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Jeudi 28 mars 2024, SMART JOB reçoit Didier Pitelet (Président fondateur, Maison HenocH Consulting) , Pierre Fournier (CEO, Will Academy) et Emeric Lemarignier (président, Syngev)

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00:00 [Générique]
00:08 Bonjour à tous, ravis de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous emploi RH Management, débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles.
00:15 Évidemment, bien dans son job, on parle des vétérinaires. Oui, on n'en parle pas assez souvent de ces vétérinaires.
00:19 Comment réenchanter le métier ? Oui, c'est une profession. Et bien, stresser, on va en parler dans quelques instants avec Emerick Lemarinier,
00:27 président du syndicat des groupes d'établissements vétérinaires. Il est notre invité. Et puis dans le cercle RH, ce sera un grand entretien.
00:34 On en a déjà parlé. Focus sur ce livre autour du leadership spirituel. Qu'est-ce que c'est ? Livre écrit par Didier Pitlet.
00:41 On va essayer d'en savoir plus avec lui. C'est un livre boussole, dit-il. Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que contient ce livre ?
00:46 Et qu'est-ce qu'être un leader spirituel ? On saura tout dans le grand entretien. Et puis dans Fenêtre sur l'emploi, le loud-kitting.
00:53 On utilise beaucoup de mots anglais dans le RH. On en parlera avec Pierre Fournier. Il est CEO de Wheel Academy, auteur d'un livre passionnant,
00:59 un roman passionnant autour d'Adèle et de Wheel. Justement, ce sera à la fin de notre émission. Tout de suite, c'est « Bien dans son job ».
01:07 [Générique]
01:19 « Bien dans son job » pour parler d'un métier alors que ceux qui ont des animaux de compagnie ou même vous qui êtes agriculteur,
01:25 c'est le métier incontournable, les vétérinaires. Un métier où il est difficile aujourd'hui de recruter et un métier où il faut redonner envie
01:33 peut-être à vous, jeune génération, de vous engager dans la profession. On en parle avec Emeric Lemarigny. Bonjour, Emeric.
01:39 – Bonjour. – Ravi de vous accueillir. Vous étiez venu il y a un an pour nous parler des difficultés de recrutement.
01:44 Mais là, on va affiner un tout petit peu. Vous êtes le président du syndicat des groupes d'établissement vétérinaires, le SINGEV.
01:50 – SINGEV, ça marche. – D'abord, un mot très fort que j'ai découvert en préparant cette émission, le rapport Didier Truchot 2022
02:00 qui pointe du doigt des risques forts de suicide chez les vétérinaires. Qu'est-ce qui se passe ?
02:06 Qu'est-ce qui fait qu'un vétérinaire se retrouve dans une situation un peu comme le monde agricole, à avoir des tentations de suicide ?
02:13 – Alors, c'est vrai, le rapport Truchot a été un peu un choc, mais il a mis en lumière une réalité.
02:18 Les vétérinaires sont plus prédisposés au suicide que la moyenne de la population française, beaucoup plus.
02:24 Et beaucoup, beaucoup de vétérinaires, quasiment 25%, ont des idées à science suicidaire au cours de leur carrière.
02:29 C'est impressionnant. On ne croirait pas, on a toute cette image du vétérinaire, ce métier idyllique, épinal.
02:34 – Oui, qu'il a rêvé quand il était petit, il est devenu vétérinaire.
02:37 – Tous les petits enfants rêvent encore d'être vétérinaire au moins une fois dans leur enfance en France.
02:41 – Et c'est quoi ? C'est l'isolement ? C'est la pression ?
02:44 – Alors, ce n'est pas forcément l'isolement, puisque aujourd'hui, les équipes tendent à grossir.
02:48 C'est ce dont on parlait la dernière fois, le métier change.
02:51 – Ça se concentre.
02:52 – En revanche, on en parlait justement, il y a des difficultés de recrutement.
02:56 Donc il y a une grande tension, ceux qui sont là ont beaucoup de travail.
02:59 Ça, c'est un premier point, et ils font beaucoup d'heures sur un métier qui est face au public,
03:04 qui n'est pas facile puisqu'il faut avoir à gérer un client qui est souvent stressé
03:08 parce que l'animal est quelque chose de très important pour lui, quasiment un membre de sa famille.
03:12 Et puis ce sont des situations pour lesquelles on n'est pas formé à agir,
03:16 pas forcément formé pour réagir.
03:20 – Mais là, vous nous éclairez sur finalement un mot que vivent les chauffeurs de bus,
03:24 que vivent tous ceux qui ont des relations avec le public,
03:26 c'est-à-dire de plus en plus de tensions, pour ne pas dire de violences,
03:30 qui fait que le vétérinaire était venu soigner avec son cœur
03:33 et il se retrouve à gérer des situations de conflits,
03:35 parce que c'est aussi de ça dont on parle.
03:37 – Oui, je pense que le changement se fait vraiment du statut de l'animal
03:40 qui du coup met un supplément de pression sur le vétérinaire
03:43 qui lui n'est pas formé pour réagir dans ces situations, et ça met une situation de stress.
03:47 – Mal-être au sein de la profession, ça c'est un sujet que vous adressez,
03:50 parce que j'imagine que c'est une vraie réflexion que vous menez au sein du CINGEV,
03:54 l'ai-je bien dit ? – CINGEV.
