SMART PATRIMOINE - Emission du mardi 19 mars

  • il y a 6 mois
Mardi 19 mars 2024, SMART PATRIMOINE reçoit Stefan de Quelen (Cofondateur, Advisorlink) , Faustine Fleuret (Présidente et Directrice Générale, Adan) , Cyrille Chartier-Kastler (Fondateur, Good Value for Money) et Alexandra Nabet (Directrice & associée, Expertalys)

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00:00 [Générique]
00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine.
00:10 Smart Patrimoine, l'émission qui vous accompagne dans la gestion de vos finances personnelles,
00:13 mais l'émission qui décrypte également avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine.
00:18 Une émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur Bsmart, sur bsmart.fr, sur les réseaux sociaux de Bsmart.
00:24 Et bien sûr, vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition,
00:30 nous commencerons tout d'abord avec l'écho des cryptos, le rendez-vous dédié aux crypto-monnaies, aux crypto-actifs de Smart Patrimoine.
00:36 Et en l'occurrence, nous ferons le point avec Faustine Florey, présidente et directrice générale de l'ADAN,
00:40 sur la sortie de l'édition 2024 du baromètre Web3 et crypto en France et en Europe,
00:46 qui constate notamment une poursuite de l'adoption et de la croissance du secteur.
00:51 Ce sera la première partie de l'émission.
00:53 Nous enchaînerons ensuite avec un enjeu patrimoine consacré aux fonds euro délivrés, aux performances des fonds euro,
01:02 donc gérés par des associations d'épargnants.
01:04 Des associations d'épargnants qui ont du mal à rester compétitives face aux assureurs en ce qui concerne les performances de leurs fonds euro.
01:11 Nous ferons le point dans un instant avec Stéphane Quelin, cofondateur d'Advisor Link,
01:15 mais aussi avec Cyril Chartier-Castler, fondateur de Good Value for Money.
01:19 Et puis enfin, dans la troisième partie de l'émission, dans l'œil du CGP, nous reviendrons sur les produits structurés
01:25 et leur intégration dans une gestion de patrimoine avec Alexandre Hanabé, directrice associée d'Expertalice.
01:30 On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:33 Et c'est parti pour l'éco des cryptos, le rendez-vous dédié aux crypto-monnaies, aux crypto-actifs de Smart Patrimoine.
01:42 Aujourd'hui, nous allons faire le point un petit peu sur l'édition 2024 du baromètre de l'ADAN, réalisé avec Ipsos et KPMG.
01:50 Édition 2024, donc, avec pour objectif de comprendre un petit peu où en est le Web3 et les cryptos en France et en Europe.
01:57 Et pour cela, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Faustine Fleuret.
02:01 Bonjour, Faustine Fleuret. Bonjour Nicolas. Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
02:04 Vous êtes présidente et directrice générale de l'ADAN.
02:06 Alors, j'ai mentionné effectivement l'étude en introduction.
02:09 Une étude qui fait un constat, c'est sur la page de couverture de l'étude, poursuite de l'adoption et de la croissance du secteur.
02:16 C'est ce qui est constaté sur toute l'année 2023 et ce début d'année 2024, c'est ça ?
02:21 Et même depuis la première édition de notre étude, c'est une étude, c'est la troisième édition que nous réalisons depuis 2022.
02:28 Effectivement, l'un des volets de cette étude concerne l'adoption des crypto-actifs.
02:32 En 2022, nous avions 8% des Français qui détenaient des crypto-actifs.
02:37 Aujourd'hui, début 2024, nous avons 12%.
02:40 Donc, il y a une adoption croissante qui se confirme année après année, que ce soit sur les crypto-actifs,
02:46 mais si on regarde en fait sur les crypto-monnaies, les NFT, les stable coins, donc l'ensemble des actifs qui concernent cette population.
02:52 C'est ça, l'étude fait la différence entre crypto-monnaies, donc par exemple Bitcoin, NFT et stable coins.
02:59 Et c'est ce qu'on englobe dans les crypto-actifs.
03:01 Tout à fait. Pourquoi on fait cette distinction ?
03:04 D'une part parce qu'effectivement, les crypto-monnaies sont les actifs les plus connus.
03:07 Bitcoin, c'est l'actif préféré des Français.
03:10 Dans les crypto-actifs ?
03:12 Dans les crypto-monnaies, dans les crypto-actifs en général.
03:14 Mais en réalité, les raisons d'investissement ne sont pas les mêmes si on regarde les crypto-monnaies, les NFT et les stable coins.
