• il y a 10 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

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Transcription
00:00 Quasiment 20 heures sur CNews, Michael Dos Santos pour l'information et on commence l'heure des pros.
00:05 Nouvelle promesse d'Emmanuel Macron aux agriculteurs. Ce matin lors d'un face-à-face de deux heures au salon de l'agriculture,
00:11 le président de la République a fait plusieurs annonces. Parmi elles, un plan de trésorerie d'urgence, des prix planchers pour protéger les revenus
00:18 ou encore l'inscription de l'agriculture comme un intérêt général majeur de la nation française.
00:23 Dans l'actualité également, un procès requis pour une enseignante et deux adolescentes dans une affaire de harcèlement scolaire.
00:28 Evaelle, 11 ans, était la cible d'humiliation régulière de la part de ses camarades. L'enseignante, elle, est accusée de l'avoir isolée et malmenée à plusieurs reprises.
00:37 La collégienne s'était suicidée à son domicile à Herblay, dans le Val d'Oise, en 2019.
00:42 Enfin, le corps d'Alexei Navalny a été remis à sa mère, annonce de la porte-parole de l'opposant russe de Vladimir Poutine.
00:48 Ses proches réclamaient sa dépouille depuis sa mort il y a 9 jours. Sa famille réclame désormais la possibilité d'organiser des obsèques.
00:56 Merci beaucoup, Mickaël Dos Santos, Gabriel Flusel, Geoffroy Lejeune, Pierre Gentil et Aminel Katmi.
01:01 Vous les connaissez bien sûr. Florian Tardif, moi je dis tout aux téléspectateurs, je vous ai appelé cet après-midi, Florian Tardif,
01:08 puisque vous avez fait un marathon au Salon de l'agriculture. Je vous ai dit, mais venez nous raconter ce qui s'est passé.
01:13 Ça nous arrive de plus en plus, mais c'était un marathon spécial quand même.
01:16 Comme vous ne m'avez pas confirmé votre venue, je vous ai vu arriver il y a ne serait-ce que 20 secondes,
01:21 donc on a été plutôt surpris, mais ravi de vous avoir parce que c'est important d'avoir le témoignage.
01:25 C'était compliqué tout de même de quitter la pandémie.
01:27 Vous allez tout nous raconter dans un instant et on est avec Jean Lefebvre. Merci d'être avec nous, Jean Lefebvre.
01:31 Vous êtes agriculteur, vous êtes de la FDSEA de l'Oise.
01:35 Tout à fait.
01:36 Et j'ai la sensation, et dites-moi si je me trompe, que cette première journée, la fête a été gâchée. Non pas à cause des agriculteurs.
01:44 Tout dépend comment on voit les choses.
01:46 Normalement, et dites-moi encore une fois si je me trompe, je vois le Salon de l'agriculture comme une vitrine pour les paysans.
01:54 Un moment de fête pour les Français.
01:57 Et c'est les politiques qui sont au service des agriculteurs.
02:03 Parce que c'est les agriculteurs qui sont mis en avant.
02:05 C'est vous, par votre travail.
02:07 Et aujourd'hui, j'ai la sensation que cette bascule a été inversée.
02:10 Vous avez été au service du président de la République.
02:12 C'est-à-dire que c'était lui, matin, midi et soir, qui a finalement mené la danse, a dit "c'est moi d'abord".
02:19 Je ne dirais pas tout à fait ça. Je dirais que M. Macron, déjà, qui effectivement a voulu s'accaparer le Salon de l'agriculture,
02:25 nous a déjà fait une entourloupe hier, en invitant des personnes qui n'étaient pas conviées lors d'un débat.
02:31 Le débat a été annulé.
02:33 Et il nous a dit, tout à l'heure, qu'effectivement, il y avait une erreur de casting.
02:38 J'entends, enfin je ne vois pas comment, au niveau du gouvernement, au niveau de l'État, le summum de l'État, on puisse faire des erreurs de casting.
02:47 Ça, je ne comprends pas.
02:48 Le soulèvement de la terre, on y reviendra dans un instant.
02:50 Il dit "j'ai absolument pas voulu les inviter, c'est une fausse information, c'est une fake news, un mensonge".
02:56 C'est le combientième Salon de l'agriculture que vous faites ?
02:59 Alors moi, c'est mon premier Salon, c'était en 2008, c'est ça ?
03:04 Donc ça fait mon 16e, enfin il y en a un qui n'a pas eu lieu, donc c'est mon 15e Salon.
03:08 Je n'ai effectivement, pour revenir à ce que vous disiez, je n'ai jamais vu ça.
03:12 Il y avait plus de CRS dans le Salon que d'agriculteurs.
03:15 Les halls étaient vidés une heure avant que M. Macron arrive et ils étaient remplis de CRS, de policiers, de gardes rapprochés.
03:23 Et on ne pouvait ni sortir, ni rentrer.
03:25 Et ce, pendant toute la journée, enfin à partir du moment où il a fini par sortir de son blocos, de son bunker,
03:31 qui était le commissariat central, qui est donc dans le hall 1, si je ne m'abuse, avec les animaux.
03:36 Et de là, il a fini par organiser une pseudo réunion avec des agriculteurs pris sur le terrain,
03:43 sélectionnés, on ne sait pas trop comment, j'ai eu la chance d'y participer.
03:48 Vous avez été l'un des premiers à poser la question et c'est pour ça aussi que je voulais vous avoir sur le plateau.
03:52 Et donc, lors de cette réunion, on en parlera sûrement après,
03:55 mais pour organiser cette réunion, son objectif était un petit peu de désamorcer la situation qu'il avait lui-même créée.
04:03 Et il nous dit si les personnes qui sont restées à l'extérieur du salon, parce que le salon a été fermé jusqu'à 10h ce matin,
04:09 puis ouvert au public sur les autres halls à partir de 10h,
04:13 mais le hall 1 n'a été ouvert qu'à 14h il me semble, quand M. Macron l'a décidé.
04:18 Mais en fait, ce n'est pas nous qui bloquions, c'est bien M. Macron qui, par sa présence, bloquait.
04:23 Et on lui a laissé 30 jours, ça fait plusieurs années qu'on en parle de ces problèmes.
04:27 On lui a laissé 30 jours pour répondre à des questions, pour nous expliquer sa stratégie.
04:32 Et il n'a pris que la dernière heure pour commencer à nous répondre.
04:35 Et il vous donne rendez-vous dans trois semaines pour un nouveau point à l'Élysée cette fois-ci.
04:40 Vous l'avez dit, et c'est toujours intéressant,
04:42 moi j'ai discuté avec plusieurs journalistes qui ont vécu, couverts le salon de l'agriculture,
04:47 ils n'ont jamais vécu une telle situation.
04:50 On a des halls qui ont été fermés au public,
04:54 on avait des sortes de bulles de sécurité qui s'est formées,
04:58 qui se forment à chaque fois pour le président, mais avec un rayon XXL.
05:02 Vous aviez des bombes lacrymogènes qui ont été lancées au sein du hall.
05:06 On n'a jamais vécu une telle situation.
05:08 Et la question que je me pose, c'est est-ce qu'un seul de ces événements se serait produit
05:13 sans la venue du président de la République ?
05:17 C'est à moi que vous demandez ça ?
05:19 Bah oui.
05:20 Bah non mais en fait, moi j'ai passé la journée à regarder ces images.
05:23 On a le sentiment que le seul problème c'était la venue du président de la République.
05:27 Je parle sous votre contrôle, le contrôle qui était sur place.
05:29 C'est-à-dire que tout est polarisé autour de lui.
05:33 Je suis d'accord avec vous, le problème qu'il a créé tout seul hier comme un grand
05:37 et qu'il n'a pas résolu ce matin malgré ces tentatives.
05:41 On va évidemment tout au long de l'émission regarder plusieurs séquences
05:44 et tenter de comprendre ce qui a pu se passer.
05:46 Il est 8h30 ce matin, le président de la République arrive à peine
05:51 et il y a un groupe de manifestants agriculteurs qui vont rentrer dans ce fameux hall
05:58 et il va y avoir une bousculade avec les conséquences qui auraient pu être embêtantes
06:03 et pour les animaux mais également pour les forces de l'ordre ou les manifestants.
06:07 Regardez.
06:09 On se tient, on se tient !
06:10 Sortez-les ! Sortez-les !
06:32 Sortez-les !
06:33 Sortez-les !
06:34 Sortez-les !
06:35 Sortez-les !
06:36 Sortez-les !
06:37 Sortez-les !
06:38 Sortez-les !
06:39 Sortez-les !
06:40 Sortez-les !
06:41 Sortez-les !
06:42 Sortez-les !
06:43 Sortez-les !
06:44 Sortez-les !
06:45 Sortez-les !
06:46 Sortez-les !
06:47 Sortez-les !
06:48 Sortez-les !
06:49 Vous étiez au plus près du président de la République, Florian Tardif.
06:52 Racontez-nous ce que vous avez vécu.
06:54 Oui, déjà les images parlent d'elles-mêmes.
06:57 Ensuite, on a vécu vraiment le chaos le plus total.
