L'Heure des Pros Week-End (Émission du 25/02/2024)

  • il y a 7 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
Transcript
00:00 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour l'heure des pros.
00:04 A la une ce matin, il existe deux lectures de cette inauguration chaotique du Salon de l'agriculture.
00:10 Un président ne démissionne pas, surtout quand il y a des violences.
00:13 Il reste, échange, convainc, car il connaît ses dossiers sur le bout des doigts.
00:17 Il passe 13 heures au plus près des agriculteurs, alors que certains lui prédisaient un déplacement express.
00:23 L'autre version de ce Salon Potemkin, c'est un président bunkerisé,
00:28 contraint de créer autour de lui une nouvelle zone face à des agriculteurs excédés par ses promesses non tenues.
00:34 Les discours changeants, qu'ils soient à la porte de Versailles ou bien à Bruxelles, dépossédés de leur salon.
00:40 Des halls entiers ont été évacués hier pour que le chef de l'État puisse déambuler.
00:44 Des milliers de personnes ont attendu dehors.
00:46 Après moi, le déluge résumerait certains.
00:49 Qu'ils soient journalistes, exposants, agriculteurs, visiteurs,
00:53 tous m'ont dit n'avoir jamais vécu un tel niveau de tension au Salon de l'agriculture.
00:57 Le Salon est un lieu familial, festif, bienveillant.
01:01 Les paysans sont à l'honneur et c'est le pays qui brille.
01:04 Au Salon, le politique se met au service des agriculteurs.
01:07 Hier, c'était l'inverse.
01:08 Que vous choisissiez la première ou la seconde lecture, la question centrale reste la même,
01:14 c'est de savoir comment le président de la Concorde peut être au cœur d'une telle situation.
01:19 On en parle dans un instant.
01:20 D'abord, le point sur l'information avec Isabelle Piboulot.
01:24 Bonjour à tous. Le ruban a été coupé.
01:27 La 60e édition du Salon de l'agriculture a officiellement été inaugurée hier
01:32 par le président de la République.
01:33 13 heures de visite marquées par des huées et des heurts.
01:36 Au cours de sa déambulation, Emmanuel Macron a notamment accusé
01:40 le Rassemblement national de porter un projet d'appauvrissement du pays.
01:43 Aujourd'hui, le président du RN, Jordan Bardella, est attendu porte de Versailles.
01:48 Le drame s'abat sur la famille de Lola,
01:51 dont le corps avait été retrouvé dans une malle à Paris le 14 octobre 2022.
01:56 Hier, le père de la jeune fille de 12 ans est décédé à l'âge de 49 ans,
02:00 hanté par la perte de son enfant et en instance de divorce.
02:04 En 2023, Johanne Davie avait dépeint une descente aux enfers
02:07 et confié être retombée dans de vieux travers liés à l'alcool.
02:11 Les circonstances de sa mort restent à éclaircir.
02:13 Enfin, Donald Trump a remporté hier la primaire de Caroline du Sud.
02:17 Une victoire facile face à Nikki Haley, que l'ancien président ne considère même plus comme une menace.
02:23 La quinquagénaire s'est inclinée dans l'État dont elle a été gouverneure pendant six ans.
02:28 Donald Trump lui a Joe Biden en ligne de mire.
02:31 Je cite "Joe, tu es viré" a lancé le milliardaire depuis Columbia.
02:36 Bonjour l'ambiance aux États-Unis. Merci beaucoup Georges Fenech,
02:39 Raphaël Stainville, Elisabeth Lévy. Bonjour à tous les trois.
02:43 Christian Convert, merci d'être avec nous.
02:46 Vous êtes secrétaire général de la coordination rurale.
02:48 Vous m'avez plu vendredi matin. C'était très simple.
02:50 C'est oui ou c'est non ? C'est oui ou c'est non ?
02:53 Un plan de trésorerie d'urgence, c'est oui ou c'est non ? C'est oui ou c'est non ?
02:57 Alors c'est ce qu'on lui a dit.
02:58 Oui, mais c'est oui ou c'est non ?
02:59 C'est oui ou c'est non ?
03:00 C'est oui.
03:01 Ça va presque être un pionner.
03:02 Des prix planchés dans chaque filière, c'est oui ou c'est non ?
03:05 C'est un oui mais...
03:06 C'est un oui mais une reconnaissance comme intérêt général majeur.
03:11 C'est oui ou c'est non ?
03:12 C'est oui qu'il a dit.
03:13 Des interdictions calées au niveau européen, c'est oui ou c'est non ?
03:18 C'est ni oui ni non.
03:19 C'est ni oui ni non ? Une extension du droit à l'erreur, c'est oui ou c'est non ?
03:22 Ça devrait être oui.
03:24 Bon, on va en parler évidemment ce matin.
03:26 Vous avez dû faire une quinzaine de Salons de l'agriculture.
03:29 On est d'accord, vous n'avez jamais vécu une telle situation ?
03:31 Personne n'a jamais vu ça. On aurait bien pu s'en passer.
03:33 Bah évidemment, c'est d'une tristesse.
03:35 Je le disais, c'est une fête le Salon de l'agriculture.
03:37 Normalement, ça va être une fête à partir d'aujourd'hui, je pense.
03:39 Oui, normalement, ça commence dès le premier jour.
03:41 Oui, bien sûr, il y a un jour de griller.
03:43 Il faudrait peut-être qu'ils nous le remboursent, celui-là.
03:44 Ah bah écoutez, renvoyez-lui un message.
03:46 Vous avez discuté avec lui pendant deux heures et demie.
03:48 Jamais le Salon de l'agriculture n'avait été le théâtre d'une telle colère,
03:52 bousculade, mouvement de foule, obligeant les organisateurs quand même
03:55 à repousser l'ouverture du Salon.
03:57 Vous aviez des dizaines de milliers de personnes, des milliers de personnes
03:59 qui étaient bloquées à l'extérieur et qui attendaient huit fois de leur rentrer blessés.
04:02 Il faut quand même pas en rendre le président seul responsable.
04:05 Du tout.
04:06 Il faut le défendre, mais il y a quand même des gens qui ont été violents aussi.
04:08 Mais il faut condamner toutes les violences.
04:11 Attendez, mais il y a...
04:12 Vous avez mal compris, Alias.
04:13 Mais c'est d'une évidence absolue.
04:14 Moi aussi, vous avez compris.
04:15 Alors, si je n'ai pas été clair,
04:17 si je n'ai pas été clair, je le répète,
04:19 toute violence est condamnable.
04:21 Oui.
04:22 Évidemment, évidemment.
04:24 Mais il y a un fait, c'est que
04:27 j'imagine qu'on ne verra pas ces scènes aujourd'hui.
04:30 J'espère pas qu'on les regardera.
04:31 Vous pensez qu'on va voir ces scènes-là aujourd'hui ?
04:32 Ah, je croyais que vous voulez dire dans les médias, pardon,
04:34 je ne vous ai pas compris encore une fois.
04:35 Réveillez-vous, un autre café pour Elisabeth Lévy
04:37 si vous payez le temps de voir le sujet de Juliette Sadat
04:40 sur ce qui s'est passé hier.
04:41 Ah non, j'espère que non.
04:44 Une arrivée saoulée, huées, les coups de sifflet,
04:47 la scène est assourdissante.
04:49 Des dizaines de manifestants parviennent à entrer dans le salon
04:52 et se confrontent au cordon de CRS.
04:54 Plusieurs personnes ont été interpellées
04:56 du jamais vu porte de Versailles.
05:02 Des agriculteurs en colère qui appellent à la démission
05:05 d'Emmanuel Macron et entonnent la Marseillaise.
05:08 "Abus, agression !"
05:12 Une tension qui ne redescend pas,
05:14 bousculade et prise à partie jusque dans l'enclos
05:17 des animaux affolés.
05:19 Les organisateurs du salon sont contraints de retarder
05:22 l'ouverture aux visiteurs qui s'amassent par milliers
05:24 devant les portes.
05:26 Après une accalmie qui a permis l'ouverture au public,
05:28 le chef de l'Etat inaugure le salon de l'agriculture,
05:31 quatre heures et demie plus tard que prévu,
05:33 toujours sous les huées des manifestants.
05:35 "Président, c'est fait !"
