Regardez Ils refont la France avec Anaïs Bouton du 19 avril 2024
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00:00 Il refond la France sur RTL.
00:07 Avec Anaïs Bouton.
00:09 Bonsoir et bienvenue à tous, voilà Paolo Lévi qui rentre dans l'estudio.
00:15 Bienvenue dans Il refond la France, c'est tous les vendredis soir, c'est l'actualité française vue par les correspondants de la presse étrangère.
00:21 C'est un peu, vous le savez maintenant, notre Erasmus à nous chez RTL avec ce soir...
00:27 Leandro qui est là, il n'y aura pas de correspondants pour l'information.
00:30 Leo Klim, je suis correspondant allemand au magazine Der Spiegel.
00:34 Paolo Lévi, correspondant de la presse italienne à l'agence ANSA.
00:38 Et aussi...
00:40 ... un journaliste espagnol.
00:45 De la Vega.
00:46 Bonsoir et merci à tous les quatre d'être là pour refaire la France au programme ce soir.
00:52 Ce soir les amis on va faire une émission un peu spéciale, une émission spéciale collège.
00:57 Parce qu'il y a ce qui s'est passé depuis trois semaines, le meurtre de Semchédine.
01:01 Quinze ans à Villerich à Tillon.
01:03 Zacharia, quinze ans poignardé à Romand-sur-Isère.
01:08 Le passage à Tava de Samara à Montpellier.
01:12 Il y a cette violence inouïe qui gangrène les collèges en France.
01:16 Le premier ministre Gabriel Attal a fait des annonciers à ce sujet, on va en reparler.
01:21 Et puis il y a la vie dans les collèges, les élèves, l'engagement des profs.
01:27 Tout un écosystème avec ses joies, ses peines, ses drames.
01:30 C'est le sujet d'un très très beau documentaire diffusé sur M6 dimanche.
01:34 Isabelle Morini-Bosque vous en a parlé ce matin.
01:36 La chaîne M6 a planté ses caméras pendant un an dans un collège.
01:41 Il y a des classes de troisième, c'est un collège rep+
01:46 Il faut voir ce documentaire, écoutez la bande-annonce.
01:49 Je veux que tu sois sereine de venir me voir si ça continue.
01:53 À quoi ressemble la vie dans un collège en France ?
01:56 Il se passe tellement de choses, il n'y a pas une heure qui ressemble à une autre.
01:59 Pendant un an, nous avons suivi le quotidien d'un collège en réseau d'éducation prioritaire.
02:04 On est bien concentrés.
02:05 J'ai trop envie de rigoler en classe, je n'arrive pas à être sérieux.
02:08 Moi aussi.
02:09 Pour découvrir les enjeux.
02:11 L'école, on n'est pas là pour t'embêter.
02:12 Le consentement.
02:13 Qu'est-ce que ça veut dire ?
02:14 Je fais ce métier comme si chaque élève était un de mes enfants.
02:17 Les limites.
02:19 Pourquoi quand je parle au mao tu ne veux pas comprendre ?
02:21 La discipline, je le vis comme un échec.
02:23 Et les espoirs de l'enseignement.
02:25 Prends confiance en toi.
02:26 Moi je crois en toi.
02:28 Voilà alors un très beau film d'Andréa Pally.
02:32 C'est Stéphane Gillot, 55 caméras plantées, un an, dans l'un des 7000 collèges de France.
02:37 Le collège Jean-Vilar à Châlons-sur-Saône.
02:40 Alors juste un petit tour de table les amis, vous avez vu le film, enfin les films,
02:44 puisque c'est une soirée avec trois épisodes.
02:46 Qu'en avez-vous pensé, Rwandre Auzé ?
02:48 Je trouvais très intéressant parce que ça montre surtout l'engagement des professeurs.
02:54 Ça montre la vie du collège, mais ça montre l'engagement des professeurs, des proviseurs, des surveillants.
03:02 De la CPE ?
03:04 De la CPE.
03:05 Après c'est vrai que c'est un collège, vous l'avez dit, qui est en REP+
03:10 donc un collège, grand collège, pratiquement 700 élèves.
03:15 Mais qui a aussi les moyens justement parce qu'il est en REP+.
03:20 C'est-à-dire dans des zones défavorisées, qui sont favorisées.
03:24 Voilà, donc après, ça montre surtout cet engagement des professeurs.
03:29 Après c'est vrai que d'autres collèges, les éditeurs de RTL, les spectateurs de M6 vont voir le reportage,
03:37 ils vont se dire "Ah mais chez moi c'est pas exactement comme ça".
03:41 Mais c'est très intéressant de voir cet engagement des professeurs qu'on critique souvent, qu'on parle d'arsentisme, etc.
03:46 Et là on voit comme ils sont impliqués dans la vie du collège.
03:50 Il n'y a pas que l'engagement des professeurs, il y a aussi tous les problèmes qui se posent au collège
03:54 parce qu'il y a vraiment un petit écosystème de la vie humaine.
03:57 C'est-à-dire qu'il y a le harcèlement, les réseaux sociaux, les histoires d'amour, et des personnages.
04:03 Paolo, ça vous fait sourire ?
04:05 Non, je voulais dire écosystème.
04:07 Je voulais dire ce que vous venez de dire Anaïs, que c'est un documentaire qui est très bien fait.
04:14 Je suggère à tout le monde de le voir parce qu'il est extrêmement bien ficelé,
04:19 avec des personnages, des personnes je dirais même très attachantes,
04:23 les professeurs bien sûr, mais même les surveillants, et les élèves.
04:28 Ils sont adorables. Enfin pas tous.
04:31 Oui, ils sont tous adorables, même les plus compliqués, ils ont un fond.
04:38 En fait, ils se cherchent eux-mêmes.
04:41 Je trouve que c'est un documentaire très positif.
04:47 On voit une vie en devenir avec, bien sûr, la vie, avec ses problèmes.
04:53 Léon ?
04:56 Oui, alors moi je voudrais féliciter déjà les confrères et consoeurs qui ont fait le film.
