• il y a 6 mois
Jeudi 25 avril 2024, SMART BOURSE reçoit Valérie Gastaldy (Stratégiste, DaybyDay) , Bastien Drut (Responsable de la stratégie et de la recherche économique, CPR AM) , Alice Lhabouz (Présidente et fondatrice, Trecento AM) et Damien Charlet (Directeur de la Gestion sous mandat, Mandarine Gestion)

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00:00 [Générique]
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart pour rester à l'écoute des marchés chaque jour,
00:13 du lundi au vendredi à 17h pour la grande édition si vous me suivez en direct sur Bsmart TV,
00:18 émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24 Au sommaire de cette édition ce soir, une journée particulièrement chargée en informations microéconomiques et macroéconomiques
00:32 pour les investisseurs avec un déluge de résultats.
00:35 On a plus d'une dizaine de sociétés du CAC 40 qui ont publié leurs points d'activité trimestriel
00:41 et puis de grandes valeurs évidemment en Europe et aux États-Unis.
00:45 Sur la partie macro, c'est le rapport de la croissance américaine au premier trimestre qui marque les esprits aujourd'hui
00:52 et qui marque d'ailleurs les mouvements de cette séance.
00:56 Une première estimation, une première approximation de la croissance américaine pour le premier trimestre.
01:00 Je le rappelle, on ne connaîtra que la vérité vraie de la croissance américaine sur ce premier trimestre
01:05 dans plusieurs mois voire plusieurs années.
01:08 Néanmoins, cette première approximation est relativement décevante sur le plan de la dynamique d'activité
01:13 puisque le marché attendait une croissance autour de 2,5% au rythme trimestriel annualisé.
01:18 La première estimation est affichée à 1,6%.
01:22 L'autre problème de ce rapport, au-delà de la dynamique d'activité, c'est la dynamique des prix sur l'ensemble du premier trimestre
01:28 qui ressort au-delà des attentes avec un corps PCE affiché à 3,7% sur l'ensemble du premier trimestre
01:34 qui intègre donc le chiffre du mois de mars qu'on aura demain en première estimation.
01:41 Tout ça convainc les marchés qu'il y a peut-être une odeur de stagflation
01:45 qui est en train de remonter à travers ce rapport américain sur la croissance du premier trimestre
01:50 et on voit d'ailleurs des taux qui s'ajustent assez nettement.
01:54 Le taux long américain, le taux à 10 ans, franchit cette fois la barre de 4,70%
01:59 et après la publication, on a vu un gros mouvement d'accélération à la baisse sur les actifs risqués
02:04 notamment sur les indices d'action, le CAC 40 perdant jusqu'à 1,5% au cours de cette séance.
02:10 La baisse est en train de se réduire un petit peu et on perd désormais moins de 1% sur les actions européennes.
02:16 Vous aurez le détail dans un instant de cette journée particulièrement intense, je le disais, avec Pauline Grattel.
02:21 Et puis l'autre événement du jour, c'est peut-être le retour des grandes opérations d'acquisition dans le secteur minier
02:28 avec une offre non sollicitée de BHP sur Anglo-American, BHP numéro 1 du secteur
02:35 qui propose de racheter en action Anglo-American pour quasiment 40 milliards de dollars.
02:40 Les actifs ciblés par BHP à travers cette proposition d'acquisition sont les mines de cuivre
02:47 détenues par Anglo-American en Amérique latine et notamment au Pérou et au Chili.
02:52 Le deal est loin d'être fait, les premiers actionnaires d'Anglo-American ont commencé à discuter la question de la valorisation
03:00 et puis l'Afrique du Sud également aura sans doute son mot à dire, l'Afrique du Sud qui est actionnaire d'Anglo-American
03:06 et qui visiblement garde un mauvais souvenir du rachat de Billiton par BHP il y a quelques années.
03:11 C'est la ministre sud-africaine des ressources naturelles qui s'est exprimée à ce sujet cet après-midi.
03:18 Voilà donc pour les grands enjeux du moment et du jour sur les marchés.
03:22 Discussion à suivre avec nos invités dans quelques instants et puis dans le dernier quart d'heure, focus thématique.
03:26 Comme chaque soir, le thème du jour sera celui de la santé et de l'intelligence artificielle.
03:32 Nous en parlerons avec Alice Labouz, présidente de Trecento Asset Management qui sera en plateau avec nous à partir de 17h45.
03:49 Le résumé de cette séance, séance un peu lourde pour les actions avec énormément d'informations micro et macro-économiques.
03:56 Le résumé donc c'est avec Pauline Grattel.
03:59 La bourse de Paris est en baisse de plus de 1,5% au cours de la séance et repasse sous le seuil des 8000 points.
04:07 Une baisse qui s'est accélérée après la publication de la croissance américaine qui progresse de 1,6% pour le premier trimestre en rythme annuel
04:16 alors que le consensus attendait 2,5% et contre 3,4% le trimestre précédent.
04:23 Une déception sur l'activité et à l'inverse une inflation qui ressort au-delà des attentes pour ce premier trimestre américain.
04:30 Résultat, les taulons américains s'envolent au-delà des 4,70%.
04:35 Parallèlement à cela, les réactions aux publications d'entreprises sont relativement mitigées.
04:40 En France, la séance est très chargée en termes de publications avec pas moins de 11 sociétés du CAC 40 au rapport.
04:48 Dans le secteur de la santé tout d'abord, Sanofi s'offre la première place de l'indice en publiant un chiffre d'affaires supérieur aux attentes pour le T1
04:56 et en profite pour confirmer ses prévisions annuelles. Le titre monte de plus de 4% au cours de la séance.
05:03 De son côté, STMicroelectronics ne s'en sort pas si mal avec une publication qui n'a pas de quoi faire rêver.
05:10 Le chiffre d'affaires est en baisse et le résultat net divisé par deux.
05:14 Dans ce contexte, l'entreprise révise même à la baisse ses prévisions de 2024.
05:18 Le titre arrive tout de même à progresser au cours de la séance.
05:22 Dans le secteur bancaire, BNP Paris-Bas fait état d'un recul de 30% de son résultat net au T1.
05:29 Mais les résultats sont au-dessus des attentes et le titre figure parmi les rares hausses du jour au sein du CAC.
05:36 Aux antipodes, on trouve Dassault Systèmes. Le groupe fait état d'un chiffre d'affaires en hausse mais sous les attentes.
05:43 L'entreprise confirme ses objectifs de croissance pour l'année mais les investisseurs ne sont pas convaincus.
05:48 Le titre cède plus de 5% et finit l'antherne rouge.
05:52 Dans les autres ratés du jour, Pernod Ricard fait état d'un chiffre d'affaires stable pour le troisième trimestre de son exercice décalé
06:00 mais inférieur aux attentes, pénalisé par la faible demande chinoise et américaine.
06:05 Le titre a abandonné plus de 3% au cours de la séance à Paris.
06:09 Dans le secteur du luxe, après Kering hier, c'est au tour de Hermès de publier aujourd'hui.
06:15 Le groupe fait état d'une croissance très supérieure aux attentes avec un chiffre d'affaires en hausse de 17%.
06:22 Néanmoins, le titre subit une baisse aujourd'hui sous le coup de prise de profit.
06:26 L'ensemble du secteur est mal orienté. Le titre LVMH perd 3%.
06:31 Côté consommation, Carrefour déçoit en proposant un chiffre d'affaires globalement à la hausse.
06:36 Mais sur la France, le groupe peut mieux faire. Le titre perd entre 2 et 3%.
06:42 Côté américain, Meta plongeait de 15% à Wall Street à l'ouverture après la publication de ses résultats.
06:49 La société dépasse les attentes en doublant son bénéfice net.
06:53 Mais ce sont les investissements dans l'IA qui font peur.
06:56 De 35 à 40 milliards de dollars pour 2024 dans le sillage de Meta.
07:02 Snap, Microsoft et Alphabet, qui doivent d'ailleurs tous les trois rendre leur copie ce soir, sont en baisse.
07:09 Enfin, côté MNE, l'événement du jour, c'est l'offre de BHP sur Anglo American pour 39 milliards de dollars dans le secteur minier.
07:18 Demain, du côté des résultats US, les investisseurs arbitreront ceux de deux des sept autres magnifiques à publier,
07:26 Alphabet et Microsoft, qui seront à publier après la clôture de Wall Street ce soir.
07:31 En France, les chiffres d'affaires de Safran et Total Energy sont attendus.
07:35 Côté macro, les investisseurs prendront connaissance de l'indice Core PCE de Mars aux Etats-Unis.
07:41 Enfin, au Japon, la Banque centrale rendra sa décision de politique monétaire.
07:46 Tendance mon ami, chaque soir, les infos clés du jour sur les marchés en ouverture de Smart Bourse avec Pauline Grattel sur Bsmart.
08:02 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
08:05 Valérie Gastaldi est avec nous, stratégiste de Day by Day. Bonsoir Valérie.
08:09 Bonsoir Grégoire.
08:10 Merci d'être là. Merci à Damien Charlet d'être avec nous également. Bonsoir Damien.
08:13 Bonsoir Grégoire.
08:14 Directeur de la gestion sous mandat de Mandarine Gestion. Et Bastien Drue nous accompagne également. Bonsoir Bastien.
08:18 Ravis de vous retrouver, vous êtes responsable de la stratégie et de la recherche économique chez CPR, Asset Management.
08:25 Plus 1,6% pour la croissance américaine au premier trimestre en rythme trimestriel annualisé.
08:32 C'est la manière dont les Etats-Unis publient leurs chiffres de croissance.
08:36 Une première estimation qui est plus une approximation qu'autre chose.
08:40 Bastien, ce qui est intéressant c'est quand on décompose un peu le PIB et qu'on se permet d'enlever certaines composantes particulièrement volatiles,
08:48 on se retrouve avec un chiffre plus important que ces 1,6% affichés au global.
08:54 Oui, effectivement c'est vrai. Quand on regarde la demande intérieure, elle progresse encore sur un rythme tout à fait correct.
09:00 Mais on ne peut pas se permettre de choisir chaque trimestre les composantes qu'on va garder, celles qu'on ne va pas garder.
09:06 Donc bon, si on regarde le chiffre en headline là, le 1,6% en trimestre sur trimestre annualisé, c'est à peu près là que doit être à peu près la croissance actuellement,
09:16 si on regarde la réalité de l'économie américaine.
