• il y a 6 mois
le "8h30 franceinfo" de Guillaume Lacroix

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00:00 [Générique]
00:04 - Bonjour Guillaume Lacroix. - Bonjour.
00:06 - On va revenir avec vous dans un instant sur votre engagement dans les élections européennes.
00:09 Mais revenons d'abord sur l'actualité de cette semaine avec ces mouvements à Sciences Po Paris,
00:13 notamment des militants pro-palestiniens délogés par les forces de l'ordre,
00:17 des CRS qui pénètrent dans une université, un lieu d'études.
00:20 Ce sont des images qui vous choquent vous ?
00:22 - Non, je crois qu'aujourd'hui il faut retrouver de l'apaisement dans le pays, vraiment et urgemment.
00:27 Je crois que la jeunesse s'enflamme pour des causes, c'est un phénomène connu, normal.
00:32 Je crois qu'elle s'enflamme pour le fait qu'elle demande de la paix,
00:35 elle demande que des civils ne meurent pas dans des conflits armés.
00:38 De ce point de vue, j'allais dire, on est presque dans la quintessence de ce qu'est la jeunesse.
00:42 Le sujet c'est qu'elle ne se mobilise pas de la même manière pour expliquer le 8 octobre
00:47 que ce qui s'est passé la veille est absolument insupportable.
00:49 Elle ne se mobilise pas de la même manière pour dire que ses camarades qui vivent,
00:53 par exemple, les pressions antisémites, que c'est insupportable.
00:56 Elle ne se mobilise finalement que sur injonction de l'extrême gauche aujourd'hui,
01:00 et c'est une minorité, et je le regrette.
01:02 Parce que quand il s'agit de vie humaine, il n'y a pas à choisir de camp.
01:05 Quand il s'agit de vie humaine, il faut être toujours du côté de l'humain,
01:09 toujours du côté des victimes innocentes et civiles, et ne pas trier ces combats.
01:13 Vous avez vraiment l'impression qu'ils choisissent leur camp ?
01:15 Je ne les ai pas entendus aussi fortement se mobiliser le 8 octobre, et je le regrette.
01:19 Quand vous parlez de l'extrême gauche, vous parlez de récupération de la part de la France Insoumise,
01:23 de la France Insoumise qu'on a pu voir avec ses étudiants ?
01:27 Qui, comme d'habitude, quand elle est à la peine dans les élections,
01:29 considère que plus elle clive, plus elle veut fracturer la France,
01:33 plus elle pense qu'elle va pouvoir permettre de solidifier un électorat.
01:36 C'est une erreur.
01:37 Qui a gauche pour recevoir cette colère des étudiants ?
01:41 Moi je crois qu'à gauche, il faut une réponse saine, claire, cohérente,
01:45 une réponse de gauche républicaine, laïque, universaliste,
01:49 une réponse de gens qui sont des gens sérieux,
01:51 et qui disent que la colère face aux morts, aux enfants qui sont morts,
01:55 que ce soit à Gaza ou qui sont morts dans les kibbutz au lendemain du 7 octobre,
02:00 c'est insupportable par principe.
02:02 Mais il faut replacer les choses dans leur contexte,
02:04 et surtout dire qu'aujourd'hui la paix ne se fera pas en choisissant un camp.
02:08 Je suis pour la solution, comme tout le monde, et comme pour beaucoup des responsables politiques,
02:11 d'une solution à deux états.
02:13 Il faut trouver la solution pour faire deux états entre Israël et Palestine.
02:17 On ne va pas choisir entre les morts.
02:19 - C'est la forme qui vous dérange, cette mobilisation ?
02:23 - C'est comme toujours une minorité qui ne parle que d'un sujet,
02:27 que d'un angle du sujet,
02:29 qui par ailleurs fait semblant de se réfugier derrière le droit international,
02:31 parce que c'est bien pratique.
02:33 C'est la même dialectique qu'a eue l'extrême gauche quand elle refusait d'employer le mot terroriste.
02:36 Elle disait "c'est au nom du droit international".
02:38 Moi je crois qu'au nom des droits humains, on dit les choses, on nomme les choses.
02:41 - Mais j'ai l'impression que vous la jugez pas légitime, cette colère, malgré tout ?
02:44 - Non, je crois que toutes les colères, quand elles ont vocation à être
02:48 en défense de l'humain, sont légitimes.
