• il y a 9 mois
Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00 [Générique]
00:09 Les informés du matin en direct jusqu'à 9h30 sur France Info Radio et sur le canal 27 de la TNT, donc sur France Info Télé avec Renaud Delis.
00:17 Bonjour Renaud.
00:17 Bonjour Salia.
00:18 Et autour de la table ce matin, nos informés du jour.
00:21 Roselyne Fèvre, chef du service politique de France 24. Bonjour Roselyne.
00:24 Bonjour Salia.
00:24 Et à vos côtés, Adrien Bec, chef adjoint du service politique de France Info.
00:28 Bienvenue. Renaud Delis, les députés ont approuvé hier le soutien de la France à l'Ukraine.
00:32 Et oui, à l'issue d'un débat de près de trois heures, assez houleux d'ailleurs, une majorité assez large qui s'est dégagée à l'issue de ce débat
00:40 qui portait essentiellement autour de l'accord bilatéral de sécurité signé par la France et l'Ukraine.
00:44 Et puis au-delà, sur l'attitude de la France, le soutien de la France à l'Ukraine, une majorité assez large, donc 372 voix pour,
00:51 parmi lesquelles évidemment la majorité, mais aussi d'ailleurs les socialistes ou les écologistes notamment, qui ont voté pour.
00:59 99 voix contre, essentiellement les députés insoumis et le groupe communiste.
01:07 Et puis une centaine d'abstentions, parmi lesquelles au premier chef, les députés du groupe Rassemblement National.
01:14 Un succès dont se félicite la majorité.
01:16 D'ailleurs, Emmanuel Macron entend capitaliser en quelque sorte sur ce résultat en prenant la parole demain soir aux 20h de TF1 et de France 2.
01:24 Et un débat lors duquel Gabriel Attal a essayé d'expliquer que le sort, l'issue du conflit, de la guerre en Ukraine aurait des conséquences directes sur la France.
01:36 Dans un monde où la Russie gagnerait, les Français vivraient moins bien, avec des aliments plus chers, de l'énergie plus coûteuse, une insécurité croissante.
01:44 A nouveau, évidemment que cette guerre a un coût dans la vie quotidienne, mais ce coût serait décuplé sans commune mesure si la Russie l'emportait sur l'Ukraine.
01:51 Le succès de l'Ukraine, c'est aussi l'intérêt des Français.
01:55 Alors est-ce que cette pédagogie voulue par le gouvernement peut être efficace ?
01:59 Est-ce que ceux qui ont voté contre ou qui se sont abstenus, comme le groupe du Rassemblement National, ont commis une erreur ?
02:05 Et peut-être aussi d'ailleurs une erreur politique dont espère profiter le chef de l'État ?
02:09 Ce vote, Roselyne, c'est un succès pour Emmanuel Macron ?
02:12 Est-ce qu'on peut parler de succès ? Il n'était pas contraignant du tout ce vote, donc succès, non.
02:18 Échec non plus. C'est vrai, il y a une majorité qui a voté pour, mais c'était une manière, en tout cas pour l'Élysée, de clarifier les points de vue
02:28 et surtout débusquer les pro-russes et les laisser se dévoiler.
02:33 On a bien vu que certains sont à peu près tombés dans le piège, mais d'une manière plutôt habile, comme Marine Le Pen,
02:41 quand elle dit "Lorsqu'on n'est pas pro-Macron, on est pro-Poutine", c'était plutôt habile de sa part,
02:47 mais j'avoue que s'abstenir quand on veut être chef de l'État et se faire aussi neutre que le gouvernement helvétique,
02:55 je ne suis pas sûre que ce soit une bonne posture.
02:57 Quand on veut être chef de l'État, quand on est un chef d'État, on décide.
03:00 Donc c'est une façon aussi de ne pas répondre, évidemment, à la question, de ne pas se dévoiler et surtout de ne pas répondre à la question.
03:09 La question, elle n'a cessé de dire au début de son discours qu'il fallait aider l'Ukraine.
03:16 C'était ça la question, puisqu'il portait sur l'accord.
03:19 Il y avait le volet militaire, le soutien financier, et puis il y avait le volet politique.
03:23 Oui, mais le...
03:23 Elle n'était pas d'accord sur le volet politique, à savoir l'entrée de l'Ukraine dans l'UE ou dans l'OTAN.
03:27 Oui, tout à fait, mais ça on le sait depuis longtemps.
