• il y a 6 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, François de Rugy, Yann Bastière, délégué du syndicat de police Unité et Max-Erwann Gastineau, essayiste et auteur d'une tribune (FigaroVox) contre la fin du droit de véto

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LES_VRAIES_VOIX-2024-04-30##

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Transcription
00:00:00 Bonjour, bienvenue, on est ravis de vous retrouver avec ce fameux Philippe David.
00:00:04 C'est mon anticyclone plutôt que ma partiambation.
00:00:07 Oh ça c'est bien, l'anticyclone c'est ce qui apporte le bon temps.
00:00:09 Merci Cécile, vous qui êtes solaire.
00:00:11 Je mens bien, je mens bien non ?
00:00:13 Ah bon vous mentez ?
00:00:15 Le concours de flagores dans mes oreilles.
00:00:18 C'est pour avoir la paix que je suppose que vous faites ça Minibus ?
00:00:21 Non parce qu'en fait elle a une crainte.
00:00:23 J'ai appelé le garde des Sceaux parce que ça va être le premier débat sur la loi...
00:00:27 Desceaux et S.O.T ?
00:00:29 C.E.A.U.X pour parler des repentis.
00:00:31 Parce que j'espère qu'il n'y aura pas de loi pour les repentis sur le pire cartel qui existe.
00:00:37 Le cartel de la cruande au qui sait qui qui l'a dit.
00:00:40 Dont les deux leaders s'appellent Cécile de M et Philippe B.
00:00:45 Je suis absolument d'accord avec vous.
00:00:47 Vous n'avez aucune honte tous les deux.
00:00:50 Et Jean-Luc Frodeur qui perd tout le temps c'est...
00:00:53 Parce qu'il est vraiment pas doué.
00:00:56 Vous savez ce que c'est ?
00:00:58 Il ne le fraude pas.
00:01:00 Vous savez que c'est interdit ce que vous faites.
00:01:02 Vous accusez sans savoir et sans preuve.
00:01:04 Il est diffamateur.
00:01:06 Je vois vos regards.
00:01:08 Je vais demander à un réalisateur.
00:01:10 On peut appeler le 17 ?
00:01:12 Mais qu'est-ce que c'est ce petit rayon vert que vous avez sur le phone ?
00:01:17 Philippe B. à les S.O.T. c'est par là.
00:01:19 En tout cas vous souhaite la bienvenue dans cette bonne ambiance de convivialité amicale.
00:01:24 Un peu mafieux.
00:01:26 C'est les vrais voix jusqu'à 19h avec ce numéro de téléphone que vous connaissez bien 0800 26 300 300.
00:01:32 Au sommaire de cette émission, le grand débat du jour c'est à 17h30.
00:01:36 Pour endiguer le crime organisé, Eric Dupond-Moretti entend proposer un statut de repenti bien plus efficace que l'existant.
00:01:42 Inspiré de la législation anti-mafieuse italienne pour inciter les individus à changer de camp d'abord.
00:01:48 Et en aidant les autorités à démanteler des réseaux.
00:01:50 Ils bénéficieront en tout cas entre autres d'un changement d'état civil officiel et définitif.
00:01:55 Alors parlons vrai. Le gouvernement a-t-il les moyens de faire face à la montée du crime organisé ?
00:02:00 Peut-on vraiment inciter les trafiquants, les truands, on va dire ça comme ça, à changer de camp ?
00:02:04 Est-ce que l'Italie doit servir de modèle dans la lutte contre la mafia ?
00:02:09 Lutte contre le crime organisé. Faut-il une loi pour protéger le repenti ?
00:02:13 Et de manière j'en prenons que vous dites non à 58%.
00:02:16 Ode attend vos réactions. Vous n'avez pas besoin de vous repentir.
00:02:19 Au 0800 26 300 300.
00:02:22 Yann Bastiat sera avec nous, délégué national à l'investigation pour le syndicat de police Unité.
00:02:27 Et puis le coup de projecteur des vrais voix à 18h30, c'est ce qu'on appelle le droit de veto.
00:02:31 L'unanimité des 27 états membres requises pour prendre des décisions au Conseil européen.
00:02:36 Mais Emmanuel Macron évoque une volonté franco-allemande d'y mettre fin.
00:02:40 Pour passer au vote à la majorité qualifiée sur la politique étrangère et la fiscalité.
00:02:45 Le Parlement européen s'y était déjà favorable en novembre dernier.
00:02:49 Tout comme plus récemment Raphaël Glucksmann.
00:02:51 Et pour rappel à plusieurs reprises ces derniers mois, la Hongrie a bloqué plusieurs projets d'aide financière à l'Ukraine par exemple.
00:02:58 Alors parlons vrai, est-ce que la fin de l'unanimité ça ne signifie pas la fin de la souveraineté en politique étrangère ?
00:03:03 Y a-t-il une volonté d'aller vers plus de fédéralisme ?
00:03:06 Est-ce que l'unanimité ne crée pas de l'impuissance ?
00:03:08 Et à cette question, Europe faut-il mettre fin à l'unanimité pour la politique étrangère ?
00:03:13 Vous dites oui à 53%. Vous voulez réagir ?
00:03:16 Encore et toujours le 0800 26 300 300.
00:03:19 Et c'est Max Erwan-Gastineau qui sera avec nous et ses listes et crocs de niqueurs politiques
00:03:23 auteurs d'une tribune contre la fin du droit de vote.
00:03:26 Et c'était dans le Figaro. Vous souhaitez la bienvenue, c'est les vraies voix jusqu'à 19h.
00:03:29 Avec en priorité bien sûr, absolu, Philippe Bilger, président de l'Institut de la parole.
00:03:36 Il s'est tiré, il t'a dit comment il se tient.
00:03:38 Il s'est viré tout de même parce que après avoir traité de fraudeur, on reconnaît enfin mon mérite.
00:03:44 J'ai pas dit fraudeur, j'ai dit mafieux. J'ai dit c'est le cartel du qui sait qui qui l'a dit.
00:03:49 Vous n'avez pas honte, vous arbitre putride ?
00:03:52 Même moi j'ai jamais osé ça. Moi j'ai dit fourbe, tord.
00:04:00 Non mais là pour le coup vous n'êtes pas une racaille.
00:04:02 On sait très bien qui sont les racailles à cette table.
00:04:05 Bienvenue dans la grande mascarade.
00:04:07 Françoise de Goa est avec nous, éditorialiste Sud Radio. Bonsoir Françoise de Goa.
00:04:11 Françoise Bouchet, qui vous parle. La repentie.
00:04:15 Oh la la, qu'est-ce que t'as ?
00:04:17 La repentie, et voilà je me repends par avance de toutes les fautes que je vais commettre dans cette émission.
00:04:22 Il y en aura beaucoup.
00:04:25 Et celle d'avant aussi non ?
00:04:26 Non, non, celle d'avant écoutez, la repentie on fait encore, on met le compteur à zéro, on vous sava.
00:04:32 François de Rugy est avec nous, ancien ministre et ancien président de l'Assemblée Nationale.
00:04:36 Monsieur le ministre bonsoir, chers résidents.
00:04:38 Je me demande bien ce qu'il fout ici, il y a un truc qui relève un peu le niveau.
00:04:41 Il est là, il y a quelque chose tout de même qui s'éclaire.
00:04:45 Il y a une étude anthropologique avec vous et Philippe Bigère, c'est quand même intéressant à voir.
00:04:49 Oui, ça commence bien.
00:04:51 Il représente un juste milieu François, vous l'avez bien choisi.
00:04:56 Sinon on s'entend bien, on s'envoie des petits SMS une fois de temps en temps.
00:05:01 Le 0826 300 300 Christophe qui est avec nous de Paris. Bonsoir Christophe.
00:05:06 Bonsoir. Oui, bonsoir les vrais voix. Bonsoir Cécile, évidemment Philippe, François de Guadelon, Philippe et François également.
00:05:13 Bonjour, bonsoir. Salut Christophe.
00:05:16 Votre coup de gueule, mon cher Christophe.
00:05:18 Mon coup de gueule est très simple, il y a beaucoup de candidats, mais il n'y en a pas beaucoup qui parlent d'Europe.
00:05:22 De quoi parle-t-on ?
00:05:23 On en parle dans un instant, vous ne bougez pas. En attendant, c'est Sonia de Paris sur notre répondeur.
00:05:28 Bonjour, je suis en train d'écouter l'interview d'une dame qui doit être du camp de M. Macron, j'ai vu son discours.
00:05:36 Et alors je suis effarée par tant de bêtises et tant de mensonges.
00:05:40 Mais elle nous prend pour des billes quand elle nous dit que le RN et les Républicains n'ont pas voté le pacte immigration
00:05:47 parce que ça devait leur convenir que pour eux il n'y avait pas un souci d'immigration.
00:05:51 Mais elle nous prend pour des, je ne sais pas, pour des imbéciles notoires.
00:05:55 Mais comment voulez-vous qu'on les croit quand ils disent des conneries pareilles à l'antenne ?
00:06:01 Mais ils n'ont pas honte, on a envie de tout sauf de voter pour eux.
00:06:05 Je suis sidérée.
00:06:07 Si nous on devait faire ça à notre boulot, ou avec nos enfants, ou avec notre famille,
00:06:11 on se ferait considérer comme des, je ne sais pas, les bras mentaux.
00:06:16 Voilà, c'était mon coup de gueule du jour.
00:06:18 C'était sur Nathalie Loiseau.
00:06:20 Je n'ai écouté d'une oreille Nathalie Loiseau ce matin.
00:06:26 Elle ne m'a pas semblé être plus mauvaise que d'habitude.
00:06:30 Non, j'avoue que...
00:06:34 Elle cherchait à défendre avec une certaine moleste, ou même la liste macroniste.
00:06:40 Est-ce qu'elle sent tout de même déjà une débat que l'anticipait ? Je ne sais pas.
00:06:45 Oui, oui, écoutez, elle joue son jeu.
00:06:48 On a tous été à un moment donné, dans ce cas, de défendre parfois l'indéfendable.
00:06:53 Mais non, ça s'appelle aussi défendre son propre camp.
00:06:57 Ecoutez, Nathalie Loiseau, voilà, Nathalie Loiseau, quoi.
00:07:01 François de Rugy.
00:07:02 Je ne l'ai pas entendu, mais ce que je crois comprendre de cette auditrice,
00:07:06 qui pousse un coup de gueule, alors c'est le problème des coups de gueule d'être excessif,
00:07:10 mais c'est qu'elle reproche à Nathalie Loiseau de dire qu'au Parlement européen,
00:07:15 il y a des groupes et des députés sortants qui se représentent,
00:07:19 qui ont voté certains textes ou qui ne les ont pas votés.
00:07:21 Moi, je trouve ça bien que pendant la campagne, on dise, et puis que chacun s'explique,
00:07:25 et puis ensuite les électeurs votent, mais il ne faudrait pas qu'on vote sur les européennes
00:07:30 comme si ce n'était rien passé pendant cinq ans au Parlement européen.
00:07:33 C'est comme aux élections législatives en France.
00:07:35 On regarde évidemment ce que les gens ont fait quand il y a eu l'élection présidentielle.
00:07:38 Les gens ont jugé ce que Macron avait fait pendant cinq ans, et ainsi de suite,
00:07:41 et ce que les gens proposent pour l'avenir.
00:07:43 Mais c'est quand même normal qu'on parle des votes des uns et des autres,
00:07:46 parce que moi, j'ai souvent l'impression, alors moi aussi, je vais pousser mon petit coup de gueule,
00:07:49 que les députés européens, quand ils prennent le TGV, le Thalys pour revenir de Bruxelles,
00:07:56 ou le TGV Est pour revenir de Strasbourg,
00:07:59 ils oublient ce qu'ils ont voté au Parlement européen,
00:08:03 ou ce sur quoi ils ont oeuvré, et ils ne parlent que du débat national,
00:08:08 et ils se positionnent comme ci, comme ça, et ils invectivent les autres,
00:08:12 surtout quand ils sont dans l'opposition, c'est de bonne guerre,
00:08:14 les oppositions critiquent ceux qui sont au pouvoir,
00:08:17 mais ils ne se justifient pas sur ce qu'ils font voter.
00:08:19 Pourtant, c'est normal, en démocratie, au Parlement, on vote.
00:08:22 Et donc c'est normal de dire "voilà ce que j'ai voté, et pourquoi j'ai voté pour ou contre".
00:08:26 Il y a un truc intéressant, c'est que pour la première fois, vous avez vu ce matin,
00:08:29 - On a très peu de temps, François.
00:08:31 - Pour la première fois, la participation à ce stade de la campagne augmente largement par rapport à 2019,
00:08:36 ça veut dire que ce scrutin, cette fois-ci, va intéresser les gens.
00:08:39 - En tout cas, Christophe a très envie d'en parler, de Paris, avec ses élections européennes,
00:08:44 qui, enfin, pour vous, en tout cas, dans les propositions, on ne parle pas du tout d'Europe.
00:08:49 - Non, on ne parle pas assez d'Europe.
00:08:51 Moi, j'ai l'impression que l'Europe va jusqu'à Gaza, par exemple, ou jusqu'à Israël,
00:08:56 voire jusqu'à l'Ukraine, après on peut être d'accord ou pas d'accord.
00:08:59 J'ai l'impression qu'on ne parle pas de notre communauté européenne,
00:09:03 qui a été quand même fondée il y a pas mal d'années de ça.
00:09:05 On a des problèmes au sein même de l'Europe,
00:09:08 on peut parler d'immigration, on peut parler d'écologie,
00:09:10 on peut parler de tas de sujets, mais on ne parle pas de nos pays.
00:09:13 On passe son temps à s'invectiver, à se traiter d'extrême droite ou d'extrême gauche,
00:09:18 après on peut être d'accord ou pas d'accord,
00:09:20 mais moi, ça ne me plaît pas, j'ai mon opinion sur l'Europe.
00:09:24 J'ai envie que des gens me représentent et en parlent.
00:09:28 - Je trouve que Christophe a d'autant plus raison
00:09:31 que celui qui fait pour l'instant un très bon score en Glucksmann
00:09:36 est celui qui parle le plus de l'Europe.
00:09:39 Et le contre-exemple que je n'espérais pas,
00:09:43 c'est que François-Xavier Bellamy,
00:09:45 qui a fait un travail considérable à Bruxelles,
00:09:49 est amené pratiquement tout le temps à parler de la France.
00:09:53 Et donc, il ne progresse pas, pour l'instant.
00:09:56 - Je ne suis pas tout à fait d'accord avec Christophe,
00:09:59 c'est la première fois qu'il y a autant de choix entre des pro-européens,
00:10:02 véritablement.
00:10:03 Il y a Raphaël Glucksmann qui résiste au fait de ne pas descendre dans l'arène nationale,
00:10:08 ce qui peut être, à mon avis, dans la dernière ligne droite, une véritable faute,
00:10:11 parce qu'il faut parler aux gens de leur vie.
00:10:13 Mais vous avez également François-Xavier Bellamy,
00:10:15 je ne suis pas tout à fait d'accord, parce que je regarde beaucoup cette campagne.
00:10:18 Je trouve qu'il y a un choix européen, pro-européen,
00:10:21 des républicains, pro-européen de critique.
00:10:23 Il y a évidemment Emmanuel Macron.
00:10:25 Je trouve qu'on n'a jamais autant parlé d'Europe que dans cette campagne, Christophe.
00:10:29 - Petit mot, François de Rugy.
00:10:31 C'est malheureusement quand même un grand classique
00:10:33 que les élections européennes soient l'occasion de débats sur plein de choses
00:10:36 qui ont souvent un lien très indirect avec l'Europe.
00:10:38 Et surtout, ce qui est un peu gênant,
00:10:40 c'est que beaucoup de candidats, et pour moi y compris Glucksmann ou Bellamy,
00:10:44 ne disent pas ce qu'ils feraient s'ils étaient majoritaires au niveau européen.
00:10:48 Ou alors c'est des grandes envolées,
00:10:50 mais tout le monde peut se laisser aller à des grandes envolées.
00:10:52 - Je ne suis pas d'accord.
00:10:53 - Mais en revanche, concrètement,
00:10:55 la politique agricole commune, par exemple,
00:10:57 tout le monde a parlé de l'agriculture.
00:10:58 Quand il y a eu la crise, des agriculteurs qui se sont mobilisés,
00:11:01 leur syndicat, le Sénat de l'agriculture.
00:11:03 Et est-ce qu'ils proposent concrètement,
00:11:05 par exemple j'entends Glucksmann, il dit "je suis contre les accords de libre-échange".
00:11:08 Parce que à gauche, maintenant, c'est de bon ton d'être contre les accords de libre-échange.
00:11:11 Bon, alors concrètement, est-ce que ça veut dire que les agriculteurs français et européens
00:11:14 n'exporteront plus leurs blés ou magrèmes ?
00:11:17 Est-ce qu'ils n'exporteront plus les produits laitiers au Canada
00:11:20 qui ont fortement augmenté depuis qu'il y a eu un accord ?
00:11:22 Voilà, il faut parler de ces choses-là concrètement,
00:11:24 en faisant le lien, en effet, entre ce que l'on débat aujourd'hui
00:11:28 et ce qui sera décidé demain au Parlement européen.
00:11:31 En tout cas, ce qui est décidé maintenant, c'est d'aller partir en pub.
00:11:34 Ça c'est sûr.
00:11:35 Une décision bien plus haute importante.
00:11:36 Tu la vois, président de la Commission européenne,
00:11:38 comment morflerer, non morflerer.
00:11:40 Je te mettrais un petit peu de ménage là-dedans.
