L'INTÉGRALE - Les Auditeurs ont la parole du 16 avril 2024

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Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet du 16 avril 2024

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00:00:00 *Générique*
00:00:08 - Tiens, on va dire bonjour à un auditeur qui a fait le 3210. Cédric, bonjour Cédric !
00:00:13 - Bonjour, bonjour à tous !
00:00:14 - Carlos Tavares, le PDG de Stellantis. Ça en fait des marques, Stellantis, c'est Alfa Romeo, Fiat, Chrysler, Citroën, Jeep, Dodge,
00:00:22 qu'est-ce que j'ai pas cité ? Peugeot bien sûr, Maserati, Opel, Lancia. Bon, 36 millions d'euros de rémunération, son salaire va doubler. Réaction Cédric ?
00:00:31 - Alors je suis pas choqué par la rémunération en tant que telle, en revanche, il serait bon que les employés en profitent aussi un petit peu.
00:00:39 - Oui, le groupe c'est près de 240 000 employés dans le monde d'ailleurs. On en parle avec vous, restez Cédric !
00:00:45 On ouvre le débat dans un instant, tout de suite c'est le rappel des titres avec Agnès Bonfillon.
00:00:49 - L'histoire olympique en marche, la flamme en route, celle-ci a été allumée ce matin à Olympie, en Grèce, dans le Péloponnèse,
00:00:58 très exactement, déjà portée par plusieurs relais dont l'Ormanodou. Et bien cette flamme arrivera le 8 mai à Marseille, à bord du Bélème.
00:01:07 Une riposte israélienne aura bien lieu après les attaques iraniennes de ce week-end. Quand ? Comment ? C'est désormais la question.
00:01:14 Benyamin Netanyahou réunit en ce moment même pour la troisième fois son cabinet de guerre.
00:01:20 Le président iranien prévient "la moindre action d'Israël contre les intérêts de l'Iran provoquera une réponse sévère, étendue et douloureuse".
00:01:30 Le match est à suivre en direct et en intégralité ce soir sur RTL, dès 20h45. Un match événement pour le PSG qui joue son VaTou à Barcelone.
00:01:39 Les parisiens doivent absolument gagner avec deux buts d'écart ce soir, sinon adieu la demi-finale de la Ligue des champions.
00:01:46 Côté météo, Claire, ça se rafraîchit. Le week-end dernier c'est très très loin tout ça.
00:01:53 C'est sûr que ça paraît très loin. Et c'est vrai que c'est l'anticyclone qui est en marge de l'Atlantique, qui pilote du flux de nord.
00:02:01 Et donc qui dit flux nord dit air beaucoup plus frais. Donc ça se traduit cet après-midi par 11 degrés à Paris, 11 degrés à Lille, 12 degrés à Brest, 13 degrés à Dijon.
00:02:09 Ça peut grimper jusqu'à 16 degrés du côté de Hoche, voire 20, 22 degrés en Méditerranée.
00:02:15 Côté ciel, bien là cette région elle sera particulièrement dégagée avec du soleil.
00:02:19 Mais au prix du vent, ça va souffler fort également cet après-midi jusqu'à 120 km/h pour les capes les plus exposées.
00:02:25 Partout ailleurs il va falloir composer entre nuages, parfois porteurs d'averses.
00:02:29 Localement porteurs de grésil aussi, que ce soit des Hauts-de-France vers l'Alsace, accompagnés d'un coup de tonnerre.
00:02:35 Donc là pour ces régions-là ça sera un petit peu la totale.
00:02:37 Et également des averses en direction du sud-ouest mais ça paraîtra quand même beaucoup plus calme que dans le nord-est.
00:02:42 Partout ailleurs ça sera légèrement plus sec mais là aussi on n'est pas à l'abri de quelques averses.
00:02:46 Merci Claire.
00:02:47 Merci Claire Delorme et à demain Agnès Bonfillon, demain RTL midi. Vous connaissez l'adresse.
00:02:52 Bonjour, bonjour Lisa Marie-Margiel.
00:02:54 Bonjour Eric, bonjour à tous.
00:02:55 Avons-nous reçu des messages ?
00:02:57 Eh oui, on va parler du salaire du PDG de Stellantis qui pourrait doubler et atteindre 36 millions d'euros.
00:03:04 Un salaire qui choque Thierry qui a composé le 3210.
00:03:08 On nous parle de 36 millions, c'est une honte, c'est honteux.
00:03:11 Je fais des locations de voitures pour des gens qui sont en toute la France et qui pleurent du sang à cause des voitures de chez Stellantis.
00:03:17 Voilà, j'ai pas autre chose à rajouter, c'est honteux.
00:03:20 En revanche, pour Philippe, c'est tout à fait justifié et il explique pourquoi sur le répondeur des auditeurs.
00:03:26 Concernant le salaire de Monsieur Tavares, ça ne me choque absolument pas car ce sont les personnes qui achètent les véhicules Peugeot qui fabriquent son salaire.
00:03:34 Donc ce qui est tout à fait normal et en plus c'est lui qui tire le char Stellantis pour garder les emplois.
00:03:42 Les Français feraient mieux de se battre contre les taxes que plutôt de regarder dans l'assiette du voisin. Merci.
00:03:51 Et comme Philippe et Thierry, on attend vos réactions. 36 millions d'euros de salaire, est-ce que c'est choquant, justifié, indécent pour participer ?
00:03:59 Le numéro c'est le 3210. Vous pouvez également nous écrire sur l'application RTL.
00:04:05 Nos standardistes Margot, Cerise, Enzo et Victor qui est de retour, attendent vos appels et vos messages.
00:04:12 Eric Brunet vous donne la parole sur RTL.
00:04:16 Cédric est avec nous. Cédric, je voudrais quand même vous faire écouter la réaction de Carlos Tavares lorsqu'on lui a parlé de son salaire exorbitant.
00:04:27 Voilà ce qu'a dit le patron de Stellantis, je le rappelle Stellantis, c'est Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Jeep, Fiat, Lancia, Maserati, Opel, Peugeot et d'autres marques.
00:04:39 Voilà ce qu'il dit.
00:04:41 D'abord c'est une dimension contractuelle entre l'entreprise et moi, comme pour un joueur de foot et un pilote de Formule 1.
00:04:46 Ensuite, 90% de mon salaire est fait par les résultats de l'entreprise, 90%.
00:04:51 Donc ça prouve que les résultats d'entreprise sont apparemment pas trop mauvais.
00:04:55 Et puis au-delà de la dimension contractuelle, il y a la dimension sociétale.
00:04:58 Si vous estimez que c'est pas acceptable, faites une loi et modifiez la loi et je la respecterai.
00:05:03 Voilà ce que dit Carlos Tavares. Cédric, je vous écoute.
00:05:07 Alors, j'avais pas écouté ce qu'avait dit M. Tavares et en revanche, j'allais dire quasiment la même chose.
00:05:13 C'est-à-dire que 90% de sa rémunération, c'est dû aux objectifs de la boîte.
00:05:18 Les bénéfices de la boîte, c'est 4 milliards d'euros, ça fait à peu près 0,9% son salaire finalement.
00:05:25 Mais dans le fond, il a pas tort. Si on veut pas qu'il touche des sommes aussi astronomiques, il faudrait peut-être limiter tout ça.
00:05:32 Bon, évidemment, il faudrait pas le limiter à 5 SMIC parce que personne n'aurait fait ce poste.
00:05:36 Mais moi, en tant que tel, ça me choque pas. En revanche, moi ce qui m'intéresse, c'est de savoir...
00:05:44 Les bénéfices de la boîte, pendant que vous parlez, j'ai vérifié, Cédric, c'est pas 4 milliards, c'est presque 19 milliards.
00:05:51 Ouais, ben voilà, 4 milliards, j'étais carrément très très loin. Peu importe, je me suis trompé dans l'info, mais c'est encore pire.
00:05:58 Mais est-ce que tous les employés en bénéficient ? Moi, c'est ça qui m'intéresse.
00:06:03 Parce que finalement, s'il peut toucher cette rémunération, effectivement, c'est un dirigeant d'entreprise, c'est un grand patron,
00:06:10 il fait en sorte que ce navire aille dans le bon sens, il fait en sorte que ça fasse des bénéfices, il fait en sorte plein de choses pour l'emploi, etc.
00:06:18 Mais comment... je veux dire, l'employé, lui, qu'est-ce qu'il touche là-dedans ?
00:06:24 Parce que c'est grâce à ses employés qu'il arrive à toucher tout ça. Moi, c'est ça qui m'intéresse.
00:06:28 Si lui touche 36 millions, mais chaque employé, Stellantis, à la fin du mois a une augmentation de 500 euros,
00:06:36 ou à la fin de l'année a une prime de 5-6 mille, ça me choque moins tout de suite.
00:06:40 Le montant des primes en France, Stellantis, c'est dans le monde entier,
00:06:44 mais le montant des primes en France qui combinent intéressement et participation a varié cette année,
00:06:51 enfin l'année dernière, 2023, entre 4100 euros minimum et 6000 euros maximum.
00:06:59 Voilà, la prime annuelle. Alors, c'est pas une augmentation de salaire, mais c'est une prime annuelle.
00:07:04 - D'accord. - C'est pas mal quand même, hein ?
00:07:06 C'est pas mal. C'est pas mal. Par contre, on parle sur 2023.
00:07:11 Mais c'est pas mal. Sur 10 milliards d'euros, 19 milliards, je sais plus combien il y a mis.
00:07:16 Ou un salaire d'un PDG de 36 millions, est-ce que 6000 euros sur un salaire, c'est beaucoup ?
00:07:23 Franchement, moi, en tant que tel, je crois que c'est quelque chose de fort.
00:07:27 On touche au décalage entre les salaires classiques, et on peut avoir le même débat avec Kylian Mbappé.
00:07:35 Il est malin d'ailleurs, le PDG Carlos Tavares, parce que tout à l'heure il dit
00:07:40 "J'ai un contrat comme un pilote de Formule 1 ou un sportif de haut niveau", je crois qu'il parle d'un joueur de football.
00:07:46 Oui, il est malin parce qu'il prend l'exemple du sport.
00:07:49 Il sait très bien que dans le sport, les gens aiment tellement Mbappé, etc., qu'ils sont prêts à accepter ces décalages.
00:07:56 Mais la vraie question, c'est y a-t-il une indécence entre...
00:08:02 Voilà, dans ces décalages, dans cet écart considérable.
00:08:06 Restez avec nous, Cédric. Philippe, vous êtes là, Philippe ?
00:08:09 Oui, bonjour.
00:08:10 Bonjour, Philippe. Eh bien, écoutez, vous restez avec moi, et je vous prendrai dans une poignée de secondes, vous aussi. A tout de suite.
00:08:17 Ce salaire est complètement indécent.
00:08:34 On est scandalisé quand on voit les milliers de suppressions d'emplois, scandalisé quand on voit les cadences inhumaines,
00:08:40 et on est scandalisé quand on voit les salaires des travailleurs.
00:08:43 Vous avez aujourd'hui des salariés sur le site de Sochaux qui ne s'alimentent pas, qui ne se dérent pas, parce qu'ils n'arrivent pas à joindre les deux bouts.
00:08:48 C'est quand même complètement dingue.
00:08:50 Plus l'entreprise gagne d'argent, et plus l'écart se creuse entre les plus riches et ceux qui produisent des richesses.
00:08:56 Quelques 36,5 millions d'euros, c'est la somme totale que pourrait toucher le patron du quatrième groupe automobile mondial Stellantis.
00:09:04 Nous parlons de Carlos Tavares, selon le rapport financier annuel de l'entreprise, et les syndicats, vous venez de les entendre, sont au vent debout.
