• il y a 8 mois
Avec Christophe Duval, ISAGRI, Guillaume Chamouleau, Agricéréales, et Martin de Reynal, la Ferme Digitale Sud-Ouest.

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##LE_NUMERIQUE_POUR_TOUS-2024-03-03##

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News
Transcription
00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:03 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:08 Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
00:11 Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous.
00:13 Et aujourd'hui, bien évidemment, une émission spéciale agriculture et surveillance numérique.
00:18 Et oui, à l'heure où le numérique s'immisce de plus en plus dans l'agriculture,
00:21 que ce soit avec des robots, des capteurs connectés ou autres applications mobiles,
00:26 on vous expliquera pourquoi les agriculteurs gardent parfois leur distance avec le numérique,
00:30 par peur peut-être d'être victime d'une surveillance exacerbée.
00:33 Le numérique pour tous spéciale agriculture et surveillance numérique, c'est parti et c'est sur Sud Radio.
00:38 Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
00:42 Et pour commencer cette émission, un entrepreneur qui nous vient tout droit du salon de l'agriculture,
00:47 dont il s'est échappé quelques minutes pour venir en studio.
00:49 Christophe Duval, bonjour.
00:51 Donc vous êtes entrepreneur dans le domaine agricole
00:55 et vous avez notamment lancé une application au service des agriculteurs.
00:58 Donc c'est un environnement qui vous est assez familier.
01:02 Alors aujourd'hui, on ne sait pas forcément, mais les agriculteurs sont de plus en plus connectés,
01:06 bien plus qu'on ne peut l'imaginer.
01:08 Quels sont les principaux outils qui sont à la portée des agriculteurs ?
01:12 Comme tout le monde, ils se servent des nouvelles technologies.
01:15 Dans notre quotidien, nous, on se sert des smartphones, des ordinateurs, etc.
01:19 Et c'est de ça dont se servent les agriculteurs, avec en plus des outils qui sont spécifiques à leur activité.
01:24 Ça peut être du guidage pour les tracteurs, par exemple,
01:27 et des choses pour lesquelles ils sont obligés de se servir.
01:31 Donc pour les déclarations, par exemple, la déclaration PAC,
01:35 pour recevoir les aides, se fait sur Internet.
01:37 Tous les outils qu'ils utilisent aujourd'hui sont connectés
01:40 et donc ils sont obligés de se servir de ce genre d'outils,
01:44 avec en plus, par exemple, de l'imagerie satellite, voilà,
01:47 qui leur est mise à disposition,
01:48 avec lequel ils peuvent prendre des décisions un peu plus éclairées, on va dire,
01:51 puisqu'ils ont une vue de dessus.
01:54 Ça peut être des données météo aussi,
01:56 qui leur arrivent directement sur leur smartphone.
02:01 Et donc voilà, ils ont vraiment tout un tas de données à disposition
02:04 qui sont censées les aider, les éclairer dans leur travail quotidien.
02:08 Alors on peut imaginer que toutes ces données
02:11 vont permettre de vraiment avoir une approche très précise du quotidien des agriculteurs.
02:15 Mais alors, est-ce qu'on peut parler de surveillance ?
02:18 Du coup, il peut y avoir un revers de la médaille.
02:20 Ces technologies-là sont accessibles à tout le monde
02:23 et donc à l'administration.
02:26 Aujourd'hui, c'était encore un peu balbutiant,
02:28 mais on sait que maintenant,
02:30 il est possible de contrôler l'occupation des surfaces,
02:33 donc est-ce qu'il y a un végétal ou non sur une parcelle par satellite.
02:37 Et ça, si ça peut aider l'agriculteur à voir comment est-ce que ça pousse
02:41 et prendre des décisions en fonction,
02:42 ça peut aussi servir à quelqu'un pour surveiller
02:45 s'il a bien été déclaré la bonne chose au bon endroit.
