Midi News (Émission du 02/06/2023)

  • l’année dernière
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour, soyez les bienvenus, 12h, 12h30, c'est midi nouveau, je suis très heureux de vous retrouver.
00:00:06 1h30 de débat, de décliptage avec nos grands témoins du jour et de nombreux invités.
00:00:11 Présentation de l'équipe dans quelques minutes mais tout de suite, la salle info et l'info c'est Audrey Bertheau.
00:00:16 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:00:19 Emmanuel Macron est attendu dans les prochaines minutes dans le Gard.
00:00:24 Il doit préparer l'été après les immenses feux de forêt de l'année dernière.
00:00:27 Il sera à la base aérienne de la sécurité civile de Nîmes.
00:00:31 Florian Tardif, vous êtes sur place, bonjour à Florian.
00:00:34 Emmanuel Macron va échanger avec l'ensemble des acteurs mobilisés sur le terrain.
00:00:39 Oui, le Président de la République est attendu ici sur cette base aérienne de Nîmes dans les toutes prochaines minutes.
00:00:46 Il faut dire que le bilan des incendies de l'année dernière est terrible.
00:00:49 72 000 hectares de forêt ont brûlé, 60 000 personnes ont dû être évacuées,
00:00:53 3 millions de tonnes de CO2 ont été relâchées dans l'atmosphère.
00:00:58 C'est pour éviter qu'un tel scénario ne se reproduise cette année qu'il faut agir dès à présent.
00:01:03 C'est le sens de la visite d'Emmanuel Macron aujourd'hui qui va venir constater ce qui a été mis en place depuis l'année dernière.
00:01:10 Il y a eu des renforts supplémentaires de pompiers qui sont disponibles à présent sur l'ensemble du territoire national.
00:01:18 La flotte nationale a également été renforcée.
00:01:22 Neuf engins supplémentaires sont à présent disponibles pour lutter contre les incendies.
00:01:27 Il y a eu un centre de coordination qui a été créé.
00:01:30 Il est basé d'ailleurs ici à Nîmes où nous nous trouvons.
00:01:33 Il y a cette météo également des feux qui sera disponible chaque jour pour pouvoir alerter la population sur les risques potentiels d'incendie.
00:01:41 Le but, Audrey, vous l'avez compris, c'est d'agir le plus rapidement possible pour pouvoir éteindre ces feux de forêt
00:01:47 car les professionnels ici nous l'ont dit, ce sont les dix premières minutes qui sont cruciales dans la lutte contre les incendies.
00:01:54 Merci beaucoup, Vlorian Tardif et merci à Charles Bagé qui vous accompagne.
00:01:58 Et ce déplacement coïncide parfaitement avec le lancement aujourd'hui d'une météo des forêts.
00:02:03 Regardez à quoi ça va ressembler rouge, orange, jaune, ou vert à chaque couleur, son niveau de risque d'incendie.
00:02:10 Chaque jour, une carte de la France découpée par département de différentes couleurs sera donc publiée dans les médias.
00:02:16 Et puis on a appris ce matin la disparition de Guillaume Batts. L'humoriste est mort à 36 ans.
00:02:22 Il était atteint de la maladie des eaux de verre. Il avait fait de son handicap une véritable force.
00:02:27 "Nous n'avons pas les mots mais un immense vide est déjà présent dans nos cœurs", a écrit l'équipe de production de Guillaume Batts.
00:02:33 Dans le reste de l'actualité, Moscou affirme avoir repoussé une attaque ukrainienne sur son sol dans la région de Belgorod, près de la frontière.
00:02:41 Des bombardements ont été recensés sur des bâtiments russes, faisant une dizaine de blessés. La situation sur place ne fait que se dégrader.
00:02:48 Thomas Bonnet.
00:02:49 Cratères d'explosion, éclats d'obus et murs balafrés témoignent des bombardements qui ont touché ces dernières heures cette commune de Chebekino.
00:02:58 La ville de 40 000 habitants est située dans la région de Belgorod, au sud de Moscou et à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne.
00:03:05 Selon les autorités locales, une dizaine de personnes ont été blessées et des civils ont dû être évacués.
00:03:11 Moscou affirme avoir repoussé la majorité de l'offensive et mobilise son artillerie pour défendre la région.
00:03:18 Surtout, le Kremlin dénonce l'absence de condamnation de la communauté internationale.
00:03:23 Les attaques sur le territoire russe se multiplient.
00:03:26 Ces derniers jours, une incursion terrestre de deux groupes armés a même été revendiquée par des combattants russes anti-Poutine, membres de la Légion internationale des forces ukrainiennes.
00:03:35 Les images ont montré que les fameuses groupes armés Liberté pour la Russie et Corps des volontaires russes avaient utilisé du matériel blindé américain.
00:03:45 Et il faut rappeler que la condition express mise par les Américains et les Occidentaux en général,
00:03:52 c'est que tout le matériel qui est fourni à l'armée ukrainienne doit servir à se défendre à l'intérieur de l'Ukraine contre l'invasion des Russes.
00:04:00 Et pas à l'extérieur de l'Ukraine pour aller attaquer les forces russes.
00:04:04 Ces attaques sur le sol russe pourraient constituer les prémices de la contre-offensive ukrainienne que l'on annonce imminente.
00:04:11 Et toujours en lien avec la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron a dit qu'il ne voyait pas de discussion utile avec Vladimir Poutine à ce stade.
00:04:18 Il l'a déclaré hier pendant une conférence de presse. En revanche, Emmanuel Macron n'exclut pas de poursuivre ses échanges avec le chef du Kremlin si l'occasion se présente.
00:04:26 Voilà pour l'essentiel, la midi, Thierry.
00:04:28 Merci beaucoup, cher Audrey. Prochain rendez-vous dans 30 minutes.
00:04:32 Allez, tout de suite, le sommaire de ce Midi News.
00:04:36 On va reparler des violences scolaires, des harcèlements.
00:04:39 Après l'affaire Lindsey, on va vous diffuser une vidéo d'une grande violence.
00:04:43 On y voit Maïlis, à 16 ans, se faire rouer de coups par une autre adolescente.
00:04:47 Que fait l'Education nationale ? Les harcelés sont souvent obligés de sortir du système scolaire alors qu'ils sont victimes.
00:04:53 On en débat avec mes grands témoins et avec nos invités.
00:04:57 On écoutera également aussi Papandyaï qui s'est exprimé sur l'affaire Lindsey.
00:05:01 Il parle d'échec collectif, une intervention pour le moins étonnante, on en débat.
00:05:06 Et puis, autre vidéo-choc sur laquelle on va revenir beaucoup dans ce Midi News.
00:05:11 Ce sont les images de l'agression de la femme de Mohamed Awass.
00:05:15 Elles sont accablantes pour le rugbyman.
00:05:18 Nous serons en direct avec une psychologue.
00:05:21 Élève cagoulé, tir de mortier, fumigène, la drôle de manière de célébrer la fin d'année pour des lycéens du lycée du Vésiné.
00:05:31 Images là aussi pour le moins choquantes, surprenantes.
00:05:34 Nous serons sur place avec Anisabelle Tellet et Sacha Robin.
00:05:40 Enfin dans cette actualité, une proposition de loi pour mieux protéger les élus vient d'être déposée par la droite sénatoriale.
00:05:48 Un texte qui intervient alors que de plus en plus de maires se font agresser.
00:05:52 On en parle, on en débat avec nos grands témoins et nos invités.
00:05:57 Voilà, soyez les bienvenus. Programme très chargé jusqu'à 13h30.
00:06:03 Avec moi pour ma compagnie, Naeem Fadel, essayiste.
00:06:06 - Bonjour Thierry. - Mathieu Lefebvre, débuté Renaissance du Val-de-Marne.
00:06:11 Amaury Bucaud, spécialiste police-justice.
00:06:14 On va voir au combien besoin de vos éclairages.
00:06:17 Michel Taubes, fondateur Opinion Internationale.
00:06:21 - Bonjour. - Raphaël Stainville, rédacteur en chef à Valeurs Actuelles.
00:06:26 - Bonjour Thierry. - On va débuter notre émission par des images de choc.
00:06:32 Depuis le suicide de la jeune Lindsey, la parole des enfants harcelés semble se libérer.
00:06:37 Attention à cette vidéo qu'on vous diffuse en ce moment même, où on voit Maëlys, 16 ans, se faire rouer de coup par une autre adolescente.
00:06:47 Ces images datent du mois d'août dernier à Avion, près de Lens.
00:06:51 Harcelée depuis des années, Maëlys a tenté de mettre fin à ses jours à plusieurs reprises.
00:06:56 Elle voit un psychologue. Elle est aujourd'hui déscolarisée.
00:06:59 Michel Dos Santos l'a rencontré, le récit de Clémence Barbier. Et on en part juste après.
00:07:05 - Ces images sont insoutenables.
00:07:09 À plusieurs reprises, Maëlys reçoit des coups de poing au visage, puis l'agresseuse frappe violemment sa tête contre le sol.
00:07:17 Elle est encouragée par l'une de ses amies.
00:07:20 Maëlys a quelques hématomes. Son crâne est ouvert.
00:07:24 Depuis quelques années, la jeune femme de 16 ans est régulièrement harcelée par deux camarades de son lycée.
00:07:29 - Maëlys est morte, les gars. Bagarre, bagarre, on a dit.
00:07:33 - Que ce soit journée ou nuit, je reçois des messages alors que je suis dans mon coin, que je vais mourir.
00:07:41 - Elle fait des TikTok en disant "je vais te renvoyer à l'hôpital".
00:07:45 - Elle m'a enfermée dans les toilettes.
00:07:47 - Maëlys finit par craquer le jour où ses harceleuses retrouvent son adresse et brisent les fenêtres de chez elle.
00:07:53 - Au début, c'était beaucoup de tentatives de suicide. Je me mutilais, je me refermais dans ma chambre.
00:08:00 J'ai toujours peur qu'il y ait quelqu'un qui revienne casser mes carreaux ou qui essaie de rentrer.
00:08:04 - Sur l'un des certificats médicaux que nous nous sommes procurés, datant de décembre 2022, un médecin rédige.
00:08:10 Je trouve, lors de cet entretien, angoisse et insécurité suite à des menaces de mort et agression, y compris dans l'enceinte de l'établissement scolaire.
00:08:19 Depuis, Maëlys est déscolarisée. Elle est suivie par des psychologues. Sa mère, qui ne veut pas être filmée, craint de perdre sa fille.
00:08:27 - Je veux juste qu'on laisse tranquille ma fille en fait, parce qu'on a peur de ses actes.
00:08:31 - Le fait de surveiller sa fille à 24, la peur qu'elle passe à l'acte, c'est pas évident non plus.
00:08:37 Maëlys a porté plainte contre ses agresseurs il y a quelques mois pour violences et diffusion d'images. L'affaire est toujours en cours.
00:08:44 - Dame M. Fadel, je me tourne vers vous. Ces images sont terribles. On a l'impression que, malheureusement, la parole se libère.
00:08:54 Mais quand on voit ces images-là, on ne peut pas s'y faire. C'est terrible.
00:08:57 - Ces images sont insupportables. On pense à tous ces enfants qui sont harcelés et abandonnés.
00:09:03 On pense aussi à ces enfants qui ne parlent pas, qui restent en fait dans leur souffrance sans parler.
00:09:10 Mais là, on a des enfants qui parlent. Mais on a des enfants qui parlent, mais qui apparemment ne sont pas réellement accompagnés par l'Education nationale
00:09:17 de telle manière à ce que ce soit les harceleurs qui sont expulsés, qui sont renvoyés de ce collège, et non pas ces enfants-là.
00:09:26 Parce que là, c'est la double peine pour ces enfants-là. Parce que non seulement ils subissent tout cet harcèlement, toute cette souffrance.
00:09:32 - Et ils sont déscolarisés. - Mais elles, elles ont été déscolarisées justement.
00:09:37 Parce que souvent, ce qui se passe, c'est qu'on demande aux familles de changer d'école les victimes.
00:09:42 Alors que ça devrait être les harceleurs qui devraient changer les victimes.
00:09:45 Et moi aussi, je voudrais relever quelque chose. C'est qu'à chaque fois, tous les témoignages que j'ai entendus, et notamment aussi du personnel éducatif,
00:09:53 on ne parle jamais des parents des harceleurs. J'ai le sentiment que ces parents des harceleurs ne sont jamais convoqués pour être rappelés à leurs responsabilités.
