Le "8h30 franceinfo" de Carole Delga

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00:00 ...
00:05 -Bonjour, Carole Delga. -Bonjour.
00:08 -Vous considérez, comme Laurent Berger,
00:10 que le match se termine sur la réforme des retraites ?
00:13 -Non, je ne considère pas que le match soit terminé,
00:16 parce que la cause que nous défendons,
00:18 d'être contre ce projet des retraites,
00:20 qui est parfaitement injuste,
00:22 elle mérite encore d'être défendue.
00:24 Demain, à l'Assemblée nationale, il y a un nouveau round.
00:28 Et puis, après, on peut continuer à travailler
00:31 pour une autre réforme des retraites
00:33 qui pourra s'appliquer plus tard.
00:35 -À travailler ou à manifester encore ?
00:38 -Il faut travailler, surtout, et puis aussi manifester.
00:42 Mais il faut jamais rien lâcher.
00:44 La cause, elle est juste.
00:45 Cette réforme des retraites,
00:47 elle va pénaliser celles et ceux qui ont les métiers les plus pénibles,
00:51 elle va pénaliser les femmes de par leur carrière fractionnée.
00:54 Donc, moi, je ne lâche jamais rien.
00:56 -Si il le faut, vous êtes prête à manifester cet été,
00:59 à l'automne, jusqu'à quel moment ?
01:01 -Oui, mais disons qu'on doit déjà attendre
01:04 la réunion de l'intersyndicale,
01:06 qui va avoir lieu la semaine prochaine,
01:09 et être en soutien aux décisions de l'intersyndicale.
01:12 Moi, je salue vraiment la grande responsabilité
01:15 des syndicats qui ont été à l'écoute,
01:17 qui ont été rassembleurs,
01:19 contrairement au président de la République,
01:22 qui a été sourd,
01:24 au sentiment d'injustice très fort qu'il y a dans la population.
01:27 -La proposition de loi Lyot doit être examinée demain
01:30 dans l'hémicycle de l'Assemblée.
01:32 La présidente, Yael Brown-Pivet, a prévenu
01:35 qu'elle aura recours à l'article 40 de la Constitution
01:38 pour faire obstacle et éviter un vote.
01:40 Si elle le fait, qu'est-ce qui se passe ?
01:43 -Quand on a peur de la démocratie,
01:45 ça veut dire que le gouvernement va mal,
01:47 parce qu'il n'y aura pas eu de vote
01:50 sur une réforme majeure,
01:52 parce qu'on ne va pas nous sortir...
01:54 -Le vote à l'Assemblée. -Il n'y aura pas eu de vote.
01:57 A l'Assemblée, il n'y aura pas eu de vote.
01:59 C'est grave que la représentation nationale
02:02 ne puisse pas s'exprimer librement,
02:04 parce qu'on ne va pas nous vendre la blague
02:07 que les Français ont approuvé la réforme des retraites
02:10 en négligeant Emmanuel Macron.
02:12 Les Français n'ont pas élu Macron.
02:14 Ils n'ont pas voulu que Marine Le Pen accède au pouvoir.
02:17 D'ailleurs, les Français ne lui ont pas donné à Emmanuel Macron
02:21 de donner une majorité à l'Assemblée.
02:23 C'est incroyable que le président de la République
02:26 n'entende pas et ait un déni d'attention
02:28 vis-à-vis de son peuple.
02:30 -Mais le gouvernement dit qu'on respecte la Constitution.
02:33 -En ayant recours à l'article 40. -On est encore heureux.
02:36 On est dans un Etat de droit.
02:38 On ne va pas se féliciter de respecter la Constitution
02:41 et d'être dans un Etat de droit.
02:43 Ce qu'il faut, quand on gouverne,
02:45 c'est rassembler et non pas fracturer.
02:48 Aujourd'hui, Emmanuel Macron, il fracture le pays.
02:51 Il y a un ressentiment très fort dans la population
02:54 qui peut dériver vers des votes populistes et d'extrême droite.
02:57 C'est ça, le risque.
02:58 -S'il n'y a pas de vote demain,
03:00 souhaitez-vous que la gauche dépose une motion de censure
03:03 pour renverser Elisabeth Borne ?
