L'Heure des Pros Week-End (Émission du 20/04/2024)

  • il y a 5 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche

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00:00:00 Il est un peu plus de 9h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des proues.
00:00:04 A la une ce matin, la prudence de la procureure de la République après le drame de Grande-Synthe
00:00:08 témoigne du flou qui règne autour de ce crime barbare.
00:00:12 En revanche, un élément révélé par cette même procureure devrait être au cœur de toutes les discussions depuis hier,
00:00:19 à savoir le passé judiciaire des deux suspects.
00:00:21 Le mineur de 14 ans a été reconnu coupable pour des faits de violence en juillet 2023,
00:00:27 août 2023, décembre 2023.
00:00:30 Mais les sanctions seront prononcées à compter de mai 2024.
00:00:34 En attendant, il était soumis à une mesure éducative judiciaire provisoire.
00:00:38 Même topo pour le mineur de 15 ans, condamné pour des faits de dégradation en 2022
00:00:43 et déclaré coupable pour vol en réunion en 2023.
00:00:46 Sa sanction doit être examinée en juin prochain.
00:00:49 Pas besoin de grenelle, de commission, de table ronde pour comprendre où se trouve la faille.
00:00:54 Le gouvernement, par la voix de son Premier ministre, assure vouloir repenser la justice des mineurs,
00:00:59 mettre fin à la culture de l'excuse.
00:01:01 La réforme du code pénal des mineurs entrée en vigueur en septembre 2021 brille par son échec.
00:01:07 Maître Dupond-Méretti garde l'essau depuis bientôt 4 ans.
00:01:10 Emmanuel Macron dirige ce pays depuis 2017.
00:01:13 J'ai d'ailleurs retrouvé son programme de campagne.
00:01:16 Un État qui protège en page 15, toute peine prononcée sera exécutée,
00:01:21 15 000 places de prison supplémentaires. Alain Bauer a affirmé chez Pascal Praud hier
00:01:26 « la justice n'est pas laxiste, elle est lente, qu'en est-il de nos dirigeants ? »
00:01:31 On en parle dans un instant dans cette émission. Isabelle Piboulot pour l'information.
00:01:35 Bonjour Eliott, bonjour à tous.
00:01:37 Hier, un homme a tenté de s'immoler par le feu dans un square en face du tribunal de Manhattan
00:01:42 où est jugé Donald Trump.
00:01:44 Un témoin raconte l'avoir vu jeter en l'air des écrits contenant des théories du complot
00:01:49 avant d'ouvrir un bidon et de s'embraser.
00:01:51 L'homme est désormais dans un état grave. Ses motivations restent à éclaircir.
00:01:56 Un imam officiant à Toulouse a été expulsé hier soir vers l'Algérie.
00:02:00 Mohamed Tataïa a été condamné pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive.
00:02:06 Une audience pour examiner une requête en référé est prévue lundi au tribunal administratif de Paris.
00:02:13 Elle fait le bonheur de ses fans. Taylor Swift a sorti un double album,
00:02:17 traduit le cercle des poètes torturés.
00:02:19 31 titres publiés en deux temps, à deux heures d'intervalle.
00:02:23 Ce 11e opus version XXL est déjà en 24 heures l'album le plus écouté de l'histoire de Spotify.
00:02:30 Merci Isabelle. Puis boulot pour l'information.
00:02:32 Alexandre Devecchio, Pierre Lelouch, Charlotte Dornelas, Philippe Guibert et Muriel Wagny de Malki sont avec nous.
00:02:39 Bonjour à tous les cinq.
00:02:41 On va commencer avec le drame de Grande Sainte.
00:02:44 Je le disais, il y a un flou sur les circonstances de ce drame.
00:02:49 En revanche, la déclaration de la procureure de la République hier met en lumière un élément qui est absolument majeur, c'est la justice des mineurs.
00:02:58 C'est-à-dire qu'on a deux suspects qui ont passé leur première nuit en détention provisoire hier,
00:03:03 mais qui étaient connus des services de police et de justice.
00:03:06 Vous avez un adolescent de 14 ans qui a commis des faits de violence à maintes reprises sur cette année
00:03:11 et qui attendait l'année suivante pour être condamné pleinement et qui n'a absolument pas peur de la sanction,
00:03:18 puisqu'il a été appréhendé pour des faits précédemment.
00:03:21 Il sait qu'il va être condamné, mais il participe à ce guet-apens.
00:03:26 Pareil pour le mineur de 15 ans.
00:03:27 Et cette semaine, on nous promet la fin de la culture de l'excuse.
00:03:31 On nous promet que ça y est, c'est le sursaut républicain.
00:03:34 Factuellement, c'est un échec.
00:03:35 On écoute la procureure et je suis très...
00:03:38 C'est très intéressant, j'invite les téléspectateurs à revoir cette conférence,
00:03:41 parce qu'il y a un élément qui est majeur.
00:03:43 Je pense que la procureure s'attendait à ce que les journalistes posent des questions,
00:03:46 justement, sur le pédigré judiciaire des deux suspects.
00:03:49 Elle l'a même dit à un moment en disant "je pourrais vous expliquer un peu ce qui s'est passé".
00:03:52 Personne.
00:03:53 Personne n'a dit "mais attendez, on ne comprend pas là".
00:03:56 Dans votre propos liminaire, vous nous avez expliqué qu'ils étaient connus.
00:03:59 Qu'est-ce qu'ils faisaient dehors ?
00:04:01 Pas une personne n'a posé cette question.
00:04:04 Le mineur de 14 ans a été déclaré coupable pour des faits de violence commis en juillet 2023,
00:04:12 août 2023 et décembre 2023.
00:04:15 Les sanctions seront prononcées à l'issue d'audience qui se tiendront à compter de mai 2024.
00:04:22 Il est soumis dans cette attente à ce qu'on appelle une mesure éducative judiciaire provisoire
00:04:28 afin de réparer le préjudice.
00:04:31 Le mineur de 15 ans, pour sa part, a été condamné pour des dégradations commises en mars 2022.
00:04:37 Il a par ailleurs été déclaré coupable de faits de vol en Réunion, commis en août 2023.
00:04:43 Et de la même façon, mais je pourrais vous expliquer la procédure si vous en avez besoin,
00:04:46 sa sanction doit être examinée en juin prochain.
00:04:50 Il fait également l'objet de cette mesure éducative judiciaire provisoire afin de réparer le préjudice.
00:04:57 Elle anticipe.
00:04:58 Elle dit "je pourrais vous expliquer la procédure".
00:05:00 Il s'avère que sur les 15 minutes d'entretien hier de conférence de presse,
00:05:05 il n'y a pas une personne qui s'est réveillée en disant "mais attendez, il y a quand même un souci là".
00:05:08 Moi, je pense aux téléspectateurs qui nous regardent, je pense aux familles qui sont dans l'angoisse,
00:05:12 qui se disent "mais attendez, il s'est passé un drame horrible,
00:05:15 on a deux individus qui auraient dû être sanctionnés pénalement fermement après ce qui s'est passé,
00:05:21 avant qu'ils commettent cette fois-ci le pire, Pierre Lelouch".
00:05:26 - Bon, vous touchez du doigt, nous touchons du doigt les principes du droit tel qu'il existe aujourd'hui,
00:05:34 qui est appliqué aux mineurs avec le principe de la césure pénale entre la sanction et l'exécution de la sanction,
00:05:41 de la diminution par deux de la punition pour les mineurs en dessous de 16 ans,
00:05:48 et pour de toute façon ensuite la diminution aussi, sauf si le juge insiste pour l'appliquer.
00:05:54 Donc on est dans un système de tension permanente entre la pédagogie et la punition.
00:06:02 On considère qu'un mineur, on doit pouvoir le sauver, donc on n'applique pas la punition qui s'applique aux adultes.
00:06:09 - Voilà, et aujourd'hui on nous promet de faire ça.
00:06:11 - Attendez, je termine d'un mot, juste là, en plus il y a l'ordonnance de 45, tout ça veut dire quoi ?
00:06:20 - Ça veut dire qu'on a un ensemble de droits qui est soutenu par la magistrature,
00:06:24 mais qui ne correspond plus à la société telle qu'elle est devenue.
00:06:28 Parce que quand l'ordonnance de 45 a été prise au lendemain de la guerre,
00:06:31 où beaucoup de jeunes de 15-16 ans avaient perdu la vie dans la résistance, on était dans un autre monde.
00:06:38 L'ordonnance de 45 et cette justice pour amender la jeunesse, c'était un autre monde.
00:06:44 Aujourd'hui on a affaire à des vagues, à une population qui a beaucoup changé à cause de l'immigration de masse,
00:06:51 on a affaire à des ghettos et on a affaire aux réseaux sociaux avec un déferlement de violence absolu toutes les journées.
00:06:58 Donc effectivement le pouvoir politique est interpellé par la nécessité de repenser tout ça.
00:07:03 - Ça fait 7 ans qu'il est président de la République, Pierre Lelouch, il y a eu une réforme du code pénal.
00:07:09 - On n'en est pas d'être son avocat.
00:07:10 - Non mais je ne dis pas ça, il y a eu une réforme du code pénal des mineurs, Charlotte, d'en-est-là c'est en 2021.
00:07:15 Et aujourd'hui on nous promet un sursaut républicain. Mais on se moque de qui ?
00:07:19 - Non mais il y a deux choses, c'est que ce dont vous parlez de la césure, en effet c'est l'état du droit aujourd'hui, depuis 2021 précisément.
00:07:26 Et à l'époque il y avait eu quand même beaucoup de critiques venant de professionnels du secteur qui accompagnent ces mineurs délinquants,
00:07:32 en disant précisément quand ils sont jeunes, les reconnaître coupables et attendre initialement 6 mois dans le texte
00:07:39 et dans les faits plutôt un an pour donner la sanction qui se rapporte à leur reconnaissance de culpabilité, c'est trop tard.
00:07:46 C'est déjà trop tard, on le dit tout le temps, la justice est trop lente pour tout le monde.
00:07:50 Mais un mineur, si la sanction arrive un an après, un an c'est une vie quand vous avez 13-14 ans.
00:07:55 Donc déjà cette question de césure, elle pose un vrai problème qui avait été initialement dénoncé et qui ne date que de 2021.
00:08:03 La réforme n'est pas vieille.
00:08:05 Et ensuite sur l'ordonnance de 45, je suis absolument d'accord que la société a changé, notamment les mineurs engagés dans les violences,
00:08:11 mais même avec des peines de moitié pour les mineurs, si elles étaient appliquées et immédiatement appliquées,
00:08:19 déjà on n'aurait pas ce genre de situation, parce que même avec la moitié de la peine,
00:08:23 si on commençait déjà par appliquer ce que le code pénal prévoit même pour les mineurs, là vous pensez bien qu'au bout d'un an on n'en serait pas là ?
00:08:30 Factuellement, ce drame aurait pu être évité.
00:08:33 Et cette phrase "ce drame aurait pu être évité", on peut la prononcer sur tous les faits qu'on a pu traiter ces dernières semaines.
00:08:42 C'est pour ça qu'il y a la sidération bien sûr, mais la colère, elle intervient très rapidement.
00:08:46 L'incompréhension, elle intervient très rapidement, Philippe Guibert.
00:08:50 On se demande, en fait ce qu'il faudrait aujourd'hui, c'est plutôt que des grands mots, des grandes promesses, c'est de dire "on s'est trompé".
00:08:57 On s'est trompé parce que la société a complètement changé, on ne l'avait pas anticipé.
00:09:01 On s'est trompé, voilà.
00:09:02 Mais sauf que le ministre de la Justice, on l'entendra dans un instant, sur l'excuse de minorité, moi je n'ai toujours pas compris,
00:09:09 ça fait 24 heures qu'il a parlé, je n'ai toujours pas compris ce qu'il avait dit.
00:09:11 Mais la réalité, j'étais très frappé par les réactions des syndicats de magistrats,
00:09:15 on parle toujours du syndical de la magistrature qui fait 30% environ,
00:09:19 mais le syndicat majoritaire, qui n'est pas particulièrement marqué à gauche, a critiqué les annonces du Premier ministre Gabriel Attal.
00:09:29 C'est-à-dire que même le cœur des magistrats majoritaires est hostile à un durcissement.
00:09:35 Et donc là, je pense que Dupond-Moreti dans ses hésitations, dans ses louvoiements,
00:09:40 reflète aussi cet état du corps de la justice en France qui n'est pas sorti de la conception de 1945.
00:09:53 Alors, on peut tout à fait garder l'excuse de minorité, mais comme le disait Charlotte,
00:09:56 il y a plein de manières de renforcer son efficacité ou d'inverser la preuve,
00:10:01 puisque on pourrait dire aux magistrats d'avoir à motiver l'excuse de majorité,
00:10:07 que dans certains cas, dans des crimes les plus graves ou au-delà de 16 ans, il n'y a pas d'excuse automatique de minorité.