00:10:03 - Mathieu Lefebvre. - Les drames qu'on a vécus, d'abord, doivent nous appeler à la plus grande compassion à l'endroit des familles, des amis,
00:10:11 mais aussi de la communauté éducative. Quand un enfant se suicide parce qu'il est victime de harcèlement, c'est toute la société qui a failli.
00:10:18 Vous avez raison, Madame. Évidemment, les parents, mais aussi peut-être toute une chaîne de responsabilité qui devra être dévoilée à l'occasion des enquêtes juridiques et administratives qui seront dévoilées.
00:10:31 Mais c'est aussi la faute, pardon de le dire, des réseaux sociaux. Il y a des déchaînements de violence, on le voit, pour cette petite lince, y compris après sa mort.
00:10:38 Les réseaux sociaux, disons-le très clairement, ne prennent pas la mesure du phénomène et ne réagissent pas comme il le faudrait. Il faut vraisemblablement qu'on aille beaucoup plus loin.
00:10:46 Monsieur le député, une question. Pourquoi est-ce que le ministre de l'Education nationale n'a pas encore porté plainte contre Facebook et Instagram,
00:10:54 qui sont directement incriminés par la famille de lince et qui, elle, la famille, a porté plainte ? Pourquoi le ministre ne le fait-il pas ?
00:11:05 On en parlera.
00:11:07 Non, mais ça, quand vous êtes député, pour l'instant, je me permets de le dire. Et j'en profite pour ajouter une chose. C'est dans le témoignage de Maëlys, là, qu'on a entendu.
00:11:14 Il y a un rapport du centre médico-psychologique très intéressant, qui alerte et qui dit que cette jeune fille est en situation de très, très grande souffrance.
00:11:24 Mais je peux témoigner, pour avoir enquêté, qu'il n'y a pas de coordination et d'échange entre, d'une part, une école, les services dans la société civile des centres médico-psychologiques,
00:11:37 les éventuels médecins d'un enfant qui est en souffrance. Les parents, il n'y a pas de coordination. Chacun est, j'ai envie de dire, sur sa ligne de crête.
00:11:48 Chacun fait ce qu'il peut ou essaie de mettre sous le tapis, mais il n'y a pas d'échange. Or, en matière de harcèlement, on sait très bien que ça ne se limite pas à la cour d'école.
00:11:56 Ça se prolonge dans la rue, ça se prolonge sur Internet. Et donc, si tout le monde ne travaille pas main dans la main, on ne pourra pas éviter ce genre de drame.
00:12:04 Raphaël Stamets, je vous donne la parole dans quelques instants, mais nous sommes en direct avec Laurence Collin, qui est proviseure du lycée des métiers Condorcet-Arcachon et secrétaire générale adjointe du SNEPDEM.
00:12:15 Laurence Collin, soyez là, la bienvenue. Comment réagissez-vous à ces scènes, à ces vidéos ? Racontez-moi.
00:12:26 Écoutez, on ne peut être que choqué d'avoir ces images. J'ai une pensée profonde pour la victime, pour sa famille.
00:12:34 Et je suis aussi, je vais le dire clairement, très choquée par les actes qui sont commis à ce moment-là et par le fait que d'autres personnes, sans doute des « camarades »,
00:12:45 puissent filmer et qu'à aucun moment personne n'intervienne pour aider cette jeune fille.
00:12:51 Est-ce que vous avez été confrontée à ce type de situation en tant que chef d'établissement, Laurence Collin ?
00:12:56 Alors bien sûr, on est tous confrontés un jour à l'autre, à une situation. D'abord parce que l'école regroupe des jeunes qui passent une partie de leur journée ensemble
00:13:05 et donc des relations qui peuvent être parfois compliquées. Mais je tiens quand même à dire que les relations au sein de l'école sont polluées par ce qui se passe à l'extérieur de l'école
00:13:16 et ce qui se passe sur les réseaux sociaux. Actuellement, 90% de nos problèmes de vie scolaire débute sur les réseaux sociaux.
00:13:24 Vous restez avec nous parce qu'on va parler à nouveau de l'affaire Lincey, mais petite réaction Raphaël St-Vila.
00:13:31 Oui, je trouve très important de pouvoir parler notamment du rôle des réseaux sociaux, mais en fait de la place que prennent aujourd'hui les écrans dans l'apprentissage scolaire.
00:13:43 Il y a encore quelques années, lorsque Jean-Michel Blanquer était ministre de l'éducation nationale, il avait demandé à ce que les téléphones soient interdits des établissements scolaires.
00:13:53 Alors très bien, je pense que c'est une très bonne mesure. D'abord, elle n'est que très rarement mise en œuvre.
00:13:59 Mais là où c'est très problématique, c'est que quand même même des parents voudraient pour justement garantir le bien-être de leurs enfants, retarder le plus loin possible l'âge auquel leurs enfants ont accès à un téléphone portable.
00:14:16 Tout est fait dans l'éducation nationale aujourd'hui pour que les enfants soient sur des écrans de leur téléphone ou des ordinateurs.
00:14:23 L'essentiel des communications entre les professeurs et les élèves aujourd'hui se fait par ordinateur.
00:14:32 Quand il y a quelques années, il y avait encore des cahiers de textes et on donnait. En fait, on rend les enfants, non pas seulement addicts, mais en tout cas le simple fait qu'ils aient et qu'ils ne puissent rien faire d'autre que par les écrans, les rend potentiellement victimes de tous les agissements que l'on décrit et qu'on déplore après.
00:14:58 Victime et ensuite acteur.
00:15:02 Et ces vidéos sont terribles.
00:15:05 Ce qui m'inquiète, on évalue à 900 000 et 1 million d'enfants victimes de harcèlement.
00:15:11 Et moi, je pose toujours la question, s'il y a un million d'enfants victimes de harcèlement, combien y a-t-il de harceleurs ?
00:15:17 Combien y a-t-il d'enfants devenus des harceleurs malgré eux ou par leur propre responsabilité ?
00:15:25 Le problème, c'est que s'il y a un million de victimes, vous en avez deux ou trois millions qui participent à ces actions de harcèlement.
00:15:32 Parce que justement, comme vous le disiez fort, l'outil qu'on accepte tous de donner à nos enfants devient une arme, non pas de destruction massive, mais de mutation des personnes en harceleurs que finalement les réseaux sociaux ne font qu'encourager.
00:15:49 Et là, tout le monde est dépassé, que ce soit les proviseurs, que ce soit les parents, il faut qu'il y ait vraiment une réaction collective très forte.
00:15:56 En réalité, Michel, le harcèlement a toujours existé.
00:16:00 Passe, voilà.
00:16:01 Ça a toujours existé, mais ça a resté dans la cour de récréation.
00:16:05 Et le problème, c'est que ça dépasse le cadre de l'école et c'est amplifié par les réseaux sociaux et les smartphones.
00:16:12 C'est pour ça que j'en rappelle au rôle des parents, parce que comme vous venez de le dire, souvent les parents offrent un smartphone, parce que de toute façon, comme tous les enfants en ont, c'est difficile que le nôtre n'en ait pas.
00:16:26 Mais en même temps, c'est une manière aussi de, comment dirais-je, qu'ils puissent s'appeler les parents, etc.
00:16:31 C'est une manière aussi de sécuriser.
00:16:33 Mais aujourd'hui, c'est pour ça que je le dis et le redis, il faut absolument interpeller les parents dans leurs responsabilités.
00:16:42 Ce n'est pas possible dans le cadre éducatif qu'on laisse nos enfants.
00:16:46 Et c'est notre devoir, d'ailleurs, où il y a un manquement éducatif à partir du moment où notre enfant devient harceleur jusqu'à mettre en souffrance un autre enfant.
00:16:55 Laurence Colin, réaction en tant que chef d'établissement ?
00:16:58 Alors, les réseaux sociaux, on a bien entendu besoin des parents. On a besoin qu'ils contrôlent ce que leurs enfants utilisent et ce que leurs enfants passent comme message.
00:17:07 Certains parents le font, pas forcément beaucoup, mais je pense que l'outil n'empêche pas le contrôle.
00:17:13 C'est un travail collectif. Il faut quand même savoir qu'on est aussi souvent confronté au problème d'élèves sans doute harceleurs ou soupçonnés comme harceleurs,
00:17:21 qui n'utilisent pas leur téléphone portable parce que les parents contrôlent, mais le téléphone portable d'un autre camarade.
00:17:26 Alors, je vous garde encore avec nous parce que je vois que vous réagissiez, ça va pas être simple non plus pour vous.
00:17:32 Mais on va écouter Papendiaïe sur l'affaire Lincey qui s'est exprimée chez nos confrères de BFM hier soir à propos du suicide de l'adolescente.
00:17:43 Écoutez ce qu'il a dit. Il parle d'échec collectif. On l'écoute.
00:17:48 À l'évidence, il s'agit d'un échec collectif. La mort de Lincey, son suicide, c'est une tragédie.
00:17:56 C'est une tragédie pour ses proches, c'est une tragédie pour l'éducation nationale et pour le pays comme le suicide de n'importe quel jeune.
00:18:05 Le repérage de la situation de violence et de harcèlement a été fait dans ce collège, mais à l'évidence, on n'a pas été jusqu'au bout puisqu'on a abouti à une tragédie.
00:18:15 L'enquête administrative va le dire à l'évidence et puis encore une fois, nous en tirerons les conclusions.
00:18:22 Le dispositif lui-même donne de bons résultats en matière de repérage et de prise en charge, mais nous nous heurtons à des difficultés,
00:18:31 en particulier la difficulté du cyberharcèlement dont je parlais à l'instant.
00:18:34 Comment vous réagissez ? Je ne vous demande pas de commenter, évidemment, puisque c'est votre ministre, mais il parle d'échec collectif.
00:18:41 Il y a quelque chose qui n'a pas fonctionné et on va écouter dans quelques instants une réaction de la maman de Lindsay qui est terrible.
00:18:48 Quand on parle de collectif, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, le travail n'est pas pour l'école, il n'est pas uniquement pour la famille.
00:18:55 Il faut absolument que tout le monde puisse travailler ensemble, mais pour pouvoir intervenir sur le harcèlement, il faut d'abord que le jeune parle.
00:19:02 Assez souvent, on n'est pas au courant, l'école n'est pas informée avant qu'il ne soit trop tard.
00:19:08 Et quand il y a un drame, c'est terrible pour tout le monde, y compris, surtout pour la communauté éducative, comme pour la famille.
00:19:14 Alors justement, on va écouter la maman de Lindsay. Écoutez ses propos.
00:19:19 J'ai tout essayé, j'ai tout fait. Et on n'a pas été aidé, on a été lâché complètement. Aucun soutien, ni avant, ni pendant et ni après.
00:19:31 Aujourd'hui, on n'a eu aucun courrier de qui que ce soit par rapport à ce qui s'est passé pour ma fille.
00:19:40 Je voulais vous dire aussi que Lindsay, à un moment, elle était au collège et elle demandait de l'aide au directeur.
00:19:48 Chose qu'elle a précisé aussi et que justement, le directeur lui a carrément dit écoute, tu m'embêtes avec tes bêtises.
00:19:59 On n'a pas que ça à faire. Ça reste entre nous. Il lui a totalement dit ça.
00:20:04 Donc aujourd'hui, je demande, je remercie d'ailleurs toutes les personnes qui nous soutiennent parce que vous êtes ma force aujourd'hui.
00:20:14 Sans vous, je ne serais pas là. Je ne sais même pas où je serais d'ailleurs.
00:20:20 Mais je ne sais plus. Elle me manque.
00:20:34 Laurence Colin, ce témoignage de la maman de Lindsay, on voit bien qu'il y a eu un problème de dialogue et notamment, je n'ai pas demandé de juger évidemment,
00:20:44 mais notamment vis-à-vis de votre confrère, chef d'établissement, où le dialogue ne s'est pas du tout instauré.
00:20:52 Alors, ce sont les paroles d'une mère qui est atterrée, qui est touchée au plus profond d'elle-même par ce qui s'est passé.
00:21:00 Donc je ne commenterai ni les paroles de la maman et je ne ferai absolument aucun commentaire sur mon collègue, chef d'établissement.
