Elisabeth Lévy : "À la Légion étrangère, on ne renie pas le passé, on le chérit"

  • il y a 4 mois
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##LEVY_SANS_INTERDIT-2024-05-01##

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Transcript
00:00 - Elisabeth, vous revenez d'Aubagne où le commandement de la Légion étrangère célébrait la bataille de Cameroun.
00:05 Pourquoi assister à cette célébration ?
00:07 - Eh bien, pour vous l'avouer, je voulais prendre ma dose de tricolore, de rituel et de tradition.
00:13 Vous savez, à la Légion étrangère, c'est vraiment de génération en génération.
00:17 On ne renie pas le passé, on le chérit.
00:20 D'ailleurs, d'autant plus que ce passé, vous le savez, est fait de légendes, d'aventures, de romantisme et d'histoires incroyables.
00:27 Alors, Cameroun, c'est un lieu, une bourgade mexicaine qui est devenue une date,
00:31 puisque en 1863, une soixantaine de légionnaires ont résisté des heures durant à 2000 soldats mexicains.
00:37 Alors, honnêtement, tout le monde a oublié les enjeux de cette guerre mexicaine, une expédition lancée par Napoléon III.
00:45 Mais les légionnaires ne se posent pas, ils ne se demandent pas si leur mission est juste ou pas.
00:50 Ils ont rempli leur mission, ça c'est vraiment la chose importante, qui était en l'occurrence d'assurer le passage d'un convoi.
00:56 Et ils remplissent leur mission au sacrifice de leur vie.
00:59 Et chaque année, le 30 avril, dans une liturgie, c'est vraiment une messe qui est à la fois grandiose et émouvante,
01:06 où on voit les anciens mis à l'honneur, des vrais héros, soit dit en passant,
01:10 et bien tous les régiments de la Légion étrangère au nord, ses camarades tombés à Cameroun,
01:14 et dans toutes les guerres françaises, particulièrement d'ailleurs coloniales, vous savez, la Légion a joué un certain rôle dans le putsch d'Alger.
01:21 Alors, cette année, comme l'a rappelé le chef d'état-major de l'armée de terre qui était présent,
01:25 il y a toujours des hautes autorités, c'était aussi les 70 ans de Yann Bienfou,
01:30 plus de 1000 légionnaires français en Périt, en tout, il y en a eu plus de 12 000 en Indochine,
01:35 en pas mal de temps, depuis 1880.
01:39 Et Pierre Schill, donc le sémat, a évoqué le retour de la guerre conventionnelle,
01:43 "Nous devrons maintenant montrer notre force et être prêts à l'employer dans les conditions les plus rudes, a-t-il dit ?
01:48 Je sais que je peux compter sur la Légion, demain, s'il le faut, vous ferez Cameroun, a-t-il lancé, aux légionnaires,
01:55 ça veut dire qu'ils rempliront la mission coûte que coûte."
01:58 - Mais n'est-ce pas vrai ça de toute l'armée, Elisabeth ?
02:01 - Sans doute, on l'espère, mais la Légion, c'est spécial quand même.
02:05 La Légion, c'est d'abord une troupe d'élite, c'est 11% de nos forces terrestres,
02:09 et ce sont des soldats entraînés, hyper entraînés, pour attaquer.
02:13 Mais surtout, la spécificité de la Légion étrangère, c'est qu'elle est étrangère.
02:18 Les soldats appartiennent, alors les officiers sont français,
02:21 sauf ceux qui d'ailleurs, des légionnaires, peuvent devenir officiers par l'avancement interne, je dirais,
02:26 mais en général, les officiers sont français, des Saint-Syriens,
02:30 et les soldats, eux, appartiennent à plus de 100 nationalités,
02:35 qui viennent servir, ces légionnaires viennent servir notre drapeau.
02:39 Alors dans le passé, on a poussé le cumulonimisme national très loin,
02:43 puisque les morts de Djen Bien Phu étaient essentiellement des Allemands,
02:47 de la Wehrmacht, et même plus parfois.
02:49 Aujourd'hui, il faut bien le dire, on est plus regardant,
02:53 il y a des enquêtes de sécurité pour recruter, évidemment,
02:56 on n'a pas envie de recruter des gens qui vont se retourner vers leurs camarades.
