26:33 il y a des choses quand même
00:26:35 effrayantes, et on revient
00:26:37 dans une seconde.
00:26:39 Il est 9h32,
00:26:43 alors,
00:26:45 mon ami...
00:26:47 - C'est horrible.
00:26:49 - Il est revenu,
00:26:51 Gauthier Lebret est revenu, comme vous le savez,
00:26:53 il a eu un peu de sang parce qu'il a convolé
00:26:55 et très gentiment,
00:26:57 il m'a acheté un petit cadeau
00:26:59 là où vous étiez.
00:27:01 - J'étais au pays des petits scarabées.
00:27:03 - Donc je voulais le remercier, ça m'a beaucoup touché.
00:27:05 Et Marine, je vous remercie
00:27:07 aussi du cadeau que vous ne lui avez pas rapporté.
00:27:09 - Vous partagez le même bureau,
00:27:11 vous le mettrez dans votre bureau commun. - Attention, il est revenu
00:27:13 fringant comme Bonaparte.
00:27:15 - Oui, vous êtes un...
00:27:17 Essayez de prendre modèle sur Florian Tardif
00:27:19 qui a été vraiment dans la rigueur.
00:27:21 - Vous ne l'avez pas suffisamment souligné.
00:27:23 - Il fallait y retourner. - Il fallait y retourner.
00:27:25 - Et dans la qualité de sa formation. - Oui, Eliott Deval est très bon le week-end aussi.
00:27:27 - Exactement.
00:27:29 Sommeil à la midi,
00:27:31 c'est à vous,
00:27:33 pour les infos.
00:27:35 - Eux aussi manifestent,
00:27:37 mais contre la réforme des retraites,
00:27:39 les dockers de toute la France lancent une grève
00:27:41 de 24 heures à l'appel
00:27:43 de la CGT. Déjà,
00:27:45 la polémique, la distribution des livres
00:27:47 et pédagogiques sur les JO à 4 millions
00:27:49 d'écoliers et la pièce de 2 euros
00:27:51 qui l'accompagne soulèvent la colère des enseignants.
00:27:53 Un total de 8 millions d'euros
00:27:55 qui passent mal alors que, pente à boucler
00:27:57 leur fin de mois.
00:27:59 Et puis, objectif lune pour Intuitive Machine,
00:28:01 la société américaine va tenter de poser
00:28:03 son alunisseur Nova-C,
00:28:05 un engin qui transporte des instruments
00:28:07 pour la NASA et qui doit se poser
00:28:09 au pôle Sud. - C'est vrai que je ne veux pas faire
00:28:11 de la polémique surtout, mais quel est l'intérêt
00:28:13 de donner une pièce de 2 euros
00:28:15 à des enfants ? Alors ça coûte 16 millions d'euros,
00:28:17 ce qui n'est évidemment rien sur le budget de l'État,
00:28:19 mais quel est l'intérêt de donner
00:28:21 une pièce de 2 euros ? - J'allais vous le demander.
00:28:23 Je ne sais pas pourquoi
00:28:25 on donne 2 euros au jeu.
00:28:27 - Parce que c'est une pièce inédite avec un athlète
00:28:29 dessus pour, évidemment,
00:28:31 les JO, mais c'est une histoire de symbole
00:28:33 quand vous annoncez un plan d'économie
00:28:35 de 10 milliards d'euros et que vous
00:28:37 distribuez 16 millions. Effectivement, dans le budget
00:28:39 de l'État, ce n'est pas grand-chose, mais comme si ce n'était rien,
00:28:41 donnez-le aux professeurs.
00:28:43 - C'est comme de donner des passes régionales
00:28:45 qui débouchent sur des achats considérables
00:28:47 de mangas japonaises.
00:28:49 Franchement, moi, je suis pour la lecture,
00:28:51 mais quand on donne un pass culturel et que ça
00:28:53 débouche sur des achats massifs
00:28:55 de mangas japonaises... - Avec ces 2 euros, c'est vrai que c'est...
00:28:57 Moi, j'en ai un peu assez de cette
00:28:59 com en permanence,
00:29:01 c'est vrai que je voudrais vraiment...
00:29:03 - On aimerait bien savoir qui a décidé cela.
00:29:05 Bon, peut-être Amélie Oudéa Castera ?
00:29:07 - Mais non,
00:29:09 vous étiez partie, mais vous savez qu'elle n'est plus ministre
00:29:11 de l'Éducation nationale.
00:29:13 - Vous êtes au courant de l'affaire ?
00:29:15 - Je suis partie. Vous savez qu'elle est toujours ministre des Sports.
00:29:17 - Oui, mais...
00:29:19 Bon.
00:29:21 On va écouter M. Legras, Édouard Legras.
00:29:23 C'est un céréalier. J'étais avec lui hier
00:29:25 sur Europe 1. C'est passionnant d'écouter
00:29:27 ces gens-là. Il fait 800 000 euros
00:29:29 de chiffre d'affaires par an,
00:29:31 céréalier. Est-ce que vous savez combien de remboursements
00:29:33 d'emprunts il a à la banque
00:29:35 par an ?
00:29:37 - 200 000.
00:29:39 - 200 000. Parce qu'une moissonneuse batteuse, vous savez combien ça coûte ?
00:29:41 - Très cher. Je le sais.
00:29:43 - C'est une bonne réponse. 500 000 euros.
00:29:45 500 000 euros, une moissonneuse. Vous savez combien ça coûte un tracteur ?
00:29:47 - 150 000 euros.
00:29:49 - 150 000 euros un tracteur. Donc, évidemment, c'est des investissements
00:29:51 massifs. Et il demande
00:29:53 donc une année blanche. Ils ont besoin de
00:29:55 trésorerie. Écoutez-le.
00:29:57 - On est des gens courtois
00:29:59 et polis. Il n'y a pas de raison.
00:30:01 Mais on va lui dire qu'il faut avancer.
00:30:03 Alors, normalement, il doit nous refaire des annonces samedi.
00:30:05 Je reviens sur la trésorerie.
00:30:07 Il y a quelque chose de tout simple. J'ai encore rencontré
00:30:09 le ministre vendredi dernier. Notamment,
00:30:11 c'est sur les contrats EDF.
00:30:13 Par exemple, je suis irrigant.
00:30:15 Nos contrats d'électricité ont été multipliés par quatre
00:30:17 avec la crise en Ukraine.
00:30:19 Donc, si vous voulez, j'ai un budget d'irrigation qui est passé
00:30:21 de 10 000 à 40 000 euros.
00:30:23 - Pourquoi ? J'ai toujours pas compris pourquoi l'électricité
00:30:25 Vincent Herouet est multipliée par quatre à cause de
00:30:27 la guerre en Ukraine.
00:30:29 - J'aime bien quand vous posez des questions comme ça.
00:30:31 A brûle pour point. Alors, la question de cours.
00:30:33 La réponse, c'est que
00:30:35 l'Europe
00:30:37 profitait de l'énergie à bas coût,
00:30:39 peu chère,
00:30:41 que lui fournissait la Russie.
00:30:43 C'était ça, l'intérêt d'avoir
00:30:45 des oleoducs qui ont été,
00:30:47 des gazoducs qui ont été,
00:30:49 comme vous le savez, dynamités
00:30:51 en sous-sol, sous la mer.
00:30:53 Et nous nous sommes privés, donc.
00:30:55 Oui, nous nous sommes privés, donc, de cette...
00:30:57 La guerre en Ukraine
00:30:59 nous a privés, pour l'essentiel,
00:31:01 de cette source d'énergie. Nous importons
00:31:03 désormais... Ben dis-moi, on importe
00:31:05 de grands prix. On a, pendant deux ans,
00:31:07 du gaz de schiste liquéfié américain
00:31:09 à grands prix,
00:31:11 très cher. Donc, tout ça
00:31:13 explique le renchérissement de l'énergie.
00:31:15 - Avec une opération qui fait que le prix de l'électricité
00:31:17 est basé sur
00:31:19 le cours du gaz.
00:31:21 - Alors, ça, c'est autre chose.
00:31:23 Vous avez plein d'effets pervers. C'est-à-dire qu'on achète, en réalité,
00:31:25 l'énergie russe,
00:31:27 on l'achète, mais pas...
00:31:29 Elle est renchérie parce que
00:31:31 les Russes la revendent
00:31:33 via la Zimbabwe, par exemple, à des Indiens
00:31:35 qui
00:31:37 la transforment et nous la revendent.
00:31:39 Donc, ça fait un détour invraisemblable.
00:31:41 Il y a plusieurs acteurs. Et pof !
00:31:43 Ceci explique que votre agriculteur
00:31:45 est mûr. Ceci explique
00:31:47 que votre paysan ne voit pas
00:31:49 le bout de son champ. - On s'aligne sur les prix allemands.
00:31:51 - Et, à la fin du mois,
00:31:53 crie famine. - Les jeunes agriculteurs... - On a l'honneur d'avoir vendu l'Allemagne,
00:31:55 qui a vendu sur le terrain du gaz
00:31:57 et qui a terminé à Gazprom,
00:31:59 de l'indépendance de l'Allemagne. - Les jeunes agriculteurs
00:32:01 ont pris la parole, évidemment. Qu'attendent-ils
00:32:03 de ce salon qui arrive ? Comment réagissent-ils ?
00:32:05 Je vous propose de les écouter.
00:32:07 - Comme
00:32:09 il l'a reconnu lui-même,
00:32:11 bien sûr que ça ne va pas
00:32:13 assez vite pour nos agriculteurs qui sont
00:32:15 sur le terrain, car il l'a très bien dit,
00:32:17 chaque jour qui passe dans l'attente
00:32:19 est un jour de trop, au vu de
00:32:21 l'ampleur des attentes, au vu des besoins qu'il y a
00:32:23 pour apporter des réponses.
00:32:25 Nous serions aussi malhonnêtes de
00:32:27 pas reconnaître que les choses bougent et que
00:32:29 les choses tendent à aller
00:32:31 vers le bon sens. - On a besoin de mesures
00:32:33 pour les cérales, parce que les cérales
00:32:35 aujourd'hui, avec 180 eurotones, quand vous faites
00:32:37 5 tonnes de rendement, ça ne passe pas.
00:32:39 Vous pouvez mettre tout bout à bout, ça ne passe pas.
00:32:41 Financièrement, ça ne passe pas.
00:32:43 Donc aujourd'hui, si on avait
00:32:45 des mesures comme ça, comment les gens vont faire
00:32:47 pour aller semer leur champ ? Ils n'ont pas la trésorerie
00:32:49 pour acheter les
00:32:51 produits, donc ils sont obligés d'emprunter.
00:32:53 Emprunter à 4 ou 5%,
00:32:55 ces intérêts, derrière, ça fait
00:32:57 de la trésorerie à moins sur nos exploitations.
00:32:59 Aujourd'hui, comme on dit,
00:33:01 la colère est là, clairement.
00:33:03 Et malheureusement,
00:33:05 j'ai l'impression que c'est
00:33:07 tout pour faire calmer
00:33:09 encore la colère des agriculteurs.
00:33:11 - La colère monte avant le salon, Mathieu Deveze.
00:33:13 - Des tonnes de terre déversées
00:33:18 devant la préfecture, à Rennes.
00:33:20 Une action coup de poing menée par une quarantaine
00:33:22 d'agriculteurs bretons, loin d'avoir
00:33:24 été convaincu par les annonces de Gabriel
00:33:26 Attal, certains pourraient durcir
00:33:28 le mouvement, lors du salon de l'agriculture
00:33:30 qui débute samedi.
