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Avec Gaelle Le Vu, directrice de la communication chez Orange France et Justine Atlan, directrice générale de l’association enfance.
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##LE_NUMERIQUE_POUR_TOUS-2024-12-15##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.
00:04Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous,
00:06l'émission dédiée au digital, à l'innovation
00:08et à la tech responsable.
00:10Alors Noël approche et vous vous demandez peut-être
00:12si offrir un téléphone portable
00:14à votre enfant ou à vos parents
00:16est la meilleure des choses entre cyberharcèlement,
00:18exposition à des contenus inappropriés
00:20mais aussi sédentarité
00:22et empreintes écologiques. Je ne parle même pas
00:24de la collecte de données personnelles ou l'addiction
00:26aux écrans. L'objet qu'est le téléphone
00:28mobile suscite beaucoup d'interrogations.
00:30Alors loin de se priver de cet objet
00:32devenu indispensable, comment
00:34faire du téléphone mobile une opportunité pour
00:36réconcilier la famille autour de son bon usage ?
00:38Peut-on imaginer de faire rentrer
00:40l'usage des téléphones portables dans les programmes
00:42d'éducation nationale ? Ou encore
00:44qu'en est-il du renforcement du contrôle
00:46et de la sanction de l'accès aux mineurs ?
00:48Des sites pornographiques, un vaste programme
00:50et c'est ce que nous tenterons de comprendre avec
00:52nos invités. Le numérique pour tous spécial
00:54Enfance et numérique, c'est parti et c'est sur
00:56Sud Radio.
00:58Sud Radio, le numérique pour tous,
01:00Vanessa Perez. Et pour commencer cette émission
01:02j'ai le plaisir d'accueillir Gaëlle
01:04Levu, directrice de la RSE
01:06chez Orange France. Gaëlle, bonjour, on est
01:08ravis de vous avoir en plateau aujourd'hui.
01:10Avant de commencer, j'aimerais avoir votre point de vue
01:12parce que tous les industriels aujourd'hui, ils
01:14semblent faire marche arrière. Quand on
01:16regarde une publicité sur la mobilité, on vous conseille
01:18de prendre le métro. Quand on regarde une publicité
01:20sur des produits transformés alimentaires,
01:22on vous dit manger, bouger. Et le téléphone
01:24portable, maintenant il faut commencer à réfréner et prendre
01:26un téléphone de seconde main. On est
01:28un petit peu dans une école paradoxale, non ? Une époque paradoxale ?
01:30Non. Alors bonjour d'abord.
01:32Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie d'être avec vous
01:34aujourd'hui.
01:36Non, moi je pense pas. Je pense qu'on est
01:38plutôt dans une responsabilisation
01:40des marques. Je pense que c'est
01:42important que les marques continuent
01:44effectivement de proposer ce qu'elles ont
01:46à vendre, mais qu'elles rajoutent à ça
01:48plus d'informations sur le bon usage
01:50de ce qu'elles vendent. Donc, au contraire,
01:52je trouve que c'est plutôt intéressant
01:54d'aller dans ce sens et de donner
01:56les clés aux consommateurs sur
01:58ce qu'il est en train de faire, parce qu'un acte d'achat, c'est pas si anodin
02:00que ça, donc de comprendre. Et nous,
02:02en particulier sur la téléphonie, c'est ce qu'on essaye
02:04de faire en vendant des téléphones
02:06reconditionnés, parce que c'est plutôt
02:08bon pour la planète. C'est aussi
02:10accessoirement bon pour le portefeuille des
02:12Français. Et puis aussi en donnant un certain
02:14nombre de conseils sur le bon usage
02:16de ce fameux smartphone.
02:18Alors justement, ce fameux smartphone, ce fameux téléphone
02:20mobile, qui est un peu
02:22l'objet de tous les débats
02:24entre le temps d'écran, entre la
02:26solidarité, entre le cyberharcèlement.
02:28Comment vous positionnez justement
02:30par rapport à ce fameux mode d'emploi dont vous parlez ?