00:11:42 Allez, dans un instant, les trois mots dans l'actu,
00:11:44 c'est avec Félix Mathieu et le réquisiteur de notre procureur préféré et chéri.
00:11:49 Oh là là, les mafieux !
00:11:50 Non, ça me fait plaisir ma chère Cécile.
00:11:53 Le débat Attal-Bardella aura bien lieu.
00:11:57 Allez, on en parle dans un instant.
00:11:59 Soyez les bienvenus, 0826-300-300.
00:12:01 Aude, avec son large sourire, est avec nous aujourd'hui.
00:12:03 Sud Radio, votre attention et notre plus belle récompense.
00:12:08 Les vraies voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:12:13 Les vraies voix jusqu'à 19h.
00:12:16 Et merci de votre fidélité, d'être si nombreux à nous écouter.
00:12:20 C'était quoi le chiffre ? 4,3 millions ?
00:12:25 4,3 millions, c'était en mars dernier.
00:12:27 Après 3,4 millions en février, puis là c'est le dernier jour d'avril.
00:12:31 Et comme dirait un bon vieux proverbe, c'est à la fin du bal qu'on paye les musiciens.
00:12:35 Donc on aura les chiffres dans quelques jours.
00:12:36 C'est en numérique.
00:12:37 Donc on sera obligés de vous payer.
00:12:38 Bon, ça c'est tout ce que j'ai retenu de ce que vous avez dit.
00:12:41 Dans un instant, les trois mots dans l'actu, avec Félix Mathieu.
00:12:44 Bonsoir Félix.
00:12:45 Bonsoir Cécile.
00:12:46 De quoi parle-t-on ?
00:12:47 De Mathilde Panot qui dénonce une fuite en avant autoritaire sans précédent,
00:12:50 avant son audition à la police judiciaire.
00:12:52 De la croissance du premier trimestre en France, qui est plus élevée que redoutée, 0,2%.
00:12:57 Et puis de cette attaque à l'épée qui a semé l'effroi ce matin à Londres,
00:13:00 un mort et quatre blessés en trois mots, ça donne fuite, croissance et épée.
00:13:04 Tout de suite, le réquisitoire du procureur.
00:13:06 Les vraies voix Sud Radio, le réquisitoire du procureur, Philippe Bilger.
00:13:12 C'est sur le débat à venir entre Gabriel Attal et Jordan Bardella
00:13:15 que vous voulez requérir M. le procureur.
00:13:18 Oui, en fait, la guerre des deux, j'ai fait une petite allusion à Girodoux.
00:13:23 J'étais sûr que Françoise la comprendrait et je ne savais pas que Françoise Regis serait là
00:13:30 et que Cécile serait à côté de Philippe pour la lui faire comprendre.
00:13:35 (Rires)
00:13:37 Là je vous trouve très Girodoux.
00:13:39 Vous égarez.
00:13:42 (Rires)
00:13:44 Le, le, le, bravo.
00:13:46 C'est excellent, c'est excellent.
00:13:48 Mais c'est excellent.
00:13:50 C'est excellent.
00:13:51 Mais, revenons au fait.
00:13:53 (Rires)
00:13:54 Alors, le débat aura bien lieu.
00:13:56 C'est n'importe quoi cette émission.
00:13:58 On ne connaît pas la date.
00:13:59 Mais pour ma part, je la regarderai avec encore plus d'intérêt
00:14:03 que les précédentes émissions politiques.
00:14:06 Et je me demande finalement si Gabriel Attal, dont ce débat n'a pas plus à perdre,
00:14:14 paradoxalement, que Jordan Bardella.
00:14:17 Celui-ci a une telle avance, me semble-t-il, pour les élections européennes
00:14:22 que même s'il est mauvais, voire médiocre,
00:14:26 eh bien, je ne pense pas que ça aura une incidence décisive sur son score.
00:14:32 En revanche, si Gabriel Attal, dont certains reconnaissent le talent,
00:14:37 peut-être qu'il le surestime même,
00:14:39 (Rires)
00:14:40 - Ah, je me demande bien de qui il parle.
00:14:42 - Eh bien, lui, je pense, pourra, d'une certaine manière,
00:14:46 s'il ne parvient pas à battre Jordan Bardella,
00:14:51 il déplaira à Emmanuel Macron, qui lui assigne des missions quasiment impossibles.
00:14:56 Et deuxième élément, lui-même, pour ceux qui lui conservaient une certaine aura,
00:15:02 peut-être qu'on sera-t-il à se dissiper.
00:15:05 Et là, je suis sérieux, je ne parle pas de ma direction,
00:15:08 qui ne s'effroute pas complètement, d'ailleurs.
00:15:11 - Moi, je ne suis pas d'accord avec vous.
00:15:13 Je pense qu'il a tout à gagner, Gabriel Attal, à faire ce débat.
00:15:16 Il va le réussir, en fait, il y a deux phénomènes politiques aujourd'hui.
00:15:21 Il y a des phénomènes de campagne, on peut dire que Glucksmann en est un,
00:15:24 mais il y a deux phénomènes politiques aujourd'hui dans le pays,
00:15:27 c'est Gabriel Attal et Jordan Bardella, qu'on le veuille ou pas, ça c'est la réalité.
00:15:31 Et donc, il a absolument tout à gagner.
00:15:34 Bien sûr qu'il ne va pas faire forcément baisser le score du RN,
00:15:37 mais s'il ramène 1 ou 2% des électeurs,
00:15:40 ou s'il réveille les abstentionnistes,
00:15:42 parce qu'on se rend compte, quand on regarde les sondages,
00:15:44 que l'électorat macroniste, il ne va pas voter, il boude, il n'a pas envie.
00:15:49 Il ne va pas forcément chez Glucksmann, c'est très faible,
00:15:52 il ne va pas chez Bellamy, il reste chez lui.
00:15:54 Si Gabriel Attal arrive à faire frémir de 1 ou 2 points, il aura gagné.
00:15:58 Par ailleurs, il aura gagné le rôle du type qui va peut-être sauver la Macronise.
00:16:05 - Très en retard. - Pour le débat Bellamy-Bardella.
00:16:10 - Peut-être que ce sera du niveau du débat entre Fabius et Chirac en 1986,
00:16:15 et où tout le monde au début avait pensé que c'était Fabius qui dominait Chirac,
00:16:19 qui n'était pas très bon en débat, et qui à la fin a réussi à retourner complètement le débat,
00:16:24 et qui a marqué le débat politique.
00:16:27 - Avec cette phrase, vous parlez au Premier ministre de la République.
00:16:30 - Les 3 mots dans l'actu, c'est avec Félix Mathieu.
00:16:32 - Les vrais voici de radio.
00:16:34 - 3 mots dans l'actu qui sont fuite, croissance et épée, Félix.
00:16:37 - Mathilde Panot dénonce une fuite en avant autoritaire,
00:16:39 sans précédent la présidente des députés LFI,
00:16:42 convoquée à la police pour apologie du terrorisme,
00:16:44 aux côtés de Rima Hassan.
00:16:46 - La croissance française fait de la résistance au premier trimestre,
00:16:49 quand l'Insee tablait sur une stagnation.
00:16:51 Pendant ce temps, la rémunération des patrons du CAC 40 fait encore mieux que résister,
00:16:55 selon Oxfam.
00:16:56 Et puis cette scène cauchemardesque à Londres,
00:16:58 un homme de 36 ans muni d'une épée tue un garçon de 13 ans et blesse 4 autres personnes.
00:17:03 Il a été arrêté dans la foulée.
00:17:05 - Les vrais voici de radio.
00:17:07 - Plusieurs centaines de manifestants devant la police judiciaire parisienne ce matin,
00:17:11 comité d'accueil en soutien à Mathilde Panot,
00:17:13 et Rima Hassan convoquée sur place pour apologie du terrorisme.
00:17:16 La présidente du groupe LFI invitée à s'expliquer sur le communiqué de son groupe,
00:17:20 le 7 octobre dernier, après les attaques sur Israël.
00:17:23 Et puis la candidate franco-palestinienne aux européennes,
00:17:25 pour une interview à un média en ligne.
00:17:27 Rima Hassan semblait y juger légitime l'action du Hamas.
00:17:30 Elle affirme depuis que sa réponse incriminée a été tronquée,
00:17:33 et qu'elle a pu fournir l'intégralité de l'entretien à la police.
00:17:36 En tout cas, Mathilde Panot a vivement dénoncé cette convocation,
00:17:39 devant la foule de militants réunis pour les soutenir.
00:17:42 Ce qui se produit en France est une fuite en avant autoritaire sans précédent.
00:17:49 Dans quelle démocratie une présidente du groupe parlementaire d'opposition
00:17:54 est-elle convoquée devant la police pour répondre de ses opinions politiques,
00:17:59 pour un communiqué de presse du groupe,
00:18:01 c'est-à-dire dans le cadre de ses activités parlementaires,
00:18:06 pour une convocation aussi louie qu'apologie du terrorisme ?
00:18:11 Dans quelle démocratie une candidate à une élection européenne
00:18:16 est-elle convoquée elle aussi pour le même motif,
00:18:19 en pleine campagne électorale ?
00:18:21 Mathilde Panot ce matin devant son audition à la police.
00:18:25 On peut écouter ce qu'elle dit, Mathilde Panot,
00:18:29 c'est des arguments, je pense qu'en matière de démocratie,
00:18:32 ce sont les électeurs qui sont les juges,
00:18:36 mais le deuxième point c'est que la FI récolte ceux qui l'saiment,
00:18:40 c'est-à-dire en choisissant la stratégie de Gaza,
00:18:42 la stratégie de la tension, et bien on en arrive à ça,
00:18:45 toujours le même système, provocation, répression, victimisation,
00:18:49 et c'est un enfer, ça pourrit toute la campagne, je vous le rappelle,
00:18:52 ça pourrit toute la campagne et ça rapporte rien à la FI en termes de fondeur.
00:18:55 Le parquet avait tout à fait le droit de redonner une enquête,
00:18:58 y compris à l'égard d'une présidente d'un groupe parlementaire,
00:19:02 mais je continue à penser que si j'avais été en charge des responsabilités judiciaires,
00:19:08 je ne l'aurais pas fait.
00:19:10 - Je vais juste rappeler qu'il y a un précédent qui n'est pas si ancien,
00:19:12 c'était Marine Le Pen qui avait été poursuivie, avec Gilbert Collard d'ailleurs,
00:19:17 pour apologie du terrorisme, déjà cette incrimination-là,
00:19:20 pour avoir publié sur Twitter, avoir republié des images,
00:19:24 alors que c'était pour le dénoncer bien sûr qu'elle les avait publiées,
00:19:28 et donc il y a eu une longue procédure, parce qu'elle a refusé de se rendre à des convocations,
00:19:32 jusqu'à la levée de l'immunité parlementaire à l'Assemblée nationale,
00:19:35 j'étais président de l'Assemblée donc je m'en souviens très bien,
00:19:37 et in fine, il n'y a pas eu de condamnation, à ma connaissance,
00:19:39 ça a fait hipshit en quelque sorte,
00:19:41 et donc c'est vrai qu'on peut se poser la question surtout de la judiciarisation,
00:19:44 mais les députés comme Mathilde Panot sont parfois les premiers
00:19:47 à vouloir créer des tas de lois pour encadrer l'opinion,
00:19:51 donc j'ai envie de dire que c'est un peu l'arroseur arrosé.
00:19:53 - Allez les amis, on y va, on y va, on y va,
00:19:55 allez on passe au rolling if off fiduciable des élections européennes,
00:19:58 pour Sud Radio, Le Figaro et LCI, la liste Glucksmann qui redescend un petit peu.
00:20:02 - Et oui, la croisée des courbes avec Renaissance,
00:20:04 mais finalement pas pour maintenant,
00:20:05 l'EPS redescend d'un demi-point à 14%,
00:20:07 désormais deux points derrière Valérie Hayet à 16%,
00:20:10 en première position évidemment le RN de Jordan Bardella reste à 31,5,
00:20:14 derrière eux LR à 7,5 devant les écologistes et LFI qui font jeu égal à 7%,
00:20:18 reconquête en embuscade à 6,5,
00:20:20 retrouvez tout le rolling sur sudradio.fr,
00:20:22 il est mis à jour quotidiennement à 17h.
00:20:24 - Deuxième mot, croissance, l'activité économique a déchoué les pronostics au premier trimestre.
00:20:28 - 0,2%, croissance modérée, mais finalement croissance tout de même,
00:20:32 quand l'INSEE avait revu ses prévisions à la baisse,
00:20:34 s'établait sur une stagnation de l'économie française,
00:20:36 une croissance tirée par la consommation des ménages,
00:20:38 et justement autre voyant légèrement au vert,
00:20:41 l'inflation ralentit encore à 2,2% sur un an pour le mois d'avril.
00:20:45 Et puis tiens au passage, autre taux de croissance, autrement plus important,
00:20:48 celui dévoilé aujourd'hui par l'ONG Oxfam,
00:20:51 la rémunération des dirigeants du CAC 40 a augmenté de 17% entre 2019 et 2022,
00:20:56 ses grands patrons gagnent en moyenne 130 fois le salaire moyen de leur entreprise,
00:21:00 130 fois plus quand on était à 40 fois plus que le salaire moyen à la fin des années 70, selon Oxfam.
00:21:05 - Et puis le troisième mot, EPPE, avec cette attaque meurtrière ce matin à l'Est de Londres.
00:21:09 - Un garçon de 13 ans a succombé à ses blessures,
00:21:11 et 4 autres personnes ont été blessées dans cette attaque à l'EPPE.
00:21:14 Le suspect, âgé de 36 ans, a pu être arrêté une vingtaine de minutes après les faits,
00:21:18 aux alentours de 7 heures.
00:21:19 Selon des témoins, il aurait harangué les passants en leur demandant s'ils croyaient en Dieu.
00:21:23 - Je tiens à confirmer qu'il n'y a plus de menaces pour le grand public,
00:21:28 et que nous ne recherchons pas d'autres personnes.
00:21:30 L'incident ne semble pas lié à un acte de terrorisme,
00:21:34 déclare le responsable de la police de la capitale britannique.
00:21:37 - Merci beaucoup Félix Mathieu.
00:21:39 Allez-vous rester avec nous dans un instant, le grand débat du jour.
00:21:42 Eric Dupond-Moretti a annoncé dimanche de nouvelles mesures juridiques contre le crime organisé,
00:21:47 en évoquant la création d'un véritable statut de repenti, Philippe.
00:21:50 - Alors parlons vrai, le gouvernement peut-il faire face à la montée du crime organisé ?
00:21:54 Est-ce qu'on peut vraiment inciter, arriver à retourner les trafiquants ?
00:21:59 Est-ce que l'Italie, qui lutte par cette manière contre la mafia, doit servir de modèle ?
00:22:03 Et avec cette question "Lutte contre le crime organisé, faut-il une loi pour protéger le repenti ?"
00:22:08 Et bien c'est surprenant, mais vous dites non à 58%.
00:22:10 - Yann Bastiaret avec nous, délégué national à l'investigation pour le syndicat Police Unité.
00:22:15 Bonsoir, merci d'être avec nous.
00:22:16 - Bonsoir, bonsoir à vous.
00:22:17 - Petite question avant de partir en pub.
00:22:18 Est-ce qu'aujourd'hui on peut protéger finalement ces personnes avec les réseaux sociaux ?
00:22:23 Même s'ils changent d'identité.
00:22:25 - Le zéro risque n'existe pas.
00:22:27 Donc c'est sûr que c'est beaucoup plus compliqué aujourd'hui avec les réseaux sociaux.
00:22:29 - On en parle dans un instant. 0826 300 300, à tout de suite.
00:22:33 Les vraies voix sur le radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:22:39 - On vous souhaite la bienvenue dans les vraies voix.
00:22:41 On sait pourquoi vous choisissez les vraies voix.
00:22:43 A cause de Philippe Bilger.
00:22:44 - Ah ça !
00:22:45 - Tout grâce à Philippe Bilger.
00:22:46 - Ah oui, oui, oui.
00:22:47 - C'est incroyable.
00:22:49 - Vous savez pourquoi je dis votre nom souvent ?
00:22:52 Parce que je l'ai déposé à l'INPI et à chaque fois ça me rapporte de l'argent.
00:22:57 - Vous ne m'avez jamais appelé Bilger.
00:22:59 - Non, non, jamais.
00:23:01 - A partir de là, j'ai commencé à vous aimer.
00:23:04 - Oui, c'est vrai. Moi je vous appelle Bilger.
00:23:06 - On voit des connivences pour le futur jeu.
00:23:09 - Non mais c'est incroyable.
00:23:10 - Pas du tout.
00:23:11 - On assiste vraiment. On dirait un procès qui se déroulerait à Palermo.
00:23:15 - Vous savez quoi ? Nous n'avons pas besoin de victoire puisque nous sommes nous-mêmes des victoires.
00:23:19 - Bien sûr, bien sûr.
00:23:20 - Si il y avait des soleils, si ma grand-mère avait des roues, ça serait un autobus.
00:23:24 - Un minibus, n'oubliez jamais.
00:23:26 - On ne va pas demander des nouvelles de votre grand-mère.
00:23:29 - Non, d'accord, mais ma mère va très bien.
00:23:32 - On la salue à cœur.
00:23:33 - Sur ces belles paroles intéressantes, le grand débat du jour.
00:23:36 - Moi je suis allé voir ce qu'ont fait les Italiens.
00:23:44 Ils ont mis en place ce statut du repenti.
00:23:46 Ce qui nous manque c'est des témoins.
00:23:47 - Ce qui est intéressant avec l'exemple italien, c'est que nous sommes sur un système juridique qui est assez proche du nôtre.