00:33:32 - Il y a une délégation qui va monter à Paris, en fin de semaine.
00:33:34 Et là, s'il n'y a rien du tout
00:33:36 sur les prairies permanentes, c'est sûr
00:33:38 qu'on sera amenés
00:33:40 à bouger encore plus
00:33:42 et je pense que là, on ne va plus maîtriser
00:33:44 les gens. - On en a marre de se mobiliser.
00:33:46 Très clairement, on en a marre.
00:33:48 Maintenant, on veut des avancées concrètes.
00:33:50 Les petites miettes que nous a
00:33:52 données ce matin Attal
00:33:54 ne nous vont pas. Ça nous énerve aussi.
00:33:56 Même colère dans le Tarn-et-Garonne,
00:33:58 où des dizaines d'agriculteurs bloquent
00:34:00 depuis mardi la 62 entre Montauban
00:34:02 et Agen. Quelques minutes après
00:34:04 la conférence de presse du Premier ministre,
00:34:06 suivie avec attention par les agriculteurs,
00:34:08 un tracteur arrive. L'entrée
00:34:10 du péage est recouverte de lisiers.
00:34:12 Les agriculteurs dénoncent notamment
00:34:14 le manque de moyens de la profession.
00:34:16 - Ça fait 10 ans qu'on n'investit plus,
00:34:18 ça fait 10 ans qu'on fait tirer le matériel
00:34:20 parce qu'on n'a pas les moyens de se le payer,
00:34:22 que derrière on trime comme des cons
00:34:24 et qu'on fait ça à la main.
00:34:26 On a des avancées au niveau politique, mais il faut
00:34:28 qu'elles soient actées et qu'au niveau administration
00:34:30 ça passe, c'est pas le cas encore aujourd'hui.
00:34:32 On peut avoir des avancées politiques, mais par rapport à la loi,
00:34:34 comme la loi sur l'eau ou l'environnement, on n'avance pas.
00:34:36 Emmanuel Macron est donc attendu de pied ferme
00:34:38 lors de l'inauguration du salon, car
00:34:40 les agriculteurs réclament désormais la concrétisation
00:34:42 des promesses du gouvernement.
00:34:44 - Et que dit le président de la République ?
00:34:46 - J'ai envie de dire que c'est souvent
00:34:48 un peu le même type de réaction.
00:34:50 Parfois ça peut être un numéro vert
00:34:52 pour l'État, et lui c'est le grand débat.
00:34:54 Emmanuel Macron veut relancer un grand débat.
00:34:56 Et quelques jours de l'ouverture du salon,
00:34:58 il entend calmer la colère grâce à un nouveau grand débat.
00:35:00 - Mais il n'y a pas besoin de débat en fait.
00:35:02 C'est ça qui est sidérant.
00:35:04 Si demain il arrive
00:35:06 qui dit "année blanche,
00:35:08 cotisation sociale",
00:35:10 il n'y a plus besoin de débat.
00:35:12 Tout le monde sait, tout le monde a compris
00:35:14 la difficulté.
00:35:16 Le président pense toujours que des mots
00:35:18 sont plus importants.
00:35:20 - Et des cahiers de doléances aussi.
00:35:22 - De la communication.
00:35:24 Vous verrez que samedi au salon,
00:35:26 il va créer une première petite agora
00:35:28 pour lancer ce que vous venez de dire.
00:35:30 - Oui, alors moi j'ai le souvenir
00:35:32 qu'à part David Béger...
00:35:34 - En même temps, on ne peut pas dire
00:35:36 de l'extérieur, je ne suis pas dans les secrets
00:35:38 de l'élaboration gouvernementale,
00:35:40 on ne peut pas dire que le gouvernement
00:35:42 depuis que la crise agricole
00:35:44 s'est manifestée,
00:35:46 ne fait rien.
00:35:48 Et il y a pourtant une impatience
00:35:50 énorme de la part des agriculteurs.
00:35:52 Alors qu'il y a des petites mesures,
00:35:54 je l'admets,
00:35:56 qui ont été annoncées par Gabriel Attal,
00:35:58 qui seront mises en oeuvre,
00:36:00 qu'ils sont déjà,
00:36:02 les mesures à long terme, ça on peut craindre
00:36:04 qu'elles s'enlisent dans l'immense
00:36:06 marée des promesses non tenues.
00:36:08 - Année blanche, c'est très important.
00:36:10 - Oui, mais j'entends bien.
00:36:12 - Sabrina Medjugor.
00:36:14 - Après les émeutes, il y a une loi qui a été votée
00:36:16 le 25 juillet 2023, qui autorisait
00:36:18 précisément, le gouvernement prend des ordonnances
00:36:20 dans un délai de 2 à 3 mois, qui a supprimé
00:36:22 notamment certaines procédures.
00:36:24 Pourquoi est-ce que le Premier ministre n'applique pas
00:36:26 ce type de mesure concernant les agriculteurs ?
00:36:28 Pourquoi faut-il ouvrir un débat ? Pourquoi ne faut-il pas
00:36:30 légiférer en urgence comme il l'a fait après les émeutes ?
00:36:32 - En tout cas, ce que je trouve,
00:36:34 on va faire...
00:36:36 Il y aura quelques 200 personnes,
00:36:38 syndicalistes, agriculteurs, associations,
00:36:40 sont attendues autour du Président de la République.
00:36:42 Et voilà, on va faire...
00:36:44 Imaginez, pour répondre à la crise des Gilets jaunes en 2019,
00:36:46 le Grand Débat avait eu un bilan...
00:36:48 - Mais quel débat ?
00:36:50 - Honnêtement, ça avait été une vraie réussite pour Emmanuel Macron.
00:36:52 - Bien sûr.
00:36:54 - Parce que, souvenez-vous dans quel état il était en 2019.
00:36:56 Il fait le Grand Débat, c'est une réussite formidable
00:36:58 parce qu'il se sort de ça.
00:37:00 Simplement, les cahiers de déléance, personne ne les a lus.
00:37:02 Le résultat du Grand Débat, c'est un grand taux.
00:37:04 Donc, ça a marché une fois.
00:37:06 - Oui.
00:37:08 - Parce qu'il a un talent personnel pour faire ça.
00:37:10 - Il a probablement lâché quand même 15 ou 20 milliards.
00:37:12 - Oui.
00:37:14 - Et après, il a fait le Grand Débat.
00:37:16 - Et à chaque fois, les Grands Débats lui sont imposés
00:37:18 pour les Gilets jaunes.
00:37:20 C'était la seule manière de se tirer d'un guet-pied.
00:37:22 - Oui, mais...
00:37:24 - Il n'a rien compris.
00:37:26 - C'est son meilleur exercice.
00:37:28 - Il est très bon là-dedans.
00:37:30 - Qu'est-ce que vous voulez faire avec les paysans ?
00:37:32 S'il se met au milieu, il va parler tout le temps.
00:37:34 Vous savez comment c'est.
00:37:36 Voilà, c'est facile.
00:37:38 - Il a des mesures concrètes.
00:37:40 - C'est rapide.
00:37:42 - C'est ça que tu attends.
00:37:44 - C'est la semaine où ils ont annoncé 10 milliards d'économies.
00:37:46 C'est toujours pareil.
00:37:48 - Gérald Darmanin, la une de Paris Match.
00:37:50 C'est intéressant.
00:37:52 Décodons cette une.
00:37:54 Voyons ce qu'a dit.
00:37:56 Effectivement, vous parliez de Nicolas Sarkozy.
00:37:58 Mais je crois qu'on a la célèbre photo
00:38:00 de John Kennedy
00:38:02 qui est récente.
00:38:04 - Oui.
00:38:06 - John Kennedy qui est resté.
00:38:08 Celle-là dans l'histoire.
00:38:10 C'était dans le bureau Oval.
00:38:12 - Avec John John sous la table.
00:38:14 - Voilà.
00:38:16 Son père l'appelait John John.
00:38:18 - Oui, John John.
00:38:20 - Qui est mort, bien sûr.
00:38:22 Le fils de John Kennedy.
00:38:24 Dans un accident d'avion.
00:38:26 C'est une interview très intéressante
00:38:28 de Gérald Darmanin.
00:38:30 Il dit des choses
00:38:32 que les autres ne disent pas.
00:38:34 Par exemple, il dit
00:38:36 "Certains français vivent l'insécurité
00:38:38 et n'ont pas un sentiment d'insécurité.
00:38:40 Et quand bien même cela serait un sentiment,
00:38:42 il ne peut y avoir de jugement moral
00:38:44 de la part des gens bien protégés
00:38:46 qui disent que ce n'est pas si grave."
00:38:48 Des gens bien protégés.
00:38:50 Les gens qui habitent au Flore ou près du Flore
00:38:52 n'ont pas de soucis avec l'insécurité.
00:38:54 Elle est moins grande que ailleurs.
00:38:56 Il dit aussi
00:38:58 "Aujourd'hui j'alerte sur le rajeunissement
00:39:00 de cette violence.
00:39:02 Je vous rappelle que nous suivons
00:39:04 pour radicalisme religieux
00:39:06 et passage à l'acte terroriste
00:39:08 en moins de 20 ans."
00:39:10 C'est quand même intéressant.
00:39:12 Et puis il fait un lien,
00:39:14 et tout le monde ne le fait pas,
00:39:16 et c'est peut-être ça le plus important.
00:39:18 Cela pose d'abord des questions
00:39:20 d'éducation et d'autorité.
00:39:22 Celles des parents de l'école de l'Etat.
00:39:24 Cela pose aussi la question
00:39:26 de l'immigration et de l'intégration.
00:39:28 Le respect bien évidemment du policier,
00:39:30 mais je maintiens qu'Emmanuel Macron
00:39:32 ne parle jamais de l'immigration.
00:39:34 Jamais !
00:39:36 Pour lui l'immigration n'existe pas.
00:39:38 - Un gros mot.
00:39:40 - Non, ce sont des Français.
00:39:42 - Il avait donné le taux d'étranger
00:39:44 dans la délinquance.
00:39:46 - Il a raison, ce sont des Français.
00:39:48 Des surseuls de France, français.
00:39:50 Donc il ne fait aucun lien avec ça.
00:39:52 Et Gérald Darmanin, lui, le fait.
00:39:54 Je trouve que ça mérite
00:39:56 qu'on puisse en parler.
00:39:58 Sauf que j'ai été très étonné
00:40:00 de voir cette couverture de Paris Match
00:40:02 et le reportage à l'intérieur.
00:40:04 Parce que ça n'est pas seulement
00:40:06 une opération mimétique
00:40:08 avec des exemples illustres
00:40:10 ou présidentiels.
00:40:12 Mais je pense qu'il n'aurait jamais
00:40:14 accepté de se livrer
00:40:16 à un tel entretien
00:40:18 avec des photographies
00:40:20 relativement éthymes
00:40:22 où on voit ces deux enfants
00:40:24 si ils n'étaient pas
00:40:26 des ambitions au plus haut niveau.
00:40:28 Ça n'a aucun sens sinon.
00:40:30 Et les extraits que vous venez de donner
00:40:32 sont très révélateurs
00:40:34 du fait que lui, en tout cas,
00:40:36 croit qu'il a un discours
00:40:38 suffisamment fort et structuré
00:40:40 pour emporter une forte adhésion.
00:40:42 - Alors on fait souvent le parallèle
00:40:44 entre Gérald Darmanin et Nicolas Sarkozy.