00:21:07 Ce n'est pas à moi de le faire. Ce n'est pas à moi de mener l'enquête.
00:21:10 Mais je suis persuadée que des choses ont été faites dans l'établissement et qu'il faudra regarder l'ensemble de l'affaire et non pas seulement un côté.
00:21:17 Mathieu Lefebvre, une petite réaction.
00:21:20 D'abord, je pense que personne ne peut s'imaginer la douleur de cette famille et je voudrais avoir un message de compassion à leur endroit.
00:21:26 Mais surtout, la moindre des choses, c'est que cette famille a le droit à la vérité sur cette affaire.
00:21:31 C'est la raison pour laquelle le ministre de l'Éducation nationale a diligenté une enquête administrative, en plus de l'enquête pénale,
00:21:36 pour déterminer les enchaînements des faits et des responsabilités.
00:21:40 Moi, je peux vous dire que s'il y a des responsabilités, des gens qui ont minimisé ce harcèlement, toutes les conséquences en seront tirées.
00:21:49 Maintenant, il ne faut pas jeter l'opprobre sur l'ensemble de la communauté éducative, qui est elle aussi, j'imagine, très choquée par ce qui s'est passé.
00:21:55 Et moi, je suis certain que tous les professeurs et tout le corps enseignant au sens large, évidemment, dès qu'il y a ce type de situation, ne le minimisent pas de fait.
00:22:04 Donc, il faut que toute la lumière soit faite sur ces événements.
00:22:07 Michel Taubes.
00:22:08 Moi, je voudrais juste dire, l'échec collectif dont parle le ministre, c'est une somme d'échecs individuels.
00:22:16 C'est une somme de responsabilités individuelles qui se sont enchaînées de façon terrible.
00:22:22 Et donc, la mention d'un échec collectif ne doit pas nous exonérer, pardon, ne doit pas exonérer l'institution scolaire de vraiment aller au-delà d'une enquête administrative.
00:22:33 Moi, si vous voulez, ce qui m'a le plus choqué, c'est que face au drame qui s'est passé et qui a secoué l'ensemble de l'association française, le ministre a tardé à réagir.
00:22:43 Il a tardé à réagir. Et moi, je m'étonne, par exemple, que pourquoi pas dans tous les établissements scolaires de France,
00:22:50 il n'y ait pas de la part de tous les proviseurs, de tous les directeurs d'école, de tous les principaux de collège,
00:22:56 une prise de parole très forte dans la cour d'école, de chaque école, à tous les enfants, à ce million d'enfants harcelés
00:23:06 et à ces quelques millions d'enfants harceleurs malgré eux ou par leur propre fait, en disant,
00:23:11 "Attention, là, il faut que tout le monde réagisse, on va tous être vigilants".
00:23:15 Il faut une réaction nationale parce qu'encore une fois, c'est un véritable tsunami qui est en train de se passer.
00:23:20 Il y a une génération sacrifiée qui est en train, effectivement, de se comporter de façon extrêmement violente.
00:23:27 Et ce n'est pas que sur le harcèlement. Malheureusement, tous les jours, on en parle sur d'autres sujets.
00:23:30 Parce que, véritablement, il y a une sorte de gangrène par ces réseaux sociaux qui ont une immense responsabilité d'explosion du potentiel de violence
00:23:39 que, dans le passé, on se contentait de manifester dans une cour d'école par quelques autres attitudes qui n'avaient pas la même violence qu'elles ont aujourd'hui.
00:23:48 Bref, elle s'invite très rapidement.
00:23:49 Oui, Michel a raison, mais je crois qu'il y a une difficulté qui est résumée par un hashtag, c'est le pas de vague.
00:23:55 Il y a une culture à l'école qui est, aujourd'hui, depuis en tout cas un certain nombre d'années, de mettre sous le tapis un certain nombre d'affaires.
00:24:03 Et il y a une raison très simple à ce silence assourdissant, à cet omerta, souvent dans le milieu scolaire,
00:24:09 c'est que le personnel éducatif est tétanisé par la violence qu'il pourrait subir dès lors que vous convoquez un parent d'élève.
00:24:18 Et il y a aussi ça, c'est-à-dire que la violence de la société, qui s'est introduite également dans l'école,
00:24:25 auparavant sanctuarisée et épargnée par cette violence, fait que même le personnel éducatif, aujourd'hui, renonce parfois à dénoncer l'insupportable.
00:24:36 On va marquer une première pause.
00:24:38 On reviendra sur cette affaire et on parlera également de l'affaire de Mohamed Awass juste après cette pause publicitaire.
00:24:48 A tout de suite.
00:24:52 Du débat, du décliptage, j'ai beaucoup de sujets dans le cadre de Mini-News en ce vendredi.
00:24:56 On se retrouve dans quelques instants avec mes grands témoins, mais tout de suite place à l'info, un point info avec Audrey Bertheau.
00:25:02 Attrape dans les Yvelines une nouvelle fusillade a éclaté cette nuit.
00:25:08 Il y a quatre blessés par balle, dont un grave.
00:25:11 Ils sont tous âgés d'une vingtaine d'années.
00:25:13 Parmi les victimes, il y a deux frères.
00:25:14 Le quartier est sous le choc.
00:25:16 Près de 2000 propriétaires de voitures Renault, Dacia et Nissan vont déposer plainte lundi au pénal contre Renault.
00:25:22 La plainte sera déposée pour tromperie, mise en danger de la vie d'autrui, escroquerie et pratiques commerciales trompeuses.
00:25:27 Des voitures ont été équipées de moteurs défectueux.
00:25:30 Des moteurs qui pourraient mener à une casse-moteur.
00:25:33 Enfin, promotion de remèdes dangereux, fraude, pour lutter contre les abus de certaines stars des réseaux sociaux.
00:25:39 Le Parlement a définitivement adopté un projet de loi pour encadrer le secteur de l'influence.
00:25:43 Des influenceurs comme Ilan Castronovo, Simon Castaldi ou encore Capucine Hannaf ont déjà été épinglés pour pratiques commerciales trompeuses.
00:25:51 Cette semaine, ils ont reçu l'obligation de partager des messages de prévention sur leurs réseaux sociaux.
00:25:56 Merci beaucoup Audrey.
00:26:00 Mininouz se poursuit toujours avec moi.
00:26:02 Naïm Fadel, Raël Fadel, Stainville, Michel Taub, Mathieu Lefebvre et Amaury Bucot.
00:26:06 Je vous souhaite qu'on termine sur ce dossier, l'affaire Lindsay, l'affaire Maëlys.
00:26:12 Je voulais vous faire écouter également une autre réaction du ministre Papandiaï,
00:26:18 puisqu'il y a une espèce de polémique qui s'instaure entre la maman de Lindsay qui dit qu'effectivement elle était seule,
00:26:24 personne ne l'a contactée et le ministre semble dire que si il a essayé de la contacter, il a essayé d'établir des contacts.
00:26:33 On l'écoute.
00:26:34 J'ai essayé, je n'ai pas encore réussi à entrer en contact téléphonique.
00:26:40 J'ai essayé plusieurs fois avec la mère ces jours-ci, y compris cet après-midi avec la mère de Lindsay.
00:26:47 On va finir par se parler tout de même.
00:26:49 C'est votre cabinet qui entre en contact.
00:26:51 J'ai appelé moi-même.
00:26:52 On va finir par en la voir.
00:26:54 Nous allons nous parler.
00:26:55 Je souhaite inviter les parents, la mère de Lindsay au ministère de l'Éducation nationale.
00:27:01 C'est pour cela que je l'ai jointe, pour pouvoir parler de la situation, évoquer ce que nous allons faire.
00:27:09 Je me déplace lorsque c'est possible ou j'invite.
00:27:14 C'est ce que je vais faire.
00:27:15 Pour ce qui concerne la mère de Lindsay, si elle le souhaite naturellement, je l'invite à venir au ministère de l'Éducation nationale.
00:27:24 Et pour être totalement complet, je voudrais vous faire écouter le son de Pierre Dubuisson, qui est l'avocat de la maman de Lindsay.
00:27:34 Écoutez bien parce que je pense que c'est assez accablant.
00:27:37 J'ai même reçu une lettre, un SMS ce matin, juste avant d'arriver, de parents d'enfants de ce collège.
00:27:42 Bonjour, maître, j'ai eu votre numéro hier au trait d'union.
00:27:46 C'était la salle dans laquelle la conférence de presse a été organisée par la mamie de la petite Lindsay.
00:27:51 Ma fille, je ne vais pas donner le prénom, est harcelée au collège de Vendin-le-Vieil.
00:27:55 C'est le même collège.
00:27:56 Tous les jours, elle subit des insultes.
00:27:58 Le directeur lui demande sans cesse de dénoncer les coupables aux professeurs.
00:28:02 Mais ma fille a peur des représailles à la sortie.
00:28:04 Elle est isolée.
00:28:05 Elle rentre en pleurant.
00:28:06 Tous les jours, ils sont harcèlements cesse.
00:28:07 Pourriez-vous nous contacter ?
00:28:08 Merci d'avance.
00:28:09 Cette femme que j'ai eu au téléphone il y a quelques minutes m'indique être en contact permanent avec l'académie,
00:28:13 qui est totalement impuissante.
00:28:15 Voilà, en gros, le constat, c'est qu'en fait, il y a eu un contact, mais après la conférence de presse,
00:28:19 tenu hier par la famille.
00:28:22 Oui, apparemment, hier après-midi, elle est...
00:28:24 Cette malheureuse Lindsay est morte il y a trois semaines, s'est donnée la mort il y a trois semaines.
00:28:28 Et le ministre de l'Éducation nationale ne réagit qu'aujourd'hui ou hier.
00:28:33 Oui, c'est terrible.
00:28:34 C'est terrible à croire que la culture du mensonge est une marque de fabrique de la Macronie.
00:28:40 Souvenez-vous de Sibeth Ndiaye qui a assumé de mentir pour protéger le président.
00:28:47 Et là, nous avons le ministre de l'Éducation nationale qui, aujourd'hui, alors il est prudent, il dit "j'ai essayé",
00:28:53 mais c'est tellement tard déjà, tellement tard.
00:28:56 Il invite les parents à se rendre à l'église, mais c'est lui qui devrait se précipiter dans ce collège,
00:29:00 qui devrait être au chevet des parents de la petite Lindsay.
00:29:05 Honnêtement, c'est confondant.
00:29:06 Allez, et dernière réaction sur le sujet, Mathieu Lefebvre.
00:29:09 Pas facile d'être ministre de l'Éducation nationale dans des circonstances comme ça, et puis les témoignages sont là.
00:29:14 Je crois qu'il faut essayer de ne pas faire de polémiques.
00:29:17 Le ministre a cherché à joindre la famille, j'ai aucun doute,
00:29:20 et personne ne peut douter de l'intentionnalité du ministre à l'endroit de la famille.
00:29:24 Il en profiter pour dire que le mensonge est la marque de fabrique de la Macronie.
00:29:27 Essayons d'éviter ces polémiques sur un sujet qui devrait plutôt nous rassembler plutôt que nous diviser.
00:29:33 Je crois que nous sommes aujourd'hui toutes et tous aux côtés de la famille de Lindsay.
00:29:36 On est bien d'accord, monsieur Lefebvre.
00:29:37 Pour que ce type de drame ne se reproduise plus jamais.
00:29:39 Ce que vous sous-entendez, c'est que la famille aurait pu mentir,
00:29:43 le ministre aurait essayé de les joindre, et eux mentiraient en disant "il n'a pas essayé de nous joindre".
00:29:49 J'ai écouté l'avocat, je crois que c'était ce matin, qui a dit clairement que non,
00:29:54 la maman de Lindsay a reçu un SMS seulement hier après-midi.
00:30:00 Moi je pense que, aussi ministre qu'on soit, on y gagne à être dans la sincérité.
00:30:06 Ils pouvaient très bien venir et dire "mais à coups de pas, effectivement je ne les ai pas contactés, je dois les contacter".
00:30:11 Ce qui s'est passé est un drame national, parce qu'une petite fille s'est suicidée.
00:30:16 Et moi ce qui m'a gênée aussi hier, c'est quand ils parlent d'échecs collectifs.