03:56 – CINGEV. Et puis il y a aussi un autre volet qui est un le pendant,
03:59 ce sont les départs prématurés, c'est-à-dire des gens qui disent
04:02 "je ne vais pas aller au bout de cette carrière dont j'avais rêvé,
04:05 je vais passer à autre chose", ça aussi c'est un signal d'un malaise.
04:09 – C'est un cercle vicieux, parce que les personnes qui sont là ne sont pas assez nombreuses,
04:13 comme elles ne sont pas assez nombreuses, elles prennent plus de pression,
04:16 et elles s'en vont plus tôt.
04:17 Aujourd'hui, l'âge des moyens de départ à la retraite,
04:21 en tout cas des départs de la profession, pour une femme,
04:24 est en dessous de 42 ans dans la profession.
04:26 – Usée, c'est-à-dire qu'elle s'en va.
04:28 – Changement de carrière, réorientation,
04:31 dans mon entreprise, une de mes vétérinaires est devenue architecte d'intérieur.
04:35 Mais c'est louable, c'est un très beau métier aussi.
04:38 Ce qui est dommage, c'est qu'on n'arrive pas à garder ces professionnels
04:41 qu'on a formés pendant des années en plus.
04:43 – Votre syndicat travaille évidemment sur l'attractivité de ce métier,
04:46 sur les formations, parce qu'il faut aussi former des étudiants, on en manque.
04:50 Quelles sont vos recommandations ?
04:53 Qu'est-ce que vous mettez en place pour tenter d'endiguer la fuite des vétérinaires
04:58 et aussi limiter les risques de suicide ?
05:00 Il y a eu des cas de suicide où on n'est que sur la tentation du suicide ?
05:04 – Il y a des cas de suicide, clairement.
05:06 Je n'en ai pas personnellement dans mon entreprise,
05:08 mais il est vrai que dans nos promotions,
05:10 nous avons connaissance de personnes qui vont jusqu'à cette extrémité.
05:15 Et c'est désolant.
05:17 Dans le cadre du syndicat, notre première action est d'engager les pouvoirs publics
05:22 à former plus de vétérinaires, parce que c'est un peu la racine du mal.
05:26 – C'est clair.
05:27 – On n'est pas assez nombreux, on prend trop de pression.
05:29 Le ministère a fait beaucoup d'efforts, une cinquième école a été créée.
05:32 Ce sont de très bons signaux, mais il faut continuer, il faut aller plus loin.
05:36 Et d'autre part, la profession prend conscience du problème,
05:40 le Saint-Gèvre et les autres acteurs de la profession, pour mesurer le problème.
05:44 On ne résout que ce qu'on mesure.
05:46 Et donc déjà, pointer, mettre en lumière, c'est scientifique.
05:50 – C'est la base.
05:51 – Donc je pense que maintenant qu'on a vraiment le problème en tête,
05:54 différentes initiatives sont prises pour aller voir, mesurer
05:58 et pointer les situations à risque, pour intervenir.
06:02 – Un dernier mot sur l'évolution de ce métier,
06:06 parce qu'il faut quand même distinguer le vétérinaire de centre-ville très urbain,
06:09 avec une population de chats, de chiens et de bois,
06:12 du vétérinaire qui fait des centaines de bornes pour aller faire veller un veau,
06:16 pour aller soigner une vache.
06:17 Ce n'est pas le même métier, j'ai envie de dire presque.
06:19 – Effectivement, ce sont deux métiers qui deviennent assez différents.
06:22 Ça reste une profession unie avec les mêmes enjeux,
06:25 que ce soit un éleveur que l'on connaît, qui soit très stressé
06:28 de perdre son outil de travail, ou un propriétaire d'animal.
06:31 – Ils sont revenus d'ailleurs, lui.
06:32 – Oui, c'est ça, et un propriétaire d'animal de compagnie
06:35 qui lui, perd un membre de sa famille.
06:37 On est dans les deux cas, sur une gestion d'une situation humaine compliquée
06:41 pour laquelle il faut être préparé.
06:43 – Merci, merci Emeric Lemarinier.
06:45 – Merci à vous.
06:46 – Ce n'est pas un coup de gueule, mais en tout cas, presque une seule lettre d'alarme,
06:49 parce que c'est un vrai sujet quand on parle de suicide dans une profession,
06:51 on se souvient des suicides à France Télécom qui avaient été très médiatisés.
06:55 Tout ça passe un tout petit peu sous les écrans radars,
06:58 la situation des vétérinaires.
06:59 – C'est vrai que notre profession a un gros capital sympathie
07:02 et une tendance à masquer les réalités qui sont parfois un peu plus…
07:06 – Exactement, un peu tabou, pour ne pas le dire comme ça.
07:08 Merci, merci Emeric, président du syndicat des groupes d'établissements vétérinaires
07:12 le SINGEV, ou le SINGEV, en fonction de la région où on habite.
07:16 – Merci beaucoup.
07:17 – On tourne une page, c'est le Cercle RH, et c'est un grand entretien.
07:20 Tiens d'ailleurs, qui va peut-être faire écho à l'attitude des vétérinaires
07:23 et de leurs clients, le "Leadership spirituel", qu'est-ce que c'est ?
