Léonard Lasry : "J'ai chanté un soir au Crazy Horse"

  • il y a 6 mois
Jacques Pessis reçoit Léonard Lasry : auteur, compositeur et interprète, il a travaillé pour le cinéma, la publicité, la mode et même au Crazy Horse. Il vient d’enregistrer un nouvel album.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-03-14##

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Music
Transcript
00:00 Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03 Les clés d'une vie, celles de mon invité.
00:05 Vous n'avez jamais cessé de prendre des risques en associant vos musiques à des mots.
00:10 Dans votre nouvel album, vous affrontez un autre danger, la crainte de regarder votre nombril,
00:16 avec des chansons pourtant destinées à toucher les cœurs.
00:18 Bonjour Léonard Lassery.
00:20 Bonjour.
00:20 Alors, le nouvel album vient de sortir, on va en parler,
00:23 mais vous avez un parcours de musicien très particulier, avec plein d'expériences.
00:28 Et dans les clés d'une vie, on va les évoquer à travers des dates clés.
00:31 Avec plaisir.
00:32 Alors, la première que j'ai trouvée, elle est assez particulière.
00:35 C'est le 22 novembre 2012, c'est la reprise à l'alambra d'une pièce de Ginette Garcin
00:40 qui s'appelle "Le clan des veuves".
00:42 Et vous avez fait de la musique additionnelle.
00:43 Alors, j'avais fait une chanson, effectivement, ça à l'heure,
00:47 je ne me rappelle plus la date à vrai dire, qui s'appelait "Les hommes sont comme ça", je crois, de mémoire.
00:54 Bravo d'être allé chercher ça.
00:57 J'adore cette pièce qui est très drôle.
00:58 Et j'avais une amie à l'époque, que j'ai toujours, qui s'appelle Michèle Grégory,
01:02 qui avait fait quelques 45 tours dans les années 80,
01:04 et qui jouait dans cette pièce.
01:05 Elle m'a dit, je ne sais plus comment, on s'est amusé à faire une chanson
01:09 qui retraçait un peu le point de vue des femmes sur les hommes dans cette pièce.
01:13 Et c'était très drôle.
01:15 "Le clan des veuves" est une pièce qui avait été écrite et jouée par Ginette Garcin,
01:19 qui avait eu un immense succès.
01:20 Elle l'avait écrite après la mort de son mari Robert Beauvais, grand journaliste.
01:24 Mais ça a duré des années.
01:26 Elle l'a jouée pendant 6 ou 7 ans avec Jackie Sardou.
01:28 Mais il y a plein de versions et je crois que "Le clan des veuves", ça joue tout le temps.
01:31 Toujours, toujours.
01:32 Et il faut savoir que Ginette Garcin, on l'a connue à la télévision dans "Famille d'accueil".
01:37 Et puis, elle a débuté quand même au lendemain de la guerre,
01:40 en chantant dans l'orchestre de Jacques Elian, "Fleur de Paris" avec Zappi Max.
01:43 Vous vous rendez compte ?
01:44 La chanson de la libération de Paris.
01:46 Alors, vous aviez, quand elle l'a créée, cette pièce 8 ans.
01:49 Mais à 8 ans, Léonard Lassry, vous rêviez déjà d'être musicien.
01:53 Oui, oui, puisque j'ai commencé à jouer du piano plus jeune,
01:56 même vers l'âge de 4-5 ans.
01:57 C'est venu comment ?
01:59 C'est venu, je pense, par l'invitation de mes parents à faire des cours de piano.
02:04 Et donc, j'ai commencé les cours de piano.
02:09 Je devais être en CE1, je crois, même un peu avant.
02:13 Et ça n'a pas été une révélation tout de suite.
02:16 Donc, j'avais du plaisir, mais pas plus que ça.
02:19 Et c'est 2-3 ans plus tard, la découverte du piano,
02:22 avec une dame un peu plus âgée, très folklorique,
02:27 qui avait une méthode peu conventionnelle.
02:29 Et en fait, elle m'a fait vraiment aimer et avoir le plaisir de retrouver l'instrument
02:32 et de jouer avec elle.
02:34 C'était quoi comme méthode ?
02:35 Pas de méthode, enfin.
02:37 Une méthode différente, beaucoup plus ludique,
02:40 où c'était moins sévère sur le solfège.
02:43 On jouait des polkas, on jouait des choses un peu drôles.
02:48 Je sortais des chansons, justement, de la vieille chanson française d'après-guerre.
02:53 Et on faisait des quatre mains.
02:55 C'était vraiment très sympathique.
02:57 Et donc, j'avais une joie à retrouver cette dame,
03:00 avec qui je suis resté en contact jusqu'à son décès, d'ailleurs.
03:04 Et c'est vrai qu'elle m'a donné le goût.
03:06 Du coup, j'ai peut-être arrêté les cours avec elle,
03:09 alors que j'étais encore très jeune, j'avais peut-être 10 ans, 11 ans.
03:12 Et j'ai eu envie de continuer tout seul,
03:15 parce que j'avais une oreille pas parfaite, pas absolue.
03:18 Mais qui me permettait de découvrir des mélodies,
03:20 de les retranscrire, de jouer,
03:22 et d'inventer mes propres airs, évidemment.
03:25 - Et vous considériez Léonard d'Astry comme un mélodiste,
03:27 et pas comme un musicien ? C'est très différent.
03:30 - Oui, parce que j'ai beaucoup de respect pour les grands musiciens
03:33 qui étudient la musique, vraiment, dans tous les sens.
03:36 Et c'est pas mon cas.
03:38 Moi, c'est vraiment l'instinct de jouer comme je le sens,
03:40 comme je ressens ce que j'ai au fond de moi,
03:42 et d'entendre des mélodies, et de les créer,
03:45 ou de les retranscrire, etc.
03:46 Donc c'est vrai que c'est surtout l'amour de la mélodie
03:48 qui m'a fait aller et continuer la musique.
03:50 - Oui, la tradition des mélodistes,
03:52 très net et dans la rue, une musique lui venait,
03:54 il la composait, évidemment. - C'est ça.
03:56 - Georges Brassens lui faisait diversion d'une musique
04:00 avant de choisir la bonne,
04:02 c'est très différent comme méthode.
04:03 - Les mélodies viennent, en fait, à moi,
04:05 et on sait pas d'où ça vient, mais ça vient.
04:07 - Alors, vous êtes un enfant précoce dans la musique,
04:10 mais aussi atypique dans votre tenue,
04:12 je crois que vous avez de belles boucles blondes.
04:14 - Oui, c'est ça.
04:15 - Vous étiez toujours à l'école en noeud papillon.
04:17 - C'est vrai que je regardais un dessin animé
04:19 qui s'appelait "Le Petit Lord",
04:20 et je voulais être le petit lord.
04:22 Donc j'étais pourtant pas dans une école du tout chic,
04:26 ni bourgeoise, mais c'est pas grave,
04:28 je mettais des petits cordons, des petits cordons anglais,
04:30 des petits noeuds papillon.
04:32 - C'était les séries ? - Ça faisait mes looks.
04:34 - Et les professeurs disaient rien, non ?
04:36 - Non, non, tout le monde me trouvait plutôt mignon et drôle,
04:39 donc non, non, il y avait pas de problème,
04:41 mais c'est vrai que j'étais assez original.
04:43 Mes parents aimaient bien ça aussi,
04:45 ils m'habillaient aussi comme ça,
04:47 donc ça convenait à tout le monde.
04:49 Mais c'est vrai que j'ai un frère,
04:51 et nous deux, nous étions assez atypiques,
04:53 on avait des looks...
04:54 À l'époque, on trouvait ça peut-être ridicule,
04:56 mais quand on regarde les photos maintenant,
04:58 on se dit "Waouh, t'es vachement looké",
05:00 c'est au dirai des pubs Raffloren ou je sais pas, mais voilà.
05:03 - Alors il se trouve aussi que vous faites des études
05:05 qui sont très sérieuses, le bac,
05:07 une école de commerce,
05:09 et ensuite vous faites un master de journalisme et de communication.
05:12 Ça n'a rien à voir avec la musique.
05:14 - En fait, la musique était toujours avec moi,
05:16 donc toutes ces années d'études,
05:18 j'ai dû commencer à avoir une révélation
05:20 avant les années bac, pour faire des chansons,
05:22 et pas seulement des musiques instrumentales.
05:24 Et puis il y a tout ce cheminement un peu long
05:26 de savoir ce qu'on veut faire,
05:28 d'écrire des chansons,
05:30 qu'on les trouve bien, qu'on fasse des rendez-vous,
05:32 que les choses avancent comme ça à un rythme naturel.
05:34 Ça prend un peu de temps,
05:36 et en même temps, j'avais envie d'entreprendre,
05:38 de me dire que j'allais de toute façon faire des choses,
05:41 que ce soit dans l'audiovisuel,
05:43 ou dans la musique, ou dans l'écriture.
05:45 Et donc, ne sachant pas exactement,
05:48 j'ai pas fait, pourtant j'étais plus littéraire,
05:50 mais j'ai pas fait un bac littéraire,
05:52 et j'ai fait effectivement une école de commerce,
05:56 c'était assez général en fait.
05:58 On peut après travailler dans tout ce qu'on veut,
06:00 dans les domaines qui nous intéressent,
06:01 et trouver quelque chose à y faire.
