Regardez Les auditeurs ont la parole - Le grand jury des auditeurs du 21 mars 2024 avec Eric Brunet.
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00:00:00 Vous êtes sur RTL.
00:00:02 Il y a trois jours exactement.
00:00:05 Que s'est-il passé ?
00:00:07 Un vol de portable dans le bus de chez moi jusqu'à Vieuhtar à 3-4 km.
00:00:13 En un mot, le chauffeur de bus a bougé ?
00:00:16 C'est moi qui l'ai appelé pour dire qu'il y a eu un vol dans le bus.
00:00:20 Il a arrêté le bus et il a fait descendre Gamin avant qu'il rentre le portable.
00:00:24 Ah ! Oh là là, j'adore ça !
00:00:26 Restez avec nous Jean-Luc, restez avec nous.
00:00:28 Je vous reprendrai dans un instant bien sûr, mais tout de suite avec Céline Landreau.
00:00:32 Le rappel des titres.
00:00:33 La France doit être responsable en termes de finances publiques,
00:00:36 tout en assumant des choix politiques en faveur d'investissements d'avenir.
00:00:40 La feuille de route est signée.
00:00:42 Emmanuel Macron, le chef de l'État, alors que le déficit du pays s'envole,
00:00:45 il devrait atteindre les 5,6% pour 2023,
00:00:49 un trou de 20 milliards d'euros de plus que ce qui avait été anticipé.
00:00:53 Des messages de menaces d'attentats terroristes,
00:00:55 accompagnés d'une vidéo de décapitation envoyée à des lycées de la région parisienne
00:01:00 via les espaces numériques de travail piratés, les ENT.
00:01:03 Au total, une trentaine d'établissements ont reçu des menaces.
00:01:07 Et puis la CGT appelle à une grève à la RATP le jeudi 4 avril prochain.
00:01:10 Est-ce là pour réclamer dès les mois prochains des augmentations de salaires
00:01:14 déjà négociées avec la direction ?
00:01:16 La météo, Peggy Brosh pour cet après-midi d'abord.
00:01:20 Alors avec un temps encore très doux et beaucoup de soleil sur quasiment tout le pays.
00:01:24 Alors on a un peu plus de nuages, c'est vrai, cet après-midi,
00:01:26 entre l'Auvergne sur l'Auvergne Rhône-Alpes,
00:01:29 avec quelques gouttes possibles sur le sud du Massif central,
00:01:32 des averses orageuses sur le relief des Alpes et des Pyrénées.
00:01:35 Et puis c'est plus nuageux, on a toujours de la grisaille sur les bords de Manches ailleurs.
00:01:39 C'est du beau temps et côté température, de la douceur,
00:01:41 alors plus mitigée, c'est vrai, sur les bords de Manches avec les nuages.
00:01:44 11 au Havre, 15 à Caen, 18 degrés à Nancy,
00:01:48 19 à Paris, à Jacques-Chiot et Montpellier,
00:01:50 20 au Mans, 21 à Marseille, 22 à Limoges et Perpignan,
00:01:54 et 23 degrés à Hoche et à Pours.
00:01:56 Et demain, Peggy ?
00:01:57 Demain, alors on aura quasiment le même type de temps,
00:01:59 avec une belle journée bien ensoleillée,
00:02:01 après dissipation des grisailles matinales,
00:02:03 qui seront assez nombreuses et qui mettront peut-être un petit peu plus de temps à se dissiper.
00:02:06 Mais l'arrivée d'une nouvelle perturbation sur les bords de Manches
00:02:09 donnera notamment dans l'après-midi un ciel bien couvert
00:02:12 et des pluies entre la Bretagne, le Cotentin et l'extrême Nord.
00:02:15 Côté température, ce sera encore de la douceur,
00:02:17 12 à 15 degrés près de la Manche, 17 à 21 au Nord et jusqu'à 25 dans le Sud.
00:02:21 Merci beaucoup, Peggy Broch.
00:02:23 Merci, Peggy Broch.
00:02:24 Quant à vous, Céline Landreau, essayez de passer une tête demain vers midi, c'est ça ?
00:02:28 Oui, pourquoi pas ? Je n'avais rien prévu.
00:02:30 Voilà, très bien, on vous attend demain à midi.
00:02:32 Bonjour Lisa Marie.
00:02:33 Bonjour Eric, bonjour à tous.
00:02:35 Le répondeur.
00:02:36 Pour commencer, un message d'Anne-Christine, fidèle auditrice,
00:02:39 qui aimerait rendre hommage à Sylvain Augier,
00:02:42 l'animateur de la carte au trésor, dont on a appris le décès,
00:02:46 en début de semaine.
00:02:47 Je voulais par ce petit message mettre un dernier hommage à Sylvain Augier,
00:02:52 notre animateur de la carte au trésor,
00:02:54 est parti samedi dernier en emportant la Rose des Vents.
00:02:58 Je le salue pour toutes ses émissions et le bonheur qu'il nous a procuré.
00:03:01 Bon courage à sa famille, bonne journée à tous.
00:03:04 Je dois dire que la carte au trésor, c'est tout mon enfance, Eric.
00:03:07 Vous avez bien fait, Anne-Christine, de nous laisser ce message,
00:03:09 on n'en a pas parlé, mais on y a pensé, et puis on pense bien sûr à ses proches.
00:03:13 Sur un tout autre sujet, c'est la semaine de la courtoisie au volant.
00:03:17 Et je suis certaine, Eric, ne niez pas qu'il vous arrive,
00:03:20 quand vous êtes derrière votre volant,
00:03:22 de littéralement vous transformer en une autre personne,
00:03:25 qui balance des noms d'oiseaux.
00:03:26 Non, non, moi je fais toujours "Oh, Albert", c'est toujours Albert.
00:03:29 Le type qui est devant, qui s'arrête, "Oh, Albert".
00:03:32 Et parfois, il y a du nom d'oiseau qui fuse, c'est vrai.
00:03:34 Et des petits coups de klaxon aussi.
00:03:35 Je ne suis pas fier, je ne suis pas fier.
00:03:37 Dany est beaucoup plus courtois, figurez-vous.
00:03:39 Il a composé le 30 de 10 pour nous le raconter.
00:03:42 Je suis un conducteur assez prudent et aussi courtois,
00:03:44 et notamment avec les piétons qui sont si vulnérables dans ces cas-là.
00:03:47 Les gens sont en général assez courtois,
00:03:49 mais les exceptions sont là pour confirmer la règle.
00:03:51 Par contre, on n'oublie pas son clignotant.
00:03:53 Bonne journée et bonne émission.
00:03:54 Ça, c'est énervant le clignotant, je confirme.
00:03:57 Comme Dany, pour réagir à la courtoisie au volant,
00:04:00 que vous soyez d'ailleurs courtois ou pas,
00:04:02 vous pouvez nous écrire sur l'application RTL
00:04:04 et nous appeler au 30 de 10.
00:04:06 Nos standardistes Margot, Cerise, Enzo et Victor
00:04:09 attendent vos appels et vos messages.
00:04:11 Oui, je dois vous le dire, j'ai été sidéré par cette affaire.
00:04:21 On est en région parisienne, dans un RER, un transport en commun.
00:04:25 Une dame qui s'appelle Coco va se faire voler à une heure de pointe,
00:04:32 alors qu'il y a plein de monde dans la rame de ce RER.
00:04:35 Elle va se faire voler, elle va se rendre compte
00:04:37 qu'elle n'a plus de téléphone portable.
00:04:39 Vous avez peut-être entendu l'histoire de Coco ce matin sur RTL.
00:04:42 Cette femme s'est fait voler son téléphone portable dans le RER
00:04:45 et là, elle a pris une décision radicale.
00:04:47 Je sens une main me prendre mon téléphone de ma poche.
00:04:50 J'ai tellement gueulé que ça a meté toutes les personnes qui étaient là.
00:04:55 Et je dis, personne ne descendra tant que je n'aurai pas récupéré mon téléphone,
00:04:58 quitte à tirer la sonnette d'alarme et de bloquer tout le monde.
00:05:02 Et finalement, grâce à sa montre connectée,
00:05:04 elle fait sonner son téléphone.
00:05:06 Les usagers se sont mis tous ensemble pour le débusquer en bloquant les portes.
00:05:10 Le voleur a été retrouvé et Coco a pu récupérer son téléphone portable.
00:05:15 La scène a été filmée, elle a été diffusée sur les réseaux sociaux
00:05:18 et elle est devenue virale.
00:05:20 J'adore cette histoire, j'adore !
00:05:22 Parce que finalement, le bien a triomphé. Pourquoi ?
00:05:24 Parce que les gens ont été solidaires, ils ont vu cette femme désespérée, Coco,
00:05:28 et ils ont dit "on va l'aider".
00:05:30 Moi j'adore cette histoire.
00:05:31 Et l'autre, le voleur, il a rendu le téléphone,
00:05:33 il vociférait parce qu'il ne voulait pas qu'on le filme.
00:05:36 Arrêtez de me filmer !
00:05:37 Il a jeté le téléphone même.
00:05:39 J'adore. Jean-Luc, alors, vous me disiez, il y a trois minutes,
00:05:42 qu'il est arrivé à avoir un peu la même chose dans un bus
00:05:45 que vous avez emprunté il y a quelques jours, c'est ça ?
00:05:48 Tout à fait, que je ne prends jamais, puisque j'avais un voiture à me prendre ce jour-là.
00:05:52 Donc quand je devais aller à Tarbes, j'ai pris le bus.
00:05:55 Et que se passait-il dans le bus alors ?
00:05:57 On était comme une dizaine à peu près là,
00:05:59 il y avait des élèves qui partaient à l'école.
00:06:01 Et ce qui s'est passé, c'est que je vois un gamin à un moment donné devant moi
00:06:05 qui ouvre le sac à dos d'une jeune fille devant lui,
00:06:08 qui prend le portable, qui le met dans sa poche,
00:06:10 qui lui fait au gamin qu'il n'y a pas de problème là.
00:06:13 Il me dit "j'ai rien fait, mais tu es en train de le faire devant moi".
00:06:15 On ne dit pas qu'il n'y a pas fait.
00:06:17 Et le chauffeur me dit "qu'est-ce qui se passe ?"
00:06:19 Le gamin vient de voir le portable dans sa collègue à côté là.
00:06:22 Il dit "attends, ne bouge pas, je m'arrête, j'arrive".
00:06:25 Il est arrivé, il dit "tu as le portable ?"
00:06:27 "Je n'ai rien pris".
00:06:28 "Si tu veux qu'on te fouille, on peut te fouiller".
00:06:31 Il n'a rien du portable, sauf que le chauffeur lui a demandé de descendre.
00:06:35 - Quel âge à peu près ? - 15 ans.
00:06:38 - 15 ans. - Je le connais très bien, c'est un de mes voisins.
00:06:41 - Et comment dire, avec la jeune fille à qui il avait volé le portable,
00:06:46 ils se connaissaient l'un et l'autre ?
00:06:48 - Ils se connaissaient, ils vont dans le même lycée.
00:06:51 C'est grave, c'est un peu grave.
00:06:54 - Donc là, vous avez un chauffeur de bus qui a été formidable.
00:06:58 - Oui, tout à fait.
00:07:00 Il nous a dit "le gamin ne tape pas, ne t'inquiète pas, on ne va pas te taper".
00:07:04 Par contre, je connais très bien ses parents, j'ai appelé son père,
00:07:08 il m'a dit "comment ça, il a volé ?" "Oui, on lui a fait rendre".
00:07:10 "Et où est-ce qu'il est ?" "Sur le bord de la route, il t'attend".
00:07:13 Le père allait le récupérer.
00:07:15 En train de boulot, le soir, je suis allé voir ses parents,
00:07:17 pour demander ce qui s'était passé.
00:07:19 Le gamin vient répondre à ses parents "je ne sais pas ce qui m'est arrivé,
00:07:23 ça ne m'arrive jamais, j'ai pris le portable".
00:07:25 Le père voulait mettre la maison en correction.
00:07:29 "Non, non, non, ça arrive, tu n'as pas le droit de la mettre en correction".
00:07:33 Il a compris ce qu'il a fait, il s'est excusé.
00:07:36 En plus, il s'est excusé auprès de son école, dans la classe, devant tout le monde.
00:07:41 - Ecoutez, ce n'est pas plus mal.
00:07:44 Mais j'adore des anecdotes comme ça, parce qu'en général,
00:07:47 vous m'appelez pour me dire, ils regardaient à leurs pieds, les gens,
00:07:51 les voisins, dans le bus, dans la rue, etc.
00:07:54 Valérie a appelé le 3210. Bonjour Valérie, vous êtes là ?
00:07:57 - Oui, je suis là.
00:07:58 - Je vous annonce très officiellement que vous allez parler dans quelques secondes.
00:08:02 Restez avec moi, tout de suite.
00:08:03 - Oui, d'accord, monsieur Brunet.
00:08:04 - A tout de suite.
00:08:05 Jusqu'à 14h30,
00:08:08 Eric Brunet vous donne la parole sur RTL.
00:08:12 13h-14h30,
00:08:15 les auditeurs ont la parole
00:08:17 avec Eric Brunet sur RTL.
