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00:00L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:04Bonsoir à toutes et à tous. Demain se tient au Conseil économique, social et environnemental, le comité de la charte sociale Paris 2024 que vous co-présidez, Dominique Erlac.
00:15Bonsoir.
00:16Vous êtes également au Conseil exécutif du MEDEF. A quoi s'engagent concrètement les chefs d'entreprise par le biais de cette charte ?
00:23La charte sociale c'est en fait une charte économique et sociale. Et l'idée c'était de se dire on va innover dans les Jeux Olympiques de Paris en proposant une charte qui nous engage
00:33socialement et économiquement à faire travailler les PME pour pouvoir bénéficier avec le rayonnement économique, les retombées économiques bénéficient aux PME et aux TPE.
00:43Et socialement s'engager à des pratiques d'organisation du travail, de suivi du travail, de suivi des chantiers qui soient responsables.
00:50Et vous êtes satisfaite des résultats ?
00:53On est vraiment très satisfaites.
00:54Cette charte a été signée en 2018 ?
00:55Elle a été signée en 2018 par les 8 organisations patronales et syndicales, donc les 5 syndicats et les 3 organisations patronales. Et on n'a jamais vu aussi peu d'accidents du travail sur les chantiers.
01:08Alors il y en a eu quand même.
01:09Il y en a eu quand même mais vous savez que les grands événements sportifs internationaux qui se passent tout autour de la planète, souvent l'indicateur malheureusement c'est le nombre de morts qu'on a sur les chantiers.
01:19Sur les chantiers de Paris 2024, pas un seul mort et un seul accident grave. Malheureusement il est arrivé mais un seul accident grave malgré l'ensemble des chantiers.
01:29Donc finalement c'est pas si mal.
01:30C'est mieux que pas si mal. C'est excellent les résultats. On n'a jamais eu aussi peu d'accidents sur des chantiers dans les TPE.
01:37Et vous pensez que ce sont les effets de la charte ?
01:39Ah c'est les effets de la charte parce que la charte sociale concrètement...
01:41Parce que c'est pas engageant.
01:42Alors c'est pas engageant parce que ça n'a pas force de loi.
01:44Ça n'a pas de valeur juridique.
01:46Néanmoins on s'est réunis tous les mois depuis 8 ans, tous les mois les 8 organisations patronales et syndicales se sont réunies pour se dire comment on pilote ces chantiers ?
01:56Qu'est-ce qu'on met en place comme visite de chantier avec les entreprises, avec l'accord des entreprises, avec l'accord du syndicat ?
02:02Il y a eu le coup de projecteur des médias aussi sur le problème qu'il y a eu sur certains chantiers.
02:06Mais nous on avait un intérêt finalement à innover là-dedans, à pouvoir exporter ce concept de jeu économiquement et socialement responsable.
02:13Votre co-président, ancien secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, a lui dit que le gouvernement était le premier à passer outre cette charte.
02:22Exemple avec le projet de loi relatif aux Jeux Olympiques qui étend l'ouverture des commerces le dimanche pendant les Jeux. Est-ce que vous aussi vous le regrettez ?
02:29Je n'ai pas forcément compris la question.
02:32C'est-à-dire que le gouvernement est le premier à passer outre cette charte ?
02:36En fait on s'est quand même mis d'accord sur un certain nombre de choses.
02:39C'est vrai que ce qui se passe dans le monde des entreprises privées, il y a un dialogue social qui est vraiment très nourri.
02:44Et donc on arrive à hauteur de discussions entre représentants des organisations syndicales et des employeurs, on arrive à discuter facilement.
02:52Peut-être que ça allait moins vite, malheureusement c'est peut-être ce qu'on a pu reprocher aux services de l'Etat,
02:58que ça allait moins vite dans la fonction publique que dans les entreprises privées.
03:03Est-ce que vous avez aujourd'hui toutes les informations nécessaires pour que le chef d'entreprise travaille dans les meilleures conditions pendant les Jeux Olympiques ?
03:11Alors la réponse est oui, parce que justement il y a quand même un dialogue assez nourri avec les pouvoirs publics, avec la préfecture de police, avec les services de l'Etat,
03:20avec les différents ministères concernés. Simplement maintenant il va falloir que nous on diffuse cette information.