00:09:11 Vous venez d'entendre un syndicaliste qui s'appelle Anthony Rué, CGT, sur le site de Sochaux, PSA.
00:09:19 Philippe, vous comprenez, vous, ou pas ?
00:09:23 Je comprends tout à fait le salaire de M. Tavares, mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'il y a des répartitions dans l'entreprise PSA,
00:09:34 j'appelle encore PSA, puisque j'en ai fait partie, des répartitions d'intéressement qui vont très jeune, qui ne vont pas en s'abaissant, qui vont en montant.
00:09:44 Vous dites que les salariés de PSA perçoivent d'année en année un pourcentage de plus en plus élevé de participation ?
00:09:53 Bien sûr, bien sûr, moi je l'ai vécu, quand je suis parti en 2016 de PSA, ça montait déjà pas mal la prime d'intéressement et participation.
00:10:03 Bon, ce que je peux reprocher, c'est plutôt au niveau gouvernemental, parce que ces primes d'intéressement, elles sont soumises à l'impôt.
00:10:11 Si on veut vraiment donner du pouvoir d'achat, il faudrait défiscaliser ces primes. Puis là, les gens seraient heureux.
00:10:17 Mais bon, concernant le salaire, comme je dis, les gens achètent des véhicules Peugeot, ils font le salaire de M. Tavares.
00:10:26 Donc voilà, j'aimerais savoir le pourcentage des personnes qui achètent des véhicules PSA, des véhicules Stellantis,
00:10:33 ceux qui sont contre le salaire de M. Tavares, on sera assez surpris sur un sondage pareil.
00:10:39 Dites, ça m'intéresse Philippe, puisque vous, vous avez travaillé dans le groupe, il y était dans les années où vous avez travaillé,
00:10:49 Carlos Tavares, comment est-il, enfin j'imagine que vous n'alliez pas boire un café tous les matins avec lui,
00:10:54 mais quelle est sa réputation auprès du management, auprès des salariés ?
00:10:59 Auprès des salariés, ça passe toujours mal, un directeur, on le sait. La France est née là-dedans, elle est née dans les revendications depuis 1936.
00:11:09 Les patrons, c'est des salauds, mais c'est eux qui tirent le char. Il ne faut pas oublier, c'est des dirigeants qui tirent des chars
00:11:18 pour garder le maximum d'emploi. C'est les conjonctures politiques qui font des fois la perte d'emploi.
00:11:26 Bon bref, mais il était le bienvenu, on savait, parce que quand il est venu sur le groupe PSA, on savait ses antécédents chez Renault,
00:11:37 et il était très bien noté chez Renault. Donc c'était une bouffée d'oxygène pour nous.
00:11:43 Donc vous, vous considérez que c'est un peu comme, je ne sais pas, dans un sport de haut niveau, il faut des joueurs de très haut niveau,
00:11:52 et pour avoir des joueurs de très haut niveau, il faut sortir le portefeuille et les payer très cher. Vous pensez ça des grands patrons de grands groupes ?
00:12:00 Je ne mélange pas la chèvre et le chou. Moi je suis pour un salaire correct pour tous. Les patrons d'une industrie comme Sterentis,
00:12:14 qui emploie des milliers de personnes, doivent être rémunérés à juste valeur, sauf que dans le sport, on rémunère un peu trop facilement,
00:12:24 on achète un peu trop facilement des joueurs ou des clubs. Mais bon, c'est éphémère dans le sport. Tandis que là, il faut que ça va se salure.
00:12:34 Merci Philippe. Je vais prendre Alain. Merci à vous Philippe. Mon cher Alain, bonjour.
00:12:39 Bonjour Eric.
00:12:40 Que faites-vous dans la vie Alain ?
00:12:42 Moi j'ai une boucherie à mortaux.
00:12:44 Très bien. Vous êtes votre propre patron. Vous êtes un petit Carlos Tavares, mais vous ne percevez pas vous, 36 millions d'euros ?
00:12:52 Non, non, non. Je ne suis pas du tout... Carlos Tavares n'est pas un patron. On va remettre l'église au milieu du village.
00:12:59 Moi je suis un microscopique patron, puisque moi quand j'ai voulu me mettre à mon compte, moi comme mes autres collègues,
00:13:08 les plombiers, les boulangers, les patrons de restaurants et tout ça, moi quand j'ai voulu me mettre à mon compte,
00:13:13 il a fallu que je sorte de l'argent personnel pour me mettre à mon compte, pour devenir patron.
00:13:18 Il a fallu que j'apporte de l'argent. Après j'ai fait des crédits. Si un jour ma boucherie coule, je perds de l'argent personnel.
00:13:25 Monsieur Tavares, pour moi, après on va peut-être me dire que je chipote ou peut-être qu'on ne va pas être d'accord avec moi,
00:13:31 pour moi, Monsieur Tavares, il a un poste d'ouvrier le mieux qualifié de chez Stellantis, mais il n'est pas patron.
00:13:38 Parce que Monsieur Tavares, pour être à sa place là où il est actuellement, il n'a pas sorti un euro de sa poche.
00:13:44 Oui, non, mais vous avez entièrement raison. C'est un dirigeant d'entreprise, c'est un chef d'entreprise, mais ce n'est pas un entrepreneur.
00:13:52 Voilà, c'est pas un patron. Il n'a pas créé Stellantis.
00:13:55 Il n'a rien sorti de sa poche.
00:13:57 On l'a mis là, il venait de Renault. Oui, vous avez raison sur ce registre.
00:14:02 Exactement. Après, sur ce qui est de sa rémunération, moi à la rigueur, je ne m'en soucie pas.
00:14:09 Le seul truc que je trouve indécent, c'est qu'on en parle, qu'on sait qu'au jour d'aujourd'hui, il y a des gens qui n'arrivent pas à manger jusqu'à la fin du mois.
00:14:16 Et parmi ces gens-là, il y a de ces ouvriers à lui qui ne peuvent pas partir en vacances, qui passent leurs vacances à Montbéliard, là-bas,
00:14:24 où il y a les usines Peugeot, parce qu'ils ne peuvent pas se permettre de partir en vacances, parce qu'ils sont payés, moi j'en connais,
00:14:30 qu'ils sont payés un coup de lance-pierre pour visser le même écrou toute leur carrière.
00:14:33 Attendez Alain, restez avec nous, je trouve que ce que vous dites est assez original et intéressant.
00:14:38 Je voudrais, on signale au standard que vient d'arriver au 3210 Bruno, Bruno me semble-t-il, qui travaille chez Stellantis. Bonjour Bruno.
00:14:47 Oui, bonjour.
00:14:48 Vous êtes sur quel site, vous ?
00:14:50 Moi, je suis sur le site de Charleville-Mézières.
00:14:53 Et vous êtes sur quelle chaîne, sur quelle voiture ?
00:14:56 On fabrique des culasses, des culasses de moteur.
00:15:00 Des culasses de moteur, d'accord.
00:15:02 Oui, une fonderie.
00:15:03 Ah, c'est une fonderie, oui. Donc ça c'est pour des voitures, pour quoi ? Pour des Peugeot ?
00:15:08 Pour toutes les marques qui consomment des véhicules, tous les véhicules qui consomment du gasoil, du diesel et de l'essence, on fabrique trois sortes de moteurs.
00:15:20 Très bien, vous êtes donc ouvrier chez Stellantis et nous parlons bien de Stellantis et du PDG de Stellantis, Carlos Tavares, dont le salaire pourrait doubler et atteindre 36 millions d'euros.
00:15:31 Cette année, réaction, votre réaction de salarié, vous Bruno ?
00:15:35 Alors, ma réaction c'est que ça ne me choque pas du tout parce que c'est normal, ils donnent de bons résultats au groupe.
00:15:41 Et on a une bonne prime, j'estime qu'on n'a pas à se plaindre de notre salaire et de la prime de participation au bénéfice.
00:15:50 Par contre, j'aimerais bien qu'ils augmentent un petit peu le budget de maintenance sur le site de Charleville-Mézières parce qu'on travaille avec des machines dans un état damontable.
00:16:01 D'accord, vous allez m'expliquer ça et je vous trouve très compréhensif avec Carlos Tavares. Est-ce que ce sont les temps qui ont changé ?
00:16:12 Il y a quelques années, on aurait dit "c'est pas possible, 36 millions d'euros".
00:16:16 J'aimerais comprendre, vous me direz d'ailleurs Bruno, si chez vous, par exemple, les organisations syndicales ont le même discours que vous ?
00:16:22 Ou si au contraire, elles disent "c'est pas possible, c'est inacceptable". Parce que je ne suis pas habitué à ce genre de réaction quand même.
00:16:28 Il est 13h18, vous écoutez "Les auditeurs ont la parole" à tout de suite.
00:16:31 Envoyez-nous vos messages sur l'application RTL ou appelez-nous au 3210.
00:16:36 50 centimes la minute.
00:16:38 "Les auditeurs ont la parole" avec Eric Brunet sur RTL.
00:16:42 Je vous appelle simplement pour dire que non, le salaire de M. Tavares ne me choque pas du tout.
00:16:48 Il devrait même être nettement plus élevé parce qu'un homme qui a redressé un empire industriel qui allait beaucoup, beaucoup moins bien qu'il n'allait il y a 30 ou 40 ans,
00:16:57 qui donne directement du travail, ou qui fournit, pas donner, mais fournit directement du travail à 250.000 personnes dans le monde,
00:17:05 c'est plus que la population de Strasbourg par exemple, pour faire une comparaison ?
00:17:09 Non, je ne trouve pas du tout que c'est indécent.
00:17:11 Et ce qui me choque par contre, c'est que quelqu'un qui court certes beaucoup mieux après un ballon que la moyenne, beaucoup plus vite qu'un autre, il a une double.
00:17:18 Voilà, c'est André qui vient de nous laisser ce message.
00:17:22 Avec Bruno, il y a un instant, qui est ouvrier chez Stellantis, je rappelle que Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, pourrait voir son salaire doubler et atteindre 36 millions d'euros.
00:17:31 90% quand même de son revenu sont des primes. C'est une part variable plutôt.
00:17:37 Bruno, vous avez été ouvrier chez Stellantis, vous n'êtes pas choqué.
00:17:43 Combien est-ce que vous gagnez à l'époque ? Alors c'était il y a 6-7 ans déjà, mais de primes à la fin des dernières années.
00:17:51 Je ne peux pas vous dire exactement, mais on a toujours eu des bonnes primes de participation aux bénéfices.
00:17:58 Là, l'année dernière, c'est entre 4100 et 6000 euros par an de primes.
00:18:05 Oui, c'est 4100, mais brut, on a en touche nette 3700 euros à peu près.
00:18:11 Ce qui est déjà pas trop mal.
00:18:14 Vous êtes toujours salarié de chez Stellantis, pardon, j'ai dit que vous aviez quitté le groupe.
00:18:18 Vous êtes toujours salarié ? Oui, ça fait 30 ans.
00:18:23 Bougez pas Bruno, je vais prendre Isabelle qui est avec nous. Bonjour Isabelle.
00:18:29 Bonjour.
00:18:31 Est-ce que ça vous semble choquant ? J'en profite pour vous dire que le PDG de Ford, Jim Forley, est à 24,4 millions d'euros.
00:18:39 Et celui de Volkswagen, Olivier Blum, est lui à 8,7 millions d'euros par an.
00:18:48 Encore une fois, ce sont des rémunérations qu'on embrasse de façon globale.
00:18:52 Il y a des salaires, il y a à l'intérieur de cela des participations, il y a beaucoup de choses qui sont très différentes.
00:19:02 Isabelle, est-ce que c'est indécent pour vous ?
00:19:05 Non, pas du tout. Et ce qu'Isabelle ne comprend pas, c'est la jalousie des Français.
