Midi News (Émission du 21/03/2024)

  • il y a 6 mois
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous.
00:00:03 Voici le programme de Midi News.
00:00:05 Des lycées sous surveillance après l'envoi de menaces avec des vidéos de décapitation.
00:00:10 Des vidéos envoyées par mail via le site Ecole direct Mousseron,
00:00:14 dans l'un de ces établissements sous haute sécurité.
00:00:17 Vous pouvez imaginer le choc et l'émotion des élèves sur place.
00:00:21 La dette est à 111% du PIB.
00:00:23 On a une dette qui est supérieure à ce qu'on produit.
00:00:25 Le dernier budget à l'équilibre remonte à 1974.
00:00:28 L'heure de vérité paraît-il être arrivée, nous dit-on.
00:00:31 Mais en réalité, on nous prépare des éléments de langage.
00:00:34 Ça fait des années que la dette se creuse et explose.
00:00:36 Alors pourquoi la panique des derniers jours ?
00:00:39 La France en faillite ? On en parlera également.
00:00:42 Bernard-Henri Lévy estime que les attaques terroristes du 7 octobre sont en train de devenir,
00:00:47 je cite, "un détail de l'histoire".
00:00:50 Il dénonce dans un livre "La solitude d'Israël"
00:00:53 et une inversion de la réalité et de la vérité.
00:00:56 Débat à suivre également.
00:00:58 Et puis Marseille, opération place nette,
00:01:00 ou plutôt opération dealer dans la place et de retour avec,
00:01:03 vous le verrez tout à l'heure, des messages sur des boucles Telegram
00:01:07 annonçant aux consommateurs la réouverture des points de deal.
00:01:13 Si ce n'est pas coup de canif à l'autorité de l'État et des policiers,
00:01:17 qu'est-ce que c'est ? On en parlera également après le journal.
00:01:20 Bonjour à vous, Jean-Michaël.
00:01:22 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:23 Vous avez été à la une de ce journal, vous l'évoquiez dans votre sommaire,
00:01:26 "La sécurité renforcée" dans plusieurs établissements scolaires
00:01:29 depuis ce matin, après que des élèves aient reçu un mail de menace,
00:01:33 un mail accompagné d'une vidéo de décapitation reçue notamment
00:01:37 par des lycéens de Sèvres dans les Hauts-de-Seine.
00:01:40 Et forcément, ils étaient inquiets ce matin. Écoutez.
00:01:43 J'ai reçu un mail disant qu'il y aura un attentat,
00:01:46 une explosion de 11h à 15h aujourd'hui.
00:01:49 Au début, c'est vrai que j'étais choqué parce que c'est bizarre
00:01:51 que ça arrive dans mon lycée. Et j'ai fait part à d'autres élèves
00:01:55 aussi de ce message. Je me suis dit que si je viens à 8h du matin,
00:01:59 est-ce qu'il y aura vraiment des bombes qui vont exploser
00:02:01 et est-ce que je vais mourir ?
00:02:03 Je stresse parce que c'est la première fois que je reçois
00:02:05 ce genre de message, donc forcément c'est choquant.
00:02:08 Après, on nous a bien rassurés sur le fait que c'était vraiment
00:02:12 qu'un message et que c'était faux parce que la police avait bien enquêté
00:02:15 et voilà, ils avaient les preuves comme quoi c'était faux.
00:02:18 Mais il y a toujours un stress qui vient.
00:02:20 Au début, je ne vais pas vous mentir, la première fois que j'ai vu le message,
00:02:24 ça a fait un choc. Et puis le deuxième message rassure un peu plus
00:02:28 et le dernier met totalement en confiance pour revenir au lycée.
00:02:32 Dans le reste de l'actualité, une journée noire à prévoir
00:02:35 dans les transports pour le 4 avril. La CGTR ATP appelle
00:02:39 à un mouvement social. Il réclame le versement
00:02:42 dès les prochains mois d'augmentation de salaires
00:02:45 négociés avec la direction.
00:02:47 Emmanuel Macron encore en déplacement.
00:02:50 Le président de la République est aujourd'hui à Bruxelles.
00:02:53 Ce matin, il participait au premier sommet sur l'énergie nucléaire
00:02:56 en compagnie d'une vingtaine de chefs d'État ou de gouvernement.
00:03:00 Vous le voyez sur ces images, avant le Conseil européen
00:03:04 prévu dès cet après-midi.
00:03:06 Et puis ce sondage, pour terminer, plus d'un Français sur deux
00:03:10 favorable à l'utilisation des statistiques ethniques
00:03:13 pour lutter contre la délinquance.
00:03:15 C'est ce que révèle ce dernier sondage CSA pour CNews Europe 1
00:03:18 et le JDD. 53% sont pour, 35% sont contre.
00:03:22 Pierre-Marie Sèvres est directeur de l'Institut pour la justice
00:03:25 et il n'est pas étonné par ce résultat.
00:03:28 Une tendance qui existe depuis déjà plusieurs années,
00:03:35 voire plusieurs décennies, une anglo-saxonisation
00:03:38 de notre droit et de notre criminologie.
00:03:41 Je pense que la tendance d'ailleurs va continuer à s'accentuer
00:03:43 et à mon avis de plus en plus de Français y seront favorables.
00:03:46 Voilà Sonia ce qu'il fallait retenir de l'actualité à midi
00:03:50 sur CNews, je vous dis à tout à l'heure.
00:03:52 Évidemment on parlera de ce sondage.
00:03:54 Je vous remercie, Mickaël, je salue nos invités,
00:03:56 Gabriel Cluzel, merci d'être là et bonjour à vous.
00:03:58 Nous sommes avec Paul Melun, merci de votre présence.
00:04:01 Nous sommes avec Régis Le Sommier, bonjour.
00:04:03 Bonjour Sonia.
00:04:04 Éric Grevel, évidemment.
00:04:06 Le tir ailleurs inconnu, second roman.
00:04:09 Oui, second roman.
00:04:10 Formidable.
00:04:11 Plume, j'allais dire au laser, poétique, sobre.
00:04:16 Alors pour ceux qui ne connaissent pas, c'est inspiré d'une histoire vraie,
00:04:19 celle de deux tirailleurs africains morts pour la France
00:04:23 et vous décrivez cela avec beaucoup de profondeur.
00:04:25 Oui, c'est gentil.
00:04:27 Toute une poésie.
00:04:28 Ce qu'il fait, le sel de l'histoire, c'est qu'ils n'ont jamais mis des pieds en France
00:04:30 parce qu'ils sont montés sur un bateau, c'était un bateau français,
00:04:33 qui a été coulé au large de l'Idieux et leurs deux corps sont venus s'échouer
00:04:36 sur une plage de la Cour de, où ils sont enterrés aujourd'hui.
00:04:40 Et au même moment, vous avez un sous-lieutenant de l'armée française qui meurt.
00:04:43 Et en fait, c'est toute cette histoire que je raconte,
00:04:46 qui est une histoire totalement vraie, dans une époque qui n'existe plus,
00:04:50 celle de l'île de Ré de 1917.
00:04:53 Et je pense que ça doit pouvoir vraiment parler aux gens,
00:04:57 parce que c'est la petite histoire qui fait la grande histoire.
00:05:00 La grande histoire, comme souvent.
00:05:01 Je vous remercie et on va voir évidemment la couverture.
00:05:04 Je salue Éric de Ritmathé, notre journaliste économique,
00:05:07 parce que là, ce n'est pas une petite histoire, l'histoire de la dette.
00:05:09 Mais alors, vous m'expliquerez pourquoi c'est la panique générale.
00:05:12 Pourquoi là, maintenant, on écoutera aussi un ancien Premier ministre.
00:05:16 Vous connaissez la phrase.
00:05:17 Je suis à la tête d'un État en faillite.
00:05:19 En faillite, évidemment.
00:05:20 Mais tout d'abord, des menaces avec des vidéos de décapitation,
00:05:25 des vidéos qui sont arrivées directement,
00:05:27 qui ont été envoyées quand même via un site, si je puis dire, éducatif.
00:05:31 La conséquence, ce sont des établissements qui sont sous haute sécurité,
00:05:34 des élèves qui sont évidemment sous le choc et l'émotion.
00:05:38 On va rejoindre Audrey Berthot, notre journaliste,
00:05:41 qui est au lycée Jean-Pierre Vernon.
00:05:44 Je le disais, Audrey, ces lycéens de plusieurs établissements,
00:05:47 et notamment celui où vous vous trouvez,
00:05:49 ils ont été, si je puis dire, informés de risques d'attaque,
00:05:54 avec des menaces, comme on l'a dit, et ces vidéos horribles.
00:05:57 Vous vous êtes entretenu avec certains d'entre eux.
00:06:00 Dans quel état d'esprit peut-on être après ce qu'ils ont vécu et ce qu'ils ont vu ?
00:06:06 Bonjour Sonia. En effet, on a pu échanger avec ces élèves
00:06:11 qui sont venus ce matin en cours à 8h, comme tous les matins,
00:06:15 sauf qu'aujourd'hui, ils étaient terrorisés,
00:06:18 dans un état d'esprit totalement différent.
00:06:21 Il y en a qui ont décidé de ne pas venir à l'école, tout simplement.
00:06:25 D'autres ont pu être assurés par leurs parents, hier soir,
00:06:28 et ont eu le courage de venir en cours.
00:06:32 C'est le cas de Marie Bernadette, avec qui j'ai pu échanger.
00:06:37 Je vous laisse l'écouter. Elle raconte ce qui s'est passé ce matin à l'école.
00:06:41 J'ai commencé à 8h. La première heure de cours,
00:06:45 notre prof nous a fait une séance de méditation pour éviter de penser
00:06:48 à ce qui s'est passé et de nous vider l'esprit,
00:06:51 parce qu'on était très traumatisés.
00:06:53 Il faut savoir que la moitié de la classe n'était pas venue.
00:06:56 En tout, en cours, on est à peu près 13,
00:06:58 c'est vraiment très restreint, alors que de base, on est à 30, 32.
00:07:02 Je vais rappeler une partie de ce mail qu'ils ont reçu hier, ces élèves.
00:07:10 Demain, jeudi 21 mars, entre 11h et 15h,
00:07:13 je ferai exploser l'établissement tout entier.
00:07:16 Je décapiterai tous vos corps de couffards pour servir à la le tout puissant.
00:07:20 Ce message qui était accompagné d'une vidéo où l'on voit un homme
00:07:24 en train de se faire décapiter.
00:07:27 Les lycéens sont pour la plupart encore plus choqués par cette vidéo
00:07:31 que par le message en lui-même, puisque c'est des images totalement horribles,
00:07:36 des images qu'aucune personne ne devrait voir, bien évidemment.
00:07:40 En ce qui concerne la sécurité autour de l'établissement, Sonia,
00:07:43 depuis ce matin, il y a une présence policière,
00:07:46 ce qui rassure énormément les jeunes lycéens.
00:07:49 Merci beaucoup. Merci Audrey Bertheau pour toutes ces informations.
00:07:53 Je vais vous donner de la parole dans quelques instants.
00:07:56 La question aussi, il faut analyser de toute façon,
00:07:59 ce sont évidemment des messages et des menaces extrêmement inquiétantes,
00:08:03 qu'elles soient crédibles ou pas, c'est du ressort des renseignements.
00:08:07 Je voudrais qu'on interroge, il est avec nous, je l'en remercie,
00:08:10 Driss Ghali, vous êtes Driss essayiste et vous travaillez beaucoup sur l'école.
00:08:15 J'ai une interrogation.
00:08:17 Quelle que soit la crédibilité de telles menaces,
00:08:20 souvent et à chaque fois, malheureusement dans notre pays, c'est souvent le cas aussi,
00:08:24 avec ce qui est arrivé pour Samuel Paty et Dominique Bernard,
00:08:27 c'est l'école qui est visée, qui est ciblée, qui est attaquée.
00:08:30 Pourquoi, selon vous ?
00:08:32 L'école, c'est un peu les tripes de la société, au sens où ça fait mal.
00:08:39 Ce sont les enfants.
00:08:41 Toutes les familles sont concernées directement ou indirectement.
00:08:45 L'école, c'est aussi la fabrique du consentement.
00:08:49 Ce sont des systèmes scolaires.
00:08:51 Avant, j'ai déjà dit que c'était les jésuites, maintenant la République, tout ça.
00:08:54 Ce sont des systèmes un petit peu de domestication,
00:08:57 même si le terme n'est pas très élégant.
00:08:59 On prépare les esprits à un modèle social.
00:09:02 On prépare jusqu'à présent un modèle démocratique, laïque, progressiste, disons.
00:09:07 Et les islamistes veulent, voudraient habituer les jeunes français,
00:09:12 habituer à une société où l'islam est une hyperpuissance.
00:09:17 Par la question du voile, la question du ramadan, la question du voile dans le sport et tout ça.
00:09:22 Mais aussi où ils veulent les habituer à une société de conflits, où on a peur tout le temps.
00:09:28 Et ces gosses, malheureusement, on est en train de leur apprendre à avoir peur tout le temps.
00:09:31 Et ça pourrait, entre guillemets, marcher, parce qu'il y a le syndrome de Stockholm.
00:09:35 Et puis les enfants s'habituent.
00:09:38 Et dans 10 ans, 15 ans, vous aurez des citoyens qui trouveront peut-être, je l'espère pas, normal,
00:09:43 de vivre avec des menaces d'attentats ou vivre avec la peur au ventre.
00:09:48 Doris Ghali, restez avec nous.
00:09:50 Je tiens à préciser qu'on ne connaît pas, évidemment, l'origine, ni l'objet, ni la nature de ces menaces.
00:09:58 J'ai entendu beaucoup qui évoquent soit, évidemment, alors c'est un caractère vraiment plus que de mauvais goût
00:10:04 et très inquiétant qui pourrait être tout simplement un jeu morbide,
00:10:08 soit effectivement des attaques très sérieuses dans le domaine du terrorisme,
00:10:12 soit aussi, certains estiment, qu'il peut y avoir des manipulations de puissance étrangère.
00:10:15 Mais c'est vrai, Gama Chouza, je ne sais pas, c'est l'école qui est au centre,
00:10:19 comme si c'était un petit peu le ventre mou dans notre pays, ce qui était avisé en premier.
00:10:24 Moi, j'y vois deux autres explications.
00:10:25 Alors, vous avez raison de le préciser, je n'ai pas d'informations particulières sur les auteurs.
00:10:28 Donc, ça reste du domaine de l'hypothèse.
00:10:31 Mais je remarque que pour les cas précédents, où là, on avait vraiment les auteurs,
00:10:35 que ce soit des menaces ou des passages à l'acte,
00:10:37 eh bien, ceux qui commettaient ces actes étaient des gens très jeunes.
00:10:42 Donc, leur univers, c'était l'école, où d'ailleurs avaient grandi leurs rancœurs,
00:10:47 soit qu'ils étaient en décrochage scolaire,
00:10:49 soit qu'ils avaient trouvé que tel professeur avait fait dispenser à un enseignement qui leur déplaisait.
00:10:54 Donc, c'est vers l'école, ce premier lieu de sociabilisation, qu'ils portent leur coup.
00:11:01 Et puis, ça ne fait pas seulement peur aux élèves, ça fait peur aux parents.
00:11:06 Tous parents se disent « bon, moi, à la limite, je veux bien être en danger,
00:11:09 mais je ne veux pas que mes enfants soient en danger ».
00:11:11 Donc, c'est vraiment le talon d'Achille de la société.
00:11:14 C'est terrible de voir qu'aujourd'hui, on s'inquiétait pour le niveau scolaire dans les écoles,
00:11:18 c'était le sujet de préoccupation.
00:11:20 Aujourd'hui, c'est la sécurité.
00:11:22 Donc, évidemment, c'est assez dramatique.
00:11:24 Mais une menace, en soi, c'est déjà un objectif, même s'il n'y a pas de passage à l'acte.
