IVG dans la constitution et élections législatives

  • il y a 6 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Elisabeth Lévy, Tom Connan, Jean Petaux, politologue, Pascale Bordes, députée RN du Gard et Frédéric Rouvillois, juriste, essayiste et romancier

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##LES_VRAIES_VOIX-2024-03-04##

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Transcript
00:00:00 Les vraies voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:00:06 On vous souhaite la bienvenue, on est ravis de vous retrouver.
00:00:08 Ça va Philippe David ?
00:00:09 Ça va très bien.
00:00:10 J'ai passé un très bon moment hier, je suis allé au boucher à côté de chez moi,
00:00:14 il m'a dit qu'il était auditeur des vraies voix.
00:00:16 Il s'appelle Philippe, il a donc un bon prénom.
00:00:18 Un bon prénom, vous êtes d'accord ? Philippe Ligère est d'accord.
00:00:21 Oui, Philippe Ligère oui, mais Philippe David c'est moins joli.
00:00:23 Et en plus il connaissait une des vraies voix, Véronique Langlais, et je tiens à le saluer.
00:00:28 Donc Philippe.
00:00:30 On l'embrasse.
00:00:31 Et pour tout vous dire, j'ai eu un petit pépin vendredi, et le policier qui m'a auditionné,
00:00:36 pour un moment, bref, peu importe, me dit "mais qu'est-ce que vous faites là ?"
00:00:40 Je lui dis "bah c'est-à-dire ?" Il me dit "vous devriez pas être dans les vraies voix là ?"
00:00:43 Ah bah si, bah si, bah si.
00:00:46 Il me dit "je suis content, je vous garde avec moi".
00:00:48 En tout cas on est ravis de vous retrouver.
00:00:49 Par présenté, le policier au boucher, ils tailleront une bavette ensemble ?
00:00:52 Bon là je m'en vais.
00:00:54 Bref, on revient de répit.
00:00:56 Je pense qu'il faut qu'on arrête l'émission.
00:00:58 On peut passer une rediff ou pas ? C'est possible ?
00:01:00 Il faut qu'on la reviste au calembour à chaque fois.
00:01:03 On peut bien communiquer d'excuses aux audits.
00:01:06 Après moi j'avais quelque chose d'encore plus inavouable à dire, mais je sais pas si on peut le dire.
00:01:10 C'est intéressant ou pas ?
00:01:12 Non mais c'était les initiales du prénom et des noms de famille de Philippe David, je viens de m'en rendre compte à l'instant.
00:01:16 Ah bah oui.
00:01:17 Et ça on est rendu compte déjà vendredi.
00:01:20 Est-ce que c'était peut-être une blague des parents ?
00:01:22 Cécile se demande quand elle va pouvoir commencer l'émission en fait.
00:01:25 Moi ça va, il nous reste trois heures, on a aussi encore du temps.
00:01:27 Je me suis dit Philippe Bidart c'est pas mieux, ça fait problème, PB.
00:01:30 C'est un problème.
00:01:32 Et bah moi ça fait CDM, ça fait coupe du monde.
00:01:36 Allez les enfants on y va.
00:01:39 Le sommaire de cette émission, à 17h30, le grand débat du jour.
00:01:43 La France devient le second pays au monde après l'ex-Yougesbluavie en 1974 à faire entrer le droit de l'avortement dans la constitution.
00:01:51 Après le vote de l'assemblée, puis au Sénat, les 925 parlementaires des deux assemblées se sont réunis en congrès à Versailles aujourd'hui pour voter solennellement cette réforme constitutionnelle, Philippe.
00:02:00 Alors parlons vrai, trouvez-vous que l'IVG comme l'abolition de la peine de mort ou le principe de précaution n'a rien à faire dans la constitution ?
00:02:07 Ou trouvez-vous au contraire que la constitution doit aussi porter en elle des symboles et des principes ?
00:02:12 Craignez-vous que l'IVG soit remise en cause un jour en France ?
00:02:15 Et à cette question, l'IVG dans la constitution c'est historique, symbolique, anecdotique ou une sécurité pour l'avenir ?
00:02:21 Vous êtes 74% à dire anecdotique, 19% à dire symbolique, 7% historique et 0% une sécurité pour l'avenir.
00:02:29 Notre expert du jour, le politologue Jean Petau sera avec nous.
00:02:32 Et puis le coup de projecteur des vrais voix à 18h30, la présidente de l'Assemblée nationale souhaite la mise en place d'une dose de proportionnel aux élections législatives avant 2027.
00:02:41 Au moins 25 ou 30% précise Yael Brown-Pivet.
00:02:45 Les présidents Sarkozy, Hollande et Macron l'avaient déjà proposé jusqu'ici.
00:02:49 Ce mode de scrutin n'a été utilisé qu'une seule fois, c'était en 1986.
00:02:52 Alors parlons vrai, est-ce que vous voulez une proportionnelle à 25 ou 30% des élus ou une proportionnelle intégrale comme aux européennes ?
00:02:59 Alors une proportionnelle intégrale mais à 5% pour avoir des élus.
00:03:02 Ou alors est-ce que vous préférez rester au scrutin majoritaire qui marche depuis 1962 à l'exception de 1986 comme l'a dit Cécile ?
00:03:09 Et est-ce qu'aujourd'hui finalement avec un mode de scrutin majoritaire on n'a pas une Assemblée un peu proportionnelle ?
00:03:14 Souhaitez-vous une forte dose de proportionnelle aux prochaines législatives ?
00:03:18 Vous dites oui à 89%, odattons également vos appels au 0826 300 300.
00:03:23 On n'en parle pas avec Frédéric Rouvillois qui est juriste, essayiste et romancier co-auteur de la proportionnelle.
00:03:28 Comment rendre la parole au peuple ? On vous souhaite la bienvenue, les vrais voix jusqu'à 19h.
00:03:35 Et bien entendu fringant comme d'habitude, Philippe Bilger est avec nous, président de l'Institut de la Parole.
00:03:41 Bonsoir mon cher Philippe.
00:03:43 Bonsoir chers amis.
00:03:45 Vous êtes revenu avec le soleil.
00:03:46 J'ai passé un excellent, une excellente fin de semaine.
00:03:49 Vendredi soir j'ai mangé une pierrade exceptionnelle.
00:03:52 Samedi qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai eu un dîner passionnant et dimanche du foot.
00:04:00 Du foot et encore du foot.
00:04:02 Et des livres en même temps.
00:04:03 Voilà, on ne change pas une équipe qui gagne Philippe.
00:04:06 En attendant le lundi.
00:04:07 Avec un patient, bien entendu.
00:04:08 Elisabeth Lévy est avec nous, directrice.
00:04:10 Je crois que je vais vous épargner le récit de mon bouquin.
00:04:14 Il m'a été trop ponacieux.
00:04:18 Après toutes ces révélations, je crois qu'il faut s'arrêter.
00:04:21 Mais on vient de loin la vie de Céline Céau.
00:04:24 Tom Conan, on a très envie de savoir, auteur de pollution et bientôt devenu éditorialiste maintenant.
00:04:31 J'accepte ce titre avec panache, c'est plaisir.
00:04:35 Ce week-end, sur un plan culinaire, ça a été assez triste.
00:04:38 Vous avez dit lunaire à la fin, merci.
00:04:40 Tout à fait.
00:04:43 Des soupes pour pouvoir maigrir un peu en prévision du printemps qui arrive.
00:04:46 En revanche, le reste du...
00:04:47 C'est pour mettre son maillot de bain, pour aller à la plage.
00:04:50 Vous voulez maigrir d'où en fait ?
00:04:52 Non, parce que j'ai pris du poids récemment, j'ai été gavé.
00:04:55 Vos oreilles, j'ai remarqué, vous avez un peu pression.
00:04:58 En revanche, à côté de ces aspects ennuyeux sur le plan culinaire, je suis allé à des défilés pour la fashion week.
00:05:04 Ce n'était pas des grandes maisons.
00:05:05 Sacré long bouteille à finir.
00:05:07 Mais c'était pas mal et c'était assez joli.
00:05:09 J'ai vu des choses intéressantes, des designers petits, moyens.
00:05:12 Vous faites détox Tom ?
00:05:14 Je ?
00:05:15 Vous faites de la détox, les soupes que vous faites ?
00:05:17 Ah, de la détox ? Non, c'est vraiment plutôt pour perdre du poids.
00:05:20 J'ai l'impression d'être un des jolis de ta vie, un des machins.
00:05:22 C'est peut-être pas le moment.
00:05:24 Je pense qu'il faut qu'on relève le niveau parce que les filles vont finir par parler chiffres.
00:05:30 Allez, 0826 300 300 dans un instant.
00:05:35 Céline sera avec nous.
00:05:36 Bonsoir Céline.
00:05:37 Bonsoir.
00:05:38 Bonsoir Céline.
00:05:39 De Bordeaux, de quoi vous allez nous parler dans un instant Céline ?
00:05:42 Alors moi j'aimerais vous parler de la commission d'enquête C.U.S.E. à l'inquisition.
00:05:46 Il n'y a qu'un pas franchi par elle et finit.
00:05:48 On en parle dans un instant, vous ne bougez pas.
00:05:50 En attendant, vous laissez des messages sur notre répondeur.
00:05:52 Ecoutez celui de François.
00:05:53 Bonjour, je suis François de Nîmes.
00:05:55 Je vous appelle au sujet du gros problème de trésorerie de nos agriculteurs.
00:06:01 Voilà, moi j'ai une proposition à vous faire.
00:06:04 Ce serait de passer une certaine partie de leur terrain agricole en terrain constructible.
00:06:12 On est de l'oxygène au niveau de la trésorerie.
00:06:16 Voilà, il faut faire ça en commun avec les mairies, en commun d'accord avec les mairies.
00:06:20 Mais je pense que leurs terres se font grignoter petit à petit et vont tout perdre si ça arrête comme ça.
00:06:27 Donc au moins qu'ils en profitent un peu avec le plus de value sur leur terrain et ils le méritent.
00:06:33 Voilà, merci à vous, bonne journée.
00:06:35 Merci François de Nîmes.
00:06:37 C'est pas idiot hein ?
00:06:38 Il me semble que...
00:06:39 On l'a évoqué.
00:06:41 On l'a évoqué.
00:06:43 Vous m'avez rassuré, je craignais.
00:06:45 On voulait parler de ça pour la fin du salon de l'agriculture où Sud Radio était présent
00:06:49 et où on a vu la popularité des agriculteurs.
00:06:52 Mais quelqu'un l'avait évoqué.
00:06:54 Oui, on l'avait évoqué, effectivement, la possibilité de...
00:06:56 Je ne sais pas si c'est...
00:06:58 Non mais il n'y a pas eu une discussion là-dessus là.
00:07:00 Non mais moi j'en ai un peu assez, si vous voulez, du sentimentalisme avec lequel on traite absolument tout.
00:07:06 C'est-à-dire que ça fait 15 jours que j'entends partout, alors des gens tout à fait sincères
00:07:11 et qui expliquent que les paysans c'est le sel de notre vie, c'est la base anthropologique de notre société,
00:07:16 tout ce que vous voulez, tout ça est en vrai.
00:07:18 Mais ça ne mange pas de pain.
00:07:20 Et la réalité, si vous voulez, c'est que cette popularité, les gens ne votent pas en fonction de ça,
00:07:24 il ne faut pas me raconter de craques, ensuite ils vont voter en fonction de beaucoup d'autres critères.
00:07:29 Donc si vous voulez, le fait de répéter tout le temps "ils sont populaires",
00:07:32 oui c'est vrai, mais les choses ne se règlent pas à coups de sentiments et d'émotions en fait.
00:07:37 Ça ne nous fait pas tellement...
00:07:39 Et par ailleurs, la sanctification des causes, ça leur nuit en général.
00:07:43 Je vous laisse l'intelligence, Elisabeth, et je garde la sensibilité.
00:07:47 Je suis assez d'accord sur la tendance de l'époque à verser dans le sentimentalisme
00:07:52 dès qu'il y a un problème important qui se présente ou une opportunité médiatique qui se présente.
00:07:56 Moi je me souviens notamment, vous savez pendant le confinement, on avait parlé beaucoup des libraires.
00:08:00 Alors les libraires c'est très important, mais on en avait surparlé, on avait survendu les libraires,
00:08:04 alors qu'en pratique, beaucoup de gens malheureusement n'y vont pas, alors qu'il faut évidemment y aller et les tenir.
00:08:08 Ils achètent en ligne.
00:08:09 C'est comme l'ouverture des bibliothèques la nuit.
00:08:11 C'est pas la même chose.
00:08:13 Il peut donc y avoir un écart important entre ce qu'on est censé mettre en avant et la réalité.
00:08:20 Parce qu'il n'y a pas que des smicards qui vont acheter dans les supermarchés, il n'y a pas que des gens qui n'ont pas de niveau.
00:08:25 Mais bien sûr, c'est ce qu'on disait.
00:08:27 Et lequel d'entre nous n'a pas acheté des framboises en hiver ?
00:08:31 Moi je n'en ai pas acheté, j'en ai jamais acheté.
00:08:34 De toute façon, laissez pas les cours, ça c'est le problème.
00:08:36 Que celui qui n'a jamais pêché me jette la première pierre.
00:08:39 Bah plutôt dans ces cas-là pour les framboises qu'il ne ramène pas sa fraise.
00:08:42 Non, non, non, Elizabeth, regardez-moi, regardez la blanche colombe.
00:08:45 Direction Bordeaux avec Céline, bonsoir Sarah, bonsoir Céline.
00:08:50 Cette commission d'enquête CNews qui va à l'Inquisition selon vous ?
00:08:55 Ah non mais carrément.
00:08:56 Alors donc j'ai passé 2h30 de mon précieux week-end à regarder cette audition
00:09:03 parce que je voulais en avoir le cœur net en fait.
00:09:05 Et j'ai pas été déçue parce que c'était vraiment un tribunal pénal international.
00:09:11 D'ailleurs, Karl-Olivre, le député, a ce matin très bien résumé la séance en la comparant à une garde à vue.
00:09:17 Et c'était exactement ça.
00:09:18 Le ton du rapporteur, qui est quand même une personne juste insupportable,
00:09:23 qui pour mémoire avait traité quand même en son temps le ministre du travail d'assassin à la Réunion Nationale,
00:09:28 donc il n'est pas à son coup d'essai.
00:09:30 Les questions étaient perfides, le ton péremptoire, les sourires narquois,
00:09:35 mais c'était vraiment à la limite du supportable.
00:09:38 C'est ce qu'ils disaient sur la réassociation.
00:09:39 - Vous avez trouvé exemplaire. - Oui.
00:09:41 - On va vous réagir en fait. - Bougez pas Céline, bougez pas.
00:09:43 - Je rejoins absolument notre auditrice Céline.
00:09:46 C'était une forme... et les questions étaient ostentoirement partielles.
00:09:53 C'était une catastrophe.
00:09:55 Et si on avait... si certains avaient envie d'attaquer ces news,
00:10:01 je suis sûr que les charges odieuses contre cette chaîne auraient donné envie de la défendre.
00:10:07 - Le plus commenté c'était Éric Caron.
00:10:10 - Sur les métaphores, peut-être que...
00:10:12 parce que l'Inquisition laissait quand même à l'accusé le pouvoir de se repentir.
00:10:17 - Oui, même si souvent ça se finit cela.
00:10:19 - En fait c'est la mécanique.
00:10:21 La mécanique est plutôt en réalité celle des procès...
00:10:24 Pardon je vais vite.
00:10:25 Celle des procès saliniens avec un dossier tout à fait bien ficelé.
00:10:29 Maintenant rappelons juste une chose, c'est métaphorique.
00:10:31 Personne ne risque d'aller au goulag, personne ne risque d'être au risque.
00:10:35 Mais il y a des gens qui pourraient risquer leur job tout simplement.
00:10:38 Et ça, tous ces braves députés de gauche trouvent ça génial.