09:19 Moi je tendance à croire que les chiffres de PIB sur les derniers trimestres ont plutôt surestimé la croissance de l'activité.
09:26 Donc nous on ne pense pas du tout qu'on était dans une période de récession aux Etats-Unis, mais la croissance était faible.
09:31 C'est ce qu'indique par exemple le beige books, c'est ce qu'indique les ISM par exemple.
09:35 On a des ISM composites qui sont seulement à 51 aux Etats-Unis.
09:38 Ce n'est pas catastrophique mais c'est franchement médiocre.
09:41 Donc la croissance d'activité est assez faible. Cette semaine il y avait les pieds et mailles, les pieds et mailles qui étaient sur du 51 aussi.
09:47 Donc c'est à peu près là où elle doit être finalement cette croissance si on regarde la réalité de l'économie.
09:54 Après les marchés n'ont pas réagi à ce chiffre là.
09:58 Les marchés ont réagi au déflateur du PIB, au corps PCE trimestriel qui est sorti à 3,4 si je ne me trompe pas.
10:05 Le PCE est à 3,4, le corps PCE trimestriel est à 3,7.
10:09 Et c'est là que l'inflation n'est jamais présentée comme ça.
10:14 Donc c'est calculé en trimestre sur trimestre annualisé.
10:19 Quand Jérôme Powell parle d'inflation, Christine Lagarde parle d'inflation, les membres du FOMC parlent d'inflation,
10:24 ils parlent toujours d'inflation en glissement annuel.
10:26 De temps en temps là quand ils veulent faire une petite sortie,
10:29 ils sont sur 6 mois annualisés, allez peut-être, mais sur 3 mois annualisés non, jamais.
10:34 Donc si le même chiffre que celui qui est sorti aujourd'hui,
10:38 donc le corps PCE qui sort du rapport de PIB et qu'on prend en glissement annuel,
10:43 il continue à décélérer très fort et il est vers les 2,8.
10:47 Donc en fait finalement il est à peu près là où on l'attend.
10:52 Il y a une sorte de présentation statistique.
10:54 Ah ben tout à fait, de toute façon.
10:57 Et c'est ça qui plombe beaucoup d'acteurs sur le marché financier,
11:01 c'est qu'il y a une sorte de confusion statistique sur plein de choses aux Etats-Unis,
11:05 l'inflation est calculée de deux façons, le CPI, le PCE,
11:10 là on voit un trimestre sur trimestre annuel,
11:12 il y a une forme d'exceptionalisme américain encore.
11:15 Nous on publie, c'est quarter sur quarter, c'est trimestre sur trimestre.
11:19 Eux ils annulalisent en plus leurs chiffres trimestriels.
11:22 Il y a une sorte de confusion sur beaucoup d'indicateurs,
11:25 il y a aussi sur le marché du travail, on a aussi des chiffres qui sont sortis hier
11:29 qui montrent que les créations d'emplois dont on parle tout le temps,
11:31 qui sont mesurées dans le job report,
11:33 elles sont vraisemblablement très très surestimées dans la réalité des choses.
11:37 C'était pour le T3, on connaît la réalité avec beaucoup de retard,
11:42 par exemple pour le T3 2023, il y a eu des destructions d'emplois,
11:46 pour 200 000 emplois détruits au T3 2023,
11:52 alors que si on regarde les chiffres du job report,
11:55 ceux qui sont encore officiels,
11:57 ils indiquent une croissance des emplois de 400 000,
12:01 enfin 400 000, 500 000, je ne sais plus exactement.
12:03 Mais du coup la différence avec la réalité est extrêmement forte,
12:06 et ça on le retrouve sur croissance, inflation, chômage,
12:09 et on est dans une sorte de confusion statistique pour les Etats-Unis spécifiquement,
12:14 alors que ça on le retrouve beaucoup moins en zone euro,
12:16 parce qu'en zone euro on ne va regarder qu'un seul CPI,
12:19 on va le regarder toujours de la même façon, toujours en glissement annuel,
12:22 et voilà quoi, donc pour les Etats-Unis c'est beaucoup plus confusant quelque part.
12:26 Et ça on le ressent de toute façon sur les réactions de marché,
12:30 les marchés sont un petit peu perdus sur finalement l'évolution de l'inflation.
12:35 La réaction de marché c'est quand même les taux qui montent,
12:38 et on baisse encore les probabilités, les anticipations de baisse de toute la fête.
12:42 Maintenant c'est à peine une baisse pricée pour la toute fin d'année 2024.
12:49 Tout à fait, alors que finalement la toute petite information qu'il y a dans ce rapport de PIB sur l'inflation,
12:57 c'est celle qui concerne le chiffre qui va sortir demain, le corps PCE qui va sortir demain,
13:02 et ce que ça indique c'est que le corps PCE en glissement annuel devrait sortir vers 2,8.
13:07 On est déjà à 2,8, donc bon effectivement, mais Jérôme Powell la semaine dernière avait déjà dit
13:11 que les économistes de la Fed s'attendaient à ce que ce soit 2,8 demain.
13:15 Et Jérôme Powell, le vice-président de la Fed aussi, ils avaient déjà calculé ce chiffre-là.
13:20 Donc finalement il y a très très peu de nouveautés, il y a très peu d'informations sur l'inflation en rapport sur le PIB.
13:26 Mais ça c'est un vrai sujet, l'instantanéité est partout, mais c'est vrai que le marché réagit très fortement
13:35 aux estimations flash, aux premières estimations, et même juste la deuxième lecture qui vient quand même assez rapidement
13:43 est généralement complètement minorée, voire passe complètement sous les radars.
13:47 Alors que vous le dites, l'histoire est parfois très différente, ne serait-ce que un ou deux trimestres en arrière
13:53 par rapport à ce qu'on pensait à ce moment-là.
13:56 Et en fait, ce qui se passe, pourquoi les marchés réagissent comme ça, c'est parce que Jérôme Powell,
14:02 depuis quelques semaines, a fait passer l'idée que de toute façon il n'allait regarder que le headline,
14:07 que les gros chiffres qui sortent. C'est ça qu'il a expliqué.
14:10 Il aurait pu être beaucoup plus fin dans sa communication en parlant des révisions annuelles, des révisions trimestrielles, etc.
14:16 Ils n'ont pas choisi cette voie-là. Ils ont choisi la voie de la prudence, on reste sur les chiffres headline,
14:22 sur les chiffres de CPA qui sont sortis, sur le PCE. Et les marchés ont suivi sa façon de penser.
14:29 Malgré ce que nous dit le marché aujourd'hui, est-ce que c'est un chiffre et un rapport qui permet à la Fed
14:36 d'entretenir quand même l'idée que des baisses de taux assurancielles sont appropriées à un certain point cette année ?
14:46 De toute façon, oui, ils vont conserver cette idée.
14:50 La réunion c'est la semaine prochaine.
14:53 Oui, oui, oui.
14:55 Même s'il n'y a pas de mise à jour des perspectives, il faudra bien quand même qu'ils s'expriment là-dessus.
14:59 Oui, mais ils vont dire qu'ils n'ont pas plus de confiance sur la convergence vers 2% de l'inflation.
15:06 Ça, ils l'ont déjà dit la semaine dernière. Ils vont rester là-dessus.
15:09 Ils vont dire qu'ils vont peut-être être un peu plus patients, mais ça, ils l'ont déjà dit la semaine dernière.
15:13 Ils se sont déjà ajustés au pricing de marché la semaine dernière.
15:17 Maintenant, l'enlevée de leur scénario, je pense que ça leur poserait d'énormes problèmes de crédibilité.
15:21 Parce que s'ils passaient sur un scénario de zéro baisse de taux en 2024,
15:25 ils prendraient le risque de se faire prendre à contre-pied encore dans trois mois,
15:30 quand le Corps PCE arrivera à 2,5 ou voir en dessous de 2,5.
15:34 Et ça, on peut le projeter avec une forme de confiance ? Un Corps PCE à 2,5 dans quelques mois ?
15:40 Le Corps PCE, il y a trois composantes.
15:44 Les biens non énergétiques, ça, ça baisse.
15:46 Ça, en déflation, déjà, on est revenu à des cas de changement.
15:48 Et ça va rester comme ça.
15:51 Le logement, ça va continuer à baisser lentement.
15:54 Peut-être moins vite que prévu, mais ça baisse toujours.
15:56 Et après, il reste les services.
15:58 Et les services, quand on regarde le PCE, c'était reparti à la baisse.
16:03 Après, ce qui est super confusant, c'est que les services hors logement,
16:09 dans le PCI et dans le PCE, la corrélation est très très faible.
16:13 J'ai fait un calcul de corrélation, il est super faible.
16:16 On peut très bien avoir un super corps qui baisse dans le PCE,
16:19 mais qui est très fort dans le CPI.
16:21 Donc, voilà, c'est la grande confusion pour les statistiques d'inflation aux Etats-Unis.
16:25 Moi, j'ai l'exemple en tête.
16:27 Sur le dernier CPI, c'était l'histoire de l'assurance automobile.
16:31 Donc, dans le CPI, mesuré à +22%.
16:34 Et dans le PPI, qui entre en compte dans la mesure du PCE, c'est +6.
16:39 Pour le même item.
16:41 - Exactement, oui.
16:42 Et ça, c'est pareil pour la santé, c'est pareil pour tout un tas de trucs.
16:46 - Est-ce que ça vous aide dans la gestion d'un portefeuille sur les marchés ?
16:51 Non, mais ce que vient de dire Bastien, c'est quand même passionnant,
16:54 hyper intéressant quand même de rentrer un peu dans le détail,
16:57 et des chiffres, et des révisions,
16:59 et de la manière dont le marché réagit aux estimations et pas aux révisions.
17:04 - Alors, est-ce que ça ne nous aide pas vraiment ?
17:06 [Rires]
17:09 Mais en revanche, effectivement, par rapport à ce que vous avez dit,
17:13 le vrai chiffre PCE, c'est demain, ce n'est pas aujourd'hui.
17:16 Et effectivement, c'est déjà arrivé par le passé.
17:18 Et en particulier en 2022 et 2023,
17:20 qu'on ait un indice PCE qui monte et un corps PCE qui baisse.
17:23 Enfin, et le chiffre de demain qui baisse.