02:59 Mais la Légion, avant tout, pourquoi j'aime la Légion,
03:02 qui est vraiment une institution d'ailleurs très très populaire,
03:05 les français adorent la Légion étrangère,
03:07 et bien parce que c'est une métaphore du génie français,
03:10 qui est de fabriquer des français avec n'importe qui,
03:13 et ça a marché très longtemps,
03:16 et c'est la preuve, la Légion étrangère,
03:18 que la diversité heureuse, ça existe, ça passe par l'assimilation.
03:22 Quand il y a tellement de français qui se prennent pour des victimes éternelles,
03:26 et qui clament leur détestation de leur pays,
03:29 qui serait raciste, xénophobe, etc.,
03:31 et bien ces étrangers, venus de partout,
03:33 eux, ils disent leur amour pour ce pays qui n'est pas encore le leur.
03:37 Alors bien sûr, on ne demande pas aux légionnaires d'oublier son origine,
03:41 mais à la Légion étrangère, il n'y a pas de "multi-culti",
03:44 pas de "venez comme vous êtes",
03:46 ici, enfin là-bas, pardon,
03:48 on apprend le français en chantant,
03:51 et on peut devenir français,
03:52 non par le sang reçu, mais par le sang versé.
03:56 Alors, cher Benjamin, au lieu de donner aux écoliers d'improbables cours d'empathie,
04:01 emmenons-les, alors on peut les emmener à l'opéra, c'est pas mal,
04:03 mais on peut aussi les emmener assister à Cameroun,
04:07 et ils apprendront l'héroïse, le sacrifice,
04:10 mais aussi que, finalement, il est joyeux et heureux
04:14 de se demander ce qu'on peut faire pour son pays.
04:17 Cameroun, jamais se souviendra
04:22 de ce combat héroïque
04:29 dans les murs de la Sienda.
04:33 Merci beaucoup Elisabeth Lévy.
04:36 Vive la Légion !
04:38 Cri du cœur d'Elisabeth Lévy !
04:41 François De Gaulle, vous nous avez rejoint,
04:43 dites-le franchement, vous avez entendu à l'instant la chronique d'Elisabeth,
04:47 Légion étrangère, modèle d'assimilation,
04:50 symbole du génie français.
04:52 En tout cas, extrêmement populaire.
04:54 Je vous rappelle quand même que,
04:55 dans le défilé du 14 juillet,
04:57 les gens qui sont eus plus applaudis,
04:59 ce sont les légionnaires, avec leurs barbes,
05:01 tsa ta ta ta tsa ta ta ta ta ta ta.
05:05 Moi, depuis que je suis petite, je regarde ces gens comme des héros.
05:08 Cameroun, c'est bien qu'Elisabeth en parle,
05:10 parce qu'on a besoin aussi d'héroïsme.
05:12 Je crois qu'il n'y a quasiment pas eu de survivants,
05:14 peut-être un ou deux, je ne sais pas.
05:15 4 ou 5, et d'ailleurs, il y a par exemple,
05:18 il le raconte chaque année, il y a un soldat dans tous les régiments,
05:21 qui raconte l'histoire de Cameroun.
05:23 Et donc, aujourd'hui, le colonel mexicain était tellement sidéré par l'héroïsme de ces hommes,
05:31 qu'à la fin, les 4 ou 5 qui restaient,
05:33 ils se sont rendus, mais ils ont dit,
05:35 on se rend si vous nous laissez nos armes et nous laissez enterrer nos morts.
05:38 Et il a dit à des hommes comme vous, alors c'est l'histoire, elle est peut-être apocryphe,
05:41 on ne refuse rien, mais il y a un monument au Mexique,
05:44 qui célèbre le courage des hommes du capitaine Donjou,
05:47 et les Mexicains, l'armée mexicaine s'incline quand un officier mexicain passe devant ce monument.
05:53 - Combien ? - Mais c'est surtout, je voulais quand même,
05:56 je voudrais avoir votre avis là-dessus, c'est-à-dire,
05:58 vous avez là, des gens qui viennent quand même,
06:01 c'est pas simple, vous avez des Chinois, des Népalais...
06:05 - Elizabeth, moi je n'irai pas plus loin que ça dans votre raisonnement,
06:08 parce que j'entends ce que vous dites, je fais partie des gens qui voudraient par exemple
06:11 que le service militaire soit rétabli,
06:14 et que j'aimerais bien aussi que... - Je ne suis pas sauté.