03:19 C'est pour ça que c'était intéressant de faire cette différence et surtout de regarder la dynamique d'adoption.
03:24 Sur les crypto-actifs, elle est, on l'a dit, croissante depuis le début.
03:27 C'est vrai qu'il y a une accélération, on va dire, forcée sur les NFT où l'adoption a doublé en trois ans.
03:33 D'accord. Sur les NFT, on a vu, alors parce que c'est vrai qu'on en a beaucoup parlé à un moment des NFT,
03:38 puis ensuite un petit peu moins, mais on voit quand même qu'il y a une adoption qui continue à se faire sur ce sujet NFT.
03:43 Complètement, avec en fait derrière, qu'est-ce que ça veut dire ?
03:46 Une meilleure compréhension de ce que sont les NFT et les usages derrière les NFT.
03:50 C'est vrai qu'il y a une médiatisation sur la NFT comme si c'était quelque chose d'homogène.
03:54 Bien sûr.
03:55 En général, derrière l'idée d'objet de collection, d'art, donc de spéculation.
03:58 En réalité, ce que montre notre étude, c'est que les Français comprennent et sont intéressés par d'autres usages.
04:03 Notamment, on voit une accélération sur les jeux vidéo, sur l'identité numérique qui peut être faite grâce à des NFT,
04:08 ou même sur des avatars personnels.
04:10 Donc, c'est cette compréhension un petit peu plus fine et un petit peu plus variée de ce que sont les NFT
04:15 qui explique qu'on a en fait comme moteur d'adoption des NFT les usages qui sont derrière.
04:21 Si on regarde sur les cryptos actifs au global ou les cryptomonnaies, donc 12% effectivement d'adoption,
04:27 ce qui est plus que les années précédentes, en termes de notoriété, est-ce que ceux qui ne connaissaient pas les cryptomonnaies
04:32 ou les cryptos actifs ne connaissent toujours pas aujourd'hui ou est-ce que la notoriété, elle aussi, croit au sein des épargnants
04:38 et de la population française et européenne ?
04:39 Alors, la connaissance des cryptos actifs en France est relativement stable d'année en année et on constate que c'est la même chose
04:45 dans les autres pays européens.
04:47 Donc, cette connaissance, on va dire, elle s'est stabilisée.
04:50 En termes d'adoption des cryptos actifs, la France, par rapport aux autres pays qu'on a pu étudier de l'Europe dans cette étude,
04:57 elle est, on va dire, à l'interstice avec les Pays-Bas et le Royaume-Uni qui affichent l'adoption la plus importante d'aujourd'hui.
05:06 Mais la France est devant l'Italie et l'Allemagne.
05:10 Donc, c'est très intéressant, surtout que le potentiel, pour le coup, il est plus important sur l'adoption en France dans les années à venir.
05:16 Pourquoi ? Parce que par rapport aux autres pays européens, la différence, c'est qu'on a une baisse des réfractaires en investissement en cryptos actifs.
05:23 On a une stabilisation des intentionnistes qui sont, en fait, la population plus importante en France que dans les autres pays.
05:31 D'accord. Et ça, on a des éléments d'explication sur le fait qu'il y a une baisse des réfractaires, comme vous dites,
05:35 et peut-être des intentions un peu plus fortes sur le fait d'y aller dans les prochains mois, aux prochaines années ?
05:40 Alors, on a la France qui rattrape donc son retard par rapport aux autres pays européens.
05:44 Ensuite, on a eu en 2023 des facteurs, on va dire, accélérateurs de confiance, notamment du point de vue réglementaire.
05:50 Ou alors, on a la réglementation européenne qui se met en place cette année.
05:54 Il y a eu beaucoup d'explications, en tout cas de médiatisation l'an dernier, par rapport au renforcement de la réglementation française sur les marchés de cryptos actifs.
06:01 Mais on parlait des NFT tout à l'heure. Sur la table du Parlement français, on a aussi une nouvelle réglementation qui arrive pour les jeux vidéo qui reposent sur les NFT.
06:09 Donc, il y a une meilleure compréhension par rapport aux années auparavant d'aussi de l'environnement réglementaire dans lequel évolue le secteur et donc dans lequel les investisseurs peuvent se projeter aussi.
06:20 Donc, il y a un constat finalement que l'absence de réglementation pouvait être un frein et qu'aujourd'hui, le cadre réglementaire plus stable permet peut-être à certains de se projeter dans quelque chose de plus cadré, de plus organisé.