03:05 -Je pense que nous devons...
03:07 -Ou ce sont deux dossiers différents ?
03:09 La réforme des retraites et le sort de la Première ministre ?
03:13 -Ce sont deux dossiers différents,
03:15 mais moi, ce que je prône, c'est que la gauche
03:18 travaille collectivement à un projet pour 2027
03:21 et que nous soyons une équipe à faire des propositions.
03:24 Il faut redonner espoir à la population.
03:27 Aujourd'hui, nous avons ce sentiment de désespoir
03:31 dans la population qui va nourrir à chaque fois l'extrême droite.
03:34 Nous devons être en responsabilité et travailler.
03:37 -Si la gauche revient au pouvoir dans 4 ans,
03:40 elle fera quoi ?
03:41 Le retour à 62 ans, comme c'était dans le programme socialiste,
03:45 ou la retraite à 60 ans, comme c'est dans le projet commun ?
03:49 -Clairement, je suis pour la retraite à 62 ans,
03:52 avec également une prise en compte de la pénibilité
03:56 et des carrières fractionnées pour les femmes.
03:59 -Donc, les Français qui ont élu des députés de la NUP
04:02 l'an dernier sur la retraite à 60 ans se sont fait avoir ?
04:05 -Nous avons, attention, des positions différentes.
04:09 -C'était dans le projet, sur les tracts, sur les affiches.
04:13 -Au Parti socialiste, il n'y a jamais eu de discussion
04:17 sur ce sujet, et le Parti socialiste a porté un projet
04:20 de la retraite à 62 ans.
04:22 Il faut être honnête sur cette question de la retraite.
04:25 Le sujet, c'est pas l'âge, c'est la durée de cotisation.
04:28 La durée de cotisation, elle ne peut pas être la même
04:31 selon qu'on soit ouvrier dans le bâtiment,
04:34 soignant dans une maison de retraite
04:36 ou que l'on travaille dans des bureaux.
04:38 Ce qu'il faut vraiment travailler, c'est la durée de cotisation
04:42 et donner un bonus pour celles et ceux qui ont des métiers...
04:46 -Mais même sur la durée de cotisation,
04:48 la proposition n'est pas la même selon les députés socialistes
04:51 qui font partie de la NUPES ou vous-même.
04:54 Il faut se fier à quoi ? Je suis électrice du Parti socialiste.
04:57 C'est quoi, votre projet ? -Vous avez raison.
05:00 C'est pour ça que le Parti socialiste ne va pas bien
05:03 et ne fait pas de bons scores aux élections nationales.
05:06 Nous ne travaillons pas.
05:07 C'est pour ça que nous devons nous rassembler
05:10 et travailler au sein du Parti socialiste,
05:12 mais aussi au sein de toute la gauche.
05:15 Il est absolument indispensable de proposer un nouveau chemin,
05:18 un nouveau projet à toute cette population
05:21 qui est complètement désespérée.
05:23 L'urgence, c'est que nous devons casser
05:25 la dynamique de l'extrême droite.
05:27 Et là, nous avons une responsabilité, la gauche,
05:30 de faire des propositions, de mettre en oeuvre des solutions.
05:34 -Il y a un autre texte qui divise.
05:36 "Le gouvernement envisage de présenter son projet de loi
05:39 "pour réguler l'immigration le mois prochain."
05:42 La régularisation des sans-papiers y est intégrée ?
05:44 -Je pense que nous allons être très, très loin
05:47 dans les valeurs de gauche
05:51 et le projet de loi sur l'immigration.
05:54 Moi, je pense que sur l'immigration,
05:56 on doit arrêter de véhiculer cette image
05:59 d'une immigration qui ne représente qu'une menace.
06:02 L'immigration, c'est une richesse pour la France.
06:07 C'est une richesse...
06:08 Qui a fait fonctionner les hôpitaux, les maisons de retraite
06:12 pendant la crise de Covid ?
06:13 C'est qui les personnalités préférées des Français ?
06:17 C'est Kylian Mbappé, Yannick Doir ?
06:19 -Ce sont des Français.
06:20 -Attention, il y a une différence.
06:22 -Ce sont des Français. -Oui, tout à fait.