17:26 Donc, il n'y a pas forcément une corrélation exacte
17:29 entre avoir une mauvaise surprise sur l'indice PCE
17:31 et avoir une mauvaise surprise sur l'inflation PCE qu'on aura demain.
17:36 Donc, effectivement, là, les lectures, on va dire...
17:41 - Rapides.
17:42 - Les lectures rapides qu'on peut faire pour demain,
17:44 c'est que je crois que le consensus est à 2,6,
17:46 et qu'effectivement, on sera peut-être un peu supérieur à ça.
17:49 Mais potentiellement, ça ne va pas être un drame.
17:52 Et effectivement, quand on voit les tensions qu'il y a sur les taux d'intérêt aujourd'hui,
17:55 et même sur les taux d'intérêt européens hier,
17:58 j'allais dire que ça ne nous aide pas,
18:00 parce que nous, on a subi cette hausse des taux d'intérêt.
18:03 Le marché l'a subie aussi.
18:05 Maintenant, si demain, effectivement, le chiffre PCE est mauvais,
18:08 on va sans doute avoir quelques turbulences,
18:11 parce que ce n'est pas impossible qu'on voit les taux d'intérêt
18:13 remonter au plus haut de ces derniers mois,
18:15 c'est-à-dire 5 sur les US, 3 sur l'Allemagne.
18:17 - Oui, là, on y est quasiment.
18:19 On a déjà effacé tout le rallye de novembre-décembre, largement.
18:21 - Oui, on y est quasiment.
18:23 - 30 BP, ce n'est pas rien, quand même.
18:25 Si on reprend 30 BP sur les Etats-Unis et sur l'Europe, ça va s'ouvrir.
18:28 - Je crois que le 30 ans a dû prendre peut-être 80 points de base,
18:30 par rapport à son niveau de fin décembre aux Etats-Unis.
18:32 - Oui, absolument.
18:34 Mais d'ailleurs, ce qui est quand même intéressant de noter,
18:36 c'est que finalement, les marchés actions,
18:38 ils ont plutôt bien résisté dans un contexte
18:40 où les taux d'intérêt ont pris 80 BP.
18:42 - Même aujourd'hui, on voit un petit coup de stress,
18:44 mais on voit quand même moins 1,5,
18:46 c'est le point bas du jour sur les actions européennes.
18:48 Après, la baisse se réduit un peu.
18:50 - Donc, pour l'instant, les marchés résistent très bien
18:53 à ce phénomène de taux d'intérêt.
18:55 - Marchés actions.
18:57 - Effectivement, je pense qu'il y a deux raisons principales à ça.
18:59 Un, pour l'instant, l'économie américaine,
19:05 j'y dis bien facialement,
19:07 elle tient très très bien.
19:09 Maintenant, nous, on reste...
19:11 - Elle est là où elle est. J'aime bien cette idée-là.
19:13 Elle est là où elle est. Où elle doit être.
19:15 - Facialement, le marché ne vous dit pas
19:17 qu'elle est là où elle est.
19:19 On est toujours sur un scénario
19:21 à 2 000 % de croissance.
19:23 Nous, on pense toujours qu'elle doit ralentir.
19:25 Et que, plus les taux d'intérêt restent élevés longtemps,
19:27 et plus, à un moment ou à un autre,
19:29 ça va se rendre à l'état des boîtes.
19:31 Parce que tout le monde n'est pas cachetette,
19:33 en dehors des Magnificent 5 ou 6,
19:35 je ne sais pas combien il y en a maintenant.
19:37 Mais tout le monde n'est pas cachetette.
19:39 Tout le monde ne bénéficie pas des hausses de taux.
19:41 Donc, il y a quand même pas mal de sociétés
19:43 qui, à un moment donné, vont être obligées
19:45 de se refinancer, et ça va sans doute
19:47 faire 2024, début 2025.
19:49 Donc, elles vont souffrir.
19:51 Et donc, à ce moment-là, il va y avoir un ralentissement.
19:53 Et la deuxième chose, c'est que, finalement,
19:55 on a quand même des entreprises
19:57 qui publient des résultats très corrects
19:59 et qui n'envoient pas des signaux d'alerte.
20:01 Donc, ça aussi, ça permet au marché
20:03 de bien résister.
20:05 J'anticipe un peu peut-être sur la deuxième partie,
20:07 mais ce qu'on voit aujourd'hui, c'est qu'effectivement,
20:09 il y a des secteurs qui souffrent en bourse
20:11 actuellement.
20:13 Mais il y a quand même des arbitrages.
20:15 C'est-à-dire qu'il y a des secteurs qui montent.
20:17 Et si on avait, à un moment,
20:19 dans la séance, une baisse des indices
20:21 à 1,5 de baisse,
20:23 on avait quand même un certain nombre de secteurs qui montaient.
20:25 On avait la pharma, on avait des valeurs bancaires.
20:27 - Les banques, bien sûr. - Absolument.
20:29 Donc, on a actuellement des arbitrages
20:31 avec des investisseurs.
20:33 Et ça, je trouve ça plus bien. - Et l'Europe tient quand même
20:35 nettement mieux dans les semaines de retracement
20:37 d'avril. - Parce que l'Europe est moins techno.
20:39 - Et on le voit encore aujourd'hui. Ouais, moins techno.
20:41 - L'Europe est moins techno.
20:43 Et dans la hausse de ton intérêt, ce qu'on voit
20:45 c'est que, il y a un moment ou un autre, les techno doivent souffrir
20:47 un petit peu. Enfin, les valeurs de croissance,
20:49 on va dire. Mais les
20:51 arbitrages qu'il y a aujourd'hui
20:53 et qu'il y a depuis 2-3 semaines,
20:55 ils sont plutôt pas désagréables pour un
20:57 gérant actif parce qu'on voit
20:59 quoi ? On voit des publications de sociétés qui sont chères,
21:01 qui publient potentiellement bien, comme
21:03 un Montclair ou comme un Hermès,
21:05 mais qui baissent. Pourquoi ? Parce qu'elles sont trop chères.
21:07 - Ouais. - Et à l'inverse, on voit...
21:09 - Une OST qui publie un peu en dessous ou
21:11 qui a un peu plus de difficultés ? - Alors, il publie très en dessous.
21:13 - Et alors là,
21:15 sur un titre comme ST,
21:17 les investisseurs
21:19 attendent la porte d'entrée déjà depuis quelques mois.
21:21 Donc, tout le monde se convainc que ST, c'est la
21:23 première fois qu'il publie des très mauvais résultats.
21:25 Il publie quand même des très mauvais résultats.
21:27 - Ah bah, ils avertissent.
21:29 - Maintenant,
21:31 si on regarde l'historique sur un ST...
21:33 - ST, le problème, c'est Apple
21:35 et Tesla dépendants.
21:37 - De moins en moins, mais un petit peu encore.
21:39 Mais, en bas de cycle, un ST,
21:41 c'était plutôt 25 de PE.
21:43 Et là, si on considère que c'est un bas de cycle, c'est 20 PE.
21:45 Donc, c'est quand même pas si mal.
21:47 Mais, tout ça
21:49 pour dire qu'il y a quand même une
21:51 rotation un petit peu. Alors, de temps en temps,
21:53 le naturel revient au galop
21:55 et les valeurs de croissance
21:57 nous font un rebond. Mais, globalement,
21:59 il y a quand même un peu plus de rotation. Et donc,
22:01 pour un investisseur actif, c'est...
22:03 - Et ça veut dire un peu moins de concentration
22:05 ou un peu moins de risque de concentration, effectivement.
22:07 - Exactement. Et pour des gérants qui sont diversifiés et qui regardent
22:09 un peu plus la valo, comme c'est notre cas,
22:11 des journées comme aujourd'hui,
22:13 c'est très très bien.
22:15 - On a un peu l'église au milieu du village.
22:17 - Oui, exactement. Alors, j'ai...
22:19 Je ne sais pas si c'est pourvu que ça dure,
22:21 mais en tout cas, les indices ne font plus rien
22:23 depuis quelques mois.
22:25 Mais, en sous-jacent, c'est ce qu'on avait déjà dit il y a un mois.
22:27 En sous-jacent, il se passe
22:29 des choses et il se passe des choses qui sont plutôt positives
22:31 pour les gérants actifs.
22:33 - Bon. Valéry,
22:35 votre lecture de la situation
22:37 de marché, du cycle américain
22:39 aussi, moi, ça m'intéresse
22:41 toujours. C'est vrai que, là,
22:43 on a vu les derniers baires capituler,
22:45 on voit les premiers calls de grands brokers
22:47 ou de grandes banques pour nous dire que,
22:49 finalement, il n'y aura pas de baisse de taux
22:51 cette année, etc. Enfin, on sent
22:53 qu'il y a quand même un virage qui a été pris de ce point de vue-là.
22:55 - Bon. Alors,
22:57 pour les taux,
23:01 moi, on rejoint à peu près
23:03 mes objectifs de
23:05 fin d'année dernière, puisque j'étais parmi
23:07 les rares personnes à dire "Baisse de taux l'année prochaine,
23:09 ça va pas être simple".
23:11 - Vous l'avez dit le 19 février, j'ai revérifié, c'était l'émission du 19 février.
23:13 - Oui, parce que je suis pas venue chez toi
23:15 à ce moment-là. - Non, mais parce que moi,
23:17 je me suis emballé depuis le call du
23:19 chief économiste d'Apollo, Global Management,
23:21 Thorsten Slocke, qui a été le premier
23:23 grand pundit ou gourou,
23:25 à dire "Mon call 2024 a changé,
23:27 il n'y aura pas de baisse de taux". D'autres ont embrayé
23:29 derrière. Mais ça remonte à vous, je suis d'accord.
23:31 - C'est au mois de novembre.
23:33 - Voilà.
23:35 Et bon, donc, moi,
23:37 c'est difficile de dire que...
23:39 - Et vous gardez cette idée ?
23:41 - Laquelle ? - Bah, qu'il y aura pas...
23:43 Oui, qu'il y ait un risque non nul, voire une probabilité
23:45 peut-être majoritaire qu'il n'y ait pas de
23:47 mouvement de baisse...
23:49 - Oui, ça reste...
23:51 - Avant décembre, quoi. - C'est pas encore le moment
23:53 de changer d'avis, pour le moment, en tout cas,
23:55 sur ce sujet. Mais,
23:57 que ce soit...
