• il y a 6 mois
Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...

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00:00 Bonjour Marc Oblé, bienvenue dans cette émission.
00:03 Je suis très très très impressionnée d'avoir le numéro 1 mondial de la coiffure devant moi.
00:08 Donc j'ai passé 10 minutes à essayer de faire quelque chose.
00:11 C'est parfait.
00:12 Merci, c'est gentil.
00:13 Mais c'est vrai que le coiffeur c'est tellement symbolique pour les femmes et tellement important.
00:19 Bien sûr.
00:20 Dites-moi un petit peu comment on est numéro 1 de la coiffure et quelle marque vous avez surtout ?
00:26 Alors on est très très content d'affirmer qu'on est le numéro 1 mondial.
00:30 On est numéro 1 mondial dans un marché gigantesque.
00:33 C'est des centaines de milliards de dollars ou d'euros, énormes.
00:37 C'est un marché totalement atomisé, fragmenté.
00:40 Donc oui on est numéro 1 mondial mais à l'échelle du marché mondial on représente très peu.
00:45 Mais on est la plus grande entreprise de coiffure, de salon de coiffure dans le monde.
00:50 Et en revanche on a des positions assez fortes dans des grands pays européens.
00:54 Dans la France bien sûr, l'Italie, l'Espagne, le Portugal.
00:56 C'est complètement fou ça.
00:58 Parce que bon, c'est vrai qu'il y a un style chez les coiffeurs.
01:02 Les femmes le savent, on reconnaît certains coiffeurs parce qu'ils font tous la même coiffure.
01:07 Et qu'on sait qu'on vient de chez tel coiffeur.
01:09 Mais comment est-ce qu'on peut devenir numéro 1 mondial ? Quel est le savoir-faire ?
01:13 Tout d'abord l'histoire est partie d'un homme, Franck Procot, qui est un coiffeur à l'origine.
01:19 Que moi j'ai rejoint il y a presque 30 ans, à l'époque où il était à la tête d'une vingtaine de salons.
01:24 Avec des très beaux cheveux d'ailleurs.
01:26 Oui absolument, absolument c'est vrai.
01:28 Et donc ensemble on a développé la marque Franck Procot.
01:32 Et puis voilà, on était très ambitieux.
01:34 Et on s'est dit que si on voulait conquérir des parts de marché, devenir très important,
01:38 il fallait commencer à faire des opérations de croissance externe.
01:41 Et on a fait l'acquisition des réseaux qui étaient nos maîtres à l'époque.
01:45 Donc des marques comme Jean-Louis David, par exemple, Saintal, Coiffenco, Interamed.
01:50 Des marques comme Barber Company, le dernier bébé.
01:54 Jean-Marc Magnatis, qui est une marque très connue.
01:56 Ça c'est pour l'activité coiffure.
01:58 Et puis une activité distribution de produits professionnels avec la marque Bloody Bellule.
02:02 Et ça c'est le business.
02:04 Mais est-ce que c'est le talent d'homme d'affaires ou le talent de coiffeur qui l'a fait réussir ?
02:09 Moi je pense que c'est un peu des deux.
02:11 En réalité la première marque que M. Provoix a créée, qui porte son nom,
02:15 c'était le talent d'un grand coiffeur.
02:17 Il a été champion de France, champion du monde de coiffure.
02:20 Champion du monde de coiffure, on en rêve !
02:22 Voilà, donc avant d'être leader mondial, il était champion du monde de coiffure.
02:26 Et pourtant, j'ai envie de dire que la mode est au décoiffé.
02:31 Je veux dire que vous voyez les coups de ciseaux n'importe comment,
02:36 le pseudo dégradé qui fait qu'on a des mâches de toutes les longueurs.
02:39 Il faut surtout qu'on se passe la main dans les cheveux à toute allure, dans tous les sens.
02:45 Et comment est-ce qu'on résiste à ça ?
02:47 Vous savez, le pseudo décoiffé, en réalité c'est du travail.
02:51 C'est-à-dire que d'avoir une coupe un peu déstructurée, ça se travaille.
02:55 C'est comme une femme qui veut garder les cheveux blancs,
02:57 elle va chez le coiffeur pour ne pas avoir les cheveux qui jeunissent, etc.
03:00 Donc il ne faut pas penser que parce qu'on est décoiffé et qu'on a comme ça une coupe un petit peu...
03:04 On ne va pas chez le coiffeur, au contraire, on y va pour travailler ce type de coupe.
03:08 Et quand on veut garder les cheveux blancs, il faut aussi faire des soins
03:11 et se rendre dans son salon préféré régulièrement.
03:14 Et qu'est-ce qui s'est passé pendant le Covid ?
03:16 Pendant le Covid, je crois que le plus grand enseignement pour tout le monde,
03:21 c'est qu'on s'est rendu compte que le coiffeur était totalement essentiel à la vie de chacun.
03:25 Ça a été la grande blague pendant deux mois dans les médias.
03:30 Tous les présentateurs de la télévision, j'imagine dans ces studios,
03:33 venaient avec des racines qui poussaient, avec des cheveux pour les hommes qui poussaient.