06:32 Voilà. Il y a beaucoup d'idées préconçues qui circulent encore, mais qui tournent autour des cryptos actifs qui aujourd'hui sont mieux comprises par les Français,
06:43 notamment sur l'environnement réglementaire, notamment sur l'impact environnemental, notamment sur la réalité de ce qu'est le secteur et les entreprises du Web3 et leur grande diversité.
06:52 Et c'est pour ça que ce qui est intéressant aussi de noter, c'est que les Français ont une confiance importante à hauteur de 30% environ pour les Français et 60% quand c'est des gens qui ont investi,
07:03 dans la capacité qu'a cette industrie de soutenir notre autonomie stratégique, notre croissance économique et la création d'emplois.
07:09 Dans l'étude, vous regardez également les proportions de l'investissement en crypto actifs ou crypto monnaies et surtout les motivations à l'investissement ou au non-investissement.
07:17 Est-ce qu'il y a des enseignements particuliers que vous n'aviez pas identifiés les années précédentes qui ressortent de cette édition 2024 ?
07:23 Alors, concernant les crypto monnaies, effectivement, la principale raison reste toujours que c'est un support d'investissement.
07:30 Ça est de plus en plus perçu comme une valeur refuge et surtout, on voit l'horizon d'investissement qui s'allonge d'année en année.
07:37 Concernant les stable coins, ce qui est intéressant de voir, c'est l'intérêt que les Français ont en investissant dans les stable coins pour accéder à la finance décentralisée.
07:45 Donc tous les nouveaux usages financiers rendus sur les blockchains de façon décentralisée et dont un des points d'entrée, c'est l'acquisition de stable coins.
07:53 Le stable coin est aussi perçu comme un actif pour se couvrir, ce qui a pu être intéressant dans des contextes de marché qu'on a connus.
08:00 Et comme je le disais, les NFT, c'est plutôt la meilleure compréhension et la volonté d'utiliser ces NFT dans des usages très diversifiés, du divertissement à toujours la collection l'art.
08:11 C'est cette compréhension plus large de ce que c'est. Et donc, ce ne sont pas dans les raisons principales, l'investissement et la spéculation sur les NFT que l'on retrouve.
08:21 Dernière question, Faustine Fleuret. La possibilité maintenant d'avoir sur des marchés financiers traditionnels des ETF Bitcoin spot,
08:28 est-ce que ça se ressent dans l'étude sur l'adoption, sur un nouveau véhicule d'investissement possible pour tenter d'être exposé finalement à Bitcoin ?
08:38 Alors effectivement, on a posé la question et en réalité, la moitié des Français préfèrent une exposition directe plutôt qu'une exposition indirecte,
08:46 que ce soit par des ETF ou par des placements bancaires. Donc là aussi, il y a une appétence à bénéficier vraiment des caractéristiques intrinsèques des crypto actifs,
08:56 notamment la propriété numérique de son actif, donc être vraiment dans le contrôle et pouvoir l'investir et désinvestir de façon immédiate et sans intervention de tiers.
09:07 Et justement, la limitation de la chaîne d'intermédiation. Donc effectivement, ces ETF dont on a beaucoup parlé se veulent être un nouveau vecteur d'adoption,
09:16 peut-être pour une cible plus institutionnelle. Les particuliers, on le voit pour moitié, sont plutôt appétants à rester sur une exposition directe pour moitié d'entre eux.
09:25 Merci beaucoup Faustine Fleuret de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine. Je rappelle que vous êtes présidente et directrice générale de l'ADAN.
09:30 Merci beaucoup. Merci beaucoup.
09:31 Et quand on y retrouve, on se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine.
09:33 Et nous enchaînons à présent avec Enjeu Patrimoine. Et nous allons revenir sur un sujet que nous traitons souvent dans l'émission, la performance des fonds euros au sein de vos contrats d'assurance vie.
09:46 Mais nous allons faire un focus plus spécifique sur la performance des fonds euros proposés par les associations d'épargnants,
09:53 des associations d'épargnants qui semblent peiner un petit peu à délivrer des rendements compétitifs par rapport à d'autres assureurs de la place.
10:01 Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Stéphane Dequelin.
10:05 Bonjour Stéphane Dequelin. Bonjour Nicolas.
10:07 Vous êtes cofondateur d'Advisor Link. On va échanger un petit peu avec vous sur les raisons et sur les explications que l'on peut entrevoir ou tenter de comprendre sur ce phénomène.
