• il y a 9 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il revient sur les 10 ans de la disparition du vol MH370 de la Malaysia Airlines et sur les mystères s'y rapportant. Saurons-nous un jour la vérité ?

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Transcription
00:00 - Europain, Pascal Praud. - Pascal Praud, la suite sur Europain. Il y a dix ans disparaissait le vol MH370 de la malaisie Airlines.
00:09 - Et je salue donc Patrick Bleyli, ancien commandant de bord. Bonjour. - Bonjour Pascal.
00:14 - Bonjour également à notre ami Michel Chevalet. Je voulais vous faire écouter ce matin Gislain Ouattrolos.
00:20 Il était sur CNews, il a perdu sa femme et ses deux enfants dans cette catastrophe.
00:24 - Au bout de dix ans, il faut comprendre qu'on ne sait rien de plus que le jour où il a disparu.
00:28 Par contre, ce qu'on sait, c'est que la version qu'on nous a sortie est fausse.
00:32 Il est facile de démontrer qu'elle est complètement fausse, qu'elle est complètement montée de A jusqu'à Z et qu'on veut nous cacher la vérité.
00:39 - Vous-même, vous étiez en vol quand l'avion a disparu. C'était à la sortie de votre avion, en arrivant à Pékin, qu'une hôtesse est venue vous voir.
00:46 - Oui. - Et vous le racontez dans votre livre d'ailleurs. - Oui.
00:48 Je suis le dernier en fait à savoir ce qui se passe puisque j'atterris à Pékin à 4h de l'après-midi et eux devaient atterrir à 6h du matin.
00:54 Donc j'arrive à l'aéroport et quelqu'un m'attend et avec un panneau, je fais le tour de l'aéroport avec cette hôtesse qui ne parle pas mon langage
01:01 et je tombe sur quelqu'un de l'ambassade de France qui me dit "Guylain, l'avion de ta famille s'est abîmé en mer".
01:11 - Patrick Blély, ancien commandant de bord et qui a écrit donc ce livre "La Contre-Enquête",
01:17 lorsque M. Watrelos dit "la version qu'on nous a servi est fausse", de quelle version parle-t-il ?
01:24 - Je pense de la version qui a été proposée par les Malaisiens, d'ailleurs ils n'ont pas donné de finalité à cette affaire
01:29 puisqu'ils ont dit que ça avait été probablement un détournement par une tierce personne qui avait exécuté ce détournement.
01:35 Donc il n'y a pas de solution. Mais on a quand même beaucoup d'éléments qui ont été présentés comme les traces radar,
01:40 comme les communications radio, comme des éléments supplémentaires comme la connexion du téléphone du copilote au super-langue et d'autres choses.
01:47 Tous ces éléments sont des faits, des faits incontestables et indiscutables.
01:51 Donc ce n'est pas une version qui a été proposée, ce sont des faits.
01:54 Et notre rôle à nous c'était de mettre ensemble tous ces éléments, les faire se coordonner pour essayer de proposer une trajectoire démontrable.
02:02 Donc ce n'est pas une version qui est fausse et qui a été proposée à M. Watrelos, mais uniquement des éléments.
02:09 Et il n'a pas cru un mot de ce qui a été proposé par les autorités malaisiennes.
02:14 - Combien y avait-il de Français dans cet avion ?
02:17 - Il y en avait quatre. Il y avait son épouse, deux de ses enfants et l'ami d'un de ses fils.
02:22 - Alors avant peut-être d'aller plus en avant sur la thèse ou l'hypothèse que vous imaginez, on pourrait balayer les thèses auxquelles vous ne croyez pas.
02:30 D'abord, la première thèse c'est le détournement ou l'attentat terroriste de l'intérieur. Ça c'est pas possible ?
02:37 - Non, il n'y a aucune preuve, aucune trace d'un terroriste à l'intérieur de l'avion.
02:41 Et même si le détournement s'était produit, il y a tout un tas de procédures pour les pilotes, pour afficher des codes radio, faire des manipulations particulières.
02:50 Et donc rien ne s'est passé de ce fait. Donc de l'intérieur, a priori, pas possible qu'il y ait eu un détournement par des terroristes.
02:58 - Olivier Guénac me dit que vous êtes un peu loin peut-être du micro, monsieur Blély.
03:03 - Je me rapproche.
03:04 - Voilà, donc vous allez pouvoir vous rapprocher Patrick Blély.
03:07 Deuxième hypothèse qui pourrait être vraisemblable, c'est un missile qui abat par erreur ou volontairement cet avion.
03:17 - Bah s'il y avait eu une explosion, qui dit missile dit explosion, ça veut dire que vous avez une pluie de morceaux à la surface de la mer.