02:32Ah oui, ça je suis complètement
02:34d'accord. C'est-à-dire que c'est à la fois
02:36un formidable facteur d'émancipation,
02:38d'ouverture sur le monde
02:40et en même temps, c'est
02:42un outil qui peut être
02:44dangereux s'il est mal utilisé.
02:46En tout cas, il a un certain nombre de risques
02:48et c'est important
02:50d'informer, en particulier
02:52les jeunes publics, puisque les téléphones
02:54maintenant, les téléphones, les smartphones
02:56sont en général, le premier
02:58smartphone c'est à
03:0011 ans, un peu plus d'11 ans, 11 ans et demi
03:02vous voyez, donc c'est jeune, 11 ans et demi
03:04c'est jeune. Donc c'est un peu
03:06c'est comme si vous donniez
03:08un vélo sans le casque,
03:10sans les protections
03:12et vous dites à votre enfant, allez, débrouille-toi avec ça
03:14puis si tu tombes, tant pis.
03:16Je pense qu'il faut prendre le temps
03:18d'expliquer le bon usage, d'expliquer
03:20les temps d'écran, d'expliquer
03:22un certain nombre sur
03:24les mots de passe, sur les comportements sur les réseaux
03:26etc. Alors en tant qu'opérateur
03:28justement, vous devez avoir une responsabilité
03:30sur ce sujet. Comment vous l'appréhendez
03:32de manière très concrète ? Alors on pense au cyber harcèlement
03:34mais toutes les autres déviances
03:36qu'il peut y avoir. Comment Orange a pris
03:38le sujet ? Alors on l'a pris de plusieurs façons
03:40en particulier, si je prends Noël
03:42puisqu'on est à Noël là, on a lancé
03:44une offre qui s'appelle le
03:46Saferphone dans lequel
03:48au-delà du téléphone et du forfait
03:50on a mis un certain nombre d'éléments
03:52pour aider à la fois les enfants et les parents
03:54donc on a mis notre option
03:56cybersécurité inclue dans cette offre
03:58qui permet de protéger l'ensemble
04:00des devices, dont celui de l'enfant
04:02et vous avez dans cette offre un humain
04:04entre guillemets, un conseiller orange
04:06qui est là pour vous accompagner
04:08si jamais
04:10il y a un problème, vous faites usurper
04:12votre numéro et des choses comme ça, donc ça c'est
04:14très rassurant. On a aussi
04:16mis en avant tous les contrôles parentaux
04:18qui existent pour permettre
04:20aux parents de faire leur choix et d'accompagner
04:22les enfants. On a des solutions
04:24propres chez nous
04:26sur nos box qui permettent
04:28de mettre des plages horaires
04:30et ce qui quand même est très pratique parce que
04:32vous vous mettez d'accord avec votre enfant
04:34et puis ensuite vous coupez
04:36par exemple le wifi sur tel
04:38équipement de telle heure à telle heure, ce qui permet
04:40de se déconnecter et puis
04:42on a proposé dans cette offre
04:44un contrat entre les parents
04:46et les enfants et l'idée c'est
04:48de profiter de cette période
04:50de Noël quand on sait qu'il va y avoir pas mal
04:52de smartphones au pied du sapin
04:54entre les parents et les enfants, alors c'est le père Noël
04:56qui l'amène bien sûr, mais
04:58l'idée c'est de
05:00se poser en famille et de se dire
05:02comment on va utiliser
05:04ce smartphone, donc typiquement
05:06le temps des repas
05:08je regardais une étude
05:10c'est quasiment
05:12un français sur deux, en tout cas une famille sur deux
05:14qui refuse le
05:16smartphone à table, donc c'est à dire qu'il y en a moitié
05:18qui acceptent, donc c'est beaucoup quand même
05:20c'est à dire qu'il y a la moitié des parents qui acceptent
05:22et là dessus vous allez conseiller, donc
05:24vous orienter un petit peu, vous redonner les règles
05:26ce qu'on se dit c'est que ce qui est important c'est que