10:16 Mais nous allons également en parler avec Cyril Chartier-Casseler. Bonjour Cyril Chartier-Casseler.
10:20 Bonjour Nicolas.
10:21 Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine. Vous êtes fondateur de Good Value for Money.
10:24 Et on va commencer avec vous puisque vous avez sous les yeux un petit peu tous les taux pratiqués par les associations d'épargnants.
10:31 Et quand on regarde par exemple le taux de l'affaire en 2023, alors sur un contrat multisupport, on est à 2,22%.
10:36 Si je regarde l'AJP, on est à 2,45%. Je m'étais noté également Guépard, 2,30%.
10:43 C'est en dessous de ce qu'on peut voir au sein d'assureurs plus classiques, au sein de grandes compagnies d'assurance qui ont réussi à bonifier en fin d'année leur taux sur les fonds euros.
10:53 Comment on explique cette différence, Cyril Chartier-Casseler ?
10:57 Alors cette différence s'explique par tout un ensemble de facteurs.
11:00 Premier facteur, c'est qu'on voit clairement que les banques assureurs ont largué beaucoup, beaucoup de provisions pour faire se passer son bénéfice
11:09 afin d'augmenter les taux servis à nouveau de manière très forte en 2024.
11:14 Et on voit également chez les banques assureurs de grosses campagnes aujourd'hui pour capter de la collecte sur les fonds euros.
11:20 D'un point de vue des réseaux commerciaux, on voit que c'est très très fort.
11:23 Donc en gros, ils sont allés chercher dans les réserves pour délivrer des rendements supérieurs et effectivement rester attractifs sur les fonds euros.
11:30 Ce que les associations d'épargnants ne peuvent pas faire du coup ?
11:33 Alors les associations d'épargnants, selon les cas, pouvaient faire ou pas.
11:37 Si on regarde l'exemple de l'AFR, elle avait pour politique de ne pas constituer de provisions pour participer à son bénéfice.
11:44 Et en plus, l'AFR est en situation de collecte nette négative sur le fonds euros depuis des années et des années.
11:49 L'AFR, c'est une association d'épargnants qui devient assez vieille maintenant avec moins de collecte
11:55 et donc problématique de réussir à diluer le rendement du fonds euro à la hausse avec l'acquisition de nouvelles obligations.
12:01 Sur les autres associations, qu'est-ce que l'on peut voir ?
12:06 Du côté d'AJP, là c'est clairement le souhait d'AXA d'orienter tous ses réseaux vers l'eurocroissance
12:14 parce que l'eurocroissance est beaucoup moins coûteux en marge de survivabilité avec survivabilité de.
12:20 Ça peut paraître technique à l'auditeur, mais c'est fondamental comme sous-jacent pour expliquer la stratégie des opérateurs.
12:26 Le fonds euro coûte cher en marge de survivabilité. L'enjeu d'AXA, c'est de faire monter le cours de bourse.
12:31 Néanmoins, AJP a servi à un bon taux à 2,45 sur son fonds euro classique.
12:36 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les échanges entre assureurs et associations d'épargnants sont obligés de s'adapter à une politique commerciale d'assureurs
12:46 et sont obligés d'adapter leur taux en fonction de leur stratégie de taux ?
12:51 Exactement. L'association dépend énormément de ses assureurs partenaires.
12:56 L'assureur partenaire, par rapport à ce qu'il était il y a 50 ans, aujourd'hui a une vision assez différente.
13:01 Soit l'association réussit à avoir plusieurs assureurs partenaires avec des enjeux financiers différents,
13:07 soit l'association qui va avoir derrière un actionnaire capitaliste comme AXA, comme Allianz, qui a une forte volonté d'augmentation du cours de bourse.
13:16 Là, il n'y a pas le choix. Il faut suivre les directives de l'assureur partenaire.
13:20 Vous nous décrivez deux phénomènes finalement et on va continuer avec vous Stéphane Quélin.
13:25 L'affaire ou également la JIPI. Guépard, je crois que c'est à peu près la même situation.
13:30 Guépard derrière c'est Allianz. Allianz, donc situation d'extrême pression sur le fonds d'euros.
13:35 Et Allianz, là aussi, pour optimiser la recevabilité par recevabilité 2, est parti sur des fonds à garantie de fidélité.
13:41 C'est pour ça qu'on a Guépard fidélissimo.
13:44 Dernière association, c'est Azak Fapes, qui est une très belle association, qui je trouve est très fidèle à la promesse associative.