06:03 Et moi, c'est vrai que j'avais soit l'envie de travailler
06:05 dans la mode, ou dans la production audiovisuelle,
06:07 ou monter un label de musique, ou d'édition.
06:10 - Et vous aviez une particularité, Léonard Lassery,
06:12 qui peut être liée à une émission de télévision
06:14 des années 60, dont voici le générique.
06:17 [Musique]
06:20 Je sais pas si ça vous dit quelque chose,
06:21 "Histoire sans parole",
06:22 de la musique de Jean Vienner,
06:24 qui était une émission très suivie de Solange Péter,
06:26 où ont passé les films muets des années 50,
06:28 et des années 30, ça a été magnifique.
06:31 Et pourquoi je dis ça, c'est parce que vous considérez
06:33 au début de votre carrière, que la musique,
06:35 c'est bien, mais les paroles ça sert à rien.
06:38 - Alors, je sais pas si vous dites que ça servait à rien,
06:40 mais c'est vrai que j'étais obsédé par la musique instrumentale,
06:43 et je voulais... oui, j'écoutais pas bizarrement de chansons,
06:47 jusqu'à peut-être mes 10-11 ans,
06:48 j'écoutais énormément de... ou alors des musiques,
06:50 des choses classiques, la flûte enchantée,
06:52 des choses en allemand que je comprenais pas.
06:54 Je sais pas, j'étais peut-être à l'époque trop jeune
06:58 pour être à l'aise avec le verbe,
07:01 j'aimais un peu des chansons, on en écoutait quand même,
07:03 et je suis quand même de la génération du Club Dorothée,
07:05 donc on écoutait des chansons.
07:06 Mais c'est vrai que j'aimais beaucoup écouter la musique classique.
07:10 - Et vous achetiez à peu près 10 disques par semaine à une époque ?
07:13 - Et c'est vrai qu'après, un petit peu après, dès le collège,
07:16 j'allais dans les disquaires de la rue gauche parisienne,
07:21 trouver justement dans les disques d'occasion, etc.,
07:24 j'ai commencé à me faire ma culture musicale,
07:26 et découvrir, et en même temps je rythmais ma vie
07:28 par l'achat de disques et découvrir les chansons, le contenu.
07:32 Je mettais la semaine à épuiser ce que j'avais trouvé,
07:35 et ça me faisait tenir en même temps pour bien travailler à l'école,
07:37 être content, et avoir vite hâte d'être le week-end
07:40 pour aller retrouver encore ce que j'allais chiner et découvrir.
07:43 - Et l'avenir musical, alors normalement vous auriez dû rentrer
07:45 dans une maison de disques comme beaucoup d'autres,
07:47 c'était pas du tout votre but, vous vouliez créer un label,
07:49 ce qui n'était pas si courant à l'époque ?
07:52 - C'était deux choses différentes en fait.
07:54 Moi en tant qu'artiste, et l'envie peut-être aussi
07:56 d'avoir mon genre de catalogue idéal d'artistes
08:00 qui pourraient m'inspirer, avec qui je pourrais travailler,
08:02 dont je pourrais défendre les univers.
08:05 J'avais un certain intérêt pour ce qui se passait.
08:09 Quand je voyais par exemple un film, je regardais les crédits,
08:12 qui étaient les producteurs, les maisons de production,
08:15 pareil pour les séries, et pareil pour les disques,
08:17 où j'étudiais qui fait quoi, etc.
08:19 Donc j'avais cette passion pour l'envers du décor aussi,
08:22 ce qui va autour de la création, même si mon but premier
08:26 était de faire mes chansons et de les voir sortir,
08:30 mais j'avais envie aussi de prendre part à tout ça.
08:33 - Et vous avez créé le label 29, c'est quand même un dénominatif curieux ?
08:37 - 29 Musiques, il s'appelle, et je pense qu'il fallait trouver un nom,
08:42 et je n'avais pas vraiment d'idée, étant né un 29 mars,
08:46 et en aimant bien le chiffre 9, je pensais que j'aimais bien.
08:50 Ce 29 en général me porte plutôt bonheur.
08:52 - Et c'est ainsi qu'est né votre premier album,
08:54 avec entre autres cette chanson.
08:56 * Extrait de "Je me vois me voir" de Philippe Sard *
09:09 - Alors cette chanson est très particulière,
09:11 parce qu'au départ c'est la musique d'un film baroco, d'André Téchinet,
09:16 donc il a écrit les paroles, et Philippe Sard a fait la musique.
09:19 Vous arrivez là-dedans.
09:20 - J'adore cette chanson, et parfois des chansons nous accrochent tellement
09:24 qu'on ne peut pas faire autrement que les chanter.
09:27 J'avais fait tout un album, que j'avais signé paroles et musique,
09:30 mais cette chanson était comme à moi.
09:32 Il y a un lien très fort avec cette chanson.
09:35 J'avais découvert cette chanson dans le film baroco,
09:38 mais j'avais aussi découvert Marie France,
09:40 qui m'a beaucoup inspiré, et qui chantait cette chanson.
09:43 Philippe Sard est un compositeur que j'adore,
09:45 il avait eu le César de la meilleure musique de film en 1976 ou 1917,
09:48 pour cette chanson que je trouve superbe.
09:51 - Le film s'était avec deux jeunes débutants,
09:54 Gérard Depardieu et Isabelle Adjani.
09:56 - Ce film n'est pas un de mes préférés de Téchinet,
09:59 c'est la chanson, et je trouve meilleure que le film.
10:01 J'adore cette chanson.
10:02 - Et le titre de Baroco n'avait rien à voir avec l'histoire.
10:05 Vous avez rencontré André Téchinet ?
10:07 - Non, je ne l'ai jamais rencontré.
10:08 - Vous savez qu'il continue à travailler.
10:10 - Je sais, j'aimerais beaucoup peut-être le rencontrer,
10:12 ou travailler avec lui, mais j'aime beaucoup le cinéma d'André Téchinet.
10:15 - Il a 80 ans, et il vient de tourner un film avec Isabelle Huppert,
10:19 qui s'appelle "Les gens d'à côté",
10:21 et il la retrouve alors qu'il avait tourné avec elle en 1979,
10:24 "Les Sœurs Bronté".
10:26 C'est quand même un parcours étonnant.
10:28 - Oui.
10:29 - Mais la musique, après ce premier album,
10:31 vous avez envie de continuer, ça vous a donné envie de poursuivre ?
10:34 - Après ce premier album, effectivement,
10:36 les choses étaient lancées.
10:37 Enfin, même un peu avant cet album-là,
10:39 j'ai commencé à rentrer dans une mécanique
10:43 où je me suis dit que j'allais faire des chansons,
10:45 que ça allait rythmer ma vie.
10:47 Et c'est vrai que, oui, quand cet album-là est sorti,
10:50 je pense qu'il y avait déjà l'idée de faire un autre album,
10:53 et je savais que ça n'allait pas me quitter.
10:55 - Voilà, et d'autres personnes sont intervenues dans votre carrière.
10:58 On va en parler à travers une autre date,
11:00 le 22 novembre 2012.
11:02 A tout de suite sur Sud Radio, avec Léonard Lassry.
11:05 - Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:08 - Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Léonard Lassry.
11:11 Nous parlerons tout à l'heure de votre nouvel album,
11:14 mais votre parcours atypique de musicien
11:16 qui a commencé à 10 ans s'est poursuivi.
11:19 Il y a une date importante, c'est le 22 novembre 2012.
11:22 Ce soir-là, il y a des vidéoprojections
11:25 à l'atelier Mireille Berthet-Auxidy,
11:28 dans le cinéma Rondissement, un atelier de peintres,
11:30 et vous faites des images, vous faites de la musique sur des images.
11:35 - Effectivement.
11:37 Tout ça est lié à un album qui a joué un rôle assez important pour moi
11:40 qui s'appelle "L'Exception", qui était sorti cette année-là d'ailleurs.
11:44 C'est le début de ma rencontre avec Elisa Point,
11:47 avec qui j'ai commencé à former un tandem.
11:49 On a fait cet album, moi je l'ai connue quelques années avant,
11:52 elle venait me voir en concert, elle voulait m'écrire des chansons.
11:55 Elisa Point est auteur, qui avait fait beaucoup d'albums,
11:58 et j'aimais beaucoup ce qu'elle faisait,
11:59 mais je ne cherchais pas spécialement à travailler avec elle.
12:01 Elle a commencé à venir me voir en concert,
12:03 elle m'a donné des chansons, et puis on ne savait pas trop où ça allait aller.
12:06 Et en même temps, c'était bien juste de se fréquenter
12:08 sans savoir exactement qu'est-ce qu'il allait devenir de tout ça.
12:12 Et en même temps, moi je me prenais de passion pour sa discographie,
12:15 j'avais comme mes chansons préférées de ses albums.
12:17 Et je lui ai proposé, comme une première danse qu'on ferait ensemble,
12:20 de chanter ensemble mes chansons préférées de ses disques à elle,
12:24 et réarranger un peu à ma sauce, etc.
12:26 Et donc on a fait cet album qui s'appelle "L'Exception",
12:28 qui est une sorte de tournant quelque part,
12:30 j'ai fait une interview il y a quelques jours,
12:31 on m'a dit "c'est un tournant dans vos discographies,
12:33 le journaliste avait analysé tout le parcours",
12:35 et oui, effectivement, en réfléchissant, c'est un tournant.