05:28les enfants et les parents se posent
05:30et se disent ensemble qu'est-ce qui est
05:32acceptable pour la famille, pour l'équilibre
05:34de la famille, donc voilà c'est typiquement ce genre de choses
05:36qu'on peut faire, et puis après tout au long de l'année
05:38on a pas mal d'ateliers qu'on propose
05:40aussi bien aux parents
05:42parce que c'est pas facile aujourd'hui d'être parent
05:44dans un monde numérique quand on ne maîtrise pas
05:46forcément toutes les clés, donc on a des ateliers
05:48gratuits là dessus
05:50sur Bienvivre le Digital
05:52sur notre site, on trouve ça, et puis
05:54on fait aussi pas mal d'ateliers
05:56pour les enfants, pour les sensibiliser
05:58que ce soit
06:00effectivement au temps des écrans
06:02c'est quand même un gros sujet, on a fait pas mal de campagnes
06:04sur pose ton téléphone
06:06et va bouger, va faire autre chose
06:08et tout ça c'est un équilibre
06:10c'est un bon usage, un équilibre
06:12Mais vous n'avez pas le sentiment que comme
06:14les nouvelles générations de parents maintenant qui ont
06:16des adolescents on va dire, ont été
06:18pourvus d'un téléphone mobile sans en avoir
06:20l'éducation
06:22quelque chose est en train de se mettre en place
06:24et là on en a encore pour 5 ou 10 années
06:26avant que les choses ne se clarifient
06:28clairement, puisqu'on a des parents qui sont ravis
06:30de donner un téléphone mobile à leur enfant pour leur dire
06:32c'est une série, et avoir la paix
06:34on va appeler ça comme ça ?
06:36C'est un équilibre, je pense qu'on est en plein milieu de cette transformation
06:38où le smartphone
06:40en tout cas le digital
06:42fait partie de notre vie, je pense que la question
06:44n'est pas de savoir et de se dire
06:46j'en veux plus, je crois que c'est là
06:48maintenant c'est comment je vais effectivement trouver cet équilibre
06:50parce que
06:52à nouveau, si on reprend le temps des écrans
06:54l'attention des enfants c'est important
06:56je ne sais pas si vous vous rappelez, quand on était
06:58plus jeunes, le sujet était beaucoup
07:00le temps de la télé
07:02et on disait, il ne faut jamais laisser son enfant devant la télé
07:04le matin, etc.
07:06Je rappelle qu'on a en plateau des gens qui ont entre 40 et 50 ans, on va dire ça ?
07:08Voilà, on va dire comme ça
07:10mais du coup c'était beaucoup par rapport à ça
07:12bon ben ça a évolué, maintenant
07:14c'est le smartphone, le smartphone c'est plus puissant
07:16en tout cas ça fait entrer
07:18beaucoup plus de choses dans la maison
07:20que la télé le faisait
07:22mais on retrouve, il va falloir retrouver cet équilibre
07:24et effectivement pour les jeunes
07:26parents aujourd'hui
07:28il faut qu'on les accompagne
07:30et nous en tant qu'opérateurs responsables
07:32on estime effectivement qu'on a
07:34quelque chose à faire pour
07:36leur proposer des solutions, des conseils
07:38j'allais vous poser la question
07:40est-ce que c'est la responsabilité de l'opérateur
07:42de l'éducation nationale
07:44ou de l'Etat
07:46à travers lui
07:48d'éduquer un enfant
07:50est-ce qu'il ne faut pas avant tout éduquer un parent ?
07:52c'est une vraie question aujourd'hui
07:54nous on ne veut surtout pas se substituer
07:56à toute cette partie prenante
07:58on veut juste
08:00être un acteur parmi d'autres
08:02effectivement
08:04je pense que c'est à la fois
08:06l'éducation nationale, nous en tant qu'opérateurs
08:08on estime en tout cas que c'est notre responsabilité
08:10de participer à ça
08:12les associations sont extrêmement présentes
08:14aussi sur le sujet
08:16vous collaborez avec qui en France ?