07:01 C'est-à-dire que les équipes du président de la République,
07:04 quand je suis arrivé, moi je suis arrivé aux alentours de 6 heures,
07:07 c'est assez habituel.
07:08 En général, les journalistes qui couvrent le salon
07:11 et qui couvrent la venue du président de la République,
07:13 on arrive assez tôt, il y a un déménage,
07:15 on arrive ensuite dans la bulle qui est créée par les équipes du président de la République,
07:20 qui est une bulle sécurisée,
07:22 où il y a des journalistes qui sont accrédités,
07:24 il y a des membres de sa garde rapprochée, le GSPR,
07:27 il y a parfois effectivement des policiers pour assurer sa sécurité
07:31 pour que le salon se déroule bien.
07:33 Jusqu'alors, le salon se déroulait plutôt bien,
07:37 le président de la République n'était pas encore arrivé.
07:40 Les équipes du président de la République s'attendaient à ce que le salon,
07:45 l'ambiance soit tendue dans le salon,
07:47 tout simplement parce qu'il y avait énormément, énormément d'équipes de sécurité.
07:53 C'est-à-dire que je ne vous parle pas des cartes de CRS,
07:56 de la CRS 8 qui a été dépêchée, etc.
07:59 Le président de la République arrive et ces scènes ont lieu.
08:04 Donc ça c'est le matin, le samouzou, c'est le matin.
08:06 C'est vraiment entre 8h30 et 9h.
08:08 Et les équipes du président de la République ont été dépassées.
08:12 C'est-à-dire que j'ai entendu des personnes vraiment très qualifiées,
08:17 qui ont l'habitude de tels débordements,
08:19 qui disaient "mais qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on fait ?
08:21 On n'a pas d'ordre. Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on va vers eux ?
08:23 Est-ce qu'on protège le président de la République ?
08:25 Comment on se déploie ?"
08:26 Tout simplement parce que ça venait un peu de toutes parts,
08:28 qu'ils ne s'attendaient pas à ce qu'il y ait des agriculteurs
08:31 qui "forcent" la sécurité et le barrage, tel qu'on le voit sur ces images.
08:36 Et vraiment, il y a eu quelques minutes de temps suspendu
08:40 où les équipes du président de la République,
08:42 les flics qui étaient présents sur ce salon,
08:46 ne savaient pas vraiment quoi faire.
08:47 Après, ils ont tenté de repousser, de contenir un tout petit peu
08:51 ces agriculteurs manifestants.
08:53 Mais vraiment, il y a eu quelques minutes de chaos,
08:56 tel qu'on le voit sur ces images.
08:58 Jean Lefebvre, vous vouliez réagir ?
08:59 Oui, tout à fait. Au démarrage, il faut comprendre,
09:01 c'est qu'il y a...
09:02 Là, ce que vous voyez à l'image, c'est un round-up
09:04 de toutes les bousculades qu'il y a pu y avoir
09:07 tout au long de la journée.
09:08 Et c'est très intéressant parce que vous avez utilisé un mot
09:10 que c'était la question que j'allais poser après.
09:12 C'est un président qui est en fait "bunkerisé",
09:14 qui a dû d'abord faire un premier micro-tendu
09:18 au deuxième étage du salon de l'agriculture
09:20 et qui n'est pas allé voir les agriculteurs.
09:22 Ensuite, le grand débat qui ne devait pas avoir lieu,
09:25 ça a été finalement un débat avec des agriculteurs,
09:28 dont vous, toujours au deuxième étage.
09:30 Et que pour rencontrer les éleveurs,
09:36 quelques temps plus tard, il a fallu bloquer tout un hall.
09:39 Donc c'est un président "bunkerisé".
09:41 Je dois revenir sur la scène que vous voyez là.
09:42 Oui.
09:43 En fait, il y a eu un mouvement de foule
09:45 qui n'a pas été vraiment très volontaire.
09:46 Il y a eu effectivement une force,
09:48 les agriculteurs ont forcé le barrage pour pouvoir rentrer.
09:51 Mais une fois rentré, en fait,
09:52 vous avez quelques portes à l'entrée
09:54 et donc ceux qui rentraient,
09:55 ils ne voyaient pas ce qui passait devant.
09:56 Et en fait, ils poussaient les agriculteurs à l'avant
09:58 qui se sont retrouvés en contact des CRS
10:00 qui ne s'y attendaient vraiment pas.
10:01 Parce que vous n'avez peut-être pas vu,
10:02 mais sur la scène, il y a des CRS
10:04 qui ne sont même pas casqués,
10:05 alors qu'ils sont censés être casqués, etc.
10:07 Pour le coup, quand on est sur le terrain,
10:09 quand un CRS se casque,
10:10 c'est qu'il sent que ça commence à chauffer.
10:12 Je n'avais pas l'impression
10:13 qu'il y allait avoir des scènes de violence
10:15 entre les agriculteurs et les CRS.
10:17 C'est deux filières qui sont, disons, quasiment frères,
10:21 qui se connaissent très bien,
10:22 qui sont amies.
10:23 Depuis trois semaines de mobilisation
10:26 avec les agriculteurs,
10:28 il n'y a pas eu un policier ou un gendarme blessé.
10:30 Il y a plein de séquences qu'on voit,
10:33 on voit les agriculteurs lever la main en disant
10:34 "mais ne vous inquiétez pas, on ne vous veut pas de mal"
10:36 et on avance.
10:37 On a vu effectivement ces scènes de confusion.
10:39 On reprend point par point,
10:41 mais la question que je me pose,
10:42 c'est pourquoi être resté, il y a encore aussi longtemps,
10:47 dans un contexte où vous savez que si vous restez,
10:49 vous mettez en difficulté des agriculteurs
10:51 qui n'attendent qu'une chose,
10:53 c'est de vivre ce moment après des mois aussi chaotiques.
10:57 Parce qu'ils ne peuvent pas supporter l'idée
10:59 de battre en retraite face à des gens qui contestent.
11:02 C'est toujours la même chose.
11:04 Au fond, cette journée,
11:05 je trouve que c'est un résumé assez parfait
11:08 de la méthode Macron
11:10 et de ce qu'il donne à voir depuis quelques temps.
11:12 Vous avez la confusion,
11:14 vous avez cette mise en scène avec ce débat
11:17 où pendant deux heures, il s'écoute parler.
11:19 Vous avez le mépris, puisque quand même,
11:21 ce qui est incroyable, c'est qu'après avoir débattu
11:24 avec les agriculteurs pendant deux heures,
11:25 il descend et il dit "les gens qui gueulent,
11:28 qui manifestent, ils ont un projet politique"
11:30 avant de les accuser d'être manipulés
11:32 par le Rassemblement National.
11:33 Oui, c'est les gens d'extrême droite
11:34 ceux qui ont fait ça, bien évidemment.
11:36 C'est d'ailleurs un argument qui a été utilisé
11:38 à plusieurs reprises par le président de la République
11:41 cet après-midi.
11:42 Je ne sais pas si cet argument va trouver
11:47 un certain écho et être crédible.
11:49 Un écho, certainement pas,
11:51 mais en tout cas un certain confort.
11:52 Ça lui évite de regarder la réalité.
11:54 C'est très facile de qualifier d'extrême droite
11:56 son adversaire, c'est un vieux topo séculé,
11:59 plutôt qu'effectivement de regarder la réalité.
12:01 La réalité, c'est quoi ?
12:02 Qu'est-ce qu'on a vu aujourd'hui ?
12:03 On a vu, et je pense qu'on n'a jamais vu ça,
12:05 un président de la République
12:06 qui est en sécession de son peuple.
12:07 L'agriculture française, c'est le...
12:09 si vous voulez, c'est ce dans quoi
12:10 tout le monde se reconnaît.
12:11 En témoigne d'ailleurs le large soutien
12:13 toujours de la population,
12:14 plus de 90% des Français,
12:15 qui soutiennent ce mouvement.
12:17 Le président de la République
12:18 est obligé de venir, vous vous rendez compte,
12:20 avec des centaines,
12:21 avec des centaines...
12:22 On parle de CRS, on parle de garde du corps.
12:24 Qui imagine Jacques Chirac comme ça ?
12:26 Qui imagine...
12:27 J'ai revu des images encore du président de Gaulle,
12:29 c'est vieux ça nous,
12:30 ça nous ramène aux années 60.
12:32 Il n'y avait pas ce niveau-là de sécurité.
12:34 Pourquoi ?
12:35 Parce que cet homme est en sécession de son peuple
12:37 et parce qu'il sait, il sait très bien
12:39 que les agriculteurs ne sont pas idiots.
12:41 Les agriculteurs lui ont dit
12:42 "stop" au traité du réchange,
12:43 il a dit "niet".
12:44 Les agriculteurs savent très bien
12:46 qu'Emmanuel Macron trahit leurs intérêts
12:48 et Emmanuel Macron en a peur et il a raison.
12:50 Autre image,
12:51 et là en fait ce sont vraiment...
12:52 c'est le salon Potemkin
12:54 qui a été créé tout au long de l'après-midi.