00:10:42 - Je n'ai pas suivi le détail, mais je suis bien au courant sur le fond de cette procédure.
00:10:46 Oui, sur le fond, ça m'a effectivement assez choqué.
00:10:49 J'ai vu qu'il y avait Denis Oliven qui s'en était mis ému, notamment sur Twitter.
00:10:52 Quelqu'un que je suis, dont les propos sont souvent assez mesurés,
00:10:54 et ne sont pas spécialement d'un camp ou d'un autre.
00:10:57 - Il est sur une gauche raisonnable.
00:10:59 - Et qui a une gérée aussi.
00:11:01 - Et finalement je trouve ça assez choquant.
00:11:03 Après, néanmoins, de manière plus générale, considérer qu'un média,
00:11:07 notamment un média qui traite de l'actualité générale, de l'actualité politique en particulier,
00:11:12 ce serait le cas également sur les radios bien sûr,
00:11:14 doivent faire preuve d'une certaine indépendance et d'une pluralité dans les opinions, c'est important.
00:11:18 - Voilà. Et puis je le disais, le plus commenté, c'est ce qu'a fait Emmerick Caron.
00:11:24 J'ai vu sur les réseaux sociaux.
00:11:26 - C'était quoi son commentaire ?
00:11:28 - C'était "Cobie, y a-t-il eu de mort à Gaza ?"
00:11:31 - Ah oui, la question à la question, mais ça c'était extraordinaire.
00:11:34 - Et il a répondu "je ne sais pas", il a dit "vous, patron de presse, vous ne lisez pas l'Ibé".
00:11:39 - Ah non mais c'est un délit vous savez maintenant.
00:11:43 Si vous n'avez pas lu l'Ibé là...
00:11:45 - Oui, c'est ça. Si vous n'avez pas lu l'Ibé, c'est que vous avez raté votre vie.
00:11:50 Allez, tout de suite, dans un instant, petite pause avec Félix Mathieu.
00:11:55 On verra les trois mots dans l'actu. Le réquisitoire du procureur.
00:11:58 - Les tensions entre un président et un premier ministre sont-elles inévitables ?
00:12:03 - On en parle dans un instant. Vous êtes les bienvenus. 0 826 300 300.
00:12:06 On est ravis de vous retrouver en cette nouvelle semaine. Bon lundi à tous.
00:12:10 - Les vraies voix sur le radio, 17h20h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:12:16 - On vous le dit pas assez, mais qu'est-ce qu'on est content de vous retrouver le lundi avec Philippe.
00:12:20 On s'appelle toutes les deux heures. Combien de temps encore de dodo et on arrive.
00:12:24 - On a même mis des horloges avec le comptarbon chez lui.
00:12:27 - Et quand on a deux secondes d'écart, on s'appelle. Ah mais non, il reste 57 secondes, toi t'es à 59. C'est un truc de fou.
00:12:33 - Les psychopathes, mon dieu. - Les psychopathes, c'est bien leur peu de cul.
00:12:39 - Allez, dans un instant, les trois mots dans l'actu. Bonsoir Félix. - Bonsoir tout le monde.
00:12:43 - De quoi parle-t-on ? - De ce congrès qui adopte officiellement, en ce moment même, l'entrée de l'IVG dans la Constitution.
00:12:48 De la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, qui réclame un cessez-le-feu à Gaza.
00:12:53 Et puis de ce procès d'un déraillement qui avait fait 11 morts le 14 novembre 2015 en Alsace.
00:12:59 En trois mots, ça donne avortement, trêve et déraillement.
00:13:01 - On en parle dans un instant. Tout de suite, le réquisitoire du procureur.
00:13:04 - Les vrais voix Sud Radio. Le réquisitoire du procureur, Philippe Bilger.
00:13:09 - Et c'est sur les tensions entre les deux principales têtes de l'exécutif que voulait requérir monsieur le procureur.
00:13:15 - En effet, il y a une tradition politique qui fait qu'à peine un premier ministre est nommé par le président de la réplique,
00:13:24 qu'immédiatement, dans les journaux informés, on commence à percevoir des tensions, des contradictions.
00:13:34 On cherche parfois, avec une sorte de volupté amère, tout ce qui va désaccorder les deux têtes de l'exécutif.
00:13:43 Et parfois, c'est faux. Mais lorsque ça arrive, il y a mille manières pour un premier ministre de s'opposer au président.
00:13:53 Et au risque de continuer à susciter l'ironie ou la gentillesse, je vais continuer à soutenir que, à l'heure actuelle,
00:14:06 le rapport du premier ministre Gabriel Attal avec Emmanuel Macron n'est pas aussi simple, limpide que d'aucuns le prétendent.
00:14:16 Certes, le gouvernement lui a été imposé, en deux temps, il n'a rien eu à dire.
00:14:23 Je pense pas qu'il était favorable à la nomination d'un ministre qui a saccagé son bilan rue de Grenelle.
00:14:30 Mais pour le reste, il introduit à petite dose, notamment sur l'arc républicain, où il contredit brillamment le président de la République,
00:14:41 des petites touches de contradictions qui montrent qu'il n'est pas décidé à être un clone d'Emmanuel Macron,
00:14:51 qu'il a du talent, qu'il a de l'orgueil, et que peut-être il commet des erreurs, notamment lorsqu'il concerne que les troupes de Poutine sont déjà en France
00:15:02 pour accabler le rassemblement national. Mais j'aime bien le fait que le couple, en ce moment, n'est pas aussi net que, par exemple, celui que nous pouvons former dans nos vies.
00:15:14 - Elisabeth Lévy, ça va virer au Giscard Chirac ou au Mitterrand Rocard, Macron à Tal ?
00:15:21 - Ça, j'en sais rien, mais il y a une donnée, si vous voulez, tout cela n'est peut-être pas simplement dû à l'immense intelligence et au brillant de notre jeune Premier ministre, qui est Poustoufle Philippe.
00:15:33 Non mais, je blague, vous, je blague gentiment, mais c'est vrai, il a évidemment beaucoup de qualités.
00:15:39 Et c'est aussi dû, tout simplement, à un fait qui ne vous aura pas échappé, c'est que c'est la fin de règne, en fait, qui a déjà commencé.
00:15:45 C'est-à-dire que si on était dans le premier quinquennat, je ne suis pas sûre que Gabriel Attal serait si indépendant que ça.
00:15:53 Et, de fait, là, il peut commencer à prendre un peu... parce que, si vous voulez, comment ça fonctionne aussi au quotidien, le pouvoir ?
00:16:01 Vous devez pouvoir "deliver", vous devez pouvoir donner des postes, des trucs, promettre, faire des promesses, quand je serai réélu, tu verras.
00:16:09 Mais, oui, Macron, il ne peut plus rien promettre à personne.
00:16:11 Si, il dépose d'ambassadeur avant son départ.
00:16:15 Tiens, d'ailleurs, au fait, moi, personnellement...
00:16:18 - Un mot de Tom Court ?
00:16:19 - Ce qui est sûr, c'est qu'il a sa personnalité, ça c'est certain, il a une singularité, comme on dit.
00:16:23 En revanche, j'ai quand même un peu peur qu'il tombe également, comme beaucoup d'autres avant lui, dans la communication, dans l'exercice de communication.
00:16:30 J'ai l'impression que, finalement, s'il n'y a pas une idée forte qui anime un petit peu un quinquennat, ou en tout cas ce qui reste d'un quinquennat,
00:16:38 ensuite, on est un petit peu empêtrés dans des exercices de ce type.
00:16:41 Donc, je pense que ça va être un show assez intéressant, mais les structures fondamentales des problèmes de la société ne vont pas être bougées d'un iota.
00:16:49 - Allez, merci beaucoup. En tout cas, tout de suite, les 3 mots dans l'actu, c'est Félix Mathieu.
00:16:55 - Les vraies voix sud radio. - Bonsoir Félix, 3 mots dans l'actu qui sont avortement, trêve et déraillement.
00:17:00 - 925 députés et sénateurs réunis en congrès sous les ors de Versailles.
00:17:04 Ils font entrer dans la constitution la liberté garantie à l'interruption volontaire de grossesse.
00:17:09 Des négociations en Égypte pour une trêve entre Israël et le Hamas.
00:17:12 La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, réclame un cessez-le-feu immédiat dans l'enclave palestinienne menacée de famine.
00:17:18 Et puis le déraillement d'une rame d'essai avait fait 11 personnes sur la ligne du TGV Est le 14 novembre 2015.
00:17:24 Drame occulté à l'époque par les attentats de la veille, le procès vient de s'ouvrir à Paris.
00:17:29 - Les vraies voix sud radio.
00:17:32 - Ils ont été l'objet d'âpres négociations à l'Assemblée nationale, puis au Sénat, quelques mots vont donc s'ajouter à l'article 34 de la constitution.
00:17:40 - La loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté garantie à la femme d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse.
00:17:47 - Après les votes de l'Assemblée, puis du Sénat, les parlementaires des deux chambres s'apprêtent maintenant à adopter officiellement cette réforme constitutionnelle.
00:17:54 Devant le Congrès réuni à Versailles, le Premier ministre, on l'entendait, Gabriel Attal, a donc voulu inscrire cette séquence dans la longue histoire du combat pour les droits des femmes.
00:18:02 - L'homme que je suis ne peut imaginer vraiment la souffrance physique d'alors, quand l'avortement était synonyme de clandestinité honteuse, de douleurs innommables et de risques fatales.
00:18:11 - Le premier combat fut celui du droit de vote et de la citoyenneté. Un combat entamé pendant la Révolution, incarné par Olympe de Gouges.
00:18:18 - Il fallut attendre, 1944, il y a 80 ans, les femmes sont vraiment citoyennes, enfin, elles ont le droit d'être élues et de voter.
00:18:26 - Ce pas de géant pour l'égalité, nous le devons à l'alliance des gaullistes, des communistes, des chrétiens démocrates et des socialistes, rassemblés autour de l'égalité.
00:18:34 - C'est la démonstration que les plus grands progrès sont le fruit de l'unité. Nous sommes le 26 novembre 1974, il y a 50 ans.
00:18:42 - Après l'engagement de Valéry Giscard d'Estaing, Simone Veil monte à la tribune de l'Assemblée nationale.
00:18:47 - Souvenons-nous des insultes qui fusent alors dans l'hémicycle à son endroit. Barbarie, nazisme, génocide, four crématoire et tant d'autres.
00:18:56 - Malgré les injures, Simone Veil ne cède pas. Malgré les insultes et les menaces, Simone Veil ne plie pas.
00:19:04 - Alors mesdames et messieurs les parlementaires, 50 ans plus tard, sous le regard de la famille de Simone Veil,
00:19:09 - que la force de vos applaudissements pour son combat et pour sa cause tonne plus fort encore que ses insultes et fasse définitivement justice à Simone Veil.
00:19:17 - Un droit à l'avortement constitutionnalisé en France met en recul aux Etats-Unis et en Europe de l'Est. La conférence des évêques de France opposée à cette réforme appelle aux jeunes et à la prière aujourd'hui.
00:19:28 - Position soutenue par le Vatican qui redit son opposition, je cite, à tout droit à supprimer une vie humaine.
00:19:34 - Elle était attendue finalement cette réaction, Philippe ?
00:19:38 - Sûrement. Moi, alors, très modestement, je n'aime pas du tout l'étau dans lequel on a voulu nous enfermer au nom de l'humanisme, de la redite d'un progrès.
00:19:53 - Personne, en ce qui me concerne, je n'ai jamais discuté le droit à l'avortement, même si bien sûr, je n'ai jamais, en tant qu'homme d'ailleurs,
00:20:04 est-ce que j'ai mon mot à dire ? Je n'ai jamais pavosé devant ce problème qui est dramatique.
00:20:12 - Mais vraiment, c'est grave.
00:20:13 - Mais deuxième élément, je n'aime pas l'idée qu'on veut nous forcer à adopter la constitutionnalisation de l'avortement
00:20:23 alors qu'on pense que c'est une grave erreur de l'inscrire dans la Constitution, mais que ça ne signifie pas que nous sommes des ringards sur le plan humain.
00:20:33 - Je pense qu'on va en débattre tout à l'heure, mais je veux juste dire un mot pour vous amuser, c'est que je constate qu'ils ont dit "toute femme a le droit de recourir à un avortement".
00:20:42 J'attends demain les ligues trans pour nous expliquer qu'on ne doit pas dire "femme" à ce sujet !
00:20:48 - On y reviendra, pardon Tom, bien entendu.
00:20:51 Deuxième mot, trêve, celle qui négocie en ce moment, même dans la capitale égyptienne, le CAIR.
00:20:57 - En tout cas, jamais les États-Unis n'avaient eu des mots aussi forts à propos de la situation à Gaza alors que Joe Biden se fait de plus en plus pressant vers son allié israélien quant au sort des civils palestiniens.
00:21:06 Sa vice-présidente Kamala Harris en appelle à un cessez-le-feu.
00:21:09 - Étant donné l'immense ampleur des souffrances à Gaza, il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat pendant au moins les six prochaines semaines, ce qui est actuellement sur la table.
00:21:26 Cela permettrait de libérer les otages et d'obtenir une aide importante.
00:21:31 Ce que nous voyons chaque jour est dévastateur.
00:21:35 Trop de palestiniens innocents ont été tués.
00:21:38 Kamala Harris qui demande aussi au gouvernement Netanyahou de faciliter l'entrée de l'aide humanitaire dans Gaza.
00:21:43 Troisième mot, l'ouverture du procès du déraillement mortel d'un TGV en Alsace.
00:21:46 - Il avait causé la mort de onze personnes le 14 novembre 2015, un drame largement occulté par les attentats.
00:21:51 La salle d'audience la plus grande du tribunal parisien a eu du mal à contenir les partis civils.
00:21:56 Les familles des victimes venus en nombre pour ce procès prévu jusqu'au 16 mai.
00:22:00 Vitesse excessive, freinage trop tardif, les causes principales de l'accident de cette rame d'essai du TGV Est sont identifiées.
00:22:06 Mais la justice devra déterminer les responsabilités de chacun, explique Gérard Schemla, l'avocat de la moitié des 90 partis civils.
00:22:13 - Nous allons avoir en face de nous des gens qui ont commis des erreurs grossières par manque de professionnalisme dans la conduite des essais.
00:22:21 Ils ont freiné deux kilomètres trop tard.
00:22:25 Et puis vous avez toutes les fautes organisationnelles par les firmes du groupe SNCF.
00:22:31 Vous en avez une qui sait comment il faut faire, vous en avez une autre qui décide comment il faut faire mais qui n'a pas la connaissance de celle qu'il savait.
00:22:38 C'est véritablement une incapacité à mutualiser les compétences.
00:22:43 On aimerait bien qu'ils sortent du déni.
00:22:46 On n'est pas dans la vengeance, on est simplement dans la justice.
00:22:51 - Des propos recueillis par Mathilde Julien.
00:22:54 - Merci beaucoup Félix Mathieu.
00:22:56 - Merci beaucoup. Allez vous rester avec nous dans un instant.
00:22:58 On reviendra sur le congrès du Parlement convoqué ce lundi à Versailles pour inscrire la liberté d'avorté dans la Constitution.
00:23:05 Et pour le moment pour vous l'IVG en la Constitution c'est anecdotique pour 71%, symbolique pour 17%, historique pour 7% et 5% une sécurité pour l'avenir.
00:23:14 Où datent vos appels au 0826 300 300 ?
00:23:16 Jean Potot est avec nous, politologue.
00:23:18 Petite question avant de partir en pub.
00:23:21 Est-ce que l'inscription de l'IVG dans la Constitution, est-ce que ce sera la mesure symbolique de la présidence Macron ?
00:23:29 Si on reprend l'étymologie, je ne vais pas faire le pédant, mais symbolique, "joindre ensemble" en grec, j'ai plutôt le sentiment que cette mesure dit "joint" en quelque sorte les Français.
00:23:42 Mais globalement oui c'est un symbole parce que c'est une manière de montrer pour le Président qu'il poursuit l'oeuvre de Simone Veil.