12:39 Et c'était une époque où j'avais fait beaucoup de scènes
12:43 avec les deux premiers albums,
12:45 toutes les petites salles à Paris, les showcases avec la FNAC,
12:48 Cultura, toutes les semaines,
12:49 j'avais un peu épuisé tout ce qu'on peut faire
12:52 pour se faire connaître avec deux premiers albums.
12:54 Et puis, avec Elisa Point, elle m'a dit "moi je fais plus de scènes",
13:00 elle donc, elle m'a dit "on va faire autre chose,
13:03 on va me présenter Gérard Courant,
13:05 qui est donc un cinéaste connu pour des petits films muets,
13:08 avec beaucoup de personnalité,
13:10 un millier d'acteurs, je pense,
13:11 ont fait ces petits films qui s'appellent "Les Cinémathons",
13:13 et qui fait des sortes de remixes vidéo d'images du patrimoine.
13:16 Et on décide alors de faire un projet esthétique
13:19 en hommage au cinéma des années 60, français et italien,
13:22 et de faire comme des remixes d'images sur nos chansons.
13:25 Donc, parfois, il y a des scènes
13:28 qui sont des scènes pas du tout cultes,
13:30 de films pas du tout cultes,
13:31 mais avec des acteurs cultes,
13:32 revisité, ralenti sur nos chansons,
13:35 tout d'un coup, ça prenait une dimension,
13:36 les gens disaient "Waouh, qu'est-ce que c'est que ce film
13:38 avec Brigitte Bardot ou avec Monica Vitti ?"
13:41 Et donc, il y a eu tout cet hommage esthétique,
13:43 et on a projeté ça,
13:44 ça invitait les gens à venir découvrir nos chansons,
13:47 qui étaient malgré tout des inédites ou pas connues,
13:49 qui étaient parfois des chansons vraiment les plus méconnues
13:51 du répertoire d'Elisa Point,
13:53 qui n'est déjà pas très populaire,
13:54 mais que les aficionados affectionnent beaucoup.
13:57 Et donc, c'était une façon de les inviter
13:59 au rendez-vous d'un écran, à découvrir notre musique,
14:02 et c'était autre chose que de se produire encore
14:04 dans toutes ces salles, etc.
14:05 Et donc là, on a été dans des musées, dans des galeries,
14:08 on a même voyagé un peu.
14:09 Et effectivement, cette date à laquelle je vous fais référence,
14:12 c'était chez Mireille Berthorozidi,
14:14 qui est l'épouse de Claude Zidi,
14:16 qui nous avait reçus dans son très beau...
14:18 qui est une peintre de grand talent,
14:20 et qui nous avait reçus dans son atelier
14:22 pour faire également une projection
14:24 et inviter les gens.
14:25 Donc c'était très beau,
14:26 parce qu'il y avait tous les grands tableaux de Mireille
14:28 sur les côtés,
14:29 et on était là,
14:30 et les gens regardaient l'écran
14:31 avec ces images magnifiques du cinéma des années 60.
14:34 Et on écoutait cette chanson.
14:36 Tes deux mains sont ma bouche
14:40 Mes deux yeux sont ton cœur
14:44 Ton silence, un PC
14:47 Ce qui est étonnant, c'est que votre complicité avec Elisa Point,
14:51 quand vous travaillez ensemble,
14:53 elle écrit les paroles au même moment
14:55 que vous composez la musique.
14:56 C'est vrai qu'on nous demande souvent
14:58 qui fait les paroles,
14:59 est-ce que les paroles sont avant les musiques,
15:01 et on a trouvé quelque chose où
15:04 elle écrit quelques mots,
15:06 elle me montre quelques mots, quelques phrases,
15:08 moi je mets mon piano, je trouve quelque chose,
15:10 et puis ensemble, on avance,
15:12 et donc voilà, elle gratte un peu,
15:14 elle écrit la suite,
15:15 et moi la suite de la musique,
15:17 et tout d'un coup on assiste à la naissance de chansons,
15:19 et c'est assez magique.
15:20 Elle a fait ça je crois avec Christophe,
15:22 parce qu'elle a travaillé avec Christophe
15:24 pour son retour avec "Comme si la terre penchait",
15:26 qui est un des plus beaux albums de Christophe, que j'adore.
15:28 Et elle a travaillé de la même façon avec Christophe,
15:30 ce n'est pas évident, car lui la musique,
15:32 c'était des heures, des semaines de travail.
15:34 Je crois d'avoir entendu que ça avait été assez rock'n'roll,
15:36 mais il y a de très très belles chansons qui sont nées
15:38 de cet album avec Christophe.
15:40 Il y a eu un autre album, d'ailleurs, "Le cinéma" d'Elisa Point.
15:42 Oui, alors ça c'est quelques années plus tard,
15:44 c'est vrai que cette passion pour le cinéma,
15:47 qu'a Elisa, est vraiment très très très forte,
15:49 déjà son écriture est très cinématographique,
15:51 et puis on avait fait une chanson autour de...
15:55 c'était une chanson qui rendait hommage à Audrey Hepburn,
15:57 et de là est partie l'idée de se dire
15:59 "Pourquoi ne ferions-nous pas un album
16:01 consacré aux légendes du cinéma que nous aimons tant ?"
16:03 On en a choisi 18,
16:05 oui c'est ça, 18, et donc est né cet album,
16:07 "Le cinéma" d'Elisa Point,
16:09 où on a une chanson sur Brigitte Bardot,
16:11 peut-être ma chanson préférée, la chanson sur Catherine Deneuve,
16:13 enfin voilà, il y a un peu toutes les figures.
16:15 Et ce qui est drôle, c'est qu'une autre Elisa,
16:17 Tovati, vient de faire un album,
16:19 Elisa fait son cinéma en reprenant les chansons cultes du cinéma.
16:21 Alors, vous avez aussi une autre idole
16:24 avec qui vous avez travaillé, écoutez.
16:27 (Musique)
16:29 - Marie-Paul, Justine Franco-Marotten,
16:35 qui est très célèbre dans le milieu
16:37 d'un underground de New York,
16:39 et là aussi c'est une rencontre importante pour vous, Léonard Lassery.
16:41 - C'est vrai que je suis toujours
16:43 inspiré par ces personnages,
16:45 ces gens d'icônes,
16:47 underground, au parcours,
16:49 et Marie-Paul, j'avais entendu parler d'elle,
16:51 je la connaissais, sans la connaître personnellement,
16:53 parce que souvent elle revient
16:55 dans les biographies de Madonna,
16:57 elle fait partie de celles qui ont découvert Madonna.
16:59 - Oui, et elle a fait le look de Madonna aussi.
17:01 - Oui, elle a fait le look, mais même, elle m'a raconté
17:03 qu'elle était à l'origine des débuts de Madonna,
17:05 parce qu'elle travaillait avec son frère,
17:07 et un jour, elle avait dit, ils étaient DA
17:09 d'une marque qui s'appelait Fiorucci, à ses cultes,
17:11 et ils ont dit "pourquoi on ne prendrait pas ta soeur pour chanter,
17:13 pour le défiler ?" et c'était Madonna.
17:15 Et puis de là, plus tard, elle a fait le look
17:17 effectivement, avec tous des bracelets, etc.
17:19 Ce qui est drôle, c'est que moi, avec mon frère, quand on était dans le sud de la France,
17:21 on allait dans les boutiques de la grande mode
17:23 acheter des bracelets, etc.,
17:25 qui n'étaient autre, en fait, que les bracelets
17:27 ici, du look de Madonna,
17:29 par Mary-Paul, donc c'est assez drôle.
17:31 - Et Madonna, quand elle était venue en France, avant, ça n'avait pas du tout marché,
17:33 personne ne voulait d'elle, elle est partie aux Etats-Unis,
17:35 et elle a rencontré...
17:37 - Et donc, Mary-Paul,
17:39 la vie a fait qu'on s'est rencontrées à un moment donné,
17:41 où elle a fait un livre de polaroïd érotique,
17:43 et elle travaillait beaucoup avec Marc Jacobs,
17:45 à l'époque, et j'avais d'ailleurs même acheté des T-shirts
17:47 qu'elle avait dessinés pour chez Marc Jacobs,
17:49 et en ouvrant le livre,
17:51 il y avait des poèmes,
17:53 et sa voix,
17:55 son attitude m'avait beaucoup inspiré,
17:57 donc de toute façon, très légère, comme ça,
17:59 j'ai dit "mais pourquoi ne pas les mettre en musique ?"
18:01 et quand j'ai entendu sa voix, j'ai dit "bon, on va le faire avec toi",
18:03 et donc on a enregistré
18:05 des premières chansons comme ça, ensemble.
18:07 - Avec des poèmes qui n'étaient pas loin de l'univers de Jacques Prévert, je crois.
18:09 - Oui, des choses très imagées,
18:11 une écriture assez simple,
18:13 mais très esthétique,
18:15 donc un peu en français,
18:17 et surtout en anglais,
18:19 dans un anglais assez simple,
18:21 parce que c'est l'anglais d'une Française,
18:23 qui n'est pas non plus extrêmement bilingue,
18:25 mais qui vit depuis 40 ans aux Etats-Unis,
18:27 et donc on a fait pas mal de chansons.
18:29 - Et vous avez travaillé aussi avec elle,
18:31 dans d'autres circonstances,
18:33 pour un couturier célèbre, Valentino.