00:11:29 Ça suscite une peur, une terreur diffuse, et sans doute une introspection.
00:11:34 Je suis sûre que déjà, les professeurs doivent se dire qu'est-ce qu'on a fait, pas fait,
00:11:37 que s'est-il passé avec qui.
00:11:39 Peu importe ensuite qui sont les réels auteurs, il y a déjà une démarche de remise en cause.
00:11:45 Comme disait Doris Gali, d'intériorisation, finalement, de la menace.
00:11:50 Régis Sossomier, comment on fait face à ça ?
00:11:54 Parce que soit les écoles deviennent des bunkers, tout simplement.
00:11:57 Alors là, c'est passé par voie mail, etc.
00:12:00 Mais si vous avez des forces de l'ordre comme ça qui encadrent les écoles,
00:12:03 je trouve que c'est une situation de faillite.
00:12:05 Personne ne peut être rassuré de voir des écoles aussi surveillées dans un pays en paix.
00:12:12 Oui, c'est terrible.
00:12:14 Je pense qu'il y a aussi un effet boule de neige par rapport à ce qui s'est produit avant.
00:12:19 Souvenez-vous, il y a à peine une semaine, dans un lycée de Dijon,
00:12:22 c'était un élève qui avait eu un contentieux avec sa prof d'anglais
00:12:26 et qui avait décidé de revenir menacer le proviseur avec un couteau.
00:12:29 Il avait fait lui-même une lettre de revendication
00:12:32 où il y avait une menace en disant qu'il faisait ça au nom de ceux tombés
00:12:38 pendant les attentats de novembre 2015.
00:12:41 Donc il s'était identifié à ça.
00:12:43 Il y avait l'idée de faire peur avec une lettre, puisqu'il disait
00:12:48 "Quand vous lirez cette lettre, ça veut dire qu'il y aura une prise d'otage dans l'école".
00:12:53 Là, ce qu'on remarque, c'est qu'il y a une utilisation par une voie d'email généralisée,
00:12:58 donc il y a une véritable volonté de répandre la terreur auprès des élèves.
00:13:03 Et visiblement, quand on les entend, on voit que c'est réussi.
00:13:06 Et progressivement, depuis, tout ça, à mon avis, a commencé avec l'attentat contre Samuel Paty.
00:13:13 La mort de Samuel Paty, on a entendu plusieurs fois des élèves dire à leurs professeurs,
00:13:18 parce qu'ils avaient un accrochage avec, "Je vais te faire un Samuel Paty, je vais te faire un Paty".
00:13:22 On a entendu ça.
00:13:24 Et aujourd'hui, il y a un effet dans l'horreur.
00:13:28 On ne sait pas qui le fait, mais on peut supposer aussi que c'est des lycéens qui se disent,
00:13:36 "On va provoquer".
00:13:39 C'est impossible, il y a plusieurs pistes.
00:13:41 En tout état de cause, c'est toujours ce type de menace.
00:13:45 Et ce qu'on voit, vous parliez, pour répondre à votre question,
00:13:48 est-ce qu'on va évoluer vers un modèle à l'américaine,
00:13:52 c'est-à-dire où les écoles sont surveillées,
00:13:54 où les élèves sont entraînés pour les tueries de masse,
00:13:58 pour échapper aux tueries de masse,
00:14:01 ou dénoncer d'éventuels...
00:14:03 Est-ce qu'il va falloir éduquer nos élèves à la sécurité dans leur propre établissement ?
00:14:07 C'est ça qui est en cause.
00:14:08 Vous avez raison de parler d'intégrité physique.
00:14:10 Et sur le plan psychologique, c'est vrai, ce que dit Gabriel Cluzel m'interpelle,
00:14:14 c'est dire qu'Eric Reval, certains enseignants doivent se dire,
00:14:17 "Qu'est-ce qui a été fait ou pas fait ces derniers temps ?"
00:14:20 Et c'est ça ce qui est terrible.
00:14:21 Peut-être qu'on a heurté certaines "consciences"
00:14:24 ou certains principes, ou certaines convictions.
00:14:27 Oui, très bien, mais quand on enseigne dans l'école de la République,
00:14:31 on enseigne des programmes qui doivent permettre d'intégrer
00:14:36 les enfants à ce qu'est la République française.
00:14:39 Donc si les profs commencent à se poser la question de savoir ce qui a pu heurter,
00:14:44 on a un souci majeur.
00:14:46 C'est pas d'aujourd'hui qu'on a ce souci majeur,
00:14:48 mais c'est très préoccupant.
00:14:52 Vous avez raison de rester extrêmement prudente.
00:14:55 Évidemment c'est une menace islamiste qui est brandie.
00:14:58 Il faut faire attention parce que vous avez vu que depuis quelques jours,
00:15:02 quelques semaines, il y a beaucoup de manipulations,
00:15:05 de hackers qui s'en prennent à des ministères.
00:15:09 À coller cette vidéo terrible qui montre une décapitation à un mail envoyé aux élèves,
00:15:14 évidemment ça suscite encore plus la terreur.
00:15:17 Il y a une espèce de mise sous pression des enfants, donc des parents.
00:15:21 Le but c'est de déstabiliser encore un peu plus la société française.
00:15:25 Vous avez eu raison d'évoquer les trois pistes tout à l'heure, Sonia,
00:15:30 parce qu'en fait pour l'instant on n'en sait rien.
00:15:32 Mais je dirais que ce n'est même pas le souci, ce n'est même pas le sujet.
00:15:35 C'est l'argument qui est utilisé, c'est-à-dire la menace islamiste
00:15:38 qui a déjà fait des ravages dans notre pays comme dans d'autres.
00:15:41 Et le fait que cette menace soit pesante,
00:15:44 en fait ça veut dire qu'on infuse la terreur dans la dette de nos enfants et de leurs professeurs.
00:15:50 Briz Ghali, je reviens vers vous dans quelques instants.
00:15:53 Je remercie d'être avec nous.
00:15:55 Paul Mellin, c'est vrai, je crois que la prudence on la partage tous
00:15:58 parce qu'on se souvient de ces croix qui avaient été taguées sur un mur,
00:16:03 me semble-t-il, de la capitale de ces étoiles de David.
00:16:07 Puis on a découvert que c'était une autre piste.
00:16:09 Là, comme le dit Eric, peu importe.
00:16:12 Pourquoi à la fin c'est toujours l'objectif de la déstabilisation, de la peur ?
00:16:16 Bien sûr, par-delà ce fait que j'ai effectivement du mal à commenter
00:16:20 parce que nous n'avons pas d'informations sur l'émetteur du mail,
00:16:23 donc si on le met de côté, on peut quand même constater une chose
00:16:26 qu'on partage à mon avis ici, qui est de dire que la méthode des islamistes,
00:16:31 la méthode de l'islam politique partout en Europe, partout en Occident,
00:16:34 et jadis dans les pays qu'ils ont voulu islamiser par le passé ou ré-islamiser,
00:16:38 la méthode de la terreur est omniprésente.
00:16:40 Et que dans des continents comme les nôtres, dans des pays comme les nôtres,
00:16:44 qui sont plus habitués à la mort en face, souvenez-vous du Covid,
00:16:46 quand on a vu des morts avec des housses noires, on était tous,
00:16:50 tout le monde était pétrifié.
00:16:51 On a un rapport à la mort qui est compliqué en Europe.
00:16:54 Ce n'est pas à vous qui connaissez très bien les sujets du sacré que je vais apprendre ça.
00:16:57 Par conséquent, quand la mort fait irruption, quand la violence fait irruption,
00:17:00 quand la décapitation fait irruption, nous sommes d'autant plus touchés
00:17:04 dans nos sociétés affaiblies spirituellement et quelque peu nihilistes
00:17:08 qu'un certain nombre d'autres pays.
00:17:10 Et l'islam politique fait son lit sur les ruines de notre vieille civilisation.
00:17:16 Et donc je pense qu'une des réponses, par-delà les aspects sécuritaires
00:17:19 qui sont éminemment importants, je ne les nie pas,
00:17:21 et nos forces de l'ordre et nos renseignements font un travail extraordinaire,
00:17:24 mais une partie de la réponse, c'est aussi notre réarmement spirituel,
00:17:28 culturel, patriotique, pour faire face à ceux qui pensent nous déstabiliser,
00:17:33 d'ailleurs, que ce soit des hackers russes ou que ce soit les disciples de M. Erdogan
00:17:38 ou que ce soit des islamistes très dangereux. Dans tous les cas de figure,
00:17:42 il faut tenir nos frontières.
00:17:44 D'ailleurs, c'est souvent le même discours, d'attaque contre la civilisation.
00:17:45 Bien sûr. Et les frontières, ce n'est pas que les frontières physiques,
00:17:47 c'est aussi les frontières morales, psychiques et culturelles.
00:17:49 On va continuer à en parler, mais tout d'abord le rappel des titres avec vous, Michael.
00:17:53 Le déficit public devrait dépasser les 5% du PIB en 2023,
00:17:59 annonce de Thomas Cazeneuve, le ministre délégué au compte public,
00:18:02 pour rappel, l'objectif fixé par le gouvernement était de 4,9%.
00:18:06 Et au début du mois, Bruno Le Maire avait déjà averti qu'il serait supérieur à cet objectif.
00:18:11 Un projet d'attentat a été déjoué contre une église.
00:18:14 Au début du mois, un homme de 62 ans a été interpellé en région parisienne.
00:18:17 Il a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroristes
00:18:20 en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes.
00:18:23 Et puis, plus de la moitié des pays observent une baisse de la fertilité.
00:18:26 C'est le résultat d'une étude parue dans la revue scientifique The Lancet.
00:18:30 Un phénomène mondial, selon cette étude, qui n'est pas prêt de s'arranger.
00:18:35 Les taux de fertilité devraient même continuer à décliner.
00:18:38 Nous irons aussi à Saint-Malo, dans un lycée privé,
00:18:42 où vous allez voir que ces menaces ont également perturbé les élèves,
00:18:48 et d'ailleurs, vous avez raison, les parents et tout le personnel éducatif,
00:18:52 ce n'est pas seulement dans la région parisienne,
00:18:54 mais tout d'abord, Driss Ghali Ouégar a tout ce qui vient d'être dit sur ce plateau.
00:18:58 C'est vrai qu'on parle souvent d'un réarmement moral,
00:19:01 sans voir le bout du nez de ce réarmement.
00:19:03 S'il devait être défini aujourd'hui, comment le caractériser,
00:19:07 ce réarmement moral, notamment pour l'école de la République ?
00:19:10 Je pense qu'il faut que l'État et la société se regardent dans la glace
00:19:19 et se souviennent de pourquoi elles sont ici, de notre identité.
00:19:24 Parce que l'identité, ce n'est pas seulement un thème de droite,
00:19:26 c'est un thème de l'être humain.
00:19:27 Nous avons tous une vocation, nous ne sommes pas là par hasard.
00:19:30 L'école, l'État n'est pas là par hasard, la société n'est pas là par hasard.
00:19:35 Nous ne sommes pas ici pour nous faire terroriser,
00:19:37 soit par des gamins qui envoient des emails avec des paroles en arabe
00:19:41 pour faire joli ou peur, qui menacent de décapiter,
00:19:44 soit par des étrangers, on a beau le dire,
00:19:47 ou même des Français qui veulent prendre la suprématie politique avec le sabre.
00:19:51 Nous ne sommes pas ici pour accepter la mort de Samuel Paty, Dominique Werner.
00:19:55 C'est ça le réarmement moral, c'est de dire que nous ne sommes pas là,
00:19:58 on n'est pas ici dans un théâtre de la tolérance
00:20:01 qui est devenu une espèce de synonyme de la lâcheté.
00:20:04 Donc c'est un travail qui est le travail de leader, hommes et femmes,
00:20:09 que nous n'avons plus pour un peu nous réveiller.
00:20:12 Après le reste, en découle, le réarmement moral,
00:20:15 c'est à mon avis deux choses, deux "new deal",
00:20:17 pour parler comme un consultant anglophile.
00:20:21 Le premier "new deal", c'est de l'école avec elle-même,
00:20:24 c'est que les profs comprennent qu'on n'est plus en 1905,
00:20:28 que l'ennemi n'est plus le catholicisme, ce n'est plus le Vatican.
00:20:31 Nous avons un ennemi aujourd'hui, l'islamisme,
00:20:33 et donc les profs doivent réadapter leur combat
00:20:36 et peut-être abandonner un peu l'antiracisme.
00:20:39 Ils sont dans l'antiracisme à un point où ils ne peuvent plus,
00:20:42 ils n'ont même pas le droit de dire qu'il y a un problème avec l'islamisme.
00:20:46 Sinon ils se font ostraciser par leurs collègues.
00:20:48 Ça c'est le "new deal" de l'éducation nationale.
00:20:50 On ne peut pas avancer sans eux, sans leur réarmement moral.
00:20:52 Ça c'est leur responsabilité.
00:20:54 Ce n'est pas la police, ce n'est pas moi, ce ne sont pas eux.
00:20:56 Le deuxième réarmement moral, le deuxième "new deal",
00:21:00 c'est par rapport à l'islam.
00:21:02 C'est que la France, je dis la France, pas la République,
00:21:05 mais peu importe, que la France donne un cadre à l'islam.
00:21:09 Aujourd'hui nous faisons semblant qu'il n'y a pas de problème.
00:21:12 Alors comme il n'y a pas de problème, le premier imbécile,
00:21:15 excusez ma parole, le premier imbécile venu peut nous bloquer une école.
00:21:18 Qu'on donne des limites, qu'on dit ce qu'est la France
00:21:22 et ce qu'elle tolère ou pas.
00:21:23 Aujourd'hui on ne le fait pas.
00:21:25 Et ça c'est un travail que peu de politiciens veulent faire
00:21:28 parce qu'ils vont se couper de la rue arabe, j'aime bien cette expression,
00:21:30 que j'ai entendue sur votre antenne, de Thibault Montbriand,
00:21:33 de la rue arabe française.
00:21:34 Que tout le monde veut aller voter ou tout le monde a peur.
00:21:36 Mais à un moment donné, ce "new deal", il faudra le faire.
00:21:38 Et il n'est pas seulement religieux, il y a un moment sécuritaire aussi.
00:21:41 En tous les cas, vous avez dit qu'il fallait ouvrir les yeux.
00:21:44 C'est le titre de l'un de vos ouvrages, Dries Galli.
00:21:46 "Français, ouvrez les yeux" ou encore "Une contre-histoire de la colonisation française".
00:21:51 Merci pour votre analyse.
00:21:52 On va continuer à en parler, ce sujet est d'autre.
00:21:54 Et puis il y a tellement d'autres.
00:21:56 Je ne fais pas du tout de hiérarchie.
00:21:57 Je parle d'une autre menace qui est toute autre.
00:21:59 La dette.
00:22:00 Alors qu'est-ce qui se passe ?
00:22:01 En quelques jours c'est devenu le sujet majeur.
00:22:03 Dans quelques jours on passera à autre chose.
00:22:05 Qu'en est-il ?
00:22:06 Régis Le Sommier, je vous soumettrai une phrase
00:22:09 qui a été prononcée ce matin par Bernard-Henri Lévy.
00:22:12 Très bien.
00:22:13 Très bien, vous allez y réagir.
00:22:14 Beaucoup d'autres sujets, restez avec nous à tout de suite.
00:22:16 Panique à bord du bateau France.
00:22:24 Sommes-nous le Titanic qui a heurté l'iceberg de la dette ?
00:22:28 Et où est le Mozart de la finance ?
00:22:30 Il paraît qu'il était à la tête de l'État.
00:22:32 Il a plus de 6 ans.
00:22:33 Pour le moment il joue plus du triangle que du piano, le Mozart de la finance.
00:22:36 Vous êtes un spécial, vous.
00:22:38 En matière économique.
00:22:39 On va en parler juste après les titres avec vous, Mickaël.