00:23:50 C'était bien les propos qu'on a entendus à l'instant de Gabriel Attal son Premier ministre.
00:23:54 On en parle dans un instant, 0826 300 300, soyez les bienvenus.
00:23:57 Cette émission a parfaitement bien démarré avec beaucoup de bonne humeur encore aujourd'hui.
00:24:02 Philippe Bilger, président de l'Institut de la Parole, Elisabeth Lévy, directrice de la rédaction de Causer et Tom Connan, éditorialiste et auteur de Pollution, publié chez Albin Michel.
00:24:10 On vous souhaite la bienvenue, tout de suite le Grand Débat du Jour.
00:24:12 Je suis très émue, c'est un grand jour.
00:24:18 Le premier pays au monde à inscrire l'IVG dans sa Constitution.
00:24:21 A titre personnel, je suis très attaché à ce droit comme Marine Le Pen.
00:24:24 Ce n'est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux.
00:24:27 Le droit à l'avortement n'est pas menacé.
00:24:29 Et est-ce qu'il est utile de faire entrer tous les droits sociaux ?
00:24:31 C'est une avancée de droit humain fondamentale.
00:24:33 On va pouvoir sanctuariser tout simplement la liberté des femmes.
00:24:36 C'est aussi un message envoyé aux Américaines, aux Hongroises, à toutes les femmes qui partout dans le monde ne peuvent pas avoir accès à l'IVG.
00:24:43 Et donc la France devient le premier pays, en tout cas aujourd'hui contemporain, à faire entrer le droit à l'avortement dans la Constitution.
00:24:52 Après le vote à l'Assemblée, puis au Sénat, ce sont 925 parlementaires des deux assemblées qui se sont réunis au Congrès de Versailles aujourd'hui pour voter solennellement cette réforme constitutionnelle.
00:25:02 Alors parlons vrai. Trouvez-vous que l'IVG, à l'image de l'abolition de la peine de mort ou du principe de précaution, n'a rien à faire en la Constitution ?
00:25:08 Ou trouvez-vous au contraire que la Constitution doit aussi porter en elle des symboles et des principes ?
00:25:12 Craignez-vous qu'un jour l'IVG soit mis en cause en France ?
00:25:15 Et à cette question, l'IVG dans la Constitution c'est, vous dites anecdotique pour 70% d'entre vous, 19% symbolique, 6% historique, 5% une sécurité pour l'avenir.
00:25:25 Voulez réagir ? Aude attend vos appels au 0826 300 300.
00:25:29 Et dans un instant on va en parler avec Jean Poteau, politologue. Merci en tout cas d'avoir accepté notre invitation.
00:25:35 Philippe Bilger. - Pardon, j'ai été trop long tout à l'heure parce que j'ai télescopé les sujets. Mon premier point c'est de dire que c'est un immense détournement de l'essentiel.
00:25:46 Je veux dire, Emmanuel Macron avait mille raisons pour nous obliger à nous consacrer à quelque chose qui n'est pas fondamental alors qu'il y a d'autres choses qui auraient dû nous solliciter.
00:25:59 Deuxième élément, je refuse qu'on me dise que parce que je trouve que la constitutionnalisation est une absurdité, que je ferais un ringard qui serait en quelque sorte hostile au droit à l'avertement.
00:26:14 C'est complètement faux. Et troisième élément, je trouve extrêmement dangereuse cette pente qui consiste à introduire en effet, comme l'a dit Gérard Larcher,
00:26:26 des droits sociaux dans la constitution. Ils terminent malheureusement, la droite et le centre au Sénat ont montré en réalité leur absolue lâcheté et leur démalogie totale.
00:26:39 - Tom Collins. - Je pense que ce n'est pas du tout une question d'être ringard ou pas ringard, progressiste ou pas progressiste, c'est une question assez pragmatique.
00:26:45 Effectivement aujourd'hui le droit à l'avortement heureusement n'est pas menacé. Il ne me semble pas qu'il y ait un parti important qui milite pour sa suppression, fort heureusement.
00:26:53 Néanmoins demain il pourrait l'être. Donc voilà, ça peut être une garantie, effectivement. Aujourd'hui c'est peut-être superfétatoire, parce qu'elle est déjà assez protégée, encore une fois, heureusement, je répète volontairement.
00:27:04 Mais demain, voilà, il pourrait y avoir un autre gouvernement en place, un changement de majorité qui milite à un moment donné.
00:27:10 - Vous l'imaginez, Tom ? - Non, je ne l'imagine pas aujourd'hui, mais c'est pour cette raison en réalité que la constitutionnalisation sera une garantie.
00:27:17 On ne reviendra pas dessus. En revanche, je pense qu'effectivement le débat doit être assez rapidement, donc pas terminé, mais achevé.
00:27:24 Parce que justement il n'y a pas débat sur le fond. La plupart des Français et même la plupart des partis en réalité sont favorables, heureusement, à la conservation de ce droit.
00:27:33 Donc, sanctuarisons-le, c'est un peu difficile à dire. Comme ça, on peut passer à autre chose, c'est-à-dire à d'autres réformes essentielles.
00:27:40 - Élisabeth Lévy. - Si la société... Parce qu'en fait, le problème, s'il y avait une majorité importante dans les assemblées, pour le supprimer,
00:27:50 ça voudrait dire que la société a évolué dans ce sens et à un moment, la constitutionnalisation ne protège de rien du tout.
00:27:56 Ce qu'on met dans une constitution, on peut l'enlever, mon cher Tom. - C'est compliqué quand même, de modifier la constitution.
00:28:01 - Non, mais ce que je veux dire, c'est que dans l'hypothèse où vous vous placez, ça voudrait dire qu'il y a un basculement de la société.
00:28:07 Ce ne sont pas des sujets, simplement, qui sont dans l'ère politique. - Ça pourrait arriver.
00:28:12 - Pardon, excusez-moi, je vais quand même néanmoins essayer d'aller au bout de mon propos.
00:28:17 Donc, moi j'ai un peu la pression, si vous voulez, moi je trouve que ça n'a pas grand intérêt, mais c'est pas non plus un scandale.
00:28:23 En fait, si vous voulez, ça n'ajouterait à la seule chose, c'est que je voudrais effectivement qu'on se rappelle,
00:28:29 et je cite l'exemple du pape François qui est l'idole des gauchistes.
00:28:33 Donc le pape François est contre l'IVG parce que les croyants sont contre l'IVG tant qu'on n'empêche pas les femmes d'accéder à ce droit,
00:28:42 tant qu'on ne le conteste pas pour elles, ce qui serait une remise en cause de la loi.
00:28:47 C'est-à-dire, on a le droit, si vous voulez, d'être personnellement, que ce soit pour le pratiquer, pour le subir,
00:28:53 pour ce que vous voulez, contre, sans se faire traiter de tout.
00:28:57 Et la deuxième chose, c'est que moi j'aimerais quand même qu'un jour on parle, on dit, on poursuit l'œuvre de Simone Weil.
00:29:02 Vous l'avez tous écouté, Simone Weil a commencé son propos en disant "l'avortement c'est toujours un drame".
00:29:07 Or aujourd'hui c'est devenu un peu, parce que le nombre d'avortements n'a pas baissé avec la contraception.
00:29:13 Donc je trouve qu'il ne faut pas non plus avoir une espèce de légèreté en disant "c'est égal, c'est mieux d'y arriver avec la pilule quand même", non ?
00:29:21 - Est-ce que c'est possible de dire à la fois ? - Non.
00:29:23 - On va laisser Jean Poteau nous expliquer. Alors il y avait deux axes finalement dans ce grand débat.
00:29:32 C'était de dire "oui, constitutionnaliser ou pas" et deuxième autre, l'acte finalement, le côté politique.
00:29:39 Parce que c'est un peu avant 8 mars, on est vraiment dans une conjoncture qui fait que l'événement prend peut-être une ampleur un peu plus politique.
00:29:49 - Quand vous avez une décision politique de nature juridictionnelle ou constitutionnelle qui va aboutir à une révision constitutionnelle,
00:29:58 vous ne pouvez pas faire abstraction, j'allais dire, de la petite politique qui va derrière.
00:30:03 Ça fait en quelque sorte un peu partie du paquet.
00:30:06 C'est-à-dire presque un peu peut-être malheureusement.
00:30:09 Bon là il y a un enjeu qui est très important, qui est celui effectivement d'une sorte de protection de la loi Veil.
00:30:15 Alors en l'inscrivant dans le marbre, si je puis dire, de la constitution.
00:30:20 Tom Conan a raison, c'est plus facile de changer une loi ordinaire, comme la loi Veil, que de changer ou de modifier la constitution.
00:30:29 Les conditions juridiques et institutionnelles du changement de la constitution sont lourdes.
00:30:34 Je rappelle en quelques mots, article 89, il faut que le texte soit voté à la virgule près, à la majorité simple, par chacune des deux chambres.
00:30:42 Et après il y a deux options, référendum ou congrès, avec majorité des trois cinquièmes.
00:30:46 Là il faut que 555 des 925 parlementaires votent le texte à Versailles aujourd'hui.
00:30:53 Bon ça c'est la règle.
00:30:54 C'est quand même plus compliqué, pardon Madame Lévy, c'est un peu plus compliqué de modifier la constitution qu'une loi simple.
00:31:00 Oui un peu plus bien sûr, vous avez raison.
00:31:02 Qui peut passer, j'allais dire, un peu facilement.
00:31:04 Là où je suis aussi un peu embêté, c'est que j'ai tendance, je vais consulter d'ailleurs peut-être si vous permettez,
00:31:08 parce que je suis plutôt d'accord avec les trois personnes qui se sont exprimées avant moi,
00:31:12 tout en étant aussi réservé sur chacun des arguments.
00:31:16 Alors je veux dire, c'est pas...
00:31:18 Vous fermez en même temps !
00:31:19 Nous vous écoutons !
00:31:20 Je pratique en même temps, je suis sur une très mauvaise pente, je crois qu'on vient.
00:31:24 Bon, Philippe Bilger, vous avez raison de dire que finalement, cette histoire en quelque sorte ranime un débat
00:31:34 ou se saisit d'une revendication pour la mettre à l'agenda politique.
00:31:38 Bon, cela dit aussi, dans la constitution, il y a déjà des droits sociaux.
00:31:43 Alors je veux dire, c'est pas vrai.
00:31:45 Pas dans la constitution du 4 octobre 1953, mais dans le préambule de 46,
00:31:49 qui est dans le bloc de constitutionnalité, c'est-à-dire sur lequel le conseil constitutionnel peut s'appuyer pour rendre des décisions,
00:31:57 c'est dans le préambule de 46, qui est un préambule très social.
00:32:01 Et la déclaration des droits de l'homme, et du citoyen de 1789, qui est aussi dans le bloc de constitutionnalité,
00:32:08 et qui contient aussi les droits de la propriété, etc.
00:32:11 Merci Tom, sauf que l'IVG n'était pas véritablement encore dans la constitution des droits de l'homme et du citoyen du 25 août 1989.
00:32:18 Mais d'autres droits et libertés.
00:32:19 C'était plutôt dans le texte de l'âme de gauche, la pauvre, qui était la déclaration du droit des femmes,
00:32:23 et qui s'est fait guillotiner parce qu'elle était trop audacieuse.
00:32:27 Alors, donc, il y a déjà des droits sociaux.
00:32:31 Deuxième élément par rapport à Elisabeth Lévy, je suis parfaitement d'accord avec vous,
00:32:34 il faut poursuivre l'œuvre de Simone Veil, et en particulier, il faudrait, un,
00:32:41 beaucoup plus multiplier les campagnes vis-à-vis de la contraception, ça c'est évident,
00:32:46 deuxièmement, rendre un peu plus égalitaire l'accès à l'interruption de grossesse,
00:32:50 quand vous voyez les différences qu'il y a par exemple entre les pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
00:32:56 C'est une différence qui va parfois du simple au double par rapport à mille femmes.
00:33:01 - Comme pour le reste de la médecine et de la santé en fait.
00:33:04 - Exactement. - Vous avez parfaitement raison.
00:33:07 - En revanche, là où je suis un petit peu plus réservé, c'est que vous dites des tendances lourdes,
00:33:12 il faut des tendances lourdes dans la société pour remettre en cause la loi sur l'avortement.
00:33:16 Parlez-en aux femmes polonaises, ça n'a pas été tout à fait leur lot, si je puis dire,
00:33:21 jusqu'à ce que le gouvernement Kaczynski, enfin en fait, officiellement autre que Marozeski,
00:33:30 mais officieusement Kaczynski, dégage aux dernières élections législatives,
00:33:35 autrement dit que le gouvernement hyper réactionnaire de PiS soit renvoyé en quelque sorte dans l'opposition.
00:33:41 - Mais vous avez raison, mais là vous parlez quand même d'un cas très particulier,
00:33:44 parce que le passage d'un pays catholique, si vous voulez, d'anthropologie catholique,
00:33:48 qui est comme ça complètement déstructuré par le communisme, qui revient au catholicisme,
00:33:53 je pense que le cas de la Pologne, anthropologiquement, est beaucoup plus compliqué que le nôtre,
00:33:58 si vous voulez, enfin, ce que je voulais dire.
00:34:00 - Je connais plutôt bien la Pologne, vous m'en ferez crédit,
00:34:03 juste pour dire qu'une évolution législative peut apparaître assez rapidement,
00:34:12 et je pense que pour les femmes, il y a cette protection quand même de la Constitution.
00:34:16 Mais je termine, je ne pense pas, au bout du compte, qu'il faut toucher à la Constitution comme ça.
00:34:22 Moi je reviens à la lettre de Montesquieu, "il ne faut légiférer que d'une main tremblante",
00:34:26 et pour le coup sur la Constitution c'est encore pire.
00:34:29 Il y a trop de bêtises qui ont été faites en réformant la Constitution comme ça,
00:34:33 pour le plaisir d'avoir une révision constitutionnelle accrochée à son chapeau.
00:34:37 La dernière c'était 2008, Nicolas Sarkozy, avec deux magnifiques conneries, pardon de le dire,
00:34:42 la non-capacité à pouvoir se représenter une troisième fois,
00:34:47 - Oui, vous avez raison.
00:34:48 - ça c'était quand même une véritable erreur de casting,
00:34:51 quand on pense que cette révision constitutionnelle est passée à une voix,
00:34:56 pour les 3/5e, et effectivement la loi sur le cumul des mandats,
00:34:59 dont tout le monde s'accorde à dire aussi que ça crée des parlementaires...
00:35:02 - Et le principe de précaution, pardon, mais c'est...
00:35:04 - Mais ça c'est plus vieux, c'est 2002.
00:35:05 - Oui mais c'est Chirac.
00:35:06 - C'est sûr, c'est des sujats de Chirac.
00:35:08 - On part au standard, 0826-300, Céline attend depuis longtemps de Bordeaux.
00:35:12 Céline, une petite... Qu'en pensez-vous vous ?
00:35:15 - Alors moi je pense que c'est carrément anecdotique,
00:35:18 et moi ce qui me choque le plus c'est le fait que l'ADN de la loi Veille est un peu été vidé.
00:35:23 C'est-à-dire qu'il n'y a plus la nécessité d'avoir un délai de réflexion,
00:35:28 il n'y a plus nécessairement la nécessité de passer devant un médecin
00:35:31 pour avoir en effet ce temps de réflexion, etc.
00:35:36 Et voilà, les délais qui sont allongés,
00:35:38 je trouve que ça c'est plus inquiétant que le fait de constitutionnaliser ou pas le droit à l'IVG.
00:35:44 Voilà, moi c'est plutôt ça qui m'inquiète en fait,
00:35:46 à une période où il y a un nombre d'IVG record et une natalité en berne.
00:35:51 - Philippe Hulge.
00:35:53 - Comment Jean Petau, moi ce qui me choque un petit peu,
00:35:57 c'est cette volonté de nous imposer la constitutionnalisation de l'avortement
00:36:04 pour faire passer ceux qui ne mettaient pas en cause le droit à l'avortement
00:36:11 pour des conservateurs obtus.