12:57 Mais ça marche ?
12:58 Non mais regardez parce que c'est vraiment saisissant.
13:00 Autour du président de la République,
13:02 vous l'avez dit Florian Tardif,
13:03 il y avait un dispositif quasi inédit,
13:05 renforcé disons-le, avec une bulle.
13:07 Il était impossible...
13:09 Une sorte de...
13:10 Voilà c'est une nogozone
13:11 d'une dizaine, d'une vingtaine de mètres
13:13 entre le président de la République
13:15 et même d'autres journalistes ou des personnes
13:18 et il y avait un hall bouclé, entier.
13:21 D'accord.
13:22 Il est 13h55.
13:24 Donc on sort de la séquence de tensions du matin,
13:27 on sort du grand débat,
13:28 on va y revenir dans un instant,
13:29 et donc il va voir Auréliette.
13:31 La discussion.
13:32 Effectivement.
13:33 Bon, je ne voulais pas dire débat.
13:34 La discussion avec le président de la République
13:36 qui va caresser donc les gérides
13:38 du salon de l'agriculture.
13:40 Regardez parce que
13:41 c'est deux récits qu'on peut proposer
13:43 aux téléspectateurs
13:45 avec une caméra.
13:47 Est-ce qu'on a l'image s'il vous plaît ?
13:48 Ce serait intéressant de la voir.
13:50 Il faudrait la voir s'il vous plaît France.
13:52 Merci.
13:53 A droite vous avez donc...
13:54 C'est à la même heure.
13:55 Juste il y a 15 mètres d'intervalle.
13:58 A droite vous avez le président de la République
14:00 qui caresse Auréliette.
14:01 Et puis à gauche,
14:02 donc vous avez ce nouveau mouvement de foule.
14:04 Il y en a eu plusieurs,
14:06 des tensions entre CRS et agriculteurs.
14:10 A tel point que l'un des membres de la sécurité du président,
14:14 ou du moins de la sécurité du salon,
14:16 va lui dire "écoute Auréliette, c'est bien de la caresser
14:18 mais il va peut-être falloir bouger très rapidement".
14:20 Et que une minute plus tard,
14:21 voilà ce qui se passe 20 minutes plus loin
14:23 et là c'est la séquence.
14:24 20 mètres plus loin.
14:26 Est-ce qu'on peut voir la séquence ?
14:30 Et là c'est Paris.
14:34 (Cris de la foule)
14:58 Et il y a une journaliste du Point qui a tweeté
15:02 "C'est à quoi ressemble le salon pendant la visite du président.
15:04 4 cordons de CRS et 2 gendarmeries.
15:06 Tout est désert.
15:08 Sauf les 10 mètres carrés d'espace qu'occupe Emmanuel Macron.
15:11 Une vraie visite Potemkin.
15:13 Je n'avais jamais vu ça."
15:15 Quel regard vous portez là-dessus Gabrielle ?
15:17 Il ne restait plus que les vaches.
15:18 Les vaches qui ne protestaient pas
15:19 mais qui n'en pensaient peut-être pas moins.
15:21 C'est vrai que ces images étaient très impressionnantes
15:24 d'un président bunkerisé
15:26 mais qui a créé les conditions de sa bunkerisation.
15:28 Parce que tous les agriculteurs avec lesquels vous en parlez
15:30 qui étaient au Salon de l'Agriculture ou qui n'y sont pas allés
15:33 parce que certains sont chez eux dans leur exploitation
15:35 et n'ont pas pu évidemment se déplacer.
15:37 Ils vous disent "mais c'est de la provocation".
15:39 Donc si vous voulez, l'affaire du soulèvement de la terre par exemple
15:42 c'est proprement une provocation.
15:44 D'ailleurs on voit face à face les forces de l'ordre et les paysans
15:49 mais je pense que sur ce sujet ils sont absolument d'accord.
15:52 Ils ont le même avis les uns et les autres
15:54 sur ces militants du soulèvement de la terre.
15:56 C'est un peu comme si à une grande messe des forces de l'ordre
15:58 on avait dit "on va faire un débat avec les Black Blocs
16:00 et puis moi je vais arbitrer".
16:02 C'est absolument fou.
16:04 Moi ce qui m'a frappée c'est évidemment cette scène
16:06 qui est celle d'agriculteurs habituellement des gens taiseux
16:09 des gens calmes qui sont vraiment poussés à bout
16:11 mais aussi je ne sais pas si on va la voir
16:13 cette scène où ils chantent la Marseillaise.
16:15 Ah on va la voir, évidemment. Pas tout de suite.
16:17 Parce que c'est vraiment emblématique de deux Frances
16:20 une France enracinée et une France hors solde
16:22 qui ne peuvent pas se comprendre.
16:24 Et tous les débats avec un ton supérieur qu'on a pu voir
16:26 n'étaient pas des débats en réalité
16:28 c'était des dialogues de saut.
16:29 Vous avez Gabrielle parfois cette expression
16:31 sur beaucoup d'événements, la France bien élevée.
16:33 C'était les Français qui s'étaient mobilisés
16:35 pour la marche contre l'antisémitisme.
16:38 C'était la France de Crépole.
16:41 Ce sont aussi les agriculteurs.
16:43 Mais au bout d'un moment la France bien élevée
16:45 elle en a peut-être un peu ras le bol.
16:47 Elle en a ras le bol et c'est ce qui s'est passé peut-être aujourd'hui.
16:50 Vous avez parlé de soulèvement de la terre.
16:52 Il est revenu sur le grand débat finalement annulé
16:54 il y a quelques instants.
16:56 Écoutez le président de la République
16:58 c'est intéressant Jean Lefebvre parce que
17:00 il dit "je ne supporte pas être pris pour un imbécile".
17:03 Et il vous parle directement en quelque sorte.
17:05 J'écoute.
17:06 Ce matin j'ai tenu ce qui ne s'est jamais fait
17:09 par un président de la République.
17:10 Une réunion avec tous les syndicats
17:12 avant l'ouverture du salon.
17:13 C'est pas la tradition.
17:14 Vous n'étiez pas trop chaud parce que votre grand débat n'a pas pu avancer.
17:16 Non non mais c'est pas le mien.
17:18 C'était celui qui était demandé.
17:19 Pardon, moi j'essaie de faire ce qui est utile.
17:21 Pour la première fois il y a une réunion intersyndicale.
17:23 Je réunis les gens.
17:24 Je leur dis quels sont vos points.
17:25 Je leur dis "je vais dire ça".
17:26 Ensuite on se met d'accord ensemble.
17:28 On dit "on calme les choses, on fait venir une vingtaine".
17:30 Et après j'ai des responsables nationaux qui descendent
17:33 et qui disent "on n'a rien entendu, vous pouvez continuer".
17:35 Et je les dis.
17:36 Donc je dis...
17:37 Ça s'appelle ne pas tenir des accords.
17:39 J'aime pas ça.
17:40 Quand on me prend pour un imbécile, je n'aime pas ça.
17:42 Vous l'avez pris pour un imbécile aujourd'hui Jean Lefebvre ?
17:44 Alors je ne pense pas l'avoir pris pour un imbécile.
17:47 On a discuté, moi je crois que j'y suis allé.
17:49 C'est vers 9h30 ou 10h, je ne sais plus exactement quelle heure il était.
17:53 Là, il parle d'avant l'ouverture du salon.
17:55 Rappelons quand même que sur l'autoroute A1,
17:57 quand nous avons bloqué l'autoroute A1,
17:59 nous avons demandé à M. Macron, à l'époque,
18:01 qu'il nous explique comment il allait régler le problème
18:03 des importations qui viennent d'Ukraine.
18:05 Comment il allait régler le problème des produits qui arrivent en France
18:07 qui ne respectent pas nos normes de qualité et nos normes sociales.
18:10 On lui a laissé...
18:12 L'autoroute A1, c'était aux alentours du 1er février, 2 février.
18:16 On est le 23 février.
18:19 - 24 même. - 24, pardon.
18:21 24 février, on n'a pas eu de réponse.
18:23 Qu'est-ce que ça lui coûtait ?
18:25 Je ne comprends pas, comment il peut dire ça
18:27 qu'on n'a pas commencé à discuter ?
18:30 On cherche à discuter, on cherche à construire
18:32 depuis plus de 20 jours et depuis plus de 30 ans.
18:34 Il y avait une personne qui m'a dit
18:35 "ça fait 30 ans qu'on manifeste pour la même chose".
18:37 Alors, ok, il y a 30 ans, il n'était pas là.
18:39 - Ah non. - J'en doute pas, moi non plus.
18:41 Enfin si, mais bon, bref.
18:43 Mais soyons sérieux, il y a un moment
18:46 où moi je veux bien entendre tout ce qu'on veut
18:48 mais qu'on nous dise, qu'on nous reproche, nous agriculteurs.
18:50 On nous demande, enfin on demande d'avoir quelque chose de concret,
18:53 de précis, d'avoir un calendrier, d'avoir des dates quoi.
18:56 Et de savoir comment est-ce qu'il compte régler ce problème.