18:35 * Extrait de Valentino *
18:37 Une chanson,
18:45 Valentino, c'est un couturier italien,
18:47 qui a été célèbre
18:49 par faire la robe de dentelle de mariage de Jackie Kennedy,
18:51 avec Aristoteles VI,
18:53 et on le voit jouer dans un film,
18:55 il joue son propre rôle, dans "Le Diable",
18:57 s'habillant en Prada.
18:59 - Ah oui, je savais pas qu'il apparait, je me rappelais.
19:01 - Ah oui, il apparaît pendant quelques instants, je l'ai croisé à cette époque-là,
19:03 et il est très heureux de faire ses débuts au cinéma.
19:05 - C'est vrai que cette chanson, un jour,
19:07 Marie-Paul m'appelle, elle me dit "je vais dîner chez Debbie Harry",
19:09 donc la chanteuse de Blondie,
19:11 et je t'appelle après, il faut que je te parle de quelque chose,
19:13 et en fait, à ce dîner, Debbie Harry l'a présentée
19:15 au directeur artistique de chez Valentino,
19:17 et ils lui ont dit "on adore vos chansons que vous avez faites",
19:19 donc c'était les chansons qu'on avait faites ensemble,
19:21 puisqu'elle en avait jamais fait avant,
19:23 et ils ont dit "on voudrait une chanson à nous,
19:25 pour la marque, pour un projet spécial, etc."
19:27 donc il m'appelle tout de suite
19:29 pour m'en parler, et est née comme ça,
19:31 cette chanson qu'on m'a écoutée, "Words I Want To Hear",
19:33 et c'était un single, donc,
19:35 avec un film en super 8, dans l'esprit
19:37 un peu New York, l'époque de la Factory,
19:39 etc., et les images vont un peu dans ce sens-là,
19:41 donc, très inspirant,
19:43 avec une collection qu'elle est avec, voilà.
19:45 - Et à propos de collection, je crois que vous avez
19:47 fait la musique d'un défilé de Christian Dior,
19:49 en hommage à la collection
19:51 "Jardin Japonais" de Christian Dior.
19:53 - En fait, il y en a eu pas mal, pendant 5 ans,
19:55 et ça coule de
19:57 Valentino, puisque Maria Grazia Curie,
19:59 qui était la directrice artistique de Valentino,
20:01 est partie l'été
20:03 de la sortie de cette chanson, chez Dior,
20:05 à la tête des collections femmes de chez Dior,
20:07 et elle a dit "on va continuer",
20:09 donc on a commencé avec cette première chanson,
20:11 et on va le faire pour Dior, donc,
20:13 elle a fait plusieurs... oui, la première, c'était peut-être
20:15 "Le Jardin Japonais" ou la deuxième,
20:17 et il y a eu des thèmes différents, à chaque fois,
20:19 elle donnait, comme ça, quelques mots-clés,
20:21 "Swinging London", "Marine Facefull", enfin, des choses comme ça,
20:23 et puis, je proposais des choses,
20:25 et puis, voilà, on en a fait peut-être une petite dizaine
20:27 de chansons
20:29 qui ont illustré ces collections.
20:31 - Il faut savoir que le jour où Christian Dior est dans un hôtel
20:33 et il tombe, et il va mourir,
20:35 il y a un témoin, un enfant qui est là,
20:37 donc Christian Dior entendait disparaître, c'était Francis Huster.
20:39 - Ah bon ? - Oui, il était dans le même hôtel
20:41 avec sa grand-mère, c'est assez étonnant.
20:43 Vous avez fait aussi d'autres choses, vous avez fait une collection de bijoux,
20:45 aussi, à cette époque ? - Oui, j'ai fait une collection
20:47 de bijoux, j'avais l'idée
20:49 de faire des bijoux depuis longtemps, parce que je me disais
20:51 souvent, et si je faisais quelque chose d'autre,
20:53 en plus de la musique, et donc, je me disais
20:55 oui, ce serait naturellement
20:57 vers la mode, que je me tournerais.
20:59 Et puis,
21:01 à peu près au moment de
21:03 mes débuts et de mes premiers albums,
21:05 mon frère, donc à 5 ans plus que moi,
21:07 s'est lancé dans les lunettes,
21:09 et a lancé une marque sous son nom,
21:11 m'a proposé de
21:13 m'associer à lui pour le faire,
21:15 et j'étais plutôt content, parce que j'avais envie de faire des choses,
21:17 et aussi de m'aérer l'esprit,
21:19 et ça nourrit aussi, quand on me dit "ah bon, on peut faire plein de choses
21:21 en même temps", oui et non, mais c'est vrai
21:23 que faire d'autres choses, ça permet aussi
21:25 de se recentrer après sur son art,
21:27 de respirer un peu,
21:29 c'est des respirations aussi,
21:31 de se consacrer à autre chose.
21:33 Et donc, je ne me suis pas lancé
21:35 tout de suite dans les bijoux, j'ai d'abord
21:37 lancé cette marque de lunettes avec mon frère,
21:39 et puis, quelques années plus tard, j'avais très envie,
21:41 connaissant la matière, puisque donc,
21:43 on travaille la matière qui s'appelle l'acétate,
21:45 et qui sert pour faire les lunettes de qualité,
21:47 j'ai fait des collections de bijoux fantaisie en acétate,
21:49 pendant quelques saisons,
21:51 et puis, même si ça me plaisait,
21:53 et que, en plus,
21:55 j'avais eu des beaux retours, et tout ça,
21:57 mais, bon, j'avais envie de me consacrer
21:59 plus à la musique, et de ne pas trop
22:01 me disperser. - Voilà, et vous êtes revenu à des joyaux,
22:03 mais en forme de musique, on va l'évoquer
22:05 à travers une autre date, le 5 octobre
22:07 2016. A tout de suite sur
22:09 Sud Radio, avec Léonard Lassery.
22:11 - Sud Radio, les clés
22:13 d'une vie, Jacques Pessis. - Sud Radio,
22:15 les clés d'une vie, mon invité
22:17 Léonard Lassery, on a parlé de vos musiques,
22:19 souvent atypiques, votre
22:21 collaboration avec Elisa Point,
22:23 il y a ce nouvel album, "Le grand danger de se plaire",
22:25 qu'on va évoquer dans quelques instants,
22:27 mais je reviens au 5 octobre 2016,
22:29 ce soir-là, c'est la première
22:31 d'une revue qui s'appelle
22:33 "Dessous-dessus" au Crazy Horse,
22:35 avec Chantal Thomas, et la musique,
22:37 qui c'est ? C'est Léonard Lassery.
22:39 - Tu n'es qu'un jeu-fantaisie, de côté
22:41 toc, séduit, séduit.
22:43 Il n'y a rien de bon en toi. - Ça, c'est une autre chanson,
22:47 l'originale que vous avez pour le Crazy Horse.
22:49 - Ça, c'est une chanson à moi que j'ai chantée,
22:51 sur la scène du Crazy Horse, mais c'est pas la chanson,
22:53 effectivement, qui va avec. - Voilà. Mais alors, il faut savoir que
22:55 le Crazy Horse, c'est une autre aventure incroyable.
22:57 - C'est vrai que j'ai rencontré la directrice artistique
22:59 du Crazy Horse,
23:01 et elle m'a dit
23:03 "Il y en a dans ta musique,
23:05 le glamour, le champagne,
23:07 quelque chose qui est vraiment Crazy Horse."
23:09 Donc, ils m'ont d'abord appelé pour terminer
23:11 une chanson qui était en cours pour eux,
23:13 qui s'appelle "Striptease-moi",
23:15 qui est toujours à l'affiche, d'ailleurs,
23:17 et sur laquelle j'ai le plaisir de travailler.
23:19 Et puis après, j'ai fait d'autres musiques,
23:21 pour une performance qui s'appelle
23:23 "Victoria Modesta", j'ai fait aussi,
23:25 j'ai réarrangé des chansons du Crazy Horse.
23:27 Actuellement, on a un tableau avec un morceau
23:29 de Marilyn Monroe, avec, on entend
23:31 peut-être "Song Boys", il faut savoir que les sons,
23:33 c'est moi et ma voix multipliée
23:35 qui fait "ta-la-ta-ta-ta-ta-ta-la-ta-ta-ta"
23:37 et ça, enfin bref, il y a plein
23:39 de... J'ai fait plusieurs travaux pour eux,
23:41 et c'est vrai que les valeurs
23:43 du Crazy Horse, en fait,
23:45 vont bien quelque part avec ma musique,
23:47 et j'aimais bien cette idée
23:49 de, moi, garçon,
23:51 venir avec mon piano et chanter mes chansons Crazy Horse,
23:53 parce que dans mes chansons, il y a quelque part quelque chose
23:55 un peu sur la séduction, sur le glamour,
23:57 etc., et donc, il y a eu quelque fois
23:59 des concerts exceptionnels au Crazy Horse,
24:01 je pense que c'est ça qu'on vient d'entendre. - Voilà, c'était le vôtre,
24:03 vous chantiez Crazy Horse. - Une chanson, l'originale,
24:05 et je chantais ça au Crazy Horse. - Accompagné par un guitariste,
24:07 je crois. - J'étais au piano, il y avait une guitare,
24:09 une guitare électrique, oui. - Alors, j'en reviens
24:11 à cette soirée du 5 octobre 2016,
24:13 Chantal Thomas, qui est donc spécialiste
24:15 de la mode, est choisie
24:17 pour la direction artistique pendant 5 mois
24:19 pour fêter les 65 ans du Crazy Horse,
24:21 car on a un peu oublié, avant,
24:23 il s'appelait le Crazy Horse Saloon, et Alain Barnarda
24:25 l'a créé en 1951,
24:27 parce qu'il aimait les westerns, et
24:29 il voulait faire des... c'était un peintre,
24:31 il voulait faire des tableaux vivants. Les premières
24:33 danses du Crazy Horse, c'est des tableaux
24:35 vivants, ça se voit dans les... - C'est vraiment ça.