00:10:12 – On peut l'enlever en réalité.
00:10:14 – Oui, mais c'est…
00:10:15 – On peut l'enlever, mais c'est au juge de motiver.
00:10:17 – Oui, exactement.
00:10:18 – De pouvoir inverser le principe.
00:10:21 – Vous touchez peut-être du doigt à l'un des problèmes,
00:10:23 moi je pense qu'il y a un problème sans doute de volonté politique,
00:10:25 et si les politiques parlaient plus clairement, ce serait sans doute plus simple,
00:10:30 mais il y a quand même un problème sociologique sans doute, et idéologique, avec la justice,
00:10:36 qui va même au-delà du syndicat de la magistrature, un tiers des magistrats, c'est pas rien.
00:10:40 Et on ne parle pas de syndicat de gauche,
00:10:42 on parle pour le syndicat de la magistrature d'un syndicat d'extrême gauche,
00:10:45 qui est quasiment pour l'abolition de la prison, l'abolition des frontières, etc.
00:10:48 Mais après il y a quand même une sensibilité…
00:10:50 – Même le syndicat majoritaire, très majoritaire.
00:10:52 – Oui, mais il est quand même celui-ci, le syndicat majoritaire n'est pas de sensibilité d'extrême gauche,
00:10:57 mais il est quand même d'une sensibilité de gauche et d'une vision de la justice
00:11:00 qui n'est peut-être pas adaptée au problème d'aujourd'hui,
00:11:03 et quand bien même on supprimerait totalement cette excuse de minorité,
00:11:07 il faudrait encore que les peines soient prononcées.
00:11:12 Et effectivement, les peines maximales sont assez importantes en réalité en France,
00:11:17 elles ne sont jamais prononcées, d'une part pour des raisons idéologiques,
00:11:21 ce que je disais, d'autre part aussi, et là c'est plus la responsabilité de l'État,
00:11:25 il n'y a pas de centre éducatif fermé, il n'y a pas assez de prisons…
00:11:28 – Ni fermés, ni éducatifs.
00:11:30 – Exactement, les prisons sont toutes construites de la même manière,
00:11:34 alors qu'il y a des détenus différents, qui ont des profils différents,
00:11:38 donc rien n'a été fait de ce point de vue-là,
00:11:40 ce qui explique aussi peut-être les hésitations des juges.
00:11:43 – Je vous donne la parole dans un instant Muriel Wagnon-Malcky,
00:11:46 vous êtes avocate, ça va être intéressant d'avoir votre regard là-dessus,
00:11:48 mais Alain Bauer parlait justement de l'insécurité,
00:11:52 de l'ultra-violence qui a engrené notre société,
00:11:55 en disant que la justice n'est pas laxiste, elle est trop lente,
00:11:58 et on est typiquement dans ce cas-là aujourd'hui.
00:12:02 – Domestiquer et civiliser les homicides avec un niveau le plus bas
00:12:07 de l'histoire que nous avions eu en 2012-2013, 700,
00:12:11 nous sommes remontés à plus de 1000,
00:12:12 et avec les tentatives d'homicides qui ne sont que des homicides ratés,
00:12:15 nous sommes au plus haut niveau des 50 dernières années, 5000.
00:12:18 La plupart de mes collègues sociolâtres,
00:12:20 je ne parle pas des sociologues, c'est un beau métier,
00:12:22 mais sociolâterie qui est un culte, il y a des gourous partout,
00:12:25 expliquent que ce n'est pas pire qu'avant,
00:12:27 que tout ça n'est pas vrai,
00:12:28 il y a un retournement de tendance accéléré et intensifié,
00:12:31 avec des gens plus jeunes, plus violents, plus souvent condamnés,
00:12:34 qu'on ne le dit mais très tardivement,
00:12:36 en fait la justice n'est pas laxiste, elle est lente.
00:12:39 – Derrière ce drame de Grande-Synthe,
00:12:41 j'ai repensé à ce qui s'était passé à Cannes en août 2022
00:12:45 avec cette septuagénaire qui avait été violentée
00:12:49 par des adolescents de 14 et 15 ans,
00:12:52 il s'avère que deux ans plus tard,
00:12:54 on a retrouvé l'un des agresseurs en train de dealer.
00:12:56 Donc en fait ils n'ont peur de rien puisqu'il n'y a pas de sanctions ?
00:13:00 – Alors en fait, d'abord il y a plusieurs éléments,
00:13:03 c'est vrai que notre jeunesse n'a rien à voir avec la jeunesse post-45,
00:13:08 ça c'est une évidence,
00:13:09 et le texte qui avait été pris en 1945, Pierre l'a très bien rappelé,
00:13:14 c'est un texte qui venait en fait protéger aussi les mineurs
00:13:17 qui étaient devenus orphelins de par la guerre,
00:13:18 donc on était dans cette protection-là et dans cette idée-là,
00:13:21 aujourd'hui on a totalement changé de paysage sociétal,
00:13:25 ce n'est plus la même chose.
00:13:26 Maintenant la réalité, c'est que les juges des enfants
00:13:30 ont un travail qui est très compliqué au quotidien,
00:13:32 que leurs cabinets sont débordés,
00:13:33 je ne prends pas leur défense pour prendre leur défense,
00:13:35 c'est une réalité, je vous invite à aller franchir le pas
00:13:38 du cabinet d'un juge des enfants
00:13:39 et vous allez voir des tonnes de dossiers empilés au sol,
00:13:42 avec des greffiers qui sont là sous effectif en permanence,
00:13:47 donc ils n'ont pas des moyens pour travailler, ça c'est la réalité.
00:13:50 Deuxièmement, les autres acteurs très importants de la justice des mineurs,
00:13:55 ce sont les éducateurs.
00:13:57 Les éducateurs, il n'y en a pas assez, clairement pas assez,
00:14:00 c'est aussi de la responsabilité de l'État que vous évoquiez tout à l'heure,
00:14:04 d'en faire désigner plus et de donner les moyens financiers pour cela.
00:14:06 Les centres éducatifs fermés, ils existent, Eliott ?
00:14:09 Mais il n'y en a pas suffisamment.
00:14:10 Ils existent, il n'y en a pas suffisamment,
00:14:11 il n'y a pas assez de place,
00:14:13 il n'y a pas assez de personnel à l'intérieur.
00:14:14 Les psychologues dont on aurait tant besoin dans ces centres éducatifs fermés,
00:14:18 vous les avez en quantité ultra restreinte,
00:14:21 ce qui fait que les jeunes qui sont placés dans ces centres
00:14:24 ont une consultation chez le psychologue une fois tous les 36,
00:14:27 donc ça ne fonctionne pas.
00:14:29 Sur le papier, ça pourrait fonctionner, mais ça ne fonctionne pas.
00:14:32 Pour revenir sur la réforme,
00:14:35 et ce que vous avez pointé tout à l'heure,
00:14:38 les mesures d'éducation qui sont données
00:14:41 entre le moment où on a cette audience devant le juge des enfants,
00:14:44 où on va reconnaître la culpabilité du jeune qui a commis des choses gravissimes
00:14:49 et qui est là devant le juge des enfants pour en répondre,
00:14:50 et devant le tribunal pour en répondre,
00:14:52 et le moment où il va être jugé six mois plus tard,
00:14:55 et vous le disiez tout à l'heure,
00:14:57 c'est plus long parce que la justice fonctionne de manière lente,
00:14:59 et on le sait, et ça ne s'applique pas qu'à la justice des mineurs,
00:15:02 on en parlera peut-être tout à l'heure,
00:15:03 ça s'applique à toute la justice, à toutes les décisions de justice.
00:15:06 La justice en France est lente, c'est une problématique majeure.
00:15:10 Ce temps-là qui est donné pour voir ces mesures éducatives,
00:15:13 qu'est-ce qu'on en fait ?
00:15:14 Est-ce qu'on a les éducateurs pour regarder que le travail est fait ?
00:15:17 Est-ce qu'on a les psychologues pour voir si les séances qui sont prescrites sont faites ?
00:15:22 Non, on n'a pas tout ça.
00:15:23 Donc on peut vouloir...
00:15:24 - Il faut arrêter de promettre, il faut arrêter de parler de sursaut républicain.
00:15:27 - Il faut arrêter de parler de sursaut républicain,
00:15:29 il faut être dans des choses très concrètes.
00:15:31 - Je ne suis pas d'accord avec vous.
00:15:32 - Il va y avoir maintenant une main ferme alors que ça fait sept ans qu'on marche à l'envers.
00:15:35 - Il faut débloquer en urgence des fonds pour permettre à cette justice de fonctionner,
00:15:40 parce que c'est le nerf de la guerre et qu'il n'y a pas d'argent,
00:15:42 et que les cases sont vides pour la justice sur ces problématiques-là,
00:15:45 et comprendre que c'est un enjeu majeur pour notre société
00:15:48 que de s'occuper des jeunes délinquants et des jeunes criminels.
00:15:51 Pourquoi on aura arrêté ça en Irak ?
00:15:53 - On va juger Attal aux mesures qu'il propose concrètes,
00:15:57 qu'il propose dans quatre à huit semaines.
00:15:58 Je crois que c'est ça le délai qu'il s'est donné.
00:16:00 Donc je trouve qu'on ne peut pas lui reprocher de vouloir faire un sursaut.
00:16:04 Maintenant, on doit le juger.
00:16:06 - Pardonnez-moi, vous parliez de Gabriel Attal.
00:16:08 Je disais, ça fait quatre ans qu'Éric Dupond-Moretti est ministre de la Justice.
00:16:11 Ça fait sept ans qu'Emmanuel Macron est président de la République.
00:16:15 - On va voir si Attal est capable ou pas.
00:16:17 À ce moment-là, on pourra le dire.
00:16:19 Il est capable ou pas de surmonter ces longueurs de la justice
00:16:22 et ce blocage de la justice.
00:16:24 - Le problème n'est pas Attal.
00:16:25 Le problème est bien plus général dans notre pays.
00:16:28 L'image que nous avons de la justice, que vous avez rappelée tout à fait à juste titre,
00:16:32 c'est celle d'un pays qui ne veut pas voir la réalité en face dans beaucoup de domaines.
00:16:36 La France actuelle, je la définis comme la France du déni.
00:16:41 On découvre au moment d'une guerre qu'on est à poil sur le plan militaire.
00:16:45 On découvre quand la violence explose que la justice ne fonctionne plus depuis des années
00:16:49 parce qu'elle est sous-employée, sous-équipée.
00:16:54 On découvre que l'hôpital ne fonctionne plus.
00:16:55 On découvre.
00:16:56 Mais ce sont des choses qui sont inscrites dans le vécu des Français depuis des années et des années.
00:17:03 Donc, on a un État, si vous voulez, qui est installé dans le déni
00:17:07 et qui refuse de voir les problèmes tels qu'ils arrivent.
00:17:10 Regardez ce qui s'est passé dans l'agriculture.
00:17:12 Ça n'a rien à voir avec notre sujet du matin.
00:17:14 Mais la crise agricole, elle couvre depuis des années.
00:17:17 De la même façon que la crise des jeunes adultes ou des enfants criminogènes,
00:17:22 elle est là depuis les banlieues.
00:17:24 Ça fait des années.
00:17:25 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:17:27 Prenez l'exemple de l'immigration.
00:17:28 30 lois sur l'immigration.
00:17:30 Est-ce qu'on a géré l'entrée des immigrés en France ?
00:17:33 L'année dernière, 330 000 entrées légales plus 150 000 demandeurs d'asile.
00:17:38 Comment voulez-vous que le système réponde à ça ?
00:17:41 - Mais Pierre, vous n'avez pas entendu Mme Meillet, il n'y a pas de submersion migratoire.
00:17:44 Vous n'avez pas entendu M. Glucksmann, il n'y a pas de submersion migratoire.
00:17:47 - C'est la France du déni.
00:17:48 - Vous n'avez pas entendu le syndicat de la magistrature qui parle de fantasmes...
00:17:52 - Vous savez, j'ai eu ma tête sur le mur des cons.
00:17:55 Donc, ce n'est pas la première fois que j'ai affaire à une justice
00:17:58 qui juste considère que quand on dit la vérité,
00:18:02 on est d'extrême droite, donc on fait partie du mur des cons.
00:18:05 Moi, je suis désespéré comme citoyen
00:18:08 de voir un pays qui refuse de voir les problèmes
00:18:11 alors qu'ils sont là depuis des années.
00:18:12 C'est la France du déni, c'est ça qui nous tue.
00:18:15 - Éric Dupond-Moretti, c'est le ministre du sentiment d'insécurité.
00:18:18 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:18:19 Il y a trois ans, il nous expliquait, pardonnez-moi,
00:18:22 qu'il n'y a pas de fantasmes,
00:18:26 que c'est un sentiment et que la France n'était pas un coup de gorge.
