Midi News (Émission du 02/04/2024)

  • il y a 5 mois
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour à tous et c'est l'information de la mi-journée, la conférence de presse du procureur à suivre à 18h sur notre antenne autour de l'affaire du petit Émile.
00:00:11 Des moyens importants restent déployés pour faire progresser l'enquête autour de la mort du petit garçon.
00:00:16 Une centaine de gendarmes, des moyens scientifiques, des chiens, renifleurs, des drones.
00:00:20 Et donc ce point très important, ce sera tout à l'heure à 18h.
00:00:25 Y aura-t-il des révélations ? En tous les cas, un point sur l'enquête important.
00:00:30 On va y revenir avec nos envoyés spéciaux sur place et puis nos invités en plateau.
00:00:35 L'alerte ce matin de l'ancien patron de la police nationale, Frédéric Péchenard, aujourd'hui vice-président LR de la région Île-de-France.
00:00:41 Le trafic de drogue est le problème numéro un dans notre pays.
00:00:45 Vous allez l'entendre, Frédéric Péchenard, c'est édifiant.
00:00:47 Son analyse rejoint celle d'ailleurs des magistrats marseillais.
00:00:50 Auditionné au Parlement, le risque c'est de basculer ni plus ni moins complètement en France vers un narco-État
00:00:56 et de perdre totalement le caractère démocratique de notre État.
00:01:01 Le sondage au DOXA pour le Figaro sur l'insécurité, très intéressant, très détaillé, beaucoup de chiffres.
00:01:06 On va s'arrêter sur certains d'entre eux.
00:01:08 Plus de huit Français surdissent, estiment qu'il y a un ensauvagement de la société.
00:01:11 Et un tiers s'autoprotège. Vous verrez comment.
00:01:14 Un diagnostic en tous les cas sans concession.
00:01:17 Et pour l'heure, place au journal. Bonjour à vous, cher Michael.
00:01:20 Bonjour Sonia, bonjour à tous. Vous venez de l'évoquer, les recherches se poursuivent au Auvergné.
00:01:24 Des dizaines d'enquêteurs passent actuellement au Cribble, la zone où les ossements du petit Émile ont été découverts.
00:01:31 L'objectif est de trouver de nouveaux indices pour éclaircir les circonstances de la mort de l'enfant.
00:01:36 Pour le moment et pour faciliter le travail des enquêteurs, le hameau reste bouclé.
00:01:41 Augustin, donne adieu.
00:01:43 Au pied de l'église du village, le défilé des voitures est incessant.
00:01:48 Le Auvergné est dorénavant bouclé, figé par une centaine de gendarmes qui quadrille la zone.
00:01:54 Pour trouver d'autres ossements et déterminer la cause du décès du petit Émile,
00:01:58 la dizaine d'enquêteurs mobilisés est aidée par des drones.
00:02:01 Trois engins ultra sophistiqués, capables de modéliser en 3D la zone où a été découvert le crâne de l'enfant.
00:02:08 On crée un jumeau numérique, donc on va créer une version numérique de la scène telle qu'elle a existé au moment où on s'est déplacé.
00:02:17 Pour pouvoir se repositionner dedans et replacer l'ensemble des éléments qui y sont prélevés.
00:02:21 On restera le temps nécessaire pour fixer la scène jusqu'à ce qu'on ait relevé tous les indices.
00:02:26 En complément de ces bijoux de technologie, les enquêteurs au sol peuvent également compter sur des chiens spécialisés.
00:02:33 Ce sont des chiens experts qui vont être capables d'apporter un concours vraiment précieux aujourd'hui.
00:02:42 Et en particulier des chiens spécialisés dans la recherche des restes humains.
00:02:48 Ces moyens à la disposition des enquêteurs sont d'autant plus précieux que la zone de recherche est escarpée,
00:02:54 difficile d'accès sous la menace des aléas climatiques qui pourraient endommager la zone de découverte des ossements.
00:03:01 De nouvelles opérations PlasNet XXL ont eu lieu ce matin à Toulouse.
00:03:06 Strasbourg et Nantes, c'est le ministre de l'Intérieur qui l'a annoncé sur le réseau social X.
00:03:11 Gérald Darmanin a déclaré que sa détermination à lutter contre la drogue, ses réseaux et son argent salle est totale,
00:03:18 loin des discours défaitistes.
00:03:21 Et puis un rapport parlementaire étrit le financement des établissements d'enseignement privés.
00:03:28 Contrôle insuffisant, dépense sous-estimée, un rapport bipartisan présenté par un député LFI, Paul Vanier,
00:03:35 et par le député Renaissance, Christopher Weisberg.
00:03:38 Il était l'invité ce matin de nos confrères d'RTL.
00:03:42 Le premier moyen d'enrayer la dynamique du privé, c'est que le public soit excellent.
00:03:46 Et notamment parfois en s'inspirant des techniques du privé, avec un encadrement qui est plus souple.
00:03:52 Ça j'y crois aussi. Mais il y a aussi des dérives.
00:03:55 Par exemple, et c'est une des préconisations du rapport, il y a des établissements privés qui se délaissent des élèves qu'ils considèrent à problème.
00:04:02 Alors que leur mission c'est quand même d'aller jusqu'au bout de leur scolarité.
00:04:05 Donc ça, on demande à ce que le recteur, par exemple, valide ou pas un élève qui serait obligé de quitter l'école privée.
00:04:11 Voilà Sonia ce qu'il fallait retenir de l'actualité à midi.
00:04:15 Sur ces news, place au débat à présent en compagnie de vos invités.
00:04:18 Merci Mickaël, effectivement. Je salue Philippe David.
00:04:21 Merci d'être là. Judith Matreau, bonjour à vous. Bienvenue. Nous sommes avec Régis Le Sommier.
00:04:26 Bonjour Sonia.
00:04:27 Et Naïma M. Fadel. Merci d'être là également et bonjour à vous.
00:04:30 Beaucoup de sujets à vous soumettre, mais vous le savez, l'information de la mi-journée, c'est donc cette conférence de presse à suivre.
00:04:36 Et à suivre sur notre antenne, ces news à partir de 18h.
00:04:39 Le procureur, c'est la première fois que la justice, que le procureur va donc s'exprimer dans l'affaire dite du petit Émile.
00:04:46 C'est donc un moment qui est très attendu.
00:04:48 On va évoquer ce qui est en cours sur place avec, vous le savez, des moyens importants déployés pour faire progresser l'enquête depuis la découverte, malheureusement, des ossements du petit garçon.
00:04:58 On a dit une centaine de gendarmes, des moyens scientifiques avec des chiens renifleurs, avec des drones.
00:05:04 Et puis, il faut le souligner, on l'a déjà fait hier, un travail très minutieux des gendarmes, des enquêteurs qui, depuis le premier jour, aussi, suivent évidemment cette enquête.
00:05:13 L'émotion qui est celle d'une famille, d'un village, d'un mot coupé, dit-on en tous les cas, du monde, si ce n'est de la société pendant une semaine.
00:05:23 Nous sommes sur place avec notre reporter Adrien Spiteri.
00:05:26 Adrien, je le disais, c'est un moment qui est attendu avec la prise de parole du procureur.
00:05:31 Comment, sur place, ce moment est-il appréhendé ? Difficile de savoir ce qui sera dit.
00:05:37 En tous les cas, ce que l'on sait, c'est que ce sera forcément un moment important dans cette enquête.
00:05:42 Oui, vous l'avez dit, Sonia, c'est vraiment l'information de cette journée.
00:05:47 Le procureur d'Aix-en-Provence va s'exprimer ce soir à 18h.
00:05:51 Alors, nous, on a pu discuter, parce qu'il y a surtout ici, au Vernet, beaucoup de journalistes.
00:05:55 J'ai pu m'entretenir avec certains journalistes qui couvrent l'actualité à Aix-en-Provence.
00:05:59 Ils m'expliquent que ce procureur, il s'exprime peu dans les médias.
00:06:03 Et donc, s'il s'exprime, c'est vraiment pour annoncer sûrement une avancée concrète dans cette affaire.
00:06:08 Peut-être des restes du petit Émile, des ossements du petit Émile qui ont été découverts,
00:06:14 ou de nouveaux indices dans cette affaire.
00:06:17 Toujours est-il qu'en parallèle de cette annonce et de cette conférence de presse qui aura lieu à 18h,
00:06:23 les recherches se poursuivent ici, entre le Vernet et le Haut-Vernet.
00:06:27 Vous voyez derrière moi que la route est totalement bouclée, avec une barrière,
00:06:31 plusieurs gendarmes et des camions de la gendarmerie également.
00:06:35 Le dispositif est quasiment sensiblement le même que les jours précédents.
00:06:39 Il y a notamment deux équipes cynophiles, qui sont des équipes accompagnées de chiens,
00:06:43 qui sont spécialisées dans la recherche de restes humains.
00:06:47 Ça, c'est pour les équipes au sol.
00:06:49 Et puis, dans les airs, il y a aussi trois drones qui survolent la zone pour aider ces équipes sur le terrain.
00:06:55 En parallèle aussi de ces recherches, il y a aussi des autopsies qui sont en cours
00:07:01 pour analyser les ossements qui ont été retrouvés samedi par une promeneuse
00:07:06 autour de cette route qui se trouve juste derrière moi.
00:07:09 Le résultat de ces autopsies est très attendu, parce qu'il pourrait permettre de faire la lumière
00:07:15 sur de nombreuses zones d'ombre dans cette affaire,
00:07:18 notamment savoir comment et surtout quand le petit Émile a perdu la vie.
00:07:22 Et Adrien, s'il fallait une image illustrant le fait que ce village, que ce hameau est coupé,
00:07:28 sanctuarisé et même bunkerisé, c'est ce qui est en train de se passer.
00:07:31 On voit bien que même pour avoir accès à une voiture, peut-être sans doute,
00:07:34 des habitants étaient évidemment contrôlés.
00:07:37 Il faut justifier qu'il y a une raison, soit on habite sur place,
00:07:41 évidemment, peut-être alors on vient rendre visite à un membre de la famille.
00:07:45 On ne se rend pas compte ici, depuis les studios, du fait que ce village,
00:07:49 ou ce hameau soit véritablement sanctuarisé.
00:07:52 Est-ce que c'est à ce point-là, et on l'imagine pour la sérénité de l'enquête,
00:07:55 et des parents du petit Émile ?
00:07:58 Oui, exactement. Sonia, vous assistez à une scène à laquelle on assiste depuis maintenant deux jours,
00:08:03 avec Charles Bagé qui se trouve derrière la caméra.
00:08:05 Parce qu'en fait, ici, nous, on se trouve au Vernet.
00:08:08 Et derrière, cette route, en fait, elle mène au Auvergnet.
00:08:11 C'est là-bas qu'Émile, le petit Émile, a disparu le 8 juillet dernier.
00:08:14 Et pour accéder à cette route qui mène au Auvergnet,
00:08:17 il faut soit être un enquêteur, soit être un militaire,
00:08:20 soit être un habitant du Auvergnet, ou alors justifier que l'on travaille sur place.
00:08:25 Mais ici, évidemment, on le sent aussi beaucoup,
00:08:28 les habitants ne veulent pas forcément s'exprimer,
00:08:31 sont un petit peu lassés par cette affaire qui dure maintenant depuis près de 9 mois.
00:08:35 Encore une question, Andréa Spiterri, puis on reviendra tout à l'heure avec vous.
00:08:39 Sur les moyens que vous avez décrits, à la fois cette centaine de gendarmes,
00:08:43 à la fois ces équipes, cinophiles, ces chiens dont on souligne le caractère extrêmement expert,
00:08:51 évidemment, et très adapté à la situation, mais aussi des drones.
00:08:55 Est-ce que tout cela est visible ?
00:08:58 Est-ce qu'on vous dit que c'est assez exceptionnel, inédit ?
00:09:01 Ou est-ce que dans ce genre d'affaires, malheureusement, c'est la norme ?
00:09:05 Non, ce sont des moyens quand même assez exceptionnels.
00:09:11 D'ailleurs, hier, on a pu s'entretenir avec un lieutenant,
00:09:14 il nous a réalisé une conférence de presse avec tous les journalistes qui étaient présents sur place.
00:09:19 Il nous disait qu'on a vraiment fait venir les meilleurs pour retrouver ici des indices dans cette affaire.
00:09:25 Pourquoi faire venir les meilleurs ? Parce que c'est un terrain qui est très difficile.
00:09:29 Vous allez peut-être le voir sur ces images de Charles Bagé, pas facile pour lui, je m'excuse.
00:09:34 Mais c'est une zone où il y a beaucoup de forêts, il y a de la montagne,
00:09:39 c'est vraiment une topographie très particulière.
00:09:42 Cela rend forcément le travail des enquêteurs particulièrement compliqué.
00:09:47 Il faut aussi savoir que ces derniers jours, même si là, vous nous voyez sous un grand soleil,
00:09:51 il a énormément plu.
00:09:53 On est aussi dans une zone très montagneuse où il a neigé ces dernières semaines.
00:09:57 C'est pour cela que les meilleurs experts ont été dépêchés sur place.
00:10:02 Je vous remercie Adrien Speteré et je remercie évidemment Charles Bagé qui vous accompagne.
00:10:07 Il n'y a non pas une fascination, parce que ce mot je l'ai beaucoup entendu, Philippe David,
00:10:12 il n'y a pas une fascination, parce qu'il ne s'agit pas d'avoir une fascination morbide
00:10:15 par rapport à une affaire qui peut être ou pas, on ne sait pas, à l'heure actuelle, criminelle ou occidentelle,
00:10:20 mais il y a une forme d'empathie naturelle, instinctive.
00:10:23 Nous suivons nous-mêmes cette affaire et véritablement avec ce point presse,
00:10:28 il a une importance essentielle.
00:10:30 Je le disais tout à l'heure, je vais le dire à l'antenne,
00:10:33 la justice ne s'est pas beaucoup exprimée.
00:10:35 Voilà pourquoi aussi cette prise de parole va être importante.
00:10:38 On a automatiquement de l'empathie, vu l'âge de ce petit gamin qui est vraiment adorable,
00:10:43 ce n'est pas un âge pour partir, quelles que soient les circonstances et quels que soient X.
00:10:48 Malheureusement, dans leur malheur, la famille a la chance qu'on ait retrouvé un corps.
00:10:52 Je tiens à penser par exemple à une petite fille qui s'appelait Marion Wagon,
00:10:55 qui a disparu il y aura 28 ans au mois de novembre à Agen,
00:10:58 et dont on n'a jamais retrouvé la moindre trace.
00:11:02 Vous imaginez pour les parents quand on voit une affaire comme Natasha Campuch,
00:11:05 qui a été victime d'un pédophile enfermé pendant des années,
00:11:10 vous imaginez ce que ça peut donner pour les parents.
00:11:13 Là maintenant, on espère qu'une chose, c'est que la gendarmerie scientifique
00:11:16 ait toutes les armes à sa disposition pour arriver à déterminer qui, quand, comment, où,
00:11:22 et dans quelles circonstances est mort le petit Émile,
00:11:25 pour qu'on sache la vérité et surtout, après avoir su la vérité pour la famille,
00:11:29 que les coupables soient jugés le plus sévèrement possible, je l'estime.
00:11:35 Vous avez entièrement raison.
00:11:36 Alain Bauer hier et Frédéric Péchenard, qui a été le patron de la police nationale,
00:11:41 nous ont dit "attention, tournant, mais pas dénouement",
00:11:44 parce que c'est vrai qu'on s'attend, et puis tout le monde, évidemment,
00:11:48 a envie que cette vérité se manifeste, mais ça risque d'être long.
00:11:52 Je le disais, insistons sur ce point peut-être, Judith Vaintraub,
00:11:55 on a en tête des affaires emblématiques où les juges d'instruction, la justice,
00:12:00 est beaucoup intervenue, parfois pas pour de bonnes raisons,
00:12:03 là peut-être pour la sérénité de l'enquête, la tranquillité des parents, le moins possible, Edith.
00:12:09 Oui, d'où l'extrême attention que va susciter la conférence de presse du procureur.
00:12:15 Après, je pense que ça dépend aussi de la personnalité du magistrat en charge,
00:12:22 c'est pas exclu, j'aurais tendance spontanément à dire "moins il s'exprime, mieux c'est",
00:12:29 parce qu'on sait, on a le précédent qui nous vient immédiatement à l'esprit de l'affaire Grégory,
00:12:36 à quel drame peut mener une communication non maîtrisée.
