Sud Radio _2024-05-07_18h59:36

  • il y a 4 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois et Abdoulaye Kanté

Retrouvez Les Vraies Voix avec Judith Beller et Frédéric Brindelle du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-05-07##

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Transcript
00:00 Le coup de projecteur des vraies voix, c'est maintenant, il est 18h39.
00:05 Pas un acte ne doit rester impuni, pas un antisémite ne doit avoir l'âme tranquille.
00:10 C'est ce qu'a affirmé le Premier ministre Gabriel Attal lors de son discours au 38e dîner du CRIF hier soir,
00:16 en promettant de faire preuve d'une fermeté exemplaire à chaque acte.
00:18 Monsieur Attal a également dénoncé le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon,
00:22 dont les propos présentent le Hamas comme une organisation résistante et du même fait non-terroriste.
00:27 Et ces propos lui font honte, tout simplement.
00:30 Olivier Faure, le chef du PS, a quant à lui souligné l'antisémitisme de monsieur Mélenchon,
00:34 ce dernier faisant tout pour rendre impossible une alliance, selon ses propres mots ce matin sur Sud Radio chez Jean-Jacques Bourdin.
00:40 Ce qui nous amène à la question du jour que nous vous posons sur Twitter.
00:42 La reconstruction de la gauche est-elle possible sans LFI ?
00:46 Écoutons tout de suite l'extrait Olivier Faure ce matin sur Sud Radio.
00:50 Jean-Luc Mélenchon, qui malheureusement se complaît dans une forme de conflit d'identité permanente
00:56 qui nuit à la gauche parce qu'elle lui impose un plafond ouvert qui descend chaque jour plus bas.
01:01 À chaque étape, Jean-Luc Mélenchon n'a pas cherché à trouver ce qu'était la parole commune,
01:06 mais à chercher à emmener la gauche sur des positions les plus radicales.
01:10 Eh bien la réponse pour nous, c'est non.
01:12 Je vois que la pente qu'ils ont suivie est une pente qui cherche à creuser à chaque étape les écarts entre les uns et les autres.
01:19 Et donc nous ne pouvons pas accepter de travailler avec des gens qui cherchent à creuser l'écart.
01:24 Là au contraire, il fallait chercher les points communs.
01:26 Parlons vrai les auditeurs de Sud Radio, vous réagissez au 0826 300 300 et sur le compte X de Sud Radio.
01:32 Parlons vrai la gauche française qui a vu son électorat s'effilocher depuis la fin du quinquennat de François Hollande.
01:39 Alors est-ce inéluctable pour vous ?
01:41 Et oui, Olivier Faure annonce une coalition post-européenne sans LFI de Jean-Luc Mélenchon dans ces conditions.
01:48 La gauche peut-elle renaître de ses cendres et accéder de nouveau au pouvoir ?
01:52 Nous avons un expert.
01:54 Oui, Luc Rouban qui est directeur de recherche CNRS au Cevipof, le centre de recherche politique de Sciences Po. Bonjour.
02:00 Bonsoir, oui.
02:01 Bonsoir, bienvenue.
02:02 C'est vrai, 18h41, c'est le soir.
02:05 Bon, le principe, cher Luc Rouban, vous écoutez nos trois vraies voix, ont un petit commentaire et vous devisez par la suite.
02:15 Philippe Bilger.
02:16 Alors, c'est une question pertinente mais qui imposerait peut-être d'avoir plus de temps.
02:24 Mais au fond, à la fois j'ai envie de dire, pardon, j'ai envie de dire bien sûr que ce serait bien d'avoir une gauche sans Jean-Luc Mélenchon.
02:38 Mais à peine ai-je dit cela que je comprends que sans lui et sans ce qu'il représente, il y a non seulement du talent qui disparaît,
02:49 mais une forme de structuration qui risque de s'effacer.
02:54 Alors, j'allais dire au fond, une synthèse que je crois moi-même inconvivable en réalité,
03:00 ça aurait été d'avoir une gauche qui aurait réussi à persuader Jean-Luc Mélenchon et ceux de ses soutiens qui lui demeurent fidèles.