07:27 C'est le titre d'un livre écrit par Didier Pitlet,
07:30 et c'est notre invité, et c'est un grand entretien évidemment.
07:32 [Générique]
07:44 Le Cercle RH est un grand entretien aujourd'hui pour peut-être se poser un peu,
07:49 pour sortir des sujets RH, et pour s'intéresser à un mot
07:53 dont vous avez probablement entendu parler, le "Leadership spirituel".
07:56 C'est le titre d'un livre écrit par Didier Pitlet.
07:59 Bonjour Didier.
08:00 – Bonjour.
08:01 – Je suis très heureux de vous réinviter, parce que j'ai beaucoup parlé de ce livre,
08:03 dont j'ai assumé le plaisir de l'avoir lu, et j'ai envie de dire dévoré,
08:08 parce qu'il y a plein de sujets fondamentaux que vous traitez.
08:10 Édition Erol, on ne peut jamais oublier l'éditeur, Didier Pitlet,
08:15 vous êtes le président de la maison Enoch Consulting.
08:17 D'abord, un petit mot avant le livre, parce qu'un livre, il a toujours une histoire,
08:22 il naît d'abord dans la tête, et il naît dans sa vie, puis ensuite il devient un livre.
08:26 Quand vous étiez avant de devenir un homme qui fait des conférences,
08:30 je vous ai entendu plusieurs fois, vous n'avez pas votre langue dans la poche,
08:33 vous dites vraiment les choses quand vous faites des conférences,
08:36 vous avez été vous aussi aux manettes, vous aussi vous avez été manager, comme on dit.
08:41 Vous étiez à l'époque déjà un leader spirituel,
08:44 ou objectivement, il y a quelque chose qui s'est transformé en vous,
08:47 et vous avez pris conscience qu'il fallait se transformer, ou vous l'avez toujours été ?
08:51 Je crois, et avec beaucoup d'humilité, que je l'ai toujours été,
08:57 de surcroît en ayant vécu dans ma vie, dans ma chair, des moments très très forts,
09:03 puisque j'ai l'habitude de dire que j'ai eu la chance d'avoir été déclaré mort à l'âge de 23 ans,
09:07 suite à un très grave accident, qui évidemment vous fait prendre beaucoup de recul sur la vie.
09:13 Le début du chemin, c'est vraiment lorsque j'ai créé et déposé le concept de Marc Employeur.
09:19 C'est en 98, où là, j'animais déjà des tables rondes avec beaucoup de jeunes,
09:24 et une avec des publics, pourtant censés être l'élite,
09:28 qui était totalement désespérée parce que les entreprises ne les recrutaient pas.
09:32 Et là, j'ai pris une vraie claque, parce que je me disais, mais c'est incroyable,
09:36 on ne peut pas prendre les gens pour des imbéciles.
09:39 On ne peut pas leur faire croire qu'ils sont importants et leur fermer la porte.
09:42 On ne peut pas un jour leur dire "je t'aime", le lendemain leur dire "tu ne vaux rien pour moi".
09:46 Et ça a été vraiment un vrai déclencheur, qui fait que j'ai transformé mon métier,
09:52 un peu comme du militantisme, mais je l'assume.
09:55 - C'est un livre très militant, c'est un livre "Boussole", c'est ce que vous dites.
09:57 C'est un livre militant. Entrons dans le livre.
10:00 Vous ne traitez pas que de l'entreprise, c'est ça que je trouve passionnant dans ce livre.
10:03 Vous adressez aussi le sujet autour de la politique, avec un grand P, même un petit P.
10:09 Puis vous parlez aussi de l'éducation, de la manière dont on accompagne nos jeunes,
10:13 ou qu'on les accompagne mal.
10:15 Il y a quand même, au-delà de la notion de leadership spirituel,
10:19 dans ce livre, l'idée que le pays est en train de se casser la gueule.
10:23 - En tous les cas, on vit une crise morale inédite,
10:27 qu'on veut cacher, qu'on masque avec des belles formules,
10:31 et je pourrais revenir dessus, les fameux éléments de langage.
10:34 Mais ce qui est certain, c'est qu'on vit une crise morale inédite,
10:37 dont l'entreprise va être une victime collatérale, à terme.
10:42 C'est évident, puisque tout ce qui se passe dans la société civile,
10:45 c'est pour ça que j'ai voulu faire le parallèle, est en train d'entrer massivement.
10:49 Le fait qu'on ne croit plus en grand chose dans la société civile,
10:53 le fait que nous ayons des politiques, quels que soient les bords politiques,
10:56 qui sont là pour "vendre leur soupe" avec leurs éléments de langage,
11:02 auxquels plus personne ne croit,
11:04 ça devient à un moment donné, ça forme des citoyens
11:07 qui ne se raccrochent plus à des mythes républicains,
11:10 dont la fameuse laïcité.
11:12 Et à côté de ça, l'entreprise a l'essai de rester dans une sorte de mode de fonctionnement
11:18 comme on l'a connu depuis toujours,
11:20 mais le problème, c'est que ça n'imprime plus chez les jeunes.
11:22 - Vous dites que ça n'imprime plus chez les jeunes,
11:24 parce que les jeunes et les moins jeunes, parce qu'ils ne sont pas dupes.