00:08:20 Dites-moi les amis que ça arrive de temps en temps
00:08:23 que quand une personne se fait voler,
00:08:26 violenter, agresser,
00:08:28 dans la rue, dans un transport en commun,
00:08:30 dites-moi que ça arrive que les gens se mobilisent autour
00:08:33 pour l'aider, pour lui venir en aide.
00:08:35 Dites-moi que ça arrive, parce qu'on voit tellement dans les journaux,
00:08:38 à la radio, d'histoires où les gens regardent leur pompe
00:08:42 et n'interviennent pas, que c'est désespérant.
00:08:44 Valérie, vous avez fait le 3210 et vous êtes à Paris.
00:08:47 Bonjour Valérie.
00:08:48 - Oui, moi je suis à Paris
00:08:50 et je voulais témoigner
00:08:53 comme quoi les gens n'interviennent pas toujours, par contre, sur Paris.
00:08:59 Parce que moi j'ai eu une petite aventure
00:09:04 qui m'est arrivée dans le métro.
00:09:05 Il y avait un jeune homme qui était assis sur le trapontin.
00:09:08 Quelqu'un est entré et a décrété
00:09:11 que cette personne devait se lever.
00:09:13 Alors qu'il y avait beaucoup de place autour.
00:09:15 Et cette personne parlait mal au jeune homme,
00:09:19 mais vraiment d'une façon très impolie, très méprisante.
00:09:25 Et donc, moi je suis intervenue, mais personne n'est venu m'aider.
00:09:31 - Qu'est-ce que vous avez dit ?
00:09:32 Vous avez dit "allez vous asseoir ailleurs" ?
00:09:34 - Non, j'ai simplement dit "pourquoi vous voulez que cette personne se lève ?
00:09:38 Il y a de la place, pourquoi vous vous en prenez à cette personne ?"
00:09:41 Et le monsieur m'a répondu de mêler ce qui me regardait.
00:09:46 J'ai dit justement "je me mêle de ce qui me regarde"
00:09:49 parce que moi je n'aime pas qu'on maltraite les autres, c'est tout.
00:09:51 C'est comme ça et puis c'est tout.
00:09:53 Et quand ça s'est produit, la personne n'a pas trop trop insisté.
00:09:57 Parce que je dois vous dire, M. Brunet, que je suis assez virulente en général.
00:10:02 Donc je ne me laisse pas manœuvrer, je n'ai pas l'intention de cautionner.
00:10:08 Quand je vois des choses comme ça, je ne peux pas me taire.
00:10:11 - Qu'est-ce qu'il lui disait ?
00:10:13 Je ne comprends pas parce qu'autant on comprend pourquoi une personne peut voler par exemple.
00:10:20 Là, c'était quoi le but de ce monsieur qui rentrait ?
00:10:23 Qu'est-ce qu'il lui disait au jeune homme qui était assis dans le métro
00:10:26 alors qu'il y avait de la place partout ailleurs ?
00:10:28 - Je pense que cette personne avait, peut-être M. Brunet,
00:10:31 tout simplement envie d'en découdre, c'est ce que j'ai pensé.
00:10:35 Ce petit jeune homme était un jeune Africain,
00:10:40 donc je me suis peut-être dit que c'était peut-être à connotation raciste,
00:10:44 mais je n'en suis pas sûre.
00:10:46 - Le monsieur qui était assis, paisiblement, c'était un jeune Africain, c'est ça ?
00:10:51 - Oui, c'était un jeune Africain.
00:10:53 Il était sur son portable, il ne demandait rien à personne.
00:10:57 Ce qui m'a choquée, c'est que personne n'a répliqué quand je suis intervenue.
00:11:02 Je ne dis pas que je suis une petite vieille, mais j'ai 59 ans,
00:11:06 donc je trouvais normal qu'éventuellement des gens puissent me soutenir
00:11:12 dans le fait que j'intervienne pour être choquée à ce qu'il arrive à ce jeune homme.
00:11:16 - Quand vous faites ça, Valérie, bravo,
00:11:19 pas une seconde où vous vous dites "je risque de m'en prendre une" pour parler vulgairement ?
00:11:25 - Non, c'est après que je me rends compte que je risque de m'en prendre une,
00:11:29 mais sur le moment, je ne me suis pas posée trop de questions.
00:11:32 Et alors j'étais tellement furieuse qu'après j'ai déclamé ce que j'avais à dire dans le wagon.
00:11:39 - C'est-à-dire ?
00:11:41 - J'ai pris un exemple peut-être idiot,
00:11:46 quand de l'argent avait été demandé pour refaire les Notre-Dame,
00:11:52 parce que ça, moi, ça m'avait un peu barbée et choquée.
00:11:56 Je vois que des gens comme ça pleurent pour des pierres,
00:11:59 excusez-moi de vous dire ça, M. Brunet.
00:12:01 Et donc j'ai dit "bah non, ces gens-là, voilà,
00:12:04 ils ne sont pas attentifs à la souffrance humaine,
00:12:07 non, ce qui les importe c'est de donner de l'argent pour reconstruire des pierres,
00:12:11 se faire voir, pleurer pour des pierres,
00:12:14 j'ai déclamé M. Brunet.
00:12:16 - Alors vous étiez toute seule, enfin, vous étiez sur votre fauteuil dans le métro,
00:12:21 et vous avez dit "il y en a marre de cette société où on ne pense qu'à donner de l'argent"
00:12:25 - J'ai dit ce que j'avais à dire, M. Brunet.
00:12:27 - Alors qu'il y a des gens...
00:12:29 Vous êtes un sacré numéro, mais en même temps, bravo,
00:12:32 parce que vous êtes courageuse, et c'est inacceptable
00:12:35 que pour des raisons racistes ou pas, d'ailleurs,
00:12:37 ou d'autres raisons, on s'en prenne comme ça.
00:12:40 Ces petits actes de violence sont insupportables.
00:12:42 Et quand il y a des gens comme vous,
00:12:45 qui ont le courage de s'opposer à ça,
00:12:49 c'est quand même un signe très positif pour le reste de la rame de métro,
00:12:55 ou du bus, ou quand ça se passe dans la rue,
00:12:57 pour les gens qui se promènent autour,
00:12:59 parce qu'on a envie de s'agréger, de vous défendre, d'être à vos côtés,
00:13:03 c'est un premier signal contre les violents.
00:13:06 - Mais vous savez, M. Brunet, je vais vous dire une chose.
00:13:09 J'agis comme ça, quand je le peux, enfin, quand j'assiste à ça,
00:13:15 aussi bien quand il s'agit d'êtres humains,
00:13:18 mais également quand il s'agit d'animaux.
00:13:21 Parce que ça, c'est pareil.
00:13:22 Quand je vois qu'un animal est maltraité, un coup de pied, autre chose,
00:13:26 ça m'est déjà arrivé, je préfère vous dire, M. Brunet,
00:13:29 qu'il m'est déjà arrivé de créer des attroupements.
00:13:32 Parce que là, j'en reste pas là, M. Brunet, du tout.
00:13:36 - Vous êtes phénoménale, vous valérez, elle est extraordinaire.
00:13:40 Extraordinaire.
00:13:41 Quand un type traite mal son chien, vous ameutez tout le quartier,
00:13:45 vous avez raison, la maltraitance animale, c'est dégueulasse.
00:13:49 - Et puis je lui fais honte.
00:13:51 Mais vraiment, je lui fais honte, M. Brunet.
00:13:55 - Restez avec nous, Valérie, vous êtes un numéro.
00:13:59 Restez, s'il vous plaît, avec nous, j'adore la façon dont vous fonctionnez,
00:14:03 vous avez bien raison.
00:14:04 Restez avec nous, je prendrai dans un instant Olivier qui est à Lens,
00:14:08 vous avez fait le 3210.
00:14:09 Bonjour, Olivier.
00:14:10 - Oui, bonjour, Eric.
00:14:12 - Que faites-vous dans la vie ?
00:14:13 - Je suis psychiatre.
00:14:14 - Oh là là là là !
00:14:15 - Je vous garde chaud.
00:14:16 - Je vous garde chaud.
00:14:17 Vous avez décrypté ce que nous a dit Valérie, c'est très intéressant,
00:14:22 ce type d'individus qui font partie des quelques pourcents d'individus
00:14:26 qui ne laissent pas les choses se faire,
00:14:28 qui interviennent quand quelqu'un se fait agresser dans l'espace public,
00:14:30 à tout de suite.
00:14:31 Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL ou au 3210.
00:14:36 - 50 centimètres.
00:14:37 Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet sur RTL.
00:14:41 - Pour moi le plus choquant c'est de voir les gens qui ne réalisent pas.
00:14:45 Et bien sûr tout le monde a peur,
00:14:47 mais l'indifférence comme la chanson de Beko, c'est ça qui nous tue en ce moment.
00:14:51 - Message qu'on vient tout juste de recevoir, l'indifférence c'est ce qui nous tue.
00:14:55 L'indifférence n'a pas eu lieu dans cette rame du RER,
00:14:59 vous avez entendu cette histoire, l'histoire de Coco ce matin sur RTL.
00:15:02 Elle s'est fait voler son téléphone portable dans un transport en commun
00:15:05 et grâce à la mobilisation de toute la rame, en quelques secondes,
00:15:08 allez en une minute, elle a pu retrouver son smartphone.
00:15:12 Les usagers se sont mis ensemble pour le débusquer,
00:15:14 on fait sonner le téléphone et c'était une personne qui était dans le RER,
00:15:18 juste à côté de Coco, qui l'avait, et donc c'était un peu chaud,
00:15:22 mais on a récupéré le téléphone.
00:15:25 On est avec Olivier qui nous a appelé, alors lui il est psychiatre Olivier.
00:15:29 - Oui.
00:15:30 - Alors il y a des gens, un pourcentage assez limité j'imagine,
00:15:33 qui en pareille circonstance, il y a des gens comme Valéry qu'on vient d'entendre,
00:15:37 qui ne supportent pas l'injustice et qui se lèvent dans un transport en commun,
00:15:43 dans la rue, pour dire "vous avez vu ce que vous avez fait, c'est inacceptable".
00:15:46 - Voilà, et qu'ils le disent, c'est surtout ça.
00:15:49 C'est ne pas rompre le discours, de répéter sans cesse comme l'a fait Coco,
00:15:54 on l'entend très bien dans la vidéo qui a foisonné sur le net.
00:15:59 Mais voilà, on convoque ici tout ce qui a pu être produit par Gustave Lebon,
00:16:06 l'effet des foules, on les a trop souvent convoqués les derniers mois,
00:16:12 pour les émeutes, pour des mauvaises choses.
00:16:16 - Pourquoi Olivier, pourquoi dans un bus, un métro, un tramway,
00:16:21 dans la rue, dans une boutique, dans un magasin,
00:16:23 pourquoi est-ce que parfois quand il se passe un acte de violence,
00:16:27 tout le monde regarde ses pompes, personne ne bouge,
00:16:31 et je suis sûr que ça peut arriver à n'importe lequel d'entre nous d'être lâche.
00:16:35 - Alors, c'est pas être lâche, c'est par rapport aussi à la victime,
00:16:39 en tout cas à celui qui se fait dérober son téléphone comme Coco,
00:16:44 comme Valérie aussi qui se faisait injonter par l'assaillant.
00:16:49 À partir du moment où la victime commence à riposter,
00:16:55 et à ne pas montrer qu'elle est en face de son mise en cause,
00:17:03 il n'y a pas photo, les gens vont venir pour l'aider,
00:17:08 c'est l'effet de contamination qu'il va y avoir après.
00:17:10 Mais il faut avant tout que la victime,
00:17:12 alors c'est ça la stratégie quand vous êtes dans la rue comme ça à Saïd,
00:17:17 il faut crier, il faut pouvoir continuer et ne pas cesser de parler.
00:17:23 - Il faut demander de l'aide à une personne, cibler une personne, il faut crier.
00:17:28 - Oui, et ne pas cesser, ne pas rompre son propos,
00:17:33 continuellement dire "voilà, je suis attaqué, je suis attaqué"
00:17:38 et à partir de là, vous allez avoir une réaction en chaîne par contagion.
00:17:44 - Alors là, vous êtes bien optimiste pour la réaction en chaîne,
00:17:48 à mon avis, c'est pas toujours la réaction en chaîne.
00:17:51 Restez avec nous, attendez Olivier, restez avec nous,
00:17:53 parce que justement vous allez un petit peu analyser tout ça avec moi.
00:17:56 Coup de fil au 3210 de Virginie que je vais prendre,
00:17:59 elle est en Seine-et-Marne en région parisienne je crois.
00:18:01 Bonjour chère Virginie.
00:18:02 - Bonjour, je voulais déjà vous remercier de vos émissions
00:18:06 parce que c'est un vrai enchantement au quotidien pour moi.
00:18:08 - Et de les faire si vous saviez, et de les faire.
00:18:11 - Et c'est toujours enrichissant, quel que soit le sujet,
00:18:14 on en apprend tous les jours, c'est un bonheur vraiment au quotidien.
00:18:17 - Merci Virginie.