05:37 "Ça commence à chauffer."
05:42 "Oui, les gens commencent à s'impatienter quand même,
05:45 sérieusement."
05:47 "C'est un peu lamentable, mais bon, on a tendu
05:50 et dans le calme encore."
05:52 Plus tard, la tension est remontée.
05:53 Les affrontements avec les CRS sont repris au moment
05:56 de la traditionnelle déambulation du président
05:59 qui poursuit sa visite ponctuée par les invectives
06:01 des agriculteurs mécontents.
06:03 "Ooooh !"
06:05 "Et avant de vous donner la parole, on a tendu le micro
06:09 aux agriculteurs qui étaient présents et qui ont dit
06:11 'Jamais vu ça, jamais vu'."
06:13 "Alors, c'est mon 25e salon pour présenter des animaux
06:17 en concours ou former des élèves.
06:19 Donc c'est sûr que je n'ai jamais connu une telle tension,
06:22 surtout ce matin, même s'il est maintenant,
06:24 les choses sont apaisées."
06:26 "Non, non, ça fait plusieurs années que je viens au salon,
06:28 là c'est la première fois où on sent la colère agricole
06:32 et tant mieux, de toute façon la cause est tout à fait défendable,
06:35 mais c'est inédit, ça n'a jamais été vu."
06:37 "Honnêtement, non, on n'a jamais vu une ligne de CRS
06:41 ou de gendarmes comme ça au salon d'agriculture,
06:43 c'est une première, c'est du jamais vu.
06:46 Il y a une cassure, c'est net et là, c'est vraiment du jamais vu."
06:49 "J'ai l'impression, Christian Convert, que finalement,
06:53 au sortir de cette première journée, tout le monde est perdant.
06:56 Les agriculteurs, les visiteurs et même le président de la République,
07:00 tout le monde est perdant."
07:01 "Oui, tout le monde, mais le président quand même, surtout.
07:04 C'est un désastre, mais c'était tellement prévisible
07:08 ce qui allait se passer.
07:09 Ça fait plus d'un mois qu'on discute avec lui, que la crise est ouverte.
07:12 On lui a proposé un certain nombre de choses
07:14 et encore la veille, cette provocation incroyable
07:17 de dire qu'il voulait nous faire débattre avec les soulèvements de la terre,
07:20 pour le coup, c'est vrai que l'endroit était bien choisi,
07:22 c'était sur un ring.
07:23 Ça aurait pu se passer comme sur un ring,
07:24 il y en a qui auraient passé à travers les cordes."
07:26 "Les plus radicaux, ils viennent avec des boules de pétanque."
07:28 "Oui, mais là, ils auraient été sur un ring,
07:31 ils n'auraient pas été équipés, ils auraient été en face des agriculteurs,
07:33 ils auraient peut-être vu les mouches, c'est le côté où ils étaient."
07:35 "Débat d'idées."
07:36 "Après, ça s'est passé le matin.
07:37 Donc, presque deux heures de discussion avec le président,
07:41 où on était quand même tous relativement tendus
07:43 parce qu'on sentait bien que rien n'allait sortir de cette discussion.
07:48 À croire qu'il ne nous prend pas au sérieux
07:50 et que tout ce qu'on lui disait ne reflétait pas le terrain.
07:54 Bon, on n'est quand même pas là pour s'amuser.
07:56 Donc, au sortir de la réunion,
07:58 pas grand-chose d'annoncer devant les journalistes
08:00 puisqu'à ce moment-là, on n'avait pas encore vraiment arraché avec les dents,
08:04 on peut dire, cette histoire de trésorerie qu'on avait besoin.
08:08 Bon, toujours promettre.
08:11 Et vu la tension qui se passait, à ce moment-là,
08:13 on a vu dessous un peu comme ça se passait, il n'était plus du tout..."
08:15 "Vous avez eu peur hier, Christian Converse ?"
08:17 "Non, je ne sais plus comment ça va se passer,
08:18 car c'est comme ça.
08:19 Moi, ils sont venus me chercher quand on était à la conférence de presse
08:21 en disant que c'était les jaunes, c'est un peu notre couleur."
08:25 "Oui, les bonnets jaunes."
08:26 "Je ne sais pas s'il est allergique aux jaunes,
08:27 en disant que c'était les nôtres,
08:29 nos gars qui étaient en train de faire ces trucs-là en bas.
08:31 Bon, ce n'étaient pas les seuls, c'étaient les agriculteurs tout simplement."
08:34 "On a souvent dit que la coordination rurale était en fait proche du Rassemblement national."
08:37 "On y reviendra, on y reviendra.
08:38 Si vous me laissez deux minutes la parole là-dessus, j'y reviendrai."
08:40 "Ah ben, on y reviendra un tout petit peu plus tard."
08:42 "Bon, après, donc, là, il a vu,
08:45 il a fait monter 15 agriculteurs de chaque syndicat
08:47 et donc il s'est confronté directement avec,
08:49 et là, il a bien vu qu'on n'était pas hyper violent
08:50 parce qu'il était comme au milieu de la table là,
08:52 tout le monde était autour à poignée de cravate,
08:55 comme on peut dire, à poignée de main.
08:57 Bon, ça s'est bien passé, dans des échanges fermes peut-être,
09:01 mais il a vu ce que c'était la réalité là.
09:03 À ce moment-là, deux heures de discussion,
09:06 sorti, bon, il fallait bien renoncer à quelque chose,
09:08 donc là, il s'est vraiment engagé sur l'année la trésorerie,
09:11 ce qu'on demandait depuis le départ,
09:12 ça aurait pu quand même gagner beaucoup de temps.
09:14 Et puis après, les autres mesures à décliner qui seront plus longues."
09:17 "Oui, mais justement, toutes ces annonces,
09:20 vous ne pouvez pas les avoir quelques jours plus tôt
09:22 pour calmer la situation ?"
09:23 "Il me semble que c'était l'évidence."
09:25 "Jamais on vous serait retrouvé dans cette situation,
09:28 je crois que quelques jours plus tôt, il y avait eu l'eau."
09:30 "Mais est-ce qu'ils nous prenaient au sérieux, les responsables, je ne sais pas."
09:33 "Bon, on écoute Laure Lavalette, la députée du Rassemblement National,
09:35 qui dit avoir été atterrée par cette situation."
09:41 "Je suis un peu atterrée, attristée de ce que j'ai vu hier.
09:45 Emmanuel Macron est arrivé tel un bonimenteur,
09:47 relevant un peu ses manches en essayant d'avoir un débat un peu improvisé.
09:51 Je pense qu'il est encore une fois passé à côté des attentes des agriculteurs.
09:56 Je regrette aussi, je pense que pour que les Français aient un éclairage véritable,
10:02 il aurait fallu qu'on ait une vue d'ensemble aussi de la visite d'Emmanuel Macron
10:05 dans ce hall qui était finalement vide.
10:07 Vos confrères ont préféré...
10:08 "Très largement fermé, c'est vrai."
10:09 "Très largement fermé.
10:10 Vos confrères ont filmé, j'allais dire, ont fait des plans serrés.
10:14 On avait l'impression qu'Emmanuel Macron parlait à des gens,
10:16 alors qu'en fait le hall était vide.
10:19 Il faut savoir quand même que les agriculteurs étaient derrière deux cordons de CRS.
10:23 Je pense que c'était la division, encore une fois,
10:25 et d'avoir dressé les Français les uns contre les autres."
10:27 "Est-ce qu'on a conscience de ce qui s'est passé hier, Georges Fenech ?
10:30 "Est-ce que, pardon ?"
10:31 "On a conscience de ce qui s'est passé hier.
10:32 Niveau de tension, alors que normalement c'est un lieu si festif, bienveillant."
10:36 "Je crois que tout ça, vous l'avez dit, monsieur Convers,
10:38 c'était tout à fait prévisible.
10:40 Il y a une cristallisation, je dirais, du monde agricole sur la personne même du prisonnier.
10:46 Je ne suis pas certain que Gabriel Attal aurait eu provoqué ces crises.
10:52 Pourquoi ? Et au fond, pourquoi ?
10:54 Parce que d'abord, il y a un côté un peu à bleur,
10:57 moi, même pas peur, la chemise, etc.
11:00 Je vais à la confrontation.
