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00:00 [Générique]
00:10 Bonjour et bienvenue sur InvestirTV dans notre émission Business Angels où les Business Angels viennent nous partager leur expérience d'investissement dans les startups,
00:19 l'early stage, le seed investment. Aujourd'hui en direct depuis le Var à côté de Bandol, c'est Jacques Meller que nous accueillons. Jacques, bonjour.
00:30 Bonjour Stéphane.
00:32 Merci d'être venu partager votre expérience de Business Angel. Peut-être avant ce partage, de commencer sur une présentation. Qu'est-ce que vous avez fait avant d'être Business Angel ?
00:42 J'ai commencé par être startuppeur il y a un certain nombre d'années à l'époque où le mot n'existait pas trop en France, au début des années 80.
00:50 L'écosystème était très différent. Ça, c'était mes débuts de carrière pendant quelques années. Ensuite, j'ai été plutôt cadre dirigeant dans différents groupes internationaux,
01:00 vice-président de vente et marketing, essentiellement dans l'univers B2B. Depuis une douzaine d'années, j'ai rejoint les réseaux de Business Angel au travers de Provence Angel
01:11 qui est le réseau de Marseille. Et puis, depuis deux ans, j'ai été co-président d'Alain Pujol.
01:24 Très bien. Depuis combien de temps investissez-vous dans les startups ? Dans combien de startups avez-vous investi ?
01:31 J'investis depuis une douzaine d'années dans des startups. J'ai fait environ une trentaine d'investissements.
01:39 Quelle est votre motivation d'investir dans les startups ?
01:44 Pour moi, être Business Angel, c'est essentiellement un acte militant en faveur de l'entrepreneuriat. C'est la prise de risque, la responsabilité, l'innovation.
01:53 En gros, tout ce qui n'est pas les 35 heures et la retraite à 60 ans. Des gens qui ont envie de faire avancer et de financer la transition, les transitions.
02:03 J'investis dans des secteurs plutôt B2B que je connais un peu mieux, notamment la santé. Mais en fait, je suis un généraliste. J'investis un peu dans tous les secteurs.
02:17 Quels sont vos critères de sélection et le ticket moyen que vous consacrez à chaque société ?
02:23 Les secteurs d'activité, ce qui m'intéresse d'abord, c'est qu'il faut que j'en comprenne les ressorts. Pas forcément que je sois un spécialiste du secteur, mais que je comprenne un petit peu la mécanique.
02:33 Et puis, je me fie surtout à la perception de l'équipe dirigeante, fondatrice. J'essaie de me projeter pour savoir s'ils sont des gens avec lesquels j'ai envie de coopérer et que ce soit réciproque.
02:45 Et qu'il y ait une relation de confiance qui puisse se construire petit à petit dans la phase d'instruction et puis ensuite dans la gouvernance de l'entreprise.
02:55 Voilà mes critères. Et puis, mes tickets sont modestes de 10 à 20 K. Par contre, j'investis plusieurs fois et surtout, je garde des marges de manœuvre pour la suite parce qu'un tour suffit rarement pour un manœuvre prise au bout.
03:10 Comment opérez-vous le sourcing ?
03:13 Le sourcing, en fait, il est facilité par le fait que je suis membre alléant d'un réseau de business Angel, avec une structure, c'est une association de l'an 1901, avec des permanents qui collectent le deal flow.
03:28 Ici, sur Provence Angel, il y a une implantation très forte dans le tissu économique local et donc une équipe qui sélectionne le deal flow. Et puis maintenant aussi, par notoriété, je reçois un certain nombre de dossiers en direct.
03:43 Voilà à peu près comment se passe le deal flow.
03:47 En général, vous cherchez à vous impliquer dans la start-up, plutôt sleeping ou si besoin ?
03:53 Alors, en fait, les deux, puisque l'activité de business Angel en réseau fait qu'on partage, on co-investit à plusieurs dans un réseau.
04:02 Donc, je vais être investisseur leader dans les entreprises dans lesquelles je considère avoir une valeur ajoutée, soit par le métier, soit par la relation avec le dirigeant.
04:15 Donc là, je suis leader et je siège au comité stratégique que nous ne manquons pas d'organiser dans les pactes d'actionnaires.
04:23 Mais il m'arrive aussi d'être simplement sleeping, enfin investisseur en suiveur auprès de collègues business Angel qui, eux, ont de l'expertise sur le dossier concerné.
04:35 Donc, il y a ce partage d'expérience et d'expertise qui fait le sel de l'activité de business Angel en réseau.
04:44 Alors, au niveau performance, vous m'avez dit que c'est équilibré puisque vous avez, je crois, 8 sorties positives qui ont équilibré 9 pertes totales ou partielles.
04:53 Et puis, il vous reste une douzaine. Alors, vous appelez soit ils sont morts-vivants, comme vous avez écrit, ou donc des pépites potentielles.
05:00 Pouvez-vous en dire deux mots ?
05:01 Voilà. Donc, il y a un peu de tout, effectivement. Pour avoir fait pour la fédération France Angel une statistique, si vous voulez, le taux de mortalité,
05:11 généralement, des startups, il est autour de 20-22 % en 5 ans. Et le taux de sortie, il est plutôt autour de 10 %.