02:50 Donc quand je vous écoute, ça veut dire qu'en fait,
02:51 l'administration a accès aux mêmes données
02:54 et donc peut vérifier la conformité, on va dire,
02:57 de ce qui a été déclaré et de ce qui est la réalité ?
02:59 Exactement.
03:01 On est très sûr du déclaratif pour le respect des normes
03:05 et c'est en cas de contrôle où il y a une vérification un peu plus poussée
03:08 de ce qui a été fait.
03:10 Aujourd'hui, avec ce genre de technologies,
03:12 effectivement, l'administration peut avoir un accès direct
03:15 à ce qui se passe sur le terrain via ces outils-là.
03:19 Donc c'est quoi ? C'est la surface qui est ensemencée ?
03:21 Ce sont les dates auxquelles les solions ont été faits ?
03:23 Surface, date, ça pourrait être.
03:25 Type de culture, c'est encore un peu des technologies nouvelles,
03:27 mais ça pourrait venir, oui.
03:29 J'ai envie de vous demander,
03:31 aujourd'hui, on entend quand même beaucoup à travers les médias,
03:33 depuis quelques mois, la grogne des agriculteurs.
03:35 Donc s'équiper d'un point de vue informatique,
03:37 ça vient rajouter un coût dans un contexte de pouvoir d'achat qui est tendu.
03:42 Est-ce que l'équation est solvable ?
03:45 Oui, tout à fait.
03:45 En fait, c'est un peu l'épaisseur du trait aux échelles de chiffres d'affaires
03:50 que génère une exploitation aujourd'hui.
03:52 Une exploitation que j'appellerais standard,
03:54 on va dire entre 150 et 200 hectares sur ce genre de profil-là,
03:58 en grande culture, pour le marché qu'on adresse.
04:02 Et surtout, ça doit aider à prendre des meilleures décisions
04:05 et donc ensuite, gagner de l'argent en étant plus performant,
04:11 même si ce mot est parfois un peu galvaudé,
04:13 mais plus juste dans les décisions qu'on prend
04:15 et dans les apports qu'on peut faire en tant qu'agriculteur.
04:18 J'ai envie d'avoir le sentiment de Guillaume Chamoulot qui est parmi nous aujourd'hui.
04:21 Guillaume, bonjour.
04:22 Donc, vous êtes un véritable chef d'entreprise
04:25 et puis vous gérez notamment de grandes parcelles et de l'élevage,
04:31 si vous précisez tout ça.
04:34 Expliquez-nous un peu votre équipement au quotidien et en quoi ça vous aide ?
04:38 Bonjour à tous.
04:38 Moi, en fait, c'est de l'aide du quotidien, des choses toutes bêtes,
04:42 mais je n'habite pas sur ma ferme.
04:44 Aujourd'hui, je me suis équipé de pluviomètre connecté.
04:47 Donc, je peux recevoir la pluviométrie depuis mon téléphone.
04:50 Donc, que je sois à 3 km ou à 2 000 km de chez moi,
04:54 je sais s'il a plu ou s'il n'a pas plu.
04:55 Ça, c'est très utile en cas d'orage, savoir précisément,
04:58 connaître la température, le sens du vent.
05:00 Et cet outil-là, il est connecté au réseau des objets connectés.
05:05 Donc, c'est du bas débit et voilà, je mets ça au milieu du champ
05:07 et tout de suite, j'ai l'information.
05:09 Donc, ça, c'est super utile.
05:11 D'autres choses, j'ai une pompe d'irrigation qui est connectée aussi.
05:14 Je peux la démarrer et l'éteindre à distance, la surveiller à distance.
05:17 Donc, c'est précieux.
05:18 Plutôt que de devoir être toujours à proximité, à surveiller,
05:21 on peut faire plein de choses à distance.
05:23 Et ça, c'est un plus.
05:24 Ça évite des déplacements, ça fiabilise des interventions.
05:28 On a aujourd'hui le GPS pour guider les tracteurs
05:30 ou les outils dans les champs.
05:31 C'est quelque chose de courant.