03:11 Il y en a de brillants dans le lot que, en réalité, il doit lui-même changer de stratégie pour que la gauche qu'il apprécie demeure
03:22 et que elle et fille ne disparaissent pas dans les limbes de la vie politique.
03:27 Mais tout cela, j'ai conscience que c'est assez naïf de ma part.
03:32 Je trouverais dommage que Jean-Luc Mélenchon, aussi délirant qu'il soit par moment,
03:39 prive la vie politique de la gauche et de l'extrême gauche de ce qu'il est.
03:45 - Grosso modo, Françoise de Gaulle sans Jean-Luc Mélenchon, peu de visibilité, c'est ça non ?
03:49 - Je ne suis pas du tout d'accord avec ça. C'est une vraie question que vous posez parce que c'est en gros,
03:53 est-ce que la gauche peut exister sans LFI ? La réponse évidemment est oui.
03:56 C'est-à-dire que Jean-Luc Mélenchon a brisé tout seul son propre destin le 7 octobre.
04:00 Il n'avait qu'une seule chose à faire après la présidentielle, c'était d'élargir encore plus
04:05 pour essayer d'attraper ces 400 000 voix qui lui manquaient pour la prochaine fois.
04:08 Il a choisi absolument l'inverse, l'insulte et puis après la stratégie électorale.
04:12 Donc il s'est détruit tout seul. Moi je crois qu'il y a beaucoup,
04:15 et quand vous regardez ce qui est en train de se passer, il y a énormément de gens
04:18 qui ont voté Jean-Luc Mélenchon plutôt sociodémocrate, rose-huif genre moi,
04:22 qui aimaient le social et qui ne voteront plus jamais pour Jean-Luc Mélenchon.
04:26 Il y a 30 ou 40% des électeurs du premier tour de Jean-Luc Mélenchon
04:29 qui ne seront plus jamais là. Donc moi je veux bien tout ce qu'on veut sur le talent.
04:33 Bien sûr que Jean-Luc Mélenchon a un talent infini, mais ce qui se passe depuis le 7 octobre,
04:37 le disquality, et je pense que Olivier Faure a raison, je pense que d'autres personnalités vont émerger.
04:42 Je pense à Ruffin, Glucksmann probablement dans ses élections,
04:45 mais lui n'a pas d'ambition présidentielle. Donc oui je crois que c'est pas le problème de LFI,
04:50 c'est la figure de Mélenchon qui tout seul, tout seul, s'est transformé,
04:55 tout seul comme un des diables de la République.
04:58 - Abdoulaye Kantour. - Est-ce qu'aujourd'hui je pense qu'on est carrément dans le titre
05:02 de le fait que cette gauche est irréconciliable ? C'est la réalité parce que effectivement
05:06 quand on voit Jean-Luc Mélenchon qui effectivement est un très bon orateur,
05:09 quelqu'un de très intelligent, qui malheureusement s'est, j'ai envie de dire,
05:13 mais il a perdu en fait en sens républicain par rapport à ses postures
05:18 directement sur la police, donc sur d'autres accès diatribe et aussi pour moi
05:23 je pense que ça a posé problème. Et effectivement, quelqu'un qui est de très
05:26 intelligent au niveau oratoire et qui a peut-être aussi une vision,
05:30 je pense peut-être pour la France qui est peut-être entendable aujourd'hui,
05:34 malheureusement je pense qu'on est dans cette gauche qui a perdu en cet individu
05:40 et aujourd'hui qu'est-ce qu'il faut faire ? Qu'est-ce qu'il faut faire pour essayer
05:43 de trouver cette gauche qui était, cette gauche sociale, cette gauche qui parlait
05:46 à ses quartiers populaires, cette gauche qui parlait justement à ces personnes
05:50 qui étaient dans cette galère, etc. Donc c'est ça aujourd'hui.
05:53 Mais aujourd'hui j'ai l'impression que ces personnes-là, qui étaient
05:55 les fervents défenseurs de cette gauche, se sont trahis aujourd'hui.