00:40:46 Et c'est vrai que Nicolas Sarkozy,
00:40:48 dans Match également, avait fait...
00:40:50 - En 2002.
00:40:52 Il venait d'arriver Place Beauvau.
00:40:54 - Voilà. Alors là, elle est encore
00:40:56 plus signifiante parce que le garçon
00:40:58 était... ça doit être Louis, son fils,
00:41:00 qui était sous le bureau,
00:41:02 un peu comme John Kennedy.
00:41:04 Et il y a souvent parallèle.
00:41:06 - Et le parallèle est intéressant.
00:41:08 Évidemment, deux ministres de l'intérieur,
00:41:10 les deux photos avec leur fils,
00:41:12 et puis les deux hommes ont loupé
00:41:14 deux fois Matignon chacun.
00:41:16 C'est-à-dire que Nicolas Sarkozy
00:41:18 au profit d'abord de Jean-Pierre Raffarin
00:41:20 puis de Dominique de Villepin.
00:41:22 Ça s'est terminé pour Dominique de Villepin,
00:41:24 qui aurait bien aimé être président en 2007.
00:41:26 On verra comment ça se termine pour Gabriel Attal.
00:41:28 Et Gérald Darmanin, il a loupé évidemment
00:41:30 Matignon après le 49-3 sur les retraites.
00:41:32 Il était le favori et finalement,
00:41:34 Emmanuel Macron a fait le choix de reconduire
00:41:36 Elisabeth Borne. Et on se souvient
00:41:38 de cette rentrée à Tourcoing où elle s'invite
00:41:40 au dernier moment pour fliquer le ministre de l'Intérieur.
00:41:42 D'ailleurs, petite anecdote, Libération avait titré
00:41:44 "Premier fliqué de France" à ce moment-là.
00:41:46 Vous savez ce qu'a fait Gérald Darmanin ?
00:41:48 Il a pris la une de Libé, il l'a agrandie
00:41:50 et il l'a mise dans son bureau.
00:41:52 Et puis il l'a loupé évidemment après
00:41:54 la motion de rejet sur la loi Immigration
00:41:56 rendant impossible son accession à Matignon
00:41:58 au profit de Gabriel Attal.
00:42:00 Il n'a pas bien vécu cette nomination.
00:42:02 Il n'a renoncé à rien.
00:42:04 À la lecture de l'interview
00:42:06 où d'ailleurs il dit qu'il y a une chose
00:42:08 intéressante sur l'actualité, c'est "News"
00:42:10 et "Arkhom" et "Conseil d'État".
00:42:12 On mesure une chose, c'est que contrairement
00:42:14 à des chapeaux à plumes dans la Macronie,
00:42:18 Gérald Darmanin a un ancrage.
00:42:20 C'est tourcoing.
00:42:22 Et donc il a un lien direct
00:42:24 à des réalités populaires, immédiates
00:42:26 que d'autres n'ont absolument pas.
00:42:28 Et ça, ça transpire dans l'ensemble
00:42:30 de l'interview.
00:42:32 Et c'est ce qui fait une différence.
00:42:34 C'est pour ça qu'on dit souvent qu'on regrette
00:42:36 le statut de député-maire.
00:42:38 C'est ce qui fait une différence avec d'autres.
00:42:40 Emmanuel Macron, il le sait de la même manière.
00:42:42 Voilà, c'est tout.
00:42:44 Il ne dit pas dans une porte de reste.
00:42:46 Il dit avec la même proximité.
00:42:48 Il y a quelque chose dans la politique
00:42:50 qui relève d'une sincérité réelle ou pas.
00:42:52 Non, je le crois vraiment.
00:42:54 Mais quand vous êtes en permanence
00:42:56 à Tourcoing, vous n'êtes pas
00:42:58 à animer un grand débat.
00:43:00 Vincent Herouet.
00:43:02 Vincent Herouet.
00:43:04 Ah, pardon.
00:43:06 Je n'ai rien à dire.
00:43:08 J'ai reçu mon voisin,
00:43:10 je le trouve formidable, il me parle de la sincérité.
00:43:12 Alors je regarde mieux la photo.
00:43:14 C'est toujours ce côté.
00:43:16 C'est le choc des photos d'abord.
00:43:18 Où vous venez-vous ?
00:43:20 Je regarde les photos.
00:43:22 La sincérité, je regarde la bibliothèque
00:43:24 de Gérald Darmanin.
00:43:26 Et ça est bien composé.
00:43:28 Vous avez donc cet ouvrage de la Pléiade.
00:43:30 Merveilleux d'avoir le temps de lire la Pléiade.
00:43:32 Quand on a une vie si occupée.
00:43:34 Le perfide.
00:43:36 De Gaulle sous perfide.
00:43:38 Un instant de vérité.
00:43:40 On lève le voile.
00:43:42 Ah oui, c'est bien.
00:43:44 Belmondo quand même.
00:43:46 Ah, bien.
00:43:48 Vous avez raison.
00:43:50 La petite affichette du professionnel.
00:43:52 Avec son gros pétard.
00:43:54 Si vous voulez me dire que quand un homme politique...
00:43:56 Que tout est composé, que rien n'est laissé au hasard.
00:43:58 La sincérité, il n'y en a aucune là-dedans.
00:44:00 De quoi tu parles ?
00:44:02 Il n'y a pas de sincérité.
00:44:04 Tu es désabusé.
00:44:06 Il le dit mais je l'envoie.
00:44:08 Il parle le langage du pays réel.
00:44:10 Il le dit sur la vidéo.
00:44:12 Il est désabusé.
00:44:14 Aucunement.
00:44:16 Tu n'as plus d'émerveillement.
00:44:18 Moi je peux en avoir un en essayant de regarder.
00:44:20 C'est vraiment pas possible.
00:44:22 Olivier Lardigonne a vu la Vierge en iso par exemple.
00:44:24 C'est merveilleux.
00:44:26 Mais quel artiste.
00:44:28 Un mot s'il vous plaît.
00:44:30 Qu'un ministre de l'intérieur.
00:44:32 Qui est appelé à sans doute s'engager dans les courses aux plus hautes fonctions de ce pays.
00:44:36 Oui.
00:44:38 Qu'il valide une photo avec des livres derrière.
00:44:40 Tout ça vous avez évidemment raison.
00:44:42 Mais vous...
00:44:44 Le sujet ce n'est pas dans les livres.
00:44:46 Mais je ne découche pas.
00:44:48 Si vous me permettez.
00:44:50 Bien sûr que c'est de la com.
00:44:52 Bien sûr qu'il y a une partie plus exactement de com.
00:44:54 Mais il n'y a pas que de la com.
00:44:56 Je le répète.
00:44:58 Lorsqu'un ministre de l'intérieur dit cela pose aussi la question de l'immigration et de l'intégration.
00:45:00 Le respect bien évidemment du public.
00:45:02 Yann De Maillot.
00:45:04 Mais quel est le rapport ?
00:45:06 Yann De Maillot.
00:45:08 Mais la République ne dit pas ça.
00:45:10 Mais Vincent.
00:45:12 Vous avez entendu Gabriel Attal parler de ça ?
00:45:14 L'immigration et le rapport avec la sécurité ?
00:45:16 Non.
00:45:18 Vous avez un ministre de l'intérieur qui en parle.
00:45:20 Donc moi je trouve que ça fait sens.
00:45:22 Après il ne faut pas juste parler.
00:45:24 Il faut aussi agir.
00:45:26 Je pense que le réalisme devrait accepter parfois Vincent.
00:45:28 Qu'il peut y avoir une forme de sincérité.
00:45:30 Non.
00:45:32 Il faut avoir une forme de sincérité.
00:45:34 Même dans une opération de communication bien huilée.
00:45:36 Dans le choix des livres.
00:45:38 Comme le dit Pascal.
00:45:40 Le texte est important.
00:45:42 Cher maître.
00:45:44 Mon frère à côté de moi est un journaliste.
00:45:46 Non.
00:45:48 Il n'est pas un avocat.
00:45:50 Il n'est pas un avocat.
00:45:52 Vous n'avez commis deux erreurs en deux secondes.
00:45:54 On dirait Thomas Legrand.
00:45:56 On dirait un pleurier.
00:45:58 Vous avez appelé un magistrat maître.
00:46:00 Non.
00:46:02 C'est ça.
00:46:04 Son discours surplomb.
00:46:06 Vous pouvez admettre la lucidité dans l'analyse sociologique
00:46:08 de certains quartiers.
00:46:10 Certaines difficultés sociales.
00:46:12 Au-delà même de la communication.
00:46:14 Et des artifices de la communication.
00:46:16 Il est rare dans ce gouvernement
00:46:18 à mettre des mots sur les mots.
00:46:20 Après il y a 10% des OQTF seulement qui sont réalisés.
00:46:22 Les chiffres de l'insécurité sont très mauvais.
00:46:24 C'est une autre chose.
00:46:26 Mais si déjà on arrive à poser un diagnostic correct et juste.
00:46:28 C'est une grande avancée.
00:46:30 Il dit par exemple de Marine Le Pen.
00:46:32 Je pense que ce serait un grand malheur pour la France.
00:46:34 Parce qu'elle est absolument incapable de gérer ce vieux pays.
00:46:36 Si complexe et si grand.
00:46:38 Il dit également le conseil constitutionnel est le garant d'un état de droit.
00:46:40 Se fondant sur notre constitution.
00:46:42 Je pense que le conseil dans son rôle comme un arbitre dans un match.
00:46:44 Et s'en prendre à l'arbitre n'est jamais bon signe.
00:46:46 Chacun doit rester à sa place.
00:46:48 Pour éviter un gouvernement des juges.
00:46:50 Les juges sont là pour trancher des litiges.
00:46:52 Pour rendre la justice.
00:46:54 Pour appliquer les lois choisies.
00:46:56 Pour être légitimement élu.
00:46:58 Je suis désolé.
00:47:00 Il y a des choses dans cette interview.
00:47:02 On reproche souvent la parole politique.
00:47:04 De ne pas être construite.
00:47:06 Cette interview il y a des choses.
00:47:08 C'est Laurence Ferrari qui a fait cette interview.
00:47:10 Je la trouve très intéressante.
00:47:12 Sur le plan politique.
00:47:14 Permettez-moi de vous le dire.
00:47:16 Tiscarabé.
00:47:18 On va vous laisser.
00:47:20 L'analyse est profonde.
00:47:22 De même comme vous m'expliquez.
00:47:24 Que Gérald Darmanin.
00:47:26 Il a.
00:47:28 Ce que vous m'expliquez juste à l'instant.
00:47:30 Le sens du réel.
00:47:32 Parce qu'il est enraciné.
00:47:34 C'est la première chose qu'il dit.
00:47:36 Mon Ennahamois c'est Tourcoing.
00:47:38 C'est la légende même de la photo.
00:47:40 Il n'y a pas besoin de creuser beaucoup.
00:47:42 Pour comprendre qu'on est une entreprise de com.
00:47:44 Et que le message qu'il fait passer.
00:47:46 C'est celui d'or.
00:47:48 Point barre.
00:47:50 - Vincent chacun a un itinéraire personnel dans la vie.
00:47:52 - Il a un itinéraire particulier.
00:47:54 C'est un fils de femme de ménage.
00:47:56 Et il est ministre de la République de l'intérieur.
00:47:58 Il peut être président de la République un jour.
00:48:00 Je trouve que c'est une image de la France.