03:26 Donc on aurait trouvé des traces.
03:28 - Donc ça, on écarte ça.
03:29 - Et sur les morceaux qu'on a trouvé, on en a trouvé 43, et notamment le flapon, c'est-à-dire un petit aileron.
03:34 - Le quoi ?
03:35 - Un flapon, voilà, qui est caractéristique sur les Boeing, qui permet la stabilité de l'avion.
03:41 La gendarmerie a fait des tests de poudre. Est-ce qu'on a trouvé de traces d'explosifs ? Réponse, non.
03:47 - C'est 43, parce que lorsque monsieur Vattrelo tout à l'heure disait "on n'en sait pas davantage que le jour de la catastrophe",
03:57 j'ai l'impression qu'on en sait quand même un peu plus.
04:00 - On en sait beaucoup.
04:01 - On a 43 morceaux, mais ces 43 morceaux, ils ont été retrouvés dans le même espace ?
04:06 - Oui, pratiquement. Il y en a 27 qui ont été retrouvées de manière officielle avant la fermeture de la deuxième enquête,
04:12 donc en 2018, et recherche. Donc 27 officielles, et depuis il y a un aventurier chercheur, un ancien avocat américain,
04:19 qui lui parcourt le Mozambique, la Tanzanie, Madagascar, la Réunion, à la recherche de débris qui pourraient provenir du MH370.
04:27 Il en trouve beaucoup. Mais le problème c'est que ces morceaux ne sont pas homologués officiellement par l'état malaisien.
04:33 - Ils l'ont trouvé dans la mer ou sur le sol, ou sur la terre ?
04:36 - Non, on les retrouve sur les plages, essentiellement sur les plages, et souvent ce sont des morceaux qui sont récupérés par des paysans locaux,
04:43 des gens qui habitent sur place et qui les utilisent pour d'autres choses.
04:46 Et quand il vient un petit peu les voir, il leur dit "on a trouvé ce morceau sur la plage",
04:50 et effectivement, il s'avère que ce sont des morceaux probablement de l'avion.
04:54 - On a écarté les thèses auxquelles vous ne croyez pas, on va maintenant en venir à la thèse à laquelle vous croyez fermement,
05:01 et je le dis, vous pensez que le pilote s'est suicidé et a emmené avec lui, je ne sais combien de personnes d'ailleurs ?
05:09 - 239. - 239 personnes.
05:11 - Et 12 bombes d'équipage. - Et 12 bombes d'équipage.
05:14 Ce qui est quand même d'imaginer cela, et disons-le parfaitement horrible,
05:18 que quelqu'un se suicide en toant près de 250 personnes, c'est un scénario horrible.
05:26 Alors sur quoi vous basez-vous pour affirmer cela ?
05:30 - Alors nous avons énormément de faits incontestables et indiscutables,
05:34 d'événements qui se sont passés dans l'avion, c'est-à-dire de choses qui se sont faites sur les systèmes
05:40 ou sur le pilotage de l'avion, qui ne peuvent avoir été faites que par un pilote de ligne.
05:44 Donc je n'accuse pas fortement le commandant, je dis que la personne qui a pris les commandes de cet avion
05:49 avait des connaissances du Boeing 777 assez conséquentes, et il savait piloter un avion.
05:54 Pourquoi ? On va prendre déjà dès le début, le virage du demi-tour.
05:57 Le virage du demi-tour, le transpondeur, c'est-à-dire le système de communication avec les radars civils,
06:02 a été mis sur off manuellement.
06:04 Ça on le sait, puisque chaque fois que le bouton passe sur une position, c'est enregistré au sol.
06:08 Donc on sait que c'est quelqu'un qui a tourné le bouton, pas un passager.
06:11 - Et qu'est-ce que ça signifie ? Quel est le rapport avec le suicide ?
06:14 - Ça veut dire que là déjà, il a coupé le système pour pouvoir être repéré par les radars civils,
06:19 c'est-à-dire il perdait la connexion, la visualisation de l'avion par les contrôleurs civils.
06:26 Donc il a commencé par couper cette communication pour qu'il ne soit plus tracé.
06:30 Il n'y avait plus que les militaires qui pouvaient tracer l'avion à ce moment-là.
06:33 Heureusement, nous avons donc la trace de ce radar militaire.
06:37 Effectivement, on voit que l'avion a fait un demi-tour, de manière assez abrupte d'ailleurs.
06:42 Il a incliné son virage assez fortement, ce qui a permis d'éviter de rentrer dans une zone militaire thaïlandaise,
06:47 parce que là, non identifié, pas de contact radio, il aurait été probablement intercepté par les militaires thaïlandais.