00:23:52 On est pas sur un système anglo-saxon.
00:23:54 - Alors certains États, malheureusement, oui, sont déjà dépassés parce qu'ils se sont réveillés un peu tard.
00:23:58 - Je vous l'ai dit, nous avons 20 procédures.
00:24:00 En Italie, on a 1000 affaires qui ont été réglées grâce au repenti.
00:24:04 Et les témoins, soit ils ne viennent pas vers la justice parce qu'ils sont complices d'une certaine façon, soit ils ont la trouille.
00:24:11 - Et dans sa lutte contre la criminalité organisée, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti a développé des premières mesures d'une réforme d'inspiration italienne
00:24:20 qui permettra notamment aux trafiquants de drogue véritablement repentis d'obtenir une seconde chance grâce à un changement d'état civil totalement définitif, Philippe.
00:24:28 - Alors parle au vrai, est-ce que le gouvernement a les moyens de retourner des gens dans les filières de crimes organisés ?
00:24:35 Est-ce qu'on peut vraiment les inciter à changer de camp, notamment quand on pense aux risques et à l'argent brassé ?
00:24:40 Est-ce que l'Italie doit servir de modèle dans sa lutte contre la mafia ?
00:24:43 Et à cette question, le gouvernement peut-il lutte contre le crime organisé ? Faut-il une loi pour protéger les repentis ?
00:24:50 Vous dites non à 59% que vous ayez voté oui ou non.
00:24:54 Ô datant vos appels au 0 826 300 300, aucune repentance ne vous sera demandée.
00:24:59 - Et on accueille Yann Bastier qui était avec nous, délégué national à l'investigation pour le syndicat Police Unité.
00:25:04 Bonsoir, merci d'être avec nous.
00:25:06 Philippe Biget, alors c'est une loi qui existe déjà mais visiblement qui va être renforcée. C'est une bonne idée ?
00:25:13 - Alors, premier point, je suis étonné à propos de ces nouvelles dispositions comme de celles qui vont être proposées par cette lenteur.
00:25:26 Je veux dire, on est étonné de voir un pouvoir qui découvre sur le tard des évidences du réel qu'il aurait pu affronter plus tôt.
00:25:36 Deuxième élément, qui serais-je en tant qu'enfiant magistrat pour dire que je récuse quelque chose qui va, me semble-t-il, par rapport à l'exemple italien ou non, représenter un progrès ?
00:25:51 Ce serait absurde de le dénier.
00:25:53 Troisième élément, le présent judiciaire français est tout à fait valable, mais je ne peux pas m'empêcher d'éprouver une nostalgie pour ces formidables magistrats italiens.
00:26:05 Et au fond, je me dis qu'il faudra aussi que nous ayons des magistrats de cette qualité pour que cette nouvelle loi donne des résultats efficaces.
00:26:15 - Françoise de Gaulle.
00:26:16 - J'ai beaucoup travaillé évidemment sur toute cette question-là. Quand j'étais dans une autre radio, j'ai eu l'occasion évidemment de rencontrer la famille Falcone et de rencontrer les magistrats de Palermo,
00:26:25 qui continuent d'ailleurs de travailler dans les mêmes conditions. C'est formidable d'arriver à ce statut-là.
00:26:31 Souvenez-vous, je rigolais tout à l'heure, mais Thomas Bouchet a sélui. C'est parce qu'il a un statut de repenti.
00:26:36 C'est parce que Falcone l'amène sur l'île d'Assinara, qui est un ancien pénitentiaire, où il l'interroge pendant des jours et des jours.
00:26:43 Et Bouchet a fait tomber toute la mafia à toute cause à Nostra. Il fait tomber Totorin. Et parce qu'il a un statut, il part aux Etats-Unis.
00:26:51 Donc moi, je trouve qu'il faut regarder l'exemple italien. Oui, il y a beaucoup de choses qui se passent pas bien en Italie, mais ça, les Italiens savent faire.
00:26:59 Ils ont combattu. Il n'y a pas que Bouchet, parce que c'est lui, évidemment, la figure centrale.
00:27:04 Et Marco Bellocchio en a d'ailleurs fait un film exceptionnel qui s'appelle "Le traître". Mais il faut bien regarder à quel point ce statut-là a permis, au moins, en gros, à l'Italie de commencer à se débarrasser de la pieuvre.
00:27:17 François de Rugy, j'avais envie de poser une question à Philippe Bilger, parce que j'ai l'impression que si on ne l'a pas fait en France, justement, avant,
00:27:26 en tout cas, il y avait un statut qui allait dans ce sens-là, mais qui a été très peu utilisé, est-ce que ce n'est pas parce que, finalement, la culture judiciaire française
00:27:34 est de dire que quelqu'un qui a commis une infraction, même s'il collabore, doit être condamné ?
00:27:39 Et on ne peut pas rentrer dans cette logique de dire que quelqu'un qui a été, à un moment donné, dans une organisation criminelle, va pouvoir s'exonérer de toute ou partie de sa peine
00:27:49 parce qu'il va collaborer, alors que l'approche pragmatique et efficace, que moi je soutiens, c'est en effet de dire que si des personnes collaborent,
00:27:55 si des personnes donnent vraiment énormément d'informations qui permettent de faire tomber des organisations criminelles,
00:28:00 elles doivent, en contrepartie, y trouver un bénéfice, et en termes de réduction de peine, et bien sûr en termes de protection personnelle,
00:28:07 puisque sinon, elles risquent, évidemment, leur vie.
00:28:10 Je répondrais tout à l'heure.
00:28:12 Nos auditeurs disent non, à 59%.
00:28:14 Et pourquoi ?
00:28:15 C'est surprenant.
00:28:17 J'ai une idée.
00:28:19 Pourquoi non ?
00:28:20 On va poser la question à Yann Bassière. Il y avait une loi qui a 20 ans, qui n'a pas été beaucoup utilisée.
00:28:25 Est-ce que cette nouvelle loi pourrait donner plus de moyens pour, on va dire, notamment les cartels de la drogue,
00:28:31 on en parle souvent à Marseille, pour les faire tomber plus facilement ?
00:28:34 Notamment, le recueil de la preuve, aujourd'hui, est de plus en plus compliqué.
00:28:37 Je vais vous parler juste de quelque chose de simple, c'était les écoutes.
00:28:39 Aujourd'hui, des écoutes, pour les enquêteurs, c'est une plaie.
00:28:42 Donc, les messageries cryptées, Telegram, WhatsApp,
00:28:45 pour avoir des renseignements, rien que par des écoutes téléphoniques,
00:28:48 j'en ai fait beaucoup dans ma carrière sur les trafics de stup',
00:28:50 c'était une mine d'or.
00:28:51 Maintenant, par ces messageries de voie IP, on retient rien.
00:28:54 Donc, si maintenant, l'obtention de la preuve, on peut l'avoir par la dénonciation,
00:28:59 par ce système dit de repentis, de collaborateurs de justice,
00:29:02 c'est tout bénéfice pour les enquêteurs,
00:29:04 et pour avancer très positivement dans les enquêtes,
00:29:07 et notamment sur le crime organisé.
00:29:09 - J'ai l'impression, et là je réponds aussi à François,
00:29:12 qu'il est bien d'installer ces dispositions, vous venez de le confirmer,
00:29:17 je ne pense pas qu'elles ont un grand succès en France, à tort ou à raison,
00:29:22 mais pour répondre François, je crois qu'en réalité,
00:29:26 la cause est moins celle que vous dites,
00:29:28 que l'espèce de souvenir de dénonciation, je dirais, dans les temps troublés.
00:29:34 Je me demande si les Français n'ont pas une sainte horreur, à tort, de mon point de vue,
00:29:39 pour les dénonciations, même les plus légitimes,
00:29:42 parce que ça leur rappelle des temps où la dénonciation envoyait à la mort.
00:29:47 - Je ne veux pas cette analyse, je pense qu'il y a beaucoup de Français
00:29:49 qui mêlent la justice et vengeance, et je suis tout à fait sur,
00:29:52 il pose une question mais en ayant presque une affirmation, François de Rugy,
00:29:55 je pense qu'il y a beaucoup de Français qui considèrent,
00:29:57 c'est exactement comme l'excuse de minorité, ce mot excuse,
00:30:00 qui donne le sentiment qu'on excuse les choses,
00:30:02 je pense qu'il y a beaucoup de Français qui considèrent que la justice, c'est la vengeance,
00:30:07 et que ce que dit François de Rugy, c'est pour ça que nos auditeurs réagissent comme ça,
00:30:10 ils se disent "on ne veut pas être trop cool avec des gens",
00:30:12 alors que, de mon point de vue, je ne sais pas ce qu'en pense Yann,
00:30:15 mais c'est la meilleure méthode possible, c'est d'amener à la dénonciation.
00:30:19 - Il faut très rapidement changer de logiciel.
00:30:24 Effectivement, ces vieux concepts qu'on a,
00:30:27 je rejoins François de Rugy là-dessus, oui, remise de peine, mais tant mieux.
00:30:31 Oui, vous collaborez à la justice, Philippe Bilger en a testé,
00:30:35 on collabore avec la justice, eh bien, donnant, donnant, c'est du win-win.
00:30:39 Les enquêtes vont avancer et la justice pourra se prononcer plus vite et mieux.
00:30:43 - Comment vous protégez les indics déjà ?
00:30:46 - Là, vous parlez du programme de protection, on voit en Italie, on voit les US marcher...
00:30:51 - Les indics sont parfois un peu des repentis, je rajoute une louche à la question de Cécile.
00:30:55 - C'est plus compliqué, pour avoir géré quelques sources, ce qu'on appelle chez nous,
00:30:59 des indics, non, on l'indique, il va balancer son concurrent,
00:31:02 celui qui a donné de la mauvaise calme, celui qui a...
00:31:05 Non, c'est pas toujours un repenti.
00:31:07 - Alors un repenti, c'est quoi ? Si on pouvait définir pour vous un repenti,
00:31:10 c'est un patron comme Gushetta qui dit "je balance tout" ?
00:31:13 - Déjà, rien que le terme, c'est pour ça que depuis tout à l'heure, je vous parle de collaborateur de justice,
00:31:16 je crois que c'est le terme exact que prend la loi actuelle.
00:31:19 Repenti, c'est... on y met une part de morale,
00:31:22 sortons la morale de tous ces concepts-là, voyez, je viens de vous dire,
00:31:25 le gars qui venait me balancer son concurrent en matière de stup',
00:31:28 la morale était là. Le repenti,
00:31:31 ou le collaborateur de justice, c'est celui qui va venir,
00:31:34 ou contraint, parce qu'il est peut-être déjà incarcéré, qu'il veut faire
00:31:37 avancer des enquêtes, parce que, pour X raisons,
00:31:40 Gushetta, sa famille est totalement assassinée,
00:31:43 là, si on trouve, pour X raisons,
00:31:46 on peut peut-être le cadrer par la loi aussi,
00:31:49 pour quelques raisons, s'il veut balancer,
00:31:52 allons-y, balancer des structures complètes, notamment sur du trafic de stup',
00:31:55 on parlait des narcotrafics, et je pense notamment une ville au bord de la Méditerranée
00:31:58 qui défraie la chronique depuis trop nombreuses années,
00:32:01 qui balance, avec un cadre,
00:32:04 mais là, pour l'instant, ce cadre, on a juste lu les annonces politiques...
00:32:07 - Vous ne croyez pas que chez tout collaborateur de justice,
00:32:10 il y a, même
00:32:13 sur le plus affamé
00:32:16 du lucre, il y a un petit zeste
00:32:19 de moralité qui apparaît ?
00:32:22 - Là, vous me posez une question...
00:32:25 - Non, non, j'ai un peu de pression, mais...
00:32:28 - Philippe Béger qui parle de moralité, c'est surprenant, mais c'est intéressant !
00:32:31 - Franchement, pour un niveau bien en dessous du débat
00:32:34 qui nous anime là, non.
00:32:37 - Non, non, mais moi,
00:32:40 elle est vachement intéressante, la question de Philippe Béger,
00:32:43 que ce soit pour Gushetta, qui est le plus célèbre,
00:32:46 mais pour d'autres, on voit quand même la capacité de Falcon
00:32:49 à créer un véritable lien humain, réel,
00:32:52 parce que lui-même sort des bas quartiers de Palerme.
00:32:55 Ça, vous l'avez déjà vécu, et comment vous le...
00:32:58 Il y a une forme d'amitié, presque de morale,
00:33:01 et de moralité qui se crée. Pas d'amitié, mais en tout cas quelque chose...
00:33:04 - Vous allez trop loin dans ce mot-là, oui. - En tout cas quelque chose de fort.
00:33:07 - Fort, oui, parce que c'est de la gestion humaine, c'est de la gestion de source,
00:33:10 on peut parler du renseignement aussi,
00:33:13 sur du terrorisme, sur tout un tas de choses, mais la gestion, là,
00:33:16 c'est du criminel, parce que c'est ça aussi qui, je pense, nous freine aussi en France,
00:33:19 puisque dans l'état actuel de la loi, on ne peut pas avoir
00:33:22 ce système de repentis dès lors qu'il y a un crime de sang,
00:33:25 dès qu'il y a du sang sur les mains de la personne qui veut dénoncer les faits.
00:33:28 Ce qui est le cas en Italie, depuis très très longtemps.
00:33:31 Je crois que le texte, le diable se cache dans les détails,
00:33:34 et je crois que le texte va le prévoir, c'est de ce qu'a annoncé Eric Dupond-Moretti.
00:33:37 - Parce que vous pouvez...
00:33:40 Vous pouvez ouvrir quoi aujourd'hui à un repenti ?
00:33:43 Si quelqu'un vient vous voir, genre je suis la reine de la drogue à Marseille,
00:33:46 j'en ai marre pour une raison,
00:33:49 est-ce que je dis, je viens te voir,
00:33:52 je te balance tout, mais donne-moi une nouvelle vie,
00:33:55 est-ce que vous pouvez le faire déjà aujourd'hui ?
00:33:58 - Alors la première chose, je vais me tourner vers mon voisin de droite,
00:34:01 j'en informe immédiatement l'autorité judiciaire.
00:34:04 - Qu'est-ce que vous pouvez me donner ?
00:34:07 - Là aujourd'hui, on n'a pas de changement d'état civil, c'est parce que la prochaine loi le prévoit.
00:34:10 - Oui, c'est ça.
00:34:13 - Il n'y a pas ce programme de protection complète, aujourd'hui il n'est pas là,
00:34:16 et c'est peut-être l'avancée qui était nécessaire.
00:34:19 - Moi je n'y crois pas, c'est pour ça que je vous ai posé la question sur les réseaux sociaux.
00:34:22 - Le zéro risque, je suis d'accord avec vous.
00:34:25 - 0 800 26 300 300.
00:34:28 - Et notre auditeur du jour, Christophe de Paris. Alors Christophe, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:34:31 - Bah écoutez, je ne suis pas un spécialiste de crime organisé,
00:34:34 je ne suis pas un spécialiste non plus de l'absolution,
00:34:37 mais je sais que la majorité des auditeurs, 59% si je ne me trompe,
00:34:40 que non, c'était pas une bonne solution.
00:34:43 Mais à vous écouter tous, et à commencer par Philippe Echev,
00:34:46 qui a très très bien développé, François Drugier également,
00:34:49 Françoise également, même si je ne suis pas toujours d'accord avec elle,
00:34:52 honnêtement, il faut étudier la situation.
00:34:55 Il ne faut pas rester sur nos vieux acquis,
00:34:58 nos vieilles histoires, etc.
00:35:01 Par contre, il y a un mot que j'ai beaucoup aimé,
00:35:04 c'est que le crime de sang, il faut quand même faire attention.
00:35:07 Quand il y a un crime de sang, il y a une atténuation de la peine,
00:35:10 pourquoi pas, mais la peine doit quand même exister à un moment ou à un autre.
00:35:13 Voilà.
00:35:16 Je suis très partagé,
00:35:19 j'aurais eu tendance à dire "oui, il faut faire sa peine", etc.
00:35:22 Mais les crimes de drogue sont les chions,
00:35:25 il va bien falloir trouver une solution à un moment ou à un autre.
00:35:28 Je pense qu'il y en a peut-être d'autres avant,
00:35:31 mais Christophe a raison,
00:35:34 parce qu'un terroriste qui balance un autre terroriste,
00:35:37 ça reste un terroriste.
00:35:40 - Ah oui, c'est autre chose.
00:35:43 - On ne parle pas de...
00:35:46 - On peut aller plus loin, Françoise.
00:35:49 - Vous avez 100% raison, parce que ça c'est un vrai sujet.
00:35:52 - Là, c'est un sujet moral.
00:35:55 - Peut-être sujet moral, mais vous avez bien sûr des gens de réseaux terroristes
00:35:58 qui sont d'accord avec vous.
00:36:01 - Je suis pour l'absolution, y compris pour les crimes de sang,
00:36:04 parce que mon sentiment, c'est que c'est ça qui ramène,
00:36:07 comment dirais-je, qui libère la parole.
00:36:10 Mettez-vous à la place d'un bandit que nous ne sommes pas autour de cette table,
00:36:13 tout me pèse parce que la vie, tout tourne mal,
00:36:16 j'ai envie de balancer,
00:36:19 j'ai quand même fait buter moi-même ou pas directement des gens.
00:36:22 Ce qui m'arrête, c'est que je ne vais pas changer de vie,
00:36:25 je vais retourner en Italie et comme aux Etats-Unis,
00:36:28 et sortir même les crimes de sang, ce n'est pas un problème.