06:25 Mais ils sont vraiment d'origine d'autres pays.
06:28 Ce sont les Frédéric...
06:30 -Kylian Mbappé est né en France.
06:32 -C'est leur parent...
06:33 Ces personnes que je vous cite ne sont pas...
06:36 -La mère de Kylian Mbappé est née en France.
06:38 -Non, mais si vous... Je ne pense pas.
06:41 -C'est d'origine...
06:42 -Je veux vous parler, c'est qu'on ne peut pas,
06:44 quand on est en politique,
06:46 être juste dans la stigmatisation de l'immigration.
06:51 -La régularisation des sans-papiers dans les secteurs en tension.
06:54 -Il faut dire que nous avons un devoir d'humanité
06:57 et que, par rapport à l'immigration,
06:59 ils ont aussi, ceux qui arrivent sur le sol français,
07:02 de respecter les lois de la République.
07:04 -La régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension,
07:08 la responsabilité, le rapport... -Oui, tout à fait.
07:11 -Cette mesure-là, vous y êtes favorable ?
07:13 -Cette mesure-là, j'y suis favorable,
07:16 mais nous devons aussi avoir des accompagnements
07:19 pour l'intégration des immigrés.
07:21 La question de la réduction de l'aide médicale d'Etat,
07:24 j'y suis parfaitement opposée.
07:26 -L'application plus stricte des obligations
07:29 de quitter le territoire, là-dessus,
07:31 vous êtes sur la même ligne que le gouvernement ou pas ?
07:34 -Aujourd'hui, on a des obligations de quitter le territoire,
07:37 qui sont beaucoup trop faibles.
07:39 Donc, il faut avoir, bien sûr, un devoir d'humanité,
07:42 mettre en place des moyens pour intégrer celles et ceux
07:45 qui arrivent dans notre pays, poussés par la misère ou par la guerre,
07:49 mais quand il y a une décision de justice,
07:51 elle doit s'appliquer. Nous sommes dans un Etat de droit.
07:54 -Carole Delga, présidente socialiste de la région occitanie,
07:57 invitée de France Info jusqu'à 9h.
07:59 On a la confirmation de ce qui va se passer,
08:02 ou plutôt ne pas se passer, demain à l'Assemblée nationale.
08:05 On y va dans le fil info de 8h41 avec Sophie Echelle.
08:08 -Face à l'urgence climatique,
08:10 nous sommes dans les derniers instants
08:12 où l'on peut réagir,
08:14 c'est ce qu'affirmait la secrétaire nationale des Verts,
08:17 Marine Tondelier.
08:18 Elle appelle à laisser tomber certains débats
08:20 qui n'en valent pas la peine et estime que les 7 milliards d'euros
08:24 annoncés par le gouvernement pour financer la transition écologique
08:27 ne suffiront pas.
08:29 Justement, lui propose la 1re formation en ligne
08:31 aux enjeux environnementaux.
08:33 Le Centre national d'enseignement à distance,
08:36 formation gratuite pour comprendre les causes du changement climatique
08:40 et les solutions pour les atténuer.
08:42 Le plan de lutte contre les violences faites aux enfants
08:45 présenté en Conseil des ministres, ce matin,
08:47 alors qu'au moins 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles.
08:51 Le texte prévoit de former les professionnels de l'enfance
08:55 pour mieux repérer ces violences.
08:57 Et puis la peintre Françoise Gillot,
08:59 ancienne compagne de Picasso avant de s'en émanciper,
09:02 Paloma à la guitare, s'était vendue aux enchères
09:05 à plus d'un million de dollars il y a deux ans.
09:07 Françoise Gillot avait 101 ans.
09:09 ...
09:11 -France Info.
09:12 -Le 8/30 France Info,
09:15 Saliha Brakia, Marc Flauvel.
09:17 -Toujours avec la présidente socialiste de la région occitanie,
09:20 Carole Delga. Je vais la donner, je me suis trompée.
09:23 La présidente de l'Assemblée nationale,
09:25 Yael Braun-Pivet, confirme ce qu'on disait.
09:28 Pas de vote demain sur la proposition de loi
09:31 de l'Assemblée nationale.
09:32 -Le groupe Lyot, c'est le scénario que vous redoutiez ?