13:51 Et ce qui est dommage, c'est qu'Azak Fapes a fermé son ancien contrat Épargne en Traite de Plus pour aller vers des contrats qui sont très bons,
13:57 construits avec Spirica, mais je dirais qu'ils sont du "me too", c'est-à-dire des contrats équivalents à ce que peut faire Spirica par ailleurs.
14:04 Et je dirais qu'Azak Fapes a perdu un petit peu de son âme.
14:07 C'est dommage qu'Azak Fapes n'ait pas conçu un nouveau contrat, habitué à de nouvelles donnes financières,
14:13 et qui permettent de rester associatifs tout en ayant quelque chose de différent.
14:17 C'est ça que je trouve un peu dommage dans ce qu'ils ont fait avec Spirica, mais qui sont des très bons contrats.
14:21 Stéphane Quélin, qu'est-ce qu'on peut dire à la lumière de ce que nous explique Cyril Chartier-Casseler ?
14:25 On aurait eu la discussion en 2019 ou en 2020, on se serait demandé quelle était la performance sur les fonds euros,
14:31 on aurait regardé les taux d'association d'épargnant qui faisaient référence,
14:35 et qui potentiellement, si l'affaire ne faisait pas de provision sur bénéfice,
14:38 pouvaient être supérieures à ce qu'on pouvait trouver chez d'autres assureurs.
14:41 Mais dans un contexte de taux qui change, c'est un grand chamboulement sur la manière d'aborder le monde de l'assurance-vie et des fonds en euros.
14:48 Tout à fait. En fait, ce qui vous vient comprendre, c'est presque philosophique.
14:51 Les associations ont une politique depuis toujours, qui est de faire peu de provision,
14:57 et de distribuer le maximum en termes de performance à leurs clients. C'est vraiment philosophique.
15:02 Et du coup, là, ils se retrouvent dans une situation un peu compliquée,
15:05 puisque n'ayant pas fait de réserve, par rapport aux assureurs traditionnels,
15:10 ils ont beaucoup moins de marge de manœuvre pour doper la performance de leurs fonds en euros.
15:14 Je peux vous donner un chiffre. La moyenne des provisions pour bénéfice sur le métier de l'assurance en général,
15:23 c'est à peu près 5,5% des encours de l'assurance.
15:27 C'est là-dedans que les assureurs seront tapés pour booster la performance du fonds en euros.
15:31 Chez Affaire, il n'est que de 0,54.
15:34 Donc vous voyez, il y a un énorme décalage de 1 à 10 entre ce que peuvent faire les assureurs
15:38 et ce que peut faire une association, finalement, d'épargnant.
15:41 C'est vraiment une différence importante.
15:44 Maintenant, il y a également un mouvement de marché qui est très important sur le marché de l'assurance.
15:51 Comme les assureurs ont besoin de collecter pour attirer des flux net positifs,
15:56 pour acheter du papier, des obligations sur des niveaux supérieurs...
16:00 Pour s'assurer d'un rendement des fonds en euros plus important dans les prochaines années,
16:04 ou au moins équivalent à ce qu'on pourrait vouloir aujourd'hui.
16:06 Exactement. Et donc, du coup, ils pratiquent des opérations commerciales très importantes
16:10 où ils mettent en place ce qu'on appelle des bonus.
16:13 Par exemple, vous avez les assureurs qui, pendant les deux prochaines années, c'est-à-dire 2024-2025,
16:17 vous annoncent qu'ils vont rajouter 2% ou un 50% en plus de la performance du fonds en euros.
16:22 Mais alors, ça amène quand même à une question.
16:24 C'est-à-dire qu'effectivement, pendant des années, les taux des associations d'épargnants faisaient fois
16:29 puisqu'elles distribuaient plus que les assureurs dans un contexte de taux bas.
16:35 Aujourd'hui, si c'est les assureurs qui ont la possibilité de bonifier le taux pour collecter,
16:40 pour acheter du papier, pour s'assurer d'avoir du rendement plus élevé dans les prochaines années,
16:43 est-ce que ça change la donne un petit peu des acteurs de marché ?
16:47 Stéphane Quélin et ensuite Cyril Chartier-Casseler.
16:49 Très clairement, ça change la donne.
16:51 Maintenant, il faut regarder sur le temps long.
16:53 C'est ce que vont vous dire les associations.
16:55 Finalement, vous regardez la performance sur 5-10 ans,
16:58 notre performance reste en moyenne supérieure aux autres.