00:36:14 Est-ce qu'il n'y a pas là une sorte de redite de pléonasme démocratique
00:36:20 qui est humaniste, qui est un peu choquant
00:36:23 et qui montre à quel point on pourrait presque manipuler ?
00:36:28 - Je suis assez d'accord avec vous cher Philippe.
00:36:32 Moi, mon opinion n'a pas d'intérêt particulier, si je puis dire.
00:36:39 Il ne me viendrait jamais à l'esprit, si je puis dire,
00:36:42 de renvoyer des personnes qui montrent par exemple une réserve
00:36:47 à l'égard de l'interruption de l'hôpital de grossesse,
00:36:49 ou en tous les cas une réserve face à la constitutionnalisation de ce droit
00:36:53 dans le rang des ringards et des réactionnaires.
00:36:56 Je trouve ça parfaitement injustifié et surtout parfaitement malsain
00:37:01 parce qu'on voit bien qu'à un ordre moral,
00:37:05 qui est celui de l'interduction de l'IVG,
00:37:07 répond d'une certaine façon une autre injonction
00:37:10 presque à résidence idéologique.
00:37:12 Moi, ça me gêne et ça a tendance à me ranger pratiquement
00:37:18 dans le camp de celui de ceux qui sont un peu ainsi ostracisés.
00:37:25 Ma première recherche en sciences politiques il y a très longtemps,
00:37:28 je ne vais pas vous raconter ma vie, j'étais tout jeune,
00:37:31 ça a été l'évolution des mentalités en Maine-et-Loire
00:37:33 à travers le débat sur la loi Veil.
00:37:36 C'était entre 1976 et 1978.
00:37:40 C'était absolument passionnant parce que dans ce département
00:37:43 parfaitement conservateur, le Maine-et-Loire,
00:37:45 avec une très forte influence de l'Église,
00:37:47 on voyait, vous vous rendez compte, il y a près de 50 ans,
00:37:50 on voyait se dessiner des tendances lourdes
00:37:54 entre les différentes options.
00:37:56 Évidemment, Philippe, ça vous dira quelque chose,
00:37:58 parce que vous êtes évidemment le plus âgé
00:38:01 par rapport aux tout jeunes qui sont arrivés dans les studios.
00:38:04 Il y avait Jean Foyer par exemple,
00:38:06 comme député du Maine-et-Loire,
00:38:15 qui était hostile, il avait été garde des Sceaux
00:38:17 sous le général de Gaulle,
00:38:19 qui était radicalement hostile à la loi Veil.
00:38:21 Et donc, ce qui est tout à fait intéressant,
00:38:23 c'est que de certaine façon, peut-être qu'il y a Emmanuel Macron,
00:38:25 qui a une façon d'allumer un contre-feu
00:38:27 par rapport à une situation politique qui n'est pas brillante,
00:38:29 c'est une façon, peut-être, justement, je rejoins ce qu'a dit Cécile,
00:38:31 avant la Journée Internationale des Femmes,
00:38:35 de faire parler d'autres choses.
00:38:37 Et puis, encore une fois,
00:38:39 c'est peut-être bien de s'accrocher à une révision constitutionnelle.
00:38:42 C'est la première fois depuis 2008,
00:38:45 à son paletot, comme on dit en matière de Tour de France.
00:38:48 - Ah, qu'est-ce qu'on l'aime Jean Poteau !
00:38:50 On adore, on adore, on vous adore.
00:38:52 - Merci beaucoup pour cet agréable moment avec nous.
00:38:55 Si vous aviez été dans le studio avec nous,
00:38:58 on vous aurait gardé pour le "Qui sait qui qui l'a dit ?"
00:39:00 Mais il faudra venir la prochaine fois.
00:39:02 Vous auriez peut-être tenté votre chance.
00:39:04 - Il ferait une vraie voix parfaite.
00:39:06 - Absolument, on peut lui proposer d'ailleurs.
00:39:08 Je lui ai déjà proposé.
00:39:09 Mais il a dit que quand il sera à Paris, il sera avec nous.
00:39:11 - Il a dit que quand Philippe David ne sera plus là.
00:39:13 (Rires)
00:39:15 - Condition sine qua non.
00:39:16 - Non, non, il n'a pas dit ça.
00:39:17 - Mais Jean, un mot de vous et pam, il disparaît.
00:39:19 (Rires)
00:39:21 - Bien entendu.
00:39:22 Allez, vous restez avec nous Céline, dans un instant,
00:39:24 vous allez jouer au "Qui sait qui qui l'a dit ?"
00:39:26 avec nos vraies voix du jour.
00:39:27 On vous souhaite la bienvenue.
00:39:28 On revient dans un instant.
00:39:29 Et les vraies voix, tous les jours, du lundi au vendredi,
00:39:32 on a l'impression que c'est un commerce
00:39:34 qui ouvre tous les jours à 17h et qui ferme à 20h.
00:39:37 Vous rentrez comme vous êtes, vous connaissez la pub.
00:39:40 0826 300 300.
00:39:42 Aude sera avec vous, bien entendu.
00:39:45 C'est Céline qui est avec nous de Bordeaux.
00:39:47 Rebonsoir Céline.
00:39:48 Vous êtes prête ?
00:39:49 - Oui, bonsoir.
00:39:50 - On envoie ?
00:39:51 - Allez.
00:39:52 - On envoie la sauce.
00:39:53 - Allez, Lucie.
00:39:54 - Les vraies voix Sud Radio, le quiz de l'actu.
00:39:56 - Et ce quiz de l'actu, vous répondez en premier,
00:39:58 et ensuite ce sont nos vraies voix qui répondent
00:40:00 si vous n'avez pas la bonne réponse.
00:40:02 On commence par trois points.
00:40:04 Un "Qui sait qui qui l'a dit ?"
00:40:05 Marine Le Pen fait de plus en plus du "en même temps".
00:40:09 - Céline.
00:40:10 - Euh, dis-moi.
00:40:11 - Bonne réponse de Céline qui marque trois points.
00:40:14 - Ouh là là là là là.
00:40:16 - Je sens qu'on est mal barrés.
00:40:18 - Elle l'a fait gagner, elle est sympa.
00:40:21 - Elle envoie du lourd.
00:40:23 - Elle envoie du bon.
00:40:24 - Avec un petit ton calme, l'air de rien.
00:40:27 - Paramnard.
00:40:29 - "Qui sait qui qu'il a répondu ?"
00:40:31 C'est une question à trois points.
00:40:33 "Qui sait qui qu'il a répondu à la question
00:40:35 député, sénateur, qui fait partie de l'arc républicain ?
00:40:38 Ils ont tous été élus par les Français.
00:40:41 L'arc républicain, je ne sais même pas ce que ça veut dire."
00:40:44 - Céline, vous avez dit quoi ?
00:40:46 - Gabriel Attal.
00:40:47 - C'est une femme.
00:40:49 - Qui a un poste très très élevé aussi.
00:40:52 - Une femme intelligent.
00:40:54 - Mélou B.
00:40:55 - Non.
00:40:56 - Elle est présidente.
00:40:58 - Elle est présidente.
00:40:59 - Elle est présidente.
00:41:00 - Oui, allez-y.
00:41:01 - J'ai un doux sur son nom.
00:41:02 - Yael Broun-Pibé.
00:41:03 - Bonne réponse.
00:41:04 - J'ai dit la fonction.
00:41:05 - On partage.
00:41:06 - Un point et demi chacun.
00:41:08 - Je lui donne deux points parce que c'est vrai que j'ai l'air sympa.
00:41:11 - Deux points pour Tom, un point pour...
00:41:12 - Je suis sympa.
00:41:13 - De toute façon, je pense qu'on va tous perdre.
00:41:15 - Céline, vous ne l'aviez pas Céline, on est d'accord ?
00:41:20 - Je l'avais sur le bout de la langue.
00:41:22 - Menteuse.
00:41:25 - Elle a le nez qui s'allonge.
00:41:28 - Question "Qui c'est qui ?" qui est la 10 de points.
00:41:30 - Je propose que la dissuasion nucléaire soit inscrite dans la Constitution comme élément inaliénable.
00:41:36 - Céline.
00:41:37 - Macron ?
00:41:39 - Marine.
00:41:40 - Bonne réponse de Philippe Billiger, Marine Le Pen.
00:41:42 - Vous l'appelez Marine vous ?
00:41:43 - Oui.
00:41:44 - C'est une familiarité.
00:41:46 - "Qui c'est qui ?" qui l'a dit a deux points.
00:41:48 - Je ne voterai plus pour Marine Le Pen aux présidentielles.
00:41:51 - Mena.
00:41:54 - Pardon.
00:41:55 - Alors, -3.
00:41:56 - Non, non, mais Céline vous l'avez dit ou pas ?
00:41:58 - Non, désolée, non.
00:41:59 - Bon alors, mais deux points à Elisabeth Lévy qui a été magnanime et qui avait laissé deux points à...
00:42:03 - Vous laboriez les femmes, il y en a marre.
00:42:06 - Et quand je pense, vous vous rendez compte qu'il était magistrat, il incarne la justice, la modération, la raison, les coïnimités.
00:42:13 - Ah non mais vraiment.
00:42:14 - Et la violence.
00:42:15 - Mais non, vous êtes une femme de transgression.
00:42:18 - Voilà.
00:42:19 - Elisabeth partait du principe...
00:42:20 - Oh il m'aurait séché au tribunal alors.
00:42:22 - Elisabeth partait du principe que le "Qui c'est qui ?" qu'il a dit, ce sont d'autres personnes.
00:42:27 - Oui, oui, c'est ça.
00:42:28 - C'est une zone de non-droit.
00:42:29 - C'est pour qui là ?
00:42:31 - Je le ferai.
00:42:32 - Un point pour Elisabeth Lévy.
00:42:33 - Bah oui, quand même.
00:42:34 - Elle avait donné...
00:42:35 - Et moi aussi, tous les résultats sont dans ma tête.
00:42:37 - Donc, Philippe Billiger, à le point.
00:42:40 - Vous.
00:42:41 - Oui.
00:42:42 - Allez, "Qui c'est qui ?" qu'il a dit, écoutez bien Céline, c'est pour vous.
00:42:45 Vous faites bien d'être chez vous Céline, parce qu'ici ça va mal finir.
00:42:49 Savo, trois points.
00:42:50 La France insoumise est un danger pour la société.
00:42:53 - Céline, c'est un député assez médiatique.
00:42:57 Très médiatique.
00:42:58 - Un ancien maire.
00:42:59 - Oui, et ancien journaliste.
00:43:01 Céline ?
00:43:03 - Ah non, déconne.
00:43:04 - Karl-Oliv !
00:43:05 - Bonne réponse, Karl-Oliv.
00:43:07 - Là c'est indiscutable.
00:43:08 - Mais il est ancien député, il est député.
00:43:10 - Oui, donc député, ancien journaliste.
00:43:12 - Ancien journaliste, il a dit.
00:43:13 - Il faisait le foot sur Canal+.
00:43:15 - Ok, ok.
00:43:16 - Allez, "Qui c'est qui ?" qu'il a dit.
00:43:18 - N'essayez pas de tricher Céline.
00:43:19 - C'est une question à un point.
00:43:22 Sept ans de macronisme ont affaibli la France.
00:43:25 Céline ?
00:43:26 - Si, si, à Marseille, allez.
00:43:30 - Céline, l'embauchade ?
00:43:32 - À Marseille.
00:43:33 - Bordelà.
00:43:34 - Bonne réponse de Philippe Billiger, elle a été plus rapide.
00:43:37 Ah bah là vous vous rattrapez.
00:43:38 - C'est vraiment pas 3.111, vous plaisantez.
00:43:41 - Mais franchement, pourquoi 1 ?
00:43:43 - Parce que c'était facile.
00:43:44 Et en plus, c'est Elisabeth Lévy qui vous l'a donné, vous n'avez rien dans le jambes le man.
00:43:48 - Éménard, c'était pas facile.
00:43:50 - Bah c'était un point aussi.
00:43:51 - Pas du tout aussi facile que ça.
00:43:52 - Bah il fallait écouter "Cieux de radio" ce matin.
00:43:53 - Oui c'est ça, c'est sûr.
00:43:54 - Allez, il reste 49 secondes.
00:43:57 "Qui c'est qui ?" qu'il a dit à deux points Céline.
00:43:59 C'est le moment de vous rattraper, la planète est en train de crever,
00:44:01 nos conditions sur Terre sont menacées.
00:44:05 C'est une femme dont le prénom rime avec Céline.
00:44:09 - Ouais.
00:44:10 - Ah oui.
00:44:11 - Avec Céline ?
00:44:12 - Ah oui, bien sûr.
00:44:13 - Et dont le patronyme est un grand philosophe.
00:44:16 - Suisse.
00:44:18 - Et si ça continue, on finira tous dans le...
00:44:22 - Mire.
00:44:25 - Cendrillon Rousseau !
00:44:26 - Cendrillon Rousseau !
00:44:27 - Elisabeth Lévy a été la plus rapide.
00:44:28 - Voilà, c'était...
00:44:29 Bon, écoutez, j'ai essayé de vous aider.
00:44:31 - Malgré les indications que vous avez fournies.
00:44:33 - Elles étaient pour vous aussi.
00:44:35 - Mais moi, je me suis abstenue.
00:44:37 - Les autres...
00:44:38 - Oh là là là là là là là !
00:44:40 - Ah mais c'est énorme.
00:44:42 - C'est scandalisé !
00:44:44 - Ah oui, au nom des scandalisés.
00:44:46 - Allez, les points, allez.
00:44:47 - Le verdict, Elisabeth Lévy a gagné.
00:44:49 Elisabeth Lévy a gagné avec la bagatelle de 8 points,
00:44:52 devant Philippe Billiger et Céline 3 points et Tom Connane 2.
00:44:56 - Eh ben bravo, bravo Céline quand même d'avoir joué avec nous,
00:44:58 vous étiez pas mal, c'est bien.
00:44:59 - Merci Céline.
00:45:00 - Céline, quand vous passez par les studios, venez nous voir, s'il vous plaît.
00:45:04 - Avec plaisir.
00:45:05 - On vous fait des gros bisous, merci d'avoir joué avec nous,
00:45:07 merci d'avoir passé du temps.
00:45:09 Dans 10 minutes, la tour de table de l'actu des vrais voix, Philippe Billiger.
00:45:12 - Alors, les love rooms, c'est quelque chose qui excite beaucoup Philippe Billiger.
00:45:17 - C'est quoi ?
00:45:18 - Les love rooms, c'est vrai ?
00:45:21 - Les chambres d'amour.
00:45:22 - J'hésite alors, on va dire que ça sera une surprise.
00:45:24 J'hésite entre deux.
00:45:25 - La NASA qui recherche des volontaires pour vivre sur Mars.
00:45:29 - D'accord, écoutez, après tout ça, j'ai hâte de revenir après la pub.
00:45:33 A tout de suite.
00:45:34 Les vrais voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:45:40 - Autour de cette table chatoyante, j'ai envie de dire,
00:45:43 Philippe Billiger est avec nous, Tom Conan et Elisabeth Lévy qui a mis ses lunettes de soleil.
00:45:48 - Je chateais.
00:45:49 - Qu'est-ce qu'il se passe ?
00:45:50 - Ah oui, pardon, je me chateais.
00:45:51 Je ne trouvais pas les autres, c'est pour lire quelque chose.
00:45:54 - Dans un instant, Félix Mathieu, on parle de quoi ?
00:45:57 - On va partir dans le Gard où l'imam Mahjoubi ne reviendra pas de sitôt.
00:46:00 Le juge des référés, la juge des référés vient de valider son expulsion.
00:46:03 - On en parle dans un instant.
00:46:05 - La France échoue au pied du podium d'un classement international
00:46:08 devancé par le Japon, Singapour et le Qatar.
00:46:11 Cet échec ne va pourtant pas nous faire pleurer,
00:46:13 puisque c'est le podium mondial de la dette par habitant.