09:35 -C'est une erreur.
09:36 Quand on refuse le débat, c'est qu'on a peur.
09:39 Avoir peur du débat, c'est un très mauvais signe
09:42 qu'envoie le gouvernement.
09:44 Un mauvais signe de plus vis-à-vis de 70 % des Français
09:47 qui sont contre la réforme des retraites.
09:49 -Bruno Le Maire, ministre de l'Economie,
09:51 met la pression sur les industriels de l'agroalimentaire
09:55 qui refusent de revenir autour de la table
09:57 pour faire baisser les prix.
09:59 Ils ont fait ça pour le moment,
10:00 donc ils menacent de dévoiler publiquement leur nom.
10:03 Vous le soutenez ?
10:05 -Je pense que la mesure la plus efficace
10:07 serait de taxer les superprofits, tout simplement.
10:10 On voit bien que dans ces industriels,
10:13 il y a des marges qui sont très fortes,
10:16 souvent au détriment des producteurs.
10:19 Moi, je soutiens la taxation des superprofits
10:22 parce que cela évitera ce genre de dérive.
10:26 -Taxer les superprofits dans les industries agroalimentaires,
10:29 c'est quoi ?
10:30 Les patrons des industries agroalimentaires disent
10:33 que les coûts de production ont été élevés avec l'inflation.
10:37 -Non, quand vous regardez les résultats
10:39 de plusieurs industriels dans l'agroalimentaire
10:43 et d'autres entreprises dans d'autres secteurs,
10:45 il y a des superprofits qui ont été générés ces derniers mois.
10:50 Je pense qu'il est nécessaire de les taxer
10:53 parce que vouloir faire une dénonciation publique,
10:56 je trouve que ce n'est pas efficace,
10:59 ça crée aussi un mauvais climat.
11:01 Soyons avec des règles objectives.
11:03 Quand des entreprises font des profits
11:06 dans des proportions très fortes,
11:08 il est normal de les taxer et qu'ils participent
11:11 à l'effort national.
11:12 On a quand même des urgences à financer,
11:15 l'urgence climatique et aussi l'urgence sociale
11:18 par rapport au pouvoir d'achat de nos concitoyens.
11:21 -Carole Delgave, vous avez mis en place l'an dernier
11:23 les trains à 1 euro les premiers week-ends de chaque mois.
11:27 Est-ce que ça réduit la part de la voiture dans les déplacements ?
11:30 -Oui, j'en suis sûre. -Vous l'avez mesurée ?
11:33 -Tout à fait, puisque parmi toutes les personnes
11:36 qui prennent le train à 1 euro,
11:38 en fait, il y en a 40 % qui n'avaient jamais pris le train
11:42 et ensuite, il y en a plus d'un tiers
11:44 qui vont devenir des usagers habituels du train.
11:48 Je rappelle qu'à l'échelle de l'Occitanie,
11:51 c'est 6 millions d'habitants, c'est 13 millions de billets
11:54 à 1 euro sur l'année 2022,
11:55 donc ça a un vrai effet sur le réchauffement climatique.
11:59 -Pourquoi ne pas le faire ou le tester en semaine,
12:01 quand les gens prennent la voiture ?
12:03 -Vous avez cité l'exemple du premier week-end,
12:06 mais 13 millions de billets sur une année,
12:08 tout d'abord, ce sont pour les salariés.
12:11 En Occitanie, un salarié, il paie maximum son trajet 1 euro
12:15 pour se rendre à son travail.
12:17 Ensuite, c'est la gratuité pour les moins de 26 ans
12:20 et en plus, nous avons la gratuité totale,
12:24 tout public confondu, tous les premiers week-ends du mois.
12:27 Pour répondre à votre question, les salariés et les jeunes,
12:30 en semaine et toute l'année,
12:32 ils ont soit 1 euro, soit gratuité.
12:34 -C'est 1 euro, peu importe les revenus,
12:36 vous trouvez ça juste socialement ?
12:38 -Oui, parce que c'est une incitation massive
12:41 pour le transport collectif et pour le train,
12:44 qui est le mode de transport le plus écologique,
12:47 et là, on doit être dans une politique forte
12:50 qui permet d'avoir un vrai effet levier.