00:19:12 Ce monsieur, il a fait des études, il est arrivé au niveau qu'il a maintenant, il a effectivement redressé son entreprise, ses entreprises.
00:19:24 Qu'est-ce qu'on va lui chercher et pourquoi se met-on de son salaire ?
00:19:31 Je ne vois pas l'intérêt. Il a parlé des footballeurs, je suis entièrement d'accord avec lui.
00:19:40 En plus, les footballeurs maintenant manquent de respect et n'ont plus les mêmes valeurs qu'avant.
00:19:46 Il parle des pilotes, les pilotes eux, ils risquent leur vie. Bon, c'est un choix, mais ils risquent leur vie.
00:19:54 Lui, ce monsieur, il a une responsabilité mondiale et il gagne effectivement. Il a signé un contrat avec son entreprise.
00:20:04 Et bien voilà, moi j'ai eu des primes, je suis nouvelle retraitée, j'ai eu des primes, j'étais très contente de les avoir.
00:20:14 Maintenant, je ne les ai plus, je travaillais dans une boîte sociale et au bout de 42 ans, j'ai par la cnave 1081 euros de revenus.
00:20:28 Le moins qu'on puisse dire Isabelle, c'est que vous dites, vous commencez votre propos en disant "les français sont jaloux",
00:20:34 le moins qu'on puisse dire c'est que vous, vous n'êtes pas jalouse, parce que vous me dites "j'ai 1081 de revenus et Tavares a 36 millions"
00:20:42 et c'est normal, me dites-vous. - Et je trouve ça normal. Moi, j'ai pas eu mon bac, j'ai été malade, j'ai pas fait les études qu'il a faites,
00:20:50 j'ai pas les responsabilités qu'il a. - Et surtout, au-delà des études, parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont fait des études,
00:20:56 moi j'ai fait des études, mais je serais incapable, il serait totalement incapable de faire prospérer ce groupe de 250 000 salariés
00:21:03 et de le sortir, lui sortir la tête de l'eau et d'en faire un groupe bénéficiaire qui gagne 19 milliards de bénéfices par an,
00:21:13 ça c'est un truc tout à fait extraordinaire. Réécoutez-le, parce que je vois sur les réseaux sociaux des gens qui me disent qu'ils n'ont pas entendu
00:21:19 Carlos Tavares, alors justement... - Mais moi je l'ai bien écouté, et donc il est très bien. - Il est très bien. On se le réécoute pour ceux qui ne l'ont pas entendu
00:21:26 tout à l'heure il y a 20 minutes. Carlos Tavares, PDG de Stellantis, et je le rappelle, Stellantis c'est Peugeot, c'est Citroën, c'est Fiat,
00:21:34 c'est Opel, c'est Lancia, c'est Alfa Romeo, c'est beaucoup de choses, c'est Maserati. Écoutez-le.
00:21:41 D'abord c'est une dimension contractuelle entre l'entreprise et moi, comme pour un joueur de foot et un pilote de Formule 1. Ensuite,
00:21:47 90% de mon salaire il est fait par les résultats de l'entreprise, 90%. Donc ça prouve que les résultats d'entreprise sont apparemment pas trop mauvais.
00:21:55 Et puis au-delà de la dimension contractuelle, il y a la dimension sociétale. Si vous estimez que c'est pas acceptable, faites une loi et modifiez la loi.
00:22:02 Et je la respecterai.
00:22:03 - Beaucoup d'appels au 3210. Je prends Jean-Paul, il va entrer dans la danse. Mon cher Jean-Paul, bonjour.
00:22:10 - Oui, bonjour Eric. - Ça vous agace ou vous comprenez ?
00:22:14 - Je ne comprends pas du tout. Je suis même scandalisé. Je trouve ça tellement agressant que quelqu'un puisse gagner autant d'argent par mois.
00:22:23 La grille des salaires aujourd'hui, elle est quoi ? De 1 à 500 ? C'est de quel droit quelqu'un peut bénéficier d'une telle largesse alors que l'entreprise ?
00:22:35 C'est bien sûr un patron, c'est bien sûr des cadres et c'est aussi une population qui travaille et qui produit de la richesse.
00:22:44 Je pense qu'il n'est pas le seul à travailler dans cette entreprise. Partant de là, je trouve quand même que gagner autant d'argent aujourd'hui,
00:22:52 alors que les salaires augmentent peu, mais que les écarts entre les plus riches et les plus pauvres explosent,
00:23:00 je trouve quelque chose d'aberrant dans notre société. Mais si effectivement même des salariés arrivent à valider ces écarts de salaire,
00:23:08 je crois qu'on va vers un changement de société. On y est sans doute déjà, mais je ne partage pas du tout cette vision de la société,
00:23:20 ni cet horizon qui nous est promis.
00:23:23 Qui veut répondre à Jean-Paul ? Bruno ? Alain ? Qui veut répondre à Isabelle ?
00:23:30 Qui souhaite répondre à Jean-Paul qui dit "non, vous vous trompez, ça n'est pas acceptable".
00:23:35 Allo ? Isabelle ? Bruno ?
00:23:38 Je ne vois pas pourquoi ce n'est pas acceptable avec les responsabilités qu'il a et les résultats qu'il a.
00:23:43 Mais ce n'est pas suffisant comme réponse. Les responsabilités, ça n'est qu'une chose. Est-ce que ça justifie un tel écart de salaire ?
00:23:51 Je partage effectivement l'opinion aussi concernant les sportifs, pour qui c'est scandaleux, MBAPE, les courants automobiles, etc.
00:24:01 Quelqu'un qui pilote un avion a aussi beaucoup de responsabilités, je ne suis pas sûr qu'il ait un salaire à cette hauteur.
00:24:09 Isabelle ?
00:24:10 Bien sûr qu'il n'a pas un salaire à cette hauteur, mais il n'a pas non plus la même responsabilité.
00:24:15 Non, quand même, il a la responsabilité de conduire de façon dangereuse des passagers de 200 ou 300 personnes à chaque fois.
00:24:23 Oui, le pilote d'avion, d'accord.
00:24:25 Oui, oui, c'est un exemple comme ça, on pourra en prendre.
00:24:28 Alors, le pilote d'avion, on est d'accord. Il a un bon salaire, je ne le connais pas.
00:24:34 Il a des responsabilités, comme un chauffeur de bus, comme un chauffeur de car qui transporte des âmes.
00:24:41 Oui, chacun des responsabilités, mais chacun signe le contrat.
00:24:45 Oui.
00:24:46 Chacun est responsable de sa vie tant qu'il peut l'être et du travail qu'il fournit.
00:24:54 Cela dit, Isabelle, ça dépasse...
00:24:57 Non, c'est un objectif.
00:24:59 Tout le monde est responsable. Dans ce cas, un chauffeur de bus, il a la responsabilité de la vie des gens.
00:25:05 Un chauffeur de transport scolaire gagnerait des dizaines de millions.
00:25:08 Ce n'est pas que la notion de la responsabilité de vie humaine.
00:25:11 Il y a aussi le fait qu'il y a 250 000 personnes qui gagnent leur vie avec lui et qui la gagnent même plutôt mieux.
00:25:18 Restez avec nous, dans un instant, d'autres réactions au 3210.
00:25:22 Les auditeurs ont la parole jusqu'à 14h30 sur RTL.
00:25:27 Éric Brunet.
00:25:29 Chérie !
00:25:30 Éric Brunet.
00:25:31 Les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:25:34 Oui, voilà, Thierry, gilet jaune, ingénieur du 52.
00:25:39 Alors, que les patrons français gagnent du pognon, je suis d'accord.
00:25:43 Que Tavares veuille gagner 50 millions par an parce que Célentis a fait du bon chiffre d'affaires, je suis d'accord.
00:25:51 Mais pour un million gagné par le PDG, il faudrait redistribuer 100 millions aux salariés français, directement, avec le même critère de productivité que lui a.
00:26:02 Voilà une idée que nous soumet Thierry qui vient de nous laisser ce message.
00:26:07 Est-ce qu'on a des messages écrits, Victor ?
00:26:10 Bonjour Éric, bonjour à tous.
00:26:11 On a beaucoup de messages écrits sur notre application RTL.
00:26:14 On commence avec Thierry à Oray dans le Morbihan.
00:26:17 Un salaire à la hauteur d'un dirigeant de grande entreprise qui fait vivre des milliers de salariés, gens en Haute-Savoie.
00:26:23 Le salaire de M. Tavares n'est pas gênant comparé à un footballeur.
00:26:26 Par exemple, ses responsabilités sont énormes et son bilan est plus que parfait.
00:26:30 Et puis Éric, on en parle tout à l'heure, une ancienne chapelle reconvertie en salle d'escalade dans le 8e arrondissement de Paris.
00:26:36 Ce n'est pas la première fois qu'un édifice religieux désacralisé est réhabilité pour de nouvelles activités.
00:26:41 Alors, qu'en pensez-vous ? Est-ce qu'il faut réhabiliter des lieux de culte transformés ?
00:26:46 On en parle au 3210. Enzo, Margot et Cerise vous attendent.
00:26:50 Très bien, le standard est là. Ils sont tous à fond, au taquet.
00:26:55 Jean-Pierre a fait le 3210 sur Stellantis et Carlos Tavares. Bonjour Jean-Pierre.
00:27:01 Bonjour Éric.
00:27:02 Bon, et trouvez-vous normal qu'un grand patron de grande boîte qui fait performer l'entreprise gagne des sommes aussi importantes ?
00:27:15 Écoutez Éric, déjà, ce n'est pas uniquement le PDG qui fait faire des bénéfices astronomiques.
00:27:23 Il y a aussi les salariés, il faudrait peut-être penser à eux.
00:27:26 Par contre, ce que je voudrais dire, moi j'ai travaillé 42 ans chez Peugeot à Sochaux,
00:27:31 donc j'ai bien connu l'entreprise.
00:27:35 Je voudrais faire un premier point concernant les primes de participation.
00:27:41 Ce que les salariés veulent, c'est des salaires, ce n'est pas des primes.
00:27:45 Il faut savoir que nos retraites sont calculées sur les salaires et non sur les primes.
00:27:49 Et je voudrais aussi rappeler qu'en 1989, le PDG de l'époque qui s'appelait M. Calvaire s'est augmenté de 30%.
00:27:59 Cela avait généré une grève qui avait duré 6 semaines sur les sites de Sochaux, Mulhouse et Poissy.
00:28:06 - En Calvaire, c'était augmenté de 30% ? Il y avait eu une grève de 6 semaines ?
00:28:11 - De 6 semaines, les anciens doivent s'en rappeler.
00:28:15 - 1989 ?
00:28:17 - 1989, avec l'occupation de la forge à Mulhouse.
00:28:21 Donc là, 50%.
00:28:25 Et en plus, dans le pays de Montbéliard, ne parlez pas aux gens de Tavarez.
00:28:31 Il nous a liquidé notre club de football, le FC Sochaux Montbéliard.
00:28:36 Alors ici, il n'a pas la cote.
00:28:39 - Il n'a pas la cote. Attendez Jean-Pierre, restez avec nous parce que justement, je voudrais vous mettre en face de Bruno,
00:28:44 qui lui est ouvrier chez Stellantis. Vous êtes où Bruno déjà ?
00:28:49 - Sur Charleville-Mézières.
00:28:51 - C'est un ancien qui vous parle Jean-Pierre. Il n'est plus dans la maison, mais qu'est-ce que vous avez envie de lui dire ?
00:28:59 D'abord, il dit que ce ne sont pas des primes qu'on veut, c'est du salaire.
00:29:02 - Oui, c'est vrai parce que l'an dernier, les chefs proposaient des augmentations individuelles de 21 euros.