05:01 Andréa Pallis et Stéphane Gillot.
05:03 Parce que c'est vraiment un énorme travail.
05:07 Et la force de ce documentaire pour moi, c'est de livrer à travers des scènes de la vie de tous les jours de ce collège,
05:15 nous ouvrir comme un livre, ce qui se passe en fait,
05:20 et mettre comme sous une loupe, effectivement, toutes les questions, les sujets qui se posent.
05:26 Que ce soit la banalité du harcèlement,
05:30 que ce soit le rôle des réseaux sociaux aujourd'hui dans cette jeunesse,
05:36 que ce soit les dynamiques de groupe, que ce soit le dévouement des professeurs,
05:40 et aussi à mon sens, ce qui ressort aussi, c'est un peu le fourruement idéologique du système français,
05:48 c'est-à-dire les erreurs,
05:52 ou en tout cas, pour le dire plus positivement, la nécessité d'une mise à jour du logiciel.
05:58 En France ?
05:59 Voilà.
06:00 Et toi, quelle heure ?
06:01 Moi, je trouvais ça très courageux, dans la part de parents, de l'école, etc.,
06:05 d'ouvrir les portes comme ça.
06:07 C'est pas évident de faire ça, particulièrement quand on sait que c'est un sujet qui est beaucoup suivi, critiqué,
06:14 tout le monde a une opinion sur ça, donc je trouvais ça super de l'ouvrir comme ça.
06:19 Aussi, le fait qu'on entend beaucoup dans les médias ces jours-là des histoires dramatiques,
06:25 je trouvais ça intéressant de voir le quotidien et le fait que c'est pas tout noir.
06:32 C'est pour ça qu'on avait envie de faire cette émission,
06:34 parce que les semaines qui se sont passées en France, sans faire d'angélisme,
06:38 on est bien au courant et on les entend bien sur RTL, très bien expliqués par Thomas Proutot et tous les journalistes d'RTL.
06:46 Mais il faut aussi dire qu'il y a des endroits où ça se passe, où il y a des biens,
06:51 où il y a des gens qui sont engagés, parce que sinon on devient fou de désespoir.
06:57 Oui, Thor ?
06:58 Oui, je trouve que c'est important aussi pour les profs qui sont vraiment passionnés,
07:04 qu'on voit dans le film, donner une image positive d'eux aussi pour le public, je trouve ça important aussi.
07:11 Allez, on fait une petite pause et puis on vient dans le vif du sujet,
07:15 des ficelles qu'on a tirées à partir de ce documentaire.
07:19 On va parler de l'école en France, à tout de suite sur RTL.
07:21 Jusqu'à 20h, ils refont la France avec Anaïs Bouton.
07:27 Jusqu'à 20h, ils refont la France sur RTL.
07:32 Hey ! Teachers, réveillez-vous bientôt !
07:36 Eh oui ! Alors non, on ne livre pas de Kids Alone les Teachers, au contraire,
07:41 on parle ce soir de l'école en France et on parle du beau documentaire
07:46 que vous allez tous regarder dimanche à 21h10 sur M6.
07:51 Le documentaire, ils ont passé avec 55 caméras, un an au cœur d'un collège à Châlons-sur-Saône,
07:58 le collège Jean-Villard.
08:00 Et qui a fait ça ? C'est un beau film d'Andréa Païs et de Stéphane Gillot.
08:04 Alors, je voulais vous poser une question.
08:06 Moi, quand j'étais petite, la sonnerie au collège, c'était ça.
08:12 C'est-à-dire un truc un peu martial, militaire, vous voyez.
08:17 Et maintenant, les sonneries au collège, c'est ça.
08:20 Alors, est-ce que ce n'est pas déjà un état d'esprit, Léo ?
08:28 Est-ce que ce n'est pas ce que vous vouliez dire tout à l'heure, en disant qu'il y avait un problème de logiciel ?
08:33 Si, alors, ce qui ressort du documentaire, oui, effectivement, on entend.
08:37 Moi aussi, j'ai été interpellé par cette sonnerie. Je n'ai pas bien identifié, en fait, que c'était la sonnerie.
08:42 C'est une sonnerie qui est censée dire aux élèves, il faudrait maintenant quitter votre...
08:47 Une musique un peu douce, c'est vrai.
08:50 Et c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens, on voit la CPE,
08:56 beaucoup dans ce film, être très attentionné, chercher à être à l'écoute.
09:02 Mais en même temps, je suis désolé de dire, on voit par exemple, on voit souvent sur la cour de récréation,
09:08 ça c'est un truc qui me frappe, ça n'existe pas en Allemagne,
09:12 on voit des cases, littéralement des cases dessinées sur la cour pour que les classes s'alignent dedans.
09:18 Vous croyez que c'est ça, ce n'est pas des jeux ?
09:20 Non, non, non, c'est des cases pour que les classes se rassemblent, disciplinées, en randonnion.
09:26 C'est bien ça, non ?
09:28 Non, c'est pas comme le Premier ministre Attal, vous ne voulez pas un retour à l'autorité ?
09:33 Alors, je pense...
09:35 Une vraie autorité, peut-être ?
09:37 L'autorité, c'est effectivement le maître mot de Gabriel Attal.
09:42 Ce qui est déplorable en France en ce moment, c'est que le film montre à quel point les profs sont dévoués, le personnel est dévoué.
09:50 Un des problèmes majeurs de l'institution de l'école en France en ce moment, c'est la crispation politique que ça suscite.
09:58 C'est un objet politique...
10:02 C'est normal, c'est la formation du citoyen !
10:04 Oui, voilà, exactement, vous le dites.
10:06 Et d'ailleurs, ça aussi, ça m'a frappé, il y a une prof qui dit dans le documentaire, littéralement,
10:11 elle dit "je veux créer de beaux humains".
10:14 Il y en a une autre qui dit "je sévis quand c'est nécessaire".
10:17 Les parents sont convoqués, ils sont convoqués.