11:01 Il y a une espèce de confiscation, en quelque sorte,
11:05 de cette cérémonie d'ouverture qui aurait dû être festive.
11:07 Et ça, on peut tous le regretter.
11:08 Mais je crois que si cette cristallisation porte sur le chef de l'État,
11:11 c'est parce que le monde agricole sent bien aussi que la réponse,
11:14 elle est au niveau européen.
11:15 Et là, il n'y a que le chef de l'État qui peut faire bouger les choses.
11:18 Or, qu'est-ce qu'on a depuis un certain nombre d'années ?
11:21 Une idéologie de la décroissance qui est représentée, personnifiée par...
11:23 - Ah non, la décroissance, c'est le RN.
11:25 - Pascal Canfin.
11:26 - Non, c'est le RN.
11:27 Emmanuel Macron explique que la décroissance et le Frexit, c'est le RN.
11:31 - Oui, alors ça, j'ai été un peu surpris, d'ailleurs.
11:33 - On en parlera, évidemment, dans un instant.
11:34 - Oui, mais je veux rester un peu sur le climat, Elisabeth Lévy.
11:38 - Non, mais moi, je crois surtout, si vous voulez,
11:39 on a des palinodies sur tous les sujets,
11:41 entre jeudi blanc le matin, noir le soir, bleu à midi.
11:45 Donc, sa parole est complètement démonétisée.
11:48 Moi, j'ai été extrêmement choqué qu'il ait osé dire
11:50 qu'il n'y avait jamais eu d'invitation au soulèvement de la terre.
11:52 J'étais sur ce plateau avec Thomas Bonnet,
11:55 au moment où l'Élysée leur disait ça.
11:56 Alors, peut-être qu'il y a eu un pataquès à l'Élysée, éventuellement.
12:00 Mais comment voulez-vous que quelqu'un le croie moins ?
12:03 Parce que quand j'entends ces annonces, les prix planchers,
12:06 c'est très bien, le prix plancher, mais j'attends quand même de voir,
12:10 parce qu'à mon avis, dans trois jours, on va nous dire
12:12 "Ah oui, mais on est obligés de le faire au niveau européen".
12:14 - C'est surtout qu'il y a un mois, les prix planchers,
12:15 le ministre de l'Agriculture disait "Aucun intérêt".
12:17 Les mesures démagogiques, ça n'a aucun sens.
12:20 - Mais je trouve qu'il y a une bonne question, une du JDD,
12:22 qui est "Qui pilote la politique agricole de la France ?"
12:26 Je ne sais pas quelle est votre réponse.
12:27 - On va regarder, parce qu'on l'a dit,
12:30 ce qui s'est passé a été inédit.
12:31 On a utilisé des bombes lacrymogènes à l'intérieur des halls
12:35 dans le salon de l'agriculture, avec toutes les bêtes.
12:37 Les bêtes vont bien ce matin quand même ?
12:39 - Ce n'est pas très malin de faire ça.
12:40 J'en conviens qu'il faut protéger le président.
12:43 Moi, ça dépend.
12:44 J'aurais été éleveur, à un moment, je lâche deux taureaux.
12:46 Ils allaient voir le ménage.
12:47 - Vous plaisantez quand même.
12:48 Non mais vous dites ça quand vous plaisantez quand même.
12:50 - Vous n'êtes pas en train de faire des échanges.
12:52 - Non mais on ne peut pas cautionner ça.
12:55 Quand on parle de violence, s'il vous plaît,
12:57 il y a eu des blessés là ?
12:58 - Oui, 8 forces de l'ordre qui ont été blessées.
12:59 - Non, pas à ces moments-là.
13:00 - Il n'y en aurait plus, au bout de 10 ans.
13:02 - Les forces de l'ordre, il y a eu 8.
13:03 Plus d'un grand verre.
13:04 - Vous ne pouvez pas me laisser.
13:05 - Il y a eu 8 forces de l'ordre.
13:06 8 forces de l'ordre blessées.
13:08 Toutes les violences sont condamnables.
13:09 - Non, non, non, les violences, elles ne sont pas là.
13:11 Elles sont dans les exploitations où les gens se pendent.
13:14 C'est là, les violences.
13:15 Ce n'est pas ici.
13:16 - Il y a quand même quelque chose qui est intéressant,
13:17 c'est que vous mettez l'accent sur ces gaz lacrymoses,
13:22 sur le bien-être animal qui aurait pu être perturbé par ces heures,
13:27 ces mouvements de foule, ces grandes mêlées.
13:29 Mais c'est d'ailleurs, c'était une interpellation
13:31 d'un des agriculteurs face aux paysans
13:33 qui parlait justement de la souffrance paysanne.
13:36 C'est-à-dire qu'on en fait des caisses sur la souffrance animale.
13:39 À quel moment on parle de cette souffrance ?
13:42 - Vous n'allez pas me faire ce procès-là.
13:44 Ça fait des semaines qu'on en parle,
13:45 qu'on dit que justement les agriculteurs,
13:47 on ne les entend pas et que c'est un scandale.
13:49 - Ce n'est pas à vous que je m'adresse particulièrement.
13:51 On a du mal à se comprendre ce matin à tout ça.
13:53 - Non, moi je l'ai compris, il parle du débat public.
13:57 - Mais vous avez zappé, vous étiez sur une autre chaîne,
14:00 ou sur une autre radio.
14:01 - Non, je vous ai regardé toute la journée.
14:03 C'est cette souffrance qui est au cœur de cette crise.
14:05 - Bien sûr. Regardez, en 2016, ça aussi c'est intéressant,
14:08 parce qu'il y a déjà eu des salons de l'agriculture,
14:11 des ouvertures mouvementées, des inaugurations.
14:14 François Hollande, exactement.
14:16 François Hollande, regardez, c'était en 2016.
14:18 Je rappelle qu'il n'a pas pu se représenter.
14:20 Sauf que là, Emmanuel Macron, il reste jusqu'en 2027.
14:23 - Il ne pourra pas se représenter.
14:24 - Oui, il ne pourra pas se représenter.
14:25 Ça, c'est la loi qui le veut.
14:26 - Mais ça sent déjà la fin de rêve.
14:28 - Regardez, regardez.
14:29 - C'est terrible.
14:29 (Cris)
14:31 Un président de la République conspuit.
14:34 (Cris)
14:36 La visite avait pourtant bien commencé pour François Hollande
14:39 avec une mobilisation pacifique de la FNSEA.
14:42 - Pourquoi vous nous laissez tomber comme ça ?
14:43 - On ne nous laisse pas tomber sinon on ne serait pas là.
14:45 Le président prend le temps de discuter avec ceux qui l'interpellent.
14:48 Mais au bout d'une heure, à peine le ton monte.
14:50 Vêtu de t-shirt "je suis éleveur, je meurs",
14:53 les manifestants tournent le dos à François Hollande.
14:56 Les insultes pleurent.
14:57 - Putain, tu nous bouffes !
14:59 - On vous rit !
15:00 - Ça fait un an qu'on lui parle, qu'il ne nous écoute plus.
15:02 On est tous à près crevés sur nos élevages.
15:04 Dans cette grande cohue, quelques manifestants sont même blessés.
15:08 - Si je suis venu dans le salon, c'est pour entendre.
15:10 Y compris des cris.
15:12 Qui étaient des cris de douleur, qui étaient des cris de souffrance.
15:14 - Et en 2016, il ne peut pas se représenter pour 2017.
15:18 Et là, Emmanuel Macron, on a l'impression que sa parole est démonétisée.
15:21 Pire que ça, vous avez un président de la République,
15:24 quand il va quelque part, vous êtes obligé de mettre des centaines de CRS.
15:27 - Parce que les électeurs ne croient plus en la parole politique.
15:29 Ils veulent des actes.
15:31 Vous avez raison, ils veulent des actes tangibles.
15:35 Donc vous avez un rendez-vous dans trois semaines,
15:37 c'est ça avec le président de la République.
15:39 - Il y a trois semaines déjà, on vous disait "dans trois semaines".
15:41 Et dans trois semaines, on va vous dire "c'est pas dans trois semaines".
15:43 - On ne va pas faire encore une fois.
15:45 - Non, parce que la fruit pleine, c'est ça que vous dites, Christophe Monvers.
15:48 Et c'est pour ça que vous êtes en colère ce matin.