03:31 Mais quand même, concrètement, comment on peut dire que la question est d'aider l'Ukraine et de ne pas s'engager ?
03:36 Alors, quant à la France insoumise, eh bien, dans le fond, on connaît leur position depuis longtemps, non alignée.
03:41 Washington, c'est la capitale du mal, l'OTAN, c'est les Américains, etc.
03:45 Et donc, hors de question de suivre le mouvement.
03:49 Mais est-ce que ça a pour autant mis sur le banc ?
03:52 Comme disait Renaud, l'histoire le dira plus tard,
03:56 puisque aujourd'hui, on est en train d'opposer la politique de l'apaisement à l'esprit de Munich.
04:02 Adrien Beck, vous nous direz dans un instant ce que vous en pensez,
04:04 mais d'abord, un passage par le fil info.
04:06 À 9h10, c'est Mathilde Roumanian.
04:08 Nous sommes en train de gagner la bataille contre l'inflation,
04:12 affirme ce matin le gouverneur de la Banque de France.
04:15 François Villeroy de Gallo était l'invité du 8/30 France Info,
04:19 et il assure « nous allons ramener l'inflation à 2% d'ici l'an prochain »,
04:23 mais ça ne veut pas dire qu'il y aura de baisse de prix.
04:26 Un mois après la mort d'Alexei Navalny, son ex-bras droit Leonid Volkov
04:31 a été agressé devant chez lui à Vilnius en Lituanie, où il est en exil.
04:35 Selon l'opposant russe, cette agression est typique du mode opératoire des hommes de main
04:40 du président russe Vladimir Poutine.
04:42 Demain soir, Emmanuel Macron s'exprimera sur l'Ukraine,
04:45 dans le journal de 20h de TF1 et de France 2.
04:48 Et deux jours après, le vote de l'Assemblée nationale
04:51 en faveur de la stratégie française d'aide à l'Ukraine.
04:54 Le RN s'est abstenu et l'FI a voté contre.
04:56 Et le Sénat doit voter aujourd'hui sur le même sujet.
05:01 On se marie plus en France.
05:03 L'an dernier, un peu plus de 480 000 Français se sont dit oui,
05:08 selon l'Insee, un chiffre plus élevé qu'avant la crise sanitaire.
05:12 Les informer continue avec Renaud Delis, avec Roselyne Fevre aussi,
05:27 chef du service politique de France 24 et Adrien Beck, chef adjoint du service politique de France Info.
05:33 On parlait du débat houleux qui avait lieu hier à l'Assemblée nationale
05:36 sur le soutien de la France à l'Ukraine.
05:38 Pour le justifier, Gabriel Attal disait, ce conflit ukrainien, ce conflit avec la Russie,
05:42 il va avoir en fonction de son issue, une incidence sur le sol français,
05:48 sur le quotidien des Français.
05:49 On l'a déjà vu cette incidence, de fait que ce soit sur les prix de l'énergie,
05:52 que ce soit, on l'a vu dans la crise agricole, bien évidemment.
05:55 Mais l'argument, et qui peut s'entendre, de l'exécutif, c'est de dire que se passe-t-il
06:01 si finalement la Russie devait l'emporter sur l'Ukraine,
06:05 si l'Ukraine devait finir à genoux et perdre ce conflit ?
06:09 Et on imagine sans grande difficulté qu'effectivement,
06:12 ça pourrait avoir des conséquences sur le quotidien des Français.
06:15 C'est pour ça qu'on a un petit peu quand même du mal à comprendre,
06:18 et sans doute l'opinion probablement aura du mal à comprendre, l'abstention de Marine Le Pen.
06:23 Ça paraît difficile de s'abstenir, de choisir, enfin s'abstenir c'est donc ne pas choisir,
06:29 sur quelque chose qui effectivement peut avoir des conséquences.
06:31 D'ailleurs, ce qui est intéressant, pour revenir d'un tout petit mot sur Marine Le Pen,
06:36 c'est quand même qu'on nous disait, dans l'entourage d'Emmanuel Macron,
06:39 on nous rappelait que cet accord qui a été signé entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky,
06:45 il a aussi été, d'un point de vue, comment dire, un petit peu similaire,
06:50 entre Marine Le Pen, entre Volodymyr Zelensky et Giorgia Meloni.
06:54 Donc en Italie, c'est "fratelli d'Italia", donc c'est pas tout à fait les alliés,
06:59 mais en tout cas c'est proche de Marine Le Pen.
