• il y a 6 mois
Tous les matins, les informés débattent de l’actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00 [Générique]
00:08 Et ravie de vous retrouver pour les informer. On est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info Radio
00:13 et sur le canal 27 de la TNT France Info Télé avec évidemment Renaud Delis.
00:17 Bonjour Renaud.
00:17 Bonjour, salut.
00:18 Et nous informer du jour autour de la table.
00:20 Alors attention pour ceux qui nous regardent à la télé, ça pique aux yeux.
00:24 Alex Bouillaguet, éditeur électro-électrique.
00:25 On est en rose.
00:26 On est en rose, on est toutes les deux en rose, bon bon.
00:28 Donc ça pique un peu.
00:29 Donc Alex Bouillaguet, éditeur réaliste politique à France Info Télé.
00:32 Il interview politique tous les matins à 7h45.
00:35 Bonjour Alex.
00:35 Bonjour Salia.
00:36 Et les garçons sont en ?
00:37 En bleu évidemment, puisqu'on fait une émission jauner aujourd'hui.
00:40 Jean-Jérôme Berthelus, éditeur réaliste politique en chemise bleue, veste bleue.
00:44 Tout comme Renaud Delis, chemise bleue, veste bleue Renaud Delis.
00:47 Ça n'a rien à voir mais on commence tout de suite par le texte sur l'aide active à mourir
00:52 qui commence à être examiné à l'Assemblée Nationale aujourd'hui.
00:54 Effectivement, la commission spéciale de l'Assemblée Nationale chargée donc d'examiner ce projet de loi
00:58 sur la fin de vie entame aujourd'hui ses travaux.
01:01 Cette commission a été installée dans la foulée de la présentation du projet de loi en Conseil des ministres.
01:05 C'était le 10 avril.
01:06 On se souvient que c'est une promesse de longue date du candidat Macron
01:11 que le chef de l'État a consulté pendant de nombreux mois,
01:13 qu'il a même hésité à repousser à plusieurs reprises ce texte.
01:17 Ce texte qui évoque donc une aide à mourir qui doit permettre dans des conditions strictes,
01:22 est-il précisé, de recevoir donc une substance létale.
01:25 Le mot euthanasie d'ailleurs ne figure pas dans ce texte.
01:28 Reste que cette proposition, ce projet de loi, soulève de nombreuses inquiétudes,
01:33 en particulier chez les soignants.
01:35 Alors comment y répondre ?
01:36 Comment apaiser ces inquiétudes ?
01:37 La réponse ce matin sur l'antenne de France Info.
01:40 Dagnès Firmin-Lebaudot, ancienne ministre, députée horizon et présidente à ce titre de la commission spéciale,
01:47 qui donc commence ses travaux sur ce texte sur la fin de vie.
01:51 Ces auditions, ce sont celles de la commission spéciale.
01:53 Elles sont, j'allais dire, très larges.
01:55 On a des soignants, on va écouter aussi les cultes, on va écouter des associations, on va écouter des usagers.
02:00 Mais d'ailleurs, à côté, des rapporteurs vont faire aussi des auditions.
02:03 Et puis, il nous restera aussi quelques temps pour que chacun des députés,
02:05 chaque groupe parlementaire puisse aussi auditionner.
02:08 Et que les soignants, je le redis, dans la méthode de conconstruction
02:11 qu'avait souhaité le président de la République, ont été aussi très largement écoutés.
02:15 Alors, beaucoup d'écoutes, beaucoup de consultations encore à venir.
02:18 Le gouvernement, lui, défend ce qu'il appelle un texte équilibré avec deux volets.
02:23 D'ailleurs, un premier volet consacré aux soins palliatifs,
02:25 le second étant consacré à l'aide à mourir.
02:27 Il n'empêche que donc, il y a des inquiétudes, voire des hostilités qui se font entendre, évidemment.
02:32 Et de surcroît, rappelons que l'examen de ce texte débutera dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale le 27 mai,
02:38 soit juste quelques jours avant les élections européennes.
02:41 Est-ce que ce contexte-là est susceptible d'enflammer les passions ?
02:44 Ou au contraire, peut-on espérer un débat apaisé ?
02:46 Le gouvernement qui se vante d'avoir un texte équilibré, il n'y a pas le mot "euthanasie", Alix.
02:50 Est-ce que c'est de nature à apaiser tout le monde ?