05:18 Alors, pour le moment, j'en suis à 30 % de sortie positive. Donc, je suis plutôt mieux que la moyenne, heureux.
05:25 Et puis, effectivement, après, tout va se jouer dans les dossiers qui restent, si je maintiens cette performance ou pas.
05:31 Et là, bon, il y a clairement toujours des dossiers qui sont très mal en point et sur lesquels on essaie de les porter à bout de bras pour les mener à une solution quelconque.
05:39 Et puis d'autres sur lesquels on a encore l'espoir de faire de belles sorties, oui.
05:45 OK. Alors, indépendamment du côté financier, quelles sont vos satisfactions ? Et puis, à contrario, vos déceptions, là, plutôt sur le plan relationnel, humain,
05:54 dans les fondateurs, quels vous avez cru ?
05:58 Alors, si vous voulez, pour être Business Angel, d'abord, il vaut mieux avoir gagné un petit peu d'argent.
06:03 Avant, ce n'est pas une activité sur laquelle on s'enrichit.
06:06 S'enrichit, c'est sûr.
06:07 Pour autant, nous aimons la performance et on n'aime pas perdre.
06:10 Donc, si vous voulez, la gratification financière, si elle est là, c'est très bien.
06:15 Mais je crois que l'essentiel, a posteriori, c'est-à-dire qu'une fois qu'on a bouclé toute la boucle d'investissement, accompagnement et sortie,
06:24 la gratification principale pour moi, c'est l'histoire humaine d'avoir participé au comité stratégique, en accompagnant les dirigeants,
06:32 avoir vécu avec eux les difficultés, avoir apporté notre modeste contribution à leur réflexion stratégique et à la bonne prise de décision
06:41 qui leur permet de sortir par le haut.
06:45 Donc, ça, c'est la vraie gratification.
06:47 Et j'ai deux, trois dossiers qui ne seraient pas sortis parce que personne ne voulait les financer,
06:52 notamment dans le solaire, il y a une douzaine d'années.
06:54 Quand personne ne voulait financer le solaire au moment où le gouvernement restreignait ses subventions,
06:59 nous avons financé l'une de ces entreprises qui fait maintenant 60 millions d'euros de chiffre d'affaires
07:04 et qui a plus d'une centaine d'employés.
07:07 On se dit qu'on a fait notre boulot d'accompagnement de ces entreprises-là.
07:12 Oui, c'est très important de le dire ça parce qu'on parle souvent des licornes, etc.
07:16 Rappelons toujours que les licornes, c'est un animal imaginaire.
07:19 Mais il y a justement toutes ces sociétés, ces PME performantes qui font le tissu économique de notre pays
07:28 et qui sont justement initiées, "mises au monde" grâce à nos activités de Business Angel.
07:36 Au niveau déception, vous en avez eu ?
07:38 Déception, c'est essentiellement quand on se rend compte qu'on s'est trompé sur l'équipe
07:44 et que des difficultés financières, des boîtes qui plantent, ça peut arriver fréquemment dans cette activité.
07:50 Après, on analyse si c'est vraiment lié à un contexte d'évolution technologique
07:56 qui fait que l'entreprise sort du marché ou des difficultés particulières, je dirais objectives.
08:01 Bon, pas de souci, c'est la vie.
08:03 Par contre, quand on a été déçu parce que l'équipe n'a pas la "quanne" suffisante,
08:08 enfin, comment dire, l'énergie suffisante pour faire les pivots et pour entendre les conseils que l'on peut apporter
08:15 et qu'on va au tapis, là, effectivement, c'est assez décevant.
08:19 Je partage avec vous cette analyse.
08:22 En dehors des investissements start-up, sur quel autre type d'actifs placez-vous vos économies, votre patrimoine ?
08:29 Plutôt en bourse, placement financier plus classique en bourse,
08:34 assez peu dans des fonds mais plutôt en direct dans les actions.
08:38 Et puis, évidemment, un petit peu d'immobilier mais c'est vraiment marginal pour moi,
08:42 c'est l'investissement direct dans les entreprises qui est le plus satisfaisant intellectuellement et financièrement.
08:50 Comment faites-vous pour vous contacter si on vous propose des dossiers ?
08:53 Les réseaux de Business Angel sont organisés maintenant au travers d'une plateforme qui s'appelle D-Lum
09:02 et sur laquelle on peut déposer les dossiers.
09:04 On peut les adresser directement aussi à jmeler@francangel.org, c'est mon adresse en tant que Business Angel.
09:14 Mais les déposer sur la plateforme D-Lum permet de flécher vers un certain nombre de réseaux de Business Angel
09:21 où on trouve nécessairement l'expertise recherchée.
09:24 D-Lum, vous l'écrivez comment ? J'imagine qu'il y a un jeu de mots avec D-I-L ?
09:27 D-E-A-L-U-M
09:30 Ok, point, com, fr, org ?
09:33 C'est le nom de la société, là on trouve rapidement le...
09:36 D'accord, on tape D-Lum sur Google et il vous met sur le bon point, com ou autre.
09:41 Jacques, merci pour ce partage, bravo.
09:44 C'est point.
09:45 Merci à tous de nous avoir suivis, je vous donne rendez-vous très vite sur Investisseur TV avec un ou une nouvelle Business Angel.
09:53 [Musique]
10:02 [Silence]