08:18concrètement la collaboration
08:20avec les associations
08:22c'est déterminant parce qu'elles ont un savoir
08:24que nous on n'a pas forcément
08:26c'est-à-dire une compréhension de la situation
08:28on n'est pas des experts dans l'éducation
08:30on n'est pas des experts sur ces sujets-là
08:32donc on a besoin nous pour orienter nos actions
08:34d'aller se confronter
08:36à ces associations qui vont
08:38quelque part un peu nous aider, nous guider
08:40dans nos actions
08:42et après on a une force de frappe
08:44qu'on va mettre au service
08:46de ces sujets et c'est comme ça que ça marche
08:48et c'est comme ça qu'on aura un impact
08:50positif sur la société
08:52vous avez le sentiment que c'est une opportunité
08:54on va le dire comme ça, pour des marques et des industriels
08:56d'ouvrir un nouveau dialogue
08:58et qu'il soit encore plus sincère
09:00et encore plus authentique où on ne peut plus faire semblant aujourd'hui
09:02oui je pense que c'est important
09:04c'est une opportunité
09:06et c'est ce qu'attendent
09:08beaucoup de nos concitoyens
09:10on voit quand même
09:12l'équilibre aujourd'hui dans les attentes
09:14qu'il y a vis-à-vis des entreprises et des marques
09:16qui est de plus en plus fort en disant que
09:18les marques ont une capacité d'agir
09:20que peut-être
09:22les pouvoirs publics ont un peu moins
09:24ont un peu moins de moyens
09:26donc on a un rôle à jouer là-dedans, ça j'en suis convaincue
09:28merci beaucoup Gaëlle Levy, je rappelle que vous êtes directrice
09:30de la RSE chez Orange France
09:32restez avec nous, on marque une courte pause
09:34avant de découvrir comment justement ces fameuses associations
09:36tentent de faire entendre leur voix
09:38auprès des gouvernements et des grandes plateformes
09:40pour protéger les enfants
09:42des dérives du numérique, le numérique pour tous spécial
09:44numérique et enfance, ça continue dans quelques instants
09:46et c'est sur Sud Radio
09:48le numérique pour tous
09:50Vanessa Perez
09:52et pour continuer cette émission spéciale enfance et numérique
09:54j'ai le plaisir de recevoir Justine Atlan
09:56Justine bonjour, vous êtes présidente
09:58de l'association E-Enfance
10:00donc E-Enfance le 30-18
10:02rappelez-nous quand même c'est fondamental
10:04d'avoir ce numéro en tête au quotidien
10:06absolument, 38 c'est le numéro pour
10:08les parents et les enfants sur toutes les questions
10:10qu'on va évoquer sans doute ensemble sur les usages
10:12numériques aujourd'hui, alors partagez-nous
10:14quelques chiffres parce qu'ils sont affolants, on parlait de cyber harcèlement
10:16on parlait des dérives du numérique
10:18et de l'accès à certaines informations
10:20pédopornographiques vis-à-vis des enfants
10:22rappelez-nous les chiffres clés qui fait qu'il faut
10:24quand même être très très vigilant vis-à-vis de cet écran
10:26les chiffres clés, moi ce qui m'a beaucoup surpris cette année dans les
10:28études qu'on a faites, c'est qu'on a quand même
10:30pris conscience du fait qu'on a quand même
10:3267% des enfants de 8-10 ans
10:34qui sont déjà inscrits sur un réseau
10:36social, ça veut dire qu'on a
10:38près de 70% des enfants
10:40au primaire qui sont déjà
10:42sur un réseau social, je vous rappelle que les réseaux sociaux
10:44sont censés être inaccessibles pour les moins de
10:4613 ans, donc tout ça les met
10:48effectivement en contact
10:50avec des gens, avec des contenus qui sont évidemment
10:52absolument pas adaptés aux enfants
10:54on a 2 millions de jeunes
10:56du collège qui
10:58chaque mois consultent
11:00des contenus pornographiques qui je vous le rappelle