06:54 Voilà. Et la troisième chose importante de ce virage, c'est l'heure à laquelle ça s'est passé.
06:59 C'est-à-dire qu'une minute avant, il a quitté le contact radio avec les Malaisiens,
07:04 et il n'a pas encore pris contact avec les Vietnamiens.
07:07 Et donc il y a une minute dans laquelle il doit changer de fréquence et contacter les suivants.
07:11 Et c'est à cet instant-là que l'avion a été détourné.
07:14 Il fallait vraiment savoir que c'était pile le moment où il n'était en contact avec personne,
07:18 qu'on n'était plus suivi, qu'il fallait faire le demi-tour.
07:20 Pour moi, ça ne peut être qu'un pilote qui a fait ça.
07:22 - Alors vous avez enquêté, j'imagine, sur la psychologie du pilote, et des éléments vont dans ce sens ?
07:30 - Alors oui, je l'ai précisé dans mon livre, donc j'ai pu récupérer beaucoup de documents,
07:35 officiels et non officiels, donc des rapports de police entre autres.
07:38 Effectivement, beaucoup disent que c'est un homme parfait, etc., mais il n'était pas si parfait que ça.
07:43 Au niveau médical, quand même, il y a eu des trous un peu dans l'histoire, qu'on regarde bien.
07:47 Par exemple, les visites médicales de ce pilote, il manque quand même 6 ans.
07:51 De 2004 à 2011, il n'a passé aucune visite médicale de pilote, ce qui est quand même assez inquiétant.
07:56 Mais c'est marqué comme ça dans le listing qui a été proposé par la police malaisienne.
08:00 Et au niveau médical, je vais poursuivre un petit peu,
08:04 effectivement, il a eu des contacts avec un médecin des pilotes 6 fois au cours des 3 mois précédents, avant le vol.
08:12 Donc, qu'il ait eu des contacts avec un médecin des pilotes plusieurs fois avant le vol, on peut se poser des questions.
08:17 Ça, c'est pour la partie médicale.
08:19 - Michel Chevalet, on n'a pas tout à l'heure parlé de l'hypothèse qui, parfois, est sur les réseaux sociaux d'un trou noir, je crois.
08:30 - Oui, je crois. - Oui, mais qui était fortement argumenté, notamment aux États-Unis, me semble-t-il.
08:37 - Si il y avait le trou noir à l'endroit au-dessus de la mer de Chine, on n'existerait plus, la Terre n'existerait plus.
08:44 Alors, soyons sérieux !
08:46 - Le trou noir, il avale tout ce qui est dans son périmètre, y compris la Terre.
08:50 - Cette théorie, elle est défendue, je crois, sur les réseaux sociaux par...
08:55 - H. Stanford, c'est un Américain, qui défend cette thèse. - Qu'est-ce qu'il dit exactement ?
09:00 - Alors, il dit qu'il a une vidéo en provenance de satellites et une autre en provenance d'un drone américain qui a filmé l'avion,
09:05 bon, c'est quand même assez peu probable, où l'avion aurait été entouré par 3 boules brillantes, et après, il aurait disparu d'un trou noir.
09:13 Le problème, c'est que cette thèse a été démontrée, parce qu'on s'est rendu compte que les photos qu'il avait utilisées pour faire son espèce de vidéo,
09:19 il les avait récupérées sur un site d'internet de photos qui avaient été prises par un photographe au Japon.
09:25 Donc, on a pu démontrer qu'en réalité, ce n'était pas des vidéos en provenance du satellite ni d'un drone,
09:31 parce que c'était tout à fait un montage.
09:34 Et puis, le problème, c'est que s'il avait disparu dans le trou noir, ce fameux avion, il n'aurait pas répondu au satellite pendant 7h30.
09:39 Il a répondu au satellite pendant 7h37, la quantité complète de carburant qu'il y avait à bord de cet avion.
09:47 Donc, s'il était parti d'un trou noir, il n'aurait pas continué à répondre.
09:51 Donc, c'est des théories inventées.
09:53 - Je renvoie évidemment, pour ceux qui sont passionnés par cela, à votre livre "MH370, la contre-enquête d'un pilote",
10:02 cette petite fonction de Windows qui a trahi les intentions du commandant Zahari Ahmad Shah.
10:07 J'espère que je n'écorche pas son nom.
10:09 Et vous-même, vous êtes donc pilote de ligne et commandant de bord sur Long Courrier Airbus 320, 340.
10:14 Vous êtes aujourd'hui d'ailleurs en retraite.
10:16 La pause, ça va être débrief dans une seconde, avec Monsieur Tessier.
10:20 - Et pour réagir avec Pascal Praud sur Europe 1, vous composez ce numéro.
10:23 Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 21.

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