Thomas Sotto reçoit Clément Beaune, député Renaissance de Paris, sur le plateau des 4 vérités.
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00:00 Bonjour et bienvenue dans les 4V, Clément Bohn.
00:04 Bonjour.
00:05 Je n'avais pas prévu d'attaquer par ça, mais ça vous inspire quoi à vous, l'ancien
00:07 ministre des Transports, de voir qu'on peut se bloquer à ce point-là pour des normes
00:10 qui n'ont aucun sens ?
00:11 Oui, c'est vrai.
00:12 Pour beaucoup de projets d'infrastructures, pour beaucoup de projets de transports, alors
00:15 qu'on en a besoin au moment de la transition écologique, parfois on s'autobloque, si
00:18 je puis dire, par des normes françaises ou européennes.
00:21 Parfois, on est champion nous-mêmes.
00:23 Donc Valérie Pécresse a raison.
00:24 Quand on signe un contrat…
00:25 C'est une aberration, ça ?
00:26 Oui, c'est une aberration.
00:27 Vous ne connaissez pas d'ailleurs ce dernier épisode.
00:31 Ça veut dire qu'il faut se battre parfois au niveau européen, parfois contre nos propres
00:34 normes nationales, pour simplifier.
00:36 Parce que si on a besoin de transports publics, on ne peut pas empêcher une région, une
00:40 collectivité d'avancer.
00:41 À propos de trains, il y a encore une grève aujourd'hui à la SNCF, jour d'ouverture
00:44 des ventes de billets pour cet été.
00:45 La perspective de grève pendant les JO, est-ce que ça vous paraît raisonnable, légitime,
00:50 illégitime, fondée, infondée ? Vous en pensez quoi ? On sent que la menace est là, vraiment.
00:54 Oui, je pense qu'il est temps d'avoir des accords sociaux qui prévoient des trêves
01:00 olympiques.
01:01 On ne peut pas se permettre en France d'avoir des Jeux olympiques et paralympiques pendant
01:05 un mois au total, qui donnent cette image de paralysie.
01:08 Puis c'est un beau moment pour nos transports publics et nos services publics.
01:10 Je le rappelle, on va être la première ville à Paris qui va accueillir 100% de l'événement
01:15 en transports publics.
01:16 C'est un honneur pour l'écologie, pour nos services publics.
01:19 Moi je crois qu'y compris les organisations syndicales ont le sens des responsabilités.
01:22 Je sais que mon successeur, les grands opérateurs publics, la SNCF, la RATP, sont en train de
01:27 négocier.
01:28 Donc je suis confiant, mais ça veut dire qu'il faut mettre les bouchées doubles dans
01:31 les semaines qui viennent pour trouver des accords sociaux.
01:33 C'est déjà quoi l'achat du lest ? Pas forcément l'achat du lest, même si c'est
01:36 normal que dans les services publics, il y ait des primes, il y ait des aides, parce
01:40 qu'il faut le dire aussi à ceux qui nous écoutent, il ne faut pas stigmatiser.
01:42 Il y a dans les transports comme dans tous les services publics, des dizaines, même
01:46 des centaines de milliers de fonctionnaires qui vont travailler bien plus que d'habitude,
01:50 pour renoncer à leurs congés, notamment de nos policiers.
01:52 C'est une responsabilité partagée du gouvernement et des syndicats de faire en sorte qu'il
01:56 n'y ait pas de lest ?
01:57 Des employeurs et des salariés ou des agents publics, bien sûr, mais on est capable d'avoir,
02:01 quand on a des grands événements, un dialogue social qui marche.
02:04 Donc moi je suis confiant, mais ça veut dire qu'il faut bosser dur entre maintenant,
02:08 en gros le mois de juin, pour trouver des accords sociaux dans les entreprises.
02:11 Vous évoquiez votre successeur, Patrice Viergaet, qui est donc nouveau ministre des transports.