15:50 - Quand il y a l'urgence, je suis moins en colère qu'hier.
15:52 Écoutez, ça nous passe petit à petit.
15:53 Il faut autant travailler à la pilule, comme on dit.
15:55 - Bien sûr.
15:56 En revanche, je vous propose de revenir sur le ton qu'a pu avoir
16:00 le président de la République, avec des échanges assez étonnants.
16:05 Ou est-ce que c'est à la hauteur d'un chef d'État de parler comme ça à des agriculteurs ?
16:10 Il est face, quelle que soit leur idéologie d'ailleurs,
16:12 parce qu'il est face à une agricultrice ou une militante que sais-je,
16:15 qui lui dit "en gros, il faut faire plus sur les cofitos".
16:20 Regardez comment il lui parle.
16:21 - Alors vous savez quoi ? C'est courageux.
16:26 J'allais voir là-bas, vous leur dites "on va passer moins sur les cofitos".
16:29 Vous revenez me voir avec des propositions.
16:30 - Les propositions, elles sont faites par la Confédération paysanne et la Confédération française.
16:33 - J'en ai comme ça en stéréo, entre les uns qui gueulent parce que ça ne va pas assez vite,
16:37 les autres trop vite.
16:38 On est un même pays, une même nation, on s'en sortira.
16:40 On a des solutions en tête, on a un an.
16:42 - Vous faites avancer, il y a que ça que vous faites avancer.
16:43 - Je vais vous dire, depuis 2018, pour la première fois dans notre histoire,
16:46 on a baissé les déficits, on a baissé les CMR1 qui sont les plus dangereux,
16:50 de combien ? 91%.
16:52 On a baissé l'IFO de 30%.
16:53 Vous dites n'importe quoi.
16:54 - Non, non.
16:55 - Pardon ? Vous dites n'importe quoi ?
16:56 - Vous dites n'importe quoi.
16:58 Ils sont en train de gueuler, ils font ces signes-là.
17:00 - On n'a pas l'impression, honnêtement,
17:02 d'habitude on a l'impression qu'il ne tient pas vraiment,
17:05 qu'il perd un peu de son self-control parce que d'habitude,
17:08 dans l'enrobage, la séduction, vous savez,
17:10 on disait que si Emmanuel Macron avait pu serrer la main de 50 millions de Français,
17:14 ou 70 millions, il aurait été élu avec 100% des voix.
17:18 Et là, on dirait qu'il a perdu, si vous voulez, ce truc dont tout le monde,
17:22 tous les gens qui le voyaient disaient qu'il a une sorte de charme.
17:25 Là, c'est complètement...
17:26 - Oui, mais c'est dans la continuité.
17:28 - Est-ce qu'il a dit sur le RN ? On va en reparler ?
17:29 - Oui, bien sûr, on va en parler.
17:30 Mais ce qui est intéressant, c'est qu'il ne supporte pas la contradiction.
17:34 C'est la sensation que j'ai eue.
17:35 Regardez, l'autre coup de colère,
17:37 et là, c'est face à vous, Monsieur Conver, le syndicat.
17:40 Il s'énerve, il est très, très en colère au moment du débat.
17:43 Il doit peut-être y avoir beaucoup à l'Élysée.
17:45 Écoutons.
17:46 De contradictions.
17:47 - Mais je suis d'accord, je ne suis pas en train de dire que...
17:49 - C'est la France qui travaille.
17:49 - Attends, je ne suis pas en train de dire que vous faites de la gratte,
17:51 c'est la France qui vote.
17:53 Mais on va aussi arrêter tous collectivement de dire que l'agriculture est foutue.
17:57 Parce que sinon, ce n'est pas la peine d'aller chercher des jeunes.
18:00 Si le discours ambiant, c'est de dire que l'agriculture est foutue
18:02 et il ne faut que des aides de trésor,
18:04 il n'y a pas la peine de faire une loi d'orientation,
18:06 il n'y a pas la peine de s'emmerder, on ferme tout de suite le magasin.
18:09 Donc ça, ce n'est pas vrai.
18:11 Il y a des gens qui font beaucoup d'argent.
18:12 La réalité, c'est que l'agriculture française, elle se tient.
18:16 - Vous faites la leçon, M. Kondrat.
18:17 - Ah mais complètement, il y a eu de la chance,
18:20 parce qu'il nous avait fait ce discours-là avant.
18:22 Ce n'était plus à nous les responsables professionnels vraiment d'être devant.
18:25 C'était donc aux agriculteurs qu'on avait choisis pour monter
18:28 qui étaient vraiment face à lui.
18:29 Leur tenir ce propos-là, moi, je me suis dit,
18:32 "Ah, ça va mal se terminer comme il parlait là."
18:34 - Vous aviez envie de partir, c'est ça ?
18:36 - Ah ben à ce moment-là, moi, j'aurais été devant,
18:37 peut-être bien que je partais, parce que c'est presque circulé,
18:40 ce qu'il dit là.
18:41 - Mais il parle comme si vous étiez des enfants.
18:45 Il vous fait la leçon, il vous fait la morale.
18:47 - Non mais bon, il faut aussi, je peux dire,
18:50 à sa décharge, il faut voir ce qu'il a pris avant.
18:52 - Oui, mais on a quand même l'impression dans ces différents échanges
18:57 et interpellations qu'à chaque fois, il faudrait que tout aille bien
19:00 parce que c'est Emmanuel Macron.
19:02 - Parce que c'est lui.
19:04 - Le grand déclassement de notre agriculture,
19:07 mais c'est vrai, de l'agriculture comme du plein, de notre industrie,
19:10 c'est aussi Emmanuel Macron.
19:11 Le problème, c'est qu'entre sa vision,
19:16 la vision et les grandes promesses d'Emmanuel Macron,
19:20 il y a un décalage, il y a un fossé qui ne cesse de se creuser
19:22 par rapport à ce que vivent les gens, par rapport à la réalité du pays.
19:25 Donc c'est ça qui est étonnant, entre cette vision macro de ce président
19:30 et la vision au plus près de la réalité où les gens souffrent,
19:34 pleurent de ne plus pouvoir travailler correctement de vie.
19:37 - Même d'un point de vue macro, la situation n'est pas absolument
19:41 aussi glorieuse qu'il le croit.
19:43 - Mais quand vous avez des gens qui sont au bord du gouffre,
19:46 vous pouvez avoir un peu d'empathie ?
19:48 - Non, c'est la vision d'un mondialiste financier
19:51 contre des gens de terrain, des agriculteurs qui voient bien la réalité,
19:54 mais c'est deux mondes complètement opposés.
19:57 - Oui, c'est ça, il y a un autre monde.
19:59 - Il faut faire des efforts.
19:59 - Pour se comprendre, on n'est pas obligé de faire la leçon.
20:02 - Vous avez entonné la Marseillaise.
20:05 - Oui, mais peut-être qu'on verra cette séquence juste après la publicité.
20:08 C'est vrai qu'il y a eu cette Marseillaise,
20:10 parce qu'il y a 90 % des Français qui soutiennent ce mouvement.
20:13 - C'est ça qui le gêne.
20:14 - Mais c'est parce que c'est la France qui est en jeu.
20:16 - Bah oui.
20:16 - Uniquement l'agriculture, c'est la France.
20:19 - C'est bien beau de dire "pas de pays sans paysans".
20:21 C'était aussi Gabriel Attal qui a rappelé cette phrase-là.
20:24 Mais pour avoir des paysans, il faut les respecter.
20:26 - J'ai pas l'impression que dans cette séquence-là,
20:29 il y ait un échange respectueux.
20:31 Autre moment où il a peut-être perdu ses nerfs,
20:34 c'est quand il est interpellé par les journalistes
20:36 sur la polémique des soulèvements de la terre.
20:38 C'est-à-dire que vous avez 150 journalistes qui ont suivi le brief
20:42 avant le début du Salon de l'agriculture,
20:44 où lors de ce brief, on explique que des ONG vont venir,
20:47 des collectifs vont venir, parfois en opposition avec les agriculteurs,
20:49 dont Soulèvement la Terre.
20:51 Les journalistes du service politique de CNews ont appelé les conseillers,
20:54 ont échangé avec eux, confirmés à plusieurs reprises.