02:52 Je ne pense pas, parce qu'il y en a forcément certains qui vont dire que le texte ne va pas assez loin,
02:57 puis d'autres qui diront au contraire qu'il va beaucoup trop loin.
03:00 On retrouve grosso modo un clivage droite-gauche sur ce sujet.
03:03 Mais en même temps, ce qui est intéressant, c'est que comme c'est un sujet quand même éminemment intime,
03:08 éminemment personnel, finalement, même les clivages sont amenés à évoluer.
03:14 On voit très bien, par exemple, notamment du côté des députés républicains,
03:18 que le groupe divisé, une majorité est naturellement opposée à ce texte, mais pas tous.
03:25 D'ailleurs, Éric Ciotti, à titre personnel, estime que lui, il est plutôt favorable à ce projet de loi,
03:31 alors qu'Olivier Marlex, qui est le patron des députés républicains, lui, il est plutôt opposé.
03:37 Et c'est pour ça que pour sortir un petit peu du petit piège politique,
03:41 qui est quand même tendu par Emmanuel Macron,
03:44 la plupart des partis laissent une liberté de vote, il n'y a pas de consigne,
03:49 parce que cette remarque-là, qui est pour les républicains, elle est aussi valable pour le groupe renaissance.
03:53 Une majorité est naturellement favorable au projet de loi,
03:56 mais on trouve aussi ici ou là des députés de la majorité qui y sont opposés.
04:00 Alors dans quelles conditions le texte peut être accepté par une majorité de parlementaires ?
04:04 On continue d'en parler juste après le Fil info à 9h10. Mathilde Romagnan.
04:08 Le coordinateur de la France Insoumise, Manuel Bompard, accuse l'exécutif de « criminaliser les oppositions ».
04:16 Après la convocation de la candidate aux européennes, Rima Hassan, par la police,
04:20 invité du 830 France Info, Manuel Bompard assure qu'elle n'a jamais fait d'apologie du terrorisme.
04:26 On l'apprend ce matin, le chanteur Kenji Jirak a été gravement blessé par balle cette nuit à Biscarros, dans les Landes.
04:33 Son pronostic vital est engagé.
04:35 Deux hommes sont rejugés à partir d'aujourd'hui pour l'attentat de Nice.
04:39 En première instance, ils avaient été copés de 18 ans de prison pour association de malfaiteurs terroristes criminels.
04:46 Ce procès en appel doit durer deux mois devant la cour d'assises spéciale de Paris.
04:51 L'attentat de Nice avait fait 86 morts le 14 juillet 2016.
04:55 Les risques climatiques doivent être mieux pris en compte en Europe, selon l'observatoire Copernicus.
05:00 Dans son bélan de l'année 2023, il estime les pertes liées aux événements climatiques à plus de 13 milliards d'euros.
05:07 Le football et Paris se rapprochent du titre de champion de France après sa victoire hier face à Lyon, 4 buts à 1,
05:13 en clôture de la 30e journée de Ligue 1.
05:27 Les informés continuent avec Renaud Delis, avec Alix Bouyagué, aussi éditorialiste politique à France Info Télé, Canal 27,
05:33 avec Jean-Jérôme Berthelus, éditorialiste politique.
05:36 On l'entendait dans le son qu'avait diffusé Renaud Delis juste avant le Fil info, Agnès Firmin-Lebaudot parlait d'écoute, de conconstruction du texte,
05:44 un texte équilibré qui est voulu et qui le présente déjà comme ça.
05:50 C'est une manière déjà d'apaiser les oppositions qui pourraient dire "non mais moi de toute manière je ne vais pas voter
05:56 parce que ça ne va pas du tout dans le sens que je veux".
05:58 Ce n'est pas complètement faux, c'est vrai qu'il y a eu une convention citoyenne, il faut souligner aussi le périmètre de cette commission spéciale
06:09 aujourd'hui qui est montée à l'Assemblée Nationale pour examiner le texte.
06:14 On a 71 députés, 4, 5 même rapporteurs, un rapporteur général, Olivier Falorni, qui est un député à parenté modem et qui avait déjà proposé un texte
06:29 qui allait plus loin que le texte proposé aujourd'hui, je le dis parce qu'on voit bien qu'au sein même de l'Assemblée, pas seulement l'exécutif,
06:37 on a tenté que tout le monde puisse faire valoir son point de vue.
06:44 Réunir toutes les sensibilités.