05:58 Et c'est la réalité.
05:59 - C'est vrai.
06:00 - Oui. Alors Luc Rouban, justement, une question pour vous,
06:03 parce qu'il y a Olivier Faure qui dit quand même que lui ne croit pas
06:05 que les électeurs et électrices de gauche soient irréconciliables.
06:08 Qu'est-ce que vous en pensez ?
06:10 - Je pense qu'il y a deux problèmes, si vous voulez. D'une part, il y a toujours eu
06:14 plusieurs gauches, il n'y a jamais eu une seule gauche unie.
06:17 En fait, au-delà de la question des personnes, ou de Jean-Luc Mélenchon
06:21 en tant que tel, vous avez un problème de cohérence idéologique.
06:25 Parce que vraiment, c'est vrai que Jean-Luc Mélenchon, mais et les filles
06:29 dans son ensemble, ont poussé vers la radicalisation à gauche,
06:34 vers, je dirais, un caractère quasiment insurrectionnel de la gauche
06:38 contre la Ve République.
06:40 Bon, ils ont un peu surfé quand même, même beaucoup, sur le mouvement
06:44 des Gilets jaunes, même si ce mouvement n'était pas de gauche.
06:47 Donc voilà, vous avez un arrière-fond de mécontentement et de crise démocratique
06:51 qui leur sert énormément. Mais si vous voulez, ça c'est le premier point.
06:54 Le deuxième point, c'est que les rapports de force ont évolué.
06:57 Parce que pendant très longtemps, Jean-Luc Mélenchon était en position
07:00 de force grâce à ses résultats qui étaient quand même assez impressionnants
07:04 au premier tour de l'élection présidentielle de 2022.
07:07 Et maintenant, avec les élections européennes, vous voyez arriver
07:11 Raphaël Glucksmann, qui est très proche maintenant de la liste
07:15 de Valérie Ayer, on le met à peu près à 14%, 15%, Valérie Ayer 16, 17.
07:21 Donc si vous voulez, là il y a un retournement de situation
07:25 parce que ce qui a changé derrière, c'est la fin du macronisme
07:29 qui se profile, donc la décomposition de l'électorat macroniste
07:33 et donc une récupération par la gauche sociale-démocrate
07:36 des anciens électeurs d'Emmanuel Macron.
07:38 - Luc Rouban, les Vrais Voix vont réagir parce qu'ils ont plein de questions.
07:43 Ça réagit aussi aux 0826, 300, 300. On file à Mont-de-Marsan.
07:47 Ludovic est avec nous. Bonsoir Ludovic.
07:49 - Bonjour Frédéric, bonsoir Junit et bonsoir les Vrais Voix.
07:53 - Une réaction, vous y croyez à la reconstruction de la gauche sans LFI ?
07:57 C'est souhaitable, votre avis.
07:58 - Je pense que... Déjà je n'ai jamais cru à une union des gauches
08:02 comme je ne crois pas à une union des droites.
08:04 Pour moi je crois surtout à une union des Français.
08:06 Et la gauche aurait tout à y gagner.
08:08 Si elle arrêtait la gauche dans son ensemble,
08:10 si elle arrêtait d'agir de façon kéanténiste,
08:16 en parlant aussi de façon wokiste, idéologique, ce que vous voulez,
08:21 elle doit retrouver avant tout un esprit jaurétien,
08:26 je ne sais pas si on peut dire comme ça,
08:28 ici de Jean Jaurès, pour parler aux Français.
08:33 Là en effet, Guzman, pour les Européennes,
08:36 même s'il y aura beaucoup d'abstention,
08:38 récupère en effet une partie de l'électorat d'Emmanuel Macron,
08:41 auquel en effet une partie de la gauche ne croit plus,
08:44 et également une partie qui s'est retournée vers la LFI,
08:47 qui en effet est devenue une partie anti-républicaine.
08:51 - Bon, merci pour votre réaction Ludovic de Mont-de-Marsan.
08:54 - Merci à vous Ludovic. - Oui, Françoise de Gouin.
