Qui a peur de Raphaël Glucksmann ?

  • il y a 5 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il revient sur la montée dans les sondages de Raphaël Glucksmann pour les élections européennes.
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Transcript
00:00 7h-9h, Europe 1 Matin.
00:02 L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Brejet.
00:06 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:08 Alors si l'on en croit les sondages Alexis, Raphaël Glucksmann qui conduit la liste européenne soutenue par le parti socialiste
00:13 n'est plus très loin de Valérie Heillet, la candidate macroniste.
00:17 Est-ce que les courbes vont finir par se croiser Alexis ?
00:20 C'est le scénario qui fait souffler un vent de panique sur la Macronie depuis quelques jours
00:26 et qu'au regard des chiffres on ne peut plus exclure.
00:28 Alors certes selon les instituts Raphaël Glucksmann est encore 4 à 6 points derrière Valérie Heillet,
00:34 ce qui laisse un peu de marge.
00:36 Mais en politique ce qui compte c'est la dynamique.
00:38 Glucksmann arrive à 12 en partant de 6.
00:42 Heillet est entre 16 et 18 alors qu'elle vient de 21-22.
00:45 Pas besoin d'avoir fait Matsub pour prolonger les traits.
00:48 Évidemment ce croisement des courbes serait une catastrophe pour la majorité
00:52 parce que arriver loin derrière l'ORN ça ne leur fait pas plaisir
00:56 mais avec le temps les macronistes avaient fini par se faire à l'idée.
01:00 Ils se disaient c'est une vague, un phénomène européen, quasiment une fatalité.
01:04 Mais finir derrière place publique, le micro-parti de Raphaël Glucksmann
01:10 dont personne n'a jamais entendu parler, s'incliner devant le PS,
01:14 ce parti zombie conjuré mort et enterré,
01:17 c'est une terrible humiliation, un constat d'échec absolu.
01:20 Sur cent électeurs prêts à voter Raphaël Glucksmann
01:24 nous indique une passionnante étude réalisée pour la Fondation Jean-Laurence,
01:27 30 viennent de chez Macron.
01:29 Des électeurs de gauche, une gauche modérée, sociale-démocrate,
01:33 qui ne se reconnaissent ni dans la loi immigration,
01:35 ni dans la future réforme de l'assurance chômage,
01:37 ni dans la fin de l'emploi à vie des fonctionnaires,
01:39 bref, qui n'acceptent pas ce qu'ils considèrent,
01:42 même si ce n'est pas l'avis des électeurs de droite,
01:44 comme un tournant à droite d'Emmanuel Macron.
01:46 Alors ces électeurs au début vellent réeillés à essayer de les retenir
01:49 en leur expliquant que Raphaël Glucksmann était au fond un macroniste,
01:53 sous-entendu, puisqu'il est comme nous, pas la peine de voter pour lui.
01:57 Fatale erreur, elle n'a réussi qu'à décomplexer le vote en faveur de son rival.
02:01 Depuis, les macronistes ont totalement inversé la vapeur.
02:04 Sous ces dehors d'aimables progressistes,
02:07 Glucksmann cacherait une âme de dangereux gauchistes.
02:09 C'est l'arbre qui cache la nupèce, nous dit-on.
02:12 Bon, à vrai dire, il ne semble pas que cette mélanchonisation tardive fonctionne tellement mieux.
02:17 - Et du côté de Jean-Luc Mélenchon, justement Alexis,
02:20 comment vit-on l'ascension de Raphaël Glucksmann dans les sondages ?
02:23 - Ben mal ! Mal parce que pour le leader des Insoumis, c'est une mauvaise nouvelle aussi.
02:27 Au fond, Jean-Luc Mélenchon se fiche bien que sa candidate Manon Aubry ne décolle pas de ses 7%.
02:32 Et il a toujours pensé que dans son parti et dans son camp, il n'y avait que lui.
02:36 Mais c'est bien le problème.
02:37 Toujours d'après la même étude de la Fondation Jean Jaurès,
02:40 sur 100 électeurs décidés à voter Glucksmann, 38 viennent de chez Mélenchon.
02:44 38 ! Des électeurs de gauche, alors vraiment de gauche ceux-là,
02:48 mais qui ne se reconnaissent plus dans les excès, les brailleries, les invectives,
02:53 l'antisémitisme à peine déguisé des Insoumis et de leur chef suprême.
02:56 Pour la suite, c'est ce rejet personnel qui suscite désormais dans une partie de sa gauche
03:02 qui est préoccupant pour Jean-Luc Mélenchon.
03:05 - Selon vous Alexis, cette double sanction contre les macronistes d'un côté et les mélanchonistes de l'autre,
03:10 est-ce que ça peut, comme on le dit, ouvrir un espace à la social-démocratie
03:14 lors de la prochaine présidentielle en 2027 ?
03:16 - Alors ça c'est la thèse de François Hollande, qui avec un aplomb confondant,
03:20 dont on ne sait trop s'il relève de l'aveuglement ou d'un goût prononcé pour le canular,
03:25 prétend qu'il pourrait revenir en 2027 porté par un puissant mouvement de nostalgie.
03:29 Bon, à mon avis, il se trompe doublement.
03:31 D'une part, parce que s'il a accompli l'exploit d'arriver devant Vélérélier,
03:35 on voit mal pourquoi Raphaël Glucksmann choisirait ensuite de s'effacer gentiment
03:39 devant l'ancien président socialiste.
03:41 D'autre part, parce que rien n'est plus fugace, et ça, ça vaut pour tout le monde,
03:45 qu'un succès européen.
03:47 L'écologiste Yannick Jadot le sait bien, qui fit 13,5% aux européennes de 2019
03:51 et 4,5% seulement à la présidentielle qui suivait en 2022.
03:56 Une hirondelle à Bruxelles n'a jamais fait le printemps à Paris.
04:00 - L'édito politique sur Europe, un merci Alexis Brezha.

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