05:33 En fait, ça ne nous remplace pas,
05:36 mais ça nous permet d'être plus performants dans le travail.
05:38 On fait moins de recoupements entre chaque bande.
05:40 Donc, on optimise.
05:41 C'est l'optimisation de gazoil, par exemple,
05:45 le travail du tracteur, etc.
05:46 Donc, c'est plein de petits outils qui sont dans notre quotidien aujourd'hui
05:49 et qui nous aident vraiment pour faire notre travail
05:52 des fois plus rapidement, plus facilement, plus simplement.
05:57 Et économiquement aussi, que ce soit rentable.
05:59 Alors justement, comme on posait la question à Christophe,
06:01 j'ai envie de vous la poser.
06:02 Au quotidien, on sent que ça peut être parfois un peu tendu.
06:06 Donc, ce surequipement informatique et digital,
06:09 pour vous, ça rajoute une couche.
06:11 Est-ce que vous le rentabilisez
06:12 ou c'est quand même un investissement à très long terme ?
06:15 Justement, il ne faut pas que ça rajoute une couche.
06:16 Il faut que l'investissement corresponde à un besoin
06:19 et que l'économie générée génère en plus un apport.
06:22 Si on achète quelque chose qui soit numérique
06:25 et que ça remplace juste quelque chose qui était existant,
06:27 ça n'a pas tellement d'intérêt.
06:28 Ça nous apporte un plus, un service, un gain économique.
06:32 C'est bien là où tout l'intérêt est,
06:34 où du coup, l'investissement vaut le coup.
06:35 À ce jour, vous arrivez à matérialiser, on va dire,
06:39 le rapport par rapport à l'investissement que vous faites
06:42 sur la rentabilité de votre temps, par exemple ?
06:44 Oui, si on est sur les pluviomètres, par exemple,
06:46 j'habite à 15 minutes de ma ferme,
06:48 si je devais aller voir s'il y a de l'eau physiquement dans un pluviomètre,
06:52 c'est une demi-heure aller-retour de déplacement en voiture.
06:55 Donc, c'est de l'économie, c'est de l'économie du temps de voiture,
06:58 du carburant, etc.
06:59 Donc, l'économie, elle est palpable et j'ai l'info immédiatement.
07:02 Et ça, c'est aujourd'hui, toutes ces technologies nous apportent.
07:04 Après, il faut faire le tri entre celles qui nous correspondent
07:07 ou qui nous correspondent moins, qui nous apportent vraiment un plus.
07:09 Il y a de tout. Il y a des fois des choses gadgets
07:11 qui peuvent être gadgets pour moi et pas pour un autre agriculteur.
07:14 Chacun doit piocher ce qui lui correspond.
07:16 On parlait tout à l'heure de ce que l'on appelle la surveillance, on va dire.
07:19 Est-ce que c'est quelque chose que vous vivez un peu comme une épée de Damoclès
07:22 ou alors c'est votre quotidien ?
07:23 Vous vous sentez plus surveillé que d'autres types de populations ?
07:27 Plus surveillé, je ne sais pas.
07:28 Après, il y a une réalité, c'est qu'on dit que nous, notre usine,
07:30 elle est à ciel ouvert.
07:31 Nos champs, on ne peut pas les cacher.
07:32 Donc moi, je fais preuve de transparence.
07:34 J'essaie de faire bien tout ce que je fais, donc je n'ai rien à cacher.
07:37 Donc être contrôlé, ça s'entend.
07:39 Après, c'est une question d'équilibre.
07:40 Il ne faut pas que le contrôle vire dans l'excès, mais je n'ai rien à cacher.
07:44 Donc il y a un satellite qui passe tous les trois jours
07:46 et qui regarde s'il y a bien quelque chose dans mes champs.
07:49 Pourquoi pas ? Mais moi, je suis carré avec moi-même.
07:51 Je suis clair dans ma tête.
07:52 Je sais ce que je fais et je pense le faire bien.
07:54 Donc il n'y a pas de problème.