00:18:18 - Alors je vous dis, je vous crie haut et fort, comme vous le disiez tout à l'heure,
00:18:22 ça arrive, ça arrive.
00:18:25 Moi j'ai porté secours à une petite jeune fille.
00:18:28 Donc on est dans un tout petit village de 2000 habitants.
00:18:32 On est le soir, il est à peu près, je crois que je suis partie à 7h de Paris,
00:18:37 parce que je l'ai fait pendant une dizaine d'années.
00:18:39 J'avais 4h de transport par jour.
00:18:41 On devait arriver, il me semble, je ne sais plus, ça devait être 10h45.
00:18:45 Donc ça, on n'était pas derrière les conducteurs,
00:18:48 c'est un petit AGC de 4 voitures, c'est tout petit petit.
00:18:53 Et puis j'ai mes gros Marshalls sur les oreilles,
00:18:56 parce que c'est comme ça que je fonctionne, j'écoute la radio, la musique,
00:18:59 ça m'aide à s'y sentir.
00:19:00 - Vous êtes dans le retour entre Paris et votre Seine-et-Marne,
00:19:03 dans un tout petit transport en commun, un petit train.
00:19:06 - On fait un gros train de Paris-Est à Meaux,
00:19:09 et Meaux, on a une correspondance, Meaux-Cruyff-sur-Orgue,
00:19:12 parce que c'est le village où j'habite.
00:19:13 Et là, il est tard, on rentre, et j'ai dit à votre standardiste qu'on était 6,
00:19:19 mais en fait non, je me suis rappelée qu'on n'était que 5.
00:19:22 Avec la victime, donc 4.
00:19:24 - Qu'est-ce qui se passe-t-il ?
00:19:25 - Il y avait donc moi, un couple d'anciens, et un monsieur.
00:19:29 Et une petite demoiselle qui se fait malmener par deux,
00:19:33 alors je ne suis pas du tout raciste,
00:19:35 mais c'est deux maghrébins, parce que je m'en rappellerai toujours,
00:19:37 et imbibée de bière, parce que ça sentait la bière, vraiment fort.
00:19:41 Et moi j'ai mes Marshalls sur les oreilles,
00:19:44 donc je ne regarde pas les gens dans le train.
00:19:45 - Ah oui, mes Marshalls, votre casque, les écouteurs.
00:19:48 - Les écouteurs, excusez-moi, oui mon gros casque.
00:19:49 - Le gros casque, oui. - C'est les trucs de compétition,
00:19:52 qui vous coupent du monde.
00:19:54 Et là je vois bien qu'il y a un truc qui se passe,
00:19:56 elle est en face de moi de l'autre côté,
00:19:58 et on est près des portes de sortie,
00:20:00 enfin des portes pour sortir,
00:20:02 et je vois bien qu'il y a un truc qui se passe,
00:20:04 qui est malsain, qui ne va pas.
00:20:05 J'enlève mes Marshalls, et là effectivement,
00:20:07 j'entends, alors c'est ce que je disais à votre standardiste,
00:20:10 qu'en bien même on s'habille bien comme on veut,
00:20:12 mais là on est en hiver, elle avait un col roulé, un jean,
00:20:14 rien de provoquant, vraiment.
00:20:17 Et elle se fait malmener, touchée,
00:20:19 par ces deux individus-là.
00:20:21 Alors on ne va pas se mentir,
00:20:25 on a tous un moment de doute,
00:20:27 mais je me dis, mais qu'est-ce que je fais moi ?
00:20:29 Qu'est-ce que je fais ?
00:20:30 Et dans ma vie, j'applique toujours un truc,
00:20:32 que ma grand-mère qui n'est plus là m'a toujours dit,
00:20:33 ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fiche.
00:20:36 Donc voilà, et je l'applique au quotidien,
00:20:38 tant que je peux,
00:20:39 et là je me dis, mais je serai à sa place.
00:20:41 J'aimerais pas que quelqu'un m'aide,
00:20:43 ben si, c'est évident.
00:20:45 Je peux vous dire que toute seule et tout,
00:20:47 sans munitions, j'ai pas de bombe lacrymo,
00:20:50 j'ai rien du tout dans mon sac.
00:20:52 - Vous vous levez ?
00:20:53 - Et suite à cette histoire, oui,
00:20:55 je les interpelle tous les deux,
00:20:57 je leur dis, mais qu'est-ce que vous faites ?
00:20:59 Ça va pas ? Qu'est-ce qui se passe là ?
00:21:00 Ça va pas ou quoi ?
00:21:01 Mais bourrée, bourrée, y'a pas d'autre mot.
00:21:04 Et là, là, là, là, là,
00:21:06 ils continuent, et je regarde les gens,
00:21:09 je dis, mais venez m'aider,
00:21:11 me laissez pas toutes seules,
00:21:12 elle se fait malmener,
00:21:14 elle était dans un état de sidération,
00:21:16 elle tremblait, je m'en rappellerai toute ma vie,
00:21:18 et elle ne disait pas un mot,
00:21:20 pas un mot, mais vraiment, pas un mot.
00:21:22 Donc elle nous a pas appelés à l'aide.
00:21:24 C'est vraiment...
00:21:25 Et je pense que ce jour-là,
00:21:26 je me serai pas levée,
00:21:27 je pense pas qu'il y aurait quelqu'un
00:21:29 qui l'aurait aidée non plus.
00:21:30 - Elle avait quel âge, cette jeune fille, à peu près ?
00:21:33 - Elle avait 18-20 ans,
00:21:35 et les deux pareil,
00:21:36 les deux énergumènes également.
00:21:38 Et donc là, on a fait un effet de masse,
00:21:40 enfin, de masse, on était quatre,
00:21:42 mais bon, voilà, contre deux, voilà.
00:21:45 Et là, par chance,
00:21:47 au-dessus de ma tête,
00:21:48 j'avais le signal d'alarme.
00:21:49 Donc je dis, écoutez,
00:21:50 si vous n'arrêtez pas, je le tire.
00:21:52 Tant pis, on s'arrêtera,
00:21:54 et vous vous en débrouillerez avec les contrôleurs,
00:21:56 parce que sur ces trains-là,
00:21:57 il y a le chauffeur,
00:21:58 il y a le conducteur,
00:21:59 et il y a toujours un contrôleur,
00:22:00 puisqu'on n'est pas électrifiés, nous.
00:22:02 Voilà, donc, bon, bref.
00:22:05 Et puis, on parlemente,
00:22:07 moi je lui dis, mais écoutez,
00:22:08 ça pourrait être votre sœur,
00:22:09 ça pourrait être votre mère, une cousine,
00:22:10 enfin, qu'est-ce que c'est que ce comportement ?
00:22:12 On essaye, comme disait le monsieur d'avant,
00:22:15 le psychologue,
00:22:16 j'essaye de toujours parlementer,
00:22:18 parlementer, parlementer.
00:22:19 - Et ils parlent avec vous, les deux agresseurs ?
00:22:21 Ils parlent quand même ?
00:22:22 - Ils me disent clairement de fermer ma gueule
00:22:24 et de m'occuper de mes affaires,
00:22:25 parce que sinon, ça allait mal se passer pour moi, quoi.
00:22:27 Donc, voilà.
00:22:28 Et puis, j'ai les autres personnes
00:22:29 qui se rejoignent avec moi,
00:22:32 et je pense qu'ils ont pris peur,
00:22:34 parce que j'avais vraiment la main
00:22:36 sur le signal d'alarme,
00:22:37 et j'allais le faire, vraiment, ils l'ont vu.
00:22:39 Et donc, on arrive à un arrêt qui s'appelle Ille-les-Meldeuses,
00:22:42 et ils sortent tous les deux en courant, en fait.
00:22:46 Et moi, je vais à Couilles-sur-Rouge,
00:22:47 c'est deux gares plus loin,
00:22:48 et je dis à la petite dame,
00:22:49 donc déjà, je la fais venir à côté de moi,
00:22:51 je lui dis bon, ben, ça y est, ils sont partis, machin.
00:22:52 Elle me dit, vous savez,
00:22:53 je suis sûre qu'ils vont m'attendre
00:22:54 à toutes les autres gares pour me faire du mal et tout.
00:22:56 J'ai écouté, à l'époque, j'avais mon ex-mari,
00:22:58 qui venait me chercher à la gare en voiture,
00:22:59 je lui ai dit, écoutez, moi,
00:23:00 vous venez avec moi jusqu'à Couilles,
00:23:02 avec mon mari, on vous ramènera à votre maison.
00:23:04 Et par chance, l'arrêt d'après, c'est l'Ille-les-Sur-Rouge,
00:23:07 qui est Yannicky-Toun,
00:23:08 qui est toujours ouverte avec des agents dedans.
00:23:10 Et là, on a une chance, ce jour-là, ils étaient là,
00:23:13 et souvent, quand le train passe,
00:23:15 ils sont devant la porte, en fait, vous savez,
00:23:17 ils sont à l'extérieur, devant la porte,
00:23:19 la porte ouverte,
00:23:20 et là, je lui ai dit, écoutez,
00:23:21 il y a les agents, allez vers eux,
00:23:22 ils vous prendront en charge.
00:23:24 Je lui ai laissé mon numéro de téléphone,
00:23:26 au cas où elle avait besoin de porter plainte et tout,
00:23:28 donc voilà, je lui ai dit, écoutez-moi.
00:23:29 Elle ne m'a jamais rappelé et je ne l'ai jamais recroisé.
00:23:31 - Bravo ! Virginie, Virginie, Virginie,
00:23:33 restez avec nous, j'observe une chose.
00:23:35 Virginie, femme, courageuse.
00:23:37 Valérie, tout à l'heure, elle est toujours avec nous,
00:23:39 femme, courageuse.
00:23:40 Coco, qui a retrouvé son téléphone portable
00:23:43 qu'on lui a volé il y a trois jours,
00:23:44 femme, courageuse.
00:23:45 Vous avez trois femmes,
00:23:46 trois femmes qui débrouillent des situations complexes,
00:23:49 mesdames, messieurs.
00:23:50 À tout de suite.
00:23:52 Jusqu'à 14h30,
00:23:54 Éric Brunet vous donne la parole sur RTL.
00:23:58 Éric Brunet, les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:24:03 - Victor Austandard, que se passe-t-il, mon cher Victor ?
00:24:08 Elle est incroyable cette émission.
00:24:10 Souvent, on a souvent des émissions,
00:24:13 c'est noir, c'est dur, ça va pas,
00:24:15 la France est endettée.
00:24:17 Là, il y a des gens dans le métro,
00:24:19 dans le bus, dans le tramway,
00:24:21 dans la rue, dans les magasins,
00:24:22 qui disent "moi, je suis venu en aide
00:24:25 à une personne qui a été agressée,
00:24:26 personne ne bougeait, mais moi, je l'ai fait".
00:24:28 Et ça, ça me redonne le sourire, Victor.
00:24:30 - Oui, c'est la force du 3210
00:24:31 et notre application RTL
00:24:32 sur lesquelles on reçoit beaucoup de messages.
00:24:34 Chantal dans le Val-de-Marne,
00:24:36 "je suis d'accord, il faudrait tous qu'on intervienne,
00:24:38 mais c'est vrai qu'on a souvent peur de soi-même
00:24:41 prendre des coups en intervenant,
00:24:43 et donc on ne fait rien par peur, sans doute".
00:24:46 Sur un autre sujet,
00:24:47 Carole à Toulouse, "merci de parler du cancer,
00:24:50 je lutte depuis plusieurs années contre cette maladie
00:24:53 et ma mère a lutté pendant plus de 20 ans, car oui".
00:24:55 Eric, c'est notre prochain thème dans quelques minutes,
00:24:57 "cette maladie est-elle encore taboue ?
00:24:59 Y a-t-il des mots, des expressions à éviter ou à bannir ?
00:25:01 Comment en parlez-vous avec vos proches
00:25:03 atteints de cette maladie ?
00:25:04 Margot, Cerise et Enzo vous attendent au 3210".
00:25:07 - Très bien, le cancer dans une poignée de secondes,
00:25:09 mesdames, messieurs.
00:25:10 Valérie, qui était avec nous il y a quelques instants,
00:25:13 qui a carrément, qui s'en est pris dans un transport en commun
00:25:18 à une personne qui voulait déloger d'un fauteuil
00:25:22 une autre personne.
00:25:23 Valérie, vous avez entendu ce que je disais tout de suite, Valérie ?
00:25:27 Y a beaucoup de femmes qui sont héroïques ?
00:25:32 - Je crois que souvent les femmes sont assez courageuses,
00:25:35 Monsieur Brunet.
00:25:37 - C'est fou, hein ?
00:25:38 Virginie, Coco, Valérie, les trois premiers exemples,
00:25:42 trois sur trois, sont des femmes qui se déballonnent pas
00:25:45 face à des mecs qui sont pas très bien intentionnés.
00:25:50 Valérie, Virginie, je voudrais...
00:25:54 - Vous savez, Monsieur Brunet,
00:25:55 moi je voulais juste vous dire un petit mot par rapport au cancer.
00:25:59 Là, par exemple, je suis très contente parce que, bon,
00:26:02 c'est peut-être pas beaucoup,
00:26:04 mais on avait moyen de s'inscrire à la course jonquille
00:26:08 pour l'Institut Curie.