00:30:20 Moi encore une fois, ça m'a fait penser à quoi ? A la secrétaire d'Etat aux familles, Georgina Dufault,
00:30:25 qui avait dit "responsable mais pas coupable". C'est extrêmement grave de tenir des discours comme ça.
00:30:31 C'est l'échec aujourd'hui du ministère de M. Papendaye.
00:30:35 Il doit faire en sorte aujourd'hui que ça ne se renouvelle pas,
00:30:38 et qu'effectivement cette petite fille qui l'a écrit dans la lettre, que son suicide ne soit pas en vain.
00:30:44 - Allez, on va changer de sujet avec un sujet aussi tout aussi et tout autant délicat à Maury Bucot.
00:30:50 Le spécialiste de police-justice est avec nous, il a suivi cette affaire.
00:30:54 J'aimerais vous faire réagir. Ce sont ces images de l'agression de la femme du rugbyman Mohamed Awas.
00:31:00 Elles sont terribles, elles accablent encore plus le rugbyman.
00:31:04 Regardez-les sous cette vidéo de caméra de surveillance.
00:31:06 On voit la femme entrer en courant dans un centre commercial poursuivi par son mari.
00:31:10 Il lui fait une espèce de balayette. Elle tombe par terre, protège son visage de ses mains.
00:31:16 Le rugbyman l'agifle. Ces images sont terribles, Maury.
00:31:20 - Oui, alors en fait, ces images, elles avaient été transmises à la police et à la justice.
00:31:24 Donc d'un point de vue, j'allais dire de la justice, elles n'accablent pas davantage le joueur de rugby.
00:31:29 - On les a découvert depuis hier. - C'est d'un point de vue médiatique.
00:31:33 - Je ne sais pas ce que vous en pensez. - Et le grand public effectivement se rend compte
00:31:35 de ce qu'on a raconté avant sans avoir les images.
00:31:37 Alors ce qui est intéressant, c'est qu'en fait, ça ne se limite pas qu'à cette séquence,
00:31:41 puisqu'après, il a apparemment entraîné assez violemment jusqu'au sous-sol du magasin,
00:31:45 de ce centre commercial pour l'emmener.
00:31:47 Et c'est d'ailleurs, voyant la violence de ces agissements, mais aussi la manière dont il l'a ramené à sa voiture,
00:31:52 que des témoins ont prévenu la police en pensant qu'il s'agissait d'un enlèvement et d'une séquestration.
00:31:57 C'est pour vous dire, puisque la femme de Mohamed Awas n'a en réalité pas porté plainte.
00:32:02 C'est toute la difficulté de ces affaires de violences conjugales.
00:32:05 Vous avez souvent une relation amoureuse qui peut être une forme d'emprise.
00:32:08 Et donc la victime, parfois réalise qu'elle est victime, mais ne veut pas de mal pour l'autre,
00:32:14 et donc ne renonce à dénoncer ces agissements.
00:32:16 - Et c'est surtout la peur. La peur de son mari.
00:32:19 - Je ne sais pas s'il s'agit de peur. Ce qui est particulier dans cette affaire, c'est qu'elle n'a pas porté plainte.
00:32:23 Elle s'est tout de même constituée partie civile lors du procès,
00:32:26 mais elle a manifesté, elle a exprimé devant les médias son intention.
00:32:30 Elle ne voulait pas que son mari aille en prison.
00:32:33 Elle voulait à tout prix qu'il revienne à la maison pour continuer la vie comme avant.
00:32:36 - Alors justement, priorité au direct dans ce Midi News.
00:32:39 Et évidemment, je vous ferai réagir en tant que grand témoin,
00:32:43 mais priorité avec Inès Gauthier, qui est psychologue, qui est en direct avec nous.
00:32:48 Merci d'être avec nous, Inès Gauthier.
00:32:51 Vous avez entendu ce qu'a dit Amaury Bucault sur cette triste affaire
00:32:57 et le positionnement de l'épouse de ce joueur de rugby.
00:33:01 Comment vous l'analysez ? Elle est carrément sous l'emprise de son mari.
00:33:06 C'est ce qu'on peut percevoir, puisqu'elle n'a pas déposé plainte, comme le dit Amaury Bucault.
00:33:11 - Oui, alors en fait, effectivement, il n'y a pas que ces éléments-là,
00:33:15 de voir la violence et le fait qu'elle rentre ensuite chez elle en disant
00:33:18 "je suis contente qu'il rentre à la maison", qu'il entre en ligne de compte.
00:33:21 C'est qu'on a d'autres éléments, comme par exemple, visiblement,
00:33:23 le fait qu'il lui est interdisé de fumer, qu'il lui est interdisé de sortir, de fréquenter.
00:33:28 On voit des ingrédients qu'on reconnaît dans les relations d'emprise,
00:33:32 c'est-à-dire qu'il y a l'un des deux partenaires qui tente d'avoir un contrôle
00:33:36 sur tous les aspects de la vie de l'autre.
00:33:38 Comment elle s'habille, avec qui elle sort, ce qu'elle fait de ses journées,
00:33:42 est-ce qu'elle travaille, est-ce qu'elle ne travaille pas, qu'est-ce qu'elle consomme, etc.
00:33:45 Donc ça, effectivement, c'est d'autres éléments qui nous permettent peut-être de dire,
00:33:48 même si on n'a pas tous les ingrédients en jeu,
00:33:51 qu'il y a en tout cas une tentative d'avoir quand même un ascendant
00:33:55 de la part de cet homme envers sa femme.
00:33:57 Ensuite, l'emprise, la définition même de l'emprise,
00:33:59 c'est la dépossession de sa capacité à juger une situation
00:34:03 et à ne pas douter de sa propre capacité de jugement et de décision.
00:34:08 On va s'en remettre à l'autre parce qu'il y aura eu,
00:34:11 en général de manière insidieuse, très progressive,
00:34:14 un entachement de sa capacité de jugement, de son estime de soi,
00:34:19 et on se dit progressivement, effectivement, je suis folle,
00:34:22 ou ce que je pense n'est pas pertinent, et peut-être que l'autre a raison,
00:34:25 et puis quand il s'énerve, c'est parce que je le pousse à bout, etc.
00:34:28 Et donc, si en plus, derrière, il y a une dépendance financière,
00:34:31 il peut y avoir tous ces éléments-là, en fait, qui font dire que la personne,
00:34:36 lorsqu'elle prend des décisions, elle doute de ces décisions,
00:34:38 ou elle ne peut tout simplement pas les prendre parce qu'elle se dit,
00:34:40 si je m'en vais, ma situation sera pire que si je reste.
00:34:44 Ça ne veut pas dire qu'elle a raison, mais elle se dit,
00:34:46 je suis soulagée qu'il rentre à la maison, ou que je rentre et qu'il soit là,
00:34:49 parce qu'en plus, on l'a vu, il fait 120 kg, il rentre chez eux le soir,
00:34:53 mais qu'est-ce qu'elle va faire ? Elle a peur des représailles, très certainement.
00:34:56 Donc ça aussi, c'est un mécanisme de l'emprise, c'est-à-dire,
00:34:58 je n'ai pas la capacité de décider et d'agir par moi-même,
00:35:01 parce que j'ai peur des conséquences.
00:35:03 Ça va être pire si je suis à la rue, si je suis seule avec mes enfants,
00:35:05 s'ils me demandent, qu'est-ce que tu as fait à papa, que je dois me justifier,
00:35:08 et si je n'ai pas les moyens financiers, que je dois retrouver un boulot,
00:35:12 parce que je n'ai pas le droit de travailler, et que je galère et que je n'y arrive pas,
00:35:14 ma vie sera peut-être encore plus compliquée que celle que j'ai actuellement.
00:35:18 D'autant que…
00:35:19 Inès, on poursuit le débat avec mes grands témoins,
00:35:22 et je vous garde évidemment à Marie Buco une petite précision.
00:35:24 Non, peut-être juste sur le contexte, effectivement, c'est intéressant ce que vous dites.
00:35:27 Ce qui s'est passé, c'est que ce jour-là, son mari, Mohamed Daouesh, le joueur de rugby,
00:35:32 se rend auprès de ce centre commercial où sa femme travaille.
00:35:35 Il faut savoir que sa femme n'a pas travaillé pendant six ans,
00:35:37 ils ont deux enfants ensemble, elle était mère au foyer,
00:35:39 et puis elle a décidé d'à nouveau travailler.
00:35:41 Une décision qu'il n'était pas très d'accord avec,
00:35:43 il préférait que sa femme ne travaille pas.
00:35:44 Il se rend là-bas parce qu'il soupçonnait…
00:35:46 Il y a d'autres façons, effectivement, de dire à sa femme "tu ne vas pas travailler" là.
00:35:48 Voilà.
00:35:49 Parce que là, c'est quand même assez radical.
00:35:50 Il soupçonnait une relation entre sa femme et son patron,
00:35:52 donc il va là-bas un peu pour les pieds en cachette,
00:35:55 et il la voit fumer une cigarette.
00:35:56 Et elle lui avait dit qu'elle ne fumait pas.
00:35:58 Et donc c'est ce qu'il a expliqué, c'est ce qui s'est passé au procès.
00:36:00 Ce qu'il a dit, en fait, je l'ai vue fumer,
00:36:02 je me suis dit "elle m'a dit qu'elle ne fumait pas, donc elle ment,
00:36:04 donc en fait si elle me ment, ça veut dire que ce n'est pas bien, etc."
00:36:06 Et donc c'est comme ça qu'il s'est rué sur elle,
00:36:08 et qu'il a la scène qu'on voit après, qui est filmée par la caméra de surveillance.
00:36:11 Michel Taubes.
00:36:12 Moi, deux choses.
00:36:13 Vous nous dites que les juges ont vu cette vidéo.
00:36:17 Oui.
00:36:18 Résultat des courses, un an de prison ferme qui ne sera pas effectué.
00:36:22 La réalité, c'est qu'il ne l'effectuera pas.
00:36:24 Il ne sera pas aménagé, oui, tout à fait.
00:36:25 Donc il n'ira pas en prison.
00:36:26 Donc moi je dis, ce n'est pas normal.
00:36:28 Ce n'est pas normal.
00:36:29 Il y a une sous-estimation de la gravité des faits qui ont été commis,
00:36:33 ce genre de faits, qui s'appelle de l'ensauvagement,
00:36:37 qui s'appelle la décivilisation,
00:36:39 qui s'appelle tout ce que l'on ne veut pas dans notre société moderne et civilisée,
00:36:44 ça, ça passe de la prison ferme.
00:36:47 Tant qu'il n'y aura pas de la prison ferme sur ses agissements,
00:36:50 et dont les femmes sont souvent, malheureusement, le triste baromètre,
00:36:54 s'attaquer ainsi à une femme, c'est inadmissible.
00:36:57 Je ne comprends pas qu'il n'y ait pas une prison ferme excessive.
00:37:01 Et en plus, ce n'est pas la première fois qu'il est présenté devant la justice
00:37:04 sur des faits qui ont été reprochés.
00:37:06 C'était la première fois pour des violences conjugales,
00:37:09 mais effectivement, il avait six mensonges sur son casier judiciaire.
00:37:11 Tout à fait.
00:37:12 Rien que les faits suffisent à prendre des mesures extrêmement fermes,
00:37:16 et ça passe par de la prison ferme.
00:37:18 Inès Gauthier, comment l'épouse de Mohamed Hawass va pouvoir vivre
00:37:23 avec le regard des autres, puisque tout le monde a vu ces images,
00:37:27 toutes les chaînes de télévision les ont diffusées,
00:37:30 et on le voit, ça suscite une émotion énorme,
00:37:32 notamment autour de ce plateau.
00:37:33 Mais tous les Français qui nous regardent aussi ne peuvent pas comprendre
00:37:36 quel regard, comment elle va pouvoir vivre avec le regard des autres.
00:37:40 C'est hyper compliqué.
00:37:42 Je reviens juste sur l'histoire de la prison ferme.
00:37:44 Très vite, il y a des femmes qui continuent à contacter leur conjoint incarcéré
00:37:48 parce qu'il se débrouille pour avoir un portable.
00:37:50 Elles leur écrivent des textos, ou alors il y a une injonction d'éloignement.
00:37:52 Elles les appellent et ils décrochent.
00:37:55 Et voilà, ils disent "mais c'est elles qui me contactent".
00:37:57 Et parfois, c'est vrai.