07:01 Donc voilà, tout ça peut dire que je ne sais pas si Emmanuel Macron a gagné,
07:05 en tout cas il va essayer de capitaliser demain dans ses 20 heures.
07:09 On imagine pointer du doigt le fait que ceux qui n'ont pas voté ne veulent pas s'exprimer,
07:15 que se passerait-il s'ils étaient au pouvoir, etc.
07:18 Il y a malgré tout, évidemment, rappelons-le, quand même une campagne qui commence,
07:22 et Emmanuel Macron fait aussi de l'Ukraine un thème de campagne.
07:25 – Et pour sa défense, si je puis dire, Marine Le Pen, hier à l'Assemblée Nationale,
07:29 disait "nous on ne veut pas rentrer dans la logique guerrière d'Emmanuel Macron".
07:32 – Mais surtout, ce qui est très intéressant dans l'argumentaire de Marine Le Pen,
07:34 c'est toujours pareil, c'est qu'elle a choisi l'échappatoire de l'abstention,
07:38 ce qui est en gros la position d'ailleurs la plus fréquente du Rassemble National
07:41 depuis le déclenchement de la guerre, c'est-à-dire que le RN refuse d'approuver
07:46 les aides financières ou les livraisons d'armes au Parlement européen,
07:49 donc de fait, ce qui est une forme de soutien indirect à Vladimir Poutine,
07:52 évidemment, tout en disant sur le principe,
07:54 non, non, on condamne l'invasion de l'Ukraine par la Russie,
07:56 mais on ne veut rien faire pour aider les Ukrainiens à y résister.
07:59 Mais dans le discours de Marine Le Pen, hier, ce qui était très intéressant,
08:02 c'est qu'il y a aussi une forme d'aveu à travers cette abstention.
08:06 Elle dit effectivement, comme vous le rappeliez à l'instant,
08:10 qu'elle ne veut pas rentrer dans cette logique belliqueuse, guerrière, etc.
08:13 Alors qu'encore une fois, il n'était pas question de guerre nucléaire,
08:17 comme l'ont dit certains membres du RN, de menaces de guerre nucléaire
08:20 ou d'engagement des troupes au sol, dans le débat d'hier, bien sûr,
08:23 et dans l'accord en question.
08:24 Mais même sa fameuse formule disant, je cite Marine Le Pen hier,
08:27 "on cherche à nous imposer un choix indigne", dit-elle,
08:32 "entre être accusée d'être pro-Macron ou pro-Poutine".
08:35 Mais ça, c'est un aveu.
08:37 C'est une façon de renvoyer les deux dos à dos,
08:39 de renvoyer Emmanuel Macron et Vladimir Poutine dos à dos.
08:41 A priori, c'est plutôt ça qui est indigne. Pourquoi ?
08:43 Parce qu'il y a d'innombrables raisons parfaitement légitimes
08:46 de s'opposer à la politique d'Emmanuel Macron,
08:48 de dénoncer le cas politique, les réformes suivies par le gouvernement, etc.
08:53 Mais peut-on pour autant mettre un signe égal entre Emmanuel Macron
08:57 et Vladimir Poutine, qui tue ses opposants en prison,
09:00 en l'occurrence Alexeï Navalny est mort récemment,
09:02 qui a envahi un pays indépendant, etc.
09:05 qui impose une main de fer sur ce pays depuis maintenant plus de 20 ans,
09:10 bientôt un quart de siècle, et qui va d'ailleurs être élu triomphalement
09:13 dans quelques jours sans aucun suspect.
09:15 C'est un aveu.
09:16 C'est-à-dire de dire "on veut nous imposer d'être soit pro-Macron, soit pro-Poutine",
09:20 comme si, encore une fois, les deux chefs d'État se valaient dans l'esprit de Marine Le Pen.
09:25 Ce qui est de fait une façon, une fois de plus,
09:27 d'exonérer et de soutenir Vladimir Poutine.
09:30 Donc c'est une fausse abstention, une fois encore.
09:32 Et à chaque fois, quand on dissèque la rhétorique et les prises de position du RN
09:36 depuis le déclenchement de la guerre,
09:38 hormis encore une fois la condamnation de principe à l'origine de l'invasion de l'Ukraine,
09:42 toutes les prises de position du RN,
09:44 et elles ne font pas d'ailleurs l'unanimité au sein du Parti de l'extrême droite,
09:47 visiblement, Jordane Bardella est un peu plus gênée aux entournures
09:50 quand il s'agit d'argumenter dans ce sens.