00:48:02 Que je trouve intéressante.
00:48:04 - Mais vous avez le droit.
00:48:06 - De pouvoir s'élever dans la société.
00:48:08 - C'est tout.
00:48:10 - Et de ne plus espérer un grand destin à ce ministre.
00:48:12 Vous avez votre droit.
00:48:14 On n'est pas obligé non plus d'applaudir.
00:48:16 A toutes les entreprises de communication.
00:48:18 Montées par des professionnels de la chose.
00:48:20 - Quand vous parlez de l'immigration.
00:48:22 Moi je vous parle de Mayotte.
00:48:24 Ca vous indigne.
00:48:26 Je suis désolé.
00:48:28 A Mayotte.
00:48:30 La barge qui unit l'aéroport à la grande île.
00:48:32 N'est toujours pas en état de fonctionner.
00:48:34 Les gens sont toujours présents.
00:48:36 - Mais ne vous énervez pas.
00:48:38 - Mais ça c'est la réalité.
00:48:40 Le réel il est épais.
00:48:42 - Mais vous avez raison.
00:48:44 Je ne peux pas entendre ce que vous dites.
00:48:46 - Vous pouvez pas passer d'un côté aux agriculteurs.
00:48:48 En disant que les agriculteurs ne se satisfont pas.
00:48:50 D'un discours d'un blabla.
00:48:52 Qui est évanescent.
00:48:54 Et de l'autre juste après dire.
00:48:56 Formidable.
00:48:58 - Je n'ai pas dit ça non plus.
00:49:00 Je vous dis qu'on parle toujours de l'entre-soi.
00:49:02 Des énarques.
00:49:04 Des petits hommes gris.
00:49:06 Et vous avez un homme qui vient de nulle part.
00:49:08 Donc ça m'intéresse.
00:49:10 - Pardonnez-moi.
00:49:12 De juger un politique.
00:49:14 A ses résultats.
00:49:16 - On va se faire un minimum de travail de journalistique.
00:49:18 A savoir ne pas être totalement dupe.
00:49:20 Devant les artifices du pouvoir.
00:49:22 - Vous avez raison là-dessus.
00:49:24 - Bon.
00:49:26 - Nous avons raison tous les deux.
00:49:28 - Qu'est-ce qu'on est bien.
00:49:30 - Une synthèse.
00:49:32 - C'est une émission de pluralisme.
00:49:34 - C'est du BS.
00:49:36 - J'ai envie de poser une question à Patrick Chesnay.
00:49:38 - Il va pas se coucher.
00:49:40 - Oui.
00:49:42 Parce que Patrick Chesnay va vous remplacer.
00:49:44 Quoique Florian Tardif s'y était plutôt bien.
00:49:46 On vous succède.
00:49:48 Mais je vais lui demander une question qui va l'embarrasser.
00:49:50 Est-ce qu'Emmanuel Macron
00:49:52 est un bon comédien ?
00:49:54 - Je ne suis pas Patrick Chesnay.
00:49:56 Donc ce n'est pas moi qui dois le prendre.
00:49:58 - Je pense que je vais lui poser cette question.
00:50:00 Parce qu'hier il a fait un discours.
00:50:02 - C'est un très bon communicant.
00:50:04 Ça c'est certain.
00:50:06 Comme Gérald Darmanin.
00:50:08 - La pause à tout de suite.
00:50:10 On reçoit Patrick Chesnay.
00:50:12 - Patrick Chesnay est avec nous.
00:50:14 On le remercie.
00:50:16 Vous venez régulièrement nous voir.
00:50:18 - Oui.
00:50:20 - Ça nous fait plaisir.
00:50:22 - Moi aussi.
00:50:24 - Vous allez bien ?
00:50:26 - Pas mal.
00:50:28 Je suis dans une pièce qui trouve un public.
00:50:30 Les gens ont l'air très contents.
00:50:32 - La pièce s'appelle "Secret".
00:50:34 C'est une comédie de Sébastien Blanc.
00:50:36 Le pitch est "Ne laissez jamais un ami vous confier un secret".
00:50:38 - Oui c'est ça.
00:50:40 - Il y a deux vérités qui s'opposent.
00:50:42 C'est une histoire de jumeaux.
00:50:44 Il y a un jumeau qui explique que si le premier homme qui a fait du feu
00:50:50 n'avait pas dit à un second qui lui-même n'avait pas répété à un troisième,
00:50:54 on en serait où ?
00:50:56 Et l'autre qui au contraire dit
00:50:58 si le mec qui a compris comment faire du feu
00:51:00 qu'est-ce qu'il a fait ?
00:51:02 Il a confié son secret à un ami.
00:51:04 Cet ami il a fait quoi ?
00:51:06 Il a confié son secret à un autre ami.
00:51:08 - Vous jouez les deux rôles ?
00:51:10 - Oui, je suis le jumeau.
00:51:12 - Et vous êtes avec Laurent Gamelon.
00:51:14 - Qui joue excellemment bien le cœur antique de cette histoire.
00:51:20 Le metteur en scène qui reçoit les secrets,
00:51:22 les aveux inavouables des deux jumeaux.
00:51:26 Et qui fait que la pièce monte dans une espèce de journée cauchemardesque.
00:51:32 - C'est au théâtre de la Madeleine, c'est jusqu'au 31 mars.
00:51:34 C'est du mercredi au samedi à 21h.
00:51:36 Et vous voyez l'affiche à l'instant
00:51:38 avec les deux rôles que vous jouez.
00:51:44 Il est 10h03, on est un poil en retard.
00:51:46 Sommeillé à la midi, je vous demande de pardonner le rappel des titres.
00:51:48 - Eux aussi manifestent et réclament l'équité avec les agriculteurs.
00:51:56 Les ouvriers du BTP battent le pavé au cœur de leur revendication.
00:52:00 Une fiscalité aménagée pour le gazole non routier.
00:52:04 Déplacement compliqué ce matin dans le Nord.
00:52:06 La circulation des TER suspendue sur plusieurs lignes à cause de vents violents.
00:52:10 Au total 26 départements en vigilance aurore.
00:52:13 Orange à cause de la tempête Louis.
00:52:15 Et puis l'heure du procès pour l'armurière du film Rust.
00:52:18 Deux semaines d'audience pour déterminer sa responsabilité
00:52:21 dans la mort de la directrice de la photo du film lors du tournage.
00:52:25 Alec Baldwin qui doit répondre de la même accusation
00:52:28 sera jugé à une date ultérieure.
00:52:30 - Merci Sommeillat.
00:52:32 Vous aviez une question à poser Vincent Herouet.
00:52:34 Parce que je vous sens particulièrement en forme ce matin.
00:52:37 - Vous êtes tout le temps en train de dénoncer vos petits camarades.
00:52:39 Je demandais à notre invité si jouant les jumeaux il touchait double cachet.
00:52:43 C'est vraiment une question...
00:52:45 - Prosaïque.
00:52:46 - Je...
00:52:48 Oui je touche le double cachet de Laurent Gamelon ça c'est sûr.
00:52:52 - Mais ça c'est normal.
00:52:55 - Laurent c'est une vanguarde.
00:52:56 - Dans quel sens ?
00:52:57 - Vous savez que je n'ai aucune idée de qui est le cachet.
00:53:00 Vous êtes une vedette du théâtre.
00:53:02 Les gens viennent forcément sur votre nom parce qu'ils vous connaissent.
00:53:06 Et au théâtre ça fonctionne comme ça ?
00:53:07 Ça fonctionne beaucoup comme ça au théâtre ?
00:53:09 - Il y a un minimum.
00:53:10 - Plus que aussi.
00:53:11 Mais je ne sais pas ce que gagne un acteur de théâtre.
00:53:13 - Il y a un pourcentage sur les recettes.
00:53:15 - Ah oui ?
00:53:16 - Oui c'est 10% ou 12 ça dépend.
00:53:18 - Vous avez 10% sur les recettes du soir ?
00:53:20 - C'est pas mal.
00:53:22 - Pardon ?
00:53:23 - Je ne sais pas le théâtre.
00:53:24 Il y a combien de personnes au théâtre de la madame ?
00:53:26 - Ne répondez pas.
00:53:28 - D'autres questions ?
00:53:31 - C'est pas donné le théâtre.
00:53:34 C'est un peu plus cher, c'est un spectacle.
00:53:37 D'ailleurs moi je vais souvent au théâtre.
00:53:38 Ce qui me frappe c'est que c'est un public quand même assez...
00:53:41 qui n'est pas jeune.
00:53:42 - Ça dépend.
00:53:43 Il y a beaucoup de jeunes et même plus de jeunes que de gens d'un certain âge.
00:53:47 - Donc ça c'est bien.
00:53:48 - Oui c'est très encourageant.
00:53:49 - C'est dans les écoles ?
00:53:50 - Très bien.
00:53:51 - C'est scolaires qui viennent ?
00:53:52 - Non.
00:53:53 - Il n'y a pas de scolaires ?
00:53:54 - Moi la dernière pièce de théâtre où je suis allé,
00:53:56 j'étais entouré de classes.
00:53:57 - Oui mais c'est le théâtre public.
00:53:58 - C'était comment ?
00:53:59 - C'était le théâtre public peut-être.
00:54:00 - On est dans le théâtre privé.
00:54:01 Les places sont chères et voilà.
00:54:03 C'est autre chose.
00:54:04 - Et c'est vrai que le théâtre est un peu différent de ce point de vue du cinéma.
00:54:08 C'est que la tête d'affiche au théâtre,
00:54:11 les gens viennent vous voir parce qu'ils ont un lien avec vous depuis...
00:54:13 - Oui, oui.
00:54:14 Il y a quelque chose de cet ordre-là.
00:54:16 Mais c'est très difficile à définir pourquoi les gens viennent voir telle pièce ou telle autre.
00:54:20 Je pense que la pièce y est pour beaucoup quand même.
00:54:22 Alors il y a les têtes d'affiche, comme vous dites,
00:54:24 qui positionnent un peu le spectacle.
00:54:26 Après, c'est le fameux bouche à oreille.
00:54:29 Au bureau le lendemain, il faut que...
00:54:33 Pour qu'une pièce marche, il faut qu'au bureau le lendemain,
00:54:36 le type qui l'a vue la veille dise à ses potes "J'ai vu une pièce hier, je me suis éclaté", etc.
00:54:42 Là, ça va marcher.
00:54:43 Si c'est simplement "Oui, c'est pas mal, non, c'est bien", ça suffit pas.
00:54:47 Alors si c'est "Oh, je me suis fait chier", bon, ça on parle pas.
00:54:51 Mais voilà, il faut vraiment qu'on soit dans le dithérambique
00:54:56 pour que le bouche à oreille fonctionne et que le spectacle marche.
00:54:59 Ce qui semble être le cas, là.
00:55:02 Donc c'est plutôt sympathique et agréable.
00:55:06 - On a eu un extrait peut-être avec Marine Lenson,
00:55:08 et je rappelais le nom de la pièce, "Secret", au pluriel.
00:55:13 Secret.s, au pluriel.
00:55:16 C'est de l'écriture inclusive ?
00:55:18 - Non. Non, non, je vous rassure tout de suite.
00:55:20 - Vous m'avez fait peur, parce qu'elle a été inclusive.
00:55:23 - Non, non, c'est "Secret", au pluriel.
00:55:26 - C'est pas votre truc.
00:55:27 Voyons un extrait, et puis on salue Laurent Gamelon,
00:55:30 qui est un comédien d'humeur, de tempérament.