17:01 Maintenant, c'est ce qui est passé est passé.
17:03 Demain, ça va être plus compliqué.
17:05 Effectivement, c'est un sujet.
17:07 Je pense qu'il y a des clients qui font des arbitrages aujourd'hui.
17:12 C'est-à-dire, entre un contrat qui rapporte...
17:14 Toutes les associations ont servi des taux l'année dernière qui étaient en dessous de la moyenne.
17:19 La moyenne du marché, c'était 2,65, vous l'avez cité tout à l'heure.
17:24 Ils sont tous en dessous.
17:26 D'un point de vue commercial, c'est difficile de se positionner par rapport,
17:29 notamment des opérations commerciales avec des taux boostés que proposent les assureurs traditionnels.
17:33 Cyril Chartier-Casseler, ces taux boostés en 2024,
17:38 qui en plus sont assez commentés, assez médiatisés,
17:41 est-ce que ça va rendre les choses encore plus compliquées pour les associations d'épargnant ?
17:46 Je pense que les associations ont vécu pendant une cinquantaine d'années
17:50 sur une image, une perception de taux servi élevé sur le fond d'euro.
17:56 Aujourd'hui, elles ont une histoire à réécrire.
17:59 Cette histoire, ce qu'on voit clairement,
18:01 je vois un peu ce que peut faire François Pierson chez Agipi, qui est président d'Agipi.
18:05 Il rentre beaucoup à Agipi au cours des problématiques sociétales.
18:09 L'association doit avoir un rôle.
18:11 Il s'occupe beaucoup de la défense des femmes, notamment, des problématiques médicales.
18:16 Je trouve ça important.
18:17 Les associations, aujourd'hui, je pense que l'histoire du fond d'euro est terminée.
18:20 Cette page, maintenant, il faut la fermer, parce qu'avec la remontée des taux, c'est compliqué.
18:24 Il y a une autre histoire à écrire.
18:26 Je pense que chaque association doit prendre sa plume et écrire son histoire,
18:30 par rapport à ce qu'elle est, mais ce sera plus celle du fond d'euro, je pense.
18:33 Plus en lien avec de l'investissement de conviction, si je comprends ce que vous nous dites.
18:37 Investissement de conviction ou alors engagement sociétaux.
18:40 Moi, je suis associatif.
18:42 Je peux faire un petit peu ce que je veux, entre guillemets, des réserves que je peux avoir.
18:48 Je décide de m'engager de manière un peu militante sur tel ou tel thème.
18:52 Comme peut le faire une mutuelle comme la Maïf, dans son univers.
18:56 Je suis dans l'économie sociale, donc je joue un rôle dans cet univers-là.
19:01 Stéphane Guélin, l'histoire des associations d'épargnants, ce n'est plus une histoire de fond d'euro.
19:05 Vous partagez ce que nous dit Cyril Chartier-Casseler ?
19:07 Oui, en grande partie. Il faut bien comprendre.
19:10 Je parle de l'ADN des associations.
19:13 L'ADN des associations, c'est la protection de leurs associés, donc des épargnants.
19:18 C'est vraiment dans leur discours, toujours.
19:20 On protège et on sert tout le monde pareil.
19:23 Du coup, ça les a empêchés de faire de grosses réserves, puisqu'ils distribuent un maximum de performances.
19:32 Et d'autre part, ils n'ont pas fait, comme beaucoup d'assureurs ou de banques, des fonds cantonnés.
19:37 Quand vous faites un fonds cantonné, vous allez chercher de l'argent, mais qui n'est pas mélangé avec les actifs historiques.
19:42 Donc, vous allez chercher du papier nouveau, et donc vous avez des performances supérieures.
19:45 Ça, il s'y refuse également au niveau des associations.
19:49 Et pourquoi ?
19:50 Parce qu'ils ne veulent pas dépouiller Pierre pour habiller Jacques.
19:53 D'accord, oui, je comprends.
19:54 Voilà, c'est ça. Si vous achetez du papier, mais que vous le cantonnez dans un fonds à part, c'est les autres qui ne vont pas en bénéficier.
20:00 Oui, bien sûr.
20:01 Et moi, je vous citerai, parce que c'est très révélateur, et en plus, j'aime beaucoup le monsieur,
20:06 mais c'est donc le président de l'affaire qui disait qu'on ne donne pas ce qu'on veut pour briller,
20:12 on donne ce qu'on peut pour assurer dans le temps la sécurité de notre épargne.