09:52 Il y a divers épisodes récents qui l'ont montré.
09:54 – Roselyne ?
09:55 – Oui, je suis tout à fait d'accord avec ce que vient de dire Renaud.
10:01 Mais pour ce qui est d'Emmanuel Macron,
10:03 je pense que l'heure de la clarification, cette fois pour lui,
10:06 est vraiment importante demain soir.
10:08 Pourquoi ? Parce que, dans le fond, on vit, on le sait tous,
10:11 dans une société médiatique où on fait des raccourcis, où tout va vite.
10:15 Hier, à 16h30, je ne pense pas que, toute l'après-midi, les Français aient eu le temps…
10:20 – Oui, ils n'ont pas forcément suivi les débats.
10:21 – …de suivre les débats.
10:22 Et en fait, on en arrive à avoir des raccourcis, à entendre Macron dire que,
10:28 ça y est, bientôt, il y aurait les jeunes Français qui iraient combattre en Ukraine,
10:34 Marine Le Pen disant "vous faites peur aux Français".
10:38 Donc, aujourd'hui, son raisonnement, le raisonnement d'Emmanuel Macron,
10:43 mérite à la fois une clarification, à la fois de ne pas être binaire,
10:48 comme on a pu l'entendre.
10:51 C'est vrai qu'il a un problème, le chef de l'État, c'est qu'il parle vite,
10:56 souvent, et avec une espèce de parole autocréatrice.
11:00 Alors, on dit qu'il avait plutôt improvisé.
11:02 Moi, je ne crois pas, parce que lorsqu'il dit à Prague, en Tchécoslovaquie,
11:07 qui d'ailleurs, c'est un symbole étonnant par rapport à Munich, justement,
11:12 mais quand il dit à Prague "on ne peut pas être lâches",
11:18 il le dit à la communauté française, devant les Français.
11:21 – Il le dit aux alliés européens "ne soyez pas lâches".
11:22 – Non, mais il parle, quand il est à la…
11:25 – Il parle aux deux.
11:26 – Non, mais il est physiquement…
11:27 – Devant eux, la communauté française.
11:29 – Devant la communauté française, il y est physiquement.
11:31 Alors qu'il fait une autre conférence de presse avec le président tchèque.
11:36 Donc, ce n'est pas un hasard.
11:39 Voilà, je pense qu'il faut qu'il mette à plat ses idées,
11:42 qu'il explique sa fameuse pensée complexe,
11:45 pour qu'on comprenne dans le fond ce qu'a voulu dire Emmanuel Macron
11:48 depuis des jours où chacun joue ses interprètes,
11:50 et où dans le fond, sa propre pensée lui échappe.
11:52 – Mais quand même, derrière, quand on a écouté le discours de Marine Le Pen hier,
11:57 elle, elle démontre aussi, et c'est ce qu'elle dit,
12:01 mais il cherche quand même à faire de la politique politicienne.
12:04 Elle s'adresse à Gabriel Attal, et elle dit, si vous organisez tout ça
12:08 dans le but de faire de la politique politicienne,
12:10 sous-entendu en vue des élections européennes, c'est indigne.
12:13 – Non, ça n'est pas indigne de faire de la politique,
12:17 comme contrairement d'ailleurs à ce qu'ont pu dire
12:19 beaucoup de proches d'Emmanuel Macron pendant ces sept dernières années,
12:22 ce n'est pas indigne de faire de la politique,
12:23 et ce n'est pas indigne quand on est dans une campagne européenne,
12:26 de venir essayer de débusquer les positions de ses adversaires
12:28 sur un sujet qui est éminemment européen.
12:31 La seule question qui peut se poser, au-delà du caractère indigne ou pas,
12:34 chacun se fera son opinion, c'est d'essayer de savoir
12:37 si Emmanuel Macron, Gabriel Attal et tous ceux qui font la campagne
12:44 des macronistes pour les élections européennes
12:46 vont arriver à tenir trois mois sur ce registre,
12:48 parce qu'on a l'impression quand même que là, entre le meeting de samedi
12:53 où les mots ont été extrêmement violents contre le Rassemblement national,
12:57 le débat d'hier et l'interview télévisée d'Emmanuel Macron
13:01 demain soir, on a l'impression d'être à quelques jours de l'élection,
13:05 or c'est quand même dans quelques mois,
13:06 et donc il va falloir tenir sur la longueur,
13:09 et avec le risque qu'il y ait une lassitude de la part de l'opinion
13:13 avant même que l'opinion soit entrée dans la campagne,
13:15 parce qu'aujourd'hui la réalité est que l'opinion n'est pas encore entrée dans la campagne,
13:17 c'est une campagne traditionnellement européenne
13:20 qui se met en place assez tard dans le dernier mois,
13:23 et donc effectivement, est-ce que pour l'instant
13:25 ça va d'ores et déjà avoir un effet, ce n'est pas si sûr.