06:46 Il y a Caroline Fiat, infirmière, qui va être rapporteur spécial aussi de la France Insoumise, bien sûr.
06:56 Et des débats. Alors après, juste un mot, une fois que j'ai dit ça, c'est vrai que des précautions sont prises.
07:04 Le texte est quand même très encadré, on est très loin du suicide assisté quand même.
07:09 - C'est la question qu'on peut se poser, si déjà l'exécutif vante un texte équilibré sur le papier aujourd'hui, quels sont les endroits où ça peut bouger ?
07:20 - Justement, les endroits, c'est par exemple la conférence de l'épiscopat qui a nommé 4 porte-parole sur ce texte,
07:28 qui a affirmé sa détermination très forte sur cette question éminemment grave de la façon dont on meurt en France, dont on peut mourir en France.
07:38 Donc c'est les médecins aussi, qu'on n'attendait pas forcément, les gériates, les oncologues,
07:44 ceux qui travaillent effectivement dans des services où on aide les patients dans les derniers jours,
07:52 c'est des médecins qui ne sont pas forcément marqués politiquement à droite,
07:59 qui disent d'abord à cette commission "entendez-nous", ce qui n'est pas toujours le cas,
08:03 et d'autre part qui font valoir des interrogations.
08:06 Donc oui, forcément il va y avoir des voix qui vont s'élever d'une manière ou d'une autre,
08:10 ce texte ne va pas assez loin ou ce texte va trop loin,
08:13 et puis comme c'est un texte éminemment important, éminemment intime, effectivement, comme le disait Alex Bouiaguet,
08:20 forcément on va entendre des individualités s'exprimer.
08:23 - Ronald ?
08:24 - Oui, je pense qu'il faut distinguer les différentes oppositions éventuelles,
08:26 c'est-à-dire que d'un côté vous évoquiez la Conférence d'Épiscopat,
08:29 je ne pense pas que l'Église catholique bouge d'un iota sur ce sujet,
08:32 parce que ça relève du dogme, regarde l'Église catholique.
08:35 Donc on l'a vu, lors de l'inscription de l'IVG dans la Constitution,
08:38 c'est quelque chose qui a été rejeté en bloc par les représentants de l'Église catholique,
08:43 je vous rappelle que la Conférence des évêques de France,
08:44 à l'issue de l'inscription de l'IVG dans la Constitution, a appelé à jeûner et à prier.
08:49 Donc parce que ça relève du dogme, je pense que sur quel que soit le terme qu'on emploie,
08:55 l'aide à mourir, l'aide active à mourir, le suicide assisté, l'Église restera foncièrement hostile.
09:00 En revanche, effectivement, il y a toute une catégorie de différents personnels concernés au premier chef
09:05 qui manifestent parfois des inquiétudes dans le monde des soignants, des médecins ou des gériatres,
09:10 notamment sur un éventuel changement de leur relation aux patients,
09:13 et c'est à ceux-là plus particulièrement, me semble-t-il, que l'exécutif a vocation à s'adresser.
09:17 C'est déjà ce qu'il essaye de faire, notamment avec encore des consultations à venir,
09:20 avec effectivement des conditions assez strictes qui sont d'ores et déjà posées dans le texte
09:26 quant à l'application justement de l'aide à mourir, ce qui pose des questions à l'inverse,
09:30 ce qui soulève parfois des frustrations ou des attentes de l'autre côté,
09:33 ceux qui considèrent qu'effectivement le texte ne va pas assez loin,
09:36 donc tout ça, ça sera l'objet des débats parlementaires par exemple.
09:39 La question des malades d'Alzheimer, la maladie d'Alzheimer n'est de fait pas concernée par ce texte,
09:44 puisque à la fois il faut, pour pouvoir demander l'aide à mourir,
09:49 que le pronostic vital soit engagé à court terme,
09:52 ce qui n'est pas le cas de quelqu'un qui est touché par la maladie d'Alzheimer,
09:56 et qu'en même temps le malade soit conscient.
10:00 Et donc forcément à partir du moment où la maladie d'Alzheimer arrive vers son terme,
10:04 là le malade ne l'est plus.
10:05 Donc ça par exemple c'est un cas extrêmement concret,
10:07 on sait à quel point cette maladie est terrible,
10:10 et concerne au premier chef de large frange de la population.