11:02sont interdits aux moins de 18 ans
11:04donc voilà un peu l'état du numérique
11:06et des enfants aujourd'hui. Donc il y a quand même un peu
11:08une responsabilité des parents, on dit qu'un adolescent
11:10aujourd'hui arrive avec 1300 images
11:12de lui sur des réseaux sociaux
11:14donc les parents ont posté son enfant à la plage
11:16au ski ou dans d'autres situations
11:18cette responsabilité il faut pas revenir
11:20sur les fondamentaux de l'éducation
11:22je suis désolée de le dire ainsi mais la responsabilité
11:24c'est pas uniquement celle des criminels et des enfants
11:26les parents ils sont pour quelque chose. Bien sûr
11:28alors les criminels effectivement ils existent, ils ont toujours existé
11:30ils existent aussi dans le numérique mais ça malheureusement
11:32c'est une constante dans l'humanité
11:34on peut faire beaucoup de choses mais ça les parents peuvent pas
11:36en revanche effectivement les parents
11:38ils ont la responsabilité de toute façon
11:40c'est juridiquement le cas
11:42d'éduquer leurs enfants, de les protéger
11:44de les préparer à la vie d'adultes
11:46donc de les accompagner sur un chemin
11:48et notamment dans les usages numériques donc ils ont aussi
11:50la responsabilité de ne pas les équiper trop tôt
11:52de savoir ce qu'ils font
11:54de les empêcher d'être face à des contenus
11:56et de les accompagner donc c'est vrai que
11:58la difficulté du numérique si on est honnête
12:00c'est que c'est apparu dans le monde
12:02d'un seul coup et que finalement les adultes et les jeunes
12:04ont découvert en même temps un nouveau monde
12:06donc les parents n'ont absolument pas été en capacité de jouer leur rôle d'adultes
12:08parce qu'eux-mêmes ne connaissaient pas cet univers-là
12:10en même temps
12:12leurs adolescents dévoraient littéralement
12:14ces nouveaux usages
12:16donc c'est vrai qu'il y a eu cette difficulté-là
12:18aujourd'hui je pense qu'honnêtement 20 ans plus tard
12:20donc ça fait une génération
12:22les parents ne peuvent plus être dans cette complètement
12:24ignorance, maintenant il faut les aider
12:26encore un petit peu quand même à passer
12:28à rentrer dans le numérique de l'enfant
12:30qui n'est pas forcément le même que le numérique de l'adulte
12:32c'est aussi ça, un adolescent ça reste un adolescent
12:34il va chercher dans le monde numérique
12:36ce qu'il cherche ailleurs, c'est-à-dire être avec ses copains
12:38échanger, apprendre à se connaître
12:40découvrir des choses, prendre parfois des risques
12:42qui n'est pas du tout évidemment l'usage
12:44quotidien que fait un adulte et ça
12:46ça demande un petit effort encore aux parents
12:48mais la génération d'il y a 20 ans devient parent
12:50donc on a des jeunes parents beaucoup plus présents
12:52on voit qu'on a près de la moitié des parents
12:54par exemple aujourd'hui qui sont sur Snapchat, qui ont un compte Snapchat
12:56donc vraiment les parents dont on parlait
12:58il y a 20 ans sont vraiment plus les mêmes que ceux qu'on a aujourd'hui
13:00et ça c'est formidable parce que c'est une super opportunité
13:02de les adresser, de les accompagner
13:04et vraiment de les rendre très actifs
13:06dans l'éducation numérique de leurs enfants
13:08Justine, là aussi on va parler des grandes plateformes
13:10on pense à Netflix, quand vous voyez
13:12de la violence, du sexe, de la drogue
13:14ce sont quand même des rôles modèles qui sont des anti-modèles
13:16et beaucoup d'enfants consomment justement assez tôt
13:18ce type de séries, là aussi il n'y a pas
13:20une forme de régulation ou de responsabilisation
13:22qui devrait être mise en place ?