00:29:10 Et moi, j'ai dit à mon chef, si c'est pour me donner 21 euros, tu les gardes parce que je n'en veux pas.
00:29:17 - D'accord, mais vous sembliez quand même tout à l'heure assez content.
00:29:20 Vous m'avez dit que c'est des primes entre 4 000 et 6 000 euros bruts.
00:29:24 - Oui, oui, en règle générale.
00:29:26 - C'est pas mal logé.
00:29:27 - Mais moi, je ne me plains pas du tout de mon salaire et je ne me plains pas de la prime de participation.
00:29:33 - J'ai le droit de vous demander combien vous gagnez en brut mensuel, Bruno ?
00:29:37 - 2 700 euros.
00:29:39 - D'accord. Sur 12 mois, sur 13 mois ?
00:29:43 - 2 700 net, net, net.
00:29:45 - Net, net, 2 700 net. Oui, c'est pas la même.
00:29:47 - Oui, oui. Je travaille en équipe de week-end.
00:29:51 Et moi, le problème, comme je l'ai dit au départ, c'est la vétusté des machines.
00:30:02 Alors c'est bien qu'ils augmentent, moi, comme je vous ai dit, ça ne me choque pas le problème.
00:30:08 - C'est l'outil de travail qui est vétusté.
00:30:10 - Voilà, l'outil de travail qui est jugé.
00:30:12 - Jean-Pierre, vous entendez ce que dit Bruno ?
00:30:14 - Oui, bien sûr. Pour parler de la vétusté de l'outil de travail,
00:30:18 moi, je vais vous parler du site de Sochaux.
00:30:21 Lorsque je suis revenu de l'armée en 76, on était 43 000 salariés.
00:30:26 Et aujourd'hui, ils sont moins de 5 000.
00:30:29 Vous voyez la différence ? Ils ont tout robotisé.
00:30:32 Alors bien sûr, il y a des métiers qui ont disparu, des métiers pénibles de fondeurs.
00:30:38 C'était des métiers difficiles.
00:30:40 Mais bon, moi, je dis que c'est normal que l'entreprise qui fait des bénéfices investisse dans l'entreprise.
00:30:49 Heureusement encore, parce que sinon, on va.
00:30:52 Mais bon, il faut aussi penser aux salariés.
00:30:55 Alors au niveau salarial, au niveau social aussi, c'était important.
00:31:00 - Bien, merci Jean-Pierre, merci Bruno.
00:31:03 On touche à quelque chose qui est important, c'est la mémoire ouvrière.
00:31:07 Vous imaginez Jean-Pierre qui me dit à l'époque du patron de PSA, de Peugeot, Calvaise,
00:31:12 on avait fait grève 6 mai 1989 car il s'était augmenté, le grand patron de Peugeot, de 30% à l'époque.
00:31:18 Vous voyez ? Bon, là, on n'était même pas sur les niveaux de rémunération actuels, mesdames, messieurs.
00:31:23 Le monde change. Le monde change et la mémoire ouvrière est là, heureusement, pour nous rappeler.
00:31:31 Il faudrait des musées de la mémoire ouvrière, de la mémoire industrielle de ce pays.
00:31:36 C'était bien d'entendre en tout cas ces gens qui ont travaillé en usine,
00:31:41 qui travaillent encore dans les sites de production comme Bruno.
00:31:44 Et je vous ai trouvé globalement assez compréhensif avec ce grand patron qui gagne un salaire très très important.
00:31:52 Mais vous dites, après tout, si ça sert les intérêts du groupe et des salariés, pourquoi pas ?
00:31:58 Voilà un discours intéressant.
00:32:00 Bon, dans un instant, on parle de quoi les amis ?
00:32:02 On va parler de la... comment ?
00:32:06 Les sanctions pénales, c'est ça.
00:32:08 Parce qu'on a plusieurs thèmes à évoquer.
00:32:10 On a parlé tout à l'heure de la seconde vie des lieux de culte.
00:32:13 Mais tout de suite, on va parler de la délinquance des mineurs,
00:32:16 avec le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti,
00:32:19 qui souhaite restaurer la responsabilité des parents des mineurs délinquants.
00:32:25 En gros, les taper un peu plus au portefeuille.
00:32:29 Les auditeurs ont la parole jusqu'à 14h30 sur RTL.
00:32:33 Eric Brunet.
00:32:35 13h-14h30.
00:32:38 Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet sur RTL.
00:32:42 13, 14, 15, 16 ans, 17 ans, vous, restez chez vous.
00:32:48 On a absolument besoin de recouvrer le calme et redire aux parents qu'ils tiennent leurs gosses.
00:32:54 Parce que ça n'est pas à l'état d'élever les enfants.
00:32:57 Voilà, c'est le ministre de la Justice que vous venez d'entendre, Eric Dupond-Moretti,
00:33:02 qui veut responsabiliser davantage les parents d'enfants délinquants.
00:33:09 Cindy Hubert est avec nous, journaliste, police, justice d'RTL.
00:33:12 Bonjour Cindy.
00:33:13 Bonjour à nouveau.
00:33:14 Merci d'être là.
00:33:15 Bon, alors, que nous dit aujourd'hui Eric Dupond-Moretti ? Que veut-il faire ?
00:33:20 Alors, l'idée c'est de mettre la pression sur les parents défaillants,
00:33:23 renforçant la peine prévue, qui passerait à 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende.
00:33:28 Les parents pourraient être également condamnés à des travaux d'intérêt général,
00:33:32 à donner de l'argent à une association d'aide à l'enfance.
00:33:35 Le projet de loi parle de contribution citoyenne éducative.
00:33:38 Attendez, donc l'enfant mineur fait une bêtise, et donc c'est le parent majeur, bien évidemment,
00:33:42 qui ferait un travaux d'intérêt général, genre, je sais pas, nettoyer le bas de l'immeuble, quoi.
00:33:48 Balayer la rue, absolument.
00:33:49 Alors ça c'est déjà possible, mais c'est pas appliqué.
00:33:52 Donc cette idée de contribution citoyenne, ça serait donner de l'argent à une association.
00:33:56 Par exemple, une association d'aide à l'enfance, mais pour ça, c'est un organisme privé,
00:34:01 donc ça pose beaucoup de questions juridiques.
00:34:03 Et puis, la chancellerie, elle veut aussi encourager les stages de responsabilité parentale.
00:34:08 On est sur une sorte de formation, pour leur rappeler leurs devoirs et leurs obligations de père ou de mère.
00:34:14 Peut-être que vous connaissez des stages, qui existent déjà sur la sécurité routière pour les chauffards,
00:34:18 ou des stages sur les violences conjugales.
00:34:21 Ici, ces stages pourraient être utilisés, par exemple, pour sanctionner les parents
00:34:25 qui sèchent les convocations chez le juge des enfants.
00:34:28 Mais là encore, ça impliquerait de créer une infraction spécifique pour ces absences.
00:34:33 - Très bien, Cindy, vous pouvez rester quelques minutes avec nous ?
00:34:35 - Bien sûr.
00:34:36 - Merci. Marie a fait le 3210, ma chère Marie. Bonjour !
00:34:39 - Bonjour Eric.
00:34:40 - Qui est Marie ? Que faites-vous dans la vie ?
00:34:42 - Alors, je suis ancienne directrice des services pénitentiaires.
00:34:45 - Ah, ben oui.
00:34:46 - Notamment dans un centre pénitentiaire où il y avait effectivement des jeunes détenus.
00:34:50 - Je suis un peu embêté, Marie. Je l'ai dit tout à l'heure à midi sur RTL.
00:34:54 J'ai l'impression d'avoir fait cette émission 55 fois.
00:34:57 C'est un jour sans fin.
00:35:00 Les oppositions réclament cela depuis des années.
00:35:05 Il faut frapper les parents des délinquants au portefeuille.
00:35:09 Il faut les priver d'aides sociales.
00:35:12 Il faut ceci, il faut cela.
00:35:14 Et à chaque fois, il y a quelqu'un qui dit "mais attention, cette mesure existe déjà,
00:35:17 mais elle n'est pas utilisée".
00:35:20 Et à chaque fois, c'est le même débat.
00:35:22 J'ai l'impression que cette émission est inutile.
00:35:24 J'ai l'impression, j'ai envie de quitter mon studio, Marie,
00:35:27 de partir, de rentrer chez moi, parce qu'on répète 100 fois les mêmes choses.
00:35:32 - Oui et non. Enfin, je pense que, je viens de réécouter effectivement avec vous
00:35:36 l'intervention de M. Dupond-Moretti.
00:35:39 Je pense qu'il a parfaitement raison.
00:35:42 Ce n'est pas le rôle de l'État d'éduquer les enfants à la place des parents,
00:35:46 ni le rôle de la société.
00:35:48 Les parents défaillants doivent être mis face à leurs contradictions et à leurs carences.
00:35:53 Et là, je suis entièrement d'accord.
00:35:55 Cela mérite une sanction.
00:35:56 Moi, je trouve que la sanction proposée par M. Dupond-Moretti,
00:35:59 elle n'est pas excessive, parce que moi, j'ai envie de dire que quand un parent,
00:36:03 on constate qu'il est défaillant,
00:36:05 eh bien, on doit confier l'autorité parentale à un tiers.
00:36:10 Moi, j'irais même un petit peu plus loin, parce que je ne suis pas convaincue
00:36:13 que la sanction financière, elle soit exécutée,
00:36:16 parce que souvent, les parents n'ont pas les moyens économiques suffisants.
00:36:20 La sanction pénale, il faudrait déjà qu'ils comprennent le sens de la sanction.
00:36:24 Parce qu'en fait, on oublie tout le temps le sens de la loi.
00:36:27 Quel est le sens de la loi ?
00:36:29 La loi, ce n'est pas uniquement de punir.
00:36:31 La loi, c'est de prévenir, d'empêcher, de protéger, voire d'éduquer.
00:36:36 Donc, il me semble que la proposition de M. Dupont-Moretti va dans le sens de la loi.
00:36:41 Contrairement à ce qu'on entend souvent, "Ah, mais il faut protéger les jeunes", et ainsi de suite.
00:36:45 Les jeunes ne sont pas plus délinquants que les autres catégories de profession.
00:36:50 Marie, est-ce que du coup, des stages de responsabilité parentale, ce serait une bonne idée pour vous ?
00:36:57 Oui, bien sûr, oui, je pense.
00:37:00 Je pense que ce sont des parents qui n'ont pas ou mal appris comment devenir parent.
00:37:05 Donc, je pense qu'un stage de sensibilité, ça peut leur permettre justement d'apprendre les rudiments du rôle de parent.
00:37:14 Marie, très bien, attendez, je vous mets sur pause.
00:37:17 Ce que vous dites est passionnant.
00:37:19 Cindy, pour faire avancer le débat, est-ce que si je dis que des dispositifs de cette nature ont déjà été mis en place,
00:37:26 qu'ils existent légalement, mais qu'ils ne sont pas utilisés, est-ce que si je dis cela, j'ai bon ?
00:37:31 Alors, sur les stages, par exemple, de responsabilité parentale, ça existe déjà.
00:37:35 Et pour le coup, c'est encouragé par les magistrats.
00:37:38 Mais enfin, vous avez déjà croisé des gens, dans votre travail de journaliste, police, justice,
00:37:43 qui ont fait des stages de responsabilité parentale parce que les enfants étaient délinquants ?
00:37:47 Alors, ça reste très rare, parce qu'il faut les mettre en place dans les tribunaux.
00:37:51 Il y a encore des tribunaux où ça n'existe pas.
00:37:53 Parce que ça demande des moyens, parce que ça demande des associations qui prennent en charge ces stages.
00:37:57 Et pour le coup, ça s'est soutenu.