13:27 Et c'est pour ça que la position du Rassemblement national d'hier est assez surprenante,
13:31 il aurait suffi que les députés RN votent pour au nom de l'Union Nationale
13:34 et soutiennent la stratégie française,
13:35 pour vider de toute substance la campagne européenne de la majorité
13:39 et de leur tête de liste Valérie Ayé.
13:41 Et ils ne l'ont pas fait, ils auraient pu le faire,
13:43 encore une fois, au nom des circonstances de l'Unité Nationale.
13:45 Pourquoi ne l'ont-ils pas fait ?
13:46 Et pourquoi le RN maintient-il cette position de fête d'indulgence,
13:50 voire de soutien direct à Vladimir Poutine depuis près de deux ans ?
13:53 Évidemment ça interroge sur la proximité idéologique
13:56 ou les liens financiers qui perdurent probablement avec le Kremlin.
14:01 C'est pour ne pas déplaire à Moscou qu'ils prennent cette position
14:04 qui effectivement laisse encore un argument toujours le même certes,
14:08 mais important lors d'une campagne européenne.
14:10 Si on ne parle pas de la guerre en Ukraine
14:12 et des conséquences de ce conflit lors d'une campagne des élections européennes,
14:15 je ne crois pas tellement quand ce sujet,
14:17 a priori quand même assez important, y compris ses conséquences,
14:21 pourra être traité durant une campagne politique.
14:23 Et d'autant que le souhait profond, on l'imagine, de Vladimir Poutine,
14:28 c'est de voir une bonne partie de l'Europe
14:31 devenir ce qu'on appelle une démocratie libérale, illibérale,
14:34 c'est-à-dire une extrême droite qui prendrait le pouvoir et y aurait un axe…
14:40 L'ancien président Dmitri Medvedev l'a dit explicitement
14:44 sur Telegram au début du mois de février.
14:46 Il a appelé ses contacts à soutenir les partis dits "antisystèmes"
14:52 dans les pays européens à l'occasion de ces élections européennes.
14:54 Il est 9h20, je vous propose de faire une petite coupure.
14:57 C'est parce que c'est l'heure du Fil info de Mathilde Romagnon.
15:00 Une meilleure vaccination des plus jeunes
15:03 et des progrès dans la sécurité des accouchements.
15:06 La mortalité infantile est en baisse dans le monde.
15:08 Elle a atteint son niveau le plus bas en 2022.
15:11 Selon l'ONU, la mortalité des enfants de moins de 5 ans
15:14 est enfin passée sous la barre des 5 millions.
15:17 Le taux d'inflation sera divisé par deux cette année,
15:19 selon des prévisions de la Banque de France.
15:22 2,5% en moyenne cette année,
15:24 contre 5,7% l'an dernier en 2025.
15:28 Elle devrait même repasser sous la barre des 2%.
15:32 Le fils du général de Gaulle, Philippe de Gaulle, est décédé.
15:35 Il avait 102 ans.
15:36 Il laisse un héritage tout en dévouement pour son pays et ses concitoyens,
15:41 réagit ce matin la présidente de l'Assemblée nationale,
15:43 Yael Braun-Pivet.
15:45 Philippe de Gaulle a été sénateur de Paris pendant 18 ans.
15:48 Le football, et ce soir, c'est le dernier quart de finale
15:51 de la Coupe de France.
15:52 PSG, Nice, coup d'envoi à 21h10.
15:55 Et puis, hier soir, le FC Barcelone et Arsenal
15:58 se sont qualifiés pour les quarts de finale de la Ligue des champions.
16:01 De retour sur le plateau des informés avec Roselyne Fèvre,
16:16 chef du service politique de France 24,
16:18 avec Adrien Bec, chef adjoint du service politique de France Info.