13:24Alors c'est vrai que sur les plateformes de contenu
13:26alors d'abord comme sur le numérique d'ailleurs
13:28comme sur les réseaux sociaux ou comme
13:30sur un téléphone
13:32sur Netflix il y a du contrôle parental
13:34donc à nouveau les parents doivent savoir que sur Netflix
13:36on peut créer un compte pour son enfant ou son ado
13:38avec justement une offre qui va être
13:40complètement restreinte
13:42et adaptée à l'âge de son enfant
13:44donc aujourd'hui effectivement c'est un peu irresponsable
13:46de mettre son enfant dans un compte dit adulte
13:48qui va peu du tout avoir
13:50et dans ce cas-là Netflix par exemple
13:52va effectivement couper tous les
13:54contenus qui sont dits violents
13:56comme un peu sur les jeux vidéo etc.
13:58Après, les créations audiovisuelles
14:00sont à l'image de notre société
14:02donc ça nous interroge aussi plus globalement que le numérique
14:04le numérique est le miroir de notre société
14:06donc un miroir très grossissant
14:08mais un miroir quand même
14:10donc moi je trouve que le numérique il nous a révélé
14:12beaucoup des failles en fait
14:14qu'on avait déjà préalablement
14:16dans l'éducation, dans les valeurs de la société
14:18qu'on transportait, on s'est pris
14:20une grande claque parce qu'effectivement on les voit très grossièrement
14:22mais le numérique n'a pas forcément créé
14:24beaucoup de nouvelles problématiques, il les a
14:26amplifiées, il les a rendues accessibles à tout le monde
14:28il a ce gros problème qui est
14:30qu'il n'est pas capable de voir la différence entre un enfant et un adulte
14:32donc il les touche de façon
14:34complètement inconsidérée
14:36mais pour autant
14:38pour moi il ne crée rien de nouveau
14:40donc ça nous a interrogé plus globalement sur
14:42c'est quoi les représentations dans notre société
14:44quelle est la place de la violence, qu'est-ce qu'on promeut
14:46comme rôle model, mais ça peut être à la télévision
14:48ça peut être dans les spectacles, ça peut être au cinéma
14:50ça peut être dans la publicité
14:52ça peut être à l'Assemblée Nationale
14:54ça peut être dans plein de lieux où finalement
14:56on est tous responsables en tant qu'adultes
14:58du monde qu'on veut créer et qu'on veut montrer
15:00à nos enfants et adolescents.
15:02Justement quand on voit des campagnes de prévention
15:04on les a peut-être tous à l'esprit, on voit ces petites filles
15:06qui se réveillent le matin en ayant regardé une tablette
15:08et qui a fait beaucoup de cauchemars, pour vous
15:10est-ce que ça c'est quelque chose qui aide la société
15:12ou alors la solution est ailleurs ?
15:14La solution à nouveau, nous en tant qu'association
15:16de prévention, on est vraiment dans
15:18l'éducation, la prévention, etc.