00:55:34 Cherchez le terme, qui avait commencé chez Boulevard, d'ailleurs,
00:55:39 au Théâtre de Boulevard.
00:55:40 - Oui, je crois, oui.
00:55:41 - En tout cas, il s'était fait connaître comme ça,
00:55:43 et puis qui est régulièrement dans des pièces plutôt de Vaudville, de Boulevard.
00:55:47 - Oui, c'est ça, on est dans...
00:55:49 Cette pièce est un petit peu différente d'une comédie de Boulevard classique.
00:55:54 C'est-à-dire que c'est l'arbre entier de la comédie.
00:55:57 Il y a une élégance dans l'écriture, il y a une légèreté,
00:56:00 il y a une folie qui fait qu'il y a une espèce d'adhésion du public.
00:56:05 C'est quelque chose qu'on ne voit pas dans le Boulevard,
00:56:07 parce qu'on est quand même dans la comédie de Boulevard,
00:56:09 quelque chose d'un peu différent de ce qu'on voit d'habitude.
00:56:11 Et ça a l'air de créer des enthousiastes, quoi.
00:56:15 Et ça, c'est...
00:56:16 Enfin, c'est une des raisons pour lesquelles je l'ai fait,
00:56:18 parce que j'ai cru à cette pièce, puis faire du jumeau.
00:56:21 Le jumeau antipathique, cynique, manipulateur,
00:56:24 et en face, le jumeau innocent, infantile et gogole.
00:56:28 C'est toujours assez amusant de passer de l'un à l'autre.
00:56:29 - Vous avez joué hier soir ?
00:56:30 - Oui.
00:56:31 - Bon, c'est crevant, c'est fatigant.
00:56:33 - C'est assez fatigant, oui.
00:56:36 Pourquoi cette question ?
00:56:38 - Non, je m'intéresse toujours à l'énergie qu'il faut,
00:56:41 parce que ça fait des années que vous êtes sur scène,
00:56:43 et c'est une question...
00:56:44 - Non, non, mais attention, je fais beaucoup de sport,
00:56:47 je fais attention à ce que je mange,
00:56:49 et voilà, c'est un entraînement.
00:56:51 D'autres questions ?
00:56:53 - Non, on voit l'extrait.
00:56:55 - J'avais un choix à faire, ce choix, je l'ai fait !
00:56:58 - Mais tu crois pas que tu l'as fait un petit peu trop vite, ce choix ?
00:57:01 - Mais non, mais non, j'ai bien posé le pour et le contre,
00:57:04 et c'est pas facile, hein, parce que j'avais...
00:57:07 J'avais une très belle opportunité,
00:57:09 vraiment très, très belle, à Dijon, et...
00:57:13 Mais parfois, il faut savoir faire des sacrifices.
00:57:17 - Attends, attends, attends, attends...
00:57:20 Parce que tu avais une opportunité à...
00:57:25 à Dijon,
00:57:27 et il t'a choisi, il s'est gêné.
00:57:31 - Oui.
00:57:33 - Bah, je me demande quand même
00:57:35 si tu passes pas à côté de quelque chose.
00:57:40 - Bon, si toute la pièce est comme ça, c'est sympa de la voir.
00:57:43 C'est drôle.
00:57:44 Si toute la pièce est dans cet esprit-là,
00:57:46 c'est plutôt rigolo de la voir.
00:57:48 Je disais tout à l'heure, avant que vous rentriez,
00:57:51 le président de la République hier s'est exprimé sur
00:57:54 la panthéonisation de M. Manoukian.
00:57:57 C'est vrai que souvent, on souligne qu'il y a chez lui
00:58:00 quelque chose que n'avaient pas les autres présidents,
00:58:02 puisqu'on a le sentiment qu'il y a une part de jeu
00:58:05 dans ses discours.
00:58:07 Alors qu'on n'a jamais dit ça, me semble-t-il,
00:58:09 ni de François Mitterrand, ni de Valéry Giscard d'Estaing,
00:58:12 ni de Sarkozy.
00:58:14 Est-ce que vous, le comédien que vous êtes,
00:58:16 le professionnel que vous êtes, voyez quelque chose
00:58:19 de différent dans la prise de parole du président
00:58:22 de la République dans cet exercice ?
00:58:24 - Je crois que Emmanuel Macron, c'est quelqu'un
00:58:27 qui aime beaucoup le théâtre, il a fait du théâtre.
00:58:30 Et je crois qu'il...
00:58:32 J'ai la sensation qu'il "prend son pied"
00:58:38 en faisant des beaux discours, parce que ce sont
00:58:40 des beaux discours, quand même.
00:58:41 Je ne sais pas si c'est lui qui les écrit,
00:58:43 mais j'ai vu la moitié des discours hier soir
00:58:45 à la télé, un peu par hasard.
00:58:47 Et j'ai trouvé quand même qu'il y avait des élans,
00:58:50 il y avait des accents incroyables,
00:58:52 très malrotesques.
00:58:56 Je trouve qu'il le dit, il l'incarne bien, oui.
00:59:00 Il est bon, il est très très bon, dans cet exercice.
00:59:03 - On va voir justement, avec Adrien Spiteri,
00:59:07 et puis on pourra dire un mot sur ses panthéonisations,
00:59:11 qui sont assez fréquentes, sous son quinquennat.
00:59:14 Voyons le sujet d'Adrien Spiteri, et on en parle ensemble.
00:59:17 - Sous une pluie battante, Emmanuel Macron arrive,
00:59:22 au son de la Marseillaise, jouée par l'orchestre
00:59:25 de la Garde républicaine.
00:59:27 Quelques minutes plus tard, les cercueils
00:59:32 de Missac Manouchian et de sa femme Méliné
00:59:34 sont posés devant le Panthéon.
00:59:37 Au milieu des photos de leurs anciens compagnons d'armes.
00:59:40 Sur le parvis du monument, le groupe Feuchaterton
00:59:45 entonne l'affiche rouge de Léo Ferré.
00:59:48 Une fresque vidéo a ensuite été projetée
00:59:58 pour rendre hommage à ces résistants morts pour la France.
01:00:01 Une cérémonie émouvante,
01:00:03 durant laquelle certains n'ont pu retenir leurs larmes.
01:00:06 Il y a 80 ans, Missac Manouchian était fusillé
01:00:29 par les nazis à l'âge de 37 ans.
01:00:31 Il repose désormais avec sa femme
01:00:33 au Temple des grands hommes de la République française.
01:00:36 - Ces cérémonies existaient moins dans les années 70, 80, 90.
01:00:41 Aujourd'hui, elles sont plus fréquentes.
01:00:43 Est-ce que ces cérémonies sont importantes ?
01:00:45 Je sais par exemple que l'homme que vous êtes,
01:00:47 qui vient de la gauche du Parti communiste,
01:00:49 a été touché de voir un communiste, d'abord,
01:00:52 qui rentre la résistance communiste,
01:00:55 mais également un étranger.
01:00:57 C'est aussi un message qui est envoyé à un étranger,
01:01:00 au moment où on reproche parfois aux étrangers
01:01:02 de ne pas aimer la France.
01:01:03 On fait rentrer quelqu'un qui est étranger,
01:01:05 qui est venu sur le sol de France,
01:01:06 qui a défendu la France et qui termine au Panthéon.
01:01:08 - Qui était un amoureux de la France et de la culture française.
01:01:10 A quelques pas du Panthéon,
01:01:12 il y a la bibliothèque Sainte-Geneviève
01:01:14 où Missac Manouchian avait l'habitude
01:01:16 d'aller consulter, lire sa brevet de culture française.
01:01:20 Le discours était juste.
01:01:22 Et pour le coup, je n'y ai pas trouvé de théâtralité excessive.
01:01:25 Il a dit les choses telles qu'elles devaient être énoncées.
01:01:30 J'ai trouvé.
01:01:31 Sur d'autres discours, on a pu en parler ici,
01:01:35 le verbe macronien peut être verbeux, pour le coup.
01:01:37 Là, j'ai trouvé que c'était juste.
01:01:39 - Oui, je partage exactement,
01:01:43 et d'ailleurs on en avait parlé avant l'émission,
01:01:45 exactement ce que vient de dire Olivier Dardigolles.
01:01:48 Souvent, il nous arrive d'avoir des différences,
01:01:49 des petites différences ou des grandes différences.
01:01:51 Là, je partage au mot près ce que tu viens de dire.
01:01:54 Et j'ai trouvé cette cérémonie magnifique.
01:01:57 J'ai trouvé le président très bon dans son discours.
01:02:01 La seule chose qui me dérange, si vous voulez, dans cette affaire,
01:02:06 c'est que je constate qu'il y a de plus en plus
01:02:10 de cérémonies laïques, de grands messes,
01:02:13 disons appelons ça des grands messes laïques,
01:02:15 sur l'unité nationale, etc.
01:02:18 Belle chose en soi.
01:02:20 Au moment même où le pays a tendance
01:02:22 à se déliter de plus en plus.
01:02:24 - C'est ça.
01:02:25 - Et c'est le hiatus entre les deux phénomènes
01:02:28 qui me pose problème.
01:02:30 Parce que moi, je veux bien qu'on en fasse même
01:02:32 toutes les semaines des belles cérémonies comme ça.
01:02:34 Chaque fois qu'il y a le chant des partisans,
01:02:36 j'ai la larme à l'œil depuis que j'ai 10 ans.
01:02:38 Donc, pourquoi pas ?
01:02:40 Mais si en même temps, mon pays,
01:02:42 je vois le patriotisme qui fout le camp,
01:02:45 je vois la critique du drapeau national,
01:02:47 je vois les gens qui ne veulent plus être français
01:02:49 ou qui crachent sur la France,
01:02:51 je me dis qu'il y a quand même un vrai problème.
01:02:53 - Est-ce que ce genre de cérémonie n'aide pas
01:02:55 justement à revenir à des...
01:02:57 - Alors, on me dira ça, et vous avez raison,
01:02:59 si ça peut aider.
01:03:01 Alors je dirais, dans ce cas-là, faisons...
01:03:03 - Ne parenthèseraient-ce...
01:03:04 - De plus en plus.
01:03:05 Mais malheureusement, je crains que non.
01:03:07 - Je pense la même chose que M. Carreiro.
01:03:09 La France est magnifiée, malheureusement,
01:03:11 dans ses plus grands moments de malheur.
01:03:13 Et que s'il y a autant de cérémonies à ce titre-là,
01:03:16 c'est précisément parce que la France
01:03:18 est tellement fracturée en chapelle communautaire
01:03:20 par Emmanuel Macron, tellement impuissant
01:03:22 face à cette dépossession identitaire,
01:03:24 qu'il n'a que ces moments-là, finalement,
01:03:26 pour rappeler à l'unité de la nation.
01:03:28 - Mais le... D'abord, moi, je suis pas fan...
01:03:30 - Ce que vous dites est très fort.
01:03:32 Si c'est vrai, ce que vous dites est terrible.
01:03:34 S'il n'a que ces moments-là...
01:03:36 - Mais... - S'il n'a que ces moments-là,
01:03:38 ce que vous dites est vraiment très, très fort.
01:03:40 - Et c'est même au cas... Il y a chez lui
01:03:42 un culte du passé qui est destiné
01:03:44 à nous consoler de son impuissance
01:03:46 par rapport au présent
01:03:48 et probablement par rapport à l'avenir.