23:59 Après, il y a les anticipations, il y a ce que fait
24:01 le marché, parce que c'est quand même avant tout ça
24:03 qui fait qu'on gagne ou qu'on perd de l'argent.
24:05 C'est pas tellement la réalité des choses.
24:07 Donc,
24:09 est-ce qu'on doit tout de suite
24:11 repartir dans un cycle de hausses de
24:13 taux importants, comme
24:15 2023,
24:17 2022 ? Moi, non, je
24:19 ne pense pas. Et ce que je vous
24:21 avais proposé le mois
24:23 dernier, comme lecture
24:25 ou écoute de la Fed, c'était de dire
24:27 que pourquoi est-ce que la Fed est plus
24:29 commodante, justement,
24:31 qu'ailleurs ? C'est que
24:33 la Fed, elle va avoir besoin de
24:35 calmer les ardeurs des marchés financiers,
24:37 potentiellement,
24:39 à faire monter les taux.
24:41 Donc, je pense que son discours,
24:43 effectivement, a peu de chances d'évoluer.
24:45 C'est pas
24:47 pour les mêmes raisons que vous, mais bien sûr que
24:49 je peux pas m'opposer au fait que ça la décriabiliserait
24:51 beaucoup trop. C'est un risque
24:53 de décriabilisation qui est trop important, mais
24:55 de toute façon, c'est pas son intérêt. Et
24:57 la raison pour laquelle elle avait ce discours qui commençait
24:59 déjà à être un peu dof, qu'elle avait maintenu
25:01 dof, souple,
25:03 jusqu'en mars, alors que ça pouvait
25:05 surprendre, c'est justement qu'elle
25:07 prévoyait ce type de risque.
25:09 Donc, je pense que pour le moment, elle va
25:11 essayer encore un petit peu de
25:13 temporiser et de faire en sorte que les marchés
25:15 patientent et qu'on ne dépasse pas
25:17 les bornes que l'on a déjà connues. Tenir en haleine,
25:19 quoi. Ouais, tenir en haleine.
25:21 Et comme
25:23 moi, j'ai pas de
25:25 cycle sur le PIB, je regarde soit
25:27 des indicateurs de prix, soit des indicateurs
25:29 de volume, donc je m'intéresse plutôt aux indicateurs
25:31 de production industrielle. Et la production
25:33 industrielle aux Etats-Unis, elle fait rien. Enfin, bon,
25:35 voilà. Donc, on est d'accord, on est là où
25:37 on doit être.
25:39 J'adore cette idée.
25:41 C'est que pour moi,
25:43 aux Etats-Unis,
25:45 si on a un moment
25:47 où pendant 3-4 mois, la croissance
25:49 s'emballe, bon, bah voilà, ça va
25:51 durer 3-4 mois, mais c'est
25:53 trop tôt pour avoir un retour
25:55 de la croissance qui,
25:57 sur mes cycles,
25:59 arrive dans un an, quoi.
26:01 Un an et quelques. De
26:03 façon plus soutenue, un vrai cycle
26:05 de croissance. Là, pour le moment, non, on est dans
26:07 le mou. Mais c'est pas
26:09 particulièrement faible, mais il n'y a pas de quoi
26:11 s'emballer
26:13 non plus. Donc, voilà. Donc, une Fed
26:15 qui a besoin de beaucoup de mots
26:17 pour que ces taux
26:19 restent relativement
26:21 stable en ce moment
26:23 et que les marchés
26:25 ne prennent pas le feu.
26:27 Voilà.
26:29 Après, moi, là où je suis
26:31 particulièrement surprise,
26:33 c'est de voir justement ce qui se passe
26:35 au niveau sectoriel sur les marchés
26:37 et notamment sur les marchés américains, parce qu'il y a
26:39 vraiment une rotation sectorielle
26:41 qui est sur un cycle inflationniste
26:43 de fond.
26:45 Alors, moi, j'entends
26:47 des gens qui me disent "l'inflation,
26:49 potentiellement, elle baisse encore". Ouais,
26:51 ben, euh...
26:53 Il y a un moment où on fait un point bas
26:55 et quand on fait le point bas, c'est que
26:57 sur un mois, puis sur deux mois, puis sur
26:59 trois mois, ça commence à remonter, alors qu'effectivement
27:01 sur douze, ça continue à baisser. Et ça,
27:03 l'économie a du
27:05 mal à saisir ce genre de choses.
27:07 Euh...
27:09 Pour moi, effectivement, le point bas, c'est cette
27:11 année et c'est dans
27:13 actuellement, plus ou moins,
27:15 le point bas d'inflation. Alors, maintenant,
27:17 le cycle inflationniste, c'est un cycle qui se déploie
27:19 sur 54 ans,
27:21 donc, euh...
27:23 Avoir six mois... - Ça commence à peine, quoi !
27:25 - Ben, euh... Oui, mais
27:27 point bas, c'est pas des points bas,
27:29 c'est pas comme quand je peux répondre à
27:31 quelqu'un sur de l'intraday, sur du
27:33 S&P 500, où j'ai plus de
27:35 fiabilité sur les minutes qui viennent.
27:37 Là, bien entendu,
27:39 c'est... Mais, en tout cas, pour moi,
27:41 les pressions ne sont plus
27:43 particulièrement baissières
27:45 sur inflation. - Et donc, le marché
27:47 action, notamment, se met en mode
27:49 reflationniste ou inflationniste ? - Moi, je constate
27:51 que le marché action américain,
27:53 sectoriellement, se met
27:55 en mode reflationniste. - Ouais.
27:57 - On n'a pas encore des
27:59 signaux francs
28:01 qui sont partout. Mais
28:03 si je fais confiance
28:05 au déroulé,
28:07 aux amplitudes des mouvements,
28:09 etc., euh...
28:11 Ben, il passe ce qui...
28:13 Il se passe ce que je pensais qu'il devait se passer.
28:15 C'est-à-dire qu'on a un retournement
28:17 des cycles sectoriels qui ont duré
28:19 en gros une quinzaine d'années, parce que
28:21 ça se situe entre 15 et 20 ans.
28:23 Parfois, c'est 12, etc.
28:25 Et donc, un retour, pour le moment, qui est quand même
28:27 assez marqué des valeurs
28:29 pétrolières aux Etats-Unis.
28:31 - Excellent, hein ?
28:33 - Des grosses chutes des valeurs
28:35 de la santé, quand même.
28:37 Alors, on peut mettre ça sur le compte de Covid,
28:39 quand elle publie, elle dit "Oui, mais hors Covid, tout va bien !"
28:41 Mais peut-être que ça n'a rien à voir avec tout ça.
28:43 Peut-être que c'est encore autre chose.
28:45 On comprendra pourquoi, plus tard,
28:47 toute la santé américaine baisse aussi
28:49 fortement. Et alors, en valeurs relatives,
28:51 parce que c'est surtout ça qui m'intéresse, hein, moi, c'est la valeur relative
28:53 pour faire de l'allocation de portefeuille,
28:55 euh... Bon, la santé, ça va pas bien.
28:57 - Année présidentielle, hein.
28:59 - On voit les valeurs discrétionnaires, aussi.
29:01 Alors, bien sûr, le problème,
29:03 c'est qu'il y a des...
29:05 des pondérations,
29:07 avec ces fameuses "magnificent",
29:09 qui sont plus que 5, hein, quasiment,
29:11 là, maintenant, peut-être même 4, bientôt !
29:13 - Ouais !
29:15 On en perd une par jour, là !
29:17 - Non, mais elles reviennent, après...
29:19 - Oui, elles reviennent toujours, oui, mais t'as...
29:21 C'était +15, il y a 2 mois...
29:23 - Il y a un moment où elles reviennent, quand même.
29:25 Pendant longtemps.
29:27 Moi, je pense qu'elles vont parvenir pendant longtemps.
29:29 En relatif, une fois encore, hein,
29:31 parce qu'en prix, c'est pas pour ça que
29:33 ça va s'effondrer, ces valeurs-là.
29:35 Mais, pour moi, en relatif...
29:37 - Il y aura mieux à faire.
29:39 - Il y a quand même... Ben oui !
29:41 - Là, ce que vous décrivez,
29:43 parce que c'est la discussion qu'on a...
29:45 - Mais c'est sur du long terme, hein !
29:47 - Mais c'est ce que je dis, Valérie !
29:49 Depuis Covid, on se demande si le monde a changé,
29:51 au point que les gagnants
29:53 boursiers des 10 dernières années
29:55 ne seraient pas les gagnants boursiers
29:57 des 10 prochaines années.
29:59 Je suis pas sûr que ce soit encore clarifié,
30:01 que le débat est en cours.
30:03 Mais vous, dans votre tête, la confiance grandit
30:05 dans l'idée que, oui,
30:07 le cycle des prochaines années sera mené
30:09 par des leaders différents,
30:11 et des leaders venant de secteurs qui appartiennent
30:13 plus à l'économie traditionnelle.
30:15 - Moi, je pense qu'il y a des choses dans l'économie
30:17 qui se répètent, parce que, en fait,
30:19 c'est la façon dont nous nous adaptons
30:21 au changement
30:23 qui est constante. D'accord ?
30:25 Les événements varient, mais la façon
30:27 dont nous nous adaptons
30:29 aux variations, elle est constante.
30:31 Donc,
30:33 les causes, pour moi,
30:35 Covid, la grippe espagnole,
30:37 le choléra,
30:41 la peste...
30:43 - Il y a des patterns, des comportements.
30:45 - Voilà, exactement.
30:47 Il y a un moment... Covid, en fait,
30:49 c'est arrivé pile au moment d'un virus. C'est incroyable.
30:51 Les gens qui me lisent depuis longtemps savent
30:53 que je parlais, depuis fin 2019,
30:55 du point bas de l'inflation.
30:57 Je n'ai jamais entendu parler de Covid
30:59 comme personne, ni quoi que ce soit.
31:01 Et après, quand on entend
31:03 les gouvernements dire
31:05 "On va dépenser", la Banque centrale
31:07 qui dit "Oui, oui, c'est ce qu'il faut faire,
31:09 on va baisser les taux."
31:11 "Dépenser, on va baisser les taux."
31:13 Ah, ben quand vous avez un cycle
31:15 qui vous dit "l'inflation doit remonter",
31:17 vous dites "Oui, il y a des chances
31:19 pour que ça marche quand même."