24:37 Et le Crazy Horse a quelque chose... il y a des moyens
24:39 beaucoup plus simples que dans les autres
24:41 cabarets parisiens, comme "Type Moulin Rouge"
24:43 ou "Le Lido", quand c'était encore des revues,
24:45 mais les lumières et tout l'art
24:47 de lumière, en fait, du Crazy Horse,
24:49 les tableaux que dessinent les filles et les chorégraphistes
24:51 sont extrêmement
24:53 réussis,
24:55 très, très inspirants,
24:57 et ils sont vraiment, pour moi,
24:59 beaucoup plus haut de gamme que les moyens
25:01 techniques
25:03 qu'il peut y avoir ailleurs, c'est assez magique.
25:05 C'est pour ça qu'on parle des lumières mythiques du Crazy Horse,
25:07 c'est pas pour rien, en fait, il y a vraiment un savoir-faire,
25:09 il y a une magie qui se passe dans ce lieu,
25:11 et tout converge, en fait, à ça.
25:13 Donc le choix des musiques, le choix des filles,
25:15 des chorégraphes, etc.
25:17 - Ce qui est étonnant avec le Crazy Horse, c'est que dans les années 70,
25:19 tous les soirs, le tout-pari était là,
25:21 Johnny Hallyday et Michel Polnareff
25:23 étaient souvent là,
25:25 je crois qu'ils avaient une liaison avec une jeune
25:27 danseuse qui s'appelait Rosa Fumetto,
25:29 et puis, il faut savoir qu'à ses débuts,
25:31 il y a quand même des artistes qui se sont produits au Crazy Horse,
25:33 deux inconnus en 51, c'est Raymond Deveau
25:35 et Charles Aznavour,
25:37 qui ont débuté au Crazy Horse. - Donc il y avait quand même de la chanson.
25:39 - Il y avait de la chanson.
25:41 Et c'est vrai que, en même temps,
25:43 ces filles, elles sont sublimes,
25:45 mais il faut rester très discret vis-à-vis d'elles.
25:47 C'est très compliqué, Léonard Lassry, parce qu'on a envie de les regarder.
25:49 - On les regarde,
25:51 mais ce sont des éléments d'un tableau, en fait.
25:53 C'est tout global.
25:55 C'est d'ailleurs pour ça qu'elles ont presque toutes le même corps,
25:57 elles ont des perruques qui les uniformisent.
25:59 Quand on y va souvent, on remarque, évidemment,
26:01 le visage, et chacune met quelque chose de personnel,
26:03 mais il y a quand même un effet de troupe,
26:05 vraiment, c'est très visuel.
26:07 - Et puis les filles sont très protégées, elles arrivent là-dedans,
26:09 je crois qu'il y a une pointeuse
26:11 tous les soirs pour l'entrée,
26:13 et sur leur salaire,
26:15 on prélève quelque chose qui est un livret,
26:17 genre caisse d'épargne,
26:19 pour que le jour où elles partent, elles aient quelques économies.
26:21 - Ah bon, ça, c'est un détail que j'ignorais.
26:23 - C'est Alain Bernardin qui a mis ça au point.
26:25 Alors, il y a eu le Crazy Horse, alors que vous n'étiez pas
26:27 fan de sortir le soir dans les discothèques parisiennes
26:29 comme le Crazy Horse.
26:31 - Non, je connaissais le Crazy Horse,
26:33 mais bon, voilà,
26:35 le Crazy Horse, quand on ne travaille pas avec, on y va une fois,
26:37 et puis bon, voilà,
26:39 j'ai dit non, je n'y passais pas mes nuits,
26:41 et puis j'adorais, j'adore la revue.
26:43 - Et il y a un autre lieu parisien aussi
26:45 que vous avez fréquenté, c'est Castel,
26:47 car chez Castel, on vous a donné une carte blanche mensuelle.
26:49 - Exactement.
26:51 - Comment c'est né, ça ?
26:53 - C'est né à un moment donné où Castel a commencé
26:55 à vouloir un peu se diversifier,
26:57 accueillir des rendez-vous culturels,
26:59 ils ont monté un prix littéraire,
27:01 et ils se sont dit pourquoi ne pas
27:03 commencer aussi à mettre un peu de musique,
27:05 et faire vivre le lieu différemment,
27:07 et donc on m'a proposé de faire un concert,
27:09 et puis c'est vrai que moi,
27:11 le catalogue de mon label se développait,
27:13 et cette année-là, il y avait une certaine
27:15 quantité de sorties d'artistes
27:17 qui sortaient leur album
27:19 chez moi, et donc je me suis dit
27:21 pourquoi pas finalement ne pas faire une sorte de résidence
27:23 où je pourrais inviter
27:25 justement ces artistes à venir faire
27:27 des lives, et puis moi-même,
27:29 et à cette occasion, on s'est dit
27:31 pourquoi ne pas faire la chanson Castel,
27:33 puisqu'il y avait des chansons qui ont cité Castel,
27:35 comme celle de Jacques Dutronc,
27:37 même les filles, etc., mais il n'y avait pas de chanson réellement
27:39 qui rendait hommage à Castel,
27:41 donc ils m'ont demandé de le faire, je l'ai fait,
27:43 et il y a eu cette série de
27:45 dates qui continuent
27:47 de temps en temps, mais d'une façon épisodique,
27:49 plus sous forme de résidence.
27:51 * Extrait de Castel *
28:09 - C'est une chanson qui évoque ce lieu mythique,
28:11 il faut savoir que Jean Castel a créé ce lieu
28:13 en années 50, c'était le rendez-vous
28:15 du tout Paris, le soir, on est à la table,
28:17 à l'entrée, il y avait
28:19 Louis Lelouch, Johnny, Sardou,
28:21 c'est là où Philippe Junot
28:23 a rencontré Caroline de Monaco
28:25 pour l'épouser, et puis un soir,
28:27 chez Jean Castel, ils faisaient des dîners, je ne sais pas si vous le savez,
28:29 ils faisaient des dîners, des dîners de cons,
28:31 et Francis Weber a été invité un soir,
28:33 et c'est comme ça qu'il a eu l'idée de faire le film.
28:35 Vous n'avez pas connu Jean Castel ? - Non.
28:37 - C'était une fête permanente dans Paris,
28:39 c'était un personnage incroyable. - Non, je ne l'ai pas beaucoup entendu parler.
28:41 - Alors, il y a eu donc Castel,
28:43 et puis il y a eu d'autres musiques étonnantes,
28:45 vous avez fait un jour une musique pour les Galeries Lafayette,
28:47 Léonard Lassery.
28:49 - Oui, c'était une exposition,
28:51 c'était une musique instrumentale,
28:53 un thème piano.
28:55 - C'est étonnant !
28:57 - Alors, c'est venu... - Il y avait une exposition
28:59 "À nos nources pour Noël". - Oui, c'était
29:01 quelque chose de caritatif, je ne saurais plus dire
29:03 pour quelle association,
29:05 et il y avait une exposition d'artistes,
29:07 d'arts contemporains, qui réalisaient
29:09 une installation, et certains
29:11 avaient une musique originale, et moi j'avais fait la musique originale
29:13 d'une installation.
29:15 - Pour l'art contemporain ? - Voilà, il y avait une installation,
29:17 il y avait un globe avec un ours,
29:19 je ne sors plus exactement, ça fait longtemps que je n'ai pas regardé
29:21 les images de ce projet-là,
29:23 mais j'avais fait cette chanson "Igloo", cette musique que d'ailleurs
29:25 les gens aimaient bien, et du coup je l'avais
29:27 rajoutée sur un album, parce qu'il y a
29:29 encore des gens qui me parlent de cette mélodie.
29:31 - Oui, et ce qui est étonnant, c'est que l'art contemporain
29:33 au départ, c'est quelque chose de très fermé,
29:35 on n'y entre pas comme ça,
29:37 mais vous avez réussi à le rendre
29:39 un peu plus populaire.
29:41 - Moi je trouve que la musique peut accompagner
29:43 énormément de choses, donc ça peut accompagner
29:45 tout à fait une œuvre d'art,
29:47 un défilé, ou une publicité,
29:49 enfin plein de choses, la musique teinte en fait,
29:51 change les couleurs
29:53 un peu de la vie, de ce qu'on regarde,
29:55 donc pourquoi pas ?
29:57 Moi j'avais cette envie de faire des chansons,
29:59 mais je peux composer effectivement
30:01 pour plein de choses différentes.
30:03 - Oui, à chaque fois ce sont des expériences,
30:05 d'aller chez Castel, ou au Crazy Horse,
30:07 ou au Galerie Lafayette, pour vous c'est très différent,
30:09 c'est pas simple de...
30:11 - C'est une autre histoire à chaque fois,
30:13 mais voilà, il y a des histoires à raconter, du moment que ce soit inspirant, oui.
30:15 - Oui, mais comment on passe d'un univers à l'autre ?