00:12:42 On est dans un microcosme, un village de 75 habitants assez peu fréquentés,
00:12:51 donc on est en vaste clos, chaque élément doit être étayé, vérifié avant d'être divulgué,
00:13:02 on n'est pas dans la grande ville où on peut lancer des perches et voir si éventuellement ça ramène des indices,
00:13:10 il faut vraiment y aller très très munitieusement.
00:13:13 Oui, c'est un huis clos même, à ce niveau-là.
00:13:16 Je voudrais vous faire écouter justement, on est en dehors du Haut-Vernay et du Vernay,
00:13:20 on est dans la zone où habitent les parents du petit Émile, la Bouilladis,
00:13:25 écoutons quelques réactions, alors les habitants ne parlent pas beaucoup,
00:13:29 et j'allais dire tant mieux, mais ceux qui parlent expriment un sentiment au micro de CNews.
00:13:35 La mort d'un enfant c'est toujours très tragique, et surtout dans ces conditions où tout le monde était suspecté.
00:13:43 Je ne suis pas d'un naturel curieux sur ce genre de drame, mais savoir ce qui s'est passé
00:13:50 pour éviter qu'un tel drame se reproduise, ça serait quand même intéressant.
00:13:55 Je crois qu'ils frustrent, ils nous disent vraiment ce qui s'est passé, c'est prenant,
00:14:01 parce que c'est à la fin du pays d'abord premièrement, et secondement, c'est un énigme.
00:14:09 Régis, depuis hier et aujourd'hui, et tout le long de l'enquête, on souligne le travail des gendarmes.
00:14:16 Souvent on ne se rend pas compte de ce que c'est, parce que souvent ces mêmes personnes,
00:14:20 ces hommes et ces femmes, passent aussi par des montagnes russes d'émotions eux-mêmes.
00:14:24 Et puis souvent dans des affaires, ils continuent évidemment à être en contact
00:14:27 après l'élucidation avec les parents, les familles.
00:14:30 Bien sûr, il y a une forte charge émotionnelle pour les enquêteurs.
00:14:35 Il y a eu déjà des cas, on évoquait l'affaire Grégory,
00:14:40 sans aller jusqu'à des excès, des drames que ça a pu susciter.
00:14:45 Puis surtout avec l'affaire Grégory, rappelons, la moitié de la France contre l'autre,
00:14:49 défendant la famille Laroche, défendant la famille Villemin.
00:14:52 Ça a été quelque chose d'incroyable pour un crime qui n'est toujours pas élucidé au moment où on parle.
00:14:58 L'affaire du petit Émile, elle me rappelle celle de Lucas Tronche,
00:15:03 qui était un adolescent en 2015, qui lui, on a mis six ans avant de retrouver les restes.
00:15:11 Il y avait une falaise aussi, c'était le même type de relief,
00:15:17 avec une topographie quand même compliquée.
00:15:20 Et cette falaise, l'endroit avait été fouillé, mais on n'était pas allé dans la falaise
00:15:25 et on a fini par retrouver…
00:15:28 Il y avait un dépôt de fouilles, on a eu peine à concevoir ici.
00:15:32 Voilà, exactement.
00:15:33 Mais en tout cas, c'est une affaire aussi où on est passé par plusieurs stades,
00:15:39 avec les soupçons, le voisinage, la famille, tout l'emballement que ça a suscité.
00:15:45 Donc là, en tout cas, ce qu'on peut noter de la part des enquêteurs,
00:15:48 c'est que cette volonté justement de préserver l'huis-clos,
00:15:51 elle a permis peut-être aussi une certaine sérénité,
00:15:54 qui nous permettra d'en savoir plus avec cette conférence de presse,
00:15:57 parce que ce n'est pas anodin qu'il y ait une conférence de presse à 18h,
00:16:01 et on espère tous, et pour la famille et pour le repos du petit Émile,
00:16:04 qu'il va y avoir une explication.
00:16:07 Très important ce que vous dites, le mot de sérénité.
00:16:09 Moi, j'ai dit, plantons le décor et imaginez un instant, vous qui êtes chez vous,
00:16:12 ce petit hameau, ce village, quelques âmes, à peine, tout le monde se connaît.
00:16:18 Quand on dit couper du monde, vous avez vu sur notre antenne cette scène
00:16:22 où chacun, il y a un filtrage en réalité, évidemment, des arrivées dans cette zone-là.
00:16:27 Je voudrais vous faire écouter, vous allez réagir, Naïma, à ce qu'a dit Frédéric Péchenard.
00:16:31 Frédéric Péchenard, qui a aussi été à la tête de la brigade criminelle dans la capitale,
00:16:36 il connaît malheureusement ce genre d'affaires, soit accidentelle, soit criminelle.
00:16:40 Je reste prudente, écoutons ce qu'il a dit ce matin,
00:16:42 lors de la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:16:45 La première chose qu'on peut dire, c'est que c'est une affaire qui est particulièrement horrible,
00:16:48 puisque c'est un petit garçon qui est disparu et qui finalement, comme on pouvait le craindre, est mort.
00:16:54 Et chacun, chaque père, chaque mère, chaque grand-père, chaque grand-mère
00:16:59 peut se sentir directement concerné.
00:17:01 C'est une des raisons pour lesquelles cette affaire est emblématique,
00:17:04 c'est qu'elle touche un enfant et un enfant, ça ne devrait pas mourir.
00:17:07 Et effectivement, vous avez raison.
00:17:09 La deuxième question qu'on se pose, c'est, il y a des moyens qui semblent-ils très importants
00:17:13 quand elles sont mises en œuvre, et finalement, neuf mois après le début de l'enquête,
00:17:17 on n'en sait pas plus ou pas beaucoup plus qu'au premier jour.
00:17:20 C'est-à-dire qu'on ne sait toujours pas si c'est un meurtre,
00:17:24 si c'est un homicide involontaire ou si c'est un accident.
00:17:27 Et c'est assez préoccupant que l'enquête n'arrive pas à établir ce nombre de choses.
00:17:32 Et c'est ce mystère qui finalement inquiète un petit peu les gens.
00:17:35 Voilà, mystère. Et puis il y a une chose, Naïma, aussi bien pour Frédéric Pechnard,
00:17:39 hier pour Alain Bauer, et ça, il faut le souligner, c'est tout à fait normal,
00:17:42 c'est naturel, c'est humain, ils ont commencé quand même par évoquer la tragédie.
00:17:46 Alain Bauer a même marqué un temps hier en disant, attention,
00:17:49 quand on parle d'ossements, quand on parle de crânes, on parle d'un petit enfant aujourd'hui.
00:17:53 Donc voilà pourquoi ça te charge émotionnellement.
00:17:55 Voilà pourquoi, je ne dis pas de fascination, mais une empathie d'une grande partie de la France.
00:17:59 Oui, une empathie, parce qu'effectivement, on peut être forcément touché,
00:18:03 parce qu'on peut être parent, grand-parent, oncle, cousin, etc.
00:18:08 Et il n'y a pas pire tragédie que de perdre un enfant,
00:18:12 et il n'y a pas pire horreur que de le perdre dans ces conditions.
00:18:16 Je rejoins aussi ce qu'a dit M. Pechnard, c'est que c'est vrai qu'on parle aujourd'hui
00:18:21 de tout ce qui est déployé pour cette enquête, mais rappelons-nous,
00:18:25 il y a neuf mois, c'était la même chose, ça avait été déployé.
00:18:28 Et apparemment, de ce qu'on sait aujourd'hui, c'est que cette zone avait déjà été ratissée.
00:18:33 Et vous parliez, Régis, de Lucas Tronche, rappelez-vous,
00:18:37 quand il a été retrouvé, le corps a été retrouvé avec son sac à dos,
00:18:41 enfin, il a été retrouvé avec ses vêtements, avec tout,
00:18:44 alors que là, pour ce petit, de ce qu'on sait aujourd'hui,
00:18:47 et ça va être important à 18h de savoir un peu plus,
00:18:50 c'est qu'on a retrouvé que le crâne, c'est-à-dire que cette personne n'a retrouvé que le crâne.
00:18:55 Peut-être que l'enquête, les recherches ont évolué.
00:18:59 Franchement, il n'y a pas de voyeurisme, en fait,
00:19:03 parce qu'humainement, on est extrêmement touché.
00:19:05 Rappelez-vous, il y a neuf mois, on a été très, très émus par cette tragédie
00:19:10 et on a été en empathie aussi avec la famille,
00:19:13 qui a été aussi jetée en pâture, rappelez-vous.
00:19:16 Cette famille, voilà, qui a été quand même jetée en pâture du fait de sa croyance,
00:19:23 et ça, il n'y a pas pire aussi.
00:19:25 Enfin, voilà.
00:19:29 Ça m'a vraiment touchée, parce que je me dis,
00:19:32 mais ils n'avaient même pas le droit de montrer leur émotion,
00:19:35 que tout de suite, ils ont été attaqués tout simplement.
00:19:38 Attaqués, suspectés, oui.
00:19:39 Effectivement.
00:19:40 Il me semble que dans l'émotion que ça soulève,
00:19:43 il y a aussi le contexte dans une France perturbée,
00:19:47 qui connaît une augmentation exponentielle de la violence,
00:19:51 où on remarque que plus personne n'est à l'abri,
00:19:55 plus aucune petite ville n'est à l'abri.
00:19:58 Ce petit hameau apparaissait quand même comme le havre de paix,
00:20:02 l'endroit inviolable par excellence.
00:20:05 Je pense que ça explique une partie du choc causé par la disparition du petit gars.
00:20:10 Vous avez entièrement raison,
00:20:11 même si toutes les hypothèses restent malheureusement sur la table, comme on dit.
00:20:16 Justement, rappelons aussi, juste, je voudrais quand même insister sur ça,
00:20:19 vous vous souvenez de toutes les hypothèses, y compris les plus farfelues,
00:20:22 qui avaient été mises en avant aussi d'un oiseau qui aurait un rapace.
00:20:28 Personne ne peut se mettre à la place des parents et de la famille,
00:20:32 mais de vivre autant d'hypothèses différentes, parfois farfelues, totalement improbables,
00:20:36 évidemment c'est extrêmement douloureux.
00:20:39 Revenons, et puis on va passer à d'autres sujets,
00:20:42 et revenir avec nos reporters sur place,
00:20:44 à cet enchaînement justement de faits, de recherches,
00:20:48 de manifestations, de chemin vers la vérité avec Augustin Donadieu.
00:20:53 Au pied de l'église du village, le défilé des voitures est incessant.
00:20:59 Le Auvergnet est dorénavant bouclé, figé par une centaine de gendarmes qui quadrillent la zone.
00:21:05 Pour trouver d'autres ossements et déterminer la cause du décès du petit Emile,
00:21:09 la dizaine d'enquêteurs mobilisés est aidée par des drones,
00:21:12 trois engins ultra sophistiqués, capables de modéliser en 3D la zone
00:21:17 où a été découvert le crâne de l'enfant.
00:21:19 On crée un jumeau numérique, donc en fait on va créer une version numérique de la scène
00:21:25 telle qu'elle a existé au moment où on s'est déplacé,
00:21:28 pour pouvoir se repositionner dedans et replacer l'ensemble des éléments qui y sont prélevés.
00:21:31 On restera le temps nécessaire pour fixer la scène,
00:21:33 et jusqu'à ce qu'on ait relevé tous les indices.
00:21:36 En complément de ces bijoux de technologie,
00:21:39 les enquêteurs au sol peuvent également compter sur des chiens spécialisés.
00:21:43 Ce sont des chiens experts qui vont être capables d'apporter un concours vraiment précieux aujourd'hui,
00:21:52 et en particulier des chiens spécialisés dans la recherche des restes humains.
00:21:59 Ces moyens à la disposition des enquêteurs sont d'autant plus précieux
00:22:03 que la zone de recherche est escarpée, difficile d'accès sous la menace des aléas climatiques,
00:22:08 qui pourrait endommager la zone de découverte des ossements.
00:22:11 Je vous rappelle l'information de cette matinée,
00:22:15 c'est donc cette conférence de presse à suivre du procureur.
00:22:18 Ce sera à 18h, première prise de parole,
00:22:21 avec très certainement, comme l'ont dit différentes sources et nos reporters sur place,
00:22:24 un procureur qui ne s'exprime pas simplement pour rappeler le déroulé des événements,
00:22:29 mais semble-t-il pour apporter peut-être des faits nouveaux.
00:22:32 Nous y reviendrons.
00:22:34 Une courte pause, je vais vous faire écouter, puisqu'il était notre invité ce matin,
00:22:37 vous l'avez entendu, Frédéric Pechnard.
00:22:39 Alors, je vous avoue que ce qu'il a dit,
00:22:41 pourtant on a l'habitude d'évoquer ces sujets sur le trafic de drogue,
00:22:44 m'a sidéré, je l'ai entendu dire par les magistrats marseillais,
00:22:48 mais il a expliqué, Frédéric Pechnard, en quoi les sommes énormes
00:22:53 qui sont accaparées par ces narcotrafiquants servent aujourd'hui.
00:22:57 Et vraiment, c'est inquiétant, vraiment, pas pour installer un climat de peur,
00:23:02 mais écoutons, voilà, cet expert, et puis vous nous direz ce que vous en pensez à tout ça.
00:23:07 Merci d'être avec nous.
00:23:09 Deux informations à la une.
00:23:11 Tout d'abord, cette conférence de presse à 18h à suivre sur notre antenne du procureur
00:23:16 dans l'affaire dite de petit Émile, on va en parler.
00:23:19 Et puis l'alerte ce matin, lors de la grande interview de l'ancien patron
00:23:22 de la police nationale, Frédéric Pechnard.
00:23:24 On va y revenir après les titres de Michael.
00:23:27 Un rapport parlementaire étrie, le financement des établissements d'enseignement privé,
00:23:32 contrôle insuffisant, dépenses sous-estimées, un rapport bipartisan présenté par un député LFI Paul Vannier
00:23:39 et par le député Renaissance Christopher Wessberg.
00:23:42 La décrue est amorcée en Bourgogne, cependant la Saône-et-Loire et Lyon sont toujours en vigilance rouge crue.
00:23:48 Deux cours d'eau inquiètent particulièrement les autorités qui multiplient les appels à la prudence.
00:23:53 Et puis c'était il y a 50 ans, le 2 avril 1974, le président de la République,
00:23:58 Georges Pompidou, succombé à la maladie deux ans avant la fin de son mandat à Paris.
00:24:03 Un hommage lui est rendu aujourd'hui par les LR au pied de sa statue sur les Champs-Elysées.
00:24:08 Georges Pompidou, à l'époque on emmerdait moins les Français.
00:24:13 Ah oui, peut-être à l'époque où la France était plus grande.
00:24:18 Non, les gens emmerdaient tout au tout, sinon ils n'auraient pas dit "ah oui, on emmerdait les Français".
00:24:21 Oui, mais le niveau d'emmerdement était peut-être moindre.
00:24:23 Excusez-moi, je tiens à dire que rendre hommage à Georges Pompidou,
00:24:26 sachant que c'est lui qui a créé le périphérique et les voies surberges,
00:24:29 je sens que ça ne va pas satisfaire certains, je n'hésitais personne.
00:24:34 Je ne suis pas d'accord. Georges Pompidou quand même.
00:24:37 Très grand homme. Bien sûr.
00:24:39 Il a développé la technologie, l'industrie, l'égalité des territoires.
00:24:44 Oui, mais la bagnole de Pompidou, il avait quoi comme voiture ?
00:24:48 Il avait même une Porsche quand il était Premier ministre.
00:24:51 Non, c'est une DS.
00:24:53 Il avait les mêmes DS.
00:24:55 Mais quand il était Premier ministre, il garait régulièrement sa Porsche dans la cour de Matignon.
00:25:00 C'était aussi l'époque où les hommes politiques, lui en l'occurrence,
00:25:04 avaient une ontologie de la poésie française.
00:25:07 Donc on était quand même sur un niveau d'érudition qui, à mon avis, est un petit peu baissé.
00:25:12 Et puis il avait la France chevillée au bord.
00:25:14 On a des ministres qui font ça.
00:25:16 On régisse quand vous dites un peu, c'est un euphémisme.
00:25:18 Alors là, il n'y a pas d'euphémisme à voir, parce que l'alerte quand même, elle est assez grave.
00:25:23 Celle ce matin de l'ancien patron de la police nationale, Frédéric Péchenard,
00:25:27 qui est aujourd'hui vice-président de la région Île-de-France en charge de la sécurité.