12:53 Si on commence à faire une tarification
12:55 en fonction des revenus,
12:57 ça veut dire qu'il doit y avoir une réservation des billets,
13:00 une logistique qui est très lourde,
13:03 et là, on doit agir avec urgence, avec force,
13:08 et la question d'une tarification 1 euro,
13:10 c'est simple, tout le monde le comprend,
13:12 et c'est une progression.
13:14 Nous, on a eu quand même 30 % de progression
13:17 d'usagers du train en 6 ans.
13:19 Aujourd'hui, c'est 80 000 abonnés tous les jours en Occitanie.
13:24 Quand j'ai été élue présidente, c'était 60 000.
13:26 -Les militants écologistes se mobilisent
13:29 contre la construction de l'autoroute A69,
13:31 qui doit relier Toulouse à Castres.
13:33 Vous y êtes toujours favorable ? -Oui,
13:35 parce que je pense qu'en politique,
13:37 c'est important de l'avoir de la cohérence.
13:40 -On peut être pour les TER gratuits d'un côté
13:42 et reconnaître la réalité de vie de ses concitoyens.
13:45 Moi, ce que je souhaite en Occitanie,
13:47 c'est stopper l'hypermétropolisation
13:49 et qu'on puisse avoir des villes d'équilibre
13:52 où il y a des services publics, mais aussi de l'emploi.
13:55 La zone autour de Castres, c'est un taux de chômage
13:57 et un taux de pauvreté supérieur de 20 %
14:00 à la moyenne nationale.
14:01 Donc moi, j'en ai assez de voir ce territoire
14:04 où il y a plus de précarité,
14:06 où il y a une perte de la population
14:08 sur les 20 dernières années,
14:10 et je veux que mes entreprises y restent
14:13 et qu'il y ait de nouvelles entreprises
14:15 pour qu'il y ait de l'emploi localement.
14:17 -Le train ne le permettrait pas ? -Non,
14:20 parce que nous sommes en voie unique.
14:22 Sans rentrer dans des considérations techniques,
14:25 quand vous avez une seule voie,
14:26 vous ne pouvez pas faire un cadencement,
14:29 car vous ne pouvez pas avoir des trains qui se croisent.
14:32 -L'argent investi dans cette autoroute
14:34 ne permettrait pas de doubler la voie ?
14:36 -Non, parce que la participation des collectivités publiques
14:40 est très faible,
14:41 puisque, par exemple, pour l'Occitanie,
14:43 nous allons donner 6 millions d'euros.
14:46 Vous comprenez bien qu'avec 6 millions d'euros sur du rail,
14:50 vous ne faites même pas un kilomètre.
14:52 -Les militants écologistes qui sont contre le projet
14:55 disent que cette autoroute sera pour les riches.
14:57 Pour faire un aller-retour, il faudra payer 17 euros.
15:00 Vous leur répondez quoi ?
15:02 -Je leur réponds qu'ils tronquent la vérité,
15:04 parce que pour un abonné,
15:06 ça sera entre 110 et 160 euros par mois
15:10 pour une personne qui ferait le trajet
15:13 tous les jours durant le mois.
15:15 Donc ce n'est pas 17 fois 20, comme ils le disent.
15:18 -C'est des 5 euros à peu près par jour.
15:20 -Sur ce sujet, autant les travaux ont été signés
15:23 il y a plus de 15 mois par le gouvernement,
15:26 autant sur la question de la tarification,
15:28 on a encore, avec le ministre Clément Bonne,
15:32 du temps pour négocier, pour faire baisser ces tarifs,
15:36 mais aujourd'hui, ce tarif de 17 euros,
15:38 il ne s'appliquera pas clairement sur ce trajet.
15:42 -Carole Delga, les élus insoumis de votre région
15:45 demandent la suspension de la ZF de Toulouse,
15:47 qui fait partie des 43 villes
15:49 où ces zones d'interdiction progressistes
15:52 des voitures les plus polluantes doivent être mises en place.
15:55 Est-ce que vous souhaitez que toutes les villes
15:58 avancent à la même vitesse ?
15:59 Aujourd'hui, chaque ville fait son propre calendrier.