31:21 Après, on vous dit "Oui, mais ça ne va pas durer."
31:23 Bon, ben, attend, on va voir, parce qu'on va voir
31:25 sur les salaires et, en ce moment, les services,
31:27 les problèmes de l'emploi, etc.
31:29 C'est très long, mais...
31:31 - Ça se développe. - Mais ça se développe
31:33 et tous les cailloux avancent en même temps.
31:35 - Sur, alors, pour parler des Max Seven,
31:37 mais du thème de l'IA, notamment,
31:39 est-ce que, notamment sur le plan boursier,
31:41 est-ce que, ou même sur le plan...
31:43 Je ne sais pas.
31:45 Ce qui est intéressant, je trouve, dans la publication de Meta,
31:47 c'est que Meta nous donne la mesure de ce que ça coûte
31:49 pour être ou se voir
31:51 comme champion du monde de l'IA.
31:53 C'est 35-40 milliards
31:55 de dépenses de CapEx sur un an.
31:57 Et je crois qu'en plus,
31:59 Meta a vraiment une vraie carte à jouer,
32:01 parce que je crois qu'en nombre de GPU,
32:03 ils sont quand même largement équipés,
32:05 aujourd'hui, beaucoup plus que d'autres.
32:07 Et le marché semble s'inquiéter de ça.
32:09 Est-ce que c'est juste une réaction
32:11 de marché un peu épidermique,
32:13 ou est-ce qu'il y a l'idée, quand même,
32:15 qu'il y a peut-être déjà un moment de surinvestissement,
32:17 de surcapacité
32:19 et d'une fatigue liée, peut-être,
32:21 au thème de l'IA ?
32:23 - Je ne suis pas habilité à parler de valeur.
32:25 - Non, je sais bien.
32:27 - Mais ce que je pourrais dire là-dessus, c'est que...
32:29 - Le thème IA.
32:31 - De toute façon, dans les leaders de la cote américaine,
32:33 actuellement, ils sont tous
32:35 associés de près ou de loin
32:37 à l'intelligence artificielle,
32:39 et qu'ils ne vont pas tous bien
32:41 avancer sur le sujet,
32:43 et qu'il y en a certains qui vont dépenser sur des trucs
32:45 qui ne serviront à rien.
32:47 On a vu qu'Apple, il n'y a pas si longtemps que ça,
32:49 a renoncé à un projet qu'ils avaient lancé.
32:51 - J'en souviens de Facebook avec le Métaverse.
32:53 A l'époque, tout le marché disait
32:55 "C'est dead money, votre truc, c'est fini, terminé,
32:57 merci, au revoir". Et puis, un an et demi après,
32:59 deux ans après, c'est revenu.
33:01 - Mais en fait, globalement, l'une des convictions
33:03 qu'on a chez CPR, c'est quand même
33:05 qu'il y a un vrai cycle qui se met en place
33:07 et qu'effectivement,
33:09 il y aura des gagnants, des perdants,
33:11 que tous ceux qui sont tout en haut
33:13 de l'affiche aujourd'hui, ne le seront pas
33:15 forcément demain, mais il y aura aussi des nouvelles sociétés
33:17 qui vont émerger.
33:19 Qui aurait parlé de
33:21 Nvidia, sa capitalisation
33:23 il y a trois ans,
33:25 il y a des poids lourds qui vont émerger.
33:27 Nous, on croit vraiment...
33:29 - Ça reste un thème d'investissement long terme.
33:31 - Complètement. C'est pas quelque chose
33:33 qu'on va évacuer comme ça
33:35 dans les prochaines semaines.
33:37 Après, de toute façon, sur les mouvements de marché récents,
33:39 il y a plusieurs choses.
33:41 Le premier déterminant
33:43 de ce qui s'est passé, c'est de toute façon
33:45 la Fed. Le fait que
33:47 sur le mois d'avril, les taux l'ont beaucoup remonté,
33:49 c'est ça qui a mis un premier coup d'arrêt
33:51 au marché d'action. - Oui, et puis remonté
33:53 à des niveaux qui, tout de suite,
33:55 génèrent un peu plus de perturbations. Parce qu'ils ont remonté
33:57 aussi les taux au premier trimestre.
33:59 Mais, voilà, jusqu'à 4,
34:01 4,20, ça va. À 4,50,
34:03 60, 70...
34:05 - Et c'est marrant de voir que les marchés d'action se fichaient
34:07 presque complètement. - Oui, complètement.
34:09 - Ils avaient complètement ré-oublié les taux longs. - Oui, oui.
34:11 - C'est une histoire obligataire. - Jusqu'à mars, je ne sais plus quand exactement.
34:13 Mais ils avaient complètement oublié ce truc-là.
34:15 Et puis, tout d'un coup, c'est vrai que ça remonte quand même pas mal.
34:17 - Ah oui, 4,50. - Et du coup, les marchés d'action,
34:19 on disait que ça faisait un mois,
34:21 quelque chose comme ça, que ça ne bouge plus,
34:23 voire que ça baisse un petit peu. En plus de ça,
34:25 il y a eu, enfin, je pense que
34:27 malgré tout, c'est quelque chose qui a beaucoup
34:29 d'impact. La semaine dernière, il y avait la "tax season" aux Etats-Unis.
34:31 Le fait que les entreprises
34:33 et les ménages aient payé leurs impôts
34:35 avant le 15 avril. Dans certains
34:37 Etats, il y a des petites... Comment dire ?
34:39 Ça dépasse le 15 avril. Donc...
34:41 - Cash-in, cash-out, quoi. - C'est exactement ça.
34:43 C'est les valeurs les plus liquides
34:45 qui, comme par hasard, baissent tout d'un coup.
34:47 - Les plus détenus. - Les plus détenus.
34:49 Voilà. On baissait beaucoup.
34:51 Une bonne... Comment dire ?
34:53 Un bon indicateur de ça,
34:55 de cette "tax season", c'est quand même...
34:57 Par exemple, les fonds monétaires américains
34:59 ont décollecté pour 120 milliards
35:01 la semaine dernière. Donc, la semaine
35:03 qui allait... - Ce qu'on n'a pas vu depuis...
35:05 - C'est la deuxième décollecte
35:07 la plus forte de l'histoire. - Ah oui, d'accord.
35:09 - Donc, il s'est quand même passé quelque chose, par exemple,
35:11 la semaine dernière, qui est liée à la "tax season",
35:13 qui explique déjà une bonne partie des mouvements
35:15 de la semaine dernière. - Intéressant.
35:17 - Il n'y a pas que ça, évidemment. Mais en plus, il y a les taux.
35:19 Et donc, dire que
35:21 le fait que le Nasdaq ait un peu baissé, là...
35:23 - C'est la faute à l'IA et c'est la faute à Nvidia.
35:25 - C'est un peu court. - Franchement, c'est super court, quoi.
35:27 - Très bien. - Là, j'y crois.
35:29 - Non, mais hyper intéressant,
35:31 le point sur le "tax day", "tax season",
35:33 effectivement. Et c'est bien aux US
35:35 que ça a le plus baissé, effectivement, depuis le début du mois d'avril.
35:37 - Et c'était quand même par hasard, les valeurs les plus dévenues,
35:39 qui avaient le plus monté, etc.
35:41 - Bon. Sur les résultats,
35:43 qu'est-ce qu'on peut dire un peu de...
35:45 Qu'est-ce qu'on peut mettre comme couleur à ce stade,
35:47 Damien ? Alors oui,
35:49 méta, je ne sais pas. Est-ce qu'il y a quand même un coup d'arrêt ?
35:51 Est-ce que la tendance des "Mac 7"
35:53 est un peu abîmée ? Même si ça reste, sur du long terme,
35:55 évidemment, des boîtes incontournables.
35:57 Il n'y a pas de doute là-dessus. Mais,
35:59 comme le disait Valéry, est-ce que, pour un temps
36:01 au moins, il y a peut-être mieux à faire
36:03 ailleurs, sans être forcément
36:05 short, agressif, de ces valeurs ?
36:07 - Bien sûr.
36:09 Est-ce que c'est terminé ? Non. Après,
36:11 dans le cadre d'une rotation, c'est sûr que
36:13 ce n'est pas celle qui va en bénéficier le plus.
36:15 Alors, on parle beaucoup de positionnement
36:17 et je trouve que depuis 3 mois,
36:19 c'est particulièrement
36:21 présent. C'est-à-dire que la plupart
36:23 des brokers, enfin des intermédiaires
36:25 qui voient les flux passer,
36:27 ils parlent énormément de positionnement,
36:31 en particulier au moment des publications de résultats.
36:33 Par exemple, aujourd'hui, il y a un certain nombre de titres
36:35 qui bougent, qui ont une certaine volatilité, que ce soit à la hausse ou à la baisse.
36:37 Et les intermédiaires nous disent
36:39 que ce n'est pas du débouclage de position.
36:41 - C'est pas du fondamental. - C'est pas du fondamental.
36:43 - Oui, on dirait ça, j'imagine. - Donc, en l'occurrence,
36:45 quand on a des mouvements sur Meta
36:47 à -12,
36:49 à -15 aujourd'hui,
36:51 parce qu'ils annoncent qu'ils vont augmenter
36:53 leurs dépenses de R&D et leurs
36:55 CAPEX de quelques milliards, alors qu'il faut quand même
36:57 se rappeler que Meta, ça génère 40 milliards de
36:59 cash-flow par an. Donc, on ne peut pas
37:01 expliquer -12 parce qu'ils vous expliquent qu'ils vont augmenter...
37:03 - Ça prenait 15 il y a 2 mois quand ils annonçaient le
37:05 versement d'un premier dividende. - Oui, donc c'est...
37:07 J'allais dire, c'est de la volatilité maintenant
37:09 intrinsèque à certaines valeurs du Nasdaq.
37:11 Mais je ne suis pas sûr qu'il faille
37:13 en tirer des conclusions extraordinaires
37:15 sur... L'IA va demander
37:17 des investissements. On sait que l'IA demande beaucoup d'investissements.
37:19 Nvidia, ils dépensent
37:21 des dizaines de milliards par an pour ça.
37:23 Bon, c'est
37:25 vraiment de la réaction court-termiste
37:27 au flux après...