00:25:33 Il parle du trafic de drogue. Il dit que c'est le problème numéro un.
00:25:36 La mer des batailles, tout est lié.
00:25:38 Il dit terrorisme, délinquance, etc.
00:25:41 Et son analyse rejoint celle de magistrats marseillais auditionnés au Parlement.
00:25:45 Le risque, dit-il, c'est tout simplement que la France bascule vers un narco-État.
00:25:49 Écoutons-le.
00:25:50 Vous avez dans les cités tout un tas de soldats de la guerre des snubs.
00:25:56 Vous avez des guetteurs, vous avez des dealers, vous avez des gens qui font de la protection.
00:26:00 Mais globalement, ce qui est important, c'est le top, la tête, le haut du panier.
00:26:04 Et là, vous avez des équipes qui sont richissimes,
00:26:07 qui ont donc des moyens qui sont extrêmement importants.
00:26:10 On l'a vu dans certains États. On l'a vu quasiment des mafias.
00:26:13 Le risque, c'est que ces gens deviennent suffisamment puissants,
00:26:16 suffisamment riches pour influer sur le cours des enquêtes.
00:26:19 C'est-à-dire menacer les policiers, menacer les magistrats, menacer les greffiers,
00:26:24 voire les corrompre, voire les menacer et les corrompre.
00:26:27 Et ça, c'est une caractéristique des pays qui sont dominés par la crime inorganisée.
00:26:32 C'est pour ça que si vous voulez lutter contre le trafic de drogue,
00:26:35 il faut lutter à tous les étages, naturellement.
00:26:37 Et en ce sens, ces opérations placenet sont intéressantes.
00:26:40 Il faut lutter contre les consommateurs, il faut lutter contre les petits dealers.
00:26:43 Mais finalement, tout ça ne sert pas à grand-chose.
00:26:45 Et le risque numéro un, c'est la crime inorganisée qui s'implante,
00:26:49 avec des moyens qui sont extrêmement importants.
00:26:51 Et vous avez donc des énormes dealers qui peuvent payer des tuyaux à gage,
00:26:55 qui peuvent corrompre. L'argent n'a plus d'importance,
00:26:57 qui peuvent corrompre des gens.
00:26:59 Grand flic Frédéric Peschner. Rendons-nous compte de ce qui est dit.
00:27:02 Régis Sommilat, on parle de narcotrafiquants avec des moyens énormes
00:27:05 pour corrompre, racheter le silence, menacer et faire tomber.
00:27:09 C'est un objectif, la démocratie.
00:27:11 C'est en adéquation avec l'augmentation du marché de la drogue.
00:27:16 Aujourd'hui, on a un marché de la drogue qui rapporte, au bas mot,
00:27:19 3,5 milliards d'euros tous les ans.
00:27:22 Donc un véritable marché parallèle qui, au-delà du volume,
00:27:31 comment échanges vendus, etc., donne aux dealers des moyens,
00:27:36 alors que la police, quelque part, et Peschner aurait pu en parler,
00:27:40 garde des moyens qui restent limités.
00:27:43 C'est-à-dire d'un côté, vous avez une disproportion qui est en train de se créer.
00:27:46 C'est la raison pour laquelle il peut y avoir un État mafieux,
00:27:50 ou en tout cas, on a parlé pour Marseille,
00:27:52 avec la fameuse DZ Mafia et Yoda qui se font la guerre là-bas.
00:27:56 Mais le fait que le trafic de drogue dans Marseille
00:27:59 a aujourd'hui gagné à peu près l'ensemble des quartiers,
00:28:02 on a évoqué, les magistrats dont vous parliez tout à l'heure l'ont dit,
00:28:06 la possibilité d'une narco-ville déjà.
00:28:09 Et ça, à mon avis, la vraie raison, c'est l'augmentation de la consommation,
00:28:17 l'élargissement du marché, et le fait qu'un élément,
00:28:22 c'est-à-dire ceux qui font le trafic de drogue,
00:28:26 ont aujourd'hui beaucoup plus de moyens que la police.
00:28:28 Et c'est là où ils peuvent gérer leur business depuis une prison,
00:28:33 ça on le savait, mais aussi depuis l'étranger,
00:28:35 et qu'on va tomber progressivement, si on ne fait rien,
00:28:39 dans une configuration à la mexicaine,
00:28:41 c'est-à-dire avec des véritables cartels.
00:28:44 C'est ce qui est en train d'arriver en France.
00:28:46 Pour rejoindre ce que vient de dire Régis,
00:28:48 les magistrats ont laissé entendre que la guerre contre la drogue,
00:28:53 notamment à Marseille, était perdue.
00:28:56 - Un magistrat qui l'a dit ?
00:28:58 - Oui, c'est un magistrat qui l'a dit lors de l'audition au Sénat,
00:29:01 c'est très important.
00:29:02 Et aussi Bruno Le Maire, le ministre du Budget,
00:29:05 qui a laissé entendre qu'aujourd'hui, les moyens des narcotrafiquants
00:29:09 étaient les moyens d'un État, même avec des sous-marins.
00:29:11 - Même plus !
00:29:12 Mais alors merci, M. Bruno Le Maire,
00:29:13 heureusement qu'il y a des commissions d'enquête,
00:29:15 parce qu'en interview, c'est rare d'avoir une telle comparaison.
00:29:17 - On ne le savait pas, vous vous rendez compte,
00:29:19 des sous-marins qui transportent la drogue aujourd'hui.
00:29:21 Et il l'a bien dit, des moyens dignes d'un État.
00:29:25 Et même plus, donc c'est extrêmement grave la situation.
00:29:28 Et effectivement, comme disait Frédéric Péchenard,
00:29:31 ce n'est pas en faisant des places nettes qu'on va y arriver.
00:29:33 Donc aujourd'hui, les moyens, et vous avez raison au registre,
00:29:37 que demande la police, et puis tout ce maillage au niveau magistrat,
00:29:41 police, enquête, etc., il est hyper important,
00:29:45 il demande des moyens gigantesques pour qu'on puisse enrayer tout ça.
00:29:51 - Judith, est-ce que les opérations, là je fais une comparaison,
00:29:53 il vaut mieux avoir des opérations dites places nettes,
00:29:56 même s'il y a 90% ou 50% de communication et 50% d'efficacité ?
00:30:01 Regardez ce matin l'annonce du ministre sur X,
00:30:05 opérations places nettes à Toulouse, Strasbourg, Nantes,
00:30:08 donc toute la France est passée, j'allais dire,
00:30:10 au tamis des places nettes.
00:30:11 Est-ce que c'est à la hauteur du défi ?
00:30:13 - Non, absolument pas. C'est nécessaire, mais pas suffisant.
00:30:17 Et effectivement, il faut écouter l'audition de Bruno Le Maire
00:30:21 devant la commission d'enquête du Sénat sur l'impact du narco-trafic,
00:30:25 parce que Bruno Le Maire, contrairement à Frédéric Péchenard,
00:30:28 il est au pouvoir depuis 7 ans.
00:30:30 Et il évoque non seulement la disproportion des moyens matériels,
00:30:34 des moyens financiers, mais il évoque aussi la disproportion
00:30:38 des moyens juridiques. Et Bruno Le Maire, devant cette commission,
00:30:42 dit "je suis pour qu'on restreigne les libertés publiques
00:30:45 pour lutter contre le trafic de drogue,
00:30:48 parce que la menace est de la même intensité
00:30:51 que celle que faisait le terrorisme".
00:30:53 - Répétez ce qu'il dit, on va l'écouter.
00:30:54 Il dit "pour qu'on adapte l'arsenal judiciaire,
00:30:57 et donc potentiellement pour qu'on fasse des lois d'exception
00:31:00 comme pour le terrorisme, donc pour un peu mordre la ligne
00:31:03 de l'État de droit". Et à chaque fois que nous on pose la question sur ça,
00:31:06 on nous dit "vous voulez sortir de l'État de droit ?
00:31:08 Non, on veut adapter la situation".
00:31:10 - Mais comme le disait Régis, il prenait la comparaison
00:31:13 avec le Mexique, une ville comme Chudahuales,
00:31:15 qui est au Mexique, à la frontière, pas loin des États-Unis,
00:31:17 et de la ville, je crois, la plus dangereuse du monde
00:31:20 en termes de nombre de domiciles par habitant,
00:31:23 parce que c'est une narcoville.
00:31:25 Et pourtant le Mexique n'est pas théoriquement un gros producteur
00:31:28 de produits stupéfiants, mais c'est une des portes d'entrée
00:31:30 vers le marché américain.
00:31:31 Marseille, regardez, saisie record de cocaïne
00:31:34 il y a une dizaine de jours dans le port du Havre,
00:31:36 dans un conteneur de meubles ou de déménagement,
00:31:38 vous voyez que tout est possible.
00:31:40 Les opérations Plasnet, très bien, mais Toulouse,
00:31:44 je crois que l'opération Plasnet, je connais bien Toulouse,
00:31:46 j'y ai passé la moitié de ma vie, elle est lue à la Rennerie.
00:31:49 Mais vous allez à l'autre bout de la ville, aux Isards,
00:31:51 il y a 6-7 ans, il y avait déjà les panneaux aux Isards
00:31:54 du prix de la varette de chite ou du gramme de coke
00:31:56 par 1 gramme, par 5 grammes, par 10 grammes.
00:31:59 Donc l'opération Plasnet, c'est pas dans un endroit
00:32:01 qu'il faut la faire, c'est partout.
00:32:03 Mais on n'a pas les moyens humains.
00:32:05 - Mais vous avez raison, à côté des prix, si je puis dire,
00:32:07 qui sont affichés, il y a souvent aussi, parfois en tous les cas,
00:32:10 les noms, parfois même les photos des forces de sécurité,
00:32:14 des policiers, mais c'est ça un narco-État.
00:32:17 C'est l'intimidation, c'est la pression, c'est la menace.
00:32:20 - Bruno Le Maire parlait de 200 000 personnes actives
00:32:24 dans le trafic de drogue. Vous connaissez un groupe industriel
00:32:27 qui emploie 200 000 personnes en France ?
00:32:29 Vous vous rendez compte ? La proportion de la population
00:32:32 qui est appliquée ? - Surtout le territoire, en fait.
00:32:34 Vous avez, avec le trafic de drogue, des cités
00:32:38 qui sont complètement encadrées, socialement même,
00:32:41 par ce trafic de drogue. C'est-à-dire qu'en fait,
00:32:44 on demande quasiment aux gens, des personnes longtémoignées,
00:32:47 on leur demande leur papier d'identité pour prouver
00:32:49 qu'ils habitent bien là, pour pouvoir y aller,
00:32:51 et qu'ils ne sont pas des indics ou des gens
00:32:53 qui viendraient perturber le marché.
00:32:55 Vous avez vu aussi que ces opérations Placenet,
00:32:57 elles servent, mais que certains trafics de drogue
00:33:00 ont pris le luxe de dire à leurs consommateurs
00:33:03 "Nous sommes désolés du dérangement,
00:33:07 les choses sont revenues à la normale à Marseille
00:33:10 par la fameuse opération Placenet."
00:33:12 Donc on sent bien quand même qu'il y a des limites.
00:33:15 Avant, c'était maintenant c'est opération Placenet,
00:33:17 avant c'était la CRS8. Enfin, à chaque fois,
00:33:19 on essaye de trouver des arguments de communication,
00:33:22 ou en tout cas, on essaye de faire un peu de choses,
00:33:24 mais finalement, face au gigantisme
00:33:27 et à la pieuvre qui s'est développée
00:33:31 autour de ce trafic, on sent l'état un peu fragile.
00:33:36 Et je rajouterais aussi une chose,
00:33:38 ce sont multipliées ces dernières années,
00:33:40 en tout cas dans l'an qui s'est passé,
00:33:42 les règlements de comptes entre dealers
00:33:44 avec des victimes collatérales.
00:33:46 C'est arrivé à Dijon, on a vu ce qui s'est passé à Rennes récemment,
00:33:50 une heure de fusillade un soir dans une cité de Rennes.
00:33:53 - La petite socaina, les balles perdues.
00:33:55 - Et les balles perdues, et on s'aperçoit qu'il y a des méthodes
00:33:59 importées de Marseille, importées de Paris,
00:34:02 qui arrivent en province, donc le territoire français
00:34:04 n'est plus du tout à l'abri de ce type de règlement.
00:34:07 - Mais c'est qui en fait qui a permis cela ?
00:34:11 C'est bien l'État de droit dont on parlait tout à l'heure.
00:34:14 C'est-à-dire que l'État de droit a permis aussi
00:34:16 que la société soit fracturée,
00:34:18 qu'il y ait des quartiers aussi qui fonctionnent en vase clos.
00:34:21 Toutes les politiques publiques qui ont été mises en place,
00:34:23 ça a permis aussi une espèce de millefeuille d'entre-soi
00:34:26 qui permet cet omerta et qui permet aussi un écosystème qui s'écrit.
00:34:30 - La responsabilité, la leur, elle est...
00:34:32 - Voilà, et qui prend en otage aussi la majorité
00:34:34 dont ce que vous parliez, la petite Soukaina
00:34:37 qui peut se faire tuer alors qu'elle est juste
00:34:39 dans sa chambre en train d'étudier.
00:34:41 C'est ça la terrible réalité.
00:34:43 C'est qu'à un moment, on a délégué
00:34:45 et on a permis que se crée cet État,
00:34:48 cet écosystème qui aujourd'hui ne permet plus
00:34:51 effectivement de rentrer dans un quartier sans permettre...
00:34:53 - C'était aussi une manière de dire,
00:34:54 on ne peut pas donner de travail à ces gens,
00:34:56 laissons-leur le trafic de drogue.
00:34:58 - Mais pourquoi ? On a peur de quoi ?
00:35:00 - Ça a été un petit peu ça à une époque.
00:35:02 - Vous savez, ça me rappelle, je vais faire une comparaison,
00:35:04 ça me rappelle exactement le fonctionnement des islamistes.
00:35:07 C'est-à-dire, infiltrer les quartiers,
00:35:09 quels qu'ils soient dans de nombreux pays,
00:35:11 par l'aspect social, on est là, on prend aussi pour eux.
00:35:15 - C'est un boulevard.
00:35:16 - Voilà, en main, les femmes.
00:35:17 - La compagnie mensuelaire, les bonnes œuvres.
00:35:18 - Et après, ça y est.
00:35:19 - Là, vous décrivez le carnet de route des frères musulmans.
00:35:22 - Évidemment, quand on dit qu'il y a une pratique ostentatoire aussi,
00:35:27 qu'il y a une espèce de mimétisme qui s'est créé
00:35:29 dans la pratique, etc.
00:35:31 Vous êtes que dans l'autre soi,
00:35:33 par effectivement tous ces politiques,
00:35:35 on ne peut pas leur reprocher aux habitants.
00:35:37 Et quand on parle d'un communautarisme,
00:35:39 il y a aussi un communautarisme de fait
00:35:41 par cette politique du logement qu'on a mis en place.
00:35:43 - Naïma, il y a eu la croyance dans les années 80,
00:35:47 sous le deuxième mandat de François Mitterrand,
00:35:50 que les imams allaient permettre de lutter contre la drogue.
00:35:53 - Oui, oui.
00:35:54 - Que si les enfants apprenaient la religion,
00:35:57 - Les grands frères, les imams.
00:35:59 - Essayent de trouver des substituts aux carences de l'Etat.
00:36:02 - Le ministre de l'économie, Bruno Le Maire,
00:36:04 sur ce que vous avez décrit, parce que c'est vrai que là,
00:36:06 on s'est dit, mais...
00:36:08 - Ah oui.
00:36:09 - Bon, voilà.
00:36:10 Mais il faut être devant une commission d'enquête pour tout dire.
00:36:12 Écoutons-le.
00:36:13 - D'abord, les trafiquants de drogue ont des moyens comparables
00:36:15 à ceux des Etats.
00:36:17 C'est une des grandes nouveautés.
00:36:19 Ils ont un arsenal technologique,
00:36:21 des sous-marins grâce auxquels ils peuvent transporter la drogue
00:36:23 sans être repérés, des balises, des caméras
00:36:25 qu'ils positionnent dans les conteneurs de stupéfiants
00:36:27 pour mieux les tracer.
00:36:29 Nous commençons notamment à voir s'implanter
00:36:31 des trafiquants étrangers venus de cartels sud-américains
00:36:34 sur le sol national.