16:02 -Je pense que pour les zones à faible émission,
16:05 tout d'abord, il doit y avoir un accompagnement
16:08 pour les personnes qui ont des voitures
16:11 qui sont aujourd'hui polluantes.
16:13 Et c'est là où le bas blesse,
16:15 c'est qu'il n'y a pas d'aide de l'Etat assez forte
16:18 pour les ménages les plus modestes,
16:21 que ce soit des particuliers ou des professionnels.
16:23 En Occitanie, la région a décidé d'aider
16:26 les particuliers et les artisans.
16:28 On donne un complément aux aides de l'Etat
16:32 pour que les plus modestes puissent acheter un véhicule propre.
16:36 Mais je pense qu'aujourd'hui,
16:38 il faut retarder la mise en application des aides-feux
16:42 parce que le dispositif de l'Etat n'est pas assez finalisé.
16:46 Il y a un temps de pédagogie qui n'a pas été pris.
16:49 -On repousse tout ?
16:51 Toutes les aides-feux ?
16:52 -Je pense que repousser de six mois les aides-feux...
16:56 -Ca permettra pas forcément à tout le monde
16:58 de trouver l'argent pour acheter une voiture.
17:01 Ca peut permettre d'avoir les dispositifs de l'Etat
17:04 qui soient amplifiés et de donner l'information
17:07 aux particuliers et aux artisans
17:09 de comment ils font pour accéder à ces aides
17:12 de l'Etat et de la région.
17:13 -Vous restez avec nous. 8h50, le Fil Info, Sophie Echelle.
17:17 -Il n'y aura pas de vote demain à l'Assemblée
17:19 sur la brogation des retraites, quoi qu'il se passe.
17:22 La présidente de l'Assemblée, Yahine Braud-Pivet,
17:25 l'assure ce matin. C'était l'un des derniers espoirs
17:28 des opposants à la réforme.
17:30 -La réaction a rassemblé entre 280 000 et 900 000 manifestants
17:34 dans toute la France. C'est la plus faible mobilisation
17:37 depuis le début du mouvement.
17:39 Un cas de tuberculose détecté dans un collège de Vinet,
17:42 près de Grenoble, en Isère.
17:43 On ne sait pas s'il s'agit d'un élève, d'un professeur
17:47 ou d'un membre du personnel. 150 adolescents,
17:49 soit un quart des élèves du collège, vont devoir se faire dépister.
17:53 Les automobilistes qui y conduisent sans assurance
17:56 sont de plus en plus nombreux en France.
17:59 -Au cours de la campagne de sensibilisation,
18:01 les jeunes conducteurs sont les plus concernés,
18:04 puisque la moitié a moins de 30 ans.
18:06 Et puis, Bouba n'est pas le bienvenu au Maroc.
18:09 Il devait se produire le 21 juin à Casablanca,
18:11 mais les autorités ont annulé son concert, l'accusant de sexisme.
18:15 -France Info.
18:17 -Le 8/30, France Info,
18:19 Salia Brakia, Marc Fauvel.
18:21 -Avec la présidente de la région Occitanie,
18:24 Carole Delga, vous êtes à la tête de l'une des régions
18:27 les plus politiques de France.
18:29 Le tourisme représente 7 % des emplois chez vous.
18:32 La sécheresse risque de faire fuir les touristes cet été ?
18:35 -Aujourd'hui, les indications que nous avons,
18:38 en effet, sont des débuts d'annulation,
18:40 en particulier pour le mois d'août.
18:42 J'en parlais encore la semaine dernière
18:44 avec le président qui représente les hôteliers
18:47 et les restaurateurs des Pyrénées-Orientales.
18:50 Et donc, on doit avoir un message positif
18:52 en disant que nous avons les moyens de bien accueillir les touristes,
18:56 mais que nous devrons tous,
18:58 aujourd'hui et à l'avenir, pour plusieurs années,
19:01 faire des efforts sur notre consommation d'eau,
19:04 c'est-à-dire de prendre 4 douches dans la journée.
19:07 Ca, ce n'est plus responsable,
19:09 ce n'est pas compatible avec la préservation de la ressource eau.