16:22 Renaud Delis, l'accord sur l'autonomie de la Corse,
16:25 peut-il être un exemple qui pourrait faire école en France ?
16:28 Oui, cet accord, en tout cas entre le gouvernement de Nîmes-Paris
16:31 et les élits corse sur une écriture constitutionnelle
16:33 qui est sortie du dîner de lundi soir,
16:36 au bout de deux ans de discussions avec notamment,
16:39 dans ce statut d'autonomie, la possibilité pour la Corse
16:43 d'adapter les lois françaises, en tout cas d'utiliser un pouvoir législatif
16:46 qui sera limité et encadré.
16:48 Tout ça, ça obtient effectivement quelques soutiens,
16:51 en tout cas pour ce qui est du principe,
16:53 notamment vers un nouvel âge éventuel de la décentralisation.
16:56 Voici ce qu'en disait hier, ici même sur ce plateau,
16:58 le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.
17:01 Ce précédent aura certainement des conséquences ailleurs
17:04 sur nos territoires, notamment ultramarins, etc.
17:06 Sur les grands principes, je suis plutôt favorable
17:08 effectivement à une forme d'autonomie.
17:10 Je souhaite que, en fait, nous puissions aller plus loin
17:13 dans l'exercice qui permet à des entités
17:17 qui ont une identité très forte de pouvoir l'exprimer.
17:21 Il y a des territoires avec des spécificités
17:23 dont il faut tenir compte.
17:25 Et c'est le cas par exemple du président de la région Bretagne,
17:28 Loïc-Chesnay-Girard, qui a d'ores et déjà d'ailleurs écrit
17:32 au ministre de l'Intérieur, au président du Sénat,
17:34 parce qu'il souhaiterait voir réviser l'article 73 de la Constitution
17:37 qui porte sur les adaptations des lois et règlements
17:39 dans les départements et régions d'outre-mer,
17:41 de façon à ce que, par exemple, la diversité des territoires,
17:44 dit-il, soit reconnue dans un cadre commun,
17:46 ce qui permettrait donc d'introduire dans les textes aussi
17:48 une spécificité culturelle bretonne.
17:52 Et à l'inverse, évidemment, cette perspective
17:54 soulève l'inquiétude de tous ceux qui redoutent
17:57 qu'en quelque sorte la boîte de Pandore ait été ouverte
18:00 par cet accord et qu'une menace pèse sur l'unité
18:03 et l'indivisibilité de la République,
18:05 notamment la droite sénatoriale, au premier chef d'ailleurs,
18:08 son chef de file, Bruno Retailleau,
18:09 se font l'écho de cette inquiétude.
18:11 – Adrien ?
18:12 – C'est sûr que, d'abord, à propos de la Bretagne,
18:15 il ne m'apparaît pas que les identités bretonnes
18:18 soient particulièrement brimées aujourd'hui au sein de la République,
18:21 même si on peut en discuter, enfin je veux dire,
18:23 sur une reconnaissance meilleure, etc.
18:26 Mais la première chose qu'il faut quand même dire
18:28 avant d'évoquer d'autres cas, c'est quand même que, d'ores et déjà,
18:35 le Sénat ne veut pas, ou laisse entendre qu'il ne veut pas,
18:39 du texte tel que prévu par l'accord entre l'exécutif et les Corses,
18:46 en expliquant qu'en fait la possibilité de la norme
18:51 doit rester au Parlement et c'est comme ça.
18:54 Le Sénat, paradoxalement, est quand même la chambre des territoires,
18:57 mais c'est en tout cas celle qui, pour l'instant,
18:59 ne veut pas de cet accord.
19:03 Et je vous rappelle que pour une révision constitutionnelle,
19:05 il faut ce qu'on appelle un vote conforme,
19:07 donc c'est-à-dire un vote exactement dans les mêmes termes,
19:08 entre l'Assemblée et le Sénat.
19:10 Donc ça n'est pas gagné du tout, d'ores et déjà, pour la Corse.
19:13 Donc pour ce qui est de l'Alsace, de la Bretagne, de la Savoie,
19:16 pourquoi pas, et du Pays Vasque,
19:18 autant vous dire qu'on n'y est pas encore tout à fait, à mon avis.
19:20 – Alors oui, mais vous avez raison, on n'y est pas du tout.