08:55 - Frédéric, oui parce que c'est intéressant ce qu'il dit Ludovic,
08:58 il dit revenir à Jean Jaurès,
08:59 moi je pense que je suis hyper mitterrandienne,
09:01 parce que c'est le maître à jouer, c'est le maître à penser aussi.
09:05 Mitterrand il avait cette phrase très simple, il disait
09:07 "La gauche ne peut pas gagner sans les ouvriers".
09:10 Voilà, ça c'est la réalité.
09:12 Qu'est-ce que c'est le socialisme ?
09:14 C'est le mouvement social pour la justice sociale avant tout.
09:18 - Et vers qui se trouvent les ouvriers aujourd'hui ?
09:20 - Mélenchon, bien sûr le Front National,
09:22 Mélenchon il a réussi à incarner ça,
09:24 vous savez je le connais depuis 25 ans Jean-Luc Mélenchon.
09:27 Quand il peut gagner, Jean-Luc Mélenchon il rassemble.
09:30 C'est Jean-Luc Mélenchon 2017 et 2022,
09:32 parce que notre ami oublie qu'en 2017,
09:34 il fait un score énorme aussi au premier tour.
09:36 Mais quand Jean-Luc Mélenchon perd,
09:38 il a toujours la même attitude quand il sait qu'il ne peut pas gagner,
09:41 il clive et il conflictualise.
09:43 Donc ça n'est pas un problème d'avoir Mélenchon
09:46 ramené à son score du Front de Gauche entre 7 et 8 %,
09:49 la gauche a déjà gagné avec ça,
09:51 qu'on faire 2012, évidemment François.
09:53 - Philippe Bilger, réaction aussi.
09:55 - Luc Rouban, à partir d'Emmanuel Macron,
09:58 on voulait le dépassement de la gauche et de la droite,
10:01 bon maintenant on constate
10:03 qu'évidemment il a totalement échoué.
10:05 Est-ce que si Jean-Luc Mélenchon sortait du jeu,
10:09 est-ce qu'on retrouverait un paysage à gauche un peu classique,
10:14 avec une sociale démocratie telle qu'on l'appréciait,
10:18 même quand on n'était pas naturellement familier avec elle
10:22 sur le plan physique ?
10:24 - Luc Roubaud, directeur de recherche CNRF au Cevipof.
10:27 - Oui certainement, parce que si vous voulez,
10:29 il ne faut quand même pas oublier une chose,
10:31 c'est qu'en ce moment, ce qui se passe,
10:33 c'est qu'on voit, enfin si vous voulez,
10:35 les patrons dans une élection ne sont pas les partis politiques,
10:38 ne sont pas les leaders, ce sont les électeurs.
10:40 Or, qu'est-ce qui se passe globalement
10:42 depuis un certain nombre de mois et d'années,
10:44 c'est la montée des dangers nouveaux,
10:46 avec la guerre en Ukraine,
10:48 avec les transformations climatiques, etc.
10:50 Donc, vous avez une attente générale dans l'opinion en France,
10:54 qu'on soit de gauche ou qu'on soit de droite,
10:56 pour des partis de gouvernement,
10:58 c'est-à-dire des gens responsables, sérieux,
11:00 qui sachent prendre à bras le corps des problèmes
11:02 et trouver des solutions, je dirais, de compromis.
11:05 Voilà.
11:06 Donc, si vous voulez, l'avenir, c'est pas la radicalité.
11:09 D'ailleurs, le RN l'a très bien compris,
11:11 c'est pour ça qu'il s'est recentré,
11:12 c'est pour ça qu'il marque énormément de points aujourd'hui,
11:14 c'est parce qu'il est sorti de la radicalité
11:16 qu'il marquait son ancêtre, le Front National.
11:18 Voilà. Et à gauche, c'est la même chose.
11:20 Si vous voulez, on sait très bien que les postures, etc.,
11:22 c'est bien gentil,
11:24 les numéros à l'Assemblée Nationale, c'est très intéressant,
11:27 mais ça ne débouche sur rien.