00:37:58 Donc l'incarcération, c'est bien, mais déjà en amont,
00:38:00 il faudrait faire de la prévention sur c'est quoi les violences.
00:38:02 Et non, ce n'est pas juste une gifle,
00:38:04 claquer une porte et casser un verre pour faire du bruit et stresser l'autre,
00:38:07 ou laisser dans un silence glaçant.
00:38:09 C'est aussi une forme de violence psychologique,
00:38:11 visant à intimider et à museler la parole de l'autre.
00:38:16 Et donc si les femmes repèrent ça, peut-être que déjà en amont,
00:38:19 elles seront plus à même de repérer les mécanismes d'emprise,
00:38:22 se mettre en place, et moins de se demander à l'hameçon dès le début.
00:38:26 Je voulais juste dire ça.
00:38:27 Et donc effectivement, le problème, c'est que cette vidéo...
00:38:29 Bon, imaginez, l'histoire est médiatisée.
00:38:31 Donc les gens, ils suivent, ils veulent savoir où va l'affaire.
00:38:33 Et évidemment, ils veulent des résultats tranchés.
00:38:35 Le discours général, c'est quoi ?
00:38:37 La justice est trop laxiste, il faut des mesures.
00:38:39 Et là, en plus, il y a des vidéos, il y a l'image.
00:38:41 Donc évidemment, on réagit tous avec notre centre émotionnel
00:38:44 qui dit "ah mon Dieu, c'est horrible".
00:38:45 Donc on l'attend.
00:38:46 La sanction, évidemment, violence = sanctions.
00:38:48 La sanction, c'est quoi ?
00:38:49 Ah ben, il n'y en a pas.
00:38:50 C'est comme ça que les gens la vivent.
00:38:51 Voilà, ils rentrent chez lui, ça en sort extrêmement bien.
00:38:53 Ça fait paniquer les gens.
00:38:54 C'est normal, ils se disent, mais dans ce cas-là, qui prend soin ?
00:38:56 Qui protège ?
00:38:57 Les gens, on est tous en insécurité.
00:38:59 Et la personne qui devrait elle-même dire "je le quitte" ne fuit pas.
00:39:02 Et elle dit, elle est soulagée qu'il revienne.
00:39:04 Donc, où est le bien, le mal ?
00:39:06 C'est trop nuancé.
00:39:07 Parce qu'évidemment, on n'est pas dans l'intimité du couple
00:39:10 et la complexité, elle, de réflexion qu'elle peut avoir.
00:39:13 Et pour elle, c'est très compliqué.
00:39:15 Parce que déjà, imaginez un couple lambda.
00:39:17 On entend, voilà, "ah, il l'a trompé toute sa vie, elle est au courant,
00:39:20 et puis pourtant, elle reste avec lui, puis elle lui a fait deux enfants".
00:39:22 Mais qu'est-ce qu'elle fait ?
00:39:23 Donc imaginez si, en plus, il y a de la violence.
00:39:25 On ne comprend pas.
00:39:26 Mais parce qu'en fait, les mécanismes d'un couple et de l'attachement,
00:39:29 alors si en plus, il y a de l'emprise par-dessus,
00:39:31 où on n'est vraiment pas capable de partir parce qu'on est isolé,
00:39:33 qu'on n'a plus de famille, qu'on s'est fâché avec tous ses amis,
00:39:35 qu'on n'a plus de travail, etc., comme je le disais,
00:39:38 c'est encore plus dur de partir.
00:39:39 C'est plus complexe que juste "il y a un problème, on s'en va".
00:39:42 Inès, Inès Gauthier, merci en tous les cas de votre témoignage.
00:39:47 Je rappelle que vous êtes psychologue.
00:39:48 Merci beaucoup.
00:39:49 Un mot juste, très court.
00:39:51 Ce qui est intéressant, c'est que comme il n'y aura pas en prison,
00:39:53 effectivement pas de prison ferme,
00:39:54 cette peine, elle va être aménagée a priori avec un bracelet électronique
00:39:57 et donc il aura obligation de rester chez lui à certaines heures,
00:40:00 c'est-à-dire chez lui avec sa femme qui est aussi la victime de cette affaire.
00:40:03 Allez, on va changer de sujet.
00:40:06 C'est un sujet qui va vous faire agir, j'en suis intimement persuadé.
00:40:11 Élève cagoulé, je le disais, tir de mortier, fumigène.
00:40:14 On va prendre la direction du lycée du Véziné dans les Yvelines
00:40:17 qui a été littéralement pris d'assaut.
00:40:19 Regardez les images, ça se passe à l'intérieur, à l'extérieur de l'établissement.
00:40:22 Plusieurs centaines de lycéens fêtaient à leur manière la fin de l'année scolaire.
00:40:27 Regardez ce sujet de Clémence Barbier.
00:40:29 Et on se rend direct avec Elisabeth Tellet et Sacha Robbin, nos envoyés spéciaux.
00:40:33 Des tirs de mortier et des fumigènes à l'intérieur du lycée du Véziné dans les Yvelines.
00:40:42 Ces élèves, la plupart en terminale, fêtent à leur manière la fin de l'année scolaire.
00:40:48 Ces débordements ont eu lieu hier aux alentours de 10h
00:40:52 lorsqu'un groupe d'élèves, rejoint par d'autres camarades des communes voisines,
00:40:56 se forment près de l'établissement, puis prennent d'assaut les couloirs et la cour.
00:41:00 Des tirs de mortier d'artifice sont projetés par certains étudiants cagoulés.
00:41:05 D'autres ont également déclenché l'alarme incendie.
00:41:08 Des tables ont aussi été retournées.
00:41:11 La police intervient dans la matinée et procède à l'évacuation des lieux.
00:41:14 Le lycée est ensuite resté fermé toute la journée.
00:41:17 Selon des lycéens rencontrés hier, d'autres manifestations similaires
00:41:21 avec des tirs de mortier seraient prévues dans les prochains jours.
00:41:24 Selon eux, les agitateurs seraient des jeunes de communes voisines.
00:41:28 Même s'il reste rare, ce type d'incident s'est multiplié ces derniers mois
00:41:32 dans les lycées d'Île-de-France.
00:41:34 - Allez, choses promises, on va retrouver tout de suite Anne-Isabelle Tellet et Sacha Robin.
00:41:39 Merci d'être avec nous, chère Anne-Isabelle.
00:41:42 Les cours ont été suspendus hier et ils auraient repris ce matin, c'est ça ?
00:41:48 - Oui, absolument Thierry, les cours ont repris ce matin.
00:41:53 Le calme est revenu dans ce lycée Alain aux Vésinées, dans les Yvelines,
00:41:58 qui a connu une situation inédite hier lors de la célèbre fête de fin d'année des Terminales.
00:42:04 C'était plutôt une bataille d'œufs et de farine, mais cette fois-ci,
00:42:09 un cap a été franchi puisque des individus cagoulés se sont introduits dans l'établissement
00:42:14 avec des mortiers et ont tiré des mortiers d'artifice dans les couloirs et dans les toilettes.
00:42:19 Avec Sacha Robin, nous avons recueilli quelques témoignages des élèves de Terminales. Écoutez.
00:42:23 - On va les écouter plus tard, Anne-Isabelle.
00:42:31 - On va les écouter plus tard. Ce qu'on peut dire, c'est qu'ils ont quand même été surpris, étonnés,
00:42:36 un peu choqués de l'ampleur que ça prend, parce que c'est vrai qu'on parle d'un lycée assiégé.
00:42:40 Finalement, ils ont tendance à relativiser, même s'ils déplorent qu'il y ait pu avoir ces tirs de mortier
00:42:47 à l'intérieur de l'établissement parce que là, c'était dangereux.
00:42:50 Ce qu'on peut dire aussi, après enquête, c'est qu'un individu cagoulé a été interpellé par la police.
00:42:55 Cet individu s'est révélé être un élève du lycée Alain.
00:42:59 Et depuis ce matin, ce qu'on peut voir autour du lycée, c'est une forte présence policière.
00:43:03 - Merci beaucoup, chère Anne-Isabelle Lottolet. Je rappelle que vous êtes accompagnée par Sacha Robin.
00:43:08 Et on va écouter justement la réaction de ces lycéens que vous avez interviewés ce matin.
00:43:14 - Au début, c'était un peu impressionnant, mais bon, on n'est pas la cible des mortiers.
00:43:19 C'était juste pour faire du bruit et donner de l'ambiance.
00:43:22 Personne ne devait se faire agresser ou quoi que ce soit. Je le redis, c'était bon enfant de base.
00:43:28 - Exactement, oui, ce n'est pas normal, ça. Mais après, c'est vrai qu'on ne sait pas trop c'est qui.
00:43:32 À part ça, je trouve quand même que ça a montré que la mauvaise image de ce qui s'est passé.
00:43:37 Alors qu'il s'est quand même passé des choses qui étaient assez bien.
00:43:40 - Je pense que les gens, sur le moment, ils n'ont pas vraiment mesuré l'impact de ce qu'ils faisaient.
00:43:45 Mais non, pour le coup, du coup, je n'ai pas vraiment vu.
00:43:48 Pour le coup, ça, personne n'était au courant. Je pense que quand tout le monde est sorti du lycée,
00:43:52 personne ne savait qu'il s'était passé ça.
00:43:54 - Raphaël Stainville, quand on écoute ces étudiants, ces lycéens, le monde a bien changé.
00:44:00 On n'est plus fini la farine, fini tout ça. Mais ça n'a pas l'air de les interpeller plus que ça.
00:44:05 - C'est ça qui est terrible quand on les écoute.
00:44:07 - C'est ça qui est assez sidérant. Mais non, mais que les traditionnels chahuts de fin d'année existent.
00:44:14 - On les a connus, vous les avez connus. On les a tous connus.
00:44:16 - Mais c'est vrai qu'on voit qu'il y a un changement de nature.
00:44:18 Et il y a une autre chose aussi qu'il faut souligner.
00:44:21 Visiblement, un certain nombre des jeunes qui ont agi dans cet établissement venaient de l'extérieur.
00:44:27 C'est là où on voit que la violence, ou en tout cas l'école qui était auparavant un sanctuaire
00:44:33 où on ne pouvait pas pénétrer comme ça, aujourd'hui, c'est la chose qui m'interpelle.
00:44:39 Comment se fait-il que des jeunes puissent librement accéder à un établissement scolaire
00:44:45 alors même qu'ils n'y sont pas scolarisés ?
00:44:47 Ça, c'est quand même une interrogation qui demande des réponses du proviseur
00:44:54 et peut-être même de l'éducation nationale.
00:44:57 Comment se fait-il qu'aujourd'hui ce genre d'agissement soit possible ?
00:45:00 Honnêtement, c'est inquiétant.
00:45:02 - Je vous donne la parole juste après, Michel Taubes,
00:45:04 juste un petit commentaire d'Amaury Vucaux.
00:45:06 On va partir en publicité, mais on reparlera de ce qui s'est passé au lycée Véziné
00:45:10 où, semble-t-il, ça n'a ému personne.
00:45:12 - Je voulais vous rappeler qu'en octobre dernier,
00:45:14 il y a eu un très grand nombre d'écoles, collèges et lycées en banlieue parisienne
00:45:18 qui avaient été touchés par des émeutes.
00:45:20 Ça avait commencé avec le lycée Julio Curie à Nanterre.
00:45:23 Ça s'était propogé dans un grand nombre de lycées.
00:45:25 Énormément de tirs de mortier avaient été faits dans ces lycées.
00:45:27 Et il y avait une présence policière, j'allais dire permanente, autour de ces lycées.
00:45:32 Ce qui est quand même incroyable, des policiers qui gardaient des lycéens.
00:45:34 Moi, j'en avais au téléphone qui me disait « mais c'est quand même lunaire,
00:45:36 on est là pour garder des lycéens ».
00:45:38 Et vraiment, il y a un changement de comportement, je pense,
00:45:40 depuis notamment cet épisode-là, où finalement, les mortiers d'artifice
00:45:43 qui étaient très utilisés dans certaines banlieues, un peu contre la police notamment,
00:45:47 ou lors de cortèges de mariage,
00:45:49 se sont transposés dans les lycées, dans l'univers, je dirais, scolaire.
00:45:52 Michel Taubes, je vous donne la parole juste après, le monde a changé.