00:36:31 - Je voulais poser une question,
00:36:34 est-ce que pour protéger, certains,
00:36:37 on le voit dans le crime organisé,
00:36:40 des gens, on leur fait faire des choses,
00:36:43 on a des vidéos sur eux, ils vendent de la drogue, on les oblige un petit peu,
00:36:46 est-ce que c'est aussi un moyen de les sortir de ce milieu et de les sauver ?
00:36:49 Parce que certains, et on voit avec des gamins,
00:36:52 ils ont grandi, est-ce que c'est aussi une façon de les sortir de ce... ?
00:36:55 - Je pense que cette loi s'annonce
00:36:58 essentiellement sur le haut du spectre de la délinquance.
00:37:01 - C'est-à-dire les chefs de réseau ?
00:37:04 - Les chefs de réseau, ou juste un petit peu en dessous.
00:37:07 Pour partir vers le bas, il va falloir partir sur d'autres choses,
00:37:10 sur de l'éducatif, on parle des mineurs, on parle d'autres choses,
00:37:13 mais non, la loi va s'appliquer vraiment sur...
00:37:16 - Vous êtes d'accord sur les crimes de sang qu'on englobe et qu'on ne fasse aucune exclusive, comme en Italie ?
00:37:19 - C'est pour ça qu'on a été frileux, Philippe Ligère le disait,
00:37:22 on a été frileux pour des raisons de morale depuis très très longtemps.
00:37:25 On est en retard sur l'Espagne qui a connu le terrorisme basque,
00:37:28 on est en retard sur l'Italie...
00:37:31 - Les années de plomb ? - Les années de plomb, exactement, avec la mafia.
00:37:34 Mais là on commence un petit peu à avoir
00:37:37 un petit peu peur peut-être avec ce qui est en train de se passer,
00:37:40 les narco-états qui se développent aux Pays-Bas ou en Belgique.
00:37:43 - Et Yann Bastier, le garde des Sceaux prend pour modèle l'Italie,
00:37:46 mais est-ce qu'on peut comparer les cartels de la drogue en France,
00:37:49 notamment à Marseille, on en parlait,
00:37:52 et les clans mafieux, que ce soit la Drangheta, Cosa Nostra, etc.
00:37:55 en Italie, qui est une criminalité qui existe depuis des décennies et des décennies.
00:37:58 Alors que les gros trafics de drogue à Marseille,
00:38:01 ça fait 20-30 ans que ça existe. - Non, ça fait plus longtemps que ça.
00:38:04 - Il ne va pas faire de "mange connection", on ne tirait pas la calèche nicoque,
00:38:07 on la faisait de Marseille, il y a combien de fouilles ? - Si, tout le monde s'est buté,
00:38:10 il y a même un juge qui a été buté à cause de ça.
00:38:13 - Il y a 50 morts par an. - Non, parce qu'à cette époque-là, il savait viser.
00:38:16 - Non, je rigole, monsieur.
00:38:19 - C'est à peu près ça. Oui, je crois qu'il faut
00:38:22 vraiment y aller et ne pas attendre des décennies. Il ne faut pas attendre
00:38:25 qu'on en soit où en était l'Italie.
00:38:28 Non, il faut se réveiller très vite.
00:38:31 Je vous dis que Marseille pourrait changer souvent avec des enquêteurs,
00:38:34 notamment avec la brigade criminelle à Marseille. Il faut se réveiller
00:38:37 très vite. - Ils sont demandeurs, vos enquêteurs de terrain,
00:38:40 parce qu'on est tous passionnés avec cette histoire. Ils sont demandeurs,
00:38:43 vos enquêteurs de terrain, de cette loi dont on virerait aussi
00:38:46 et il n'y aurait pas les crimes. Ils sont demandeurs d'une loi aussi large ?
00:38:49 - C'est assez nouveau, donc là pour l'instant, c'est une surprise
00:38:52 mais pas loin. Mais trouver des solutions pour
00:38:55 enrayer cette guerre de gangs,
00:38:58 parce qu'on est sur des gangs avec la Z mafia,
00:39:01 on est sur des gangs. Est-ce qu'on va sur une américanisation ?
00:39:04 Ça flingue des gamins en pleine rue.
00:39:07 - Est-ce que vous avez vous échangé avec vos collègues américains, italiens ?
00:39:10 Est-ce qu'il y a ces échanges-là
00:39:13 qui se font ? Chacun va voir comment l'autre bosse ou pas ?
00:39:16 - Là, on va peut-être y être contraints.
00:39:19 Plutôt voir avec nos collègues italiens,
00:39:22 parce qu'on a un modèle judiciaire assez proche
00:39:25 avec les américains, absolument pas. Et je crois
00:39:28 que sur le modèle américain, il y a des failles beaucoup
00:39:31 plus importantes, parce que c'est sur une affaire.
00:39:34 Je me repentis pour les américains, si je me suis un peu documenté, c'est sur une affaire.
00:39:37 Je balance que sur une affaire.
00:39:40 Je peux recommencer à traiter avec les gens d'à côté.
00:39:43 Donc, inspirons-nous plutôt de nos collègues italiens.
00:39:46 - Qu'est-ce qui pourrait être, à votre avis, le gain
00:39:49 des plus gros trafiquants en acceptant ce statut ?
00:39:52 Qu'est-ce qu'ils pourraient espérer, eux,
00:39:55 principalement ? - C'est très compliqué,
00:39:58 parce qu'à ce qu'on m'en dit, et puis de toute façon, c'est très documenté,
00:40:01 c'est que les enjeux financiers, aujourd'hui, sur le territoire national
00:40:04 sur les trafics de stups sont énormes. On commence à parler
00:40:07 de corruption, ou de basse intensité, même, pour des policiers.
00:40:10 On parle pour des magistrats, on évoque le pouvoir politique.
00:40:13 La pénitentiaire également, pour laisser rentrer
00:40:16 des stups ou des téléphones.
00:40:19 On sait qu'on est là. Donc, les enjeux financiers sont tellement
00:40:22 importants, je ne sais pas ce qui pourrait motiver
00:40:25 un trafiquant de haut vol
00:40:28 de balancer. - Il faudrait des sucettes
00:40:31 phénoménales. - Ou traiter
00:40:34 le stup en matière criminelle, ce qui se fait encore un peu trop
00:40:37 peu en France. - Allez, Yann Bastier, vous allez rester avec nous,
00:40:40 on va vous garder 5 minutes pour le "qui c'est qui" qu'il a dit,
00:40:43 Yann Bastier, délégué national de l'investigation, pour le syndicat police
00:40:46 unité. Non seulement vous jouez, mais vous gagnez,
00:40:49 parce que sinon, ça n'a aucun intérêt. - Oui, mais je crois que c'était Philippe Ligère qui devait gagner.
00:40:52 - Vous allez même pouvoir le coffrer.
00:40:55 - Normalement, c'est Christophe, notre auditeur.
00:40:58 On en parle dans un instant, à tout de suite.
00:41:01 - Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:41:04 Les vraies voix Sud Radio, 17h20,
00:41:07 Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:41:10 - Vous pourrez
00:41:13 certainement être repentis de ce que vous allez faire
00:41:16 dans ce jeu, mais ne comptez aucune remise
00:41:19 de peine, que ce soit Françoise de Gois, ou que ce soit
00:41:22 François de Rugy, ou que ce soit Yann, bien sûr, ou Philippe,
00:41:25 qui est à causer de moi. Il y aura quand même
00:41:28 un juge, ce sera moi,
00:41:31 secondé, admirablement,
00:41:34 par Philippe David. Allez, tout de suite, le quiz de l'actu.
00:41:37 Les vraies voix Sud Radio, le quiz de l'actu.
00:41:40 - Et le quiz de l'actu, avec notre ami Christophe.
00:41:43 Ça va Christophe ? - Oui, ça va
00:41:46 toujours. Je demande la clémence du juge à l'avance.
00:41:49 Je le note, on ne sait jamais, on vous le radionnera peut-être.
00:41:52 Alors, Christophe, c'est vous qui répondez en premier, si vous n'avez pas la bonne réponse,
00:41:55 c'est les autres qui s'y collent. Allez, tout de suite, une question. Qui c'est qui qui l'a dit ?
00:41:58 Ça vaut 3 points. Vos amis, à vous, ce sont
00:42:01 les Molas. Monsieur Bonpar, vous devriez avoir honte.
00:42:04 - Christophe ?
00:42:07 - Ça s'est passé tout à l'heure à l'Assemblée Nationale.
00:42:10 - Ah ben, c'est... - Attendez.
00:42:13 - Marie-Nopez ? - Non. - Gabriel Attal ? - Non. - Non. - Non. - Éric Dupond-Moretti ?
00:42:16 - Bonne réponse ! - Éric Dupond-Moretti !
00:42:19 - De Gagne-Bassière, Éric Dupond-Moretti. 3 points.
00:42:22 - Je l'ai pas vu, mais... - Qui c'est qui qui l'a dit ? Encore à 3 points.
00:42:25 Sur les convocations de Mathilde Panot et Rima Hassan.
00:42:28 Le fait que les tribunes ou remplacent les électeurs me gêne.
00:42:31 À la fin, c'est l'électeur qui doit juger dans les urnes. Christophe ?
00:42:34 - Christophe ? - Cri-cri ?
00:42:37 - Éric Dufort ? - Non. - Raphaël Guzman ? - Non.
00:42:40 - Pas le même bord. - C'est pas le même bord, ben c'est Rousaillon ? - Non.
00:42:43 - C'est un miss, président.
00:42:46 - Ah, j'ai lu ! - Bonne réponse, monsieur le président.
00:42:49 - De Gouas-Sébastien. - Christophe, vous l'aviez pas, on est d'accord.
00:42:52 - Non, il a dit "je passe". Il est correct, Christophe.
00:42:55 - Non, non, je l'avais pas. - Il est correct, Christophe.
00:42:58 - Qui c'est qui qui l'a dit ? C'est 2 points. 2 points.
00:43:01 Sur les convocations de Mathilde Panot et Rima Hassan, on a été stupéfait
00:43:04 par le fait que Gabriel Attal ne semble pas prendre la mesure des dérives
00:43:07 graves dans lesquelles son gouvernement emmène le pays
00:43:10 et les dérives autoritaires dont il est responsable.
00:43:13 - Oh, c'est facile, ça. - Christophe.
00:43:16 - Vous devriez mettre des phrases plus longues. - Non. - Non ? - Pas mal.
00:43:19 - Pas mal, Emmanuel Bompard. - Bonne réponse de Françoise de Gouas.
00:43:22 - J'ai pas entendu le début. - Ouais, c'est ça.
00:43:25 - Tu peux pas tricher, y'a un flic là, à côté de toi.
00:43:28 - C'est pas moi, c'est Emmanuel Bompard. - Y'a 2 flics, man.
00:43:31 - Le Premier ministre donne des instructions à la police, c'est la justice.
00:43:34 - Qui c'est qui qui l'a dit ? J'en fais un, 3 points.
00:43:37 - Christophe. Emmanuel Macron a une politique de gauche,
00:43:40 il est littéralement drogué à la dépense publique.
00:43:43 - Oh... - Christophe.
00:43:46 - Mardela ? - Non. - Marlex ? - Non. - Ben, c'est François Caillaux.
00:43:49 - Ben Ali ! - Bonne réponse de M. Ben Ali.
00:43:52 - Je te l'ai, en tu me le donnes. - Il soufflait !
00:43:55 - Allez, 3 points. - Bravo, Lino.
00:43:58 - Qui c'est qui qui l'a dit, mon cher Christophe ? 3 points.
00:44:01 Rima Hassan ne critique jamais Bachar Al-Assad.
00:44:04 - Elle parle de soulèvement, c'est très grave.
00:44:07 - Christophe.
00:44:10 - Alors là, je sais, je connais pas... - Non, c'est Lino !
00:44:13 - Bonne réponse d'Atalie Loach. - Non, c'est Lino !
00:44:16 - Non, arrêtez ! - Il fallait donner le prénom.
00:44:19 - Je ne peux pas vous faire une honte.
00:44:22 - On a un officier de police judiciaire avec nous.
00:44:25 - Non, je prends un juge de la régie, la régie doit pouvoir déterminer.
00:44:28 - La régie, c'est clair. - Attention !
00:44:31 - Non, mais là, si la régie est partiale...
00:44:34 - S'il vous plaît, Christophe, vous avez entendu qui ? Philippe Bilger ou Françoise de Gaulle ?
00:44:37 - Arrête, Christophe, c'est moi en premier, bien sûr.
00:44:40 - Je vais être honnête, j'ai entendu Françoise, et pourtant, je suis rarement d'accord avec elle.
00:44:43 - Non, non, merci, Christophe ! - Vous êtes d'une honnêteté, Christophe.
00:44:46 - Merci, Christophe, merci de votre honnêteté, je vous la rends bien joue.
00:44:51 - Ne parlez pas tous en même temps, c'est con.
00:44:54 - Qui c'est qui qui l'a dit qui a 3 points sur la GPA ?
00:44:57 - L'accord des femmes n'est pas quelque chose qui me paraît acceptable.
00:45:00 - Christophe.
00:45:03 - Maréchal.
00:45:06 - Louis Boyard. - Bonne réponse de Françoise de Gaulle, Louis Boyard.
00:45:09 - Allez, une question à One Point sur Sciences Po.
00:45:14 - A court terme, l'État ne coupera pas ses subventions à l'établissement.
00:45:17 - Pour le million de Valérie Péquresse, je lui laisse sa responsabilité.
00:45:22 - Rotaillon ? - Non.
00:45:25 - On n'a pas laissé l'autre chasseur.
00:45:28 - Ah oui, c'était Christophe Haripour.
00:45:31 - Désolé, Christophe.
00:45:34 - Qu'est-ce qu'il est réglant ?
00:45:37 - Vous pourrez dire de droite, qu'est-ce qu'il est réglant ?
00:45:40 - C'est lui, Rotaillon.
00:45:43 - Qui c'est qui qui l'a dit, allez, à 3 points,
00:45:47 on doit voter à ce scrutin européen comme un enjeu fondamental pour l'Europe,
00:45:51 pas comme une élection de protestation ?
00:45:54 - Christophe, c'est un ancien ministre.
00:45:57 - Ah oui, je sais, je l'ai vu passer, ça...
00:46:00 - Il porte un nom de ville.
00:46:03 - Oh mon Dieu, non, je ne l'ai pas.
00:46:06 - De Normandie ? - Non, il n'est pas à l'hospice.
00:46:09 - De la Clémentine !
00:46:12 - Elle est vive !
00:46:15 - Françoise, je l'ai dit un dixième de seconde derrière vous, mais c'est vous qui l'avez.
00:46:22 - Allez, donnez-lui, allez, ça va !
00:46:25 - Allez, donnez-lui !
00:46:28 - Françoise de Goy, 12 points, Christophe, 7 points,
00:46:31 François de Rugy, 3 points,
00:46:34 on va compter Sylvie Rotaillon et Philippe Billiger,
00:46:37 là, la coalition mafieuse n'a pas marché.
00:46:40 - Mais il avait 3 points, lui, au début !
00:46:43 - Vous êtes en train de mess-troquer sur Éric Dupond-Moriti, et je...
00:46:46 - Non, non, non, je l'ai dit 7 !
00:46:49 - Voilà, bravo !
00:46:52 - Est-ce que vous pouvez m'applaudir, moi ? Merci, Parc des Frances !
00:46:55 - Il faut savonner le fait qu'on a un Christophe d'une intégrité absolument...
00:46:59 - Ah oui, oui, ça, ça va !
00:47:02 - On a un policier !
00:47:05 - Les amis, je vais être obligée de couper les micros, merci beaucoup, Christophe,
00:47:08 on vous fait des gros bisous ! - Merci, Christophe !
00:47:11 - Merci, Christophe ! - Je vous embrasse !
00:47:14 - Je vous embrasse tous, et juste une petite question,
00:47:17 est-ce que le quart de finale est sorti de la gorge de notre ami Philippe ?
00:47:20 - Non, France-Afrique du Sud ne sortira jamais !
00:47:23 - Bisous, mon Christophe, faites attention !
00:47:26 Dans 10 minutes, le tour de table de l'actu des Vrais Voix,
00:47:29 on en parle dans un instant, on remercie juste Yann Bastiadef
00:47:32 d'avoir été avec nous, et on se revient dans quelques instants.
00:47:35 A tout de suite !
00:47:38 - Parlons vrai ! - Parlons vrai !
00:47:41 - Les Vrais Voix Sud Radio, 17h20,
00:47:44 Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:47:47 - Vous avez demandé à la police de ne quitter pas,
00:47:50 on vous la passe tout de suite, avec Philippe Bilger,
00:47:53 dans le rôle de la justice...
00:47:56 - Si la justice, c'est Philippe Bilger,
00:47:59 on est mal barrés ! - Dans le rôle du prévenu
00:48:02 numéro 1, Philippe David.
00:48:05 - Prévenu numéro 2, Françoise Degoy.
00:48:08 - Et l'avocat de Rugy, j'espère ? - Absolument, avocat général.
00:48:11 - Moi j'aurais bien aimé... Non, avocat général, c'est procurant !
00:48:14 - Non, avocat de la défense, pardon.
00:48:17 - Moi j'aurais bien aimé être avocat de la défense, pourquoi je suis prévenu avec...
00:48:20 On a fait quoi, Philippe David ? - Témoins !
00:48:23 - Si vous ne le savez pas, cherchez bien !
00:48:26 - Je vous dirai quand on va nous défendre !
00:48:29 - Et notre témoin, dans un instant, Félix Mathieu.
00:48:32 De quoi parle-t-on ? - Témoin pas corrompu !
00:48:35 - On va reparler de la pluie, après Rémi André a été enfin tombé sur les Pyrénées-Orientales.