00:36:36 Il faut donc agir vite, car bientôt,
00:36:39 il sera trop tard.
00:36:41 Nous risquons donc, si les mesures nécessaires ne sont pas prises,
00:36:44 de voir apparaître de nouveaux médélines
00:36:46 au cœur du continent européen.
00:36:48 L'idée est de s'inspirer de la jurisprudence
00:36:50 sur le terrorisme, qui fonctionne très bien.
00:36:52 Le niveau de menace, pour moi, est similaire.
00:36:54 Il demande la même détermination.
00:36:56 Il demande la même capacité
00:36:58 à s'affranchir d'un certain nombre de règles
00:37:02 que nous avons respectées jusqu'à présent
00:37:04 et dont jouent les narcos trafiquants.
00:37:06 C'est ma position de ministre de l'économie et des finances.
00:37:09 Je ne sais pas si on a mesuré ce qu'il dit.
00:37:12 S'affranchir jusqu'à présent.
00:37:14 Médeline, il dit que c'est sa position de ministre
00:37:16 de l'économie et des finances.
00:37:18 Je ne l'empiète pas, mais quand même un peu
00:37:20 sur les platements du ministre de l'Intérieur.
00:37:22 S'affranchir.
00:37:24 Quand vous parlez aux forces de police,
00:37:27 les forces de police vous disent
00:37:29 "Mais nous, si on appuie sur le bouton fiscal
00:37:34 pour serrer les trafiquants,
00:37:36 on peut en serrer un paquet."
00:37:38 Le problème, c'est qu'il y a,
00:37:40 et on y revient toujours, à ce que Michel Rocard
00:37:42 appelait le tapinage électoral,
00:37:44 qui fait qu'on ne veut surtout pas un embrasement des banlieues.
00:37:47 Et quand on pense que dans une ville de la Seine-Maritime,
00:37:49 alors évidemment il y a la présomption d'innocence,
00:37:51 une mère et un adjoint vont être jugés
00:37:53 dans deux mois, je crois, au mois de juin
00:37:55 au tribunal de Bobigny pour complicité
00:37:57 de trafic de stupéfiants,
00:37:59 alors ça pose quand même question.
00:38:01 Est-ce qu'il n'y a pas certains élus au niveau national
00:38:03 ou au niveau local qui ne fricotent pas
00:38:05 avec des gens infréquentables ?
00:38:07 Mais c'est terrible ça.
00:38:09 Est-ce que c'est vrai ?
00:38:11 Je comprends ce que vous voulez dire, Philippe,
00:38:13 mais moi je ne peux plus l'entendre.
00:38:15 Ah bah si faut.
00:38:17 Moi j'aime bien dire la vérité et j'aime bien l'entendre.
00:38:19 Je termine, vous allez comprendre tout de suite, Philippe.
00:38:21 Ce n'est pas contre vous que je suis en train de dire.
00:38:23 Mais d'arrêter toujours de parler
00:38:25 de risque d'embrasement
00:38:27 des quartiers, il faut arrêter
00:38:29 avec ça parce que justement, c'est ça
00:38:31 qui fait mal aujourd'hui. C'est qu'il faut qu'on ait
00:38:33 le souci de la paix sociale.
00:38:35 Mais il faut le courage pour ça.
00:38:37 Voilà, le courage, effectivement. Parce qu'on, finalement,
00:38:39 on rendra service à la majorité
00:38:41 des habitants, que ce soit ceux qui
00:38:43 vivent dans les quartiers ou hors des quartiers.
00:38:45 Aujourd'hui, on ne peut ramener
00:38:47 la cohésion nationale et justement
00:38:49 la paix sociale, la cohésion, qu'on arrête
00:38:51 cette fracturation de la société
00:38:53 parce qu'on s'attaque au mal
00:38:55 et qu'on arrête de brandir.
00:38:57 Mais ce n'est pas contre vous parce que les politiques
00:38:59 brandissent toujours ça.
00:39:01 Mais est-ce qu'on a eu l'embrasement des banlieues ?
00:39:03 Mais l'embrasement qu'on a eu
00:39:05 des banlieues, est-ce que c'est parce qu'à un moment
00:39:07 on s'est attaqué à la droite ? Est-ce qu'aujourd'hui,
00:39:09 avec Place Net, il y a eu un embrasement
00:39:11 des... Non mais aujourd'hui,
00:39:13 il n'y a pas d'embrasement.
00:39:15 C'est l'histoire de Naël.
00:39:17 Mais regardez, il n'y a pas d'embrasement
00:39:19 quand on fait Place Net, même à Marseille, même n'importe où.
00:39:21 Oui mais est-ce que c'est les vrais Place Net total ?
00:39:23 Si on faisait Place Net totalement,
00:39:25 si on cassait complètement la logique du business,
00:39:27 de l'hyper-violence, qu'est-ce qu'on aurait ?
00:39:29 J'allais vous appeler à Jacques.
00:39:31 Appelez-moi comme vous voulez, mais la réalité
00:39:33 ne va pas changer. Je vous apporte un élément,
00:39:35 Naïma. Ce matin, Frédéric Péchenard
00:39:37 me dit, et on le savait, mais je trouve
00:39:39 que c'est très factuel, il dit,
00:39:41 c'est vrai, la majorité dit, on a donné,
00:39:43 on a augmenté le chiffre des bleus sur le terrain,
00:39:45 des forces de sécurité. Mais il m'a dit,
00:39:47 mais est-ce que vous savez où exactement ?
00:39:49 Ce n'est pas pour la violence du quotidien,
00:39:51 c'est pour le maintien de l'ordre.
00:39:53 Donc de quoi a peur, en fait, le pouvoir ?
00:39:55 De quoi a peur le pouvoir ?
00:39:57 Si on a peur de faire un ouvre-feu,
00:39:59 on l'a bien fait. Regardez pendant le Covid,
00:40:01 regardez, on ne pouvait pas se déplacer.
00:40:03 Non mais à un moment,
00:40:05 c'est juste la loi, la loi, la loi.
00:40:07 Ce qui est intéressant
00:40:09 quand on voit Bruno Le Maire
00:40:11 évoquer Médellin
00:40:13 et qu'on s'intéresse un petit peu à l'historique
00:40:15 du trafic de drogue, parce que c'est aussi
00:40:17 un phénomène qui, on dit, oui, c'est nouveau,
00:40:19 ça se développe, mais ça fait quand même une bonne
00:40:21 quarantaine d'années, une cinquantaine d'années que ça
00:40:23 a contaminé l'Amérique du Sud.
00:40:25 Qu'est-ce qui s'est passé, Pablo Escobar,
00:40:27 il n'est pas arrivé comme ça, Pablo Escobar,
00:40:29 les cartels
00:40:31 de Sinaloa au Mexique non plus,
00:40:33 ils sont arrivés dans des contextes
00:40:35 où le pouvoir
00:40:37 central était faible.
00:40:39 C'est-à-dire où il était contesté
00:40:41 et où les potentats qu'ils ont pu
00:40:43 développer autour du
00:40:45 trafic de drogue avec la masse
00:40:47 que ça a généré,
00:40:49 à l'époque c'est les États-Unis qui étaient, on disait,
00:40:51 c'était le nez américain.
00:40:53 La consommation de cocaïne qui a fait
00:40:55 exploser les richesses des cartels
00:40:57 en Amérique du Sud.
00:40:59 Ces cartels ont progressivement eu
00:41:01 un rôle politique, Pablo Escobar a même
00:41:03 pensé devenir président de Colombie,
00:41:05 il faut le rappeler, et en
00:41:07 même temps, comment il chapeau Guzman
00:41:09 pour ce qui est de Sinaloa au Mexique,
00:41:11 aussi avait le côté
00:41:13 Robin Desbois, c'est-à-dire
00:41:15 on est traficant de drogue et puis on s'occupe
00:41:17 des pauvres, il y avait ce côté-là.
00:41:19 Et si vous voulez, aujourd'hui,
00:41:21 quand on les tue pas,
00:41:23 aujourd'hui vous avez quoi ? Vous avez
00:41:25 une Amérique du Sud qui est totalement
00:41:27 gangrénée, vous avez
00:41:29 des dealers, des cartels
00:41:31 en Équateur, qui était un pays
00:41:33 relativement épargné, qui aujourd'hui
00:41:35 sont contre le gouvernement, c'est-à-dire vraiment
00:41:37 vous avez quasiment des guérillas, aujourd'hui,
00:41:39 en Amérique du Sud, dans certains pays, autour du
00:41:41 trafic de drogue, avec des nouvelles routes
00:41:43 qui se développent, et pour finir,
00:41:45 ce que je voudrais dire, c'est qu'il y a un
00:41:47 État, un État, qui a réussi
00:41:49 à résoudre le problème, il s'appelle le Salvador,
00:41:51 son président vient
00:41:53 d'être élu à 80%,
00:41:55 il faut quand même le reconnaître, c'est quand même pas rien,
00:41:57 il a fait une prison, un truc
00:41:59 gigantesque, ultra-moderne, et il a mis
00:42:01 tous les trafiquants dedans.
00:42:03 - Ah, c'est même plus qu'on
00:42:05 adapte notre État de droit, c'est qu'on le met par terre,
00:42:07 qu'on écrase et on passe.
00:42:09 - Quand je reviens à ce que je disais au début, c'est la question
00:42:11 de l'État fort ou de l'État faible.
00:42:13 - Mais il y a une différence entre un État fort et un État autoritaire.
00:42:15 - On n'est pas forcés de sortir de la démocratie,
00:42:17 mais c'est ce que suggère Bruno Le Maire.
00:42:19 Bruno Le Maire parle
00:42:21 de s'écarter de l'État.
00:42:23 - Non, je ne peux pas préciser.
00:42:25 - De s'écarter de l'État droit.
00:42:27 - A chaque fois que j'ai posé cette question, on m'a dit,
00:42:29 vous voulez Madame sortir de l'État de droit ?
00:42:31 Sinon, l'adapter.
00:42:33 - Il parle précisément de
00:42:35 ce qui est permis
00:42:37 aux juges administratifs
00:42:39 contre les terroristes sur
00:42:41 le trafic de drogue, par exemple,
00:42:43 de pouvoir geler administrativement
00:42:45 les avoir, les trafiquants, au lieu
00:42:47 d'attendre une décision du juge.
00:42:49 - Ça tombe sous le sens.
00:42:51 C'est du bon sens.
00:42:53 On a un peu de temps avant de marquer la pause.
00:42:55 Restez avec nous pour plusieurs raisons.
00:42:57 - Je vais vous donner un exemple.
00:42:59 Il y a eu un sondage,
00:43:01 parce que c'est relié à la situation
00:43:03 dont on vient de parler,
00:43:05 pour Le Figaro, sur l'insécurité.
00:43:07 Il y a beaucoup de sondages sur l'insécurité,
00:43:09 mais celui-ci est particulièrement détaillé,
00:43:11 beaucoup de chiffres édifiants.
00:43:13 On va s'arrêter sur certains d'entre eux.
00:43:15 Plus de 8 Français sur 10 estiment
00:43:17 qu'il y a un ensauvagement de la société.
00:43:19 Aucun problème à poser un diagnostic,
00:43:21 il leur semble lucide.
00:43:23 On verra aussi que un tiers des personnes
00:43:25 vont prendre des cours d'arts martiaux
00:43:27 ou d'avoir une petite bombe lacrymogène.
00:43:29 C'est l'autoprotection individuelle.
00:43:31 On va voir aussi la demande d'autorité
00:43:33 qui transcende tous les domaines,
00:43:35 l'école en particulier.
00:43:37 Ce qui m'a le plus frappée,
00:43:39 c'est l'autoprotection
00:43:41 avec aussi les rondes citoyennes d'immeubles.
00:43:43 De plus en plus,
00:43:45 au bas de certains immeubles,
00:43:47 et pas forcément dans des quartiers
00:43:49 appelés avec beaucoup de guillemets "difficiles",
00:43:51 de plus en plus s'organisent des rondes.
00:43:53 C'est-à-dire que les habitants eux-mêmes
00:43:55 se chargent de ce que leur doit l'État.
00:43:57 Je ne sais pas si ce n'est pas une faillite,
00:43:59 une défaillance.
00:44:01 La faillite est consommée depuis belle lurette
00:44:03 dans ce domaine.
00:44:05 Mais il y a toujours un sursaut.
00:44:07 8% qui ne pensent peut-être pas
00:44:09 que l'insécurité augmente en franc.
00:44:11 Peut-être vivent-ils dans la grotte de Lascaux
00:44:13 ou en Nermide.
00:44:15 On va marquer une pause.
00:44:17 On va en parler.
00:44:19 Restez avec nous.
00:44:21 - Brigitte Boucher: Nous serons sur place
00:44:23 dans le Haut-Vernay.
00:44:25 Nous vous dirons ce qui pourrait
00:44:27 motiver la prise de parole
00:44:29 du procureur à 18h.
00:44:31 Le petit Émile.
00:44:33 Et puis, ces chiffres de la délinquance.
00:44:35 Nous parlerons aussi de l'école privée.
00:44:37 Mais qui veut la peau des écoles privées?
00:44:39 On nous le dirait à tous.
00:44:41 ...
00:44:43 ...
00:44:45 ...
00:44:47 - Brigitte Boucher: Merci d'être avec nous.
00:44:49 La suite de la journée.
00:44:51 La conférence de presse du procureur
00:44:53 dans l'affaire du petit Émile.
00:44:55 Ce sera à partir de 18h.
00:44:57 Avec probablement des informations
00:44:59 supplémentaires sur les recherches en cours.
00:45:01 Avec des moyens extrêmement importants
00:45:03 qui sont déployés.
00:45:05 Une centaine de gendarmes,
00:45:07 de nombreux moyens scientifiques,
00:45:09 des chiens renifleurs, des drones.
00:45:11 Beaucoup d'attentes par rapport à cette conférence.
00:45:13 On va en parler.
00:45:15 Et puis, dans l'actualité,
00:45:17 on va parler de la situation
00:45:19 qui est très édifiant.
00:45:21 Sur l'insécurité.
00:45:23 Non pas le sentiment, mais la réalité d'insécurité.
00:45:25 Près de 9 Français sur 10 vivent cette insécurité.
00:45:27 Un tiers des Français interrogés
00:45:29 affirment devoir s'auto-protéger.
00:45:31 Car l'État ne le fait pas ou pas suffisamment.
00:45:33 On va en parler.
00:45:35 Et puis, les écoles privées,
00:45:37 ou l'école privée plus largement.
00:45:39 Qui veut la peau de l'école privée?
00:45:41 On en parlera.
00:45:43 Je salue d'ailleurs notre invitée,
00:45:45 qui est responsable de SOS Éducation.
00:45:47 A tout à l'heure après le journal.
00:45:49 Rebonjour à vous, cher Mickaël.
00:45:51 - Le procureur d'Aix-en-Provence
00:45:53 va s'exprimer à 18h en début de soirée.
00:45:55 Il tiendra une conférence de presse
00:45:57 après la découverte ce week-end
00:45:59 d'Osment appartenant au petit Émile.
00:46:01 Depuis sa disparition et l'annonce de sa mort,
00:46:03 la tristesse règne à la Bouilladis,
00:46:05 le village des parents de l'enfant.
00:46:07 Écoutez l'émotion des habitants.
00:46:09 - La mort d'un enfant,
00:46:11 c'est toujours très tragique.
00:46:13 Surtout dans ces conditions
00:46:15 où tout le monde était suspecté.
00:46:17 Je ne suis pas d'un naturel curieux
00:46:19 sur ce genre de drame.
00:46:21 Mais savoir ce qui s'est passé
00:46:23 pour éviter que tel drame se reproduise,
00:46:25 ça serait quand même intéressant.
00:46:27 - Je crois qu'ils sont frustrés.
00:46:29 Ils nous disent vraiment ce qui s'est passé.
00:46:31 C'est prolong.
00:46:33 Parce que c'est la fin du pays,
00:46:35 d'abord, premièrement.
00:46:37 Et second, c'est une épreuve
00:46:39 qui va nous faire mal.
00:46:41 Et second, c'est une énigme.
00:46:43 - Au nord-est de l'actualité,
00:46:45 15% de grévistes.
00:46:47 Aujourd'hui, selon le ministère
00:46:49 de l'Education nationale,
00:46:51 dans les collèges, les enseignants
00:46:53 manifestent contre le choc des savoirs
00:46:55 de Gabriel Attal.