00:45:55 C'est fini, les fêtes de fin d'année scolaire.
00:45:58 On est dans la société du mortier.
00:46:00 Pour les uns, c'est une arme, et pour les autres, c'est la fête.
00:46:04 On en parle juste après la pause publicitaire.
00:46:06 A tout de suite, vous êtes bien sur CNews.
00:46:08 Elle est quasiment 13h, c'est la dernière ligne droite pour Midi-News.
00:46:15 Mais tout de suite, un point info avec Audrey Berthoud.
00:46:19 Rebonjour Thierry. Emmanuel Macron est arrivé dans le Gard.
00:46:22 Il est avec la sécurité civile à la base aérienne de Nîmes.
00:46:25 Vous le voyez, il doit préparer l'été après les feux de forêt de l'année dernière.
00:46:29 Emmanuel Macron qui prendra la parole à 14h.
00:46:33 Harcelé quotidiennement, Maëlie, 16 ans, est désormais déscolarisée.
00:46:37 Même si le harcèlement se poursuit sur les réseaux sociaux,
00:46:40 les harceleuses sont allées jusqu'à casser les fenêtres de chez elles.
00:46:43 C'est l'affaire Lince qui a libéré sa parole.
00:46:46 La jeune femme a tenté de mettre fin à ses jours à plusieurs reprises.
00:46:50 Les détails avec Clémence Barbier.
00:46:52 Ces images sont insoutenables.
00:46:56 A plusieurs reprises, Maëlie reçoit des coups de poing au visage.
00:47:02 Puis l'agresseuse frappe violemment sa tête contre le sol.
00:47:05 Elle est encouragée par l'une de ses amies.
00:47:08 Maëlie a quelques hématomes, son crâne est ouvert.
00:47:11 Depuis quelques années, la jeune femme de 16 ans est régulièrement harcelée
00:47:15 par deux camarades de son lycée.
00:47:17 "Maëlie, c'est morte les gars. Bagarre, bagarre", on a dit.
00:47:20 "Que ce soit journée ou nuit, je reçois des messages
00:47:24 alors que je suis dans mon coin, que je vais mourir.
00:47:29 Elle fait des TikTok en disant "je vais te renvoyer à l'hôpital".
00:47:32 Elle m'a enfermée dans les toilettes."
00:47:34 Maëlie se finit par craquer le jour où ses harceleuses
00:47:37 retrouvent son adresse et brisent les fenêtres de chez elle.
00:47:40 "Au début, c'était beaucoup de tentatives de suicide.
00:47:43 Je me mutilais, je me refermais dans ma chambre.
00:47:47 J'ai toujours peur qu'il y ait quelqu'un qui revienne casser mes carreaux
00:47:50 ou qui essaie de rentrer."
00:47:52 Sur l'un des certificats médicaux que nous nous sommes procurés,
00:47:55 datant de décembre 2022, un médecin rédige.
00:47:58 "Je trouve, lors de cet entretien, angoisse et insécurité
00:48:01 suite à des menaces de mort et agression,
00:48:04 y compris dans l'enceinte de l'établissement scolaire."
00:48:07 Depuis, Maëlie s'est déscolarisée.
00:48:09 Elle est suivie par des psychologues.
00:48:11 Sa mère, qui ne veut pas être filmée, craint de perdre sa fille.
00:48:14 "Je veux juste qu'on laisse tranquille ma fille,
00:48:17 parce qu'on a peur de ses actes.
00:48:19 Le fait de surveiller sa fille à 24 ans,
00:48:22 la peur qu'elle passe à l'acte, ce n'est pas évident non plus."
00:48:25 Maëlie s'a porté plainte contre ses agresseurs il y a quelques mois
00:48:28 pour violences et diffusion d'images.
00:48:30 L'affaire est toujours en cours.
00:48:32 Le ministre de l'Education a réagi après le suicide de la petite Linsey.
00:48:38 "C'est un échec collectif", a dit Papendia hier sur BFM.
00:48:42 "À l'évidence, il s'agit d'un échec collectif.
00:48:45 La mort de Linsey, son suicide, c'est une tragédie
00:48:48 pour ses proches, pour l'Education nationale et pour le pays."
00:48:51 A Paris, un homme a été interpellé après une série d'incendies de voitures.
00:48:56 Il serait le pyromane à l'origine de la vague de voitures incendiées
00:48:59 depuis début mai.
00:49:01 Dans la nuit de mercredi à jeudi, trois véhicules ont été incendiés.
00:49:04 Cinq autres ont été endommagés.
00:49:06 Le suspect de 23 ans a été placé en garde à vue.
00:49:09 65 millions de Chinois pourraient être touchés par le Covid.
00:49:13 C'est ce que révèle un expert chinois.
00:49:15 Selon lui, le virus toucherait actuellement 40 millions de personnes
00:49:18 par semaine dans l'ensemble du pays.
00:49:20 Faut-il s'en inquiéter ? L'épidémie peut-elle repartir en Europe et en France ?
00:49:24 C'est L'Émande réponse avec Barbara Durand.
00:49:26 - Après la fin de la stratégie zéro Covid de Pékin,
00:49:30 les infections repartent à la hausse.
00:49:32 En moyenne, le pays enregistrerait quelques 40 millions de cas positifs chaque semaine.
00:49:37 Une nouvelle vague épidémique alimentée par de multiples raisons.
00:49:40 - Le virus circule de façon endémique sur la surface de la planète.
00:49:45 Et de temps en temps, en fonction de l'immunité collective,
00:49:49 il y a des épidémies qui reviennent.
00:49:52 - Une recrudescence des infections également portée par des sous-variants d'omicron.
00:49:57 Plus précisément le variant XBB, aujourd'hui majoritaire dans le monde.
00:50:01 Un rebond épidémique dans les pays européens n'est donc pas exclu.
00:50:05 - Le sous-variant en question a déjà circulé en Europe.
00:50:09 Il est donc très peu probable qu'il y ait de conséquences graves
00:50:14 en termes de morbid mortalité pour la population générale.
00:50:17 Néanmoins, les personnes les plus fragiles, les personnes les plus âgées,
00:50:22 les personnes immunodéprimées, doivent être extrêmement vigilantes.
00:50:27 - Pour les personnes les plus fragiles, une nouvelle campagne de vaccination
00:50:31 contre le Covid a été lancée le 25 avril dernier.
00:50:34 Selon Santé publique France, environ 3700 cas positifs ont été recensés en France
00:50:39 au cours des 7 derniers jours.
00:50:42 - Voilà pour l'Essentiel Thierry Atrezer.
00:50:45 - Merci pour l'Essentiel ma chère Audrey.
00:50:48 Dernière ligne droite pour Midi News, toujours avec moi,
00:50:51 Naïm Fadel, Raphaël Stainville, Michel Taubes et Mathieu Lefebvre.
00:50:54 Alors reprends, et on va terminer sur ce qui s'est passé au Vésiné,
00:50:59 cette fête de fin d'année qui ne semble avoir révolutionné personne
00:51:03 quand on écoutait les étudiants de cet établissement.
00:51:07 Et ce qui est surprenant à Michel Taubes, c'est que le Vésiné n'est pas réputé
00:51:10 pour être la ville la plus sensible qui soit.
00:51:14 - J'avais trois petites choses à dire.
00:51:15 D'abord, je m'étonne que le 1er juin, ce soit la fin de l'année scolaire.
00:51:18 - Oui, ça c'est vrai.
00:51:19 - Il fut un temps...
00:51:20 - Le monde a changé mon cher Michel, le monde a changé.
00:51:22 - Ou la fin de l'année scolaire, c'était fin juin, début juillet.
00:51:25 Je pense que c'est en partie lié à certaines réformes scolaires,
00:51:29 notamment en Théâtre.
00:51:30 - Oui, mais on va en parler là.
00:51:31 - Premier point.
00:51:32 Deuxième point, effectivement, le Vésiné, c'est même une très belle partie
00:51:36 de la région parisienne.
00:51:37 Tout est beau dans la région parisienne, mais on y vit particulièrement
00:51:40 bien au Vésiné.
00:51:41 Et ça, c'est pour dire que les phénomènes de violence urbaine,
00:51:45 parce que finalement, là, c'est un exemple de violence urbaine
00:51:48 qui s'est passé.
00:51:49 Ça touche tout le territoire national, ça touche tout le pays.
00:51:52 Tous les Français, ils sont aujourd'hui sensibles,
00:51:55 ils sont plus ou moins touchés.
00:51:56 Et la troisième chose, c'est ce que je disais juste tout à l'heure,
00:51:59 on est dans une société du mortier, c'est-à-dire le mortier, c'est quoi ?
00:52:04 C'est un fumigène pour faire la fête ou c'est une arme ?
00:52:09 C'est une arme, en fait, le mortier.
00:52:11 Et le fait d'avoir des enfants, des enfants qui utilisent des mortiers
00:52:16 comme un fait de jeu, alors que c'est une arme, ça peut tuer des personnes.
00:52:21 Ce qui est dingue, c'est qu'ils ne mesurent même pas qu'ils auraient
00:52:23 très bien pu mettre le feu à l'établissement scolaire.
00:52:25 Mais toute la société, quelque part, banalise le fait,
00:52:28 le mortier, c'est une arme, c'est une arme dangereuse.
00:52:31 Il faut quand même en avoir conscience.
00:52:32 Et je pense que beaucoup n'en ont pas conscience,
00:52:34 notamment chez nos jeunes concitoyens.
00:52:36 Mathieu Lefebvre, très rapidement.
00:52:37 Le problème, c'est qu'ils ne voient pas le problème, ces jeunes.
00:52:39 Le problème, c'est qu'on les laisse concocter des mortiers
00:52:42 en toute impunité.
00:52:43 Mais où sont les parents ?
00:52:45 Moi, je n'aurais jamais eu l'idée de concocter un mortier,
00:52:48 mais surtout si ma mère m'avait vu faire ça,
00:52:50 ça aurait été l'engueulade absolue.
00:52:52 Donc, il faut évidemment le condamner.
00:52:54 Et puis, il y a aussi quand même un discours de banalisation
00:52:57 de la violence à destination de la jeunesse.
00:52:59 Quand on les encourage à l'insurrection,
00:53:01 quand on les encourage au barricade, je suis désolé,
00:53:04 on est aussi un peu responsable de cette montée en tension
00:53:06 dans la société.
00:53:07 Mais le pire, c'est qu'on est aux Vésinées.
00:53:09 On n'est pas dans une commune sensible.
00:53:12 N'ayez même pas l'air, très rapidement.
00:53:13 Je rejoins ce que vient de dire M. Lefebvre
00:53:15 par rapport à certains élus qui sont irresponsables
00:53:18 et qui, effectivement, notamment un certain député
00:53:22 et les filles qui vont dans les lycées pour appeler
00:53:24 comme ça l'insurrection.
00:53:26 Donc, ils ont une responsabilité.
00:53:27 Mais il y a aussi autre chose que je vois,
00:53:29 c'est que comment ils ont pu rentrer dans ces lycées ?
00:53:32 Forcément, il y avait une autorisation du proviseur.
00:53:35 Ça, on n'a pas l'information.
00:53:37 Forcément, nous, comme vous disiez tout à l'heure,
00:53:39 on ne va pas faire les vieux schnock,
00:53:41 mais quand on avait les fins d'année pour s'amuser, etc.,
00:53:44 il fallait l'autorisation du proviseur.
00:53:46 Il y avait souvent des surveillants qui étaient là
00:53:48 pour encadrer, etc.
00:53:50 Donc, moi, j'aimerais bien savoir,
00:53:51 on n'a pas tous les éléments,
00:53:53 mais ce qui m'interroge, c'est encore une fois
00:53:55 la place des adultes.
00:53:57 - Allez, on va changer de sujet.
00:53:59 On va évoquer maintenant cette proposition de loi
00:54:02 pour mieux protéger les élus
00:54:03 et qui vient d'être déposée par la droite sénatoriale,
00:54:06 un texte qui intervient, alors que, vous le savez,
00:54:08 on en a largement parlé sur nos plateaux.
00:54:11 De plus en plus de maires se font agresser.
00:54:13 C'est le cas de Franck Louvrier,
00:54:15 notamment le maire de Labeau, le maire Hélaire.
00:54:18 Il a reçu des photos de Samuel Paty, décapité,
00:54:20 ainsi que des menaces de mort.
