• l’année dernière
Avec Marine Gatineau Dupré, fondatrice du collectif Porte Mon Nom et à l’origine de la proposition de loi

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Transcription
00:00 150 000, c'est le nombre de français qui ont demandé depuis 2022 et l'instauration d'une nouvelle loi à changer de patronyme.
00:08 On en parle avec celle qui a lancé le combat pour que ce soit possible, c'est notre invitée Marine Gatineau-Dupré. Bonjour !
00:14 Bonjour à tous !
00:16 Soyez la bienvenue sur Sud Radio, vous êtes la fondatrice du collectif "Porte mon nom".
00:20 C'est vous qui êtes à l'origine de cette proposition de loi portée par le député Vignal.
00:25 Au début, vous aviez voulu mener ce combat pour que votre fils porte votre nom de famille.
00:31 Pourquoi vous aviez voulu mener ce combat à l'époque ?
00:34 En étant séparée et en ayant deux enfants qui n'avaient pas mon nom, donc mon fils et ma fille,
00:40 dans mon quotidien, je devais prouver ma filiation, que ce soit à l'hôpital, à l'école ou en prenant l'avion.
00:48 Et c'était quelque chose qui devenait insupportable pour moi de devoir prouver ça.
00:54 Donc l'idée a été de travailler autour de la loi, de comprendre ce qui se passait,
01:00 pourquoi déjà à la naissance on ne m'a pas laissé le choix du nom, pourquoi on n'a pas vérifié ça.
01:06 Et donc de là, j'ai lancé un Google Form, une enquête pour savoir si j'étais seule.
01:13 Et il s'est avéré que j'ai eu des milliers de réponses.
01:15 Et en fait, ce n'était pas le seul problème de l'invisibilité d'une nom de famille de la mère,
01:22 mais un problème de nom de famille en général.
01:24 C'est-à-dire ? Un problème de nom de famille en général ?
01:27 J'ai reçu énormément de témoignages qui m'expliquaient qu'en fait, ils ne pouvaient pas changer de nom de famille,
01:33 car leur motif était dit "affectif".
01:37 En gros, c'était des enfances extrêmement douloureuses, très souvent.
01:42 On parle d'inceste, d'abandon, de maltraitance,
01:45 et pour ça, ce n'est pas un motif légitime pour pouvoir changer de nom de famille.
01:49 Ça ne l'était pas à l'époque en tout cas.
01:51 Exactement, mais là, ça a changé depuis février 2022 que la loi a été votée.
01:56 Alors, deux ans plus tard, un tout petit peu plus de deux ans plus tard,
01:59 est-ce que vous vous attendiez à ce que 150 000 de vos compatriotes fassent la démarche ?
02:03 Oui, alors pour moi, c'était une évidence dans le sens où justement,
02:08 avec les retours de l'enquête, c'était quelque chose que j'avais pu voir.
02:12 De plus, au moment où la loi a été votée, quelques mois avant,
02:16 un sondage IFOP était sorti,
02:19 et ça avait annoncé que 22% des Français souhaitaient changer de nom de famille,
02:23 si la loi passait.
02:25 Donc c'est quelque chose qui finalement,
02:27 c'était assez certain que ça allait avoir du succès.
02:31 Alors, comment ça s'explique ?
02:32 Aujourd'hui, quand on regarde ceux et celles qui ont fait la démarche,
02:36 on voit que la moitié d'entre eux sont assez jeunes,
02:40 ils ont moins de 29 ans.
02:41 Pourquoi plus les jeunes que les autres ?
02:43 Alors, les premiers retours qu'on a, c'est notamment le fait que ce soient les personnes
02:48 qui font la démarche avant de rentrer dans la vie active.
02:52 C'est avant d'avoir leur propre entreprise ou avant de faire des enfants.
02:57 Ils ont ce besoin de changer de nom pour pouvoir commencer une vie nouvelle.
03:01 Et c'est vrai, quand on est un peu plus âgé,
03:03 j'imagine que quoi qu'on en pense, on est un peu plus habitué à porter le même nom,
03:07 c'est peut-être aussi comme ça qu'on l'explique.
03:08 Aujourd'hui, ce n'est pas votre seul combat, puisque vous en avez un autre,
03:11 et c'est la prochaine étape, et j'aimerais qu'on en termine par là.
03:14 C'est lutter pour la désolidarisation envers parents défaillants, c'est quoi ?
03:21 Exactement. Les personnes qui ont changé de nom de famille
03:23 pour des cas notamment maltraitance, inceste et abandon,
03:27 m'ont contacté en me disant "maintenant j'ai changé de nom,
03:30 mais j'ai peur que plus tard on me rattrape pour devoir
03:33 subir l'obligation alimentaire envers mes parents défaillants ou mon parent défaillant".
03:39 Et le but c'est de travailler sur cette loi qui date de 1805
03:44 et qu'il faut absolument aussi dépoussiérer.
03:47 Le dossier de la proposition de loi est déposé
03:50 entre les mains du député Philippe Sorez et Nicolas Maisonnet,
03:54 et j'attends de maintenant qu'ils se penchent sur la question.
03:58 Devoir assumer un bourreau plus tard, alors qu'on a enfin réussi à se reconstruire,
04:05 c'est quelque chose qui ne s'entend pas.
04:07 Certes, il y a une possibilité de passer devant le tribunal pour prouver la défaillance,
04:12 mais comment vous le faites pour prouver une défaillance
04:14 10, 20, 30 ou 40 ans plus tard ?
04:16 - Oui, surtout après des actes de maltraitance.
04:18 Et là on parle de cas de figure qui sont particulièrement douloureux.
04:22 C'est pour ça aussi que c'était important de le souligner.
04:25 Merci beaucoup Marine Gatineau-Dupré d'avoir pris la parole sur Sud Radio,
04:30 fondatrice du collectif "Porte mon nom" à l'origine de cette loi
04:34 qui a permis à plus de 150 000 Français de faire la démarche de demander à changer de nom.

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