11:28 Mais dans le fond, les électeurs qui décident,
11:30 parce que c'est eux qui décident,
11:32 eh bien, on voit bien que dans le fond,
11:34 ils attendent, en quelque sorte, une nouvelle alliance,
11:37 je dirais, socialiste, écologique,
11:40 mais pro-européenne,
11:42 je dirais relativement libérale,
11:44 c'est-à-dire acceptant l'entreprise privée,
11:47 qui permettent quand même à l'économie française
11:49 de tourner et de faire face aux défis actuels,
11:51 une fois que le macronisme aura disparu.
11:53 C'est quelqu'un qui rassemble, on va dire,
11:55 et c'est ce qui est problématique aujourd'hui dans cette gauche,
11:57 où, effectivement, vous l'avez dit,
11:59 c'est qu'il y a la radicalité, et trop de radicalité,
12:01 divise. Et c'est vrai que cette gauche,
12:03 on va dire, de celle de Glucksmann, ou même celle de Ruffin,
12:05 qui, comme a dit Françoise, je pense,
12:07 se détache un petit peu, mais c'est vrai que
12:09 tous ceux qui incarnent, on va dire,
12:11 Jean-Luc Mélenchon, et même ceux qui incarnent aussi son idéologie,
12:13 je pense qu'ils font plus de mal
12:15 à cette gauche qui a envie de se démarquer de cette radicalité,
12:17 et qui, pour moi, encore, je pense
12:19 qu'il existe, mais malheureusement,
12:21 elle est masquée, encore une fois, par le poids
12:23 de ce ténor qui essaye
12:25 encore d'essayer d'appuyer, et comme a dit Françoise,
12:27 évidemment, quand vous perdez, vous essayez
12:29 de choquer, et malheureusement, ça ne marche pas.
12:31 - Alors, justement, Olivier Faure, il dénonce aussi
12:33 le fait que la gauche ne peut pas reprendre
12:35 les armes de l'extrême droite pour se faire entendre,
12:37 en parlant de Jean-Luc Mélenchon et de son rapport
12:39 à l'antisémitisme. Qu'est-ce que ça vous évoque,
12:41 Philippe Bilger ?
12:43 - Je crois... Je ne pense pas
12:45 que, profondément, Jean-Luc Mélenchon
12:47 soit antisémite.
12:49 Je veux dire, son...
12:51 Le Jean-Luc Mélenchon,
12:53 je ne le connaissais pas
12:55 comme Françoise, bien sûr,
12:57 qu'on a connu durant des années, qu'on a suivi,
12:59 n'avait rigoureusement rien
13:01 à voir avec celui
13:03 qui s'est dégagé depuis quelques temps
13:05 pour des raisons purement
13:07 électoralistes, au point de
13:09 pactiser avec le diable.
13:11 Donc, est-ce qu'il parviendra
13:13 à décoller
13:15 cette image, si on veut
13:17 le maintenir au sein d'une gauche
13:19 de gouvernement ? Je ne sais pas.
13:21 - Vous ne dites pas antisémite ?
13:23 Est-ce qu'on peut dire antisioniste, alors ?
13:25 - Françoise de Gaulle ?
13:27 - Moi, je ne veux
13:29 pas sonder les corps et les reins.
13:31 C'est des accusations tellement graves, d'ailleurs,
13:33 qu'Olivier Faure n'a pas portées. Olivier Faure n'a jamais dit
13:35 que Jean-Luc Mélenchon était antisémite.
13:37 Je tiens quand même à le dire.
13:39 C'est des accusations très profondément graves.
13:41 Je pense, moi, et peut-être que c'est à Judith
13:43 que je disais ça, ou je ne sais plus.
13:45 En tout cas, je pense qu'au-delà de ça,
13:47 ce qu'il faut voir, c'est la lecture trotskiste de Jean-Luc Mélenchon.
13:49 Au-delà de
13:51 antisémite, antisioniste,
13:53 Jean-Luc Mélenchon, c'est un tristycle pur.
13:55 Et quand, dans les moments de crise, il y revient.
