L'ÉCO & YOU - Réduction du déficit, l'Etat est-il crédible ?

  • il y a 5 mois
Le gouvernement a présenté hier son nouveau programme de stabilité financière. L'objectif de repasser sous les 3% de déficit est réaffirmer malgré des dérapages financiers en cascades. Les économies promises peuvent elles suffirent ?
Regardez L'éco & You du 11 avril 2024 avec Pierre Herbulot.

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00:02 Depuis 60 ans.
00:04 La chronique écho avec vous Pierre Herbulot. Le gouvernement a donc présenté hier son nouveau programme de stabilité financière.
00:11 L'objectif de repasser sous les 3% de déficit d'ici la fin du quinquennat a été réaffirmé.
00:16 Alors question, est-ce que c'est bien réaliste ?
00:18 Il est en tout cas de plus en plus difficile à atteindre. Ce qui est certain c'est que avec les derniers dérapages
00:23 l'an dernier, un trou de près de 20 milliards de plus dans les caisses de l'état, on a grillé une cartouche
00:29 probablement la dernière. Ça le gouvernement en a conscience. Il a abaissé ses prévisions pour cette année.
00:35 Le déficit devrait finalement atteindre à 5,1% du PIB contre les 4,4 attendus. Et pourtant la finalité ne change pas.
00:43 Repasser sous la barre des 3% de déficit d'ici la fin du quinquennat, donc 2027, notre encre d'Ibercie.
00:50 Comment on fait pour arriver au même résultat en partant de plus loin ? Je comprends pas. On fait plus d'économie que prévu.
00:56 Vous vous souvenez des 10 milliards annoncés en février ? Revoilà 10 milliards supplémentaires à faire maintenant en 2024.
01:03 Où est-ce que le gouvernement va aller les chercher ?
01:05 Alors il y a trois blocs d'économie. D'abord 5 milliards dans le fonctionnement de l'état.
01:09 Un peu dans la même veine que ce qu'on a déjà fait. Ce sont des crédits non attribués dans les ministères.
01:14 Donc des projets et des réformes repoussés ou décalés. Autre exemple, je vous en parlais lundi, la vente de certains biens immobiliers
01:22 appartenant à la nation ou encore les 100 euros de reste à charge pour le CPF, le compte formation.
01:27 D'accord, ok, donc ça, ça fait 5 milliards et le reste alors ?
01:30 Le reste c'est 2,5 milliards pour les collectivités, les communes, les départements, les régions.
01:34 Puis encore 2,5 milliards cette fois en recette avec ce projet de taxe élérante.
01:39 A ce stade on parle de rachat d'actions pour les entreprises et des super profits des énergéticiens.
01:44 Est-ce que ça peut suffire pour faire baisser notre déficit tout ça ?
01:47 D'abord c'est qu'une première étape. A Bercy, je vous le disais tout à l'heure, on se risque à cette métaphore,
01:52 les économies c'est comme le sport, il faut en avoir fait un peu tous les jours pour obtenir des résultats.
01:58 Donc là c'est pour 2024 mais il y a trois ans à tenir derrière.
02:01 Vous savez comment ça marche les bonnes résolutions du 1er janvier, on est toujours très motivé mais fin février
02:06 il y a plus de monde au fast-food que dans les salles de sport.
02:09 On en reparle donc quand le prix des carburants atteindra les 2 euros, c'est là qu'on verra si le gouvernement a des tripes.
02:14 L'indemnité carburant promise dans ce cas-là coûte 450 millions d'euros à l'État.
02:20 Donc on verra si le gouvernement tient sa promesse ou pas.
02:23 Je vous sens pessimiste quand même.
02:25 De toute façon ça dépend pas que des économies qu'on peut réaliser.
02:27 Il y a un contexte, le chômage repart à la hausse, on devrait finir l'année à 8% d'après les observateurs économiques.
02:33 Les défaillances d'entreprises battent des records, c'est du rattrapage Covid mais quand même.
02:37 Et puis avec nos derniers dérapages financiers, il y a cette menace réelle d'une dégradation de la note de la France
02:43 par les agences de notation dans les prochaines semaines.
02:46 Dans ce cas-là, on emprunterait plus cher sur les marchés financiers.
02:49 Et puis il y a toujours le spectre d'une nouvelle crise géopolitique.
02:52 Bon ben je sais pas, il y a quand même quelques raisons d'espérer quand même.
02:54 L'enjeu c'est le redémarrage de la croissance.
02:56 Le gouvernement prévoit 1% cette année, puis progressivement une remontée vers 1,8% en 2027.
03:03 Ça n'est pas excessivement optimiste, c'est déjà ça.
03:06 De toute façon pour l'instant on a besoin que la consommation reparte.
03:09 Et là oui, c'est plausible. L'inflation reflue, 2,4% en mars, c'est deux fois moins que l'an dernier.
03:15 Les taux d'intérêt baissent, donc on peut emprunter.
03:18 Et enfin le taux d'épargne est historiquement haut.
03:21 On est à 18% contre 14% normalement, ça veut dire que les Français ont un tout petit matelas à dépenser.
03:26 Réduire le déficit est l'encre du gouvernement, je vous le disais.
03:30 Le cap du capitaine on l'a, on sait que le bateau lui est en mauvais état.
03:34 Mais on ne sait pas si c'est une tempête ou un joli ciel bleu qui nous attend.
03:38 Que d'images !
03:39 Votre plus, on va cumuler désormais des congés pour les arrêts maladie, même non professionnels.
03:44 Mesure de conformité avec le droit européen adopté hier au Parlement.
03:48 On aura 24 jours ouvrés par an, soit 4 semaines.
03:51 Les syndicats ont réclamé 5 comme c'est le cas aujourd'hui pour les accidents de travail.
03:54 Votre note, 20 sur 20 au steak.
03:56 Végétal le steak.
03:57 Le Conseil d'Etat suspend l'arrêté qui interdit les appellations "steak, jambon ou saucisse" pour ces produits-là.
04:03 C'est la Cour de justice de l'Union Européenne qui va devoir trancher.
04:05 Trancher le jambon, forcément.
04:07 Forcément !
04:07 -C'est ça.
04:08 [SILENCE]

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