15:20Maintenant c'est vrai qu'on est obligés de travailler aussi avec tous les acteurs
15:22sinon on serait aussi irresponsables
15:24le temps de l'éducation
15:26le problème c'est qu'il est long, le temps de la prévention
15:28il est long, c'est de long terme
15:30tant qu'on est en train d'éduquer, en même temps
15:32il faut résoudre les problèmes rapidement, urgent
15:34donc effectivement il faut travailler avec les acteurs
15:36industriels, parce que ceux qui ont la main
15:38dans les outils, c'est eux qui ont la capacité de changer
15:40immédiatement des comportements
15:42des solutions, des fonctionnalités
15:44et ça ils ont un devoir de le faire aujourd'hui
15:46et puis on a le temps politique qui est un peu intermédiaire
15:48entre le temps industriel et le temps
15:50de l'éducation et qui ont une responsabilité
15:52évidemment, parce qu'on leur confie
15:54de nous construire une société plus égale
15:56et plus protectrice
15:58et on doit travailler avec eux
16:00le problème c'est qu'on a une mauvaise
16:02appréhension souvent du numérique
16:04de la technologie, on a encore
16:06des politiques qui créent des lois
16:08qui ne sont pas forcément au niveau
16:10de connaissance de la technologie
16:12de ce qui est possible de faire ou pas, et ça ça nous a fait perdre
16:14beaucoup de temps, donc j'espère qu'aujourd'hui avec la régulation
16:16européenne qui est arrivée et qui est quand même
16:18une vraie avancée, on va pouvoir aller plus vite
16:20parce que je ne vous cache pas que pour nos associations
16:22ça fait 20 ans qu'on travaille sur ce sujet là
16:24j'ai quand même l'impression qu'on répète la même chose depuis 20 ans
16:26et que très honnêtement il n'y a pas eu beaucoup d'avancées
16:28mais les choses s'accélèrent
16:30donc on peut espérer que depuis un an ou deux
16:32ça aille beaucoup plus vite, et heureusement on a des acteurs
16:34comme Orange qui sont présents depuis très longtemps
16:36avec qui on peut avancer ensemble.
16:38Justement Justine, vous parlez des gouvernements, même s'ils ont
16:40effectivement une durée de vie qui est de plus en plus courte
16:42on le remarque
16:44on a fait beaucoup de bruit l'année dernière sur
16:46l'impossibilité
16:50d'aller sur des contenus pornographiques
16:52pour les jeunes, j'y suis allée
16:54pour faire mon travail, on a accès très très
16:56facilement sans beaucoup de précautions
16:58d'usage. Où en est-on par rapport à
17:00ces garde-fous ?
17:02Finalement on n'en est pas si mal
17:04après 20 ans de travail on n'en est pas si mal
17:06la réalité effectivement c'est que
17:08les sites pornographiques sont légalement inaccessibles
17:10aux mineurs, parce que la pornographie
17:12est légalement inaccessible aux mineurs
17:14c'est la loi. Depuis 4 ans
17:16la loi a été renforcée, donc oblige de façon
17:18proactive les sites pornographiques
17:20à mettre en place un système de vérification d'âge
17:22donc on n'est pas juste le disclaimer
17:24à du 18 ans oui ou non, c'est pas que du
17:26déclaratif, maintenant les sites pornographiques doivent mettre en place
17:28un système qui va vérifier que celui qui
17:30dit j'ai 18 ans a vraiment 18 ans.
17:32Certains oui, certains non. Alors ça c'est la loi.
17:34En revanche depuis 4 ans que cette loi glisse
17:36aucun site pornographique n'a mis
17:38en place ce système, donc factuellement
17:40ces sites ne respectent pas la loi, donc quand on respecte
17:42la loi on devient illégal. Donc à partir du moment où ils sont illégaux
17:44ils doivent être bloqués
17:46comme tous les sites qui sont considérés comme
17:48illégaux en France pour plein de raisons différentes.