11:26 - Bien sûr.
11:27 - Ce qu'on leur vend aujourd'hui, la manière dont on communique,
11:30 le salarié le voit.
11:32 Il y a un concept que je trouve intéressant,
11:34 c'est cette notion d'utilisation du mot "spirituel",
11:36 c'est-à-dire "leadership", ça c'est un mot très utilisé dans les écoles de commerce.
11:40 Mais "leadership spirituel", en préparant l'émission,
11:42 j'ai vu que c'était plutôt un concept anglo-saxon,
11:44 qu'il y a des chercheuses qui avaient travaillé sur le sujet,
11:46 que ça avait été plutôt théorisé même.
11:48 Pourquoi c'est toujours les modèles anglo-saxons,
11:50 et pourquoi la France n'est pas capable, elle-même, de porter ce concept ?
11:54 Qu'est-ce qui se passe en France ?
11:55 - Alors, très clairement, moi quand j'ai commencé à plancher sur ce...
11:59 parce qu'un livre, c'était votre introduction,
12:02 moi je mets à peu près 2-3 ans avant de la coucher,
12:05 je tourne autour de l'idée, et ça va vite, d'un seul coup.
12:08 Et quand j'ai mis en exergue une notion de "leadership spirituel",
12:11 j'ignorais tout des travaux anglo-saxons.
12:15 Parce que ce qui avait précédé ma pensée, c'était le besoin de l'incarnation.
12:19 - Exactement.
12:20 - Parce que le gros problème, en France, mais pas qu'en France,
12:22 dans beaucoup de pays occidentaux, on a un problème d'incarnation.
12:25 Alors, ça s'explique par plein de choses, les formations,
12:28 ça s'explique aussi par l'ego.
12:30 À un moment donné, on croit que quand on devient dirigeant,
12:33 on est là pour dominer.
12:35 Non, on est là pour se mettre au service d'eux.
12:37 Et ça, c'est le point, je crois, criant, que soit en politique,
12:41 comme dans le monde de l'entreprise,
12:43 qui n'imprime plus, encore une fois, chez les gens.
12:46 - Votre préface, c'est Jean-Dominique Sénard, c'est pas n'importe qui,
12:49 c'est le président du conseil d'administration du groupe Renault.
12:51 Et je l'ai interviewé il y a quelques temps sur scène,
12:53 il était devant tous les partenaires sociaux,
12:55 et il a poussé un coup de gueule devant tous les partenaires sociaux,
12:57 les salariés et patronaux, en disant
12:59 "L'entreprise est trop verticale, il n'y a pas assez d'horizontalité,
13:02 on ne met pas assez l'humain au cœur des réflexions stratégiques".
13:06 Je pense que vous adhérez totalement, c'est tout l'esprit du leadership spirituel.
13:09 - Bien évidemment. Pour moi, il ne pouvait y avoir que Jean-Dominique Sénard
13:13 pour faire la préface de ce livre.
13:15 Au-delà de l'admiration que je porte pour cet homme,
13:17 qui est une personnalité rare,
13:19 c'est qu'effectivement, il a été l'un des tout premiers à comprendre
13:22 que l'entreprise a un rôle social, sociétal, politique,
13:26 évidemment profondément humain.
13:28 - La raison d'être dont il est le créateur.
13:30 - Bien évidemment. Et le problème, c'est que beaucoup d'entreprises
13:33 ont transformé cette notion de raison d'être en slogan publicitaire.
13:38 Or, ce n'est pas parce que tu as des belles formules
13:40 que tu parles au cœur des gens.
13:42 - Il y a une phrase dans le livre, c'est "On finit par ressembler à une tarte".
13:45 - Oui, oui, et plus on est dans le moule, plus on ressemble à une tarte.
13:47 - J'aime beaucoup cette phrase, parce que c'est exactement ça.
13:49 Un mot quand même sur cette dichotomie.
13:51 On a tous envie d'avoir un leader spirituel.
13:54 On a tous envie d'avoir quelqu'un au-dessus de nous.
13:56 Et puis, il y a un autre sujet qui est posé,
13:58 c'est que parfois on peut être très très aligné avec soi-même,
14:00 mais totalement désaligné avec l'entreprise dans laquelle on travaille.
14:04 Et là, c'est d'une violence terrible.
14:06 - C'est ce qui nourrit les burn-out, les moments de stress, de détresse.
14:14 Parce qu'on rêve tous du monde idéal où tout le monde est heureux, etc.
14:18 La réalité, c'est qu'on n'a jamais autant parlé de qualité de vie au travail,
14:21 jamais autant parlé de RSE,
14:23 des notions auxquelles on ne peut qu'adhérer,
14:25 ou de bienveillance, on parle de...
14:27 C'est devenu le mot tarte à la crème, la bienveillance.
14:29 Mais dans la vraie vie, il n'y a jamais eu autant de détresse,
14:31 de burn-out, de stress.
14:33 Une majorité de salariés veulent quitter leur job.
14:36 Il faut bien chercher l'erreur.
14:38 C'est-à-dire que globalement, on prend des mots pour des idées.
14:40 Et quand on prend des mots pour des idées,
14:42 c'est la grande tartufferie qui est en marche.