18:59 Il nous dit qu'il nous a rencontrés ce matin,
19:01 alors il a rencontré avant nos responsables syndicaux, c'est vrai.
19:04 Il a rencontré les agriculteurs ensuite
19:05 pour essayer de débloquer la situation.
19:08 Sauf que s'il ne propose rien, c'est normal que ça ne bouge pas.
19:11 - On l'écoute justement, c'est la première question
19:14 que vous posez au président de la République
19:16 au moment de ce grand débat
19:18 qui n'était pas finalement un grand débat
19:20 mais un échange avec les agriculteurs.
19:22 Mais il est quand même très fort.
19:23 Certains diront c'est un chat, c'est-à-dire vous le poussez au deuxième étage
19:26 il retombe toujours sur ses pattes.
19:27 - Mais ils ont été honnêtes. - Vous ne voulez pas de grand débat ?
19:29 - Ils ont été honnêtes de dire ça. - Moi je trouve, je trouve...
19:31 - Pour le coup il est très fort. - Vous ne voulez pas de grand débat ?
19:33 Je vais vous créer un débat intermédiaire,
19:35 un "en même temps" du débat,
19:37 non pas au salon de l'agriculture, c'est-à-dire dans le ring,
19:40 mais au premier étage pour éviter évidemment des tensions
19:43 et on échange pendant deux heures et demie.
19:44 - La nouveauté, Eliott, c'est que je suis d'accord avec vous,
19:46 ça a marché depuis sept ans il fait ça.
19:48 - Là ça a encore marché non ?
19:50 - Vous trouvez que ça a marché ?
19:51 - Factuellement il a réussi à faire un petit peu comme eux.
19:53 - Non mais... - Ce débat quand même...
19:56 - Pardonnez-moi, pardonnez-moi.
19:58 - Ça a un peu... - Tous les gens qui ont...
20:00 - ... la pression. - D'accord, mais tous les gens qui ont vu
20:02 ce qui s'est passé aujourd'hui diront
20:03 c'est du jamais vu, cette coupure avec les gens
20:05 qui étaient venus, avec les agriculteurs qui étaient là
20:08 et d'un niveau jamais vu. - C'est un final en fait.
20:10 - Bien sûr. - Évidemment qu'on retiendra pas
20:12 l'échange de deux heures et demie dans une petite salle
20:15 mais on va retenir un hall... - Mais non mais surtout dans le...
20:17 - ... buckeurisé avec le président de la République.
20:19 - Ce n'est pas être pris pour un imbécile, là encore c'est de la provocation
20:22 parce que qui prend les autres pour des imbéciles ?
20:24 C'est absolument délirant comme réflexion.
20:26 - C'est peut-être plutôt l'inverse, j'ai l'impression que c'est plutôt l'inverse,
20:28 c'est lui qui nous prend pour des imbéciles depuis une paire d'années
20:30 qu'on lui demande sans cesse la même chose,
20:32 qu'il nous répond toujours la même chose, soit par lui, soit par monsieur Haddal,
20:36 soit par ses ministres de l'agriculture, parce que maintenant il y en a plusieurs.
20:40 Ok, j'entends bien qu'il y a des réponses qui sont données
20:44 au niveau départemental, on avance.
20:46 Au niveau national, on n'avance pas.
20:48 Et au niveau européen, au mondial, on recule.
20:50 Mais à un moment, il faut quand même appeler un chat un chat.
20:52 - Vous lui avez posé une question sur l'Ukraine.
20:55 Est-ce que vous avez l'impression qu'il vous a répondu ?
20:58 - Oui, il a répondu. J'avais mes questions, il avait ses réponses.
21:02 - C'est souvent comme ça avec le président de la République.
21:06 - C'est pour ça que je suis revenu plusieurs fois sur le sujet.
21:08 Je lui ai bien posé la question, comment est-ce que vous allez gérer
21:11 les importations d'Ukraine, c'est-à-dire les céréales, le poulet, le sucre,
21:16 le maïs et autres, qui inondent les marchés français et européens.
21:20 Ça a commencé par la Pologne, aujourd'hui c'est l'Europe et la France,
21:24 puisqu'il y a tellement de volume. En sucre, c'est 30 fois les importations
21:28 historiques de l'Ukraine et il prévoyait 120 fois les importations historiques
21:31 de l'Ukraine. Alors oui, il nous a dit "regardez l'Ukraine, j'y travaille,
21:35 je suis le seul en Europe à vouloir bloquer les importations ukrainiennes
21:38 et à remettre la taxe qui existait à l'origine".
21:40 Mais ce qu'on lui dit, ce n'est pas remettre une taxe sur le "nous on veut bien les aider,
21:43 les Ukrainiens, on est humains comme tout le monde, il y a une guerre
21:46 qui s'est déclarée par la Russie, très bien, monsieur Poutine fait sa guerre".
21:50 J'entends, mais ce n'est pas à nous agriculteurs européens de supporter
21:54 la dette d'aider un pays en guerre.
21:56 Il vous a répondu quoi ? Il vous a répondu "c'est bon, on vous a compris,
21:59 d'ailleurs vous avez raison".
22:01 C'est-à-dire que finalement, il remette des droits de douane sur les importations ?
22:05 Alors lui demande ça, mais mercredi, ce n'est pas ce qu'il a dit.
22:08 Ce n'est pas ce qu'il a dit au niveau européen. Donc à un moment, il nous dit
22:10 quelque chose, mais on sait que mercredi, il a dit l'inverse.
22:12 Oui, parce qu'il y a un Emmanuel Macron à Bruxelles et un Emmanuel Macron
22:15 au Salon de l'agriculture. C'est un peu ça la difficulté.
22:18 C'est pour ça qu'on a du mal parfois à décoder ce que veut le président de la République.
22:22 En revanche, lors de cet échange que vous avez pu avoir avec lui,
22:25 ça a duré deux heures, parfois on l'a senti très en colère, énervé,
22:30 sortir de son froid présidentiel.
22:33 Contre lui, même.
22:34 Non, mais c'était intéressant. On regarde cette séquence, vous allez me dire
22:37 ce que vous en pensez.
22:38 C'est la France qui boxe, mais on va aussi arrêter tous collectivement
22:45 de dire que l'agriculture est foutue. Parce que sinon, c'est pas la peine
22:48 d'aller chercher des jeunes. Si le discours ambiant, c'est de dire
22:51 l'agriculture est foutue et il faut que des aides de trésor,
22:53 il n'y a pas la peine de faire une loi d'orientation.
22:56 Il n'y a pas la peine de s'emmerder. On ferme tout de suite le magasin.
22:59 Donc ça, c'est pas vrai.
23:00 C'est quand même assez surprenant de parler comme ça.
23:04 Quand il vous parle comme ça, comme si vous étiez des enfants.
23:07 C'est exactement l'expression que j'allais prendre.
23:09 Il nous prend pour des enfants et lui, c'est le papa, pour rester poli,
23:13 qui vient nous expliquer la messe. Non, ça se passe pas comme ça.
23:16 On est des chefs d'entreprise. On n'est pas des imbéciles
23:20 qui gérons bêtement une exploitation agricole sans savoir compter.
23:24 Non, on sait compter, on sait parler, on sait comprendre.
23:27 Et on n'est pas non plus complètement...
23:29 Alors, c'est là aussi peut-être une interprétation qui est fausse.
23:32 Je le dis, c'est des images en direct, puisque le président de la République
23:35 est en train de quitter tout sourire. Je crois.
23:37 Ah bah non, il ne quitte pas le salon de l'agriculture.
23:40 C'est un tout petit peu plus facile depuis 19h,
23:44 tout simplement parce que le salon est fermé.
23:46 Donc, ça veut dire qu'il est un tout petit peu plus aisé de passer par là.
23:49 On compte ou pas les heures ? Il est en train d'essayer de battre un record.
23:53 Il était resté 13h au salon.
23:55 J'ai entre guillemets lancé un pari, tout simplement parce que je connais
23:57 un tout petit peu la psychologie du président de la République
24:00 à force de le suivre. Et aux alentours de 14-15h, j'ai pris le pari
24:04 qu'il souhaiterait très certainement battre le record du président
24:08 resté le plus longtemps au salon cette année.
24:11 Tout simplement pour tenter de faire démentir les CD-3.
24:16 On va avoir plusieurs séquences, évidemment, avec parfois des coups de gueule
24:19 du président de la République. C'est peut-être la première fois
24:22 quand il a voulu initier ce fameux grand débat avec vous, l'agriculteur,
24:27 qu'il se retrouve avec un casting qui n'a pas forcément été choisi,
24:31 avec des gens qui lui apportaient une contradiction.
24:34 Et on macronie la contradiction, parfois ça pose problème.
24:37 On en parle juste après la pub. A tout de suite.
24:40 La suite de l'heure des pro 2, Gabriel Cluzel-Geoffroy, le jeune Pierre Gentier,
24:56 Jean Lefebvre, vous êtes agriculteur de la FDSEA, Amine Elkadmi et Florian Tardif.