37:29 Je pense que si on revient aux fondamentaux,
37:31 aux valorisations,
37:33 une fois de plus, les valeurs,
37:35 les magnificentes compagnies,
37:37 leurs valeurs, elles ne sont pas absurdes.
37:39 Et comme on l'a répété à plusieurs reprises,
37:41 depuis un an, les titres ont beaucoup augmenté
37:43 mais leurs valeurs n'ont pas bougé. C'est parce que leurs résultats
37:45 ont beaucoup, beaucoup, beaucoup augmenté.
37:47 Donc, il y a de la rotation
37:49 sectorielle. Je pense que c'est
37:51 de bonne guerre et c'est sain
37:53 aller vers des valeurs un peu moins chères. Alors, sur la
37:55 santé, en l'occurrence, je pense qu'il y a...
37:57 Est-ce que l'Europe gagne en intérêt en relatif,
37:59 par exemple, avec une Fed sur
38:01 la retenue, un peu cornerisée,
38:03 est-ce qu'il faut baisser, monter, rien faire, etc.
38:05 Alors que le chemin a l'air quand même plus clair pour la BCE.
38:07 En tout cas,
38:09 jusqu'à un certain nombre de baisses de taux.
38:11 Est-ce qu'en relatif, ça donne
38:13 plus d'intérêt aux actions européennes aujourd'hui ?
38:15 Oui. Alors, je le dis en souriant
38:17 parce que...
38:19 Il y a peut-être pas un an où on a dit "Oui, l'Europe, c'est mieux".
38:21 Il n'y a rien de drôle. Mais depuis octobre,
38:23 ça fait très bien, l'Europe. Oui, oui, ça fait très bien.
38:25 Depuis un an et demi, deux ans, ça fait très bien.
38:27 Mais,
38:29 je le dis en souriant parce que,
38:31 c'est une tendance naturelle du gérant
38:33 en Europe de dire que l'Europe, c'est mieux.
38:35 Alors, nous, ce n'est pas notre cas. Mais, effectivement,
38:37 aujourd'hui, on peut légitimement défendre
38:39 le fait que l'Europe soit plus intéressante
38:41 pour plusieurs raisons.
38:43 La valorisation, c'est certain.
38:45 La tendance de politique monétaire,
38:49 elle va quand même être plus favorable à l'Europe
38:51 qu'aux États-Unis. Parce que,
38:53 je crois quand même que c'est assez clair qu'on va avoir
38:55 une baisse de taux. Après, il y a certains banquiers
38:57 particulièrement au quiche. Alors, hier,
38:59 le marché s'est ému. Il ne suffit pas grand-chose, mais le marché s'est ému
39:01 hier des interventions de banques
39:03 d'Allemagne.
39:05 Banque d'Allemagne, oui. Ils sont
39:07 historiquement au quiche. Donc,
39:09 être surpris par le fait que Nagel dise que
39:11 ce n'est pas parce qu'on va baisser les taux en juin qu'on va les baisser après.
39:13 OK. - Bon, déjà, il est d'accord pour les baisser
39:15 en juin. Ce qui est déjà un premier pas
39:17 pour Joachim Nagel. - Voilà. Exactement.
39:19 Mais je pense que le sens de l'histoire, c'est quand même que
39:21 il va y avoir une première baisse de taux. Après,
39:23 on verra. Mais en tout cas,
39:25 d'un point de vue
39:27 cycle économique, c'est quand même une bonne chose.
39:29 Ça va quand même faire un peu de relance.
39:31 Et ce, sur un marché où il y a quand même plus
39:33 de cyclic que de techno.
39:35 Donc, pour le marché européen, c'est bien.
39:37 À l'inverse, aux États-Unis, effectivement,
39:39 on est peut-être sur des scénarés qui sont
39:41 très très optimistes. Nous, c'est notre
39:43 sentiment. C'est-à-dire
39:45 des consensus
39:47 qui sont devenus de plus en plus no-landing
39:49 ou soft-landing. Et pratiquement
39:51 plus personne qui... Alors, le hard-landing, c'est vrai que
39:53 maintenant, c'est difficile de le voir. Mais on
39:55 a d'un côté... - Mais un landing,
39:57 quoi. Juste l'idée d'un landing.
39:59 - D'un landing. Mais aux États-Unis,
40:01 on est sur l'idée d'un landing ou
40:03 d'un no-landing quand même. - Oui, c'est plutôt ça
40:05 ces dernières semaines. - Donc, aux États-Unis, on est
40:07 très optimistes. Et en Europe, historiquement
40:09 quand même,
40:11 quand on a des
40:13 PMI qui se retournent à la hausse,
40:15 plus l'inflation qui baisse, plus
40:17 les taux qui baissent, pour le marché, ça a toujours
40:19 été très bénéfique.
40:21 Donc, on a quand même tous les éléments qui se mettent
40:23 en place pour avoir un marché européen qui se comporte bien.
40:25 - Valérie, sur l'action européenne
40:27 en relatif, ça gagne
40:29 en intérêt ? Pas forcément ?
40:31 - Euh... Bah,
40:33 disons que... On se maintient
40:35 depuis un ou deux ans. C'est pas
40:37 extraordinaire. Mais enfin,
40:39 on a cessé de perdre
40:41 franchement du terrain. Donc, c'est déjà un premier
40:43 point. Et ensuite,
40:45 bah, il doit
40:47 quand même y avoir
40:49 des rééquilibrages de portefeuille qui font que
40:51 quels que soient les PE, il y a
40:53 des problèmes de surpondération
40:55 dans la tech américaine qui sont
40:57 quand même importants
40:59 et qui peuvent prendre un petit moment à résorber.
41:01 Parce que si la tech américaine est
41:03 surpondérée, c'est qu'il y a d'autres choses
41:05 et notamment en Europe,
41:07 qui sont sous-pondérées. Et
41:09 les marchés, c'est des flux,
41:11 c'est des variations à la marge.
41:13 Donc, effectivement,
41:15 pour les mois qui viennent, moi, je suis pas sûr
41:17 que le truc qui faille surpondérer
41:19 maintenant, c'est la tech. Pareil
41:21 pour le luxe, c'est peut-être pas le moment
41:23 encore de... Enfin, on a déjà bien rebondi
41:25 justement sur le luxe. C'est pas mal.
41:27 Hermès s'en sort toujours bien, mais
41:29 après,
41:31 c'est plus délicat. Donc,
41:33 moi, je crois qu'il faut
41:35 vraiment
41:37 reprendre des portefeuilles
41:39 qu'on n'a pas fait depuis très longtemps
41:41 avec de l'énergie, de la banque.
41:43 - Ouais, c'est ça.
41:45 Portefeuille des années 70, quoi !
41:47 - Ça sert à quoi ? - Non, je ne sais rien !
41:49 Non, mais...
41:50 - C'est Christian Cambier qui va dire ça.
41:52 Tout le monde connaît, mais
41:54 Christian Cambier est venu il y a 2 ans en disant
41:56 "J'ai le portefeuille. Je sais,
41:58 je suis le seul à avoir vécu cette période-là.
42:00 Je sais quel portefeuille il faut avoir." Non, mais...
42:02 Bon. - Non, mais c'est juste par opposition
42:04 à un moment donné, entre le fondamental
42:06 et le momentum. Le momentum a bien marché
42:08 pendant des années. Il y a un moment où ça a rien été.
42:10 - Le momentum, il va changer, c'est tout. Ça ne va plus être les mêmes valeurs
42:12 qu'il y a au moment du momentum. En fait, ça dépend.
42:14 C'est comme pour l'inflation. Est-ce qu'on garde
42:16 le momentum sur les 12 derniers mois ou sur les 3 derniers mois ?
42:18 Parce que les 3 derniers mois, il faut avoir de la banque.
42:20 - Valérie ! - En Europe, hein, parce qu'aux Etats-Unis...
42:22 - Juste, parce qu'il nous reste peu de temps, mais quand vous dites
42:24 énergie, est-ce que ça inclut, par exemple, le secteur
42:26 minier ? Parce que je voudrais bien qu'on dise un mot
42:28 de l'opération du jour. Et de l'enjeu
42:30 autour des métaux et notamment
42:32 du cuivre qui est au cœur de cette proposition
42:34 de rachat d'Anglo-Américaine par
42:36 BHP Billiton. - Alors,
42:38 à terme, oui, ça va inclure le secteur
42:40 minier. Mais pour le moment,
42:42 le secteur minier, il pédale un peu
42:44 dans la s'moule. En
42:46 Europe, je ne regarde pas aux Etats-Unis,
42:48 il y en a un petit peu moins. Je ne regarde pas le Canada.
42:50 Voilà.
42:52 Donc,
42:54 en termes boursiers, j'ai du mal
42:56 à dire franchement... - Il n'y a pas de signal clair
42:58 pour l'instant. - Si, si, allez-y, bourrez
43:00 sur... Voilà. J'étais sortie
43:02 il y a quelques mois et j'attends pour pouvoir
43:04 re-rentrer. - Secteur pétrolier, ça,
43:06 aux US, oui. - Alors, secteur pétrolier, mais en Europe aussi.
43:08 - Et en Europe aussi. - Ça s'améliore. - Mais pas
43:10 pour les mines, pas pour les ressources de base encore aujourd'hui.
43:12 - Il y a un scénario qui est jouable avec un risque
43:14 qui est tout à fait maîtrisé. Les minières,
43:16 il y a une telle volatilité sur les
43:18 minières que, à chaque fois, le coût de l'erreur
43:20 il est élevé.
43:22 Donc, je préfère attendre d'avoir un
43:24 petit peu plus de cordes à mon arc.
43:26 En fait, le mois dernier, quand je suis venue vous voir,
43:28 je me suis dit "il faut vraiment suivre les
43:30 matières premières". Les matières premières, elles ont
43:32 super progressé pendant un mois.
43:34 Mais on n'a pas eu un
43:36 accompagnement à la mesure
43:38 convenable du secteur...
43:40 - Du secteur boursier. - Du secteur boursier.
43:42 - Je comprends. - Donc, peut-être que les gens
43:44 le mettent sur le dos de la géopolitique.
43:46 Je ne sais pas pourquoi, mais...
43:48 Donc, pour le moment, il y a cette
43:50 petite... cet écart qui me gêne
43:52 encore. - C'est l'idée d'un super-cycle
43:54 des matières premières, là, qui se construit
43:56 aujourd'hui, Bastien ? - De toute façon,
43:58 là, on a eu des années de croissance
44:00 assez faibles après le Covid, etc.