14:44 Et ça, aujourd'hui, sous l'impulsion des jeunes générations,
14:47 je pense que ça ne marchera de moins en moins.
14:49 Et c'est un vrai appel à la remise en question,
14:51 non seulement du leadership,
14:53 mais aussi des politiques RH
14:55 qui sont un peu trop à la remorque, entre guillemets, du financier.
14:59 On clame de beaux concepts, encore une fois,
15:01 mais on a peu de moyens pour agir.
15:03 - Vous le dites clairement, en parlant des RH,
15:05 avec beaucoup de bienveillance, en disant
15:07 qu'ils ont des pouvoirs limités,
15:09 parce qu'évidemment, ils sont tenus par des budgets,
15:11 par les financiers.
15:13 - Alors que c'est sûrement l'une des fonctions les plus importantes
15:15 pour relever les défis de ces 15 prochaines années.
15:17 Parce que les défis des prochaines années,
15:19 ça ne va pas être l'IA, etc., tout le monde parle de ça.
15:21 OK, très bien, mais les défis les plus importants
15:23 vont être des défis humains,
15:25 des défis de génération,
15:27 des défis de sens, des défis de projection.
15:30 Et ça, les DRH ont normalement une carte à jouer.
15:33 - Je n'ai pas été assez précis dans ma question tout à l'heure,
15:35 mais vous parlez très longuement,
15:38 dans le début de votre livre,
15:40 du niveau éducatif de notre jeunesse,
15:42 de ceux qui sont en formation
15:44 ou ceux qui entrent en entreprise.
15:46 Et c'est vrai que le constat que vous en faites,
15:48 qui correspond d'ailleurs aux études PISA,
15:50 qui correspond globalement à ce qu'on lit,
15:52 n'est pas très reluisant.
15:54 Ça veut dire quand même que ces jeunes mal formés,
15:57 ou d'une manière un peu imparfaite,
16:00 arrivent en entreprise.
16:02 Qu'est-ce qui se passe ? C'est l'entreprise qui doit former.
16:04 Ça pose un énorme problème, ça aussi.
16:06 - Majeur. Vous savez,
16:08 dès le moment où on a décrété 80%
16:10 d'une tranche d'âge de devoir avoir le bac...
16:12 - Il y en a de jospin, vous vous rappelez.
16:14 - ...qui ouvrait, effectivement, la porte
16:16 à la dégradation du niveau scolaire.
16:18 Aujourd'hui, vous avez les jeunes de 15 ans
16:21 qui maîtrisent 40% de mots en moins
16:24 que les jeunes de 15 ans en 1987.
16:26 Donc, aujourd'hui, on a un vrai problème
16:30 éducatif, de culture générale,
16:32 alors que, dans le creux de leurs mains
16:34 avec leur iPhone, ils ont toute la culture du monde,
16:36 dans l'absolu. Mais le problème, c'est...
16:38 - Ils n'ont plus TikTok, quoi. - Voilà.
16:40 Et ça, ça va être une bombe à retardement
16:42 pour les entreprises, mais il y a plein de bombes
16:44 à retardement qui vont exploser. Il y a l'éducation,
16:46 la culture générale, où les entreprises vont devoir
16:48 rééduquer, former, hein, même des bacs +5.
16:52 Quand vous voyez des bacs +5 qui ont
16:54 une culture générale extrêmement pauvre,
16:56 c'est une catastrophe pour l'emploi de main.
16:58 La violence, parce que le corollaire
17:00 de l'ignorance, c'est la violence.
17:02 Cette violence-là, elle va s'importer.
17:04 On voit, ça fait pas beaucoup la une des médias,
17:06 mais ça commence à se développer.
17:08 Et dans les 10 ans à venir, ça va être
17:10 un problème majeur. Et la cohabitation,
17:12 via, évidemment, la fragmentation sociale
17:14 que nous vivons avec le communautarisme,
17:16 qui est également un vrai sujet pour les entreprises de main.
17:18 - Je connais votre réponse, Didier Pitelet,
17:20 mais la façon dont vous avez écrit ce livre,
17:22 ce qui est un livre-boussole, mais qui est aussi presque,
17:24 non pas un livre programmatique au sens politique du terme,
17:26 mais qui donne quand même des éléments
17:28 de réflexion, qu'est-ce qu'on fait ?
17:30 Vous nous apportez des diagnostics,
17:32 vous nous dites, il faut impérativement
17:34 que les leaders deviennent spirituels,
17:36 soient incarnés de la vertu et des valeurs.
17:38 Mais en même temps, comment on fait
17:40 quand notre entreprise, elle est dirigée par un fonds,
17:42 quand l'actionnaire principal est chinois ?
17:44 Comment on fait ?
17:46 - Dans le livre, évidemment,
17:48 je mets en place différents chantiers
17:50 à ouvrir.
17:52 Moi, je crois que le monde financier,
17:54 comme il s'est approprié, d'ailleurs,
17:56 la RSE, la raison d'être, etc.
17:58 - C'est vrai. On l'appelle le SG, d'ailleurs.
18:00 - Voilà. On va se réapproprier
18:02 ces notions humaines fondamentales.
18:04 Ça, c'est le premier point.