25:02 Jean Lefebvre, vous étiez au plus près du président, vous avez pu échanger
25:05 avec lui cet après-midi. Il a pu quand même rencontrer quelques éleveurs,
25:10 que ce soit en haut lors de ce débat qui aura duré 2h, 2h30.
25:18 Mais également, lorsqu'il était dans ce hall, il a pu rencontrer quelques éleveurs
25:23 et les échanges parfois étaient tendus. Il a eu un échange assez, disons, musclé
25:29 avec une jeune fille, vous lui a parlé en lui disant "vous dites n'importe quoi"
25:32 en faisant un signe de la tête. Regardons cette séquence et vous allez me dire
25:37 ce que vous en pensez. Je ne sais pas comment décrire ce qui s'est passé.
25:42 Alors vous savez quoi ? C'est courageux. J'allais voir là-bas, vous leur dites
25:46 qu'on va pas assez loin sur les cofiteaux. Vous revenez me voir avec des propositions.
25:49 - Oui, les propositions sont faites par la FDSEA. - J'en ai comme ça en stéréo,
25:54 entre les uns qui gueulent parce que ça ne va pas assez vite, les autres trop vite.
25:56 On est un même pays, une même nation, on s'en sortira. On a des solutions.
25:59 - C'est à l'industrie que vous faites avancer. - Et qu'est-ce qu'on est en train de faire ?
26:02 Je vais vous dire, depuis 2018, pour la première fois dans notre histoire,
26:05 on a baissé les élus. On a baissé les CMR1 qui sont les plus dangereux
26:08 de combien ? De 91%. On a baissé de lui faut 30%. Vous dites n'importe quoi.
26:13 - Non, non. - Pardon ? Vous dites n'importe quoi.
26:15 Mais je vais vous dire, il faut faire son job et il faut aussi valoriser.
26:18 Et il faut jamais donner le point à ceux qui gueulent sans proposer.
26:22 - C'est pas faux. - Et surtout quand ils sont violents.
26:25 - Il y a eu des violences. - Il y a eu des violences ce matin.
26:28 C'est pas bon, c'est jamais bon.
26:30 - Ça, n'y est. - Oui, mais après...
26:31 Parce qu'on ne peut pas dire, on n'accepte pas les gens qui sont violents.
26:34 C'était un conseil dans ma cour de ferme, mais je vais aller le faire chez les autres.
26:37 - Ah, ça c'est pas une bonne idée. - En tout cas, ce que je veux dire, c'est que là,
26:40 il faut qu'on s'en aille collectivement. 1, il faut sauver le salon.
26:43 - Mais comment ? - C'est pas en le bloquant.
26:44 - Non, moi je veux vous dire la solution. - Vous savez la solution, c'est quoi ?
26:47 - C'est que vous partiez d'ici et que vous reveniez pour vous aurez des choses propres.
26:50 - Mais non, mais en fait le salon, il nous sera gâchés.
26:52 - En tout cas, il nous sera gâchés. - Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
26:55 - Clairement, il n'écoute personne. - Ce qui est frappant.
26:57 - D'ailleurs, il y a deux personnes. - Il n'écoute personne.
26:59 - Il est dans sa bulle, comme on l'a dit, il est dans sa bulle, il est dans son monde.
27:04 Il croit que personne ne peut lui résister. Il croit qu'il a raison.
27:08 Or, sur beaucoup de sujets, il a tort. Nous, on ne lui demande qu'une chose.
27:12 Les interlocuteurs que vous venez de voir, les éleveurs que vous venez de voir,
27:14 ils ne les écoutent même pas. Enfin, c'est quand même aberrant.
27:17 On a des choses à proposer, ils ne les écoutent pas.
27:20 - Est-ce qu'un président peut parler comme ça, Gabriel ?
27:22 - Non, mais il a une posture... - Qu'importe son interlocuteur ou interlocutrice.
27:26 - Je ne peux pas lui dire cette jeune fille, mais il a une posture de conseiller principal d'éducation.
27:30 Sauf qu'il n'a pas face à lui des collégiens.
27:32 Il leur dit avec un ton très paternaliste, vaguement méprisant et un peu pédago.
27:36 "Non, mais vous ne pouvez pas dire ça, c'est n'importe quoi."
27:40 Or, il est président de la République. Et cette posture-là, il l'a quand même depuis le départ,
27:46 il faut bien le dire, c'est ce qui avait mis le feu aux poudres au moment des Gilets jaunes.
27:51 Et c'est devenu proprement insupportable.
27:53 Alors vous avez raison, il a une forme, il ne s'appelle pas Emmanuel pour rien, c'est le verbe.
27:57 Il a une forme de talent sémantique.
28:00 Mais je suis d'accord avec Geoffroy, ce talent s'est usé au fil du temps
28:04 parce que la ficelle a été trop tirée.
28:07 Et je crois que cette séquence est assez emblématique du mépris ressenti par les agriculteurs.
28:13 Il faut se rendre compte quand même que les agriculteurs, il y en a beaucoup qui sont au bord du suicide.
28:16 - On va en parler dans un instant. - On ne parle pas comme ça, dans le salon qui leur est dédié.
28:19 - On va en parler dans un instant, Geoffroy.
28:21 - J'ai l'impression qu'elle est de la Confédération de Paysannes
28:23 et elle est en train de lui expliquer en gros que l'agriculture n'est pas assez écolo.
28:26 Et il répond "Allez voir là-bas, allez leur expliquer".
28:28 Et en fait pourquoi cette image est intéressante, c'est parce que vous voyez ce qu'il a voulu faire initialement
28:34 quand il a invité les Soulevnements de la Terre ou quand il a invité des mouvements écolo.
28:37 Il voulait se mettre au centre d'un jeu avec d'un côté des agriculteurs comme vous, les yeux de rêve,
28:41 de l'autre des écolo complètement fous et pouvoir dire "Moi je suis la voix de la raison, regardez".
28:44 - Oui, c'est l'arbitre des élégances. - Exactement.
28:46 - C'est l'homme qui est au-dessus de la mêlée. - Exactement. J'ose une théorie, et puis surtout c'est la réhabilitation du en même temps,
28:51 il y a du bon à prendre dans tous les sens, c'est moi qui suis au milieu.
28:53 Moi j'ose une théorie sur la raison de son comportement aujourd'hui, je pense qu'il est en colère en fait.
28:57 Il est en colère parce que pendant des années, ce qu'il a voulu faire aujourd'hui, il fonctionnait encore très bien.
29:01 C'est-à-dire que les gilets jaunes, qu'est-ce que c'est ? C'est "Je vais vous épuiser"
29:04 parce que lui il a un coffre physique, il est capable de tenir 8 heures en débat.
29:08 Et il adore, plus il s'écoute parler, plus il prend encore en assurance, plus il prend encore en force,
29:12 face à des gens qui en fait sont pas là pour maîtriser tous les dossiers comme lui,
29:15 face à des gens qui en fait sont en train de jouer leur vie, qui ont un épuisement moral qui n'est pas le même que le sien.
29:18 Et à la fin, il sort de la réunion et le temps vaut comme argument pour dire "j'ai été convaincant".
29:23 Et aujourd'hui, il a espéré que ça allait se passer comme ça, et il est tombé face à des gens qui en fait connaissent la ficelle,
29:27 posent des vraies questions, c'est-à-dire que... - C'est pour ça qu'il a parfois perdu son calme.
29:31 - Mais quand vous dites... - Parce qu'il ne supporte pas la contradiction.
29:34 - Quand vous avez quelqu'un en face, assis, c'est la première fois que je le vois s'énerver comme il a pu s'énerver.
29:39 - Cette dame, et qu'elle soit écologiste ou pas n'est absolument pas le problème,
29:43 vient s'ajouter à la longue cohorte des Français qui ont eu droit à leur mot bien senti depuis 7 ans
29:49 par un homme qui est souvent dépassé par son verbe et par son mépris.
29:53 Je vais pas ici vous rappeler ceux qui sont dans les gares, ceux qui doivent traverser la rue pour trouver un travail,
29:58 ceux qui ne sont rien, les illettrés de Gade, ceux qui doivent bosser pour se payer un costard,
30:03 enfin la liste de ceux qui ont eu droit à leur mot bien senti, bien fleuri est très longue.
30:10 Donc c'est un homme qui souvent ne se maîtrise pas dans son verre.
30:13 - Vous aviez raison Gabriel Puzel parce que vous avez parlé de ces agriculteurs qui sont en grande souffrance.
30:18 Vous voyez les images, on les avait en direct du président de la République qui continue le salon de l'agriculture.
30:23 Vous avez l'impression que tout se passe parfaitement bien.
30:26 Je précise que depuis 19h il n'y a plus de public au salon de l'agriculture.
30:29 Déjà il y a eu une heure et demie de retard quasiment pour l'ouvrir, que il a été ouvert que partiellement.
30:35 Donc merci pour ces dizaines de... - Les halls sont vidés.
30:38 - Les halls sont vidés. - Une heure avant son arrivée.
30:40 - Non mais... et c'était la première fois que ça se passait comme ça. - C'est jamais arrivé.