00:18:28 On en voit aujourd'hui le résultat.
00:18:30 - Il y a 20 ans, Loyant disait la même chose.
00:18:32 - On écoute quand même le ministre de la Justice
00:18:34 qui tentait d'expliquer pourquoi aujourd'hui le Premier ministre
00:18:38 voulait réfléchir, repenser la notion d'excuse de minorité.
00:18:42 Je vous assure, j'ai passé cette séquence hier soir.
00:18:44 Je n'ai toujours pas compris ce qu'il voulait dire.
00:18:46 - Ça ne signifie pas qu'on oublie qu'un gamin est un gamin.
00:18:50 Ça ne signifie pas qu'on oublie que certains sont privilégiés par rapport à d'autres.
00:18:57 Ça ne signifie pas qu'on oublie des différences sociologiques
00:19:02 que l'on retrouve dans une traduction judiciaire.
00:19:07 Le gamin qui a été en général aimé, qui vient d'un milieu culturel favorisé,
00:19:12 il a moins de risque d'être délinquant qu'un autre.
00:19:15 Ça ne signifie pas cela dans la bouche du Premier ministre.
00:19:18 Mais ça signifie en revanche qu'il faut regarder les choses avec lucidité.
00:19:23 Que la délinquance des mineurs a évolué, qu'elle est plus violente qu'autrefois,
00:19:29 qu'il y a un certain nombre de facteurs auxquels nous n'avions pas été confrontés.
00:19:33 Les réseaux sociaux peuvent expliquer un certain nombre de choses.
00:19:36 Le malaise psychologique psychiatrique des adolescents, qui est un vrai problème.
00:19:40 Donc il y a un certain nombre de facteurs nouveaux
00:19:42 qui nous conduisent vers une délinquance nouvelle et on ne peut pas rester les bras ballants.
00:19:47 - Et on découvre ça en avril 2024 ?
00:19:49 - Mais je pense que dans le...
00:19:51 - Qu'est-ce qui se passe en 2021 où on ne l'avait pas vu ?
00:19:53 En 2017, on ne l'avait pas vu et on prend les gens pour des imbéciles ?
00:19:56 - Une des faiblesses de M.Dupond-Moretti, c'est le fait qu'il a été depuis 3-4 ans,
00:20:02 si ce n'est plus, dans un bras de fer permanent avec les magistrats.
00:20:05 C'est-à-dire que les magistrats ont considéré qu'il n'était pas légitime.
00:20:09 C'est toute son affaire qui a fini devant la Cour de justice de la République
00:20:12 où il a obtenu finalement un non-lieu.
00:20:17 Et donc je pense qu'un des sujets, mais pas le moindre,
00:20:22 c'est le bras de fer entre Dupond-Moretti et les magistrats.
00:20:25 Et donc, juste une phrase,
00:20:26 est-ce que Dupond-Moretti a l'autorité nécessaire
00:20:29 pour faire des réformes de la justice finale qui aillent contre l'avis majoritaire ?
00:20:35 - J'espère qu'on ne vit pas dans la politique des juges,
00:20:37 c'est un peu ce que vous êtes en train de décrire.
00:20:40 - Absolument. En effet, je suis désolée.
00:20:42 Oui, il y a un affrontement entre les deux depuis le premier jour, d'accord.
00:20:45 Maintenant, Eric Dupond-Moretti, quand il fait des circulaires de politique pénale,
00:20:49 en demandant objectivement, sans la nommer évidemment,
00:20:52 une régulation en fonction du nombre de prisons
00:20:54 qui ne sont pas construites malgré les promesses.
00:20:56 Les magistrats appliquent.
00:20:58 Quand il demande de ne pas appliquer les courtes peines,
00:21:00 c'est lui qui prend la décision.
00:21:02 Les magistrats appliquent derrière, en l'occurrence.
00:21:05 Et par ailleurs, Eric Dupond-Moretti a eu cet affrontement avec les magistrats,
00:21:10 mais précédemment, c'était exactement la même histoire.
00:21:13 Parce qu'il y a une chose qui est évidente dans la justice aujourd'hui,
00:21:15 c'est qu'il y a un manque de moyens.
00:21:16 Vous avez absolument raison, sur les dossiers qui sont en tasse,
00:21:18 tous les magistrats le disent, les juges pour enfants comme les autres.
00:21:22 Maintenant, avant de donner des moyens,
00:21:24 il faudrait se poser la question de où on les met.
00:21:26 Je reprends l'exemple des mineurs.
00:21:28 Quand vous décidez qu'il y a une césure entre le moment où vous les reconnaissez coupables
00:21:34 et le moment où vous donnez la sanction,
00:21:38 en mettant au milieu une mesure éducative,
00:21:40 qu'est-ce qui prévalait dans la pensée de cette nouvelle réforme pour la justice des mineurs ?
00:21:46 C'est de dire qu'il y a un acte grave en lui-même qui est posé.
00:21:50 Les pédopsies, notamment Maurice Berger, je renvoie toujours à lui,
00:21:52 mais il a fait des bouquins exceptionnels pour comprendre ça.
00:21:54 Il a accompagné en centre éducatif fermé pendant des années et des années ces délinquants-là.
00:21:58 Ils vous disent, pour reprendre une éducation avec certains de ces jeunes,
00:22:03 il faut une butée, il faut précisément une sanction
00:22:06 pour pouvoir imaginer reprendre l'éducation parce qu'ils ne réalisent pas les actes qu'ils posent.
00:22:12 Donc, quand vous dites, on va vous reconnaître coupable d'un acte qu'ils réalisent mal, en l'occurrence,
00:22:18 ensuite, on va mettre en place une mesure éducative et ensuite viendra la sanction.
00:22:22 Mais dans un cerveau qui ne comprend pas la gravité de son acte, vous faites tout à l'envers.
00:22:27 Vous pouvez mettre tous les moyens sur un truc pareil, vous n'aiderez pas le gamin à comprendre.
00:22:30 Donc, il faut repenser à l'inverse en mettant des moyens, bien sûr,
00:22:34 en disant, il faut commencer par la sanction.
00:22:36 Il faut immédiatement faire réaliser à la personne la gravité de son acte.
00:22:40 Quand vous avez une procureure, là, hier, qui vous dit, en garde à vue,
00:22:44 il y en a un qui a reconnu, qui a fini par comprendre ou qui a réalisé la gravité de son acte,
00:22:49 mais il venait à 15 ans de tuer quelqu'un.
00:22:52 Et il a fallu des heures en garde à vue, une discussion avec les policiers
00:22:56 pour qu'il réalise la gravité de son acte.
00:22:58 Vous voyez bien qu'on a affaire à des jeunes qui ont quand même besoin d'un buter immédiat.
00:23:02 Actes déjà graves qu'il avait pu commettre auparavant, il ne les avait pas...
00:23:06 Bien sûr, et qu'il n'avait absolument pas réalisé.
00:23:09 Et donc, c'est par la sanction que vous pouvez imaginer l'éducation.
00:23:12 C'est une faillite complète.
00:23:13 Quant à la mesure éducative judiciaire, dont elle a parlé, on ne sait pas ce que c'est.
00:23:16 Non, puisque les journalistes n'ont pas posé la question.
00:23:20 C'est pour ça que je vous dis que c'est l'élément clé dans cette conférence.
00:23:24 Et que même la procureure s'attendait à ce qu'on lui pose des questions.
00:23:27 C'est quoi la mesure éducative judiciaire ?
00:23:29 Le but de la mesure éducative, en l'occurrence, c'est justement de préparer à la sanction,
00:23:34 de préparer à la compréhension de la sanction.
00:23:36 Donc, c'est de poser des jalons pendant les six mois
00:23:40 qui vont permettre aux jeunes de comprendre la gravité de ce qu'il a commis
00:23:42 et d'être prêts pour recevoir la sanction.
00:23:44 Mais pas que. Pardonnez-moi, sur le papier.
00:23:46 Mais là où ça ne fonctionne pas, visiblement, c'est exactement ce qui se passe.
00:23:49 Non, mais ne dit pas que c'est ce qu'il faut.
00:23:52 Mais je dis que c'est idée.
00:23:53 Mais pas que. Parce qu'il y avait, un, la préparation à la sanction.
00:23:56 Et deux, au moment d'examiner la sanction, voir comment les jeunes s'étaient conduits.
00:24:00 À évoluer pour réduire la sanction.
00:24:02 Mais comment, quand vous êtes jeune, vous pouvez comprendre,
00:24:04 quand on vous pose une sanction, que si vous êtes bien comporté
00:24:07 depuis l'acte grave que vous avez posé, la sanction est moindre.
00:24:11 Et la sanction vient sanctionner l'acte, pas le comportement.
00:24:13 Une fois que l'acte a été posé.
00:24:15 Mais c'est dans le même rôle.
00:24:16 S'il vous plaît, la publicité, c'est toujours la tension entre la pédagogie et la punition,
00:24:23 qui n'a jamais été tranchée.
00:24:24 Mais parce que c'est idéologique.
00:24:27 Mais surtout parce que, oui, on ne comprend pas que la répression fait partie de l'éducation.
00:24:30 La seconde est là, parce qu'on est en retard.
00:24:32 On revient dans un instant.
00:24:33 On revient dans un instant.
00:24:35 Alors, c'est une information du Figaro qui nous explique que,
00:24:38 vous savez que la société aujourd'hui est touchée par une sorte de gangrène
00:24:41 qui est l'attaque au couteau.
00:24:43 Il y a une omerta sur les chiffres.
00:24:45 Les autres gangrènes dans cette histoire, c'est les sites soi-disant de rencontres
00:24:48 qui sont en fait complètement absolus.
00:24:50 Je me fais gonder par la régie parce qu'on est en retard.
00:24:52 Mais vous avez raison.
00:24:53 Mais comme c'est très trouble ce qui s'est passé, je ne peux pas m'arrêter.
00:24:57 Sur cette affaire-là, il y a des procès.
00:24:59 Il y en a des dizaines déjà avec ce site.
00:25:01 Vous avez entièrement raison.
00:25:02 La publicité, on revient dans un instant.
00:25:04 Un peu plus de 9h30 sur CNews.
00:25:10 Charlotte Dornela, c'est l'unique responsable de ce retard.
00:25:13 Je vous présente.
00:25:14 Excuse.
00:25:16 On fait le point sur l'information avec Isabelle Pivoulot.
00:25:20 Une base militaire a été bombardée en Irak cette nuit.
00:25:23 Celle-ci abrite des troupes de l'armée et d'anciens paramilitaires pro-Iran.
00:25:28 Les responsables de cette frappe n'ont pas encore été identifiés,
00:25:31 ni le nombre de victimes.
00:25:32 Les États-Unis affirment ne pas être impliqués.
00:25:34 L'armée israélienne, elle, soutient ne pas vouloir commenter des informations
00:25:38 apparus dans les médias étrangers.
00:25:40 La communauté internationale appelle à éviter une escalade du conflit
00:25:43 au Moyen-Orient après les explosions survenues hier dans le centre de l'Iran.
00:25:47 Une opération imputée à Israël en représailles aux frappes iraniennes
00:25:51 du week-end dernier.
00:25:53 Sahal ne l'a cependant pas revendiquée.
00:25:55 Enfin, la flamme olympique est arrivée hier à l'acropole d'Athènes
00:25:59 dans le cadre du relais de 11 jours à travers la Grèce.
00:26:02 Elle sera officiellement remise aux organisateurs des Jeux de Paris le 26 avril.
00:26:07 La flamme est ensuite attendue à Marseille le 8 mai
00:26:10 pour une tournée française avant le lancement officiel des JO le 26 juillet.
00:26:14 Merci chère Isabel pour le point sur l'information.
00:26:16 Avant de revenir sur l'enquête et la convocation judiciaire de Rehman Hassan
00:26:22 pour apologie du terrorisme, je voulais quand même vous donner cette information
00:26:26 de nos chers confrères du Figaro.
00:26:28 Alors je ne sais pas dans quel monde vivent nos dirigeants
00:26:30 mais on parle bien trop souvent de la culture du couteau
00:26:34 qui s'impose maintenant dans une partie de notre société
00:26:38 avec ce couteau qui est devenu le prolongement de la main
00:26:40 et le ministère de la Justice plancherait sur une contravention
00:26:44 en cas de port d'armes blanches.
00:26:45 On voit le sujet et on en parle juste après.
00:26:48 C'est une note qui sème le trouble chez les forces de l'ordre.
00:26:56 La direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice
00:27:00 invite les policiers et gendarmes à sanctionner d'une simple amende
00:27:04 le port et transport d'armes de catégorie D
00:27:07 comme les couteaux ou les armes tranchantes.
