Jean-Baptiste Marteau reçoit Céline Imart, numéro 2 sur la liste LR aux élections européennes sur le plateau des 4 vérités.
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00:00 Bonjour, c'est Céline Hymard. Merci d'être avec nous dans les 4 V sur France 2.
00:07 Céline.
00:08 Céline Hymard.
00:09 Bonjour Jean-Baptiste Mastour.
00:10 J'ai déjà commencé à accrocher votre prénom.
00:11 On va commencer par parler de cet enjeu, vous êtes numéro 2 sur la liste LR pour ces européennes.
00:17 Comment on fait pour tenter d'intéresser les Français ?
00:20 Pour un scrutin, il faut le dire, qui tous les 5 ans a du mal à susciter un intérêt très important
00:25 et surtout quand votre liste plafonne à 8% dans les sondages.
00:29 Comment on fait pour stimuler et intéresser les Français ?
00:31 Je trouve que la chronique de votre invité, juste à l'instant, sur le problème de cette Europe qui réglemente,
00:37 là où les Etats-Unis ou d'autres puissances sont dans l'incitation pour la transition écologique,
00:41 pour faire face au décrochage économique, est un excellent exemple.
00:45 Aujourd'hui, l'Europe est très éloignée des Français et notamment des gens qui travaillent, des retraités,
00:50 de la vie quotidienne parce qu'elle réglemente des choses très détaillées,
00:54 mais elle n'est pas dans l'incitation et elle n'est pas une politique avec une vision.
00:58 On l'a vu sur la partie agricole, on le voit sur nos vies quotidiennes
01:03 et sur notre destin collectif, sur la partie migratoire, sur la partie économique,
01:09 sur le pouvoir d'achat, sur le pouvoir de transmettre.
01:11 On peut moins réglementer l'Union Européenne.
01:12 Exactement. L'Europe est très loin des citoyens et c'est pour ça aussi qu'on a du mal à intéresser les Français
01:17 à deux mois des élections, à ces échéances européennes.
01:19 Vous allez tenter de le faire. En tout cas, votre principal adversaire du côté droit de l'échec et politique
01:23 semble toujours Jordan Bardelais à la liste terraine qui est donnée à plus de 32% dans le dernier sondage IFOP.
01:27 Comment vous arrivez à convaincre vos électeurs que le vote utile pour battre la majorité présidentielle,
01:33 ce serait plutôt la liste LR que Jordan Bardelais qui caracole en tête des sondages ?
01:37 Aujourd'hui, il caracole en tête des sondages aussi parce qu'en fait, il cristallise un vote de rejet
01:42 du macronisme et de la politique désastreuse qui a été menée depuis 2017.
01:47 Et c'est vrai qu'on a tendance à américaniser un petit peu la politique
01:50 et à faire de ces élections des sortes de mid-terms.
01:53 Et donc, on essaie de cristalliser ce rejet. Mais en réalité, la seule liste de droite,
01:58 je parle sur le plan économique, qui soit libérale, qui propose vraiment des choses extrêmement concrètes
02:02 pour faire face aux problématiques qu'on traverse, qu'elles soient économiques, sociétales,
02:06 sur la sécurité, sur l'immigration, c'est aujourd'hui la liste LR.
02:10 Mais sur le fond, quel est votre principal désaccord, Jordan Bardelais ?
02:13 Déjà sur l'économie, aujourd'hui, on a vu que le RN, par exemple, a soutenu la grève des cheminots
02:19 qui sont quand même une caste d'ultra-privilégiés aujourd'hui, qui bloquent les Français.
02:23 Alors que quand on voit le décalage de train de vie ou le décalage de privilèges qu'on peut avoir
02:29 avec des gens comme nous, des agriculteurs, des artisans, des commerçants,
02:32 et quand on voit qu'ils bloquent les Français et que le RN les soutient,
02:35 quand ils soutiennent aussi la retraite à 60 ou 62 ans, on n'a clairement pas la même vision économique.
02:40 Ce sont des différences très importantes.
02:42 On rappelle que vous êtes agricultrice de profession, on va en parler dans un instant de l'agriculture.
02:46 D'abord, le sujet de l'immigration, parce que quand je regarde Jordan Bardelais,
02:49 François-Xavier Bellamy, votre tête de liste, mais aussi Marion Maréchal,
02:52 toutes ces trois listes ont inscrit comme priorité numéro un la lutte contre l'immigration de leur programme.
02:57 Malgré vos efforts pour vous différencier, il y a quand même ce point commun qui reste.
03:01 On se dit, ils proposent la même chose.
03:02 Oui, c'est bien d'avoir aussi des points communs.
03:04 Nous, on n'a jamais empêché personne de penser comme nous et de proposer des choses identiques aux nôtres.
03:08 Sur l'immigration, sur la taxe carbone aux frontières, sur des mesures écologiques,
03:12 si d'autres nous rejoignent, tant mieux finalement.