00:22:41 Sécurité renforcée dans plusieurs établissements scolaires depuis ce matin.
00:22:45 Une mesure mise en place après que des élèves aient reçu un mail de menace
00:22:48 accompagné d'une vidéo de décapitation sur leur messagerie Ecole Directe.
00:22:52 Vlodimir Zelensky lance un appel à l'aide.
00:22:55 Il réclame à l'Occident un renforcement de ses systèmes antiaériens.
00:22:58 Une demande qui intervient quelques heures seulement
00:23:00 avant le sommet européen de cet après-midi consacré à la guerre en Ukraine.
00:23:04 Et puis Washington appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza.
00:23:07 Un cessez-le-feu qui devra, souligne Antony Blinken,
00:23:09 être sorti de la libération des otages.
00:23:11 Le chef de la diplomatie américaine est en Égypte aujourd'hui
00:23:14 pour faire avancer les pourparlers.
00:23:16 Merci à vous, Mickaël.
00:23:17 Tout, tout, vous saurez tout sur la dette.
00:23:19 En quelques instants, avec des questions précises qui nous concernent tous.
00:23:23 Je veux d'abord qu'on écoute un membre du gouvernement.
00:23:25 Alors c'est le ministre en charge des Comptes publics, monsieur Kaznav.
00:23:29 Je résume un petit peu de manière un peu caricaturale.
00:23:32 Parfois ça m'arrive à ça penser.
00:23:33 Il dit "c'est pas notre faute, nous en responsabilité,
00:23:36 en esprit de responsabilité".
00:23:37 C'est la grande phrase.
00:23:38 On a agi, on a fait des économies, mais voyez le contexte géopolitique.
00:23:41 Je n'y peux rien. Écoutons-le.
00:23:43 La conjoncture internationale, elle est plus difficile
00:23:47 en raison du ralentissement chinois, en raison de la guerre en Ukraine,
00:23:50 du ralentissement de nos partenaires européens.
00:23:53 Regardez, l'Allemagne a revu considérablement sa prévision de croissance.
00:23:56 Et donc, on a dû revoir notre croissance.
00:23:58 Il y a un choc externe d'une certaine manière.
00:24:00 Et c'est une forme de nouvelle donne pour nos finances publiques.
00:24:03 On a évoqué cette nouvelle donne.
00:24:06 On est revenu sur l'idée que l'État réagit tout de suite.
00:24:09 Je le redis, on a réduit de 10 milliards d'euros les dépenses de l'État
00:24:13 pour s'adapter à ce nouveau contexte international.
00:24:16 Je crois que c'est l'esprit de responsabilité, la réactivité.
00:24:19 Et c'est bien aussi le sens des discussions que nous avons.
00:24:22 Bon, son cas, on va le traiter dans quelques instants.
00:24:28 D'abord, Éric Dretton, pourquoi c'est la panique ?
00:24:31 Panique à bord, parce qu'aujourd'hui la situation est grave.
00:24:34 Peut-être même désespérée.
00:24:36 Si vous voulez, il y a deux choses.
00:24:38 Il y a la dette. La dette, c'est on a trop dépensé.
00:24:41 On n'a pas arrêté depuis des années.
00:24:43 Vous verrez, j'ai fait un graphique qui vous montre comment la situation s'est dégradée.
00:24:46 On a accumulé des dépenses, des subventions.
00:24:49 Souvent, on ne parle pas, mais la SNCF, ça a coûté une fortune à l'État.
00:24:52 C'est un fardeau. On a ajouté des dépenses.
00:24:55 Et on arrive à des dettes, regardez, plus de 3 000 milliards en 2024.
00:24:59 Ce qui est dramatique, c'est la progression.
00:25:02 En 1975, à l'époque de Valéry Giscard d'Estaing, on était à zéro dette.
00:25:06 En 1980, je ne vous ai pas mis toutes les dates, ça a commencé à mal aller.
00:25:10 C'est l'époque Mitterrand. Et puis après, regardez cette progression.
00:25:13 Même en 1990, c'était encore raisonnable, notre dette.
00:25:16 400 millions, je précise, d'euros de dette.
00:25:18 C'est en équivalent euro, bien entendu.
00:25:20 Et ensuite, on monte. C'est facile à faire.
00:25:22 2000, on était à 1 000 milliards. En 2020, on passe à 2 000 milliards.
00:25:25 Rendez compte, ce sont des valeurs de 1 000 milliards à chaque fois.
00:25:28 On laisse filer la dette et c'est dramatique pour nos enfants, ça.
00:25:31 Alors je dirais après, quant au déficit, là, c'est un autre problème.
00:25:35 Le déficit, c'est qu'on ne sait plus gérer.
00:25:37 Le déficit, c'est un peu comme si vous, vous dépensiez plus que ce que vous ne gagniez.
00:25:41 C'est-à-dire qu'on donne, on dépense, on subventionne, on a des dépenses sociales.
00:25:46 Vous vous dites, ce n'est pas grave, je génère tant de recettes par an,
00:25:50 mais peu importe, je continue de dépenser plus.
00:25:52 Et comme vous dépensez plus, vous êtes obligés de vous endetter.
00:25:55 Et on arrive à des dettes monumentales comme ça.
00:25:57 Quand l'ancien Premier ministre François Fillon dit cette phrase,
00:26:00 vous vous souvenez le temps, même Nicolas Sarkozy,
00:26:03 qui, en premier ministre, ne devrait pas dire ça.
00:26:06 Écoutons-le.
00:26:07 Je suis à la tête d'un État qui est en situation de faillite sur le plan financier.
00:26:12 Je suis à la tête d'un État qui est depuis 15 ans en déficit chronique.
00:26:18 Je suis à la tête d'un État qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans.
00:26:23 Ça ne peut pas durer.
00:26:25 Je reviens vers vous, Éric, de rythme à tête.
00:26:27 Mais c'est vrai, quand vous entendez M. Cazenat dire "en partie, c'est certainement vrai,
00:26:32 je ne sais pas quel pourcentage est dû à la situation géopolitique",
00:26:35 mais qui le croit ?
00:26:36 Mais personne, Éric Doré, de rythme à tête, n'a bien montré comment structurellement on s'est enfoncé.
00:26:40 Les incidents géopolitiques, ils sont conjoncturels,
00:26:42 ce n'est pas ça qui explique la gabegie.
00:26:45 Alors juste un chiffre supplémentaire.
00:26:47 Quand François Fillon fait cette déclaration,
00:26:49 en disant "je suis à la tête d'un État en faillite",
00:26:52 nous avons 1 200 milliards d'euros de dettes.
00:26:54 Aujourd'hui, nous allons avoir, à la fin de l'année, 3 200 milliards.
00:26:58 Ça veut dire qu'en moins de 20 ans, nous avons accru la dette française de 2 000 milliards d'euros.
00:27:04 Sur le quinquennat d'Emmanuel Macron,
00:27:07 on peut estimer, enfin, c'est pas estimé, le chiffre est connu,
00:27:11 qu'il a accru la dette de 816 milliards.
00:27:13 Alors vous allez me dire "il faut retirer le financement de la crise Covid".
00:27:16 C'est vrai, 150-170 milliards.
00:27:18 Mais aujourd'hui, pourquoi est-ce que c'est dramatique ?
00:27:20 Pour deux raisons.
00:27:21 La première, c'est qu'on n'est plus du tout dans les clous de ce qu'on appelait les clous Maastricht.
00:27:25 Normalement c'est 3%.
00:27:27 On attend le chiffre de l'INSEE,
00:27:29 il va sans doute être plus proche des 6%
00:27:31 qu'évidemment des 4-9 annoncés.
00:27:33 Mais surtout, il y a une autre épée de Damoclès
00:27:35 qui est au-dessus de nos têtes, ma chère Sonia.
00:27:37 C'est le 26 avril.
00:27:38 Le 26 avril prochain, Standard & Poor's, Moody's,
00:27:41 vont dire s'ils accordent encore de la crédibilité à la dette française.
00:27:45 Et si c'est pas le cas, ça veut dire que les taux qu'on paye
00:27:48 pour financer notre dette, ils vont encore augmenter.
00:27:51 Est-ce qu'on a encore notre souveraineté ?
00:27:53 Mais pas du tout.
00:27:54 Mais vous le dites pas du tout, comment ça se fera ?
00:27:56 Mais on n'a pas notre souveraineté, ni politique, ni économique.
00:27:59 Comment vous voulez investir pour faire de la croissance
00:28:01 si vous avez ce niveau de dette ? C'est impossible.
00:28:03 Nous empruntons 285 milliards d'euros cette année,
00:28:07 dont une partie va servir à financer notre dette.
00:28:10 En 2027, Bruno Le Maire l'a dit, parce que lui il ouvre des parapluies,
00:28:13 bien sûr Bruno Le Maire, il demande.
00:28:14 Bruno Le Maire a annoncé qu'en 2027, le service de la dette,
00:28:17 c'est-à-dire les AGO qu'on paye quand on a une dette à la banque,
00:28:20 on paye de banque, et bien ce service de la dette,
00:28:23 ça va être 87 milliards d'euros.
00:28:25 C'est-à-dire que ce sera le premier budget français
00:28:27 devant le budget de l'éducation nationale.
00:28:29 Donc évidemment qu'on est dans une situation très grave.
00:28:32 Et la réunion d'hier soir du président de la République
00:28:34 avec les ministres, puis avec les chefs de sa majorité relative,
00:28:39 c'est pour les mettre sous pression.
00:28:41 Imaginez que lui qui décide de tout, qui est ministre de tout,
00:28:44 hier soir il a demandé à ses invités de lui trouver des idées.
00:28:47 C'est vous dire s'il y a un problème.
00:28:49 Il paraît, moi je cite de source, c'est le canard enchaîné,
00:28:51 quand il a appris, le président, que le ministre de l'économie
00:28:54 publiait un livre, ça a dû le faire sourire de manière particulière,
00:29:01 et puis il a dit mais il n'est pas ministre depuis 7 ans,
00:29:04 parce que quand Bruno Le Maire tire la sonnette d'alarme,
00:29:06 expliquez-moi, comment le ministre de l'économie peut lui-même
00:29:10 tirer la sonnette d'alarme, tout en pensant rester crédible ?
00:29:14 Je pense que l'État est dépassé complètement.
00:29:16 Alors ce qu'a dit Bruno Le Maire dans le journal du dimanche,
00:29:18 vous l'avez vu le week-end dernier, c'est extraordinaire,
00:29:21 parce qu'on a envie de lui dire vous auriez été un très beau
00:29:24 ministre de l'économie en disant tout cela.
00:29:26 Parce que peut-être qu'il a les recettes entre les mains,
00:29:29 réduire les dépenses sociales, arrêter l'État-providence,
00:29:32 revoir le RSA, etc., tout ce qu'on aide.
00:29:35 Je vais vous dire, il y a 800 milliards de notre argent
00:29:39 qui va en prestations sociales.
00:29:41 Alors ça ne vous dit peut-être rien 800 milliards,
00:29:43 c'est un tiers de ce que la France crée comme richesse.
00:29:47 La France crée des richesses chaque année,
00:29:49 c'est un peu le chiffre d'affaires de la France.
00:29:51 Le tiers de ce chiffre d'affaires va uniquement en prestations sociales.
00:29:55 Il y a une schizophrénie des dirigeants,
00:29:57 il y a aussi une schizophrénie des populations,
00:30:00 toujours plus de dépenses à prendre de l'alarme.
00:30:02 Mais vous avez raison, parce que comment peut-on serrer les vis
00:30:06 quand vous avez ouvert cette boîte de Pandore ?
00:30:08 À quel moment vous allez dire en banque ?
00:30:10 Produisons, produisons, produisons !
00:30:11 Voilà, et bien la solution, c'est vrai, c'est ça, c'est de travailler plus.
00:30:15 Et si vous dites travailler plus, on va dire "ah ben non, nous on ne veut plus".
00:30:18 C'est ce que dit Gabriel Attah, il dit l'emploi.
00:30:19 C'est l'emploi !
00:30:20 Parce que plus de gens au travail, c'est plus de recettes,
00:30:23 c'est plus d'impôts payés, c'est plus de TVA dépensés.
00:30:26 Je ne veux pas faire, mais quand on verse, juste cette question, vraiment,
00:30:29 et je ne veux pas faire la situation des Ukrainiens et leur souffrance est légitime,
00:30:33 ils ne peuvent pas avoir de la compassion,
00:30:34 mais quand on verse 3 milliards à l'Ukraine, ce sont des lignes de crédit,
00:30:37 mais quand on a quand même cet argent, quelle que soit la manière avec laquelle il sort,
00:30:41 c'est quand même compliqué de dire "la dette, la dette, la dette".
00:30:44 C'est-à-dire qu'on peut quand même mobiliser de l'argent.
00:30:46 Oui, mais ça veut dire qu'on va encore rajouter à la dette.
00:30:48 D'accord.
00:30:49 Et que vous faites comment à ça ?
00:30:50 Vous voulez dire la vérité dans ce cas-là ?
00:30:51 Le mot sacrifice, ça existe, ou alors sinon on va tous mourir.
00:30:54 Je vous rappelle une chose.
00:30:55 Non, je ne vous l'ai revue.
00:30:56 Ne me dites pas ça.
00:30:57 Madame, Sonia, je veux dire quelque chose.
00:30:59 Non, mais la situation est grave, Sonia, ce n'est pas de la rigolade.
00:31:02 La situation est grave parce qu'en réalité, vous avez vu que parmi les pistes
00:31:06 qui sont élaborées par le ministre des Finances dans cet interview au JDD de ce week-end,
00:31:11 il y a par exemple s'attaquer au modèle social français.
00:31:13 Alors, on peut considérer qu'on n'a plus les moyens du périmètre du modèle social,
00:31:17 mais parmi les sujets qui sont abordés, il y a par exemple le remboursement à 100%
00:31:22 des infections de longue durée, c'est-à-dire des maladies comme le cancer, le diabète, les AVC.
00:31:27 Il y a certains qui réfléchissent à supprimer l'aide personnalisée au logement.
00:31:32 Alors, non mais attendez, l'aide personnalisée au logement, c'est vrai que ça permet aux propriétaires
00:31:37 des appartements qu'ils louent d'augmenter tranquillement puisqu'ils savent qu'à côté de ça,
00:31:41 il y a une aide personnalisée au logement.
00:31:43 C'est vrai.
00:31:44 Et il y a même madame Yael Brown-Pivet qui, hier soir après la réunion, repris par le journal Le Monde,
00:31:50 journal sérieux, qui dit "mais pourquoi est-ce qu'on n'augmenterait pas les impôts ?".
00:31:53 Non, mais c'est la foire.
00:31:55 Alors, érigé comme un totem, il n'y aurait pas de hausse d'impôt a priori.
00:31:58 Non, il y avait quelque chose que je trouvais très important, Sonia, c'était la question que vous posiez
00:32:02 en termes de souveraineté.
00:32:03 Il y a un autre sujet dans la dette, dont on parle rarement, qui est que 50% de notre dette
00:32:08 est détenue par des étrangers.
00:32:10 Par conséquent, il y a un certain nombre de fonds de pension, des Qataris, d'Arabie Saoudite,
00:32:15 de Chine, par exemple, et là, il y a véritablement un enjeu de souveraineté.
00:32:19 Et je suis retombé sur un certain nombre de citations de De Gaulle, notamment en 59,
00:32:22 qui disait que quand on n'avait pas la maîtrise de notre dette et qu'on avait des créanciers étrangers,
00:32:26 on n'était pas souverain.
00:32:27 Eh bien, c'est une question fondamentale, parce que si demain, il y a un outil de déséquilibre
00:32:31 à mobiliser contre la France par un certain nombre de nos ennemis,
00:32:35 nos créanciers peuvent utiliser ce biais-là.