02:50 Je considère que par contre, on ne trie pas entre les humains.
02:53 - Certains pensent justement que ça se fait à la fac,
02:56 qu'à la fac, on construit la conflictualité,
02:59 qu'on construit ses opinions aussi.
03:01 Donc ce mouvement n'est pas légitime ?
03:05 - Je ne vous dis pas qu'il n'est pas légitime, je vous dis qu'il est partiel.
03:08 Et que mon sujet, à moi, c'est de considérer que le pays, la France,
03:12 n'a pas à se fracturer, à choisir entre des femmes et des hommes
03:15 qui tombent et qui meurent.
03:17 Et qui ont la même force que le terrorisme du Hamas,
03:20 et insupportable, que c'était le plus grand crime antisémite,
03:23 comme cela a été dit, de ce siècle.
03:26 Dire que la réponse aujourd'hui est disproportionnée,
03:29 que oui, il faut trouver la paix, que les civils qui meurent dans les guerres
03:32 ne sont jamais acceptables.
03:34 Et pour autant, moi, je ne prends pas le problème que sous un angle.
03:37 Je considère que le rôle de la France, et j'allais vous dire,
03:40 si seulement le rôle de l'Europe, si elle avait une diplomatie,
03:43 serait de peser pour la paix dans cette région comme dans d'autres.
03:46 - On est calme, du coup, devant les facs,
03:49 mais la colère de ces étudiants est toujours là.
03:52 C'est quoi la suite, selon vous ? Est-ce qu'il faut mettre tous ces jeunes autour de la table ?
03:55 Ces jeunes des deux côtés, des deux camps, est-ce qu'il faut qu'ils discutent ?
03:58 Comment vous envisagez la suite ?
04:00 - Je ne crois pas qu'il fallait dire qu'il y a des jeunes des deux camps.
04:03 Il y a une grande majorité de la jeunesse, aujourd'hui, qui n'est pas partiale.
04:06 Il y a une grande majorité de la jeunesse dans ces écoles
04:09 qui ne manifeste pas que pour un angle du sujet.
04:12 Il y a une grande majorité de cette jeunesse qui a compris que dans ce genre de conflit,
04:15 il faut que les jeunes soient à l'école et pas du côté d'un camp.
04:18 - Voilà pour le sujet Sciences Po qu'on a évoqué avec vous.
04:21 On aimerait également vous parler de ce projet de loi qui crispe.
04:24 Déjà, le gouvernement veut remanier l'accès aux logements sociaux
04:27 pour permettre à plus de Français de se loger à un prix raisonnable.
04:30 Bonne ou mauvaise idée, pour vous ?
04:33 - Le logement social, c'est un logement qui est octroyé avec une aide publique
04:36 et qui permet à ceux qui rentrent dans les critères de revenus, de patrimoine,
04:39 de pouvoir en bénéficier.
04:42 On en manque à tel point qu'on a eu, et c'était des grandes lois de gauche,
04:47 des lois qui ont permis de donner un seuil, un niveau de logement social obligatoire dans les communes.
04:52 On en a besoin, et surtout au moment de la crise du logement que nous traversons,
04:55 au moment de la tension aujourd'hui sur les mobiliers, c'est effectivement extrêmement important.
05:00 Nous, ce que nous proposons par exemple, c'est d'aller sur un statut de résident des habitants des métropoles.
05:05 C'est incroyable qu'aujourd'hui, quand vous travaillez dans les métropoles, vous ne puissiez pas y vivre.
05:09 Mais ça, ce n'est pas lié qu'au fait qu'il manque du logement social,
05:12 c'est lié au fait qu'il y a une crise du logement.
05:14 Et que s'il y a aujourd'hui une problématique d'injustice sociale, c'est aussi celle-là.
05:18 C'est-à-dire qu'il n'est pas normal qu'aujourd'hui vous travailliez dans une métropole
05:21 et que vous soyez obligé de faire deux heures de transport pour venir y vivre.
05:24 Un statut de résident qui vous donne le droit de priorité pour acheter votre domicile principal,
05:28 ça c'est une mesure audacieuse et nouvelle.
05:30 - Et sur le fond de ce projet de loi, mettre fin plus facilement aux bails des locataires les plus aisés
05:34 ou leur faire payer un surloyer,
05:36 vous ne pensez pas que ça peut permettre justement une meilleure répartition de ces logements ?