00:48:38 Après deux ans de sécheresse, on va faire le bilan
00:48:41 de ces précipitations avec celui qui s'occupe du dossier eau
00:48:44 pour la FDSEA, le syndicat agricole dans le département.
00:48:47 - Vous avez bu ou quoi, non ? - Oui, la liaison dangereuse,
00:48:50 vous l'avez entendu. - Allez !
00:48:53 On s'y tape dans un instant. - J'en ai marre de l'infantilisation
00:48:56 des Français et de l'État, nounou. Le dernier délire
00:48:59 en date, le rapport sur les écrans qui nous explique
00:49:02 comment laisser nos enfants face aux écrans selon leur âge.
00:49:05 Alors c'est toujours intéressant de savoir quoi faire pour l'éducation
00:49:08 de nos enfants, mais est-ce aux experts de nous expliquer
00:49:11 comment les gérer ? Ne devrait-on pas mettre
00:49:14 simplement du bon sens dans l'éducation et que les écrans
00:49:17 c'est comme la nourriture, put'elle très bonne, il ne faut pas
00:49:20 en abuser ? Mettre une chose sur l'excuse permanente
00:49:23 aux parents qui perdent pied et n'arrivent pas à gérer leurs
00:49:26 adolescents, il y a une chose qui s'appelle l'autorité
00:49:29 et ça ne commence pas à l'adolescence, à ce moment-là c'est déjà
00:49:32 trop tard, mais dès le plus jeune âge. Même chose encore
00:49:35 pour ceux qui veulent faire des écoles des parents, veut-elle être
00:49:38 obligatoire dès lors qu'un couple décide d'avoir un enfant ou est-ce
00:49:41 un nouveau gadget pour faire croire que sans aide, on ne peut
00:49:44 pas être parent ? Rappelons que nos parents et grands-parents
00:49:47 qui du fait de l'absence de contraception avaient plus d'enfants et
00:49:50 souvent non désirés que les couples d'aujourd'hui, éduquaient leurs enfants,
00:49:53 travaillaient dur et n'auraient jamais eu l'idée de demander
00:49:56 une aide aussi saugrenue que l'école des parents.
00:49:59 Alors merci à l'état nounou de ne pas infantiliser les français
00:50:02 qui ont bien plus besoin d'être responsabilisés
00:50:05 que d'être pris pour des enfants. Philippe Bilger.
00:50:08 Je trouve que votre point de vue est très pertinent
00:50:11 Philippe, mais je l'aurais élargi. Moi je veux dire
00:50:14 les exemples que vous prenez
00:50:18 ne me paraissent pas les plus signifiants
00:50:21 dans la volonté de l'état de se
00:50:24 substituer à notre propre vie.
00:50:27 Je le verrai plus dans comment aimer,
00:50:30 comment mourir, comment
00:50:33 nommer des choses qui nous relèvent
00:50:36 qui relèvent de notre identité
00:50:39 intime en permanence. Comment, vous l'avez dit,
00:50:42 comment manger. Il y a une multitude d'actes
00:50:45 qui appartiennent à l'honneur de l'humain
00:50:48 même s'ils sont parfaitement vulgaires
00:50:51 qu'on veut nous enseigner. Là, je déteste cet état-là.
00:50:54 Moi je ne suis pas du tout d'accord avec vous.
00:50:57 Je pense qu'on peut retourner à l'école en sabot aussi, si vous voulez.
00:51:00 Puis j'aimerais bien, on est des boomers, ça serait bien
00:51:03 qu'on ne devienne pas... On a été bercé par
00:51:06 chaque génération explique à l'autre que c'était mieux avant.
00:51:09 Moi je trouve ça très bien qu'il puisse y avoir des écoles de parents
00:51:12 pour apprendre à devenir parent. Vous pensez que
00:51:15 l'autorité révélée, ça arrive comme ça, tant mieux pour vous
00:51:18 si vous avez été un excellent père, mais tout le monde n'est pas comme ça.
00:51:21 Je ne sais pas d'ailleurs si vous avez été un excellent père, je n'en sais rien.
00:51:24 Ecoutez, cette idée
00:51:27 que nos parents avaient moins d'enfants, etc.
00:51:30 Nous expliquer que tout est apocalyptique
00:51:33 moi je n'ai pas le sentiment que c'était... - Je n'ai pas dit que c'était apocalyptique
00:51:36 je l'ai dit que c'est de l'irresponsabilisation. - Mais je ne suis pas du tout d'accord
00:51:39 avec vous. Le rapport, moi je l'ai parcouru, il est vachement intéressant
00:51:42 il montre des trucs très très bien, très intéressant
00:51:45 et pourquoi pas l'école des parents si ça peut améliorer la vie des gens.
00:51:48 Je ne comprends pas. - François de Rugy.
00:51:51 L'idée qu'il y aurait une forme d'état un peu infantilisateur
00:51:54 moi je la partage bien volontiers. En revanche je crois que l'exemple
00:51:57 est mal choisi parce que j'ai cru un moment donné que Philippe David
00:52:00 allait nous expliquer que nos arrière-grands-parents ne se posaient pas
00:52:03 la question des écrans. Et pour cause...
00:52:06 On se pose aussi aujourd'hui des questions
00:52:09 qui sont liées aux évolutions de la société. C'est comme l'histoire
00:52:12 de la fin de vie. Oui, on ne s'en posait pas de questions peut-être
00:52:15 il y a 100 ans là-dessus parce qu'on s'en remettait à Dieu par exemple
00:52:18 d'une manière beaucoup plus forte qu'aujourd'hui. Donc la société
00:52:21 elle évolue et en effet, moi je crois que
00:52:24 j'avais défendu cette idée à une époque, non pas de l'école des parents
00:52:27 mais de permettre à des futurs jeunes parents
00:52:30 d'avoir quelques clés de leur donner. On ne va pas leur dire
00:52:33 comment éduquer leurs enfants de A à Z mais qu'on leur donne
00:52:36 quelques clés. Autrefois ça se transmettait de génération en génération.
00:52:39 Il ne faut pas être méchant pour dire à des parents de ne pas être envie d'être enfant de voler leur écran.
00:52:42 Mais on se souvient
00:52:45 de la personne qui a fait un procès à un producteur
00:52:48 de four à micro-ondes parce qu'on lui avait pas dit qu'il ne fallait pas
00:52:51 lui faire essécher son charbon. Donc oui, moi ça me paraît
00:52:54 absurde ça. Ou quand je vois des campagnes de communication où on dit aux gens
00:52:57 qu'il faut se laver les mains, je me dis que c'est un peu dingue.
00:53:00 On se rappelle. Mais malheureusement, la question de l'hygiène
00:53:03 elle ne vient pas spontanément dans tout le monde.
00:53:06 Il y a tout de même une propension de l'État
00:53:09 s'occuper avec une contendue bonne confiance
00:53:12 de nos problèmes. Il y a quelqu'un qui voudrait travailler
00:53:15 ça fait Félix Mathieu.
00:53:18 Et Félix Mathieu...
00:53:21 Plouf plaf !
00:53:24 On va dans les petits réunis orientaux où la pluie est enfin tombée après
00:53:27 deux ans marqués par la sécheresse et forcément les agriculteurs
00:53:30 en première ligne. On a même vu à Perpignan le retour des processions
00:53:33 pour Saint-Gaudéric pour faire tomber la pluie.
00:53:36 Ça c'est le folklore mais plus sérieusement, quel bilan de ces journées de précipitation ?
00:53:39 Nous sommes en ligne avec celui qui s'occupe du dossier
00:53:42 pour la FDSEA66, le syndicat agricole.
00:53:45 Bonsoir David Massot.
00:53:48 Bonsoir. Et merci d'être avec nous dans les Vrais Voix sur Sud Radio.
00:53:51 Est-ce que c'est un vrai répit pour les agriculteurs cette pluie qui est tombée
00:53:54 sur le département ?
00:53:57 Non, c'est un bol d'air. Elle est venue à un moment important.
00:54:00 C'est la période où les cultures ont besoin d'eau.
00:54:03 Que ce soit la viticulture, l'arboriculture,
00:54:06 elle est vraiment bienvenue mais on reste quand même
00:54:09 vigilant pour le département.
00:54:12 J'ai une question à vous poser parce que j'ai vu un reportage assez délirant
00:54:15 où on indique par exemple que des vignes sont en train de disparaître
00:54:18 dans le sud de la France, notamment dans votre département Pyrénées-Orientales
00:54:21 et que d'autres vignes sont en train d'apparaître en Suède.
00:54:24 Est-ce que ça vous le constatez et est-ce que vous y voyez
00:54:27 le changement climatique de façon très concrète ?
00:54:30 Oui, bien sûr. Après,
00:54:33 ce qui se passe quand même dans notre département, c'est un peu spécial
00:54:36 parce qu'à 100 km de chez nous, il pleut beaucoup, même trop.
00:54:39 C'est vrai qu'on est passé à côté depuis
00:54:42 deux ans. On passe à côté toutes les pluies
00:54:45 et qu'il y a un secteur, notamment la vallée de la Glie,
00:54:48 où il s'arrache des vignes.
00:54:51 Quand il ne pleut pas,
00:54:54 quels sont les moyens dont on dispose ?
00:54:57 Il n'y a rien ?
00:55:00 Après, on a la chance d'avoir un département
00:55:03 quand même riche pour la ressource. Il y a des nappes
00:55:06 profondes, il y a plusieurs nappes, il y a le quaternaire,
00:55:09 on a du stockage sur certaines vallées.
00:55:12 Ce qui est dommage, c'est que par exemple, vous avez le cas du Thèques,
00:55:15 l'autre vallée, qui n'a pas de retenue, pas de stockage.
00:55:18 Par exemple, aujourd'hui, il coule entre 15 et 20 mètres cubes
00:55:21 secondes et on n'est pas capable de retenir.
00:55:24 C'est un problème, ça, François de Rugy.
00:55:27 Je l'ai souvent dit, y compris ici, dans l'émission,
00:55:30 la question de l'eau, c'est un des enjeux majeurs d'adaptation au réchauffement climatique.
00:55:33 Le réchauffement climatique, il est là. Personne ne peut le contester.
00:55:36 Les agriculteurs en sont les premiers témoins, déjà depuis longtemps.
00:55:39 Pour y faire face, il faut s'adapter.
00:55:42 Et pour s'adapter sur l'eau, il n'y a pas 36 solutions.
00:55:45 C'est le stockage. Alors, c'est devenu quasiment un tabou
00:55:48 pour un certain nombre d'organisations environnementalistes
00:55:51 qui le refusent par principe,
00:55:54 ce qui est complètement absurde.
00:55:57 Dans le bassin méditerranéen, on le fait depuis l'époque romaine.
00:56:00 Donc, il faut absolument prévoir cela dès maintenant.
00:56:03 Du transport, parfois, sur une certaine distance.
00:56:06 La solidarité entre les territoires, parce que ce que vient de dire le responsable
00:56:09 de la FDSEA des Pyrénées-Orientales est très concret.
00:56:12 Il y a un endroit à un autre, d'un département à l'autre.
00:56:15 Il y a parfois de la ressource à un endroit et il y en a moins à un autre.
00:56:18 Il faut absolument avoir cette logique avec, encore une fois,
00:56:21 une forme de programmation, d'investissement.
00:56:24 Parce que ce sont des investissements d'aménagement pour avoir de l'eau
00:56:27 toute l'année, même quand il y a des périodes de sacheresse prolongées.
00:56:30 Le mot de la fin, David Massot ?
00:56:33 C'est notre logique, c'est ce qu'on veut. On veut un maillage du département.
00:56:36 Aujourd'hui, les pluies sont localisées.
00:56:39 Par exemple, sur la Glie, il est tombé entre 35 et 50.
00:56:42 Et l'autre vallée, le Teck a eu jusqu'à 100 mm.
00:56:45 Il faut être capable de profiter de ces coups d'eau et de les stocker, surtout.
00:56:50 Merci beaucoup, David Massot, d'avoir été avec nous, responsable du dossier eau,
00:56:53 donc à la FDSEA 66. Merci, Félix Mathieu.
00:56:58 Dans quelques instants, le tour de table de l'actu de nos vrais voix, avec Philippe Bilger.
00:57:04 Un nom considérable des incivilités et des agressions à France Travail en 2023.
00:57:10 Françoise de Gouin.
00:57:11 L'instrumentalisation de la récupération du drame de Matisse par Jordan Bardella et Marion Maréchal, ça m'écœure.
00:57:18 La pollution au plastique, qui est responsable ?
00:57:21 Ah, on a des noms peut-être. 0826-300-300, à tout de suite.
00:57:25 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:57:29 Les vrais voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:57:34 Il faut s'occuper de leurs enfants.
00:57:36 Écoutez, chers amis, c'est pour vous dire que dans les vraies voix, même hors antenne, ça tchatche.
00:57:42 C'est un véritable soulèvement contre Philippe David.
00:57:45 Mais j'ai des soutiens de vieille famille. Nicolas Sensé, je t'embrasse Nicolas, merci de m'avoir suivi.
00:57:51 Cécile, elle s'en fout plus. Il envoie des messages personnels à l'antenne.
00:57:55 Ce serait très intéressant de savoir si vous, parents, est-ce que vous jouez avec vos enfants ?
00:58:00 Est-ce que vous les mettez devant les dessins animés dès 6h du matin ?
00:58:04 Est-ce que vous faites ça ? C'est une vraie question.
00:58:07 Ce qui me fait plaisir, c'est que désormais dans cette émission, j'incarne l'autorité.
00:58:11 Oui, enfin l'autorité, tu incarnes le sceptémiorantisme de plus en plus aigu.
00:58:16 En fait, tu es en train de devenir un vieux con. Je te le dis tout de suite, un boomer.
00:58:20 Tu es en train de reproduire tout ce qu'on a fait sur nous.
00:58:23 Je vous le dis.
00:58:25 Vous ne me permettez pas de me tutoyer.
00:58:27 On regarde juste ce qu'on fait, nos parents.
00:58:32 Et moi, foyer monoparentale, maman, 4 enfants, on n'était pas devant la télé.
00:58:41 La démonstration par exemple, Cécile, vous savez très bien, vous êtes trop intelligente pour savoir que ça ne marche pas.
00:58:48 Trop intelligente.
00:58:49 Trop intelligente. Beaucoup trop intelligente.
00:58:52 Allez tout de suite, le tour de table de l'actu des vrais voix.
00:58:54 Non, c'est vrai.
00:58:55 Mais maniez-vous le tronc, on va bientôt se mettre à table.
00:58:57 Ça sent l'artiste à cette table, ça sent l'artiste.
00:58:59 Je suis épuisé moi, c'est horriblement fatiguant d'être intelligent.
00:59:03 Le tour de table de l'actualité.
00:59:05 Tu m'étonnes que ça sent l'artiste.
00:59:07 Philippe Bilger.
00:59:09 Vous voulez parler, Philippe Bilger, des hausses des...
00:59:11 C'est à moi.
00:59:12 Oui, Philippe Bilger, c'est vous, dernière nouvelle.
00:59:14 Oui, mais depuis que je ne participe plus aux jeux, je m'abstains.
00:59:18 La mauvaise foi.
00:59:20 Mais la mauvaise foi. Vous voulez parler des incivilités à France Travail en France 2 ?
00:59:23 Je serai d'autant plus bref que j'ai oublié ma sacoche où j'avais un article passionnant
00:59:29 qui m'aurait permis de durer un peu.
00:59:32 J'ai compris.
00:59:34 Réellement, en 2023, dans les 900 agences de France Travail,
00:59:42 il y a eu une augmentation considérable des incivilités
00:59:46 et des agressions de toutes sortes.
00:59:50 Et ça, c'est un phénomène qu'on peut relier à une inquiétude délétère
00:59:56 des gens qui viennent et qui, au lieu de discuter normalement,
01:00:01 s'abandonnent à une forme de violence, qu'elle soit bénigne ou extrême.
01:00:07 Mais ça montre aussi l'état d'énervement de notre société
01:00:12 dans ces endroits où on va parce qu'on est inquiet et on attend une réponse de l'État.
01:00:18 Oui, bien sûr, parce qu'on a peur aussi d'être radiés,
01:00:21 parce qu'il y a des angoisses généralisées.
01:00:24 Vous voyez ça apparaître maintenant dans les transports en commun.
01:00:28 Ce n'est pas parce que vous êtes contrôlé qu'il faut être agressif avec le contrôleur.
01:00:31 Vous voyez ça dans les contrôles, dans les bus, des tickets, etc.
01:00:35 Oui, je suis d'accord, ça dit une angoisse existentielle, générale.
01:00:39 François de Rugy ?
01:00:40 Et ça dit peut-être aussi quelque chose, pour embrayer sur ce que disait Philippe David tout à l'heure,
01:00:46 sur le côté "les droits, mais jamais les devoirs".
01:00:49 C'est-à-dire qu'on considère qu'on a un droit, on a le droit d'être indemnisé,
01:00:53 on a le droit d'avoir une aide sociale, on a le droit d'avoir son argent à la poste,
01:00:58 même s'il n'a pas été versé sur le compte, etc.
01:01:00 sans considérer qu'on a le devoir de respecter les autres,
01:01:04 de respecter les agendas publics, le devoir de respecter les règles,
01:01:07 et que si les règles prévoient qu'on n'a pas l'indemnisation qu'on souhaitait,
01:01:10 c'est l'application de la loi, et ce n'est pas contre la personne qui applique la loi qu'on doit s'en prendre.
01:01:15 Françoise de Gaulle, Jordan Bardella et Marion Maréchal.