00:32:37 Et c'est éminemment important, parce que dans un cadre de crise diplomatique, par exemple,
00:32:41 on peut très bien imaginer qu'une puissance qui voudrait nous déstabiliser agisse là-dessus.
00:32:45 Donc, 50% de dette détenue par les ménages français, ce n'est pas du tout pareil que 50%
00:32:50 ou par la Banque de France d'ailleurs, parce que la Banque de France détient notre dette,
00:32:53 que si notre dette est détenue par des ennemis potentiels de la France.
00:32:57 Donc, avant de s'attaquer à notre modèle social, il y a beaucoup de choses, à mon avis,
00:33:00 à réfléchir là-dessus.
00:33:02 Eric parlait juste de l'emploi et du travail, ça c'est une bonne piste.
00:33:05 Aussi, notre dette, comment faire pour que notre dette soit la plus nationale possible ?
00:33:09 Comment est-ce qu'on peut aussi peut-être dégraisser le mameau des collectivités territoriales ?
00:33:12 Il y a plein de choses.
00:33:14 Ce qui m'étonne, c'est que vous évoquiez, c'est Eric qui évoquait les parapluies.
00:33:18 Non pardon, c'est vous Sonia, que le gouvernement, comment on déploie.
00:33:22 Et on a entendu ce monsieur Kasnav tout à l'heure nous expliquer que c'était la guerre en Ukraine,
00:33:26 que c'était la conjoncture, la baisse de l'économie chinoise, enfin le ralentissement de l'économie chinoise.
00:33:31 Tout un tas de choses qui finalement, ce n'est pas de notre faute.
00:33:35 Et j'entendais le même Bruno Le Maire, c'était dans une interview au Figaro cette fois,
00:33:40 qui expliquait, il disait "on est depuis trop longtemps accro à la dépense publique".
00:33:45 Si Bruno Le Maire venait d'être nommé ministre de l'économie, c'est un argument qu'on peut entendre.
00:33:51 Ça fait six ans qu'il est là.
00:33:53 Ça fait six ans que, alors tout n'est pas évidemment de la faute d'Emmanuel Macron et de son gouvernement.
00:33:58 On a expliqué que François Fillon avait tiré la sonnette d'alarme en 2007.
00:34:02 Mais on s'aperçoit que finalement, il n'y a pas eu grand chose de fait.
00:34:07 Et aujourd'hui, on a beaucoup de mal, mais ça c'est une particularité de ce gouvernement,
00:34:11 de dire "oui, on a notre part de responsabilité".
00:34:14 Peut-être qu'en le disant, on va essayer, on n'a peut-être pas fait les choses bien.
00:34:19 Là, en l'occurrence, ce n'est pas de notre faute.
00:34:21 Là, c'est un peu dur de croire qu'ils vont reconnaître.
00:34:23 Accro à la dépense publique, ça veut dire que c'est une télé français en fait.
00:34:26 Finalement, ce n'est pas nous.
00:34:28 Et nous, on va essayer de mettre un terme à ça.
00:34:30 On s'aperçoit que l'effort va être colossal.
00:34:34 C'est les éléments de langage qui préviennent, je ne dis pas à des enfants,
00:34:39 parce que comme on est dans des situations de larmes et beaucoup de sueur.
00:34:42 Vous nous direz dans quelques instants, là où ils peuvent couper.
00:34:44 Gabrielle Pluzel.
00:34:46 Moi, je suis très frappée de fait par cette dialectique du "ce n'est pas moi, c'est l'autre".
00:34:49 Parce qu'elle est quand même un petit peu facile.
00:34:51 On ne peut pas dire qu'il soit arrivé avant-hier.
00:34:54 La réalité, c'est que ce débat tombe un peu mal avant les élections.
00:34:58 Parce que c'est vrai qu'un élément de la rhétorique au moment de l'élection d'Emmanuel Macron,
00:35:03 c'était "vous n'allez pas quand même voter pour le Rassemblement national,
00:35:06 vous imaginez l'état de l'économie".
00:35:08 Là, vous avez le Mozart de la finance.
00:35:10 Et à côté, vous avez quelqu'un qui ne saura pas gérer.
00:35:13 Donc évidemment, ce bilan tend à invalider toute cette rhétorique.
00:35:17 Donc c'est très compliqué.
00:35:19 Et par ailleurs, il reste beaucoup d'obstacles psychologiques
00:35:21 qui sont en fait des obstacles idéologiques.
00:35:23 On a beaucoup dit que finalement, Emmanuel Macron était libéral.
00:35:27 En fait, il a les inconvénients du libéralisme sans en avoir les avantages.
00:35:30 C'est-à-dire que l'État continue à donner beaucoup,
00:35:34 mais néanmoins, il n'y a aucun protectionnisme.
00:35:36 On est dans des échanges échevelés mondialistes
00:35:39 dans lesquels la France n'est pas forcément gagnante.
00:35:42 Et puis, je remarque qu'il reste beaucoup de sujets tabous.
00:35:45 Vous parliez des remboursements des infections longue durée,
00:35:47 de l'AME, on parlait de l'Ukraine.
00:35:49 Mais est-ce qu'on a les moyens de soigner le monde entier ?
00:35:52 Ça nous fait plaisir, on se sent charitables.
00:35:54 Et toutes ces aides à la coopération, à l'internationale, etc.
00:35:59 Donc tout cela, à un moment, c'est le débat sous-jacent qui va arriver.
00:36:03 Et sur le plan politique, évidemment, ça ne va pas servir pour les prochaines élections.
00:36:08 On a besoin de notre aide au développement à la Chine, rappelons-le.
00:36:10 La deuxième puissance du monde.
00:36:12 On a bien besoin de la Chine pour notre aide au développement.
00:36:14 On se prend toujours pour une dame patronesse.
00:36:16 Nous sommes une dame patronesse finissante,
00:36:18 dont le trône est bouffé par les mythes.
00:36:20 Et quand vous avez des gens, des cassantes, qui viennent dire
00:36:22 "alors attention, il va falloir un peu réduire le train de vie",
00:36:25 c'est Scarlett O'Hara qui dit "ah ben non, vous ne voudriez pas
00:36:27 que j'aille faire ma robe dans les rideaux".
00:36:29 Donc c'est vrai que c'est une fin de règne, et ça sent la fin de règne.
00:36:32 Et au lieu de libérer les entreprises pour produire plus,
00:36:35 pour exporter plus, on leur tire des balles dans le pied
00:36:38 en disant "ben non, on va vous interdire le moteur à essence".
00:36:40 Donc des boîtes comme Stellantis, qui sont un peu françaises encore,
00:36:43 elles ne pourront plus vendre leurs voitures.
00:36:45 On va apporter des voitures chinoises.
00:36:47 On hésite actuellement avec la Corseta,
00:36:49 parce qu'on a peur d'aller vendre des trucs aux Canadiens,
00:36:53 alors qu'au contraire, ça peut être très positif,
00:36:55 et même beaucoup d'agriculteurs.
00:36:56 On n'arrête pas de se mettre des balles dans le pied
00:36:58 et de bloquer cette volonté d'entreprendre, de créer des entreprises.
00:37:02 Pour les jeunes aujourd'hui, vous savez, c'est quand même inquiétant.
00:37:05 On parlait de la dette.
00:37:06 Vous savez combien ça représente pour chaque personne aujourd'hui en France ?
00:37:08 C'est 60 000 euros.
00:37:10 Vous, vous, vous, un enfant qui naît aujourd'hui, c'est 60 000 euros sur le dos.
00:37:15 Il faudrait que chacun donne cette somme, et on pourrait résoudre la dette.
00:37:19 Alors après, il y a des solutions pour résoudre la dette.
00:37:22 On n'est plus un pays de production.
00:37:25 C'est le vrai problème.
00:37:27 Notre déficit est énorme.
00:37:28 Ça, c'est les docteurs Folamour de la tertiarisation dans les années 80
00:37:31 qui nous ont dit, effectivement, nous, on conceptualisera des choses très, très sophistiquées.
00:37:35 Et puis, les Chinois feront des paires de chaussettes, comme disait l'autre.
00:37:38 D'abord, c'était extrêmement méprisant au plan économique,
00:37:40 parce que ces puissances émergentes ont développé leur marché intérieur.
00:37:43 Et ensuite, c'est nous qui nous retrouvons à la traîne,
00:37:45 parce qu'aujourd'hui, en Asie du Sud-Est, on fabrique des choses
00:37:47 en matière de numérique, de haute technologie,
00:37:49 que le monde entier leur envie.
00:37:50 Et pareil en Californie, alors que nous, en Europe,
00:37:52 on n'est même pas fichus d'avoir un moteur de recherche européen.
00:37:55 On nous parle d'un cloud souverain dans le matière du numérique depuis des années.
00:37:58 On n'en a toujours pas vu la couleur.
00:38:00 Donc, il y a aussi une promesse extraordinaire qui avait été faite par l'Union européenne,
00:38:04 qui n'est jamais arrivée à son terme.
00:38:06 Donc, c'est tragique.
00:38:07 Éric ?
00:38:08 Alors, juste, évidemment, la manne de la fraude sociale,
00:38:11 Gabriel Cluzel a raison, c'est un vrai sujet.
00:38:13 Là, vous avez vu que Gabriel Attal,
00:38:16 qui lorsqu'il était ministre des Budgets, avait lancé l'opération,
00:38:19 enfin, comme chaque ministre du Budget,
00:38:21 je vais récupérer de l'argent de la fraude fiscale et de la fraude sociale.
00:38:24 Bon, c'est 15 milliards, quand même.
00:38:25 Enfin, de recouvrement.
00:38:26 Oui, le recouvrement, ce n'est pas encore dans les caisses de l'État.
00:38:29 Mais la fraude sociale, c'est un vrai sujet,
00:38:32 pour ceux qui habitent en France et pour ceux qui bénéficient parfois de couverture sociale,
00:38:36 alors qu'ils habitent ailleurs.
00:38:38 Et puis, attendez, le sujet, quand même.
00:38:41 Évidemment que depuis 1974, on n'a plus de budget en équilibre.
00:38:44 Mais pardonnez-moi, l'accélération de la dette française,
00:38:47 on la doit à Emmanuel Macron.
00:38:48 C'est quand même son échec.
00:38:49 Pourquoi je dis ça ?
00:38:50 Vous parliez de chaussettes, mon cher Paul, à l'instant, chaussettes chinoises.
00:38:54 Mais en fait, on a fait du système du quoi qu'il en coûte,
00:38:57 un système comme le dit Gaëtan de Capelle dans le Figaro ce matin,
00:39:00 qui est devenu la façon de se financer,
00:39:02 puisque vous pouvez même vous faire rembourser le reprisage de vos chaussettes.
00:39:06 Donc en fait, l'État est partout.
00:39:08 L'État dépense de l'argent dans tous les sens
00:39:10 et avec des services publics qui se sont effondrés.
00:39:13 Avec des services publics qui se sont effondrés.
00:39:16 Parce que les Français payent beaucoup d'impôts,
00:39:17 on a une dette considérable
00:39:19 et on n'est plus capable de traiter des gens en urgence à l'hôpital.
00:39:22 Tout le monde dit que la dette qui a été créée à l'occasion du Covid,
00:39:27 tout le monde dit "bon ça oui, c'était normal".
00:39:29 Non, ça aussi, on aurait le droit d'en tirer l'inventaire.
00:39:32 Moi je suis désolée.
00:39:33 Par contre, les budgets militaires, on les a réduits
00:39:34 et aujourd'hui on se demande comment on va faire la guerre,
00:39:36 si on doit la faire.
00:39:37 Ça c'est aussi une chose...
00:39:39 Qui n'est pas du tout anodine dans la situation dans laquelle nous sommes.
00:39:42 On va en parler de la guerre dans quelques instants.
00:39:43 Tout d'abord, vos titres, cher Michael.
00:39:45 Plus d'un Français sur deux favorable à l'utilisation des statistiques ethniques
00:39:49 pour lutter contre la délinquance.
00:39:51 C'est ce que révèle notre dernier sondage CSA pour CNews,
00:39:54 Europe 1 et le JDD.
00:39:55 53% sont pour, 35% sont contre.
00:39:58 Plus de la moitié des pays observent une baisse de la fertilité,
00:40:01 résultat d'une étude parue dans la revue scientifique The Lancet.
00:40:04 C'est un phénomène mondial qui, selon cette étude, n'est pas prêt de s'arranger.
00:40:08 Et puis, année olympique oblige, le loto du patrimoine 2024
00:40:12 met l'accent sur le patrimoine sportif.
00:40:14 18 sites emblématiques sont sélectionnés pour cette 7e édition
00:40:17 qui se tiendra à la rentrée depuis son lancement.
00:40:19 Il a déjà permis d'en restaurer 860.
00:40:22 Bien, alors hier, nous en avons parlé,
00:40:25 puisque nous avons découvert la photo, c'était vers midi, je crois,
00:40:29 ou midi et quelques, donc on a vu les réactions sur les réseaux sociaux.
00:40:33 Et puis maintenant, c'est devenu une sorte de petit sujet politique.
00:40:36 Quand Emmanuel Macron fait de la boxe, vous allez revoir cette photo.
00:40:40 Mais ce qui m'a intéressée, c'est comment aussi les communicants,
00:40:43 si je puis dire, en parlent.
00:40:46 Je crois que tout le monde l'a vu.
00:40:48 Enfin, c'est celle-ci qui est la plus intéressante.
00:40:50 C'est un bel mondo.
00:40:52 Roco et ses frères.
00:40:54 Très bien, on va écouter, attention,
00:40:57 on va écouter monsieur Tapiro ce matin, dans la matinale.
00:41:03 Ecoutez ce qu'il dit.
00:41:05 D'abord, un, il fait de la boxe depuis longtemps.
00:41:09 Et il ne fait pas de la boxe comme ça pour une mise en scène,
00:41:11 donc ce n'est pas vrai.
00:41:12 Il en fait au moins deux fois par semaine.
00:41:14 Ça fait au moins deux, trois ans qu'il en fait, je peux vous le dire.
00:41:16 Et il est très assidu, premièrement.
00:41:18 Donc, c'est une vraie image d'un vrai boxeur qui s'entraîne.
00:41:21 Parce que même s'il est présent dans la République,
00:41:23 il a l'impression d'être du sport et il en fait beaucoup.
00:41:25 Deuxièmement, choisie de la moissonnière qui est vraiment...
00:41:28 - Qui est la photographe.
00:41:29 - Qui est la photographe, qui a l'habitude de faire ses photos prises sur le vif,
00:41:32 qui est vraiment la professionnelle, les instantanées de vie,
00:41:34 un peu comme Depardon à l'époque, pour les plus anciens.
00:41:36 Raymond Depardon.
00:41:37 Vous pensez vraiment qu'elle va s'amuser à gonfler un biceps ?
00:41:41 Certains aimeraient peut-être avoir des biceps comme le Président,
00:41:43 mais je peux vous garantir que ce n'est pas truqué.
00:41:46 - Je peux vous garantir que ce n'est pas truqué, bien.
00:41:48 Donc voilà, donc tact.
00:41:50 Je sais...
00:41:51 Moi, je suis beaucoup plus...
00:41:53 On doit être anormaux.
00:41:54 Moi, je suis plus rassurée par une photo quand je vois un Président sur un bureau.
00:41:57 Je trouve que là, c'est une vraie vitalité, une rigueur.
00:42:00 Et je suis contente.
00:42:01 Un peu comme ça, mais bon, ça ne doit pas être...
00:42:03 - Quand on prend des déclarations...
00:42:04 Moi, je dirais, quand on fait des déclarations solennelles
00:42:06 comme celles qui ont été faites par Emmanuel Macron il y a deux semaines
00:42:10 sur la possibilité d'envoyer des troupes en Ukraine,
00:42:13 qu'on est dans des sujets graves, etc.
00:42:15 On n'a pas besoin d'accompagner le geste, à mon sens,
00:42:18 par une photo expliquant de sa salle de sport.