18:06 Deuxième point, je pense qu'une nouvelle génération
18:08 qui, je suis recruté, on me promet des choses,
18:10 deux mois plus tard, je me rends compte
18:12 que c'est complètement faux,
18:14 à un moment donné, elle s'en va.
18:16 - C'est ce qui se passe.
18:18 - Mais c'est ce qui se passe partout.
18:20 Donc, de fait, ça va pénaliser le business.
18:22 Et donc là, il va y avoir des petits clignotants rouges
18:24 qui vont se mettre en action.
18:26 Et donc, ça va automatiquement changer.
18:28 Et puis, il faudrait arrêter avec tous les anglicismes
18:30 à la mode, où on ne parle que de "onboarding",
18:32 tout ça, etc.
18:34 - Voilà. Reprenons des fondamentaux.
18:36 On intègre, on initie.
18:38 On évalue, on encourage.
18:40 Donc, il faut...
18:42 Et c'est là où la fonction RH
18:44 est fondamentale, parce que c'est elle
18:46 qui va aider les directions générales,
18:48 les actionnaires à bouger.
18:50 - Avant de nous quitter, parce qu'il y a vraiment
18:52 un enjeu des investisseurs, des fonds
18:54 qui vont avoir un rôle essentiel,
18:56 mais il y a quelque chose dont on parle peu,
18:58 mais que vous avez évoqué, et que vous évoquez,
19:00 c'est le numérique.
19:02 C'est une façon de travailler.
19:04 Ça aussi, on le revoit, on repense notre rapport
19:06 au numérique, parce qu'on nous donne plein
19:08 d'outils numériques qui sont censés régler nos vies.
19:10 Et en fait, souvent, ça ralentit le rythme.
19:14 - Vous savez, la première caractéristique du leader spirituel,
19:16 c'est le don de soi, associé à l'humilité,
19:18 associé à l'écoute.
19:20 C'est clair que si on n'a pas
19:22 des modèles de management
19:24 fondés sur l'humain
19:26 comme étant l'axe central
19:28 de la relation,
19:30 ça ne marchera pas.
19:32 Donc il faut évidemment du numérique, c'est clair.
19:34 On ne va pas aller contre le numérique,
19:36 contre l'intelligence artificielle, etc.
19:38 Mais si c'est au détriment de la relation avec un grand R,
19:40 ça ne marchera pas.
19:42 - On les forme comment, ces managers
19:44 au leadership spirituel ?
19:46 Ça serait quoi le programme de formation
19:48 pour ouvrir la porte au leadership spirituel ?
19:50 - Déjà, se poser la question
19:52 de leur propre sens.
19:54 Moi, ce qui m'impressionne,
19:56 c'est de rencontrer plein de dirigeants
19:58 qui ne se sont jamais posé des questions sur eux-mêmes.
20:00 Or, il y a un travail introspectif
20:02 pour apprendre déjà à se connaître
20:04 avant d'imaginer
20:06 driver autrui.
20:08 Donc déjà le sens sur soi,
20:10 l'ambition humaine que l'on a envie d'incarner,
20:12 parce que l'ambition des chiffres, c'est facile,
20:14 c'est de la compta, entre guillemets.
20:16 Je force le trait, bien évidemment.
20:18 Mais l'ambition humaine, être reconnu pour sa valeur ajoutée humaine,
20:20 ça c'est un véritable R.O.I.
20:22 - Donc c'est un travail sur soi-même et qui ensuite,
20:24 normalement, doit se redéployer
20:26 ou en tout cas doit irradier l'entreprise.
20:28 - Tout à fait.
20:30 - Aujourd'hui, avant de nous quitter,
20:32 on a fait cette émission il y a quelques semaines sur Smart Job.
20:34 C'est vrai qu'on n'a jamais autant parlé de bienveillance
20:36 et de qualité de vie au travail
20:38 et on n'a jamais eu autant de chiffres
20:40 alarmants sur les souffrances, les suffrages.
20:42 - Mais je vais même vous dire, il y en a marre de parler de bienveillance.
20:44 Quand il y a autant de détresse,
20:46 à un moment donné, il faut être aligné sur cette réalité.
20:48 Il faut regarder le miroir en face.
20:50 Ça me semble essentiel.
20:52 - Merci Didier Pitlet de m'avoir référé.
20:54 Lisez ce livre.
20:56 On va d'ailleurs découvrir et revoir
20:58 la couverture de ce livre, édition Erol,
21:00 "Le leadership spirituel"
21:02 pour un leadership spirituel assumé.
21:04 C'est-à-dire que le leader assume et porte ce mot.
21:06 Il n'a pas peur de l'utiliser.
21:08 C'est important. C'est un mot un peu caché
21:10 en entreprise spirituelle.
21:12 Ça fait presque peur le mot spirituel.
21:14 Merci de nous avoir rendu visite.
21:16 Je suis à la tête de la maison Enoch Consulting
21:18 et avec cette jolie collection de photographies.
21:20 - Gueule de l'emploi.
21:22 - C'est une initiative absolument incroyable
21:24 qui valorise l'identité, l'image, la confiance.
21:26 - On est dans l'authenticité.
21:28 - C'est exactement ça.
21:30 Ce sont de très belles photos.
21:32 Merci Didier.
21:34 On tourne une page.