13:57 C'est-à-dire, le trotskisme, c'est quoi ?
13:59 C'est de dire que tout foyer
14:01 de conflit qui se combat
14:03 les Etats-Unis ou les alliés des Etats-Unis
14:05 est un foyer qu'on soutient.
14:07 Vous voyez ce que je veux dire ? Sur la question palestinienne,
14:09 c'est le cas. Ça a été aussi le cas sur l'Amérique latine.
14:11 Au-delà, c'est pour ça que je le dis,
14:13 je pense qu'il sera d'accord avec nous, notre chercheur,
14:15 ce qui qualifie en ce moment
14:17 Jean-Luc Mélenchon, c'est l'horreur
14:19 de l'ambiguïté et de l'antisionisme
14:21 pur, et notamment plus ses députés
14:23 d'ailleurs que lui, comme David Guiraud.
14:25 Mais c'est surtout la vision trotskiste
14:27 qui est totalement obsolète. Et la gauche sait
14:29 que cette vision-là, elle permet d'être
14:31 l'homme le plus riche du cimetière.
14:33 - Bon, alors, revenons à vous,
14:35 notre expert du soir.
14:37 - Est-ce que vous êtes d'accord sur le trotskisme et notre expert ?
14:39 - Voilà, alors attendez, je vais la faire
14:41 quand même juste, Françoise, mais peut-être
14:43 en rajoutant que
14:45 Olivier Faure a précisé que
14:47 Jean-Luc Mélenchon avait attaqué
14:49 Jérôme Gage sur son positionnement
14:51 - Sur le conflit
14:53 israélo-palestinien. - Voilà, et le ramenant
14:55 à sa confession juive.
14:57 Alors...
14:59 - Diffilement défendable, ça.
15:01 - Oui, non, mais...
15:03 Enfin, si je peux m'exprimer...
15:05 Non, moi je pense que
15:07 de toute façon, le vrai problème
15:09 aujourd'hui, c'est que, globalement,
15:11 les Français ne sont pas...
15:13 Très généralement, on le voit bien dans les enquêtes,
15:15 ils ne sont pas antisémites, ils sont très choqués
15:17 par tout ce qui se passe en Palestine,
15:19 le 7 octobre,
15:21 ce qui se passe aussi dans la banque de Gaza,
15:23 donc je pense qu'il y a
15:25 une forme de, je dirais,
15:27 de compassion
15:29 assez générale. Mais je pense que
15:31 vraiment, et là c'est quand même très important
15:33 pour la vie politique française, si on amène
15:35 ces enjeux à la vie politique française,
15:37 on est... En fait, il y a une attente
15:39 de dépassement des petites phrases, parce que
15:41 les petites phrases, ça n'intéresse personne.
15:43 Finalement, les règlements de comptes entre
15:45 M. Mélenchon, M. Gage, etc.,
15:47 bon, en fait, ça ne joue
15:49 absolument pas sur la vie quotidienne des Français.
15:51 C'était un peu le grand défaut aussi
15:53 de Jean-Marie Le Pen avec ses petites phrases,
15:55 antisémites, bon, et on voit très bien aussi
15:57 là, bon, où les petites phrases
15:59 d'Emmanuel Macron, et on voit très bien aussi...
16:01 - Jean-Marie Le Pen, il est à la base
16:03 reconnu comme négationniste,
16:05 si ce n'est pas antisémite, hein.
16:07 - Voilà, enfin, bon, globalement,
16:09 on peut considérer qu'il avait des
16:11 interventions antisémites, etc. Mais tous ces...
16:13 si vous voulez, tous ces éléments,
16:15 je dirais, de conflits,
16:17 de clivages, qui ne sont pas
16:19 forcément des clivages partagés en France,
16:21 d'ailleurs, parce qu'il ne faut pas...