01:01:21 J'ai été extrêmement choqué, d'abord parce que j'ai entendu l'appel de Matisse,
01:01:26 vous savez Matisse c'est ce jeune ado de 15 ans qui a été poignardé par un autre ado,
01:01:30 à plusieurs reprises d'ailleurs,
01:01:32 et j'ai entendu le père de Matisse sur une radio hier matin qui disait
01:01:37 à quel point il ne voulait pas que la mort de son fils soit récupérée politiquement.
01:01:41 Il l'a dit 3-4 fois.
01:01:43 Et qu'est-ce qu'on a vu hier soir ?
01:01:44 On a vu Jordan dire qu'il l'a dit vraiment, il n'a pas envie de ça,
01:01:47 il veut que la mort de son enfant lui appartienne,
01:01:50 même si de fait elle ne lui appartient déjà plus tellement ce truc est sidérant,
01:01:54 et nous touche tous, mais il a le droit de le dire.
01:01:57 Aucun respect Jordan Bardella qui s'est fendu d'une vidéo avec le drapeau français derrière,
01:02:01 mais non, vous trouvez ça excellent, moi je trouve ça pathétique,
01:02:04 et Marion Maréchal dans la course à l'échalote entre les deux extrêmes droites
01:02:08 qui s'est évidemment précipité pour faire la même chose,
01:02:10 de façon un peu plus floutée, etc.
01:02:12 Moi je suis vraiment, honnêtement, ce n'est pas,
01:02:15 je ne pratiquerai jamais la culture de l'excuse,
01:02:18 je ne l'ai jamais pratiquée,
01:02:19 je ne suis pas dans le déni de ce qui se passe dans cette société,
01:02:22 mais objectivement, quand un père, un parent vous dit
01:02:26 "arrêtez, n'exploitez pas la mort de votre enfant,
01:02:30 au minimum, et la gauche aurait fait pareil,
01:02:33 attention, ce n'est pas une question d'extrême droite ou droite, etc.
01:02:36 La gauche se serait permis de faire ça,
01:02:38 j'aurais dit "non, ce n'est pas possible,
01:02:40 écoutez, c'était le matin sur une radio,
01:02:42 le soir, les deux, trompettes au vent,
01:02:44 et voilà, l'immigration, la sécurité, tali, tala".
01:02:47 Non, il y a des choses qu'on ne peut pas faire.
01:02:49 C'est un grand classique, ça a commencé en 2002 avec Papy Voise,
01:02:52 Tabassé, vous vous en souvenez certainement,
01:02:54 deux jours avant le vote du premier tour de la présidentielle,
01:02:57 je trouve ça lamentable.
01:02:59 - Je ne suis pas d'accord totalement avec Françoise,
01:03:02 je pense qu'on a le droit de faire une synthèse,
01:03:05 les parents sont tout à fait dans leur rôle
01:03:08 lorsqu'ils considèrent qu'on n'a pas à instrumentaliser une tragédie,
01:03:13 mais les hommes ou les femmes politiques ont tout à fait le droit,
01:03:17 à partir d'événements très spécifiques,
01:03:20 qui projettent une lumière très sombre sur notre société,
01:03:24 d'en tirer les conclusions qu'ils veulent.
01:03:27 - Pas comme ça, il y a un délai de décence à respecter,
01:03:30 je suis désolée de vous le dire,
01:03:32 mais enfin, c'est pas possible, on est dans une campagne électorale,
01:03:35 c'est un truc de charognard, c'est un truc de vautours, totalement !
01:03:39 - François Drougillet, on n'a pas son avis.
01:03:43 - Moi je suis assez d'accord pour le coup avec Françoise de Gaulle,
01:03:46 mais le problème c'est que je pense que malheureusement,
01:03:48 ça ne changera pas, parce que tous les courants politiques font ça,
01:03:53 tous les médias font ça,
01:03:55 - Rappelez-vous l'avent du petit Highland,
01:03:57 où on nous disait qu'on était innovés à apprendre tous les migrants.
01:04:00 - J'allais donner l'exemple des naufrages de bateaux de migrants,
01:04:03 où à ce moment-là, toutes les associations pro-migrants viennent dire
01:04:06 "c'est un scandale, vous voyez comme..."
01:04:08 Y compris en disant des bêtises absolument inacceptables,
01:04:12 comme quoi les autorités françaises ne voudraient pas les secourir,
01:04:14 moi j'ai rencontré des marins de la Marine Nationale,
01:04:17 qui passent leur temps dans le Détroit de Calais,
01:04:19 à aller chercher, qui prennent des risques,
01:04:21 qui essayent d'amener les migrants sur les bateaux de la Marine Nationale
01:04:24 pour les sauver, qui souvent ne veulent pas,
01:04:26 et qui disent "non, non, laissez-nous continuer à aller vers l'Angleterre".
01:04:28 Donc ça, malheureusement, ça fait partie de l'emballement médiatique
01:04:31 à partir de tous les sujets qui touchent,
01:04:33 parce que ça touche les gens,
01:04:35 parce que ça touche légitimement les gens.
01:04:37 - Non, on n'a pas le droit en campagne électorale en faisant ça.
01:04:40 - Mais vous ne parlez pas de campagne électorale, François.
01:04:43 - Mais bien sûr que si !
01:04:45 - Ça existe aussi en campagne électorale.
01:04:47 - Philippe, dans le cas de Bardella et de Maréchal,
01:04:49 vous savez très bien ce qui est en train de se jouer,
01:04:51 qui sont en train de se jouer de...
01:04:53 - Ça n'empêche pas qu'ils ont raison, en l'occurrence.
01:04:55 - Non, ils n'ont pas raison de faire ça, non,
01:04:57 c'est moche de faire ça, c'est moche.
01:04:59 En plus de ça, dans cette course à l'échalote entre les deux,
01:05:01 une pour bouffer les républicains,
01:05:03 et l'autre pour bouffer ce qui reste de l'extrême droite.
01:05:05 - Allez, la réponse de Philippe Bilger et on y va.
01:05:07 - Mais c'est pas une course à l'échalote.
01:05:09 Oui ou non, est-ce qu'il a été poignardé
01:05:11 par un jeune homme afghan de 15 ans,
01:05:13 dans des conditions...
01:05:15 - On l'a tous bien compris, François.
01:05:17 - Ils ont eu un alitement régalien dans cette France.
01:05:21 Et il est normal qu'ils en tirent des réflexions.
01:05:23 - Ah, tu parles de réflexions, c'est des clips de propagande.
01:05:25 - On en parle dans un instant,
01:05:27 avec François de Rugy, sur un autre sujet,
01:05:29 la pollution au plastique.
01:05:31 Petite pause, on se détend, on prend une camomille
01:05:33 et on revient dans un instant.
01:05:35 - Ça, c'est passé sur Sud Radio.
01:05:37 Les vraies voix Sud Radio,
01:05:39 17h20, Philippe David,
01:05:41 Cécile de Ménibus.
01:05:43 - Cette émission est très intéressante,
01:05:45 mais elle est fatigante, je vous le dis.
01:05:47 Je suis au bout du rouleau.
01:05:49 - Si tu veux la vitresse, si tu veux la cour d'école,
01:05:51 quand on a demandé chez Né des Azimuts,
01:05:53 il y a François de Rugy, toujours le bon élève.
01:05:55 - Sur le rouleau, il ne reste plus qu'une feuille.
01:05:57 Je vous préviens, c'est la fin des haricots.
01:05:59 Avec nous, Philippe Bilger, Françoise de Gouin,
01:06:01 François de Rugy,
01:06:03 et vous, aux 0826 300 300,
01:06:05 on est ravis de vous accueillir.
01:06:07 Et avec François de Rugy,
01:06:09 dans le tour de table des vraies voix,
01:06:11 la question est la pollution au plastique, la faute à qui ?
01:06:13 - Oui, je voulais revenir sur un article que j'ai lu ce matin.
01:06:17 Je ne vais pas citer le site d'information sur lequel ça a été publié,
01:06:21 parce que je ne voudrais pas le mettre en cause et lancer une polémique avec ce site,
01:06:24 mais normalement, il est tout à fait fiable.
01:06:26 Le problème, c'est que quand on lit l'article,
01:06:28 en fait, on a l'impression qu'on est tous responsables de la pollution au plastique,
01:06:31 qu'évidemment, ça va de mal en pire,
01:06:33 et que les industriels nous cachent le fait qu'ils inondent le monde de plastique,
01:06:38 que la pollution au plastique en mer augmente, etc.
01:06:41 Et tout ça autour quand même d'un sujet très sérieux,
01:06:45 qui est une conférence internationale qui vise à réduire le plastique.
01:06:49 On nous cite des scientifiques, mais sans nous dire quelle équipe, etc.
01:06:52 - Tu peux citer le site, là.
01:06:54 - C'est la même rengaine que ce qu'on entend sur beaucoup de sujets écologiques.
01:06:59 C'est "tout va mal", "ça va de mal en pire", "vous êtes tous responsables",
01:07:02 "les grandes entreprises nous cachent tout".
01:07:04 La réalité, c'est quoi ?
01:07:05 C'est qu'en effet, la pollution au plastique au niveau mondial augmente.
01:07:09 Mais dans notre pays, la France, il faut quand même dire,
01:07:12 je vais aller vérifier les chiffres,
01:07:14 on produit beaucoup de déchets par an.
01:07:16 550 kilos par an et par habitant.
01:07:18 Ce qui fait plus d'un kilo et demi par jour et par habitant.
01:07:21 Ce n'est pas tous des déchets plastiques, d'ailleurs.
01:07:23 Mais sur les 10 dernières années, l'augmentation du recyclage a été de 14 points.
01:07:28 Donc moi, j'en ai marre qu'on passe notre temps à décourager les gens.
01:07:32 Parce que si on leur dit "tout va mal", "c'est de la faute des grandes entreprises",
01:07:36 eh bien plus personne n'a envie de rien faire.
01:07:38 Or, les efforts des Français,
01:07:40 font des efforts pour le tri et donc le recyclage,
01:07:44 eh bien ils finissent par s'améliorer.
01:07:46 Et savez-vous quelle est la meilleure solution ?
01:07:48 Celle qui est la plus efficace si on veut trier davantage
01:07:52 et recycler davantage les plastiques comme les papiers, comme le reste.
01:07:55 D'arrêter de manger.
01:07:56 C'est pas de dire "c'est la faute à tel producteur de soda"
01:07:59 ou "c'est la faute à tel producteur de plastique".
01:08:02 C'est tout simplement de facturer la collecte des ordures ménagères.
01:08:06 C'est quelque chose d'assez simple,
01:08:07 qui peut se faire dans toutes les collectivités de France et de Navarre.
01:08:09 Non pas comme on le fait bêtement dans les trois quarts des cas
01:08:13 par une taxe, qui est forfaitaire,
01:08:16 qui est une taxe additionnelle à la taxe foncière.
01:08:18 Donc si vous avez un grand appartement, vous payez une grosse taxe,
01:08:20 si vous avez un plus petit appartement, vous payez une plus petite taxe.
01:08:22 Mais ça ne tient absolument pas compte
01:08:25 de ce que vous faites en matière de déchets.
01:08:27 Or, il y a un dispositif qui existe dans la loi,
01:08:29 c'est la redevance incitative.
01:08:31 Et là, on vous facture au réel.
01:08:33 C'est-à-dire si vous avez énormément de déchets, vous payez plus.
01:08:36 Si vous triez beaucoup, vous payez moins.
01:08:38 Et ça, quand on le fait, ça marche.
01:08:40 La Haute-Saône, j'ai visité ce département quand j'étais ministre il y a cinq ans.
01:08:44 Et bien, ce département a généralisé la redevance incitative.
01:08:47 Et à ce moment-là, il a deux fois plus de bons tris et de recitelages
01:08:51 que la moyenne française.
01:08:53 - Philippe, c'est ce qu'il faut en Allemagne.
01:08:55 - Il me fait toujours un peu peur.
01:08:57 - Et ta gueule aussi.
01:08:59 - C'est intéressant, François, mais qu'est-ce qu'on fait ?
01:09:01 - Et donc, c'est pas l'État nounou pour rebondir sur ce que disait Philippe David tout à l'heure.
01:09:05 C'est au contraire l'État qui responsabilise.
01:09:07 Puisque là, on dit, vous payez plus si vous polluez plus,
01:09:11 si vous avez plus de déchets, si vous triez moins.
01:09:13 Et vous payez moins, on vous récompense si vous triez plus.
01:09:17 - Mais ces 14%, on en fait quoi ?
01:09:19 - On en fabrique, par exemple, à Paris, on fabrique de l'électricité.
01:09:22 C'est quelque chose, par exemple, qu'on ignore.
01:09:24 - On fait des polaires.
01:09:26 - On est capable de recycler le plastique aujourd'hui.
01:09:28 - Aujourd'hui, on fabrique, avec tout ce qu'on recycle,
01:09:31 où vont nos poubelles, et bien à Paris, au cœur de Paris,
01:09:33 on fabrique de l'électricité.
01:09:35 - Alors, Paris n'est pas la meilleure,
01:09:37 mais malheureusement, les grandes villes ne sont souvent pas à la pointe.
01:09:39 Et les territoires ruraux, les villes moyennes sont souvent meilleures.
01:09:41 - Je voulais juste dire que vous avez raison,
01:09:43 mais n'empêche que vous parlez d'exemple français,
01:09:45 mais c'est véritablement européen.
01:09:47 Le tri sélectif en Italie, il est tellement fort,
01:09:49 et ça fait tellement d'années, si vous voulez,
01:09:51 qu'il faut quasiment bac +5 pour savoir comment trier
01:09:53 entre le séco, l'humido, etc.
01:09:55 - Non, il faut 5 bacs, c'est pas pareil.
01:09:57 - Non, non, 6, voire 6.
01:09:59 Et honnêtement, moi je trouve qu'on avance,
01:10:01 et que l'objectif de tenir en 2040
01:10:03 l'Union Européenne "continent zéro déchet plastique",
01:10:05 eh bien, moi je pense qu'on peut le tenir,
01:10:07 et je suis d'accord absolument avec François,
01:10:09 sur l'idée de responsabiliser les gens.
01:10:11 - Avec une bouteille en plastique comme la vôtre,
01:10:13 on peut même faire du carburant pour les véhicules à gazoil.
01:10:15 - Et regardez ce qu'on fait les industrielles maintenant,
01:10:17 les bouchons ne se détachent plus,
01:10:19 ça n'a l'air absolument de rien,
01:10:21 mais c'est très important, parce que les bouchons
01:10:23 ne partent pas dans la nature, et vous balancez ça,
01:10:25 et c'est trié directement. Je trouve qu'on progresse vraiment.
01:10:27 - Il y a une vraie pédagogie à faire là-dessus.
01:10:29 C'est vrai que ça va mieux, François Drougy,
01:10:31 mais après... - Ça va mieux à l'échelle française.
01:10:33 - Et on est genre en pire aussi. - À l'échelle du monde,
01:10:35 c'est pas le cas, mais pourquoi ? Parce qu'il y a
01:10:37 plein de pays dans le monde qui ne collectent
01:10:39 même pas les déchets.
01:10:41 - Il y en a qui ne les collectent. - Ils les collectent,
01:10:43 qui ensuite ne les trient pas ou ne les balance pas.
01:10:45 Ce que l'on faisait, nous, il y a 50 ans,
01:10:47 en France il y a 50 ans, c'était des décharges,
01:10:49 et parfois à la mer. J'en connais, j'ai plusieurs
01:10:51 exemples en tête, en Bretagne,
01:10:53 dans le sud, etc. Donc ça,
01:10:55 quand on y met fin, quand on a une bonne collecte,
01:10:57 un bon système, et bien on y arrive.
01:10:59 Plutôt que de dire "il faut arrêter
01:11:01 totalement les plastiques". Il y a quelques
01:11:03 10 ou 15 ans, on a diabolisé le papier.
01:11:05 On a dit "il ne faut plus utiliser de papier, il ne faut plus utiliser
01:11:07 de carton". Après, maintenant, on diabolise
01:11:09 le plastique. Du coup, d'ailleurs, on réhabilite le papier et le carton,
01:11:11 parce que les sacs papier à la place, les sacs plastique.
01:11:13 Donc restons un peu rationnels
01:11:15 et ayons tout simplement une bonne
01:11:17 politique de tri et de recyclage.
01:11:19 - Le sac réutilisable, regardez le verre,
01:11:21 imaginez, on dit "oui, il vaut mieux acheter en verre",
01:11:23 mais franchement, votre bouteille d'huile d'olive,
01:11:25 entre la bouteille en plastique et la bouteille en verre,
01:11:27 qu'est-ce qui pollue le plus, qu'est-ce qui consomme
01:11:29 le plus d'énergie ? - Il faut aller au récup' verre.
01:11:31 - C'est le verre ou c'est le plastique ? Maintenant,
01:11:33 moi j'achète mes bouteilles d'huile d'olive, très bonne marque.
01:11:35 La plupart des très bonnes marques font aussi
01:11:37 maintenant des bouteilles en plastique, plutôt
01:11:39 que d'utiliser le verre qui pollue encore plus.
01:11:41 - Il faut acheter en plastique et le mettre dans
01:11:43 une bouteille de verre, que vous gardez.
01:11:45 - Voilà, c'est exactement ce que fait. On a tous
01:11:47 le même système.
01:11:49 - C'est dommage, dans ce débat, j'aurais pas pu
01:11:51 plastiquer Françoise de Gaulle, j'aurais bien aimé.
01:11:53 - Mais vous devriez faire une émission spéciale
01:11:55 sur l'eau, le plastique, etc.
01:11:57 - On l'a déjà fait dans les vraies récits.