00:27:09 Initialement, ce type d'infraction entraînait automatiquement
00:27:12 un passage au poste de police suivi d'une garde à vue.
00:27:15 Mais à partir de ce mercredi, en vue de cette vaste expérimentation,
00:27:19 le délit sera puni simplement d'une amende de 500 euros
00:27:22 et la confiscation de l'objet.
00:27:23 Pourtant, selon la police judiciaire, experte des affaires criminelles,
00:27:27 les homicides commis entre 2019 et 2021 montrent que le couteau
00:27:32 est le mode opératoire le plus fréquent, dans 29% des cas.
00:27:35 Ce type d'armes utilisées dans la plupart des homicides
00:27:38 résulte généralement d'altercation à 44%,
00:27:42 suivi de l'aspect familial qui représente 35%.
00:27:45 Selon la police judiciaire, les mises en cause pour homicides commis à l'arme blanche
00:27:50 sont souvent de nationalité étrangère que ceux qui ont recours à un autre procédé pour tuer.
00:27:55 Lorsque la mise en cause pour homicides par arme blanche est étrangère,
00:27:58 la victime est également de nationalité étrangère dans 65% des cas.
00:28:03 Dans la moitié des cas, la victime décède avant l'intervention des secours.
00:28:09 - Et donc maintenant, on imagine une amende de 400 ou 500 euros
00:28:13 si vous avez un port d'armes sur vous.
00:28:15 - Oui, on a la démonstration de ce qu'est en train de devenir l'État français,
00:28:19 un mélange d'impuissance totale et d'autoritarisme,
00:28:23 parce que la loi a été très peu appliquée,
00:28:26 parce que c'est très difficile, si vous voulez, de vérifier si les gens ont un couteau ou pas.
00:28:32 Mais je pense que c'est une loi qui permettait au moins,
00:28:33 si vous avez des suspicions de terrorisme, de placer la personne en garde à vue.
00:28:38 Là, ça va aboutir à quoi ?
00:28:39 Ça ne va absolument pas dissuader les terroristes.
00:28:41 On imagine que quelqu'un qui pourrait donner sa vie
00:28:45 ou qui est prêt à tuer quelqu'un d'autre n'est pas dissuadé par une amende.
00:28:48 Peut-être que ça va aboutir à embêter les gens qui font un pique-nique.
00:28:52 À part ça, je ne vois pas tellement l'intérêt de cette loi.
00:28:56 Et puis, c'est encore une fois, on traite les symptômes au lieu de traiter les causes.
00:29:01 S'il y a une épidémie d'attaque au couteau,
00:29:03 c'est parce qu'il y a d'abord une épidémie d'islamisme dans le pays,
00:29:06 une épidémie de violence gratuite.
00:29:09 Il faut s'attaquer aux causes de cette violence, aux causes de cette idéologie,
00:29:13 plutôt qu'aux symptômes qui est le couteau,
00:29:17 et encore moins avec une amende, parce que ça ne réglera absolument rien.
00:29:19 Ce qui est intéressant, c'est de voir ce qu'il se passe outre-Manche,
00:29:23 où là, on recense les attaques au couteau.
00:29:25 Il y en a 50 000 par an.
00:29:27 Ça a explosé en dix ans.
00:29:29 Et les autorités britanniques sont en train de revoir complètement leur politique,
00:29:36 et notamment sur la question du port d'armes, en durcissant la loi.
00:29:41 Et nous, ça sera une amende, mon cher ami.
00:29:43 Je pense que le terroriste de demain qui aura un couteau sur lui va trembler
00:29:47 pour son compte en banque, peut-être, puisque ça coûtera 400 à 500 euros.
00:29:50 - Vous êtes un terroriste, tous ceux qui considèrent que le couteau
00:29:53 est devenu un mode de régulation des relations humaines.
00:29:57 - Rima Hassan, à présent, la phare Rima Hassan,
00:30:00 très intéressant dans la communication.
00:30:02 Pourquoi ? Parce que le parquet n'a pas communiqué.
00:30:04 C'est la France Insoumise qui a communiqué,
00:30:07 expliquant que Rima Hassan, qui est candidate numéro 7 aux européennes
00:30:13 sur la liste de Manon Aubry, va être convoquée par la police judiciaire
00:30:18 pour apologie du terrorisme.
00:30:21 On voit le sujet de Mathilde Ibanez, et vous allez tout nous expliquer,
00:30:25 cher Muriel Wagner-Melki, pourquoi aussi vous êtes là ce matin.
00:30:29 Parce qu'on a besoin de comprendre qu'est-ce qu'une convocation,
00:30:31 qu'est-ce que ça implique, l'apologie du terrorisme
00:30:34 et la réponse pénale en cas de condamnation.
00:30:41 C'est une convocation qui fait grand bruit.
00:30:43 La candidate insoumise aux élections européennes a été convoquée
00:30:46 par la police judiciaire pour apologie du terrorisme.
00:30:49 La militante controversée est convoquée le 30 avril prochain
00:30:52 afin d'être entendue librement sur des faits d'apologie publique
00:30:55 d'un acte de terrorisme.
00:30:57 - J'apprends avec stupéfaction cette convocation.
00:30:59 Je ne me laisserai pas intimider par des manœuvres purement politiciennes
00:31:03 visant à compromettre ma liberté d'expression sur la Palestine.
00:31:07 Les faits qui lui sont reprochés auraient été commis
00:31:09 entre le 5 novembre et le 1er décembre,
00:31:11 alors que l'activiste franco-palestinienne n'était pas encore investie
00:31:14 par la France Insoumise.
00:31:16 La candidate dit regretter un extrait d'interview tronqué.
00:31:19 La France Insoumise a rapidement réagi.
00:31:22 - Contrairement aux propos qui lui sont imputés,
00:31:24 Rima Hassan n'a jamais dit que les actions du 7 octobre étaient légitimes.
00:31:28 Les Insoumis dénoncent une tentative d'intimidation
00:31:31 au lendemain de la double annulation d'une conférence
00:31:33 de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan sur le Proche-Orient à Lille,
00:31:37 prévue ce jeudi en raison d'un risque de trouble à l'ordre public.
00:31:41 - Et c'est très intéressant parce qu'il y a plusieurs réactions
00:31:44 du côté de la France Insoumise, je précise,
00:31:46 que le parquet n'a pas communiqué, que tout sort via la LFI.
00:31:53 Mathilde Panot, par exemple, regardez parce que tout est à décoder,
00:31:58 atterré d'apprendre cette convocation,
00:32:00 apologie du terrorisme, quelle est cette fumisterie ?
00:32:03 Voyez comme les voix pour la paix et contre le génocide
00:32:06 sont traquées, nous ne baisserons pas les yeux.
00:32:09 Louis Boyard, c'est peu ou prou la même condamnation.
00:32:13 Tout a commencé par un lynchage médiatique,
00:32:16 ensuite des conférences censurées,
00:32:17 maintenant la PJ convoque la candidature de Rima Hassan
00:32:20 pour apologie du terrorisme, sans aucun élément.
00:32:22 Voyez combien Macron est prêt à tout pour faire taire les voix pour la paix.
00:32:28 Pardonnez-moi, on est dans le complotisme là.
00:32:31 Il est en train de nous expliquer que c'est le chef de l'État
00:32:35 qui a demandé à ce que...
00:32:37 D'accord, il se victimise, c'est une stratégie de victimisation.
00:32:41 Mais ce n'est pas que ça, c'est une théorie complotiste.
00:32:43 On est en train de nous expliquer que c'est le chef d'État,
00:32:46 c'est Emmanuel Macron qui était en train de demander à la police judiciaire
00:32:49 d'enquêter sur Rima Hassan puisqu'elle retiendrait des propos
00:32:53 divergents sur la question israélienne.
00:32:55 Et ensuite je vous donne la parole à Rima.
00:32:58 Il est évident qu'un parti politique, quel qu'il soit,
00:33:00 qui se fait interdire trois réunions dans la dernière semaine
00:33:04 et qui se fait convoquer un candidat par la police,
00:33:06 jouera cette stratégie de victimisation en disant que le pouvoir politique
00:33:10 a envie d'influencer, de les intimider.
00:33:13 Et donc c'est de bonne guerre, pardon.
00:33:15 Vous savez combien je ne défends vraiment pas les positions de LFI.
00:33:21 Mais je trouve que là, entre des interdictions qui sont discutables,
00:33:24 en particulier à l'université,
00:33:26 et le timing de cette convocation à la police,
00:33:31 je trouve ça extrêmement maladroit.
00:33:32 Moi ça me rend mal à l'aise dans une période de campagne électorale.
00:33:35 Je ne parle pas du fond.
00:33:37 Quel rapport y a-t-il entre les interdictions à l'université et la convocation ?
00:33:42 Aucun, mais tout ça intervient en pleine campagne électorale, Eliott.
00:33:46 On est dans un pays démocratique.
00:33:48 Il a raison.
00:33:50 À chaque fois que ça se passe en campagne électorale,
00:33:52 où que ça se passe, on a exactement ce réflexe-là.
00:33:55 Donc il y a un moment, soit en campagne électorale,
00:33:57 on se sépare de ces réflexes-là,
00:33:59 soit on entend ça du fond, en campagne électorale, c'est la même chose.
00:34:03 Je ne suis pas en désaccord avec ce qui vient d'être dit, bien sûr.
00:34:05 Mais moi ce qui m'importe comme citoyen,
00:34:09 c'est d'observer quand même qu'on a une campagne européenne,
00:34:11 une élection européenne,
00:34:13 il est question de l'avenir de l'Europe.
00:34:15 De quoi on parle ?
00:34:17 On parle de la Palestine d'un côté,
00:34:19 c'est ça le thème de campagne, c'est défendre la Palestine,
00:34:22 et d'autre part, on a un parti gouvernemental
00:34:24 qui accuse l'opposition d'être poutiniste.
00:34:26 Donc les uns se battent contre Poutine,
00:34:28 et les autres se battent contre Israël.
00:34:30 Ça c'est la campagne européenne française.
00:34:32 Quand on connaît un peu, comme moi,
00:34:35 les questions européennes,
00:34:37 et les problèmes immenses qui sont posés sur
00:34:39 qu'est-ce que va devenir l'Europe, ses institutions, etc.
00:34:42 Tout le monde s'en fout.
00:34:44 C'est la Palestine d'un côté, Poutine de l'autre.
00:34:47 Première remarque.
00:34:49 Deuxième remarque.
00:34:50 S'agissant de cette jeune femme palestinienne,
00:34:52 ou franco-palestinienne,
00:34:54 je lui suggère quand même de mettre son énergie
00:34:58 pour la démocratie en Palestine.
00:35:00 C'est dommage qu'elle soit sur une liste en France,
00:35:03 parce qu'en Palestine, ça fait 25 ans
00:35:05 qu'ils n'ont pas eu d'élection.
00:35:07 25 ans.
00:35:08 Donc ce serait pas mal que la jeunesse palestinienne,
00:35:10 les gens qui soient éduqués,
00:35:12 prennent la parole, pas seulement pour taper sur Israël,
00:35:14 mais pour essayer de construire un État palestinien,
00:35:16 le fameux, qui est revendiqué à l'ONU.
00:35:19 Donc moi je l'encourage vivement,
00:35:21 quand elle a un peu de vacances après l'élection,
00:35:23 de s'occuper de la politique palestinienne,
00:35:26 qu'elle est franco-palestinienne.
00:35:28 Non mais je veux dire,
00:35:30 c'est facile de donner des leçons,
00:35:32 de donner des leçons,
00:35:34 non mais, je veux dire, c'est quoi ?
00:35:36 - Je voudrais simplement qu'on revienne sur les faits.
00:35:38 - Ça suffit, moi j'ai pas besoin,
00:35:40 j'ai pas besoin de 16 dames
00:35:42 pour m'expliquer la politique de la France au Proche-Orient.
00:35:44 Par contre, j'aurais davantage besoin de gens
00:35:46 de cette génération pour fabriquer une démocratie en Palestine.
00:35:50 - Il y a quelque chose qui me surprend,
00:35:52 c'est de bonne guerre de dire
00:35:54 aujourd'hui, il y a une question de timing...
00:35:56 - C'est ce que fait tout le monde,
00:35:58 c'est ce que fait tout les partis politiques,
00:36:00 c'est ce qu'a fait Fillon...
00:36:02 - C'est peut-être pour ça que les Français n'en peuvent plus,
00:36:04 et qu'ils n'ont absolument pas confiance dans les politiques aujourd'hui.
00:36:06 Parce que, pardonnez-moi, c'est deux choses complètement différentes.