21:36 On ne va pas être dépaysé.
21:38 On s'intéresse à la méthode Will
21:40 à travers un livre et une méthodologie
21:42 qui fait écho au sujet qu'on vient de traiter
21:44 avec Didier Pitlet.
21:46 J'accueille mon invité.
21:48 [Musique]
21:56 On termine notre émission
21:58 avec Fenet sur l'emploi pour s'intéresser
22:00 au Loud Quitting.
22:02 On va en parler avec Pierre Fournier.
22:04 Il est le CEO de Will Academy.
22:06 Je voudrais vous présenter son livre.
22:08 Le livre de Pierre Fournier
22:10 "La méthode Will, roman de management.
22:12 Apprenez à régler définitivement
22:14 tous vos problèmes récurrents au travail."
22:16 C'est un personnage Will, 40 ans,
22:18 qui accompagne une Adèle passionnée,
22:20 plein d'émotions.
22:22 C'est un roman avec des scènes de vie.
22:24 Ce n'est pas un livre didactique
22:26 au sens propre du mot.
22:28 Mais dedans, vous y trouverez
22:30 des situations réelles.
22:32 Adèle rentre le soir avec un dîner.
22:34 Le papa couche l'enfant.
22:36 Elle renvoie des mails.
22:38 Zone de tension.
22:40 Tension avec sa DRH.
22:42 Et Will, c'est un peu le coach
22:44 qui vient l'éclairer, l'aider et l'ouvrir.
22:46 Le "loud quitting"
22:48 risque d'énerver Didier Pitelet.
22:50 Il a été très clair.
22:52 C'est quoi le "loud quitting"?
22:54 - C'est une bonne question.
22:56 On utilise plein d'anglicismes
22:58 dans le domaine des ressources humaines.
23:00 Notamment pour tout ce qui est autour
23:02 de la démission.
23:04 Les Anglais ont le terme "quitting"
23:06 qui veut dire "démissionner".
23:08 Puis, il y a eu le "quiet quitting".
23:10 La démission silencieuse.
23:12 - Je n'aime plus mon job.
23:14 Je suis là pour l'argent.
23:16 - Tu ne fais rien de plus.
23:18 - C'est ça.
23:20 Et il y a le "loud quitting"
23:22 qui est arrivé plus récemment.
23:24 Je n'aime plus mon job.
23:26 Je le fais savoir.
23:28 "Loud", c'est "fort".
23:30 La démission bruyante, si on le traduisait.
23:32 C'est un phénomène
23:34 qui a toujours existé.
23:36 On a mis un mot dessus.
23:38 Si on veut le quantifier,
23:40 il y a une étude qui fait foi
23:42 sur tous ces sujets.
23:44 C'est l'étude Gallup.
23:46 C'est l'équivalent américain d'Ipsos.
23:48 - Que vous citez au début du livre.
23:50 - Effectivement.
23:52 C'est une étude qui est faite tous les ans
23:54 sur plus de 160 000 personnes
23:56 dans 160 pays.
23:58 Elle est très exhaustive.
24:00 Ils définissent un chiffre
24:02 qui fait froid dans le dos.
24:04 Le pourcentage de salariés désengagés.
24:06 Je vais vous donner les chiffres en France.
24:08 - C'est une étude mondiale.
24:10 - C'est l'Europe.
24:12 Et France, on est à 93 %.
24:14 On est avant dernier pays en Europe.
24:16 Sachant que l'Europe est le dernier continent.
24:18 - D'ailleurs, Adèle dit dans le livre
24:20 quand on l'interroge,
24:22 puisqu'on lui pose la question,
24:24 "Je connais une ou deux personnes
24:26 "qui aiment son métier,
24:28 "mais tous les autres n'aiment pas leur métier
24:30 "et ne sont plus engagés."
24:32 C'est décrit dans ce livre.
24:34 Vous qui avez une observation
24:36 de cette formation à travers votre méthodologie,
24:38 comment vous expliquez cela ?
24:40 Ce niveau de désengagement
24:42 ou de démotivation ?
24:44 - C'est vrai qu'il est assez...
24:46 En fait, les gens ne le croient pas au début.
24:48 Quand on dit 93 %.
24:50 Nous, souvent, la question qu'on pose
24:52 pour faire prendre conscience de ça aux gens,
24:54 c'est, imaginez,
24:56 demain, vous gagnez au loto,
24:58 vous n'avez plus besoin de travailler.
25:00 Est-ce que vous continuez à exercer votre métier actuel ?
25:02 Là, il y a plein de gens qui se disent, "Bah non."
25:04 "Ca n'arrive jamais."
25:06 Donc, changeons de question.
25:08 Si demain, tous les métiers sont payés pareil,
25:10 lequel vous choisissez ?
25:12 Puisque l'argent n'est plus un critère de choix.
25:14 On s'aperçoit que ça fait beaucoup réfléchir les gens.
25:16 À quel point l'argent...
25:18 On ne dit pas que l'argent est mal, etc.
25:20 Mais le fait de faire de l'argent
25:22 son premier critère de choix,
25:24 le fait de faire de l'argent
25:26 sa finalité quand on va travailler,
25:28 oui, nous, on pense que c'est dangereux
25:30 parce que déjà, c'est un critère de motivation extrinsèque.