00:42:21 Vous ne pouvez pas imaginer le général de Gaulle,
00:42:23 après le discours du 18 juin,
00:42:25 nous montrer en étant...
00:42:27 Regardez, je suis sérieux.
00:42:29 C'est le problème de la communication moderne.
00:42:31 C'est que...
00:42:32 Il y en a d'autres qui l'ont fait.
00:42:34 Certains ont rappelé Poutine à cheval, torse nu,
00:42:37 pour nous expliquer que...
00:42:40 Comment psychologiquement expliquer qu'il était...
00:42:43 - Viril. - ... quelqu'un de viril, voilà.
00:42:45 Et là, on sent qu'il y a un petit coup de mou quelque part,
00:42:48 et un petit manque de crédibilité,
00:42:50 et on va montrer le président en train de faire de l'exercice.
00:42:52 Je trouve ça un peu...
00:42:54 Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment...
00:42:57 D'abord, ça n'est pas nécessaire,
00:42:59 et pour moi, quelque part, ça contribue, malheureusement,
00:43:01 à dégrader la fonction présidentielle.
00:43:03 - Y aura-t-il un défenseur de la photo sur ce plateau ?
00:43:05 - Non, pas moi, en tout cas.
00:43:06 Non, il est vraiment, si vous voulez, fidèle à lui-même.
00:43:08 - Et je lui reproche pas de faire du sport.
00:43:10 - Il peut le faire sans bombarder ça sur les réseaux sociaux.
00:43:13 On fait tous parfois du sport sans le mettre sur les réseaux sociaux.
00:43:16 - Vous n'êtes pas président de la République.
00:43:18 - Mais pour ce qui est du président de la République...
00:43:20 - Par contre, vous, en voiture, vous mettez sur les réseaux sociaux.
00:43:22 Vous avez un bon brin de voix.
00:43:24 - C'est pour mes admiratrices.
00:43:26 N'insultez pas la clientèle.
00:43:28 - Jamais.
00:43:29 - Non, pour être plus sérieux...
00:43:31 - Vous y voyez vraiment des messages ?
00:43:33 - Moi, j'y vois un message...
00:43:35 - C'est générant.
00:43:36 C'est-à-dire que le problème, c'est qu'il n'en est pas à son coup d'essai.
00:43:38 Ce serait la première fois, peut-être, qu'on lui pardonnerait.
00:43:40 Là, le problème, c'est qu'il y a eu le sweatshirt,
00:43:42 quand il s'était mis en mode communication de crise.
00:43:44 Il y avait eu la série, façon série télé américaine,
00:43:47 pendant la présidentielle, où il était suivi.
00:43:49 Il regardait face caméra, etc., dans le vide.
00:43:51 Il y a quelque chose, si vous voulez, d'un peu grotesque là-dedans,
00:43:55 qui participe d'une forme de culte de la personnalité.
00:43:57 C'est-à-dire que quand Vladimir Poutine dompte je ne sais quel animal,
00:44:01 il est écrit "Tous au culte de la personnalité" en expliquant "Regardez ça, c'est le virilisme", etc.
00:44:05 Probablement qu'il dompte l'ours russe lui-même.
00:44:07 Mais là, le président de la République, ça procède exactement du même principe.
00:44:12 Sauf que c'est moins crédible de jouer le culte de la personnalité
00:44:15 quand derrière, vous avez sous-investi dans l'armée,
00:44:17 que vous avez abattu la souveraineté de la France, etc.
00:44:21 Je trouve qu'en tout cas, ce n'est pas crédible. Pardonnez-moi.
00:44:24 - Gabrielle ?
00:44:25 - Oui, de fait, beaucoup sur les réseaux sociaux se sont dit
00:44:28 qu'il était contaminé, qu'il y avait une forme de poutinisation d'Emmanuel Macron.
00:44:32 Alors, de la part de quelqu'un qui poutinise volontiers,
00:44:35 c'est vrai que ça avait un côté...
00:44:37 - Le poutineur poutine.
00:44:39 - Voilà, un côté intéressant.
00:44:41 Moi, ce qui m'a frappée, c'est que dans le même temps,
00:44:43 était publiée une autre photo sur les réseaux sociaux du président.
00:44:47 Parce que tout ça, ce n'est pas fait au hasard.
00:44:49 Ce n'est pas comme les photos qui sont prises par telle ou telle chaîne.
00:44:51 Là, quand on met sur les réseaux sociaux,
00:44:53 c'est que là, en l'occurrence, c'était sur les réseaux sociaux de la photographe.
00:44:56 Enfin, c'est maîtrisé.
00:44:58 Et là, la photo dont je vais vous parler, c'était sur les réseaux sociaux d'Emmanuel Macron.
00:45:01 Et on le voit serrer la main de cette personne, vous savez,
00:45:04 qui avait dit "il faut que vous calmez vos petits CRS".
00:45:08 On le voit serrer la main de cette personne.
00:45:10 - À Marseille.
00:45:11 - Par Delalémure. On voit bien le symbole.
00:45:13 Et avec cette légende "fraternité".
00:45:17 Alors, moi, je suis inquiète pour égalité et liberté, si c'est ça, la fraternité.
00:45:21 Et moi, si vous voulez, cette espèce de hargne puissante,
00:45:26 ce symbole viriliste, j'aurais plutôt aimé les voir...
00:45:29 - André Nouroussot sortait de ce corps.
00:45:31 - Non, non, mais moi, j'ai rien contre.
00:45:32 Au contraire, pourquoi pas faire montre de sa virilité.
00:45:36 - Qui a appris à la réagir ?
00:45:38 - Non, non, mais c'est pas...
00:45:39 Je fais juste, à la fin de ma phrase, c'est pas un défaut,
00:45:41 mais j'aurais aimé qu'il en fasse preuve à la Castellane,
00:45:43 plutôt que dans sa salle de sport.
00:45:47 - C'est probablement plus facile dans la salle de sport.
00:45:49 - C'est pas la c*te, hein ? Vous en voulez un autre ?
00:45:51 - Oui, je vais commencer gentiment.
00:45:53 Je pense qu'avec le nombre de soucis que le président de la République a,
00:45:56 crise financière, crise sécuritaire, crise ethnique, fracture de la société,
00:46:00 il a besoin de se défouler.
00:46:01 Vous voyez, il a besoin de se défouler, et bon, voilà.
00:46:03 Maintenant, pour le reste, j'ai du mal à comprendre cette photo, si vous voulez.
00:46:08 Enfin, dans la séquence qu'on vit aujourd'hui,
00:46:11 il veut nous montrer quoi ?
00:46:12 Que c'est un président guerrier, que c'est un chef de guerre.
00:46:15 Il conne qui, là, en fait ? Il conne qui ? Il conne quoi ?
00:46:18 Alors ses opposants diront qu'il conne la France, vous voyez ?
00:46:20 Mais je ne vois pas ce que cette photo vient faire dans la séquence actuelle.
00:46:23 - On va profiter d'une petite minute de pause pour y réfléchir.
00:46:26 - Il faudrait demander au photographe de venir nous expliquer ce qu'elle a voulu montrer.
00:46:29 - Mais vous, il faudrait dire, qui est une photographe par ailleurs de talent ?
00:46:31 - Bien sûr.
00:46:32 - Ce n'est pas elle qui décide de publier.
00:46:33 - Non.
00:46:34 - Voilà. Il va marquer une pause.
00:46:35 On reviendra auprès de ses établissements et de ses élèves
00:46:38 qui ont été choqués, évidemment, par ces menaces et ces vidéos qui ont été envoyées.
00:46:42 Nous parlerons de ce qu'a dit Bernard-Henri Lévy avec cette phrase, quand même.
00:46:45 Il a dit que le 7 octobre devenait un détail de l'histoire.
00:46:49 Et puis il dénonce, il se désole de la solitude d'Israël.
00:46:52 Alors, solitude… Est-ce qu'Israël est laissé à sa solitude ?
00:46:55 Ou est-ce que, justement, Israël s'isole de plus en plus ?
00:46:58 On en parlera. Beaucoup de sujets. A tout de suite.
00:47:01 Merci d'être avec nous.
00:47:06 La seconde partie de Midi News.
00:47:08 Nous reviendrons sur ces lycées sous surveillance après l'envoi de menaces
00:47:12 avec des vidéos très graves de décapitation, chocs et émoi,
00:47:16 évidemment, du personnel éducatif et de ses élèves.
00:47:20 Et puis nous reviendrons à Marseille.
00:47:22 Vous savez, CNews fait le suivi après l'opération Place Net.
00:47:25 Et malheureusement, ce sont plutôt les dealers qui sont dans la place.
00:47:27 Vous verrez, des messages, des boucles Télégramme où les trafiquants
00:47:31 s'excusent de la gêne occasionnée par la visite du président
00:47:35 et donnent rendez-vous à leurs consommateurs avec aussi des prix, des remises.
00:47:40 La gêne occasionnée, on en reparlera. Mais tout d'abord, Place au Journal.
00:47:43 Rebonjour à vous, cher Michael.
00:47:44 Rebonjour, Sonia. Bonjour à tous.
00:47:46 Sécurité renforcée dans plusieurs établissements scolaires.
00:47:49 Depuis ce matin, une mesure mise en place après que des élèves aient reçu
00:47:53 un mail de menace sur leur messagerie Ecole Directe.
00:47:56 Un mail accompagné d'une vidéo de décapitation.
00:47:59 Nous irons dans un instant à l'institution Providence,
00:48:02 un lycée privé de Saint-Malo qui fait partie des établissements visés.
00:48:06 Dans l'actualité également, le déficit public devrait dépasser les 5% du PIB en 2023,
00:48:13 annonce de Thomas Cazenave, le ministre délégué aux comptes publics.
00:48:16 Un déficit supérieur donc à l'objectif de 4,9% fixé par le gouvernement.
00:48:21 Écoutez, il était l'invité de nos confrères de France Info.
00:48:25 On a constaté notamment fin d'année le ralentissement économique.
00:48:28 Qui dit ralentissement économique, moins de croissance, dit moins de rentrée fiscale,
00:48:33 moins d'impôts sur les sociétés, moins de TVA, moins de cotisations sociales.
00:48:38 Donc on le sait, le déficit sera plus élevé que prévu en raison de ce nouveau contexte.
00:48:44 Il faut que les Français comprennent bien qu'il se joue quelque chose aujourd'hui
00:48:50 sur le plan international avec les crises géopolitiques et l'impact de la guerre.
00:48:54 En Ukraine, il y a eu un gros impact sur les prix de l'énergie par exemple,
00:48:58 sur l'activité économique de nos voisins.
00:49:00 Ça sera supérieur à 5%. Encore une fois, c'est l'INSEE qui publiera la semaine prochaine.
00:49:06 Emmanuel Macron encore en déplacement.
00:49:08 Le président de la République est aujourd'hui à Bruxelles.
00:49:11 Ce matin, il participait au premier sommet sur l'énergie nucléaire.
00:49:15 Vous le voyez en compagnie d'une vingtaine de chefs d'État ou de gouvernement
00:49:19 avant le Conseil européen de cet après-midi.
00:49:23 Et puis Washington appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza.
00:49:26 Cessez-le-feu qui devra, souligne Antony Blinken, être assorti de la libération des otages.
00:49:31 Le chef de la diplomatie américaine était en Arabie saoudite.
00:49:34 Vous le voyez, il est aujourd'hui en Égypte pour tenter de faire avancer les pourparlers.
00:49:39 Je vous propose de l'écouter.
00:49:41 Les choses se rapprochent. Je pense que les écarts se réduisent et qu'un accord est tout à fait possible.
00:49:47 Nous avons travaillé très dur avec le Qatar, l'Égypte et Israël
00:49:50 pour mettre sur la table une proposition solide, ce que nous avons fait.
00:49:54 Le Hamas ne l'a pas accepté. Il est revenu avec d'autres demandes, d'autres exigences.
00:49:59 Les négociateurs y travaillent en ce moment même.
00:50:02 Et voilà, Sonia, ce qu'il fallait donc retenir de l'actualité à 13h sur CNews.
00:50:08 La suite des débats à présent en compagnie de vos invités.
00:50:11 Effectivement, et on accueille Alain Morel. Bonjour à vous.
00:50:13 Bonjour.
00:50:14 Merci d'être là, secrétaire général adjoint du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure.
00:50:19 On va revenir à Marseille avec vous, monsieur Morel, et nos équipes sur place.
00:50:23 Alors, je l'ai dit, c'est une situation qui attriste tout le monde.
00:50:27 On voit des dealers, des trafiquants qui narguent les policiers et l'autorité de l'État.
00:50:31 Mais tout d'abord, restons sur ces menaces qui sont prises très au sérieux auprès d'établissements
00:50:36 reçus par des élèves. Rendez-vous compte.
00:50:38 Vous recevez un mail sur un site éducatif, vous ouvrez.
00:50:41 C'est une vidéo terrible, horrible de décapitation.
00:50:44 Nous sommes allés auprès de ces jeunes, notamment c'est Mickaël Chailloux
00:50:47 qui s'est rendu à l'institution Providence, lycée privé de Saint-Malo.
00:50:51 Un de ces 40 établissements qui a été visé et ciblé.
00:50:55 7h45, rentrée des classes dans une atmosphère plus tendue que d'habitude
00:51:00 devant l'institution Providence de Saint-Malo.
00:51:03 Le mail est arrivé hier à 15h21.
00:51:05 Seules 60 personnes l'ont reçu, des élèves, des parents, des personnels.
00:51:09 Mais avec les réseaux sociaux, il a vite fait le tour des milles scolaires de l'établissement.
00:51:14 Le plus choquant, c'est la vidéo en pièce jointe.
00:51:16 C'est des gens qui décapitent une autre personne et qui jouent avec ces organes.
00:51:22 Donc c'est pas très beau à voir.
00:51:23 Là, on a notre directeur qui est juste là-bas et puis on a les forces de l'ordre aussi.
00:51:27 Donc je me sens en sécurité quand même aujourd'hui.
00:51:30 Seuls quelques parents ont décidé de ne pas scolariser leur enfant ce jour.
00:51:34 C'est inquiétant de recevoir ce genre de mail de plus en plus. Vraiment.
00:51:38 C'est sûrement un canular de très mauvais goût.
00:51:44 Et puis moi je pense qu'il ne faut pas céder à la terreur, il faut continuer à vivre.
00:51:48 Des adultes seront disponibles toute la journée pour entendre les élèves qui en ressentent le besoin.
00:51:53 La direction du lycée se veut rassurante.
00:51:55 C'est un piratage qui s'est passé sous forme de hameçonnage.
00:51:59 C'est-à-dire que sur Internet, des personnes totalement malveillantes ont réussi à récupérer d'une manière ou d'une autre les identifiants de l'un ou l'autre élève.
00:52:11 Le chef d'établissement a prévu de déposer plainte dès aujourd'hui.
00:52:15 Alors canular ou menace sérieuse ? Dans tous les cas, les élèves sont choqués.
00:52:19 Et puis les renseignements et les forces de l'ordre prennent au sérieux évidemment ces menaces.
00:52:23 Écoutons l'analyse du spécialiste Claude Moniquet, interviewé dans La Matinale.
00:52:28 Il faut toujours être très prudent quand on parle de terrorisme et de menaces.
00:52:31 Mais c'est une menace qui semble très peu crédible.
00:52:34 D'une part à cause du vocabulaire utilisé, des termes utilisés, mais aussi de la manière dont cette menace a été proférée.
00:52:41 Donc on met en face de quelqu'un qui manie quelques concepts qui sont assez classiques, mais qui les manie mal.
00:52:47 Donc on est probablement sur un petit milieu qui n'a rien à voir a priori avec le terrorisme.
00:52:52 Il y aurait évidemment une piste qui serait celle de la déstabilisation venue d'un État.