05:39 - Tout ce qui concourt à la justice sociale, à l'équité sociale, va dans le bon sens.
05:43 Simplement, moi quand j'entends le logement social, ce n'est pas à vie.
05:46 Je suis d'accord, je peux l'entendre, j'allais dire intellectuellement.
05:49 Mais il faudrait pouvoir dire aussi qu'aujourd'hui, malheureusement,
05:52 pour beaucoup de nos concitoyens, la pauvreté, la précarité, c'est aussi à vie.
05:55 - Vous ne pensez pas qu'aussi assouplir les quotas comme veulent faire le gouvernement,
06:00 les quotas de logements sociaux dans les villes, la loi SRU dont on parle beaucoup,
06:04 peut aider aussi certaines communes à rattraper leur retard ?
06:07 - Si la loi SRU était respectée partout, les choses iraient peut-être mieux.
06:11 - La fondation Abbé Pierre a dénoncé une chasse aux pauvres. Vous en pensez quoi ?
06:14 - Ce que je veux dire, quand on dit que le logement social, ce n'est pas pour la vie,
06:17 il faudrait pouvoir dire qu'il y a quand même des gens pour qui la pauvreté, la précarité, c'est pour la vie.
06:21 Et ça, c'est un vrai sujet. Après, que dans le logement social, vous ayez des gens
06:24 qui ne sont plus éligibles ou qui pourraient vivre autrement, c'est certainement possible.
06:28 La question étant la proportion. Est-ce qu'aujourd'hui, on ne parle que de ça ?
06:32 Et pourquoi pas le régler ? Ce n'est pas en soi le problème.
06:35 Ou est-ce qu'on parle aussi du fait qu'on manque, dans un pays où la pauvreté et la précarité augmentent,
06:39 qu'on manque d'une offre de logement social adaptée ?
06:42 - Guillaume Lacroix, président du parti radical de gauche et tête de liste aux européennes.
06:46 Vous restez avec nous. On vous retrouve juste après le Fil info à 8h40 avec Claire Checcalini.
06:50 - Une compagnie de CRS en renfort à Châteauroux pour la Marche blanche en mémoire de Matisse cet après-midi.
06:57 La famille demande que cet hommage se fasse dans le calme et en dehors de toute récupération politique.
07:02 L'adolescent de 15 ans a été poignardé à mort samedi dernier.
07:05 La version de Bruno Le Maire, mise à mal par Sud Rail.
07:09 Selon le secrétaire général du syndicat, l'accord sur les fins de carrière à la SNCF était de notoriété publique.
07:15 Aucune négociation en cachette, insiste encore Fabien Villieu sur France Inter ce matin.
07:19 Le ministre de l'économie a affirmé ignorer le contenu du texte.
07:23 Il a donc convoqué le président de la SNCF à Bercy.
07:26 Les représentants du Hamas seront au Caire aujourd'hui pour continuer de discuter trêve et libération d'otages.
07:33 Hier, l'organisation terroriste a accusé Benyamin Netanyahou de chercher à s'aborder un éventuel accord.
07:40 Au programme, aujourd'hui à trois journées de la fin du championnat, Monaco, dauphin du classement reçoit la Lanterne rouge, Clermont à 17h.
07:47 Egalement toujours en lice pour une place en Ligue des champions, les footballeurs brestois, 3e qui accueillent Nantes à 21h.
07:53 Hier, victoire de Lens sur l'Orient 2 à 0 et de Montpellier à Toulouse 2 à 1.
07:58 On est de retour sur France Info avec Guillaume Lacroix, président du parti radical de gauche.
08:12 Vous me dites si je me trompe, mais c'est la première fois de son histoire que le PRG, votre parti, dépose une liste aux européennes.
08:19 Vous êtes tête de liste. Pourquoi, pourquoi maintenant ? Pourquoi se rajouter à toutes les autres listes de gauche ?
08:27 Alors d'abord, ce n'est pas la première fois. La dernière fois, c'était il y a 30 ans. C'était un autre personnage, c'était Bernard Tapie.
08:32 Mais c'était déjà une liste de rassemblement très large. Pas le même que celui que je perds cette fois, mais un rassemblement très large que nous faisons avec notre liste Europe Territoire Ecologie.
08:41 Une liste qui rassemble des gens ancrés dans les territoires, les régionalistes, qui rassemble des sociodémocrates venus à la fois pour certains revenus de la Macronie de gauche,
08:50 pour d'autres qui étaient dans le mouvement de Bernard Cazeneuve avec nous.