02:16 Vous étiez venu ici quand vous étiez ministre il y a quelques mois, quelques semaines, pour
02:21 nous parler avec enthousiasme du pass rail.
02:23 Ce pass rail qui devait coûter 49 euros par mois et permettre aux Français de voyager
02:27 en illimité sur les TER et les intercités.
02:29 Mesure économique et écologique, nous expliquiez-vous avec beaucoup d'enthousiasme à l'époque,
02:34 et qui a donc été enterrée la semaine dernière.
02:35 J'espère qu'elle n'est pas enterrée.
02:37 C'est un engagement, pas seulement de l'ancien ministre des transports que je suis, mais
02:40 du président de la République lui-même.
02:41 On n'avait pas fixé un prix, mais avoir un accès simple, pas cher, illimité aux
02:48 intercités, les anciens corails, ça relève de l'État, et les TER ça relève des régions,
02:52 je pense que ça reste une nécessité.
02:54 On parle beaucoup d'écologie, on en a beaucoup parlé pendant la crise agricole, on parle
02:57 des normes.
02:58 Il est justement temps d'avoir aussi une écologie positive.
03:01 On le fait avec le leasing social, je pense que c'est important de le faire avec le transport
03:04 en train.
03:05 On a l'impression qu'à chaque fois il y a des grandes annonces et puis dès qu'il
03:06 y a un truc où il faut gratter un peu, on recule sur l'écologie.
03:07 On va se battre, et je continuerai à me battre pour que cette annonce soit une réalité,
03:11 le plus vite possible.
03:12 Je comprends qu'il y ait un contexte budgétaire difficile, qu'on commence, parce que j'ai
03:16 entendu ça par les jeunes, pourquoi pas, il ne faut pas perdre cette ambition.
03:19 Les autres pays européens le font, pas seulement l'Allemagne, l'Espagne aussi, le Portugal,
03:23 et donc on l'avait chiffré, je ne veux pas rentrer dans les détails, mais ce n'est
03:26 pas non plus des sommes délirantes.
03:28 Vous dites qu'il ne faut pas abandonner ce projet ?
03:29 Non, il ne faut surtout pas abandonner ce projet, qu'on le fasse par étapes, qu'on
03:32 commence par les jeunes, très bien, mais je crois qu'il faut garder cette ambition.
03:35 Le président de la République l'avait annoncé, je suis aujourd'hui parlementaire, et je
03:38 sais qu'avec beaucoup de parlementaires, on sera très vigilants sur le fait que ce
03:42 passeraille, pour les jeunes et plus largement, existe.
03:45 Vous étiez hier dans l'hémicycle lors du débat sur l'Ukraine, Clément Bone, avant
03:49 le Sénat tout à l'heure, c'est donc l'Assemblée qui a voté en faveur de l'accord de soutien
03:53 de la France à l'Ukraine, mais il servait à quoi ce débat, si on se parle sincèrement,
03:57 s'agissant d'un texte qui a déjà été signé ?
03:58 C'était un moment de clarté et d'unité aussi, il faut le dire en commençant par
04:04 je…
04:05 D'unité relative, tout le monde n'a pas voté.
04:06 C'est pour ça que je vous dis de clarté, parce que les masques sont tombés en quelque
04:09 sorte, mais d'abord je veux le retenir, il y a une large majorité qui a soutenu cet
04:13 accord.
04:14 Quand on ne discute pas de ces accords de diplomatie, de défense, de sécurité au Parlement,
04:17 on nous dit que ce n'est pas démocratique, c'est caché.
04:19 Quand on en discute, on nous dit est-ce que c'est le bon motivant.
04:21 Mais là, ce n'est pas un Canada Drive de débat quand même, parce que tout est fait
04:24 avant et après on dit vous êtes d'accord les mecs ?
04:25 Thomas Soto, dans notre constitution, il y a un certain nombre de prérogatives qui
04:27 relèvent de l'exécutif et du président quand on le touche aux matières de diplomatie,
04:31 de défense.