00:46:16 En effet, la dette par habitant a atteint en France au 31 mars 2023
00:46:20 la bagatelle de 56 226 euros et a encore empiré depuis.
00:46:26 Mais la question qui se posait, la faute à qui ?
00:46:29 Et les réponses sont multiples, même si, à mon avis,
00:46:32 les premiers coupables sont la classe politique
00:46:34 qui a dirigé la France depuis 50 ans.
00:46:36 Pourquoi 50 ans ?
00:46:37 Parce que le dernier budget en équilibre date de 1974.
00:46:41 Il y a donc 50 ans, un budget voté sous Pompidou
00:46:45 et exécuté par Valéry Giscard d'Estaing.
00:46:47 1974, année de finale de Coupe du Monde
00:46:50 où les Pays-Bas de Creuil sont tombés face à la RFA de Beckenbauer
00:46:53 où le tube de l'été s'appelait "Le Mal-Aimé de Claude François"
00:46:56 et où le film numéro 1 au box-office France était "Emmanuel".
00:46:59 Bref, une éternité.
00:47:01 Depuis, plus un budget en équilibre.
00:47:03 Même dans les années Jospin où, avec 4% de croissance,
00:47:06 record depuis l'Extrême Glorieuse,
00:47:08 on s'est toujours arrangé à dépenser plus qu'on ne gagnait,
00:47:11 malgré de grosses recettes, puisque la France est parmi les pays
00:47:14 les plus taxés au monde.
00:47:15 Vérité qui a été confortée au cours de ces 50 dernières années.
00:47:19 Nous sommes les premiers en Europe pour ce classement,
00:47:21 suivi de près par, accrochez-vous bien, la Grèce,
00:47:24 qui a dû avoir recours à trois plans de sauvetage drastiques
00:47:27 pour éviter une faillite totale.
00:47:29 Une faillite qui n'est peut-être pas si loin que ça pour nous,
00:47:31 Philippe Bilger.
00:47:32 - La Grèce va mieux, je crois.
00:47:34 - Elle allait tellement mal que c'est pas difficile.
00:47:36 - Non, non, mais la croissance est très bonne en Grèce en ce moment.
00:47:39 Mais je voudrais faire appel aux puits de science que vous êtes.
00:47:42 - Merci.
00:47:43 - Philippe, non mais réellement,
00:47:45 et comme j'attends avec impatience la réponse,
00:47:48 que pensez-vous de la théorie qui veut qu'un certain déficit
00:47:53 soit très bon pour les affaires d'un État ?
00:47:57 - Un certain déficit est très bon quand c'est pour des investissements,
00:48:00 mais je vais vous dire, quand c'est pour dépenser beaucoup plus
00:48:02 qu'on ne gagne, c'est catastrophique.
00:48:03 Je vais vous prendre un exemple, le franc n'a pas été dévalué
00:48:06 de 1803, le franc Napoléon de mémoire, à 1919.
00:48:09 C'est pourquoi on a dévalué en 1919.
00:48:11 Parce qu'il y avait toute la dette des industries d'armement
00:48:13 de la Première Guerre mondiale qui a obligé à dévaluer.
00:48:15 Mais là, on est obligé de dépenser des milliards pour faire la guerre.
00:48:17 Là, on peut dépenser des milliards pour faire n'importe quoi.
00:48:20 - Non mais Philippe, merci d'avoir fait ce sujet,
00:48:22 parce qu'en fait, la réalité, c'est que nous sommes totalement
00:48:24 dans la main des Allemands.
00:48:26 Le jour où les Allemands, et qui financent via l'euro notre dette,
00:48:29 le jour où ces gens-là décident que nous sommes la Grèce,
00:48:32 et que ça commence à bien faire de subventionner des Français
00:48:36 qui en gros dépensent plus qu'ils ne gagnent,
00:48:38 c'est-à-dire qu'ils ne fabriquent, nous ne produisons
00:48:41 de moins en moins de choses, et par contre,
00:48:43 si vous voulez, nous sommes très à cheval sur nos dépenses.
00:48:46 C'est-à-dire que dès que vous voulez couper dans quelque chose,
00:48:48 la réalité, c'est que notre système social dispendieux
00:48:51 qui pousse un certain nombre de gens à ne pas travailler
00:48:54 est intenable parce que tout cela est fondé,
00:48:57 en réalité, c'est la consommation qui est supposée tirer l'ensemble.
00:49:00 Donc on subventionne la consommation, et moyennant quoi la production.
00:49:04 Bon, c'est pas grave, les Allemands, ils n'ont qu'à le faire.
00:49:06 - En fait, l'un des problèmes, vous savez,
00:49:08 quand on étudie la macroéconomie, on étudie notamment les cycles.
00:49:10 Et en fait, on explique un truc très simple,
00:49:12 c'est que quand le cycle est plutôt en phase haute,
00:49:14 donc quand il y a de la croissance, par exemple, effectivement, sous Josmin,
00:49:17 il faut faire les économies.
00:49:19 Et donc, en phase haute de cycle, il faut faire les économies.
00:49:23 Et en phase basse, là, effectivement, on peut se permettre de faire les déficits.
00:49:27 Et en fait, le problème, c'est qu'on n'a pas fait les efforts
00:49:29 pendant les phases hautes, pendant les phases de croissance et de prospérité du pays.
00:49:32 - Allez, direction Le Gard avec vous, Félix Mathieu.
00:49:35 - Le Gard, où l'ancien imam de Magnol sur 16 n'a pas obtenu gain de cause.
00:49:39 La juge des référés a validé aujourd'hui son renvoi de France
00:49:42 vers la Tunisie, où il se trouve.
00:49:44 L'affaire de ses prêches, évidemment, avait provoqué beaucoup de réactions consternées.
00:49:47 - C'est fini. Alhamdoulilah. On n'aura plus tous ces drapeaux tricolores
00:49:51 qui nous gangrènent, qui nous font mal à la tête,
00:49:53 qui n'ont qu'une valeur au prix d'Allah.
00:49:55 La seule valeur qu'ils ont, c'est une valeur satanique.
00:49:57 Ces drapeaux sataniques qui ne valent rien à Allah.
00:50:01 - En référé, la juge estime donc, je cite, que ces propos
00:50:04 ne s'inscrivaient pas dans le cadre des valeurs de la République française,
00:50:06 opposaient les musulmans et les non-musulmans,
00:50:08 incitaient à la haine envers les Juifs et Israël,
00:50:10 ou encore faisaient l'apologie du djihad, de la charia.
00:50:13 Dans sa décision, la juge écrit également que Majoubi développe, je cite,
00:50:17 un discours théorisant la soumission de la femme à l'homme.
00:50:21 L'avocat de l'imam indique désormais vouloir porter l'affaire
00:50:23 devant le Conseil d'Etat et la Cour européenne des droits de l'homme,
00:50:26 si nécessaire, pour en parler.
00:50:27 Nous sommes en ligne avec l'une des députées RN du Gard
00:50:30 qui avait protesté contre ce prêche.
00:50:31 Elle est en ligne avec nous. Bonsoir, Pascale Borde.
00:50:33 - Bonsoir.
00:50:35 - Et merci d'être avec nous dans les Vrais Voix sur Sud Radio.
00:50:37 Est-ce que vous êtes satisfaite, ce soir, de cette décision de la juge déréférée ?
00:50:42 - Alors, satisfaite, oui. Je dirais momentanément, oui, je suis satisfaite.
00:50:47 Et c'est d'autant que je trouve que cette décision est parfaitement motivée.
00:50:52 La juge déréférée a repris, effectivement, la quasi-totalité des propos tenus par cet imam,
00:51:01 notamment concernant la place qu'il réserve aux femmes,
00:51:05 puisque il dit à propos des femmes qu'il faut, alors je cite,
00:51:12 "L'homme croyant ne sortira de chez lui pour aller travailler
00:51:16 sans ligoter son épouse et ses filles dans la maison,
00:51:19 ligotée avec une corde, pourquoi ?
00:51:21 Car les bijoux et l'or sont des tentations pour les femmes."
00:51:24 Voilà. C'est un exemple du sort que ce charmant personnage réserve aux femmes.
00:51:29 - Gérald Darmanin affirme que...
00:51:31 - Donc, pour l'instant, je suis... Pardon.
00:51:33 Je suis effectivement satisfaite, mais ça n'est pas terminé,
00:51:36 puisque son avocat fera, sans nul doute, et c'est le droit de cette personne,
00:51:40 un recours devant le Conseil d'État,
00:51:42 et il s'élira, bien évidemment, la Cour européenne des droits de l'homme.
00:51:45 Donc le parcours est encore long, et il se met d'embûche.
00:51:48 - Oui. Quand Gérald Darmanin dit que sans la loi immigration,
00:51:52 il n'aurait pas pu procéder à l'expulsion, que c'est grâce à sa loi,
00:51:55 est-ce que vous lui donnez un bon point là-dessus ?
00:51:58 - Non, il faut tempérer l'optimisme naturel de Gérald Darmanin.
00:52:02 Non, la loi immigration, telle qu'elle est ressortie
00:52:07 de la "purge" du Conseil constitutionnel,
00:52:10 n'est qu'un ersatz de loi sur l'immigration.
00:52:13 Le seul apport, je dirais,
00:52:17 c'est ce qui a permis effectivement que cette imame quitte rapidement,
00:52:20 c'est la possibilité de se rendre très rapidement
00:52:25 en mode de perquisition dans le lieu d'habitation de la personne.
00:52:29 Effectivement, qu'on a envie d'expulser et de récupérer ses papiers d'identité,
00:52:34 notamment son passeport.
00:52:35 Ce qui évite, bien évidemment, d'avoir à demander un licepassé consulaire,
00:52:39 puisque la France s'est fâchée avec beaucoup de pays dans le monde,
00:52:42 et notamment tous les pays quasiment de l'arc méditerranéen.
00:52:45 - Allez, une petite question rapide, Philippe Billon.
00:52:47 - Une curiosité, madame la députée,
00:52:50 comment avez-vous été informée de ces propos ?
00:52:54 - Alors, je suis, je dirais, l'œuvre de ce grand homme,
00:53:00 de ce saint homme, en plus, depuis de nombreux mois,
00:53:03 je le dis, à l'année sur 13,
00:53:05 et donc je le soupçonne effectivement d'être très proche des intégristes musulmans.
00:53:11 Voilà, et j'ai vu sa vidéo sur les réseaux sociaux,
00:53:15 c'est ce qui m'a attirée.
00:53:16 - Merci beaucoup, Félix Mathieu d'abord,
00:53:18 et merci beaucoup Pascal Born d'avoir été avec nous, député.
00:53:20 Eren Dugar, vous restez avec nous dans un instant.
00:53:25 La suite des Vrais Voix, le tour de table de l'actu de nos Vrais Voix avec Philippe Billon.
00:53:30 - Les love rooms !
00:53:31 - Les love rooms, pour un intérêt général.
00:53:35 - Ah très bien, Elisabeth Lévy.
00:53:37 - Et moi, on parlerait d'un restaurant algérien qui a fait appel aux clients.
00:53:41 - Et moi de la NASA qui recherche des volontaires pour aller vivre sur Mars.
00:53:44 - C'est croustillant, dans...
00:53:46 - A tout de suite !
00:53:47 Les Vrais Voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:53:53 - C'est très chaud.
00:53:54 - Et si vous avez raté le début, bien entendu, vous pouvez retrouver tout sur les réseaux sociaux.
00:53:59 Si vous avez raté des moments cultes, parce qu'avec Philippe David, il y a toujours des moments cultes.
00:54:04 - Ah oui ? Ah bah toujours, chaque soir.
00:54:06 - Je parle de vous ! Vous êtes un peu culte.
00:54:10 Et en parlant de culte, tout de suite le tour de table de l'actu des Vrais Voix.
00:54:16 - Encore ces stupides actualités !
00:54:18 - Ça dépend de la masse d'informations.
00:54:20 Quand il n'a rien à dire, il dit rien. Il n'a pas été élevé chez les porcs, excusez-nous.
00:54:23 Le tour de table de l'actualité.
00:54:25 On démarre par Philippe Bilger.
00:54:26 - Oui, tu veux nous parler des love rooms.
00:54:28 - Oui, je ne voudrais pas que l'un d'entre nous, il est facilement identifiable,
00:54:34 tourne en dérision le sujet que j'ai choisi,
00:54:37 parce qu'il peut prêter à une forme de réflexion un peu libertine.
00:54:41 - Vous n'êtes pas obligé d'attaquer Tom Conan ?
00:54:43 - Non.
00:54:44 - Vous l'ont regardé à ce moment-là.
00:54:45 - Je pensais évidemment à vous, vous êtes au sol.
00:54:48 - Sympathique.
00:54:49 - C'est un sujet qui m'intéresse parce que je suis toujours passionné par la psychologie amoureuse.
00:54:55 De la même manière qu'il y a des couples qui s'entendent très bien,
00:55:00 qui ont besoin d'aller participer à des débats collectifs,
00:55:09 parce qu'ils revivifient leur couple, ça paraît étrange mais c'est comme ça.
00:55:14 Et bien, il y a des love rooms qui ont été créés,
00:55:20 qui ne sont pas des hôtels, ou des couples qui sont dans une quotidienneté,
00:55:26 qui enrient les assombris, les ennuis,
00:55:33 alors qu'ils sont bien ensemble, j'insiste là-dessus,
00:55:36 ils ont besoin d'aller dans ces pièces, ces rooms spécialisés,
00:55:42 pour redonner du tonus à leur love.
00:55:47 - Du piment dans leur couple.
00:55:49 - Philippe, vous êtes sûr que vous n'avez regardé que du foot hier ?
00:55:52 - Oui, mais non, je ne sais pas pourquoi, alors que c'est très sérieux,
00:55:56 et que je peux comprendre qu'un couple traditionnel,
00:56:01 parce qu'il est confronté aux limites de la vie en commun,
00:56:05 peut décider d'aller ailleurs pour, en quelque sorte,
00:56:09 non pas se tromper, mais redonner une intensité à une vie qui,
00:56:14 chez soi, n'est pas...
00:56:16 - Pardon, mais vous avez découvert la vie !
00:56:21 - Non, les love rooms viennent d'être créés.
00:56:25 - C'est rigolo, je vous coupe deux secondes,
00:56:28 parce que je regarde le room sur internet,
00:56:30 le premier titre que je trouve, c'est "les 69 meilleurs love rooms dans le Grand Est".
00:56:35 - J'ai pas du tout compris ce dont vous parlez.
00:56:40 Ce qui est affreux, c'est qu'il faudrait qu'à chaque besoin humain,
00:56:44 il y ait une initiative publique, en quelque sorte,
00:56:47 pour venir y répondre.
00:56:49 Comme si on n'était pas capable de se démerder dans notre vie,
00:56:52 pour trouver le moyen de contrer cet ennui,
00:56:56 sans qu'il y ait des associations, des dispositifs,
00:57:00 des cartes, des passes, des subventions...
00:57:04 - Non !
00:57:06 - Mais vous n'auriez pas su créer une love room ?
00:57:10 - Mais papa !
00:57:12 - Ou alors vous l'auriez installée chez vous,
00:57:14 ça n'est pas du tout la même chose !
00:57:16 - Mais non, par exemple, avant il y avait des cabines téléphoniques,
00:57:18 ça pouvait être une love room...
00:57:20 - Fallait pas être trop gros !
00:57:22 - Debout, vous voulez dire !
00:57:24 - Alors là, c'est un peu inconfortable, franchement !
00:57:26 - Ah parce qu'en plus, d'accord, parce que monsieur,
00:57:29 il faut qu'il y ait un lit de place !
00:57:31 - L'ascenseur ou la cabine téléphonique !
00:57:34 - La table de la cuisine !
00:57:36 - Non mais Elisabeth, il parle de réveiller son couple avec d'autres gens,
00:57:39 dans une cabine, ça fait un peu de monde quand même !
00:57:41 - Oui une cabine c'est vrai !