10:14 Donc le débat il aura lieu, on peut espérer qu'il soit effectivement assez apaisé d'une part,
10:18 d'autre part parce que simplement c'est effectivement un débat de conscience,
10:21 et qu'il n'y a pas d'ailleurs, il y a une liberté de vote accordée par les groupes en général,
10:24 et puis qu'il y a aussi des expériences individuelles liées aux entourages des différents parlementaires
10:29 qui sans aucun doute vont s'exprimer à l'occasion de ces débats.
10:32 Et puis il y a aussi peut-être certaines questions qu'il va falloir quand même lever,
10:34 c'est-à-dire combien de personnes sont aujourd'hui concernées,
10:37 ou seraient concernées par cette aide à mourir en France.
10:40 C'est vrai qu'on n'a aucune idée de l'ampleur ou non de ce phénomène.
10:45 - Mais selon les conditions strictes évoquées dans le texte.
10:47 - Exactement, est-ce que ça concerne 10 personnes ou au contraire beaucoup plus.
10:51 On ne peut pas ne pas négliger le fait qu'il y ait quand même une petite visée politique,
10:55 arrière-pensée politique de la part d'Emmanuel Macron.
10:57 C'est vrai que ça vient complètement percuter sa campagne,
10:59 et ça vient notamment peut-être déstabiliser un peu le camp des républicains,
11:04 parce qu'on sait que François-Gabriel Bellamy est censé séduire les déçus du macroniste.
11:10 Or c'est un profil plutôt hyper conservateur, anti-VG, anti-mariage sur tous.
11:15 Donc c'est vrai qu'il vient mettre un petit biais dans cette campagne.
11:19 - Parce qu'on l'a dit, le débat à l'Assemblée nationale va avoir lieu à partir du 27 mai.
11:23 L'autre sujet d'actualité que vous vouliez évoquer, Renaud Delis, ce matin,
11:27 c'est la stratégie des Insoumis pendant cette élection européenne.
11:31 - Les Insoumis et Jean-Luc Mélenchon, Premier chef,
11:32 qui ont mis la question de Gaza, la situation des Palestiniens à Gaza,
11:35 au cœur de cette campagne européenne, qui multiplient les meetings,
11:40 les réunions à cet effet, notamment au sein des universités.
11:43 Résultat d'ailleurs, plusieurs de ces réunions ont été interdites.
11:46 Par exemple, une a été annulée la semaine dernière à l'université de Lille.
11:51 Ce qui a valu à Jean-Luc Mélenchon de dénoncer le président de l'université de Lille
11:55 et de l'assimiler au comportement d'un certain nombre de collaborateurs,
12:00 voire même du criminel de guerre nazi Adolf Eichmann.
12:03 Tolé, polémique, voici ce qu'en disait Manuel Bompard,
12:07 le coordinateur de la France Insoumise, qui était votre invité,
12:09 ici même sur ce plateau, il y a quelques minutes.
12:12 - Jean-Luc Mélenchon n'a jamais, contrairement à ce que j'ai lu,
12:15 comparé le président de l'université à Eichmann.
12:17 Il a alerté sur le fait que parfois, par respect des ordres qui sont donnés,
12:25 on accepte petit à petit des remises en cause de liberté fondamentale.
12:29 Je dis que c'est scandaleux de nous avoir empêché de tenir cette conférence
12:35 et que ça devrait alerter tous les démocrates dans ce pays.
12:38 - Pour être très précis, Jean-Luc Mélenchon a accusé le président de l'université de Lille
12:43 de s'être, je le cite, "aplati", de s'être couché,
12:45 comme les lâches de la police française qui ont organisé la rave du Vélodiv en 1942,
12:50 ou encore, un peu plus loin dans sa démonstration, le criminel de guerre nazi Adolf Eichmann,
12:53 je cite Jean-Luc Mélenchon, qui disait n'avoir fait qu'obéir à la loi de son pays,
12:57 pour se justifier d'ailleurs, comme il le fait souvent dans ses cas de figure.
13:00 Jean-Luc Mélenchon a publié un très long texte sur son blog,
13:02 dans lequel il se réfère d'ailleurs à Anna Arendt, à la philosophe Anna Arendt,
13:06 et à son livre "Les origines du totalitarisme".
13:08 Alors, ce n'est pas dans "Les origines du totalitarisme" qu'Anna Arendt évoque Adolf Eichmann,
13:12 Jean-Luc Mélenchon se trompe, c'est dans "Le procès à Eichmann, la banalité du mal",
13:16 qui est paru une dizaine d'années plus tard.