10:20 C'est normal, ça, non ?
10:21 Eh bien non.
10:22 Tout ça, c'est l'exercice d'une...
10:24 Ça transpire un esprit autoritaire.
10:28 D'ailleurs, toute l'institution s'appelle "Éducation nationale".
10:32 Donc, ça date d'il y a 100 ans.
10:34 L'État est là pour éduquer les enfants, il n'est pas là pour les former, pour les cultiver, il est là pour les éduquer, pour les faire passer dans un moule.
10:42 Ils ont pas une chose en Allemagne ?
10:43 Alors, je pense qu'en Allemagne, on est un petit raillé entre un modèle plus libéral et ce modèle qu'on connaît en France qui est plutôt autoritaire, classique, discipline.
10:54 Vous trouvez qu'il y a de la discipline ?
10:56 Non, mais si la discipline et l'autorité servaient à résoudre les problèmes de la jeunesse en France, il n'y en aurait pas.
11:07 Ça se saurait.
11:08 Donc, en fait, on est sur un modèle qui, malheureusement, ne colle plus à la société de 2024, qui ne colle plus à toutes les injonctions que reçoivent les familles, les enfants de partout.
11:19 On n'est plus là pour donner son enfant à la grille de l'école et pour que l'État, s'il vous plaît, le forme pour nous.
11:25 Vous êtes d'accord avec ça, Ayran Rosé ?
11:27 Sur les questions des disciplines, il y a une autre image qui est frappante dans ce documentaire et qui choque un peu aux Espagnols,
11:34 c'est qu'à deux ou trois reprises, on va entrer la principale dans une classe et tout le monde se met debout.
11:40 Mais c'est normal !
11:41 Pas du tout ! En Espagne, on voit une autre image où les élèves rentrent dans la classe et tant que le professeur n'a pas dit "asseyez-vous", personne ne s'assoit.
11:50 Mais c'est normal !
11:51 Peut-être chez vous ! En France, en Espagne, vous rentrez dans la classe et vous vous asseyez.
11:56 C'est une preuve de respect.
11:58 Il y a quelqu'un, il y a la principale ou le directeur qui rentre dans le cours, les gens restent assis.
12:02 Pas du tout !
12:03 Pas du tout en France !
12:05 Nous, on est là pour vous dire que vous êtes peut-être les seuls à faire des choses comme ça.
12:09 Et là, c'est la discipline dont parlait Léo.
12:12 Après, c'est vrai que je reviens sur la sonnerie, je me suis posé la question à un moment donné, quand je l'ai écoutée,
12:19 dans quelques mois, on aura Ayana Kamoura peut-être pour réveiller les élèves, mais bon, ça sera aussi un autre débat en France.
12:28 Mais c'est vrai que l'autorité, la discipline telle que vous l'entendez en France, dans d'autres pays, ne s'applique pas de la même façon.
12:36 Et ça, c'est des petites exemples qu'on vous donne.
12:39 Je suis très étonnée, parce que ce que j'entends en France, le discours un peu ambiant, c'est de dire qu'il y a une disparition de l'autorité dans les classes,
12:47 que les élèves font absolument n'importe quoi, que les parents en plus s'en prennent aussi à l'institution.
12:52 Qu'est-ce que vous en pensez Paolo ?
12:54 Vous trouvez qu'il y a trop d'autorité, vous, dans les classes françaises ?
12:57 Moi j'ai l'impression au contraire qu'elle est partie, ou alors mal exploitée, disons.
13:02 Moi je pense que le problème, l'école est un reflet de notre société, et je pense que le problème est plus large,
13:09 parce que j'ai l'impression que cette autorité est en train de se déliter aussi au sein des familles.
13:16 C'est-à-dire que les jeunes, nos générations, ne sont plus en mesure d'avoir une vraie prise sur les jeunesses.
13:28 Et c'est quelque chose qui se décline à l'école, en famille.
13:34 D'ailleurs, on voit de plus en plus de parents d'élèves qui, s'il y a un accident à l'école,
13:39 prennent toujours la défense des enfants, alors que quand j'étais gamin, moi, ce que disait un prof à mes parents était sacré.
13:48 Mais regardez ces deux babes là, les deux là, Léo et Ruan Rosé.
13:55 En Italie on se lève quand le proviseur rentre ?
13:58 En Italie il y a un système où nous on est plus rusé, plus malin.
14:05 On n'est pas un peuple militaresque comme peut être la France napoléonienne qui est encore très imprévue.
14:11 Ça dépend, les pharlaumes romains, parfois ça date d'il y a deux millions.
14:14 Regardez la topographie de Paris, vous donnez des avenues avec des noms de militaires illustres, inconnus.
14:20 Après Baudelaire, il a une petite ruelle dans le...
14:23 C'est que tout est complètement torré à travers.
14:27 Vous avez des écrivains, des poètes extraordinaires, qui ont rayonné, ont fait rayonner la France dans le monde,
14:32 qui ont des petites impasses dans la périphérie de Paris.
14:36 Après vous donnez ces avenues extraordinaires à des colonels illustres, inconnus.
14:40 On vit toujours sous le code civil de Napoléon.
14:42 Donc c'est un pays qui est quand même imprégné d'un certain esprit militaresque.
14:45 Nous on est plus rusé parce qu'on n'utilise pas cet esprit militaresque,
14:48 mais on a un autre type d'autorité qui se transmet à travers l'extrême bienveillance.
14:54 Et toi tu désarmes n'importe qui avec l'extrême bienveillance.
14:58 Et donc, c'est un...
15:00 Et après c'est aussi un système scolaire, pardon, mais le système scolaire français.
15:04 Moi j'ai eu la chance d'avoir...
15:06 La chance ou même la terrible expérience, les deux en même temps,
15:10 de faire le lycée français à Rome.
15:12 Donc j'ai été éduqué dans un système français.
15:14 Pardon, mais on crée, on met une compétition,
15:18 entre compétitivité, entre les enfants,
15:21 qui peut être, pour ceux qui n'ont pas la force,
15:25 qui peut être très nocive.