20:57 Emmanuel Macron dit que c'est faux.
21:01 - Alors je vais vous dire, je dément totalement cette information.
21:05 Totalement.
21:06 Je n'ai jamais songé, initié une telle invitation.
21:10 Et vous parlez au président de la République
21:12 qui a assumé de faire passer en Conseil des ministres
21:15 la dissolution de Soulèvement de la Terre.
21:17 Donc toute cette histoire m'a mis en colère
21:19 à un point que vous ne pouvez pas imaginer.
21:21 Je suis le président de la République qui a proposé de les dissoudre.
21:23 Le Conseil d'État, et je respecte les décisions de justice,
21:26 a ensuite cassé cette mesure.
21:28 Mais j'ai proposé de les dissoudre.
21:30 J'ai toujours condamné la violence.
21:31 J'ai toujours condamné les associations, les groupements
21:34 qui rentraient dans les fermes, qui attaquaient.
21:37 On a mis en place une cellule d'émetteur pour protéger les agriculteurs.
21:40 Donc là, ça, c'est n'importe quoi.
21:42 Ça n'a jamais été le cas.
21:44 Moi, je suis du côté du calme, du civisme et du respect.
21:47 - Personne n'a dit qu'Emmanuel Macron en personne avait initié
21:51 ou songé à inviter les soulèvements de la Terre.
21:54 Mais c'est ses conseillers qui ont confirmé.
21:56 - Ils sont les conseillers de qui ?
21:58 - Bah du président.
21:58 - Donc qui nomme les conseillers ?
22:00 - Bah le président.
22:01 - Alors quel est le problème de l'organisation de l'Élysée
22:03 sur ces questions-là ?
22:04 - Bah je ne sais pas.
22:04 - Ils sont importants.
22:05 Donc moi, je pense que le gouvernement a intérêt à préparer ses réponses
22:08 parce que mardi, aux questions d'actualité,
22:10 j'imagine que les députés vont quand même poser des questions.
22:12 - Évidemment.
22:13 Et même les soulèvements de la Terre, vous avez vu le communiqué ?
22:16 Regardez, l'Élysée, par l'intermédiaire...
22:18 Alors là, c'est intéressant.
22:19 Par l'intermédiaire des camidés de Pascal Canfin et Gabriel Attal
22:23 ont bien cherché à contacter des membres des soulèvements de la Terre
22:25 afin de nous inviter à ce débat.
22:27 - Et on en revient à la question posée à la une du GED,
22:29 qui pilote vraiment la politique agricole de la France.
22:31 Parce qu'on se demande, est-ce que c'est Emmanuel Macron ?
22:34 Est-ce que ce sont ses conseillers proches de Pascal Canfin ?
22:36 Est-ce que c'est Pascal Canfin ?
22:38 Est-ce que finalement, ce n'est pas tout simplement Bruxelles ?
22:40 Bah en tout cas, on a vraiment l'impression que ce n'est pas Emmanuel Macron.
22:44 - Bon, la publicité, Christian Convert, c'est oui ou c'est non ?
22:48 - La publicité ?
22:49 - Ah bah oui !
22:49 - Ah bah oui, bah alors c'est oui.
22:51 Allez, la pub, on revient dans un instant.
22:53 9h30 sur CNews, l'information avec Isabelle Piblot.
23:01 - Feu vert à la poursuite d'une discussion sur une trêve à Gaza.
23:05 Le cabinet de guerre israélien a donné son aval hier soir
23:08 alors que les craintes d'une famine grandissent,
23:11 faute d'aide humanitaire suffisante.
23:13 Pour conclure un accord, Israël demande la libération de tous les otages,
23:17 à commencer par toutes les femmes.
23:19 Le Ramas, lui, réclame un cessez-le-feu complet
23:21 et le retrait des troupes israéliennes de Gaza.
23:24 Le corps d'Alexei Navalny a été remis à sa mère hier.
23:27 Ses proches le réclament depuis sa mort en prison le 16 février.
23:31 La porte-parole de l'opposant russe déclare ne pas savoir
23:34 si les autorités empêcheront le dérouler des obsèques,
23:37 comme la famille le souhaite.
23:38 Dans le même temps, la veuve d'Alexei Navalny a juré
23:41 de poursuivre depuis l'étranger le combat de son mari.
23:45 Enfin, une réunion virtuelle du G7 s'est tenue hier.
23:48 Conclusion, le coût de la guerre en Ukraine devrait croître pour Moscou.
23:52 Volodymyr Zelensky a exhorté ses alliés à livrer leur aide militaire à temps.
23:57 A son pays, affaibli après deux ans de guerre.
24:00 L'armée ukrainienne est en manque d'effectifs
24:02 et réclame des munitions et davantage de systèmes de défense aériennes.
24:08 Merci Isabelle pour le point sur l'information.
24:10 Après l'inauguration chaotique d'hier, le salon a ouvert ses portes.
24:14 Ce matin, dans le calme.
24:16 Donc aux gens de se poser cette question,
24:19 quel est le dénominateur commun aux tensions hier ?
24:23 Qu'est-ce qui a fait que hier c'était chaotique et qu'aujourd'hui ça se passe...
24:26 - Vous l'avez montré quand même avec François Hollande, c'est pas...
24:29 C'est souvent chaotique, c'était pas aussi chaotique...
24:32 - En 2016, c'est pas à ce point-là.
24:34 - Pas à ce point !
24:35 - En 2016, c'est pas à ce point-là.
24:36 Et Emmanuel Macron peut remercier les syndicats agricoles
24:41 parce que sans ce débat qui s'est fait entre 10h et midi...
24:46 - Il peut pas rester.
24:46 - Il peut pas rester, il peut pas descendre.
24:49 Et pour descendre, ils ont dû boucler des halls interdits au public.
24:53 - Non mais je ne dis pas la singularité de ce qui s'est passé.
24:57 - On est à un tout petit peu plus de 100 jours de la campagne européenne
25:00 et donc Emmanuel Macron, d'ailleurs, c'est intéressant de voir ça,
25:03 a lancé la campagne européenne avec un adversaire, le Rassemblement national,
25:07 en taclant des syndicats agricoles,
25:09 qui se conversent en vous disant "vous êtes en fait les marchepieds du Rassemblement national".
25:13 - Parfait, parfait.
25:14 - On écoute ? On écoute d'abord et on en parle juste après.
25:16 - Oui, oui.
25:17 - Allez, pas content.
25:18 - Vous avez des gens qui sont là avec un projet politique,
25:20 c'est de servir le Rassemblement national,
25:22 de faire demain, voire près-demain, une haie d'honneur
25:25 pour les dirigeants du Front national,
25:26 - C'est bon, entendu.
25:27 - Mais bien sûr !
25:28 Et de mener une campagne politique.
25:31 L'agriculture française, elle mérite mieux que de la mauvaise politique.
25:34 Et elle mérite mieux que leur projet de décroissance et de bêtise
25:37 qui consiste à expliquer aux gens que la solution ce serait de sortir de l'Europe.
25:41 Le Rassemblement national, c'est le parti du Frexit,
25:44 de la sortie de l'euro.
25:44 Maintenant, c'est les transformistes du Frexit.
25:47 Je vais vous dire, s'il n'y a pas d'Europe, il n'y a pas d'agriculture.
25:50 C'est ça la réalité.
25:51 - Question en converse.
25:52 Vous êtes au service du RN.
25:54 - Oui, non mais...
25:54 - Vous êtes d'extrême droite, c'est la manière de...
25:56 On vous décrédibilise en disant ça.
25:58 - Oui, oui.
25:58 - Est-ce que vous êtes du Rassemblement national ?
25:59 - Je vais répondre tout de suite.
26:00 Je vais répondre tout de suite, mais auparavant.
26:02 Hier matin, effectivement, je pense qu'on a sauvé une partie du salon
26:06 et c'est la coordination rurale qui a sauvé.
26:08 Et je vais vous dire pourquoi.
26:08 Parce que si nous, on ne participait pas au débat,
26:11 il n'y avait pas de débat.
26:12 C'était vite vu.
26:12 On s'est posé la question un petit moment quand même.
26:14 Au regard de ce qui se passait dessous, qu'est-ce qu'on fait ?
26:18 Si on n'allait pas au débat, il n'y avait pas de débat.