44:02 Et l'augmentation de l'inflation
44:04 avec la hausse des taux de directeur, tout ça. Enfin, la croissance mondiale
44:06 était quand même assez faible. Malgré
44:08 ça, le
44:10 prix du cuivre n'est pas revenu
44:12 à là où il était avant.
44:14 Avant ce cycle-là. Donc,
44:16 les prix sont déjà élevés.
44:18 Et on
44:20 connaît peut-être
44:22 actuellement, à
44:24 une échelle différente, l'équivalent
44:26 de ce qu'on a pu connaître pendant le début
44:28 de la guerre en Ukraine sur le gaz et sur le
44:30 pétrole. Parce que, très
44:32 récemment, donc c'était ce mois-ci,
44:34 il y a eu des sanctions américaines et britanniques
44:36 sur
44:38 l'importation de métaux
44:40 russes. Et à partir de là, le prix des
44:42 métaux a vraiment très fortement
44:44 augmenté. Donc, on avait des prix qui étaient
44:46 déjà restés, on va dire, historiquement élevés.
44:48 On n'était pas au pic, mais c'était
44:50 assez élevé par rapport à ce qu'on connaissait.
44:52 Et là, c'est reparti à la hausse.
44:54 Et on peut craindre
44:56 des problèmes d'approvisionnement
44:58 peut-être sur les années à venir,
45:00 si ces tensions géopolitiques
45:02 se cristallisent sur ce marché-là,
45:04 alors que ça ne s'était pas encore vraiment cristallisé
45:06 sur ce marché-là, alors que c'était déjà clairement le cas
45:08 pour le pétrole et le gaz.
45:10 Et effectivement,
45:12 de toute façon, la demande va très fortement
45:14 augmenter avec le déploiement des énergies
45:16 renouvelables. Et il y en aura,
45:18 vraisemblablement, pas assez
45:20 de transition.
45:22 - Sur l'opération, enfin l'opération, non.
45:24 Loin d'être faite. Mais
45:26 l'idée quand même proposée par BHP
45:28 de racheter Anglo-American, visiblement,
45:30 c'est bien le cuivre qui les intéresse le plus
45:32 dans les actifs d'Anglo-American.
45:34 C'est le retour des grandes opérations
45:36 majeures ?
45:38 - Alors, c'est une OPE, déjà, c'est pas une OPA.
45:40 Donc, on ne sort pas de cash. - Oui, échange d'actu.
45:42 - Et ensuite,
45:44 est-ce que c'est le retour
45:46 des grandes opérations ? Honnêtement,
45:48 je suis incapable de dire parce que, celle-là,
45:50 j'y crois pas plus que ça. - Ouais. - Ça paraît
45:52 très très compliqué pour récupérer
45:54 20% de l'activité d'Anglo-American
45:56 puisque le cuivre, c'est 20% de l'activité.
45:58 Donc, ça veut dire faire des sessions
46:00 en Afrique du Sud avec des actionnaires
46:02 d'Anglo-American qui sont
46:04 à 36% de
46:06 l'actionnaire d'Anglo-American, c'est des Sud-Africains
46:08 et ils ne veulent pas perdre le contrôle,
46:10 enfin perdre le contrôle, perdre le blocage.
46:12 Donc, ça me paraît
46:14 très compliqué pour
46:16 récupérer
46:18 20% de l'activité. Alors, ok,
46:20 ça augmenterait leur chiffre d'affaires
46:22 dans le cuivre de 40%.
46:24 Et puis, deuxième point qui me dérange,
46:26 c'est que le prix du cuivre, il a aussi
46:28 grimpé ces derniers mois parce que
46:30 les producteurs ont commencé à contrôler
46:32 un peu leur production et à, on ne va pas dire
46:34 manipuler le cours parce que c'est un gros mot,
46:36 mais globalement, ça revient un peu à ça.
46:38 - Gérer l'offre, quoi. - À gérer l'offre,
46:40 voilà, exactement. - C'est bien dit.
46:42 - Voilà, exactement. Donc, voir un acteur
46:44 qui potentiellement irait chercher
46:46 une plus grosse partie de l'offre pour
46:48 gérer un peu plus l'offre...
46:50 - Là, ça leur donnerait 10%
46:52 du mine extrait,
46:54 du cuivre extrait des mines.
46:56 - Je pense que ça ne serait pas une très bonne nouvelle
46:58 pour le client final.
47:00 C'est compliqué, c'est sûrement
47:02 un peu opportuniste,
47:04 mais
47:06 je n'y crois pas trop. - Non.
47:08 - Aussi bien pour le réglementaire... - Ça met la lumière quand même sur cet enjeu
47:10 du cuivre, notamment dans le cadre de la transition.
47:12 Bon, on s'arrêtera là pour ce soir.
47:14 Merci beaucoup d'avoir débriefé
47:16 cette journée intense en matière
47:18 d'information économique et microéconomique.
47:20 Était avec nous Valérie Gastaldi
47:22 de Dbaïdé, Bastien Dreux
47:24 de CPR Asset Management et Damien Charlet
47:26 de Mandarine Gestion.
47:28 (générique)
47:30 (générique)
47:32 (générique)
47:34 (générique)
47:36 (générique)
47:38 - Le dernier quart d'heure de Smart Bourg, chaque soir, c'est le quart d'heure
47:40 de la thématique. Le thème ce soir
47:42 nous amène à parler de la santé
47:44 et de la santé augmentée, avec
47:46 l'intelligence artificielle
47:48 désormais, puisque effectivement, la santé
47:50 et la médecine est un domaine où l'intelligence
47:52 artificielle a sans doute beaucoup à apporter. Je parle
47:54 sous le contrôle d'Alice Labousse. Bonsoir, Alice.
47:56 - Bonsoir, Guillaume. - Présidente de Trecento Asset Management.
47:58 Oui, c'est deux domaines que vous connaissez
48:00 bien. La santé, c'est historique chez Trecento.
48:02 Il y a la robotique également
48:04 et donc, qui inclut l'intelligence
48:06 artificielle. Et Santé et IA font
48:08 un bon ménage, on le rappelle à chaque fois.
48:10 - Ça, c'est certain. C'est une des
48:12 méga tendances au sein de la santé.
48:14 En tout cas, c'est l'arrivée
48:16 de l'intelligence artificielle,
48:18 du Big Data, qui sont venus complètement
48:20 bouleverser l'industrie. - Et c'est pas du fantasme
48:22 à 10 ans. Dans ce secteur-là,
48:24 dans la médecine, on m'explique déjà que
48:26 sortir une molécule peut prendre
48:28 beaucoup moins de temps grâce à la modélisation
48:30 que permet l'IA, etc.
48:32 - Aux essais cliniques virtuels, dont on a déjà parlé
48:34 ensemble. Grâce aussi,
48:36 vous savez, le séquençage du génome humain est
48:38 de plus en plus simple à mettre en œuvre,
48:40 de manière plus rapide et moins chère,
48:42 notamment grâce au traitement des données, donc au Big Data
48:44 et au classement des données. Donc, vous avez
48:46 une accélération incroyable
48:48 de l'innovation grâce à ces solutions
48:50 technologiques. Et donc, tant mieux, parce que
48:52 pour nous, les êtres humains, c'est quand même plutôt
48:54 une bonne nouvelle de voir qu'il y a des
48:56 traitements et des solutions qui sont mises en place
48:58 de plus en plus rapides. Et c'est ce qui
49:00 attendent les patients, d'ailleurs. - L'exemple
49:02 du jour, le cas d'investissement
49:04 dont vous nous parlez, c'est une société australienne,
49:06 une mid-cap australienne qui s'appelle
49:08 Promedicus et qui agit
49:10 dans le secteur de l'imagerie médicale. C'est ça,
49:12 Alice ? - Exactement. Alors, c'est assez rare
49:14 que nous parlions ensemble d'une société
49:16 australienne, mais en même temps, en fait, c'est
49:18 le genre d'entreprise qui mérite d'être mise dans un
49:20 portefeuille et conservée très longtemps.
49:22 Parce qu'on promet, a priori,
49:24 une belle destinée à cette société.
49:26 Donc, même si sa taille n'est pas énorme,
49:28 puisque c'est 8 milliards de capitalisation, ce qui est
49:30 quand même pas non plus... C'est pas non plus un...
49:32 - Ah bah, c'est pas une méga-cap !
49:34 Non, mais voilà, mais c'est pas une micro-cap non plus !
49:36 - C'est pas une micro-cap non plus, mais
49:38 à mon avis, on se reverra dans quelques
49:40 années et on sera sur des dizaines et des dizaines
49:42 de milliards de capitalisation boursière.
49:44 Alors, Promedicus, c'est quoi ? Au démarrage,
49:46 c'est une société qui a été créée en 1983
49:48 et son métier, c'était
49:50 simplement de proposer, en fait, des solutions
49:52 d'archivage, pardon,
49:54 d'image médicale, donc d'imagerie médicale
49:56 pour les cabinets de radiologie.
49:58 Donc, c'était assez simple, mais ils ont
50:00 fait une acquisition qui a tout changé, qui s'appelle
50:02 Visage. En fait, Visage,
50:04 c'est une solution comme une grande
50:06 plateforme de traitement, d'analyse et de mise
50:08 en place d'imagerie médicale, avec
50:10 un avantage compétitif énorme
50:12 par rapport à leurs confrères, c'est que
50:14 en fait, ils arrivent à traiter
50:16 des quantités très importantes de données
50:18 pour que l'affichage et le...
50:20 comment dire... l'envoi
50:22 soit beaucoup, beaucoup mieux fait. C'est-à-dire que
50:24 aujourd'hui, quand vous faites de l'imagerie médicale,
50:26 enfin, là, ça a progressé, mais quand même,
50:28 globalement, en fait, c'est assez long de pouvoir
50:30 capter les données et de pouvoir
50:32 les visualiser, si vous voulez. Vous savez,
50:34 ça s'affiche sur l'écran, tout simplement,
50:36 compte tenu du nombre de pixels et de données.
50:38 Il y a un délai. Il y a un délai qui est un...