07:55 Merci beaucoup, Guillaume.
07:56 Je vous propose de marquer une courte pause et on se retrouve dans quelques minutes
08:00 pour évoquer l'agriculture et les outils connectés.
08:03 Le Numérique pour tous, ça continue dans quelques instants.
08:05 Et c'est sur Sud Radio.
08:06 Sud Radio, le Numérique pour tous.
08:09 Vanessa Pérez.
08:10 Et pour continuer ce Numérique pour tous spécial agriculture et numérique avec vous,
08:14 Guillaume, qui est agriculteur de grandes cultures en Nord-Charente.
08:19 Bon, on entend tous cette grogne des agriculteurs.
08:22 On ne peut pas passer à côté.
08:23 J'ai envie de vous demander, vous avez l'air de bonne humeur.
08:25 Tout a l'air de bien aller aujourd'hui.
08:27 C'est parce que vous êtes sur le plateau du Numérique pour tous.
08:29 Vous avez des choses à nous dire.
08:30 Quand on vient parler aux gens, aux citoyens pour expliquer notre métier,
08:35 on ne peut que être de bonne humeur parce que justement, c'est ça.
08:36 On a un métier qui est aujourd'hui, de mon point de vue, pas compris ou mal compris.
08:40 Donc on a vraiment besoin de venir l'expliquer.
08:43 Et aujourd'hui, ce mouvement-là, il y a beaucoup de désarroi en fait
08:47 de la part du monde agricole qui ne se sent pas compris,
08:50 qui vit des moments difficiles parce qu'on lui en demande toujours plus,
08:53 autour de l'environnement notamment.
08:54 Et on lui donne toujours moins de moyens.
08:56 Donc un agriculteur aujourd'hui, il n'a aucun problème à faire de l'environnement,
08:59 à faire une transition.
09:00 L'évolution d'un agriculteur, elle est permanente.
09:02 On l'a évoqué avec toutes les nouvelles technologies.
09:05 Mais pour ça, il nous faut des moyens.
09:07 Et c'est là où on est des fois dans des injonctions paradoxales.
09:10 La société veut du bio, mais elle n'achète pas de bio.
09:13 Toutes ces choses-là sont incompréhensibles.
09:15 Et c'est pour ça qu'à un moment donné, c'est le principe "cocotte minute".
09:18 L'agriculteur, il est taiseux, il prend sur lui, il prend sur lui.
09:20 Mais à un moment donné, la cocotte, elle peut exploser.
09:23 Et c'est bien ça l'objet des mouvements aujourd'hui.
09:26 C'est dire "attention, on a un problème sur notre agriculture.
09:28 Prenons-en conscience sociétalement.
09:30 Il faut réagir parce qu'il faut maintenir ça".
09:33 C'est très important.
09:33 On a beaucoup entendu la souveraineté alimentaire.
09:35 Il faut travailler dessus.
09:37 - Quand on vous écoute, vous ressemblez à un entrepreneur,
09:40 un gentleman farmer connecté au quotidien.
09:44 Vous comprenez cette volonté de montrer l'agriculteur un petit peu passéiste
09:48 avec sur son territoire, son poulet dans les bras et un petit peu à l'ancienne.
09:52 Est-ce que pourquoi on vous montre ainsi?
09:54 Alors que quand on vous écoute, on pourrait voir des choses beaucoup plus
09:57 à la Matrix, j'aimerais dire, pour montrer une autre dimension de l'économie.
10:02 C'est quoi cette volonté?
10:04 - Ce que je constate, moi, c'est qu'aujourd'hui, on a tendance à fantasmer la campagne.
10:07 Et la majorité des gens sont devenus des urbains.
10:10 Et nous, on montre quelque chose, l'image des pinales, ce qu'on s'est souvenu,
10:15 les vacances chez nos grands-parents, etc.
10:18 Nous, monde rural, on n'est plus ça.
10:19 Oui, c'était peut-être vrai il y a 40 ou 50 ans,
10:21 mais on a suivi le reste de la société.
