Elisabeth Lévy : "La prétendue bienveillance des écolos-insoumis avec les musulmans est du mépris"

Sud Radio

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Transcript

00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Frédéric Brindel.

00:04 Allez on y va, c'est parti, ça discute parce que tout le monde se prépare, vous savez qu'à 8h14

00:11 la pression monte et puis surtout le coeur est là, le coeur s'exprime.

00:16 Et bien sûr Elisabeth Lévy, Lévy sans interdit. Bonjour Elisabeth.

00:21 Bonjour Frédéric, bonjour à tous.

00:23 Je me suis dit que vous alliez réagir.

00:25 Pour Cyriel Chatelain, député NUPES Europe Ecologie-Les Verts,

00:29 je cite Gabriel Attal, reprend les mots et les idées du RN.

00:33 Eh bien oui, eh bien oui Frédéric, ça nous rappelle des souvenirs

00:37 parce que la gauche a depuis des années une seule boussole politique pour attaquer un adversaire.

00:42 Elle nous fait tout le temps des variations sur la même ritornelle,

00:46 il parle comme le RN, il fait le jeu du RN ou il court après le RN.

00:50 Alors Mme Chatelain et ses amis feraient mieux d'ailleurs de se demander

00:54 pourquoi ces mots et ces idées prétendument du RN lui ont permis de devenir le premier parti de France.

01:00 Sans doute pensent-ils, Mme Chatelain et ses amis,

01:03 qu'il y a en France une majorité de fachos racistes et nauséabonds, comme ils aiment le dire.

01:08 Alors elle était invitée sur Radio J, donc la patronne,

01:11 elle est patronne du groupe des députés écolos à l'Assemblée.

01:14 Elle a donc tiré à bout les roues sur Gabriel Attal, coupable d'avoir évoqué avéré châtien,

01:19 je cite un antrisme islamiste qui prône les préceptes de la charia notamment à l'école.

01:25 On se demande vraiment où il est allé chercher ça.

01:28 Pour Chatelain, le premier ministre nourrit une obsession sur la question des musulmans

01:33 et ses propos créeraient un mal à chez les musulmans qui se sentent, dit-elle,

01:37 traités en citoyens de seconde zone.

01:40 - Reconnaissons toutefois, Elisabeth Lévy, que beaucoup de musulmans, c'est vrai,

01:43 en ont assez, qu'on parle toute l'an de l'islam.

01:46 - Mais tous les français, musulmans ou pas, en ont marre de parler de l'islam

01:51 et d'en entendre parler à l'occasion de tensions violentes ou conflits.

01:55 D'abord il y a le lycée Ravel, rien que de l'actualité récente, donc le lycée Ravel.

01:59 Ensuite il y a Samara à Montpellier, chez MCI, Naviré, Chatillon,

02:03 Rachid qui est poignardé à Bordeaux parce qu'il ne boit pas de l'Aïd,

02:07 et ça ce sont les incidents les plus graves.

02:09 Et tous les sondages le montrent, même les électeurs de gauche sont inquiets

02:14 de voir cet islam d'un autre âge et d'une autre terre gagner du terrain.

02:18 Mais pour Cyrielle Chatelain, le vrai fondamentalisme, c'est celui du lycée catholique Stanislas

02:24 avec lequel elle réclame la plus grande fermeté.

02:27 Mais évidemment que Stan doivent respecter son contrat d'association avec l'État,

02:32 et bien c'est une évidence, et il bénéficie de l'argent du contribuable,

02:37 mais vraiment il faut être sur une autre planète, hors du réel,

02:41 pour prétendre que c'est le fondamentalisme catho qui menace la société française.

02:45 En réalité cette gauche en perdition a fait de son aveuglement une vertu,

02:50 et elle fait comme le disait Alain Finkielkraut,

02:53 elle s'emploi sans cesse à faire cadeau du réel au rassemblement national.

02:57 Mais le pire dans tout ça, c'est que la prétendue bienveillance des écolos insoumis

03:02 avec les musulmans n'est en fait que du paternalisme, voire du mépris.