00:57:42 - Vous parvenez à travestir un très bon sujet !
00:57:45 - Mais excusez-moi, il me semble qu'avant,
00:57:48 et il y en a toujours, je me rappelle,
00:57:50 pendant longtemps, il y en avait en bas de chez moi,
00:57:52 un club échangiste, tout à fait...
00:57:54 - Honorable !
00:57:55 - Honorable, et d'ailleurs, Philippe, comme il n'était pas loin du palais de justice,
00:57:58 il y avait plein d'avocats et de magistrats qui s'y rendaient !
00:58:01 - Mais tiens, c'est pas le soir où je vous ai rencontrés ?
00:58:04 - Je ne crois pas, non !
00:58:06 - C'est pas du tout pareil, Elisabeth,
00:58:09 les échangistes et les love rooms,
00:58:12 c'est une structure qui...
00:58:15 Les couples n'ont pas besoin de débat sous leurs yeux,
00:58:19 c'est eux-mêmes qui trouvent leur remède !
00:58:23 - C'est eux qui sont acteurs de leur vie !
00:58:26 - Si j'ai bien compris, merci pour cette confession, Philippe,
00:58:29 mais j'ai l'impression que c'est un dispositif public,
00:58:32 si j'ai bien compris ?
00:58:33 - Absolument !
00:58:34 - On voit effectivement que la France devient désormais un pourvoyeur de services,
00:58:37 il veut résoudre des problèmes,
00:58:40 effectivement c'est assez intéressant,
00:58:42 après les salles pour se shooter,
00:58:44 maintenant il y a les love rooms,
00:58:46 mais honnêtement, pourquoi pas ?
00:58:47 - Et même les assistants sexuels pour handicapés !
00:58:49 - Mais après, moi je ne suis pas pour ridiculiser ce genre d'initiative,
00:58:52 - Ah non, non, je perds bien !
00:58:54 - Je suis plutôt adepte des lieux qui sont privés,
00:58:57 chacun peut choisir,
00:59:00 il y a des quartiers comme à Pigalle qui sont connus
00:59:02 pour regorger d'endroits d'institution e-douane,
00:59:05 pour toutes les demandes de ce type,
00:59:07 des produits, des services, des prestataires, etc.
00:59:10 - Des backrooms, absolument !
00:59:12 - Mais vous savez qu'on est dans un pays qui est beaucoup plus puritain que l'Allemagne,
00:59:15 vous savez qu'en Allemagne, le Bergeil, le Lab,
00:59:18 ce sont des boîtes qui sont très ouvertes
00:59:21 dans les mœurs qui sont acceptées en leur sein,
00:59:24 je ne me suis pas rendu, mais je connais des résultats sur ce bon.
00:59:27 - Je ne me suis pas rendu, mais je connais...
00:59:30 - On a dit que oui !
00:59:32 - Deux secondes, Tom !
00:59:34 - Excusez-moi, deux secondes, je mets un petit carré blanc,
00:59:36 vous pouvez continuer.
00:59:38 - Donc désormais, nous sommes passés à un autre niveau,
00:59:41 mais effectivement, c'est intéressant de voir qu'il y a quand même un problème
00:59:44 et une demande, on pourrait dire, en tout cas en la matière,
00:59:47 et c'est possible qu'il y ait une grosse difficulté
00:59:50 dans la sexualité ou la vie amoureuse de certains couples,
00:59:53 et je pense qu'en effet, vu qu'aujourd'hui, on a des choses très concrètes
00:59:56 comme le système de retraite qui repose sur l'amour,
00:59:59 les relations amoureuses et l'enfantement,
01:00:02 les nouvelles générations, on peut considérer qu'il y a une logique
01:00:05 un peu opportuniste, ou opportune en tout cas, dans ces certaines politiques.
01:00:08 - J'ai empiété sur vos sujets de prédilection,
01:00:11 je suis une avraienne.
01:00:14 - Non mais bien sûr, d'abord, excusez-moi, mais cette idée
01:00:17 d'un service public de la sexualité me déprime totalement.
01:00:20 - Mais c'est pas un service public, c'est privé !
01:00:23 - Ah non ! - Ah vous avez... - Je suis assujéré que c'était quand même supplié par le public.
01:00:26 - Oui mais... - Mais non, pardon, excusez-moi !
01:00:29 - Alors, l'idée d'un service public privé...
01:00:32 - Est-ce qu'on peut éviter d'aller trop en profondeur ?
01:00:35 - ...c'est un service institutionnalisé, si vous voulez,
01:00:38 qui méconnaît que la vie c'est quand même de l'initiative singulière,
01:00:41 il ne peut pas y avoir des dispositifs pour tout.
01:00:44 Mais je voudrais surtout répondre à une grave erreur
01:00:47 que mon cher Tom vient de commettre en disant "l'Allemagne
01:00:50 est moins puritaine que nous, regardez tous ces grands...
01:00:53 - Bordels ! - ...etc." - Oui, assez l'honneur.
01:00:56 - En fait, la transparence est un puritanisme.
01:00:59 À partir du moment où il y a transparence, où il n'y a rien de caché,
01:01:02 il n'y a rien de tourmenté, il n'y a rien de trouble, il n'y a rien de même inavouable,
01:01:06 à partir du moment où tout est avouable, si vous voulez,
01:01:09 vous êtes dans un univers totalement puritain.
01:01:12 - Allez, qu'est-ce qu'il nous reste comme temps ?
01:01:15 - Non mais moi je renonce pour Tom qui avait un très bon sujet.
01:01:19 - Il avait un sujet marrant, si vous voulez.
01:01:22 - On fait la pub et on fait le jour de table, si vous voulez.
01:01:25 - Vous avez pris des notes, Philippe David, ou pas ?
01:01:28 - Je ne sais pas, le groupe, je ne savais pas ce que ça veut dire en anglais.
01:01:31 - Vous qui êtes sur le marché de l'amour.
01:01:34 Vous savez, si vous nous écoutez, 0826 300 300...
01:01:37 - On ne le vend pas cher !
01:01:40 - Il s'est quitté, il peut se tromper !
01:01:43 - Laissez-moi faire une petite annonce.
01:01:46 - Il mange beaucoup, s'il vous plaît.
01:01:49 - Non, il mange bien, de moins en moins, et la ligne n'est moins courbe qu'elle était.
01:01:53 - C'est la ligne du parti, comme on disait à l'époque.
01:01:56 - Vous voulez un bon parti, je vous appelle Philippe David, 0826 300 300.
01:02:01 Je voulais vous mettre sur le bon coin ce week-end, j'ai oublié.
01:02:04 Allez, à tout de suite, on fait une pause.
01:02:07 Les vraies voix sur le radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
01:02:12 - Soyez les bienvenus avec Philippe David, on est ravis de vous retrouver jusqu'à 19h.
01:02:17 - Ça va Philippe David ? - Ça va très bien, et vous ?
01:02:19 - Oui, je suis en train de préparer ma petite annonce pour vous.
01:02:22 - Oui, j'en réfléchis, je ne sais pas sur quoi je vais le mettre.
01:02:26 - Ma chère Cécile, imaginez que quelqu'un le prenne, il nous manquerait tout même.
01:02:31 - Ah oui, c'est vrai, un peu d'émotion.
01:02:34 - J'ai la priorité quand même, je pourrais le reprendre quand je veux.
01:02:41 - C'est ça le théâtre.
01:02:43 - C'est une location.
01:02:45 - Une location avec option d'achat.
01:02:47 - Il y a un astérix où il y a une histoire comme ça, "je loue mes ménirs",
01:02:50 vous vous rappelez pas ?
01:02:52 - Oui, absolument, je loue mes ménirs.
01:02:54 - Obélix loue ses ménirs, exactement.
01:02:56 - Allez, le tour de table de l'actu avec vous Tom Conan, vivre sur Mars pendant un an.
01:03:01 - Effectivement, c'était une annonce d'emploi qui a été publiée il y a quelques semaines par la NASA,
01:03:05 de manière très officielle, qui est assez intéressante,
01:03:07 qui proposait d'aller vivre sur Mars pendant un an.
01:03:10 Alors en réalité, la mission s'étale bien du printemps 2025 jusqu'à 2026.
01:03:16 Il s'agit effectivement de faire un test d'un 150 m²,
01:03:21 qui est un lieu qui devra tester les capacités de résistance des volontaires en question.
01:03:28 Il y a quatre volontaires qui seront recherchés.
01:03:30 Petite déception, en réalité ce n'est pas exactement sur Mars,
01:03:34 c'est dans un lieu qui va reproduire les conditions de vie sur Mars à Houston.
01:03:39 - C'est la vôtre grande chauvet, quoi.
01:03:41 - Mais donc c'est quand même malgré tout assez exigeant,
01:03:43 parce qu'il faudra vivre dans 150 m², sans en sortir, si j'ai bien compris en tout cas,
01:03:47 sur le site de Houston, le Johnson Space Center de Houston,
01:03:51 avec plusieurs simulations qui seront organisées à l'intérieur.
01:03:55 - C'est une super expérience quand même.
01:03:57 - Donc c'est quand même assez impressionnant,
01:03:59 l'endroit, l'habitat s'appellera Mars Dune Alpha.
01:04:02 Vous savez qu'actuellement il y a un succès assez important du film Dune.
01:04:05 Donc je pense que rien que pour cet aspect un peu fun des choses,
01:04:07 beaucoup de gens vont vouloir postuler.
01:04:09 Néanmoins, je préviens quand même les auditeurs,
01:04:11 sauf pour ceux qui seraient éventuellement de nationalité américaine,
01:04:13 que ce n'est pas possible, il faut être américain.
01:04:15 Il faut également être non-fumeur et savoir parler anglais.
01:04:19 - Et il faut avoir quel âge ? Il y a un âge requis ?
01:04:22 - Il faut avoir maximum 55 ans.
01:04:24 - C'est quand même relativement haut de ce qu'il faut.
01:04:26 - C'est signifié.
01:04:27 - Et où est-ce qu'on va faire ?
01:04:29 - Ça aura lieu à Houston, dans le centre John Space Center de Houston.
01:04:33 C'est un lieu qui a été fabriqué entièrement par un traînement de 3D
01:04:37 qui fait 150 mètres carrés, une structure unique
01:04:40 qui sera donc conçue pour pouvoir simuler les conditions de vie sur Mars.
01:04:44 - Est-ce qu'il y aura des love rooms ? Est-ce qu'on pourra y faire les vrais voies ?
01:04:48 - D'où l'intérêt d'avoir des volontaires pour suggérer ce genre d'idées.
01:04:51 - Vous dites 150 mètres carrés, c'est contraignant.
01:04:54 C'est pas mal que pendant le Covid, il y a des gens qui ont vécu pendant des mois dans un 25 mètres carrés.
01:04:58 - C'est pas mal.
01:04:59 - 150 mètres carrés, ça laisse si à ce qu'a dit Philippe, à l'oeuvre.
01:05:03 - Par contre, message à Patrick Roger et Frédéric Jouffre,
01:05:06 si on peut aller faire une délogue des vraies voies à Houston tous les cinq,
01:05:09 dans le 150 mètres carrés.
01:05:11 - Et on ne le ferait pas de gâté de cœur, je vous le dis tout de suite.
01:05:13 Vraiment, ce serait...
01:05:15 - Pourquoi ?
01:05:16 - Je plaisante, c'est une blague.
01:05:18 - Elle est un peu inquiète.
01:05:19 - Elle pense qu'elle a vraiment hérité d'une bande de...
01:05:22 - Penées !
01:05:23 - Elle se dit "mais ils comprennent rien que je l'ai vue dans ses yeux".
01:05:25 - C'est fou.
01:05:26 - Elisabeth Lévy, vous me connaissez bien.
01:05:28 Elisabeth Lévy, ce sujet sur votre restaurant à presse.
01:05:32 - On a le temps ?
01:05:33 - Oui, on a le temps.
01:05:34 - On a 3 minutes.
01:05:35 - J'y vais très vite.
01:05:36 C'est une dame algérienne qui a un restaurant qui s'appelle, je crois, Pita et Petit plat.
01:05:39 Il me semble que c'est à Paris.
01:05:41 Et donc, qui fait des spécialités algériennes.
01:05:44 Et elle a posté sur les réseaux sociaux une vidéo,
01:05:48 parce qu'elle n'a pas assez de clients, demandant qu'on l'aide,
01:05:51 demandant qu'on lui envoie des clients.
01:05:52 Et là, que s'est-il passé ?
01:05:54 Et bien, il y a des quelques...
01:05:56 Enfin, même beaucoup de gens qui ont commencé à l'insulter en lui disant
01:05:58 "Rham, tu vends de l'alcool ?"
01:06:00 Elle a insulté, elle a menacé, enfin, le truc habituel.
01:06:03 Et ce qui est intéressant, c'est qu'elle est revenue toute contente qu'on lui ait envoyé des clients.
01:06:08 Et c'est très bien, évidemment, il faut aider le petit commerce.
01:06:12 Mais en revanche, elle a arrêté de vendre de l'alcool.
01:06:15 Et je trouve que c'est une histoire intéressante, parce qu'elle montre comment ça marche.
01:06:18 Comment marche la pression sociale.
01:06:20 Et puis, elle, elle, c'est un restau parisien français,
01:06:24 bien sûr, qui propose des spécialités algériennes,
01:06:27 mais bon, il est pas... il est à Paris.
01:06:31 Donc, qu'est-ce qu'elle fait ?
01:06:32 A Rome, elle fait comme les Romains,
01:06:33 et bien comme beaucoup de Parisiens qui aiment boire un verre de vin quand ils mangent.
01:06:37 Et donc, elle sert du vin.
01:06:39 C'est ce qui me paraît normal.
01:06:41 Enfin, en tous les cas, à moins que vous fassiez un resto halal,
01:06:44 vraiment spécifique,
01:06:47 ça paraît assez légitime.
01:06:49 Eh bien, non.
01:06:50 Si vous voulez, la pression sociale, c'est que si t'es musulmane,
01:06:55 et que tu fais pas comme il faut en public,
01:06:59 que tu consommes de l'alcool, t'es haram, t'es une mauvaise femme,
01:07:02 t'es une traître, etc.
01:07:04 Et ça a marché.
01:07:05 Et on voit, si vous voulez, comment l'islamisme d'atmosphère,
01:07:09 si vous voulez, ils ont pas pris des armes,
01:07:12 ils ont juste insulté, comme on fait sur les réseaux sociaux,
01:07:15 cet islamisme d'atmosphère, finalement,
01:07:18 il s'impose à la fois grâce au conformisme,
01:07:21 parce que les gens ont peur d'aller contre leur communauté,
01:07:23 contre eux, y'a plein de musulmans qui m'insultent,
01:07:25 alors c'est que c'est pas bien,
01:07:27 peut-être c'est des enfants, peut-être c'est des cousins,
01:07:29 j'en sais rien, aujourd'hui c'est pas bien.
01:07:31 Et ça marche avec ce mélange de peur et de conformisme, en fait.
01:07:34 Et moi, je trouve que c'est vraiment terrible,
01:07:37 parce que justement, ce que je trouvais très bien,
01:07:39 c'est qu'il y a une dame qui vend des plats algériens,
01:07:42 en piquant !
01:07:43 - Excusez-moi, je connais pas un restaurant de couscous
01:07:45 où y'a pas du boulaouane, du gherouane, du vin,
01:07:47 alors pourquoi ils s'en prennent à cette femme,
01:07:49 et pas à toutes les couscouseries ? C'est délirant !
01:07:51 - Après, tout business aujourd'hui est "conformiste"
01:07:55 pour des nécessités de business, si j'ose dire,
01:07:57 et aujourd'hui, un nombre incalculable d'entreprises
01:07:59 offrent des produits et des services
01:08:01 pour se conformer à une opinion ambiante,
01:08:04 pour satisfaire des communautés, etc., sans forcément y croire.
01:08:06 Donc en réalité, moi ça me choque pas plus là que pour autre chose.