17:50Mais on est dans un état de droit et donc
17:52pour pouvoir bloquer des sites il faut qu'on ait une décision de justice
17:54qui constate effectivement que les sites
17:56ne respectent pas la loi, que donc la justice considère
17:58qu'ils sont illégaux et donc qu'ils obligent
18:00les fournisseurs d'accès à internet à bloquer ces sites là
18:02en France. Nous avons, nous
18:04en France, effectivement fait une action
18:06en justice depuis 3 ans maintenant
18:08en demandant à la justice de constater
18:10l'irrégularité de ces sites
18:12la justice a eu du mal, a eu du mal
18:14parce qu'en fait, je pense
18:16que la justice a eu peur d'être
18:18interprétée comme un censeur
18:20en obligeant effectivement le blocage de sites pornographiques
18:22alors que pourtant c'était juste constater
18:24un non-respect de la loi. Heureusement, au bout
18:26de 3 ans d'efforts, après avoir été rejetés
18:28différentes fois, on a enfin gagné
18:30il y a quelques mois, et donc il y a
18:32à peu près un mois, la justice
18:34a obligé effectivement
18:36à 4 sites à ne plus être accessibles en France
18:38tant qu'ils n'ont pas mis un système de vérification
18:40d'âge. Parallèlement, heureusement, il y a une
18:42pression effectivement des acteurs
18:44du gouvernement français pendant un certain temps
18:46et heureusement, surtout, un développement des
18:48techniques de vérification d'âge qui, sous cette
18:50pression-là, à la fois judiciaire et politique
18:52a beaucoup avancé. Donc un marché
18:54en fait de la vérification d'âge s'est ouvert,
18:56beaucoup d'acteurs ont créé des solutions, donc aujourd'hui
18:58il existe plein de solutions, ce qui ne permet plus aux
19:00sites pornographiques de dire on ne sait pas comment faire
19:02et donc je pense vraiment là qu'on est tout prêts
19:04d'être vraiment dans un système où
19:06enfin les sites pornographiques qui proposent
19:08des systèmes de vérification d'âge vont tout à fait
19:10être accessibles en France parce que c'est la loi et c'est bien normal
19:12et tous ceux qui ne le font pas vont être tout simplement
19:14inaccessibles, bloqués. Mais aujourd'hui
19:16on n'y est pas encore mais franchement, on n'est pas loin.
19:18Justine, pour conclure,
19:20quel est le statut de votre combat
19:22aujourd'hui ? Où en êtes-vous ?
19:24On en est, moi je suis très
19:26obsédée par la vérification d'âge,
19:28vraiment c'est mon totem.
19:30Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui dans le numérique, tant qu'on
19:32vérifie pas l'âge, ça veut dire qu'on n'est pas capable d'identifier
19:34un enfant sur Internet. Donc tant qu'on n'est pas capable
19:36d'identifier un enfant, on ne peut pas le protéger.
19:38Ça veut dire qu'aujourd'hui sur Internet, les enfants sont
19:40dans une masse globale complètement floue
19:42où ils sont traités comme des adultes.
19:44Tant qu'on n'aura pas résolu ça, on ne pourra pas les protéger
19:46mais vous verrez que le jour où on arrivera à faire ça,
19:48ils vont être mécaniquement, très rapidement, très bien
19:50protégés parce que tous les acteurs industriels,
19:52les réseaux sociaux, les plateformes,
19:54les opéras, etc. ont tous déjà
19:56préparé, construit énormément de systèmes
19:58qui sont prêts vraiment à les encadrer.
20:00Donc ça va être, je pense, une révélation et je pense
20:02qu'on se dira comment on a fait pendant
20:0420 ans, 25 ans, pour ne pas faire comme ça
20:06parce que ce n'est pas si compliqué. Mais ça suppose que
20:08tous les adultes vont être d'accord,
20:10tous ensemble, pour faire une petite action supplémentaire
20:12qui va être de donner son âge
20:14pour pouvoir protéger tous les enfants.
20:16Donc c'est une responsabilité collective des adultes,
20:18ce n'est pas aux enfants de le faire, c'est à nous, adultes,
20:20de le faire pour eux.
20:22Parlez-vous, échangez autour du numérique parce que
20:24c'est un monde formidable qui permet aussi beaucoup aux
20:26adolescents de s'épanouir.
20:28Merci beaucoup Justine Atelan. Je rappelle que vous êtes directrice générale
20:30de l'association E-Enfance.
20:32Le numérique pour tous, c'est fini pour aujourd'hui.
20:34N'hésitez pas à nous retrouver en podcast et sur
20:36l'application Sud Radio. Vous êtes de plus en plus
20:38nombreux à nous télécharger et nous vous en remercions.
20:40Je vous souhaite une excellente fin de journée
20:42et je vous dis à la semaine prochaine.

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