15:27 En Italie, non, l'école...
15:29 D'ailleurs, c'est pas...
15:30 Toi t'as dit...
15:32 Léo, et c'est très intéressant, t'as dit
15:34 "Si on l'appelle le ministère de l'éducation nationale".
15:36 Et c'est vrai.
15:37 En Italie, par exemple, je sais pas où on en est,
15:39 c'est pas le ministère de l'éducation nationale,
15:41 c'est le ministère de l'instruction.
15:43 C'est là où on s'instruit, pas là où on est éduqué.
15:46 L'éducation c'est quelque chose qu'on a en famille.
15:48 En revanche, à l'école, on va s'instruire,
15:52 on va s'alimenter de savoir.
15:54 Et voilà, donc...
15:56 - Allez, on se quitte sur Chuck Berry
15:58 et on revient avec l'exemple danois.
16:00 À tout de suite.
16:01 (musique)
16:23 - Chien, chien.
16:24 - Oh !
16:25 - Chien, chien !
16:26 - Tu prends le carnet, Raphaël ?
16:27 - Pourquoi elle monte du dos comme ça ?
16:28 Tu sais, ça c'est malpoli de montrer du dos, les gens.
16:30 - Bah c'est le but !
16:31 - Hep hep hep !
16:32 - Mais c'est eux qui font "Hep hep hep hep" !
16:34 - C'est eux qui font "Hep hep hep hep" pas moi !
16:36 - Oui d'accord, mais il faut que tu comprennes
16:37 que c'est pas nécessaire de réagir.
16:39 - Bah si je dois réagir...
16:40 - Mais laissez-la tranquille !
16:41 - Voilà, alors là c'est un petit moment
16:43 de harcèlement en cours.
16:45 On parle du beau documentaire
16:47 d'Andréa Pallis et Stéphane Gillot
16:49 sur "Un an" dans le collège Jean-Vilar à Châlons-sur-Saône
16:53 et ça nous permet d'évoquer plein de sujets
16:55 comme ça, de parler de l'éducation en France
16:57 et de confronter nos expériences avec nos amis européens
17:00 avec Léo Clim, avec Thoé Krehler,
17:02 avec Paolo Levy et avec Juan Rosé Dorado.
17:06 Alors, vous, Thor, vous traitez le harcèlement
17:10 d'une façon très précise au Danemark.
17:13 - Oui, on a chaque semaine, c'est qu'on appelle
17:16 "l'heure du classe".
17:17 C'est ce que vous appelez en France
17:19 "classe des..."
17:21 - Empathie !
17:22 - Oui, oui, oui.
17:23 Je ne sais pas où ça vient, cette idée
17:25 de l'appeler comme ça.
17:26 - Mais ça vient de chez vous, je crois, non ?
17:28 - On ne l'a jamais appelée comme ça, chez nous.
17:30 Mais bon, tout ce qui est traduit en français,
17:32 ça change un peu, ça devient un peu plus grandieuse.
17:35 - C'est vrai.
17:36 - C'est super.
17:37 - Toujours ! C'est la France, monsieur !
17:39 - Mais en fait, l'idée, c'est que chaque semaine,
17:42 les élèves, les profs, parlent ensemble
17:44 et traitent les problèmes entre eux.
17:47 Et si on regarde les résultats au Danemark
17:50 ces dernières années, parce que moi, je regardais
17:52 un peu les statistiques, etc.
17:54 En 2000, il y avait une élève sur trois
17:57 qui se sentait, entre 11 et 15 ans,
18:00 qui se sentait harcelée.
18:02 - C'est les mêmes chiffres en ce moment en France.
18:04 C'est-à-dire un tiers des collégiens a subi des maudits,
18:06 des violences ou du racket.
18:08 - Et pour le moment, la dernière fois qu'ils ont fait
18:10 le sondage, donc en 2022, c'était une sur vingt.
18:13 - Ah ! Alors ça marche, votre truc !
18:15 - Mais ce n'est pas quelque chose d'intéressant, nécessairement,
18:18 parce qu'on a fait ça depuis que je suis gamin.
18:20 Même, je suis encore un peu jeune,
18:22 mais je ne suis pas si jeune.
18:24 - Alors, il y a un plan anti-harcèlement
18:27 qui a été annoncé par le Premier ministre
18:29 Gabriel Attal, avec de la prévention,
18:32 avec de la détection, un numéro, le 30 18,
18:35 des cours d'empathie, qui vont être mis en place
18:38 à la rentrée. Juan Rosé Dorado,
18:40 qu'est-ce que vous en pensez ?
18:42 - Que ça arrive assez tard.
18:44 Parce que vous venez de voir l'exemple
18:46 danois, mais l'exemple espagnol,
18:48 ça fait plus de vingt ans que l'Espagne s'attaque
18:50 à un harcèlement à l'école.
18:53 Il y a des protocoles qui sont draconiens
18:56 dans toutes les régions espagnoles,
18:58 puisque c'est les régions qui gèrent l'éducation.
19:00 - Oui, alors ça c'est une différence aussi.
19:02 C'est les régions qui ont l'autonomie.
19:04 - Tout à fait, et qui gèrent donc tout ce qui est éducation,
19:06 tout ce qui est école, et notamment
19:08 donc il y a le harcèlement.
19:10 Donc depuis une vingtaine d'années,
19:12 l'Espagne s'attaque à l'harcèlement.
19:14 Donc les chiffres des jeunes harcélés en cours
19:17 sont moins importants qu'en France.
19:20 Mais ce qui est intéressant dans le système espagnol,
19:23 c'est qu'il ne s'agit pas de punir l'harcèleur.
19:26 Il faut l'éduquer et corriger ce qu'il a fait.
19:31 Et donc quand vous envoyez un jeune harcèleur
19:34 dix jours chez lui,
19:36 ce n'est pas pour jouer à la console
19:38 et pour voir des vidéos à la télé
19:40 en attendant de rentrer à l'école.