03:07 Pour ne pas les froisser, il faudrait donc planquer le réel sous le tapis,

03:11 les caliner à coups de bonnes paroles.

03:13 Et bien désolé, non, les musulmans ne sont pas des enfants susceptibles,

03:17 mais des citoyens adultes, et entre compatriotes, le premier des respect, c'est la vérité.

03:22 Lévis sans interdit.

03:24 Elisabeth, vous restez avec nous, puisque nos deux débatteurs sont là,

03:30 prêts à en découdre et à revenir sur vos propos.

03:33 À ma droite, Guillaume Bigot, à ma gauche, Éric Reuvel.

03:36 Ça n'a rien de stratégique, leur positionnement, c'était juste pour vous dire,

03:40 si vous nous regardez notamment sur la chaîne YouTube de Sud Radio ce matin, à 8h17.

03:45 Réaction Guillaume Bigot.

03:47 Bon, on est encore dans "tu parles de ça, t'es forcément extrême droite".

03:52 Dans ses propos, Gabriel Attal n'est pas extrême droite, on est bien d'accord.

03:57 Non mais ce qui est vraiment fascinant dans cette affaire,

03:59 parce que sinon, à passer, vous voyez, comme disait Romain Garry,

04:02 au-delà de cette limite, mon ticket n'est plus valable.

04:04 Si on va passer à un certain seuil de mauvaise foi de Mme Cyriel

04:07 et de tout ce qu'on appelle l'islamo-gauchisme,

04:09 je pense que c'est vraiment inutile d'argumenter ou même de relever leur position.

04:14 On a bien compris ce qu'il en était.

04:15 Là où je pense que c'est intéressant, c'est que leur position dénote une sorte d'inversion accusatoire.

04:21 C'est parce que ces gens-là, au fond d'eux-mêmes, sont extrêmement gênés

04:25 que leurs idéaux de laïcité, d'égalité hommes-femmes, etc.,

04:29 soient totalement dévoyés par un islamisme qui leur fait peur, au fond.

04:33 C'est ça, c'est un phénomène de lâcheté et de peur physique

04:36 qu'ils sont obligés de détourner leur malaise, de détourner leur mauvaise conscience,

04:41 leur culpabilité, en trouvant un autre objet.

04:44 Et comme dit Marx, ils frappent leur grand-mère,

04:46 c'est-à-dire qu'ils attaquent un soi-disant patriarcat,

04:49 donc il ne reste plus rien, une soi-disant obsession contre les musulmans.

04:55 Ils inversent, si vous voulez.

04:56 Le problème, ce n'est pas les musulmans, ce sont les islamistes,

04:58 et les islamistes sont obsédés par les mécréants, c'est ça l'obsession.

05:01 Et donc ils font croire que les gens qui dénoncent ça

05:04 sont eux-mêmes obsédés par les musulmans, ce qui est complètement fou.

05:07 - Éric Revelle, c'est quoi ce problème à gauche ?

05:10 Parce que Chevenement Rocart avait essayé un peu de décomplexer

05:13 en disant "il faut quand même qu'on parle d'insécurité".

05:15 Là, toujours pas pour certains, c'est le cas de Cyriel Chatelain.

05:18 - Oui, oui, bon, au-delà de cette limite, mon ticket n'est plus valable,

05:22 en rappelant Guillaume Bigot citant l'écrivain.

05:27 - Romain Garry.

05:28 - Et c'est Élisabeth Lévy qui l'a.

05:30 - Romain Garry, moi, je vais vous dire, je vais prendre un passe Navigo plus politique.

05:37 Bon, tout ce qui a été dit est juste, et j'aurais pu le dire,

05:40 mais ce que je veux dire surtout, c'est que Gabriel Attal,

05:42 ces sorties-là, il les fait pas à n'importe quel moment.

05:44 Il les fait à quelques mois des élections européennes,

05:48 avec un rassemblement national qui caracole en tête dans les sondages

05:51 entre 29 et 32% selon les instituts.

05:54 Donc en réalité, qu'est-ce qu'il fait,

05:57 le locataire de Matignon qui doit incarner une nouvelle façon de faire de la politique,

06:02 mais en fait, il fait de la vieille politique.

