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Arnaud Meersseman, directeur général d'AEG Presents France, est l'invité éco de frnaceinfo vendredi 19 avril 2024.

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00:00 L'invité éco, Camille Revelle
00:05 Bonsoir à toutes et à tous, c'est le jour J pour les fans de Taylor Swift.
00:09 La chanteuse américaine sort son nouvel album de Tortured Poets Department.
00:13 La prochaine étape de sa tournée, c'est la France.
00:16 Si date à Paris et Lyon, la première le 9 mai dans la capitale.
00:20 C'est son tourneur qui est avec nous ce soir. Bonsoir Arnaud Merzmann.
00:23 Bonsoir.
00:24 Vous êtes le directeur général d'AFG Presents France, deuxième organisateur de concerts au monde.
00:28 En France, 1 million de fans sur plus de 500 concerts et spectacles par an.
00:33 Ça fait beaucoup de chiffres, on va encore en donner d'autres parce que, qu'on se fasse une idée,
00:36 c'est vous qui organisez la tournée française.
00:38 Ça représente quoi en passage de Taylor Swift, ce passage-là en termes de vente de billets ?
00:43 C'est une artiste hors normes. On est quasiment à plus de 250 000 tickets vendus.
00:47 Et je pense que la demande était telle qu'on aurait pu quasiment doubler ce chiffre
00:51 et arriver aux demi-millions de ventes, voire peut-être qui sait même aux millions.
00:54 Tout est vendu là donc ?
00:55 Tout est vendu, tout est passé.
00:57 On avait quasiment 1,2 million de personnes en fil de l'attente qui essayaient d'acheter des places à la mise en vente.
01:02 On va en reparler parce que ça a été un petit peu compliqué cette mise en vente.
01:05 Elle va jouer dans quelles salles ?
01:07 On joue à la Défense Arena à Paris, où on va faire quatre soirs, du 9 au 12 mai.
01:12 Et on va faire deux soirs au Groupama Stadium à Lyon le 2 et 3 juin.
01:15 Et vous auriez pu, si elle avait voulu, rajouter encore des dates ?
01:17 Tout ce qu'on voulait je pense. N'importe où, n'importe quelle ville, n'importe quelle taille de salle, ça partait.
01:22 Vous suivez d'autres artistes, bien sûr.
01:24 En France, on va en citer quelques-uns, Céline Dion, Blackpink, Green Day.
01:27 Cette tournée-là, elle n'est pas comme les autres, elle est hors norme.
01:30 Ah ouais, elle est vraiment hors norme.
01:32 Je crois que c'est une artiste qui casse absolument tous les records.
01:36 C'est la première artiste à devenir un milliardaire grâce à sa musique.
01:40 Son documentaire concert a passé les 260 millions de dollars de chiffre d'affaires.
01:45 C'est délirant, il n'y a jamais un film concert qui a fait autant.
01:49 Et là, juste sur la tournée, elle dépasse quasiment les 2 milliards de dollars de chiffre d'affaires.
01:55 C'est des chiffres qui sont exceptionnels.
01:57 C'est une unicorne, comme on peut dire, dans le milieu de l'économie.
02:00 Avec des retombées pour vous conséquentes aussi ?
02:02 Oui, bien sûr.
02:03 Parlons-en de ce qui s'est passé au mois de juillet.
02:05 Mise en vente, première quinzaine de juillet, si je me souviens bien, sur Ticketmaster,
02:09 qui est détenue par l'un de vos concurrents, Live Nation.
02:12 Et là, c'est le drame, si on peut dire ça comme ça.
02:15 Il y a un sacré bug qui se produit.
02:16 C'était le drame, je me souviendrai toujours.
02:19 Je crois qu'on met en vente à 10h, à 10h03, j'appelle ma billetterie pour savoir où on en était.
02:22 On me dit "on a vendu 5 tickets".
02:23 Alors là, on se dit soit on a fait une énorme erreur, soit il y a un problème.
02:26 Et il se trouve que c'était un problème et pas une énorme erreur pour le coup.
02:29 Et il y avait eu un problème au niveau des serveurs de Ticketmaster,
02:33 d'un prestataire qui n'a pas pu tenir la charge de demande.
02:37 Et malgré toutes les précautions qu'on a pu prendre en amont,
02:40 sur lesquelles on avait travaillé pendant un mois,
02:41 on avait mis tout un système de code, de tirage au sort, etc.
02:44 Pour essayer de justement réduire cette charge malheureusement.
02:47 La France s'est encore singularisée parmi les autres pays européens.
02:51 Et il s'est passé la même chose qu'aux Etats-Unis,
02:53 où on a dû arrêter la mise en vente, tout remettre en place,
02:56 et faire des mises en vente séquentielles, une date après l'autre,
02:59 pendant quasiment une semaine.
03:00 Donc tous les matins, on mettait un stade en vente,
03:02 et on attendait que ça passe, et on remettait le lendemain notre stade, etc.
03:05 Ça a été un moment un peu complexe ?
03:07 C'était compliqué, ouais.
03:08 C'était compliqué.
03:09 On aurait prévu que tout se déroule selon le plan, comme d'habitude.
03:11 Mais bon, voilà, on fait avec.
03:12 Les aléas, on connaît, et puis c'est notre travail.
03:14 Ça a son prix quand même, de voir Taylor Swift.
03:16 Les places vont de 70 euros à 245 euros environ.