00:38:00 Alors, quand il y a une bonne idée qui est mise en place et qui n'est pas appliquée,
00:38:03 ça veut dire que ce n'est pas une bonne idée, Cindy.
00:38:05 Ça veut dire que soit c'est coûteux, c'est comme ces fantasmes de remettre en place le service militaire, etc.
00:38:10 Il faudrait trouver des casernes pour 800 000 jeunes chaque année.
00:38:14 On sait très bien que logistiquement, ce n'est pas possible.
00:38:17 Donc, frapper les parents d'enfants délinquants, est-ce que ce n'est pas une fausse bonne idée inapplicable, Cindy ?
00:38:25 Elle est là, la question !
00:38:26 Alors, ça va dépendre des dispositifs. Par exemple, on parlait de donner de l'argent à une association.
00:38:31 Ça, ça va poser des problèmes juridiques.
00:38:33 Sur les condamnés à des travaux d'intérêt général, là, c'est pareil, ça existe déjà.
00:38:37 C'est une peine qui peut être une peine alternative.
00:38:40 Mais, ça n'est pas tellement utilisée.
00:38:42 Ça n'est pas utilisée, encore une fois, on en revient à cette infraction visée.
00:38:45 C'est-à-dire qu'il faut pouvoir prouver ça veut dire quoi être un parent défaillant.
00:38:49 Ça veut dire quoi mettre en danger son enfant.
00:38:51 Tout ça, c'est des questions à lesquelles on ne répond pas.
00:38:54 Et surtout, il existe plein d'autres dispositifs dont dispose le juge pour accompagner les parents,
00:38:59 pour qu'ils deviennent de meilleurs parents.
00:39:01 Dans un instant, avec vous, Marie, pourquoi est-ce que ces dispositifs qui existent déjà ne sont pas utilisés, Marie ?
00:39:08 Et dans un instant, Grégory également qui nous rejoint.
00:39:11 Grégory, vous êtes là ?
00:39:12 Oui, je suis là. Bonjour, Eric.
00:39:14 Bonjour, Grégory. À tout de suite.
00:39:16 Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL ou au 3210.
00:39:21 50 centimes, la mienne.
00:39:22 Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunel sur RTL.
00:39:26 Moi, je suis pour sanctionner les parents de délinquants mineurs.
00:39:30 Jusqu'à 18 ans, mes parents sont responsables de leurs enfants et ils doivent payer.
00:39:36 Je comprends qu'il y a des parents qui sont surpassés, des femmes célibataires, des mamans célibataires, etc.
00:39:43 Mais les autres n'ont pas à payer pour casser pour ce genre de situation.
00:39:49 Et ce n'est pas une raison, disons.
00:39:52 Donc, voilà. Bonne journée, au revoir.
00:39:55 Message que vient de nous laisser Catherine.
00:39:57 Qu'en pensez-vous, mon cher Grégory ? Vous avez fait le 3210.
00:40:00 Oui. Bonjour à tous. Bonjour, Eric.
00:40:03 Écoutez, moi, en vrai, je ne suis pas un soutien d'Eric Dupond-Moretti, du tout même.
00:40:09 Mais par contre, là vraiment, j'approuve ce qu'il dit.
00:40:11 Je suis tout à fait d'accord avec lui.
00:40:13 Et c'est très bien.
00:40:15 Il faut taper aux portefeuilles des parents.
00:40:18 Il faut taper au budget parce que la délinquance, les gens dans les quartiers, ils n'en peuvent plus.
00:40:23 Il y en a marre.
00:40:24 Donc, il faut vraiment faire quelque chose de sévère.
00:40:26 Mais par contre, il faut appliquer.
00:40:28 Je veux dire, ce n'est pas juste des mots.
00:40:30 J'espère qu'il va... Bon, voilà, il a prononcé de très bonnes paroles.
00:40:33 Mais il faut le faire vraiment. Il faut vraiment appliquer.
00:40:35 Il faut être ferme parce qu'il y en a marre.
00:40:37 On n'en peut plus de la délinquance.
00:40:39 Mais pourquoi ça n'est pas appliqué ?
00:40:40 C'est quoi ? C'est parce que c'est inapplicable ?
00:40:43 Parce que l'État profond fait de la résistance ?
00:40:46 Parce que les magistrats font de la résistance ?
00:40:49 Pourquoi ces dispositifs qui existent déjà sont si peu appliqués finalement ?
00:40:55 Je ne sais pas, Cindy Hubert, vous avez une idée ?
00:40:58 - Alors, par exemple, on parlait de taper au portefeuille.
00:41:00 En tout cas, supprimer ce vieux serpent de mer, supprimer les allocations familiales, ça n'existe pas.
00:41:05 C'est quelque chose qui revient régulièrement dans le débat.
00:41:07 Mais ça n'existe pas.
00:41:09 - Oui, mais ça peut... La loi le prévoit, non ?
00:41:13 - Ça n'existe pas.
00:41:14 - En revanche, ce qui est possible, si je puis me permettre,
00:41:17 on parlait de responsabilité pénale jusque-là,
00:41:20 par contre ce qui existe déjà, c'est la responsabilité civile.
00:41:23 Mon enfant casse quelque chose, mon enfant a un accident de voiture,
00:41:28 mon enfant vole quelque chose, à ce moment-là, c'est les parents qui payent.
00:41:31 Et là, pour le coup, il y a quelque chose d'intéressant dans ce projet de loi.
00:41:33 Pour le moment, c'est le parent chez qui vivait l'enfant qui payait.
00:41:36 On ne va pas se mentir, c'est très souvent les mères.
00:41:38 Ça veut dire que, pour l'instant, un père qui était absent ne participait pas à réparer.
00:41:44 Et aujourd'hui, il va peut-être être possible de faire payer les deux parents solidairement.
00:41:49 - D'accord. Donc très très important.
00:41:51 Marie, je voudrais vous entendre.
00:41:53 Marie, ancienne directrice de centre pénitentiaire, vous avez fait le 3210.
00:41:57 C'est super énervant que déjà, le peu de choses qui a été fait, voté,
00:42:04 sur la responsabilité des parents d'enfants mineurs délinquants,
00:42:09 ne soient pas mis en place.
00:42:11 J'ai l'impression qu'on se paye de mots, on fait des émissions, on est tous d'accord, c'est bien,
00:42:16 il faut engager la responsabilité de ces enfants délinquants, formidables, très bien, un peu d'autorité, chouette.
00:42:23 On ferme nos micros, on rentre chez nous et rien ne change.
00:42:26 - Alors peut-être, comme disait Cindy Hubert,
00:42:29 sur le plan civil, ce qu'elle vient d'expliquer, je suis tout à fait d'accord avec elle.
00:42:34 Sur l'aspect pénal, je suis également d'accord.
00:42:36 Il faut peut-être adapter le code pénal pour donner des outils plus précis aux magistrats.
00:42:41 Et puis en même temps, qui dit travaux d'intérêt généraux, dit structure d'accueil.
00:42:45 Il faut aussi trouver des structures d'accueil pour permettre à ces parents d'effectuer leur peine.
00:42:50 Peut-être qu'il y a des décisions de justice qui sont vendues
00:42:52 et les parents sont dans l'incapacité d'exécuter la peine parce qu'il n'y a pas de structure d'accueil.
00:42:58 - Pour rebondir sur ce qui vient d'être dit,
00:43:00 dans le volet pénal de ce projet de loi, il est par exemple prévu que les mineurs délinquants,
00:43:05 s'ils sont placés sous contrôle judiciaire, puissent dormir dans un établissement de la protection judiciaire.
00:43:12 Un foyer, en gros c'est un foyer.
00:43:14 Ce serait un peu comme un accueil de nuit, on les obligerait à dormir la nuit quelque part.
00:43:19 Mais là encore, on en revient au moyen.
00:43:21 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il n'y a pas de place.
00:43:24 Il n'y a pas de place dans les foyers pour mineurs délinquants.
00:43:27 Donc là, les magistrats sont en train de se demander comment on va faire.
00:43:30 C'est-à-dire qu'on a déjà plus de place pour les mineurs délinquants.
00:43:33 Comment va-t-on faire si on rajoute en plus ces personnes qui sont sous contrôle judiciaire ?
00:43:37 - Oui, Marie, dans un instant, restez.
00:43:41 Corinne a fait le 3210 également. Bonjour Corinne.
00:43:44 - Bonjour. - Où êtes-vous ?
00:43:46 - En Sarthe. - Dans le département de la Sarthe.
00:43:49 Très bien, vous avez le micro, on vous écoute.
00:43:52 - Oui, moi je ne sais pas s'il faut sanctionner les parents,
00:43:56 mais en tout cas, je pense qu'il faut aussi impliquer les enfants.
00:44:00 Je vais prendre mon exemple.
00:44:03 Ma fille, lorsqu'elle avait 17 ans, a volé dans un magasin des vêtements.
00:44:10 La responsable du magasin m'a appelée.
00:44:13 Je pense qu'elle souhaitait que je paie les vêtements et qu'on reparte.
00:44:16 Sauf que j'ai refusé et elle m'a dit "mais on fait quoi ?"
00:44:20 Et moi, je lui ai dit "ben, il faut appeler la police".
00:44:22 Parce que ma fille, elle a pris la responsabilité de faire ça.
00:44:27 Donc c'est à elle aussi de voir avec la police.
00:44:32 Et je suis partie, je suis retournée au travail, je l'ai laissée.
00:44:37 La police après m'a appelée en me demandant de venir la chercher,
00:44:40 ce que j'ai refusé.
00:44:42 En fait, moi je voulais qu'il y ait un impact vis-à-vis de ma fille
00:44:47 et qu'elle comprenne que le geste qu'elle avait fait n'était pas anodin.
00:44:50 - Elle avait quel âge ? - Elle avait 17 ans.
00:44:53 - Et alors ? - Je l'ai laissée pour 3 heures à la police.
00:44:57 Je me suis fait houspiller par la police.
00:45:00 Parce qu'on m'a dit que comme elle était mineure, je devais venir la rechercher.
00:45:05 Alors ce n'était pas du tout que je voulais me dédouaner de mon rôle de parent.
00:45:09 - Vous vous êtes dit "je vais la laisser macérer 2-3 heures au commissariat de police,
00:45:14 elle va voir ce que c'est que la vraie vie". C'était ça la démarche ?
00:45:17 - Oui, c'est ça. La démarche, c'était de lui faire comprendre que ses actes avaient un impact.
00:45:23 Et que ce n'est pas parce qu'on était mineure qu'on pouvait tout faire
00:45:27 et qu'au final, il ne se passait rien parce que papa et maman allaient payer.
00:45:32 Alors ce que je regrette, c'est qu'il n'y a pas eu de suite,
00:45:35 c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu de passage au tribunal.
00:45:38 Et ça je trouve que c'est dommage parce que...
00:45:43 Elle est où la leçon ?
00:45:45 - Donc il n'y a pas eu de suite, ça veut dire qu'est-ce qui s'est passé ?
00:45:48 Vous n'avez pas payé les vêtements, elle s'est fait gronder et c'est tout ?
00:45:51 Il n'y a pas eu de dépôt de plainte ?
00:45:53 - Je ne sais pas parce que ce qui s'est passé, c'était juste avant le Covid
00:45:58 et je pense qu'il y a eu des choses qui se sont perdues.
00:46:01 Mais moi j'aurais souhaité en fait.
00:46:04 - Il y a une suite, oui. Restez avec nous Corine, c'est très intéressant.
00:46:07 Il n'y a pas eu de suite. Corine a voulu qu'il y ait une sanction contre sa fille,
00:46:10 il n'y a pas eu de sanction.
00:46:12 Restez avec nous mesdames, messieurs, nous parlons d'Eric Dupond-Moretti
00:46:16 qui souhaite restaurer la responsabilité des parents d'enfants délinquants.