06:03 Il essaie de reprendre des thèmes qui sont porteurs pour le rassemblement national

06:08 et de les faire siens, c'est-à-dire que tout à coup, il découvre l'eau tiède

06:11 ou il découvre le fil à couper le beurre, c'est comme vous voudrez.

06:15 En fait, pour moi, c'est surtout de la récupération politique.

06:18 C'est-à-dire qu'il vient sur des thèmes, il essaie de droitiser son discours,

06:22 il y a une musique de gauche...

06:23 - Il peut le penser aussi, Eric, non ?

06:25 - Oui, il peut le penser, mais Gabriel Attal, il vient plutôt de la gauche,

06:28 si mes souvenirs sont bons, il était plutôt...

06:31 Donc en fait, oui, il fait de la politique politicienne,

06:34 il essaie de se mettre dans les chaussons.

06:36 Voilà, maintenant, la défaite annoncée de la liste de Madame Hayé

06:40 risque d'avoir des retentissements politiques puissants dans ce pays.

06:44 Alors je ne dis pas que tout le pays va basculer sur des idées

06:48 qui en effraient plus d'un, mais en tout cas,

06:51 pardon, mais au-delà de ce qui a été dit par Guillaume Bigot-Elisabeth Lévy,

06:54 c'est de la récup politique, enfin, on n'est pas dupe.

06:58 - Elisabeth Lévy, Eric Revelle parle de vieille politique et de récup politique.

07:03 Il n'y a pas que, quand même, Gabriel Attal va dans le sens des besoins.

07:07 - Je ne suis pas d'accord.

07:08 Il y a un moment, si vous voulez, parce que vous m'avez tous parlé d'insécurité,

07:11 mais là, la question, ce n'est pas l'insécurité,

07:13 c'est l'islam radical, cette idéologie qui est en train de progresser,

07:17 la charia qui s'applique maintenant dans certains quartiers,

07:20 voire dans certaines écoles, et je suis désolé,

07:22 Gabriel Attal a le mérite de le dire,

07:24 mais là où je ne suis pas d'accord avec Guillaume,

07:26 c'est qu'en fait, je pense qu'ils y croient.

07:29 Je pense que leur idéologie, si vous voulez, que dans leur fantasme,

07:33 ils ont remplacé le prolo qui sent mauvais,

07:36 qui est trop nationaliste et franchouillard,

07:38 si vous voulez, par l'immigré,

07:41 et d'ailleurs, ce n'est pas seulement inventé par l'extrême gauche,

07:45 c'était Terra Nova, ce n'était pas du tout l'extrême gauche, Terra Nova.

07:48 C'est la deuxième gauche, ce qu'on appelait la deuxième gauche.

07:51 Donc je crois que c'est pire que du cynisme, si vous voulez,

07:57 c'est vraiment de l'aveuglement.

07:59 Mais excusez-moi, je dois vous abandonner.

08:01 - Bon, Élisabeth, de toute façon, vous avez lancé le débat,

08:05 et je peux vous dire que ça continue de débattre.

08:08 Il est 8h22 sur Sud Radio.

08:10 Guillaume Bigot, quand Eric Revelle dit,

08:12 il accuse aussi Eric Revelle, Gabriel Attal,

08:14 il est un petit peu Eric Revelle comme Cyriel Chatelain,

08:17 parce que si quelqu'un...

08:18 - Oulà, oulà !

08:19 - Ben oui, si, si !

08:20 - Ça pleut comme un grave lot !

08:21 - C'est un honneur pour la députée de me la comparer à moi !

08:24 - Allez-y, faites-vous plaisir, messieurs !

08:26 Faites-vous plaisir !

08:27 Mais ça veut dire que si le Premier ministre dit,

08:31 ben voilà, il faut faire quelque chose contre l'islamisme,

08:34 il est R.N. ? Non !

08:36 Il faut arrêter ça aussi, non ?