00:54:21 Il déplore une société en forte tension.
00:54:23 On l'écoute et on sera en direct avec un autre maire,
00:54:26 Jean-Claude Girard, maire de Ouge, près de Dijon.
00:54:28 On écoute Franck Louvrier.
00:54:30 - Il est vrai que je n'avais jamais reçu un acte,
00:54:34 un coup de poing aussi fort.
00:54:36 Quand vous voyez les photos de la tête décapitée
00:54:39 de Samuel Paty, que je n'avais jamais bien évidemment vue,
00:54:42 ni à la télé, ni dans des documents,
00:54:44 c'est vrai que c'est un choc.
00:54:46 Et ça a été envoyé volontairement pour créer ce choc.
00:54:49 Il n'y a rien de pire que le silence
00:54:51 et qu'il faut justement jouer la transparence
00:54:54 pour combattre de tels ignominies.
00:54:57 Vous ne pouvez pas le faire dans l'ombre.
00:55:00 Il faut le mettre dans la lumière
00:55:01 pour que les gens prennent conscience
00:55:03 et pour qu'aussi, d'une façon ou d'une autre,
00:55:05 il y ait un rapport à ses émetteurs,
00:55:07 à ceux qui envoient de tels courriers.
00:55:09 - Raphaël Stabil, ça va dans le sens ?
00:55:13 - En fait, moi je suis très partagé
00:55:16 sur ce genre de nouvelles mesures.
00:55:19 Je comprends qu'il faille punir plus durement
00:55:24 les personnes qui s'attaqueraient
00:55:26 à des représentants du peuple.
00:55:29 Mais si on se contentait déjà
00:55:31 d'appliquer la loi telle qu'elle est.
00:55:33 Le problème, c'est que la plupart du temps,
00:55:35 lorsque ces faits sont jugés,
00:55:37 les responsables se voient écope de...
00:55:43 - Rappel à la loi.
00:55:44 - Oui, rappel à la loi.
00:55:45 Donc déjà, avant de réagir
00:55:49 comme souvent ces derniers temps
00:55:51 où dès qu'il y a un fait divers
00:55:52 ou une accumulation de faits divers
00:55:54 qui deviennent des faits de société,
00:55:55 on pond une nouvelle loi.
00:55:56 Mais en fait, notre code pénal
00:55:59 prévoit déjà un certain nombre de dispositions.
00:56:01 Après, c'est particulièrement grave.
00:56:03 Quand je dis ça, c'est pas pour sous-estimer
00:56:06 ce qui se passe, ce qui se produit dans la société
00:56:09 où des maires aujourd'hui sont menacés de mort
00:56:12 comme Franck Louvrier.
00:56:14 C'est grave et la situation est en train
00:56:17 de nous échapper, la vérité.
00:56:19 - Michel Thaubin.
00:56:20 - Deux choses, c'est que, effectivement,
00:56:22 la loi n'est pas assez appliquée.
00:56:24 La loi est déjà en place.
00:56:25 Et notamment dans la loi, dans le code pénal,
00:56:27 il y a des circonstances aggravantes
00:56:29 lorsqu'on s'en prend un représentant
00:56:31 de l'autorité, que ce soit un maire,
00:56:33 un policier, un sapeur-pompier, un enseignant.
00:56:36 Donc, même ce motif de circonstances aggravantes
00:56:39 est rarement pris en compte par les juges.
00:56:41 C'est une réalité.
00:56:42 Il y a des rappels à la loi,
00:56:43 il y a des peines de prison exsourcies.
00:56:46 C'est rarissime quand on s'attaque à des élus.
00:56:49 Et puis, le deuxième point, je voulais dire,
00:56:50 c'est qu'en France, on a des centaines
00:56:53 de milliers de nos concitoyens
00:56:55 qui sont élus municipaux.
00:56:57 Il y a des maires, il y a des adjoints
00:56:59 et il y a des conseillers municipaux.
00:57:01 C'est un des viviers de notre pays.
00:57:03 34 000 à 35 000 communes de France.
00:57:06 Vraiment, c'est un des poumons de notre démocratie.
00:57:08 Mais dans un an, dans deux ans,
00:57:10 lorsqu'il va y avoir les élections municipales
00:57:12 partout en France, combien d'élus municipaux
00:57:14 ne se représenteront pas ?
00:57:16 - Mais déjà, depuis 2020,
00:57:17 2200 élus ont démissionné.
00:57:18 - Exactement.
00:57:19 Et il y a une véritable hémorragie qui se prépare.
00:57:21 Donc, effectivement, il faut que la société
00:57:23 réagisse très vite et qu'il n'y ait pas...
00:57:25 Et qu'effectivement, qu'il y ait une dureté
00:57:27 dans les sanctions prises pour renvoyer à nos élus
00:57:29 un message de soutien de la société
00:57:31 pour les encourager à continuer
00:57:33 à exercer ce très beau magistère
00:57:35 qui est celui d'être maire.
00:57:37 - Alors, justement, priorité au témoignage
00:57:39 dans Mini-News, nous sommes avec Jean-Claude Gérard,
00:57:41 je vous le disais, maire de Ouge,
00:57:43 près de Dijon. Alors, on a un petit problème
00:57:45 d'image, mais on entend bien.
00:57:47 Jean-Claude Gérard, vous êtes bien avec nous ?
00:57:49 - Oui, tout à fait. Bonjour à vous.
00:57:51 - Alors, racontez-nous ce qui vous est arrivé.
00:57:53 Vous, vous avez été victime d'une agression
00:57:55 en 2021. Racontez-nous un petit peu
00:57:57 ce qui vous est arrivé et ensuite, je vous ferai réagir
00:57:59 justement sur cette proposition de loi
00:58:01 pour mieux vous protéger en tant que maire,
00:58:03 en tant qu'élu. - Effectivement,
00:58:05 j'ai été victime d'une agression il y a quasiment
00:58:07 deux ans, jour pour jour, le 23 mai 2021.
00:58:09 Certains de mes
00:58:11 administrés m'avaient fait relever
00:58:13 des comportements extrêmement dangereux
00:58:15 de quad ou de moto de crosse sur le chemin
00:58:17 de Halage, où de nombreuses
00:58:19 familles se présentent, se promènent avec
00:58:21 des enfants. Et lors d'une
00:58:23 promenade avec mon épouse
00:58:25 un jour férié,
00:58:27 il est sorti du
00:58:29 chemin de Halage, un quad, et j'étais
00:58:31 présent, donc j'ai demandé au pilote du quad
00:58:33 de s'arrêter, ce qu'il a fait assez
00:58:35 facilement. Cependant,
00:58:37 il n'y a pas eu d'échange du tout possible,
00:58:39 puisque je lui ai dit tout simplement, mais il ne faut pas
00:58:41 rouler comme ça dans le village, c'est dangereux, il y a
00:58:43 des enfants. La seule réponse que j'ai
00:58:45 eue, c'est "mais quittez-toi pour me parler comme ça".
00:58:47 Et je lui ai dit,
00:58:49 je suis le maire de la commune, responsable
00:58:51 de la tranquillité publique. Et puis la seule
00:58:53 réponse que j'ai eue, c'est
00:58:55 "je descends, je te casse la gueule".
00:58:57 Donc il y a vraiment, malgré que j'ai pu
00:58:59 en toute sérénité lui faire part de ma
00:59:01 fonction d'élu et de mes responsabilités,
00:59:03 ça ne m'a pas du tout
00:59:05 pris en compte cet état
00:59:07 de fait. Et puis,
00:59:09 pour faire plus rapidement, il a passé quelques
00:59:11 appels. Les démoins
00:59:13 des joueurs de boule de la commune sont
00:59:15 venus à mes côtés, il y a eu des
00:59:17 échanges et il y a eu
00:59:19 à ce moment-là, le pilote du quad a passé
00:59:21 deux appels téléphoniques
00:59:23 et je ne comprenais pas, en fait,
00:59:25 je n'ai pas pu comprendre la conversation.
00:59:27 Et j'étais convaincu que, si vous voulez,
00:59:29 la confrontation
00:59:33 était terminée, puisque je l'ai raccompagnée jusqu'au
00:59:35 chemin de Halage en lui disant "écoute, tu rentres
00:59:37 chez toi par où tu es venue tranquillement, puis on n'en parle
00:59:39 plus à ce moment-là". J'ai vu arriver en face sur le chemin
00:59:41 de Halage un scooter, avec un
00:59:43 passager qui me semblait porter une barre de fer
00:59:45 assez brillante, mais pour moi j'étais convaincu
00:59:47 que, comme je le disais tout à l'heure, que l'affaire
00:59:49 était terminée, donc je suis redescendu tranquillement en direction
00:59:51 des joueurs de boule. À ce moment-là, face à moi
00:59:53 y arrivait deux véhicules dont sont
00:59:55 descendus des jeunes, c'était environ
00:59:57 six ou sept, et qui
00:59:59 vociféraient, et je leur ai dit "mais calmez-vous,
01:00:01 qu'est-ce qui se passe". À ce moment-là, un des jeunes
01:00:03 m'a dit "faites le
01:00:05 taire celui-ci".
01:00:07 À ce moment-là, j'ai pris un coup
01:00:09 de pied au niveau du thorax, et un des jeunes
01:00:11 qui était redescendu par l'arrière m'a donné
01:00:13 un coup de barre de fer derrière la tête, au niveau de la nuque.
01:00:15 Ça aurait pu être un coup
01:00:17 qui me laisse pluraplégique, ou
01:00:19 qui m'aurait pu d'ailleurs être fatale, et à ce
01:00:21 moment-là, j'ai perdu connaissance.
01:00:23 - Et que s'est-il passé pour vos agresseurs ?
01:00:25 - Alors, donc,
01:00:27 il y a aussi un des témoins qui a été
01:00:29 sérieusement blessé, puisqu'il a
01:00:31 eu l'avant-bras facturé par une
01:00:33 matraque et le nez cassé. Le procès
01:00:35 était programmé début mars 2023,
01:00:37 cependant, il y a eu une demande
01:00:39 de report qui a été faite, puisque deux des avocats
01:00:41 étaient retenus en cours d'assises.
01:00:43 Puisque donc, il y a sept personnes
01:00:45 qui sont mises en cause et sept prévenues.
01:00:47 Seuls deux,
01:00:49 d'ailleurs, des auteurs présumés
01:00:51 étaient présents, et le
01:00:53 procès est donc reporté en 5 décembre
01:00:55 2023.
01:00:57 - Petite question, Michel Taubin.
01:00:59 - Bah, justement, les délais sont trop
01:01:01 longs. Je veux dire,
01:01:03 une des conséquences de ces
01:01:05 constances aggravantes, par le fait de s'en
01:01:07 prendre un élu, un représentant de l'autorité,
01:01:09 ça devrait être une obligation
01:01:11 de comparution immédiate. Ce qui n'est pas le cas,
01:01:13 parce que pour qu'il y ait comparution immédiate,
01:01:15 il n'y a pas d'avocat ici, mais je crois
01:01:17 qu'il faut un accord du prévenu. Là,
01:01:19 il ne devrait pas y avoir de possibilité. Il devrait
01:01:21 y avoir un jugement extrêmement rapide
01:01:23 et des sanctions très très fermes.
01:01:25 - Jean-Claude Girard, très rapidement,
01:01:27 votre réaction sur cette proposition de loi
01:01:29 pour mieux protéger, pour mieux vous protéger,
01:01:31 ça vous inspire quoi, en tant qu'élu
01:01:33 et victime de réaction ?
01:01:35 - Moi, si vous voulez, je tenais à
01:01:37 avancer sur le fait aussi qu'il y a
01:01:39 une enquête de gendarmerie très poussée,
01:01:41 que j'avais eu un soutien très rapide du préfet
01:01:43 et de nombreux administrés.
01:01:45 En fait, pour la réforme,
01:01:47 le texte qui est en cours, c'est une avancée
01:01:49 pour moi qui est totalement nécessaire,
01:01:51 mais qui, à mon sens, doit être complétée.
01:01:53 Elle est nécessaire, parce qu'en cas
01:01:55 d'agression physique, les sanctions doivent être
01:01:57 effectivement alourdies, c'est incontournable.