19:42 C'est qu'il y a un programme éducatif derrière,
19:44 ce qu'on appelle ça un correctif,
19:47 il faut qu'il apprenne de ses erreurs.
19:51 Donc il y a un suivi, même quand vous le mettez dans la rue.
19:54 Et quand ça devient très critique, très important,
19:57 les signalements sont amenés à l'inspection académique
20:01 qui éventuellement les amène au parquet
20:04 pour que les jeunes soient poursuivis.
20:06 - Parce qu'en France, il y a eu des taxes suivis.
20:08 - Ça fait vingt ans qu'on fait ça.
20:09 On n'a pas commencé avant hier avec le Premier ministre.
20:12 - Paolo, Léo, vous avez une notion à rajouter sur ce point,
20:15 sur le harcèlement ?
20:17 - Moi je dirais que le harcèlement,
20:19 c'est une forme de violence, évidemment.
20:22 Et ce que j'ai pu relever moi sur les chiffres allemands,
20:26 c'est qu'il y a aussi un taux de harcèlement assez élevé,
20:29 c'est-à-dire beaucoup d'élèves disent avoir subi du harcèlement,
20:34 c'est un peu du même ordre qu'en France.
20:36 Mais quand on regarde ensuite la violence physique,
20:41 la violence physique sur 30 ans baisse très nettement.
20:45 - Alors qu'en France, elle monte.
20:47 - En Allemagne.
20:48 Et donc, il y a un autre effet,
20:51 c'est qu'aujourd'hui on a tout simplement une conscience
20:53 plus aiguisée pour ces sujets-là.
20:55 On y prête plus attention,
20:56 et on le voit bien dans le documentaire de M6,
20:58 c'est que les élèves aussi viennent parler de leur hépatisme.
21:02 - C'était inimaginable il y a une génération.
21:04 - Ou en tout cas, leurs copains vont,
21:06 quand de Ouigou, qui est un personnage très attachant du film,
21:09 quand elle a un problème,
21:11 ses copains n'osent pas en parler, c'est ses copains Paolo ?
21:14 - Oui, non, je voulais parler de Ouigou,
21:16 parce que vraiment cette histoire qui est racontée de façon magistrale
21:20 dans le documentaire de M6, de cette jeune fille,
21:23 et on voit comment, voilà, pour citer Hannah Arendt,
21:26 la banalité du mal, vraiment.
21:28 Ouigou est à côté de...
21:30 - De ses copains, en fait.
21:32 - D'un tout jeune copain qui, vraiment...
21:34 - Mais qui l'aime bien, en plus.
21:36 - Et en plus, il l'adore.
21:38 Et donc, parfois, cet harcèlement,
21:40 il n'est même pas conscient, ce petit jeune, de la harceler.
21:44 Et la chose qui m'a le plus frappé dans le documentaire,
21:47 c'est que Ouigou n'a pas le courage,
21:49 elle n'a pas envie d'aller dénoncer son harceleur.
21:52 - Oui, c'est vrai.
21:54 - Et il y a même les surveillants qui commencent à lui crier,
21:57 à l'agrander, à lui crier dessus en disant
22:00 "Ouigou, il faut que tu nous le dises,
22:02 parce que moi je l'ai su par tes copains que t'es harcelé".
22:05 Donc, effectivement, peut-être il faut travailler surtout sur ça,
22:09 dénoncer de plus en plus.
22:10 Si on a le moindre harceleur qui nous dérange, on le dit.
22:14 - Je veux juste signaler quelque chose par rapport au système espagnol.
22:17 On en a parlé beaucoup ici, dans cette émission,
22:20 sur l'évidence faite aux femmes en Espagne,
22:22 et comment l'Espagne s'est attaquée.
22:23 Et en fait, quelqu'un me faisait remarquer ce matin
22:25 qu'on s'est attaquée au harcèlement à l'école
22:28 suite, justement, à la prise de conscience,
22:31 comme disait Léo, de ce qui était fait aux femmes en Espagne.
22:35 Et donc c'est pour ça que ça fait 20 ans
22:37 que l'Espagne s'attaque au harcèlement,
22:39 mais parce qu'avant on s'est attaquée
22:41 à l'harcèlement et les violences que souffraient les femmes.
22:44 Donc c'est dans la logique des choses.
22:46 C'est pour ça qu'il ne fallait pas attendre autant
22:48 pour lancer des plans comme ça.
22:50 - Ah oui, on est à la bourre.
22:52 - Nous on a une... je ne sais pas si elle existe en France,
22:54 mais le 7 février, il y a la journée nationale
22:56 contre le harcèlement et le cyber-harcèlement des jeunes.
23:00 Et donc tout le pays est mobilisé sur ce thème.
23:03 On pourrait le transformer en une journée européenne,
23:06 peut-être, s'il n'existe pas déjà.
23:07 - Allez, une bonne idée de Paolo Lévy.
23:09 On se quitte quelques secondes et on se retrouve.
23:12 Et on parlera, on parlera, hein, on parlera
23:15 "brozouf", "pépette", on parlera de
23:17 "combien ça gagne un prof" et vous allez voir que la France,
23:19 on n'est pas super, super bien lotis.
23:21 A tout de suite sur R.M.
23:23 [Musique]
23:43 - Et avec moi, on va nous aider au radeau,
23:45 Léo Klein, Paolo Lévy, Thor Keller.
23:47 On parle de ce documentaire que vous allez voir
23:49 sur M6 dimanche soir et puis on parle donc du collège en France.
23:52 Ce documentaire, c'est un hommage au corps enseignant.
23:55 On trouve dans ce collège des gens tellement dévoués.
23:59 Écoutez cet échange entre Luna, par exemple,
24:01 qui souffre d'anxiété, et son professeur principal,
24:04 Olivier Gilares, qui est son prof de gym
24:06 et qui s'occupe de rugby féminin.
24:08 - Et j'envisageais même de te proposer capitaine.
24:10 - Moi ? Mais pourquoi moi ?