13:18 Bref, à quoi correspond cette stratégie de rupture, de radicalisation,
13:23 voire de provocation de Jean-Luc Mélenchon ?
13:25 Est-ce qu'au fond, elle n'est pas volontaire ?
13:27 Et dans quel but celui d'incarner peut-être un vote de rupture, un vote anti-système ?
13:33 Eh bien, Alix et Jean-Jérôme, je vous donne la parole juste après le Fil info de 9h20.
13:36 Mathilde Romagnon.
13:37 Le chanteur Kenji Jirak a été grièvement blessé par balle la nuit dernière dans les Landes.
13:44 Son pronostic vital est engagé.
13:46 Les faits se sont produits sur l'air d'accueil des gens du voyage de Biscarosse,
13:49 touchés à la poitrine.
13:51 Le chanteur de 27 ans est hospitalisé à Bordeaux.
13:54 Une enquête a été ouverte.
13:56 Visite d'un collège-lycée de Nice, aujourd'hui pour le Premier ministre,
14:00 mais aussi ceux de la justice et de la jeunesse, déplacement gouvernemental,
14:05 dans le cadre de l'expérimentation des internats éducatifs,
14:08 voulu par l'exécutif pour lutter contre la violence des jeunes.
14:12 Le projet de loi sur la fin de vie arrive aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
14:16 Une commission spéciale va d'abord mener des auditions pendant un mois
14:20 et éplucher le texte avant de le présenter dans l'hémicycle.
14:23 L'aide à mourir dans des conditions strictes est au cœur des débats.
14:27 Nouvelle journée de grève des enseignants de Seine-Saint-Denis.
14:30 Aujourd'hui, l'intersyndical demande la création de 5000 postes supplémentaires,
14:34 3000 emplois de vie scolaire et un plan d'urgence de 358 millions d'euros
14:39 pour le département le plus pauvre de France.
14:42 [Musique]
14:45 France Info
14:46 [Musique]
14:48 Les informés, Renaud Dely, Sadia Drakia
14:51 [Musique]
14:53 De retour sur le plateau des informés avec Renaud Dely,
14:55 avec Jean-Jérôme Mertolis, éditorialiste politique,
14:58 et Alex Bouyagué, éditorialiste politique à France Info TV.
15:02 Réunion publique interdite, candidate convoquée pour apologie du terrorisme.
15:07 La réunion palestinienne est au centre de la campagne électorale européenne des Insoumis.
15:12 Est-ce que c'est une véritable stratégie qui est engagée là-dedans ?
15:15 100% oui. C'est vraiment le petit manuel des Insoumis qu'on suit à la lettre.
15:20 C'est une tactique qui a été éprouvée en 2022,
15:25 c'est-à-dire avant un premier tour, cliver, radicaliser le débat
15:30 pour finalement mobiliser son électorat, pour ressouder tout le monde autour de soi.
15:37 Et puis au deuxième tour, ou quelques temps avant le second tour,
15:40 adoucir un petit peu le propos, y aller des crescendo pour pouvoir rassembler à ce moment-là.
15:47 Donc là, il met en place exactement le même protocole, Jean-Luc Mélenchon, aujourd'hui.
15:52 La cause palestinienne au cœur de la campagne, parce qu'il faut se demander
15:56 à qui parle aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon, qui sont les électeurs, ou une majorité de ses électeurs.
16:01 Cet électorat se trouve dans les quartiers populaires.
16:03 Il faut aussi savoir qu'en 2022, 7 Français de confession musulmane sur 10
16:07 a voté pour Jean-Luc Mélenchon.
16:10 Donc il leur parle à eux, il leur montre "moi je suis votre représentant".
16:15 Après il a un tout petit souci sur cette affaire,
16:19 c'est que cet électorat-là se mobilise très faiblement en général pour les européennes.
16:23 Finalement, Jean-Luc Mélenchon, il en a cure, parce que les européennes,
16:27 Manon Aubry est quand même pas très bien partie, aux alentours de 6%,
16:31 lui ce qu'il vit c'est l'élection.
16:33 - Il est du 8-9, Manuel Bompard, il insiste.
16:35 - Il incite combien ? - 8-9.
16:37 - 8-9, oui, bah moi je dis 6-7, je lui réponds ça.