01:03:50 - Hum. - Tout de même,
01:03:52 ces panthéonisations à outrance
01:03:54 et qui ont changé de genre,
01:03:56 si je peux citer un très bel article
01:03:58 de Chantal Delsol dans Le Figaro,
01:04:00 qui montrait bien à quel point,
01:04:02 par exemple, la panthéonisation à venir
01:04:04 de Robert Bannater
01:04:06 et celle de Simone Weil
01:04:08 il y a quelques années,
01:04:10 renvoient à un autre type
01:04:12 de panthéonisation,
01:04:14 alors que pour Manoukian,
01:04:16 c'est clair, ce sont des actes
01:04:18 un héroïsme très direct.
01:04:20 Donc c'est très passionnant.
01:04:22 Moi, je ne suis pas fanatique
01:04:24 de cette manière d'embaumer
01:04:26 en permanence le passé
01:04:28 sur des personnalités dont on peut
01:04:30 parfois discuter
01:04:32 le caractère globalement irréprochable.
01:04:34 Mais j'ai l'esprit critique,
01:04:36 je suis un mauvais coucheur.
01:04:38 - Non, mais c'est pour ça que vous êtes là.
01:04:40 Ça s'appelle le pluralisme.
01:04:42 - Oui, oui, mais avec vous, il est respecté.
01:04:44 - Entre nous deux, en tout cas.
01:04:46 - La liberté d'expression.
01:04:48 - Oh non.
01:04:50 - Je sens que tout n'est qu'ironie ce matin.
01:04:52 - Vincent.
01:04:54 - Non, non, pas du tout.
01:04:56 Sur l'amour de la France
01:04:58 et sur la foi en la patrie
01:05:00 et en son avenir
01:05:02 et le témoignage que peuvent apporter
01:05:04 des gens qui se sont battus et qui ont sacrifié leur vie,
01:05:06 c'est très important, sans aucun doute.
01:05:08 Mais si on parle de foi,
01:05:10 je pense que les sermons
01:05:12 vident les églises,
01:05:14 c'est pas elles qui font les chrétiens.
01:05:16 Je pense que c'est pas les sermons.
01:05:18 C'est-à-dire qu'il y a
01:05:20 Manoukian hier,
01:05:22 la semaine dernière c'était Baninter,
01:05:24 non plus au Panthéon, mais à Place Vendôme.
01:05:26 La semaine d'avant, c'était
01:05:28 les Français tués en Israël.
01:05:30 Là, c'était ni Place Vendôme, ni au Panthéon,
01:05:32 mais c'était dans la Cour des Invalides.
01:05:34 C'est-à-dire que Patrick Chesnay répète
01:05:36 tous les soirs deux acteurs,
01:05:38 mais c'est toujours quand même le même répertoire.
01:05:40 C'est toujours le même texte.
01:05:42 Alors que le président, lui, il est là.
01:05:44 - C'est pas le même public.
01:05:46 - C'est pas le même public,
01:05:48 dit Patrick Chesnay.
01:05:50 - Le président, lui, à chaque fois,
01:05:52 c'est un nouveau texte.
01:05:54 C'est un nouvel appel au peuple.
01:05:56 Et évidemment, la répétition,
01:05:58 à la fois affadie,
01:06:00 moi j'en peux plus, j'ai l'impression de vivre
01:06:02 dans un funérarium. J'ai l'impression
01:06:04 d'être en permanence en train d'enterrer
01:06:06 quelqu'un dans la grande éloquence.
01:06:08 Je ne le supporte plus, je zappe immédiatement.
01:06:10 - C'est quand même pas tous les jours,
01:06:12 c'est une fois de temps en temps.
01:06:14 - Toutes les semaines !
01:06:16 - Je pense qu'il y a même
01:06:18 un genre, maintenant.
01:06:20 Il y a une espèce de
01:06:22 fidélisation du public.
01:06:24 Les gens vont voir Macron
01:06:26 dire son discours pour honorer
01:06:28 tel ou tel.
01:06:30 Je crois qu'il y a quelque chose qui appartient à ça.
01:06:32 Les gens vont voir ça,
01:06:34 sont intéressés par ça, même s'ils sont
01:06:36 anti-Macron et tout ce que vous voulez.
01:06:38 Mais ce genre de cérémonie,
01:06:40 parce que c'est à Uni, peut-être,
01:06:42 ou parce que c'est une espèce d'accent
01:06:44 très patriotique.
01:06:46 - Mais c'est un genre français.
01:06:48 - L'identité française,
01:06:50 et on peut tous se retrouver là-dessus,
01:06:52 c'est la culture. Et la culture,
01:06:54 ce sont les grands auteurs. Et les grands auteurs,
01:06:56 c'est ceux que vous défendez, Patrick Chenet.
01:06:58 C'est les grands auteurs du 17ème,
01:07:00 c'est évidemment Molière, etc.
01:07:02 Est-ce que vous avez le sentiment qu'aujourd'hui,
01:07:04 dans la génération que vous pouvez croiser,
01:07:06 les jeunes comédiens, est-ce qu'ils sont aussi
01:07:08 formés, comme vous l'étiez,
01:07:10 à ces grands textes ?
01:07:12 - Je ne sais pas exactement.
01:07:14 Je pense que oui.
01:07:16 Il y a un passage obligé par les textes
01:07:18 classiques, et on ne fait pas mieux,
01:07:20 même si c'est compliqué,
01:07:22 parce qu'il y a une façon d'écrire
01:07:24 et de s'exprimer qui est très différente.
01:07:26 Mais c'est un passage obligé
01:07:28 pour s'aguerrir,
01:07:30 pour se préparer à être
01:07:32 un combattant de l'art dramatique,
01:07:34 si je peux dire.
01:07:36 Non, non, j'ai l'impression
01:07:38 qu'il y a un peu une méconnaissance.
01:07:40 Pas forcément
01:07:42 chez les jeunes acteurs, mais chez les jeunes en général,
01:07:44 peut-être...
01:07:46 Je me souviens d'un type
01:07:48 charmant qui est venu me voir
01:07:50 au théâtre une fois.
01:07:52 C'était la première fois qu'il venait,
01:07:54 et c'était une pièce très moderne,
01:07:56 assez marrante.
01:07:58 Et à la fin, il me dit "c'est vachement bien".
01:08:00 J'ai eu peur
01:08:02 que ça soit un Molière ou une connerie comme ça.
01:08:04 Voilà.
01:08:06 C'est vachement bien.
01:08:08 Bon, alors il y a du boulot quand même.
01:08:10 - Bon, vous par exemple,
01:08:12 sur les textes classiques,
01:08:14 je regarde les dernières
01:08:16 pièces que vous avez faites.
01:08:18 Alors il y avait le système ribadier de Fédot.
01:08:20 Mais moi je trouve
01:08:22 que vous seriez formidable, par exemple,
01:08:24 dans le mise en trope.
01:08:26 - J'ai joué.
01:08:28 - Ces dernières années, peut-être que
01:08:30 vous avez moins été enclin
01:08:32 à faire un Molière ou un...
01:08:34 - C'est comme ça, c'est un peu le hasard.
01:08:36 J'ai joué Tartuffe il y a une dizaine d'années,
01:08:38 au Théâtre de Paris avec Claude Brasseur.
01:08:40 Intéressant, Tartuffe. - Oui.
01:08:42 - C'est chouette. C'est un Alexandrin.
01:08:44 Beaucoup plus facile à apprendre
01:08:46 que le texte des Jumeaux, par exemple.
01:08:48 - Quels sont les textes classiques
01:08:50 sur lesquels vous avez le plus souffert ?
01:08:52 Qui auraient été le plus durs à...
01:08:56 - Alors...
01:08:58 Peut-être...
01:09:00 Le mariage de Figaro.
01:09:02 J'ai joué Figaro dans Le mariage de Figaro,
01:09:04 qui est un...
01:09:06 un texte...
01:09:08 C'est-à-dire que la force du texte,
01:09:10 c'est que...
01:09:12 Beaumarchais a suivi Le mariage de Figaro
01:09:14 pendant trois ans en tournée avant d'arriver à Paris,
01:09:16 et dès que quelque chose lui semblait
01:09:18 un peu plus mou, ou les gens n'arrivaient pas,
01:09:20 il rectifiait et il essayait d'autres choses.
01:09:22 Donc quand la pièce est arrivée à Paris,
01:09:24 et c'est le qu'on joue en ce moment,
01:09:26 c'est un objet parfait, quoi.
01:09:28 Et la force de cette pièce,
01:09:30 l'impact sur le public...
01:09:32 C'est une pièce aussi pré-révolutionnaire,
01:09:34 juste avant, en 1789,
01:09:36 où il parle de la condition des Valais.
01:09:38 Et...
01:09:40 Alors c'était assez difficile
01:09:42 pour répondre à votre question,
01:09:44 parce que c'est pas évident
01:09:46 dans la façon dont c'est écrit,
01:09:48 c'est même pas des Alexandrins,
01:09:50 mais c'est une langue d'animaux
01:09:52 d'une autre époque,
01:09:54 c'est une langue étrangère, quasiment.
01:09:56 - Très brillante.
01:09:58 - Ah oui, c'est très, très brillant,
01:10:00 et c'est très léger, on le sent bien
01:10:02 quand on joue cette pièce.
01:10:04 Seulement pour y arriver, c'est compliqué,
01:10:06 parce qu'il n'y a absolument aucune évidence...
01:10:08 - Vous jouiez Figaro ?
01:10:10 - Oui.
01:10:12 - Qui est un Valais qui, au départ,
01:10:14 mesure la pièce...
01:10:16 - Oui, un Valais qui conteste
01:10:18 le pouvoir de son maître,
01:10:20 quand vous étiez tout jeune.
01:10:22 - En 86, j'étais déjà plus tout jeune, monsieur.
01:10:24 - Non mais je trouve qu'il y a
01:10:26 quelque chose chez vous...
01:10:28 A chaque fois que je vous vois, je trouve que vous êtes un acteur de Molière,
01:10:30 je ne sais pas pourquoi, vous êtes un personnage.
01:10:32 - Oui, oui, je suis très français.
01:10:34 - Donc Tartuffe, oui, vous pourriez le reprendre.
01:10:36 Il y en a plein de Tartuffe, aujourd'hui.
01:10:38 - Oui, je pourrais le reprendre,
01:10:40 mais vous savez,
01:10:42 j'ai joué Tartuffe, donc c'est fait,
01:10:44 c'est peut-être bien de passer au jeu.
01:10:46 Si, j'ai peut-être un projet
01:10:48 avec l'école des femmes.
01:10:50 - Ah oui, ça c'est formidable.
01:10:52 - Attention, transition formidable.
01:10:54 - Avec les arts.
01:10:56 - Je rappelle que l'école des femmes,
01:10:58 c'est Arnolf
01:11:00 qui élève
01:11:02 Agnès,
01:11:04 il l'élève à partir de 4-5 ans, je crois,
01:11:06 et il la fait grandir,
01:11:08 c'est complètement l'emprise, pour qu'elle devienne
01:11:10 sa femme. Et puis à 16 ans,
01:11:12 17 ans, Agnès avait été extraordinaire
01:11:14 avec Isabelle Adjiani,
01:11:16 quelle nouvelle, le petit chat est mort, c'est dommage,
01:11:18 mais quoi, nous sommes tous mortels, etc.
01:11:20 Et là, elle va tomber amoureuse
01:11:22 d'Horace. - D'un jeune homme, oui, Horace.