03:38 Ah donc les présentateurs, vous pensez, se teignent les cheveux ?
03:41 Il y en a quelques-uns, je pense, qui se teignent les cheveux.
03:43 Mais il n'y a pas que des présentateurs, il y a des présentatrices.
03:45 Et quand même, nombre de femmes se colorent les cheveux.
03:48 Mais voilà, donc c'était assez drôle.
03:49 Vous avez des cheveux très naturels, là, non ?
03:51 Absolument. Ils ne sont pas colorés, contrairement à ce que pense ma mère.
03:54 Je ne me colore pas les cheveux.
03:56 Mais quand on a interrogé les Français à l'aube, la veille du déconfinement,
04:01 on leur a demandé quelle est la première chose que vous avez envie de faire.
04:03 Ils ont tous dit, inanimément, "j'en veux aller chez le coiffeur".
04:06 Donc ça a mis en avant notre métier, c'était formidable.
04:08 Voilà un bon côté du Covid, parce qu'il y en a eu beaucoup de moins bons, en revanche.
04:12 Et vous avez fait un peu de domicile, quand même, pendant ce moment-là ?
04:14 Non, non, parce qu'on n'avait pas du tout le droit.
04:16 On a respecté.
04:18 Combien de salons franchisés en France ?
04:21 Alors en France, nous, on a 2000 salons, nous, Preuve Alliance.
04:24 Je crois que c'est un des métiers leaders en matière de coiffure.
04:27 Absolument. En fait, on estime que le nombre de salons franchisés en France, c'est à peu près 4000.
04:33 Donc nous, on a 50 % de parts de marché dans ce commerce un peu organisé autour de la coiffure.
04:38 On a 2000 salons en France, et dans ces 2000 salons, on en a nous 350 que nous gérons en direct.
04:43 C'est une particularité de Preuve Alliance, c'est qu'on gère beaucoup de salons en direct.
04:46 Et le reste, ce sont aux mains de nos franchisés.
04:49 En réalité, chaque marque a son propre ADN, donc a ses propres collections.
04:53 C'est un peu comme la mode, chaque saison a des nouvelles collections.
04:56 Et tout le personnel doit venir en formation et donc se former à ces nouvelles collections.
05:00 Donc ça, c'est... Et en réalité, une coupe dans un salon Franck Provost n'est pas la même que dans un salon Jean-Louis David, ou Saint-Alexis, etc.
05:07 Chacune a son propre style.
05:09 Après, dans le salon, toutes les personnes sont formées à ces styles, à ces tendances.
05:14 Mais évidemment, on peut être attaché à la personnalité d'une d'entre elles, etc.
05:18 Donc voilà, on a tendance à dire qu'on vient souvent pour une enseigne, on est rassuré, etc.
05:22 - Sans compter le côté relationnel, dont on ne parle pas, mais qui est immense.
05:26 Les femmes se confient à leur coiffeur avant n'importe qui.
05:28 - Évidemment, le coiffeur a un rôle social extrêmement important.
05:31 C'est une oreille attentive, c'est quelqu'un à qui on se confie.
05:35 Vous savez, il n'y a pas beaucoup de gens qui, dans l'intimité, touchent leur client.
05:38 Je veux dire, à part un médecin, finalement.
05:40 Donc le coiffeur a une relation très particulière avec son client et sa cliente.
05:43 Et effectivement, cette relation, c'est aussi le ciment qui fidélise le client à terme, bien sûr.
05:49 - Et dernière question, quand vous imaginez la suite de l'aventure,
05:55 comment vous voyez la coiffure très rapidement dans les années à venir ?
06:01 - Je pense que c'est un métier que tout le monde essaye de transformer.
06:05 À la fin, on a toujours besoin des mains d'une coiffeuse ou d'un coiffeur sur les cheveux d'une cliente.
06:09 Après, nous, ce qu'on essaye, c'est que nos salons de coiffure soient des lieux où se développe plus de convivialité.
06:16 - Et d'ailleurs, à propos de convivialité, vous avez un rôle pour les jeunes ?
06:19 - On a un rôle très important pour les jeunes.
06:21 Cette année, on a recruté des centaines et des centaines de jeunes.
06:25 Apprentissage, CAP, brevet professionnel, on parie sur les jeunes.
06:29 Parce qu'on pense que c'est une chance extraordinaire d'être coiffeur.
06:31 C'est un métier, toute la vie, qui permet de vous nourrir, nourrir votre famille.
06:36 Peu importe où vous voulez évoluer, vous pouvez aller travailler à l'étranger, en France.
06:41 Un coiffeur français, il a du boulot toute sa vie.
06:43 - Et quel merveille, vous avez réussi à trouver des gens qui travaillent avec vous.
06:48 Parce que tous les chefs d'entreprise qui viennent là disent "mon problème, c'est l'emploi".
06:51 Et donc, vous avez passé outre. Bravo !
06:53 - On essaye, en tout cas.
06:54 - Bravo ! Merci beaucoup d'être venu.
06:56 - Merci. - Et continuez.
06:57 - Merci beaucoup.
06:59 [Musique]
07:03 [SILENCE]

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