00:26:10 Donc moi je me suis inscrite,
00:26:12 c'est-à-dire qu'on s'inscrivait pour 15 euros,
00:26:15 on mettait une application,
00:26:17 et quand on parcourait un kilomètre,
00:26:20 y a un euro qui est remis.
00:26:22 Moi je suis contente, j'en suis quand même à 49,5 km,
00:26:25 c'est mieux que rien.
00:26:27 - Bravo, Valérie.
00:26:28 Elle a du caractère, cette Valérie.
00:26:30 À mon avis, vaut mieux pas s'engueuler avec elle,
00:26:34 parce que c'est une sacrée personnalité.
00:26:36 Nous parlerons, Valérie, vous pouvez rester d'ailleurs avec nous,
00:26:38 sur la question du cancer,
00:26:40 et des mots qu'il faut choisir.
00:26:42 Est-ce que cette maladie est taboue dans les prochaines minutes ?
00:26:44 Je voulais quand même qu'on termine sur ce sujet,
00:26:46 parce qu'il y a beaucoup d'appels,
00:26:48 il faut être sympa avec ceux qui ont appelé,
00:26:50 sur les agressions dans l'espace public.
00:26:52 Je vais prendre Thierry.
00:26:54 - Bonjour Eric, bonjour à toute l'équipe,
00:26:56 bonjour à tout le monde.
00:26:58 - Vous êtes où, Thierry ?
00:27:00 - Alors moi je suis à Mont-de-Lieu actuellement.
00:27:02 - Mont-de-Lieu, l'Annapoule.
00:27:04 - Exactement, oui, tout à fait.
00:27:06 Je suis acteur, ensuite acteur,
00:27:08 en fait j'étais dans le métro, j'habitais là-haut à l'époque,
00:27:10 et je vois,
00:27:12 il y avait la foule,
00:27:14 il y avait du monde,
00:27:16 et je vois une pauvre femme,
00:27:18 devant moi, coincée entre la foule et un frotteur,
00:27:20 derrière.
00:27:22 Et je vois le gars, il est en train de se frotter,
00:27:24 je vois cette pauvre femme qui essaie de se dégager sans trop rien dire,
00:27:26 je vois qu'il se frotte, je vois qu'il envoie un peu les mains,
00:27:28 à un moment donné, il y avait du monde,
00:27:30 j'étais juste devant moi le gars.
00:27:32 Et là je commence à, bah, avec ses moelles,
00:27:34 à me faire violer. Je dis "qu'est-ce que tu fais là ?
00:27:36 Qu'est-ce que t'es en train de faire ?" Il me dit "rien, je fais rien,
00:27:38 je t'ai vu, qu'est-ce que tu fais ?"
00:27:40 Et cette femme se retourne et commence à me remercier.
00:27:42 Donc le gars, bah,
00:27:44 je l'invite à sortir,
00:27:46 à la prochaine station, alors il y avait la foule,
00:27:48 les gens ont vu tout ça, et bah,
00:27:50 il voulait pas trop sortir, bon, je l'ai invité un peu plus fortement,
00:27:52 et là,
00:27:54 tout le monde s'est écarté devant.
00:27:56 J'étais carrément au fond du wagon,
00:27:58 donc tout le monde s'est écarté
00:28:00 pour que je puisse mettre ce mec dehors, quoi.
00:28:02 Ni plus ni moins. Et après, cette dame
00:28:04 m'a remercié, mais les autres gens sont venus, ils ont dit
00:28:06 "c'est bien ce que vous avez fait, c'est ça ?" Je dis "oui, mais c'est bien,
00:28:08 mais vous avez vu comme moi, quoi,
00:28:10 en fait, et personne ne bouge."
00:28:12 Et donc, bah, le gars, bah, après,
00:28:14 j'ai foutu dehors et puis terminé, quoi. Mais voilà,
00:28:16 c'est que, comme je disais tout à l'heure,
00:28:18 heureusement, bah, les trois personnes
00:28:20 qui ont témoigné précédemment,
00:28:22 surtout des femmes face à des gars,
00:28:24 c'est encore plus courageux,
00:28:26 je dirais, et que, effectivement,
00:28:28 les gens regardent leurs chaussures, parce qu'ils ont
00:28:30 peur de se faire frapper, ou ils ont peur de
00:28:32 de, comment dire, de
00:28:34 de représailles, ensuite,
00:28:36 mais il faut se rendre compte que, bah, la plupart
00:28:38 du temps, bah, quand on arrive à se défendre,
00:28:40 quand on arrive à faire
00:28:42 la tête haute face à ces agresseurs,
00:28:44 bah, c'est eux qui partent un peu,
00:28:46 excusez-moi le terme, mais la queue entre les jambes.
00:28:48 - Ouais, c'est terrible,
00:28:50 mais, voilà, peut-être qu'aussi
00:28:52 ce gars a été recommencer
00:28:54 ses frottages dans le métro
00:28:56 d'à côté, ou... - C'est possible,
00:28:58 en espérant qu'il y a retrouvé des gens, bah,
00:29:00 un peu, qui auraient fait la même action que moi,
00:29:02 le foutre dehors, à voir, parce que j'étais
00:29:04 malheureux, parce que je voyais cette pauvre femme qui
00:29:06 qui n'osait pas bouger, elle était coincée entre
00:29:08 la foule devant lui, et entre la foule devant
00:29:10 elle, et ce gars derrière, et puis,
00:29:12 mais ça a duré quelques secondes, parce que, vous savez,
00:29:14 dans les Strapontins, on se lève quand il y a la foule.
00:29:16 Donc, moi, j'étais devant les Strapontins,
00:29:18 et lui était juste devant moi, et puis je voyais
00:29:20 que, bah, cette femme était gênée et tout,
00:29:22 et que lui, bah,
00:29:24 moi, il disait, puis il faisait, quoi. - Ouais.
00:29:26 - Et puis, à un moment donné, bah, voilà, bah, je l'ai...
00:29:28 Je l'ai un peu invité à sortir, quoi. - Oui.
00:29:30 - Ça n'a pas été virulent, mais bon...
00:29:32 Limite, mais bon, voilà. - Bravo pour
00:29:34 votre témoignage, Thierry. - Ah, voilà, voilà, voilà.
00:29:36 - Même si, Olivier, notre psy, là, qui était avec
00:29:38 nous depuis quelques minutes, même si, Olivier, faut pas
00:29:40 se cacher les récits de Virginie,
00:29:42 de Valérie, ce qui est arrivé à Coco,
00:29:44 Thierry, à l'instant,
00:29:46 c'est plutôt la minorité.
00:29:48 - Ah, il y a quand même le point commun,
00:29:50 le fait de riposter, hein, le fait
00:29:52 d'un moment, de dire les choses, de les répéter,
00:29:54 d'invectiver
00:29:56 la saillance, voilà, ça, c'est
00:29:58 quand même un lieu commun, et à partir
00:30:00 de là... Alors, c'est vrai que
00:30:02 ça, ça se déroule dans la théorie, là, des
00:30:04 psychologues de Le Bon, quand on est
00:30:06 des groupes de 6 à 12, ça, ça va.
00:30:08 - Le Bon, qui a beaucoup travaillé, vous le disiez tout à l'heure,
00:30:10 sur les phénomènes de foule. - Exactement.
00:30:12 Voilà, voilà, qu'on a
00:30:14 écouté ces derniers mois
00:30:16 pour les émeutes, etc., mais qui
00:30:18 a aussi pu
00:30:20 démontrer l'effet bénéfique
00:30:22 par moment, de la foule,
00:30:24 mais il faut absolument que la victime,
00:30:26 c'est ça la stratégie à adopter,
00:30:28 puisse dire, puisse crier
00:30:30 ce qui lui arrive, et à partir
00:30:32 de là, par effet de contagion,
00:30:34 d'imitation, de répétition,
00:30:36 on va venir
00:30:38 s'intéresser à ce qui se passe.
00:30:40 Et c'est ce qui s'est passé là, on a déjoué
00:30:42 toute une stratégie
00:30:44 de vol de portable ou...
00:30:46 - Merci beaucoup
00:30:48 Olivier, qui nous a appelés spontanément
00:30:50 au 3210, qui est donc psychiatre
00:30:52 du côté de Lens, merci à Virginie, à Thierry,
00:30:54 à tous ceux qui nous ont appelés, c'était très chouette
00:30:56 de consacrer cette première partie
00:30:58 des auditeurs ont la parole
00:31:00 à ceux qui
00:31:02 courageusement, dans les transports,
00:31:04 dans l'espace public, viennent en aide à ceux qui sont
00:31:06 attaqués, victimes, agressés.
00:31:08 Dans un instant, nous allons
00:31:10 parler du cancer. Rappelez-moi au 3210,
00:31:12 car le cancer, on ne va pas parler,
00:31:14 on n'est pas médecin, on ne va pas parler de la maladie
00:31:16 elle-même, mais des mots
00:31:18 qu'on plaque sur le cancer. Est-ce que cette maladie
00:31:20 est toujours taboue ? Est-ce qu'on le dit
00:31:22 au bureau, à ses collègues de travail,
00:31:24 à sa famille, on en parle comment
00:31:26 du cancer dans son
00:31:28 espace familial, environnemental, amical ?
00:31:30 Appelez-moi au 3210, à tout de suite.
00:31:32 Envoyez-nous vos messages
00:31:34 sur l'application RTL
00:31:36 ou appelez-nous au 3210.
00:31:38 50 centimètres.
00:31:40 Jusqu'à 14h30,
00:31:42 les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet
00:31:44 sur RTL.
00:31:46 Quand on a appris le
00:31:48 cancer de ma femme, qui était un stade très élevé,
00:31:50 il a fallu, moi à côté,
00:31:52 que je me mobilise, évidemment,
00:31:54 en gardant un esprit fort
00:31:56 et pour elle, pour l'aider.
00:31:58 Mes maîtres mots, on était les suivants
00:32:00 « Soulager, rire et aimer encore
00:32:02 plus fort ».
00:32:04 « Soulager, rire et aimer encore plus
00:32:06 fort », c'est un message qu'on vient de recevoir
00:32:08 et c'est très fort et très puissant.
00:32:10 Lisa Marie, pourquoi est-ce qu'on a fait le choix aujourd'hui
00:32:12 de parler du cancer ?
00:32:14 C'est une maladie, pas n'importe quelle maladie,
00:32:16 le cancer, c'est 430 000 personnes
00:32:18 touchées chaque année en France
00:32:20 et à l'occasion de la campagne, une jonquille
00:32:22 contre le cancer à l'Institut Curie.
00:32:24 On est d'ailleurs entouré dans le studio
00:32:26 de jonquilles, vous avez une jonquille sur la chemise
00:32:28 aujourd'hui, Eric. Donc on va se questionner
00:32:30 sur comment parler de cette maladie
00:32:32 au quotidien, à son entourage,
00:32:34 au bureau et vous nous appelez
00:32:36 au 3210 pour témoigner.
00:32:38 Nous sommes avec, Victor me dit que nous sommes
00:32:40 avec Rose. Rose qui est une jeune
00:32:42 fille qui a 18 ans
00:32:44 et qui est atteinte d'un cancer,
00:32:46 d'un lymphome, c'est bien cela. Bonjour Rose.
00:32:48 Bonjour.
00:32:50 Vous êtes atteinte d'un
00:32:52 lymphome, alors je ne suis pas médecin mais c'est
00:32:54 un cancer,
00:32:56 depuis peu de temps, c'est bien cela Rose ?
00:32:58 Tout à fait, j'ai été diagnostiquée du coup
00:33:00 dans l'lymphome d'Auchkine, donc pour
00:33:02 ma part dans le Médiastin, au mois de novembre.
00:33:04 D'accord. Rapidement, on ne va pas
00:33:06 parler médical, mais de quoi s'agit-il ?
00:33:08 Il s'agit en fait d'une tumeur qui s'est
00:33:10 formée entre mes poumons
00:33:12 et pour ma part, le
00:33:14 problème était à ce moment-là que
00:33:16 j'ai eu un épanchement cardiaque qui a été dû à
00:33:18 la taille de cette tumeur qui a
00:33:20 gréé sur mon cœur,
00:33:22 qui a créé une légère urgence
00:33:24 au moment de ma première hospitalisation.
00:33:26 Et c'est comme cela que vous avez découvert la maladie ?
00:33:28 Voilà, tout à fait. C'est en fait
00:33:30 les effets secondaires du coup
00:33:32 de la maladie, notamment cet épanchement cardiaque
00:33:34 a eu de nombreuses conséquences,
00:33:36 notamment sur mon physique, j'ai commencé à gonfler,
00:33:38 j'ai eu plusieurs symptômes,
00:33:40 notamment de grande fatigue,
00:33:42 et on a eu un problème,
00:33:44 pendant deux mois, ils ont eu des mauvais diagnostics,
00:33:46 on a été un peu trimballés de médecin en médecin
00:33:48 pendant longtemps,
00:33:50 parce qu'ils pensaient à une allergie pour le premier temps,
00:33:52 et le cancer n'était
00:33:54 évidemment pas du tout la première
00:33:56 hypothèse qu'ils avaient envisagée.