04:32 Elle prévoit aussi cette constitution, qu'il puisse y avoir des débats et des votes.
04:35 S'il y a eu un vote négatif, il aurait sans doute fallu en tirer des conséquences.
04:38 C'est un vote non contraignant ?
04:39 Bien sûr, enfin politiquement c'est important.
04:41 Donc ce n'est pas ça qui s'est passé, ce qui est important c'est qu'il y a eu un
04:44 large soutien, pas seulement de la majorité des partis politiques qui soutiennent, je
04:49 l'ai fait évidemment, le président de la République, mais aussi du Parti Socialiste,
04:52 aussi des écologistes, aussi des Républicains.
04:54 Il n'y a que l'LFI à voter contre ?
04:55 Oui, et bien je pense que c'est très important aussi de voir cela.
04:58 Il n'y a que l'LFI à voter contre, ce n'est pas une surprise complète, ils ont
05:01 toujours été avec Jean-Luc Mélenchon, nostalgique de l'URSS et totalement pro-Poutine.
05:06 L'ERN aussi, j'allais dire c'est presque pire, parce qu'ils ont ajouté le déshonneur,
05:11 l'hypocrisie au déshonneur.
05:13 L'abstention, ils se sont abstenus.
05:15 Quand on parle de sujets aussi importants que la sécurité de notre pays, la sécurité
05:19 de l'Europe, le soutien à l'Ukraine, on ne peut ne rien penser, ne rien dire, ne rien
05:23 faire.
05:24 Ils ne disent pas qu'ils n'en sont rien.
05:25 Jordan Bardella était ici hier matin, il a dit que l'ERN est favorable au soutien
05:27 à l'Ukraine, mais je ne souhaite pas entrer en guerre avec la Russie qui est une puissance
05:29 nucléaire.
05:30 Clément Beaune, on ne peut pas soutenir l'Ukraine sans être d'accord avec Emmanuel Macron,
05:34 il a forcément raison, c'est forcément la bonne et la seule ligne.
05:37 Absolument pas, mais vous avez donné la réponse.
05:39 Il y a des partis politiques qui ne soutiennent pas Emmanuel Macron sur beaucoup de sujets,
05:43 qui ont même parfois des nuances ou des désaccords sur la question ukrainienne, c'est leur
05:47 droit, mais qui ont voté pour cet accord qui n'est pas du tout une entrée en guerre,
05:50 qui n'est pas du tout une espèce d'escalade, qui est un soutien de sécurité dans la durée
05:55 à l'Ukraine.
05:56 C'est une espèce qui n'est pas spécialement tendre, je le vois dans l'hémicycle, avec
05:59 le gouvernement.
06:00 Mais ce n'est pas corrigé.
06:01 Ils ont voté pour.
06:02 Qu'est-ce que vous dites à ceux qui disent que la majorité n'a qu'un point d'accroche
06:04 contre Jordan Bardella et l'ERN pour les européennes ? C'est la Russie, c'est l'Ukraine, et finalement
06:09 vous instrumentalisez tout ça au service de la campagne.
06:11 Est-ce qu'hier dans l'hémicycle, on parlait du vote des européennes ? Non.
06:13 Il y a des partis qui sont contre nous, qui ont voté pour.
06:15 Est-ce que vous y pensiez ? Oui.
06:16 Non, attendez, on va y venir sur les européennes, moi je n'ai aucun problème à en parler,
06:19 mais cet accord de sécurité, il aurait été nécessaire qu'il y ait un scrutin européen
06:22 le 9 juin ou pas.
06:23 Et beaucoup de pays européens l'ont fait aussi, donc ce n'est pas une spécificité française.
06:27 L'Allemagne a signé un accord de la même nature avec l'Ukraine.