19:13 Et en Occitanie, nous aidons maintenant,
19:16 depuis 5 ans, et les hôteliers et les restaurants
19:19 et tous les équipements touristiques
19:22 à réduire les consommations et d'énergie et d'eau,
19:25 et nous devons être une région,
19:27 faire de l'anse sur le tourisme durable.
19:30 -Est-ce qu'il faut s'attaquer au surtourisme,
19:33 notamment dans certaines cités balnéaires ?
19:35 -Il faut faire en sorte
19:38 qu'il n'y ait pas un flux de touristes
19:41 qui abîme l'environnement.
19:42 -Ce qu'a fait Marseille, par exemple,
19:45 dans les Calanques, en limitant, en fixant des quotas...
19:48 Vous pourriez faire la même chose ?
19:50 -Ce n'est pas tellement sur le littoral,
19:52 parce qu'on a un littoral très grand et spacieux,
19:55 mais sur des territoires de montagne
19:57 assez enclavés, où il peut y avoir une surconcentration.
20:01 C'est pourquoi on met en place des navettes
20:03 avec des bus qui permettent de limiter les flux
20:08 et, comme ça, de faire en sorte
20:10 qu'il n'y ait pas une trop grande masse de touristes
20:13 à un moment donné.
20:15 C'est par le biais des services des quarts de la région
20:18 que nous arrivons à réguler l'accès
20:21 sur des zones magnifiques,
20:23 tout particulièrement en montagne.
20:25 -En France, les maires se livrent à une guerre
20:28 contre Airbnb.
20:29 Est-ce qu'ils ont raison ? Ca va trop loin,
20:32 notamment dans les villes touristiques ?
20:34 -Oui, tout à fait. Je partage le combat de ces maires.
20:37 Je suis toujours conseillère municipale,
20:40 j'ai été maire également.
20:41 Airbnb est complètement dévoyé.
20:44 Donc, il faut revenir à l'esprit originel,
20:48 où c'était un propriétaire qui louait quelques semaines par an.
20:52 En plus, ça pose un autre vrai sujet,
20:55 c'est le manque de logement.
20:57 Je partage l'alerte de toutes les associations du logement,
21:01 en particulier la Fondation Abbé Pierre,
21:04 qui dit qu'aujourd'hui, nous sommes vraiment
21:07 à la limite de l'explosion du système de logement en France
21:10 et Airbnb prive de la mise en location de logement.
21:14 -On met en place des quotas, on fait quoi ?
21:17 -Il faut, à ce moment-là, donner des règles beaucoup plus strictes
21:21 sur la mise en marché de ces appartements.
21:26 On ne peut pas continuer à avoir aussi peu de locations
21:31 sur des logements existants
21:33 et aussi peu de rénovations et de construction du neuf.
21:37 On est vraiment à la limite de l'explosion.
21:40 Moi, je vois de plus en plus de familles
21:43 qui sont dans des logements indignes,
21:46 qui sont mal isolées,
21:49 où ils sont à 6 dans 40 mètres carrés.
21:52 Ce n'est pas acceptable.
21:54 On doit avoir un grand plan pour le logement.
21:57 J'ai été très déçue par le plan du gouvernement
21:59 qui a été présenté lundi.
22:01 -Vous étiez, le week-end dernier, à Montpellier,
22:04 avec d'autres socialistes anti-NUP.
22:06 C'est le début d'un putsch anti-Mélenchon ?
22:09 -Non, alors, nous étions à Montpellier,
22:11 plus de 400, et nous étions toutes les sensibilités de la gauche,
22:16 donc ce n'était pas que les socialistes.
22:18 -Il n'y avait que des socialistes ? -Non, il y avait des communistes,
22:22 des écologistes, Bruno Bernard était là,
22:25 le numéro 3 du Parti communiste, Benoît Hamon était là.
22:28 -Qui est socialiste ?
22:29 -Il n'est plus socialiste, depuis quelques années.
22:32 On avait invité aussi des penseurs, des chercheurs,
22:35 et donc, c'était une réunion de travail.
22:38 -L'idée, c'est quoi ?
22:39 C'est de renverser la statue de Jean-Luc Mélenchon ?
22:42 -L'idée, c'est de proposer un projet pour les Français.