30:43 - C'est jamais arrivé. Vous imaginez la personne, parce que vous avez des gens qui viennent de toute la France
30:48 pour découvrir le salon de l'agriculture. - Et ceux qui tiennent des secondes.
30:52 - C'est un rendez-vous. - Ils disent que le samedi c'est la plus grosse journée pour nos chiens.
30:56 - Aujourd'hui ils n'ont pas bossé. - Mais écoutez, après le président, le déluge.
30:59 Vous n'avez pas compris, c'est le salon de l'agriculture, il y a un record à battre.
31:02 Donc comme il y a un record à battre, vous allez attendre un peu.
31:05 Et si vous n'êtes pas contents, ce sera demain que vous serez heureux.
31:08 Et je vous demande un peu de calme. Je vais vous demander du calme parce qu'ici il n'y a pas de violence.
31:13 - Moi je pense qu'il y a quand même quelque chose d'historique, il faut quand même s'en rendre compte.
31:17 Et là on a une allégorie, encore une fois, de la rencontre de deux mondes qui ne peuvent pas se comprendre.
31:24 Je me souviens d'Atali, qui était quand même l'artisan de Maastricht, qui avait dit
31:29 "Mais moi je ne comprends pas tous ces gens qui se prétendent enracinés, c'est les radis qui sont enracinés".
31:34 Vous voyez, il disait ça en 2015. Tout cela on le retrouve ici.
31:39 On a des dirigeants hors sol, européistes hors sol, et des agriculteurs enracinés
31:45 qui pavoisent leur tracteur avec le drapeau bleu blanc rouge, qui chantent à Marseillais.
31:48 Comment voulez-vous qu'ils se comprennent ? On voit bien aujourd'hui que c'est ces deux fronts qui se font face.
31:54 - Plusieurs séquences. On retourne sur ce débat qu'il y a pu avoir en fin de matinée
31:59 entre Emmanuel Macron et certains syndicats.
32:01 Vous avez un agriculteur qui va raconter son quotidien en disant
32:05 "J'ai failli passer à l'acte et tous les deux jours..."
32:08 - Un homme a été tué en suicide. C'est une femme.
32:11 - Non c'était un monsieur en tout début de... Il y en a eu plusieurs.
32:14 - Il y en a eu plusieurs durant ce débat et c'était assez...
32:16 - Je n'y étais pas mais j'ai écouté attentivement, monsieur.
32:19 - Il y a un agriculteur qui se suicide tous les deux jours en France.
32:24 Et des jeunes. Donc il faut aller très vite.
32:28 On a besoin de respirer dans nos exploitations. Il nous faut de la trésorerie, rapidement.
32:32 Je veux parler du suicide. Vous savez, nous on travaille à peu près 100 heures par semaine.
32:36 Moi ça fait trois ans que je travaille 100 heures par semaine, que je ne sors pas à RUE.
32:40 C'est ma femme qui me fait vivre. Au mois d'août, j'ai failli passer à la cause.
32:45 J'ai un gamin de 15 ans et une gamine de 10 ans.
32:48 Vous croyez que ça me fait plaisir de monter au salaud ?
32:51 C'est mon père qui a 72 ans qui s'occupe de la ferme.
32:54 - Et monsieur Lefebvre, vous disiez que juste à côté, le mari d'une des personnes qui était présente s'était suicidé.
33:00 - C'est ça, tout à fait.
33:01 - Et à la détresse des agriculteurs, qu'a été la réponse d'Emmanuel Macron ?
33:05 - Alors pour le coup, il y a effectivement nous aussi dans l'Oise,
33:08 une personne qui a été malheureusement victime par... Enfin, victime...
33:12 - Qui s'est suicidée, qui s'est donné la mort.
33:14 - Qui s'est donné la mort et donc son épouse a témoigné, enfin, entre nous, lors d'une réunion.
33:19 Et effectivement, c'est très difficile pour nous de gérer ça.
33:22 Donc on a dans l'Oise et dans d'autres départements des structures qui sont là pour l'écoute.
33:27 Mais le problème que l'on a aujourd'hui, c'est de repérer ces personnes-là.
33:31 Une personne qui est décédée, c'est assez facile, mais une personne qui est dans le...
33:33 Avant de passer à l'acte, c'est très compliqué.
33:35 Et monsieur Macron, là pour le coup, a bien rappelé qu'effectivement, il faut développer ce genre de...
33:42 - De signalement, des préventions...
33:44 - Voilà, des signalements, etc. via différentes structures et qu'il faut mettre ça en place.
33:47 - D'accord. C'est bien.
33:48 - Il n'a pas dit que des bêtises.
33:50 - Et personne ne dirait ça, ce serait malhonnête que de dire que...
33:54 Le président de la République... Malhonnête et irrespectueux que de dire que le président ne dirait que des bêtises.
33:59 En revanche, il y a une séquence qui m'intéresse également parce qu'on essaye de...
34:02 Vraiment, comme ça a duré toute la journée et qu'on a que 40 minutes d'émission,
34:05 j'essaye de vous montrer tout ce qu'on peut.
34:07 Il y a un thème qui m'intéresse, c'est sur le prix plancher.
34:11 Il a dit qu'on va instaurer le prix plancher.
34:13 L'objectif, c'est de mettre en place un prix plancher pour garantir un revenu décent.
34:16 Ce prix sera fixé sur les indicateurs du coût de production en fonction des filières.
34:20 Ça va changer la donne pour les volailles, par exemple, ou pour le lait.
34:24 Écoutez, c'est Emmanuel Macron.
34:26 - Il y aura un prix minimum, un prix plancher.
34:32 C'est-à-dire que l'indicateur qui est défini dans une filière, on va repartir sur la construction du prix de l'avant.
34:38 Ce sera un prix plancher en dessous duquel le transformateur ne peut pas l'acheter.
34:42 Et donc en dessous duquel, après derrière, le distributeur ne peut pas vendre.
34:45 - C'est dommage parce que Marc Fesneau était pas très loin.
34:48 J'aurais aimé voir sa tête au moment du prix plancher.
34:50 Parce qu'il y a un mois, voilà ce que disait le ministre de l'Agriculture.
34:53 Les propositions démagogiques du genre "on va fixer une obligation de prix plancher".
34:57 C'est ce qu'on ne peut pas faire que sur le prix agricole français.
35:00 Qu'est-ce que cela fait ? Cela vient mettre en concurrence déloyale les produits agricoles français.
35:04 Donc s'il pouvait être raccord, le président de la République, avec le ministre de l'Agriculture,
35:10 peut-être qu'on avancerait un peu plus vite.
35:12 - Florian Tardif ?
35:13 - Si, peut-être, parce qu'à l'époque, il me semble que c'était une proposition de la France Insoumise.
35:17 Il y avait aussi un aspect politique dans cette réponse du ministre de l'Agriculture.
35:23 Donc on verra entre la promesse, est-ce qu'elle sera suivie d'effet ou non,
35:28 compte tenu des difficultés évoquées par le ministre lui-même.
35:31 - Je coupe, mais on ne peut pas accepter un prix plancher en France.
35:34 C'est un pays qui est démocratique. On ne peut pas accepter ce genre de choses.
35:38 - Concurrence déloyale, oui.
35:40 - Concurrence déloyale, c'est une chose. Un prix plancher, mais demain, qu'est-ce qui va se passer ?
35:44 Les acheteurs vont nous dire "le prix plancher, le prix, il est là".
35:46 C'est tout, on ne bouge plus. Et ça vient du communisme.
35:49 - En gros, ce qu'il faudrait, c'est appliquer grosso modo ce qui était promis aux agriculteurs avec la loi EGalim.
35:57 C'est-à-dire que par rapport au prix du produit, un tiers pour les agriculteurs, un tiers pour les industriels,
36:02 et un tiers pour la grande distribution. Grosso modo, c'est ce que demandent les agriculteurs.
36:06 Et c'est ce qui leur était promis et ce qui n'a jamais vraiment été mis en place.
36:10 - Encore une fois ?
36:12 - Le problème surtout, c'est que quand le président de la République fait des promesses qui peuvent être intéressantes,
36:17 je ne dis pas que c'est bien ou pas bien, c'est qu'en fait, a-t-il la capacité juridique pour le faire ?
36:22 Pardon d'en revenir encore à ça, mais typiquement sur la question des prix planchers.
36:25 Ce n'est pas quelque chose qui va se décider au niveau national.
36:27 Encore une fois, on est dans un marché européen et ce marché européen suppose des normes européennes.
36:33 Et le président de la République, aujourd'hui, s'il nous dit demain qu'on fait passer une loi EGalim 4, par exemple,
36:37 eh bien non, ça ne suffira pas parce qu'il faut aller au niveau européen.
36:41 - Oui, mais sauf que l'EGalim, justement, il le propose à ce que ce soit, et c'est un peu technique,
36:44 mais que l'EGalim devienne un EGalim européen. Mais la seule question à laquelle il fallait répondre,
36:48 qui aurait réglé les deux heures et demie de débat, puisque vous l'avez déjà vu depuis six semaines
36:52 et vous échangez avec ses équipes depuis des années, c'est de dire au président de la République
36:56 "Excusez-moi, monsieur le président, est-ce que les décisions agricoles se décident à Paris
37:00 ou est-ce qu'elles se décident à Bruxelles ?