20:16 C'est vraiment l'ADN des associations.
20:18 Justement, ça amène une question presque philosophique,
20:23 quand on voit effectivement cette stratégie qui a été celle des associations d'épargnants sur toutes les dernières années,
20:28 qui a été assez bénéfique justement pour les épargnants, avec cette idée de les protéger, de leur servir tout ce qu'on pouvait leur servir,
20:34 est-ce que se dire que ce contexte de taux plus élevé qu'est celui qu'on connaît actuellement,
20:40 on ne sait pas combien de temps ça va durer encore, n'amène pas une certaine injustice finalement vis-à-vis de ces associations d'épargnants ?
20:46 Je ne sais pas qui veut commencer à répondre, peut-être Cyril Chartier-Casselère pour commencer ?
20:50 Non, moi je ne parlerai pas de phénomène d'injustice, je pense que c'est une nouvelle page à écrire,
20:54 et notamment dans l'univers de la prévoyance.
20:57 On va regarder une association comme Guépard, elle est monoproduite aujourd'hui sur de l'épargne,
21:02 mais à côté il y a beaucoup de besoin de protection, la prévoyance, la prévoyance pour les indépendants,
21:07 la protection de la famille, la famille qui bouge, je pense qu'il y a plein d'univers à explorer,
21:11 qui sont des champs nouveaux pour les associations.
21:13 Donc pour moi la page associative, elle n'est pas fermée, elle doit juste maintenant se réécrire différemment.
21:18 Stéphane Kelley, en conclusion, entièrement d'accord.
21:22 Il faut changer le logiciel, je pense.
21:24 Il faut changer le logiciel des associations d'épargnants.
21:27 Eh bien on finira là-dessus.
21:28 Merci beaucoup messieurs de nous avoir accompagnés dans Smart Patrimoine.
21:31 Stéphane Kelley, cofondateur d'Advisor Link et Cyril Chartier-Casselère, fondateur de Good Value for Money.
21:36 Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans l'œil du CGP.
21:41 Et pour finir cette émission, l'œil du CGP, nous allons faire ensemble un focus sur les produits structurés avec Alexandra Nabé.
21:51 Bonjour Alexandra Nabé.
21:52 Bonjour Nicolas.
21:53 Vous êtes directrice associée d'Expertalys.
21:55 Alors les produits structurés, effectivement, reviennent beaucoup sur le devant de la scène depuis quelques mois,
22:00 en lien notamment avec les nouvelles possibilités laissées par certains types de produits structurés.
22:04 Déjà très rapidement, pour redéfinir pour ceux qui nous écoutent, quand on parle de la produit structuré, on parle de quoi ?
22:09 Oui, alors on parle d'un produit qui est extrêmement technique.
22:12 Alors d'abord, un produit structuré, c'est un produit qui est construit par une banque d'investissement.
22:16 Il contient deux poches, une poche obligataire qui va assurer la protection du capital à échéance,
22:22 et puis une poche de produit dérivé qui, elle, va générer le rendement, donc le coupon qui est donné à un investisseur.
22:28 À la différence d'un fonds qui est géré par une société de gestion, le produit structuré n'a pas de gestion active en cours de vie du produit.
22:37 Il est donc géré par une formule qui est définie à l'avance et qui va définir le comportement de l'actif sous-jacent en fonction de l'évolution de cet actif.
22:49 Alors, il y a quelques variables importantes dans un produit structuré.
22:54 D'abord, il y a une période de commercialisation qui est limitée dans le temps.
22:58 Ensuite, on a une date de constatation initiale, c'est le point de départ du jeu.
23:03 On a également une ou plusieurs dates de constatation successives avant échéance.
23:07 On a un mécanisme de remboursement anticipé.
23:10 Et enfin, on a une date de constatation finale accompagnée d'un mécanisme de remboursement à échéance.
23:16 Voilà ce qu'est un produit structuré.
23:18 Ça, c'est le mécanisme, c'est le produit structuré.
23:20 Comment est-ce qu'on peut ensuite l'utiliser ?
23:22 Quels sont les mécanismes qui existent quand on veut l'utiliser dans une stratégie de gestion de patrimoine, par exemple ?
23:27 Alors, on peut... D'abord, il y a énormément de mécanismes de produits structurés.
23:33 Il y a des produits structurés qui sont très couramment utilisés, type les mécanismes Athena, dont on entend beaucoup parler.