10:23 On a accès à Internet, on a des téléphones comme les autres.
10:26 Donc, il n'y a pas de raison qu'on soit différent.
10:28 On a progressé.
10:29 Moi, je me considère comme un artisan du vivant.
10:32 Oui, j'entreprends plein de choses.
10:33 On a des projets.
10:35 J'aime bien dire aussi que je suis producteur de richesses végétales.
10:37 Voilà, ma compétence à moi, c'est savoir faire pousser des plantes avec de la terre.
10:42 Très heureux de le faire.
10:43 - Et pour vous, alors, excusez-moi, c'est en discrétion,
10:46 vous arrivez à vous verser un salaire décent et à vivre correctement du fruit de votre exploitation?
10:50 - Alors, j'arrive à me verser un salaire décent.
10:53 Je ne sais pas, en fait, ce que la grande question, c'est que vaut notre travail?
10:55 Et je pense qu'en fait, aujourd'hui, je ne me rémunère pas au niveau que mériterait notre travail.
11:00 Alors, il y a le mien, mais c'est en général celui de l'agriculture.
11:02 Aujourd'hui, on remplit un rôle qui est absolument fondamental à toute société.
11:06 Vous enlevez l'agriculture, ça enlève la nourriture.
11:08 La société s'écroule en trois jours.
11:10 Donc, cette notion là, du coup, est importante pour moi de dire voilà,
11:13 ceux qui participent à ça et c'est les agriculteurs, mais c'est tout l'écosystème aujourd'hui.
11:17 Ceux qui nous fournissent des outils pour travailler,
11:19 eh bien, c'est normal qu'on soit rémunéré correctement.
11:22 Et oui, du coup, c'est plus que 800 euros par mois.
11:25 Pour vous, c'est indispensable de s'équiper aujourd'hui d'un point de vue numérique?
11:28 On ne peut pas revenir en arrière, on ne peut pas rester dans quelque chose d'hyper traditionnel?
11:31 On peut revenir en arrière et au contraire, dans l'agriculture, en fait, chacun va faire des choix.
11:35 Il n'y a pas une agriculture en France, il y a des agricultures, il y a plein de modèles.
11:38 Chacun va prendre ce qu'il préfère.
11:40 On peut être sur une vision relativement traditionnelle.
11:42 On voit les chevaux revenir dans les vignes.
11:44 Ça ne me gêne pas. Chacun fait ses choix.
11:45 Et ce n'est pas parce qu'on travaille avec le cheval qu'on ne peut pas avoir un capteur connecté
11:48 sur la feuille de la vigne pour poursuivre son fonctionnement.
11:52 Ce n'est pas incompatible. On a des problématiques dans notre métier.
11:56 On a des outils à côté de nous.
11:58 On les utilise et chacun prend les outils qui lui conviennent.
12:02 Guillaume, je vous propose qu'on passe la parole à Martin Dorenal,
12:05 qui est ambassadeur de la ferme digitale dans la région sud-ouest.
12:08 Juste Martin, pour commencer, expliquez-nous ce qu'est le rôle de la ferme digitale,
12:12 ce qu'on appelle la ferme digitale.
12:14 La ferme digitale, c'est un collectif qui agit comme un véritable creuset d'innovation,
12:19 qui va réunir des acteurs assez diversifiés.
12:23 Aussi bien effectivement des jeunes entreprises qui innovent
12:28 que mettre le lien avec la coopération agricole, les instituts techniques, des écoles.
12:34 L'idée est vraiment de favoriser et de mettre en lien les différents mondes agricoles.
12:40 C'est un monde, le monde agricole, est malheureusement un monde qui est très segmenté.
12:44 C'est le monde qui ne se parle pas forcément entre ceux qui font des céréales,
12:46 ceux qui font des pommes, ceux qui font de la vigne.
12:50 Or, il y a des problématiques qui sont assez communes, qui peuvent être mutualisées.