00:33:58 Vous avez quel âge ?
00:34:00 J'ai 18 ans aujourd'hui, j'avais 17 ans
00:34:02 à ce moment-là. Vous avez été prise en charge,
00:34:04 c'est quoi votre vie ?
00:34:06 Vous êtes à l'hôpital régulièrement,
00:34:08 que requiert
00:34:10 la prise en charge de cette maladie ?
00:34:12 Alors, du coup, ça fait déjà
00:34:14 plusieurs mois que j'ai été prise en charge,
00:34:16 donc quand je suis arrivée à l'hôpital
00:34:18 au mois de novembre, et qu'ils ont enfin
00:34:20 compris qu'il ne s'agissait pas d'une allergie,
00:34:22 mais bien d'une tumeur, on m'a fait passer un scanner,
00:34:24 et j'ai été immédiatement
00:34:26 hospitalisée.
00:34:28 Mais en vue de l'urgence,
00:34:30 de l'avancée de ma maladie,
00:34:32 pour ma part, ça a été très très rapide,
00:34:34 deux jours après mon arrivée, on m'a fait passer une alliopsie,
00:34:36 j'ai eu les résultats deux jours plus tard,
00:34:38 et seulement deux jours plus tard encore,
00:34:40 j'ai commencé la chimiothérapie.
00:34:42 Ça a fait six jours,
00:34:44 tout s'est enchaîné extrêmement vite,
00:34:46 je suis arrivée pour une allergie
00:34:48 un vendredi, et le jeudi suivant,
00:34:50 je commençais la chimiothérapie.
00:34:52 Alors, je pense que tout ça a
00:34:54 sérieusement bousculé
00:34:56 la vie d'une jeune femme de 17 ans,
00:34:58 vous aviez 17 ans à l'époque,
00:35:00 vous en avez 18 aujourd'hui,
00:35:02 comment vous en avez parlé
00:35:04 autour de vous, à vos amis,
00:35:06 à l'école,
00:35:08 des trucs auxquels
00:35:10 vous n'étiez pas préparée du tout, Rose ?
00:35:12 - Oui, ça a été assez
00:35:14 soudain, moi j'étais encore
00:35:16 au lycée, du coup j'étais censée être en année
00:35:18 terminale cette année, du coup ça a été un petit peu
00:35:20 remis en cause, mais
00:35:22 évidemment quand on apprend ça,
00:35:24 déjà c'est très dur à accepter,
00:35:26 l'idée de poser le mot "cancer"
00:35:28 sur soi-même,
00:35:30 c'est envisageable, surtout à 17 ans.
00:35:32 Et ensuite,
00:35:34 les premières questions qui me sont venues, c'est comment
00:35:36 l'annoncer à ma famille, forcément moi quand je l'ai appris,
00:35:38 j'étais avec mes parents et ma tante, qui étaient très présentes
00:35:40 pendant ma période de hospitalisation,
00:35:42 donc ça veut dire que d'un coup ça se matérialise,
00:35:44 c'est-à-dire que nous on se prend vraiment un train
00:35:46 dans la figure, et à côté de ça on voit nos familles
00:35:48 se détruire sous nos yeux, on voit des parents pleurer,
00:35:50 enfin moi j'avais jamais vu mon père pleurer
00:35:52 avant, donc on voit vraiment l'impact
00:35:54 que ça a sur les autres, et à ce moment-là,
00:35:56 une des premières questions qui me viennent en tête,
00:35:58 c'est comment je vais pouvoir l'annoncer à mes amis,
00:36:00 qui ont seulement 18 ans, qui sont à mille
00:36:02 lieues de ça,
00:36:04 qui continuent eux de vivre leur vie à côté de ça,
00:36:06 donc j'ai essayé de
00:36:08 le faire le mieux possible,
00:36:10 je suis passée souvent par
00:36:12 les parents de mes amis, mes meilleures
00:36:14 copines dont je suis très proche de la famille,
00:36:16 j'ai essayé d'appeler leur maman, de leur demander de leur annoncer en face,
00:36:18 parce que forcément c'est pas quelque chose qu'on a envie d'apprendre au téléphone,
00:36:20 et j'ai essayé
00:36:22 de me débrouiller pour
00:36:24 le dire un maximum, et si on fait ça, il m'aurait juste
00:36:26 demandé pour qu'il voit que sur ma tête,
00:36:28 ok, le mot "cancer" fait très peur,
00:36:30 mais si moi je l'annonce avec le sourire
00:36:32 et que moi j'ai pas peur,
00:36:34 c'est ce que j'ai essayé de transmettre aux gens à qui je le disais dans un premier temps,
00:36:36 même si en vrai j'étais terrifiée,
00:36:38 le but c'était de
00:36:40 transmettre les énergies que j'avais envie de ressentir,
00:36:42 c'est-à-dire de l'apaisement,
00:36:44 même si c'était pas du tout ce qui se passait à ce moment-là.
00:36:46 - En gros, vous êtes devenue un peu
00:36:48 stratège dans la façon de parler,
00:36:50 mais surtout vous êtes devenue adulte, puisque
00:36:52 votre papa pleurait,
00:36:54 votre famille était un peu... était mal,
00:36:56 on les comprend, mais c'est vous
00:36:58 qui avez piloté les choses ?
00:37:00 - Oui, je pense
00:37:02 que mon cancer m'a aidée à grandir dans le sens où
00:37:04 j'ai vachement besoin, mais de manière générale,
00:37:06 d'avoir le contrôle sur ce que je lis,
00:37:08 et quand on lit quelque chose de si lourd,
00:37:10 et qu'on prend la décision de tout comprendre,
00:37:12 de tout savoir,
00:37:14 c'est vrai que ça fait un pas mal
00:37:16 à porter, moi je sais que le jour où
00:37:18 je sortis de l'hôpital, j'avais un petit classeur où j'avais
00:37:20 rangé tous mes rendez-vous, je connaissais tous mes médicaments,
00:37:22 je connaissais les heures, je connaissais mes rendez-vous,
00:37:24 je me suis toujours débrouillée
00:37:26 pour pas m'organiser par moi-même, mais je pense
00:37:28 que contrôler
00:37:30 cette maladie de la manière dont
00:37:32 je peux, évidemment que je peux pas guérir en claquant des doigts,
00:37:34 mais avoir le contrôle sur la situation,
00:37:36 ça m'a vachement aidée.
00:37:38 - Vous avez pu passer votre bac ?
00:37:40 - Je continue les cours
00:37:42 à distance,
00:37:44 et du coup je suis inscrite
00:37:46 aux épreuves de formalité, donc forcément
00:37:48 ça sera peut-être pas aussi brillant que si j'avais pu
00:37:50 passer ces cours de manière
00:37:52 régulière, mais j'ai rien à perdre à y aller.
00:37:54 - Vous, la maturité que vous avez, à mon avis,
00:37:56 le bac, je dis pas que c'est
00:37:58 une formalité, mais vous pouvez même
00:38:00 dans cette situation où vous êtes
00:38:02 pas au top en présentiel,
00:38:04 vous pouvez y aller quand même,
00:38:06 je pense, vous m'avez l'air assez
00:38:08 solide. Votre maman est
00:38:10 dans les parages, à côté de vous ?
00:38:12 - Ah bah oui, je croyais moi qu'elle
00:38:14 allait coller au téléphone ! - Ah bah très bien, alors attendez,
00:38:16 je la prends dans une seconde,
00:38:18 c'est intéressant, puisqu'on parle
00:38:20 de quel mot poser sur
00:38:22 la maladie, sur le cancer, on écoutera
00:38:24 Nathalie dans un instant, la maman de
00:38:26 Rose.
00:38:28 - Alors, on est avec Nathalie,
00:38:44 bonjour Nathalie. - Bonjour.
00:38:46 - Vous êtes la maman de Rose,
00:38:48 qui a témoigné il y a quelques instants,
00:38:50 cette jeune femme,
00:38:52 votre fille, il y a 17 ans, a découvert
00:38:54 qu'elle avait un cancer.
00:38:56 Beaucoup de maturité, quelle force de témoignage !
00:38:58 Alors là, c'est une gamine
00:39:00 exceptionnelle que vous avez, je dis pas ça
00:39:02 pour faire du social, parce qu'elle est malade,
00:39:04 et parce que c'est toujours mieux, mais non,
00:39:06 elle est vraiment incroyable !
00:39:08 Cette détermination ! - Elle est incroyable.
00:39:10 - J'avais l'impression que c'était ma maman
00:39:12 qui me parlait, vous voyez ? - Ouais, c'est un peu ça parfois.
00:39:14 - Elle a 18 ans,
00:39:16 elle vous materne aussi un peu, c'est devenu votre maman.
00:39:18 - Non, elle nous materne pas,
00:39:20 mais c'est elle qui nous entraîne,
00:39:22 en fait. On est complètement
00:39:24 dans son entourage,
00:39:26 et bon, il y a sa soeur,
00:39:28 sa grande soeur,
00:39:30 mon mari, moi-même,
00:39:32 et puis toute la famille
00:39:34 qui est derrière Rose, mais c'est elle
00:39:36 qui tire tout le monde vers le haut, en fait.
00:39:38 - Donc elle suit ses traitements,
00:39:40 elle a fait une
00:39:42 myothérapie tout à l'heure, elle ne va plus du tout
00:39:44 physiquement dans l'école ?
00:39:46 - Non, alors elle n'y va plus
00:39:48 du tout,
00:39:50 elle y allait déjà en pointillé à partir
00:39:52 de septembre, parce qu'elle avait déjà des symptômes
00:39:54 qui étaient
00:39:56 d'une grande fatigue notamment,
00:39:58 et un œdème du visage
00:40:00 très prononcé,
00:40:02 et donc les deux cumulés,
00:40:04 elle avait beaucoup de mal à envisager
00:40:06 d'aller en cours, et nous on ne savait pas,
00:40:08 et on était persuadés,
00:40:10 on suivait les indications des médecins,
00:40:12 et elle était traitée pour une allergie
00:40:14 pendant
00:40:16 deux mois et demi.
00:40:18 Donc complètement
00:40:20 à côté de la plaque, et donc elle a déjà
00:40:22 été déscolarisée, on va dire, depuis le début
00:40:24 de l'année en fait, son année terminale.
00:40:26 - Elle a un calendrier,
00:40:28 elle pense, donc elle est traitée bien évidemment,
00:40:30 mais elle pense pouvoir
00:40:32 revenir à l'école dans les prochains
00:40:34 mois, l'année prochaine, si jamais elle a le bac,
00:40:36 comment ça se passe sur ce
00:40:38 volet-là ? - Alors sur le volet scolaire,
00:40:40 alors déjà, il faut savoir qu'on a
00:40:42 la chance d'être bien encadré,
00:40:44 il y a des associations qui existent
00:40:46 spécialement pour les jeunes
00:40:48 et les jeunes adultes
00:40:50 en scolarité,
00:40:52 donc on est très bien
00:40:54 prise en main, à partir du
00:40:56 moment de l'annonce du cancer, pour dire "voilà,
00:40:58 par rapport à votre enfant qui est
00:41:00 en terminale en l'occurrence,
00:41:02 voilà ce qu'on va mettre en place,
00:41:04 voilà ce qu'on va demander à l'établissement,
00:41:06 et on est absolument
00:41:08 pas laissés
00:41:10 sur le côté à se débrouiller,
00:41:12 donc ça, ça a été
00:41:14 fait comme ça, donc ça lui a permis
00:41:16 d'obtenir des
00:41:18 cours à distance
00:41:20 avec ses professeurs
00:41:22 de spécialité en l'occurrence,
00:41:24 au rythme
00:41:26 qu'elle veut et à distance,
00:41:28 mais elle, elle ne souhaite
00:41:30 pas retourner
00:41:32 en présentiel dans l'établissement
00:41:34 parce que forcément, physiquement,
00:41:36 même si
00:41:38 elle est très jolie,
00:41:40 malgré
00:41:42 effectivement la perte de ses cheveux du haut-traitement,
00:41:44 et qu'elle est,
00:41:46 voilà, elle a une très belle prothèse et tout ça,
00:41:48 mais néanmoins,
00:41:50 elle ne veut pas se présenter comme ça
00:41:52 au lycée, c'est
00:41:54 compliqué, c'était...
00:41:56 Forcément,
00:41:58 même si ça ne se voit pas du tout
00:42:00 une fois qu'elle est équipée,
00:42:02 elle est quand même, voilà,
00:42:04 elle a quand même cette situation.
00:42:06 Physique. Donc,
00:42:08 ceci explique aussi pourquoi,
00:42:10 au-delà de la fatigue et des traitements,
00:42:12 elle ne souhaite pas retourner dans son
00:42:14 établissement scolaire. - Oui, bah, elle va nous passer
00:42:16 un petit bac,
00:42:18 voilà, en, comment on dit, en distanciel,
00:42:20 comme on dit maintenant, Nathalie. - Ben,
00:42:22 ouais, en distanciel ou même en présentiel avec
00:42:24 des aménagements particuliers. - Oui, oui, d'accord.
