Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Retrouvez "Voyage en absurdie" sur : http://www.europe1.fr/emissions/chronique-en-absurdie
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00:00Emmanuelle Ducrot, on passe à vous, vous nous emmenez ce matin. Bonjour Emmanuelle.
00:03Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05En Grande-Bretagne où la NHS, le système de santé britannique, a réécrit ses lignes de conduite
00:10pour guider les soignants dans la façon de traiter les patients transgenres.
00:13Alors c'est un énorme sujet et en l'occurrence les britanniques travaillent à contre-courant là.
00:18Oui, le service de santé britannique retravaille ce qu'il appelle sa constitution,
00:21c'est-à-dire un manifeste qui décrit ses principes, ses valeurs et ses engagements
00:24et il pose effectivement un principe à contre-courant dans le débat actuel sur la transidentité.
00:29Il recommence à définir le sexe comme une réalité biologique déterminante dans les soins apportés aux patients.
00:36C'est un tournant majeur parce que jusqu'ici dans la sphère médicale britannique,
00:39les soignants devaient considérer que l'identité de genre passait en premier,
00:43c'est-à-dire le ressenti de la personne concernée, sa revendication d'identité de genre.
00:49Bon, la réalité biologique donc plutôt que le ressenti de la personne, ça change quoi concrètement ?
00:53Deux choses. La première c'est qu'il ne sera plus possible par exemple pour des femmes transgenres,
00:57c'est-à-dire des hommes qui se revendiquent femmes,
01:00de demander l'accès aux espaces de repos et d'hygiène réservés aux femmes.
01:04Jusqu'ici ces personnes transgenres étaient placées en fonction de leur identité et non de leur sexe
01:08et certaines patientes s'étaient plaintes d'avoir dû partager leur nuit avec des patients de sexe masculin qui se disaient femmes.
01:14Et pire, elles avaient été en retour accusées de discrimination.
01:18Alors on s'achemine semble-t-il pour ne fâcher personne vers des espaces
01:22qui seraient carrément réservés aux personnes trans dans les hôpitaux.
01:25Il y a aussi une question de langage.
01:27Oui c'est important. Selon la ministre de la Santé britannique Victoria Atkins, citée par The Guardian,
01:32il ne sera plus nécessaire d'éradiquer le mot femme pour respecter les droits de chacun.
01:37Traduction, c'en est fini au sein des hôpitaux britanniques du langage alambiqué type personne à au vert
01:43utilisé pour ne pas fâcher une minorité, mais ce qui faisait quand même disparaître les femmes du langage.
01:49Bon, le bon sens populaire nous fait dire que c'est un peu le retour à la raison cette histoire.
01:52Pas forcément, parce que certaines mesures de cette constitution sont à double tranchant.
01:56Le NHS par exemple souhaite que les patients puissent demander que les soins intimes soient effectués par une personne du même sexe.
02:02Et ça c'est un gage qui est par ailleurs donné aux islamistes, vous savez,
02:05qui refusent que des gynécologues hommes s'occupent des femmes, par exemple.
02:09Donc tout ça aura des effets sans doute pervers.
02:11Et ça n'intervient pas à n'importe quel moment ?
02:14Non, ça intervient quelques semaines après l'apparition d'un rapport britannique
02:17qui s'inquiétait des effets des traitements hormonaux prescrits aux jeunes transgenres.
02:21Non, on ignore ce qu'ils provoquent à long terme.
02:23Et la préconisation était de redoubler de prudence.
02:25Alors évidemment, il y a eu une levée de boucliers dans les milieux trans.
02:29Les nouvelles préconisations du NHS ajoutent à ce remous pour les associations de défense des personnes trans.
02:36Cela risque de créer davantage de discrimination pour un groupe qui est déjà marginalisé.
02:40Alors peut-être que c'est beaucoup de remous pour un sujet minoritaire qui concerne quelques dizaines de personnes.
02:45Les patrons des hôpitaux accusent les ministres d'entraîner le NHS
02:48dans un débat pré-électoral sur la guerre des cultures
02:51et d'ignorer des problèmes bien plus urgents,
02:53comme par exemple l'attente interminable au Royaume-Uni pour obtenir des soins.
02:57Les minorités dirigent le monde, Emmanuel Ducrot.
03:00On en a une fois de plus la preuve.
03:01Merci beaucoup.