24:12 - Et bien je sais pas, parce qu'il paraît que t'as quelques qualités
24:14 de communication, que tu connais la règle,
24:16 et puis que t'es toujours là, que tu fais toujours de ton mieux.
24:19 - Exemplaire.
24:20 - Donc non seulement t'as des qualités, mais t'es en plus exemplaire.
24:22 Donc moi je dirais que s'il devait y en avoir une,
24:24 ce serait sans doute toi quand même, à condition que t'acceptes.
24:27 - J'envisageais pas qu'un jour on me dise
24:30 "Bon, t'es capitaine maintenant."
24:32 En fait, je m'en sentais juste pas capable
24:34 et puis même je m'y attendais pas vraiment,
24:36 mais j'étais assez contente quand même.
24:37 - Alors il est merveilleux ce prof, ce coach.
24:40 Et tout ça, ça m'amène à vous parler du traitement des professeurs.
24:45 Tous les professeurs commencent en France leur carrière
24:48 avec une rémunération qui est 2000 euros net par mois.
24:53 A leur titularisation, elle atteint 2102 euros net
24:57 dans l'enseignement public, et même 2466 net
25:02 pour les professeurs qui débutent en REP+
25:05 donc... mais c'est-à-dire qu'on est loin quand même
25:08 du salaire des profs allemands, Léo ?
25:10 - Ah oui, absolument.
25:12 Là, si on parle des profs de collège-lycée en Allemagne,
25:16 alors vous savez, on est un pays fédéral,
25:19 donc ça dépend des Landes, mais grosso modo, à la louche,
25:22 vous entrez à 4-4500 brut.
25:26 On parle de brut, mais ce sont des fonctionnaires.
25:30 C'est-à-dire qu'ils sont très bien traités,
25:31 ils ont assez peu de cotisations sociales à payer eux-mêmes,
25:34 et puis en fin de carrière, ils peuvent atteindre à 6000.
25:37 Mais là, je parle pas des proviseurs, je parle du prof lambda.
25:41 - Et je vous signale par ailleurs que les Français travaillent en moyenne,
25:44 les profs français, 720 heures par an au collège,
25:47 comme au lycée, et qu'en Allemagne, où les enseignants sont,
25:50 comme vous venez de le dire, mieux rémunérés,
25:52 cette moyenne tombe à 641 heures au collège.
25:55 C'est fou quand même.
25:57 Les Français, contrairement aux idées reçues,
25:59 ils bossent plus que les autres.
26:00 - C'est vrai, parce que souvent, dans beaucoup de Landes,
26:04 vous n'avez pas encore l'école toute la journée,
26:06 si vous voulez, que la moitié de la journée.
26:09 Mais il faut aussi, alors, décharge dire une chose,
26:12 c'est qu'ils enseignent tous au moins deux matières.
26:15 Et donc, faire juste prof de PS, ça c'est pas possible en Allemagne.
26:20 - Ah d'accord, je savais pas ça.
26:22 Alors, une autre séquence, pour vous Paolo, spéciale,
26:26 une séquence dingue, une séquence réseau social,
26:29 vous allez adorer, Paolo.
26:31 - Là, en troisième, je leur ai demandé de faire des petites vidéos
26:34 pour présenter leurs livres.
26:36 - C'est l'emplacement.
26:37 - Et bien ça, ils savent faire.
26:38 - Ouais, c'est...
26:39 - Non mais, ils sont dans un monde qui est différent du nôtre,
26:41 mais alors que...
26:42 J'ai pas l'impression d'être si vieille que ça.
26:44 - Un monde qui ont l'impression de maîtriser, mais qui maîtrisent pas.
26:46 - Qui maîtrisent pas, ouais.
26:47 Du coup, j'ai été obligée de donner mon WhatsApp à une gamine.
26:49 - Parce qu'elle savait pas faire autrement que par ça ?
26:51 - Bah ouais.
26:52 Elle m'a envoyé son DM sur WhatsApp.
26:54 Je lui ai fait mon commentaire en WhatsApp.
26:56 Et du coup, on en a discuté.
26:58 Elle me dit "non mais madame, ça me parle plus,
27:00 en fait, vos commentaires à l'écrit, je les lis pas".
27:02 - C'est un autre monde,
27:03 où l'écrit, pour eux, ne sert plus à rien.
27:05 - Mais vous vous rendez compte, Paolo, pour vous,
27:07 ça vous arrache les oreilles d'entendre ça, non ?
27:09 - Mais non, je...
27:10 - Est-ce que nous, on est la dernière génération de chasseurs-cueilleurs,
27:12 en fait ?
27:13 On est à peu près cohérents avec les homo sapiens,
27:15 et là, on tombe sur des mutants, en fait.
27:17 Non ?
27:19 - Écoutez, d'un côté, vraiment,
27:21 j'aime pas, parce que j'aime avoir confiance
27:23 dans l'avenir, et donc,
27:25 je veux pas du tout paraître
27:27 réactionnaire,
27:29 mais c'est vraiment
27:31 très très simple.
27:33 On est en train de revenir à l'âge de la pierre.
27:35 C'est-à-dire que si on abandonne
27:37 l'écriture, on revient
27:39 à la société des images.
27:41 C'est-à-dire, on revient
27:43 à la grotte
27:45 de Lascaux.
27:47 Et je suis très inquiet,
27:49 parce que je le vois moi-même.
27:51 - Vous le voyez où ?
27:54 - Ce n'est pas une question
27:56 d'être cultivé.
27:58 On s'en fiche, mais si
28:00 on se
28:02 déshabitue au texte,
28:04 on perd
28:06 nos mots, on perd notre liberté.
28:08 - Et vous perdez les vôtres aussi.
28:10 - Je voulais juste dire que
28:12 aux Etats-Unis,
28:14 c'est devenu un marqueur social, et les familles
28:16 aisées payent
28:18 des cours d'écriture sur papier à leurs
28:20 enfants, avec des coachs à cet effet.
28:22 - Mais non !
28:24 - Donc, ça sera la prochaine étape.