00:42:26 - Ou à l'hôpital, il y a des salles dédiées
00:42:28 avec des surveillances et tout,
00:42:30 donc, effectivement, je dirais
00:42:32 qu'au-delà de l'annonce
00:42:34 terrible de cette maladie
00:42:36 sur une jeune fille pleine de vie
00:42:38 et de courage, le fait que ça tombe
00:42:40 en terminale, ben, c'est aussi...
00:42:42 Ça rajoute au...
00:42:44 Ça rajoute au problème. Parce que Rose
00:42:46 n'avait qu'un souhait avant même
00:42:48 tout ça, c'est de pas passer une année
00:42:50 de plus au lycée. Elle voulait
00:42:52 très très vite sortir du
00:42:54 système lycée pour être étudiante.
00:42:56 Donc, là, elle est
00:42:58 vraiment déterminée à passer son bac et à l'avoir
00:43:00 pour ne plus... pour ne pas
00:43:02 se rajouter...
00:43:04 - Oui. - Ben, voilà. - Qu'est-ce que...
00:43:06 Repassez-moi Rose. Rose, quelles sont vos perspectives
00:43:08 professionnelles
00:43:10 ou d'étudiante
00:43:12 quand les choses vont
00:43:14 s'arranger ? Vous voulez faire quoi ?
00:43:16 - Ben, c'est vrai qu'il m'avait
00:43:18 dit comme ça à mon âge, faire mais pas mal de choses en perspective.
00:43:20 Il y a
00:43:22 beaucoup de choses qu'on comprend avec
00:43:24 beaucoup plus de recul et on relativise
00:43:26 sur pas mal de situations, notamment
00:43:28 toute cette pression scolaire qu'il nous a mise
00:43:30 à mon âge, qui, quand on
00:43:32 arrive au lycée, on a l'impression que c'est
00:43:34 toute notre vie qui tourne autour de ça.
00:43:36 Quand on a des épreuves
00:43:38 à côté de cette vie lycéenne
00:43:40 standard, j'ai envie de dire, qui nous tombent dessus,
00:43:42 on se rend compte que, remis dans le contexte,
00:43:44 il y a pire que d'avoir
00:43:46 des mauvaises notes pour parcours sup' !
00:43:48 Donc,
00:43:50 pour l'année prochaine, j'ai
00:43:52 rempli mes voeux. J'essaierai de
00:43:54 faire un BUT
00:43:56 qui s'appelle
00:43:58 "Lignique de commercialisation",
00:44:00 de préférence en alternance,
00:44:02 parce que je suis beaucoup plus pratique que théorique,
00:44:04 même si j'ai toujours eu la chance d'avoir des bonnes notes
00:44:06 à l'école, ça n'a jamais été trop
00:44:08 mon truc ! Dans les deux,
00:44:10 je préférerais travailler et si,
00:44:12 malheureusement, le dossier que j'ai eu cette année
00:44:14 ne me permet pas d'aller, dès l'année prochaine,
00:44:16 en études supérieures,
00:44:18 ou même que mes traitements ne me le permettent pas,
00:44:20 parce qu'à l'issue de la chimiothérapie, on s'est rendu
00:44:22 compte qu'elle n'avait pas fonctionné à la hauteur de ce qu'on espérait,
00:44:24 donc j'ai repassé de nouveaux
00:44:26 examens, encore hier j'étais à l'hôpital pour
00:44:28 passer des tests scans,
00:44:30 qui détermineront mes prochains protocoles,
00:44:32 qui pourraient de la radiothérapie ou de l'immunothérapie,
00:44:34 auquel cas ça pourrait s'étendre jusqu'à septembre
00:44:36 prochain, donc il pourrait que
00:44:38 même ma maladie me condamne à ne pas pouvoir
00:44:40 avoir un rencontre. - Vous êtes dans le tube, là ! Vous êtes dans le tube,
00:44:42 vous êtes... Mais, vous savez,
00:44:44 il y a une chose, moi je ne suis pas un donneur de
00:44:46 conseils, je n'y connais rien, c'est "step by
00:44:48 step", comme disent les anglo-saxons,
00:44:50 pour l'instant vous vous occupez de
00:44:52 vous, bien sûr il y a les perspectives, les études,
00:44:54 etc., mais vous êtes un peu dans le tube,
00:44:56 vous verrez après
00:44:58 ce que vous diront les médecins, est-ce qu'on fait une nouvelle
00:45:00 radiothérapie, etc., mais vous avez un courage
00:45:02 inouï, vous avez une voix formidable,
00:45:04 vous avez une énergie dingue,
00:45:06 et je vous souhaite vraiment bon vent,
00:45:08 parce que Jean-Alphonse Richard vient d'entrer
00:45:10 dans le studio d'RTL et ça veut dire
00:45:12 "Passe-moi le micro, cher Eric", mais
00:45:14 vraiment, vous m'avez bluffé par votre détermination
00:45:16 et votre intelligence !
00:45:18 On sent l'intelligence transpirer à la radio
00:45:20 à travers le micro, bravo à Rose
00:45:22 et à sa maman Nathalie,
00:45:24 beaucoup de témoignages sur la façon dont on parle du
00:45:26 cancer à cette antenne, bonjour Jean-Alphonse
00:45:28 Richard, bonjour Eric Brunet, de quoi parle-t-on
00:45:30 dans l'heure du crime aujourd'hui ?
00:45:32 Je vous emmène dans un village près de Belfort,
00:45:34 une femme qui disparaît, elle s'appelle Françoise
00:45:36 Saffert, elle a 56 ans, on l'était en 2018,
00:45:38 elle a claqué la porte de la maison
00:45:40 et on ne l'a plus revue,
00:45:42 tout cela c'est le mari
00:45:44 qui le raconte, c'est l'époux
00:45:46 et il le dit aux gendarmes,
00:45:48 ces gendarmes vont faire tomber le masque
00:45:50 de ce mari, il va bien sûr être suspecté
00:45:52 d'avoir fait disparaître l'épouse
00:45:54 mais suspecté aussi de l'avoir peut-être
00:45:56 auparavant empoisonné
00:45:58 et puis aussi suspecté, ça fait beaucoup,
00:46:00 d'avoir peut-être tué
00:46:02 sa première épouse, alors c'est ce mari
00:46:04 Eric Dénoux que les enquêteurs
00:46:06 vont pister et ils vont découvrir
00:46:08 je vais vous le raconter dans l'heure du crime,
00:46:10 son incroyable double vie, la double vie
00:46:12 d'un chauffeur routier
00:46:14 c'est l'histoire aujourd'hui dans l'heure du crime
00:46:16 et c'est à 14h30
00:46:18 Eric Brunet, vous serez là pour nous écouter
00:46:20 On sera là bien évidemment et ça se passe du côté de Belfort
00:46:22 Exactement, un petit village près de Belfort
00:46:24 Dans un instant, on se retrouve pour le rappel des titres
00:46:26 à tout de suite
00:46:28 Politique, sport, culture, l'actualité complète
00:46:30 en un clic sur rtl.fr
00:46:32 RTL
00:46:36 RTL, il est 14h01
00:46:42 On va vous écouter les toutes dernières infos avec vous
00:46:44 Lisa Marie Marques, une enquête a été ouverte
00:46:46 après l'envoi
00:46:48 de menaces d'attentats terroristes
00:46:50 dans des lycées d'Ile-de-France
00:46:52 Oui, une vingtaine d'établissements victimes
00:46:54 d'un piratage, les élèves
00:46:56 et les parents ont reçu des messages
00:46:58 de menaces la nuit dernière, accompagnés d'une
00:47:00 vidéo de décapitation
00:47:02 Une réunion interministérielle sur la
00:47:04 sécurité des établissements scolaires
00:47:06 va avoir lieu cet après-midi
00:47:08 en présence de Gabriel Attal
00:47:10 et de la ministre de l'éducation nationale
00:47:12 Nicole Belloubet
00:47:14 Un appel à la grève de la RATP
00:47:16 c'est le 4 avril prochain
00:47:18 Le syndicat CGT réclame le versement
00:47:20 d'augmentation de salaire négocié
00:47:22 avec la direction dès les mois prochains
00:47:24 Selon le syndicat
00:47:26 qui a déjà déposé un préavis de plusieurs mois
00:47:28 cet été, notamment durant les JO
00:47:30 les agents ne toucheront pas
00:47:32 les 100 euros d'augmentation par mois
00:47:34 avant l'hiver prochain
00:47:36 Et puis le déficit public sera bien supérieur
00:47:38 à ce qui était prévu par le gouvernement
00:47:40 Ce déficit devrait largement dépasser les 5%
00:47:42 pour l'année 2023
00:47:44 On ne sait pas encore de combien
00:47:46 mais cela a provoqué une réunion de crise hier soir
00:47:48 à l'Elysée qui prouve la gravité de la situation
00:47:50 Et puis tout de suite la météo
00:47:52 Demain vendredi
00:47:54 le temps sera encore sec et ensoleillé
00:47:56 sur toute la France
00:47:58 après dissipation des brouillards matinaux
00:48:00 En fin d'après-midi, une perturbation
00:48:02 apportera des nuages et de la pluie
00:48:04 sur le littoral de la Manche
00:48:06 Les températures seront encore très élevées
00:48:08 Merci Elisa Marie
00:48:10 Les auditeurs ont la parole jusqu'à 14h30 sur RTL
00:48:14 Eric Brunet
00:48:18 Il faut que je vous dise que tous les auditeurs
00:48:20 qui font le 3210, qui nous appellent, qui passent à l'antenne
00:48:22 vont recevoir
00:48:24 une opération Pâques
00:48:26 on approche des fêtes de Pâques
00:48:28 vont recevoir une boîte
00:48:30 de chocolat Jeff de Bruges
00:48:32 C'est sympa
00:48:34 Nous parlons du cancer
00:48:36 nous parlons des mots qu'il faut plaquer
00:48:38 sur cette maladie avec les très beaux témoignages
00:48:40 que nous avons eus dans un instant
00:48:42 de Rose et de Nathalie
00:48:44 Nous allons prendre Fabienne
00:48:46 Bonjour Fabienne
00:48:50 Vous avez fait le 3210
00:48:52 Ma chère Fabienne, vous avez la parole
00:48:54 Pourquoi avez-vous appelé ?
00:48:56 Nous nous subissons
00:48:58 depuis deux ans malheureusement
00:49:02 Nous avons eu un quotidien cancer
00:49:04 avec notre fille aînée
00:49:06 qui n'a pas 30 ans
00:49:08 qui a fait un lymphoméde d'Hodgkin
00:49:10 en mai 2022
00:49:12 qui était considéré
00:49:14 en rémission complète au mois de novembre
00:49:16 et le 27 février
00:49:20 un gros coup de tonnerre dans ce ciel serein
00:49:22 elle était hospitalisée en réanimation
00:49:26 au CHU de Grenoble
00:49:28 pour un diagnostic sans appel
00:49:30 pour la maladie de l'aiguë lymphoblastique
00:49:32 Une rémission qui n'a duré que quelques mois
00:49:38 C'est un deuxième cancer
00:49:40 le sortacharne-sur-être
00:49:42 ça n'a rien à voir avec son premier cancer
00:49:44 c'est un deuxième cancer
00:49:46 Elle a quel âge ?
00:49:48 Elle aura 30 ans le 2 août cette année
00:49:50 Elle aura quel âge ?
00:49:52 Je n'ai pas compris pardon
00:49:54 Elle aura 30 ans le 2 août cette année
00:49:58 C'est terrible bien évidemment
00:50:00 Comment parlez-vous avec elle de cette maladie ?
00:50:02 La première fois
00:50:08 les choses étaient assez
00:50:10 "simples"
00:50:12 dans la mesure où
00:50:14 dans la famille on n'est que des professionnels de santé
00:50:16 donc ça aide quand même un peu
00:50:18 beaucoup je dirais
00:50:20 Elle-même est infirmière
00:50:22 donc elle connaît tout
00:50:24 Là sur la deuxième session
00:50:26 le dialogue est très compliqué
00:50:28 puisqu'aujourd'hui on peut dire qu'elle est anéantie
00:50:30 C'est un anéantissement complet
00:50:34 pour elle
00:50:36 En plus là le protocole est très lourd
00:50:38 très difficile
00:50:40 Elle est en isolement
00:50:42 on ne peut pas la voir comme on veut
00:50:44 on ne peut pas lui apporter ce qu'on veut
00:50:46 c'est compliqué
00:50:48 Les mots sur le premier cancer ont été
00:50:50 on va dire
00:50:52 de façon naturelle se sont mis en place
00:50:54 tous les jours un petit peu
00:50:56 Elle a toujours été très entourée sans problème
00:50:58 Elle s'est bien battue
00:51:00 même très très bien battue pendant ces neuf mois
00:51:02 Le deuxième parcours va être très long
00:51:06 puisqu'on part pour deux ans de traitement
00:51:08 Il faut qu'aujourd'hui
00:51:12 elle remonte
00:51:14 les manches et qu'elle se batte
00:51:16 mais pour l'instant c'est compliqué
00:51:18 très compliqué
00:51:20 Il y a sa famille, vous ?