01:08:10 La plupart aujourd'hui des entreprises recherchent à séduire...
01:08:12 - L'intimidation ça vous choque pas ?
01:08:14 - L'intimidation bien sûr que si, mais ce que je veux dire
01:08:16 c'est que cette dame est toujours libre de ne pas le faire.
01:08:18 Si elle cède aux pressions, ça veut dire aussi
01:08:20 qu'elle voit une opportunité commerciale là-dedans.
01:08:22 - Pardon, pardon, je t'en prie.
01:08:24 - Sinon elle refuse l'argent, elle refuse les soutiens.
01:08:26 - Enfin, nous arrivons à la fin de l'émission,
01:08:28 là j'ai un gros désaccord avec vous, c'est que là,
01:08:30 il faut faire attention. Face à ces forces-là,
01:08:32 il faut pas dire ça, il faut pas dire "oui, elle est libre".
01:08:34 Non, elle n'est pas libre !
01:08:36 Et si elle était en plus dans une banlieue quelconque,
01:08:38 elle serait en danger dans certaines villes ?
01:08:40 - Et bien à ce moment-là, qu'elle lutte et qu'elle demande de l'aide.
01:08:42 - Et qu'elle lutte et qu'elle, bien sûr, parce que vous croyez que c'est facile ?
01:08:44 Combien il y en a dans nos banlieues ?
01:08:46 - Oui, non, c'est parce que le temps tourne et on entend pas.
01:08:48 - Je voudrais pas m'immiscer dans un débat qui me débasse.
01:08:50 - Non.
01:08:52 - Lui, il est galopant.
01:08:54 - Merci, merci, merci les amis.
01:08:56 Vous restez avec nous dans un instant.
01:08:58 Le coup de projecteur des vraies voix,
01:09:00 Yael Brown-Pivet, souhaite mettre en place
01:09:02 une forte dose de proportionnel
01:09:04 aux prochaines élections législatives.
01:09:06 - Oui, alors, est-ce que vous souhaitez une proportionnelle
01:09:08 avec 25 ou 30% des députés élus
01:09:10 avec ce mode de scrutin et le reste aux majoritaires ?
01:09:12 Ou, comme aux européennes,
01:09:14 une proportionnelle intégrale à 5%,
01:09:16 ou à 3%, ou à 10% ?
01:09:18 Préférez-vous le scrutin majoritaire qui est en vigueur depuis 62 ?
01:09:20 Ou est-ce qu'aujourd'hui, finalement,
01:09:22 on n'a pas une assemblée de proportionnels
01:09:24 avec un scrutin majoritaire ?
01:09:26 Souhaitez-vous une forte dose de proportionnel aux prochaines législatives ?
01:09:28 Et vous dites oui.
01:09:30 Ça ne s'invente pas à 86%, la seule année
01:09:32 où les élections ont lieu à la proportionnelle.
01:09:34 - Frédéric Rouville-Gouin est avec nous,
01:09:36 juriste, essayiste et romancier.
01:09:38 Ce livre, co-auteur de "La proportionnelle
01:09:40 et comment rendre la parole au peuple".
01:09:42 Merci d'être avec nous. Petite question,
01:09:44 juste avant la pause, est-ce que la proportionnelle
01:09:46 c'est finalement la grande illusion ?
01:09:48 - Non, ce n'est tous aucune illusion.
01:09:52 C'est le grand débat.
01:09:54 Le grand débat est, en fait,
01:09:56 bien avant 62.
01:09:58 Puisque, depuis les premiers
01:10:00 dysfonctionnements importants
01:10:02 de la Troisième République dans les années
01:10:04 1880-90,
01:10:06 on parle de la proportionnelle
01:10:08 et on comprend que
01:10:10 si on veut avoir une véritable démocratie,
01:10:12 il faut que les différentes
01:10:14 personnes et les différents courants soient représentés.
01:10:16 - On en parle dans un instant.
01:10:18 Ne bougez pas. On fait une petite pause.
01:10:20 A tout de suite.
01:10:22 - Les Vraies Voix Sud Radio, 17h20,
01:10:24 Philippe David, Cécile de Ménibus.
01:10:26 - Et pour nous accompagner,
01:10:28 Philippe Bilger, Elisabeth Lévy,
01:10:30 Tom Connane et vous au 0826-300-300,
01:10:32 soyez les bienvenus, le coup de projecteur
01:10:34 des Vraies Voix.
01:10:36 - Les Vraies Voix Sud Radio, le coup de projecteur
01:10:38 des Vraies Voix.
01:10:40 - C'est un engagement que j'avais pris et que le président
01:10:42 de la République avait pris en 2017.
01:10:44 - J'ai proposé l'introduction d'une dose de scrutin proportionnelle
01:10:46 aux élections législatives.
01:10:48 - Je suis favorable à ce qu'il y ait
01:10:50 une dose significative ou proportionnelle aux élections législatives.
01:10:52 - Pas intégrale.
01:10:54 - Une forte dose de proportionnelle, au moins 25 ou 30 %.
01:10:56 - Il faudrait, par exemple,
01:10:58 faire une dose de proportionnelle.
01:11:00 On ne peut pas accepter que pendant des années,
01:11:02 des courants significatifs
01:11:04 n'ait pratiquement aucun député.
01:11:06 - C'est important que tout le monde constate
01:11:08 qu'il faut que nous travaillions ensemble
01:11:10 et que les partis politiques s'entendent.
01:11:12 - Et vous l'entendez,
01:11:14 la présidente de l'Assemblée nationale souhaite la mise en place
01:11:16 d'une dose de proportionnelle aux élections législatives
01:11:18 avant 2027.
01:11:20 Au moins 25 ou 30 %,
01:11:22 précise Yael Brune-Pivet,
01:11:24 le président Sarkozy,
01:11:26 Hollande et Macron l'avaient déjà proposé.
01:11:28 Jusqu'ici, ce mode de scrutin n'a pas été
01:11:30 utilisé qu'une fois,
01:11:32 mais en 1986.
01:11:34 - Est-ce que vous souhaitez une proportionnelle à 25 ou 30 %
01:11:36 des élus, comme la présidente de l'Assemblée nationale,
01:11:38 ou une proportionnelle intégrale
01:11:40 comme aux européennes ?
01:11:42 Ou est-ce que vous préférez rester au scrutin majoritaire ?
01:11:44 Enfin, avec ce que finalement,
01:11:46 aujourd'hui, on n'a pas une Assemblée de proportionnelle
01:11:48 avec le scrutin majoritaire,
01:11:50 puisqu'il y a une majorité relative,
01:11:52 on allait même dire toute relative,
01:11:54 et à cette question, souhaitez-vous une forte dose
01:11:56 de proportionnelle aux prochaines législatives ?
01:11:58 Vous dites oui à 85 %,
01:12:00 ô datant vos appels, ô 0826 300 300.
01:12:02 - Et il s'y connaît en matière de proportionnelle,
01:12:04 Frédéric Rouvillois est avec nous,
01:12:06 juriste, essayiste et romancier
01:12:08 co-auteur de La Proportionnelle,
01:12:10 et comment rendre la parole
01:12:12 au peuple est avec nous.
01:12:14 On revient vers vous dans un instant, et merci d'avoir accepté
01:12:16 notre invitation. Philippe Bilger.
01:12:18 - D'abord, c'est un grand bonheur
01:12:20 de voir Frédéric Rouvillois
01:12:22 qui a écrit des grands livres, seul
01:12:24 ou en compagnie d'autres personnes.
01:12:26 Mais plus sérieusement,
01:12:28 alors, la majorité relative
01:12:30 d'aujourd'hui est une proportionnelle dévoyée,
01:12:34 qui n'a pas les avantages
01:12:36 de La Proportionnelle,
01:12:38 et qui a perdu les avantages du scrutin majoritaire.
01:12:41 En ce qui me concerne, je suis à fond
01:12:44 pour le scrutin proportionnel,
01:12:47 et j'entends bien qu'on peut lui poser
01:12:49 des arguments de rationalité politique,
01:12:52 en disant que ça peut faire
01:12:54 des majorités ingouvernables,
01:12:56 mais même s'il y a des inconvénients,
01:12:58 je crois qu'il n'est que temps
01:13:00 pour la France de faire
01:13:02 coïncider le pays réel
01:13:04 avec le pays légal,
01:13:06 et comme nous savons pertinemment
01:13:09 que jamais nous n'aurons
01:13:11 un véritable référendum
01:13:13 sur les problématiques qui nous passionnent,
01:13:16 eh bien La Proportionnelle
01:13:18 représentera peut-être un moyen
01:13:20 détourné de faire parler le pays.
01:13:23 Donc ça me paraît essentiel.
01:13:26 - Elisabeth Livy.
01:13:27 - Alors d'abord, je ne suis pas d'accord,
01:13:29 je plussois bien entendu sur le bonheur
01:13:31 de voir Frédéric,
01:13:33 je ne suis pas du tout d'accord avec ça,
01:13:35 d'abord j'ai un exemple qui me vient en tête,
01:13:37 c'est que pour Israël,
01:13:39 La Proportionnelle intégrale
01:13:41 est une catastrophe qui favorise la médiocrité,
01:13:43 parce que, n'oubliez pas que
01:13:45 l'inconvénient de La Proportionnelle,
01:13:47 c'est que ce n'est pas le pouvoir au peuple,
01:13:49 c'est le pouvoir au parti,
01:13:51 parce que La Proportionnelle,
01:13:53 ça veut dire scrutin de glisse,
01:13:55 c'est en fait le parti qui décide
01:13:57 et les gens finalement votent pour des partis,
01:13:59 ils ne votent pas pour des individus,
01:14:01 donc le parti devient tout puissant,
01:14:03 en fait notre problème,
01:14:05 si vous demandez aux gens, c'est comme le réper un homme,
01:14:07 vous voulez de La Proportionnelle, ils vous diront toujours oui,
01:14:09 ils veulent toujours qu'on les consulte,
01:14:11 il me semble,
01:14:13 j'arrête là après,
01:14:15 notre problème c'est plutôt notre incapacité,
01:14:17 notre absence de toute culture de coalition,
01:14:19 c'est à dire
01:14:21 du fait que des partis peuvent discuter,
01:14:23 se mettre d'accord sur un contrat de gouvernement,
01:14:25 ce qui par exemple résoudrait
01:14:27 certainement le problème de Macron,
01:14:29 sauf qu'il en changerait tous les matins, évidemment.
01:14:31 - Je pense qu'effectivement, quand on voit aujourd'hui
01:14:33 la difficulté du gouvernement à légiférer
01:14:35 dans certains domaines tout de même,
01:14:37 même s'il y arrive, mais à coup de 49.3,
01:14:39 etc, comme on le sait,
01:14:41 je pense que ça introduirait
01:14:43 un risque d'instabilité gouvernementale
01:14:45 assez connu dans le pays,
01:14:47 je suis assez d'accord aussi sur la marque d'Elisabeth,
01:14:49 sur le pouvoir qui serait finalement donné
01:14:51 au parti plus qu'aux gens, mais au-delà
01:14:53 de ça, je dirais que la grande direction
01:14:55 pour le pays,
01:14:57 pour la politique générale,
01:14:59 même au quotidien, on pourrait dire, c'est quand même
01:15:01 la présidentielle fondamentalement, donc je suis pas certain
01:15:03 que ça change forcément grand chose,
01:15:05 ce qui est importé en revanche, je pense que c'était vraiment la réforme
01:15:07 du quinquennat, puisque ça permettait
01:15:09 de connecter en effet les élections législatives
01:15:11 et les présidentielles en un même temps,
01:15:13 donc ça c'est quelque chose, pour le coup, qui était
01:15:15 vraiment structurant pour la politique française,
01:15:17 ça je pense pas, parce que fondamentalement, c'est toujours
01:15:19 la présidentielle dans ce pays
01:15:21 qui rythme culturellement la vie politique.
01:15:23 - Frédéric Rouvillois,
01:15:25 je rappelle que vous avez écrit le livre
01:15:27 "La proportionnelle ou comment rendre la parole au peuple",
01:15:29 est-ce qu'aujourd'hui,
01:15:31 il faudrait une proportionnelle,
01:15:33 comme le dit Yael Brown-Pivet avec 25-30%
01:15:35 des élus, ou transposer
01:15:37 par exemple le mode de scrutin des européennes
01:15:39 pour les prochaines législatives ?
01:15:41 - Alors, si vous voulez,
01:15:43 la vraie question c'est
01:15:45 est-ce que c'est bien ou est-ce que c'est pas bien,
01:15:47 la proportionnelle ?
01:15:49 - Mais il y a proportionnelle et proportionnelle !
01:15:51 - Est-ce que, effectivement,
01:15:53 c'est totalement inefficace et que ça rend le pays
01:15:55 ingouvernable, comme on le disait dans les années 50,
01:15:57 comme lorsque
01:15:59 Michel Debray expliquait que c'était plus dangereux
01:16:01 pour l'État que la bombe atomique ?
01:16:03 Ou finalement,
01:16:05 est-ce que c'est le système le plus juste,
01:16:07 comme le disait déjà Jaurès dans les années 1910,
01:16:09 et comme
01:16:11 font beaucoup de gens
01:16:13 sans l'affirme
01:16:15 aujourd'hui,
01:16:17 et notamment votre serviteur ?
01:16:19 Voilà, je crois que c'est un petit peu la question,
01:16:21 et de ce point de vue-là,
01:16:23 je pense que là, précisément,
01:16:25 tout a changé sous la cinquième rubrique.
01:16:27 Le problème,
01:16:29 et ça répond aussi à la remarque
01:16:31 tout à fait judicieuse d'Elisabeth Lévy
01:16:33 sur la question d'Israël.
01:16:35 En Israël, au fond,
01:16:37 le pouvoir, il est à la Knesset.
01:16:39 Et par conséquent, lorsque
01:16:41 l'organe qui détient
01:16:43 le pouvoir véritable est soumis
01:16:45 totalement à la proportionnelle,
01:16:47 avec en plus un seuil
01:16:49 d'éligibilité extrêmement bas,
01:16:51 comme en Israël, c'est un peu moins bas
01:16:53 que ça l'était tout au début, où c'était à 1%.
01:16:55 Là, je crois que c'est actuellement à 3,5%.
01:16:57 - 3 quelque chose. - Là, c'est très bas.
01:16:59 - Très bas, ouais. - À ce moment-là,
01:17:01 effectivement, ça rend le pays
01:17:03 très difficile à gouverner, parce qu'on ne peut pas
01:17:05 dégager de majorité, et c'est de ces majorités
01:17:07 que dépend le pouvoir réel.
01:17:09 - Et que ça donne le pouvoir à des petites formations,
01:17:11 si vous voulez, problématiques.
01:17:13 - En revanche, lorsque
01:17:15 la vie politique, comme c'est le cas
01:17:17 en France depuis 1958,
01:17:19 ou en tout cas 1962, est structurée
01:17:21 autour
01:17:23 d'un personnage qui, par définition,
01:17:25 n'est pas élu à la proportionnelle,
01:17:27 parce qu'on ne pourrait pas élire des petits bouts de président
01:17:29 par-ci, par-là,
01:17:31 au fond, avec en plus
01:17:33 ce dont nous bénéficions
01:17:35 en France depuis 1958, c'est-à-dire
01:17:37 ce qu'on appelle le parlementarisme rationalisé,
01:17:39 en tant que
01:17:41 spécialiste de droit constitutionnel,
01:17:43 je pense que les choses sont assez claires.
01:17:45 En définitive,
01:17:47 l'idée d'une proportionnelle
01:17:49 qui rendrait la vie politique impossible
01:17:51 en France sous la Vème République,
01:17:53 c'est une mythologie qui ne tient pas la route.
01:17:55 - Philippe-Édouard Jarros.
01:17:57 - Et c'était pertinent sous la IVème ou la IIIème République,
01:17:59 où le parlement dominait
01:18:01 totalement la vie politique, ça ne l'est plus
01:18:03 depuis 1958 et depuis l'instauration,
01:18:05 qu'on n'aime pas, d'une monarchie républicaine
01:18:07 par le général de Gaulle.