03:20 Je parle uniquement des tarifs français,
03:22 parce qu'aux Etats-Unis, parfois ça se chiffrait en milliers de dollars.
03:25 Oui, c'était délirant, aux Etats-Unis.
03:27 Comparé aux autres artistes dont vous organisez les tournées,
03:30 ça se place où, cette fourchette-là ?
03:33 Ça reste quand même assez abordable.
03:36 Alors je me rends compte que c'est une somme.
03:38 Quand je dis "abordable", bien entendu,
03:39 je parle en relatif par rapport à d'autres artistes.
03:41 Mais ça reste abordable par rapport à d'autres superstars
03:45 ou d'autres groupes qui ont un public un peu plus âgé.
03:48 Je peux travailler avec les Rolling Stones, par exemple,
03:50 qui vont pratiquer des prix de billets un peu plus chers,
03:52 étant donné que c'est un public plus âgé.
03:54 On va dire que c'est dans la moyenne haute de ce genre d'artistes.
03:58 Et est-ce que vous connaissez le profil, la nationalité, plutôt ?
04:02 Je vais dire ça comme ça, des gens qui ont acheté des billets
04:04 pour venir voir Taylor Swift en France,
04:05 est-ce que c'est seulement des fans français ?
04:07 Non, alors pas du tout.
04:08 On a vendu à peu près 250 000 tickets sur les six dates.
04:11 On est à peu près un tiers d'étrangers sur la tournée.
04:15 Je pense que c'était des gens qui essayaient leur chance
04:18 dans plusieurs pays européens et qui sont tellement fans
04:20 qu'ils sont prêts à voyager.
04:21 Et on a même des spectateurs américains
04:23 parce que je pense que les États-Unis,
04:25 pratiquant ce qu'on appelle le pricing dynamique,
04:27 où plus la demande est haute, plus le prix monte
04:29 et peut atteindre des niveaux stratosphériques,
04:31 c'était peut-être moins cher même d'acheter un billet d'avion
04:34 et d'acheter une place de concert pour le concert parisien
04:36 que d'acheter une place aux États-Unis.
04:37 Et pour vous, ça représente quoi comme logistique,
04:40 une tournée hors normes comme ça ?
04:41 C'est une équipe mobilisée depuis quasiment deux mois et demi,
04:45 trois mois, que ce soit à la billetterie ou à la production.
04:48 Le marketing a été assez simple mais conséquent quand même aussi.
04:53 Et puis là, ça va être surtout les équipes de production.
04:55 C'est plus de 300 personnes qui vont travailler sur ces concerts.
04:58 On attend à peu près 90 semi-remorques.
05:00 C'est très très gros à accueillir.
05:02 Et puis on essaie de venir sur des niveaux d'exigence
05:05 qui sont assez élevés.
05:07 Il n'y a pas toujours eu cette demande en France pour Taylor Swift.
05:10 Vous étiez son tourneur déjà il y a quelques années.
05:12 C'était une autre histoire, question remplissage des salles.
05:15 Est-ce qu'il y a un petit peu de stress quand on organise quelque chose comme ça ?
05:18 Après, il y a toujours un peu de stress et d'excitation.
05:21 Moi, c'est pour ça aussi que je fais ce métier.
05:23 Nous, on est dans les coulisses pour faire en sorte que ça se passe bien sur scène.
05:25 Et là, on parle de la plus grosse artiste du monde.
05:28 Et le début de la tournée européenne se passe à Paris en plus.
05:31 Donc c'est sûr qu'on va avoir les projecteurs braqués sur nous.
05:33 Donc on a intérêt à ce que tout roule.
05:35 Mais je suis assez confiant.
05:37 J'ai une très bonne équipe en place.
05:38 Et puis on a déjà accueilli des très grandes stars.
05:40 Il nous reste une petite minute.
05:41 Je voudrais qu'on parle de l'industrie du live en général.
05:43 Comment se porte-t-elle maintenant qu'on est un peu éloigné des années de la pandémie ?
05:48 Alors, elle se porte plutôt bien.
05:49 Il y a eu un phénomène de ce qu'on pourrait appeler de "revenge buying"
05:52 avec des gens qui ont été extrêmement frustrés
05:54 pendant deux ans ou trois ans de ne pas pouvoir acheter de places de concert.
05:57 Les gens se ruaient un peu sur tous les concerts
05:59 qu'on pouvait mettre en vente dans la foulée de la pandémie.
06:02 À aujourd'hui, on voit que ça a tendance à se calmer un petit peu
06:04 et les gens deviennent un petit peu plus sélectifs
06:06 parce qu'il y a aussi une telle offre que ça devient dur à suivre niveau budget.
06:10 Et ce qu'on voit aussi, c'est qu'il y a beaucoup de kids et de plus jeunes
06:14 qui peuvent aller en concert, mais qui désertent un petit peu les festivals.
06:18 Qui vont voir un artiste.
06:19 Qui vont voir un artiste.
06:20 Qui ont leur artiste préféré dans la programmation.
06:23 Donc ne vont pas aller au festival pour le voir,
06:25 mais vont aller le voir en concert en tête d'affiche et moins en festival.
06:28 Donc on va surveiller comment évolue la tendance sur les festivals.
06:32 Merci beaucoup Arnaud Brassman.
06:33 Je vous remercie.
06:34 Vous êtes le directeur général d'AEG Présentes France
06:36 et vous êtes l'invité Echo de France Info.
06:37 Merci encore.
06:38 !

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