00:51:22 Elle a dans sa vie
00:51:24 personnelle, familiale ?
00:51:26 Oui, elle a un conjoint
00:51:28 qui est là tous les jours
00:51:30 Elle est démoralisée vous dites ?
00:51:32 Elle est anéantie
00:51:34 Anéantie, oui, démoralisée
00:51:36 C'est un mot faible bien sûr
00:51:38 C'est difficile à moins de 30 ans d'accepter de faire
00:51:40 deux cancers à moins de deux ans d'intervalle
00:51:42 Nous c'est pareil
00:51:44 C'est inimaginable
00:51:46 Toutes les lumières étaient
00:51:48 ouvertes depuis le mois de novembre
00:51:50 et là fin février
00:51:52 beaucoup de masse qui tombe
00:51:54 Le thème de cette émission
00:51:58 c'est quels mots on met
00:52:00 sur la maladie
00:52:02 mais là vous me dites
00:52:04 qu'on peut à peine murmurer
00:52:06 des mots tellement
00:52:08 c'est violent
00:52:10 C'est ça, c'est que
00:52:12 les premiers jours c'était compliqué
00:52:14 aujourd'hui
00:52:16 elle accepte un petit peu plus de parler
00:52:18 de son traitement
00:52:20 de son état général au quotidien
00:52:22 Nous comme je vous le dis
00:52:26 on est professionnels de santé
00:52:28 donc le mot cancer
00:52:30 c'est pas quelque chose de tabou
00:52:32 puisque c'est notre
00:52:34 un peu notre quotidien malheureusement
00:52:36 puisqu'il y en a énormément
00:52:38 de cancers aujourd'hui
00:52:40 Après dans la famille
00:52:42 on a dit les choses
00:52:44 au fur et à mesure
00:52:46 sans jamais être alarmiste
00:52:48 on peut pas l'être de toute façon
00:52:50 il faut rester positif
00:52:52 et puis
00:52:54 les choses font leur chemin
00:52:56 petit à petit
00:52:58 mais pour elle aujourd'hui
00:53:00 son quotidien est très noir
00:53:02 très très noir
00:53:04 Merci de ce témoignage Fabienne
00:53:06 c'est aussi ça, il y a aussi des situations dans lesquelles
00:53:08 on peut faire toutes les pédagogies
00:53:10 en place, on peut réfléchir à la façon
00:53:12 de parler tant qu'on veut
00:53:14 il y a des situations quand on a une personne
00:53:16 malade anéantie par deux cancers
00:53:18 en quelques mois qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre
00:53:20 une personne de 30 ans
00:53:22 c'est difficile de les trouver
00:53:24 justement les mots, à tout de suite
00:53:26 [Musique]
00:53:28 Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL
00:53:30 ou au 3210
00:53:32 [Musique]
00:53:34 13h-14h30
00:53:36 Les auditeurs ont la parole
00:53:38 avec Eric Brunet sur RTL
00:53:40 Le cancer n'est pas un mot tabou
00:53:42 on peut dire cancer
00:53:44 j'ai l'impression qu'on a peur de dire ce mot cancer
00:53:46 car ça réveille forcément une peur bien sûr
00:53:48 mais arrêtons cette hypocrisie
00:53:50 de longue maladie
00:53:52 et appelons un chat un chat
00:53:54 il se fait penser à
00:53:56 les gens qui disent
00:53:58 il a une longue maladie
00:54:00 c'est un peu stupide
00:54:02 il a une longue maladie
00:54:04 Message qui vient d'être laissé sur le répondeur
00:54:06 des auditeurs ont la parole sur RTL par Christophe
00:54:08 je prends tout de suite au 3210
00:54:10 Mathieu, bonjour Mathieu
00:54:12 vous avez fait le 3210, je vous écoute
00:54:14 - Eh bien écoutez, moi aussi
00:54:16 je vous écoute et je voulais vous dire quelque chose
00:54:18 qui fait que
00:54:20 dans le cancer il n'y a pas de règles
00:54:22 c'est à dire que comme disait votre oncologue
00:54:24 que j'écoutais au début de l'émission
00:54:26 aucun cancer ne ressemble à aucun autre
00:54:28 et c'est vrai que les témoignages que j'écoute là
00:54:30 dans votre émission sont riches de diversité
00:54:32 et complètement incomparables l'un à l'autre
00:54:34 donc il faut bien se mettre en tête
00:54:36 que quand quelqu'un vous dit
00:54:38 "ah mon pauvre vous avez un cancer"
00:54:40 "ah oui mais j'ai un ami aussi qui a un cancer de ça"
00:54:42 ça n'a aucun rapport parce que chacun réagit
00:54:44 de manière différente au traitement
00:54:46 chacun est entouré de manière différente dans sa famille
00:54:48 chacun a des réactions
00:54:50 c'est très clair pour moi
00:54:52 c'est qu'on ne peut pas faire de généralité son cancer
00:54:54 et on ne peut pas vraiment aider les autres
00:54:56 dans son cancer puisqu'on est
00:54:58 désespérément seul face à son cancer
00:55:00 bien sûr on peut être entouré de ses proches
00:55:02 mais face au traitement
00:55:04 face à la façon dont on subit les traitements
00:55:06 dont on réagit mal à ces traitements
00:55:08 on est seul
00:55:10 là on est vraiment seul
00:55:12 et donc ça c'est compliqué à gérer
00:55:14 donc c'est pour ça, moi je ne vous parlerai
00:55:16 que de mon cas et je ne ferai pas une généralité
00:55:18 - On vous a diagnostiqué, vous aussi ?
00:55:20 - Oui, on m'a diagnostiqué
00:55:22 en 2019 un cancer de la prostate
00:55:24 et ça a été annoncé
00:55:26 d'une manière tellement surréaliste
00:55:28 suite à une IRM
00:55:30 j'ai rentré dans le cabinet
00:55:32 du médecin qui m'a dit
00:55:34 "ah ben mon bon monsieur, là vous avez un sacré cancer
00:55:36 de la prostate
00:55:38 vraiment mauvais, il va falloir faire au moins
00:55:40 2 à 3 mois de radiothérapie"
00:55:42 bon courage !
00:55:44 je suis ressorti de là, Eric
00:55:46 j'étais comme un zombie
00:55:48 j'étais KO debout
00:55:50 j'ai failli me faire renverser par un bus
00:55:52 quand j'ai traversé la rue en sortant du cabinet
00:55:54 tellement j'étais
00:55:56 perdu, perdu
00:55:58 perdu, perdu
00:56:00 donc ça a été un choc
00:56:02 vous basculez dans un autre monde
00:56:04 des hôpitaux, des rendez-vous
00:56:06 des traitements, des médecins, des oncologues
00:56:08 des radiothérapeutes
00:56:10 des psys, enfin bon
00:56:12 votre vie change forcément
00:56:14 ça a été un choc terrible
00:56:16 et c'est toujours un choc terrible
00:56:18 parce que malheureusement j'ai fait effectivement
00:56:20 3 mois de radiothérapie et j'ai appris
00:56:22 il y a un an que
00:56:24 mon cancer récidivait, tellement il était agressif
00:56:26 3 mois de radiothérapie
00:56:28 je ne sais pas si vous vous rendez compte
00:56:30 tous les jours une séance de radiothérapie
00:56:32 c'est à dire qu'aujourd'hui je suis à 2
00:56:34 vraiment à pas grand chose
00:56:36 d'avoir une poche pour mon intestin
00:56:38 et une poche pour l'urine
00:56:40 parce qu'il faut quand même savoir, quand on a un cancer de la prostate
00:56:42 la prostate se situe entre le rectum
00:56:44 et la vessie et vous avez subi
00:56:46 une radiothérapie, donc c'est quoi ? C'est des radiations
00:56:48 vous avez été tellement irradié que bien sûr
00:56:50 ça a irradié les cellules cancéreuses
00:56:52 mais ça a irradié tout autour
00:56:54 et donc forcément votre vie change aussi à ce niveau là
00:56:56 vous êtes devenu handicapé, ça se voit pas
00:56:58 mais vous allez aux toilettes tous les quarts d'heure
00:57:00 ou voir toutes les demi-heures
00:57:02 donc votre vie sociale et votre vie professionnelle
00:57:04 aussi est pousculée
00:57:06 elle est percutée par tout ça
00:57:08 moi je l'ai dit à personne dans ma vie professionnelle
00:57:10 la seule personne à qui je l'ai dit
00:57:12 elle m'a plus contacté pour me faire travailler
00:57:16 moi je suis guide touristique à Paris
00:57:18 et donc elle a considéré
00:57:20 on s'est dit "mon pauvre Mathieu il est pris dans ses problèmes de cancer"
00:57:24 "on va le laisser tranquille"
00:57:26 et surtout pas, c'est justement pas ça dont j'ai besoin
00:57:28 moi j'ai besoin de continuer à travailler
00:57:30 d'avoir des interactions
00:57:32 d'avoir une vie "j'essaye d'avoir normale"
00:57:36 c'est pas possible
00:57:38 - Vous n'êtes pas guéri là, vous êtes toujours en traitement ?
00:57:40 - Toujours en traitement
00:57:42 et vous savez le traitement s'appelle l'hormonothérapie
00:57:44 vous savez ce que c'est Eric l'hormonothérapie ?
00:57:46 je vous le dis, le mot
00:57:48 ça c'est le mot gentil
00:57:50 le vrai mot médical c'est castration chimique
00:57:52 ça veut dire quoi ?
00:57:54 ça veut dire que le cancer il se nourrit de votre testostérone
00:57:56 donc on doit vous couper la testostérone
00:57:58 mais le robinet le fermer complètement
00:58:00 pas le réduire, zéro
00:58:02 ça veut dire que la testostérone c'est quoi Eric ?
00:58:04 c'est ce qui vous donne le matin l'envie de travailler
00:58:06 la niaque
00:58:08 la façon de répondre
00:58:10 d'avoir une vie sexuelle aussi
00:58:12 j'ai plus de vie sexuelle, j'ai 50 ans
00:58:14 je n'ai plus de vie sexuelle
00:58:16 faut digérer ça aussi
00:58:18 c'est compliqué
00:58:20 donc quand votre oncologue parlait
00:58:22 en disant la moitié des cancers se guérissaient
00:58:24 elle a raison
00:58:26 mais elle va pas jusqu'au bout du raisonnement
00:58:28 il faut être honnête et il faut dire
00:58:30 la moitié des gens qu'on guérit oui
00:58:32 mais à quel prix ?
00:58:34 pour quelle vie ?
00:58:36 pour quelle forme de vie ?
00:58:38 ça aussi ça rentre en ligne de compte
00:58:40 ça aussi c'est un sujet tabou qu'on aborde rarement
00:58:42 mais ok, moi je vais pas mourir du cancer
00:58:44 Eric, du moins je l'espère
00:58:46 mais je vais peut-être mourir
00:58:48 de détresse psychologique
00:58:50 d'ennui, de fatigue, de ras-le-bol
00:58:52 comprenez ?