19:23 Et puis surtout, la Corse, ça fait quand même 50 ans que ça dure
19:26 et que la France est quand même arc-boutée sur son jacobinisme,
19:30 c'est-à-dire son hyper-centralisation, depuis quand même trop longtemps,
19:36 et que la demande est à la décentralisation.
19:41 Donc est-ce que ce serait maître, ouvrir effectivement cette boîte de Pandore ?
19:46 Je ne pense pas, je pense qu'au contraire, on croule trop,
19:50 on critique les normes, on critique les cartes,
19:52 quand on critique les systèmes hyper-centralisateurs,
19:56 donc plus on crispera les structures anciennes,
20:00 et plus on aura des formes radicales de protestation.
20:05 Donc je pense que c'est…
20:08 – Il faut un nouvel âge de la décentralisation.
20:10 – Oui, il faut un nouvel âge de la décentralisation.
20:12 Et quand on regarde d'ailleurs en Méditerranée,
20:14 toutes les îles de la Méditerranée ont une autonomie,
20:19 donc on est un peu l'arrière-garde.
20:21 Quant au Sénat, là, excusez-moi, ils ne sont pas encore à la pointe du combat,
20:25 alors est-ce qu'ils veulent se venger, encore une fois, politiquement,
20:28 et ça c'est la base petite politique, se venger de l'IVG,
20:32 d'avoir finalement dû céder à l'inscription de l'avortement dans la Constitution.
20:38 – Vous pensez que ça se joue à ce niveau ?
20:40 – Voilà, c'est de faire, considère peut-être que c'est encore faire un cadeau à Macron,
20:44 puisque c'est Macron qui l'a décidé.
20:46 Il l'a décidé quand il y a eu un déclenchement,
20:48 dans sa tête c'était l'assassinat de Colonna en prison.
20:54 Et à partir de là, Darmanin a vraiment mené des discussions
20:58 qui commencent à aboutir, donc non, moi je pense que c'est le sens de l'histoire,
21:03 et boîte de Pandore ou pas, avançons.
21:06 – En tout cas c'est un débat de fond qui est vieux comme la République,
21:09 et qui reprend à partir de ce cas Corse, même s'il y a une spécificité Corse,
21:13 qui effectivement du côté des autonomistes se revendique notamment
21:16 des statuts d'autonomie accordés à d'autres îles méditerranéennes,
21:19 et puis il y a cette histoire, cette longue histoire,
21:21 il y a donc ce pouvoir législatif assez strictement encadré,
21:25 il y a encore des barrières dans ce qui a été négocié,
21:29 reste que le parcours va être encore extrêmement long,
21:31 comme l'a dit Adrien Beck, et qu'il est loin pour ce qui est de la Corse
21:34 d'être validé, d'ores et déjà, il y a toutes ces incertitudes,
21:37 et notamment l'hostilité du Sénat, et puis derrière,
21:41 je pense que c'est peut-être une dimension qui est un petit peu différente
21:44 justement du nouvel âge de la décentralisation lui-même,
21:46 c'est-à-dire qu'il y a quand même une spécificité
21:47 de la revendication autonomiste Corse,
21:49 et puis il y a la question de la décentralisation,
21:51 et l'exécutif lui-même envisage à utiliser cette formule
21:55 avec une éventuelle révision constitutionnelle aussi,
21:58 justement pour aller plus loin sur ce chemin de la décentralisation,
22:02 sans qu'on sache vraiment d'ailleurs précisément
22:04 dans quelle direction le gouvernement se rattrapera.
22:06 Et la décentralisation aussi c'est un combat de Gérard Larcher,
22:08 le président LR du Sénat,
22:10 il en fait un combat depuis qu'il est à la tête du Sénat.
22:12 C'est surtout que les Corses ont mis au pouvoir des autonomistes,
22:15 donc la moindre des choses c'est de respecter la parole,
22:19 d'autant que Simeoni est quand même pointé,
22:23 et en danger par les indépendantistes.
22:26 On ne leur a pas interdit de faire de la politique non plus.
22:29 Merci beaucoup. Merci à tous les trois.
22:31 Roselyne Fèvre, chef du service politique de France 24,
22:34 Adrien Beck, merci d'être passé,
22:36 chef adjoint du service politique de France Info,
22:38 vous pouvez venir quand vous voulez dans les informés.
22:40 Merci beaucoup Renaud.
22:42 Merci, ça y est.
22:42 Les informés sont de retour ce soir à 20h
22:45 avec Véran Gerbont et Jean-François Aquilli.
22:47 [Musique]

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