00:52:56 On peut penser par exemple à la Russie qui ces derniers temps, d'une part a menacé, pardon, a multiplié les manœuvres contre la France.
00:53:06 On pense par exemple à la fameuse attaque, la cyberattaque massive sur les sites gouvernementaux il y a deux semaines.
00:53:14 Mais c'est assez peu professionnel et ça ne porte pas vraiment la marque typique des Russes.
00:53:20 Mais c'est une possibilité qu'on ne peut pas exclure.
00:53:23 Mais quelle que soit la nature ou l'origine de ces mails, à la morale, ce qui nous interpelle, c'est de voir,
00:53:31 mais fort heureusement parce que les élèves sont rassurés par la présence des policiers,
00:53:34 dans votre souvenir et votre expérience et votre parcours et votre carrière,
00:53:37 est-ce que vous avez déjà vécu un tel moment où quand même beaucoup de forces de l'ordre sont déployées pour surveiller,
00:53:43 pour mettre sous protection des établissements ?
00:53:45 On a toujours été très attentifs à la présence de la police dans les établissements.
00:53:49 Il ne s'agit pas justement d'effrayer, il s'agit de tenir compte du public qui fréquente les établissements scolaires,
00:53:55 enfants, adolescents, jeunes majeurs.
00:53:58 Donc on a toujours cette prudence particulière-là.
00:54:00 Sur cette affaire, on a deux enjeux majeurs pour la police nationale,
00:54:03 la protection des établissements scolaires et la cybersécurité.
00:54:06 Donc une enquête est en cours, bien évidemment,
00:54:08 qui visera à déterminer l'ampleur de cette cybersécurité qui a pu être atteinte via ce réseau,
00:54:16 qui est un réseau interne de l'éducation nationale.
00:54:20 Et puis d'un autre côté, voir la teneur du message.
00:54:23 Est-ce que c'est une simple menace ? Est-ce que c'est une déstabilisation ?
00:54:27 L'enquête est en cours, on ne néglige rien, on protège l'établissement
00:54:31 et on travaille sur la cybersécurité qui aujourd'hui est un enjeu réel et sur lequel on est beaucoup mobilisés.
00:54:37 On va rester, comme vous l'êtes, extrêmement prudents.
00:54:41 C'est vrai, on a rappelé tout à l'heure, Gabriel Cluzel, si on voit les dernières semaines,
00:54:46 tout ce qui s'est passé, alors je n'ose pas les qualifier parce qu'il y a des événements
00:54:49 qui sont plus ou moins graves, même très graves, avec ce qui s'est passé dans ce lycée
00:54:53 par rapport à cette principale de collège, mais c'est vrai, à chaque fois,
00:54:58 l'école est au cœur de l'actualité et malheureusement pour des événements soit dramatiques,
00:55:02 soit très inquiétants, etc.
00:55:04 Est-ce que malheureusement, ça devient aujourd'hui presque une focale dans notre société
00:55:08 où tout s'y passe, un miroir de notre société ?
00:55:11 Oui, on a l'impression que l'école concentre tous nos maux, ce qui est très contrariant
00:55:17 parce que l'école, a priori, c'est notre avenir.
00:55:19 C'est là où se construisent, pas seulement, puisque c'est en premier lieu le cadre familial,
00:55:24 mais où se construisent et s'instruisent les futurs Français.
00:55:29 Donc c'est proprement terrifiant de voir qu'il est la proie de tous les combats
00:55:35 auxquels la France fait face.
00:55:37 Cette lettre n'aurait pas la même portée s'il n'y avait pas ce contexte d'ailleurs.
00:55:43 Pourquoi, dans la direction que les parents d'élèves prennent cela au sérieux,
00:55:48 c'est parce qu'évidemment, en arrière-fond, il y a Samuel Paty, il y a Dominique Bernard,
00:55:54 il y a ce proviseur menacé avec un couteau.
00:55:57 Donc on sait que ce n'est pas une menace extravagante, si j'ose dire.
00:56:01 C'est quelque chose qui pourrait arriver.
00:56:03 On fait tout pour que ça n'arrive pas, mais ça pourrait arriver.
00:56:06 Ce qui me frappe, c'est d'entendre que certains parents n'ont pas mis leurs enfants.
00:56:09 Ce sont les enfants, les élèves, les écoliers qui vont finir par être exclus,
00:56:17 par s'auto-exclure, c'est une forme, on parle d'auto-censure des professeurs,
00:56:21 mais il peut y avoir une auto-censure aussi de la part des élèves, des parents,
00:56:25 qui disent "moi je ne veux plus mettre mes enfants dans cette école,
00:56:28 parce que franchement j'ai très peur".
00:56:30 Et on ne voit pas très bien l'issue, parce qu'il faudrait mettre une voiture de policier,
00:56:35 voire plus, devant chaque école.
00:56:37 Vous savez, on l'avait évolué à l'école.
00:56:39 Moi quand j'étais enfant, il n'y avait pas de barrière,
00:56:42 comme il y en a aujourd'hui pour éviter les attentats, etc.
00:56:45 Et on voit que commence à s'empiler un certain nombre de dispositions
00:56:49 qui font de l'école une forteresse, une citadelle,
00:56:51 et ça je trouve ça extrêmement emblématique.
00:56:53 D'ailleurs, Alain Dorat, quels sont les établissements, les lieux,
00:56:56 les institutions les plus surveillées aujourd'hui, ces derniers temps ?
00:56:59 Ça a été beaucoup des lieux de culte, et en particulier évidemment
00:57:03 les lieux de culte pour les Français de confession juive.
00:57:06 Mais est-ce que les écoles aujourd'hui rentrent dans ces catégories
00:57:09 de lieux extrêmement surveillés ?
00:57:10 En tout cas, il y a une attention particulière.
00:57:12 On ne prend pas à la légère un message qui viendrait d'une école.
00:57:15 Donc immédiatement, il y a des consignes,
00:57:18 et une patrouille qui est à proximité se rend sans délai
00:57:21 pour aller voir ce qu'il en est, et prendre les mesures qui sont nécessaires.
00:57:26 Et du point de vue de la cyberattaque, on verra,
00:57:28 parce que pour ceux qui sont allés voir, c'est aussi notre cas,
00:57:32 non pas les vidéos, mais le message.
00:57:35 Aucune faute d'orthographe, des mots, je trouve très bien,
00:57:38 choisis, pesés et sous-pesés en réalité dans le mail.
00:57:41 Néanmoins, je trouverais quand même un petit émeute,
00:57:44 je suivrais ce que disait Claude Moniquier,
00:57:46 il connaît bien ces milieux djihadistes, et moi je les ai aussi étudiés.
00:57:51 Dans la phraseologie, il y a quelque chose qui ne colle pas,
00:57:56 c'est-à-dire qui, du coup, perd en crédibilité.
00:57:59 En même temps, une personne décidée à agir toute seule avec un couteau
00:58:04 au nom du djihad, on l'a vu, et ça peut très bien être le cas dans une école.
00:58:08 Ça, la menace, elle est là.
00:58:10 Maintenant, être rattaché à une idéologie djihadiste
00:58:13 ou à un groupe djihadiste "sérieux", je n'y crois pas.
00:58:17 - On va attendre peut-être...
00:58:20 - Juste un mot pour réagir sur la sécurisation des écoles.
00:58:23 J'entends dire parfois, ça et là, que l'école doit être un sanctuaire
00:58:26 en termes de sécurité.
00:58:28 Moi, je pense que la France devrait être un sanctuaire face à l'insécurité.
00:58:31 Et qu'il n'y a pas que les écoles, vous le rappeliez,
00:58:33 les lieux de culte pour nos compatriotes de confession juive,
00:58:35 les églises catholiques, parfois.
00:58:36 - J'ai peur que ça devienne une habitude qui habite.
00:58:38 - On questionne même la sécurité des hôpitaux.
00:58:40 On dit "mais on rentre dans un hôpital comme dans un moulin".
00:58:42 Et puis, à la fin, les gens pensent aussi à leur sécurité privée.
00:58:45 On met des digicodes, des interphones, des barreaux aux fenêtres.
00:58:47 Donc, en fait, tous les lieux dans lesquels nous pouvons interagir en sociabilité,
00:58:52 les lieux où nous avons notre famille, les lieux où nous mettons nos enfants à l'école,
00:58:55 sont sujets à des attaques de la part de nos ennemis.
00:58:57 Pour une simple et bonne raison, la France n'est plus, je le redis, un sanctuaire face à nos ennemis.
00:59:02 Et c'est par là qu'on devra en commencer. C'est la sécurisation de la France.
00:59:05 - Vous avez raison. On va continuer à en parler.
00:59:07 Je voudrais qu'on revienne à Marseille, avec les suites de l'opération Place Nette.
00:59:11 C'est vrai que l'expression a été beaucoup moquée,
00:59:13 mais là, je parle d'un point de vue de la communication politique.
00:59:16 Nous avons fait le suivi nous-mêmes.
00:59:18 On a été interpellé par des boucles télégrammes,
00:59:22 où on voit la plupart des trafiquants, des dealers,
00:59:26 qui s'excusent en réalité de la gêne qui a été occasionnée suite aux déplacements du président de la République.
00:59:32 On va voir peut-être aussi une image de la préfecture de police qui affirme que pied à pied,
00:59:38 regardez, attendez, je chausse mes lunettes rapidement,
00:59:41 à la cité de la Castellane, les opérations Place Nette XXL se poursuivent quotidiennement,
00:59:45 de jour comme de nuit, la police empêche les trafics, cela continuera.
00:59:49 On a l'impression que c'est vraiment presque...
00:59:51 Pardonnez-moi, chacun se renvoie à la balle.
00:59:53 Il y a les boucles télégrammes d'un côté, avec des prix qui sont faits parce qu'il y a eu une gêne occasionnée.
00:59:58 Et puis, la préfecture dit "mais regardez, on y est".
01:00:02 Oui, bien sûr, on est en réaction.
01:00:04 C'est pied à pied ?
01:00:05 C'est pied à pied, mais c'est...
01:00:06 Mètre par mètre, en presque ?
01:00:07 Mètre par mètre, mais c'est une opération qui est toute récente, qui vient de se mettre en œuvre.
01:00:12 Donc forcément, elle génère des réactions. Les boucles télégrammes, Snapchat,
01:00:16 on constate une ubérisation de toute façon du trafic de stupéfiants,
01:00:20 avec des consommateurs qui ont de plus en plus peur d'aller dans les cités pour aller se servir,
01:00:26 pour aller acheter, et on a des livreurs qui viennent sur commande, sur Snapchat, sur Uber,
01:00:32 pour pouvoir se procurer leurs produits stupéfiants.
01:00:35 Donc ça, c'est une réalité. Ce mode de communication est installé.
01:00:39 Ce mode de communication est installé. Ils partent des cités, ils partent des quartiers,
01:00:43 ils partent des prisons, parce que dans les prisons,
01:00:45 elles sont complètement perméables aux commanditaires de ces trafics de stupéfiants
01:00:51 qui donnent leurs ordres, donnent leurs consignes, qui sont parfois mortifères.
01:00:56 Tout se poursuit normalement.
01:00:57 Tout se poursuit pas normalement. On est au départ d'une opération.
01:01:00 On a un impératif, tenir ces cités et empêcher la marseillisation des villes françaises,
01:01:08 parce qu'on parle de Marseille aujourd'hui.
01:01:10 Marseille, Avignon, Nîmes, Dijon, Nantes, Rennes, tout ça, c'est des territoires à prendre.
01:01:17 C'est des parts de marché.
01:01:18 Donc il est important et nécessaire de s'attaquer à toutes les dimensions du narcotrafic,
01:01:24 que ce soit en termes de consommation, que ce soit en termes de vente, de deal,
01:01:29 et que ce soit en termes d'importation et de coopération internationale.
01:01:33 Il y a bien une dimension de conquête territoriale que vous soulignez, évidemment.
01:01:35 Tout à fait.
01:01:36 On va continuer à en parler. On va être sur place avec notre équipe.
01:01:39 Mais tout d'abord, les titres avec vous, Michael.
01:01:41 Un projet d'attentat a été déjoué contre une église.
01:01:43 Un homme de 62 ans a été interpellé au début du mois en région parisienne.
01:01:47 Il a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroristes.
01:01:50 Évacuation en urgence des ressortissants américains d'Haïti.
01:01:53 Face à l'embrasement de l'île, des hélicoptères font la navette actuellement
01:01:57 entre la capitale Port-au-Prince et Saint-Domingue, en République dominicaine.
01:02:01 Et puis, plus de la moitié des pays observent une baisse de la fertilité,
01:02:04 résultat d'une étude parue dans la revue scientifique The Lancet.
01:02:07 Un phénomène mondial, selon cette étude, qui n'est pas prêt de s'arranger.
01:02:11 Notre équipe sur place à Marseille, et malgré la présence en nombre de bleus
01:02:16 dans les rues, dans les quartiers, dans les cités, vous allez voir que le business,
01:02:20 entre guillemets, parce que c'est aussi l'hyperviolence, attention, aussi,
01:02:23 et puis la vie des habitants qui est empêchée derrière tout cela.
01:02:26 Notre équipe est sur place. Régine Delfour, Stéphanie Rouquier, Tony Pitaro.
01:02:31 Nous ne lâcherons rien, c'est ce qu'a affirmé hier le préfet de police des Bouches-du-Rhône.
01:02:36 Avec l'opération Place Nette XXL, 750 policiers et gendarmes sont déployés
01:02:42 dans les quartiers sensibles de Marseille, notamment dans la cité de la Castellane.
01:02:46 Certains ont vu des individus revenir, ont pu penser que des dealers revenaient.
01:02:52 Nous sommes là, nous sommes là, les policiers CRS, les policiers de la sécurité publique
01:02:59 sont là en présence en permanence, et la nuit, nous avons aussi nos équipages civils.
01:03:02 Aucun répit n'est donc laissé aux dealers.
01:03:05 Pourtant, Spanish, un jeune dealer de 16 ans, ne semble pas très préoccupé par cette présence policière.
01:03:13 Si, je peux travailler, c'est un voyeur.
01:03:15 Il dit vivre en foyer et avoir besoin d'argent.
01:03:18 Je vends, je guette, je fais tout.
01:03:22 Je sais que c'est pas bien, mais c'est le moyen pour gagner des sous.
01:03:25 Après, il y en a d'autres, je sais.
01:03:27 Un trafic qui lui rapporte une somme conséquente.
01:03:31 Entre 500 et 150 jours.
01:03:34 Selon les autorités, les différents points de deal de la cité rapporteraient entre 50 et 80 000 euros par jour.
01:03:41 C'est le rocher de Sisyphe.
01:03:44 Ce qui nous avait beaucoup interpellé, Gabriel était avec moi sur ce plateau en direct lors de la visite du président Emmanuel Macron,
01:03:50 c'est que les questions, il y a eu beaucoup de questions de Gaza, de l'Ukraine, portaient peu sur les trafics de drogue.
01:03:55 On ne dit pas du tout que ce n'est pas une inquiétude.
01:03:58 Avec ce qui s'est passé à Marseille, notamment avec la jeune Sokhaina, ça a été terrible.
01:04:02 C'est tous les jours vraiment des vies empêchées, parfois, pour le droit à la sécurité.
01:04:08 Mais ça nous a interpellés.
01:04:09 C'est-à-dire que les habitants ne demandent pas davantage quand ils ont le président de la République en face, justement, à la fin de ces trafics.
01:04:14 Comment vous l'analysez, Alain Morel ?
01:04:16 Écoutez, moi, ce que je vois et en tout cas ce qu'on ressent en tant que policier, c'est que la peur règne dans ces quartiers.
01:04:25 Et la peur règne dans des quartiers qui sont avec une population qui est déjà fragilisée, précarisée.
01:04:31 Et que si on ne fait rien dans ces quartiers, la peur continuera à exister, à s'installer.
01:04:36 Les balles perdues tuent.