08:53 C'est un rassemblement très large de femmes et d'hommes qui pensent qu'il faut une Europe qui nous protège, c'est-à-dire une Europe qui réponde au quotidien.
09:00 Nous sommes la liste des gens qui font campagne dans la France qui doute.
09:03 Mais une liste de plus à gauche, pourquoi ?
09:05 La gauche qui s'explose, c'est la NUPES. Notre liste et mon parti n'ont jamais été dans la NUPES. Jamais.
09:13 Alors que celles et ceux qui ont fait la NUPES aujourd'hui se divisent, qui s'affrontent même, qu'on est chaque jour, j'allais vous dire, un énième épisode des feux de l'amour de la NUPES.
09:24 C'est leur problème. Moi mon problème c'est la France qui doute.
09:27 Mon problème c'est la France qui s'apprête à voter Jordan Bardella et qui s'apprête à voter pour un vote nationaliste.
09:32 Moi mon problème c'est qu'aujourd'hui, cette gauche, elle ne parle plus, elle ne va plus dans la France des communes où les panneaux communaux sont retournés.
09:39 Et nous on y est. Nous on n'y est pas que pour les élections, on y est tous les jours.
09:43 Mais dans les faits ça fait une liste de gauche en plus.
09:45 Non ça fait une liste de gens sérieux, ça nous change.
09:47 Ça fait une liste de gauche en plus.
09:49 Non non, ça nous fait une liste de gens sérieux parce que, si vous voulez, il arrive un moment où, quand, dans ce pays, on nous annonce des chiffres de près de 40% d'une tentation d'un vote de nationalisme et de repli.
09:58 D'un vote finalement qui est suscité par Jordan Bardella qui n'est rien d'autre qu'un trouillard.
10:03 Qui est quelqu'un qui passe ses journées à vous expliquer que dès qu'il a peur d'un truc, on ferme les volets à la porte et on se planque sous le lit.
10:08 Mais qui culmine à 30% des intentions de vote dans les sondages.
10:10 Ah ben c'est bien le problème. C'est bien le problème.
10:12 Et moi je voudrais qu'on parle de ça. Et je voudrais qu'on ne parle que de ça et qu'on ne parle qu'à ces électeurs là.
10:16 Je voudrais que la gauche arrête de me faire honte.
10:18 Je vous le dis très tranquillement.
10:20 Moi quand je suis dans cette France qui doute aujourd'hui, je me fais engueuler pour eux.
10:24 Parce que je n'étais pas avec eux. Alors que moi je ne fais pas partie de cette gauche qui est allée banaliser, crédibiliser l'extrême gauche.
10:30 Je fais partie de cette gauche qui est restée droite dans ses bottes.
10:32 Républicaine, laïque, universaliste, pro-européenne, attachée au territoire.
10:36 Oui mais c'est important.
10:37 Ils en sont revenus le PS.
10:38 Non ils n'en sont pas revenus.
10:39 A quitté, a arrêté d'être en lien avec LFI.
10:42 C'est aussi le cas pour les écologistes. C'est aussi le cas pour le parti de la communiste française.
10:46 Non non ils n'ont pas arrêté. La preuve c'est que la liste du parti socialiste met en avant et place dans les meilleures positions
10:51 celles et ceux qui il y a quelques mois nous expliquaient que voter LFI, que voter pour Mme Obono, Mme Pannot, M. Caron
10:58 était la quintessence de l'union de la gauche.
11:00 Je veux dire nous l'union de la gauche on l'a faite pendant 30 ans.
11:02 A tel point d'ailleurs qu'on ne nous entendait plus.
11:04 Et vous avez refusé de participer à la liste du PS aux européennes ? On vous a proposé une place ou pas ?
11:09 Moi je pensais qu'il y aurait une liste de Raphaël Glucksmann.
11:12 C'est le cas ?
11:13 Non non, il y a une liste du parti socialiste portée par Raphaël Glucksmann.
11:16 C'est pas tout à fait la même chose.
11:17 Et moi je pensais qu'il y aurait une liste de Raphaël Glucksmann. J'ai tendu la main parce que je suis un homme de rassemblement.
11:22 Je vous l'ai dit pendant 30 ans, ma famille politique mais celles qui sont avec moi aujourd'hui ont joué le jeu de l'union de la gauche.