06:29 La vérité, c'est que s'abstenir sur une matière qui touche à la guerre, qui touche
06:33 à la sécurité du pays et de l'Europe, je pense que c'est très grave.
06:36 Et ça montre la vérité, c'est qu'en fait l'ERN est un parti aujourd'hui du rien, du
06:41 pas de vague, du vide, parce qu'ils ont tellement peur de dire quelque chose qui pourrait contrarier
06:46 des bons sondages, une popularité, etc., qu'ils ne veulent rien dire.
06:49 Mais quand on pense qu'on veut gouverner le pays un jour, régir l'Europe et faire revenir
06:55 la France en Europe, c'est leur slogan, eh bien il faut penser quelque chose quand même,
06:58 et dire quelque chose, et prendre ses risques.
07:00 À la limite, il y a les filles, ils ont été clairs, je suis radicalement opposé à leur
07:03 position, ils ont dit "nous en gros on est pro-Poutine, c'est net, c'est simple".
07:06 Clément Beaune, vous avez été chargé de travailler sur le programme de la majorité
07:09 présidentielle pour ces européennes du 9 juin et soutenir la candidate Valérie Hayer.
07:13 Je vous pose une question très concrète sur l'Europe.
07:15 Hier, le Parlement européen a approuvé la circulation de méga camions pouvant mesurer
07:18 jusqu'à 25 mètres de long et peser jusqu'à 60 tonnes.
07:20 Pour l'instant, ces camions qui roulent déjà en Suède, au Portugal, en Allemagne,
07:24 aux Pays-Bas, en Espagne, dans d'autres pays, sont interdits en France.
07:26 Mais comment faire croire après ça que l'Europe n'est pas le carrefour des lobbies ?
07:30 Il y a, comme en France, des débats démocratiques, c'est à l'occurrence au Parlement européen,
07:36 puis il y a des votes pour et contre.
07:37 D'ailleurs, par exemple, les socialistes qui donnent des grandes leçons d'écologie
07:40 pour la campagne ont majoritairement voté pour les méga camions chercher l'erreur.
07:44 Ça veut dire que c'est des combats démocratiques et politiques.
07:47 Et ce n'est pas fini d'ailleurs.
07:48 Et la France va soutenir l'interdiction des méga camions.
07:52 Vous ne pensez pas qu'on va perdre à la fin ?
07:53 Non, je ne crois pas.
07:54 Mais en Europe, comme ailleurs, on vote les textes.
07:57 Ce ne sont pas des dictatures, ce ne sont pas des régimes autoritaires.
07:59 Il y a des pour, il y a des contre, il y a des lobbies en France comme en Europe.
08:02 Et donc les méga camions, c'est un bon combat.
08:03 C'est justement nous, avec les députés de la majorité, avec les Verts,
08:07 et je salue, vous voyez qu'on peut avoir des convergences, leur engagement,
08:10 qui votons contre ces méga camions et on va mener ce combat.
08:13 Merci beaucoup Clément Bonne.
08:14 2026, Paris, Rachida Dati et Clément Bonne derrière ou c'est pas joué ?
08:18 Je ne veux pas entaider ce scénario.
08:20 Vous savez, il peut se passer beaucoup de choses d'ici 2026.
08:22 Donc pour l'instant, je suis…
08:23 Elle n'est pas la candidate naturelle de votre camp ?
08:24 Écoutez, que Rachida Dati ait des ambitions pour Paris, ce n'est pas un scoop,
08:28 ce n'est pas une nouveauté, ce n'est pas la seule.
08:30 Je fais partie de ceux que cela intéresse pour ma ville
08:33 et parce que je suis aujourd'hui moi aussi un élu de Paris.
08:35 On verra tout ça.
08:36 Merci beaucoup Clément Bonne.
08:37 C'est plus facile de parler quand on est député que quand on est ministre.
08:39 On a l'impression que la parole est quand même plus libre.
08:40 Merci d'être venu dans les cadets et bonne journée à vous.