01:18:09 - Frédéric Rouvillois,
01:18:11 compte tenu du climat
01:18:13 démocratique d'aujourd'hui,
01:18:15 est-ce qu'à votre avis,
01:18:17 l'instauration de la proportionnelle
01:18:19 dans des conditions
01:18:21 évidemment
01:18:23 considérables,
01:18:25 favoriserait
01:18:27 un émiettement
01:18:29 et je dirais des fractures
01:18:31 entre les partis
01:18:33 et rendrait la République
01:18:35 encore plus belliqueuse,
01:18:37 ou est-ce qu'au contraire,
01:18:39 ça nous habituerait,
01:18:41 y compris dans les rapports
01:18:43 avec le pouvoir central,
01:18:45 à des stratégies de compromis
01:18:47 de conciliation ?
01:18:49 - Écoutez,
01:18:51 Philippe Chesuit, ça répond aussi
01:18:53 à la remarque d'Elisabeth tout à l'heure.
01:18:55 En définitive,
01:18:57 Elisabeth disait que le problème de la France,
01:18:59 c'est qu'on n'a pas la culture
01:19:01 de la conciliation, de la coalition,
01:19:03 etc. Mais c'est normal.
01:19:05 Justement...
01:19:07 - On n'a pas été obligés
01:19:09 de le faire.
01:19:11 - Je souhaite vraiment aller encore
01:19:13 au-delà de Mme Brune-Pivet,
01:19:15 vers une proportionnelle
01:19:17 intégrale qui me paraît être
01:19:19 au fond la solution
01:19:21 la plus simple
01:19:23 et la plus satisfaisante.
01:19:25 - Mais excusez-moi, intégrale mais avec un seuil
01:19:27 à 5%, à 3% ?
01:19:29 - Pardon ?
01:19:31 - Intégrale mais avec un seuil à 3% et quel,
01:19:33 comme on dirait, à 5% comme aux Européennes ?
01:19:35 - La réponse à Philippe Bézière,
01:19:37 c'est que la vraie question,
01:19:39 c'est la question du seuil.
01:19:41 C'est-à-dire qu'un seuil trop bas
01:19:43 entraîne forcément un éviêtement,
01:19:45 un éparpillement,
01:19:47 et une impossibilité de trouver des majorités
01:19:49 stables à l'Assemblée nationale
01:19:51 et donc complique effectivement
01:19:53 le processus législatif.
01:19:55 Si en revanche, on a un seuil
01:19:57 plus élevé, à 5 ou 6%
01:19:59 par exemple,
01:20:01 on évite, à mon sens,
01:20:03 totalement ce problème.
01:20:05 Et on a
01:20:07 l'avantage de la proportionnelle,
01:20:09 c'est-à-dire la représentation
01:20:11 et par ailleurs
01:20:13 la mise en place d'une culture
01:20:15 de la coalition et de la discussion
01:20:17 sans avoir
01:20:19 l'émiettement
01:20:21 et finalement
01:20:23 potentiellement
01:20:25 l'ingouvernabilité
01:20:27 qui peut exister.
01:20:29 - Justement, je voudrais revenir
01:20:31 sur ce que vous disiez sur le parlementarisme rationalisé.
01:20:33 C'est très juste de le rappeler, bien sûr.
01:20:35 Mais j'ai l'impression qu'effectivement
01:20:37 on ne verrait pas aujourd'hui
01:20:39 se produire un abandon
01:20:41 du droit d'issolution ou même utiliser
01:20:43 par exemple le 49-3 qui sont effectivement des mécanismes
01:20:45 qui permettent de sortir d'une impasse
01:20:47 s'agissant d'un vote
01:20:49 et d'une absence de majorité sur un texte.
01:20:51 Néanmoins, quand on voit aujourd'hui
01:20:53 les pressions qui existent
01:20:55 y compris
01:20:57 dans la société civile
01:20:59 pour que ce 49-3 ne soit pas
01:21:01 autant utilisé qu'il l'est aujourd'hui, par exemple,
01:21:03 on pourrait dire que demain, il pourrait y avoir
01:21:05 un abandon partiel
01:21:07 par des études qui seraient
01:21:09 une sorte de coutume temporaire,
01:21:11 on pourrait dire, parce qu'un usage
01:21:13 aurait été jugé excessif
01:21:15 par le gouvernement
01:21:17 et par les différents gouvernements
01:21:19 depuis l'élection de Macron.
01:21:21 Donc, je n'ai pas l'impression qu'aujourd'hui, on soit totalement à l'abri de ça.
01:21:23 Parce que moi, je me rappelle que la coutume
01:21:25 constitutionnelle, c'est justement une pratique
01:21:27 au niveau constitutionnel qui change
01:21:29 dans les institutions et qui permet
01:21:31 ensuite de modifier
01:21:33 la lettre de la constitution 58
01:21:35 en l'occurrence.
01:21:37 – Alors, en réalité,
01:21:39 votre question qui est évidemment très pertinente,
01:21:41 elle a trouvé une réponse
01:21:43 déjà en 2008, lors de la précédente
01:21:45 révision, celle du 23 juillet
01:21:47 2008, qui prévoit
01:21:49 que le 49-3
01:21:51 ne peut être utilisé qu'une seule fois
01:21:53 par session.
01:21:55 – Hors but. – Hors but, effectivement.
01:21:57 Hors but des lois de finance
01:21:59 et des lois de financement de la Sécurité sociale.
01:22:01 Et certains textes très
01:22:03 particuliers, mais à part ça,
01:22:05 globalement, on ne peut pas trop l'utiliser.
01:22:07 Et il y a une espèce de mythologie
01:22:09 autour du 49-3 qui, évidemment, a été
01:22:11 relancée à son corps défendant par la pauvre
01:22:13 Mme Borne, mais
01:22:15 en définitive,
01:22:17 le 49-3, il n'est pas susceptible
01:22:19 d'être trop utilisé. – Il est protégé.
01:22:21 – D'autre part, l'une des questions
01:22:23 qui se pose, c'est au fond,
01:22:25 est-ce que faire moins de lois, ça poserait un problème ?
01:22:27 Est-ce que de mieux réfléchir
01:22:29 aux lois qu'on va faire, est-ce que de plus
01:22:31 méditer, est-ce que de prendre
01:22:33 un peu plus de temps pour les fabriquer,
01:22:35 ces lois que de temps en temps,
01:22:37 que très fréquemment,
01:22:39 tous les juristes, et Philippe le sait très bien,
01:22:41 on va être amené à
01:22:43 modifier, à amender,
01:22:45 à remplacer par d'autres lois,
01:22:47 est-ce que ça ne vous ferait pas le coup de prendre un peu
01:22:49 son temps et de faire un peu comme en Suisse
01:22:51 ou dans d'autres pays,
01:22:53 ne pas être pris par
01:22:55 cette espèce de frénésie
01:22:57 législative,
01:22:59 par cette inflation normative
01:23:01 dans tous les sens, dont on sait très bien
01:23:03 qu'à tous égards,
01:23:05 et notamment pour le justiciat, mais pas seulement,
01:23:07 elle est catastrophique. – Elisabeth Lévy veut réagir.
01:23:09 – Oui, d'abord,
01:23:11 il me semble, Frédéric,
01:23:13 qu'on fait des reproches tout à fait
01:23:15 contradictoires à nos gouvernants,
01:23:17 mais ce qu'on reproche aujourd'hui
01:23:19 aux gouvernants, c'est leur impuissance, c'est pas leur
01:23:21 hyperpuissance, c'est pas leur omni
01:23:23 ceci, cela, si vous voulez, on nous parle
01:23:25 d'un monarque républicain, je trouve
01:23:27 qu'il a fine allure, le monarque, si vous voulez,
01:23:29 il a quand même un peu de mal
01:23:31 à tenir son bateau,
01:23:33 franchement, on n'a pas l'impression
01:23:35 que c'est tellement facile d'agir
01:23:37 sur les événements en étant
01:23:39 le chef de la Vème République, surtout
01:23:41 quand vous avez une majorité faiblarde.
01:23:43 J'ai une deuxième question après
01:23:45 votre réponse. – Le bateau,
01:23:47 il a du mal
01:23:49 à le diriger parce qu'il l'amène
01:23:51 dans des zones de récifs
01:23:53 extrêmement dangereuses.
01:23:55 – Je ne crois pas, je crois qu'il y a une impuissance
01:23:57 un peu structurelle.
01:23:59 – Au niveau des communs des Français, à mon avis,
01:24:01 le problème se poserait différemment.
01:24:03 – Il y a quand même une impuissance un peu structurelle
01:24:05 des gouvernants
01:24:07 qui est aujourd'hui un problème
01:24:09 plus, à mon avis, que leur
01:24:11 hyperpuissance, impuissance qu'ils ont acceptée
01:24:13 d'ailleurs en filant. Et l'autre chose,
01:24:15 vous ne m'avez quand même pas répondu sur la
01:24:17 médiocrité, c'est-à-dire sur le fait que
01:24:19 le problème du système représentatif
01:24:21 c'est qu'il faudrait qu'il sélectionne les meilleurs.
01:24:23 Et de ce point de vue-là,
01:24:25 la démocratie représentative ne marche pas
01:24:27 tellement bien aujourd'hui. En plus,
01:24:29 il y a cette idée, les gens disent "on veut des gens
01:24:31 comme nous", non, moi je ne veux pas des gouvernants comme moi,
01:24:33 je veux des gouvernants meilleurs que moi.
01:24:35 – Mais ça, ça n'existe pas. – Vous avez raison.
01:24:37 [Rires]
01:24:39 Si c'est possible. Et donc,
01:24:41 justement, à la proportionnelle,
01:24:43 il me semble un grave ce défaut qui est
01:24:45 "on veut des gens qui nous ressemblent".
01:24:47 – Euh...
01:24:49 Tu voulais dire,
01:24:51 rend les gens encore plus médiocres
01:24:53 ou les rend les gens meilleurs ?
01:24:55 – Non, c'est-à-dire que
01:24:57 plutôt que de vouloir des gouvernants qui soient
01:24:59 meilleurs que nous, on veut les mêmes que nous.
01:25:01 On veut des gens qui aient nos problèmes du quotidien,
01:25:03 si vous voulez, la proximité,
01:25:05 la haussesse de la proximité, c'est ça, souvent.
01:25:07 Moi, je ne veux pas des gens...
01:25:09 De Gaulle, ce n'est pas le principe dont tu disais,
01:25:11 il me ressemble.
01:25:13 – Oui, mais il y en a... – Je parle de la proportionnelle.
01:25:15 – Pardon, Philippe, j'avoue,
01:25:17 je ne veux pas des gens qui soient un peu moins médiocres
01:25:22 et un peu plus compétents,
01:25:24 ne serait-ce que parce que, quand il y a une liste de noms,
01:25:27 finalement, l'électeur de base, il regarde les trois premiers noms
01:25:30 et puis ensuite, le reste, il laisse filer.
01:25:32 Ça veut dire que les partis politiques qui, effectivement,
01:25:34 ont un rôle plus important dans ce cadre-là,
01:25:37 peuvent, en tout cas, sélectionner, ensuite,
01:25:39 des gens un peu plus haut de gamme,
01:25:41 un peu plus experts, plus compétents,
01:25:43 pour avoir, finalement, un groupe un peu fort
01:25:49 et un peu, voilà, cortiqué, si je veux dire, au niveau de l'Assemblée.
01:25:53 Je crois que c'est Helmut Kohl, par exemple, en Allemagne,
01:25:57 avec un système mixte de proportionnels et de majoritaires,
01:26:00 qui avait été élu, je crois, pendant toute sa carrière,
01:26:04 sur la liste, autrement dit,
01:26:07 sans s'affronter directement l'électeur.
01:26:10 - Mais la question, aussi, il me semble...
01:26:12 - Même pas, mais c'était un médiocre caractérisé, disons.
01:26:14 - La question, il me semble, aussi, c'est qui ça favoriserait ?
01:26:16 Parce que pendant des années, on a considéré que la proportionnelle,
01:26:18 moi, je me souviens de profs qui disaient ça,
01:26:20 considéraient que ça favoriserait certains partis,
01:26:22 notamment l'extrémisme, notamment l'extrême droite,
01:26:24 le Front National, aujourd'hui, le Rassemblement National.
01:26:26 - Qui prouve que vos enseignants étaient d'une impartialité extraordinaire !
01:26:31 - On parlait de risque, on ne parlait pas d'opinion.
01:26:34 Mais la question, c'est, aujourd'hui, est-ce qu'il y a des thèses qui sont faites ?
01:26:37 S'il y avait Proportionnel Demain,
01:26:38 quel parti ça favoriserait ?
01:26:39 C'est intéressant, c'est même la seule question, finalement.
01:26:41 - Pas de point de vue démocratique, en tout cas.
01:26:45 Parce que, je veux dire, en démocratie,
01:26:47 quel que soit le parti qui a le plus de voix, c'est lui qui gagne.
01:26:49 - Oui, certes, dans le sens où...
01:26:51 - Mais ça intéresse les électeurs, même, de savoir qui sera favorisé.
01:26:54 - Pour l'empêcher d'être au pouvoir,
01:26:56 il y a quand même un petit problème du point de vue de la logique démocratique.
01:26:58 - Oui, oui.
01:26:59 - Et puis, par ailleurs, effectivement,
01:27:02 le scrutin majoritaire a démontré que
01:27:06 un parti comme le Front National
01:27:09 pouvait, effectivement, atteindre des niveaux extrêmement élevés.
01:27:13 - Mais Mitterrand, quand il avait, pardon,
01:27:15 mais il me semble, quand il avait mis une dose de proportionnel dans les années 80,
01:27:18 ça avait fait entrer, justement, le Front National,
01:27:20 avec beaucoup de députés, à son National,
01:27:22 qui, à l'époque, n'était pas représenté.
01:27:24 Donc, ça a été quand même un boost,
01:27:26 un soutien considérable pour ce parti.
01:27:28 - Parce que ça a permis de représenter.
01:27:29 - Non, mais c'est quand même pas anecdotique, comme fait, tout de même.
01:27:31 - Oui, mais c'était vicieux, là, de la part de Mitterrand.
01:27:33 - Faire rentrer l'extrême droite à son National, c'était quand même pas anecdotique.
01:27:35 - Mais par ailleurs, on peut dire l'inverse.
01:27:37 Pendant très longtemps, on a trouvé que c'était quand même un peu étrange
01:27:39 qu'un parti qui avait 25% de l'électorat,
01:27:41 ait deux députés.
01:27:43 - C'est sûr, oui, c'est sûr.
01:27:45 - Merci beaucoup, Frédéric Rouvilleau.
01:27:49 Ils avaient raison, c'est passionnant de vous écouter.
01:27:51 - C'était trop court, cher Frédéric.
01:27:52 - Juriste, essayiste et romancier,
01:27:54 co-auteur de ce livre, "La proportionnelle",
01:27:56 ou "Comment rendre la parole au peuple",
01:27:58 qu'on vous conseille de lire, bien entendu.
01:28:00 Merci, Philippe Bilger.
01:28:02 - A demain.
01:28:03 - A demain. Merci, Thomas Conan.
01:28:04 - Merci à vous.
01:28:05 - Bon, maintenant, je reviens, finalement.
01:28:07 - On s'en pose.
01:28:09 - Et pourquoi pas ?
01:28:11 - Vous n'aurez aucun avis.
01:28:13 - Vous êtes toujours d'accord.
01:28:15 - Les amis, dans un instant, la progression,
01:28:17 le paradoxe dans la science, mais où sont les femmes dans la science ?
01:28:20 Et puis, l'avortement en 2024, on en a parlé aussi,
01:28:22 mais on va en reparler.
01:28:24 Allons-nous vers une égalité d'accès mondial à l'IVG ?
01:28:27 On en parle dans un instant avec nos invités.
01:28:29 Stéphane Peler, Roy Ligrot seront avec nous.

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