00:36:08 Il y a une campagne, vous avez entièrement raison,
00:36:10 mais si demain, pendant cette campagne,
00:36:12 il y a un fait majeur qui se passe dans le monde,
00:36:14 et que par des tweets,
00:36:16 par des déclarations,
00:36:18 par des tracts, par des communiqués,
00:36:20 et je ne le dis pas pour Rima Hassan,
00:36:22 puisque pour moi, c'est la présomption d'innocence,
00:36:24 convocation ne veut même pas dire mise en examen,
00:36:26 donc on la met de côté.
00:36:28 Mais si vous avez un élu qui incite à la haine,
00:36:30 fait l'apologie du terrorisme,
00:36:32 fait des déclarations racistes,
00:36:34 c'est pénalement répréhensible.
00:36:36 Donc, qu'il y ait campagne ou pas campagne,
00:36:38 vous condamnez ces personnes-là.
00:36:40 - Et d'autant plus en période électorale,
00:36:42 parce qu'il y a des auditeurs,
00:36:44 parce qu'il y a une opinion publique...
00:36:46 - C'est de tout temps,
00:36:48 c'est-à-dire que je divise les deux périodes.
00:36:50 Juste un mot, Philippe,
00:36:52 et ensuite on reviendra sur le tweet.
00:36:54 Parce que là, je ne comprends pas ce que vous voulez dire.
00:36:56 - Ce que je veux dire, c'est que ce sont des déclarations
00:36:58 de novembre et décembre.
00:37:00 - Oui, ça fait longtemps.
00:37:02 - On est en décalage de 5 mois.
00:37:04 Je ne fais pas de complotisme,
00:37:06 comme vous dites, il y a la marche de la justice,
00:37:08 on a dit combien elle était lente.
00:37:10 Voilà, vous allez nous expliquer.
00:37:12 Mais c'est des déclarations de novembre et décembre.
00:37:14 Vous avez raison, si demain,
00:37:16 on dit quelque chose qui est répréhensible devant le monde,
00:37:18 c'est normal.
00:37:20 - On a commencé avec cette émission en disant que la justice n'est pas la quitte.
00:37:22 - Je voulais juste réagir à la phrase de Pierre,
00:37:24 qui a un problème de démocratie en Palestine.
00:37:26 C'est une chose, mais on ne peut pas
00:37:28 simplement se contenter de la renvoyer en Palestine.
00:37:30 - Personne ne dit ça.
00:37:32 - C'est un peu ce que tu as suggéré quand même.
00:37:34 - Je n'ai pas dit tout ça.
00:37:36 - Je crois que ce n'est pas convenable
00:37:38 par rapport...
00:37:40 On peut être tout à fait en désaccord
00:37:42 avec ses positions,
00:37:44 mais il refuse d'importer le coffee
00:37:46 dans la campagne électorale.
00:37:48 - Ce que je trouve pas convenable, c'est de la part de Mélenchon,
00:37:50 qui n'hésite devant rien, y compris à comparer
00:37:52 le doyen de l'université de Lille,
00:37:54 de Adolf Eichmann.
00:37:56 Le même va prendre
00:37:58 une jeune franco-palestinienne
00:38:00 juste naturalisée pour la mettre
00:38:02 en position éligible sur une liste
00:38:04 alors que personne ne la connaît,
00:38:06 pour faire campagne sur la Palestine.
00:38:08 Je dis que si vraiment il peut être utile pour la Palestine,
00:38:10 qu'il l'utilise pour faire la démocratie en Palestine.
00:38:12 Ce serait bien plus utile
00:38:14 que ce cinéma auquel on est obligé
00:38:16 de participer en France.
00:38:18 - Revenons sur l'aspect judiciaire.
00:38:20 Muriel Ouaknin-Malki, je rappelle que vous êtes
00:38:22 avocate, je pense, au Télé-spectateur.
00:38:24 Je rappelle qu'elle a été convoquée.
00:38:26 Que ce n'est pas le parquet qui l'a annoncé,
00:38:28 c'est la France insoumise.
00:38:30 On est précaution là aussi.
00:38:32 Mais qu'est-ce que ça veut dire,
00:38:34 une convocation ? Est-ce que ça veut dire
00:38:36 mise en examen ? Est-ce que ça veut dire condamnation ?
00:38:38 Qu'est-ce que ça veut dire, une convocation devant la police judiciaire ?
00:38:40 - Déjà, le parquet ne communique pas
00:38:42 parce que ce type d'enquête est soumis au secret.
00:38:44 Donc en principe, cette information n'aurait jamais
00:38:46 dû sortir. Et si
00:38:48 la France insoumise ou Mme Hassan
00:38:50 a souhaité communiquer dessus,
00:38:52 tant pis pour elle.
00:38:54 Et là, ce que je suis en train de vous expliquer
00:38:56 aussi, en tenant ce propos,
00:38:58 c'est qu'elle contribue, elle aussi,
00:39:00 à ramener sa convocation
00:39:02 au milieu de sa campagne et qu'elle s'en sert.
00:39:04 Bon, ça c'est de côté.
00:39:06 Après, la convocation
00:39:08 devant
00:39:10 des enquêteurs, c'est pour l'entendre et pour
00:39:12 savoir tout simplement ce qu'elle a à dire. Ça dure 3 heures maximum.
00:39:14 On ne lui a pas annoncé un placement
00:39:16 en garde à vue. - Mais après le juge, il est saisi ou pas ?
00:39:18 - C'est pas l'objet de cette convocation. On va l'entendre
00:39:20 de manière libre. Elle va venir s'exprimer
00:39:22 sur les propos qu'elle a tenus et
00:39:24 venir expliquer le fond de sa pensée,
00:39:26 ou pas. Elle a le droit de garder le silence aussi pendant
00:39:28 cette audition. C'est une de ses
00:39:30 possibilités. Ensuite,
00:39:32 à l'issue de cette audition, le
00:39:34 procureur de la République décidera
00:39:36 s'il y a des poursuites qu'il engagera ou non
00:39:38 contre Mme Rima Hassan.
00:39:40 Et s'il y a des poursuites,
00:39:42 elle sera à un moment donné renvoyée
00:39:44 devant une juridiction correctionnelle pour répondre
00:39:46 devant des magistrats de ce
00:39:48 qu'elle a voulu dire en tenant les propos qu'elle a tenus.
00:39:50 Et puis, est-ce que
00:39:52 l'infraction sera constituée ?
00:39:54 Si elle est constituée, l'apologie du
00:39:56 terrorisme quand c'est tenu
00:39:58 sur une scène publique et quand
00:40:00 les propos sont répercutés
00:40:02 sur les réseaux sociaux,
00:40:04 par exemple, ça va de 5 ans à 7 ans
00:40:06 la prévention. Donc c'est une peine,
00:40:08 c'est une prévention qui est lourde.
00:40:10 5 à 7 années de prison, c'est quelque chose de lourd.
00:40:12 Mais enfin, je
00:40:14 profite d'être là pour vous expliquer
00:40:16 aussi, Eliott, que depuis
00:40:18 le mois de novembre en France,
00:40:20 il y a plusieurs condamnations
00:40:22 qui sont tombées, exactement
00:40:24 pour des propos qui sont peu ou
00:40:26 pouls les mêmes que ceux que Mme Rima Hassan a
00:40:28 pu tenir et qu'à chaque fois, lorsque
00:40:30 le tribunal correctionnel a considéré
00:40:32 que l'on faisait la présentation
00:40:34 sous un jour favorable des
00:40:36 actes commis par le Hamas
00:40:38 le 7 octobre dernier en Israël,
00:40:40 à chaque fois, les propos ont
00:40:42 fait l'objet d'une sanction. Les sanctions,
00:40:44 la jurisprudence, elle est très claire.
00:40:46 Je les ai sous les yeux. 6 décembre, 2 novembre
00:40:48 2023, 1er décembre 2023,
00:40:50 8 février 2024,
00:40:52 plus récent, la jurisprudence de l'ESCO
00:40:54 qui est tombée à la CGT de Lille cette semaine,
00:40:56 le tarif est à peu près
00:40:58 le même à chaque fois, c'est entre
00:41:00 6 à 12 mois de prison avec sursis.
00:41:02 Donc on sait à quoi on s'expose
00:41:04 aujourd'hui en France quand on fait
00:41:06 de l'apologie du terrorisme, c'est-à-dire
00:41:08 que lorsque l'on présente les actes du
00:41:10 Hamas comme des actes de résistance,
00:41:12 on considère, en France
00:41:14 aujourd'hui, que c'est
00:41:16 une apologie du terrorisme.
00:41:18 Ça a le mérite d'être clair et
00:41:20 c'est très important ce que vous dites quand vous revenez
00:41:22 sur l'affaire de ce responsable
00:41:24 syndical CGT. Pourquoi ?
00:41:26 Parce que le tract, quand vous dites que ça met du temps,
00:41:28 que ça fait une question de timing et que ça vous met mal à l'aise,
00:41:30 cher Philippe, le tract de M. CGT,
00:41:32 c'était le 10 octobre.
00:41:34 Donc il a été condamné hier,
00:41:36 si je ne m'en rappelle pas.
00:41:38 Et la plainte, dans la convocation ?
00:41:40 Ce qui est intéressant,
00:41:42 d'ailleurs, de ce que vous avez dit,
00:41:44 c'est que ça devrait être l'infamie des infamies
00:41:46 d'être convoqué pour
00:41:48 terrorisme, pour apologie
00:41:50 du terrorisme et même vous disqualifier
00:41:52 politiquement. Or, elle a choisi de
00:41:54 communiquer dessus, ce qui prouve que pour eux,
00:41:56 c'est un ressort électoral,
00:41:58 ça sert leur intérêt.
00:42:00 Et depuis quelques jours, on ne parlait plus
00:42:02 tellement de Jean-Luc Mélenchon, on parlait plus
00:42:04 de Raphaël Glucksmann
00:42:06 et la campagne revient
00:42:08 aujourd'hui avec Jean-Luc Mélenchon au centre.
00:42:10 Et donc, en fait, tout ça,
00:42:12 et c'est là où je ne suis pas dans la théorie
00:42:14 du complot, j'observe simplement que
00:42:16 ça profite d'une part
00:42:18 ce bruit médiatique à Jean-Luc
00:42:20 Mélenchon lui-même,
00:42:22 et d'autre part, de manière indirecte,
00:42:24 à la majorité,
00:42:26 puisqu'ils sont en lutte maintenant avec
00:42:28 Raphaël Glucksmann pour la deuxième place
00:42:30 et on sait bien que Raphaël Glucksmann
00:42:32 prend des voix à Jean-Luc
00:42:34 Mélenchon. Donc c'est vrai que
00:42:36 le timing politique peut
00:42:38 interroger. En tout cas, ce qui est fou,
00:42:40 c'est que ce qui devrait être une infamie
00:42:42 est devenu un ressort électoral
00:42:44 et là, il y a de quoi s'inquiéter vraiment pour la société française
00:42:46 parce que c'est une manière de mobiliser
00:42:48 un électorat et peut-être qu'on va voir
00:42:50 dans les prochains jours, moi je vous en fiche mon billet,
00:42:52 Jean-Luc Mélenchon
00:42:54 progresser dans les sondages.
00:42:56 En tout cas, je parie qu'il ne va pas chuter.
00:42:58 - La justice aujourd'hui est en train de marquer un tournant.
00:43:00 La justice est en train de mettre un stop
00:43:02 en fait à tout ce qui, depuis le 7 octobre,
00:43:04 nous pourrit au quotidien,
00:43:06 c'est-à-dire cette haine que nous avons vue
00:43:08 un peu partout se répandre
00:43:10 et encore plus de la part
00:43:12 de certains députés, donc dans le débat public.
00:43:14 La justice est en train de mettre un grand
00:43:16 arrêt à cela et c'est très bien.
00:43:18 Moi, je considère que le fait que ça tombe pendant la campagne
00:43:20 électorale, c'est peut-être encore mieux
00:43:22 parce que ça permet aussi aux gens
00:43:24 qui vont vouloir voter...
00:43:26 - Attendez, vous voulez la terminer s'il vous plaît.
00:43:28 Pourquoi vous dites que c'est encore mieux ?
00:43:30 - Parce que ça permet d'éclairer les électeurs sur qui
00:43:32 et à qui ils vont donner leur vote.
00:43:34 - Mais ce qui est grave, c'est exactement le contraire.
00:43:36 - Je ne crois pas.
00:43:38 - Chers consoeurs, c'est exactement
00:43:40 le contraire. Ce qui est grave, c'est que
00:43:42 des hommes politiques de premier plan s'amusent
00:43:44 à instrumentaliser des choses
00:43:46 aussi graves pour faire
00:43:48 une campagne qui n'a rien à voir.
00:43:50 La campagne européenne.
00:43:52 C'est ça qui est catastrophique. Quand vous avez
00:43:54 le Premier ministre qui dit à l'Assemblée nationale,
00:43:56 à Marine Le Pen, "Vous êtes les troupes de
00:43:58 Poutine", et qu'ensuite on voit
00:44:00 la déclamation de la campagne
00:44:02 européenne sur le thème
00:44:04 "Nous sommes le parti de la liberté, vous êtes
00:44:06 le parti de Poutine", on est chez les fous.