50:40 Ce qui fait que c'est assez long pour les laboratoires
50:42 d'imagerie médicale, à la fois pour
50:44 visualiser les données, puis ensuite pour les analyser,
50:46 les traiter. Mais quand vous dites long, c'est quoi ?
50:48 C'est des heures, des jours ?
50:50 Ça dépend. Alors, ça peut être plusieurs heures.
50:52 Ça dépend du nombre de données, quoi. D'accord.
50:54 Ça dépend exactement de ce qu'on va aller regarder.
50:56 Le premier avantage, c'est qu'en fait, ils ont une solution
50:58 qu'on dit via streaming. C'est-à-dire que
51:00 avant, c'était un système où on cliquait
51:02 et on faisait
51:04 l'image, et puis, avec
51:06 le matériel avec lequel on faisait l'image,
51:08 on cliquait et on envoyait sur l'ordinateur.
51:10 Là, grâce à leur solution, c'est du streaming.
51:12 Donc, c'est immédiatement, en fait, on va
51:14 tout de suite voir l'image, et ça peut traiter
51:16 en fait une taille d'image très, très importante.
51:18 Ça, c'est le premier avantage. Le deuxième,
51:20 c'est qu'en fait, la précision des
51:22 images est extraordinaire, puisque ça fonctionne
51:24 par couches qui sont extrêmement
51:26 fines et extrêmement précises.
51:28 Donc, si vous voulez, ils sont complètement
51:30 en train de révolutionner le marché de l'imagerie
51:32 médicale, parce que c'est plus facile
51:34 d'utilisation, c'est plus facile à stocker,
51:36 c'est plus facile
51:38 de bien voir, en fait, les
51:40 problématiques éventuelles que peut avoir le patient,
51:42 parce que l'image a un niveau de détail
51:44 qui est bien plus important. Et d'ailleurs,
51:46 les grands hôpitaux,
51:48 notamment les hôpitaux américains, qui font quand même
51:50 référence en la matière, ne s'y trompent
51:52 pas, puisque en fait, ces derniers temps,
51:54 cette société a signé avec les plus grands
51:56 hôpitaux américains.
51:58 - Et ils vendent quoi ? Ils vendent un équipement ?
52:00 Ou ils vendent du logiciel avant tout ? Ou les deux, d'ailleurs ?
52:02 - Ils vendent les deux, en fait. D'abord,
52:04 c'est un logiciel, et puis un équipement
52:06 qui est associé au logiciel. Et c'est
52:08 en train de bouleverser incroyablement ce
52:10 marché-là. Alors, il faut comprendre que l'imagerie médicale
52:12 est en plein boom, bien sûr,
52:14 parce qu'avec le fait qu'il y a de plus en plus
52:16 de seniors, on se retrouve avec de plus en plus
52:18 de besoins en matière d'imagerie médicale,
52:20 mais aussi, c'est
52:22 assez... comment dire ?
52:24 C'est assez différent de ce qu'on a pu
52:26 voir précédemment, parce que
52:28 l'imagerie médicale, en fait,
52:30 a besoin d'intelligence artificielle.
52:32 C'est-à-dire que ça, c'est vraiment le deuxième volet
52:34 de l'offre qui est mise en place.
52:36 D'ailleurs, ils ont lancé quelque chose qui s'appelle Visage
52:38 IA Accélérator. C'est une plateforme
52:40 d'hébergement, donc avec
52:42 l'intelligence artificielle, parce que
52:44 on ne le sait pas forcément, mais en fait,
52:46 il y a pas mal d'erreurs qui sont réalisées en termes
52:48 d'analyse par les radiologues.
52:50 3 à 5 % par
52:52 jour de
52:54 comptes rendus ou de points de vue
52:56 sur la base de la radio affichée.
52:58 Qui peuvent amener à des
53:00 erreurs. C'est beaucoup, on estime
53:02 à 40 millions d'erreurs
53:04 par an à l'échelle mondiale. Je ne sais pas si vous
53:06 imaginez, donc c'est colossal. - Genre, c'est la jambe droite
53:08 cassée, on vous opère la jambe gauche, quoi.
53:10 - C'est un petit peu...
53:12 - Est-ce que le radiologue... - C'est un petit peu
53:14 embêtant. Eh bien, grâce à l'intelligence artificielle,
53:16 qui, je le rappelle, l'intelligence artificielle, au tout début,
53:18 c'était surtout, en fait, du traitement
53:20 d'images et de chiffres,
53:22 on va dire. Donc, en fait, pour commencer à mettre
53:24 en place les neurones de l'intelligence artificielle,
53:26 donc là, c'est vraiment de l'imagerie. Donc, il y a
53:28 un effet d'apprentissage de ce qu'on appelle le "deep
53:30 learning", qui est colossal.
53:32 Donc, ça vient bouleverser complètement ce marché-là.
53:34 Et donc, on est aussi,
53:36 en plus, dans une phase où les hôpitaux
53:38 ont besoin de créer un nouveau cycle
53:40 d'investissement en matière
53:42 d'équipement en imagerie médicale. Vous savez qu'il y a
53:44 des grands hôpitaux qui ont encore des systèmes
53:46 assez anciens, ceux qui ont été confrontés
53:48 à des hôpitaux ou à des systèmes
53:50 dans les urgences et tout ça, où c'est vraiment
53:52 pas totalement moderne.
53:54 Donc, eux vont bénéficier de la
53:56 croissance de ce qu'on appelle les "CAPEX", en tout cas
53:58 des investissements des hôpitaux
54:00 d'une part. Et par ailleurs, ils sont
54:02 tellement en avance par rapport au reste
54:04 du marché, qu'il y a beaucoup de chances
54:06 qu'ils prennent des parts de marché majeures.
54:08 - Oui, j'allais dire, c'est ça. Parce que j'imagine qu'il y a un peu de concurrence
54:10 quand même dans ces domaines-là, l'imagerie médicale,
54:12 etc. Là, vous estimez qu'ils ont de l'avance
54:14 suffisante, des barrières à l'entrée
54:16 suffisantes pour profiter
54:18 quand même d'un statut
54:20 privilégié aux yeux
54:22 des investisseurs. - Complètement. Et comme maintenant
54:24 il y a vraiment les très grands hôpitaux qui sont quand même
54:26 très connus, qui adoptent leur technologie,
54:28 forcément, ça fait un peu chef de file
54:30 si vous voulez, et ça valide
54:32 un peu le modèle mis en place.
54:34 Donc ça, c'est vraiment pile
54:36 au croisement, en fait, entre la santé
54:38 et l'intelligence artificielle.
54:40 Et donc pour quelqu'un qui voudrait se constituer
54:42 un portefeuille, je pense que c'est vraiment la petite
54:44 pépite idéale qu'il faut garder
54:46 assez longtemps et qui a des perspectives
54:48 de croissance assez élevées.
54:50 - Ça se paye déjà cher ? Le marché a
54:52 déjà, j'allais dire,
54:54 perçu le statut que pouvait
54:56 avoir Promedicus ? Ou est-ce
54:58 qu'il y a même l'idée qu'on peut avoir
55:00 une expansion peut-être de valorisation
55:02 de ce point de vue-là ? Ou est-ce que c'est vraiment la performance
55:04 des résultats qui doit guider le cours de bourse ?
55:06 - Alors un, oui, c'est cher parce que ça a
55:08 déjà pas mal monté en
55:10 bourse, mais il faut dire aussi que
55:12 il y a beaucoup de croissance, comme vous le disiez.
55:14 Donc ce qui compte, en fait, en termes de prix
55:16 quand on regarde une action, c'est aussi
55:18 de regarder la croissance de ses bénéfices.
55:20 Si vous voulez, plus la société va
55:22 croître et va réussir,
55:24 plus finalement, c'est pas très grave
55:26 de payer un peu plus cher aujourd'hui
55:28 le titre. Et en l'occurrence, c'est le cas.
55:30 Donc nous, on pense qu'il y a
55:32 toujours des points d'entrée sur cette valeur-là.
55:34 En tout cas, si on est un investisseur de 5-8 ans,
55:36 - De long terme, oui, bien sûr ! - J'ai aucune inquiétude.
55:38 Vous savez, moi, je me souviens d'Apple,
55:40 combien de fois on m'a dit
55:42 "c'est trop cher, faut pas en acheter" - "C'est au plus haut, faut plus en acheter"
55:44 - Voilà, c'est au plus haut, par exemple.
55:46 - Là, c'est le pire des arguments, je sais pas.
55:48 - Donc en fait, si on croit
55:50 d'abord, un, au marché,
55:52 donc le marché de la croissance,
55:54 du marché de la radiologie,
55:56 notamment boosté avec l'IA,
55:58 qui me semble assez limpide, si vous voulez.
56:00 Deux, si on croit à l'avantage concurrentiel
56:02 de cette société-là,
56:04 a priori,
56:06 ça mérite de payer le prix
56:08 un petit peu fort. - Et alors, ça se joue sur le marché
56:10 australien ou il y a des cotations aussi ?
56:12 - C'est que sur le marché australien. - D'accord.
56:14 - C'est pas évident à acheter, mais maintenant, il y a des taffes à décor.
56:16 - Super économie, oui, bien sûr !
56:18 J'imagine que c'est un super marché, le marché australien.
56:20 Effectivement, on parlait des minières tout à l'heure,
56:22 mais là, c'est intéressant de voir qu'il n'y a pas que des mines
56:24 sur le marché australien, des groupes miniers.
56:26 - Non, non, bien au contraire, ils sont très innovants, en réalité.
56:28 - Ah oui, oui, super économie,
56:30 il n'y a pas de récession depuis, je ne sais plus, 40 ans,
56:32 ou on ne sait rien. - Ça fait de la qualité !
56:34 - Oui, oui, mais je crois que c'est un marché de grande qualité.
56:36 Merci beaucoup, Alice. Merci d'être venue nous parler de santé,
56:38 IA et d'imagerie médicale, en l'occurrence,
56:40 avec l'exemple et le cas d'investissement de ProMedicus,
56:42 cette mid-cap australienne
56:44 dont vous nous avez parlé, Alice Lhabouz,
56:46 présidente de Trecento Asset Management,
56:48 qui était l'invité de ce quart d'heure thématique
56:50 de Smart Bourse ce soir. Je vous rappelle que toutes ces émissions
56:52 sont à retrouver en replay sur bsmart.fr
56:54 ou encore en podcast
56:56 sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
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