26:20 Je voyais mal, la FNSEA et les GI allaient tout seuls.
26:24 Ils seraient pas allés.
26:26 Donc, on a hésité quand même.
26:28 Bon, on a dit, c'est l'intérêt quand même de la profession.
26:31 Ce n'était pas l'intérêt que ça tourne mal.
26:33 Donc, on a fait ça.
26:34 Je vous remercie maintenant de nous dire ça.
26:36 C'est formidable.
26:39 Bon, pour l'instant, notre interlocuteur, c'est lui.
26:42 Ce n'est pas le Rassemblement national.
26:43 Ce n'est pas le Rassemblement national qui est au pouvoir.
26:45 Alors maintenant, je vais vous dire une chose.
26:46 Les agriculteurs, ils savent pour qui ils doivent voter.
26:49 Mais il y a la forme et il y a le fond des hommes politiques.
26:52 Alors, il a bénéficié de la forme, lui, à un moment.
26:54 Il y a un certain nombre d'années, il était jeune et beau et pimpant.
26:57 Ça a bien marché. Il a été élu.
26:59 Les agriculteurs, je me balade, je sais à peu près ce qu'ils disent et ce qu'ils veulent.
27:03 C'est sûr qu'il y a Marion, une fille belle comme le jour.
27:07 Il y en a beaucoup, ils l'aiment bien.
27:08 Voilà. Après, il y a Jordan Bardella.
27:11 Ils sont aux trois d'être jeunes et fringants.
27:13 Elliot aurait plus de chance que nous aujourd'hui, ça, c'est sûr.
27:17 Jordan Bardella, celui qui représente les LR.
27:20 François-Xavier Bellamy.
27:21 Et ils ont un nom jeune aussi au Parti communiste, ce qui est bien.
27:25 Alors, c'est sûr qu'il y a 30 % de femmes dans l'agriculture, elles aiment bien ces hommes-là.
27:29 - Excusez-moi, il y a des femmes aussi.
27:33 - Après, il y a le fond.
27:34 - Je voudrais vous poser une question.
27:36 - Attendez, je vais terminer, s'il vous plaît.
27:38 - Après, il y a le fond.
27:39 - Alors, sur le fond, chacun va bien regarder ce que chaque candidat propose.
27:43 Alors, c'est sûr, cette campagne-là, on peut dire qu'elle va commencer cette semaine
27:46 puisqu'on va recevoir tous les candidats.
27:48 Mais ce n'est pas nous, on va peut-être les écouter,
27:50 mais on va leur dire que nous, notre feuille de route, c'est celle-là.
27:54 Pour les Européennes, ce qu'on veut pour l'agriculture, c'est un certain nombre de mesures.
27:58 Il y a un petit catalogue qui est prêt qu'on va remettre à l'ensemble de tous les parlementaires,
28:03 de tous ceux qui vont se présenter pour être candidats.
28:05 Et puis là-dessus, ce sera à eux de se prononcer.
28:09 Peut-être qu'ils seront à peu près tous d'accord.
28:10 - Vous n'avez pas répondu à la question précise d'Eliott Deval.
28:13 Est-ce que vous avez été instrumentalisé par le Rassemblement national,
28:17 comme l'a dit hier le président de la République ?
28:19 C'est ça, la question.
28:20 - Je ne vois même pas ce que ça veut dire.
28:21 - Mais répondez.
28:22 - C'est une pensée parisienne, ça.
28:23 Il n'y a qu'ici qu'on peut penser ça.
28:26 - Vous n'êtes pas d'accord avec ce qu'a dit le président.
28:28 - Ça, ça n'engage que lui.
28:29 Mais écoutez, s'il n'a que ça à dire, ben oui.
28:32 - Ce que vous avez dit, c'est qu'il y avait parmi les agriculteurs,
28:36 il y avait, pour des raisons qui vous appartiennent de définir,
28:39 des gens qui étaient plutôt des sympathisants des uns ou des autres.
28:44 Mais moi, quand même, il y a aussi une évolution du monde agricole sur l'Europe.
28:48 Parce qu'il me semble qu'il y a quelques années,
28:50 ce que beaucoup d'agriculteurs reprochaient à Marine Le Pen,
28:53 c'était qu'elle soit trop anti-européenne.
28:55 Donc, si vous voulez, est-ce qu'il n'y a pas aussi ce qu'on vous reproche ?
28:58 Là, je sors un peu de l'émotion, c'est vrai,
29:01 d'avoir profité de l'Europe, de la PAC, etc.
29:05 et de dire maintenant, tous nos malheurs viennent de là.
29:08 - Une bonne partie des choses, c'est la politique européenne.
29:10 Alors, c'est sûr que l'élection européenne est un enjeu capital, on va dire.
29:15 Bon, mais c'est après, on va dire, entre les insoumis du Parti communiste
29:22 avec qui on discute aussi bien, on a de bons échanges,
29:25 jusqu'au Rassemblement national,
29:26 il y en a beaucoup qui ont la même vision sur certains points.
29:29 Voilà, de toute façon, ce qui est en train de se préparer,
29:32 c'est l'Europe, la mondialisation financière
29:35 contre une Europe plutôt de ce qu'on veut protéger au niveau de nos nations.
29:39 C'est ça qui se joue.
29:40 Et après, ça n'appartient pas aux présidents, ça.
29:42 - Mais Christian Conver, c'est tellement limpide ce que vous dites,
29:44 c'est-à-dire que vous avez une liste d'objectifs, de règles qu'il faut changer
29:48 et vous allez rencontrer ou choisir celui qui correspond le mieux.
29:54 - C'est pas nous, les agriculteurs.
29:56 - Mais les agriculteurs, bien sûr, mais on l'a bien compris.
29:58 Mais c'est une manière de décrédibiliser.
30:00 - On peut être pour une autre Europe, on peut être pour le Frexit.
30:02 - Mais enfin, il va chercher ça.
30:04 - Au-delà de la coordination rurale ou des syndicats qui seraient les marchepieds du RN.
30:08 Emmanuel Macron dit que le RN, c'est le Frexit, c'est la décroissance, Raphaël Stainville.
30:13 - Mais surtout le meilleur carburant du RN aujourd'hui, c'est Emmanuel Macron,
30:16 parce que lorsqu'il accuse le RN qui n'est pas au pouvoir
30:20 de promouvoir la décroissance et le Frexit, un, sur le Frexit, c'est faux,
30:24 ça a été annoncé depuis des années, ils ont renoncé à vouloir quitter l'Europe en l'état.
30:29 Mais sur la décroissance, de manière très précise,
30:32 c'est le Green Deal promu par les amis d'Emmanuel Macron à Bruxelles
30:36 qui est la cause de cette agonie de notre agriculture française,
30:43 mais pas seulement française d'ailleurs.
30:45 Si cette crise, elle est européenne, c'est que toute l'agriculture européenne
30:50 subit ce Green Deal et la décroissance programmée inscrite dans…
30:56 - Je résume vos propos, Pascal Confin est plus décroissant compatible que Jordan Bardella.
31:02 C'est aussi simple que ça.
31:03 - Il y a quand même, excusez-moi, il y a un vent de…
31:05 Non mais parce qu'il a aussi employé, je ne me rappelle plus la phrase exacte,
31:08 mais vous l'avez certainement, en parlant du RN, le mot de…
31:12 Il les insulte, le mot de bêtise.
31:14 On peut tout à fait critiquer le RN, avec un adversaire politique,
31:17 on peut même avoir un débat un peu musclé, ça ne me dérange pas,
31:21 mais les insulter de cette façon, un jour ils ne sont pas dans l'arc républicain,
31:25 le lendemain ils sont bêtes.
31:27 - Dans la même semaine.
31:29 Ils ne devraient pas être à la panthéonisation.
31:31 - Et l'arc républicain, vous avez raison, ils devaient être excusés,
31:35 ils n'ont pas le droit d'honorer,
31:36 ils n'avaient pas le droit d'honorer M. Manouchan.
31:40 Ça commence à faire beaucoup et on sent en fait, j'ai l'impression, d'une panique.
31:45 Les élections européennes approchent, ça risque d'être un désastre pour la macro-égalité.
31:50 - Ce n'était pas le sujet du jour.