00:44:08 Quand on a maintenant
00:44:10 un parti d'extrême-gauche
00:44:12 qui fait campagne sur la Palestine, on se dit
00:44:14 "Mais de quoi on parle ?"
00:44:16 Encore une fois, l'avenir de la France étant lié
00:44:18 à l'Europe, on est en train de voler
00:44:20 cette élection aux Français, de ne pas
00:44:22 parler des sujets qui fâchent. Parce que
00:44:24 là encore, on est dans le déni sur notre
00:44:26 politique commerciale, politique agricole,
00:44:28 les subventions, etc. Il y a
00:44:30 mille sujets extrêmement sérieux
00:44:32 dans la politique européenne dont personne
00:44:34 ne parle jamais. Et moi, pardon,
00:44:36 j'ai été ministre d'affaires européennes,
00:44:38 je trouve ça tragique.
00:44:40 - La publicité, on en revient
00:44:42 dans un instant.
00:44:44 Est-ce que vous voulez qu'on...
00:44:46 On va écouter Pascal Praud, à 10h.
00:44:48 Pascal Praud qui était l'invité de "C'est Ré la Nuna".
00:44:50 Alors c'était dimanche dernier, mais c'est
00:44:52 une déclaration assez étonnante parce qu'il ne reconnaît
00:44:54 plus la France dans laquelle il a grandi.
00:44:56 Je vais vous poser... Ah voilà, ça vous dérange.
00:44:58 Ah bah ça vous... Vous allez me demander...
00:45:00 - J'ai grandi dans la même France. - Bah vous allez me dire.
00:45:02 Justement, c'est ça qui est intéressant.
00:45:04 Est-ce que, chers téléspectateurs, vous reconnaissez
00:45:06 la France dans laquelle vous avez grandi ?
00:45:08 C'est la question qu'on va se poser à 10h. À tout de suite.
00:45:10 - Je sais pas, ouais.
00:45:12 - C'est pour ça que moi je...
00:45:14 - 10h sur CNews.
00:45:16 Nous sommes en direct, mon cher Alexandre Devecchio.
00:45:18 Vous arrivez en retard parfois,
00:45:20 vous parlez pendant le direct.
00:45:22 Franchement, vous n'êtes pas très...
00:45:24 Bah écoutez...
00:45:26 - C'est pour le... Pourtant, c'est le Figaro.
00:45:28 - C'est quand même incroyable. C'est l'anarchie.
00:45:30 C'est l'anarchie. - De droite.
00:45:32 - Ou alors c'est les 30 années de gauche
00:45:34 qui font qu'aujourd'hui, on se retrouve
00:45:36 dans cette situation.
00:45:38 Merci, Philippe Guibert, pour tout ce que vous faites
00:45:40 et tout ce que vous avez fait.
00:45:42 - L'autorité sur ce plateau, franchement,
00:45:44 je serais vous, Eliott, je démissionnerais.
00:45:46 Vous n'allez même pas maintenir l'autorité sur votre propre plateau.
00:45:48 - Eh bien, je cède ma place pour l'information
00:45:50 à Isabelle Piboulot qui va remettre un peu d'ordre
00:45:52 dans tout cela. C'est à vous, Isabelle.
00:45:54 - Hier, un homme a tenté de s'immoler
00:45:56 par le feu dans un square
00:45:58 en face du tribunal de Manhattan
00:46:00 où est jugé Donald Trump.
00:46:02 Un témoin raconte l'avoir vu jeter en l'air des écrits
00:46:04 contenant des théories du complot
00:46:06 avant d'ouvrir un bidon et de s'embraser.
00:46:08 L'homme est désormais dans un état grave.
00:46:10 Ses motivations restent à éclaircir.
00:46:12 Le retour à la normale est difficile à Dubaï.
00:46:14 Toujours en proie à des inondations
00:46:16 après les pluies torrentielles de mardi.
00:46:18 De nombreux axes routiers sont sous l'eau.
00:46:20 Hier, le trafic aérien était toujours perturbé.
00:46:22 Le gouvernement n'a pas encore communiqué
00:46:24 de chiffres sur le nombre de dégâts
00:46:26 et leur montant.
00:46:28 Prévu aujourd'hui dans le secteur de la Tour Eiffel,
00:46:30 un défilé d'une cinquantaine de chameaux,
00:46:32 dromadaires, lamas et alpagas n'aura pas lieu.
00:46:34 Le tribunal administratif de la ville
00:46:36 de Paris a confirmé hier l'interdiction
00:46:38 de la préfecture de police pour raisons de sécurité.
00:46:40 Une réunion de crise doit déterminer
00:46:42 à la mi-journée si l'événement se tiendra
00:46:44 finalement dans le bois de Vincennes.
00:46:46 - Merci beaucoup, chère Isabelle,
00:46:48 pour le point sur l'information.
00:46:50 On va écouter une déclaration de Pascal Praud.
00:46:52 C'était dimanche dernier.
00:46:54 Notre ami Cyril Hanouna était invité.
00:46:56 Dans cette émission, il dit ne plus reconnaître
00:46:58 la France dans laquelle il a grandi.
00:47:00 Il dit qu'il n'a pas encore
00:47:02 des idées pour la France.
00:47:04 Il dit ne plus reconnaître la France
00:47:06 dans laquelle il a grandi.
00:47:08 C'est très intéressant parce que c'est une génération
00:47:10 qui explique que ce qu'ils avaient pu vivre
00:47:12 il y a...
00:47:14 10 ans !
00:47:16 (rires)
00:47:18 Il y a 10 ans.
00:47:20 En 10 ans, ça a véritablement changé.
00:47:22 Ecoutez Pascal Praud. C'était dimanche dernier.
00:47:24 - Ce qui se passe en France aujourd'hui,
00:47:26 ça me fait vraiment... ça m'a triste.
00:47:28 Les gens de ma génération ne reconnaissent plus
00:47:30 la France dans laquelle ils ont grandi.
00:47:32 Je ne peux pas vous dire autre chose.
00:47:34 Ils se sentent dépossédés culturellement.
00:47:36 Et ils sont en très grande difficulté.
00:47:38 Ils ne reconnaissent pas les us et coutumes
00:47:40 de cette France qu'ils ont aimée.
00:47:42 Donc forcément,
00:47:44 le président Macron, qui est au coeur du système,
00:47:46 j'irais l'interroger là-dessus.
00:47:48 Et c'est pourquoi,
00:47:50 sur des questions qu'on a eues 50 000 fois,
00:47:52 je défendais l'assimilation.
00:47:54 Parce que les sociétés multiculturelles,
00:47:56 elles ont beaucoup de mal à vivre ensemble.
00:47:58 C'est pour ça que je défends l'assimilation.
00:48:00 C'est pour ça que les parents italiens
00:48:02 disaient à leurs enfants,
00:48:04 "Tu ne parles pas italien.
00:48:06 Je t'interdis de parler italien."
00:48:08 C'est pour ça qu'Aldo Platini appelait son fils Michel
00:48:10 pour l'assimilation.
00:48:12 Il y avait des raisons.
00:48:14 La société multiculturelle,
00:48:16 elle se fout sur la gueule.
00:48:18 Pardonnez-moi l'expression.
00:48:20 - Ce sentiment de dépossession,
00:48:22 il est partagé par 70-80% des Français.
00:48:24 Il faudrait faire un sondage là-dessus.
00:48:26 Pierre Lelouch, vous la reconnaissez,
00:48:28 vous avez une génération que Pascal Praud
00:48:30 ou que Sardou et Jean de Monâge.
00:48:32 - Allez-y, Pierre.
00:48:34 - Effectivement,
00:48:36 ça n'est plus la même France.
00:48:38 Bien sûr, elle a changé.
00:48:40 Changée physiquement, la population a changé.
00:48:42 On est parti sur des thèmes à la noix.
00:48:44 Si j'ai du grand remplacement,
00:48:46 ce n'est pas du grand remplacement qui s'est passé.
00:48:48 Il s'est passé une transformation en profondeur du pays.
00:48:50 Parce que quand vous recevez
00:48:52 400 000 ou 500 000 personnes
00:48:54 avec une autre culture, une autre religion,
00:48:56 depuis 1976,
00:48:58 date du regroupement familial,
00:49:00 il y a beaucoup travaillé sur ces questions.
00:49:02 L'immigration a très profondément changé le pays.
00:49:04 C'est sûr. Pendant très longtemps,
00:49:06 nous avions une immigration d'origine européenne,
00:49:08 les Platini, justement.
00:49:10 Mais après,
00:49:12 après 1976,
00:49:14 c'est l'immigration venue du Maghreb
00:49:16 et aujourd'hui d'Afrique noire.
00:49:18 Parce qu'on n'est qu'au début.
00:49:20 Quand on voit que les pays les plus pauvres du monde,
00:49:22 les cinq pays du Sahel, les plus pauvres du monde,
00:49:24 vont représenter
00:49:26 plus de 220 millions de personnes
00:49:28 dans 20 ans,
00:49:30 on a des vagues migratoires en face de nous
00:49:32 qui sont considérables.
00:49:34 C'est l'alerte de la Sarkozy.
00:49:36 Ça est en train de changer le pays.
00:49:38 Sa musique, sa langue, son habitat,
00:49:40 aussi sa criminalité, soyons
00:49:42 clairs. Regardez ce qu'il y a en prison.
00:49:44 25 % d'étrangers,
00:49:46 80 % d'origines immigrées.
00:49:48 Quand vous avez une France dont 30 %
00:49:50 est d'origine immigrée, ça c'est pas moi,
00:49:52 c'est l'INSEE, c'est les trajectoires
00:49:54 migratoires, on est dans un pays différent.
00:49:56 Et dans ce pays différent,
00:49:58 les us-coutumes relations humaines
00:50:00 changent. Et ce que dit Proulx, ou ce que je dis,
00:50:02 ou ce que dit Sardou, c'est la même chose.
00:50:04 C'est plus notre France.
00:50:06 Voilà.
00:50:08 - Je trouve qu'il n'y a pas que l'immigration
00:50:10 qui a changé ce pays. C'est ça qui me frappe
00:50:12 dans votre discours, c'est que vous ne parlez que de l'immigration.
00:50:14 Mais je voudrais prendre deux exemples.
00:50:16 - Il y a aussi la désindustrialisation,
00:50:18 il y a eu la délocalisation.
00:50:20 - Allez-y Philippe.
00:50:22 - Deux exemples, puisque j'ai grandi dans la même ville
00:50:24 que Pascal Proulx.
00:50:26 L'église catholique... - Qui n'a absolument pas changé,
00:50:28 apparemment. - L'église catholique
00:50:30 dans laquelle j'ai fait tout mon petit parcours
00:50:32 de catholique quand j'étais enfant,
00:50:36 puis adolescent.
00:50:38 L'église est vide, aujourd'hui. Ça c'est pas à cause
00:50:40 de l'immigration.
00:50:42 Deuxième exemple, qui n'a rien à voir.
00:50:44 Hier soir, il se trouve que j'ai en Zapan,
00:50:46 je tombe sur un concert de Jules
00:50:48 à Marseille.
00:50:50 - Alors c'est Jules, mais... - Jules.
00:50:52 - Jules c'est une marque de vêtements, et Jules c'est un artiste.
00:50:54 - C'est vous dire ma connaissance de...
00:50:56 Et je me suis dit "mais qu'est-ce que c'est que ça ?"
00:50:58 Et je voyais le stade Vélodrome plein,
00:51:00 et je me suis dit "mais je suis devenu un vieux con, quoi".
00:51:04 - Oh...
00:51:06 - Et donc, dans le sentiment
00:51:08 de profond changement culturel, économique,
00:51:12 mais ne parlons que des changements culturels,
00:51:14 l'effondrement du catholicisme,
00:51:16 dans notre pays,
00:51:18 il n'y a plus que 30% des Français
00:51:20 qui se reconnaissent comme catholiques,
00:51:22 selon les statistiques de l'INSEE.
00:51:24 C'est un changement considérable.
00:51:26 Et donc, dans les changements considérables,
00:51:28 effectivement, ce pays a énormément changé.
00:51:30 Évidemment que l'immigration y a contribué,
00:51:32 je suis d'accord avec vous,
00:51:34 mais il y a bien d'autres phénomènes
00:51:36 qui font que...
00:51:38 Pardon, je termine.
00:51:40 Il y a des écarts entre générations
00:51:42 qui sont considérables.
00:51:44 - Est-ce que les...
00:51:46 - Non, mais moi, je fais la synthèse entre les deux.
00:51:48 Je pense qu'effectivement,
00:51:50 la mondialisation, l'américanisation,
00:51:52 la désindustrialisation...