00:46:21 On continue à en parler juste après 14h mais l'agent Alphonse Richard vient d'entrer dans le studio.
00:46:26 On va parler du programme de l'or du crime, tout à l'heure à 14h30.
00:46:29 Bonjour Jean-Alphonse.
00:46:30 - Bonjour mon cher Eric Brunet. Alors aujourd'hui je vous emmène au Canada, à Québec,
00:46:33 avec une histoire parfaitement incroyable.
00:46:35 L'été 1949, un crash d'avion, c'est une ligne intérieure,
00:46:39 c'est un DC3 à l'époque qui s'écrase, 23 morts contre une montagne, aucun survivant.
00:46:44 Accident mystérieux jusqu'à ce qu'on s'aperçoive qu'il y avait une bombe à bord.
00:46:48 C'est donc un attentat, les policiers vont remonter cette piste, celle du colis piégé
00:46:53 et là ils vont révéler un extraordinaire scénario.
00:46:58 C'est un bijoutier de Québec, il s'appelle Albert Guay,
00:47:01 qui aurait déposé cette bombe à bord parce qu'il voulait tuer sa femme.
00:47:05 Et du coup il a tué tout le monde évidemment.
00:47:07 Pourquoi et comment s'est-il retrouvé dans cette histoire ?
00:47:10 Comment a-t-il surtout été démasqué ?
00:47:13 Eh bien il y a une histoire de minutes dans cet épisode,
00:47:17 c'est-à-dire qu'il y a 5 minutes de retard de l'avion et 5 minutes fatales qui expliquent tout,
00:47:22 et je vous dis tout dans l'heure du crime.
00:47:24 - Quelle histoire incroyable pour tous les hommes. - C'est très étonnant, je ne la connaissais pas.
00:47:27 - Il a désingué l'avion. - Ah oui, il n'a pas fait dans le détail.
00:47:31 - 14h30. - A 14h30, à tout à l'heure.
00:47:34 - A tout à l'heure. Et nous on se retrouve pour la suite des auditeurs en la parole.
00:47:38 Les auditeurs en la parole sur RTL, il est 14h.
00:47:51 L'heure du rappel des titres avec Lisa Marie Marques. Bonjour Lisa Marie.
00:47:58 - Bonjour Eric.
00:47:59 - À la une, la flamme olympique a été allumée à 101 jours du début des Jeux de Paris.
00:48:06 - C'est le symbole des Jeux olympiques. La cérémonie d'allumage de la flamme a eu lieu sur le site antique d'Olympie en Grèce
00:48:12 et elle a entamé son périple qui l'amènera jusqu'à Marseille le 9 mai prochain, puis Paris le 26 juillet pour la cérémonie d'ouverture.
00:48:20 - Au Proche-Orient, la riposte israélienne se prépare après l'attaque iranienne de ce week-end.
00:48:26 - Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a convoqué ce matin son cabinet de guerre pour la troisième fois en quatre jours.
00:48:32 Pas de détails pour l'instant sur la date et l'ampleur de cette riposte.
00:48:36 Le président iranien met d'ores et déjà Israël en garde.
00:48:39 Toute action provoquerait une réponse sévère, étendue et douloureuse.
00:48:43 - Remonte Tadda ou pas, football ce soir, match événement pour le PSG au Barça.
00:48:49 - Oui, une semaine après la défaite 3-2, les Parisiens doivent battre le Barça ce soir en Catalogne pour se qualifier pour les demi-finales de la Ligue des champions.
00:48:58 Le match sera à vivre en intégralité dans RTL Foot dès 20h45.
00:49:02 - Un mot sur la météo qui est je crois assez erratique.
00:49:05 - Demain encore un temps à Averses, voire des orages du centre-est en remontant vers le nord et le nord-est du pays,
00:49:12 ainsi que sur les départements pyrénéens, il neigera en montagne et le temps sera plus ensoleillé de la Bretagne au sud-ouest.
00:49:19 Soleil aussi vers la Méditerranée mais avec du vent.
00:49:22 Les auditeurs ont la parole jusqu'à 14h30 sur RTL.
00:49:27 - Alors on est avec Cindy Huber, journaliste police-justice à RTL.
00:49:33 - Ça va Cindy ? - Tout va bien.
00:49:35 - Vous torturez, vous avez faim, vous n'avez pas déjeuné ? - Tout va bien.
00:49:38 - Nous étions, il y a un instant, nous parlons d'Éric Dupond-Moretti, un ministre de la justice,
00:49:43 qui souhaite restaurer la responsabilité des parents d'enfants délinquants.
00:49:48 C'est un projet de loi, hein ?
00:49:50 - C'est un projet de loi qui est encore en train d'être conçu.
00:49:52 On vous entendit tout à l'heure, Béatrice Bougère, qui regrettait de ne pas y avoir été associée.
00:49:57 Pour l'instant c'est assez flou, on ne sait pas très bien où ça en est, on n'a pas d'échéance précise.
00:50:03 Il est encore en préparation.
00:50:05 - La philosophie générale du gouvernement, c'est taper plus fort sur les parents des enfants délinquants mineurs, c'est ça ?
00:50:12 - Au pénal et au civil, sur les deux côtés.
00:50:14 - D'accord. J'ignorais ce que vous disiez, c'est-à-dire que souvent, en famille monoparentale,
00:50:19 c'était la maman qui s'occupait d'élever les enfants, qui devait payer s'il y avait de la casse.
00:50:23 Désormais, on pourrait aller jusqu'à chercher la responsabilité du papa, même s'il a disparu dans la nature.
00:50:29 Donc ça, c'est assez intéressant.
00:50:31 On était avec Corinne, sa fille a volé à 17 ans dans le département de la Sarthe.
00:50:36 On l'a appelée, elle a dit "non, je ne viens pas, débrouillez-vous, je ne veux pas racheter les vêtements qu'elle a volés".
00:50:43 Deuxième chose, si elle est au commissariat de police, je voudrais qu'elle y reste un peu pour comprendre la gravité de son geste.
00:50:50 Je ne vais pas venir tout de suite la récupérer.
00:50:53 Et puis finalement, vous l'avez récupérée Corinne, et puis il ne s'est rien passé derrière.
00:50:57 C'est ça Corinne ?
00:50:58 - Oui, c'est ça. C'est exactement ça.
00:51:00 Et en fait, il n'y a pas que ça.
00:51:04 Il est arrivé une autre fois où c'est elle, pour le coup, qui a aidé une jeune fille qui se faisait agresser dans le tramway.
00:51:11 Elle a été convoquée quelques heures plus tard parce qu'ils avaient arrêté les agresseurs qui avaient 14 et 15 ans.
00:51:19 Et le temps que la jeune fille porte plainte et que nous, enfin qu'elle puisse reconnaître les agresseurs,
00:51:27 les agresseurs sont ressortis du commissariat avant que tous les documents soient signés.
00:51:37 Et moi je me dis, quelle est la leçon en fait ?
00:51:41 - Alors pour le coup, sur la question des délais, c'est un vrai sujet.
00:51:46 C'est-à-dire que pendant longtemps, on a dit que la justice ne répond pas, elle ne donne pas de réponse pénale assez rapide.
00:51:50 Il y a eu un nouveau code de justice des mineurs qui est arrivé en 2021.
00:51:55 Avant, on était sur des délais très longs.
00:51:57 C'est-à-dire qu'entre le moment où on poursuivait et le moment où il y avait le jugement qui était rendu,
00:52:01 on était entre 15 et 18 mois, ce qui est énorme.
00:52:04 Et depuis ce nouveau code de justice des mineurs, on est passé...
00:52:08 En fait, on a créé un procès en deux temps.
00:52:10 C'est-à-dire qu'on a une première césure avec...
00:52:12 On dit "est-ce que la personne est coupable ou non ?"
00:52:15 Et maintenant, on arrive à 2,5 mois, 2 mois et demi, et ensuite 9 mois pour la sanction.
00:52:20 Donc pour le coup, sur les délais, la justice est devenue un peu meilleure.
00:52:28 Après, là, on parle d'affaires graves.
00:52:31 C'est-à-dire tout ce qui arrive en haut du panier pour les magistrats.
00:52:34 Bien entendu, pour tout le reste, on va essayer de faire des mesures éducatives.
00:52:39 Et il va y avoir aussi parfois des classements.
00:52:41 Cela dit, sur les agresseurs qui ressortent du commissariat, dans un pays, la France,
00:52:44 où lorsqu'une personne a une peine de condamnation à un an ferme,
00:52:47 on sait qu'elle n'exécute pas une peine dans un centre pénitentiaire,
00:52:53 il ne faut pas imaginer des miracles pour des gens qui commettent une agression de type mineur,
00:53:00 comme celle que vous décrivez, Corinne.
00:53:02 Voilà, ils sont sortis du commissariat.
00:53:04 C'est intéressant, d'ailleurs, je parlais avec Béatrice Brugère,
00:53:06 justement la magistrate qui a écrit ce livre sur "Changer la justice".
00:53:11 Elle disait qu'il y a certaines démocraties européennes, comme les Pays-Bas,
00:53:14 où on a toute la philosophie inverse à la France.
00:53:16 En France, il faut faire beaucoup, beaucoup de choses,
00:53:18 et au bout d'un moment, au bout de X méfaits, on vous incarcère.
00:53:22 Et aux Pays-Bas, notamment, on incarcère tout de suite, dès le premier jour,
00:53:25 dès le premier méfait, même si c'est une peine très, très courte,
00:53:28 on en va en prison tout de suite, en pensant, en estimant sans doute,
00:53:32 qu'un premier séjour dans un centre pénitentiaire, même très bref, de quelques jours,
00:53:37 est de nature à dissuader.
00:53:38 Voilà, c'est une philosophie totalement différente.
00:53:40 En tout cas, vous, Corinne, vous avez expérimenté les choses,
00:53:44 et vous vous rendez compte d'une réalité,
00:53:47 c'est que les parents ne sont finalement pas tellement concernés.
00:53:51 On va prendre Jean-Michel, qui a fait le 3210 également.
00:53:53 Mon cher Jean-Michel, bonjour.
00:53:55 - Bonjour.
00:53:57 - Bonjour. Vous avez fait le 3210 pour quelle raison ?
00:54:00 - Pour ajouter grand'fausse à tout ce qui a été dit.
00:54:05 Bon, déjà, il faudrait, comme on dit, que les peines qui sont en place soient exécutées.
00:54:12 Alors après, est-ce que quand les gamins sont ados, il n'est pas déjà trop tard ?
00:54:17 Est-ce que les gamins, il ne faut pas les cérémonier,
00:54:22 quand ils font, ou même leur apprendre la vie, très très tôt dans leur vie ?
00:54:27 À partir de, je ne sais pas, moi qui commençais à aller à l'école.
00:54:30 Moi, vous savez, quand j'étais, moi j'ai 58 ans,
00:54:33 quand j'étais gamin, les seules choses que je craignais,
00:54:36 c'était mon père, et l'école, et les profs.
00:54:40 Parce que, on savait, moi j'avais un instituteur, bon, ça allait jusque-là,
00:54:44 mais moi, quand ça n'allait pas, il nous attrapait au-dessus des oreilles,
00:54:47 les cheveux qui poussent, là, et il nous décollait du siège.
00:54:51 Alors, il nous faisait ça une fois, et puis on pouvait croire qu'on n'avait pas envie de recommencer.
00:54:55 Alors, il faut, sans en revenir au châtiment corporel,
00:54:59 mais aujourd'hui, on laisse tout faire.