00:58:54 c'est une autre mort, une mort lente
00:58:56 mais c'est une autre mort, une mort sociale
00:58:58 une mort
00:59:00 qui s'annonce aussi
00:59:02 ça aussi c'est des choses qui sont peu abordées
00:59:04 alors oui
00:59:06 on a fait des progrès
00:59:08 pour les soins pour le cancer
00:59:10 mais il faut voir les ravages que font les traitements
00:59:12 les protocoles
00:59:14 il faut voir
00:59:16 merci Mathieu pour ce témoignage
00:59:18 édifiant
00:59:20 sur une pathologie très fréquente
00:59:22 chez les hommes, le cancer de la prostate
00:59:24 et la façon dont on le lui a annoncé
00:59:26 qui était très cavalière
00:59:28 c'est le moins qu'on puisse dire
00:59:30 Martine a fait le 3210
00:59:32 bonjour Martine - oui bonjour Eric
00:59:34 je vous écoute Martine
00:59:36 moi je veux d'abord
00:59:38 dire à toute ma
00:59:40 mon admiration
00:59:42 pour la petite rose là
00:59:44 avoir un cancer à cet âge là
00:59:46 c'est horrible
00:59:48 et le mot cancer, quand on vous l'annonce
00:59:50 il y a le ciel qui vous tombe sur la tête
00:59:52 moi, mon mari a eu un cancer
00:59:54 en octobre 2019
00:59:56 un cancer à la base de la langue
00:59:58 on n'a pas tout de suite compris
01:00:00 mais quand on nous a
01:00:02 prescrit des biopsies
01:00:04 bon, et puis après
01:00:06 avec les prescriptions on comprend tout de suite
01:00:08 que c'est le cancer
01:00:10 et il faut le dire le cancer, il faut que ce soit dit
01:00:12 parce que si on ne le dit pas
01:00:14 ça amplifie l'horreur
01:00:16 que c'est, c'est une horreur cette maladie
01:00:18 moi j'ai perdu mon frère
01:00:20 en 1983 d'un cancer
01:00:22 là on disait
01:00:24 tout était caché - on disait rien
01:00:26 - oui, en 1983
01:00:28 il est mort à 39 ans
01:00:30 en 9 mois de temps
01:00:32 mais maintenant il faut le dire
01:00:34 parce que
01:00:36 le mot cancer
01:00:38 on est moins peur
01:00:40 de l'éliminer
01:00:42 - oui, j'entends très mal Martine
01:00:44 j'entends très très mal
01:00:46 pardon, le téléphone passe moins bien
01:00:48 nous arrivons au terme
01:00:50 de cette partie
01:00:52 que nous avons
01:00:54 mis en place, des auditeurs
01:00:56 ont la parole consacrée aux mots
01:00:58 qu'il faut utiliser pour
01:01:00 quand on parle du cancer, on est à peu près
01:01:02 tous d'accord, et Martine la première
01:01:04 il faut nommer les choses
01:01:06 merci Martine qui nous appelait du Blanc-Ménil
01:01:08 au 3210
01:01:10 dans un instant, je vais
01:01:12 passer la parole quand même à Cyprien Sini comme tous les jours
01:01:14 Cyprien qui nous présente le menu
01:01:16 de RTL, bonsoir, ce soir sur notre
01:01:18 antenne, du beau monde d'ailleurs
01:01:20 mon cher Cyprien, en studio ce soir
01:01:22 - oui, avec un casting 5 étoiles
01:01:24 ce soir, on sera avec Benjamin Biolet
01:01:26 et Camille Cotin
01:01:28 elle nous racontera notamment comment elle se prépare déjà
01:01:30 pour être maîtresse de cérémonie
01:01:32 du festival de Cannes, paillettes et strass
01:01:34 on apprendra également à économiser
01:01:36 de l'eau, on comprendra enfin le déficit
01:01:38 et la dette qui plombent le budget du pays
01:01:40 et comme toujours, le grand quiz
01:01:42 avec un week-end en talasso à gagner
01:01:44 pour vous inscrire, rien de plus simple
01:01:46 le 3210, dès maintenant
01:01:48 - et nous partons voir, comme tous les jours
01:01:50 Lisa Marie, notre auditeur
01:01:52 ou notre auditrice du bout du monde
01:01:54 - et comme tous les jours, c'est le moment de deviner la destination
01:01:56 où il se trouve, et je vous propose
01:01:58 comme tous les jours, un indice sonore
01:02:00 *musique*
01:02:02 *musique*
01:02:04 *musique*
01:02:06 *musique*
01:02:08 *musique*
01:02:10 *musique*
01:02:12 - c'est le titre de cette chanson qui pourra vous aider
01:02:14 - oh, n'en dites pas plus, c'est Véronique Sanson
01:02:16 - la destination de notre auditeur du bout du monde
01:02:18 - et on va aller sur l'application RTL
01:02:20 - pour tenter de remporter un guide du routard
01:02:22 *musique*
01:02:24 *musique*
01:02:26 *musique*
01:02:28 *musique*
01:02:30 *musique*
01:02:32 *musique*
01:02:34 *musique*
01:02:36 - bonjour Victor, qui a trouvé l'indice ?
01:02:38 - c'était une chanson de Véronique Sanson
01:02:40 - voilà, qui s'intitule
01:02:42 - cette chanson
01:02:44 - Vancouver
01:02:46 - c'est là où on part, et c'est Claude de Montauban
01:02:48 - qui a bien deviné, on lui revoit un guide du routard
01:02:50 - très bien, Vancouver, au Canada
01:02:52 *musique*
01:02:54 *musique*
01:02:56 *musique*
01:02:58 *musique*
01:03:00 *musique*
01:03:02 - on est avec Rémi, qui est justement dans le port de Vancouver
01:03:04 - en Colombie-Britannique, au Canada
01:03:06 - bonjour Rémi
01:03:08 - bonjour Eric
01:03:10 - alors on est avec vous dans le cadre, alors ça c'est très important
01:03:12 - pour moi, de la semaine de la langue française
01:03:14 - et de la francophonie
01:03:16 - je suis moi un dingue, c'est un de mes engagements personnels
01:03:18 - j'adore la langue française
01:03:20 - et je trouve formidable qu'on la parle
01:03:22 - dans quelques endroits du monde
01:03:24 - et j'ai découvert lors d'un voyage personnel
01:03:26 - il y a quelques années Rémi
01:03:28 - qu'on ne parlait pas au Canada français
01:03:30 - qu'au Québec, il y avait
01:03:32 - des régions historiques, des provinces canadiennes
01:03:34 - le Manitoba
01:03:36 - la Colombie-Britannique où vous êtes
01:03:38 - où il y a des francophones Rémi
01:03:40 - c'est bien vrai ça ?
01:03:42 - absolument, absolument
01:03:44 - et c'est vrai qu'on n'en parle pas assez
01:03:46 - mais oui les francophones sont présents d'un océan à l'autre
01:03:48 - au Canada
01:03:50 - il y a une immense écrivaine canadienne francophone
01:03:52 - qui s'appelle Gabrielle Roy
01:03:54 - qui est une grande écrivaine
01:03:56 - et cette femme
01:03:58 - qui a disparu il y a des années
01:04:00 - cette femme n'était pas
01:04:02 - une francophone du Québec
01:04:04 - elle était peut-être du Manitoba il me semble
01:04:06 - bref, il y a toujours eu
01:04:08 - des francophones au Canada
01:04:10 - mais il y en a eu plus dans les autres régions que le Québec
01:04:12 - absolument, absolument
01:04:14 - en fait c'est historique
01:04:16 - je pense à l'époque
01:04:18 - il y a 200 ans de ça
01:04:20 - les francophones sont partis de l'Est
01:04:22 - et ils ont traversé le pays
01:04:24 - pour aller jusqu'à l'océan
01:04:26 - et pour aller à la rencontre des Premières Nations
01:04:28 - et en fait les communautés se sont installées
01:04:30 - tout au long du parcours
01:04:32 - donc en effet le Manitoba
01:04:34 - est vraiment reconnu
01:04:36 - comme une communauté francophone très vibrante
01:04:38 - il y a un quartier, Saint-Boniface
01:04:40 - vraiment, qui est à Winnipeg
01:04:42 - qui est la capitale du Manitoba
01:04:44 - qui est en très vivant, on peut aller se faire
01:04:46 - on peut aller au coiffeur en français, on peut aller faire son
01:04:48 - épicerie en français, donc c'est vraiment
01:04:50 - c'est ça, les francophones ne sont pas
01:04:52 - qu'au Québec, ils sont minoritaires
01:04:54 - maintenant dans le reste du Canada
01:04:56 - mais ils sont bien présents
01:04:58 - partout au pays
01:05:00 - Rémi, racontez-nous
01:05:02 - ce que vous faites
01:05:04 - au Canada, à Vancouver
01:05:06 - vous êtes très engagé dans la francophonie
01:05:08 - oui, donc
01:05:10 - je suis actuellement
01:05:12 - j'ai un poste de directeur adjoint au bureau des affaires
01:05:14 - francophones de l'université
01:05:16 - Cybran Fraser, qui est une des deux grandes
01:05:18 - universités en Colombie-Britannique
01:05:20 - et particulièrement à Vancouver
01:05:22 - et auparavant j'étais impliqué dans un
01:05:24 - organisme à but non lucratif pour les jeunes
01:05:26 - qui était dédié vraiment
01:05:28 - à
01:05:30 - l'essor
01:05:32 - et en tout cas appuyer les jeunes
01:05:34 - et représenter les jeunes francophones
01:05:36 - qui vivent en milieu minoritaire
01:05:38 - en Colombie-Britannique
01:05:40 - ce qui est formidable, on parle français
01:05:42 - pour les amoureux de la langue française
01:05:44 - ce n'est pas rien dans tout le Canada
01:05:46 - même si il est minoritaire dans Colombie-Britannique
01:05:48 - où vous êtes, la Colombie-Britannique
01:05:50 - c'est complètement de l'autre côté, mesdames, messieurs
01:05:52 - c'est côté Alaska, je le dis pour ceux qui...
01:05:54 - d'ailleurs il est très tôt là, je crois, Rémi
01:05:56 - il doit être très tôt chez vous, quelle heure est-il ?
01:05:58 - il est 6h, ça pique un peu
01:06:00 - ça pique un peu
01:06:02 - mais alors justement
01:06:04 - moi je suis allé une fois, je le disais tout à l'heure
01:06:06 - dans un voyage incroyable
01:06:08 - et j'ai vu qu'il y avait
01:06:10 - le Canada c'est un pays où
01:06:12 - un Canadien sur quatre n'est pas né
01:06:14 - au Canada, c'est-à-dire
01:06:16 - c'est une terre d'immigration
01:06:18 - et en Colombie-Britannique, par exemple, à Vancouver
01:06:20 - il y a énormément d'immigrés
01:06:22 - qui arrivent, notamment des Asiatiques
01:06:24 - etc, ils sont très nombreux
01:06:26 - ils deviennent très canadiens
01:06:28 - plus canadiens que les canadiens, etc
01:06:30 - c'est formidable, ils ont tous des t-shirts avec "I love Canada"
01:06:32 - mais ces gens qui arrivent de l'étranger
01:06:34 - qui deviennent canadiens, ils choisissent l'anglais
01:06:36 - malheureusement pas le français
01:06:38 - absolument
01:06:40 - vous l'avez absolument dit, le Canada est une terre d'immigration
01:06:42 - le Canada se développe
01:06:44 - à travers son immigration
01:06:46 - donc c'est quelque chose
01:06:48 - qui est très positif pour le pays
01:06:50 - et
01:06:52 - Vancouver, je pense
01:06:54 - est à l'image de cette immigration
01:06:56 - c'est une ville qui est très multiculturelle
01:06:58 - avec des portes ouvertes sur l'Asie
01:07:00 - vous l'avez absolument dit, beaucoup de communautés asiatiques
01:07:02 - qui sont présentes
01:07:04 - et c'est vrai que le français dedans
01:07:06 - donc en fait
01:07:08 - quand on immigre au Canada, on peut immigrer en français
01:07:10 - ou en anglais, mais évidemment
01:07:12 - la plupart des personnes, sauf les personnes
01:07:14 - qui arrivent au Québec, immigrent
01:07:16 - en anglais, donc tout le défi
01:07:18 - est en fait dans l'intégration de ces immigrants
01:07:20 - de faire valoir
01:07:22 - et de faire reconnaître
01:07:24 - l'identité du Canada
01:07:26 - à travers le bilinguisme canadien
01:07:28 - donc ça c'est sûr que c'est un défi au Canada
01:07:30 - parce que ça fait vraiment partie
01:07:32 - c'est une pierre angulaire de l'identité canadienne
01:07:34 - c'est ce bilinguisme là
01:07:36 - le grand, pour vous
01:07:38 - le grand auteur francophone
01:07:40 - encore aujourd'hui au Canada
01:07:42 - que vous nous conseilleriez de lire ?
01:07:44 - bah écoutez
01:07:48 - il y a beaucoup d'auteurs québécois
01:07:50 - le Québec est très riche par sa culture
01:07:52 - justement parce que
01:07:54 - ça fait partie vraiment
01:07:56 - c'est une politique de la province
01:07:58 - de vraiment montrer, de diffuser
01:08:00 - cette culture, donc ils sont très actifs
01:08:02 - il y a beaucoup d'auteurs
01:08:04 - de québécois
01:08:06 - ah non, des auteurs francophones
01:08:08 - de l'Ouest
01:08:10 - bah écoutez vous avez cité
01:08:12 - Gabriel Leroy, honnêtement je vais rester
01:08:14 - sur cette référence là
01:08:16 - c'est vraiment une...
01:08:18 - c'est une auteur majeure
01:08:20 - qu'il faut redécouvrir en France
01:08:22 - qu'il faut découvrir ou redécouvrir en France
01:08:24 - parce que c'est la grande grande auteure
01:08:26 - francophone canadienne
01:08:28 - je suis d'accord avec vous
01:08:30 - merci beaucoup Rémi
01:08:32 - directeur adjoint du bureau des affaires francophone
01:08:34 - et francophile de l'université Simon Fraser
01:08:36 - c'est bon de parler de la France
01:08:38 - je crois qu'on dit Simon
01:08:40 - peut-être, Jean-Alphonse Richard est avec nous
01:08:42 - je suis là
01:08:44 - écoutez dans l'heure du crime, et c'est tout de suite
01:08:46 - la disparition et la mort de François Saffert
01:08:48 - le double ou triple visage
01:08:50 - on ne les compte plus, du mari c'est là tout de suite
01:08:52 - on vous écoute, merci, au revoir
01:08:54 - au revoir
01:08:56 - Bonjour, c'est Ophélie Meunier
01:08:58 - Le journal inattendu sur RTL
01:09:00 - Chaque samedi, retrouvons-nous pendant une heure en direct sur RTL à 12h30
01:09:04 - pour le journal inattendu
01:09:06 - les informations du jour avec les reportages éclairants de la rédaction
01:09:09 - et un invité qui nous livre son regard sur l'actualité
01:09:12 - Le journal inattendu, c'est tous les samedis, en direct à 12h30 sur RTL
01:09:16 - Vous avez manqué une émission ?
01:09:18 - Retrouvez-la sur RTL.fr et l'application RTL