22:45 Moi, ce que je veux, c'est que nous nous engagions
22:48 collectivement pour les Français,
22:50 pour avoir de nouveau des propositions,
22:53 de nouveau relever la tête à gauche,
22:55 et c'est par le travail, c'est par le collectif,
22:58 et c'est ce que nous avons fait à Montpellier.
23:00 On est en train de mettre en place une nouvelle forme de travail,
23:04 dans la convivialité, mais dans le sérieux.
23:07 On est en train de réinitialiser
23:09 le logiciel socialiste et de la gauche.
23:11 -Mais ce n'est pas la logique de votre patron,
23:14 le patron du Parti socialiste, Olivier Faure,
23:17 qui est en adéquation avec la NUPES,
23:19 qui est d'accord avec eux, et surtout,
23:21 qui a été réélu récemment à la tête du Parti socialiste
23:24 lors du dernier congrès.
23:26 -C'est pourquoi Olivier a été invité,
23:28 il n'est pas venu.
23:29 Voilà, c'est sa responsabilité.
23:31 -C'est dommage, il aurait quand même vu beaucoup de monde,
23:35 et surtout, il aurait participé à une séance de travail.
23:38 Au Parti socialiste, ça fait longtemps
23:40 qu'il n'y a pas eu de séance de travail organisée.
23:43 -Vous en parlez avec lui ?
23:45 -Je l'ai parlé pendant longtemps, depuis quelques mois,
23:48 mais c'est d'ailleurs un des objets de notre désaccord,
23:51 parce que pendant des années, j'ai soutenu Olivier Faure
23:54 en lui disant qu'il faut vraiment être de nouveau
23:57 dans un travail de fond.
23:58 La question du travail, par exemple, a beaucoup changé,
24:02 et donc, nous devons être force de proposition
24:04 que le Parti socialiste n'ait pas un nouveau projet de société
24:08 sur le rapport au travail, sur la révolution de la société,
24:11 sur la révolution de la société,
24:14 sur la révolution éducative, qui est absolument indispensable
24:17 pour lutter contre le déterminisme social,
24:20 des propositions pour la sécurité,
24:22 des propositions pour la gratuité des transports...
24:25 -Vous dites que les accords électoraux
24:27 avec la France insoumise, avec les écologistes,
24:30 au sein de la NUPES, ce n'est pas la bonne chose.
24:32 La question des Européennes se pose.
24:34 Jean-Luc Mélenchon dit que si y a pas d'accord, c'est la fin de la NUPES.
24:38 -Ce type de politique dégoûte les Français.
24:41 On ne fait que parler de pô-pôles électoraux
24:44 et on ne parle jamais des problèmes des Français.
24:46 -Vous ne pensez pas qu'une partie des électeurs socialistes
24:50 se dise comment un parti qui a fait 2 % peut avoir 2 lignes ?
24:53 -Oui, mais comment un parti qui a fait 2 %,
24:56 qui a quand même à la moitié des...
24:58 -Un peu moins, pour être précis. -Oui, moins de 2 %,
25:01 qui a la moitié des régions, de nombreuses villes,
25:03 30 % des départements, comment ça se fait
25:06 qu'il ne se mette pas autour d'une table,
25:08 d'avoir un programme de révolution éducative
25:11 avec une semaine de 4 jours et demi ?
25:13 Comment ça se fait qu'on ne porte pas la gratuité
25:15 des transports en commun, comme en Occitanie,
25:18 comme le fait Michael Delafosse à Montpellier ?
25:21 Comment ça se fait que quand on parle de sécurité,
25:23 les socialistes ne soient pas capables de s'exprimer ?
25:26 Comment ça se fait qu'on n'ait pas un vrai projet européen ?
25:30 Les élections européennes vont arriver,
25:32 on ne fait que parler d'accord.
25:34 Ce que veulent les jeunes, les Français,
25:36 c'est un projet clair.
25:38 Quand vous avez un projet clair, les gens s'engagent
25:41 et on gagne. J'ai été réélue,
25:42 la présidente de région la mieux réélue de France.
25:45 Quand on a des convictions et du courage, on gagne.
25:48 -Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie,
25:51 était l'invité de France Info. Bonne journée.
25:54 -Merci.