12:55 J'aimerais que vous nous partagiez quelques innovations,
12:57 parce que vous fédérez des innovations au niveau de la ferme digitale,
13:01 des innovations un peu spectaculaires qui nous parlent,
13:03 des choses qu'on n'imagine pas et qui sont fondamentales
13:05 et qui font partie du quotidien des agriculteurs.
13:08 Les premières innovations, qui ne sont pas que numériques,
13:12 même s'ils font appel beaucoup aux numériques,
13:13 la première qui me vient à l'esprit est Mycophyto,
13:17 qui est une émanation de l'hynerae,
13:20 qui consiste à faire des analyses de sol,
13:23 identifier les mycorhizes, qui sont ces champignons
13:27 qui constituent une bonne partie de la vie qu'il y a dans le sol,
13:30 et ils vont multiplier, ils vont remettre ces champignons,
13:33 ils remettent la vie dans nos sols pour favoriser
13:37 la résistance de la plante au dérèglement climatique.
13:40 Ça, c'est la première.
13:42 La deuxième qui me vient à l'esprit, c'est BigWard.
13:45 BigWard, ils se servent des abeilles
13:47 pour pouvoir surveiller la biodiversité,
13:53 mettre en valeur les belles pratiques du monde agricole,
13:55 parce que le monde agricole, ce sont des gens qui communiquent peu,
13:59 qui sont aiseux, comme le disait Guillaume,
14:01 et BigWard est cette entreprise qui va justement, avec les abeilles,
14:04 pouvoir mettre en valeur ces belles pratiques.
14:07 Comment certaines filières ont changé leurs pratiques
14:10 et quel impact ça a sur la biodiversité ?
14:12 Il y a aussi Végétal Signal,
14:15 ce sont des petits capteurs, des petites électrodes
14:18 qui permettent d'écouter les plantes,
14:19 de savoir si elles ont soif, si elles sont malades,
14:21 s'il faut les récolter.
14:22 Ça marche bien ça, parce qu'on en parle de plus en plus,
14:24 il y a une vraie réalité à écouter, à envoyer du bruit dans les plantes ?
14:27 Alors on va vraiment écouter le signal électrique de la plante,
14:31 ça fonctionne, ça commence à bien fonctionner,
14:34 et l'objectif est vraiment d'apporter des usages
14:37 qui soient très utiles d'un point de vue agronomique
14:41 et surtout rentables.
14:42 C'est surtout ça l'ambition de cette entreprise.
14:44 Vous avez une autre innovation
14:47 qui aborde un sujet qui est excessivement important,
14:50 qui est la transmission des exploitations agricoles,
14:52 qui s'appelle "Ferme en vie".
14:53 Les gens parlent d'eux, d'autant mieux qu'ils sont basés à Bordeaux.
14:56 Et c'est vraiment une entreprise qui va mettre en relation
15:01 ceux qui vendent leur exploitation
15:02 avec ceux qui ont envie de reprendre des exploitations
15:05 avec tout un accompagnement tant agronomique qu'économique.
15:07 Cette dimension économique est aussi très importante.
15:10 Il y a de plus en plus, et heureusement, d'agriculteurs
15:12 qui sont des chefs d'entreprise,
15:14 donc qui ne sont pas uniquement des agronomes,
15:17 mais surtout ce qu'on appelle des "agri-managers".
15:20 Donc il y a aussi tous les outils qui permettent
15:23 d'avoir une approche tant agronomique qu'économique,
15:28 d'avoir en temps réel ces coûts de production.
15:31 Ça c'est des choses qui se diffusent de plus en plus.
15:33 Martin, comme vous l'avez dit,
15:34 effectivement la ferme digitale,
15:35 donc il y a des innovations, mais toutes ne sont pas numériques.
15:37 Mais si on revient sur le numérique,
15:39 aujourd'hui on imagine qu'une certaine partie du numérique
15:42 nécessite de la formation de la part des agriculteurs.
15:44 Est-ce qu'ils ont le temps justement de se former ?