23:41 Le mécanisme Athena offre une garantie en capital et un mécanisme de remboursement anticipé,
23:48 donc en fonction d'un sous-jacent, donc d'un actif qui est stable ou en hausse par rapport à son niveau initial.
23:55 Donc, le déroulement du produit, je dirais, est relativement simple.
23:59 À la première date de constatation, si le sous-jacent est en dessous de son niveau initial,
24:07 on aura un gain qui sera mis en mémoire jusqu'à la prochaine date de constatation.
24:13 Et à la prochaine date de constatation, à partir du moment où le sous-jacent est en hausse ou stable par rapport à son niveau de départ,
24:21 l'investisseur reçoit son capital initial plus le coupon multiplié par le nombre d'années coulées et le produit s'arrête.
24:31 Et c'est garantie en capital, pourquoi ? Parce que c'est la poche obligataire qui permet effectivement,
24:36 si jamais il y a arrêt avant échéance, remboursement du capital ?
24:40 Absolument, c'est la poche obligataire qui permet ça.
24:42 Attention, ça n'est pas forcément une garantie totale, c'est une protection du capital jusqu'à un certain seuil.
24:51 Oui, c'est ça, c'est une protection du capital, effectivement.
24:53 Exactement. Et cette protection du capital, elle arrive à l'échéance du produit.
24:58 Et alors, de quoi parle-t-on, Alexandre Arnabey, quand on parle de mécanisme de performance par capitalisation sous condition ?
25:04 Eh bien, de ce dont je vous parlais tout à l'heure. C'est le fameux mécanisme Athena.
25:09 C'est un des produits les plus couramment utilisés. C'est un mécanisme qui est relativement simple.
25:14 Et c'est ce fameux produit structuré ou ces fameux produits structurés qui ont le vent en poupe aujourd'hui
25:19 en lien avec la hausse des taux sur les fonds obligataires et la partie obligataire finalement des produits structurés, c'est ça ?
25:25 Absolument. Alors, moi, je pense que les produits structurés aujourd'hui ont le vent en poupe parce que
25:30 je crois que ce qui déplie aux investisseurs, c'est l'incertitude.
25:33 Et le fait d'avoir un produit financier qui est enfermé dans une formule,
25:37 eh bien, ça cadre l'investisseur, ça le rassure. Alors, attention.
25:40 Le produit structuré, moi, je dis souvent qu'il est rassurant, mais attention, il est risqué.
25:44 Il présente des risques de perte en capital notamment.
25:47 Est-ce que tous les produits structurés sont aussi risqués les uns que les autres ?
25:50 Non. Il y a différents produits structurés. Donc, il y a des produits avec un capital garanti,
25:57 type les notes taux fixes par exemple, où là, le capital est complètement garanti jusqu'à l'échéance.
26:03 Protégé ou garanti ? Garanti. Pas protégé comme tout à l'heure. Garanti, c'est plus facile.
26:08 Un coupon qui est dit un coupon inconditionnel, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'effet de conditionnement
26:16 par rapport à l'évolution d'un sous-jacent. La banque d'investissement donne le pourcentage du coupon.
26:24 Et puis, la seule incertitude pour l'investisseur, c'est le temps, la durée durant laquelle il va rester dans le produit structuré.
26:31 Si on fait un focus aujourd'hui, c'est parce que vous constatez qu'il y a une demande sur le sujet.
26:36 Et cette demande, elle s'explique essentiellement par la peur de l'incertitude sur les investissements ou pas que ?
26:44 Non, pas que. Elle s'explique d'abord parce que le produit structuré est une bonne alternative,
26:53 un outil de diversification et puis une possibilité de rentrer sur les marchés boursiers de manière un peu cadrée.
27:01 Donc ça, c'est la première raison. La deuxième raison, je l'ai donnée tout à l'heure, c'est les investisseurs qui ont un peu peur de l'incertitude.
27:07 Donc le produit structuré cadre l'investissement. Et puis, la troisième raison, je crois que c'est d'éviter le biais de comportement.
27:20 C'est-à-dire que souvent les investisseurs ont tendance à prendre des décisions de manière émotionnelle.
27:26 Et le produit structuré évite ça puisque lui suit la formule qui est définie à l'avance.
27:32 Merci beaucoup Alexandre Adamé de nous avoir accompagné dans l'œil du CGP. Je rappelle que vous êtes directrice associée d'Expertalice.
27:38 Merci à vous de nous avoir suivi et je vous dis à très vite sur Bismarck.
27:41 [Musique]

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