00:51:54 Mais je pense que Pierre n'a pas dit le contraire.
00:51:56 Je suis peut-être rebondir sur les propos de Pascal Praud
00:52:00 sur l'assimilation,
00:52:02 puisque je suis moi-même petit-fils d'immigrés italien,
00:52:06 et c'est vrai que mon grand-père a appelé ses enfants
00:52:08 Serge, Dominique, Christian,
00:52:10 et au-delà de ça,
00:52:12 il n'aimait pas, par exemple,
00:52:14 la chanson de Barzotti,
00:52:16 "Je suis rital et je le reste",
00:52:18 parce qu'il voulait justement que ses enfants deviennent français.
00:52:20 Donc, de ce point de vue-là,
00:52:22 ça a changé aussi le message de l'État,
00:52:24 de la société, était vraiment,
00:52:26 "Bon, si vous venez en France,
00:52:28 vous devez renoncer à une partie de vous-même
00:52:30 pour que vos enfants deviennent français."
00:52:32 Et ce discours-là, c'est vrai,
00:52:34 Pascal Praud a raison,
00:52:36 on a cessé de le tenir pour être dans le droit à la différence,
00:52:38 dans le multiculturalisme,
00:52:40 et on en paie le prix aujourd'hui.
00:52:42 - On dit que la France n'a plus de culture.
00:52:44 - Oui, on dit que la France n'a plus de culture.
00:52:46 Si vous ajoutez à ça des flux très importants,
00:52:48 pas maîtrisés, avec des gens qui,
00:52:50 effectivement, viennent de pays culturellement
00:52:52 plus différents, parce que l'Italie,
00:52:54 c'est quand même culturellement extrêmement proche,
00:52:56 eh bien, vous avez la situation
00:52:58 explosive dans laquelle on est aujourd'hui.
00:53:00 - Et c'est un quotidien qui change.
00:53:02 Je ne pense pas qu'il y a 30 ans,
00:53:04 passé 22 heures,
00:53:06 vous y preniez à deux fois
00:53:08 quand vous êtes une femme,
00:53:10 pour sortir à Paris. Je vais prendre un exemple
00:53:12 très concret. La Foire du Trône.
00:53:14 La Foire du Trône, par exemple. Personne n'en parle.
00:53:16 La Foire du Trône, il y a des violences
00:53:18 qui sont commises chaque année.
00:53:20 Alors, il y en a peut-être un peu moins de signalements cette année
00:53:22 que par rapport aux années précédentes, mais sur les réseaux sociaux,
00:53:24 on voit des... En fait, c'est devenu la Foire d'Empoigne.
00:53:26 La Foire du Trône, il y a 20 ans,
00:53:28 c'était un événement familial. - Populaire.
00:53:30 - Populaire. On était heureux d'y aller.
00:53:32 C'est un quartier que je connais très bien. Mais vous croyez que
00:53:34 demain, je vais y aller avec ma nièce ?
00:53:36 Si je pouvais mettre de la vie, je mettrais un pied à la Foire du Trône,
00:53:38 malheureusement. Parce que c'est devenu un endroit
00:53:40 où règne un climat
00:53:42 inquiétant. Donc, c'est un changement
00:53:44 aussi. Ce n'est pas que la question migratoire,
00:53:46 bien évidemment. Mais c'est un changement de société.
00:53:48 Donc, tu ne reconnais plus la France dans laquelle tu es.
00:53:50 - Malheureusement,
00:53:52 le constat, il n'est pas discutable.
00:53:54 Après, on peut discuter du point de savoir
00:53:56 quels sont les événements qui touchent le plus.
00:53:58 - Bien sûr. - Parce que tous les pays occidentaux
00:54:00 sont touchés, y compris les Etats-Unis.
00:54:02 Quand vous avez une délocalisation de masse
00:54:04 de centaines de millions d'emplois
00:54:06 en Chine et en Asie, et un appauvrissement
00:54:08 des classes moyennes, ça donne
00:54:10 Trump, ça donne Brexit,
00:54:12 ça donne Gilets jaunes, ça donne
00:54:14 Rassemblement national. Mais aussi,
00:54:16 le poids des mouvements
00:54:18 de population, sans précédent
00:54:20 dans l'histoire. C'est ça qui se passe.
00:54:22 C'est un effet. Ce n'est pas la peine
00:54:24 de se cacher en disant que ce n'est pas vrai.
00:54:26 La France a toujours été un pays d'immigration.
00:54:28 Comme le disent les M. Héran et autres
00:54:30 faux démographes qui sont couverts
00:54:32 d'honneur et qui racontent n'importe quoi
00:54:34 depuis des années. Toujours pareil, la France
00:54:36 du déni. Et je voudrais qu'on en sorte.
00:54:38 - Justement, le déni. Parce que
00:54:40 prenons l'exemple de Crépol.
00:54:42 Ce qui s'est passé à Crépol, petit village
00:54:44 avec un événement festif
00:54:46 qui a...
00:54:48 un drame absolu, avec
00:54:50 une attaque au couteau qu'on a voulu présenter comme une rixe.
00:54:52 Bon, ça participe
00:54:54 aussi à cette France rurale qui est en train
00:54:56 de changer, une population qui se dit
00:54:58 "Mais qu'est-ce qui se passe dans ma ville ?
00:55:00 Qu'est-ce qui se passe dans ma petite commune ?"
00:55:02 En parlant de Crépol d'ailleurs, idéologiquement,
00:55:04 il y en a qui sont dans le déni.
00:55:06 Ou qui ont voulu présenter ce qui s'était passé
00:55:08 sous un prisme
00:55:10 qui ne représente pas la réalité.
00:55:12 Et d'ailleurs, ils ont été épinglés
00:55:14 par l'ARCOM. Je pense à Patrick Cohen
00:55:16 qui a été rattrapé par l'ARCOM
00:55:18 après son édito concernant le drame de Crépol.
00:55:20 Édito qui avait été vivement contesté.
00:55:22 Alors qu'il promettait
00:55:24 de les faire, rien que les faire.
00:55:26 Et j'ai le souvenir du débunkage
00:55:28 de Charlotte Dornelas dans "Face à l'info"
00:55:30 qui avait repris l'édito de Patrick Cohen.
00:55:32 C'est vrai qu'il avait commencé en disant
00:55:34 "On va rester sur les faits, rien que les faits".
00:55:36 Il avait juste oublié une grande partie des faits.
00:55:38 Et l'ARCOM l'a alerté d'ailleurs.
00:55:40 C'est intéressant ce que vous venez de dire,
00:55:42 parce que je pense que c'est un des gros problèmes.
00:55:44 C'est que les faits, rien que les faits.
00:55:46 De fait, Patrick Cohen avait pris des faits
00:55:48 dans le communiqué du procureur
00:55:50 à l'époque qui communiquait sur l'histoire.
00:55:52 Simplement, il avait pris la moitié du communiqué.
00:55:54 Donc il n'avait pas expliqué tous les faits
00:55:56 qu'il y avait. Et donc ça prouve que même
00:55:58 avec des faits, vous pouvez les trier, les hiérarchiser,
00:56:00 en invisibiliser certains et en choisir d'autres.
00:56:02 Et c'est toute la guerre médiatique
00:56:04 qu'on vit depuis très longtemps,
00:56:06 je pense, se situe exactement à ce point-là.
00:56:08 Le gendarme de l'audiovisuel
00:56:10 a tranché le 16 avril et considérait que
00:56:12 certains propos dénués de précaution oratoire
00:56:14 et énoncés sur un mode déclaratif ne satisfaisaient pas
00:56:16 aux exigences de mesure de rigueur
00:56:18 et d'honnêteté.
00:56:20 Il n'y a pas eu de sanction, il y a eu un petit rappel à l'ordre.
00:56:22 Non mais attendez, je peux vous dire que Charlotte,
00:56:24 vous avez l'édito de Patrick Cohen, vous avez l'armada
00:56:26 qui arrive et c'est une sanction
00:56:28 financière lourde
00:56:30 qu'on peut avoir.
00:56:32 Vous essayez, vous le faites
00:56:34 à la perfection, chère Charlotte.
00:56:36 On écoute Cyril Hanouna, il en a parlé hier soir.
00:56:38 Alors c'est vrai que cet édito qu'on avait
00:56:42 fortement critiqué ici
00:56:44 dans cette émission de Patrick Cohen,
00:56:46 et là il s'est fait rattraper par l'Arkom.
00:56:48 Il s'est fait retoquer, c'est un éditorial qui s'appelle
00:56:50 "La mécanique de la haine et du mensonge"
00:56:52 sur le drame de Crépole où le jeune homme a trouvé la mort.
00:56:54 Et c'est vrai qu'il avait été très péremptoire.
00:56:56 Il avait décrit des faits au présent
00:56:58 comme si on avait tous les éléments.
00:57:00 Il avait manqué de précautions
00:57:02 et du coup il est retoqué parce que
00:57:04 il est jugé que certains propos
00:57:06 énoncés sur un mode déclaratif,
00:57:08 c'est-à-dire sans nuances, ne satisfont pas
00:57:10 aux exigences de mesure
00:57:12 de rigueur et d'honnêteté.
00:57:14 Donc c'est assez grave quand même parce que c'est sur le fond...
00:57:16 Oui mais ils n'ont pas eu d'amende.
00:57:18 Non, mais voilà, il est retoqué sur le fond.
00:57:20 J'ai vu aucune amende aussi,
00:57:22 même pour les pubs, tout ça.
00:57:24 Pour l'instant ils ont eu que des rappels à l'ordre.
00:57:26 Et c'est bien que l'Arkham commence à s'intéresser à France Télévisions.
00:57:28 Il avait dit par exemple "Ils sont venus pour s'amuser,
00:57:30 pour draguer des filles, pas d'incident jusqu'à la dernière
00:57:32 chanson de la soirée, Chiquita du rappeur Jul".
00:57:34 C'est là que d'après les mises en cause,
00:57:36 l'un des participants au bal,
00:57:38 un rugbyman aurait tiré les cheveux longs
00:57:40 d'un des membres du groupe le traitant de Chiquita,
00:57:42 c'est-à-dire fille sexy.
00:57:44 Altercation, bagarre, les offensés sortent
00:57:46 des couteaux en adhéressant de 16 ans
00:57:48 à s'effondre, poignardés à mort.
00:57:50 Voilà comment a été présenté l'effet,
00:57:52 rien que l'effet par M. Cohen.
00:57:54 C'est bien parce que cette guerre médiatique
00:57:56 où on fait toujours le procès, en particulier
00:57:58 à CNews, c'est une cible,
00:58:00 l'impression que pour être de gauche aujourd'hui,
00:58:02 il faut demander l'interdiction.
00:58:04 Il faut demander l'interdiction de CNews, c'est ça le vrai marqueur.
00:58:06 Je suis quand même assez
00:58:08 catastrophé pour mes petits camarades,
00:58:10 parfois anciens.
00:58:12 Et donc, c'est bien
00:58:14 parce qu'ils vont peut-être
00:58:16 commencer à comprendre qu'à force
00:58:18 de donner des leçons de morale
00:58:20 journalistiques au monde entier,
00:58:22 et en particulier à CNews,
00:58:24 ça peut se retourner contre eux.
00:58:26 Parce qu'évidemment qu'ils ne sont pas
00:58:28 l'honnêteté et la vérité
00:58:30 incarnées
00:58:32 et qu'eux aussi peuvent
00:58:34 avoir des biais idéologiques
00:58:36 qui, évidemment, sont...
00:58:38 - C'est pas qu'ils peuvent avoir.
00:58:40 - Ils sont critiquables, je termine ma phrase, Pierre.
00:58:42 - Oui, mais...
00:58:44 - Le samedi matin, c'est...
00:58:46 - En plus, pour une fois, il nous dit des choses justes.
00:58:48 - Oh !
00:58:50 - Ses anciens amis.
00:58:52 - Comme je parle beaucoup moins de toi, forcément.
00:58:54 - Si vous avez...
00:58:56 - Quand je dis des choses justes, c'est beaucoup plus de mérite.
00:58:58 - Les amis, c'est hors de ce plateau.
00:59:00 Ici, on n'est qu'amour, je vous le rappelle.
00:59:02 - Sort les couteaux.
00:59:04 - S'il vous plaît, parlons de
00:59:06 l'antrisme islamiste à l'école à présent
00:59:08 pour terminer cette émission. C'est intéressant
00:59:10 parce que c'est Gabriel Attal qui a évoqué
00:59:12 un certain antrisme islamiste prenant les préceptes
00:59:14 de la charia dans les écoles.
00:59:16 C'est-à-dire qu'on a le Premier ministre...
00:59:18 C'est la première fois que j'entends un Premier ministre parler de la sorte.
00:59:20 - Première fois.