37:02 Si elles se décident à Bruxelles, s'il vous plaît, si elles se décident à Bruxelles,
37:06 est-ce que vous comptez changer la donne et que, désormais, demain ou dans les mois à venir,
37:11 les décisions, elles se prennent à Paris et non à Bruxelles ? Oui ou non ?
37:15 - Un début de réponse à cette question ? - Oui, pourquoi pas ?
37:17 - Sur la question des traités de libre-échange, la réponse a été non, très clairement.
37:21 Vous avez posé la question de l'Ukraine, je peux témoigner, je sais que ça a été un sujet,
37:25 pendant la crise agricole, ils se sont posé la question, Emmanuel Macron et Gabriel Attal,
37:30 de faire quelque chose sur ce sujet-là, la réponse a été non également.
37:33 En fait, ça vient tellement en rupture avec leur logiciel, Elliot,
37:35 si ils allaient dans votre sens, dans le sens des agriculteurs,
37:38 ce serait rompre avec tout ce qu'ils ont professé depuis qu'ils sont au pouvoir.
37:41 Ils ne le feront pas.
37:43 - Autre sujet, mais c'est toujours lié, bien évidemment,
37:46 la polémique autour de l'invitation, des soulèvements du groupe égolo-radical,
37:52 les soulèvements de la terre.
37:54 Il s'avère que depuis 48 heures, c'est ce qui a aussi mis un peu plus le feu aux poudres.
37:59 Et que je pense que sans cette polémique-là, il y aurait pu avoir un grand débat ce matin.
38:08 - Il faut remettre un petit peu dans le contexte de ce qui s'est passé ces trois derniers jours.
38:12 Jeudi, nous avons organisé, notamment en Anloise et un peu partout en France, des manifestations.
38:17 Les manifestations étaient là pour remettre un petit peu de pression sur le gouvernement
38:20 pour avoir des réponses et avoir une orientation politique.
38:24 On n'avait toujours rien à deux jours du salon.
38:27 Et on avait dit, si nous n'avons pas de réponse avant l'ouverture du salon, vous ne rentrerez pas.
38:32 Ça, c'était jeudi.
38:34 Jeudi après-midi, on apprend que non seulement il y a un accord sur les importations ukrainiennes,
38:40 mais qu'en plus, il y aurait un débat dans un cirque au salon de l'agriculture, dans notre maison,
38:47 avec des organisations environnementales qui sont extrémistes.
38:52 Et que, rappelons-nous, il y a quelques mois, ils voulaient dissoudre.
38:56 - Et le ministre de l'Intérieur parlait des côtés humoristes.
38:58 Et donc là, à ce moment-là, vous dites "mais vous nous moquez de nous".
39:00 - Exactement.
39:01 - Donc on n'y va pas.
39:02 - Comment on sort de manifestation pour essayer de comprendre nos revendications,
39:06 qu'elles soient comprises par l'État, et ils nous annoncent ça ?
39:09 - Mais c'est bien pour ça que, là aussi, il y a eu une grande surprise des journalistes
39:14 qui ont à plusieurs reprises contacté les conseillers de l'Élysée
39:18 pour savoir si c'était le Gorafi qui annonçait cela,
39:21 ou si c'était bien sérieux que d'inviter des ONG écolo-radicales comme soulèvement de la terre.
39:27 Et Emmanuel Macron a répondu à cette question-là ce matin.
39:30 Et là aussi, on a senti qu'il perdait un peu son calme.
39:35 - Alors, je vais vous dire, je dément totalement cette information.
39:39 Totalement.
39:40 Je n'ai jamais songé, initié une telle invitation.
39:44 Et vous parlez au président de la République qui a assumé de faire passer en Conseil des ministres
39:49 la dissolution de soulèvement de la terre.
39:51 Donc toute cette histoire m'a mis en colère à un point que vous ne pouvez pas imaginer.
39:55 Je suis président de la République qui a proposé de les dissoudre.
39:57 Le Conseil d'État, et je respecte les décisions de justice, a ensuite cassé cette mesure.
40:02 Mais j'ai proposé de les dissoudre.
40:04 J'ai toujours condamné la violence.
40:05 J'ai toujours condamné les associations, les groupements qui rentraient dans les fermes, qui attaquaient.
40:11 On a mis en place une cellule démétaire pour protéger les agriculteurs.
40:14 Donc là, ça c'est n'importe quoi.
40:16 Ça n'a jamais été le cas.
40:17 Moi, je suis du côté du calme, du civisme et du respect.
40:21 - Le calme, il l'a un tout petit peu perdu lors de cette question qui a été pesée par un certain Florian Tardif.
40:27 - Oui, tout simplement parce qu'on a suivi l'affaire.
40:29 Et j'ai le regret de vous annoncer que, malheureusement, peut-être que le président de la République n'a jamais souhaité inviter les soulèvements de la terre.
40:37 Mais des personnes de son entourage y ont pensé.
40:39 Ça a été évoqué.
40:41 - Mais plus que pensé, parce que même le soulèvement de la terre, ils ont communiqué.
40:44 Regardez ce qu'ils disent.
40:46 L'Élysée, par l'intermédiaire des cabinets de M. Canfin.
40:50 Alors, ils disent aussi le cabinet de Gabriel Attal.
40:53 C'est plutôt surprenant.
40:54 Ils ont bien cherché à contacter des membres des soulèvements de la terre afin de nous inviter à ce débat.
41:00 Un député européen, Europe Écologie Les Verts, confirme avoir transmis le numéro de téléphone d'une de nos porte-parole au cabinet de Pascal Canfin,
41:07 qui était en charge de faire le lien avec l'Élysée pour nous inviter à ce grand débat.
41:10 Des membres du cabinet de Gabriel Attal ont été contactés.
41:14 Une responsable politique nationale, Europe Écologie Les Verts, afin de récupérer un contact sur les soulèvements de la terre.
41:20 Le cas, c'est que j'ai soulevé cela il y a quelques heures et qu'on m'a quasiment accusé de mentir.
41:28 Alors que je précisais bien que...
41:31 Vous inquiétez pas, la deuxième étape, c'est l'extrême droite, Florian Tardif.
41:34 Pour l'instant, vous êtes un menteur. Demain, vous serez d'extrême droite.
41:37 Il y a plusieurs journalistes qui faisaient partie de ce briefing.
41:39 Oui, il y en avait 150.
41:40 Confirmation de cette information, et je n'y croyais tellement pas que, après ce briefing,
41:44 j'ai redemandé lors d'un échange personnel avec des équipes du président de la République.
41:49 Alors, si personne ne tombe de sa chaise en imaginant que le cabinet de Pascal Canfin tente d'inviter les soulèvements de la terre,
41:55 ça peut être un peu plus surprenant concernant le cabinet de Gabriel Attal.
41:59 Et demain, si je ne m'abuse dans le journal du dimanche, on va découvrir,
42:03 parce que là, il y en a un qui est porté disparu depuis 48 heures,
42:05 c'est Gabriel Attal qui n'a absolument pas réagi dans cette...
42:08 Enfin, Marc Fesneau, il fait un peu le pot de fleur aussi.
42:10 Non, mais Marc Fesneau, ce n'est pas le Premier ministre.
42:12 Non, mais il est aussi concerné par la question.
42:15 Alors, vous vous trompez, puisque Marc Fesneau a réagi hier, il a accordé un entretien aux Parisiens ce matin,
42:21 il assume ses responsabilités.
42:23 Non, mais quand il est avec le président de la République, c'est le président qui parle.
42:26 Il y en a un aussi qui raconte et qui réagit.
42:28 Non, non, non.
42:29 Il y en a un qui est porté disparu, c'est Christophe Béchut.
42:32 Pardon, les deux conseillers de l'Elysée qui sont en charge, qui ont lancé ces invitations,
42:38 sont d'anciens conseillers de Pascal Canfin, qui ont été nommés par Emmanuel Macron, lui-même, à l'Elysée.
42:44 Bon, je vous dis quand même, les images, on ne les commande pas, mais il faudrait les commenter,
42:48 ces images, elles sont incroyables, les images en direct, tout le monde se concrature, l'applaudit,
42:52 il s'attreinte comme si c'était merveilleux.
42:54 C'est le salon Pontemkin, voilà.
42:57 C'est un autre récit.
42:58 C'est souvent un moment pour avoir suivi, c'est souvent des salons de la Réunion,
43:00 c'est souvent un moment apprécié par le président de la République.
43:02 Après, pardonnez-moi, Florian Tardif, après ce qui s'est passé toute la journée,
43:05 je pense qu'on peut parfois se faire un peu discret.
43:09 J'aurais juste à vous faire une remarque, ça a été dit lors de la Réunion, le rendez-vous
43:14 que nous avons eu ce matin avec M. Macron, qu'effectivement, il y avait eu une erreur,
43:18 qu'on lui a posé la question, sur l'erreur de casting.