01:04:38 Le tissu social est délité dans ces quartiers.
01:04:42 C'est une gangrène, une gangrène qui tue, qui tue des innocents.
01:04:46 Vous le disiez, la jeune Sokhaina, mais j'ai fait un petit peu le point, j'ai regardé sur les deux derniers mois,
01:04:52 le nombre de balles perdues dans les quartiers, et pas qu'à Marseille.
01:04:57 Par exemple, à Nantes, je discutais avec un collègue du laboratoire de police scientifique de Paris,
01:05:02 qui me disait, grosso modo, on intervient autant à Nantes qu'à Marseille sur les découvertes d'armes,
01:05:06 sur l'exploitation des traces et indices concernant l'utilisation des armes.
01:05:10 Donc c'est un phénomène global qui touche ces quartiers.
01:05:14 Quant au refus d'empêcher les refus d'empêcher les refus d'empêcher dans les quartiers,
01:05:17 c'est ces jeunes qui sont exposés à des voitures folles, à des scooters fous.
01:05:22 J'ai une question peut-être qu'elle peut déranger, mais je me dis, si vraiment,
01:05:27 si vraiment il fallait faire la guerre, comme on dit, à ces trafics, et tout perturber,
01:05:31 perturber tout le système, même pas un pied dans la Formule 1, c'est-à-dire tout perturber,
01:05:35 avec ce stock d'armes disponibles, ce serait quand même presque une guerre qui nous serait aussi déclarée.
01:05:42 Qui a intérêt à ça ?
01:05:44 Je pense que d'abord, les dealers n'ont pas intérêt à la guerre, ils n'ont pas intérêt à avoir leur business perturbé.
01:05:50 On le voit avec la visite d'Emmanuel Macron, où ils vont se targuer.
01:05:54 Alors il y a un côté communicationnel, évidemment.
01:05:56 D'un côté, vous avez l'opération XXL qu'on annonce, le président qui se déplace.
01:06:01 Et puis de l'autre côté, vous avez des dealers qui disent, à l'intention de leur consommateur,
01:06:05 comme une entreprise, et je pense justement, j'ai utilisé le mot entreprise,
01:06:10 je pense qu'on ne regarde pas assez le trafic de drogue, justement, d'un point de vue business.
01:06:15 Et d'un point de vue business, il faut savoir que ce qui a explosé, c'est effectivement la consommation.
01:06:20 Il y a de plus en plus de gens qui consomment des stupéfiants en France depuis quelques années.
01:06:25 Mais également, la proportion, aujourd'hui on est à 3,5 milliards de revenus pour le trafic de drogue en France.
01:06:33 C'est colossal.
01:06:35 Et que tant qu'on n'aura pas, c'est-à-dire qu'on a l'impression que d'un côté, du côté des policiers,
01:06:40 on a des moyens qui, somme toute, restent limités.
01:06:43 Et de l'autre côté, on a des gens qui sont capables de se payer des tueurs à gage,
01:06:48 d'avoir une base arrière un peu partout, voire d'avoir des chefs qui résident à Dubaï
01:06:55 et dans un luxe pas possible, ou qu'on ne connaît pas, ou qui finalement arrivent à échapper à la justice.
01:07:01 Et ce qui est incroyable, c'est que ce business, il régente et il ordonne tous ces quartiers.
01:07:07 Quand vous dites "les gens ne viennent pas se plaindre des dealers", en effet, c'est parce qu'ils ont peur.
01:07:12 Pourquoi ? Parce qu'ils vont retourner dans le quartier tout simplement, et qu'eux, ils n'ont pas intérêt à...
01:07:17 Une grande partie, une grande partie a peur, et peut-être une minorité y a intérêt.
01:07:21 Oui, y a intérêt, bien sûr, parce que c'est pour eux.
01:07:25 Parce que ces jeunes gens ont des familles et que l'argent profite à une partie.
01:07:29 Bien sûr, et puis il y a aussi le fait, et ça c'est le grand non-dit des dernières années,
01:07:35 c'est qu'on a quand même parfois laissé un peu ce trafic de drogue,
01:07:39 parce qu'on ne pouvait pas offrir des emplois aux gens qui sont dans ces quartiers.
01:07:44 Et quelque part, ça s'est engrainé comme ça.
01:07:47 Pardonnez-moi, un des habitants dit à Emmanuel Macron, et il est sur un autre sujet,
01:07:51 il dit "attention pour Gaza, parce que ça peut faire déborder les banlieues",
01:07:56 mais est-ce qu'aussi mettre un vrai et un très grand coup de pied,
01:07:59 je ne parle pas de la police, mais c'est vraiment politiquement dans la fourmilière,
01:08:03 est-ce que ça ne fait pas déborder aussi, c'est même pas les banlieues que j'assume,
01:08:07 c'est pas comme ça, mais certaines zones, des cités...
01:08:09 Vous avez certains groupes qui effectivement sont en mesure à la fois de se procurer des armes et de s'en servir.
01:08:14 Le président de la République en privé, ça a été relevé par un certain nombre de journalistes,
01:08:18 et même par, je crois que c'était Jordan Bardella qui en avait parlé avec le président de la République,
01:08:21 qui révélait qu'Emmanuel Macron avait peur, il disait "je ne veux pas, si je fais ça c'est la guerre civile",
01:08:25 en parlant de certaines choses.
01:08:26 Il n'est pas le seul, avant lui, après lui...
01:08:28 Quand il ne se rend pas par exemple à la marche sur l'antisémitisme, c'est parce qu'il a peur de choisir un camp.
01:08:33 Donc le conflit israélo-palestinien vient cristalliser des antagonismes très profonds dans notre société,
01:08:38 dont a parfaitement conscience le président de la République,
01:08:41 et le trafic de drogue fait partie de ces antagonismes, finance une partie de ces antagonismes.
01:08:46 Et dès lors, si jamais le président de la République veut vraiment s'y attaquer,
01:08:49 parce que quand on en parle souvent, vous avez souvent le général Bertrand Cavalier ici,
01:08:52 il y a des gendarmes de haut niveau comme lui qui savent très bien
01:08:54 comment est-ce qu'on pourrait reprendre ces quartiers, ces territoires perdus de la République.
01:08:57 Le problème c'est qu'une telle opération policière ou gendarmerie,
01:09:00 effectivement vous mettez le feu aux poudres,
01:09:02 et après vous risquez d'avoir des ripostes qui peuvent être très très dangereuses et très très rudes.
01:09:06 Donc le président de la République a peur.
01:09:08 Vous nous le direz dans quelques instants, on va marquer une pause.
01:09:11 On reviendra aussi sur ce qu'a dit Alain Bauer justement sur la situation à Marseille.
01:09:16 Beaucoup évoquent parfois le rôle de l'armée pour avoir eu des militaires.
01:09:21 Jamais ils ne pensent à ça, et ils disent au contraire, jamais nous ferons ça d'abord aux policiers,
01:09:26 et ce n'est pas notre rôle.
01:09:27 Est-ce qu'il faut en finir avec ce vœu ou ce fantasme de militaires dans certaines rues ?
01:09:34 Ce n'est pas leur rôle pour le moment.
01:09:37 Si on décidait d'une loi d'exception d'un état particulier lié à une menace,
01:09:44 on les utiliserait peut-être.
01:09:46 Ce n'est pas leur rôle, ce n'est pas leur formation.
01:09:48 Et quand on prend par exemple, alors là on parle de sécuriser les quartiers,
01:09:53 d'aller au contact des gens armés, etc.
01:09:56 Quand on prend du service d'ordre, du maintien de l'ordre,
01:09:59 vous pouvez regarder dans les différents pays,
01:10:01 dès que l'armée est sur le maintien de l'ordre,
01:10:04 la répression du maintien de l'ordre qui dérape est beaucoup plus difficile à gérer
01:10:11 par l'armée qui n'en a pas l'habitude que par la police nationale.
01:10:15 Chacun a ses missions.
01:10:16 Faut retourner dans une pause et on revient évidemment avec vos analyses respectives.
01:10:19 A tout de suite.
01:10:20 Dans quelques instants, nous parlerons d'Israël de plus en plus isolé sur la scène internationale.
01:10:29 Les Etats-Unis qui demandent à leur tour un cessez-le-feu immédiat.
01:10:32 Mais tout d'abord, les titres, Michael.
01:10:34 Le déficit public devrait dépasser les 5% du PIB.
01:10:38 En 2023, annonce de Thomas Cazenave, le ministre délégué au compte public,
01:10:42 pour rappel, l'objectif fixé par le gouvernement était de 4,9%.
01:10:46 Journée noire dans les transports parisiens.
01:10:48 Le 4 avril, la CGTR ATP appelle à un mouvement social.
01:10:51 Il réclame le versement dès les prochains mois d'augmentation de salaires négociés avec la direction.
01:10:57 Et puis, Volodymyr Zelensky lance un nouvel appel à l'aide.
01:11:00 Il réclame à l'Occident un renforcement de ses systèmes antiaériens.
01:11:03 Une demande qui intervient quelques heures seulement avant le sommet européen de cet après-midi.
01:11:07 Je voudrais simplement vous montrer cette vidéo avant d'évoquer Israël.
01:11:12 L'expression "refus d'obtempérer" est passée maintenant dans le langage courant.
01:11:15 Mais il faut se rendre compte de ce que ça représente un refus d'obtempérer.
01:11:18 Ce que ça représente comme danger d'abord pour les passants, évidemment, pour les policiers eux-mêmes.
01:11:24 Pour la personne qui refuse d'obtempérer, d'obéir, évidemment.
01:11:30 Cette vidéo a été tournée à Melun. Regardez.
01:11:33 "Ça roule assez fort, ça double n'importe comment. On est sur la D619, route nationale, à hauteur de Dimoges-Fourche.
01:11:45 Rond-point sans interdit. Ça s'est retourné sur le rond-point D619.
01:11:54 Chopez-le, chopez-le, chopez-le.
01:11:57 Bouge pas, bouge pas, bouge pas ! Tu bouges pas, tu montes tes mains, montes tes mains !
01:12:12 C'est vrai que c'est saisissant. On voit les risques, là.
01:12:15 C'est une vidéo qui est vraiment différente.
01:12:17 Mais on voulait la montrer parce que quand on dit "refus d'obtempérer", c'est maintenant tellement malheureusement courant
01:12:21 qu'on a l'impression que c'est juste un sifflet, un policier et puis la personne qui continue son chemin.
01:12:25 Non, c'est ça aussi un refus d'obtempérer.
01:12:27 C'est ça un refus d'obtempérer. Un refus d'obtempérer, c'est aussi la mise en danger de la vie d'autrui,
01:12:32 que ce soit des usagers de la route, des piétons, que ce soit des policiers.
01:12:36 L'Observatoire national de sécurité en 2022 a estimé qu'il y avait environ 30 000 refus d'obtempérer par an,
01:12:43 dont environ 5 000 qui ont mis en cause la sécurité des citoyens et des policiers.
01:12:48 C'est une vraie problématique et c'est une problématique qui est assez franco-française.
01:12:55 Je siège au Conseil européen des syndicats de police, où j'ai beaucoup discuté de ce type de sujet,
01:13:01 des violences urbaines, pour comparer un peu la réalité des uns et des autres.
01:13:05 Et il y a très peu finalement de refus d'obtempérer sur les autres périodes européennes qui sont dans cette même organisation.
01:13:11 Donc c'est une vraie problématique, une problématique dangereuse.
01:13:15 Et c'est aussi la réponse à la question qu'on peut se poser souvent.
01:13:20 Est-ce qu'on doit interpeller les délinquants qui font des refus d'obtempérer ?
01:13:26 Pourquoi ils font des refus d'obtempérer ?
01:13:28 Tout ça, c'est des questions importantes, parce qu'à la fois on peut dire
01:13:32 "non mais vous allez interpeller un jeune en scooter qui refuse d'obtempérer
01:13:38 au risque de mettre en cause son intégrité physique".
01:13:42 Oui, c'est vrai.
01:13:44 Et en même temps, si un kilomètre plus loin, ce même scooter heurte la petite fille qui passe sur le passage piéton,
01:13:51 on nous dira "mais que fait la police ?"
01:13:54 Exactement. Alors je reviens à ce qui s'est passé, et là c'est en toile de fond politique à Aubert-Vellier.
01:13:59 Je précise qu'il y a, dans les circonstances de refus d'obtempérer,
01:14:04 puisque après un refus d'obtempérer, ce jeune à scooter a heurté une voiture de police
01:14:09 qui venait dans l'autre sens et qui a dû faire une embardée parce qu'il y avait un camion,
01:14:13 ou en tous les cas un autre véhicule, une fourgonnette qui a un petit peu débordé.
01:14:18 Quand on a entendu Eric Revelle, tout ce qui a été dit, ici même sur ce plateau,
01:14:22 lors de la grande interview, Adrien Quatennens,
01:14:24 il nous dit "mais la police est raciste de manière systémique, reprenant ce qu'a dit Thomas Porte".
01:14:29 Alors je suppose peut-être que ce jeune portait un scooter, à moins que vous ayez des yeux au laser pour voir.
01:14:34 C'est-à-dire que c'est devenu pavlovien, je ne sais pas si c'est franco-français,
01:14:39 mais ce débat aujourd'hui est à l'extrême gauche.
01:14:42 De quoi est-il le révélateur et qu'est-ce qu'il nourrit dans notre société selon vous ?
01:14:46 Il nourrit le sentiment que les forces de l'ordre ne représenteraient pas l'autorité.
01:14:52 Il nourrit le fait que, sans doute, les filles donnent l'impression de chercher une forme de chaos.
01:14:57 Parce que si vous dites "la police tue" et à chaque fois qu'il y a un refus de tempérer qui se termine dramatiquement,
01:15:03 c'est de la faute de la police, alors vous poussez les gens, déjà dans une drôle de situation,
01:15:11 à aller plus au contact de la police, donc à multiplier ce genre d'incidents.
01:15:15 Alors sur l'affaire de Bervilliers, il faut faire juste attention,
01:15:17 il y a, je le prends avec beaucoup de pincettes, le témoignage de la personne qui était sur le scooter
01:15:22 avec le jeune qui est décédé, qui conteste totalement.
01:15:26 Donc il y a une enquête, on verra, j'imagine que...
01:15:30 Vous venez de dire "il y a une enquête" ?
01:15:32 Oui, il y a une enquête.
01:15:33 Ni un côté, ni de l'autre ne peut...
01:15:35 C'est même pire que ça, c'est que moi je reste au seul communiqué que j'ai vu,
01:15:38 qui est celui du procureur de la République, qui dit "c'est un accident en fait,
01:15:42 c'est pas du tout une volonté de percuter le scooter".
01:15:45 Eh bien en dépit de ça, vous avez des députés qui pour mettre le feu aux poudres,
01:15:49 reprennent des arguments contraires.
01:15:51 On peut être légitimiste, à ce stade on n'y était pas, il y a eu une enquête,
01:15:54 et faire confiance au communiqué du procureur.
01:15:56 Eh ben non, en fait, on leur remet une...
01:15:59 J'allais dire on redonne des mortiers d'artifice, on redonne des motifs de violence.
01:16:03 On quête aux pétards, comme l'a dit ici.
01:16:04 Voilà, on redonne des motifs de violence en fait,
01:16:07 et il ne faut pas s'étonner en fait que ça se multiplie,
01:16:09 et que la police finalement, même si elle est capable de bavure, c'est pas le sujet,
01:16:12 a de plus en plus une image dégradée.
01:16:14 Donc voilà, vous avez des forces politiques.
01:16:16 On pensait auprès du grand public, parce qu'une grande majorité...
01:16:18 Non, non, non, pas auprès du grand public, mais auprès, mais bien sûr.
01:16:21 Mais bien sûr.
01:16:22 Non mais, dans les communiqués...
01:16:24 Qui fait la base électorale des partis dont on parle ?