01:11:24 - D'un jeune homme, voilà, qui, d'une humble
01:11:26 révérence, à la fois me salue, moi aussi,
01:11:28 pour ne point céder à la fisualité, genre fisioïde
01:11:30 de mon côté, et puis elle rencontre Horace
01:11:32 et elle tombe amoureuse de lui. Bon, c'est l'emprise.
01:11:34 Mais ça serait formidable, l'école des femmes.
01:11:36 Bien sûr, c'est une pièce d'aujourd'hui, c'est une pièce moderne.
01:11:38 C'est Benoît Jacot et Judith Godrech.
01:11:40 - Non, pas ça.
01:11:42 - Non, parce qu'il y a un rejet
01:11:44 de Agnès,
01:11:46 sur ce vieux barbon,
01:11:48 - Oui, c'est pas la même.
01:11:50 - Elle est amoureuse d'Horace.
01:11:52 - Oui, oui. - Elle lui dit, en toute
01:11:54 transparence, il y a un jeune homme
01:11:56 bien fait, qui d'une humble révérence,
01:11:58 aussitôt me salue, et moi, pour ne pas manquer
01:12:00 à la civilité, humble révérence,
01:12:02 aussi je fais de mon côté, etc.
01:12:04 - Mais la pièce, géniale.
01:12:06 - L'école des femmes.
01:12:08 Mais Molière, c'est...
01:12:10 - Le texte vous reste longtemps après ?
01:12:12 - Oui.
01:12:14 - Euh... Oui.
01:12:16 Je sais pas.
01:12:18 - Et qu'est-ce qui vous tenterait dans l'école des femmes ?
01:12:20 - Le rôle de ce
01:12:22 Arnolf, qui... Parce que
01:12:24 faut pas croire que c'est un...
01:12:26 C'est une souffrance. Pourquoi ?
01:12:28 Parce que ce type est très amoureux.
01:12:30 Alors évidemment, les codes sociaux de l'époque
01:12:32 faisent que... - Il est amoureux à 60 ans d'une fille
01:12:34 de 45. - Oui, c'est ça, mais ça fait rien.
01:12:36 - Ça fait rien. - Un homme, ça s'empêche.
01:12:38 - Absolument.
01:12:40 - Oui, un homme, ça s'empêche pas au XVIIIe,
01:12:42 même pas au XVIIe siècle.
01:12:44 Moins. - Oui. - Ça faisait partie des codes.
01:12:46 Y avait des mariages arrangés, y avait des...
01:12:48 Bon, c'était... Et il n'empêche
01:12:50 que dans ce
01:12:52 code social-là,
01:12:54 c'était... Ça marchait comme ça aussi.
01:12:56 Pas toujours, hein. Ça marchait comme ça aussi.
01:12:58 Et ça n'empêchait pas que ce type
01:13:00 qui a du pouvoir, puisqu'il
01:13:02 a du pouvoir... Il est
01:13:04 quelqu'un qui est en place, qui a du pouvoir
01:13:06 sur Agnès. Il n'empêche qu'il est dans une souffrance
01:13:08 quand il apprend que Agnès
01:13:10 va voir ailleurs ce qui se passe,
01:13:12 et que son coeur est sur un jeune homme
01:13:14 qui passe. Et c'est ça qui est intéressant.
01:13:16 C'est-à-dire, c'est le pouvoir
01:13:18 et la fragilité.
01:13:20 C'est-à-dire la domination et la souffrance.
01:13:22 C'est ça qui est intéressant. C'est ce qui est intéressant,
01:13:24 c'est Molière en général. C'est-à-dire
01:13:26 qu'ils sont des personnages très complexes, très
01:13:28 contradictoires. C'est ça qui en fait
01:13:30 leur force. - Bilevalent, oui.
01:13:32 - Et ça, c'est un projet sur lequel vous avez un peu
01:13:34 avancé ? - Non. - Parce qu'il faut trouver
01:13:36 une Agnès. Et une Agnès,
01:13:38 c'est ce qu'on appelait une ingénue.
01:13:40 Alors le mot... - Vous savez, moi j'écris un scénario
01:13:42 en ce moment que j'ai presque fini, où c'est l'histoire...
01:13:44 Alors là, vous allez voir.
01:13:46 C'est l'histoire d'un type de 70 ans
01:13:48 à la retraite,
01:13:52 qui tombe amoureux d'une jeune fille de 18-20 ans.
01:13:54 Voyons où on en est.
01:13:56 Je sais que les producteurs...
01:13:58 - Vous n'allez pas vous faire que des amis.
01:14:00 - ... étaient très frileux par rapport à ça,
01:14:02 par rapport à ce que vous dites.
01:14:04 Et d'autre guise, au contraire, c'est un coup de pied dans la fourmilière.
01:14:06 Et ça fait... Bon, voilà.
01:14:08 Mais c'est pas aussi...
01:14:10 Je vous en parle, le scénario,
01:14:12 en une phrase, mais c'est un peu plus complexe.
01:14:14 Et ce type est envoyé
01:14:16 dans l'arrière-cours
01:14:18 de sa vie.
01:14:20 Mais il y a
01:14:22 cette histoire-là, quand même.
01:14:24 Et c'est vrai qu'elle suscite
01:14:26 des réactions auxquelles je pensais
01:14:28 pas du tout. Je pensais que c'était ce scénario
01:14:30 à un an, maintenant.
01:14:32 Et chez les producteurs
01:14:34 ou les décideurs,
01:14:36 c'est très...
01:14:38 - On n'y touche pas.
01:14:40 Oui, dans le monde
01:14:42 d'aujourd'hui, un homme de 70 ans...
01:14:44 - Non. Justement, vous savez,
01:14:46 les producteurs sont toujours aussi
01:14:48 à l'affût de ce qui peut créer
01:14:50 un scandale.
01:14:52 - Absolument. - Pas tous.
01:14:54 Mais certains disent... Voilà.
01:14:56 - Est-ce que vous pensez qu'une jeune fille de 18 ans
01:14:58 peut être amoureuse d'un type de 75 ?
01:15:00 - Non.
01:15:02 - On est d'accord ?
01:15:04 - Oui, c'est autre chose. Mais venez voir le film.
01:15:06 - On est d'accord. Alors qu'un homme de 75 ans
01:15:08 puisse avoir...
01:15:10 Mais évidemment que...
01:15:12 Voilà.
01:15:14 Il doit savoir qu'il n'est plus
01:15:16 un objet de désir, quand même.
01:15:18 De la même manière, il peut être un objet
01:15:20 de désir pour quelqu'un de son âge. Mais une jeune
01:15:22 femme de 16, 17, 18 ans ne peut pas être
01:15:24 amoureuse d'un homme de 75 ans.
01:15:26 - Absolument.
01:15:28 Mais il y a des opportunités. Non, je ne vais pas parler
01:15:30 de mon scénario, je ne suis pas là pour ça.
01:15:32 - En revanche, le monde du cinéma, parce qu'évidemment,
01:15:34 demain, il y aura Judith Godrej. Vous, vous vivez
01:15:36 dans ce monde du cinéma.
01:15:38 Et quel regard vous pouvez porter aujourd'hui ?
01:15:40 Il y a tellement d'affaires.
01:15:42 Je ne veux pas évoquer des comédiens avec qui vous avez
01:15:44 tourné, des comédiennes avec qui vous avez tourné.
01:15:46 Mais quel est le sentiment
01:15:48 que vous avez globalement
01:15:50 sur ce qui peut se passer
01:15:52 aujourd'hui et ce rapport si particulier ?
01:15:54 Parce que c'est vrai qu'il y a aussi un rapport
01:15:56 entre le réalisateur et son actrice,
01:15:58 parfois fétiche,
01:16:00 qui peut être
01:16:02 un rapport particulier
01:16:04 où la jeune femme, également,
01:16:06 si elle a 25 ou 30 ans,
01:16:08 elle peut accepter, elle peut être la muse
01:16:10 de celui qui la filme.
01:16:12 - Oui, c'est très
01:16:14 difficile à démêler tout ça.
01:16:16 Si Judith Godrej,
01:16:18 qui est une
01:16:20 copine assez proche,
01:16:22 a eu envie de parler,
01:16:24 c'est qu'il doit y avoir une raison.
01:16:26 En vue de mettre ça sur la place
01:16:30 publique, il doit y avoir une raison.
01:16:32 Elle doit être animée par un sentiment
01:16:34 quelconque de...
01:16:36 de se faire du bien,
01:16:38 de se soulager, ou alors de régler
01:16:40 ses comptes, je ne sais pas.
01:16:42 Voilà, tout ça.
01:16:44 Mais moi, je suis gêné.
01:16:46 Vous savez, alors je vais vous dire,
01:16:48 quand il m'arrive de regarder la télé
01:16:50 de temps en temps,
01:16:52 et des chaînes d'info,
01:16:54 et dès que je vois ce genre d'aveu,
01:16:56 etc., je zappe, je vais ailleurs,
01:16:58 je vais voir un dessin animé, je vais voir "Les Simpsons".
01:17:00 Mais...
01:17:02 ça me gêne,
01:17:04 non seulement ça me gêne, mais ça m'ennuie.
01:17:06 Je n'ai pas envie de faire partie de ce débat-là.
01:17:08 Moi, dernièrement,
01:17:10 on m'a demandé sur BFM,
01:17:12 je crois, de parler de "Deux par Dieu".
01:17:14 Ce que j'ai fait,
01:17:16 en parlant de la présomption
01:17:18 d'innocence, en parlant de...
01:17:20 C'est pas parce qu'il dit des insanités
01:17:22 sur un voyage où on ne sait même pas qu'il est filmé,
01:17:24 qu'il reproduit dans une chaîne
01:17:26 en deux minutes sur un voyage
01:17:28 d'une semaine qu'il est forcément
01:17:30 un violeur. Il faut que la justice
01:17:32 fasse son boulot, on verra après.
01:17:34 Je me suis fait absolument...
01:17:36 Je m'en fous, on peut m'attaquer comme on veut.
01:17:38 Franchement, ça ne me...
01:17:40 ça ne me concerne pas,
01:17:42 les gens qui hurlent avec les loups.
01:17:44 Mais c'est
01:17:46 des gens de débat, on ne peut pas
01:17:48 parler tranquillement de quelque chose
01:17:50 avec une espèce de nuance, peut-être,
01:17:52 ou de justesse, je ne sais pas.
01:17:54 C'était mon point de vue, je le disais.
01:17:56 Je ne voulais pas absolument
01:17:58 défendre "Deux par Dieu".
01:18:00 Absolument. Je parlais des faits,
01:18:02 je les expliquais.
01:18:04 Et voilà, ça n'a pas plu en haut lieu.
01:18:06 - Imaginons, Patrick Chalet,
01:18:08 que, lors de tournage,
01:18:10 vous ayez été témoin
01:18:12 de comportements que vous auriez jugés
01:18:14 scandaleux ou vulgaires.
01:18:16 Est-ce que vous seriez intervenu,
01:18:18 par exemple ?
01:18:20 - Euh...
01:18:22 Je n'ai pas de souvenir...
01:18:24 Oui, il y a des gens vulgaires.
01:18:26 Comment est-ce qu'on peut intervenir
01:18:28 sur la vulgarité ? C'est compliqué.
01:18:30 - Des comportements, par exemple ?
01:18:32 - Non, je n'en ai pas vu.
01:18:34 - Jamais ? - Non, je n'en ai pas vu.