25:32 Donc, il y a un moment où ça va...
25:34 Et en fait, ça, on l'a au niveau de l'individu,
25:36 mais on l'a aussi au niveau de l'entreprise.
25:38 Quand une entreprise,
25:40 sa finalité, c'est de maximiser son profit,
25:42 encore une fois, elle a le droit,
25:44 mais c'est pareil, il y a un moment,
25:46 vous parliez d'authenticité avec Didier,
25:48 il y a un moment, en fait,
25:50 où ça ne nourrit plus les gens.
25:52 Donc, voilà pourquoi.
25:54 Et donc, ça serait une des causes
25:56 de ce très haut niveau de désengagement.
25:58 C'est-à-dire qu'à la fois, on porte un discours
26:00 et de l'autre, l'entreprise est prise à son propre piège,
26:02 c'est-à-dire de créer de la richesse et de la valeur
26:04 et d'optimiser. Parce que c'est ça, le sujet, en fait.
26:06 On est un peu au carrefour, là.
26:08 Complètement, oui, oui.
26:10 Enfin, on arrive sur des dimensions presque philosophiques
26:12 à la fin, mais pour nous, oui.
26:14 En tout cas, la poursuite,
26:16 la maximisation du profit
26:18 conduit à toutes ces dérives
26:20 dans le sens, déjà, où,
26:22 comme le dit Einstein, les nombres sont des chiffres
26:24 et donc ils ne finissent jamais.
26:26 Donc, c'est une course qui ne s'arrête jamais
26:28 et qui, en plus, ne nourrit pas les gens
26:30 spirituellement, pour reprendre aussi ce qui
26:32 a été évoqué avant.
26:34 Ce qui nourrit les gens, c'est des choses intrinsèques.
26:36 Il y a plein d'études sur les leviers de motivation,
26:38 notamment celle de Dan Pink,
26:40 qui dit qu'il y a trois leviers de motivation fondamentaux
26:42 pour l'être humain dans le monde du travail,
26:44 qui sont l'autonomie, le sens et ce qu'il appelle
26:46 – on ne va pas le dire en anglais –
26:48 l'expertise, on va dire,
26:50 la sensation de bien maîtriser ce que je fais.
26:52 Ça, ce sont trois leviers intrinsèques
26:54 qui nourrissent n'importe qui.
26:56 – Pour revenir à ce "loud quitting",
26:58 phénomène montant,
27:00 parce qu'on utilise des mots, on se dit
27:02 "ça existe", c'est-à-dire qu'on a
27:04 de plus en plus de personnes qui, je dirais,
27:06 médiatisent au sens un peu figuré
27:08 du terme, leur départ.
27:10 – C'est dur à quantifier.
27:12 – On ne sait pas.
27:14 – Galop dit quand même que sur ces 93%
27:16 désengagés, il n'y a quand même pas 100%
27:18 qui sont en mode "loud quitting".
27:20 Donc, le chiffre qui donne Galop
27:22 sur le ratio, c'est 75%
27:24 sont juste désengagés,
27:26 donc on va dire "quiet quitting",
27:28 et seulement 25% sont activement désengagés,
27:33 c'est-à-dire qu'ils vont être en mode
27:35 "loud quitting", être vocals.
27:37 – Et manifestes.
27:39 – Aujourd'hui, il y a par exemple
27:41 des comptes Instagram qui existent,
27:43 comme Balance ta start-up.
27:45 – Balance ton agency, Balance ta start-up.
27:47 – Voilà, il y a Glace d'or aussi,
27:49 qui existe depuis des années, qui est Antis DDRH,
27:51 c'est un site, une plateforme américaine
27:53 dans laquelle les salariés peuvent noter
27:55 leur entreprise, et effectivement,
27:57 comme c'est anonyme, c'est souvent
27:59 des salariés qui ne sont pas du tout contents
28:01 qui se lâchent.
28:02 – Je vous invite à lire "La méthode Will",
28:04 parce que c'est, encore une fois, un livre très agréable à lire,
28:06 puisque c'est l'histoire de cette jeune femme
28:08 qui tente des choses, dans sa vie perso
28:10 et dans sa vie pro, et à qui il arrive
28:12 une multitude d'aventures qui sont finalement
28:14 des outils, je pense, très utiles
28:16 pour les managers, parce que c'est des cas pratiques,
28:18 j'ai presque envie de dire que c'est du vécu
28:20 pour beaucoup d'entre nous, vous qui nous regardez
28:22 et moi, et vous, j'en suis sûr, Pierre.
28:24 Pierre Fournier, c'est l'auteur,
28:26 et c'est "La méthode Will", roman de management.
28:29 Merci à vous, l'émission est terminée,
28:31 c'était un vrai plaisir, vous viendrez peut-être
28:33 nous débattre avec nous plus longuement.
28:35 – Avec plaisir.
28:36 – Merci à toute l'équipe, merci à Saïd Osson,
28:39 merci à l'équipe de programmation,
28:41 Nicolas Juchat et Alexis Mathieu,
28:43 et merci à Xavier, à la réalisation,
28:45 évidemment, que je n'oublie pas.
28:46 Merci à vous pour votre fidélité,
28:48 et je vous dis à très bientôt, bye bye.
28:50 [Musique]

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