28:26 - Thor, qu'est-ce que ça vous inspire,
28:28 tout ça ?
28:30 - Je trouve que c'est difficile,
28:32 parce qu'on a quand même envie de communiquer
28:34 avec les enfants.
28:36 Et si la seule façon de communiquer avec eux,
28:38 c'est avec les
28:40 méthodes modernes, Whatsapp,
28:42 Tik Tok, je ne sais pas.
28:44 Moi, je suis trop vieux pour ça, j'ai 40 ans.
28:46 - Oulah ! Très, très vieux.
28:48 - Non, c'est juste pour dire que ça va vite.
28:50 - Oui, ça va très vite.
28:52 - Moi, j'ai plus envie qu'on arrive
28:54 à parler avec eux, qu'on les laisse
28:56 tomber parce qu'ils ne savent pas écrire.
28:58 Mais je suis d'accord, je trouve ça extrêmement
29:00 dommage, parce que l'écrire,
29:02 c'est autre chose que parler.
29:04 Et on perd un peu,
29:06 oui, le temps
29:08 qui est de penser,
29:10 de réfléchir, etc., pour une
29:12 communication qui est beaucoup plus rapide et qui
29:14 perd un peu
29:16 son profondeur. - Alors, oui, c'était marrant,
29:18 cette séquence, cette prof qui dit
29:20 "Finalement, je les corrige maintenant sur Whatsapp".
29:22 Le problème des réseaux sociaux, il est vraiment énorme,
29:24 et évidemment, il déborde beaucoup
29:26 de beaucoup ce cadre. En France,
29:28 les portables sont désormais interdits
29:30 à l'école et au collège. Alors, ils les ont tous
29:32 sous les fesses,
29:34 sur leur siège.
29:36 En Espagne aussi, il y a un mouvement
29:38 des parents parce que les réseaux sociaux, c'est aussi
29:40 une possibilité de harcèlement.
29:42 Tout ça est très, très grave
29:44 et pas encore tellement pensé,
29:46 Romain de Rosé d'Orade.
29:48 - C'est-à-dire qu'en Espagne,
29:50 il a été décidé en janvier dernier,
29:52 ce conseil scolaire qui a décidé
29:54 que les portables sont interdits
29:56 en primaire, mais interdits
29:58 à l'école. Vous ne pouvez pas aller
30:00 à l'école avec
30:02 le portable et que,
30:04 en secondaire, les portables
30:06 sont admis
30:08 mais éteints.
30:10 Et donc, cette séquence que vous venez de passer,
30:12 ça serait impossible aujourd'hui,
30:14 tout simplement parce que vous n'avez pas le droit
30:16 de l'utiliser. Même
30:18 en récréation, en primaire,
30:20 vous n'avez pas le droit d'amener le portable
30:22 à l'école. Donc, c'est
30:24 en train d'être légiféré et
30:26 réglementé parce qu'après, c'est les régions
30:28 qui vont établir les
30:30 règlements officiels.
30:32 Mais c'est vrai que les réseaux sociaux
30:34 sont un problème et donc
30:36 les portables sont interdits
30:38 dans les collèges espagnols.
30:40 - Dans les collèges aussi ? - Collèges !
30:42 Les collèges, maintenant, c'est interdit.
30:44 - Bon, allez, une pause et on se retrouve
30:46 dans quelques instants sur RTL.
30:48 Jusqu'à 20h,
30:50 ils refont la France
30:52 avec Anaïs Bouton.
30:54 Jusqu'à 20h,
30:56 ils refont la France sur RTL.
30:58 - Le problème de la 3e ins, c'est que c'est une classe
31:00 hyper hétérogène, donc il y a quand même un noyau
31:02 d'élèves hyper sérieux
31:04 qui voudraient vraiment progresser.
31:06 Des élèves comme Mathis, comme Bastien,
31:08 qui voudraient juste pouvoir faire de l'anglais tranquille
31:10 mais qui sont complètement bloqués
31:12 tout le temps par les gamineries
31:14 de 5-6 élèves.
31:16 - Ils cherchent juste à me provoquer.
31:18 J'en ai l'habitude maintenant.
31:20 C'est vraiment pénible parce qu'il y a
31:22 une bonne partie de la classe
31:24 qui ne fait rien. Je serais plus
31:26 à ma place dans une classe qui travaille.
31:28 - Alors voilà, c'était la prof d'anglais
31:30 du Collège Jean-Villard. Parce qu'on parle
31:32 collège, on parle de l'école en France
31:34 parce qu'on a vu le documentaire
31:36 que vous allez regarder sur M6, dimanche soir
31:38 à 21h10. Un an
31:40 au cœur du Collège Jean-Villard
31:42 à Châlons-sur-Saône. Et la prof d'anglais
31:44 au fond, il y a
31:46 des semeurs de troubles
31:48 des fauteurs de troubles et puis il y a ceux qui ont
31:50 vraiment envie de bosser. Est-ce que ça
31:52 ça sonne pas un peu classe de niveau ?
31:54 Vous savez que le Premier ministre
31:56 Gabriel Attal a annoncé qu'il y avait des groupes
31:58 alors ça concerne les 6e et les 5e
32:00 des groupes de niveau qui verront bien le jour dans les collèges
32:02 français en maths et en français
32:04 à la rentrée en septembre 2024. Alors il l'a
32:06 annoncé, Rwanda Rosé.
32:08 Ça vous semble
32:10 une bonne idée ? - Non, c'est une
32:12 fausse bonne nouvelle. - Mais pourquoi ?
32:14 - C'est une fausse nouvelle parce qu'en fait la première des choses
32:16 c'est que ça montre que le système actuel
32:18 est défaillant puisqu'on n'a pas réussi à amener
32:20 tous les élèves. C'est un peu
32:22 partout en Europe pareil.