11:27 Sauf qu'il arrive un moment il faut que ce soit sur une union de la gauche cohérente.
11:31 Une union de la gauche qui parle vraiment aux français qui doutent.
11:34 Mais comment faire l'union sans LFI, sans les partis majoritaires à gauche ?
11:37 En parlant de vérité, en parlant du statut du résident de métropole dont je vous parlais, en parlant par exemple du fait qu'on est pro-européen
11:45 et donc qu'on est des européens exigeants, qu'on explique à nos concitoyens qu'il faut absolument être pro-européen mais on leur dit pas pourquoi.
11:51 On leur dit pas en quoi ça va les protéger.
11:53 Aujourd'hui on est quand même dans une situation folle.
11:56 On explique à nos concitoyens qu'il faut être pro-européen pour la première puissance mondiale, qu'on veut faire même une armée européenne et j'ai entendu.
12:02 Et dans le même temps, dans le même temps, ils ne trouvent pas de Doliprane dans les pharmacies.
12:07 Alors on va y revenir mais pour parler de ce sentiment pro-européen, vous avez le sentiment qu'aujourd'hui au sein de la LFI on n'est pas pro-européen ?
12:13 Vous savez comme tous les non-européens qui se cachent, on invente l'Europe à la carte.
12:17 On dit c'est l'Europe quand on veut.
12:19 Moi je considère que si on fait l'Europe, on fait l'Europe de manière cohérente et si possible dans un ensemble.
12:24 Mais là aussi nous sommes les seuls à dire que l'Europe elle doit fonctionner à deux vitesses.
12:28 Que si on veut un grand continent de sécurité, de démocratie qui s'élargisse encore, il faut accepter qu'il y ait une capacité de certains pays d'aller plus vite, plus loin.
12:37 Si on attend toujours le dernier arrivé, si on attend toujours Viktor Orban, on ne fera jamais la première zone sans glyphosate par exemple.
12:44 Est-ce que vous avez malgré tout une sorte de satisfaction à avoir que Raphaël Glucksmann peut potentiellement passer en deuxième position aujourd'hui ?
12:52 Je vais vous répondre très honnêtement.
12:54 Vous l'aviez soutenu la dernière fois.
12:56 Oui mais moi le derby de la France qui va bien, je n'ai pas l'intention de rentrer dedans.
13:00 Si vous voulez, tous les jours me demandez si Raphaël Glucksmann sera un point en dessous ou un point en dessus de la liste de M. Macron, pardon,
13:07 mais c'est la question de la garde alternée ou de la garde partagée de la France qui va bien.
13:10 Mais c'est un message positif pour la gauche.
13:12 Non, c'est un message qui doit être envoyé Emmanuel Macron.
13:14 Mais aujourd'hui, malheureusement, et le seul message qu'on entend aujourd'hui être porté massivement, qui est envoyé Emmanuel Macron,
13:21 c'est celui de ceux et ceux qui veulent voter pour Jordan Bardella.
13:24 Et mon sujet, le sujet de la gauche, ça ne devrait être que celui-là.
13:28 Et l'un de vos sujets justement, sur le fond, une proposition phare dans votre programme,
13:32 créer l'airbus du médicament, ça consiste en quoi au juste ?
13:36 C'est-à-dire qu'on a su faire des avions et des fusées en permettant de déroger aux règles de la concurrence dans l'Union Européenne.
13:42 Ce qui est incroyable, c'est qu'on ne sache pas faire aujourd'hui des cachets, qu'on ne sache pas trouver le médicament anti-diabète de mon père,
13:48 qu'on ne sache pas fabriquer des vaccins.
13:50 On a quand même une Europe qui n'a pas été foutue de trouver des masques et de fabriquer des vaccins pendant la crise du Covid.
13:56 Il faudrait arriver en disant "on va faire l'Europe sanitaire", grand mot qui ne veut rien dire.
14:00 Moi je pense qu'aujourd'hui il est extrêmement important d'aller vers ces Français en leur disant des choses concrètes.
14:06 Le concret c'est "on a su faire des avions, on a su faire des fusées, avec Airbus on doit pouvoir fabriquer des médicaments".
14:12 Vous évoquez aussi l'Europe de la défense, vous avez commencé à nous en parler, elle doit ressembler à quoi cette Europe de la défense selon vous ?