15:46 Quand on est agriculteur,
15:47 j'imagine qu'on n'a pas envie de se faire un tuto le soir à 20h.
15:50 On a plutôt envie de retrouver sa famille et de s'en occuper.
15:53 Donc est-ce que l'équation, elle est jouable ?
15:55 Est-ce qu'il y a des choses justement pour leur faciliter un petit peu la vie,
15:58 la vraie vie ?
15:59 Alors écoutez, déjà ce qui est très important à retenir
16:02 dans le monde agricole,
16:03 c'est que c'est un monde qui est très axé autour du collectif.
16:05 Donc ils sont accompagnés, je pense notamment à tout l'énorme travail
16:08 que fait la coopération agricole.
16:10 Tout l'accompagnement qu'ils font au sein des agriculteurs.
16:15 Donc déjà, ils ne sont pas seuls,
16:16 même si parfois on a l'impression qu'ils sont un peu seuls.
16:19 Donc là, il y a cet accompagnement qui est fait aussi par les chambres d'agriculture,
16:23 par tous ceux, en fait, tous les conseillers,
16:24 tous ceux qui vont graviter autour du monde agricole pour les accompagner,
16:27 qui font de la formation.
16:28 Vous avez raison, mais comme dans tout secteur d'activité,
16:31 il y a cette transformation, la conduite de changement est le principal frein.
16:35 Sauf que là, ils ne sont pas devant un ordinateur comme dans d'autres professions.
16:37 C'est un petit peu plus compliqué de se mobiliser et de se faire...
16:40 Comme un boulanger ?
16:42 Oui, comme tout artisan, certes.
16:43 Comme tout artisan.
16:44 Ils le sont de plus en plus.
16:46 Ils passent beaucoup de temps sur YouTube, très clairement.
16:50 Ils ont aussi... Ils ne comptent pas leur temps.
16:53 Ça, c'est très important aussi.
16:55 Moi, je discute beaucoup avec des agriculteurs ou des vidiculteurs
16:58 qui ont, je pense qu'ils arrivent à avoir 28 heures dans une journée.
17:02 Je ne sais pas comment ils font, mais c'est assez extraordinaire.
17:05 Et parmi les entrepreneurs de la ferme digitale,
17:07 il y en a beaucoup qui sont issus du monde agricole.
17:10 Je pense typiquement à Assolia,
17:12 qui est une entreprise qui a été fondée par Sébastien Albuy,
17:15 qui est aussi... Il fait de la polyculture élevage.
17:19 Donc la polyculture élevage est une des activités agricoles
17:21 qui lui demandent le plus de temps.
17:23 Il est en même temps président d'une chambre d'agriculture.
17:26 Et il a monté Assolia, qui est un outil qui permet vraiment d'organiser,
17:29 de planifier ses productions sur l'année
17:32 et qui permet vraiment de faire gagner énormément de temps.
17:34 - Martin, de votre point de vue, est-ce que l'agriculture traditionnelle,
17:37 c'est-à-dire sans digital, est pas trop connectée, on va dire ?
17:40 Est-ce qu'il est voué à disparaître aujourd'hui ?
17:42 - Absolument pas. L'agriculture de demain,
17:44 c'est l'agriculture des connaissances.
17:45 Le digital est un support de cette connaissance.
17:48 Mais c'est pas le seul, heureusement.
17:50 Donc non, absolument pas. Non, non.
17:52 - Si vous aviez un conseil à donner aux agriculteurs qui nous écoutent aujourd'hui,
17:55 équipez-vous, faites preuve de résilience.
17:58 C'est quoi le message que vous aimeriez partager ?
18:00 - Le message est, plus vous partagez vos connaissances,
18:04 il y a une initiative qui s'est lancée au Salon de l'Agriculture
18:08 qui s'appelle OS Farm, Open Source Farm.
18:11 Donc c'est ce qui permet de réunir tous les acteurs du monde en open source.
18:17 Donc là, on n'est vraiment pas que digital.
