Le cri d'alarme des vignerons coopérateurs à Marc Fesneau, oubliés des plans d’urgence

Sud Radio

Avec Joël Boueilh, Vigneron à Saint-Mont (32), président des Vignerons coopérateurs de France  Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr   ##C_EST_A_LA_UNE-2024-02-28##

Transcript

00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.

00:04 - Il est 7h13, le cri d'alarme, donc je le disais, des vignerons coopérateurs.

00:10 Marc Fesneau, oublié des plans d'urgence, nous sommes de nouveau avec Joël Boué,

00:14 qui est président des Vignerons Coopérateurs de France, rebonjour à vous.

00:19 Précisons alors les choses, Joël Boué, il y a les indépendants et les vignerons

00:25 qui vendent, travaillent en coopérative et qui représentent je crois 60% du secteur ?

00:30 - Oui, en nombre nous sommes 60% des vignerons français,

00:35 et on représente à peu près 40% du volume.

00:39 C'est des exploitations plutôt modestes à moyenne, les chiffres le disent,

00:44 qui effectivement mettons en commun notre moyen de faire le veigne et de le commercialiser.

00:51 - Oui, c'est ça, d'ailleurs c'est pour ça souvent que c'est indiqué sur les bouteilles, on le voit très bien.

00:57 - Mais bien sûr, il y a une distinction qui est faite, et la distinction qui est faite

01:05 principalement actuellement dans les mesures de crise, et à travers la crise que nous traversons actuellement,

01:12 c'est que le gouvernement est au rendez-vous, et a mis sur la table des dizaines de millions d'euros

01:19 pour accompagner la filière viticole, mais pour accompagner les vignerons,

01:24 les vignerons dans leurs vignes, ou les vignerons indépendants dans leurs vignes et dans leurs chais.

01:31 Par contre, pour les caves coopératives, il n'y a pas cet accompagnement équivalent,

01:38 et donc aujourd'hui on se retrouve avec une situation à deux vitesses un peu,

01:45 et le ministre de l'Agriculture nous dit "oui, oui, je travaille sur le sujet",

01:52 mais on ne sait pas exactement où en est le dossier en réalité, parce que

01:58 on croise le ministre au détour d'une allée du salon de l'agriculture, on n'arrive pas à avoir un rendez-vous avec lui,

02:05 et quand on le croise au détour du salon, il nous dit "oui, oui, je travaille sur le sujet",

02:12 mais on n'en sait pas plus en réalité.

02:14 - Bon, et bien alors pourquoi ? Comment vous l'expliquez ?

02:18 C'est-à-dire qu'il doit y avoir une validation à l'Elysée ou ailleurs ?

02:22 Joël Bouet, pourquoi ?

02:24 - Alors, il y a deux mesures en fonction de la situation des caves coopératives,

02:31 nous demandons deux mesures, parce que la situation de la viticulture en France est quand même contrastée,

02:36 il y a des régions qui produisent, mais compte tenu de la déconsommation du climat anxiogène général, de l'inflation,

02:46 les ménages font des choix, et donc il y a une déconsommation de vin,

02:50 et donc certaines caves coopératives se retrouvent à porter des stocks de vin, parce que le marché tourne lentement.

02:57 Pour ces gens-là, nous demandons un accompagnement, une aide, pour porter ces stocks,

03:03 parce que ça coûte, les vignerons vont naiger, le vin est dans les caves,

03:09 mais ils n'ont aucune rémunération en attendant, et donc on demande une aide pour avoir un peu de trésorerie pour les vignerons.

03:16 - Bah oui c'est ça, c'est une avance sur trésorerie en quelque sorte quoi.

03:19 Mais est-ce que ces vins vont être vendus et commercialisés, Joël Bouet ?

03:25 - Nous le pensons, nous l'espérons.

03:28 Mais ça le marché, il va se faire au fil du temps, prochainement,

03:34 alors il se fera de façon plus ou moins dégradée parce que la situation n'est pas extraordinaire,

03:38 et puis après il y a une autre mesure, qui s'appelle une mesure qu'on avait connue au moment du gel en 2021,

03:46 c'est qu'il y a pas mal de régions qui ont subi des aléas climatiques,

03:49 qui elles n'ont pas eu de récolte, et qui malgré tout ont fait des investissements,

03:55 et donc portent des charges de structure importantes.

03:58 Et ces deux mesures par exemple, pour que l'Etat français puisse les mettre en œuvre,

04:05 sur des fonds nationaux, avec de l'argent d'Etat,

04:09 il faut demander l'autorisation à Bruxelles.

04:12 Parce que Bruxelles pourrait dire "écoutez, vous aidez abusivement votre secteur, il n'y a pas de raison",

04:18 et donc il y a une autorisation à demander à Bruxelles, qui valide ça au regard de la situation dans les autres pays.

04:26 Et bien à date, on ne sait pas par exemple si cette demande d'autorisation d'aide à la filière pour les caves coopératives a été faite à Bruxelles, tout simplement.

04:37 Et ça fait partie des questions que nous posons aux ministres,

04:40 et pour lesquelles nous n'avons aucune réponse, alors que c'est un préalable à toute aide qui pourrait arriver dans quelques temps.

04:48 - Bah oui, bon, ça tarde et donc il n'y a pas beaucoup de réponses, évidemment.

04:55 - Ça tarde, ça tarde et les vignerons s'impatientent, les responsables de caves coopératives s'impatientent,

05:01 parce qu'ils sont étranglés, qu'ils n'ont pas les moyens de rémunérer leurs vignerons pour la plupart,

05:06 et que les vignerons, par le fait, eux aussi s'étranglent et ne savent pas comment ils vont pouvoir démarrer la campagne 2024.

05:16 C'est quelque chose d'extrêmement terrible.

05:19 - Merci Joël Boué, donc on va faire passer le message, parce que nous sommes aussi en direct Sud Radio du Salon d'agriculture,

05:25 ce soir d'ailleurs sur le stand du Lidl. - Je n'en doute pas.

05:28 - Oui, bien sûr, et on sera sur le stand justement des coopératives aussi, vendredi on aura le ministre,

05:33 peut-être Marc Veyneau ou Agnès Pannier-Runacher, on fera passer le message encore.

05:37 Vous vous êtes vigneron dans quel coin précisément déjà Joël Boué ?

05:41 - Je suis vigneron dans le sud-ouest, dans le Gers.

05:45 - Dans le Gers, oui voilà. - Je suis producteur de Sengmang et de Côte de Gascogne.

05:48 - Bon, très bien. Et vous êtes au Salon en ce moment ?

05:52 - Je suis au Salon en ce moment jusqu'à vendredi.

05:55 - Bon bah écoutez, on va se croiser, on va se croiser, on va se voir forcément.

05:58 - TV à la bonne nuit, ça marche.

06:00 - Merci d'avoir été avec nous en direct ce matin sur Sud Radio.

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