01:01:59 En cas d'injure, je pense que la peine
01:02:01 d'intérêt général, de travail
01:02:03 d'intérêt général est également une bonne mesure
01:02:05 et j'y suis très favorable. Par contre,
01:02:07 je me pose vraiment une question, je me demande
01:02:09 si les auteurs de tel fait sont conscients
01:02:11 des peines qu'ils encourt. Et au-delà,
01:02:13 je me demande même s'ils y sont sensibles.
01:02:15 Cependant, ces mesures s'appliqueront
01:02:17 après que les élus aient subi
01:02:19 une violence physique ou un outrage.
01:02:21 Alors, pour moi, c'est des mesures qui arrivent
01:02:23 en aval, et nous avons
01:02:25 besoin de mesures
01:02:27 en amont.
01:02:29 Il faut travailler en amont.
01:02:31 - Merci, merci beaucoup Jean-Claude Girard. Je rappelle que vous êtes
01:02:33 le maire de Ouge, commune
01:02:35 située près de Dijon. Petite réaction peut-être
01:02:37 Mathieu Lefebvre avant de
01:02:39 d'aborder le dernier sujet de notre émission.
01:02:41 - Un message de soutien clair et inconditionnel
01:02:43 à tous les élus de notre pays qui font un métier
01:02:45 formidable, parfois extrêmement
01:02:47 difficile pour certains dans des petites communes.
01:02:49 Ils ont une vie par ailleurs
01:02:51 et la moindre des choses que l'on doit leur garantir
01:02:53 c'est évidemment leur sécurité. Et moi, je crois
01:02:55 que renforcer les sanctions, c'est aussi un message
01:02:57 de dissuasion très fort à l'endroit de ceux
01:02:59 qui souhaiteraient s'en prendre à eux.
01:03:01 Mais on voit bien qu'au travers des élus, il y a dans le fond
01:03:03 une forme de crise de l'autorité dans ce pays.
01:03:05 C'est l'autorité qui est remise en cause
01:03:07 alors même que les maires
01:03:09 sont élus et qu'ils sont incontestables
01:03:11 de ce fait. - Allez, dernier sujet
01:03:13 si vous le voulez bien parce que
01:03:15 l'heure tourne très rapidement, il nous reste
01:03:17 5 minutes. Emmanuel Macron est à Garon
01:03:19 aujourd'hui dans le Gard et pour
01:03:21 parler de la lutte contre
01:03:23 les incendies, il doit
01:03:25 rencontrer les acteurs chargés de faire face
01:03:27 au feu de forêt et annoncer plusieurs mesures
01:03:29 et éviter de revivre le cauchemar
01:03:31 de l'été dernier dont on a beaucoup
01:03:33 parlé sur notre antenne.
01:03:35 Alors, à quoi faut-il s'attendre ? On voit ça avec
01:03:37 Miquel Dos Santos et on sera en duplex
01:03:39 avec Florian Tardif et Charles
01:03:41 Bajet. Mais on a plutôt Florian Tardif
01:03:43 tout de suite en direct de Garon.
01:03:45 Florian, à quoi faut-il s'attendre ?
01:03:47 - Écoutez, le président
01:03:51 de la République pour l'instant est en train d'échanger
01:03:53 justement, vous en parlez à l'instant
01:03:55 avec ses unités qui sont déployées
01:03:57 un petit peu partout sur le Téléritoire
01:03:59 pour pouvoir lutter contre ces incendies
01:04:01 d'ampleur, puisqu'on va rappeler
01:04:03 tout de même le bilan dramatique
01:04:05 de l'année dernière. 72 000 hectares
01:04:07 de forêt qui sont partis en fumée, 60 000 personnes
01:04:09 qui ont été évacuées. Imaginez-vous bien
01:04:11 3 millions de tonnes de CO2
01:04:13 c'est un désastre également écologique, qui ont été
01:04:15 relâchés comme cela dans l'atmosphère.
01:04:17 Donc, pourquoi le président
01:04:19 de la République vient ici ? Tout simplement
01:04:21 pour constater ce qui a été mis en place
01:04:23 depuis l'année dernière pour éviter
01:04:25 de revivre un scénario similaire
01:04:27 cette année. Premièrement, il y a eu
01:04:29 un renforcement du nombre
01:04:31 d'engins disponibles, engins aériens
01:04:33 sur l'ensemble du territoire national, renforcement
01:04:35 également des unités mobiles
01:04:37 je parle bien évidemment de pompiers
01:04:39 il y a eu la création ici sur cette
01:04:41 base aérienne, donc, de Nîmes
01:04:43 d'un centre de coordination pour pouvoir
01:04:45 piloter l'ensemble des
01:04:47 actions et notamment pré-positionner
01:04:49 en amont
01:04:51 des unités aériennes
01:04:53 pour pouvoir agir le plus rapidement possible
01:04:55 en cas de déclaration
01:04:57 d'incendie. On a vu
01:04:59 notamment les conséquences que ça avait
01:05:01 pu avoir l'année dernière en Géronde
01:05:03 il n'y avait pas d'engin pré-positionné
01:05:05 dans cette partie-là du
01:05:07 territoire, donc c'est pour cela qu'il y a eu
01:05:09 des ajustements qui ont été
01:05:11 opérés cette année. Et puis,
01:05:13 dernière chose qui a été
01:05:15 mise en oeuvre et qui est d'ores et déjà disponible
01:05:17 on en parle depuis hier, c'est cette
01:05:19 météo des feux de forêt qui permettra
01:05:21 à l'ensemble de la population d'être alerté
01:05:23 en amont des risques potentiels
01:05:25 d'incendie en fonction, bien
01:05:27 évidemment, des circonstances
01:05:29 météorologiques
01:05:31 en fonction de ces circonstances-là
01:05:33 donc vous voyez, on tente de s'adapter
01:05:35 par rapport à l'année dernière
01:05:37 et notamment à cette météorologie
01:05:39 de plus en plus compliquée
01:05:41 pour ces sapeurs-pompiers
01:05:43 qui luttent bien évidemment chaque année contre ces
01:05:45 incendies. - Merci beaucoup, Florent Tardif
01:05:47 je rappelle que vous êtes accompagné par Charles
01:05:49 Bajet et vous intervenez depuis
01:05:51 Garon. Mathieu, le FEV
01:05:53 c'est un sujet ô combien sensible
01:05:55 on a vu le SES
01:05:57 des sapeurs-pompiers l'été dernier
01:05:59 tout le monde s'en souvient
01:06:01 avec le manque de moyens, certaines incohérences
01:06:03 etc. Le déplacement
01:06:05 d'Emmanuel Macron est très important
01:06:07 aujourd'hui. - Le président de la
01:06:09 République est venu aujourd'hui dresser un bilan
01:06:11 de ce qu'il a proposé lui-même pour faire
01:06:13 face à l'intensité de la saison qu'on a connue
01:06:15 l'an dernier et de ce point de vue il a obtenu
01:06:17 des résultats. Il y a des appareils en plus
01:06:19 des hommes en plus, des capacités d'intervention
01:06:21 beaucoup plus rapides. Donc ça il faut
01:06:23 évidemment le saluer et je crois là encore
01:06:25 que c'est un sujet qui ne doit pas être livré à polémique
01:06:27 et je pense qu'il faut aussi saluer de
01:06:29 façon inconditionnelle tous les professionnels
01:06:31 du feu. Il y a des pilotes de
01:06:33 Canadair qui sont décédés
01:06:35 dans les feux de forêt l'an passé
01:06:37 on doit toutes et tous leur rendre hommage
01:06:39 et un mot pour dire également que la sécurité civile
01:06:41 c'est pas qu'un sujet français, c'est aussi un sujet
01:06:43 européen et l'Europe du concret c'est aussi
01:06:45 l'Europe qui finance les Canadair
01:06:47 c'est aussi l'Europe qui a un mécanisme de
01:06:49 protection civile de façon
01:06:51 conjointe qui permet
01:06:53 d'envoyer des forces de réaction rapide dans les différents
01:06:55 pays européens. C'est aussi une façon de montrer que
01:06:57 l'Europe obtient des résultats.
01:06:59 - Michel Thaubat, sujet sensible
01:07:01 l'été dernier. Oh combien sensible
01:07:03 on pointait du doigt les
01:07:05 carences alors que... - Et je crains
01:07:07 qu'avec la combinaison de la sécheresse
01:07:09 et des températures qui sont déjà très très
01:07:11 élevées alors qu'on est à peine, on n'est pas encore en été
01:07:13 on est début juin
01:07:15 il faut craindre que cela se reproduise. La forêt
01:07:17 c'est un tiers, presque
01:07:19 un tiers du territoire national
01:07:21 et l'an dernier plusieurs
01:07:23 acteurs de la lutte
01:07:25 contre les incendies de forêt avaient
01:07:27 formulé le vœu de
01:07:29 création d'un grand ministère de la sécurité
01:07:31 civile qui se serait notamment concentré
01:07:33 sur la protection des forêts. Ca n'a
01:07:35 pas été fait mais c'est vrai qu'il y a une
01:07:37 mobilisation, il faut saluer
01:07:39 les prises de position du
01:07:41 cabinet d'état mais je pense que par rapport
01:07:43 à toutes les évolutions climatiques,
01:07:45 ça va devenir de plus en plus une
01:07:47 grande priorité nationale qui doit
01:07:49 mobiliser tous les ministères,
01:07:51 toutes les collectivités locales et tous les acteurs de la société
01:07:53 civile. Les français on n'est pas très bons en matière
01:07:55 de prévention souvent
01:07:57 et là aussi il y a énormément
01:07:59 de travail à faire même à la sensibilisation
01:08:01 de nos concitoyens. - Raphaël Saville
01:08:03 un dernier mot sur le sujet
01:08:05 ou Naïma M. Fadel. - Je ne sais pas
01:08:07 si on n'est pas très fort dans la prévention
01:08:09 probablement. Ce qui est
01:08:11 certain c'est que en tout cas
01:08:13 les pompiers français
01:08:15 sont reconnus
01:08:17 unanimement pour
01:08:19 leur savoir-faire, leur professionnalisme
01:08:21 et sont souvent envoyés aussi
01:08:23 et ça a été rappelé à l'étranger.
01:08:25 Donc non, moi
01:08:27 je suis toujours assez admiratif
01:08:29 d'Emmanuel Macron
01:08:31 c'est-à-dire que là en l'occurrence
01:08:33 il arrive
01:08:35 à imposer chaque jour
01:08:37 son actualité
01:08:39 après avoir été
01:08:41 silencieux. - Il occupe le terrain.
01:08:43 - Oui mais ça marche de sa manière
01:08:45 c'est-à-dire qu'en fait il part de très
01:08:47 très bas mais cette petite
01:08:49 musique ou... Moi le seul truc
01:08:51 que je lui reproche c'est après avoir été silencieux pendant des mois
01:08:53 sur la réforme des retraites, il impose chaque
01:08:55 jour son sujet qui sont des sujets
01:08:57 d'importance mais qui aux yeux des français
01:08:59 sont moins prioritaires
01:09:01 que celui des retraites. - Merci
01:09:03 mon cher Raphaël. Fin de ce
01:09:05 Mini-News, merci de nous avoir suivis
01:09:07 merci de votre grande fidélité
01:09:09 merci à vous, merci Naïmem Fadel
01:09:11 Raphaël St-Ville, Michel Thaube et
01:09:13 Mathieu Lefebvre, c'est un plaisir. Merci à
01:09:15 Abiba, M. Guizou, à
01:09:17 David Bounet, à Camille Joli qui m'ont aidé à
01:09:19 préparer cette heure 30 de
01:09:21 Mini-News. Merci à Jacques Chansage
01:09:23 à Nicolas Nipsim, à la programmation, merci
01:09:25 aux équipes en régie évidemment. Qui est-ce qui
01:09:27 est à la réalisation aujourd'hui ma chère Abiba ?
01:09:29 Oui ?
01:09:31 Réponse par réponse ? Bon bon ok.
01:09:33 En tous les cas vous pouvez revivre cette émission
01:09:35 en direct sur notre site cnews.fr
01:09:37 et puis tout de suite rendez-vous
01:09:39 avec l'heure des comptes
01:09:41 et moi j'aurai le plaisir de vous retrouver demain
01:09:43 à 12h pour Mini-News mais Mini-News
01:09:45 week-end cette fois. Belle journée sur CNews.
01:09:47 C'est géniaux ça.