31:51 - Mais ce n'est pas… Est-ce que c'était le moment de tenir ce genre de propos ?
31:54 - J'ai donné l'impression de la prouver.
31:56 - La question que je me pose, c'est le président de la Concorde,
31:59 c'est lui qui a dit "je serai le président de la Concorde pour le second quinquennat",
32:04 est-ce que c'est raccord avec ce qu'il promettait en 2022 ?
32:11 Est-ce que c'était le lieu pour lancer une campagne européenne ?
32:14 - Non, je ne pense pas.
32:15 - Et est-ce que c'est à lui de dire ça ?
32:16 - Je ne pense pas, le Salon de l'Agriculture n'appartient à personne,
32:19 il appartient aux agriculteurs, il appartient à nous tous d'ailleurs.
32:23 Il ne s'agissait pas de faire un meeting politique à l'intérieur
32:27 et de cibler un parti en particulier.
32:29 - Bon, Jordan Bardella va se rendre aujourd'hui au Salon de l'Agriculture,
32:32 le candidat aux européennes fait de ce rendez-vous un temps fort,
32:35 ça va être intéressant de comparer le climat entre hier et la présence d'Emmanuel Macron
32:41 et aujourd'hui avec Jordan Bardella.
32:44 Thomas Bonnet.
32:45 - Pendant très longtemps, les agriculteurs votaient assez peu
32:50 pour ce qui était alors le Front National.
32:52 Dans les années 90 par exemple, la moyenne du vote des agriculteurs
32:56 pour le Front National était inférieure à la moyenne nationale.
32:59 Et puis, il y a eu un tournant, c'est le 21 avril 2002,
33:04 cette année-là, 22% des agriculteurs ont voté pour Jean-Marie Le Pen,
33:08 c'est 5 points de plus que la moyenne nationale.
33:12 Et encore aujourd'hui, il y a davantage de votes Rassemblement National
33:16 chez les agriculteurs que dans le reste de la population.
33:19 Alors, comment expliquer ce virage ?
33:21 Et bien, selon le politologue Jérôme Fourquet,
33:23 les agriculteurs sont à la fois victimes de la mondialisation,
33:27 victimes aussi d'une forme de déclassement social,
33:30 et puis ils sont sensibles aux critiques du Rassemblement National sur l'Union européenne,
33:35 sensibles aussi au fait que le Rassemblement National s'oppose aux accords de libre-échange.
33:40 Il faut dire que la politique agricole de Marine Le Pen a beaucoup évolué ces dernières années.
33:45 Désormais, ce qui est prôné, c'est une forme d'écologie
33:47 qui serait incarnée par des mesures de localisme.
33:50 Et justement, ce changement idéologique au Rassemblement National,
33:54 c'est souvent ce qui est pointé du doigt par les opposants au RN
33:58 pour expliquer qu'il y a des fluctuations du côté de Marine Le Pen ou encore de Jordane Bardella.
34:03 Mais force est de constater aujourd'hui que le discours du RN séduit davantage qu'auparavant auprès des agriculteurs.
34:11 Le RN, comme la France insoumise d'ailleurs,
34:14 avait lancé il y a un peu plus d'un mois cette volonté de mettre à disposition pour les agriculteurs le prix plancher.
34:22 Il s'avère qu'hier, Emmanuel Macron a lancé cela également.
34:25 Ce prix plancher sera fondé sur l'indicateur du coût de production agricole
34:28 sur lequel chaque filière agricole a dû se mettre d'accord
34:32 pour objectiver les coûts de production des agriculteurs.
34:34 J'espère avoir été clair.
34:36 Il s'agit selon les syndicats d'un nouvel engagement qui irait au-delà du cadre législatif égalime.
34:41 Le prix plancher.
34:42 Écoutons Emmanuel Macron, c'était hier.
34:44 Il y aura un prix minimum, un prix plancher.
34:49 C'est-à-dire que l'indicateur qui est défini dans une filière,
34:51 on va repartir sur la construction du prix de l'avant,
34:54 ce sera un prix plancher en dessous duquel le transformateur ne peut pas l'acheter
34:58 et donc en dessous duquel, après derrière, le distributeur ne peut pas vendre.
35:02 Le problème c'est qu'il y a un mois, le ministre de l'agriculteur disait l'inverse à ce propos.
35:07 Les propositions démagogiques du genre "on va fixer une obligation de prix plancher",
35:11 ce qu'on ne peut pas faire que sur les prix agricoles français,
35:14 qu'est-ce que cela fait ?
35:15 Cela vient mettre en concurrence déloyale les produits agricoles français.
35:18 Donc un mois plus tard, Emmanuel Macron dit l'extrême opposé de ce que pensait.
35:23 D'ailleurs, il sera l'invité de Sonia Mabrouk.
35:26 Oui, mais surtout, vous lui poserez la question parce qu'il a découvert...
35:29 Sonia Mabrouk qui fait les entretiens.
35:31 Mais j'imagine qu'elle posera la question, vous avez raison, M. Condva.
35:33 Voilà, vous ferez passer le message.
35:34 Mais c'est une proposition...
35:35 Et il a découvert ça en même temps que nous d'ailleurs.
35:37 Qui ? M. Fainon ?
35:38 J'avais l'impression.
35:39 Et vous, cela vous a surpris ce prix plancher, cette proposition ?
35:42 Il n'y a plus grand-chose qui nous surprend puisque cela change tous les jours.
35:44 Donc on verra bien maintenant comment cela peut se décliner.
35:46 Il va vous le dire comment cela peut se décliner, on l'attend.
35:48 Mais je vais revenir quand même sur un petit truc avant.
35:51 Quand on nous taxe de Rassemblement National, il y a 400 000 agriculteurs.
35:54 390 000, oui.
35:55 Bon, on dirait peu.
35:58 Sur les 400, imaginons qu'il y en ait 300 000 qui votent à peu près.
36:01 22 % de 300 000, cela fait combien ?
36:03 Mais vous avez raison.
36:04 Cela ne fait pas 60 000.
36:05 Au second tour de la présidentielle.
36:07 60 000 votes.
36:08 Alors imaginons qu'ils soient tous au Rassemblement National pendant qu'ils y sont, comme ils y vont là.
36:11 Mais je crois qu'au second...
36:12 Cela va y avoir un impact sur une élection, 60 000 ?
36:14 Non mais je crois qu'au second tour...
36:15 Vous m'avez pas arrêté de faire la gueule du monde.
36:16 C'est peut-être votre problème.
36:17 Non mais c'est une manière...
36:18 Il ne doit pas avoir d'impact sur une élection.
36:19 Non mais c'est une manière de vous décrédibiliser que de dire cela.
36:23 Enfin, aux yeux de la Macronie.
36:25 Parce qu'aux yeux des Français, personne n'est du...
36:27 Il n'y a plus que cela pour faire de la politique.
36:28 Sauf que cela va au-delà des 60 000 dont vous parlez.
36:30 On est tous concernés par la lutte contre la française.
36:33 Ils parlent de nous.
36:33 C'est notre alimentation.
36:34 On est tous concernés par ça.
36:35 Mais est-ce que les gens votent en fonction de cela ?
36:37 Ah ben quand même !
36:38 J'ai l'impression que...
36:39 Il nous a ciblés, puisque de toute façon, il ne supporte pas le jaune.
36:42 Il a fait enfermer tous les gars qui étaient par 15 en jaune et qui se promenaient.
36:48 Chaque fois, il y avait un cordon de CRS autour.
36:50 Ils ne pouvaient même plus sortir.
36:51 Il y en a qui ont raté le train à cause de cela.
36:53 Non mais c'est dément !
36:54 Voilà ce qu'on pouvait dire sur le Salon de l'agriculture.
36:56 Et on en parlera également.
36:59 Vous restez encore un peu avec nous.
37:00 Il nous reste six minutes.
37:01 Il n'y a pas de problème.
37:02 Dans l'actualité également, c'est une actualité qui est si triste.
37:06 Le père de la petite Lola est décédé à l'âge de 49 ans.
37:09 Le corps de la fillette avait été retrouvé,
37:10 il faut se souvenir, en octobre 2022,
37:13 tué dans des conditions atroces que l'on connaît.
37:16 Johan Davie, son papa, n'est plus.
37:18 Voilà ce que dit l'avocat de la famille Clotilde le Petit.