00:55:01 Alors après, il y a aussi autre chose, c'est, je ne sais pas comment ils sont,
00:55:05 comment on, dans les écoles de magistrature, comment ça se passe,
00:55:11 mais j'ai l'impression que, soit les juges des applications des peines,
00:55:15 ou les juges tout court, ils ont tendance à, quand même,
00:55:19 à être un petit peu, un peu trop cool avec tout ce qui est délinquance.
00:55:24 Ne serait-ce que la délinquance routière, la délinquance au niveau des drogues,
00:55:29 on entend toujours dire, quand il y a quelqu'un qui a fait une grosse connerie,
00:55:33 très très grosse même, il risque entre X années de prison et X milliers d'amendes.
00:55:38 Mais pourquoi c'est "il risque", pourquoi on ne peut pas dire "il va prendre ça" ?
00:55:43 Il y a toujours une échelle.
00:55:45 - Vous avez raison, ça c'est une grosse, c'est la grosse arnaque,
00:55:48 c'est le journaliste qui dit "il risque jusqu'à tant", d'ailleurs il a raison de le dire,
00:55:52 selon les termes de la loi, il risque jusqu'à 10 ans d'emprisonnement
00:55:56 et 80 000 euros d'amende, par exemple, mais oui, il risque.
00:56:01 - On peut dire "il prendra, il prend 10 ans de prison", des grosses bêtises.
00:56:06 - Merci Jean-Michel, vous avez raison, merci Jean-Michel.
00:56:10 Bon, Cindy Hubert, on n'a plus qu'à attendre en gros,
00:56:14 les contours de ce projet de loi qui devrait sévériser la chose à l'endroit de ses parents.
00:56:20 - Avec une opposition qui risque de revenir avec encore plus d'idées,
00:56:23 donc le débat n'est pas fini.
00:56:24 - Ah oui, une opposition qui risque de dire...
00:56:26 - De proposer d'autres idées, oui.
00:56:28 J'avais un petit son à vous faire écouter, vous ne voulez pas l'écouter, s'il vous plaît les amis.
00:56:33 C'était Rachida Dati qui réagissait au débat "faut-il sucrer les allocs aux parents d'enfants délinquants".
00:56:39 Écoutez ce qu'elle disait, Rachida Dati, pourtant elle est de droite,
00:56:42 elle devrait dire "oui, oui, il faut y aller", écoutez-la.
00:56:44 - La responsabilité des parents doit être évidemment restaurée, rétablie, confortée.
00:56:49 Moi je veux dire, je suis une famille de 12 enfants,
00:56:51 mes parents se sont battus pour qu'on s'en sorte.
00:56:53 Et parfois, il y en a un où ça peut tourner mal, parce qu'il a embarqué.
00:56:57 Moi je veux dire, mon père, il avait du mal évidemment avec la délinquance.
00:57:00 Un des nôtres a mal tourné. Qu'est-ce qu'on fait, on punit toute la famille ?
00:57:04 - Ah, intéressant comme débat.
00:57:07 Bon, les amis, on se retrouve dans un instant avec les églises.
00:57:10 On va parler des églises. Il y a beaucoup d'églises en France, des dizaines de milliers,
00:57:14 beaucoup ne servent plus à rien.
00:57:16 Il y en a une qui a été transformée en centre d'escalade.
00:57:19 Est-ce que vous souhaitez, vous aussi, qu'on réutilise ces bâtiments des églises catholiques
00:57:25 pour leur donner une deuxième destination ?
00:57:28 Oui ? Non ? On en parle dans un instant.
00:57:30 Dans un petit village cher à mon cœur, dans le Gers, il y a une petite chapelle sublime du 19ème,
00:57:49 avec une petite cure à côté, un bâtiment peut-être pour abriter le curé,
00:57:56 et qui a été abandonné. C'est un endroit magnifique, féerique, mais c'est abandonné.
00:58:00 Il n'y a plus rien à en faire. C'est terrible.
00:58:03 Et à Paris, de nombreux édifices religieux connaissent aujourd'hui une seconde vie.
00:58:07 Le dernier exemple en date, vous en avez parlé à midi, une ancienne chapelle qui est devenue une salle d'escalade.
00:58:12 Chaque année en France, une trentaine d'édifices religieux sont désacralisés.
00:58:16 Ils redeviennent des lieux comme les autres.
00:58:19 Ils peuvent se transformer en salles de spectacle, en hôtels.
00:58:22 À Rouen, une église est devenue un hôtel.
00:58:25 Ça peut aussi devenir des bars, voire même des résidences pour les personnes âgées.
00:58:29 Vous l'avez compris, on parle de la seconde vie des lieux de culte.
00:58:32 Vous êtes pour ou contre d'ailleurs ? C'est un vrai débat.
00:58:35 Il y a des gens qui disent "non, une église est un lieu consacré, doit rester une église catholique, point, bar".
00:58:39 Voilà, Arnoux est avec nous. Bonjour mon cher Arnoux.
00:58:42 Bonjour Eric.
00:58:43 Vous allez bien ?
00:58:44 Bonjour aux éditeurs. Très bien, merci.
00:58:46 Écoutez, moi je suis tout à fait pour.
00:58:48 D'ailleurs, j'ai eu la chance d'aller plusieurs fois en Irlande, qui est un pays très catholique.
00:58:52 Et il y a une église là-bas, ou une chapelle, qui a été transformée en pub.
00:58:56 Et c'est un endroit qui est d'ailleurs très agréable.
00:58:59 Quand on va boire une bière, c'est un endroit atypique et je trouve ça toujours très bien.
00:59:03 Il y a une église dans chaque village de France.
00:59:05 Il y a beaucoup d'églises dans beaucoup de villes de France.
00:59:07 Et je trouve qu'il y a de moins en moins, malheureusement pour les catholiques, de moins en moins de pratiquants.
00:59:13 Et ça fait partie du patrimoine français.
00:59:15 Donc je trouve que c'est bien qu'on convertisse des églises ou des chapelles pour d'autres activités.
00:59:20 Parce qu'on ne va pas laisser tomber en désuétude notre patrimoine architectural.
00:59:25 Et si ça peut permettre de préserver l'architecture française, les églises et les chapelles de France,
00:59:32 je trouve que c'est plutôt une très bonne idée.
00:59:34 Parce que les communes n'ont plus d'argent.
00:59:36 Moi je vous parlais de cette très belle chapelle, pas très loin d'un village que je connais bien, en Angers.
00:59:42 Cette très belle chapelle avec le bâtiment attenant où on logé les prêtres et les ecclésiastiques.
00:59:50 Et bien jamais la petite commune de 150 habitants n'aura l'argent pour restaurer ça.
00:59:57 Et tant que la région ne s'y met pas, elle va se détruire, elle va se démentiluler progressivement.
01:00:04 C'est terrible, c'est terrible.
01:00:06 - Je suis d'accord, je suis tout à fait d'accord. Et on ne va pas vers des années où la région, les maires ou même l'Etat
01:00:14 aura de l'argent à dépenser dans ce genre de choses.
01:00:16 On a des difficultés financières, donc on a d'autres choses à faire comme économiques plutôt que de restaurer notre patrimoine.
01:00:23 Et je trouve que c'est plutôt une bonne idée.
01:00:25 - Mais alors on fait quoi dedans ? On les vend à des tiers qui en font une espèce de super loft.
01:00:33 On parle des petites chapelles, pas des cathédrales.
01:00:36 Mais voilà, qui font un appartement, on fait un Ehpad à l'intérieur, on fait un...
01:00:43 Je ne suis pas trop inquiet pour les villes, moi, pour les grandes villes.
01:00:46 Mais je pense plutôt aux édifices religieux dans les zones rurales.
01:00:51 - Bien sûr, à mettre un cahier des charges, il y a peut-être des choses qu'on ne mettra jamais dans une ancienne église.
01:00:58 Peut-être un club des Songis, c'est un peu compliqué, pour donner cet exemple.
01:01:02 Mais on peut faire plein de choses.
01:01:05 Ça peut être un péri-scolaire, ça peut être un hôtel, ça peut être un restaurant, un bar.
01:01:10 On voit, je ne sais pas, plein de choses.
01:01:12 - Lisa Marie me disait tout à l'heure qu'il y avait à Londres des églises qui sont devenues des restaurants.
01:01:19 C'est-à-dire des endroits où il y a plusieurs types de restaurants.
01:01:23 Un japonais ici, un tel autre endroit, un italien, etc.
01:01:28 Tout ça dans une ancienne église.
01:01:31 - Je pense que quand on est croyant, alors moi je suis athée, mais je suis d'une famille religieuse.
01:01:37 Même ma sœur est prof de cathétisme.
01:01:39 Pour vous dire que je suis d'une famille religieuse, car j'habite en Alsace et qu'il y a des profs de cathé en Alsace.
01:01:44 Dans la philosophie de la religion catholique, c'est quoi ? C'est accueillir les gens.
01:01:49 Donc je trouve qu'une église qui accueille des gens pour une autre activité que d'aller prier, ça a du sens.
01:01:56 - Je suis plutôt d'accord avec vous.
01:01:58 On va prendre Véronique qui a fait le 30/10 également.
01:02:01 Bonjour ma chère Véronique, où êtes-vous ?
01:02:03 - Oui bonjour. Actuellement je suis dans un centre de rééducation depuis trois mois.
01:02:07 - Dans quel coin de France ?
01:02:09 - En Sarthe.
01:02:10 - Ah dans la Sarthe. Beaucoup d'appels de la Sarthe aujourd'hui.
01:02:12 Alors Véronique, est-ce qu'il faut donner une deuxième vie à nos églises ?
01:02:17 Je rappelle quand même qu'il n'y a que 1,5% de français qui vont à la messe un dimanche classique.
01:02:23 J'enlève le dimanche de Pâques ou le réveillon de Noël. 1,5% c'est pas beaucoup Véronique ?
01:02:31 - Non non c'est pas beaucoup. Mais moi je trouve ça très bien.
01:02:33 Parce qu'un bâtiment qui sert à rien, moi je trouve ça ridicule.
01:02:36 Parce qu'il y a quand même des murs, il y a quand même un toit.
01:02:39 On a quand même beaucoup de personnes qui n'ont pas de quoi se sauver.
01:02:41 Donc laisser un bâtiment comme ça sans rien, je trouve ça complètement bête.
01:02:45 Par contre qu'il serve pour des enfants, là un mur d'escalade, il y a certaines personnes que ça peut choquer.
01:02:50 On pourrait par exemple accueillir des chorales, des choses comme ça.
01:02:54 Je trouve que ce serait pas mal.
01:02:56 Mais le laisser à l'abandon quand on voit ce que coûte effectivement l'entretien de ces bâtiments-là,
01:03:00 c'est vrai que c'est pas facile pour les communes.
01:03:02 Moi j'ai un fils qui pendant deux ans a posé des vitraux sur le chantier parce qu'il est verrier.
01:03:07 Donc c'est vrai que c'est un travail qui est difficile et c'est vrai que ça coûte très cher.
01:03:11 - Oui, ce qui coûte très cher aussi c'est la restauration de ces bâtiments.
01:03:14 C'est Stéphane Bern qui se bat pour ça mais bon sang ça serait bien.
01:03:17 C'est la première destination touristique du monde.
01:03:19 Grâce au tourisme nous engrangeons de l'argent.
01:03:22 Il faudrait peut-être qu'on fasse un peu plus attention à notre patrimoine.
01:03:24 Merci Véronique, merci Arnoux, merci à vous tous.
01:03:29 Cyprien Sini arrive, on va parler du programme.
01:03:32 Bonsoir Cyprien.
01:03:33 - Bonsoir à tous.
01:03:34 - Rtl bonsoir.
01:03:35 - Bonjour donc.
01:03:36 Rtl bonsoir 18h20.
01:03:37 - Je vous ai dit bonsoir là encore ?
01:03:38 - Oui.
01:03:39 - C'est une maladie.