16:23 Voilà, ça communautarise, ça crée des
16:25 clivages artificiels qui n'existent pas, et on voit
16:27 bien dans les enquêtes, parce que dans le fond,
16:29 vous savez, vous n'avez pas forcément,
16:31 vous n'êtes pas dans un univers en France de communauté
16:33 en guerre les unes avec les autres, hein, il ne faut pas
16:35 non plus caricaturer. Donc si vous voulez,
16:37 tout ça, c'est, je pense, complètement
16:39 décalé par rapport aux attentes réelles
16:41 des Français, qui eux,
16:43 attendent autre chose, si vous voulez, de la vie politique.
16:45 Alors il faut faire attention, parce qu'à
16:47 ce petit jeu-là, qu'est-ce qui se passe ?
16:49 Vous avez de l'abstention, vous créez de l'abstention,
16:51 les gens vous disent "moi j'ai pas confiance",
16:53 ou de toute façon ils ne parlent pas de nos problèmes, et il ne faudrait
16:55 pas non plus que, dans le fond,
16:57 la gauche tombe aussi dans ce
16:59 piège, qui consiste dans le fond
17:01 à développer un discours
17:03 de professionnels de la politique qui ne parlent
17:05 plus au français. Bon, donc le problème
17:07 il est là, hein. Donc après,
17:09 la situation, donc évidemment,
17:11 elle est un petit peu plus complexe,
17:13 parce que vous avez les élections européennes,
17:15 et Mélenchon a eu le tort de dire
17:17 que c'était le premier tour de l'élection présidentielle,
17:19 or actuellement, la liste
17:21 au gris, elle est qualifiée,
17:23 je dirais, elle est qualifiée, enfin, à 7%,
17:25 6-7%,
17:27 donc là, ça risque quand même de faire extrêmement mal,
17:29 et je pense que c'est sur ces questions-là
17:31 que la gauche devrait
17:33 se concentrer.
17:35 - Les chers auditeurs, vous réagissez, vous nous appelez au 0826
17:37 300 300, et vous votez sur Twitter.
17:39 Nous vous posons la question suivante.
17:41 Olivier Faure a été reçu chez Jean-Jacques
17:43 Bourdin ce matin sur Sud Radio,
17:45 et on se pose de la même cette question.
17:47 Reconstruction de la gauche, est-ce possible sans LFI ?
17:49 Vous nous répondez non, à 54%,
17:51 et 8 à 46%, donc on est quand même assez serré.
17:53 - Ouais, c'est serré ce soir !
17:55 - C'est serré !
17:57 - Bah oui, c'est serré, effectivement,
17:59 on va voir ce que ça va donner
18:01 pour ces élections, je pense que, alors je vais peut-être
18:03 contredire François, c'est que cette élection,
18:05 malheureusement, encore une fois, c'est que je crains
18:07 le taux d'abstention. - Eh ben non, tous les
18:09 sondages sont en train de nous montrer que le taux de participation
18:11 va être record. - Les gens, voilà,
18:13 vont être excités par cette élection,
18:15 etc., je l'espère, en tout cas,
18:17 ce qui est sûr, c'est que si vous voulez avoir
18:19 votre voix, votre parole, etc.,
18:21 allez voter le 9 juin.
18:23 - Bon, "excité", c'est peut-être un grand mot, mais "concerné",
18:25 nous l'espérons, cher Abdoulaye Kanteh !
18:27 - C'est la première fois ! - Merci à Luc Rouban,
18:29 directeur de recherche CNRS au Cévi-Pof,
18:31 le centre de recherche politique de Sciences Po.
18:33 - Et merci à nos vrais voix, quand même !
18:35 - Ah oui ! - C'était top, c'était bien !
18:37 - Philippe Bilger, président de l'Institut de la Parole et auteur de livres propos d'un maclasse à publier à la Nouvelle Librairie,
18:42 Françoise Degoy, éditorialiste Sud Radio,
18:44 auteur de "L'Homme qui n'avait pas d'amis", publié chez Plon.
18:46 - Merci, ma chérie ! - Et Abdoulaye Kanteh,
18:48 auteur de "Policier, enfant de la République",
18:53 publié chez FIRE. Merci à tous les trois !
18:55 - Et moi, rien alors !
18:57 - Allez, vous restez avec nous, ça va être les vraies voix de Lampoulois aussi !