16:39 Il va l'enjamber, on sait très bien que ce qu'il vit c'est le coup d'après, le coup d'après c'est 2027.
16:45 - Mais c'est intéressant parce que Manuel Bompard, ce qu'il disait il y a quelques minutes sur le plateau du 8-30,
16:49 il dit "non non, pour nous c'est pas une stratégie, on est en train de subir une dérive autoritaire du régime"
16:54 et en fait il dit que le régime en place criminalise les oppositions.
16:59 Les mots sont forts.
17:01 - C'est une question compliquée, c'est vrai qu'on a vu un syndicaliste de la CGT par exemple mis en cause,
17:09 c'est vrai que Rima Hassan en 7ème position sur la liste de la France Insoumise,
17:14 mais maintenant c'est vrai qu'on a l'impression qu'elle est presque en première position,
17:19 qu'elle éclipse complètement Manon Aubry et qu'on va qu'après prochainement par la police pour apologie du terrorisme.
17:24 Donc il y a une offensive judiciaire, je ne sais pas si c'est une offensive politique derrière l'offensive judiciaire,
17:28 mais il y a clairement une offensive judiciaire.
17:31 Maintenant, répondre à cette offensive judiciaire par les mots employés par Jean-Luc Mélenchon,
17:39 quand Jean-Luc Mélenchon évoque la banalité du mal de la philosophe allemande Anna Arendt,
17:45 on a envie de dire "oui mais ce que vous faites c'est surtout la banalité des mots".
17:48 Parce que même s'il n'a pas comparé directement le patron de l'université à Eichmann,
17:54 oui c'est vrai que dire que c'est comme un membre des forces collaborationnistes qui ont fait le Veldiv,
18:00 ce n'est pas éclaircir le débat en France et ce n'est pas permettre à la mémoire en France de se prolonger.
18:10 Un petit mot sur la stratégie, c'est sûrement une stratégie très assumée.
18:14 Moi je ne vois pas du tout l'intérêt pour l'instant, pas de mettre en avant la cause palestinienne, ça pourquoi pas,
18:19 le RN met bien en avant les problèmes d'immigration, chacun fait la campagne qu'il veut.
18:24 Mais cette espèce de volonté de clash, cette provocation permanente, dans les sondages ça ne se confirme pas.
18:29 La seule chose qui se confirme c'est que François Ruffin a l'air en silence d'engranger cet autre leader de la France insoumise.
18:37 Un sondage qui a été révélé par lui.
18:39 Qui a été commandé par François Ruffin.
18:41 Oui, je prends toutes les pincettes voulues, mais en tout cas aujourd'hui dans les sondages des européennes,
18:46 cette stratégie n'est semble-t-il pas gagnante aujourd'hui, peut-être que ça va se transformer.
18:52 Et puis on ne voit pas très bien comment on va sortir des européennes avec une stratégie aussi, comment dire,
18:59 qui place les filles en porte-à-faux, à la fois de la gauche et de tout le système un petit peu politique.
19:09 - Renan ?
19:10 - Oui, quelle que soit la façon dont Jean-Luc Mélenchon cherche à justifier ses propos, d'ailleurs il suffit de les relire, de les réécouter,
19:15 on est quand même passé dans une autre dimension, c'est-à-dire qu'on peut s'inquiéter,
19:19 on peut critiquer à juste titre l'interdiction de telle ou telle réunion politique, bien sûr.
19:23 Et c'est normal que les Insoumis soient mécontents lorsqu'une de leurs réunions est interdite,
19:28 en l'occurrence pour raisons de sécurité, c'était les raisons avancées.
19:31 On a vu d'ailleurs que la préfecture voulait interdire une manifestation hier qui finalement a été validée,
19:35 ce qui prouve aussi que le système judiciaire fonctionne,
19:37 puisqu'on appelle la justice à valider la manifestation initiée par les Insoumis hier à Paris,
19:42 qui s'est d'ailleurs très bien déroulée dans le calme, etc.
19:44 Mais de là effectivement à ensuite évoquer, en filigrane d'ailleurs explicitement,
19:49 la police de Vichy, la rafle du Veldiv, le comportement d'Adolphe Eichmann
19:53 qui prétendait n'avoir fait qu'obéir aux ordres, on voit bien qu'on est passé dans une autre dimension.
19:57 Alors pourquoi Jean-Luc Mélenchon fait ça ?
19:58 Ça interroge tout le monde, y compris son entourage et y compris au sein des Insoumis.