01:03:40 - C'est pas grave, la vie est dure.
01:03:41 - Je vais me coucher.
01:03:42 - Pardon ?
01:03:43 - Je vais me coucher.
01:03:44 - Non, reste avec nous.
01:03:45 Bonsoir, on recevra la femme du jour.
01:03:47 Vous savez qui c'est la femme du jour ?
01:03:48 - Non, dites-moi.
01:03:49 - Lorma Nodou !
01:03:50 - Ah bah oui !
01:03:51 - Première porteuse de la flamme olympique.
01:03:52 Évidemment, elle sera avec nous.
01:03:53 Depuis Olympie, formidable Lorma Nodou.
01:03:55 On va prendre de ses nouvelles.
01:03:56 Elle nous dira si elle a envie d'aller se baigner dans la Seine elle aussi.
01:03:59 - En attendant, elle va peut-être se baigner dans la mer Méditerranée si elle est en Grèce.
01:04:02 - Peut-être, il fait beau.
01:04:03 On parlera également des salaires des grands patrons.
01:04:06 Vous en avez beaucoup parlé avec les auditeurs, on prolongera le débat.
01:04:08 Et on recevra également l'acteur Ahmed Sylla.
01:04:11 Acteur humoriste, très populaire, très positif.
01:04:13 Il est super sympa.
01:04:14 Il sera avec nous à partir de 19h.
01:04:15 Et puis on vous offre dans le Grand Quiz d'RTL Bonsoir, une semaine pour 4 chez Bélambra.
01:04:21 Dans le club Bélambra de votre choix.
01:04:23 Une semaine de vacances à gagner.
01:04:24 C'est ce soir dans le Grand Quiz d'RTL Bonsoir.
01:04:26 Pour vous inscrire, 32 10 dès maintenant.
01:04:28 Ou vous envoyer "bonsoir" au 64 900 par SMS.
01:04:32 Vous serez peut-être tiré au sort pour jouer avec nous.
01:04:34 - Merci Cyprien.
01:04:35 On va s'envoler dans quelques instants, Lisa Marie.
01:04:37 On prend l'avion, tout de suite, 13h de vol pour retrouver notre auditeur du bout du monde.
01:04:41 Et pour deviner où il se trouve, comme tous les jours, indice sonore.
01:04:44 - Ah ouais, il le dit !
01:04:52 - Il le dit ! En plus, je vous avais donné l'indice 13h de vol.
01:04:55 - 13h de vol, ça peut être n'importe où.
01:04:57 - Oui, ça peut être n'importe où.
01:04:58 Là, on a double indice.
01:04:59 Et on a donc compris qu'on n'allait pas en Andorre.
01:05:02 - On ne va pas en Andorre.
01:05:03 - Si vous avez trouvé pour remporter un guide du routard, il suffit de nous écrire tout de suite sur l'application RTL.
01:05:08 - Alors, Victor, où est l'auditeur du bout du monde aujourd'hui ?
01:05:25 - Je le trouve à Singapour.
01:05:26 Et c'est Bertrand à Grenoble qui remporte un guide du routard.
01:05:29 - Allez, bouclez vos ceintures, on y va, 13h de vol.
01:05:32 - L'auditeur du bout du monde.
01:05:34 - Bonjour Bertrand !
01:05:37 - Oui, c'est Bertrand, encore un Bertrand.
01:05:40 - Encore un Bertrand.
01:05:41 - Bonsoir Bertrand, il est 20h je crois chez vous.
01:05:44 - Oui, il est 20h25 à peu près à Singapour, au cœur de l'Asie du Sud-Est.
01:05:50 - Que voyez-vous par la fenêtre ?
01:05:52 - La nuit, figurez-vous que c'est les tropiques, donc il fait nuit à 19h, 19h15, il fait nuit noir.
01:06:00 - Mais alors Singapour c'est une ville, presque une ville-état.
01:06:04 Vous êtes dans le vertical, dans les tours, il y a tellement de tours dans cette ville, c'est un peu New York en Asie,
01:06:11 ou vous êtes dans une maison au ras du sol ?
01:06:14 - Non, vous avez tout à fait raison, j'habite au 18ème étage, figurez-vous.
01:06:19 Et donc c'est effectivement très, très, très vertical.
01:06:23 C'est un tout petit pays de 5 millions d'habitants,
01:06:25 mais avec un territoire qui est essentiellement urbain,
01:06:30 avec pourtant aussi quelques zones de forêt tropicales qui sont préservées par l'état singapourien.
01:06:34 - Alors, qu'est-ce que vous faites dans la vie ?
01:06:37 - Je suis professeur des écoles, Instit,
01:06:40 et je travaille dans les établissements français de l'étranger, un peu partout dans le monde,
01:06:44 depuis un peu plus de 20 ans maintenant.
01:06:47 - Vous avez quitté la France il y a un peu plus de 20 ans,
01:06:50 mais vous avez été où, dans quelle destination, avant d'être à Singapour ?
01:06:54 - Alors, nous avons commencé par les États-Unis,
01:06:56 nous sommes partis avec ma compagne Laurence, qui est originaire de Leraud,
01:07:02 et moi qui suis d'Alsace, d'abord San Francisco,
01:07:04 ensuite on est venu à Singapour une première fois.
01:07:07 Et puis ensuite, ça a été un petit peu un retour avec San Diego,
01:07:11 la Thaïlande deux années, et puis dernièrement le Mexique pendant cinq années.
01:07:15 - Oh, vous êtes fait une vie de rêve de grand voyageur, vous !
01:07:19 - Ah, justement, le voyage a été la motivation numéro un au départ,
01:07:24 et puis après, une fois qu'on y a goûté, c'est difficile de s'arrêter.
01:07:28 - Mais comment on peut voyager ? J'imagine que vous n'avez pas d'enfants ?
01:07:31 - Si. Ulysse, mon fils, qui vient d'avoir 18 ans, est né à San Francisco,
01:07:36 et ma fille Justine, qui a deux ans de moins, qui a eu 16 ans en décembre,
01:07:40 est née à Singapour lors de notre première étape.
01:07:43 - Alors, elles ont toujours suivi le mouvement ?
01:07:46 - Toujours. Toujours. Ils n'ont jamais vécu en France.
01:07:49 Par contre, ils connaissent la France l'été,
01:07:51 et ils passent le bonjour à leurs grands-parents d'Alsace et de Lerau.
01:07:55 Ils connaissent la France quand même assez bien l'été,
01:07:57 mais ils n'y ont jamais vécu plus de deux mois d'été.
01:08:00 - Quelle vie !
01:08:01 - C'est génial ! Alors, Bertrand, il me semble que la vie est chère à Singapour.
01:08:04 Vous disiez que vous êtes professeur des écoles.
01:08:06 Est-ce qu'un instinct gagne mieux en travaillant comme ça dans des écoles à l'étranger ?
01:08:12 - Oui. Alors, ça dépend. Si vous êtes dans un pays d'Afrique ou même au Mexique,
01:08:16 le salaire local peut être moindre qu'en France.
01:08:20 Ici à Singapour, il est bien supérieur à la France, bien sûr,
01:08:22 parce que les loyers sont astronomiques.
01:08:25 C'est une des villes les plus chères du monde.
01:08:27 Les transports sont très chers.
01:08:29 La nourriture, ça va encore à peu près,
01:08:31 mais les loyers sont adaptés au niveau de vie du pays.
01:08:36 - D'accord.
01:08:37 Et quand on est prof comme ça, et qu'on va de pays en pays,
01:08:40 vous êtes payé par l'éducation nationale ?
01:08:42 Vous êtes payé par le pays où vous vous trouvez ?
01:08:46 Comment ça se passe ?
01:08:47 - Oui. Alors, c'est un peu compliqué. Il y a plusieurs statuts.
01:08:49 Nous, on a connu un peu tous les statuts pendant les 20 années.
01:08:52 Vous pouvez être en contrat local,
01:08:54 donc vous payez vos impôts dans le pays et vous êtes payé dans la monnaie locale.
01:08:57 Vous pouvez être détaché de l'éducation.
01:08:59 Et donc là, vous êtes payé en France et vous payez les impôts en France.
01:09:02 Et donc là, pour nous, moi-même, je suis détaché en ce moment,
01:09:06 jusqu'encore pendant une année et demi.
01:09:08 Et puis ma compagne est en contrat local ici.
01:09:11 - D'accord. Bon, alors on va parler de Singapour.
01:09:13 Il paraît que si on crache son chewing-gum par terre, on va en taule.
01:09:17 - Oui, ben oui, ça c'est un peu les…
01:09:19 Vous savez, un peu comme les États-Unis, vu d'Europe.
01:09:22 Oui, non, le chewing-gum est interdit.
01:09:25 Mais enfin bon, il y a plein de jeunes qui consomment des chewing-gum.
01:09:28 Par contre, il y a des lois très, très dures au niveau des drogues, des armes,
01:09:32 ce genre de choses, du trafic d'animaux.
01:09:34 Mais pour le quotidien, c'est tout à fait soft.
01:09:37 - Singapour, c'est le pays au monde où il ne vaut mieux pas fumer un pétard.
01:09:44 - Ça, oui. Vous pouvez très facilement être expulsé et avoir de gros, gros soucis.
01:09:51 - Que dire de ce pays, alors, de cette grande mégalopole de 5 millions d'habitants ?
01:09:58 Comment la décririez-vous pour nous intéresser ?
01:10:04 - Moi, je dirais que c'est un des pays, pour avoir connu les États-Unis et l'Europe,
01:10:08 c'est un des pays les plus développés du monde en matière de transport,
01:10:12 en matière de déplacement dans la ville, en matière de voyage,
01:10:17 parce qu'on peut aller vraiment partout en Asie du Sud-Est à 2 heures, même à 1 heure.
01:10:22 Il y a plein, plein, plein de destinations.
01:10:24 Borneo, le sud de la Thaïlande, le nord de l'Australie n'est qu'à 1 heure,
01:10:27 Darwin n'est qu'à 1 heure.
01:10:29 Bref, c'est un lieu de voyage presque sans limite.
01:10:33 Et c'est une ville très moderne, un pays bien géré, autoritaire.
01:10:37 Vous avez tout à fait raison, autoritaire, avec un certain nombre de choses qu'il faut respecter.
01:10:42 Mais je vous assure que les expatriés d'Allemagne, d'Espagne, de France sont plutôt heureux ici.
01:10:47 - Très bien. Formidable carte postrale que nous fait Bertrand, 53 ans, professeur des écoles,
01:10:53 qui est désormais là-bas, à Singapour, après avoir enseigné à San Diego.
01:11:00 Vous enseignez le français, vous enseignez le français, hein ?
01:11:03 - Oui, oui, je suis professeur des écoles français.
01:11:06 J'enseigne à des enfants qui sont croates, thaïlandais, singapouriens, etc.
01:11:11 Mais le français, j'enseigne les programmes français comme un instinct de France,
01:11:15 avec des collègues anglo-saxons aussi, bien sûr.
01:11:17 - Merci à vous Bertrand, c'était chouette cette petite embardée du côté de Singapour.
01:11:22 Merci beaucoup. Bonjour Jean-Alphonse.
01:11:25 - Bonjour Eric.
01:11:26 - Re-bonjour. Dans un instant, nous allons au Canada.
01:11:29 - Au Canada, voilà exactement. Il voulait tuer sa femme,
01:11:32 et pour ça il a posé une bombe dans un avion de ligne.
01:11:35 23 morts. A tout de suite.
01:11:36 - Quelle histoire. A tout de suite.
01:11:38 Bel après-midi à l'écoute d'RTL. Au revoir les Amaris.
01:11:40 - A demain.
01:11:41 A demain.
01:11:42 ♪ ♪ ♪

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