30:17 - Eh bien,
30:19 on regarde en fait,
30:21 tout simplement, qu'est-ce qu'on a en face de soi,
30:23 et puis on voit si ça nous inspire
30:25 quelque chose, mais c'est pas très différent,
30:27 c'est les univers qui sont différents,
30:29 après moi je suis le même, et je fais quelque part
30:31 la même chose, mais j'essaie de faire
30:33 du sur mesure, c'est comme composer pour des artistes
30:35 très différents,
30:37 on est porté par la même énergie,
30:39 mais en même temps, la personne qu'on a en face
30:41 va nous faire
30:43 créer quelque chose d'autre.
30:45 - Et ça ne vous empêche pas de continuer à composer des chansons,
30:47 comme celle-ci.
30:49 - Partout où je passe, quelqu'un disparaît,
30:51 un beau gosse trépasse un autre appareil.
30:55 - Tendre Assassin,
30:57 Marie France. - J'aime beaucoup cet album.
30:59 - Marie France, il faut savoir,
31:01 elle a commencé
31:03 à l'Alcazar, en 69,
31:05 quand Marie Rivière a transformé une imprimerie en cabaret,
31:07 elle a été meneuse de revue,
31:09 moi je me souviens, dès l'Alcazar, en 70,
31:11 c'était la star de l'Alcazar.
31:13 - Moi je l'ai découvert un peu tard,
31:15 parce que c'est vrai que j'aurais pu la découvrir
31:17 dans les années 90, elle était assez active,
31:19 mais elle était peut-être trop underground pour que moi,
31:21 adolescente, 13-14 ans, je tombe sur son existence.
31:23 Un peu plus tard, à l'âge de
31:25 20 ans, peut-être, j'ai commencé
31:27 à regarder un peu les photos de Pierre et Gilles
31:29 que j'adorais, je voyais
31:31 Marie France, Marie France, Marie France,
31:33 je lisais parfois des interviews d'Etienne Dao qui mentionnaient
31:35 Marie France, et donc
31:37 je commençais à me dire "mais qui est cette Marie France ?"
31:39 et en même temps je la voyais dans les bacs de tous ces disquaires
31:41 où j'allais, je voyais ces disques "39 de fièvre",
31:43 "Marie France en robe rouge devant une cadillac",
31:45 et je me dis "qu'est-ce que c'est, qui c'est ?"
31:47 Et puis un jour je suis tombé sur "On se voit, se voit",
31:49 la chanson dont vous avez parlé au début de l'émission,
31:51 et j'ai découvert que c'est Marie France,
31:53 moi quand j'aime quelque chose, j'y vais à fond,
31:55 donc je découvre, j'achète tous les disques,
31:57 j'achète la biographie, je me documente,
31:59 et voilà, un jour la vie a fait que
32:01 je me suis dit "mais j'adore
32:03 cette femme, j'adore sa façon de chanter,
32:05 et il y a tout un monde en fait,
32:07 il y a Frédéric Bouton, il y a des compositeurs
32:09 géniaux qui ont composé pour elle, etc."
32:11 Et c'est toute une espèce de constellation
32:13 après d'artistes et d'univers
32:15 qu'on découvre, et Marie France,
32:17 ce qui est formidable, c'est qu'elle a été la première personne
32:19 à m'inviter chez elle,
32:21 alors je n'avais encore pas sorti mon premier album,
32:23 et elle a écouté mes maquettes, elle m'a dit
32:25 "c'est incroyable, vous me faites penser à Frédéric Bouton"
32:27 et donc j'ai commencé déjà
32:29 à être assez fan de Frédéric Bouton.
32:31 - Il a fait toutes les revues, Donald Cazard, et il est parti là-bas.
32:33 - Il a fait toutes les revues, il a écrit pour toutes les actrices, etc.
32:35 Et d'ailleurs je vais bientôt rééditer sur mon label
32:37 un concert inédit de Frédéric Bouton.
32:39 - C'est une bonne nouvelle.
32:41 - Et voilà, et donc Marie France a été la première
32:43 à venir chanter avec moi
32:45 sur mon premier album, et notre relation a évolué,
32:47 et cette chanson "Tendre Assassin",
32:49 c'est un album qu'on a fait ensemble en 2019,
32:51 qui était donc enfin, après toutes ces années d'amitié,
32:53 le premier long format
32:55 sur lequel on collabore ensemble.
32:57 - Et il y a aussi une autre actrice avec qui vous avez chanté.
32:59 - Et il y a aussi une autre actrice avec qui vous avez chanté.
33:01 - Charlotte Camping, la Via Condotti
33:11 qui est la grande rue
33:13 à Rome de la mode,
33:15 d'ailleurs où je crois que pour la première fois
33:17 Gucci s'est installée,
33:19 c'était au numéro 8 en 1921.
33:21 - Ah c'est possible, il y a toutes les maisons de mode
33:23 Via Condotti, et c'est vrai
33:25 que quand on a fait cette chanson avec Elisa Point,
33:27 on a imaginé une actrice
33:29 finalement dire ses mots
33:31 sur les couplets et moi chanter les refrains,
33:33 dans un monde idéal, c'était
33:35 Charlotte Camping, et puis en fait
33:37 la réalité a fait que c'est devenue la réalité.
33:39 - Et vous avez même fait la une du "Financial Time".
33:41 - On a fait, c'est-à-dire que suite
33:43 à Via Condotti,
33:45 donc Charlotte Camping ça a très bien
33:47 collé effectivement, elle a senti que c'était pour elle,
33:49 donc j'ai proposé d'autres chansons au cas où,
33:51 elle a dit "non ça c'est pour moi", oui bien sûr,
33:53 c'était exactement pour vous, et on a enregistré
33:55 cette chanson et j'ai senti qu'elle avait peut-être
33:57 l'envie de refaire
33:59 un projet à elle tout entier, d'autres chansons,
34:01 elle avait fait dans le passé un disque,
34:03 et donc il y a eu tout un album entier qui s'appelle
34:05 "De l'amour mais quelle drôle d'idée"
34:07 qu'on a imaginé pour elle, Elisa et moi,
34:09 et qui est sorti, effectivement,
34:11 c'est une de nos plus grandes
34:13 actrices internationales, donc
34:15 effectivement il y a eu une promo internationale,
34:17 elle est retombée parfois dans des pays qui demandaient
34:19 l'album Charlotte Camping, "Je voyage en Allemagne,
34:21 je le vois partout dans les magasins", etc.
34:23 Donc oui, oui, c'était une très belle aventure
34:25 et je suis très très fier de cet album.
34:27 - Et puis il y a une chanteuse aussi qui est une star,
34:29 pour qui vous avez récemment composé des chansons.
34:31 - Merci pour le regard,
34:33 je me sentais seule ce soir,
34:35 marchons un peu dans la nuit, loin de la fête...
34:39 - Même Sylvie Barton vous a fait confiance,
34:41 c'est extraordinaire !
34:43 - Oui, oui, Sylvie Barton, c'est une superbe rencontre,
34:45 c'est une très très belle rencontre
34:47 de ces dernières années,
34:49 et elle cherchait des chansons
34:51 pour son 50ème album,
34:53 c'est incroyable,
34:55 et ce qui est fou, c'est que
34:57 quelques années avant de la rencontrer,
34:59 j'avais commencé à réaliser à quel point la discographie
35:01 de Sylvie Barton était exceptionnelle,
35:03 d'une qualité incroyable,
35:05 encore plus que les quelques tubes,
35:07 enfin les nombreux tubes qu'on connaît,
35:09 mais il y a des albums, il y a une quantité de chansons,
35:11 et donc on est amoureux de chansons, et qu'on découvre,
35:13 qu'on plonge dans les disques de Sylvie Barton,
35:15 c'est incroyable, c'est une profusion
35:17 de chansons, et de superbes
35:19 compositeurs, arrangeurs, auteurs,
35:21 etc., qu'on travaille pour elle,
35:23 et alors, Magie, effectivement, c'était quelques temps
35:25 après le Covid, je ne sais plus exactement quand,
35:27 on me demande si ça me plairait
35:29 de composer, d'écrire pour Sylvie Barton,
35:31 et moi je réponds "oui, bien sûr,
35:33 mais je voudrais bien la rencontrer, voir si on va s'aimer,
35:35 on va s'entendre,
35:37 comment on va passer, parce qu'on ne sait pas l'image,
35:39 bien sûr l'image elle a l'air sympathique,
35:41 etc., mais je ne savais pas exactement
35:43 comment on pourrait échanger pour créer quelque chose
35:45 ensemble, et pas que ce soit juste
35:47 donner des chansons par mail, sur une clé USB,
35:49 pour que, non, ça j'avais pas envie,
35:51 je sentais qu'avec Sylvie Barton, il fallait quelque chose qui soit vraiment
35:53 lié au cœur, parce que c'est très intime,
35:55 j'adore quand elle chante des chansons très intimes,
35:57 comme "Mon Père", ou "La Maritza", etc.,
35:59 et donc je voulais vraiment avoir l'impression
36:01 de la sentir un peu, et
36:03 on s'est rencontrés un soir, et ça a tellement bien
36:05 on a dit on devait faire une chanson,
36:07 et finalement on a fait pratiquement la moitié de l'album ensemble.
36:09 - Voilà, et puis ça vous a quand même laissé
36:11 un peu de temps pour faire votre album qu'on va évoquer
36:13 à travers la date du 9 février 2024.