00:46:57 Il dénonce la mise en place
00:46:59 des fameux groupes de niveau inégalitaire.
00:47:01 Mais pour Nicole Belloubet,
00:47:03 la ministre de l'Education nationale,
00:47:05 ce n'est pas un moyen de trier les élèves.
00:47:07 Elle était l'invitée de nos confrères d'RMC.
00:47:09 - En début d'année,
00:47:11 les enseignants vont prendre les élèves
00:47:13 en classe entière et en fonction
00:47:15 des thématiques abordées, ils pourront
00:47:17 les répartir en groupe. C'est assez simple
00:47:19 et somme toute de bonne logique.
00:47:21 Et donc moi, je le redis ici,
00:47:23 ce n'est pas du tout un tri des élèves.
00:47:25 Pas du tout. L'idée est au contraire
00:47:27 de leur donner en groupe,
00:47:29 selon leur niveau, des compétences
00:47:31 mieux assises et mieux assurées.
00:47:33 - En groupe selon leur niveau, j'avoue que moi,
00:47:35 j'entends groupe de niveau quand même.
00:47:37 - En fonction de la compétence requise.
00:47:39 En géométrie, vous êtes un peu plus faible,
00:47:41 eh bien, on va peut-être vous prendre
00:47:43 en plus petit groupe. Mais si en numération,
00:47:45 vous êtes bon, eh bien, vous serez en classe entière.
00:47:47 - Et puis la décrue est amorcée
00:47:49 en Bourgogne. La Saône-et-Loire
00:47:51 et Lyon sont cependant toujours
00:47:53 en vigilance rouge-crue.
00:47:55 Et huit départements en alerte orange.
00:47:57 Deux cours d'eau inquiètent particulièrement
00:47:59 les autorités qui multiplient
00:48:01 les appels à la prudence. Je vous propose d'égoutter
00:48:03 la détresse de ces habitants.
00:48:05 - Ma nuit s'est déjà passée
00:48:07 en deux étapes.
00:48:09 La surveillance jusqu'à une heure du matin,
00:48:11 un petit peu de coucher, à 5 heures relever
00:48:13 pour voir les dégâts
00:48:15 qu'il y avait dans la maison.
00:48:17 C'est la première année qu'on a de l'eau comme ça
00:48:19 chez nous. D'habitude, il y a 25 cm,
00:48:21 mais là, on est à 40 et quelques centimètres
00:48:23 d'eau.
00:48:25 - À 3 heures du matin, ça s'est accéléré
00:48:27 et il y a eu une espèce d'effet de lame
00:48:29 qui fait que l'eau est montée très, très rapidement.
00:48:31 On est debout depuis 3 heures du matin.
00:48:33 Un peu comme tous les gens du village, d'ailleurs.
00:48:35 Donc, fatigué, un peu, maintenant,
00:48:37 réconforté, parce qu'on sait
00:48:39 qu'on a de l'eau, mais on sait aussi
00:48:41 que la crue s'est arrêtée.
00:48:43 - Et voilà, Sonia, ce qu'il fallait retenir
00:48:45 de l'actualité à 13 heures sur CNews.
00:48:47 A tout à l'heure.
00:48:49 - Merci, Miquel. Et à tout à l'heure,
00:48:51 je vous le disais, nous sommes avec Sophie Audigé.
00:48:53 Je l'en remercie. Avec Philippe David,
00:48:55 avec Judith Vintraub, avec Naïma M.Fadel,
00:48:57 Régis Le Sommier, beaucoup de sujets.
00:48:59 Nous parlons de la crise de la COVID-19.
00:49:01 Nous parlerons des écoles privées,
00:49:03 chère Sophie. Qui veut la peau des écoles privées ?
00:49:05 On a une petite idée, mais je pose la question
00:49:07 par souci d'honnêteté, d'objectivité.
00:49:09 Nous parlerons également, nous continuerons
00:49:11 sur ce sondage, avec un tiers des Français
00:49:13 qui estiment devoir s'auto-protéger
00:49:15 parce que l'État, dont c'est la mission,
00:49:17 la prérogative, n'est pas, en tous les cas,
00:49:19 à leurs yeux, à la hauteur.
00:49:21 Mais tout d'abord, on va se rendre de nouveau
00:49:23 dans le haut verné, avec l'attente,
00:49:25 à présent, de la COVID-19.
00:49:27 Et on va se rendre, en tout cas,
00:49:29 avec l'attente, à présent,
00:49:31 de la conférence, de la prise de parole
00:49:33 du procureur. Je vous rappelle que depuis
00:49:35 la découverte des ossements du petit
00:49:37 Émile, c'est la première fois que le procureur
00:49:39 va s'exprimer. Donc, autour
00:49:41 de cette prise de parole, il y a évidemment
00:49:43 beaucoup d'attentes, une impatience,
00:49:45 peut-être de la fébrilité, mais surtout
00:49:47 pensons aux familles, et à la famille du
00:49:49 petit Émile en premier,
00:49:51 qui attendent des réponses, la manifestation
00:49:53 de la vérité. Nous sommes avec notre
00:49:55 journaliste Thibault Marcheteau.
00:49:57 Thibault, nous avons, avant de te parler
00:49:59 des moyens toujours en cours,
00:50:01 très importants. Dans quels circonstances,
00:50:03 dans quel contexte va se tenir
00:50:05 cette conférence, tout à l'heure ? Est-ce que vous pouvez
00:50:07 nous le rappeler ?
00:50:09 Eh bien, écoutez,
00:50:11 Sonia, il y a énormément d'attentes
00:50:13 pour écouter
00:50:15 les propos du procureur de la République
00:50:17 d'Aix-en-Provence, parce qu'il doit répondre
00:50:19 à de nombreuses questions, de nombreuses
00:50:21 questions que se posent tous les habitants, pas seulement
00:50:23 du village du Hameau, du Haut-Vernay,
00:50:25 du Vernay, mais de toute
00:50:27 cette région qui attend évidemment des réponses.
00:50:29 Que s'est-il passé ?
00:50:31 Que s'est-il passé le 8 juillet dernier ?
00:50:33 Et se tournant dans l'enquête qui est arrivée
00:50:35 dimanche avec la certification
00:50:37 que ces eaux appartiennent bien au petit
00:50:39 Émile, connaître les circonstances
00:50:41 de sa mort, est-ce que les recherches sur place
00:50:43 ont donné quelque chose ? Je vous rappelle
00:50:45 qu'on recherchait éventuellement le complément
00:50:47 des ossements d'Émile, mais également
00:50:49 une trace d'une quelconque intervention
00:50:51 humaine ou animale, mais aussi
00:50:53 dans un deuxième temps, il y avait les recherches
00:50:55 à pontoise à l'IRCGN avec
00:50:57 l'analyse de ces ossements pour connaître
00:50:59 les circonstances de la mort, la
00:51:01 date de la mort d'Émile.
00:51:03 On attend donc de nombreuses réponses
00:51:05 à toutes les interrogations que se posent évidemment
00:51:07 tous les journalistes sur place, mais aussi
00:51:09 tous les habitants ici au Vernay.
00:51:11 Thibault, tout à l'heure avec Adrien,
00:51:13 nous avons vu combien
00:51:15 la zone, le village, le Hameau,
00:51:17 était sanctuarisé, protégé, avec des
00:51:19 opérations évidemment de filtrage extrêmement
00:51:21 fortes et importantes. D'abord, est-ce
00:51:23 que cela va durer ? Est-ce que ça continue ?
00:51:25 Est-ce que les moyens dont nous avons parlé hier sont
00:51:27 toujours aussi importants et conséquents ce jour ?
00:51:29 Eh bien écoutez Sonia, ce qu'on constate
00:51:33 sur le terrain, c'est que les moyens
00:51:35 n'ont pas bougé, et même depuis l'annonce de cette
00:51:37 conférence de presse du procureur de la République,
00:51:39 les moyens restent en place avec
00:51:41 deux équipes sinophiles, et également
00:51:43 de nombreux drones sur place, ces experts de
00:51:45 l'IRCGN, on a vu encore une fois
00:51:47 ces allers-retours de gendarmes pour
00:51:49 aller sur cette zone de recherche, des relèves également.
00:51:51 Voilà ce qu'on peut dire, en tout cas
00:51:53 on attend encore une fois toutes les
00:51:55 informations qui vont nous être données
00:51:57 lors de cette conférence de presse. Sur le
00:51:59 terrain en tout cas, la situation n'évolue
00:52:01 pas. Pour vous dire, cet arrêté qui
00:52:03 interdit de rentrer dans le
00:52:05 Auvergnet, sauf pour les enquêteurs mais aussi les habitants,
00:52:07 il le tient jusqu'à dimanche prochain. Il peut
00:52:09 évidemment être prolongé par
00:52:11 le maire de la ville, mais pour l'instant
00:52:13 personne ne rentre dans le
00:52:15 Auvergnet, c'est un Hameau qui
00:52:17 compte environ 25 habitants, 30 habitations
00:52:19 avec énormément de résidences
00:52:21 secondaires. Et dans le Vernet,
00:52:23 2 kilomètres en dessous, eh bien
00:52:25 les villageois,
00:52:27 les personnes qui habitent ici toute l'année,
00:52:29 ne souhaitent absolument pas s'exprimer.
00:52:31 Il est très compliqué, vous imaginez bien 9 mois
00:52:33 d'enquête avec de nombreux
00:52:35 rebondissements, avec la cherche,
00:52:37 on cherche évidemment d'indices, et évidemment
00:52:39 ce regard de suspicion
00:52:41 entre les habitants du Vernet,
00:52:43 parce que pour l'instant, de nombreuses
00:52:45 questions restent sans réponse.
00:52:47 Merci Thibault Marchoteau pour tous ces détails
00:52:49 et ces éléments. Nous le disions
00:52:51 tout à l'heure, Sophie Audugé,
00:52:53 d'abord c'est l'émotion qui prime,
00:52:55 on est tous évidemment en empathie
00:52:57 avec la famille, avec d'ailleurs
00:52:59 ce village, ce Hameau,
00:53:01 et puis il y a une forme, non pas
00:53:03 de fascination, mais de proximité.
00:53:05 Il y a quelque chose de naturel qui nous pousse
00:53:07 tous à en parler, dans les médias
00:53:09 et en dehors, moi j'ai en famille,
00:53:11 etc. avec les proches, beaucoup de gens qui nous
00:53:13 demandent aussi, qui nous interpellent
00:53:15 avant la découverte des ossements pour savoir ce qui
00:53:17 était arrivé. Comment vous, qui êtes en
00:53:19 charge et qui parlez beaucoup de questions d'éducation,
00:53:21 d'enfance, vous percevez cette
00:53:23 affaire, quel qu'en soit le dénouement ?
00:53:25 Oui c'est très difficile d'en parler puisqu'on a
00:53:27 très peu d'informations évidemment, la perte d'un enfant
00:53:29 c'est toujours quelque chose d'indicible et on ne peut
00:53:31 être qu'en compassion
00:53:33 avec évidemment la famille.
00:53:35 Là, depuis hier,
00:53:37 on sait qu'effectivement c'est
00:53:39 le petit Emile est décédé, il est mort,
00:53:41 voilà. Après, est-ce qu'il y a un monstre
00:53:43 à l'origine de cet acte ? C'est toute la question
00:53:45 évidemment et qui
00:53:47 voilà, on ne peut qu'attendre
00:53:49 le dénouement de cette
00:53:51 triste affaire. Et qu'un drame déjà.
00:53:53 Et un drame, quel que soit le
00:53:55 dénouement, ça pose des questions. Si c'est
00:53:57 une piste accidentelle, ça sera
00:53:59 évidemment autre chose. Si
00:54:01 c'est une piste criminelle et quel que
00:54:03 soit le ou les auteurs
00:54:05 de la protection des enfants,
00:54:07 nous sommes quand même dans un village,
00:54:09 vous le rappelez, avec très peu de personnes,
00:54:11 on a en mémoire, c'est comme une sorte
00:54:13 de carte postale, Régis Le Sommier
00:54:15 une protection, voire une surprotection
00:54:17 des gens qui se parlent, contrairement
00:54:19 à des grandes villes où le lien souvent est distant.
00:54:21 Voilà, il n'y a plus malheureusement
00:54:23 de lien social et là, malgré
00:54:25 tout ce que peut caractériser un village,
00:54:27 pendant neuf mois, il n'y a quasiment rien eu
00:54:29 en tous les cas.
00:54:31 Rien qui a été communiqué.
00:54:33 Il n'y a rien eu, il y a eu la volonté de la famille aussi
00:54:35 de ne pas communiquer. Il y a aussi la volonté
00:54:37 des enquêteurs de rester, d'essayer
00:54:39 de préserver justement cette
00:54:41 sérénité pour pouvoir
00:54:43 travailler et essayer d'élucider
00:54:45 ce mystère parce que
00:54:47 la différence à mon avis, si ça s'était
00:54:49 produit dans les villes, quand ça se produit dans les villes,
00:54:51 on cherche des indices et on fait plus
00:54:53 appel à témoins.
00:54:55 Là en l'occurrence, on connaît les personnes
00:54:57 qui habitent dans le village, on sait exactement
00:54:59 l'histoire de chacun, on sait qui a fait
00:55:01 quoi et pour les enquêteurs
00:55:03 évidemment c'est une manière de
00:55:05 progresser ou en tout cas
00:55:07 de faire une sorte de chape de plomb
00:55:09 autour de la famille et
00:55:11 aujourd'hui, on le voit bien, depuis la
00:55:13 découverte des ossements, ça s'est encore plus
00:55:15 resserré, le village est complètement
00:55:17 quadrillé, les journalistes sont maintenus à l'extérieur
00:55:19 de façon justement à ne pas
00:55:21 louper
00:55:23 un indice supplémentaire et donc
00:55:25 tous les moyens sont mis à contribution.
00:55:27 Je pense qu'il faut voir que c'est
00:55:29 une volonté
00:55:31 de ceux
00:55:33 qui sont sur l'enquête
00:55:35 d'essayer de préserver
00:55:37 ce côté, ce huis clos en fait.
00:55:39 C'est de manière tragique qu'on
00:55:41 voit aussi, Philippe-David,
00:55:43 les compétences dont on dispose dans notre pays.
00:55:45 Malheureusement, c'est dans ces moments-là
00:55:47 qu'on voit que nous avons des équipes
00:55:49 d'une grande technicité,
00:55:51 d'ailleurs des équipes synophiles,
00:55:53 des équipes d'experts, une gendarmerie
00:55:55 pas forcément experte,
00:55:57 parce que contrairement aux
00:55:59 policiers, là c'est un autre travail
00:56:01 mais en tous les cas, qui peuvent déployer
00:56:03 des moyens très très importants, des moyens technologiques.
00:56:05 Malheureusement, c'est dans ces occasions aussi
00:56:07 qu'on voit combien ça peut,
00:56:09 même si le temps est long, aller relativement
00:56:11 rapidement. Si on avait eu les mêmes moyens
00:56:13 à l'époque de l'assassinat du petit Grégory,
00:56:15 l'ADN à l'arrière des timbres
00:56:17 aurait été exploitable, parce que
00:56:19 le temps n'aurait pas passé et on aurait
00:56:21 les dons des assassins
00:56:23 du ou des assassins du petit Grégory.
00:56:25 Aujourd'hui, on a en plus, ce qu'on n'avait pas
00:56:27 il y a encore 15 ans, les drones, par exemple,
00:56:29 qui permettent de détecter sous la terre
00:56:31 des ossements, etc.
00:56:33 Une fois qu'on a retrouvé des ossements,
00:56:35 il y a fort à parier qu'on va en savoir
00:56:37 beaucoup plus.
00:56:39 En espérant, je le dis, je le répète,
00:56:41 qu'on trouve le ou les coupables,
00:56:43 parce qu'on n'a pas le droit, jamais, de toucher un des ossements.
00:56:45 Même si "tournant avec la découverte des ossements"
00:56:47 ne veut pas dire malheureusement "dénouement".
00:56:49 Pour revenir, Thibault Marcheteau, notre journaliste,
00:56:51 était sur place depuis le mois de...
00:56:53 Rendez compte, le mois de juillet dernier.
00:56:55 Voilà le... - 8 juillet, oui.
00:56:57 - Le long déroulé des choses.
00:56:59 Thibault, vous avez vécu, si je puis dire,
00:57:01 en tout cas, vous avez vu à la fois
00:57:03 ce que vivent ces habitants dans ce huis clos
00:57:05 du village, du Hiamo.