01:11:59 - Pourquoi vous allez pas travailler chez Riré Chanson ?
01:12:01 - Quand on a les deux ânes,
01:12:03 je vous vois bien. Trois spectateurs
01:12:05 par soir, nous, par rapport à...
01:12:07 - Les plus anciens connaissaient l'Almana Vermeau.
01:12:09 - L'Almana Philippe David.
01:12:11 - Et quand vous dites "les deux ânes", vous m'incluez de nom ?
01:12:13 - Non, pas du tout, je mets lui, Philippe Bilger,
01:12:15 parce que lui... - Merci,
01:12:17 François de Rugy, pour ce sujet
01:12:19 intéressant, passionnant. Dans un instant,
01:12:21 le coup de projecteur des vraies voies,
01:12:23 le droit de veto de l'Union Européenne,
01:12:25 Emmanuel Macron évoque donc une volonté
01:12:27 d'y mettre fin pour passer au vote à la majorité
01:12:29 qualifiée. L'eurodéputé
01:12:31 Raphaël Glucksmann souhaite
01:12:33 lui limiter le cas de vote à
01:12:35 l'unanimité. - Alors parlons vrai, est-ce que
01:12:37 la fin de l'unanimité, ça ne signifie pas
01:12:39 la fin de la souveraineté en politique étrangère ?
01:12:41 Est-ce qu'il y a une volonté d'aller vers
01:12:43 plus de fédéralisme ? Est-ce que l'unanimité
01:12:45 ne crée pas l'impuissance ? Et à cette
01:12:47 question "Europe, faut-il mettre fin à l'unanimité
01:12:49 pour la politique étrangère ?" Vous dites
01:12:51 vous êtes à 51%, vous voulez
01:12:53 réagir ? Au date dans vos appels, au 0826
01:12:55 300 300. - Et notre invité
01:12:57 aujourd'hui, Max Erwan-Gastineau, qui est avec
01:12:59 nous, essayiste spécialiste des questions internationales
01:13:01 et chroniqueur politique, et auteur d'une tribune
01:13:03 contre la fin du droit de vote dans le Figaro.
01:13:05 Bonsoir, merci d'être avec nous.
01:13:07 Est-ce qu'il faut étendre, finalement,
01:13:09 la suppression sur tous les sujets ?
01:13:11 Le climat, l'énergie, les
01:13:13 matières sociales, comme le veut
01:13:15 Ursula von der Leyen.
01:13:17 - Dans ses mémoires, le général de Gaulle dénonçait,
01:13:19 je cite, "les illusions de l'école supranationale".
01:13:21 L'idée selon laquelle, plus l'Europe
01:13:23 fait de choses, mieux les
01:13:25 Européens se porteront. Je crois que c'est en effet
01:13:27 une douce illusion. - Allez, on en parle dans un instant.
01:13:29 0826 300 300,
01:13:31 vous êtes les bienvenus, avec Aude, qui vous attend
01:13:33 derrière ce numéro. A tout de suite.
01:13:35 - Sud Radio, votre attention
01:13:37 est notre plus belle récompense.
01:13:39 Les vraies voix Sud Radio, 17h20,
01:13:41 Philippe David,
01:13:43 Cécile de Ménibus.
01:13:45 - On vous souhaite la bienvenue, on est très heureux de vous
01:13:47 accueillir tous les jours et merci d'être
01:13:49 si nombreux et de nous
01:13:51 écouter, parce que parfois c'est pas
01:13:53 facile, voilà. Surtout quand,
01:13:55 bon, quand on a des
01:13:57 personnes à discipliner, comme aujourd'hui,
01:13:59 bien entendu, je sors du jeu Philippe Bilger,
01:14:01 bien sûr.
01:14:03 Je parle de Françoise de Gois,
01:14:05 un petit peu de François de Rugy aujourd'hui, mais encore,
01:14:07 ça va, ça va.
01:14:09 - C'est toujours moi en fait, en vérité, c'est toujours moi.
01:14:11 Vous avez le pire des tricheurs, menteur
01:14:13 comme un arracheur de dents, Bilger,
01:14:15 vous continuez à
01:14:17 créer, à forger la légende
01:14:19 d'un type intègre,
01:14:21 magistrant, un novice, cousin.
01:14:23 - Elle vaut bien la légende de Jimmy, hein.
01:14:25 - Rien du tout, nada, niente,
01:14:27 que chic, que dalle.
01:14:29 - Mais on est très heureux.
01:14:31 On est très heureux d'avoir notre Françoise de Gois.
01:14:33 - Ouais, moi aussi je suis heureuse d'être là.
01:14:35 - Allez les amis, on y va, le coup de projecteur des vraies voix.
01:14:37 - Les vraies voix Sud Radio,
01:14:39 le coup de projecteur des vraies voix.
01:14:41 - C'est-à-dire que je considère que
01:14:43 il est illusoire et pas forcément efficace
01:14:45 de vouloir tout faire à 27.
01:14:47 - La situation que nous observons actuellement nous montre
01:14:49 à la fois que nous pouvons parvenir à l'unanimité
01:14:51 contre une menace étrangère, mais dans le même temps,
01:14:53 cette unité est très fragile.
01:14:55 - Pourquoi est-ce que ça fonctionne pas ? Pourquoi est-ce qu'on arrive pas
01:14:57 à sanctionner Vladimir Poutine ?
01:14:59 C'est parce qu'il n'y a pas d'unanimité des 27.
01:15:01 - Dépendre d'une personne comme Victor Orban,
01:15:03 qui n'est pas d'accord avec toutes les mesures,
01:15:05 nous avons des problèmes.
01:15:07 Cela met en effet l'Union Européenne dans une situation
01:15:09 très difficile et que nous pourrons surmonter
01:15:11 seulement si nous nous débarrassons
01:15:13 de la règle de l'unanimité.
01:15:15 - Dans le cadre du processus décisionnel
01:15:17 de l'Union Européenne, le droit de vote
01:15:19 qui exigeait l'unanimité des 27 membres
01:15:21 pour toute décision au Conseil Européen
01:15:23 est au cœur des débats. Emmanuel Macron
01:15:25 aborde la possibilité de mettre fin
01:15:27 à ce système en faveur d'un passage au vote
01:15:29 à la majorité qualifiée pour la politique étrangère
01:15:31 et la fiscalité, une initiative soutenue
01:15:33 par la France et l'Allemagne.
01:15:35 Et pour rappel, la Hongrie a régulièrement
01:15:37 exercé son droit de veto, bloquant
01:15:39 seuls certains projets d'aide financière
01:15:41 par exemple avec l'Ukraine,
01:15:43 malgré le consensus des autres membres de l'Union Européenne.
01:15:45 - Alors parlons vrai, est-ce que
01:15:47 la fin de l'unanimité, ça ne signifie pas
01:15:49 la fin de la souveraineté en termes de politique étrangère ?
01:15:51 Est-ce qu'il y a une volonté d'aller vers
01:15:53 plus de fédéralisme ? Il y a d'ailleurs eu une tribune
01:15:55 signée par de nombreuses personnalités
01:15:57 la semaine dernière dans le Figaro.
01:15:59 Est-ce que l'unanimité, ça ne crée pas l'impuissance ?
01:16:01 Et à cette question "Europe, faut-il mettre
01:16:03 fin à l'unanimité pour la politique étrangère ?"
01:16:05 vous dites que vous êtes à 51%
01:16:07 vous voulez réagir. Aude, attend vos appels
01:16:09 au 0826 300 300.
01:16:11 - Et Max Erwan Gastineau est avec nous,
01:16:13 essayiste spécialiste des questions internationales
01:16:15 et chroniqueur politique et auteur justement de cette
01:16:17 tribune "Contre la fin du droit de veto"
01:16:19 c'était dans le Figaro. Merci en tout cas
01:16:21 d'avoir accepté notre invitation. Philippe Bilger.
01:16:23 - Alors...
01:16:25 - Pardon. - Ça va François ?
01:16:27 - Ça n'est pas la difficulté de la tâche qui me
01:16:29 fait tousser. - Non.
01:16:31 - A priori, quand j'entends
01:16:33 une question comme celle-ci,
01:16:35 en n'étant pas un grand spécialiste
01:16:37 de l'Europe, je le précise,
01:16:39 aussi, j'aurais tendance
01:16:41 à dire, c'est très bien
01:16:43 d'arriver à la majorité qualifiée
01:16:45 parce qu'on aboutira à une
01:16:47 Europe apparemment plus efficace.
01:16:49 Et à peine ai-je
01:16:51 pensé cela que
01:16:53 désireux de penser contre moi-même
01:16:55 certains souhaiteraient que je le fasse
01:16:57 le plus souvent possible.
01:16:59 - Faites en tant que...
01:17:01 - Je me demande si, en réalité,
01:17:03 l'obligation
01:17:05 de n'avoir
01:17:07 une majorité
01:17:09 pleine et entière
01:17:11 ne permet pas
01:17:13 parfois d'échapper
01:17:15 à un double extrémisme.
01:17:17 Il y a les délires européens
01:17:19 qui peuvent surgir
01:17:21 et dans ce cas-là,
01:17:23 ce qu'on appelle les pays populistes
01:17:25 que moi j'aime beaucoup
01:17:27 pourraient éventuellement
01:17:29 entraver le cours délétère
01:17:31 d'une Europe totalement
01:17:33 fédéraliste et de l'autre côté
01:17:35 on pourrait avoir l'inverse.
01:17:37 Est-ce que l'unanimité
01:17:39 n'est pas une manière
01:17:41 de protéger l'Europe
01:17:43 contre des aberrations ?
01:17:45 - Françoise de Beauvoir. - Moi je suis absolument
01:17:47 pour la majorité qualifiée
01:17:49 parce qu'elle est pondérée. Il ne faut pas
01:17:51 penser que c'est une majorité à 51%.
01:17:53 Dans les textes, ça dépend des programmes.
01:17:55 Je regarde chez Glucksman, je regarde
01:17:57 chez Macron, même je ne sais pas
01:17:59 si François Bellamy est favorable à ça
01:18:01 mais en tout cas ça doit représenter
01:18:03 tant de pourcentages de pays
01:18:05 ou 65% à peu près de la population.
01:18:07 Donc ça n'est pas une majorité
01:18:09 à 51% contre 49%
01:18:11 la majorité qualifiée. C'est une majorité
01:18:13 qui ça exige beaucoup plus de poids.
01:18:15 Moi je pense que c'est tout à fait nécessaire.
01:18:17 Il me semble qu'à partir du moment où l'Europe
01:18:19 a considéré
01:18:21 par principe on ne punit pas un pays
01:18:23 à cause de ses gouvernants
01:18:25 pour ne pas publier ses populations.
01:18:27 C'est ce qui se passe avec Orban. Je rappelle
01:18:29 quand même que l'ami Victor Orban
01:18:31 il contribue à hauteur de 4 milliards
01:18:33 d'euros par an à l'Europe et il en empoche
01:18:35 11 ou 12 milliards. Donc ça va
01:18:37 bien aussi. Ce n'est pas un guichet
01:18:39 un livre-service l'Europe.
01:18:41 Donc je suis absolument pour
01:18:43 sur des choses très précises pour éviter les blocages.
01:18:45 De la même manière, je pense que
01:18:47 si on avait cette capacité-là
01:18:49 au niveau du Conseil de sécurité des Nations Unies
01:18:51 on s'en porterait mieux aussi.
01:18:53 François de Rugy.
01:18:55 Oui, moi j'ai toujours été plutôt pour des majorités
01:18:57 qualifiées que des unanimités
01:18:59 systématiques. Il y a certains domaines
01:19:01 où ce sera toujours
01:19:03 sans doute la règle de l'unanimité
01:19:05 comme la défense...
01:19:07 Je ne pense pas qu'on envisage en Europe, aucun
01:19:09 pays, je pense, n'envisage qu'une
01:19:11 instance européenne décide de l'envoi
01:19:13 de soldats contre
01:19:15 l'avis de tel ou tel pays.
01:19:17 En revanche, il y a des cas concrets. Et je suis étonné
01:19:19 que Raphaël Glucksmann dise
01:19:21 qu'il est contre l'unanimité et qu'il veut
01:19:23 y mettre fin alors que dans le même temps
01:19:25 il a dit, il s'est réjoui
01:19:27 mais avec les Républicains
01:19:29 ce qui à mon avis est absurde,
01:19:31 que le Sénat français
01:19:33 puisse par un vote
01:19:35 bloquer un accord commercial
01:19:37 7 ans après en plus avec le Canada.
01:19:39 À une autre époque,
01:19:41 la gauche française s'est glorifiée que
01:19:43 la région de Wallonie, donc c'était même pas
01:19:45 la Belgique, c'était la région de Wallonie
01:19:47 bloque également un accord
01:19:49 commercial alors que la négociation
01:19:51 des accords commerciaux
01:19:53 fait partie des compétences
01:19:55 de la Commission européenne.
01:19:57 C'est une partie en blanc dans les traités.
01:19:59 Donc ça montre que
01:20:01 malheureusement, les gens
01:20:03 sont pour la règle
01:20:05 de la majorité qualifiée quand ils pensent
01:20:07 que la décision ira dans leur sens,
01:20:09 mais ils sont pour
01:20:11 l'unanimité et le droit de veto quand ils pensent
01:20:13 que ça n'ira pas dans leur sens.
01:20:15 - Non, non, non, c'est concret.
01:20:17 - Les amis, ça n'a rien à voir.
01:20:19 C'est l'obligation de passer devant les parlements nationaux.
01:20:21 - Non, c'est le droit de veto.
01:20:23 - Ça n'a rien à voir.
01:20:25 - C'est le droit de veto à un pays et même à une chambre dans un pays.
01:20:27 - Allez, on a un invité.
01:20:29 - Max Erwann-Gastineau, ESCI,
01:20:31 spécialiste des questions internationales et chroniqueur politique,
01:20:33 auteur d'une chronique dans le Figaro Box.
01:20:35 - Si il peut en casser une.
01:20:37 - On vous écoute pour faire le juge de paix entre les vrais voix.
01:20:39 - Ah non, non, non, ça ne sera pas le juge de paix.
01:20:41 - Il faut donner son opinion.
01:20:43 - J'ai en effet publié une opinion
01:20:45 centrée sur la fin du droit de veto
01:20:47 sur les questions de politique étrangère.
01:20:49 Je tiens à rester dans ce cadre.
01:20:51 Ça ne veut rien dire de parler
01:20:53 de la fin du droit de veto en général.
01:20:55 Il faut parler concrètement.
01:20:57 Et moi, je parle des questions de politique étrangère.
01:20:59 Mettons-nous dans la peau
01:21:01 de la France, notre pays,
01:21:03 en 2003, face à la guerre en Irak.
01:21:05 Que se serait-il passé
01:21:07 si la politique étrangère
01:21:09 de l'Union européenne avait été décidée
01:21:11 à la suite d'un vote à la majorité qualifiée ?
01:21:13 La France aurait suivi
01:21:15 ses alliés européens, qui ne jurent
01:21:17 que par un atlantisme de confort.
01:21:19 Elle aurait donc soutenu
01:21:21 les États-Unis dans cet aventurisme
01:21:23 que nous continuons de payer aujourd'hui.
01:21:25 Car nous ne vivons pas dans un monde
01:21:27 régulé, entièrement concentré,
01:21:29 focalisé
01:21:31 sur le conflit russo-ukrainien. Il faut voir
01:21:33 beaucoup plus large, comme l'évoquait
01:21:35 dernièrement Dominique de Villepin au micro
01:21:37 de LCI. Nous sommes
01:21:39 plus isolés que la Russie.
01:21:41 C'est ça la grande nouveauté du système international.
01:21:43 Ce n'est pas que la Russie tienne
01:21:45 à préserver le monde
01:21:47 russe au sein duquel l'Ukraine aurait vocation
01:21:49 à rester. C'est le fait que l'Occident
01:21:51 est isolé parce que la Russie
01:21:53 n'est pas sanctionnée par les autres pays.
01:21:55 La croissance russe va être supérieure
01:21:57 à la croissance cumulée des pays occidentaux.
01:21:59 Pourquoi ? Parce qu'elle a des nouveaux
01:22:01 alliés. L'Inde, qui est proche
01:22:03 des européens, qui est proche des occidentaux,
01:22:05 mais qui maintient ses liens avec la Russie.
01:22:07 La Chine, les pays d'Amérique latine,
01:22:09 nous nous enfermons dans un bloc
01:22:11 occidental alors qu'il faudrait...
01:22:13 - Non, non, mais ça ne veut pas dire...
01:22:15 - Alors, nous nous enfermons dans un bloc occidental
01:22:17 et la fin du droit de veto sur les questions
01:22:19 de politique étrangère, c'est la science pour la France, est systématiquement
01:22:21 minoritaire puisque notre pays est le seul
01:22:23 en Europe à porter
01:22:25 une autre voie
01:22:27 que cet atlantisme de confort dont je parle.
01:22:29 - Mais c'est faux !
01:22:31 - La Gagne était contre l'intervention
01:22:33 américaine en Irak... - Mais justement,
01:22:35 parce que la France a pris une position forte,
01:22:37 elle a assumé...
01:22:39 - Les amis...
01:22:41 - Pourquoi elle l'a assumée ?
01:22:43 - Mais justement, parce que
01:22:45 aucun autre pays que la France
01:22:47 n'aspire à un droit indépendant
01:22:49 des Etats-Unis. Et vous le voyez sur chaque
01:22:51 dossier. Et je voudrais juste terminer
01:22:53 sur un point. - Après, ce sera de Françoise.
01:22:55 - La vision d'Emmanuel Macron,
01:22:57 Macron aussi,
01:22:59 il y a deux grandes tendances dans la géopolitique en France. Il y a la tendance
01:23:01 on va dire gaullienne et la tendance occidentaliste.