14:17 Pour nous l'urgence c'est qu'avec le risque d'élection de Trump aux Etats-Unis, il y ait un pilier européen au sein de l'OTAN.
14:24 Parce que si les Etats-Unis se retirent de l'OTAN, ce sera la première capacité et phase pour pouvoir construire une défense européenne.
14:31 Après quand j'entends qu'il faudrait une armée européenne ou une arme nucléaire européenne, moi j'allais vous dire mais qu'on confie à qui ?
14:37 Qui appuie sur le bouton ?
14:40 Ca veut dire quoi aujourd'hui une armée européenne quand vous n'avez pas de démocratie suffisante en Europe ?
14:45 Quand vous n'avez pas une capacité finalement à choisir vos dirigeants ?
14:47 Moi j'ai pas élu Madame von der Leyen, vous non plus.
14:50 Et donc c'est tout le problème.
14:51 Donc avant d'aller trop vite une fois de plus et d'embarquer les gens dans une forme de mythe d'une Europe qui n'est pas prête aujourd'hui pour cela, embarquons les dans les réalités.
15:01 Aujourd'hui ça veut dire avoir une coopération de nos armées nationales, ça veut dire avoir le même armement, ça veut dire avoir la préférence communautaire sur les armes fournies aux armées européennes.
15:12 Et puis ça veut dire quand même qu'au moment où la France assure une partie de la défense européenne, et bien que tous les Européens nous aident, financent cette défense que nous leur accordons.
15:21 Très rapidement ce témoignage de Colombe qui vous a marqué, cette femme au RSA désespérée qui prévoit de voter pour le RN aux Européennes.
15:30 Vous dites qu'il faut aller chercher ces voix là, comment vous comptez faire pour aller chercher les voix de Colombe et de tous les autres ?
15:36 D'abord en faisant campagne dans la France qui doute, et pas dans celle des métropoles qui vont plutôt pas mal, en acceptant d'aller se faire engueuler pour les autres, ce que je fais, en acceptant aussi d'aller parler du concret.
15:45 Nous notre projet il n'y a pas un grand mot creux, vous pouvez aller le voir, il n'y a que des propositions concrètes.
15:51 Parce que je crois qu'on ne pourra plus parler à ces gens avec simplement des principes dont ils ne voient jamais l'application dans la réalité.
15:58 Et puis honnêtement, la France des invisibles, c'est la France et c'est celle là à laquelle effectivement il faut aller parler et effectivement il faut aller arracher les votes.
16:06 Parce qu'ils ont perdu la confiance.
16:08 Mais ça veut dire quoi arracher les votes ? Aujourd'hui vous êtes à 0,5% d'attention de vote, c'est compliqué visiblement.
16:13 Oui, je ne vous le cache pas, si c'était après deux mois de saturation des médias je serais inquiet, je dirais que mon discours ne passe pas.
16:17 Comme vous êtes le premier grand média à m'inviter, je vous en remercie, c'est à votre honneur, j'allais vous dire laissez-moi la chance d'essayer de convaincre, et laissez-nous la chance d'essayer de convaincre.
16:25 Oui c'est dur, évidemment que c'est dur, mais ce n'est pas pour autant qu'il ne faut pas le faire.
16:28 Vous savez, mon parti a été à l'origine de la République laïque dans ce pays, dans ce moment où cette République est malmenée, mise à mal, je crois que c'est notre devoir d'y aller.
16:37 Et puis, à la fin, si j'ai arraché, si nous avons collectivement arraché, parce que notre liste c'est la France, parce que notre liste c'est, je vous le dis,
16:45 numéro 2 c'est Liddy Massard, députée européenne il y a un an, elle était cuisinière de l'UCL, numéro 5 c'est un agriculteur, Philippe Meignet, c'est Marine qui est infirmière dans l'Allier,
16:54 c'est Kamel qui est aviltaneuse, moi ma liste, ce n'est pas une liste d'apparatchik, moi ma liste ce n'est pas une liste de gens qui sont déconnectés de la L.
17:01 C'est une liste de gens qui vivent avec les Français tous les jours, et qui pour une fois se sont dit, il est temps d'agir.
17:06 Et vous avez eu l'occasion de nous proposer quelques projets que vous avez pour cette France et pour l'Europe.
17:11 Merci beaucoup Guillaume Lacroix d'avoir répondu à nos questions, merci Victoria Koussa, cette interview est à retrouver en intégralité sur franceinfo.fr

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