01:16:26 Dans les communiqués de LFI, c'était immédiat.
01:16:29 C'est-à-dire en fait, ce qu'on se rend compte, c'est que dès qu'il y a un refus d'obtempérer
01:16:32 avec le décès ou un blessé, du côté de celui qui refuse d'obtempérer précisément,
01:16:38 eh bien c'est systématiquement un tweet de la part d'une personnalité politique,
01:16:41 sans attendre même de savoir réellement ce qui s'est passé.
01:16:44 Alors, les conclusions de l'enquête, mais en réalité, c'est presque s'il guettait l'incident pour ensuite...
01:16:52 Sans la moindre prudence, oui.
01:16:54 Quand vous dites, pour terminer Sonia, quand vous dites, comment Eric,
01:16:59 ça remet des mortiers d'artifice, l'incident, enfin la mort tragique de ce jeune homme
01:17:05 à Aubert-Billier immédiatement, et une réponse avec l'attaque du commissariat.
01:17:09 Le commissariat a attaqué.
01:17:11 Juste une grande chose, vous avez un policier qui vous contrôle, vous arrêtez, point final.
01:17:16 Et la fin de cette vidéo est intéressante, parce que vous voyez le camion qui bascule,
01:17:19 la fourgonnette qui bascule, il aurait pu y avoir des gens autour du rond-point qui auraient été écrasés.
01:17:23 Et en fait, la fin de la vidéo, c'est le chauffard, celui qui a refusé d'obtempérer,
01:17:26 qui demande qu'on appelle les pompiers pour lui-même, parce qu'il pense qu'il est blessé, voyez.
01:17:30 Et la police lui appelle les pompiers.
01:17:32 La France Insoumise donne des outils rhétoriques à une population qui n'aime pas la police,
01:17:38 a priori, et ça, ça me paraît extrêmement grave.
01:17:42 Si un député dit que la police est raciste de façon systémique, c'est une autorité morale, un député.
01:17:48 On peut se dire que ça doit être vrai.
01:17:50 Moi, j'étais très frappée de la comparaison entre la visite de Nicolas Sarkozy,
01:17:54 vous savez, au moment où il avait parlé du Karcher, dans une cité en difficulté,
01:17:58 et la visite d'Emmanuel Macron.
01:17:59 Alors, on va me dire que ce n'était peut-être pas les mêmes situations, ça s'est trouvé comme ça.
01:18:02 Ce que j'ai noté, en tout cas, c'est que quand Nicolas Sarkozy s'était déplacé,
01:18:06 on lui avait demandé plus de police, finalement, il avait promis de débarrasser de la délinquance,
01:18:11 d'où l'expression de Karcher, même si on ne l'a jamais vue.
01:18:13 Et là, quand Emmanuel Macron est venu, on lui a finalement,
01:18:17 ceux qui ont parlé, il y en avait peut-être d'autres, mais moi, c'est ceux que j'ai vus,
01:18:20 ils lui ont dit "débarrassez-nous de la police, voyez, c'est Karcher à l'envers".
01:18:23 Donc, cette idée et cette vision de la police fait son chemin,
01:18:27 et moi, je crois que la France Insoumise a une énorme responsabilité.
01:18:30 Bien. Je voudrais évoquer ce sujet, tout autre sujet,
01:18:33 c'est la pression qui s'accentue beaucoup sur Israël, notamment de la part des États-Unis.
01:18:37 L'Amérique présente à l'ONU un projet de cesser le feu,
01:18:40 Israël de plus en plus isolé dans la guerre, dans sa riposte,
01:18:44 une situation qui a été dénoncée ce matin par Bernard-Henri Lévy,
01:18:47 qui publie "Solitude d'Israël".
01:18:49 Écoutez ce qu'il a dit de la perception, désormais, selon lui, des attaques du 7 octobre.
01:18:54 Le 7 octobre est en train de devenir, pour reprendre une expression célèbre,
01:19:00 un point de détail de l'histoire.
01:19:03 Les gens disent...
01:19:04 - Pour qui ?
01:19:05 - Pour une grande partie de l'opinion, pour l'extrême gauche en France,
01:19:09 pour les Insoumis, pour Mme Rima Hassan,
01:19:12 mais au-delà de ça, pour les BRICS dont vous parliez tout à l'heure,
01:19:16 pour les Sud-Africains, pour tout un tas de gens,
01:19:19 c'est en train de... pour les Nations Unies, pour Monsieur Boutiret...
01:19:22 - C'est quasiment le monde... quasiment la globalité du monde.
01:19:26 - Il y a une grande partie du monde qui, à force de Ouimet,
01:19:30 à force de contextualisation, à force de diabolisation d'Israël,
01:19:35 a fini par dire "Ok, ce qui s'est passé le 7 octobre est atroce,
01:19:39 mais c'est un détail dans l'océan de souffrance des Palestiniens avant
01:19:45 et l'océan de souffrance des Palestiniens après".
01:19:47 - Alors, qu'en pensez-vous, Régis Sommier, sur ce point précis ?
01:19:53 - Moi, je ne partage pas cet avis. Je pense que beaucoup de gens sont conscients
01:19:57 des horreurs qui ont été perpétrées par le Hamas le 7 octobre,
01:20:01 qu'il y a encore des otages, 130 je crois, qui sont aux mains du Hamas,
01:20:06 qui depuis plusieurs mois vivent dans les tunnels de Gaza,
01:20:11 et que cette situation atroce, elle reste présente dans l'actualité.
01:20:15 La question de Gaza est en effet un autre problème.
01:20:19 C'est la question, on dira, sous-jacente de la riposte d'Israël
01:20:23 par rapport à cette attaque du Hamas,
01:20:25 qu'il ne faut pas confondre les deux.
01:20:28 Chronologiquement, il y a d'abord l'attaque du Hamas et ensuite la réponse d'Israël.
01:20:33 En même temps, on voit que les Américains sont très à l'offensive diplomatique
01:20:42 aujourd'hui pour essayer de faire aboutir ce cessez-le-feu à Israël,
01:20:52 pour faire en sorte que la guerre s'arrête, parce qu'ils ont compris,
01:20:56 il y a deux aspects sur la démarche d'Antony Blinken,
01:21:00 qu'il y a l'élection de Joe Biden qui est en cours,
01:21:05 et que cette campagne va se jouer avec les jeunes Américains,
01:21:09 et la question palestinienne, quelque chose d'épineux,
01:21:13 auprès d'une population aux Etats-Unis qui est bien plus nombreuse que chez nous.
01:21:18 On a évoqué Sciences Po avec ce fameux amphithéâtre revêtu aux couleurs de Gaza.
01:21:24 Il y a ces mouvements dans beaucoup de facs européennes,
01:21:27 mais aux Etats-Unis, c'est une partie de la démographie qui avait voté pour Joe Biden.
01:21:31 Donc il y a un côté purement intéressé de la part des Etats-Unis.
01:21:35 Mais également, les Etats-Unis veulent reprendre pied dans cette région.
01:21:39 Donc ils veulent obtenir un cessez-le-feu pour montrer qu'ils pèsent encore.
01:21:43 Et également, ils ont été plus loin, parce que Bernard-Henri Lévy ne parle pas
01:21:49 des projets, par exemple, qu'a le département d'État, de faire deux États.
01:21:53 C'est une motivation très chère à Joe Biden.
01:21:59 Antony Blinken pense faire pression, par exemple, sur l'Arabie saoudite
01:22:03 pour essayer justement... L'Arabie saoudite a dit, après l'attaque sur Gaza,
01:22:08 "Nous suspendons nos relations avec Israël".
01:22:12 Ça pourrait recommencer par le biais des États-Unis.
01:22:14 C'est un peu loin encore, le mirage des deux États.
01:22:16 Oui, mais en tout cas, les Etats-Unis sont très à la manœuvre,
01:22:20 et beaucoup plus que n'importe quel autre pays.
01:22:22 Gaza, évidemment, c'est là où malheureusement tout se passe,
01:22:26 parce que le bilan est quand même extrêmement lourd.
01:22:30 Et la situation en Cisjordanie, question qui a été posée à Bernard-Henri Lévy.
01:22:34 Écoutons sa réponse.
01:22:36 La situation en Cisjordanie, c'est encore autre chose.
01:22:40 Mais d'abord, ça n'est pas le souci du Hamas.
01:22:42 La Cisjordanie n'a rien à voir.
01:22:44 Mais ça rentre en jeu dans une géographie globale.
01:22:48 Oui, mais la géographie globale, ce matin et dans ce livre,
01:22:54 c'est pas mon sujet. Mon sujet aujourd'hui, c'est la libération des otages.
01:22:58 Oui, c'est la libération des otages, c'est l'arrêt de cette guerre,
01:23:02 et c'est la destruction du Hamas. C'est ça le sujet.
01:23:04 J'entends, mais certains disent qu'en Cisjordanie, c'est une occupation
01:23:08 avec des méthodes extrêmement brutales et radicales.
01:23:10 C'est pour ça que je vous pose la question, dans une globalité qui s'entend.
01:23:14 D'abord, c'est pas tout à fait une occupation.
01:23:18 C'est un régime beaucoup plus complexe.
01:23:20 Il y a une autorité palestinienne, corrompue, au-dessous de tout,
01:23:26 qui, en principe, est en charge du territoire, qui est en charge de sa sécurité,
01:23:30 qui est en charge de sa prospérité. Donc c'est pas une occupation.
01:23:34 Les colonies juives, un grand nombre sont illégales.
01:23:40 C'est pas non plus, je veux dire, trois caravanes en haut d'une colline,
01:23:44 c'est pas non plus la lèpre ou la peste qui arrive en terre arabe.
01:23:50 Je pense que le jour où il y aura un État palestinien,
01:23:53 il sera hélas inévitable que ces juifs-là, en effet, soient déménagés aussi.
01:24:00 Quelle est la vérité de la réalité en Cisjordanie ?
01:24:04 Les colons dont il parle font l'objet, pour certains,
01:24:08 d'interdictions de séjour en France et aux États-Unis,
01:24:11 décisions qui ont été prises par les autorités françaises et les autorités américaines.
01:24:15 Vous avez deux personnages qui font partie du gouvernement israélien,
01:24:20 qui sont Itamar Benvir et Smotrich,
01:24:23 qui sont deux leaders ultra-religieux qui poussent à la colonisation
01:24:27 et qui, quelque part, ont pris prétexte des horreurs perpétrées par le Hamas à Gaza
01:24:35 pour accentuer et faire en sorte que ce phénomène se multiplie
01:24:40 et se déploie à l'encontre des populations palestiniennes en Cisjordanie.
01:24:45 Et là, il y a en effet un vrai sujet, mais un vrai sujet qui, encore une fois,
01:24:50 est pris en compte par les autorités internationales.
01:24:53 Regardez simplement en direct, ce sont les images de Rafah,
01:24:56 parce que possiblement c'est une opération israélienne, en tous les cas maintien, persiste et signe.
01:25:01 Regardez quand même la densité urbaine, pour ceux qui ne connaissent pas en tous les cas,
01:25:06 de cette ville et de cette bande de terre.
01:25:08 Juste d'un mot, à la différence d'Auberron et Lévy,
01:25:11 je pense qu'on peut tout à la fois être intraitable sur la condamnation totale du 7 octobre,
01:25:17 ne jamais considérer le 7 octobre comme un événement de détail de l'histoire,
01:25:21 et là-dessus je lui rejoins à 100%, et dans le même temps,
01:25:24 se désoler de la course belliciste de Netanyahou ces dernières semaines
01:25:30 et de la violence de cette riposte, de l'aspect flou des buts de guerre.
01:25:35 Éradiquer le Hamas, riposter, je le comprends, mais là, on va bien au-delà.
01:25:39 Tous les observateurs internationaux, je ne parle pas des chiffres du Hamas,
01:25:43 qui naturellement sont plus que contestables, mais on voit bien, si vous voulez,
01:25:48 que, et les images que vous montrez Sonia sont éloquentes,
01:25:51 que dans cette densité de population, avec ces plusieurs centaines de milliers de gens,
01:25:55 de civils qui sont présents sur ces quelques kilomètres carrés,
01:25:59 eh bien c'est une boucherie.
01:26:00 Par conséquent, le remède peut être même pire que le mal pour Israël,
01:26:03 parce que vous créez un trauma, une perception de violence indiscriminée,
01:26:08 devant le monde entier, et notamment devant la rue Arabe, dont on parle souvent ici.
01:26:12 Donc, moi je pense qu'évidemment, il faut aller au cessez-le-feu,
01:26:16 il faut aller à la paix, il faut aller à la négociation,
01:26:18 et que ça prendra peut-être des mois ou des années, peut-être même plus,
01:26:21 mais qu'en tout cas, c'est indispensable.
01:26:23 La conclusion ?
01:26:24 Moi, je suis tout à fait d'accord avec la première prise d'opposition de BHL,
01:26:27 et pour une raison très simple, c'est que ça peut devenir un détail de l'histoire,
01:26:30 ce pogrom du 7 octobre, pourquoi ?
01:26:32 Parce que cette barbarie s'est déroulée sur un jour.
01:26:35 Et que ce qui se passe à Gaza se déroule sur des jours et des jours et des jours.
01:26:38 Donc, ça impacte évidemment le conscient et l'inconscient collectif.
01:26:42 Mais, deuxième chose, le peuple Gazaoui est en grande souffrance.
01:26:46 Il est pris, pardonnez-moi cette expression,
01:26:49 mais il est pris entre le marteau de Tsaïl et l'enclume du Hamas.
01:26:52 Et une partie du peuple Gazaoui est là, et en train de crever de faim quand même.
01:26:56 Donc, bien sûr qu'il y a des visées élections américaines, il n'y a pas de doute,
01:27:00 mais il faut quand même maintenant en sortir, il faut en sortir,
01:27:03 ce peuple est en souffrance.
01:27:04 Moi, ce qui m'étonne, c'est que dans la rhétorique russo-ikrénienne,
01:27:08 on dit en permanence qui est l'agresseur, qui est l'agresseur, qui est l'agresseur.
01:27:13 Ce sont les Russes. Dans l'affaire du 7 octobre, ça a duré qu'un jour,
01:27:18 mais qui était l'agresseur ? Et quand même, il faut garder ça en mémoire.
01:27:23 Maintenant, ce que je constate, c'est que BSL fait partie de ces gens
01:27:26 qui n'ont pas voulu voir le nouvel antisémitisme qui sévit aujourd'hui chez nous.
01:27:31 Et il faut toujours qu'il le renvoie, il dit ça, un détail de l'histoire.
01:27:35 Il faut toujours qu'il rappelle cet ancien antisémitisme d'extrême droite
01:27:39 qu'il a pourfondu jusqu'à être aveugle sur toutes les autres formes d'antisémitisme.
01:27:43 Il n'a pas pu s'empêcher de faire un clin d'œil, si j'ose dire,
01:27:46 si ton texte ne soit pas le plus vu comme expression, à cet antisémisme.
01:27:49 Et nous verrons sur le fond ce que donnera ce projet de résolution pour le CSEF.
01:27:52 Merci en tous les cas des sujets lourds, importants.
01:27:55 C'était un plaisir de vous avoir autour de la table.
01:27:57 Merci, monsieur Morel. Je vous dis à bientôt.
01:27:59 M. Eric, bravo pour ce roman.
01:28:01 Le tirailleur inconnu, aux éditions du Lisay.
01:28:04 Allons-y, c'est poétique.
01:28:07 C'est l'histoire vraie d'un tirailleur qui est mort pour la France,
01:28:09 sans avoir mis un pied en France.
01:28:11 Il est mort sur le Secwéna et il est enterré dans un cimetière de Lille-de-Rey.
01:28:16 Merci, je vous dis à très bientôt.
01:28:18 Bel après-midi, restez évidemment sur nos antennes.
01:28:20 Vos éditions se poursuivent.
01:28:22 de la suite.
01:28:22 *musique*