06:16 - Non, mais ça, depuis toujours, moi je fais partie,
06:18 vous savez, moi je suis l'ordre juste,
06:20 je suis assez corps sauté sur ces questions-là,
06:22 je pense que c'est un merveilleux creuset.
06:24 Après, l'assimilation dans la Légion, c'est quand même un cadre extrêmement particulier,
06:29 vous pouvez pas plaquer ça, si vous voulez, à toute une société française,
06:32 moi je crois pas.
06:33 Mais par contre, c'est formidable que vous preniez Cameron,
06:36 parce que je pense que nous avons besoin d'héroïsme.
06:39 - De rituel ! - Nous avons besoin de rituel,
06:41 on a des rituels républicains,
06:43 mais nous avons besoin d'héroïsme.
06:45 Pourquoi est-ce que le sport est tellement passionnant ?
06:47 Parce que le sport, il va chercher des héros,
06:49 des gens qui se dépassent.
06:51 Nous, on a tous appris vraiment les termes piles.
06:53 Honnêtement, comment ça a pu traverser l'histoire ?
06:56 300 soldats spartiates qui tiennent le défilé des termes aux piles,
06:59 300 000 hommes de l'armée perse,
07:03 300 spartiates face à 300 000 hommes,
07:06 ils tiennent jusqu'au bout, etc.
07:08 Donc je pense que la Légion, c'est merveilleux,
07:11 ce que vous en dites, je suis pas d'accord sur l'assimilation
07:13 plaquable comme modèle général sur la société,
07:15 en revanche, là où je suis d'accord avec vous,
07:18 nous avons besoin d'être transcendés,
07:20 nous en avons formidablement besoin,
07:22 parce que c'est l'armée, moi je ne considère pas que l'armée c'est sale,
07:24 ou que c'est pas bien.
07:26 - Il manquerait plus que ça.
07:28 - Non mais il y a une idée, une caricature,
07:30 qui voudrait que la gauche soit forcément anti-militariste,
07:33 pas du tout !
07:34 Je pense que nous avons besoin de héros,
07:36 et Cameroun c'est bien, c'est vachement bien que vous ayez choisi.
07:38 - D'ailleurs j'ai rencontré le patron de la Marseillaise
07:40 à un journal communiste de Marseille,
07:42 qui ne rate jamais à Cameroun,
07:46 alors dans la région d'ailleurs.
07:48 Je voulais quand même insister sur ma chose, je ne dis pas,
07:50 si vous voulez, on ne va pas apprendre à tout le monde
07:52 le français en chantant, c'est pas ça que je veux dire.
07:54 Ce que je veux dire c'est que vous avez des gens qui arrivent,
07:56 à qui on ne dit pas que la France c'est dégueulasse,
08:00 à qui on ne dit pas que vous avez été victime de l'histoire,
08:02 alors que si vous voulez, ils viennent aussi beaucoup de notre empire colonial.
08:06 Donc si vous voulez, on ne leur dit pas tout ça,
08:08 et eux ne pensent pas tout ça.
08:10 Vous avez des gens qui apprennent à aimer la France,
08:12 en renonçant à un peu quelque chose,
08:14 évidemment pas à tout ce qui est histoire.
08:16 - Mais il y a beaucoup de gens qui font ça en France, Elisabeth.
08:18 - Oui, Elisabeth Lévy, Françoise de Gaulle,
08:20 on vous retrouve dans un instant, dites-le franchement,
08:24 c'est important en tout cas de parler de la Légion étrangère,
08:26 on n'en parle pas souvent, peut-être pas assez.
08:28 - Il était beau, il était chaud.
08:30 - Il était beau, il était grand, il immortalisait.
08:32 - Allez, 8h21, 8h21 sur Sud Radio, non pas encore, mais pourquoi pas.
08:38 Vous le savez, 8h30 à 9h, l'invité politique de Jean-Jacques Bourdin,
08:41 ce matin c'est Léon D. Fontaine, tête de liste PCF,
08:44 communiste pour les élections européennes.
08:46 On se retrouve, Elisabeth Lévy, Françoise de Bois, dans un instant, à tout de suite.

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