03:15 Mais on n'a pas un programme monomaniaque autour de l'immigration.
03:19 On a des propositions très fortes sur comment reprendre en main nos destins,
03:22 qu'ils soient de notre destin collectif ou individuel, à travers d'autres propositions que sur l'immigration.
03:27 Je pense notamment à la sécurité, au trafic de drogue, à la jeunesse, à l'école.
03:31 Donc le programme est un peu plus complet que ce point migratoire qui est très important.
03:37 Alors Céline Nîmes, en parlant d'abord d'économie,
03:39 les Républicains ont fait également de la dette des finances publiques.
03:42 Leur principal angle d'attaque contre Emmanuel Macron ces dernières semaines.
03:45 Est-ce qu'on peut être crédible sur le sujet quand une grande partie des LR,
03:48 notamment des députés LR, ont voté contre la réforme des retraites, par exemple, il y a quelques mois ?
03:53 On peut être crédible sur le dossier de la dette des finances publiques ?
03:55 Et sur les retraites, la position est très claire, c'est qu'aujourd'hui,
03:58 il faut absolument que des personnes qui ont cotisé toute leur vie,
04:01 qui ont travaillé toute leur vie, on ne touche pas, on ne désindexe pas leurs retraites.
04:05 C'est une des pistes d'économie qui est à l'étude en ce moment ?
04:08 C'est une des pistes d'économie qui est à l'étude.
04:10 Et ça, pour nous, c'est clairement une ligne rouge.
04:12 On a des retraités, enfin, je reprends, excusez-moi, l'exemple agricole,
04:15 parce que c'est ce que je connais le mieux.
04:17 Moi, si je prends l'exemple de mon père ou de tous les agriculteurs qui ont travaillé pendant 40 ans,
04:21 ils ont aujourd'hui des retraites agricoles à 800, 830 euros, 850 euros par mois.
04:25 On ne va pas taper sur les retraités aujourd'hui qui ont cotisé toute leur vie,
04:29 qui ont construit, qui ont déjà du mal pour certains à boucler les fins de mois,
04:32 qui ont du mal à transmettre ce qu'ils ont réussi à acquérir à leurs enfants ou à leurs petits-enfants
04:36 et leur faire payer l'incurie de Macron.
04:38 Ce n'est pas là qu'il faut aller chercher des économies.
04:40 - Vous allez les chercher où, du coup, les économies ?
04:42 - Alors, nous, on a identifié, on a proposé un contre-budget au niveau des républicains très chiffré,
04:45 de 25 milliards d'euros.
04:47 Il y a clairement des gisements aujourd'hui.
04:49 Un, l'immigration, on y revient.
04:51 Mais aujourd'hui, que ce soit l'aide médicale d'État ou certains dispositifs,
04:55 des accès à des prestations dès le premier jour où une personne étrangère met le pied sur le sol français,
05:00 ce n'est pas normal, sans qu'elle n'ait jamais contribué, qu'elle touche.
05:03 Donc, ici, il y a un gisement d'économie.
05:05 Il y a un gisement d'économie bien identifié aussi sur les agences d'État.
05:08 On a une bureaucratie absolument galopante avec des agences qui se superposent
05:12 et qui coûtent beaucoup d'argent.
05:13 Là, il y a des gisements d'économie.
05:15 Et puis ensuite, il y a toute la réforme, notamment de l'assurance chômage
05:18 et le fait qu'aujourd'hui, le travail, ceux qui travaillent, ne peuvent pas financer tout le système social.
05:23 - Vous parliez d'insécurité.
05:24 Safi Tedrox et Linnimar, le gouvernement lance une nouvelle opération PlaceNet.
05:28 Il y en a un petit peu lancée tous les jours.
05:29 Demain, ce sera en Guadeloupe où Gérald Darmanin doit se rendre.
05:32 Votre tête de liste, François-Xavier Bellamy, est à Marseille cet après-midi pour parler de trafic de drogue.
05:36 Justement, en quoi la politique du gouvernement est, selon vous, insuffisante sur ce dossier ?
05:40 - Parce que ce sont des interpellations qui ont lieu.
05:43 On a des politiques PlaceNet.
05:44 Et puis, dès le lendemain, dès le jour d'après, on va voir les habitants des quartiers
05:47 et ils vous disent eux-mêmes que rien n'a changé.
05:49 La vraie question, c'est que derrière les interpellations, c'est bien.
05:52 Les policiers, aujourd'hui, il faut qu'ils aillent déloger tous ces trafiquants dans leur lit,
05:56 à n'importe quelle heure du jour, de la nuit.
05:57 Mais ensuite, derrière, il faut qu'ils aillent derrière les barreaux.
06:00 Parce que s'il n'y a pas de sanction pénale qui est dissuasive et effective,
06:03 en fait, tout redevient comme avant.
