Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
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00:00 Merci de nous rejoindre sur Europe 1 et les 13h48, la suite d'Europe 1/13h avec nos deux
00:05 chroniqueurs du jour, Céline Giraud, Paul Melun, écrivain essayiste et puis le chroniqueur
00:10 politique Jean-Claude Dassier.
00:11 Et on parle justement de ce maire écologiste de Bordeaux qui change son fusil d'épaule.
00:16 "Je ne suis pas un maire shérif, je suis pragmatique" a-t-il dit.
00:19 Évidemment il parle des caméras de vidéosurveillance.
00:22 Il dit "j'étais contre parce qu'à l'époque elles étaient présentées comme destinées
00:25 à pallier le retrait des policiers de terrain.
00:27 Je me suis toujours insurgée contre ça en me disant qu'on a besoin de policiers dans
00:31 les rues, les caméras ne remplaceront jamais la présence physique.
00:34 Renforcement également des policiers dans les rues, mais pas d'armement pour les policiers
00:38 Jean-Claude Dassier.
00:39 Pour le moment.
00:40 Il envisage d'ailleurs de faire un référendum.
00:42 Monsieur, il aurait eu le droit de, et je salue même son changement de politique, son
00:47 changement d'avis.
00:48 Bon, son excuse elle vaut ce qu'elle vaut, à mon avis pas grand chose.
00:51 Mais prenons pour l'essentiel son virage bienvenu, à savoir que les caméras ont largement
00:59 prouvé depuis fort longtemps leur efficacité dans les enquêtes.
01:03 Bon, elles ont longtemps disparu ou n'ont pas été présentes dans les villes dirigées
01:09 par des socialistes.
01:10 - Mais la sécurité a augmenté à Bordeaux aussi, c'est ce qui a justifié depuis plusieurs
01:14 mois, plusieurs années.
01:15 - Mais écoutez, moi je ne vais pas jeter la pierre à monsieur Jomic, il se trompait
01:19 depuis 20 ans, il a changé d'avis, tant mieux.
01:22 J'espère que son exemple, je vais vous dire ce que je pense, c'est que j'espère que son
01:26 exemple va être suivi.
01:27 - Par d'autres mérocologistes ? - Non, il y en a beaucoup d'autres.
01:29 - Grenoble ? - Ah oui, Grenoble, tu as raison.
01:31 - Je suis pas sûr que monsieur Piolle soit très en train de faire de la vidéosurveillance.
01:33 - Je suis pas sûr qu'il change d'avis.
01:34 - Non, alors bon, Bordeaux, moi c'est la situation à Bordeaux, je la connais bien parce que
01:37 j'y ai vécu jusqu'à mes 22 ans, 23 ans.
01:40 Et je peux constater, comment dirais-je, tous les problèmes d'insécurité qui règnent
01:45 à Bordeaux.
01:46 J'y vais de temps en temps, bien sûr, le week-end, voir ma famille.
01:48 Bordeaux était une ville où il faisait très bon vivre.
01:51 Une ville dans laquelle il y avait peu de quartiers dans lesquels il pouvait y avoir
01:57 des problèmes et où quand vous alliez dans le centre-ville de Bordeaux, flâner, vous
02:01 promenez, il y avait une tradition, c'était le dimanche sans voiture, le premier dimanche
02:04 du mois, vous alliez, il y avait les enfants avec les vélos, etc.
02:06 Vous pouviez aller dans à peu près tous les quartiers, très franchement, vous voyiez
02:09 pas d'incivilité ou de graves atteintes aux personnes ou de délinquances.
02:12 Aujourd'hui, il est vrai qu'il n'y a plus de quartiers à Bordeaux où je ne vois pas,
02:17 y compris le jour, ce qui est quand même rare, c'est pas que la nuit, des problèmes
02:20 où on voit effectivement des actes de délinquance ou d'incivilité.
02:23 Donc si vous voulez, cette ville est en proie à l'insécurité croissante de façon tout
02:28 à fait exponentielle et Pierre Urmic est obligé, et si vous voulez, le réel lui a
02:33 tellement donné tort, lui qui refusait même de parler de cela, il est quand même conseiller
02:37 municipal depuis des années et des années, M.
02:38 Urmic, je veux pas dire de bêtises, je crois que c'est depuis 1995.
02:40 Donc il était l'opposant numéro un d'Alain Juppé à l'époque et lorsqu'Alain Juppé
02:45 parlait de la sécurité, Pierre Urmic faisait partie de ceux qui disaient "surtout pas,
02:48 etc., tout va bien Mme Lamarckise et regardons-t'ailleurs".
02:51 Aujourd'hui, la situation à Bordeaux est délétère, délétère, les habitants n'en
02:55 peuvent plus, y compris probablement des habitants qui ont voté pour Pierre Urmic parce qu'ils
02:59 ont le souci de l'écologie, ce qui est un souci tout à fait légitime, mais on peut
03:03 se soucier de l'écologie tout en se souciant de la sécurité de la tranquillité publique
03:07 à tout le moins.
03:08 Et donc Pierre Urmic, je pense que face au déferlement de violences aux abords et dans
03:13 sa ville, il finit par être obligé, face au réel qui lui donne tort, de prendre quelques
03:17 mesures.
03:18 Alors maintenant, la vidéoprotection, si vous voulez, c'est une petite partie, Jean-Claude
03:22 le disait justement, pour la résolution des enquêtes c'est utile, mais il faut aller
03:26 beaucoup plus loin, il faut réfléchir le sujet de l'insécurité de façon beaucoup
03:29 plus globale.
03:30 Et là, je suis pas sûr que, connaissant un peu le logiciel idéologique de M. Urmic,
03:33 je suis pas sûr que ce soit l'homme qui soit en mesure de faire grand-chose sur les
03:38 questions d'insécurité à Bordeaux et malheureusement, je pense que les Bordelais ont encore de dures
03:42 années devant eux de montée de l'insécurité et de l'ensauvagement dans leur ville.