00:57:07 Évidemment, même si on n'a pas accès,
00:57:09 fort heureusement, aux parents, la détresse
00:57:11 vient le communiquer, l'attente,
00:57:13 et puis, la vérité.
00:57:15 Comment vous décrivez ces longs mois, aujourd'hui ?
00:57:17 - Écoutez, ces longs mois,
00:57:21 ils ont été presque riches en rebondissements.
00:57:23 Même si on a l'impression que l'enquête n'avance pas,
00:57:25 eh bien, je me rappelle,
00:57:27 quand on est arrivé ici,
00:57:29 juste après le 8 juillet et la disparition
00:57:31 d'Émile, il y a eu, dans un premier temps,
00:57:33 cet élan de solidarité avec de nombreux
00:57:35 randonneurs qui sont venus rendre service
00:57:37 aux forces de l'ordre pour essayer de retrouver
00:57:39 cet enfant. 97 hectares
00:57:41 ont été ratissés par les forces de l'ordre,
00:57:43 mais également des randonneurs.
00:57:45 Plus de 300 scellés depuis
00:57:47 9 mois, avec des analyses et de
00:57:49 nombreuses levées de doutes.
00:57:51 Il y a eu une dalle qui a été complètement détruite
00:57:53 et qui a été maçonnée
00:57:55 pendant la disparition d'Émile.
00:57:57 De nombreuses personnes ont été interrogées,
00:57:59 tout le village a été interrogé.
00:58:01 Il y a eu énormément d'utilisation
00:58:03 de toute la technologie au service
00:58:05 de la Gendarmerie nationale pour essayer
00:58:07 de trouver le moindre indice.
00:58:09 Je vous rappelle qu'en juillet,
00:58:11 il n'y avait seulement que deux témoins visuels
00:58:13 qui avaient vu le jeune garçon
00:58:15 juste avant sa disparition.
00:58:17 Et ces deux versions se contrôlaient.
00:58:19 Les chiens avaient arrêté
00:58:21 de trouver une trace
00:58:23 de cet enfant à 50 mètres
00:58:25 en dessous de la maison des grands-parents,
00:58:27 en face du lavoir et surtout en face des clapiers
00:58:29 à lapins. Selon plusieurs informations,
00:58:31 on sait que l'enfant aimait
00:58:33 se rendre à proximité de ces lapins
00:58:35 pour observer.
00:58:37 Voilà toutes les informations que nous avions.
00:58:39 C'était évidemment un tournant ce dimanche
00:58:41 avec la découverte de ces ossements.
00:58:43 Mais depuis 9 mois,
00:58:45 la Gendarmerie nationale, de nombreux enquêteurs,
00:58:47 les meilleurs, nous disait hier un colonel
00:58:49 de la Gendarmerie, s'affaire
00:58:51 pour essayer de trouver la moindre piste.
00:58:53 Évidemment, on attend de nombreuses informations
00:58:55 qui vont sortir de cette conférence de presse,
00:58:57 sachant que le...
00:58:59 ...souvent, selon nos confrères
00:59:03 de la presse locale,
00:59:05 cette conférence de presse est assez exceptionnelle
00:59:07 parce qu'ils n'ont que très peu d'échanges
00:59:09 avec ce procureur de la République. C'est pour ça que l'attente
00:59:11 est très forte autour de cette conférence de presse
00:59:13 qui sera à suivre sur CNews à 18h.
00:59:15 - Merci beaucoup Thibault Marcheaux
00:59:17 pour ce panorama. Ce que vous dites
00:59:19 est très très important. Nous l'avions
00:59:21 souligné avec Judith Vintraub tout à l'heure.
00:59:23 Il y a des spécificités
00:59:25 selon les affaires
00:59:27 criminelles ou accidentelles, on ne sait pas, mais selon
00:59:29 les procureurs à prendre la parole
00:59:31 relativement vite à ce qui est un suivi
00:59:33 ou pas, d'abord en fonction peut-être aussi
00:59:35 de la volonté de la famille,
00:59:37 et aussi des... Non, peut-être
00:59:39 davantage des éléments à disposition.
00:59:41 Mais en tous les cas, comme vous l'avez dit,
00:59:43 c'est un élément de sérénité,
00:59:45 généralement. - Oui.
00:59:47 Il me semble, j'ai en mémoire
00:59:49 quelques procureurs
00:59:51 bavards, voire trop bavards,
00:59:53 - Vous avez des éléments en tête
00:59:55 des affaires qui sont quand même très
00:59:57 emblématiques et où c'est allé très loin.
00:59:59 - Ils ont fait beaucoup de mal.
01:00:01 Même pour prendre un exemple
01:00:03 qui n'est pas dramatique, en tout cas,
01:00:05 en ce qui concerne l'intervention du procureur,
01:00:07 rappelez-vous les premiers mots du procureur
01:00:09 saisi de l'assassinat de
01:00:11 Thomas Acrépole,
01:00:13 "Ce n'est pas une histoire
01:00:15 de quartier,
01:00:17 les assaillants viennent
01:00:19 de quartiers très différents." Il a voulu
01:00:21 couper court à tout ce qu'on a appris
01:00:23 par la suite, et notamment
01:00:25 qu'a révélé
01:00:27 la mère de Romain Surizer.
01:00:29 - Tout à fait. Marie-Hélène Thoraval.
01:00:31 On va continuer à en parler. Pour l'heure, nous allons parler
01:00:33 d'école, et on vous posera la question,
01:00:35 Sophie Audugé, qui veut
01:00:37 la peau de l'enseignement privé,
01:00:39 mais tout d'abord, les titres avec vous, Mickaël.
01:00:41 - Un élève de 6e, tué
01:00:43 par un jeune de 12 ans dans une école
01:00:45 en Finlande, c'est ce matin, peu après 9h,
01:00:47 qu'une fusillade a éclaté au sein de cette école.
01:00:49 Le suspect scolarisé également
01:00:51 dans l'établissement a été arrêté.
01:00:53 Sept employés de l'ONG américaine
01:00:55 World Central Kitchen sont morts
01:00:57 dans la bande de Gaza. Ils auraient été tués
01:00:59 dans une frappe de l'armée israélienne.
01:01:01 Les victimes étaient engagées dans la distribution
01:01:03 de nourriture dans l'enclave palestinienne.
01:01:05 Et puis, Anthony Blinken,
01:01:07 en visite en France. Le secrétaire d'Etat américain
01:01:09 doit rencontrer ce soir le président
01:01:11 Emmanuel Macron à l'Elysée. Au coeur
01:01:13 des discussions, la situation en Ukraine
01:01:15 et la situation au Proche-Orient.
01:01:17 - Et l'actualité, ce sont
01:01:19 deux députés, dont
01:01:21 un député LFI, à Renaissance,
01:01:23 qui vont présenter un rapport sur, je cite,
01:01:25 "le financement public de l'enseignement privé".
01:01:27 Ce travail pourrait déboucher
01:01:29 sur une proposition de loi.
01:01:31 La France insoumise, l'enseignement catholique
01:01:33 s'attend à une charge très violente.
01:01:35 Je vous propose d'écouter
01:01:37 Christophe Wessberg, Renaissance,
01:01:39 qui évoque l'objectif,
01:01:41 justement, de leur travail.
01:01:43 - Le premier moyen
01:01:45 d'enrayer la dynamique du privé, c'est que le public
01:01:47 soit excellent. Et notamment, parfois, en s'inspirant
01:01:49 des techniques du privé, avec
01:01:51 quelque chose qui est plus... un encadrement
01:01:53 qui est plus souple. Ça, j'y crois aussi.
01:01:55 Mais il y a aussi des dérives. Par exemple,
01:01:57 et c'est une des préconisations du rapport,
01:01:59 il y a des établissements privés qui se délaissent
01:02:01 des élèves qu'ils considèrent à problème.
01:02:03 Alors que leur mission, c'est quand même d'aller jusqu'au bout
01:02:05 de leur scolarité. Donc ça, on demande
01:02:07 à ce que le recteur, par exemple, valide
01:02:09 ou pas un élève qui serait obligé
01:02:11 de quitter l'école privée.
01:02:13 - Comment vous réagissez,
01:02:15 Sophie Audugé ?
01:02:17 Ça, c'est pas la première charge, mais celle-ci promet
01:02:19 d'être lourde.
01:02:21 - Disons que, si vous voulez, soit on pleure,
01:02:23 soit on rit. Donc je vais plutôt rire.
01:02:25 Ceux qui les attaquent,
01:02:27 c'est les mêmes qui attaquent la liberté d'expression.
01:02:29 Faut être clair. C'est ceux qui attaquent
01:02:31 CNews, notamment, comme d'habitude.
01:02:33 Alors moi, je vais juste vous lire,
01:02:35 si vous me permettez, une ou deux petites lignes
01:02:37 d'un tract des syndicats
01:02:39 de l'éducation. Parce que je pense
01:02:41 que c'est bien aussi d'avoir en tête ça.
01:02:43 Par rapport au choc des savoirs,
01:02:45 parce que vous savez qu'ils sont également en grève aujourd'hui.
01:02:47 Le choc des savoirs
01:02:49 symbolise un modèle d'école passéiste
01:02:51 et conservateur
01:02:53 qui va à l'encontre de l'intérêt des élèves
01:02:55 et des personnels, parce que l'enjeu est bien celui
01:02:57 des personnels plus que des élèves.
01:02:59 C'est une redoutable remise en cause de la liberté
01:03:01 professionnelle des enseignants. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:03:03 revendiquer pour l'école publique
01:03:05 un choc des savoirs, c'est remettre en cause
01:03:07 la liberté professionnelle des enseignants.
01:03:09 Ça, ça me semble important quand même de le mettre dans la perspective
01:03:11 du sujet. Également,
01:03:13 je vais vous donner d'autres éléments qui sont pas
01:03:15 très anciens. C'est PISA.
01:03:17 PISA de cette année sur les quatre dernières
01:03:19 années. Donc,
01:03:21 pour PISA, cette année, la France
01:03:23 a subi une chute historique
01:03:25 sur les deux
01:03:27 décennies d'existence de PISA.
01:03:29 D'accord ?
01:03:31 L'OCDE elle-même, qui n'est pas
01:03:33 partisane, vous le considérez,
01:03:35 considère qu'il y a eu un véritable
01:03:37 changement en France.
01:03:39 D'accord ? Donc là, moi je trouve ça très intéressant
01:03:41 que ce soit un député de renaissance quand même.
01:03:43 Je veux dire, je trouve ça très intéressant.
01:03:45 La France a le plus fort
01:03:47 déterminant de statut social
01:03:49 de tous les pays de l'OCDE.
01:03:51 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que
01:03:53 dans les très performants
01:03:55 élèves français, vous avez près de 20%
01:03:57 qui sont des milieux sociaux
01:03:59 très favorisés et vous avez 1,2%
01:04:01 des moins favorisés.
01:04:03 D'accord ? C'est-à-dire là où il y a
01:04:05 les enfants dans l'école publique, qui
01:04:07 concentrent 80% des élèves, et où
01:04:09 les syndicats d'enseignants disent actuellement
01:04:11 que le choc des savoirs
01:04:13 est conservateur. Je pense que c'est quand même
01:04:15 bien de remettre ça en perspective. Là-dessus,
01:04:17 on va ajouter que l'écart entre les élèves
01:04:19 favorisés et défavorisés est de 113 points
01:04:21 en France. C'est énorme.
01:04:23 C'est unique au monde.
01:04:25 Les élèves favorisés français
01:04:27 ont le niveau en mathématiques des élèves du
01:04:29 Japon et de la Corée, c'est-à-dire les meilleurs du monde.
01:04:31 Et les élèves défavorisés ont
01:04:33 le niveau des élèves de Moldavie ou du
01:04:35 Kazahkan, c'est-à-dire les moins bons au monde.
01:04:37 C'est intéressant aussi de mettre ça en perspective.
01:04:39 Pour 67%
01:04:41 des élèves scolarisés en France, les chefs
01:04:43 d'établissement disent ne pas
01:04:45 avoir la capacité à dispenser les enseignements
01:04:47 parce qu'ils n'ont pas de professeur.
01:04:49 OK ? Et dans 30%
01:04:51 des élèves scolarisés en France, les chefs
01:04:53 d'établissement disent que les
01:04:55 enseignements sont dispensés par des personnels
01:04:57 qui sont soit mal formés,
01:04:59 soit inadaptés.
01:05:01 Cette situation,
01:05:03 ce système éducatif dramatique
01:05:05 français que l'OCDE a pointé du doigt
01:05:07 pour la première fois de son histoire
01:05:09 en 2023, accusant
01:05:11 explicitement la politique
01:05:13 d'Emmanuel Macron en matière
01:05:15 d'éducation, OK, de système éducatif
01:05:17 français, fait qu'on est
01:05:19 les derniers au monde
01:05:21 sur les 81 pays et derrière
01:05:23 nous il y a juste le Cambodge.
01:05:25 Donc moi il me semble, si vous voulez,
01:05:27 je serai d'extrême-gauche,
01:05:29 je serai de renaissance,
01:05:31 vous voyez, je me dirai
01:05:33 un peu que si jamais
01:05:35 je veux faire croire à des
01:05:37 enfants de milieux défavorisés qui peuvent
01:05:39 réussir en France, je ne ferai
01:05:41 pas le pari du nivellement
01:05:43 vers le bas, mais j'exigerai,
01:05:45 voire j'attaquerai peut-être l'État français,
01:05:47 vous voyez, j'attaquerai pas parce
01:05:49 qu'il ne fait pas d'éducation à la sexualité dans les écoles,
01:05:51 mais je l'attaquerai peut-être parce qu'il ne remplit
01:05:53 pas son droit à l'instruction
01:05:55 de tous les enfants de France et notamment
01:05:57 ceux qui sont le plus éloignés du savoir. Et c'est
01:05:59 certainement pas en s'attaquant
01:06:01 aux écoles privées
01:06:03 qu'on aidera les enfants des milieux
01:06:05 les moins favorisés à accéder à l'instruction,
01:06:07 qu'il y ait des contrôles,
01:06:09 très bien, qu'il y ait des contrôles dans ces cas-là
01:06:11 partout, et que le président
01:06:13 de la République et toutes ses équipes s'engagent
01:06:15 au moins à une chose, c'est que chaque
01:06:17 enfant de France sorte
01:06:19 de la primaire en sachant lire, écrire,
01:06:21 compter, ce n'est pas le cas, et ces
01:06:23 enfants-là, ce sont des enfants qui sont
01:06:25 sacrifiés par le système, il ne faut pas
01:06:27 se mentir. Voilà ce que j'avais à dire.
01:06:29 C'est très fort, et ce que vous dites, et cette
01:06:31 promesse, cet engagement, devrait être le
01:06:33 premier des engagements. En réalité, je
01:06:35 vois tous acquiescés.
01:06:37 On est obligés d'acquiescer.
01:06:39 On savait, mais
01:06:41 effectivement le classement PISA
01:06:43 le démontre, que l'école française
01:06:45 non seulement ne corrige pas les inégalités,
01:06:47 ce qui devrait être
01:06:49 le résultat de son efficacité,
01:06:51 mais les reproduit
01:06:53 et les amplifie.
01:06:55 C'est-à-dire qu'elle fait le contraire
01:06:57 de sa mission.
01:06:59 D'une de ses missions
01:07:01 essentielles.
01:07:03 Ce qui est très intéressant dans ce que vous venez de
01:07:05 citer, notamment le tract, c'est
01:07:07 qu'on a conscience aujourd'hui, mieux
01:07:09 vaut tard que jamais, d'une
01:07:11 résistance au sein même
01:07:13 du corps enseigné
01:07:15 à l'efficacité
01:07:17 du système de l'éducation nationale.
01:07:19 D'autant plus que la première républicaine
01:07:21 dont vous avez parlé,
01:07:23 aujourd'hui, c'est l'école privée
01:07:25 qui l'a remplie. Cette petite société
01:07:27 de mixité sociale et culturelle, c'est l'école privée.
01:07:29 Moi j'ai travaillé à Mante-la-Jolie,
01:07:31 je travaillais à Trappes,
01:07:33 à Dreux, Chanteloup-les-Vines.
01:07:35 Aujourd'hui, les habitants des quartiers
01:07:37 contournent cette proximité
01:07:39 avec les écoles publiques pour mettre leurs gamins
01:07:41 dans l'école privée.