20:02 Parce que c'est pas du tout un dérapage, il le fait volontairement,
20:06 c'est quand même le dixième dérapage si c'en était un ces derniers mois.
20:11 – C'est la volonté du choqué pour interpeller ?
20:12 – La mécanique est toujours la même, elle est vieille comme la politique,
20:14 c'est-à-dire provocation et derrière victimisation.
20:16 Donc il passe successivement d'accent de matamor, extrêmement menaçant,
20:21 à ensuite une forme de martyrologie en disant "il est victime d'un système".
20:25 C'est une volonté visiblement d'incarner un vote ou une posture anti-système radicale.
20:30 La première conséquence c'est que ça l'isole,
20:33 c'est-à-dire que ça isole effectivement totalement Jean-Luc Mélenchon,
20:35 y compris par rapport à la gauche, puisque la principale cible de ses attaques,
20:39 d'ailleurs ces dernières semaines c'est plutôt Raphaël Glucksmann,
20:41 donc il s'agit de faire table rase, si j'ose dire, dans son propre camp.
20:45 Est-ce qu'ensuite il peut être le seul survivant d'un camp
20:47 qui aurait été justement éradiqué par ces provocations
20:51 et apparaître comme le seul sauveur ? Est-ce que c'est ça le calcul ?
20:54 Ça interroge encore une fois, y compris chez lui.
20:57 La difficulté à laquelle seurt Jean-Luc Mélenchon,
20:59 c'est quand même sa cote de popularité, à force de provocations depuis plusieurs années
21:02 et a fortiori depuis le 7 octobre dernier, ne cesse de reculer
21:06 et surtout qu'on voit apparaître potentiellement,
21:08 ce ne sont que des sondages, il faut être prudent,
21:10 mais deux alternatives politiques éventuelles à gauche,
21:12 l'une hors des Insoumis, c'est-à-dire c'est la dynamique de la liste Raphaël Glucksmann,
21:16 et puis l'autre au sein même des Insoumis,
21:18 on sait qu'il y a un certain nombre aujourd'hui de frondeurs,
21:21 mais qui sont plus particulièrement menées par De Feth,
21:24 même si lui n'a pas organisé de tendance, par François Ruffin.
21:27 Et ça c'est une difficulté évidemment pour Jean-Luc Mélenchon,
21:30 c'est si jamais, malgré cette stratégie de faire table rase dans son camp,
21:33 des alternatives apparaissent hors Insoumis
21:36 ou plus dangereux encore pour lui, au sein même des Insoumis.
21:39 - Alex ? - Oui, Emmanuel Macron a dit lui-même
21:42 qu'il était quand même souhaitable que Jean-Luc Mélenchon puisse s'exprimer,
21:46 donc je pense que c'était finalement sans doute une erreur,
21:48 enfin en tout cas que cette conférence ne puisse pas avoir lieu,
21:50 parce qu'effectivement... - Vous reconnaîtrez qu'il s'exprime Jean-Luc Mélenchon, c'est vrai.
21:53 - Oui, situation victimaire, et donc il devient aujourd'hui le porté tendate de la liberté d'expression.
21:58 Mais sur la stratégie globale, attention aux effets trompe-l'œil,
22:02 c'est-à-dire qu'aujourd'hui on dit "il baisse dans les sondages, il n'est plus tout à fait ça",
22:06 mais si on regarde ce qui s'est passé avant 2022, pendant tout le quinquennat, c'était la même chose.
22:10 Au moment où c'était le chaos "le chaos c'est moi, la République c'est moi",
22:13 eh bien il a heurté l'opinion, il est descendu dans les sondages, il a fini à 22%,
22:18 c'est-à-dire qu'il a fait une remontada dans la dernière ligne droite qui était assez remarquable.
22:22 Et donc c'est pour ça qu'il duplique en quelque sorte cette stratégie.
22:27 - Et c'est ce que dit Manuel Bompard, on est à deux mois des élections, attendez un peu.
22:30 Merci beaucoup, merci à tous les trois, Alex Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV,
22:34 on vous retrouve tous les matins pour l'interview politique à 7h45.
22:37 Jean-Jérôme Berthelus, merci à vous, éditorialiste politique, merci Renaud.
22:41 - Et merci à vous.
22:42 - On se retrouve demain, les informations de retour ce soir à 20h avec Bérangère Bonte.

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