01:18:36 Oui, du laisser-aller, un petit peu,
01:18:38 mais des deux côtés.
01:18:40 Euh...
01:18:42 Je n'ai pas le souvenir
01:18:44 d'avoir vu un comportement
01:18:46 gênant, déplacé,
01:18:48 qui demanderait une réaction.
01:18:50 Non, je n'ai pas.
01:18:52 Pourtant, j'ai tourné beaucoup de films,
01:18:54 avec beaucoup d'acteurs et d'actrices.
01:18:56 - Je regardais
01:18:58 votre carrière sur scène.
01:19:00 En fait, vous êtes toujours sur scène,
01:19:02 depuis... Ça n'arrêtait jamais, le théâtre ?
01:19:04 Vous êtes peut-être un des comédiens
01:19:06 français qui a fait du cinéma,
01:19:08 mais qui est le plus souvent sur scène.
01:19:10 - Oui, parce que...
01:19:12 - Il y a Arditi, qui doit être comme vous.
01:19:14 - Et Berléand.
01:19:16 - Oui, Berléand.
01:19:18 Non, c'est parce que je pense
01:19:20 que si je vais au théâtre,
01:19:22 d'abord, c'est un partage,
01:19:24 c'est en direct, on partage avec 600 ou 800 personnes
01:19:26 quelque chose, on est ensemble.
01:19:28 Et puis, c'est...
01:19:30 Sa structure.
01:19:32 Le cinéma, c'est un truc de folie. Je vais tourner
01:19:34 plusieurs films, et je sais que c'est une fois
01:19:36 à Brest, le lendemain à Athènes,
01:19:38 etc., avec des gens différents.
01:19:40 Donc,
01:19:42 il y a une espèce de...
01:19:44 de structure, sa structure la semaine.
01:19:46 On sait qu'à partir du mardi,
01:19:48 on va tous les jours au théâtre de la Madeleine,
01:19:50 au théâtre des Bouffes, à Arnaz.
01:19:52 - On va au bureau. - On va au bureau.
01:19:54 - J'aime bien, le bureau. - J'ai vu que vous aviez tourné.
01:19:56 Vous avez joué Pauvre Mythos,
01:19:58 en 67, je vois.
01:20:00 C'était avec Michel Bouquet ? Parce que moi, j'ai envie de voir...
01:20:02 C'était avec Bouquet ? - C'était avec Michel Bouquet.
01:20:04 - C'est extraordinaire. - Il a été fabuleux.
01:20:06 - Alors, Pauvre Mythos, qui est,
01:20:08 j'en parle quasiment tous les jours, c'est Jean Anouilh.
01:20:10 Ça durait 3h15 à l'époque, la version ?
01:20:12 - Non, non, ça durait 2h.
01:20:14 - Parce qu'il y a une version qui doit être un peu plus longue,
01:20:16 ils avaient déjà sans doute fait du coup.
01:20:18 Et Pauvre Mythos d'Anouilh, qui est très conservateur et très
01:20:20 à droite, est remonté en ce moment au théâtre Héberthaud.
01:20:22 Vous avez eu de la chance, quand même, de jouer avec lui.
01:20:24 - J'ai eu de la chance. Je vais vous dire pourquoi j'ai eu de la chance. Parce que j'ai fait
01:20:26 3 ans de conservatoire, j'étais content,
01:20:28 j'ai joué au foot dans le hall et tout.
01:20:30 Mais ce que j'ai appris, c'est avec Michel Bouquet.
01:20:32 J'étais copain avec l'ouvreuse du...
01:20:34 Ma petite amie, c'était l'ouvreuse du théâtre.
01:20:36 J'avais une scène avec Michel Bouquet
01:20:38 et après j'étais libre. Donc j'allais dans la salle
01:20:40 et je voyais Michel Bouquet, je l'ai vu 80 fois.
01:20:42 Et j'ai appris énormément.
01:20:44 Je lui ai dit, d'ailleurs,
01:20:46 "C'est le théâtre dans tous ses états."
01:20:48 C'est-à-dire que la façon
01:20:52 de s'approprier le texte,
01:20:54 la situation, les rapports avec les autres acteurs,
01:20:56 d'une façon tellement différente tous les soirs,
01:20:58 tellement instinctive,
01:21:00 en même temps une maîtrise
01:21:02 très cérébrale aussi des choses.
01:21:06 Le mélange des deux faisait que c'était
01:21:08 un spectacle étonnant,
01:21:10 Michel Bouquet.
01:21:12 - Il était fabuleux.
01:21:14 - Il est fabuleux. Il y a des films
01:21:16 fabuleux. Et évidemment,
01:21:18 chez Chabrol, bien sûr, mais c'est un comédien.
01:21:20 Chez Truffaut, c'est un comédien extraordinaire,
01:21:22 je trouve. Vraiment extraordinaire.
01:21:26 - On peut vous envier d'avoir partagé
01:21:28 ces moments-là avec Michel Bouquet.
01:21:30 Il est 10h33. Nous allons voir
01:21:32 maintenant "Somaya la Bidi".
01:21:34 "Somaya la Bidi".
01:21:36 - Il ne lâche rien,
01:21:42 les agriculteurs toujours mobilisés
01:21:44 après les annonces de Gabriel Attal.
01:21:46 Illustration sur l'A62
01:21:48 où les opérations de blocage continuent
01:21:50 comme on pouvait le constater sur ces images.
01:21:54 - La polémique, la distribution des livres
01:21:56 et pédagogiques sur les JO à 4 millions
01:21:58 d'écoliers et la pièce de 2 euros
01:22:00 qui l'accompagne soulève la colère
01:22:02 des enseignants. Un total de 16 millions
01:22:04 d'euros qui passent mal alors que
01:22:06 Pent a bouclé leur fin de mois.
01:22:08 Et puis de quoi tendre
01:22:10 un peu plus les relations entre Washington
01:22:12 et Moscou. Joe Biden traite Donald Trump
01:22:14 de "salopard cinglé"
01:22:16 lors d'une soirée devant des donateurs.
01:22:18 Propos qualifiés, dont par le Kremlin.
01:22:20 - Je cherche un film
01:22:22 de Michel Bouquet avec François Perrier
01:22:24 c'est pas "La femme infidèle"
01:22:26 qui est un film de Chabrol.
01:22:28 - "Ma mariée était en noir"
01:22:30 - C'est de Truffaut, mais c'est juste
01:22:32 avant la nuit.
01:22:34 Je sais pas si vous connaissez ce film
01:22:36 juste avant la nuit avec François Perrier.
01:22:38 Je sais pas si vous avez eu la chance de jouer
01:22:40 avec François Perrier. - J'ai joué deux fois avec François Perrier.
01:22:42 J'ai tourné avec François Perrier.
01:22:44 - Il faut qu'on fasse
01:22:46 une émission de deux heures.
01:22:48 Vous nous racontez tout.
01:22:50 - J'ai tourné avec Micheline Prell.
01:22:52 - Vous avez tourné quoi ?
01:22:54 - Le film que j'ai réalisé il y a 20 ans.
01:22:56 Ma mère,
01:22:58 charmant garçon, j'étais le charmant garçon
01:23:00 qui évidemment était tout sauf charmant.
01:23:02 Micheline Prell,
01:23:04 qui j'ai joué au théâtre aussi, que j'aimais beaucoup.
01:23:06 C'était une femme, je sais pas, pétillante,
01:23:08 marrante.
01:23:10 J'aimais bien Micheline Prell.
01:23:12 - Mais la première fois que vous êtes sur scène
01:23:14 c'est "La louette", j'ai vu 64.
01:23:16 En 64, donc vous avez 17 ans
01:23:18 vous êtes déjà sur scène.
01:23:20 - Avec Suzanne Flon.
01:23:22 - Le rôle de Michel Bouquet.
01:23:24 Michel Bouquet jouait le dimanche
01:23:26 après-midi et moi le restant de la semaine.
01:23:28 Pour des raisons extrêmement mystérieuses,
01:23:30 ils avaient expliqué.
01:23:32 Donc j'ai repris le rôle de Michel Bouquet.
01:23:34 Oui, il y a une histoire entre
01:23:36 Michel Bouquet et moi.
01:23:38 - Vous êtes un témoin d'un monde du théâtre,
01:23:40 d'un monde du cinéma où vous avez joué.
01:23:42 Avec qui vous n'avez pas joué ?
01:23:44 - Avec Belmondo.
01:23:46 Avec Delon.
01:23:48 Avec...
01:23:50 Avec Poclin.
01:23:52 Il y a beaucoup de gens
01:23:54 avec qui je n'ai pas joué non plus.
01:23:56 - Mais non.
01:23:58 À part Delon et Belmondo,
01:24:00 vous avez joué avec tout le monde.
01:24:02 - Oui, j'ai joué avec beaucoup de gens.
01:24:04 - Avec Daniel Auteuil, vous avez joué ?
01:24:06 - J'ai...
01:24:08 Attendez que je réfléchisse.
01:24:10 Je crois que j'ai tourné...
01:24:12 Je sais plus.
01:24:14 - On peut vous voir...
01:24:16 Il y a plein de films.
01:24:18 J'aime bien les films chez Lelouch.
01:24:20 Vous avez eu une carrière chez Lelouch.
01:24:22 Il y a des jours, il y a des lunes.
01:24:24 C'est un très joli film.
01:24:26 - Avec la musique.
01:24:28 - On pourrait en parler pendant des heures.
01:24:30 Vous savez le plaisir qu'on a
01:24:32 à recevoir des comédiens, des artistes.
01:24:34 On était avec Renaud Capuçon
01:24:36 vendredi dernier.
01:24:38 C'est vrai que c'est rencontre.
01:24:40 La vie, c'est des rencontres.
01:24:42 - Oui, c'est vraiment des rencontres.
01:24:44 Sinon, on s'ennuie.
01:24:46 - Hélas,
01:24:48 on est obligé de rendre l'antenne,
01:24:50 figurez-vous.
01:24:52 Je salue Benoît Bouteille qui était avec nous.
01:24:54 Jean-Luc Lombard était à la réalisation.
01:24:56 David Marrin était à la vision.
01:24:58 Zaven Amel était au son.
01:25:00 Merci à Marine Lanson, à Benoît Bouteille.
01:25:02 Toutes ces émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:25:04 Jean-Marc Morandini, dans une seconde...
01:25:06 Gérard, je pense à vous.
01:25:08 - Oui.
01:25:10 - Est-ce que ça n'a pas dû être agréable,
01:25:12 j'imagine, ces dernières heures ?
01:25:14 - Ça n'a pas été agréable du tout.
01:25:16 - Je voulais vous dire toute l'amitié que j'ai pour vous,
01:25:18 la tendresse.
01:25:20 - Que nous avons pour lui.
01:25:22 - Merci à toi.
01:25:24 - Je vous ai connu à TF1
01:25:26 comme directeur.
01:25:28 Vous étiez un directeur à la fois juste
01:25:30 mais toujours dans l'empathie
01:25:32 avec les jeunes journalistes que nous étions,
01:25:34 toujours dans l'écoute.
01:25:36 Je voulais vous dire le plaisir qu'on a
01:25:38 que vous soyez là autour de cette table avec nous.
01:25:40 - Vous me faites tous plaisir.
01:25:42 Pour le coup, je vais encore avoir la larme à l'œil.
01:25:44 - Non mais vraiment.
01:25:46 - Sors le champ, les partisans.
01:25:48 - Eh bien écoutez, voilà.

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