06:05 Et non seulement il faut qu'ils aillent derrière les barreaux,
06:07 mais il faut qu'ils y restent.
06:08 Il faut qu'ils y restent sans téléphone, sans télé.
06:10 Le Club Med, ça suffit.
06:12 - Pour vous, la prison, aujourd'hui, c'est le Club Med ?
06:13 - Mais attendez, quand on voit qu'on a des trafiquants qui vont derrière les barreaux,
06:16 un, pour eux, ça fait partie des rites d'initiation.
06:18 Ils vous le disent clairement, que quelqu'un qui a fait de la prison,
06:21 ensuite, il se vante d'être passé par la prison,
06:24 parce que c'est une case que tout bon caïd doit avoir coché dans son parcours.
06:28 Et puis deux, on voit qu'ils arrivent aujourd'hui à diriger les trafics de drogue depuis la prison
06:32 et à organiser les réseaux logistiques d'approvisionnement.
06:36 - Pour vous, l'administration pénitentiaire est trop laxiste encore aujourd'hui ?
06:39 - Non, ce n'est pas qu'elle est trop laxiste, c'est qu'elle n'a pas les moyens de faire ce qu'il faut.
06:42 Quand on voit que sur les dix premiers milliards d'euros d'économie,
06:45 le gouvernement a été rônier, a été faire les fonds des poches des Français
06:48 et de l'administration pénitentiaire des forces de police,
06:53 ce sont précisément les secteurs, et ceux de la santé également,
06:56 auxquels il ne faut pas toucher.
06:57 Ce n'est pas là qu'il faut faire des économies.
06:59 - Céline Himard, vous êtes donc également agricultrice.
07:01 Ce mouvement de protestation, même si on en parle moins, est en pause.
07:04 Il n'est pas complètement terminé.
07:06 Les syndicats agricoles devaient être reçus par Emmanuel Macron plusieurs fois.
07:08 Les rendez-vous ont été annulés, reportés.
07:10 Pourquoi ça bloque encore une fois ?
07:11 Pourquoi on n'arrive pas à solutionner cette crise agricole ?
07:13 - Parce qu'il y a trop d'écarts entre les annonces politiques et les grands mots
07:18 qui disent "on place l'agriculture au-dessus de tout, l'agriculture c'est hyper important"
07:21 et derrière les actes.
07:22 Aujourd'hui, on a des choses qui nous empêchent de dormir, qui nous empêchent de travailler.
07:26 On a des surtranspositions réglementaires, on en a parlé tout à l'heure.
07:29 - Pourtant il y a eu beaucoup d'efforts de fait déjà.
07:31 Il y a eu plein de normes qui ont été supprimées à léger.
07:33 - Non, il y a eu des choses qui ont été simplifiées, des petits chantiers de simplification.
07:36 Mais aujourd'hui, il n'y a pas de "un".
07:38 On a besoin d'un choc de compétitivité.
07:40 La norme non-productive a un coût énorme sur les exploitations
07:43 et pas que sur l'agriculture, sur toutes les entreprises.
07:46 On a besoin vraiment de retrouver de l'oxygène au niveau des taxes, au niveau des impôts.
07:50 Et puis on a besoin d'arrêter avec les surtranspositions.
07:52 Et que ce soit sur les phytosanitaires, que ce soit sur l'eau,
07:55 sur l'accès à l'eau qui est hyper important pour produire l'alimentation.
08:00 Mais aussi l'eau doit être pensée durablement et collectivement.
08:03 Parce que quand on a une véritable politique de stockage de l'eau,
08:06 elle doit servir aussi pour le tourisme, elle doit servir pour les pompiers,
08:09 elle doit servir sur un multi-usage.
08:11 Et là, sur des choses plus politiques, sur des choses vraiment de vision,
08:14 où on va donner des outils réels et non surtransposés, il n'y a rien de concret.
08:19 Pour finir Céline Himard, certains vous diront que l'agriculture a déjà eu beaucoup de choses,
08:23 beaucoup d'annonces et que d'autres secteurs n'ont pas eu la même attention,
08:26 on va dire, de la part des pouvoirs publics que le monde agricole.
08:28 Oui, mais les annonces c'est vraiment une chose aujourd'hui quand elle n'est pas suivie des faits.
08:32 Les agriculteurs, on est reparti sur nos fermes et on ne peut pas tenir
08:35 des manifestations et des blocages indéfiniment.
08:37 Mais aujourd'hui, il y a une véritable colère qui est là parce que les attentes sont extrêmement fortes
08:42 et la réponse concrète dans les cours de fermes n'est pas à la hauteur des attentes et de la crise.
08:46 Céline Himard, numéro 2 sur la liste LR pour les élections européennes,
08:50 était l'invité des 4 Ré. Merci beaucoup.
08:52 Merci Jean-Baptiste Martin.