37:22 Johan Davie avait la tête et le cœur trop près de l'enfer
37:25 depuis les faits commis sur sa fille.
37:28 Il dégringolait, sa crise cardiaque
37:30 est l'épilogue de cette descente aux enfers.
37:32 En octobre 2023, un an après le drame,
37:36 c'était Audrey Crespo Marat qui l'avait interviewée.
37:40 Voilà ce qu'il disait en vérité.
37:42 "La présumée coupable n'a pas enlevé que la vie de Lola.
37:45 Elle a enlevé une famille avec ma femme.
37:47 On est en instance de divorce.
37:48 Je le vis très mal.
37:49 J'en suis en partie responsable parce que je suis triste
37:52 et je suis retombé dans ma douleur.
37:54 Tout a volé en éclat de toute façon.
37:56 Une journée, c'est 24 heures.
37:58 Pour moi, c'est 48 heures.
37:59 J'y pense toujours et c'est normal.
38:00 J'y penserai toujours.
38:02 Elle nous manquera, que ce soit à moi ou à ma femme.
38:04 Elle nous manquera toute la vie."
38:06 Il a replongé, il était alcoolique.
38:08 Il a replongé dans l'alcoolisme.
38:10 Georges Fenech.
38:11 Non, c'est une très, très grande tristesse, cette nouvelle.
38:13 Il était jeune, en plus, 49 ans.
38:15 Vous savez, les pères de famille dont les filles ont été assassinées,
38:20 violées, ne s'en remettent jamais.
38:22 Souvenez-vous du papa d'Estelle Mouzin,
38:25 qui a consacré toute sa vie pour retrouver le corps de sa fille.
38:29 Et souvenez-vous de Jean-Pierre Escarfaille,
38:31 le père de Pascal Escarfaille, qui, à 20 ans,
38:35 a été la première victime de Guy Georges.
38:37 C'est un grand chef d'entreprise qui a ensuite consacré toute sa vie
38:41 à la lutte contre ces tueurs enserrés.
38:43 Et d'ailleurs, il s'est retrouvé sur le mur des cons.
38:45 Je le dis entre parenthèses.
38:47 Donc, si vous voulez, leur vie est détruite et qu'ils soient morts
38:51 dans des circonstances apparemment d'une crise cardiaque,
38:54 qu'ils soient retombés peut-être dans l'excès alcoolique, le divorce, etc.
38:58 Tout ça, c'est une déflagration qui touche évidemment tout l'entourage,
39:02 toute la famille.
39:03 C'est dans l'indifférence la plus totale que son papa est décédé hier.
39:10 Et ça nous renvoie à ce drame de la petite Lola,
39:14 à l'impossibilité de parler de ce drame en se posant cette question.
39:22 Si la loi avait été respectée sur notre sol, la petite Lola serait encore en vie.
39:28 J'ai le souvenir du reportage de nos excellents confrères du service public,
39:33 la fabrique du mensonge, parce qu'il ne fallait pas parler de la suspecte.
39:38 Il ne fallait pas parler de son profil, de son parcours,
39:41 de son obligation de quitter le territoire français.
39:44 Donc tout ça est un drame.
39:45 - Joanne Dévier a évoqué cette question de l'OQTF non exécutée.
39:52 En fait, je pense que beaucoup, au moment de la mort de Lola,
39:56 compte tenu de l'horreur et la dimension de cette tragédie,
39:59 on a pu penser qu'il y aurait eu un avant et un après-midi,
40:03 que les choses allaient changer.
40:04 On a vu comment la classe politique, finalement par peur
40:10 que cet hommage national ne se transforme en plébiscite politique
40:13 pour certains partis, a préféré fuir le débat
40:16 plutôt que de ne serait-ce que d'organiser une minute de silence
40:20 pour Lola à l'Assemblée nationale.
40:22 Il n'y a rien eu.
40:23 Il ne fallait pas parler de Lola, il ne fallait pas parler
40:25 de cette question des OQTF.
40:27 - Oui, mais cet omerta pour le drame de Lola,
40:31 ils n'ont pas réussi à le refaire pour le drame de Crépole.
40:34 - Oui, c'est vrai.
40:35 - Ils ont tenté, mais ils n'ont pas réussi.
40:37 Là, les Français, une nouvelle fois, ils n'étaient pas du pain.
40:41 - Parce que la maire, la mairesse, je ne sais pas comment on dit,
40:43 est montée au créneau.
40:44 - La maire de Romand-sur-Isère.
40:46 - Elle a été exceptionnelle.
40:47 - Madame Thorvald.
40:48 - Elle représentait ce que tous les Français pensaient.
40:51 - Élisabeth ?
40:52 - Je n'ai rien à ajouter.
40:55 Je pense à cette phrase, pour moi, une journée,
40:59 ça dure 24 heures, pour moi, 48 heures,
41:01 ce qui est à peu près la définition d'un cauchemar existentiel,
41:06 en quelque sorte.
41:07 Cette phrase, je la trouve terrible.
41:10 - Je vais penser à sa famille, évidemment,
41:13 à la famille de Lola, ses proches qui vivent une nouvelle épreuve
41:18 après ce drame.
41:20 C'est vrai que le Salon de l'agriculture hier a pu mettre de côté
41:23 toutes les autres actualités.
41:26 On va terminer, il nous reste une petite minute.
41:28 Je voulais quand même vous présenter ce témoignage extrêmement fort
41:31 de Judith Godrech au César.
41:34 Elle a dénoncé vendredi soir l'impunité, le déni,
41:37 le privilège du milieu du cinéma concernant les violences sexuelles.
41:41 Je rappelle que Judith Godrech a porté plainte
41:42 contre le réalisateur Benoît Jacot et Jacques Doyon
41:45 et sera entendue au Sénat le 29 février prochain.
41:48 On écoute Judith Godrech.
41:49 - Je pensais à ces termes qu'on utilise sur un plateau.
41:54 Silence, moteur demandé.
41:57 Ça fait maintenant 30 ans que le silence est mon moteur.
42:01 On ne peut pas ignorer la vérité parce qu'il ne s'agit pas
42:05 de notre enfant, de notre fils, de notre fille.
42:08 On ne peut pas être à un tel niveau d'impunité, de déni et de privilège
42:12 qui fait que la morale nous passe par-dessus la tête.
42:15 Nous devons donner l'exemple, nous aussi.
42:18 Nous avons la chance d'être dans un pays où il paraît que la liberté existe.
42:24 Alors, avec la même force morale que nous utilisons pour créer,
42:28 ayons le courage de dire tout haut ce que nous savons tout bas,
42:32 pas comme les autres fois.
42:34 Merci.
42:35 - Et nous reviendrons sur les mots de Judith Godrech
42:41 dans les prochaines éditions.
42:43 Malheureusement, c'est terminé.
42:44 Ça va si vite.
42:46 Merci, monsieur Convance.
42:47 - Eh bien, on va aller au salon.
42:48 - Ah, vous allez au salon ?
42:49 - Oui.
42:49 - Vous allez peut-être parler avec cet homme, Jordan Bardella,
42:52 parce qu'il vient d'arriver.
42:54 - C'est certain.
42:54 De toute façon, on va rencontrer tous les...
42:56 - Vous allez rencontrer toute la semaine tous les responsables politiques.
42:59 - C'est prévu et ils sont tous à la spie quasiment à tour de rôle.
43:01 - Donc, on a compris.
43:02 - On va rencontrer Marion.
43:04 - Mais pas tous.
43:05 Il y a la France Insoumise qui y va, le Parti Communiste,
43:09 le PCF qui y va également.
43:12 - Les jeunes l'attendent.
43:13 - Bon, ce sont des images en direct.
43:16 Jordan Bardella qui arrive au salon de l'agriculture.
43:18 Je demande en régie, on ne suit pas son...
43:20 Ah, il faut rendre.
43:21 Ben voilà, je voulais savoir s'il fallait rendre
43:24 ou si on restait sur ses images.
43:25 Eh ben, rendons.
43:26 Dans un instant, c'est Sonia Mabrouk pour le grand rendez-vous
43:31 avec Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture.
43:34 A tout de suite.
43:35 - Bonne journée.
43:36 - Bonne journée, Monsieur Convray.
43:36 ♪ ♪ ♪

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