36:15 A tout de suite sur Sud Radio, avec Léonard Lassery.
36:17 Sud Radio, les clés d'une vie,
36:21 Jacques Pessis. - Sud Radio, les clés d'une vie,
36:23 mon invité Léonard Lassery,
36:25 on a parlé de toutes vos collaborations,
36:27 Charlotte Rampling, Sylvie Barton,
36:29 Elisa Point, bien sûr,
36:31 et puis, 9 février 2024,
36:33 sortie d'un nouvel album
36:35 qui s'appelle "Le grand danger de se plaire",
36:37 déjà un titre particulier, pourquoi ce titre ?
36:39 - C'est le titre d'une chanson,
36:41 alors c'est amusant parce que certains pensent
36:43 qu'il s'agit de se plaire à soi-même,
36:45 bon bien sûr, oui, pourquoi pas,
36:47 mais à vérité, ce titre c'est plutôt
36:49 le grand danger de nous plaire,
36:51 de plaire à l'autre,
36:53 de se jeter dans la grande
36:55 comédie,
36:57 de la séduction,
36:59 voilà, c'est un risque de toute façon,
37:01 oui c'est un danger.
37:03 - "Se plaire" c'est justement le titre de la chanson,
37:05 comme je l'avais dit, on l'écoute.
37:07 - Le grand danger de se plaire
37:09 ne pourra être évité,
37:13 inutile de fuir ses clés,
37:17 presque aussi fort qu'un baiser.
37:21 - Alors c'est la chanson que vous avez choisie
37:23 comme titre de l'album, parce que c'est votre chanson
37:25 préférée de l'album, tout simplement.
37:27 - Oui, c'est la première qu'on a écrite pour cet album,
37:29 et bon,
37:31 j'aime vraiment cette album,
37:33 on me dit toujours ça, bien sûr,
37:35 chaque album, on dit que c'est le dernier qu'on préfère,
37:37 mais c'est vrai que cet album
37:39 est ce que je préfère, je pense, de tout ce que j'ai fait,
37:41 et c'est peut-être
37:43 ce qui me représente le plus.
37:45 Chaque chanson, oui j'aime vraiment cette chanson,
37:47 peut-être un peu plus que les autres, mais pas tellement,
37:49 parce que chaque chanson de cet album,
37:51 c'est vraiment un morceau de moi,
37:53 et quelque chose de très très intense.
37:55 - Et vous avez d'ailleurs dit que si on n'aime pas cette chanson,
37:57 c'est pas la peine d'écouter la suite.
37:59 - C'est vrai qu'il y a des chansons,
38:01 mais il y en a tellement, que si on ne supporte pas cette chanson,
38:03 bon peut-être on peut trouver une autre chanson dans l'album,
38:05 mais non, il y a quand même
38:07 un verbe,
38:09 une mélodie,
38:11 une voix, etc., un parti pris dans les arrangements,
38:13 si on n'aime pas, bon, c'est pas grave,
38:15 il y a beaucoup de choses qui sortent tous les jours.
38:17 - C'est la synthèse finalement de tout ce que vous avez fait
38:19 depuis des années,
38:21 Léonard Lassery, et naturellement,
38:23 Elisa Point est dans l'aventure.
38:25 - Oui, tout à fait, parce qu'on forme un tandem,
38:27 et c'est fou, c'est qu'avec les années,
38:29 on n'est pas seulement un auteur et un compositeur
38:31 qui travaillent ensemble,
38:33 mais on se connaît,
38:35 donc ça dépasse, notre complicité dépasse
38:37 le fait de faire des chansons,
38:39 et donc naturellement, elle va
38:41 sentir ce qui peut
38:43 m'animer,
38:45 ce dont je peux avoir besoin, quelque part,
38:47 et donc mon envie
38:49 de chanter ses textes,
38:51 ça vient très très
38:53 dans un élan très fort,
38:55 et là c'est vrai que cet album-là, il n'y a eu
38:57 aucune chanson qu'on a écartée,
38:59 toutes les chansons sont tombées encore plus justes que justes,
39:01 et c'était vital
39:03 de les chanter. - C'est presque un aboutissement
39:05 vital alors ? - Oui, oui, cet album,
39:07 c'est vrai qu'on n'est pas à l'heure des bilans
39:09 encore, je suis trop jeune pour ça, mais c'est vrai
39:11 que cet album, c'est quand même
39:13 une sorte de... c'est une nouvelle page,
39:15 et quelque part c'est aussi peut-être
39:17 la pièce montée de tout ce qu'il y a eu avant,
39:19 parce que cet album c'est très très important pour moi.
39:21 - Il y a un album beaucoup plus grand public que les précédents ?
39:25 - Je sais pas, on verra,
39:27 mais il y a quelque chose, oui,
39:29 effectivement, peut-être après aussi dans le son,
39:31 il y avait toujours une intention pop dans ma façon de composer,
39:33 dans mes mélodies, peut-être que cette fois-ci
39:35 le son et la réalisation
39:37 prolongent cette intention qui était avant
39:39 bloquée plutôt dans un format plus chanson,
39:41 un peu plus traditionnel, peut-être légèrement plus sérieux,
39:43 et là,
39:45 c'est vrai que je suis très
39:47 heureux aussi de la réalisation
39:49 de cet album que j'ai fait avec un garçon très
39:51 talentueux qui s'appelle Louis Rémy,
39:53 et on a trouvé vraiment, on a d'abord essayé
39:55 sur le Grand Angers de Se Plaire, justement,
39:57 je savais un peu vers quoi je voulais aller au niveau du son,
39:59 et après j'ai tellement aimé faire tout l'album
40:01 ensemble parce que je vois pas mélanger
40:03 d'autres façons de faire,
40:05 et donc oui, j'avais aussi envie
40:07 de nouvelles chansons à chanter sur scène,
40:09 puisque c'est quand même aussi
40:11 mon souhait le plus cher, et de chanter sur scène
40:13 les nouvelles chansons, les mélanger aux anciennes,
40:15 et c'est vrai que maintenant je commence à avoir
40:17 pas mal de chansons de mon répertoire,
40:19 donc c'est un plaisir de voir ce que je vais chanter sur scène
40:21 et comment je vais mélanger, justement,
40:23 on prépare le prochain concert et on choisit
40:25 quelles chansons de cet album, une grande partie,
40:27 vont se mélanger, se mêler,
40:29 faire revivre ou éclairer parfois
40:31 d'autres chansons des albums d'avant,
40:33 donc c'est un plaisir, c'est...
40:35 Voilà. - Et il y a dans cet album
40:37 plusieurs chansons qui vous ont
40:39 inspiré, et qui ont inspiré
40:41 Elisa Point, notamment celle-ci
40:43 Pas la même mémoire.
40:45 Les derniers souvenirs
40:47 font presque bande à part
40:49 Mais à ton vu venir
40:51 Le meilleur comme le pire
40:53 De nous être
40:55 tant aimés
40:57 La photo déchirée
40:59 Où sont les preuves d'amour
41:01 L'assassin court toujours
41:05 - Alors il y a un clip de cette chanson,
41:07 et cette chanson sur la mémoire,
41:09 est-ce que la mémoire est changeante, qu'est-ce qui vous a inspiré ?
41:11 - La mémoire est changeante, parce que quand on se sépare
41:13 de quelqu'un, et ça peut être
41:15 surtout en amour, mais ça peut être aussi en amitié,
41:17 ou même dans des relations filiales,
41:19 chacun a l'impression d'avoir vécu quelque chose
41:21 différent, et on voit après les gens raconter quelque chose
41:23 qui n'est pas du tout ce que nous on a l'impression d'avoir vécu
41:25 donc on se dit "qu'est-ce qu'il raconte, qui est Mito ?"
41:27 en fait, on sait pas. Et c'est
41:29 un point de vue intéressant, je trouvais, donc c'est vrai que
41:31 quand elle est arrivée avec ce truc, Pas la même mémoire, je lui ai dit
41:33 "de quoi tu parles, qu'est-ce que c'est ?" Et quand j'ai vu
41:35 de quoi il s'agissait, j'ai dit "c'est génial en fait, oui"
41:37 - Vos derniers souvenirs font bande à part, parce que chacun raconte
41:39 quelque chose, est-ce qu'on fait exprès,
41:41 est-ce qu'on fait pas exprès, mais c'est vrai que
41:43 après une séparation, vous, vous avez l'impression d'avoir vécu
41:45 quelque chose, et puis
41:47 l'autre personne, non, pas la même chose, donc
41:49 oui, oui. - Et même dans les livres, quand quelqu'un raconte
41:51 une histoire, ça c'est, quelquefois,
41:53 c'est totalement inventé ou... - Totalement,
41:55 mais ça, la perception des choses
41:57 effectivement,
41:59 diffère. - Et la mémoire, ça vous permet aussi
42:01 d'évoluer musicalement, Léonard Lassery ?
42:05 - La mémoire, est-ce que ça me permet de...
42:07 c'est à dire ? - C'est à dire que le souvenir
42:09 d'autres musiques vous permet d'en créer une nouvelle ?