03:25Vous vous l'avez ? Vous savez comment ça va se passer ? Les QR codes ? Qui va pouvoir circuler ? Quand ?
03:29Tout à fait, il y a des zones, les transports, tout ça est parfaitement clair.
03:33Donc début mai, il y aura à la fois un site officiel, mais au MEDEF, qui est l'organisation que je représente également,
03:40on aura un site dédié pour qu'un chef d'entreprise sache comment ça va se passer pour la poursuite de son activité compte tenu de la zone où il est,
03:48les heures d'ouverture, les points de passage, les livraisons, des questions vraiment pratiques aux pratiques.
03:53Ses salariés, comment il fait pour les faire travailler ?
03:55Oui parce que finalement c'est une question que se pose aujourd'hui tous les chefs d'entreprise et tous les salariés.
04:01Le maître mot c'est que cérémonie d'ouverture 26 juillet, début mai, c'est-à-dire on aura tout mai, tout juin, tout juillet, c'est-à-dire trois mois pour s'organiser et anticiper.
04:11Sauf que Dominique Carlac c'est aujourd'hui qu'on s'organise, le télétravail, qui doit prendre des congés.
04:16Donc ça vous l'avez déjà organisé au sein des entreprises ? Il y a des primes aussi j'imagine qui ont été mises en place ?
04:21On est aujourd'hui le 24 avril, quand je vous parle du début mai c'est dans quelques jours que toutes les informations seront main accessible aux entreprises qui vont aller sur les sites,
04:31que ce soit le site du Medef ou les sites des pouvoirs publics pour se dire voilà comment je me projette et quelles sont les solutions.
04:36J'insiste vraiment sur le plan de l'anticipation.
04:40Tout est possible, on ne va pas être au pied du mur comme pendant la crise Covid où du jour au lendemain il fallait s'organiser et on avait réussi à s'organiser.
04:47Là on va avoir trois mois pour s'organiser, pour se dire est-ce que je fais un roulement pendant les congés ? Est-ce que je fais des horaires décalés ? Est-ce que je fais du télétravail ?
04:56Toutes ces informations très pratiques et très faciles à mettre en oeuvre vont être disponibles tout début mai.
05:02Est-ce que vous faites partie de ceux qui espèrent qu'il y aura une trêve olympique au moment des JO, qu'il n'y aura pas de grève ? On a vu un certain nombre de grèves avec celle des contrôleurs aériens.
05:13Je dirais que c'est tout l'esprit de la charte sociale à l'origine. La charte sociale à l'origine c'est de se dire si on fait des jeux économiquement et socialement responsables,
05:22normalement par ce dialogue social, par cette implication des partenaires sociaux, on arrive à déminer, on arrive à dialoguer, on arrive à discuter pour se dire à un moment donné,
05:32on a un rendez-vous avec la nation, on va être aux yeux du monde d'un pays qui va être regardé. Il ne faut pas oublier qu'il va y avoir 2 milliards de téléspectateurs qui vont regarder la France à ce moment-là.
05:41On aura envie d'envoyer une image positive de notre pays. Tout est fait pour qu'on puisse renvoyer une image positive et dialoguer avec chacune des parties prenantes.
05:53Ce dialogue passe par l'aménagement du temps de travail, par la mise en place de télétravail, par les primes, le cas échéant ?
06:00Dans les entreprises, les primes ont été discutées, les aménagements du travail sont discutés dans les entreprises privées. Là où il faut que ce soit aménagé, discuté, voire homogénéisé, c'est dans la fonction publique.
06:17Parce qu'il y a différents corps de métier qui sont concernés. Selon que vous soyez dans la sécurité, dans le monde hospitalier ou dans les douanes, vous n'avez pas le même ministère de tutelle.
06:26Du coup, il y aura une certaine attente d'harmonisation de la part des salariés. Mais ça, je dirais, c'est les organisations des employeurs privés ne peuvent pas se substituer à la fonction publique.
06:34Mais j'imagine que vous regardez ça de près.
06:36Bien sûr.
06:37Merci beaucoup Dominique Quirin-Lac, coprésidente du comité de la charte sociale de Paris 2024. Vous étiez l'invité éco de France Info ce soir.
06:44Merci à vous.