00:59:22 - J'ai le souvenir que parfois... - Première fois.
00:59:24 - Un certain Éric Zemmour, pendant la campagne,
00:59:26 pouvait dire exactement la même chose.
00:59:28 - On reconnaît ça, Attal. J'étais le premier à dire ici.
00:59:30 C'est très important, ce qu'il a dit.
00:59:32 C'est la première fois qu'un chef de gouvernement en France
00:59:34 dit ce qu'il y a, une stratégie d'antrisme
00:59:36 à l'école en France.
00:59:38 - C'est-à-dire que ça a été un des enjeux présentés
00:59:40 pendant la campagne présidentielle,
00:59:42 qui a permis à certains de stigmatiser
00:59:44 l'orateur.
00:59:46 C'est-à-dire qu'Éric Zemmour a été présenté
00:59:48 comme un islamophobe parce qu'il disait
00:59:50 qu'il faut faire attention dans l'école.
00:59:52 Il y a une volonté
00:59:54 de conquête islamiste
00:59:56 avec un certain antrisme, avec des codes
00:59:58 qui nous font penser à la charia.
01:00:00 C'est très intéressant parce que les signalements
01:00:02 des atteintes à la laïcité ont été dévoilés
01:00:04 hier,
01:00:06 avec des signalements
01:00:08 qui sont importants.
01:00:10 On voit le sujet d'Aminat Ademphal.
01:00:12 D'abord sur Gabriel Attal,
01:00:16 on verra le sujet dans un instant.
01:00:18 - Non, Gabriel Attal dit
01:00:20 des choses que beaucoup de gens disent.
01:00:22 - C'est le premier ministre.
01:00:24 C'est la première fois qu'un premier ministre le dit.
01:00:26 - Je ne suis pas persuadé que ce soit
01:00:28 le premier ministre qui le dit. Je pense qu'on pourrait
01:00:30 regarder dans les déclarations de ses prédécesseurs,
01:00:32 y compris Macroni, je pense que d'autres
01:00:34 ont parlé. Je pense que Manuel Valls
01:00:36 en avait parlé.
01:00:38 A partir de 2015, il en a
01:00:40 beaucoup parlé.
01:00:42 Ce qui nous dit... Evidemment,
01:00:44 d'ailleurs on a fait une loi en 2004
01:00:46 contre les signes ostentatoires religieux.
01:00:48 C'est bien parce qu'il y avait
01:00:50 des tentatives, pardon je termine,
01:00:52 si on avait des tentatives.
01:00:54 - J'ai juste été député depuis 1993.
01:00:56 L'histoire du voile,
01:00:58 pardon, c'est une affaire qui monte.
01:01:00 Vous ne vous rendez pas compte ?
01:01:02 Ça fait 30 ans qu'on en parle.
01:01:04 Cette loi de 2004, c'était une ressucée
01:01:06 de trucs qui existaient avant et qui n'ont
01:01:08 jamais permis d'en sortir. Ce qui est intéressant
01:01:10 de la part du premier ministre, c'est qu'il
01:01:12 appelle un chat un chat. Il y a une stratégie des
01:01:14 frères musulmans de pénétrer l'école en France.
01:01:16 Ce n'est pas rien parce que dans leur
01:01:18 tête, et ils n'ont pas tort, tout
01:01:20 se joue à l'école. Donc si on arrive à pervertir
01:01:22 la jeunesse du pays, c'est foutu.
01:01:24 - On voit les signes avant s'il vous plaît.
01:01:26 Avec le sujet d'Aminata Demphal.
01:01:30 L'action du ministère et des établissements
01:01:32 pour le respect de la laïcité
01:01:34 semble porter ses fruits. Avec
01:01:36 1731 faits signalés lors de
01:01:38 ce deuxième trimestre scolaire,
01:01:40 le ministère de l'éducation enregistre
01:01:42 une baisse de près de la moitié des
01:01:44 signalements par rapport au premier trimestre
01:01:46 où plus de 3000 atteintes avaient été recensées.
01:01:48 En moyenne, sur le second trimestre, et d'après
01:01:52 les données du bilan, 45,5%
01:01:54 des faits ont été signalés dans les collèges,
01:01:56 29,5% dans les lycées
01:01:58 et 25%
01:02:00 dans le premier degré.
01:02:02 Toujours selon ces derniers chiffres,
01:02:04 les auteurs de ces faits étaient à 78% des élèves.
01:02:06 Et pour la première fois,
01:02:08 des suspicions de prosélytisme
01:02:10 continuent à la première catégorie d'attente
01:02:12 avec 19% des signalements.
01:02:14 Viennent ensuite les contestations
01:02:16 d'enseignement à 16%,
01:02:18 le port de signes est tenu à 14%
01:02:20 et les refus d'activité scolaire à 11%.
01:02:22 Sur l'ensemble de ces signalements,
01:02:24 87% ont été pris en charge
01:02:26 par les équipes académiques Valeurs de la République
01:02:28 et plus de 800 actions
01:02:30 de prévention ont été menées dans des établissements.
01:02:32 "Je ne suis pas sûr, Charlotte, d'un élas,
01:02:36 que la logique comptable, c'est-à-dire de regarder
01:02:38 les signalements qui sont peut-être moins importants
01:02:40 qu'au premier trimestre
01:02:42 et puis ensuite au second,
01:02:44 ça soit le cœur du sujet
01:02:46 aujourd'hui, parce qu'effectivement,
01:02:48 il y a déjà une sorte de terreau qui s'est installé à l'école."
01:02:50 "Bien sûr, après on est obligé
01:02:52 de l'objectiver pour voir comment ça évolue
01:02:54 un peu, moi, surtout l'action que je me pose,
01:02:56 c'est quelle est la réalité qu'il y a,
01:02:58 c'est moi, aux suspicions de prosélytisme,
01:03:00 j'aimerais bien avoir la liste, savoir de quoi on parle
01:03:02 exactement, je ne vois pas très bien
01:03:04 comment ça peut se décliner
01:03:06 à l'école. Maintenant, évidemment
01:03:08 qu'il y a, et on l'a constaté
01:03:10 ces derniers jours, ces derniers mois
01:03:12 même, voire années, il y a une stratégie
01:03:14 d'entrisme qui passe
01:03:16 par des élèves qui sont plus ou moins conscients
01:03:18 de la stratégie à laquelle ils collaborent, on va dire,
01:03:20 mais quand on avait vu,
01:03:22 notamment, c'était criant avec l'histoire
01:03:24 de la BAYA, où on voyait
01:03:26 des influenceurs, très
01:03:28 clairement, expliquer exactement comment
01:03:30 la mettre exactement pour que ça ne
01:03:32 ne contrevienne pas à la loi, que le prof ne puisse rien
01:03:34 dire, que le puant ceci, vous
01:03:36 répondez cela pour aller en cours,
01:03:38 pour ne pas aller en cours, voilà,
01:03:40 donc il y a clairement des gens qui ont
01:03:42 intérêt, et en effet, je rejoins
01:03:44 ce que disait Pierre Lelouch, c'est
01:03:46 évidemment malin
01:03:48 de leur part, parce que c'est à l'école que tout se joue,
01:03:50 donc c'est là que tout doit se jouer aussi dans la riposte.
01:03:52 Il nous reste quelques minutes seulement, et je voulais
01:03:54 qu'on revienne sur cette dernière information
01:03:56 qui est tombée dans la nuit, annoncée par le ministre
01:03:58 de l'Intérieur, notamment sur les réseaux
01:04:00 sociaux, à Toulouse,
01:04:02 un imam algérien condamné pour antisémitisme
01:04:04 est donc
01:04:06 expulsé, condamné
01:04:08 pour la citation d'un hadith antisémite
01:04:10 en 2018, le religieux
01:04:12 présent en France depuis 1985
01:04:14 se défendait d'une
01:04:16 interprétation décontextualisée
01:04:18 de ses propos, il est arrivé en
01:04:20 Algérie vendredi soir, après
01:04:22 un arrêté d'expulsion,
01:04:24 signé le 5 avril par le ministre de
01:04:26 l'Intérieur, Gérald Darmanin, je crois
01:04:28 qu'on a le tweet du ministre de l'Intérieur,
01:04:30 on peut peut-être le découvrir
01:04:32 à l'antenne,
01:04:34 on le découvrera peut-être après,
01:04:36 et c'est un combat que vous
01:04:38 aviez mené, si je ne m'abuse, Muriel.
01:04:40 Tout à fait, nous étions présents en première instance,
01:04:42 et également en cause d'appel,
01:04:44 dans ce dossier ça avait été compliqué en fait,
01:04:46 il y avait des petites difficultés à l'instruction
01:04:48 pour que le magistrat arrive
01:04:50 à comprendre la gravité
01:04:52 de la provocation à la haine que contenait
01:04:54 ce hadith qui avait été prononcé devant plus de
01:04:56 4000 personnes à la grande mosquée de Toulouse,
01:04:58 mais à la fin, le magistrat
01:05:00 avait renvoyé l'imam
01:05:02 Tattaya devant la juridiction
01:05:04 correctionnelle de première instance, qui l'avait relaxé
01:05:06 dans un premier temps, nous avions fait appel
01:05:08 avec le parquet à l'époque,
01:05:10 et puis en cause d'appel... - Pour incompétence, c'est ça,
01:05:12 en première instance ? - Non, on avait considéré,
01:05:14 non, non, pas pour incompétence, le tribunal
01:05:16 avait considéré que les faits n'étaient pas suffisamment
01:05:18 caractérisés pour aller sur une condamnation.
01:05:20 Bon, donc le parquet
01:05:22 avait décidé de faire appel, nous étions aux côtés du parquet
01:05:24 et en cause d'appel, la cour d'appel
01:05:26 de Toulouse de mémoire
01:05:28 avait considéré effectivement que
01:05:30 les faits étaient caractérisés, et donc
01:05:32 avait prononcé une peine de 4 mois.
01:05:34 4 mois d'emprisonnement avec sursis, ce qui était
01:05:36 déjà quelque chose d'innovant à l'époque.
01:05:38 On était en 2022,
01:05:40 les faits remontaient à 2018,
01:05:42 mais le temps... - C'est dingue d'ailleurs,
01:05:44 la lenteur, encore une fois, c'est...
01:05:46 - On a commencé par la lenteur de la justice,
01:05:48 on termine avec la lenteur de la justice.
01:05:50 - C'est toute la problématique, et puis
01:05:52 aujourd'hui, grâce
01:05:54 aux bénéfices de la loi immigration
01:05:56 qui a été adoptée récemment,
01:05:58 on a la possibilité, le préfet a la possibilité,
01:06:00 le ministre de l'Intérieur a la possibilité
01:06:02 de prononcer, en fait, l'expulsion
01:06:04 de toute personne qui a
01:06:06 ce type de condamnation,
01:06:08 si la condamnation est définitive,
01:06:10 ce qui était le cas pour l'imam Tataï,
01:06:12 qui s'était pourvu en cassation, mais son pourvoi
01:06:14 avait été rejeté, et donc
01:06:16 cette expulsion-là. Nous, ça nous convient
01:06:18 parce que ça met enfin en acte
01:06:20 toutes les promesses qui ont été faites
01:06:22 depuis quelques années maintenant,
01:06:24 de lutter de manière efficace et concrète
01:06:26 contre l'antisémitisme. On y consacre
01:06:28 beaucoup de temps, vous le savez, je viens assez régulièrement
01:06:30 pour vous dire le travail qu'on fournit.
01:06:32 Donc quand, effectivement, in fine, on aboutit
01:06:34 à ce type de décision,
01:06:36 on se dit que ça valait peut-être la peine
01:06:38 de travailler et de s'investir autant.
01:06:40 Voilà pour ce matin, c'était un plaisir d'être avec vous.
01:06:42 Merci à tous les cinq.
01:06:44 Dans un instant, c'est notre chère étante
01:06:46 Brigitte Millot, puisque
01:06:48 Brigitte nous donnera des conseils pour reconnaître
01:06:50 et surtout nous protéger
01:06:52 des pervers narcissiques.
01:06:54 - Coula ! - Ah !
01:06:56 - Passe le programme, c'est bien. - Et elle nous dira aussi
01:06:58 en quoi la médecine esthétique peut être une alternative
01:07:00 à la chirurgie esthétique,
01:07:02 avec des images étonnantes, des pervers narcissiques.
01:07:04 Tu regardes ça, d'un coup,
01:07:06 tu te dis "ah, mais attendez, c'est pas la même chose".
01:07:08 - Non, non, non. - Désolé.
01:07:10 Merci à toutes les équipes en régie.
01:07:12 On se retrouve ce soir pour "Face à Mathieu Bocote,
01:07:14 l'heure des pro 2". L'info se poursuit.
01:07:16 Excellente journée, si on a 30e.
01:07:18 Merci beaucoup Merde.

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