42:11 - Non, mais
42:13 on est forcément, il y a forcément des filiations
42:15 entre des mélodies, où
42:17 il y a parfois des gens qui cherchent, on dirait "ah mais cette chanson
42:19 me fait penser à celle-là", ou "t'avais déjà
42:21 fait un peu ça", oui, il y a des familles de mélodies, déjà,
42:23 donc c'est possible,
42:25 oui, oui. - Et une autre chanson de cet album,
42:27 "Parle d'amour, en passant par l'amour"
42:29 - En passant
42:31 par l'amour
42:33 j'ai aimé
42:35 le plus beau
42:37 à faire
42:39 faire le tour
42:41 du moindre grain
42:43 de peau
42:45 en passant par l'amour
42:47 - Alors ça veut dire un album résolument doux,
42:49 avec le piano, simplement, ça c'est aussi
42:51 quelque chose auquel vous teniez, Léonard Lassery ?
42:53 - Oui, parce que jusqu'à présent, le piano ça reste
42:55 quand même mon instrument de prédilection,
42:57 cet album est moins piano que les autres, il y a des
42:59 pianos dans les arrangements, et ce
43:01 morceau c'est justement le morceau un peu central
43:03 de l'album, où on retrouve quand même
43:05 une chanson piano-voix,
43:07 où on est vraiment dans l'intimité,
43:09 même si le reste est aussi intime,
43:11 etc, mais cette chanson c'est une sorte
43:13 d'épure, qui fait un peu plus écho
43:15 à mes albums d'avant, il y avait beaucoup plus de piano.
43:17 - Et sur la pochette, vous renouez avec le
43:19 nœud papillon ? - Exactement, bravo !
43:21 - Et pourquoi ? C'est un souvenir
43:23 d'enfance ?
43:25 - Alors, il faut dire que la pochette, j'ai eu
43:27 le grand bonheur de faire cette pochette
43:29 avec Pierre et Gilles, donc j'ai aimé beaucoup le travail,
43:31 j'ai toujours rêvé de faire un album secrètement
43:33 avec une pochette de Pierre et Gilles,
43:35 et finalement, ça s'est fait enfin pour cet album.
43:37 Et quand j'ai réfléchi comment
43:39 je voudrais apparaître, même si c'est quand même eux
43:41 qui décidaient, mais enfin, j'ai quand même
43:43 formulé quelques idées,
43:45 je me suis dit
43:47 en fait, le grand danger de se plaire, c'est aussi
43:49 quelque part, le grand soir,
43:51 le grand soir de l'aventure, et donc, le fait d'être
43:53 un peu habillé, un peu plus habillé que pour
43:55 tous les jours, donner un peu le ton de cet album.
43:57 J'aime bien dire que cet album, il est à 23h,
43:59 à 1h du matin, il est à minuit,
44:01 les autres albums étaient peut-être plus à 14h ou à 15h
44:03 de l'après-midi, donc la tenue,
44:05 elle est là pour aussi exprimer
44:07 peut-être l'intensité des
44:09 sentiments qui sont exprimés dans cet album.
44:11 - Et puis, il y a quand même un événement dans cet album,
44:13 un duo avec Fanny Ardant.
44:15 - Un autre jour
44:17 dans la nuit,
44:19 un autre amour à aimer,
44:21 oui, aimer comme on s'enfuit,
44:23 et n'en revenir
44:25 jamais,
44:27 un autre rêve dans cette vie,
44:29 loin de ces feux d'artifice,
44:31 le plus vrai sens
44:33 interdit, même au bord
44:35 du précipice.
44:37 Qui d'un regard sera au cœur
44:43 d'une même ferveur
44:45 quand vient le soir,
44:47 quelle silhouette en brossard.
44:49 - On reconnaît bien la voix de Fanny Ardant, comment c'est venu ça ?
44:51 Parce que la faire chanter, c'est pas évident.
44:53 - J'avais le souvenir, comme beaucoup,
44:55 de cette scène de 8 femmes,
44:57 de François Ouzon, où elle chantait
44:59 "A quoi sert de vivre libre" de Nicoletta.
45:01 J'adore cette scène,
45:03 que je trouve absolument incroyable, j'adore ce film,
45:05 de toute façon, et toutes les actrices qui chantent,
45:07 elles sont fabuleuses.
45:09 Et c'est vrai que quand j'ai fait la promo
45:11 de l'album de Charlotte Rampling, on me demandait
45:13 souvent "Quelle autre actrice vous rêveriez de faire chanter ?"
45:15 Et souvent, les gens devinaient,
45:17 même à ma place, avant que je le dise,
45:19 "Et Fanny Ardant ?" Et bien sûr que la voix de Fanny Ardant
45:21 est complètement envoûtante, transcendante.
45:23 Et donc c'était
45:25 évident qu'un jour,
45:27 sa voix,
45:31 j'en rêverais. - Elle l'accepte
45:33 et ensuite ? - Oui, oui.
45:35 Et quand j'ai fait cette chanson, "Un autre jour dans la nuit",
45:37 il faut dire que je l'avais rencontrée quelque temps avant,
45:39 donc on avait commencé un peu à échanger et se voir
45:41 quelques fois, sans pour l'instant
45:43 rien vraiment fixer ensemble.
45:45 Et quand on a fait "Un autre jour dans la nuit",
45:47 j'ai lu ses paroles, j'ai vu les
45:49 couplets, et je me suis dit "Mais c'est fou,
45:51 ça aurait pu être bien pour Fanny Ardant."
45:53 Et puis après, voilà,
45:55 même pas quelques heures plus tard, on s'est dit "Mais en fait,
45:57 il faut proposer à Fanny Ardant
45:59 ces mots." Et elle était
46:01 en tournage en Italie, tout de suite,
46:03 elle m'a répondu en me disant "Mais oui,
46:05 oui, oui, faisons-le."
46:07 Et donc, dans une grande magie,
46:09 comme ça, un élan d'amitié,
46:11 de complicité, on a enregistré cette chanson.
46:13 - Elle a beaucoup d'humour,
46:15 je sais pas si vous le savez, mais dans sa jeunesse,
46:17 quand elle était à Londres, elle a postulé pour être
46:19 "Bunny Girl" au Playboy de Londres.
46:21 - Ah non ? - Oui, oui.
46:23 Elle a été refusée parce qu'elle n'était pas assez belle.
46:25 Elle dit "Dommage, ça m'aurait permis de gagner ma vie
46:27 facilement, chanter, danser, faire l'idiot
46:29 tous les soirs de 1h à 2h du matin."
46:31 - C'est drôle. - Elle a beaucoup d'humour.
46:33 Et alors, c'est vrai que la nostalgie
46:35 et la nuit sont très présentes dans cet album,
46:37 Léonard Lassery.
46:39 - C'est le parcours, en fait. C'est-à-dire que
46:41 dans ce parcours, c'est comme une nuit d'aventure,
46:43 on va traverser plein d'états.
46:45 Donc il y a le grand danger de se plaire, c'est un peu le générique,
46:47 on va se lancer l'aventure,
46:49 on rencontre quelqu'un, puis finalement on se sépare,
46:51 et puis on fait un mauvais rêve.
46:53 Donc c'est une mauvaise relation qui tourne mal.
46:55 C'était bien aussi de chanter une chanson,
46:57 un texte que j'aime beaucoup dans cet album, qui s'appelle "Un Mauvais Rêve",
46:59 qui parle des mauvaises relations.
47:01 Des choses qui se passent mal et qu'on veut vite oublier.
47:03 Et donc j'aime beaucoup ce texte.
47:05 Et puis, après ça,
47:07 il y a justement le "Jouer avec Fanny" qui est
47:09 la lumière dans la nuit, finalement. Un autre jour dans la nuit,
47:11 c'est ce moment où on a vécu des choses difficiles,
47:13 puis finalement on repart,
47:15 et ça repart encore pour d'autres aventures.
47:17 Donc il y a plein d'états comme ça.
47:19 Et puis c'est plein d'états
47:21 de vibrations
47:23 entre la séduction, entre les aventures,
47:25 les bonnes, les mauvaises,
47:27 les sentiments passagers,
47:29 les choses plus fortes, les déceptions.
47:31 Il y a un peu une grande traversée dans cette nuit.
47:33 - Oui, mais ce qui est étonnant avec vous, Léonard Lassry,
47:35 ce sont les univers très différents auxquels vous avez participé.
47:37 Vous avez travaillé avec Jean-Claude Dreyfus,
47:39 vous avez été au Festival d'Avignon
47:41 avec un excellent nageur,
47:43 vous avez fait un disco
47:45 pour un festival chéri-chéri. A chaque fois,
47:47 ce sont des aventures nouvelles.
47:49 - Oui, parce que
47:51 tout ça, le dénominateur,
47:53 ça reste quand même les mélodies.
47:55 Moi, c'est de faire une mélodie, donc effectivement, après,
47:57 mes mélodies vont bien en disco, vont bien
47:59 à d'autres sauces.
48:01 Donc oui, oui, les mélodies me mènent
48:03 à tous ces endroits, et les rencontres avec les gens,
48:05 parce que c'est quand même les rencontres qui...
48:07 - C'est ça, c'est ça.
48:09 - C'est ça, c'est ça.
48:11 - Et vous avez aussi fait un album
48:13 avec cet album, où il y a également
48:15 "Mes yeux d'océan".
48:17 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
48:19 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
48:21 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
48:23 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
48:25 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
48:27 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
48:49 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
48:51 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
48:53 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
48:55 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
48:57 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
48:59 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
49:01 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
49:03 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
49:05 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
49:07 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
49:09 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
49:11 * Extrait de "Mes yeux d'océan" de Jean-Claude Dreyfus *
49:23 Restez fidèle à l'écoute de Sudrat.

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