08:38 - En fait, le problème, c'est que ce qui faisait sa force,

08:42 c'est-à-dire dans l'affaire des Abaya,

08:44 d'appeler un chat un chat,

08:46 et effectivement de parler de la montée de l'islamisme radical,

08:48 et ensuite d'agir en disant

08:51 "je vais leur empêcher l'accès des établissements",

08:53 bon, ça ne marche plus là,

08:55 parce qu'en réalité, il continue à faire ce diagnostic,

08:58 il le pose toujours,

09:00 mais par contre, il n'a pas les leviers,

09:02 il n'a aucun levier.

09:03 En réalité, comme dirait Coluche,

09:05 je vais citer un autre grand auteur ce matin,

09:08 - Oui, après Romain Garry, Michel Colucci,

09:10 - Le gars nous vend un truc dont il n'a pas un échantillon sur lui.

09:14 Alors, on va parler de politique, chéri Eric,

09:16 effectivement, Gabriel Attal,

09:18 il a beau être Premier ministre,

09:20 il entend restaurer l'autorité de la République dans l'école,

09:24 mais quelle est l'autorité de Gabriel Attal sur l'école ?

09:28 C'est-à-dire que la principale mesure

09:30 que voulait prendre Gabriel Attal,

09:32 qui voulait, souvenez-vous, ramener l'école à Matignon,

09:34 le cheval, la reine de toutes les batailles, c'est l'école, etc.,

09:38 c'était les groupes de niveau.

09:40 Rien que les groupes de niveau,

09:42 il n'a même pas l'autorité pour l'imposer,

09:44 il a été vidé de sa substance par Nicole Belloubet,

09:46 sans doute avec la balle d'Emmanuel Macron.

09:48 Donc le problème, c'est ça,

09:50 c'est qu'il nous vend quelque chose dont il n'a même pas un échantillon sur place.

09:52 Et s'il ne peut pas faire les groupes de niveau,

09:54 il ne va sûrement pas pouvoir faire reculer l'islamisme dans les classes.

09:56 - Alors, nous en parlons dans un instant,

09:58 justement, on va se poser la question,

10:00 jusqu'où faut-il aller pour encadrer nos adolescents ?

10:02 Mais juste avant, une petite respiration,

10:04 Eric Reuvel, défendez-vous, je vous ai attaqué.

10:06 - Non, pas du tout, gentiment cité trois fois.

10:08 Non, au-delà de la montée de l'islam,

10:12 qui est un sujet,

10:14 et on peut noter cette montée de l'islam

10:16 sans pour autant être taxé d'islamophobe.

10:18 Bon, j'insiste.

10:20 Il y a un très bon papier dans le Figaro,

10:22 signé Hatte de Guigny,

10:24 le titre est le suivant,

10:26 "Comment les entreprises françaises s'adaptent à la montée de l'islam".

10:28 Vous avez deux...

10:30 Il y a une montée de l'islam

10:32 dans les entreprises françaises,

10:34 il y a une montée de l'islam,

10:36 entreprise privée ou entreprise publique.

10:38 Et il y a deux chemins qui sont compliqués

10:40 pour les entreprises,

10:42 qui notent ce phénomène,

10:44 c'est la volonté d'inclusion,

10:46 bon, est-ce qu'on doit inclure des pratiques religieuses au sein de l'entreprise ?

10:48 Les RH se posent la question.

10:50 Et puis c'est la crainte face à l'antrisme

10:52 radical de l'islam.

10:54 Eh bien, les entreprises françaises,

10:56 on n'en parle jamais,

10:58 ou très rarement, sont confrontées également

11:00 en ce moment à ce sujet.

11:02 Est-ce qu'elles doivent permettre de mettre des salles à disposition

11:04 pour des prières ?

11:06 Regardez, ce papier, il est très éclairant.

11:08 Dans le Figaro, ce matin.

11:10 Eric Revelle,

11:12 et puis aussi Guillaume Bigoud,

11:14 vous restez bien en place, parce que dans un instant,

11:16 nous abordons cette question de nos adolescents.

11:18 J'ai fêté hier les 15 ans de ma fille,

11:20 elle m'a dit plein de choses,

11:22 alors je vais vous poser plein de questions,

11:24 parce que vous avez réfléchi avec les auditeurs de Sud Radio,

11:26 à 8h25.

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