01:07:43 Et l'école privée, justement, moi si je
01:07:45 pouvais la défendre, je dirais
01:07:47 qu'il faut lui donner un peu plus de moyens, parce qu'elle
01:07:49 se retrouve aussi à gérer
01:07:51 ce que n'a pas géré l'école
01:07:53 publique. Et
01:07:55 quand vous voulez, Mme Odigier, je vais
01:07:57 avec vous dans les écoles privées
01:07:59 que je connais, pour faire
01:08:01 un reportage, parce qu'il faut montrer.
01:08:03 Et je vous invite à voir aussi peut-être
01:08:05 des statistiques, parce que vraiment,
01:08:07 on serait étonné. Aujourd'hui,
01:08:09 l'école privée remplit
01:08:11 ce que Jules Ferry souhaitait.
01:08:13 - Je suis absolument d'accord avec vous. Et d'ailleurs, on a
01:08:15 beaucoup de familles, de
01:08:17 milieux défavorisés, qui aujourd'hui se retrouvent presque
01:08:19 à faire des prêts pour payer l'école privée
01:08:21 à leurs enfants, parce que c'est le seul moyen
01:08:23 de les en sortir.
01:08:25 Également des familles de confiance
01:08:27 musulmane, qui mettent leurs
01:08:29 enfants... - 99 % dans les
01:08:31 écoles privées à Marseille,
01:08:33 dans les quartiers nord. - Pourquoi ? Parce qu'ils veulent...
01:08:35 Un parent veut quoi ? On l'a déjà dit.
01:08:37 Un parent veut que son enfant soit
01:08:39 heureux, et le bonheur passe aussi
01:08:41 par l'accomplissement et l'épanouissement
01:08:43 personnel et intellectuel.
01:08:45 - Il veut un enseignement,
01:08:47 il veut un enseignement aussi des connaissances,
01:08:49 qu'il ne leur envoie pas une origine,
01:08:51 qui ne fait pas du misérabilisme
01:08:53 social. Il veut de l'autorité
01:08:55 et de l'affermeté. Et l'école
01:08:57 privée, il faut déconstruire un processus.
01:08:59 C'est en fonction du quotient familial. - Absolument.
01:09:01 - Évidemment. Olivier
01:09:03 d'Artigolle, que l'on connaît bien,
01:09:05 qui nous rejoindra demain,
01:09:07 c'est mercredi, me dit "il n'y a que 11%
01:09:09 de boursiers dans l'enseignement privé sous
01:09:11 contrat. L'objectif est de doubler,
01:09:13 c'est bien, d'autant que le privé est financé à 75%
01:09:15 par de l'argent public."
01:09:17 - Mais ça,
01:09:19 je veux bien qu'on reprenne les chiffres, mais on sait très bien
01:09:21 que ces chiffres sont manipulés, et que c'est pas ça le sujet.
01:09:23 - Mais le sujet le plus grave,
01:09:25 me semble-t-il, c'est d'attaquer
01:09:27 l'école privée au nom de carences qui existent
01:09:29 dans le public. - Bien sûr.
01:09:31 - On va poursuivre le débat. - Le côté
01:09:33 niveleur, le côté égalitariste.
01:09:35 - On tire vers le bas. - Bien évidemment.
01:09:37 - Une courte pause, on se retrouve
01:09:39 sur ce sujet d'autre, à tout de suite.
01:09:41 ...
01:09:43 - Merci d'être
01:09:45 avec nous, la suite de nos débats après le
01:09:47 rappel des titres avec vous, cher Michael.
01:09:49 - Le procureur d'Aix-en-Provence
01:09:51 tiendra une conférence de presse à 18h
01:09:53 après la découverte ce week-end
01:09:55 d'Ossement appartenant au petit Émile.
01:09:57 Depuis, les recherches se poursuivent au Haut-Vernay
01:09:59 pour tenter d'éclaircir les circonstances
01:10:01 de la mort de l'enfant.
01:10:03 15% de grévistes dans les collèges,
01:10:05 selon le ministère de l'Education nationale.
01:10:07 Les enseignants manifestent aujourd'hui
01:10:09 contre le choc des savoirs de Gabriel Attal.
01:10:11 Il dénonce notamment la mise en place des fameux
01:10:13 groupes de niveau. Et puis, un premier
01:10:15 couloir de navigation a pu être ouvert
01:10:17 au milieu des décombres du pont effondré
01:10:19 à Baltimore. La semaine dernière,
01:10:21 un navire de 300 m de long avait provoqué
01:10:23 cette catastrophe et l'arrêt du trafic
01:10:25 maritime.
01:10:27 - Merci à vous,
01:10:29 Michel. Je salue Éric Dorey,
01:10:31 qui est avec nous. Merci, chère Éric.
01:10:33 Dans quelques instants, nous allons paraître.
01:10:35 C'était mieux avant.
01:10:37 Oui, tout le monde dit oui.
01:10:39 Avec le 50e anniversaire de la mort
01:10:41 de Georges Pompidou.
01:10:43 Continuons sur l'école.
01:10:45 Il y a beaucoup de réactions
01:10:47 à ce que vous avez dit
01:10:49 Sophie Audugé et au tract.
01:10:51 Il n'y a pas d'autre mot que vous nous avez
01:10:53 lus. Et ce nivellement
01:10:55 vers le bas qui n'est pas admissible,
01:10:57 qui n'est pas supporté, qui fait mal en réalité.
01:10:59 - Quand on lit ce tract,
01:11:01 c'est complètement fou. Modèle d'école
01:11:03 passéiste et conservateur.
01:11:05 Je vais vous avouer que j'ai une certaine
01:11:07 nostalgie des hussards noirs
01:11:09 de la 3e République.
01:11:11 Déjà, pas seulement parce que
01:11:13 la redingote, c'était assez
01:11:15 élégant, qu'ils savaient s'exprimer
01:11:17 à l'imparfait du subjonctif. Mais je vais vous citer
01:11:19 un exemple. Moi, trois de mes grands-parents étaient
01:11:21 nés au 19e siècle. A la fin du 19e
01:11:23 siècle, ils avaient quitté l'école à
01:11:25 11 ou 12 ans. A 85 ans,
01:11:27 ils écrivaient sans faute
01:11:29 d'orthographe et dans un français
01:11:31 parfait. Aujourd'hui, vous faites passer
01:11:33 des entretiens d'embauche, et j'en ai fait passer
01:11:35 il y a quelques années. Vous testez des élèves
01:11:37 qui ont fait 10 ans ou 12 ans d'anglais et d'espagnol.
01:11:39 Ils ne sont pas capables de vous aligner.
01:11:41 Trois phrases. Et je ne vous parle même pas
01:11:43 du niveau d'orthographe sur
01:11:45 certaines lettres de motivation et sur
01:11:47 certains curriculum vitae. Alors,
01:11:49 si être passéiste et conservateur,
01:11:51 c'est voir remettre la France au niveau,
01:11:53 je revendique
01:11:55 d'être, et je pense qu'on sera tous ici dans le même cas,
01:11:57 ultra-passéiste et ultra-conservateur.
01:11:59 - Ce que je trouve intéressant, c'est que
01:12:01 la virulence de
01:12:03 ces syndicats est d'une partie du
01:12:05 corps enseignant, pas tous heureusement,
01:12:07 mais une partie du corps enseignant.
01:12:09 D'ailleurs, parenthèse, si vous voulez voir
01:12:11 quelle est l'ambiance dans le corps enseignant,
01:12:13 allez sur le site Café Pédagogique,
01:12:15 que Sophie connaît très bien,
01:12:17 parce qu'il y a toute une littérature
01:12:19 depuis des années et des années
01:12:21 qui désingue tous les ministres
01:12:23 de l'éducation et le paradoxe,
01:12:25 c'est que Nicole Belloubet,
01:12:27 quand elle a été nommée, a suscité
01:12:29 plutôt des réactions favorables de la part
01:12:31 de ces mêmes syndicats qui se disaient
01:12:33 "chouette, chouette, on renoue
01:12:35 avec, en gros, Nadjad Ballot-Belkacem".
01:12:37 Fini
01:12:39 l'horreur de
01:12:41 Jean-Michel Blanquer qui voulait
01:12:43 restaurer les savoirs fondamentaux.
01:12:45 D'où, je pense d'ailleurs,
01:12:47 la violence des réactions
01:12:49 qui est carrément un refus
01:12:51 d'appliquer,
01:12:53 de respecter l'autorité du ministre
01:12:55 et d'appliquer, c'est directement
01:12:57 une entrée en rébellion.
01:12:59 Tout à fait.
01:13:01 Il y a plusieurs pistes, mais quel peut être
01:13:03 le sursaut pour vous, Sophie Audugé ?
01:13:05 Écoutez,
01:13:07 j'adorerais pouvoir porter
01:13:09 de l'espoir, mais je vous avouerais que moi-même,
01:13:11 j'en ai pas beaucoup, j'en ai plus beaucoup malheureusement,
01:13:13 parce que si vous voulez, c'est quand même
01:13:15 très compliqué de
01:13:17 traiter cette question-là aujourd'hui
01:13:19 alors que la semaine dernière, on a
01:13:21 un chef d'établissement
01:13:23 qui est parti parce qu'on n'était pas capable
01:13:25 de le protéger,
01:13:27 parce que
01:13:29 on allume une mèche de dynamite à l'extérieur
01:13:31 de l'école, mais que la dynamite
01:13:33 elle est de l'autre côté et au cœur de l'école,
01:13:35 qu'on nous dit qu'on va mettre
01:13:37 des équipes de policiers à l'intérieur
01:13:39 des écoles parce qu'on n'est pas capable de faire respecter
01:13:41 l'autorité. Si vous voulez,
01:13:43 on est à un tel niveau de délabrement
01:13:45 de l'école.
01:13:47 C'est un vrai semblable
01:13:49 pour les gens de ma génération. Moi, je suis né en
01:13:51 70, je suis un produit de l'école publique.
01:13:53 Je veux dire, nous, on avait
01:13:55 plutôt la peur d'aller dans le privé parce que ça
01:13:57 voulait dire que vraiment, on n'arrivait pas à suivre dans le public.
01:13:59 Donc si vous voulez, tout ça, mais complètement étranger,
01:14:01 on nous sort des chiffres,
01:14:03 je veux dire, voilà,
01:14:05 un X% que le privé
01:14:07 prendrait les moyens de je sais pas quoi.
01:14:09 La réalité, c'est que le
01:14:11 privé a mis en place
01:14:13 des règles que le public a abandonnées,
01:14:15 c'est-à-dire l'exigence
01:14:17 de faire que des enfants sortent
01:14:19 au moins du primaire en sachant lire,
01:14:21 écrire, compter. Je vais quand même rappeler que dans
01:14:23 des années précédentes
01:14:25 qui sont très récentes,
01:14:27 on constate que 30% des élèves
01:14:29 des milieux défavorisés arrivent
01:14:31 en sixième sans avoir atteint la
01:14:33 rapidité, la capacité de lecture d'un enfant de CE2.
01:14:35 Je veux dire, c'est une maltraitance
01:14:37 institutionnelle. Et à cela,
01:14:39 qui s'oppose ? Où sont les enseignants
01:14:41 qui attaquent le gouvernement
01:14:43 pour dire "mais attention, le droit
01:14:45 d'instruction des enfants, ça ne nous est pas
01:14:47 respecté. Aujourd'hui, on n'est plus
01:14:49 capable d'instruire
01:14:51 sur les fondamentaux nos
01:14:53 enfants, nos élèves". Enfin, je veux dire, c'est un
01:14:55 vraisemblable. Donc la seule chose,
01:14:57 à mon avis, qu'il y a à faire, c'est de
01:14:59 cesser tout ce qui n'est pas de l'instruction
01:15:01 et de la protection, de dégager toutes les associations
01:15:03 qui n'ont rien à faire dans l'école,
01:15:05 de ne mettre que des professeurs qui enseignent
01:15:07 des savoirs, et c'est quand même un vraisemblable
01:15:09 aujourd'hui que les syndicats des professeurs
01:15:11 refusent le choc des savoirs. Enfin, c'est quand
01:15:13 même quelque chose qui est invraisemblable.
01:15:15 - On est d'accord qu'on marche totalement
01:15:17 sur la tête et vous avez rappelé le
01:15:19 contexte, il y a à peine quelques jours,
01:15:21 d'ailleurs ici même lors de la grande interview,
01:15:23 j'étais avec l'ancien inspecteur de l'Education nationale
01:15:25 Jean-Pierre Aubin.
01:15:27 Pourquoi je parle souvent de lui ?
01:15:29 Parce que tu es un homme de gauche
01:15:31 qui a été
01:15:33 le rapporteur, l'auteur du fameux
01:15:35 rapport Aubin 2004
01:15:37 - Équilibre, c'est une défaite,
01:15:39 c'est une capitulation, il n'y a pas d'autre mot
01:15:41 même si, quelque soit, et on respecte
01:15:43 la décision du proviseur, que ce soit
01:15:45 passé ainsi, et même si
01:15:47 maintenant l'État a porté plainte pour dénonciation
01:15:49 calomnieuse, trop peu, trop tard,
01:15:51 on a un proviseur qui est parti après avoir été menacé.
01:15:53 - Et là vous avez Nicole Belloubet
01:15:55 qui vient de répondre aux accusations
01:15:57 de la mise en cause de
01:15:59 l'État, de la responsabilité de l'État
01:16:01 dans l'assassinat de Sabine Pathy
01:16:03 par sa soeur, Mikaëlle Pathy.
01:16:05 Je ne crois pas que l'État
01:16:07 ait une responsabilité. - Dans un pays
01:16:09 où il y a des professeurs qui sont assassinés, visés
01:16:11 par des attentats islamistes,
01:16:13 de fait, l'État est responsable.
01:16:15 - De fait l'État est responsable. - C'est pas une question de pointer des...
01:16:17 - Surtout par rapport à tous les
01:16:19 domaines qu'on a évoqués, on se rend
01:16:21 compte qu'en fait finalement, dans tout,
01:16:23 à tous les stades,
01:16:25 il y a carence en fait de l'État. Là c'est
01:16:27 le stade ultime, c'est-à-dire
01:16:29 le professeur qui ne peut plus
01:16:31 exercer et qui est obligé
01:16:33 d'exercer son droit de retrait et de partir
01:16:35 en fait finalement, qui est contraint,
01:16:37 qui est abandonné pour ne pas
01:16:39 finalement être victime de violences
01:16:41 comme l'ont été, voilà, avec
01:16:43 cette espèce d'épée de Damoclès que
01:16:45 chaque professeur doit avoir aujourd'hui sur la tête,
01:16:47 à savoir, est-ce que
01:16:49 finalement, je dis les bonnes choses,
01:16:51 est-ce que je peux parler de ça,
01:16:53 est-ce que je peux ne pas parler de ça ? Et quand on est
01:16:55 seul face à
01:16:57 une classe de 30 élèves, et que la
01:16:59 porte est fermée, eh bien... - Et que la peur a changé de camp.
01:17:01 - Là, c'est...
01:17:03 Il n'y a pas tout l'appareil derrière.
01:17:05 Donc ça je crois que c'est vraiment incroyable.
01:17:07 Pour le reste, il semble quand même
01:17:09 que finalement, à travers
01:17:11 cette rague de syndicats qui est quand même
01:17:13 un aspect
01:17:15 idéologique qui contrevend
01:17:17 Zemmarey, au lieu... - À peine.
01:17:19 - Au lieu d'essayer, au lieu d'essayer
01:17:21 de réformer, au lieu d'essayer de dire "oui, il faut
01:17:23 améliorer les choses", on va s'attaquer
01:17:25 à ce qui marche.
01:17:27 - C'est ça qui est malprétant.
01:17:29 - Il y a rien à se dire disconsé.
01:17:31 - Les moyens, les moyens, les moyens...
01:17:33 - Et pour finir sur l'enseignement privé, moi
01:17:35 je suis un pur produit de l'enseignement privé,
01:17:37 je vais vous dire que oui, on pouvait
01:17:39 se faire virer, oui, il y avait,
01:17:41 mais ça stimulait. C'est-à-dire
01:17:43 que quand vous savez que vous n'aviez pas la moyenne,
01:17:45 eh bien vous travailliez, et ça
01:17:47 motivait quelque part. Et
01:17:49 entre parenthèses, tout le monde n'était pas...
01:17:51 C'était pas une sélection, comme ce qu'on peut l'entendre.