32:24 La deuxième c'est que
32:26 vous voulez créer des groupes
32:28 de niveau, c'est très bien dans la théorie
32:30 mais dans la pratique effectivement
32:32 vous allez créer encore plus de différences
32:34 entre les différents élèves. Il va y avoir ceux qui
32:36 sont très bons
32:38 en maths, en physique
32:40 ou en anglais et les autres qui vont être
32:42 déconcrets. - Non, non, c'est maths et français pour les 6e et les 5e.
32:44 - Les autres vont être déconcrets. Le système espagnol
32:46 ne veut pas des classes des duvaux.
32:48 La seule chose que permet le règlement c'est que
32:50 chaque collège
32:52 s'il a les moyens et il souhaite à un moment
32:54 donné dédoubler une classe
32:56 en maths ou
32:58 en anglais ou en français, ils peuvent
33:00 le faire. Mais c'est des cas
33:02 ponctuels mais en aucun cas
33:04 c'est quelque chose qui est dirigé
33:06 depuis Madrid et depuis
33:08 le ministère. - Tout le monde est contre
33:10 les classes de niveau ici. - Non, non, c'est une aberration
33:12 les classes de niveau. - Ah bon ?
33:14 - Non, je ne sais pas. Chacun après, comme
33:16 disait Montesquieu, chaque pays
33:18 a ses caractéristiques.
33:20 En Italie, ça serait
33:22 une philosophie qui est
33:24 totalement à l'inverse des classes de niveau
33:26 c'est-à-dire que le principe même
33:28 républicain en Italie c'est celui
33:30 de la fraternité entre
33:32 les élèves et le principe c'est que justement... - Oui, d'accord, mais
33:34 quand vous avez des types qui foutent le bordel, qu'est-ce que vous faites ?
33:36 - Très fort, c'est...
33:38 - À l'autre de lui apprendre ? - C'est à l'autre
33:40 d'espérer et en plus
33:42 pardon, mais on n'est pas des
33:44 cancres, on n'est pas condamnés à être des cancres
33:46 toute la vie. Moi-même, j'ai redoublé
33:48 deux fois, j'étais un cancre.
33:50 Vraiment, je foutais un bordel incroyable
33:52 en classe quand j'avais 12-13 ans.
33:54 Après, à 17, il y a eu un prof
33:56 qui m'a fait un déclic, je me suis passionné, je suis
33:58 devenu le premier de la classe et après, voilà,
34:00 je m'en suis sorti.
34:02 Donc, si toi, tu
34:04 condamnes quelqu'un à 13 ans
34:06 à le mettre dans un truc
34:08 B parce que C, ou C
34:10 se tirait une immense balle dans le pied.
34:12 - Il fout toujours le bordel à la radio, le B aussi.
34:14 - On se met de talent.
34:16 En plus, pardon, je clôt, mais
34:18 par mon expérience, j'ai vu
34:20 que tous ceux qui étaient les derniers
34:22 de la classe, 13-14-15 ans,
34:24 ensuite, ils ont eu des carrières brillantissimes
34:26 à l'université et après. En revanche,
34:28 les premiers de la classe, chi-chi-chi,
34:30 qui étaient toujours à la première file, etc.
34:32 Aujourd'hui, ce sont des médiocres fonctionnaires.
34:34 - N'importe quoi !
34:36 - Donc, c'est supprimer.
34:38 La classe de niveau, c'est enlever de l'avenir
34:40 à des gens qui ne se sont pas encore
34:42 exprimés, mais qui vont se trouver un jour.
34:44 - Léo ? - Comme Naël dans le document.
34:46 - Moi, je pense que ça peut
34:48 tout à fait, selon comment c'est construit,
34:50 comment c'est fait, ça peut au contraire
34:52 donner une chance à ceux
34:54 qui sont déjà largués aujourd'hui.
34:56 - Ben oui ! - Le dédoublement
34:58 et puis, il faut être honnête.
35:00 On voit aussi dans le documentaire
35:02 qu'il y a déjà de fait des différences
35:04 de niveau selon les classes.
35:06 Ça s'opère déjà
35:08 et là, au moins, on est honnête.
35:10 Et donner à ces élèves-là un soutien
35:12 plus fort, pour moi,
35:14 c'est une des très rares choses sur lesquelles
35:16 je suis d'accord avec Gabriel Attal.
35:18 - Ah !
35:20 - Oui, un point, c'est rare.
35:22 - Juste un petit mot de Thor.
35:24 - Je trouve qu'il faut être pragmatique.
35:26 Il ne faut pas que c'est l'État qui
35:28 vient et dit aux écoles comment faire.
35:30 Chez nous, on peut faire... - Mais ça, c'est la France !
35:32 - Oui, c'est ça, c'est votre problème !
35:34 - C'est ce beau pays que vous aimez tant !
35:36 - Oui, mais j'adore ! Mais l'État est partout,
35:38 tout le temps. Il faut laisser l'espace
35:40 pour les écoles, pour les profs, de trouver
35:42 comment faire. On fait ça au Danemark,
35:44 on peut faire des groupes, le prof peut le faire.
35:46 - Mais c'est plus petit, le Danemark, on est 67 millions !
35:48 - Oui, mais il faut juste
35:50 magnifier, pas dix fois !
35:52 - Allez, vous regarderez
35:54 ce superbe documentaire proposé par M6
35:56 dimanche soir à 21h10, "Un an au cœur
35:58 du collège Jean-Vilarach, allons sur Saône",
36:00 un documentaire d'Andréa Pallis et de Stéphane Gilot.
36:02 "Nous, on y refend la France" revient
36:04 vendredi prochain pour une émission normale.
36:06 A la même heure, 19h10, vous pourrez
36:08 retrouver l'émission sur RTL.fr
36:10 et sur l'appli dans un instant. RTL
36:12 Foot avec Eric Silvestro et on en a des choses
36:14 à dire, mais avant, l'essentiel de
36:16 l'actualité avec Chuia Van Elst.
36:18 Bonsoir Anaïs !
36:20 - Participe à ce 4x4x8
36:22 leçon de français,
36:24 de mathématiques,
36:26 RTL.
36:28 ♪ ♪ ♪