• il y a 5 mois
Avec Christian Rose, Directeur Transports et Logistique à la Confédération des Grossistes de France

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##LA_VIE_EN_VRAI-2024-05-02##

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Transcription
00:00 Accélérer le verdissement du parc automobile pour les entreprises, c'est le but affiché d'une proposition de loi examinée actuellement à l'Assemblée Nationale.
00:08 Un texte qui inquiète fortement, eh bien la Confédération des Grosses Cisnes de France. Bonjour Christian Rose.
00:13 Bonjour Monsieur.
00:15 Et bienvenue sur Sud Radio, vous êtes le Directeur Transport et Logistique à la Confédération des Grosses Cisnes de France.
00:20 Qu'est-ce qui vous inquiète tout d'abord concrètement dans cette proposition de loi ?
00:25 C'est une proposition de loi qui à nos yeux, je dirais, se décorrèle complètement de la réalité.
00:32 Il ne faut pas oublier qu'on a déjà une trajectoire de verdissement des flottes de véhicules des entreprises.
00:37 Et cette proposition a ceci de très gênant pour nos entreprises, c'est qu'elle vise à renforcer effectivement les obligations qu'ils vont poser sur elles,
00:46 tout en limitant les solutions offertes aux entreprises pour y répondre.
00:51 Très clairement, on envisage un renforcement de la trajectoire, donc les entreprises verdissent beaucoup plus vite leurs flottes de véhicules.
01:02 Mais alors que dans le texte actuellement en vigueur, elles ont deux solutions pour y parvenir, soit recourir au tout électrique, soit recourir au véhicule hybride,
01:11 la proposition de loi ne leur laisse comme seule opportunité que le véhicule électrique.
01:15 Donc très clairement, on leur demande de faire plus vite, avec moins de solutions, et en plus on vient effectivement les sanctionner si jamais elles ne vont pas assez vite.
01:23 Vous l'avez dit, pour le coup on a une loi qui est très récente à ce niveau-là sur le verdissement du parc automobile pour les entreprises 2021, c'est ça ?
01:33 Donc on rajoute une loi ?
01:35 Tout à fait, donc l'encre de la loi de 2021 est à peine sèche, on vient de nouveau la réécrire.
01:42 Je crois que les entreprises ont besoin de stabilité dans ce domaine comme dans d'autres, de lisibilité, et notre souci effectivement c'est de leur laisser s'approprier le dispositif existant,
01:53 qui on le reconnaît, est déjà très difficile à atteindre. Pourquoi est-il difficile à atteindre ?
01:59 Puisqu'on ne recourt pas à l'électrique aussi facilement qu'on recourt au véhicule diesel ou au véhicule essence,
02:05 il y a des contraintes qui sont propres aux véhicules électriques, il y a son coût qui reste quand même assez substantiellement supérieur à celui d'un véhicule sur le mode diesel ou essence.
02:15 Mais qui peut peut-être être en l'occurrence aborti sur le moyen long terme à ce niveau-là ?
02:19 Alors il faut bien voir, déjà une chose c'est que jusqu'en février les entreprises pouvaient bénéficier d'un bonus écologique qui venait déjà réduit à la facture finale de l'achat des véhicules électriques,
02:30 ce bonus a été supprimé, donc c'est une double peine, on renforce les contraintes mais on supprime les aides qui pourraient aider les entreprises à atteindre ces objectifs.
02:40 Alors maintenant dans la pratique, un véhicule électrique ne peut pas avoir le même usage qu'un véhicule diesel ou un véhicule essence, il y a des contraintes qui sont propres.
02:51 Est-ce que les constructeurs aussi on les offre, notamment pour les camions, camions électriques, on en est où à ce niveau-là ?
02:57 Alors là pour l'instant la proposition de loi ne vise que les véhicules légers et les véhicules utilitaires légers.
03:03 Par contre un point positif dans cette proposition c'est le fait de vouloir dissocier les véhicules légers des véhicules utilitaires légers.
03:12 Utilitaires légers c'est pour transport de marchandises, avec bien évidemment des contraintes économiques et opérationnelles qui sont fortes, c'est à côté des véhicules légers.