01:17:53 - C'est ça. - Voilà. Il y a une
01:17:55 exagération totale, mais ce n'était pas
01:17:57 un processus ultra élitiste.
01:17:59 Mais ça motivait et il fallait des raisons
01:18:01 de vouloir travailler. - D'ailleurs,
01:18:03 ce dont parle M. Aubin,
01:18:05 on ne le rencontre pas dans l'école
01:18:07 privée. À ma connaissance, il n'y a
01:18:09 jamais eu de menaces dans l'école privée
01:18:11 ou de problèmes lors
01:18:13 de la transmission de
01:18:15 certaines connaissances ou de programmes.
01:18:17 - Pour avoir fait un reportage précisément
01:18:19 dans une école privée à
01:18:21 la Cap-Ducelle, à Marseille,
01:18:23 quartier Nord, il y a des problèmes.
01:18:25 Notamment, il y avait des problèmes de jeunes
01:18:27 garçons qui refusaient de s'asseoir à côté
01:18:29 de petites filles. Ils ont été
01:18:31 réglés. - Voilà.
01:18:33 Donc vous voyez que l'école privée,
01:18:35 au contraire, l'école publique,
01:18:37 doit certainement prendre attache
01:18:39 auprès de l'école privée pour s'en sortir. Et puis,
01:18:41 je voudrais aussi parler du coût. Le coût est
01:18:43 moindre parce que le transport
01:18:45 n'est pas pris en charge et
01:18:47 la compte scolaire par les collectivités,
01:18:49 notamment. - Est-ce que l'école, c'était mieux
01:18:51 avant du temps de Georges Pompidou ?
01:18:53 - C'est une vraie question. Je me tourne
01:18:55 vers vous, Eric
01:18:57 de Ritmaten. Et puis, tout à l'heure, vers vous
01:18:59 Philippe David, parce qu'on a noté toutes les citations
01:19:01 de M. Pompidou. Il y en a
01:19:03 des très célèbres, d'autres un peu moins. Donc on va
01:19:05 faire une sorte de quiz, pour le dire en très bon
01:19:07 français, puisqu'on parle d'école.
01:19:09 Tout d'abord, est-ce que vraiment, c'était,
01:19:11 on a envie d'y croire, une époque
01:19:13 un peu bénie,
01:19:15 où on pouvait parler de la grandeur de la France
01:19:17 qui n'était pas une puissance moyenne ?
01:19:19 - Je connais, pour avoir lu pas mal d'ouvrages
01:19:21 sur Pompidou, parce que c'est vraiment ma génération.
01:19:23 J'avais une dizaine d'années quand il est décédé.
01:19:25 Et d'ailleurs, c'est ce qui m'a donné envie de devenir
01:19:27 journaliste. Parce que j'ai commencé
01:19:29 à découper les journaux, à faire
01:19:31 des petits cahiers, comme ça. Et donc, j'ai raconté
01:19:33 le décès de Georges Pompidou, qui a surpris le monde
01:19:35 entier, enfin la France en tout cas, parce que
01:19:37 personne ne s'y attendait. Il suffit de revoir les images
01:19:39 de l'époque, les dossiers de l'écran, qui sont interrompus,
01:19:41 parce que Georges Pompidou vient de décéder.
01:19:43 Personne n'était préparé chez les journalistes.
01:19:45 Alors, pour répondre à votre question, oui, on a vraiment l'impression
01:19:47 que c'était une année, enfin une période,
01:19:49 la fin de la belle période. Parce que,
01:19:51 en fait, quand vous regardez vraiment, la
01:19:53 situation économique a été remarquable, mais
01:19:55 il y avait quand même pas mal de grèves. Et puis, je regardais
01:19:57 l'inflation. L'inflation, en fait, était assez importante
01:19:59 à cette époque-là. En 1972,
01:20:01 on était à 7% d'inflation, et puis
01:20:03 ensuite, on est monté à... En 1973,
01:20:05 le choc économique... - Oui, voilà. - Voilà. Et puis, après,
01:20:07 on est allé à 15% d'inflation. Mais c'était la fin
01:20:09 de l'époque. Mais ce qui me plaît le plus, si vous voulez,
01:20:11 c'est les chiffres que j'ai ressortis, parce qu'il
01:20:13 fallait vérifier. La productivité
01:20:15 progressait de 7%
01:20:17 par an, vous vous rendez compte, à l'époque de
01:20:19 Pompidou. Aujourd'hui, on parle d'une France
01:20:21 qui est plus productive, qui travaille pas assez.
01:20:23 Elle était championne du monde
01:20:25 de croissance, derrière le Japon.
01:20:27 Vous vous rendez compte ? Parce que le Japon, pour les plus
01:20:29 jeunes aujourd'hui, ils se rendent pas compte, on parle que de la Chine.
01:20:31 Mais à l'époque, c'était le Japon. C'était le Japon
01:20:33 avec l'électronique, la haute fidélité,
01:20:35 les postes de radio,
01:20:37 l'automobile qui commençait, on voit ce que c'est devenu,
01:20:39 l'automobile japonaise était extraordinaire.
01:20:41 Ensuite,
01:20:43 15% de... Vous vous rendez compte ?
01:20:45 On avait une dette équivalant à 15%
01:20:47 de notre PIB. Je rappelle qu'aujourd'hui,
01:20:49 on est à 120%. 15% !
01:20:51 Vous imaginez ce que c'est ? Enfin,
01:20:53 110 en 2023. On est à 110 en 2023.
01:20:55 15% à l'époque.
01:20:57 C'était vraiment inimaginable. Et puis surtout,
01:20:59 alors, je voulais souligner le fait
01:21:01 que Georges Pompidou, c'est ce que
01:21:03 j'ai aimé, en fait, dans cette période industrielle,
01:21:05 c'était la suite du plan
01:21:07 de De Gaulle sur... On va lancer
01:21:09 un train à grande vitesse. Aujourd'hui, le TGV,
01:21:11 on nous l'a copié, on nous l'envie.
01:21:13 Mais c'est quand même grâce à De Gaulle
01:21:15 et Pompidou ensuite qu'il a implémenté,
01:21:17 si je puis dire, que ça a existé en 1981,
01:21:19 inauguré par Mitterrand. Concorde,
01:21:21 le pauvre Concorde. Il faut aller le voir
01:21:23 au Bourget si vous avez le temps. C'est extraordinaire,
01:21:25 le musée du Bourget. Il y a encore
01:21:27 le Concorde d'Air France qui est là
01:21:29 en exposition. Mais c'est magnifique !
01:21:31 Et ça, on le doit à De Gaulle
01:21:33 et Pompidou. Le nucléaire,
01:21:35 on a failli enterrer le nucléaire il y a peu de temps.
01:21:37 Heureusement, ça va vivre.
01:21:39 Mais c'est grâce aussi au plan de De Gaulle,
01:21:41 puis Pompidou qui a mis en place tout cela.
01:21:43 Ariane, la conquête de l'espace,
01:21:45 hélas, en mauvais espace aujourd'hui.
01:21:47 Mais c'est ça aussi, la conquête de l'espace
01:21:49 avec Ariane Espace, c'était l'époque de Pompidou.
01:21:51 Et puis aussi, j'ai vu... - Tu fais juste supporter.
01:21:53 Regardez juste, on va revenir sur le Conseil des ministres,
01:21:55 quand même, la classe, s'il n'y a rien à dire. - Ah oui.
01:21:57 - Georges Pompidou, Jacques Chirac,
01:21:59 dans ses oeuvres...
01:22:01 parenthèses glorieuses !
01:22:03 - Ah oui, non mais regardez quand même !
01:22:05 On va revenir, c'était juste, on va repasser,
01:22:07 si je puis dire, la boucle image,
01:22:09 comme ça, on voit, tout le monde attend
01:22:11 que le...
01:22:13 Alors, on va l'avoir arrivé,
01:22:15 mais c'est vrai qu'on...
01:22:17 Je ne dis pas ce qu'on est passé
01:22:19 après par la présidence normale,
01:22:21 par des présidences
01:22:23 avec beaucoup d'aspects personnels,
01:22:25 où la stature a été interrogée,
01:22:27 peut-être un peu dégradée,
01:22:29 et là, nous étions dans un autre temps.
01:22:31 - Une autre chose importante qu'a dit Eric,
01:22:33 mais il a été président pendant 5 ans,
01:22:35 suite à sa maladie, mais il avait quand même été
01:22:37 Premier ministre de 1962 à 1966.
01:22:39 - Ah oui, absolument. - Donc, le premier vol
01:22:41 de Concorde, mémoire, c'est 1970,
01:22:43 mais il avait lancé les crédits, etc., quand il était Premier ministre.
01:22:45 - C'est vrai. - Le TGV,
01:22:47 c'était bien d'ailleurs, les socialistes avaient inauguré le TGV
01:22:49 en ses glorifiant, mais je crois que vous avez voté contre
01:22:51 tous les crédits du TGV. - Les citations.
01:22:53 - La dissuasion. - La dissuasion.
01:22:55 - La dissuasion nucléaire. - Le redoutable.
01:22:57 - 1967, le redoutable, absolument.
01:22:59 - Le dissuasion nucléaire. - Le dissuasion nucléaire.
01:23:01 - L'incitation. Est-ce que vous en avez de tête ? Non.
01:23:03 - Arrêtez d'emmerder les Français.
01:23:05 - Arrêtez d'emmerder la cité aussi.
01:23:07 - Moi, j'en ai une, si vous voulez, parce que j'ai vu
01:23:09 le reportage remarquable. Ah oui, j'en ai une.
01:23:11 "Chère vieille France, la bonne cuisine,
01:23:13 les folies bergères, le guet-paris, la haute couture,
01:23:15 le cognac, le Bordeaux, le Bourgogne,
01:23:17 c'est terminé ! Maintenant, place à la révolution
01:23:19 industrielle. Elle est en marche."
01:23:21 - Ah, pas mal. - C'est ce que disait Jean-Tropidou.
01:23:23 - Ah, pas mal. - C'est extraordinaire.
01:23:25 - Alors, j'en ai quelques-unes. - Allez-y.
01:23:27 - Alors, attendez, je vous en chasse. Qu'est-ce que vous
01:23:29 préférez comme... - Quand il parle de nourriture,
01:23:32 il était quand même assez bon vivant, ça peut être intéressant.
01:23:35 - Ah, oui. - Ah non, revient celle-ci.
01:23:37 "Dans la vie des nations alterne la grandeur et la médiocrité."
01:23:39 Je vous laisse deviner dans quelle époque nous sommes.
01:23:41 - Ah ben, nous, nous sommes pire que la médiocrité.
01:23:43 - Oh non. - Ah, si, si, si.
01:23:45 - Attendez, c'est pire. - On voit la France de Pompidou,
01:23:47 la France d'aujourd'hui. - Et disait Jean...
01:23:49 - Il est passé de la Ligue des champions à la 5e division.
01:23:51 - Ah, c'est pas mal ça. "Passer sa vie dans l'opposition
01:23:54 "et pour un homme politique, ce que serait pour un poète
01:23:56 "se condamner à lire et à juger les vers des autres."
01:23:59 - Mon petit doigt me dit qu'il visa peut-être
01:24:01 un certain François Mitterrand à l'époque.
01:24:03 - La culture, c'est un peu comme le bonheur, ça se partage.
01:24:06 - Ah, ça c'est beau. - C'est bon.
01:24:08 - Et gouverner, c'est contraindre. - Ah, c'est pas prévoir ?
01:24:12 C'est pas prévoir ? - C'est prévoir, c'était Louis XIV.
01:24:15 - Oui, c'est ça. - Donc, vous demandez,
01:24:17 c'est contraindre. - Oui, vous avez raison.
01:24:19 - Je serai ramosé en dédicace. - Ne me le dise pas.
01:24:22 Alors, on va faire les titres et puis on va revenir sur ça.
01:24:26 Tout d'abord, les titres avec vous, cher Michael.
01:24:28 - Un rapport parlementaire étrit.
01:24:30 Le financement des établissements d'enseignement privé
01:24:33 contrôle insuffisant dépense sous-estimé.
01:24:35 Un rapport bipartisan présenté par un député LFI, Paul Vannier,
01:24:39 et par le député Renaissance, Christopher Wessberg.
01:24:42 La décrue est amorcée en Bourgogne.
01:24:44 La Senais-Loire et Lyon sont cependant toujours en vigilance rouge crue.
01:24:48 Deux cours d'eau inquiètent particulièrement les autorités
01:24:51 qui multiplient les appels à la prudence.
01:24:53 Et puis, le procureur d'Aix-en-Provence va s'exprimer en début de soirée.
01:24:56 Il tiendra une conférence de presse à 18h après la découverte,
01:24:59 ce week-end, d'ossements appartenant au petit Émile.
01:25:02 Les recherches se poursuivent pour le moment au Haut-Vernay
01:25:05 afin de trouver des indices pour éclaircir les circonstances
01:25:08 de la mort de l'enfant. - Justement, Michael,
01:25:10 puisque c'est l'information, évidemment, prémondiale de la mi-journée
01:25:13 et de la conférence à venir à 18h à suivre sur notre antenne,
01:25:16 on va s'arrêter sur les dernières heures et les derniers jours
01:25:19 de cette découverte, le tournant mais pas le dénouement de l'affaire
01:25:22 avec Augustin Donatiu.
01:25:24 - Au pied de l'église du village,
01:25:27 le défilé des voitures est incessant.
01:25:31 Le Haut-Vernay est dorénavant bouclé, figé par une centaine de gendarmes
01:25:35 qui quadrillent la zone.
01:25:37 Pour trouver d'autres ossements et déterminer la cause du décès du petit Émile,
01:25:41 une dizaine d'enquêteurs mobilisés est aidé par des drones,
01:25:44 3 engins ultra sophistiqués capables de modéliser en 3D
01:25:48 la zone où a été découvert le crâne de l'enfant.
01:25:51 - On crée un jumeau numérique, donc en fait,
01:25:54 on va créer une version numérique de la scène
01:25:57 telle qu'elle a existé au moment où on s'est déplacé
01:25:59 pour pouvoir se repositionner dedans et replacer l'ensemble des éléments
01:26:02 qui y sont prélevés. On restera le temps nécessaire pour fixer la scène
01:26:05 jusqu'à ce qu'on ait relevé tous les indices.
01:26:08 En complément de ces bijoux de technologie,
01:26:11 les enquêteurs au sol peuvent également compter sur des chiens spécialisés.
01:26:15 - Ce sont des chiens experts qui vont être capables d'apporter
01:26:20 un concours vraiment précieux aujourd'hui.
01:26:24 Et en particulier des chiens spécialisés dans la recherche des restes humains.
01:26:30 Ces moyens à la disposition des enquêteurs sont d'autant plus précieux
01:26:34 que la zone de recherche est escarpée, difficile d'accès
01:26:37 sous la menace des aléas climatiques qui pourraient endommager
01:26:40 la zone de découverte des ossements.
01:26:43 - Bien, et nous en saurons peut-être davantage tout à l'heure à 18h.
01:26:47 Et nos pensées vont évidemment d'abord et surtout aux parents
01:26:50 et à la famille du petit Emile.
01:26:52 On va peut-être finir par une citation de M. Pompidou.
01:26:55 - Il ne suffit pas d'être un grand homme, il faut l'être au bon moment.
01:26:59 - Excellent. Et j'ajoute beaucoup de réactions à l'instant.
01:27:02 Un téléspectateur sur les réseaux sociaux qui nous dit
01:27:05 qu'avec Pompidou c'était un temps très élégant, une douceur, une poésie.
01:27:08 Oui, Pompidou arrivait en Porsche, mais ce n'était pas bling bling.
01:27:11 - Tout à fait ça. - Je lui m'en dis.
01:27:14 - Merci, je vous laisse rejoindre votre Porsche pour repartir de ses news.
01:27:18 - Non, ce n'est pas une Porsche, c'est une Poule française, Madame.
01:27:22 - Et moi j'ai une DS. - Une DS, c'est vrai.
01:27:25 Et oui, tout à fait. Vous voulez faire le...
01:27:29 - Sure. - Vous avez une belle petite voiture de collection.
01:27:32 - Elle est anglaise. Elle est magnifique, je vois quand on sort.
01:27:36 Je vous remercie, merci beaucoup à tous.
01:27:39 Je vous dis à bientôt, restez avec nous. Rendez-vous 18h pour Le Procureur.
01:27:42 Et quant à moi, je vous retrouve demain midi.
01:27:45 ♪ ♪ ♪