01:23:03 Macron s'est dû en même temps, y compris
01:23:05 sur la géopolitique. C'est d'un côté,
01:23:07 nous allons créer, réifier
01:23:09 un bloc occidental au sein de laquelle la France
01:23:11 perdra de l'influence parce qu'elle sera
01:23:13 systématiquement minoritaire sur les dossiers de géopolitique et en même temps,
01:23:15 il affirme la spécificité
01:23:17 française. Et je réponds d'autres à
01:23:19 votre objection. La spécificité française,
01:23:21 c'est lorsque Emmanuel Macron revient de Chine
01:23:23 et dit que les Européens n'ont pas vocation
01:23:25 à suivre l'agenda géostratégique américain.
01:23:27 Nous devons avoir notre propre vision du monde,
01:23:29 notre vision du dossier chinois. Et lorsque
01:23:31 Macron propose en décembre 2023,
01:23:33 donc en décembre dernier, de participer au
01:23:35 sommet des BRICS, le jour où la France
01:23:37 ne sera plus maîtresse de ses destinées en matière de
01:23:39 politique étrangère, cette décision,
01:23:41 cette proposition qui va dans le sens de
01:23:43 l'histoire de l'évolution du monde sera complètement
01:23:45 absurde. Or nous devons nous ouvrir à de nouveaux pays,
01:23:47 pas un peu moins.
01:23:49 - Je relance sur la guerre en Irak
01:23:51 qui dit vrai. - Non, mais c'est faux !
01:23:53 - Non, c'est faux !
01:23:55 - Je veux terminer. Il n'y avait que la France,
01:23:57 l'Allemagne et la Belgique qui étaient contre.
01:23:59 - Et alors, c'est la puissance ? Excusez-moi, la majorité
01:24:01 qualifiée, on sait de quoi on parle ? On parle
01:24:03 de ce que ça représente en population par exemple.
01:24:05 Si vous représentez, trois pays représentent
01:24:07 65% de la population... - Mais là, ils ne représentaient pas
01:24:09 65%. - Mais l'Italie n'était pas pour la guerre en Irak.
01:24:11 - Elle était pour, Berlusconi l'a soutenue.
01:24:13 - Mais d'accord, je suis... - Asnar l'a soutenue.
01:24:15 - D'accord, mais l'Allemagne et la France ne la soutenaient pas.
01:24:17 Et par ailleurs,
01:24:19 excusez-moi, je vais jusqu'au bout de ma
01:24:21 démonstration. Vous êtes
01:24:23 complètement délirant d'expliquer
01:24:25 que la France aurait perdu sa souveraineté.
01:24:27 On parle de décision européenne,
01:24:29 il ne s'agit pas de remettre... Mais il
01:24:31 ne s'agit pas de remettre les clés
01:24:33 de la politique étrangère française avec la...
01:24:35 - La France, en 2003, n'a pas eu peur d'être seule.
01:24:37 Et parce qu'elle a pas eu peur d'être seule, elle a affirmé
01:24:39 une position... - Mais elle n'était pas seule !
01:24:41 - L'Allemagne l'a suivie !
01:24:43 L'Allemagne l'a suivie !
01:24:45 Si demain, Stig...
01:24:47 Si demain, avant de prendre position, nous devons
01:24:49 demander aux Européens l'autorisation...
01:24:51 - Excusez-moi, la France ne peut pas être qualifiée... - On ne vous entend pas, les amis.
01:24:53 - La France ne peut pas se distinguer
01:24:55 uniquement sur un discours,
01:24:57 aux Nations Unies... Arrêtez
01:24:59 avec ce mythe
01:25:01 et cette folie générale sur ce qu'est
01:25:03 la politique de la France, sur ce que vous dites
01:25:05 sur la Russie qui n'est pas isolée.
01:25:07 Je suis d'accord avec vous sur les BRICS,
01:25:09 je suis absolument d'accord avec vous, mais
01:25:11 arrêtez de faire de l'Europe une espèce de petite
01:25:13 chose qui serait une... - François de Rougy !
01:25:15 - François de Rougy ! - Que vous pensez
01:25:17 entre les Etats-Unis et la Chine, ça n'est pas vrai !
01:25:19 - Et revenons... - François de Rougy !
01:25:21 - Et revenons au cœur du sujet, est-ce que
01:25:23 lorsque l'Union Européenne veut prendre
01:25:25 une décision de politique étrangère,
01:25:27 pour elle-même, pour elle-même,
01:25:29 pas à l'ONU, pas dans les relations avec les pays,
01:25:31 pour elle-même, est-ce qu'elle le fait
01:25:33 à la majorité qualifiée, qui peut être une majorité
01:25:35 large, solide, ou est-ce qu'elle le fait
01:25:37 à l'unanimité ? Voilà, c'est ça le débat !
01:25:39 Et ayons ce débat au moment des élections européennes, ça c'est utile,
01:25:41 parce que si ça doit évoluer dans les années
01:25:43 qui viennent, eh bien qu'au moins les députés européens
01:25:45 qui seront élus, on sache sur quoi ils se positionneront.
01:25:47 - Je voudrais terminer sur cette question de
01:25:49 l'année 2003 et aller plus loin, je rappelle
01:25:51 quand même que vous faites comme si la France
01:25:53 n'avait pas cette puissance-là, il nous en reste
01:25:55 qu'une à peu près puissance, c'est le
01:25:57 poids de notre vote au Conseil
01:25:59 de sécurité de l'ONU. - Et la force de frappe nucléaire.
01:26:01 - Je suis absolument d'accord avec vous
01:26:03 Philippe, mais sur le plan diplomatique,
01:26:05 nous avons sur le plan de la défense la dissuasion
01:26:07 nucléaire et nous avons le poids du
01:26:09 droit de veto. Écoutez, arrêtez de faire
01:26:11 comme si d'un seul coup, nous serions
01:26:13 totalement affaiblis et totalement
01:26:15 enfoncés, ça n'est pas vrai ! - Philippe Bidjerg !
01:26:17 - Pour que je comprenne bien,
01:26:19 au fond, quelle serait
01:26:21 l'Europe que vous souhaitez ?
01:26:23 - Alors, moi je pense que...
01:26:25 et je vais faire un parallèle avec
01:26:27 la transition énergétique. La France
01:26:29 a assumé de défendre
01:26:31 contre la position qui était celle de
01:26:33 l'Union Européenne, l'industrie nucléaire.
01:26:35 Parce qu'elle était conforme à son intérêt national.
01:26:37 - Et elle a fait changer la position de l'Union Européenne.
01:26:39 - Oui, mais justement !
01:26:41 En faisant valoir un
01:26:43 dissensus constructif, en
01:26:45 défendant son intérêt national,
01:26:47 elle a brisé l'unité européenne,
01:26:49 et elle a entraîné dans le coagulage
01:26:51 des pays d'Europe centrale-orientale.
01:26:53 Mais parce qu'elle a osé assumer sa position.
01:26:55 - Et donc ? - Pour que, pour demain...
01:26:57 - Belle démonstration de ce que vous voulez dire avec la majorité.
01:26:59 - Mais laissez-le parler !
01:27:01 - La politique énergétique de l'Union Européenne
01:27:03 n'est pas décidée à la majorité. Le jour où,
01:27:05 demain, dans l'Union Européenne, pour prendre
01:27:07 une décision, il faudra
01:27:09 passer par un vote à la majorité qualifiée,
01:27:11 la France, avec sa position qui consiste à dire
01:27:13 que l'Europe doit être indépendante des Etats-Unis,
01:27:15 sera systématiquement seule.
01:27:17 - Mais ça n'est pas vrai ! - Parce que tous les pays d'Europe occidentale,
01:27:19 comme tous les pays d'Europe centrale-orientale,
01:27:21 sont convaincus que nous formons
01:27:23 un bloc occidental uni face à
01:27:25 un reste du monde hostile. Je crois qu'il faut complexifier
01:27:27 notre rapport au monde. - C'est vous qui le simplifiez !
01:27:29 - Et puis quand vous... - Je crois que vous le simplifiez, c'est vous qui le simplifiez !
01:27:31 - Justement, nous ne vivons pas le retour de la guerre froide,
01:27:33 nous ne vivons pas une logique de bloc, et à un côté
01:27:35 le bloc autoritaire, et de l'autre un bloc occidental.
01:27:37 Il faut avoir une vision beaucoup plus souple des relations internationales.
01:27:39 Et je crois que la France le porte.
01:27:41 Mais pour que la France porte cette voix spécifique
01:27:43 et soit entendue, il ne faut pas un vote
01:27:45 à la majorité qualifiée, parce qu'elle s'en remettra toujours
01:27:47 à des alliés qui, eux, ne l'entendent pas
01:27:49 de cette oreille et veulent suivre les Etats-Unis.
01:27:51 - Quand on voit les achats d'armes, tout le monde a acheté des F-35,
01:27:53 il n'y a que les Grecs et les Croates
01:27:55 qui ont acheté quelques Rafales. - Mais c'est la même chose ça !
01:27:57 - Mais non, mais c'est la même chose ! Les Européens
01:27:59 ont lié sur les Etats-Unis. - Excusez-moi, la plupart des candidats...
01:28:01 - Mais si ! Encore fois, ils n'achètent pas des Rafales !
01:28:03 - Est-ce que si vous partez là-dessus, la plupart des candidats,
01:28:05 commencés par Macron, continués par Glucksmann
01:28:07 et François-Xavier Bellamy, proposent par exemple
01:28:09 la préférence européenne sur les commandes publiques ?
01:28:11 Vous avez quelque chose à dire là-dessus ?
01:28:13 - Non mais... - Vous comprenez ce que je veux dire ?
01:28:15 - François-Xavier propose que la Commission européenne
01:28:17 est contre parce qu'elle est pour le libre-échange total.
01:28:19 - Mais on s'en fout ! C'est pour ça qu'il y a des élections...
01:28:21 - C'est pour ça qu'il y a des élections...
01:28:23 - Ne hurlez pas, s'il vous plaît.
01:28:25 - C'est pour ça qu'il y a des élections. Et quant à ce que vous dites,
01:28:27 la majorité qualifiée, elle se prendrait sur la politique étrangère et sur la fiscalité.
01:28:33 Pourquoi vous mettez l'énergie dedans ?
01:28:35 - C'est surtout qu'il faut arrêter avec cette autoflagellation française
01:28:39 qui consiste à dire "nous sommes tout seuls, nous sommes isolés,
01:28:43 toute l'Europe est contre nous". Mais c'est faux !
01:28:45 Il y a plein de sujets, et l'exemple du nucléaire en est un excellent,
01:28:47 sur lesquels la France est parfaitement en mesure de rassembler d'autres pays avec elle,
01:28:51 de créer des coalitions au sein de l'Union européenne
01:28:53 et ensuite d'être majoritaire.
01:28:55 - Heureusement, et contrairement à ce que vous dites,
01:28:57 c'est pas vrai que les pays d'Europe de l'Est sont d'un seul bloc,
01:28:59 tous pro-américains, d'ailleurs, hors ban sur les sanctions par rapport à la Russie.
01:29:04 - Le Ukraine n'est pas du tout sur la ligne américaine.
01:29:06 - Il a dû se ranger parce qu'il était isolé.
01:29:10 - C'est intéressant les questions relatives à ces petits pays d'Europe centrale et orientale.
01:29:15 La Pologne était contre, elle a peut-être évolué du fait de la nouvelle majorité,
01:29:19 mais la Pologne était longtemps contre. Pourquoi ?
01:29:21 Parce qu'ils ont peur de perdre leur souveraineté.
01:29:23 Parce que ce sont des petits pays qui ont été longtemps dominés par les empires.
01:29:26 - La Pologne, c'est 40 millions d'habitants.
01:29:28 - Oui, mais d'accord, mais ça reste quand même une petite nation au sens où l'entendait Milan Kuderak.
01:29:35 C'est une nation qui a conscience de sa vulnérabilité,
01:29:37 parce qu'elle a disparu pendant plus de 120 ans, la Pologne, les Hongries,
01:29:41 toutes ces petites nations, la Slovaquie, la Buzsina, qui ont été dominées par des empires.
01:29:44 Si l'Europe devient une sorte de nouvel empire, quand bien même serait-il démocratique,
01:29:47 ils ne vont pas suivre. Il ne faut pas oublier qu'une décision, une bonne décision,
01:29:51 une décision durable, c'est une décision qui a la légitimité des IRL.
01:29:56 Or, si ce sont des exécutifs européens majoritaires qui imposent leur discipline
01:30:02 à des minorités récalcitrantes, vous allez fragmenter l'Europe,
01:30:05 vous n'allez pas consolider l'Union Européenne.
01:30:07 - Mais elle n'est pas une discipline budgétaire.
01:30:08 Vous avez vu la situation de la France, de l'Italie et d'autres pays.
01:30:11 Est-ce qu'on est dans le traité de Maastricht ? On n'y est pas depuis quasiment le traité de Maastricht.
01:30:15 - Si l'Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande, c'est pas une dictature l'Europe.
01:30:20 - Mais qui a parlé de dictature ?
01:30:23 - Mais si vous parlez en même temps...
01:30:25 - C'est pas la Yougoslavie, Tito !
01:30:26 - Moi, je ne sais pas moi...
01:30:27 - Moi, j'aime bien ce qu'a dit Bruno Le Maire récemment, je reviens à l'énergie,
01:30:30 qui est mon domaine de compétence, mais peu importe.
01:30:32 Bruno Le Maire a dit "il faut que l'Europe fixe des grands objectifs,
01:30:35 charge ensuite aux États-nations de les atteindre à partir de leur propre...
01:30:39 - C'est ce qui s'est toujours passé.
01:30:40 - Non, c'est pas ce qui s'est...
01:30:41 - Si ! Et c'est en grande partie inefficace.
01:30:43 - Il y a la tentation, après chaque crise, de transférer, et Emmanuel Macron la carte,
01:30:46 de transférer toujours plus de compétence à l'échelon supralational,
01:30:49 comme si le "toujours plus d'Europe" était la panacée.
01:30:51 Non, il faut que l'Europe se contente de peu, de fixer des grands objectifs,
01:30:54 et laisse le choix aux États-européens de choisir leur ligne en matière énergétique,
01:30:58 que la France fasse nucléaire si elle veut, que l'Allemagne ne le fasse pas.
01:31:01 - Non !
01:31:02 - Il a fallu l'imposer, parce que l'Europe voulait qualifier la France
01:31:05 comme le cadre de la transition énergétique.
01:31:07 - On entend pas !
01:31:08 - On déligne complètement opposé sur le politique énergétique.
01:31:10 - Et la France s'est longtemps pliée, notamment à l'époque du gouvernement socialiste,
01:31:13 - Mais vous dites n'importe quoi !
01:31:14 - Mais si, en remettant ton cause, c'est absolument pas l'Europe qui nous a imposé quoi qu'il soit !
01:31:18 - Nous sommes conformés !
01:31:19 - L'Italie a sa propre voix !
01:31:21 - Mais les pays ont leur voix en matière énergétique !
01:31:24 - Excusez-moi, moi je veux juste transformer cette idée générale,
01:31:28 de penser que nous sommes, je sais très bien que tout ça est trimbalé par la technostructure,
01:31:32 nous sommes dirigés par des gens qui sont pas élus, toujours les mêmes anciennes,
01:31:35 - C'est pas mon argument !
01:31:36 - Je sais que c'est pas votre argument,
01:31:38 - Et en l'occurrence c'est l'édition du Parlement européen !
01:31:40 - La réalité c'est que le Parlement européen a de plus en plus voix au chapitre,
01:31:43 et je pense au contraire moi, que la majorité qualifiée c'est profondément démocratique,
01:31:48 et que la France n'est pas un petit pays, une petite puissance moyenne,
01:31:51 - Isolé !
01:31:52 - Qui est incapable d'entraîner les gens, ça c'est le Parlement !
01:31:54 - Max Erwann-Gastineau, le mot de la fin, deux secondes !
01:31:56 - Justement, la France n'est pas un petit pays,
01:31:57 et elle peut faire valoir une voix spécifique sur la scène internationale,
01:32:00 - Et alors ? Et donc ?
01:32:01 - Si elle se lie toujours plus à un bloc occidental suranné,
01:32:04 nous ne vivons plus à l'époque de la guerre froide,
01:32:06 sa voix sera toujours plus diluée,
01:32:07 or nous avons besoin de nous adresser au pays du sud,
01:32:09 ouvrons-nous, tout ne se joue pas en Ukraine !
01:32:11 - Merci beaucoup Max Erwann-Gastineau,
01:32:13 essayez, suis épuisé moi !
01:32:15 Spécialiste des questions internationales et politique,
01:32:18 et auteur de cette tribune contre la fin du droit de veto dans le Figaro,
01:32:21 merci d'avoir été avec nous,
01:32:23 merci de vous être battu comme un lion face à François de Rugy !
01:32:26 - J'ai pas qu'une fête de commencer !
01:32:28 - François Sdebois et Philippe Bigère,
01:32:30 merci pour cette émission douce, j'ai envie de dire, douce,
01:32:35 - Je vais garder ce mot !
01:32:36 - C'est qui qui l'a dit surtout ?
01:32:37 - Ça me va vraiment bien !
01:32:39 Allez on vous embrasse et vous restez avec nous,
01:32:41 dans un instant on va vous parler emploi,
01:32:43 emploi dans l'industrie,
01:32:45 on est ensemble avec Philippe David jusqu'à vote,
01:32:47 et je sais pas pourquoi, j'ai l'impression que ce sera beaucoup plus calme !
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