18:19 Pour partager cette connaissance et mettre en réseau, justement,
18:22 ceux qui ont des compétences entre eux.
18:25 Typiquement, je pense, on prend l'exemple, on parlait de guidage GPS connecté.
18:29 Si vous vous équipez chez les grands acteurs, en particulier américains,
18:33 ça a quelque chose qui va coûter 10 000 euros.
18:35 Vous avez des solutions open source qui coûtent 3 000 euros
18:37 avec des agriculteurs qui ont cette connaissance
18:41 et qui sont prêts à partager cette connaissance auprès de OS Farm.
18:44 - Guillaume, un conseil ou un mot auprès de vos pères agriculteurs ?
18:48 On va dire, vous avez la parole.
18:50 - Quel que soit notre âge, nos fermes, nos typologies, c'est la curiosité.
18:54 Il y a sûrement, on a tous des problématiques,
18:57 il y a sûrement des solutions qui existent.
18:58 Il faut juste qu'on en prenne connaissance et que ça matche.
19:01 Ça nous facilitera la vie, sûrement.
19:03 - Le Salon de l'agriculture va fermer ses portes ce soir.
19:06 Est-ce que c'était un bon Salon de l'agriculture,
19:07 malgré effectivement tout ce climat social que l'on connaît ?
19:11 - On voit que les visiteurs sont là.
19:13 Donc ça, pour moi, c'est ça le principal intérêt.
19:16 C'est que c'est l'agriculture qui vient au milieu de la ville
19:19 pour rencontrer les citoyens.
19:21 Ce temps d'échange, ce temps de rencontre, c'est toujours formidable.
19:24 On l'a vu par les sondages aussi, les gens soutiennent l'agriculture.
19:27 Donc ça, ça reste toujours un bon moment.
19:28 C'est l'occasion de passer des messages et ça, il va falloir continuer
19:31 parce que ça, il ne faut pas le faire qu'une fois par an.
19:33 - Martin, c'était un bon Salon ?
19:35 - C'était un bon Salon, ça s'entend à ma voix.
19:38 - Il faut savoir que Martin crie beaucoup sur son stand.
19:41 Donc voilà, pour que les auditeurs comprennent pourquoi votre voix est...
19:45 - On a beaucoup parlé, beaucoup échangé,
19:47 des discussions passionnantes, de très belles rencontres.
19:51 Donc oui, c'était un bon Salon et c'est un Salon,
19:53 c'est un rendez-vous qui est incontournable, effectivement,
19:56 pour porter la voix de l'agriculture à Paris.
19:59 Ça, c'est essentiel.
20:00 Il y a une association que j'aime beaucoup,
20:03 qui s'appelle France Agri-Tuitos,
20:05 qui, justement, fédère tous les acteurs
20:09 qui parlent de manière positive des agricultures sans les opposer.
20:13 Et ça, c'est très, très important.
20:14 Donc je vous invite à suivre France Agri-Tuitos sur les réseaux.
20:17 - Le lien, l'inclusion, France Agri-Tuitos.
20:20 C'est important de le dire.
20:21 Christophe, Guillaume et Martin, un grand merci.
20:24 Je sais que vous allez vite revenir sur le Salon
20:26 et je vous remercie d'avoir fait cette petite escapade.
20:28 Le Numérique pour tous, c'est fini pour aujourd'hui.
20:30 On peut prolonger la discussion sur vos réseaux sociaux préférés
20:33 et donc sur France Agri-Tuitos.
20:36 Voilà, je l'ai dit.
20:36 Merci à tous d'être chaque semaine de plus en plus nombreux à nous écouter et à nous suivre.
20:40 Je vous souhaite une excellente fin de week-end
20:41 et je vous dis à la semaine prochaine.
20:44 - Sud Radio, le numérique pour tous.
20:46 Vanessa Pérez.
20:48 - Avec Vérissure, le numéro un des alarmes en France.
20:51 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de devis gratuits.

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