43:20 Il nous a bien répondu que ce n'était pas de sa faute.
43:22 Bon, ok, soit, c'est quand même le président de la République, et il nous a dit aussi,
43:26 parce que je lui ai glissé le petit mot, il faudra que l'on change de logiciel dans nos ministères.
43:33 Et je lui ai répondu, oui, il faudra aussi changer à l'Elysée.
43:36 Il serait un très bon candidat à la présidence de la République.
43:39 Où était M. Gabriel Attal et qu'a pensé le Premier ministre de cette séquence ?
43:43 Et c'est à découvrir demain matin dans le JDD.
43:45 Racontez-nous, Geoffroy Lejeune.
43:47 Le hasard fait bien les choses.
43:48 Déjà, il y a une chose rigolote, c'est qu'en effet, Christophe Béchut,
43:50 comme le disait Florian, se fait très très discret en ce moment.
43:52 Il avait demandé à faire une tribune chez nous, ce week-end, dans le JDD.
43:54 Christophe qui ?
43:55 Béchut.
43:56 Le ministre de...
43:57 Oh, vous êtes...
43:58 Quel méchant, c'est.
44:00 Il avait demandé à faire une tribune dans le JDD ce week-end, on avait dit oui, évidemment.
44:04 Et finalement, il a passé son tour.
44:06 Comme on dit poliment, donc lui, il est vraiment en train de se cacher.
44:09 C'est un peu une demande.
44:11 Oui, oui, tous aux abris.
44:13 Quant à Gabriel Attal, on avait un jour d'église avec lui en déplacement hier.
44:16 Il était à Royan.
44:18 Donc on a vu les images de ce déplacement.
44:20 Et en gros, ce que vous lirez dans le JDD demain, c'est l'état de sidération d'un Premier ministre
44:24 qui est en train de découvrir, qui pense qu'il avait réussi à plutôt pas trop mal se tirer
44:28 de la séquence précédente avec la colère des agriculteurs qui était venue jusqu'à Rungis.
44:32 Et qui constate, en fait, sous ses yeux, sous son regard impuissant,
44:36 que le Président de la République a sapé ses efforts et son entourage est manifestement,
44:39 et lui-même, parfaitement démuni face à tout ça.
44:42 Démuni, mais les soulèvements de la terre, ils disent qu'ils ont été contactés par son cabinet.
44:46 J'ai vu cette information.
44:48 Ah bah oui, il faudrait peut-être appeler M. Gabriel Attal.
44:50 Il nous reste trois minutes.
44:52 Envoyer un petit message Florian Tardif.
44:54 Autre sujet, là aussi c'est intéressant, ce sera le dernier, parce que
44:56 c'est souvent ce qu'on s'est dit, quel que soit le débat,
44:59 lorsqu'il n'y a plus d'arguments, on sort le chiffon rouge et on explique que
45:02 Madame Cluzel, M. Le Capmi, M. Tardif, vous êtes d'extrême droite.
45:06 Et donc ça vous décrédibilise complètement.
45:08 Et ce qui est surprenant, c'est qu'Emmanuel Macron, ces derniers mois,
45:11 il avait toujours dit, les arguments d'extrémistes, etc.
45:15 Attaquons sur le fond, parce que c'est sur le fond qu'on gagne une campagne,
45:18 c'est sur le fond qu'on gagne les idées.
45:21 Emmanuel Macron, aujourd'hui, a expliqué que certains manifestants,
45:26 notamment de la coordination rurale, sont d'extrême droite,
45:29 donc personne n'est dupe, ils sont finalement proches du Rassemblement National.
45:33 Écoutez.
45:35 Vous avez des gens qui sont là avec un projet politique,
45:38 c'est de servir le Rassemblement National, de faire demain, voire le lendemain,
45:41 une haie d'honneur pour les dirigeants du Front National,
45:44 et de mener une campagne politique.
45:48 L'agriculture française, elle mérite mieux que de la mauvaise politique.
45:51 Et elle mérite mieux que leur projet de décroissance et de bêtise,
45:54 qui consiste à expliquer aux gens que la solution, ce serait de sortir de l'Europe.
45:59 Le Rassemblement National, c'est le parti du Frexit, de la sortie de l'euro.
46:02 Maintenant, c'est les transformistes du Frexit.
46:04 Je vais vous dire, s'il n'y a pas d'Europe, il n'y a pas d'agriculture.
46:07 C'est ça, la réalité.
46:08 Il y a tout dans cette séquence, c'est très intéressant.
46:10 On aurait peut-être pu commencer par ça, parce qu'il parle de "s'il n'y a pas d'Europe, il n'y a pas d'agriculture".
46:13 C'est très facile comme déclaration, d'ailleurs.
46:15 L'agriculture française existait avant l'Union Européenne, quand même, je le rappelle.
46:19 Il n'y a pas d'Europe, il n'y a pas d'agriculture.
46:21 Sans Europe, il n'y a pas d'agriculture.
46:23 C'est absolument confondant.
46:25 Quant à l'extrême droite, ce n'est rien que la faute de l'extrême droite.
46:28 Je crois qu'il y a quelqu'un qui est en train de faire une haie d'honneur à l'extrême droite,
46:32 tant est que le RN soit à l'extrême droite, c'est Emmanuel Macron lui-même.
46:37 Ce n'est pas la coordination orale, mais par ce qui est en train de se passer, évidemment.
46:42 Là, il ne répond pas.
46:44 J'ai été très frappée de sa non-réponse sur l'Ukraine.
46:47 Mais il n'y a pas que ce traité de libre-échange, celui-là est spécialement frappant.
46:50 Mais on n'en prépare rien avec les Philippines.
46:53 Pour parler, on recommençait en juillet, avec vocation à aboutir en 2020.
46:59 Tout cela a été complètement occulté.
47:01 C'est cela qui fait une haie d'honneur pour l'extrême droite.
47:03 Vous avez dit que le RN, c'est la décroissance, c'est le Frexit.
47:07 Sur la décroissance, est-ce que la décroissance est plus compatible avec un Pascal Canfin qu'avec un Jordan Bardella ?
47:13 Non mais c'est une vraie question, je suis très sérieux.
47:15 Aucun des deux, à ma connaissance, ne se réclame décroissant.
47:19 C'est le mouvement décroissant qui existe, ils sont à l'extrême gauche.
47:22 Mais de toute façon, on l'a bien vu, qu'il s'agit du président Le Plic comme de renaissance,
47:25 en vue de ses élections européennes, parce que là, il est en campagne, le président.
47:28 Il est en campagne, le but ici, évidemment, c'est de caricaturer au maximum les adversaires.
47:31 Mais plus que sur le fond, pardon, moi, ce qui m'a frappé de mon salon,
47:34 et là, dans cette séquence, c'est la forme.
47:36 Le président Le Plic, dans quasiment toutes les séquences que vous avez montrées,
47:39 il persénère, ça se voit dans son vocabulaire, ça se voit dans son relâchement.
47:43 Et on sent, alors j'entendais tout à l'heure Florent Tardif qui disait
47:46 qu'il est dans son record sur le salon de l'agriculture.
47:49 Oui, mais ce sera sans doute aussi son record de relâchement, d'énervement.
47:52 Cet homme persénère complètement, je pense qu'on l'a vu à toutes les séquences.
47:56 Sur la décroissance, il a dit quelque chose d'intéressant.
47:59 Il a dit "l'agriculture française mérite une meilleure politique".
48:02 Je confirme que l'agriculture française mérite une meilleure politique, ça je vous le confirme.
48:06 En un mot, Geoffroy Lejeune, et après c'est terminé.
48:08 En un mot, la décroissance c'est le projet européen en ce moment.
48:10 C'est-à-dire que le Green Deal Farm to Fork, c'est demander aux paysans français
48:13 de travailler moins et d'exploiter moins les dernières années.
48:15 Pardonnez-moi, c'est pour ça que je vous ai posé la question sur la décroissance
48:18 et qu'elle n'était pas complètement sotte, je pense.
48:20 C'est terminé, et je vais demander en régie, est-ce que c'est possible de terminer
48:24 sur une belle image avec Raphaël Kenard, vous savez qu'il a été césarisé.
48:30 Meilleur... Non, Espoir Masculin.
48:33 Espoir Masculin, pardon.
48:34 Meilleur Espoir... Non, j'ai pas le temps.
48:36 Oui, oui, là je vais me faire gonder.
48:38 Merci à tous les six, c'était un plaisir.
48:40 Le Plateau, vous serez toujours le bienvenu pour parler des paysans,
48:43 de parler de l'agriculture.
48:45 Merci d'être venu, je sais que là la journée a été très longue.
48:47 Merci à tous les cinq, merci aux équipes en régie.
48:50 Et merci aux téléspectateurs.
48:52 Hier, c'était une soirée record pour l'heure des Pro Week-end,
48:54 donc un grand merci à vous.
48:56 Dans un instant, c'est face à Philippe Devilliers, la rediffusion,
48:59 et on se retrouve demain matin.
49:01 Merci.

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