03:19 Donc le fait de vouloir dissocier les deux types de véhicules, ça c'est plutôt quelque chose qui va dans le bon sens, il faut vraiment encourager.
03:27 Maintenant sur votre question relative aux véhicules poids lourds, c'est un débat complètement différent,
03:33 avec effectivement une offre qui est en cours de construction, en cours de mise sur les marchés, il faudra encore beaucoup de temps avant d'avoir un marché complètement mature.
03:43 Et pour l'électrique poids lourd, l'autre enjeu essentiel c'est le maillage des bornes électriques sur le territoire.
03:50 Aujourd'hui, je crois qu'il y a, ou alors elle vient d'être ouverte, il n'y a qu'une seule borne électrique poids lourde sur autoroute, sur les autoroutes à 6.
03:59 Donc on n'est pas du tout dans la même configuration.
04:02 Mais pour les véhicules légers, on a souvent coutume de dire que le mieux est l'ennemi du bien, on a aujourd'hui une trajectoire,
04:11 faisons en sorte de la respecter, n'allons pas rajouter une couche supplémentaire, avant même d'avoir fait le bilan réel de la raison pour laquelle aujourd'hui cette trajectoire n'est pas suivie.
04:27 - Parce que l'objectif, c'est quel pourcentage de flottes automobiles du parc automobile en électrique, et à quel horizon ?
04:37 - Alors l'horizon aujourd'hui, la proposition de loi, si on fixe un objectif de pourcentage de verdissement à chaque renouvellement,
04:47 mais si on part du principe que dans une entreprise un véhicule léger il est remplacé tous les 3 ou 4 ans, entre 3 et 5 ans,
04:53 c'est la durée d'exploitation d'un véhicule léger, après ça il part sur l'occasion, on arrive quasiment à une électrification à 100% à horizon 2030.
05:04 Ce qui est absolument inatteignable, tout le monde le sait aujourd'hui.
05:09 - A vous entendre, Christian Rose, le tout électrique en tout cas n'est pas la solution, qu'est-ce que vous avez d'autre en tête qui serait possible à mettre en place, plus réalisable peut-être ?
05:19 - Faut savoir si l'objectif c'est de décarboner la mobilité ou de vendre des véhicules électriques, je suis un peu brutal,
05:27 mais l'objectif je crois c'est décarboner la mobilité, c'est l'objectif de neutraliser les carbones à horizon 2050,
05:34 et pour décarboner la mobilité il y a l'électrique mais il y a aussi d'autres énergies qui ne sont peut-être pas totalement décarbonées en émission du réservoir à la roue,
05:45 mais qui émettent moins de CO2 que le carburant fossile, diesel ou essence, il y a le gaz, le biogaz, le bioéthanol,
05:53 il y a l'électrique, il y a l'hybride, il y a le full hybride, notre idée c'est de dire dans l'objectif de décarbonation il ne faut pas se fermer aucune porte,
06:03 il faut avoir un mix énergétique et laisser aux entreprises en fonction des usages recourir soit à l'hybride quand c'est possible, quand elles ne peuvent pas faire du 100% électrique,
06:13 celles qui font du 100% électrique elles le font, les véhicules légers sont utilisés dans les entreprises par les commerciaux,
06:20 dans le secteur d'activité, le secteur des commerces de gros c'est un peu plus de 200 000 véhicules légers, ce sont des véhicules qui sont utilisés par des commerciaux,
06:28 qui ont des tournées pour certains urbaines, d'autres inter-urbaines, d'autres inter-régionales, donc très clairement on ne peut pas affecter toujours un véhicule électrique au même type de tournée,
06:41 il faut absolument qu'on se donne de la souplesse, de la marge de manœuvre et nous c'est le message qu'on cherche à faire passer.
06:47 Et il est passé ce matin sur Sud Radio, Christian Rose merci d'avoir été avec nous, je rappelle vous êtes directeur transport et logistique à la Confédération des grossistes de France.
06:56 Sud Radio 6h44, on revient dans un instant, Maxime Troulot avec une porteuse de la flamme olympique un peu différente, on va dire un peu originale,
07:05 il nous explique tout cela dans un instant et puis on va parler aussi du risque de cyberattaque pour les entreprises dans le privé, à tout de suite.

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